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1 Rappels Microéconomie de base Technologie, coûts de production et structure de marché La firme comme organisation

Microéconomie de base Technologie, coûts de … Microéconomie de base 1-1-La demande, surplus des consommateurs, élasticité de la demande, surplus des producteurs, surplus global

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Rappels

Microéconomie de base

Technologie, coûts de production et structure de marché

La firme comme organisation

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Microéconomie de base 1-1-La demande, surplus des consommateurs, élasticité de la demande,

surplus des producteurs, surplus global et bien être

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Si on considère : *un bien homogène, *un grand nombre de consommateurs formulant chacun une demande unitaire et différente les uns des autres par leur disposition à payer le bien, On peut construire ce que l’on appelle le surplus du consommateur qui correspond à l’aire comprise sous la courbe de demande et la droite du prix d’équilibre de marché. Ce surplus des consommateurs est la première mesure du bien être mise en évidence par Dupuits en 1844. Quand « n » le nombre de consommateurs est grand, la fonction de demande en escalier peut être approximée par une fonction de demande continue q= D(p)

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Sc = Sc (p)

avec d Sc /dp <0

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D’où lorsque comparaison entre deux situations économiques, par exemple suite à une modification de la politique fiscale, une analyse en termes de bien être est une analyse de l’évolution du surplus global où encore on compare la somme des surplus des consommateurs et des entreprises de l’état 1 à la somme des surplus des consommateurs et des entreprises à l’état 2. Le surplus total mesure alors l’accroissement de valeur qui résulte de la production et du commerce. En d’autres termes il mesure de combien l’économie est améliorée du fait de l’existence de ce secteur d’activité particulier. *efficience allocative : recherche de l’allocation optimale des ressources. Etant donné les facteurs et les techniques de production, les préférences du consommateur, l’allocation optimale des ressources consiste à rechercher le plus grand surplus global.

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Cm

P’

Q’

CS

PS

Q’’

D

Q

EL efficiency loss

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Concurrence et bien être : le bien être social (ou global) se définit comme la somme des surplus des consommateurs et des producteurs. N, nbe d’entreprises supposons alors au max de profit p=c: équilibre concurrentiel

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P

Q0

Sc (p0)

PS

Qc Q

efficiency loss

Cm P=a-bQ

c

p0

A

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*efficience productive : une mauvaise efficience productive signifie que l’on utilise trop d’inputs (soit parce qu’il y a des pertes –manque d’efficacité dans le travail par exemple-, soit parce que l’on n’utilise pas la bonne combinaison technique). Dans ces cas la courbe d’offre de l’entreprise (courbe de coût marginal) est plus haute et il existe non pas un simple transfert du SC (surplus des consommateurs) vers les producteurs mais une réelle perte de surplus (ici EL). L’efficience productive fait référence à la proximité du coût de la production actuelle par rapport au plus bas coût possible. Exemple avant les années 1990 (dérégulation), l’industrie aérienne aux USA était considéré comme plus efficiente dans la production que l’industrie européenne. Dans ce cas la concurrence est un stimulant à l’efficacité productive.

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Cm H

P’

Q’

CS

EL

D

Q

Cm L

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*efficience dynamique : une bonne efficience dynamique fait référence à la capacité des économies à renouveler leurs produits, faire évoluer les techniques de production et promouvoir l’innovation. Dans ce cadre elle met l’accent sur la nécessité d’avoir une politique de la recherche incitative (avec protection des efforts de recherche –juste milieu à trouver-). Une trop grande concurrence peut alors être défavorable à l’apparition de certaines découvertes scientifiques par la recherche du profit de court terme. Schumpeter avait mis l‘accent dans ses derniers écrits sur les bienfaits du monopole par rapport à la capacité qu’il a de pouvoir programmer des recherches de long-terme. En quelque sorte les surprofits du monopole étaient profitables à l’innovation.

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On définit rendements d’échelle :

-Croissants

-Décroissants

-Constants

Par rapport marché de concurrence :

Rendements d’échelle sont constants, alors le coût moyen est constant

et si deux firmes ont des coûts de production différents alors seule la

firme qui a le coût le moins élevé va approvisionner le marché.(cf TD)

Si les rendements d’échelle sont croissants ceci signifie que la

fonction de coût moyen est constamment décroissante et l’équilibre

concurrentiel n’existe pas (monopole naturel)

On retient en fait zones de rendements croissant puis décroissant, et on montre

qu’à l’équilibre concurrentiel, la quantité produite par chaque firme est telle que

le prix de marché est égal au coût marginal, la courbe de coût marginal coupant

celle de coût moyen en son minimum.

Avec libre entrée, dans le long terme le profit de chaque firme est nul.

1-2-Technologie, coûts de production et structures de marché

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Qu’est-ce qu’un marché ?: *un marché est formé de l’ensemble des acheteurs et des vendeurs d’un bien ou d’un service donné (marché du blé, marché du travail, marché de l’eau etc…) On suppose en théorie que le marché d’un bien est défini et concerne : -soit un bien homogène -soit un groupe de produits différenciés qui sont des substituts d’au moins un des biens du groupe et qui ont une interaction limitée avec le reste de l’économie. On définit la concurrence pure et parfaite comme

-un marché de biens homogènes -absences de barrières à l’entrée et à la sortie -information parfaite : les vendeurs et les acheteurs sont parfaitement informés des prix (les ajustements sont instantanés)

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Fonctions de court et long terme La firme a affaire à des contraintes techniques (fonction de production) et économiques (prix des facteurs de production, prix de vente des produits) La fonction de coût de la firme synthétise ces contraintes : On distingue : La fonction de coût de Court Terme où un facteur de production est fixé de la fonction de coût de Long Terme où les deux facteurs de production peuvent varier. On prend en général K le stock d’équipement comme facteur fixe. La fonction de coût de Long Terme où les deux facteurs de production peuvent varier.

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Fonction d’offre de CT en concurrence pure et parfaite

Coût marginal

Coût moyen

P*

Q*

Courbe de demande à l'entreprise

=

Courbe de recette marginale de l'entreprise (courbe d’offre –inverse- de l’entreprise)

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A l’équilibre de LT : en concurrence pure et parfaite

P*

Q*

Courbe d’offre inverse approximée de LT

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Exemples :

Prenons une fonction de coûts de la forme :

CT= c.q2+F

On a c.q2= coût variable et F=coût fixe

1) Représenter la courbe des coûts totaux

2) Si c’est possible, représenter la courbe d’offre (inverse) de l’entreprise

Mêmes questions avec CT= c.q+F

Conclusions

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TC(Q)

F

Q

cm

CM

q min

1 2 q

1 : RE croissants

: RE décroissants 2

p

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Calcul du coût moyen : CM=CT/q=c.q+F/q

Calcul du coût marginal : Cm= 2c.q

Le coût moyen passe par un minimum, la taille moyenne

efficiente. Si l’entreprise veut produire au coût unitaire le

plus bas, elle doit vendre

• q min= racine (F/c)

• En ce point on peut montrer que le coût marginal est égal au

coût moyen

• CM (q min)=Cm (q min)=racine (F/c)

• (Généralisation)

• Dans le cas d’un équilibre concurrentiel avec libre entrée, le

prix de vente qui maximise le profit est p=Cm pour q min

CM .

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Prenons une fonction de coûts de la forme :

CT= c.q+F

On a c.q= coût variable et F=coût fixe

CM= c+F/Q>cm=c

L’équilibre concurrentiel impose p=c, mais dans ce cas

l’entreprise fait des profits négatifs. D’où avec des

rendements croissants l’équilibre concurrentiel n’existe pas.

Cas du monopole naturel

Pbe maximisation profit monopole

CM

q

c

Q

cm

CM

cm

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q

Qm

Courbe de recette marginale du monopole

Pm

Pc

Qc

Courbe de demande au monopole

Coût marginal C

D

E

G

F

B

Surplus des

consommateurs

Perte sèche de

bien être

A

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q

Calcul de la perte de surplus : Total du surplus : consommateurs + producteurs (profit) -aire DGAD selon le coût marginal -aire DEFAD selon la fixation du prix de monopole surplus consommateurs CDE surplus monopole (profit) ACEF implique perte sèche triangle EFG

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Monopole :

Un marché de monopole est un marché dans lequel

une firme unique vend un produit pour lequel elle

n’a pas de concurrent immédiat (même potentiel).

Qi=Q

Comme le monopole détermine Q il fixe aussi p puisque par exemple p=a-bQ

Dans ce cas au maximum de profit on a Rm= Cm,

Recette marginale = coût marginal

Cf complément cours +liaison avec élasticité de la demande par rapport aux prix

q

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Si on veut réduire la perte sèche, il faut que le prix de vente tende vers le coût marginal et dans ce cas la firme a un comportement concurrentiel. On peut noter que la théorie des marchés contestables (pas de coûts irrécouvrables dans l’entrée et la sortie) (Panzar, Willig et Baumol) se traduit par un comportement qui tend vers le marché concurrentiel. En plus de la perte sèche d’autres coûts sociaux découlent de la situation de monopole (Posner, 1975): -perte d’efficacité due à la position de monopole -coûts liés au maintien de la position de monopole (capacité de production excédentaire, dépenses de lobbying auprès du pouvoir politique, course aux brevets –brevets développés parfois pour contrer les concurrents- ) Dans certains cas la volonté de bénéficier temporairement d’un pouvoir de monopole peut cependant stimuler la croissance. C’est le cas de le recherche et des activités de R et D pour bénéficier des brevets (on peut supposer que cela favorise aussi le progrès technique) .

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Monopole discriminant : Le monopole peut accroître son profit s’il vend à des prix différents à des consommateurs qui ont des dispositions à payer distinctes (demandes différentes, réactions aux variations de prix distinctes). Les consommateurs se différencient alors selon leur âge, leurs goûts, leurs revenus leurs localisations ce qui explique leurs dispositions à payer différentes : donner exemples : exemple 2 marchés 1 et 2, sur 1, disposition à payer faible et forte sur 2 le monopole discriminant égalise les recettes marginales sur chaque marché au coût marginal global de production

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Monopole discriminant : En fait la politique de prix du monopole discriminant sur chaque marché dépend de l’élasticité de la demande puisque l’on a la relation suivante à l’équilibre : Le monopole discriminant a une politique de prix élevé sur le marché où la demande est la moins élastique

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P1 P2 P

D2

D1

D1+D2

Cm(Q1+Q2)

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Cartel : Un cartel est une forme d’organisation qui vise à monopoliser le marché (exemple type le cartel de l’OPEP). Il s’agit de s’entendre pour se partager le marché et à se comporter globalement comme si on était en position de monopole. La logique du fonctionnement du cartel est identique à celle des monopoles à plusieurs établissements (ou usines) sauf que dans ce cas la propriété du capital est unique. N firmes, pays, cabinets d’avocats qi le niveau de production de la firme i Demande globale P=a-bQ on suppose ici que toutes les firmes coûts de production ident. le cartel raisonne sur la production globale et cherche les niveaux de productions permettant de maximiser le profit global : les n conditions de premier ordre sont

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-

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Cartel : le profit maximum du cartel est atteint lorsque la recette marginale globale (évaluée au niveau de la production du cartel) égalise le coût marginal de chaque membre du cartel. On a supposé que toutes les firmes avaient les mêmes coûts de production

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Cartel : Remarques 1) pour N=1, on retrouve équilibre de monopole 2) 3) le monopole multi-établissement a une logique de fonctionnement similaire sauf que comme la propriété est unique (l’actionnaire de firme ou du groupe est aussi propriétaire de chaque établissement, l’établissement n’a pas le statut juridique), les actionnaires peuvent choisir le nombre optimal d’établissements. Si on raisonne sur un monopole à n établissements, le monopole maximise son profit si : production d’une usine, d’un établissement Si le monopole veut ajuster le nombre d’usines de manière telle que chaque usine produise au minimum du coût moyen, on a alors :

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-

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Cartel : le nombre d’usines qui maximisent le profit global du monopole est : le nombre optimal d’usines augmente avec le paramètre de la demande a et diminue avec l’augmentation des coûts fixes F

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-

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Vente de biens durables par un monopole : Jusqu’à présent on a implicitement considéré la catégorie des biens non durables dans l’analyse du comportement du monopole. Les biens durables sont achetés une fois et peuvent être utilisés (consommés) sur plusieurs périodes futures (voiture, maison, surface de terre). Coase (1972) a été le premier à montrer que le comportement d’un monopole qui vend un bien durable est distinct de celui de l’analyse traditionnelle. Il prend le cas d’un monopole qui vendrait une surface de terre (cas extrême : une personne détient toute la surface terrestre). Si on raisonne sur 2 années consécutives, la demande au monopole l’année 2 est diminuée de la vente de terres l’année 1 et il en résulte une baisse du prix de l’année 2 par rapport à l’année 1. Les consommateurs qui anticipent ce phénomène auront tendance à différer dans le futur leurs achats de telle sorte que l’année 1 le monopole est contraint à pratiquer un prix inférieur à celui qu’il pratiquait si le bien était non durable. (voir TD)

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-

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Coase (1972) constate que le monopole qui produit un bien

parfaitement durable n’est pas en mesure d’exercer son pouvoir

de monopole. Il en donne l’explication suivante : dans le cas

extrême de durabilité infinie, après avoir satisfait la demande

initiale des consommateurs prêts à payer le prix fort, le

monopoleur sera incité à baisser progressivement ses prix pour

atteindre tous les consommateurs. Les consommateurs informés

sauront que, s’ils achètent à un prix élevé, ils vont subir une perte.

Par conséquent, ils vont attendre que les prix baissent. Ainsi, le

monopoleur va très rapidement « en un clin d’oeil » offrir le stock

compétitif au prix compétitif (Coase, 1972, p. 143). Ce problème

est connu sous la dénomination de Coase conjecture.

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On veut s’éloigner de la vision dite de boîte noire Inputs Outputs y=f(x) vision dite technologique de l’entreprise (réductrice) - Les participants ne vont vendre qu’au prix d’équilibre - Elle ne tient pas compte de la multiplicité des problèmes internes aux organisations. Les firmes maximisent-elles leurs profits ? S’agit-il d’une hypothèse réaliste ? Dans des grandes entreprises où les fonctions de direction sont assurées par des managers qui le plus souvent ne sont pas les propriétaires de l’entreprise dans laquelle ils travaillent, ces managers cherchent-ils nécessairement à opter pour des stratégies qui maximisent le profit de leur entreprise ? Pourquoi les objectifs des dirigeants concorderaient-ils nécessairement avec ceux des actionnaires ? (pour aller plus loin, cf. les théories managériales).

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1.3 La firme comme organisation

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Avec la croissance de la taille des entreprises, l’appel à des capitaux extérieurs est nécessaire. On assiste alors à une dispersion (dilution) du capital des entreprises sur de nombreux petits actionnaires. Cependant cela remet aussi en cause l’hypothèse de maximisation du profit : Car le manager a sa propre fonction d’utilité : Maximisation de son revenu, de son statut et du prestige de sa fonction (dépenses somptuaires). La dilution du capital sur de multiples actionnaires sous informés ne fait qu’accentuer cette opposition entre intérêt des actionnaires et ceux des managers. Berle et Means (1932). Dans leur étude, ils trouvent que 88 des 200 plus grandes firmes américaines en 1929 ne sont plus contrôlées par leurs actionnaires car aucun ne détient plus de 5% du capital. En deçà de ce seuil, l’entreprise est dite sous contrôle managérial (on en déduit une absence de contrainte sur le comportement des dirigeants) et au dessus sous contrôle actionnarial. En 1966 Lerner mène le même type d’étude et trouve que sur les 200 entreprises américaines les plus grandes, encore 84 n’ont aucun actionnaire à plus de 10% (modif de la définition du seuil). Ces grandes entreprises sont alors sous le contrôle de leurs managers, c’est ce que l’on appelle la révolution managériale.

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-La théorie de Baumol (1959) : maximisation des ventes

Hypothèse que le dirigeant cherche à maximiser le CA de son entreprise sous contrainte d’un niveau minimal de profit à atteindre. Pourquoi cet objectif ? -les ventes sont un indicateur de la performance d’une organisation (au même titre que le profit) -la rémunération des dirigeants (comme leur pouvoir, leur influence, le prestige) est plus reliée au CA qu’au profit Le pouvoir des actionnaires (nécessité de pouvoir financer une croissance) justifie la contrainte de profit minimal. Elle s’explique aussi par la crainte de ne pas affronter une OPA hostile. Si l’on suppose des fonctions de coût standard avec un coût fixe nul, les fonctions de RT (ou CA), CT et donc de profit sont représentées comme suit :

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La max du profit donne q1. Sans contrainte de profit min et sans contrôle des

actionnaires, on aurait q3. Mais la contrainte de profit min fait que le niveau

de production sera q2.

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-La théorie de Marris (1964) : maximisation du taux de croissance Comme il est difficile d’évaluer avec précisions les compétences professionnelles, les managers sont plutôt évalués sur la base de leurs capacités à accroître les activités de la firme. Donc, ils ont un objectif de max du taux de croissance de l’entreprise. A CT, la croissance de la demande des produits vendus par l’entreprise passe par des campagnes marketing, par des politiques de prix agressives. Mais à plus long terme, cette croissance passe aussi par une politique de diversification de la gamme de ses produits (la limite à une politique de baisse du prix est que l’on atteint une zone sur la demande où l’élasticité prix est faible). Mais une trop forte diversification expose l’entreprise au risque de lancer des produits qui échouent, qui n’entrent plus dans la gamme de compétences de l’équipe managériale (erreurs managériales commise avec une politique de diversification à outrance). Cette contrainte en termes de compétences managériale sur la croissance explique que la croissance peut se traduire par une diminution de la profitabilité.

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-La théorie de Marris (1964) : maximisation du taux de croissance Il existe aussi des limites en termes de contraintes de financement : -si la dette croit rapidement, le risque de faillite de l’entreprise risque aussi d’augmenter ce qui en retour fait augmenter le coût de l’emprunt. -si la firme veut financer sa croissance par émission de nouvelles actions, elle doit satisfaire une certaine exigence de profitabilité ce qui limite aussi sa croissance. -si la firme peut se financer sur ressources propres. Mais cela crée aussi un arbitrage : si les ressources propres sont systématiquement réinvesties mais pas distribuées aux actionnaires sous forme de versement de dividendes, ils n’accepteront de sacrifier leurs dividendes courants que si ils estiment que l’investissement réalisé est suffisamment rentable pour justifier ce sacrifice de dividendes. Sinon ils peuvent décider de revendre leurs parts compte tenu des faibles dividendes versés.

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-La théorie de Marris (1964) : maximisation du taux de croissance Pour évaluer la contrainte sur les actionnaires, Marris propose de considérer le ratio : valeur de marché (boursière) de l’entreprise / valeur comptable de ses actifs. Le numérateur synthétise les anticipations des opérateurs sur la performance présente et future de l’entreprise. Une valeur faible de ce ratio montre que la firme est mal gérée et elle devient alors sensible au risque d’une OPA inamicale (ce qui contraint le cpt des managers). Goodwill/Badwill Le goodwill est la résultante d’une somme de composantes humaine, stratégique, financière, économique et comptable. (environnement et localisation, clientèle, réseau de relations et de correspondants de toute sorte, réputation, compétence, climat social).

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Le lien entre croissance de la demande et profitabilité est croissant

puis décroissant (quand on dépasse les compétences de l’équipe

managériale, quand on a plus de mal à identifier des opportunités de

croissance rentables).

Le lien entre le taux max de croissance des sources de financement

de l’entreprise et son profit est linéaire

(il suppose un taux constant de rétention des profits de

l’entreprise. Plus le taux de profit est grand, plus la firme est

capable d’accroître ses sources de financement).

Cette relation se lit de l’axe vertical vers l’axe horizontal.

L’aire comprise entre les 2 courbes correspond à l’ensemble des points

que la firme peut atteindre.

A : point préféré des actionnaires (max le taux de profit),

B : celui des managers (max le taux de croissance)

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-La théorie de Marris (1964) : maximisation du taux de croissance Prédictions empiriques de cette approche : -les firmes contrôlées par leurs propriétaires doivent avoir un taux de croissance moindre et un taux de profit sup à celles contrôlées par leurs managers. Radice (1971) trouve qu’au contraire des firmes contrôlées par leurs propriétaires croissent plus vite. -un ratio de valorisation faible accroît la probabilité d’une prise de contrôle. Sur 3500 firmes anglaises entre 1957 et 1969 Kuehn (1975) valide cette hypothèse. Dans d’autres articles, Singh (1971) ou Levine et Aaronovitch (1981) on ne valide pas cette hypothèse.

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-Arguments qui militent en faveur d’un alignement des intérêts entre actionnaires et dirigeants -si actionnariat dispersé le coût de contrôle des managers est trop élevé, cependant possibilité de rémunérations incitatives (stocks-options). -discipline du marché du travail. Les managers seraient sensibles à leur réputation. De trop mauvais résultats pourraient les pénaliser par la suite. Cependant pour certains, les grands patrons constituent une caste… exemple des parachutes dorés. -discipline du marché des produits. Si la concurrence est intense, ne pas maximiser le profit entraîne un risque de faillite. D’autre part une forte concurrence réduit l’asymétrie d’information entre actionnaires et dirigeants…(les actionnaires peuvent identifier si la baisse de la demande à l’entreprise est générale ou pas). -discipline par le marché du capital. Si l’entreprise est mal gérée sa valeur actuelle est inférieure à sa valeur potentielle ce qui crée une incitation à la prise de contrôle inamicale OPA car gain en capital attendu.

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Alchian, Demsetz (1972) « Production, Information Costs, and Economic Organisation » (1972) AER Produire dans une entreprise, c’est produire en équipe : La team production sera utilisée si elle conduit à un output suffisamment grand par rapport à la somme de la production séparable pour couvrir les coûts d’organisation et de discipline des membres de l’équipe internes aux organisations. Cependant problème de la mesure et du contrôle des efforts de chacun Le système de récompense doit être adéquat. La rémunération au bénéfice est possible mais elle est insuffisante, le monitor est aussi incité à tricher. Le Surveillant doit être le résidual claimant donc le propriétaire de l’entreprise.

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Les frontières de l’entreprise L’intégration horizontale est liée à des considérations sur les coûts de production : si entrée libre sur un marché et si CM en forme de U, le degré d’intégration horizontale visera à atteindre le min du CM de production pour produire à l’échelle efficace, c’est-à-dire au coût unitaire de production le plus bas possible. L’intégration verticale Faire soit même ou faire faire ? Si le sous-traitant fabrique un bien spécifique pour l’entreprise donneur d’ordre, l’entreprise donneur d’ordre a intérêt à le racheter. En effet le ST sait que le DO a un coût énorme à changer de fournisseur, le ST est incité à tirer profit de cette vulnérabilité et à renégocier les termes du contrat de fourniture en sa faveur. (problème du hold-up) Mais si intégration, qualité du produit peut baisser, c’est pour cela que l’on voit intégration partielle (tapered integration) et franchise (les actifs spécifiques sont au donneur d’ordre mais indépendance du franchisé, incitation à être efficace).

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Les frontières de l’entreprise L’intégration verticale Une entreprise est dite verticalement intégrée si elle réalise elle-même toutes ces étapes de la fabrication (de la M.P. aux produits finis). On y trouve une justification par l’économie des coûts de transactions que cette intégration permet (Coase, 1937, Williamson, 1975,1985). Coûts de transaction : coûts liés à la rédaction et à l'exécution de contrats compliqués d'approvisionnement et des coûts liés au temps dépensé pour trouver le meilleur partenaire, le meilleur fournisseur de la pièce ou du produit indispensable dans sa propre production. Coûts liés aussi à la rédaction des contrats de travail. -Si incertitude, il faut prévoir tous les états de la nature ou autrement il faut renégocier (par exemple un sous-traitant s’est trouvé avec un pb d’approvisionnement indépendant de sa volonté). Pbe quand renégociation, chacun essaie de tirer à soi la couverture.

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Forme privée

>

Forme publique

Entreprise individuelle

>

Entreprise managériale

Outsider

>

Insider

Théorie de la propriété

La propriété privée

crée les incitations

favorables à une

meilleure allocation

des ressources rares

Modèle standard de la firme

Modèle managérial

de la firme

Modèle

contractualisé

Alchian et Demsetz [1972]

Furubotn et Pejovich [1972]

Baumol [1959)

Marris [1964]

Williamson [1964]

Galbraith [1967]

Séparation des fonctions

Conflits d’intérêt

Baisse d’efficacité des

firmes managériales

Coase [19 37)

Williamson [1985]

Fama et Jensen [1983], limite

plus le capital propre est dispersé moins

les actionnaires sont incités au contrôle

Modèle principal-agent

Moyens de résoudre

les conflits : contrôle et

incitations