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03/2001 1 Michel Gensollen Réseaux stupides, codes ouverts Réseaux stupides, codes ouverts et information libre : et information libre : le "commons" nécessaire à l'innovation le "commons" nécessaire à l'innovation ? ?

Michel Gensollen 03/2001 1 Réseaux stupides, codes ouverts et information libre : le "commons" nécessaire à l'innovation ?

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03/2001 1Michel Gensollen

Réseaux stupides, codes ouverts Réseaux stupides, codes ouverts

et information libre : et information libre :

le "commons" nécessaire à l'innovation ?le "commons" nécessaire à l'innovation ?

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• Le développement des TIC et d'Internet a fait émerger plusieurs questions :– faut-il renforcer les règles du copyright (puisqu'elles sont violées sur Internet:

mp3) ou au contraire les assouplir (pour tirer avantage des capacités de duplication offertes par la technique) ?

– faut-il breveter les logiciels ? faut-il modifier les brevets ?

– faut-il encourager les logiciels libres ou ne sont-ils qu'une mode temporaire (et une absurdité économique) ?

– faut-il qu'Internet évolue vers un modèle marchand ou sa "gratuité" est-elle une caractéristique souhaitable ?

– faut-il une architecture de réseau "plate" (réseau stupide) ou un réseau intelligent et optimisé pour les divers usages (IPV6) ?

• Où s'affrontent deux logiques– la recherche d'une solution techniquement et économiquement optimisée

– la définition d'un "commons" permettant l'innovation (menace d'enclosure)

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PlanPlan

• I : Le dilemme : optimisation ou innovation– Le modèle en couches

– Optimisation globale ou "commons"

• II : L'analyse au niveau du code– Les réseaux doivent-ils être intelligents ou stupides ?

– Les codes doivent-ils être ouverts ou fermés ?

• III : L'analyse au niveau du contenu– L'information est-elle un bien non rival ?

– L'information est-elle trop (ou pas assez) protégée ?

• IV : La situation actuelle : enclosure des commons ?– Les stratégies anti-innovation des acteurs en place

– Les problèmes de gouvernance des "commons"

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•I : Le dilemme : optimisation ou innovation

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Le modèle en couchesLe modèle en couches

– Les questions évoquées précédemment (copyright, brevet, logiciels libres, gratuité, réseau

plat,..) se réduisent à une même question posée à des niveaux différents:

• Le niveau inférieur conditionne les niveaux supérieurs :

– il doit être défini et normalisé pour que les autres puissent être définis

– il est plus stable (évolue moins vite)

• Couches principales: – Contenus (scientifiques, entertainment,..)

– Codes : • applicatifs: tableurs, traitement de texte,..• généraux: browsers (applicatifs généraux)• base: OS, protocole de réseaux (TCP/IP),..

– Infrastructures de réseau, équipements, terminaux (PC, TV,..)

Contenus

Physique :infrastructureséquipements

Généraux

Applicatifs

Base

Codes

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Optimisation globaleOptimisation globale ou innovation ? ou innovation ?

– Optimiser demande que l'on traite l'ensemble des couches et qu'on optimise pour des usages

définis à l'avance : cas des réseaux de télécommunications, des premières générations

d'ordinateurs (soft et hard non séparables), des contenus non séparables de leur support (livres,

disques,..)

• A chaque niveau correspondent – des ressources qu'il s'agit d'économiser

– pour obtenir un certain niveau de service: • bande passante• temps de transfert (ping time)

– selon les usages considérés:• voix,• données,• images animées,• jeux multi-joueurs

• En environnement certain– il est optimal ... d'optimiser

– de configurer les couches inférieures selon les "usages" des couches supérieures

Contenus

Physique :infrastructureséquipements

Généraux

Applicatifs

Base

Codes

Opti

misation

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Optimisation globale ou Optimisation globale ou innovation innovation ? ?

– Favoriser l'innovation demande au contraire qu'on adapte le moins possible les

couches inférieures à des usages qu'on ne peut jamais imaginer précisément ex

ante. Donc ex post la situation ne sera pas statiquement optimale...

• Il s'agit d'un trade off entre – les coûts de "gaspillage" des ressources des niveaux inférieurs à N (mais le coût des ressources

se réduit très fortement: progrès technique)

– l'innovation obtenue aux niveaux supérieurs à N : "Today's optimization is tomorrow's

bottleneck"

• Analyse comparable à celle de Hayek– les planificateurs ne savent pas ce qu'ils ne savent pas

• d'où la question : comment caractériser, d'une façon générale, une "bonne" couche qui permette l'innovation ?

– une bonne architecture de réseau ? celle qui ne présume rien et donc laisse l'intelligence dans

les terminaux

– un bon code ? celui qui permet à de nouvelles applications de le prendre pour base (sans risque

d'expropriation ultérieure)

– un bon contenu ? celui qui permettra à des contenus nouveaux de se développer

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Architectures, codes, contenus innovantsArchitectures, codes, contenus innovants

– Si les couches ne sont pas optimisées verticalement, quels sont les critères d'une "bonne" Si les couches ne sont pas optimisées verticalement, quels sont les critères d'une "bonne"

couche (i.e. qui permet l'innovation) ?couche (i.e. qui permet l'innovation) ?

• modularité– couche N bien séparée des couches N+1 et N-1 (ex. OS séparé de l'ordinateur)

• ouverture– code ouvert, spécifications publiques, de façon à ce que chacun puisse adapter ses produits (API

ne suffisent pas)

• simplicité– end to end principle : functions placed at low levels of a system may be redundant or of little

value when compared with the cost of providing them at that low level

• tarification marginale (gratuité)– pour que des essais – erreurs puissent être menés en grand nombre : les coûts fixes sont à

récupérer par ailleurs

• non protection et gestion commune– pour que chacun puisse proposer des améliorations et comprenne comment le niveau N est écrit

– les niveaux inférieurs doivent être gérées en commun par les utilisateurs des niveaux supérieurs

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•II : L'analyse au niveau du codeII : L'analyse au niveau du code

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Réseaux stupides vs. réseaux intelligents (1)Réseaux stupides vs. réseaux intelligents (1)

– L'analyse a posteriori d'Internet et de ses vertus (promotion de l'innovation) a

conduit au constat que

• pour un réseau, "stupid is better"– "Keep it simple, stupid!" (KISS)

• Définition d'un réseau stupide:– infrastructure abondante (faibles coûts des ressources)

– simplicité (underspecification) : bits in, bits out (protocoles indépendants des usages finaux)

– modularité (internetworking) : le protocole de niveau N est indépendant des niveaux inférieurs (IP indépendants des niveaux de transport qui sont réduits à une commodité)

– contrôle par l'usager : l'intelligence est dans les terminaux, les applications sont sous le contrôle des clients

• Isenberg D.S. [1998], "The Dawn of the Stupid Network", ACM Networker

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Réseaux stupides vs. réseaux intelligents (2)Réseaux stupides vs. réseaux intelligents (2)

– Le "meilleur" réseau [au sens de l'optimisation statique] n'est pas celui qui

permettra que des applications se développent

• Isenberg D., Weinberger D. [2001], "The Paradox of the Best Network", Working Paper

• Mais les telcos préfèrent les réseaux intelligents– parce qu'ils vendent l'usage d'infrastructures

– ils cherchent à incorporer de la valeur le plus bas possible dans les couches

– au lieu de monter dans la valeur et de fournir [de façon indépendante] les couches supérieures

• en contradiction avec le "end to end" principle– ex. security by encryption, recovery from crashes, delivery acknowledgement

– Saltzer J.H., Reed D.P., Clark D.D. [1984], "End-To-End Arguments In System Design",

ACM Transactions in Computer Systems

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Logiciels libres et Codes ouvertsLogiciels libres et Codes ouverts

• Les logiciels libreslogiciels libres se caractérisent moins par– le fait qu'ils sont fournis gratuitement:

• de plus en plus leur commercialisation est "normale" : • Red Hat, Caldera, Debian,.. (même si le service après-vente est original)• entrepreneurs organisant la communauté de l'OS (open source) : Collab.net

– leur processus de production:• de plus en plus les entreprises qui produisent des logiciels fermés s'inspirent des

principes du libre et collaborent avec des développeurs libres (HP, IBM, Sun,..):• petites équipes, rejet de la hiérarchie• écriture coopérative du code (egoless programming : les programmeurs doivent

faire relire leur code par leurs pairs)

• que par le fait qu'ils sont ouvertsouverts– leur code source est fourni avec l'exécutable– ce sont des outils "ouverts" : Any tool should be useful in the expected way, but a

truly great tool lends itself to uses you never expected. (Eric Raymond)

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03/2001 13Michel Gensollen

Qu'est-ce qu'un code ouvert ? Qu'est-ce qu'un code ouvert ?

• Définition de l'OSI (Open Source Initiative):– Free redistribution: la licence ne doit pas restreindre la commercialisation

– Source code: libre accès au programme source

– Derivations: permission de modifier le programme (et de le distribuer sous la même licence)

– Integrity: mais les modifications doivent être documentées

– No discrimination: envers des clients ou des usages

– License distribution: pas de licence additionnelle

– Non-specificity: pas de lien entre la licence et une distribution particulière

– Non-contamination: pas de contrainte sur d'autres programmes

• Benchmark pour juger de l'ouverture d'un software– Libre accès, libre modification

– mais question des rapports entre libres et propriétaires: faut-il que les logiciels libres soient "polluants" ("viral license") ?

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Les types de licences "libres"Les types de licences "libres"

• GNU General Public License– libre accès, libre modification, logiciels polluants (strong copyleft)

• BSD License (Berkeley Software Distribution License)– libre accès, libre modification, redistribution libre des logiciels modifiés– ex. Apache. Behlendorf: "Here's the code, do what you like with it, just give us credit if you

try and sell it"

• Mozilla Public License– MozPL (issue de NPL Netscape Public Licence)– libre accès, libre modification pour son usage personnel, redistribution sous licence

MozPL

• Artistic License– Licence du langage Perl (Larry Wall)– Licence obscure (sloppily-worded, too vague for the Free Software Foundation)– libre accès, libre modification, redistribution payante si le logiciel est intégré dans un

ensemble

• Stratégies différentes pour diffuser au mieux les codes ouverts :– pour les logiciels de base (OS), des GPL (incitation à basculer dans le monde libre)– pour les bibliothèques d'applications, des BSD (pour s'introduire peu à peu dans les

progiciels commerciaux)

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L'évolution des licences pour les logicielsL'évolution des licences pour les logiciels

– Un vide juridique : les "shrink wrap licensesshrink wrap licenses" ne sont pas conformes au UCC (Uniform Commercial Code)

– La BSA (Business Software Alliance) a fait du lobbying pour que soit proposée une loi au niveau des États (au travers de la NCCUSL : National Conference of Commissioners on Uniform State Law)

• c'est le projet UCITA : Uniform Computer Information Transaction Act – cette loi existe déjà en Virginie et dans le Maryland– s'applique à tout ce qui est "computer information" (code et fichier mp3)– changement de paradigme : non plus vente de copies mais licence (transferts

temporaires de droits)– légalise les shrink wrapshrink wrap ou click wrapclick wrap licences– accorde aux clients un droit de retour du produit (qui existe déjà)– section 815-816 : Self help remedy : l'entreprise peut reprendre les

"informations" si la licence est suspendue : problème en cas de litige– possibilité de limiter les usages (publication de test, immoral purposes,..)

– pas de reverse engineering (même pour comprendre le fonctionnement)

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L'évolution des brevets pour les logicielsL'évolution des brevets pour les logiciels

• source Greg Aharonian cité par L.Lessig (Future of Ideas) pour le cas des Etats-Unis

– Avant 1980, les logiciels n'étaient pas brevetables (logiciels = algorithmes)

• Depuis 1980, développement rapide des brevets pour des logiciels– Aussi, brevets pour des "business methods" (Amazon 1-Click et la revendication

ridicule de BT au sujet de l'hypertexte)

– Ces brevets ne sont pas favorables à l'innovation

– Aucune étude économique n'a été faite sur leurs conséquences (ni sur la "bonne" durée des brevets pour des technologies évoluant rapidement)

– Extension de la brevetabilité vers la recherche fondamentale dans tous les domaines (le débat Stem Cell Patent et la pratique des brevets défensifs)

AnnéeNb. total de

brevetsBrevets logiciels

% de brevets logiciels

TCAM brevets logiciels

1980 66206 250 0,38%1985 77268 500 0,65% 14,87%1990 99210 1300 1,31% 21,06%1995 113941 6142 5,39% 36,42%1999 154534 21000 13,59% 35,98%

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III : L'analyse au niveau du contenuIII : L'analyse au niveau du contenu

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03/2001 18Michel Gensollen

L'information comme bien économiqueL'information comme bien économique

– On considère ici l'information après sa production (sans se soucier des incitations à la produire)

• l'information, bien rivalbien rival ?– L'information consommée par le client final

• bien non rival (subtractability low): la consommation de l'un ne diminue pas celle de l'autre

– bien entendu, il peut exister des externalités (comme pour tous les biens)

– L'information comme facteur de production• chaque producteur la considère comme un bien rival : l'utilisation par l'un diminue

le profit de l'autre• d'un point de vue collectif, sa diffusion générale est souhaitable (fonctions de

production plus efficaces, plus de concurrence): la considérer comme un bien rival réduit le welfare

• l'information, bien exclusifbien exclusif (high excludability) ?– les TIC réduisent le niveau d'exclusion (coûts réduits des moyens de copie,

diffusion,..)

– mais permettent de nouveaux moyens de contrôle et d'espionnage

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03/2001 19Michel Gensollen

Évolution des biens informationnelsÉvolution des biens informationnels

• L'information liée à un support est un bien privée

• Elle évolue (avec le développement des TIC)– si l'exclusion peut être maintenue (protection des données) vers

• des biens à accès ("club") avec droits d'entrée et prix marginaux faibles

– si l'exclusion ne peut être obtenue vers• des biens gérés en commun (si l'information est de type "facteur de production")

• des biens publics pour l'information finale

Rivalité basse Rivalité élevée

Exclusion

Difficile

Facile

Biens publics(air, défense nationale, couchers de soleil,

routes départementales)

Biens à Accès (toll goods)(routes à péage, parcs avec droits

d'entrée)

Ressources partagées(common property goods)(système d'irrigation, réserves de pêche)

Biens privés(ordinateurs personnels, services de

transport)

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L'évolution du copyrightL'évolution du copyright

• On passe d'une situation – de biens privés naturellement protégés par leurs supports matériels

– + des aménagements de court terme : fair use

– + des limitations : durée de la protection

• à une situation– des biens rendus publics par les TIC

– + des protections techniques pour restaurer la rareté de duplication

– + des protections juridiques renforcées

• Le bilan de cette évolution : une perte de welfareune perte de welfare– perte des gains de productivité espérés par une duplication sans coûts

– perte des avantages du fair use

– extension des durées de protection

– renforcement des pénalités

– situation de guerre entre les entreprises productrices de contenus et leurs clients

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L'évolution du copyright (2) L'évolution du copyright (2)

• The Digital Millennium Copyright ActThe Digital Millennium Copyright Act (DMCA) October 1998– adopté après un lobbying du

• RIAA : Recording Industry Association of America (RIAA)

• SMDI : Secure Digital Music Initiative

– difficultés d'adoption parce que dans une première version les compagnies de

téléphone et les donneurs d'accès étaient tenus solidairement responsables (safe

harbor provisions) : prise d'otage

• interdit toute recherche sur les méthodes de crypt age (sauf accord des détenteurs de droits utilisant la méthode de cryptage)

– anti-circumvention regulationsanti-circumvention regulations Section 1201 outlaws

• the act of circumventing “a technical measure that effectively controls access to a

[copyrighted] work.”

• the manufacture and distribution of circumvention-enabling technologies

• voir Pamela Samuelson "Towards More Sensible Anti-circumvention Regulations" et le cas

du papier de Edward Felten (Princeton University’s)

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03/2001 22Michel Gensollen

L'évolution du copyright (3) L'évolution du copyright (3)

• La pratique du copyright– dans le cas de l'industrie du cinéma, – les litiges ont augmentés (Twelve Monkeys, Devil's Advocate,.. voir w.benedict.com)– au point que chaque plan doit être vérifié par des lawyers avant la sortie– d'une façon générale, les litiges concernant la propriété intellectuelle ont été multipliés

par 100 entre la période 1950-1959 et la période 1990-1999 (L. Lessig)

• La durée du copyright– au début (aux Etats-Unis) : 14 ans (x2 éventuellement)– dans les 40 dernières années le Congrès a étendu la durée 11 fois (chaque fois que

Mickey MouseMickey Mouse allait tomber dans le domaine public)– avant le "Bono Act", vie de l'auteur plus 50 ans [ou 75 pour "corporate authors"]– Le "Bono Act" étend les deux limites de 20 ans et s'applique aux oeuvres existantes– Le 19 février la Cour Suprême a décidé de traiter l'appel de Eric Eldred contre le

"Sonny Bono Copyright Term Extension Act" : Eldred v. Ashcroft – Question constitutionnelle : According to a brief filed by Theodore Olsen, the U.S.

solicitor general, the Constitution gives Congress the sole power to establish copyright protection and thus extend terms as it sees fit.

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IV : La situation actuelle : enclosure des commons ?IV : La situation actuelle : enclosure des commons ?

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Les stratégies anti-innovation des acteurs en placeLes stratégies anti-innovation des acteurs en place

– L'extension récente des droits de propriété sur les logiciels, les méthodes, les données, les idées ressemble aux enclosures du 18ème

• James Boyle, The Second Enclosure Movement and the Construction of the Public Domain

• même débat entre– l'efficacité et la création d'incitations à investir

– les avantages et les inconvénients de la gestion commune

• avec la différence que – ce qui est enclos aujourd'hui est un bien public (non rival)

– la gestion stratégique des brevets crée des barrières à l'entrée

– les coûts de transaction deviennent dominants (cas Golden Rice)• R. David Kryder, Stanley P. Kowalski and Anatole F. Krattiger, The Intellectual and Technical Property Components

of pro-Vitamin A Rice (GoldenRiceTM): A Preliminary Freedom-To-Operate Review: http://www.isaaa.org/publications/briefs/Brief_20.htm

– les règles du copyright et des brevets s'adressent aujourd'hui à la création individuelle répartie (pages personnelles)

– la création de droits de propriété sur des biens publics est un cercle vicieux: les monopoles émergents demandent ensuite le droit de discriminer (ce qui est a posteriori optimal)

• James Boyle, Cruel, Mean or Lavish: Economic Analysis, Price Discrimination and Digital Intellectual Property

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Les problèmes de gouvernance des "commons"Les problèmes de gouvernance des "commons"

– Mais comment gouverner les "commons" et éviter les problèmes de free riding ?

• Redéfinition du droit de propriété [intellectuelle]– distinguer les diverses dimensions du droit de propriété

• accès

• extraction (usufruit)

• management (administration)

• exclusion (le droit de déterminer qui a accès)

• alienation (le droit de vendre ou louer)

• Patent or Reward ?• Shavell & Ypersele, Rewards versus Intellectual Property Rights

– les innovations sont récompensées mais les innovateurs n'ont pas de droit de propriété

• Property or Liability Rules ?• Kaplov & Shavell, Property Rules versus Liability Rules

– l'emploi d'une information est libre mais ouvre a posteriori le droit à une compensation

• Analyse institutionnelle de la gestion commune• Bowles S., Gintis H. [2000], "Social Capital and Community Governance", Santa Fe Institute

– comment fonctionne l'homo reciprocans quand le commons est un commons de biens non rivaux ?

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03/2001 26Michel Gensollen

Michel GensollenMichel Gensollen

ENST ENST (EGSH)(EGSH)

France TelecomFrance Telecom (Direction du Plan et de la Stratégie) (Direction du Plan et de la Stratégie)

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