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INTRODUCTION « Dieu ?» Il s’agit d’une question interminable et infinie : qui est-il, existe-t-il, pourquoi, comment,… ? Nous avons ici ce thème de « Dieu » dans cet énoncé : « PREUVE DE L’EXISTENCE DE DIEU DANS LA PENSEE CARTESIENNE », une APPARITION CANONIQUE DE DIEU EN LE COGITO ET LA PHILOSOPHIE DE DESCARTES ; car la question s’est toujours posé : « Descartes a-t-il trouvé Dieu par son cogito ou est-ce l’idée de l’Infini qui lui donna l’idée du cogito afin d’affirmer ces dialectiques existences ? » D’autant il est à noter pourquoi avoir fait le choix de ce cadre d’étude parce qu’il s’agit bien d’une occasion rêvée que de pouvoir connaitre, surtout d’un tel talent ; et le partager est encore un honneur et une joie immense, mais surtout pour le laisser à de futures générations qui se voudraient philosophes. En fait, il s’agit d’une surcommentation brève et méthodiquement ordonnée de la Descartes, Méditations Métaphysiques d’André Vergez. Bien connu, Descartes R. est né le 31 mars 1596 à la Haye (Touraine, Indre-et-Loire), entre Tours et Poitiers. Troisième enfant ; fils de Joachim Descartes, conseiller au parlement de Rennes et de Jeanne Brochard, petite-fille d’un magistrat de Poitiers ; il appartient donc à la noblesse de robe. Grand héritier maternel à 26 ans, dans le grand boom de la recherche scientifique des années 1600, il confie dans la Discours de la Méthode : « Je ne me sentais point, grâce à Dieu, de conditions qui m’obligeât à faire un métier de la science, pour le soulagement de ma fortune ». Descartes étudiait 1606-1614 : au Collège des Jésuites de la Flèche) l’Humanité classique 1 , et dans les dernières années, la Philosophie scolastique 2 qui n’aboutit à aucune vérité indiscutable dans la méthode vivante de l’enseignement, et plus tard le Droit. Mais Descartes a horreur des justes probables, 1 Le Latin, le Grec, la Rhétorique, etc. 2 Il s’agit d la philosophie d’Aristote, adaptée à la foi chrétienne par saint Thomas d’Aquin au XIII. 1

Minimémoire (2011-2012)-L II (Final Version)

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INTRODUCTION

« Dieu ?» Il s’agit d’une question interminable et infinie : qui est-il, existe-t-il, pourquoi, comment,… ? Nous avons ici ce thème de « Dieu » dans cet énoncé : « PREUVE DE L’EXISTENCE DE DIEU DANS LA PENSEE CARTESIENNE », une APPARITION CANONIQUE DE DIEU EN LE COGITO ET LA PHILOSOPHIE DE DESCARTES ; car la question s’est toujours posé : « Descartes a-t-il trouvé Dieu par son cogito ou est-ce l’idée de l’Infini qui lui donna l’idée du cogito afin d’affirmer ces dialectiques existences ? »D’autant il est à noter pourquoi avoir fait le choix de ce cadre d’étude parce qu’il s’agit bien d’une occasion rêvée que de pouvoir connaitre, surtout d’un tel talent ; et le partager est encore un honneur et une joie immense, mais surtout pour le laisser à de futures générations qui se voudraient philosophes.

En fait, il s’agit d’une surcommentation brève et méthodiquement ordonnée de la Descartes, Méditations Métaphysiques d’André Vergez.Bien connu, Descartes R. est né le 31 mars 1596 à la Haye (Touraine, Indre-et-Loire), entre Tours et Poitiers. Troisième enfant ; fils de Joachim Descartes, conseiller au parlement de Rennes et de Jeanne Brochard, petite-fille d’un magistrat de Poitiers ; il appartient donc à la noblesse de robe. Grand héritier maternel à 26 ans, dans le grand boom de la recherche scientifique des années 1600, il confie dans la Discours de la Méthode   : « Je ne me sentais point, grâce à Dieu, de conditions qui m’obligeât à faire un métier de la science, pour le soulagement de ma fortune ».Descartes étudiait 1606-1614 : au Collège des Jésuites de la Flèche) l’Humanité classique1, et dans les dernières années, la Philosophie scolastique2 qui n’aboutit à aucune vérité indiscutable dans la méthode vivante de l’enseignement, et plus tard le Droit. Mais Descartes a horreur des justes probables, que tout ce qu’il a appris au collège, les mathématiques seules trouvèrent crédit à ses yeux : « certitudes et évidences des raisons ». C’est pourquoi il va chercher d’autres sources de connaissance, dont l’expérience de la vie et la réflexion personnelle : « chercher les sciences qui se pourraient trouver en moi-même ou bien dans le grand livre du monde, et employer ma jeunesse à voyager, à voir des cours et des armées, à fréquenter des gens de diverses humeurs et conditions. »Le 10 novembre 1619, des rêves merveilleux semble-t-il, l’avertissent qu’il est destiné à unifier toutes les connaissances par une « science admirable » dont il sera l’inventeur et abandonna la vie militaire pour revenir en France. Dans la Regulae ad directionem ingenü 3 , il montre que l’unité de l’esprit humain doit permettre l’invention d’une Méthode universelle4.Pour ce qui est de sa Méditation, il s’agit d’une « combinaison du genre religieux, mais surtout du genre géométrique » : enchaînement de raisons et exercice spirituel5. Dans la Meditationes de Prima Philosophia, Descartes définit la métaphysique comme exercice humain. La méthode s’applique à tous les domaines du savoir, y compris la Métaphysique. Dans le Discours de la méthode, puis surtout dans les Meditationes de Prima Philosophia,

1 Le Latin, le Grec, la Rhétorique, etc.2 Il s’agit d la philosophie d’Aristote, adaptée à la foi chrétienne par saint Thomas d’Aquin au XIII.3 « Règles pour la direction de l’esprit » : un petit ouvrage de 1628.4 Consulter Une vie de Monsieur Descartes – 1691, l’abbé Baillet (en deux versions).5 En latin, « méditari », l’exercice est proche à l’ascèse du religieux qui rompt avec les préjugés des sens.

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Descartes reprit en 1641 les arguments du scepticisme pour rejeter toutes les connaissances qui ne résistent pas à la mise en doute, sauf un dépassement par la découverte d’une vérité à fait absolu : « ego sum, ego existo » qui devient avec Descartes le fondement et le premier principe de toute connaissance. Ceci permet de mettre en évidence que l’esprit, le res cogitans6est entièrement et réellement distinct du corps auquel il est uni. La métaphysique cartésienne prouve l’existence de la nature pensante (l’âme), l’existence de Dieu, et l’existence des choses matérielles (le monde). La théorie de la création des vérités éternelles, exposée dans les lettres à Mersenne de 1630, distingue Descartes à la fois de ses devanciers et de ses successeurs : alors que théologiens et philosophes soutiennent une certaine indépendance entre vérités mathématiques et logiques, et Dieu, Descartes considère au contraire que toute espèce de vérité dépend de Dieu et non l’inverse : « toute vérité dépend d’une instauration arbitraire ». Dieu, « puissance incompréhensible », a voulu que deux et deux fassent quatre, ou que deux propositions contradictoires ne puissent être simultanément vraies, mais il « aurait pu » vouloir et faire autrement. – Microsoft®Encarta®2009.

Ainsi verrons-nous dans le corps de ce travail deux grandes phases de divisions dont : la « Phase dogmatisée » qui implique le « Principe de la Méditation » et les dire « Sur l’existence de Dieu », pus la « Phase critique » qui implique quelques reportages discursifs répondant au critiques possibles et celles subsistantes, et une déduction affirmative dont un Exposé. Mais Dieu est-il alors aussi connaissable au point d formulable qu’un géomètre le puisse ? Mais avant il est préférable d souligner quelques termes dont Descartes se sert : Le couple matière-forme (Aristotélicien) a connu un vif succès dans la philosophie et la physique médiévales. Descartes modifie l’approche de la matière en parlant de « substance étendue » ; pour l’essentiel, déterminée comme informe, multiple, indifférenciée et inconnaissable, elle se situe toutefois au principe du « mouvement » ou du devenir (thomiste), d’où chez Descartes et à la suite de Galilée et de Copernic, ce concept est identifié à celui de l’étendue (res extensa), par opposition à la pensée (res cogitans) : c’est, comme tel, l’étant qui occupe l’espace (l’univers physique ainsi désigné est dès lors susceptible d’intelligibilité : il peut faire l’objet de mesures et de calculs en géométrie, et donner lieu à des opérations extrinsèques à la pensée en mécanique). Les philosophies du sujet dont Descartes est le fondateur supposent une théorie du jugement moins schématique, dans la mesure où la limite du sujet n’est pas l’objet mais le cogito ; or le « jugement » est l’énoncé ou la proposition qui a pour objet un rapport entre deux ou plusieurs termes, ce rapport étant investi d’une valeur de vrai ou de faux (le judicium). Puis, par « Substance », Descartes parle d’une chose dont la caractéristique essentielle est de n’avoir besoin de rien d’autre que soi pour exister : la substantialité au sens strict n’appartient qu’à Dieu (Principe de la Philosophie, I, 51), mais elle appartient aussi aux créatures et aux « ego »…. Or la « liberté », est l’état dans lequel un sujet peut agir sans contrainte ni obstacle, et qui lui permet de déterminer en toute autonomie les fins de son action…, où, adopté de la conception augustinienne et modifié de celle thomiste, le « libre arbitre » est le pouvoir de l’esprit humain d’entreprendre une action ou d’arrêter une décision sans être soumis à des restrictions imposées par des causes antérieures, la nécessité ou la prédétermination. Et plus tard, aurait l’ « occasionnalisme » : une théorie du XVIIe qui tente d’expliquer le rapport corps-esprit, et en finit que Dieu seul en était la cause.

6 « Substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser ».

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I. PRINCIPE OU BASE DE LA MÉDITATION.

Lettres au R.P Mersenne de 1630   :   «   Dieu créateur des vérités éternelles   » .

L’idée est que Dieu7a créé non seulement les existences mais les essences où Il a décidé que « 2+2=4 » gratuitement : « les vérités mathématiques lesquelles vous nommez éternelles ont été établies de Dieu et en dépendent entièrement aussi bien que tout le reste des créatures ». Descartes « croit » profondément en la géométrie en effet… .

Dieu a établi ces lois en la nature ainsi qu’un roi établi des lois en son royaume ; et les vérités8 si évidentes, démontrables, sont comme Dieu au fait qu’elles soient « innées dans nos esprits » ainsi que « un roi imprimerait ses lois dans le cœur de tous ses sujets ». Et aussi, Dieu pouvait bien comme il a été « aussi libre de faire qu’il ne fut pas vrai que toutes les lignes tirées du centre à la circonférence fusent égales comme ne pas de créer le monde ». Mais Descartes maintiendrait cette doctrine lorsqu’il la défend, avançant que Dieu a voulu que notre esprit fini soit assujetti à des règles de logiques qui pour nous sont nécessaires, mais que Dieu tout puissant, incompréhensible et transcendant aurait pu vouloir et créer tout autres : « Et encore que Dieu ait voulu que quelques vérités soit nécessaires ce n’est pas à dire qu’il s’agit de le vouloir nécessairement ou d’être nécessité à le vouloir ». Pour ainsi dire que toutes les vérités soient des créatures, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de vérités ou d’idée de bien présentes en Dieu qui dirigeraient la création) mais Dieu a tout inventé arbitrairement.

Telle sera l’opinion de Descartes (en 1644) qu’il soutiendra jusqu’au bout : juillet 1648, il écrit, « ce qui est pour notre esprit contradictoire aurait pu être créé par Dieu… », dans sa lettre à Arnauld ; « …ce qu’il aurait pu nous ne le savons pas », dans l’Entretien avec Burman en 1648.Cette idée cartésienne de Dieu ne restera pas là : « bien que son essence infinie, non son existence, nous est incompréhensible, les vérités éternelles que Dieu a voulu pour l’éternité ce qu’elles sont, sont à notre niveau, créatures entièrement accessibles à notre raison. Nous les pouvons comprendre : elles se laissent « étreindre », disait-il. Ainsi, la transcendance du Dieu créateur garantie la parfaite accessibilité, la totale rationalité des vérités éternelles.

La Méditation cartésienne . (Méditations première et deuxième)

Une Méditation est en effet un enchaînement de raisons, mais surtout un exercice spirituel. Ainsi Descartes médite sur Dieu pour douter d’abord, mais surtout bien pour ensuite, trouver la vérité qui serait ainsi éternelle comme le Dieu créateur l’a fait  : raison de plus pour douter d’abord de ses sens (Vue de loin, une tout carrée paraît ronde - Méditation première, p.15), car « l’ordre, dit-il consiste en cela seulement que les choses qui sont proposées les premières doivent-être connues sans l’aide des suivantes et que les suivantes doivent-être disposées de telle façon qu’elles soient démontées par les seules choses qui les précèdent ».

7 Descartes, Discours de la Méthodes de Denys Huisman : Dieu. Page 105.8 Descartes, Discours de la Méthodes de Denys Huisman : Vérité. Page 107.

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A. PHASE DOGMATIQUE.

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Le doute9 de Descartes parait-il, devient une métaphysique au moment d’une question posée : «  Mais si l’argument de rêve me permet de révoquer en doute toutes les donnés de mes sens, et si je peux toujours trouver un argument pour respecter les sciences complexe qui dépendent de la considération de choses composées, comment douter des évidences intellectuelles les plus simples qui s’impose à mon esprit ; car enfin soit que je veille, soit que je dorme, deux et trois joints ensemble formeront toujours le nombre de cinq et le carré n’aura jamais plus de quatre côtés : n’ai-je pas depuis longtemps dans mon esprit une certaine opinion qu’il y a en Dieu qui peut tout ? Et si la toute-puissance de Dieu allait jusqu’à truquer les évidences ? ».Ainsi alors Descartes refuserait que son entendement soit d’un hasard ou de quelque fatalité, mais évoque en même temps la raison de son doute car Dieu n’est pas une fable… Mais cette hypothèse d Dieu trompeur ne fait que passer du fait qu’il a été difficile de l’envisager : « Il s’agit de me contraindre à douter de tout », où Descartes, jusqu’à s’inventer un « monstre métaphysique » qui lui servait de « pantin méthodologique » s’agissant du malin génie où la toute-puissance serait liée à la méchanceté (…). Mais pourquoi alors « refuser toutes mes anciennes opinions et identifier ce qui est simplement douteux et ce qui est faux » ? Descartes y répond bien : « lorsqu’on veut dans un panier de pommes, trier les bonnes pommes et celles pourries, le plus simples est dans un premier moment, de vider la totalité du panier ». Il doute d’abord ainsi de absolument tout comme André Vergez le cite (p.14 de son commentaire) : tout ce qui peut être atteint par le moindre argument efficace (l’hypothèse du Dieu trompeur, menée par la fiction du génie malin) ; ensuite il considère comme absolument fausse les opinions frappées par un léger doute. Ainsi qu’est dit exigeant le doute cartésien, hyperbolique, et « se veut sans concession », mais c’est pour en fait que la première vérité éventuellement issue de la Méditation soit « une vérité elle-même incontestable, absolue,… »

Descartes pratiquera ce doute plus tard, « avec énergie » jusqu’à l’affirmation du « je suis » où « le Grand trompeur ne saura jamais faire que je ne sois rien, tant que je penserai être quelque chose » parce que loin d’être un syllogisme, ni une simple intuition psychologique, le cogito a une modalité10et aussi une contenu dont il s’agit d’un « sujet pur » non d’un individu particulier11 : le cogito n’est pas un objet de pensée12mais une évidence métaphysique qui ne peut pas avoir été truqué (il s’agit de l’acte même de penser). D’aussi à en conclure, l’esprit qui triomphe du doute est simplement un sujet pensant, une véritable conversion qui se détourne toujours des objets douteux pour se retourner vers le sujet doutant et pensant. Sachant qu’il existe, « …une chose qui pense est une chose qui veut et qui ne veut pas, qui entend, qui conçoit, qui affirme et nie, qui imagine aussi et qui sent ». De la sorte pour dire « Je pense que je me promène donc je suis » ce dont fort bien inférer l’existence de mon esprit qui a cette pensée non celle de mon corps, au lieu de « Je me promène donc je suis » comme Gassendi l’a fait. […].« Le morceau de cire et l’idée de la cire » se réfère à « l’esprit et son indubitable réalité, qui passe psychologiquement et pédagogiquement plus certain que l’existence du corps », l’étendue est cependant à celui qu’il semble la seule vérité de l’objet matériel (qualité 9 Descartes, Discours de la Méthodes de Denys Huisman : Doute. Page 104.10 Affirmation d’une réalité, puis d’une liaison nécessaire et apodictique entre le « cogito » et le « sum ».11 « Les propositions particulières ne se déduisent pas de propositions universelles, si bien que les vérités universelles ne se r révèlent qu’au cœur des vérités particuliers ».12 Descartes, Discours de la Méthodes de Denys Huisman : Idées, page 105 ; Pensée, page 106.

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première), si l’identité est « purement subjective et illusoire » (qualité secondaire : odeur, couleur,…) : il y en a la présence de mon entendement [Méditation II].

II. SUR L’EXISTENCE DE DIEU. (Méditations troisième et cinquième)

1- Première section.

De la troisième, «   De Deo, quod existat   ».

Au début de sa troisième méditation, Descartes entamerait celle-ci par une phrase éveillant : « Sûr de mon existence, j’ignore encore tout le reste »puis continuerait, se questionnant : « La terre existe-t-elle, mon esprit existe-t-il ? ». En fait, le « j’ignore » cartésien exprime ici, la certitude13 que les idées de ces choses-là se présentaient à son esprit.

Cependant, l’idée non comme chez Platon, s’écrit d’abord tout en minuscule chez Descartes ; et donc « représente n’importe quelle représentation mentale » : « C’est ainsi que j’ai l’idée d’homme, l’idée de chimère, j’ai l’idée de triangle, l’idée de Dieu. Mais des Êtres extérieurs sont-ils la source de ces représentations ? Et si je suis moi-même la source de toutes ces idées, qu’elles me semblent innées, factices ou adventices ? C’est un problème que je ne peux résoudre d’emblée. » En effet, en ce temps, suites aux guerres, tant de pensée émergèrent le petit monde des idées : « …l’idée de Dieu est une idée factice14 » ; et d’ainsi Descartes réfléchit donc à la nature des idées, empruntant des termes à la philosophie scolastique : « La réalité matérielle des idées est ce dont elle est faite, donc constituée par la pensée comme la table est en bois et le tombeau en marbre, car elle est d’étoffe mentale ; et plus fondamentalement sa réalité objective (sa caractère de représenter un objet) et sa réalité formelle (l’être réel auquel elle renvoie..) ».Objectif est ainsi donc terme de représentatif et formel signifie réel15 : Descartes divisât toutes ses pensées : il s’agit de passer par degrés des notions que je trouverai les premières en mon esprit à celles que j’y pourrai trouver par après16.

Le problème de Descartes est donc : « Existe-t-il des idées dont l’objet me contraint de poser hors de moi une existence indépendante authentique, ou bien toutes mes représentations ne renvoient-elles en toute qu’à la seule réalité formelle de mon être propre ? … ou bien que le morceau d cire ne me renvoyait lui-même qu’à une « inspection » de mon esprit? »Surement, ceci est comme étroit, mais toujours retenions-nous la « Méditation » avec et selon Descartes. Bien sûr, Descartes continuera : « Seule l’idée de Dieu, par sa simple réalité objective me contraint à poser une réalité formelle extérieur à moi. Par cette idée de Dieu, j’entends une substance17 infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute-connaissant, toute-puissante. Or, je suis certes moi-même une substance mais je n’aurais pas l’idée d’une infinie

13 Descartes, Discours de la Méthodes de Denys Huisman : Certitude. Page 104.14 C’est-à-dire que je l’aurais fabriquée inconsciemment avec l’image du « père ».15 Par exemple, l’idée de sirène : objectivement, c’est une femme avec une queue de poisson, mais formellement la réalité ne s’y correspond pas.16 René DESCARTES, méditations métaphysiques – GF. Flammarion, page 100 : « Nunc autem ordo videtur exigere, ut prius omnes meas cogitationes in certa genera distribuam, & in quibursnam ex illis veritas aut falsitas proprie consistat, inquiram.» (Sans interrompre l’ordre qu’exige la méditation : diviser ses pensées en certains genres, et considérer dans lesquels il consiste vraiment de la vérité ou de l’erreur.)17 Descartes, Discours de la Méthodes de Denys Huisman : Substance. Page 106-107.

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moi qui suis un être fini si elle n’avait pas été mis en moi par quelque substance qui fût véritablement infinie » ; comme si Descartes fusse « la pensée de saint Thomas ». Il ne s’intéressait pas tout du moins d’abord de la cause du monde pour l’excellente raison que l’existence du monde est encore sous le doute ; et s’ensuit qu’il n’est pas question de parler de Dieu comme cause de ce monde. Et il y va à l’encontre de l’idée d’infini qui n’est que pure « négation » du fini (Somme théologique1, question 7, article1) : « j’ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l’infini que du fini, donc de Dieu que de moi-même », pas donc pour nier le fini extraitement du sensible mais « une idée qui se trouve comme telle dans ma conscience et dont je ne puis, moi, être fini me considérer comme l’auteur ».

Néanmoins sa méthode de raisonnement (interruption des progressions, dédoublement,…), ici exposée est dite « difficile » malgré son accessibilité et sa clarté… ; alors Descartes va « passer outre » et « doubler » cette preuve à partir de l’idée d’infini, mais plutôt que de « l’idée qui est moi ». Cette version va partir de ce moi qui a l’idée. André Vergez cite comme Descartes décide d’argumenter : « l’être fini qui a cette idée d’infini n’est pas une chose sensible ; c’est cependant une chose, une « res cogitans » et le public qui est accoutumé à, remonter des choses jusqu’à Dieu comprendra mieux » (Descartes, Méditations métaphysiques, page 21) : il s’agit de la métaphysique.

En effet, nous ne sommes sûrement pas la cause de nous-mêmes parce que nous ne le pouvons pas malgré l’ actuelle évolution scientifique. Descartes argumente ceci, comme chez Thomas d’Aquin qui évoque la volonté qui se porte nécessairement dès la présence d’une idée claire et distincte du bien, vers le sien : Moi si imparfait, qui ai cependant l’Idée de perfection, je n’ai pu la recevoir que d’un Être parfait qui me dépassant est l’auteur de mon être.Ainsi Dieu est démontré, parfait, donc « un Dieu qui est toute bonté » qui exorcise définitivement le malin génie, où Descartes trouve « le bonheur que nous soyons capables de ressentir en cette vie » : « un Être parfait ne peut vouloir me tromper… » : Les évidences sont donc bien évidentes. La vérité des idées claires et distinctes est-elle donc garantie ainsi ?

De la troisième à sa résolution déductive ( Méditation quatrième   : De vero&falso. )

Dans la Méditation IV, la méditation en question doit d résoudre d’une « laïcisation du problème du mal » : « Pourquoi y a-t-il du mal dans un monde créé par un Dieu tout-puissant et bon ? ». Mais plus précisément Pour Descartes, le problème est du faux et de l’erreur face à la véracité divine : « Dieu garantit mes idées claires et distinctes mais l’expérience me fait connaitre que je suis néanmoins sujet à une infinité d’erreurs. Et je ne puis me débarrasser du problème en invoquant seulement la finitude et les imperfections de mon être », car il reprit des distinctions scolastiques et observait que « l’erreur n’est pas seulement une négation, mais une privation »18.Descartes explique donc ainsi que « l’erreur dépend du concours de deux causes, à savoir de la faculté de connaitre qui est en moi et de la faculté d’élire (mon entendement) et ensemble de ma volonté » : « Mon entendement est certes fini, mais en lui-même il est parfaitement sain. De plus, l’entendement est toujours innocent : il propose juste ses représentations aux

18 Il s’agit d ne pas tout savoir, qui est normalement « normal » puisque je ne suis pas Dieu ; contrairement à la privation qui est une négation d’un bien dû : « je me trompe souvent sur des questions qui sont à ma portée ».

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décisions de mon libre vouloir, puisque par l’entendement seul je ne n’assure ni ne nie aucune chose mais je conçois seulement…On peut dire qu’il n’y a jamais en lui aucune erreur ». Donc la volonté en tant que « puissance d’élire » prend la responsabilité d’affirmer ou de nier ; et « la volonté est de nature parfaite, elle est ample et bien étendue qu’elle n’est renfermée en aucunes bornes ». De cette itinéraire, « c’est la volonté qui me fait connaitre que je porte l’image et la ressemblance de Dieu » ; pour ainsi dire que l’entendement (le consentement d’entendre, à peu près la croyance) propose des représentations sans disposer de pouvoir l’affirmer. Mais d’où vient donc l’erreur, si encore, ce n’est pas de Dieu non plus ?

Elle ne vient certes pas de la nature de mon vouloir mais du mauvais usage que j’en fais » : en ce sens, Descartes démontre l’erreur en péché et la première règle de la méthode (se servir correctement de la raison) devient un onzième commandement. Toutefois oui, la volonté humaine n’est « volontairement » quelque pouvoir de me tourner délibérément vers le mal et de choisir le faux... : « C’est ma volonté qui affirme le faux, mais le plus souvent par simple précipitation et en quelque sorte par amour du vrai »,…de quelque façon.La volonté n’a aucun pouvoir de faire : « on peut parler n’importe comment d’une liberté d’indifférence quand nous agissons à l’aveuglette », sans aucune idée claire du vrai et du bien ; mais cette liberté-là est le plus bas degré de la liberté19, indiquant plutôt « un défaut dans la connaissance » qu’une « perfection dans la& volonté » (A. Vergez, page 23) : dans le texte des Réponses aux Objections VI, Descartes parle de la volonté divine « à la manière d’Occam (souverainement indifférente : « Aucune idée du vrai et du bien ne le prédétermine ») et traite de la volonté humaine à la façon de saint Thomas (elle trouve les vérités éternelles déjà créées puis tend nécessairement, clairement ou non selon ce que l’entendement lui présente, vers le bien universel) », et c’est ici que la volonté s’intervallise.

Aussi convient-il d’en déduire que pour Descartes, « une entière indifférence de Dieu est une preuve très grande de sa toute-puissance…mais il n’en est pas ainsi de l’homme » : il trouve déjà la nature de la bonté de la vérité établie et déterminée de Dieu et sa volonté telle qu’elle, ne se peut naturellement se porter que vers ce qui est bon…et que jamais il n’est indifférent que lorsqu’il ignore ce qui est de mieux ou de plus véritable ou de moins lorsque cela ne lui paraît pas si clairement qu’il n’en puisse aucunement douter. L’indifférence en effet va inversement à la vraie liberté. Et ceci peut toujours se référer à l’affirmation du « cogito ergo sum » comme liberté sans contrainte d’aucune force adventice au « Res cogitans » ; inversement, au parallèle, par la nécessité du jugement (nécessité intérieur de l’évidence), « la lumière intérieur m’ôte toute indifférence ». Ainsi nous entrons dans la doctrine cartésienne de la liberté, dont « le vrai modèle » et l’avis constant sur l’incapacité naturelle de la volonté humaine que de « se porter vers le vrai et le bien » sont « d’origine thomiste » et « se rapproche de cette, rationaliste de Spinoza » : une interruption de la philosophie scolastique. « Mais » plus tard semble-t-il, dans la lettre au R.P Mesland de 1645.

19 Descartes, discours de la Méthodes de Denys Huisman : Liberté. Page 105.

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Descartes reconnaitrait l’existence d’une indifférence « d’élection »20qui est une indifférence positive, juste à côté de celle « d’inclination »21en acceptant pour sn compte une distinction que le R.P Petau22avait proposée ; et ceci aurait pu modifier la « doctrine des Méditations » entière une fois interprété comme l’a vu Vergez A. (page24) [.] Mais tous les textes qui suivent cette lettre reviennent à reprendre la théorie thomiste d’origine.

2-Deuxième section.

De la cinquième   : séquençant d’examiner les attributs de Dieu et ma propre nature, mon esprit   ;   «   essayer de sortir et de me débarrasser de tous les doutes et méditer le certain des choses matérielles   » (Descartes, Méditations métaphysiques. GF-Flammarion, page 148)   : «   De essentia rerum materialium & iterum de Deo, quod existat.   »

De nouveau, Descartes avance après la Méditation III que Dieu existe et propose une nouvelle itinéraire où il parle de « essence » qu’il relie à « il existe » par les choses matérielles et « Dieu ».

« Après avoir remarqué ce qu’il faut faire ou éviter pour parvenir à la connaissance de la vérité », reprenant sur le « doute » des choses matérielles et du monde, d leur existence, Descartes avance sur la question des essences : « ces essences qui me sont connues par des idées claires et distinctes ».Par exemple, même s’il n’existe au monde aucune chose triangulaire, l’idée de triangle présente « une certaine nature déterminée telle que je puis démontrer diverses propriétés de ce triangle »23. Et ainsi Descartes démontre apriori par une construction élémentaire que la somme des angles d’un triangle vaut deux droits très exactement… Il existe ainsi un grand nombre de figures géométriques dans l’espace, dont on peut déduire diverses propriétés qui s’impose à nous avec évidence, si bien que lorsque je commence à les découvrir il ne me semble pas que j’apprenne rien de nouveau… Ainsi, Descartes va argumenter de nouveau qu’n Dieu existe et qu’il n’était pas trompeur.Semblant ne pas se souvenir de saint Anselme24, Descartes placerait en ce qu’il appelle « nova ratio » une preuve que saint Anselme avait proposé au XIIe ( ?). Génériquement ontologique25comme « preuve », elle réside dans la forme mathématique que Descartes lui donne : « J’ai en moi l’idée d’un être souverainement parfait aussi claire que l’idée de cercle ou de triangle. Et tout de même que le triangle euclidien, je puis déduire en toute rigueur que la somme de ces angles vaut deux droits, de l’idée d’un être souverainement parfait je peux déduire qu’il existe, car un être parfait auquel manque l’existence, auquel manque quelque perfection est une contradiction dans les termes. Ainsi je ne connais pas moins clairement et distinctement qu’une actuelle et éternelle existence appartient à la nature de Dieu (que tout ce que je puis démontrer de quelque figure appartient à la nature de cette figure, etc.) ».

20 « Un pur pouvoir de ma volonté de décider sans raison ou contre les raisons, un pouvoir irrationnel et gratuit de choisir le faux et de choisir le mal ».21 La seule dont il était question dans la quatrième méditation (du vrai et du faux).22 Un jésuite, semble-t-il, très attaché à la liberté d’indifférence.23 René Descartes, méditations métaphysiques, page 149-150.24 Confer Descartes, Méditations métaphysiques, L’argument ontologique, page 25.25 Ce titre »ontologique » est survenue premièrement semble-t-il lors de la critique kantienne du XVIIIe que Kant lui-même dénomma « argument ontologique ».

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Précédemment : « je pars de l’idée de Perfection qui est en moi, être imparfait, ou bien je m’interroge sur moi-même, être imparfait qui ait l’idée de perfection. Ce point de départ est un « effet » dont je cherche « la cause » et la « Cause », c’est un Être parfait formellement existant, qui seul a pu mettre en moi l’Idée de Parfait a priori comme une essence mathématique sans s’interroger sur son origine, ou sur sa Cause ». L’idée de parfait prise en elle-même implique l’existence de l’Être parfait… Bref, la « nova ratio » se résume comme suit : « Jam vero si ex eo solo, quod alicujus rei ideam possim ex cogitatione mea depromere, sequitur ea omnia, quae ad illam rem pertinere clare&distincte percipio, revera ad illam pertinere, nunquid inde haberi etiam potest argumentum, quo Dei existentia probetur ? »26. Mais vu la relation essence-existence dont il s’agit, ceci n’est encore pas notre mise en terme.

En effet, Descartes reformulerait en avançant ses affirmatives précédentes : « En partant, encore que tout ce que j’ai conclu dan les méditations précédentes ne se trouvât point véritable, l’existence de Dieu doit passer en moi esprit au moins pour certaine, que j’ai estimé jusques ici toutes les vérités des mathématiques, qui ne regardent que les nombres et les figures : bien qu’à la vérité cela ne paraisse pas d’abord entièrement manifeste, mais semble avoir quelque apparence de sophisme. Car ayant accoutumé dans toutes les autres choses de faire distinction entre l’existence et l’essence, je me persuade aisément que l’existence peut être séparée de l’essence de Dieu, et qu’ainsi on peut concevoir Dieu comme n’étant pas actuellement… », mais Il existe.Comme lorsque le moine Gaunilon disait à saint Anselme : « J’ai l’idée des Îles fortunées dont les habitants sont heureux », cela ne prouve pas que ces Îles existent ; Kant observe à son tour que l’existence ne peut pas se déduire d’une Idée. Et c’est là que Descartes reconnut l’apparence du sophisme dans son argument : »L’idée de Dieu (…) que je trouve en moi, dit-il, n’est en effet semblable à aucune autre, et c’est la seule idée dont l’essence implique nécessairement l’existence. On ne peut pas non plus se contenter de dire que l’idée d’Infini implique celle d’existence…L’idée de Dieu est toute différente : ma pensée m’impose aux choses aucune nécessité, mais c’est la nécessité de l’existence de Dieu qui s’impose à moi ». Ainsi la « liaison nécessaire », Idée d’infini-existence est une intuition plutôt que « simple relation logique », une expérience spirituelle. Hegel rendra cependant justice à Descartes, contre Kant (Encyclopédie, §51) : « l’exemple kantien des cents thalers dont l’idée n’implique aucunement l’existence est, dit Hegel, barbare puisqu’il confond l’existence que Descartes attribue à Dieu avec l’existence de type sensible…La notion du Dieu infini ne ressemble à aucune autre : en elle seule se trouve cette unité de l’Idée et de l’être qui définit Dieu. ». Et se souligne ainsi donc le « pertinere » à la métaphysique de la Méditation.Et comme dans la notion d’indifférence, de nouveau Descartes va reprendre sa propre affirmation de la conception après s’en avoir écarté : « …Mais néanmoins, lorsque j’y pense avec plus d’attention, je trouve manifestement que l’existence ne peut non plus être séparée de l’essence de Dieu :…sive ab idea montis ideam vallis : adeo ut non magis repugnet cogitare Deum (hoc est ens summe perfectum) cui desit existentia (hoc est cui desit aliqu

26 « Or maintenant, si de cela seul que je puis tirer de ma pensée l’idée de quelque chose, il s’ensuit que tout ce que je reconnais clairement et distinctement appartenir à cette chose, lui appartient en effet, ne puis-je pas tirer de ceci un argument et une preuve démonstrative de l’existence de Dieu ? » : René Descartes, méditations métaphysiques, page 152.

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perfectio), quam cogitare montem cui desit vallis »27. De cet initial, Descartes va ramener l’argument ontologique quelque part dans « l’ordre des raisons » comme l’expose A. Vergez. L’argumentation qui démontre l’idée de Dieu et Dieu lui-même comme démontrer une essence et une propriété mathématique suppose en effet comme pour le Martial Guérolt, « la véracité divine » démontrée dans la Méditation III (l’effet dont « je cherche la cause »), véracité divine qui seule fonde la validité des essences claires et distinctes ; et « les choses que je connais clairement et distinctement sont vraies » comme Descartes le démontre avant d’entamer la « nova ratio » qui s’y ajoute. Or, c’est maintenant seulement, maintenant que la véracité divine me garantit les idées claires et distinctes « que je peux proposer une nouvelle preuve de Dieu, de forme mathématique » ; et qui dit mathématique dit logique comme qui dit à propos de la Raison, et la preuve ontologique serait donc subordonnée de l’effet :c’est un argument second qui serait sans valeur si on le séparait de la preuve par les effets ; et sa place dans la Méditation V est ainsi structurellement fondée et illustre à merveille l’ordre cartésien des raisons.Cependant, conditionnée par les preuves par les effets dans l’ordre des raisons, la preuve ontologique est placée avant elles tel que nous le verrons prochainement dans l’Abrégé (in Exposée géométrique des secondes Réponses et les Principes de philosophie).

De la cinquième à sa suite terminologique   : De rerum materialium existentia, &reali mentis a corpore distinctione.

« Seul l’idée de l’Être parfait implique son existence », donc : alors l’existence matérielle est seulement possible ; et Dieu a la puissance de produire toutes les choses que je suis capable de concevoir avec distinction. ».Il est question ici, d’imagination d’abord et non du pur entendement « qui me fait conjecturer que l’existence des corps est probable » : il est plus difficile d’imaginer concrètement un chiliogone qu’un pentagone : l’image est confuse puisque je ne puis malgré mes efforts imaginer bien distinctement la différence entre un chiliogone et un polygone de dix milles côtés… ». Le pouvoir d’imaginer ne peut donc se concevoir que s’il existe quelque chose qui diffère de mon esprit. « L’expérience de l’imagination me fait donc conjecturer que si quelque corps existe auquel mo esprit soit joint et uni, mon esprit s’applique à le considérer quand il lui plaît et par ce moyen il imagine les choses corporelles. »

Après ceci donc, Descartes fait une réflexion récapitulative et rétrospective sur la connaissance sensible avec subsistance du doute des sens qui a été argumenté. Mais vu sa croyance à la véracité divine, il est soutenable que  finalement, les choses matérielles sont réelles : « J’ai, dit-il, d’une part une idée claire et distincte de moi-même entant que je suis une chose qui pense, tandis que ma seule idée distincte du corps est celle d’une chose étendue…Toutes les données de mes sens présente un caractère de contrainte (sensations, émotions, douleurs,…) qui me fait conclure que ni ma substance pensante, ni Dieu n’en a la cause ; ces corps existent, mais sont-ils tels que je les sens ?

27 « …ou bien de l’idée d’une montagne l’idée d’une vallée ; en sorte qu’il n’y a pas moins de répugnance de concevoir Dieu (c’est-à-dire un être souverainement parfait) auquel manque l’existence (auquel manque quelque perfection), que de concevoir une montagne qui n’ait point de vallée. » René Descartes, méditations métaphysiques, page153.

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Et lui-même y réponde à cela par une confusion générale au sein de ces idées : l’ignorant se figure que dans un corps qui est chaud, il y a quelque chose de semblable à l’idée de chaleur qui est en moi…Ni mes sensations ni mes sentiments ne sont des connaissances objectives dit-il ; mais ils ont une valeur de signal, ils signifient de façon assez exact ce qui est utile ou nuisible, autrement pourquoi Dieu les aurait fait exister étant créatures qui me communique.

Puis donc, Descartes arrive au point de répondre à l’unité de l’âme et du corps : « La nature m’enseigne par ces sentiments de douleur, de faim, de soif que je ne suis pas seulement logé dans mon corps ainsi qu’un pilote en son navire, mais outre cela que je suis conjoint très étroitement et tellement confondu et mêlé que je compose comme un seul tout avec lui » (Confer. saint Thomas, in De anima, quæst unica art I, passant par Aristote et le dualisme de Platon que Descartes reprend). Si l’âme était au corps ce que le pilote est au navire elle saurait par le seul entendement qu’il y a tel mécanisme qui est déréglé, alors qu’en fait l’homme éprouve un sentiment, témoignant de l’union et du mélange de l’âme et du corps.

En 1643, Descartes écrivit ces mots-ci à la princesse Elisabeth : « …Il y a trois notions primitives qu’il faut se garder de confondre car étant primitives, chacune d’elles ne peut être entendue que par elles-mêmes ». Parlait-il ainsi de l’âme28 (voir dans Méditation son essence, « penser », dans laquelle condition l’homme fut créé unum ac singulum et non plura simul jussit exsistere29.) qu’il nomma « mens », esprit pour se distinguer du « anima » des physiciens scolastiques ; du corps qui se définit seulement par la notion de l’extension, de laquelle suivent celles de la figure et du mouvement ; et l’union des deux notions qu’est la notion qui « ne relève ni de la métaphysique ni de la physique géométrique mais essentiellement de l’expérience vécue (en usant de la vie des conversations ordinaires)… ».

Ainsi avons-nous déjà vu la « distinction substantielle » et pure de la res cogitans (esprit) et de la res extensa (le corps) que l’affirmation de l’ « union substantielle » en l’humaine nature de l’esprit et du corps. La question du sentiment l’explique plus pratiquement si la métaphysique et la physique mécaniste ne le montre qu’obscurément. Comme beaucoup (tel Régius et son « quod homo sit ens per accidens »30reliant distinctement la distinction des deux res cartésiennes et leur union spontanée à ses appréhensions), Malebranche par exemple, va nier par surprise toute interaction entre l’âme et le corps : « …ni l’âme ne peut mouvoir le corps, ni le corps agir sur l’âme. Dieu seul agit soit sur l’âme à l’occasion d’un mouvement du corps, soit sur le corps à l’occasion d’une pensée de l’âme. ». Mais A. Vergez en conclut soutenablement comme il convient que l’occasionalisme est en ce sens un hypercartésianisme qui ne retient que les évidences intellectuelles et qui récuse cette autre clarté, celle de l’expérience et du sentiment que Descartes maintient dans sa sixième Méditation et qui, également il semble, démontre de nouveau l’infini existence de Dieu et sa perfection.

28 Descartes, Discours de la Méthodes, Denys Huisman : Ame. Page 104.29 Idée de saint Augustin selon laquelle l’homme n’est pas appelé à l’existence par groupes de la façon que les animaux furent créés. De civitate, XII, 21.30 Surpris par l’union substantielle, l’élève médecin disait comme il le lui paraît après avoir suivi Descartes de pas en pas que « L’home est un être par accident ».

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I. PREMIÈREMENT   : QUELQUES REPORTAGES .

1) Abrégé.

La preuve ontologique est donc comme vue, une évidence immédiate : l’existence de Dieu se connait de la seule considération de sa nature, et dans la première partie des Principes de philosophie   : « …on peut démontrer qu’il y a un Dieu de cela seul que de la nécessité d’être et d’exister est comprise en la notion que nous avons de lui » apparait comme la preuve ontologique avant toutes autres. Mais ces ordres semble-t-il, « est un ordre synthétique, un exposé didactique, qui ne donne pas une entière satisfaction aux esprits qui désirent d’apprendre car cet ordre n’enseigne pas la méthode initiale de la chose.

Ainsi dans sa Méditation I, Descartes avance les raisons pour lesquelles nous pouvons douter généralement de toutes choses, et particulièrement des choses matérielles…afin de nous délivrer des préjugés en nous accoutumant l’esprit à se détacher des sens. Et d’ainsi se propose l’esprit, dans sa seconde, qui suppose de lui-même et de sa liberté que toutes les choses ne sont point et que leur existence lui est dubitable et qui « reconnait en même temps que lui, il existe tout absolument. D’où il va distinguer les choses qui lui appartiennent des autres. Alors, l’existence de l’âme est indubitable et qu’elle est substance pensante ; cependant, le corps est encore frappé par le doute. On distingue déjà donc ici, les raisons et les matières par leurs ordres (Méditation VI), par leur nombre (divisible et non) ; ce qui mènera à déterminer l’existence d’un Dieu par l’immortalité de l’âme, après particulation du corps : l’âme est une substance indivisible, nécessairement créée par Dieu, incorruptible, et ne peut cesser d’exister car elle est une substance pure par opposition au corps ; puisque l’âme ne devient point au lieu que le corps devient autre chose, malgré que la matière dans son ensemble est une substance dont l’essence est l’étendue. Mais ceci n’est nullement, en aucun cas chez Descartes une préoccupation théologique du dogme de la « résurrection » puisque, cartésiennement philosophique, l’âme est substantiellement exunifié du corps une substance pensante. Descartes reste en tout point philosophe31.Dans sa Méditation III, la question arrive : « Comment l’idée d’un être souverainement parfait qui se trouve en nous peut-elle contenir de si considérables réalités objectives ? ». Mais alors cela aurait du être « pourquoi est-il impossible que l’idée de Dieu qui est en nous, n’ait pas Dieu même par sa cause ? » ; or cette serait déjà la réponse à ces questions. Mais semble-t-il que cela ait été inattendu et inentendu encore. Dans la Méditation IV se prouve alors que toutes les choses que nous concevons clairement et distinctement sont toutes vraies: le cadre où il s’agit d’un jugement, est le discernement « scientifiques » des vérités spéculatives.Dans la Méditation V se démontre l’essence de Dieu par une nouvelle raison qui permit A. Vergez de conclure (et il le démontre) que « de la certitude même des démonstrations géométriques dépend la connaissance de Dieu ». Et enfin, dans la Méditation VI se distingue « l’action de l’entendement d’avec celle de l’imagination » qui nous mène à la réelle distinction de l’âme d’avec le corps et de l’étroite liaison de ces deux « res » jusqu’à l’apparence d’un seul « res » uni. Préfinalement, une résolution des erreurs y est exposée tout

31 Descartes, Discours de la Méthodes de Denys Huisman : Morale, (distinction Science-Religion). Page 106.

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B. PHASE CRITIQUE ET DÉDUCTIVE.

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comme l’existence des choses (créatures de Dieu) est prouvée par des raisons clairement différenciable des dogmes pour prouver ce qu’elles peuvent prouver et ce qu’elles prouvent également (sans rappeler mécaniquement qu’il s’agit d’une étude qui traite d’une connaissance de Dieu ici, par le corps et l’esprit : raison qu’Il existe…).

2) Problèmes posés   : Quelques exemples et quelques réponses.

Dans les Objections IV, Arnaud crût voir en la Méditation III un cercle vicieux : « Vous dites que Dieu, par sa véracité garantit les idées claires et distinctes, mais pour démontrer son existence ne nous sommes nous pas servis d’idées claires et distinctes ? Dieu garantit l’évidence de la démonstration qui établit l’existence de ce Dieu parfait ? [...] ». Alors Descartes y répond donc que « la bonté de Dieu garantit seulement le souvenir de l’évidence tandis que l’évidence actuelle, présente, immédiatement vécue n’a pas besoin de garantie… ». Mais ces évidences actuelles dont il parle est en fait dans la portée du « doute hyperbolique » de la Méditation I. Et il s’y ajoute que « le malin génie a pu vouloir que je me trompe toutes les fois que je fais l’addition…et non pas quand je me souviens des additions d’hier et d’autres », et soutenant ainsi le Dieu de la perfection et sa véracité.

Cependant, par rapport à la doctrine thomiste et celle distinctatrice à propos du vrai et du faux, d’après les notes de l’Entretien avec Burman du 16 avril 1648 qui succède les lettres aux Révérant-Pères, Descartes affirme que « nous avons intimement conscience de notre liberté et de pouvoir ainsi quand nous le voulons suspendre notre assentiment. Mais si nous suspendons ajoute et explique A. Vergez, notre jugement, ce n’est pas par une volonté gratuite et irrationnelle ; c’est au nom d’une volonté qui désire la volonté et le bien : « le jugement est l’œuvre de la volonté et en tant que tel il est parfait ; toute imperfection dont il souffre a pour origine l’ignorance de l’entendement … ». Cela pour ainsi donc libérer Dieu de ce typologie manichéisme qui peut détériorer tous sens de choses (car si Diu se confond à l’imparfait par l’idée que les actes et ma volonté à moi qui suis imparfait soient attribués à dieu, être parfait  : alors dieu serait un imparfait comme moi… ».Et en outre, Descartes rappellera plus loin que les péchés résultent de l’ignorance « parce que personne ne peut désirer le mal en tant que mal » (Confer. Doctrine thomiste de la volonté humaine, in Méditation IV et Objections VI) ; et ainsi, Dieu est la pensée qui crée la pensée…

3) Quelques preuves (qui prouvent l’existence de Dieu et le reste par la simple aide de la lumière naturelle qu’est la raison.

Il s’agit surtout de certaines définitions que A. Vergez recueillit et que nous allons essayer de disposer d’une façon « géométrique » comme lui-même le volait faire.

Si « Dieu » est « la substance que nous connaissons être souverainement parfaite, et dans laquelle nous ne concevons rien qui renferme quelque défaut », le « Corps » est « la substance qui est le sujet immédiat de l’extension et des accidents qui présupposent l’extension (de la situation, du mouvement local,…) », et l’ « Esprit », la « substance dans laquelle réside immédiatement la pensée » mais semblant , ce « esprit » se trouve quelquefois attribué à certaines « matières subtiles » (le vent…). Mais toutefois, « deux substances sont dites réellement distinguées, quand chacune d’elle peut exister toute seule », et la substance

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est la chose « dans laquelle réside immédiatement quelque propriété…que nous concevions… « Mais le néant ne peut avoir aucun attribut » et semble-t-il que par « quelque attribut » dans le concept d’une chose, on entend vrai de cette chose et qu’il est en elle. Un être imparfait peut-il donc faire cela ? Et comment donc ? Et comment le saurait-il et l’affirmer par la suite ?

En fait, par pensée nous sentons et saisissons « ce qui est tellement en nous »que nous le connaissons immédiatement : « Ainsi toutes les opérations de la volonté, de l’entendement, de l’imagination et des sens sont des pensées. Mais d’autant que la pensée est l’essence de l’âme, avec le corps, une pensée est imparfaite sans pour ainsi exclure ni le parfait ni l’imparfait ni de les confondre non plus ; car on entend effectivement par « idée, la forme de chacune de nos pensées, par la perception immédiate de laquelle nous avons connaissance de ces mêmes pensées ». Sans oublier la subsistance du doute et l’union substantielle nous menant ainsi à « expérimenter » toute connaissance que nous appellerons vérité : de l’existence de Dieu jusqu’à l’existence des corps, du doutes des choses matérielles jusqu’à la preuve de l’existence de Dieu ; surtout sans oublier avec nécessité, la distinction des trois substances dont l’une perfectionne les deux autres.D’où vient tout ? De l’existence d’un Dieu ? Mais que Dieu est la cause de ces choses qui existent, l’immensité de sa nature est sa cause substantielle car Il est la « substance suprême ».

Néanmoins, « le temps présent qui ne dépend point de celui qui l’a immédiatement précédé » est raison que la cause n’est besoin que pour « produire la chose la première fois » ; mais aucunes des choses présentes ne peut avoir le Néant pour cause d’existence : « Toute la réalité ou, perfection qui est dans une chose se rencontre formellement, ou éminemment, dans sa cause première et totale », d’où la finité et l’infinité de substance selon les « divers degrés de réalités ou d’entité »(réalité objective-dans l’idée de substance, l’idée d’accident, l’idée de mode,…). Si l’on peut faire le plus et le moins par volonté,…c’est que la cause infinie de notre existence peut plus que le plus d’autant qu’il peut mois que le moins et plus encore. Bref, « dans l’idée ou le concept de chaque chose, l’existence y est contenu parce que nous ne pouvons rien concevoir que sous la forme d’une chose qui existe…. ». Or est-il que l’existence est contenue dans la nature (le concept) de Dieu ? Puisque « quelque attribut est contenu dans la nature » de Dieu tout comme son existence nécessaire l’est ; alors l’existence nécessaire est vraie, en Dieu, donc il existe.

II. DEUXIEMEMENT   : EXPOSÉ .

1) Contre un Kant et un Machiavel.

Du scientifiquement expérimentable, la connaissance et le savoir existent demeurément dans la sagesse, lequel savoir scientifiquement et non humainement expérimenté qui connait les deux autres. Cette notion d’humanité nous mène à celle de l’existence, puis de l’existence de l’expérience qui suppose les sens et la raison. Et de « un » peut résulter le « divers », or par la synthèse redevient « un » le « divers », donc : « Qu’est-ce l’humain… ? » est une question qui peut tendre vers la science, « L’homme est… » doit surement passer par la science, mais l’homme existe a priori la science donc « l’homme > la science ». Alors d’une analytique mathématique, la solution sera « {homme>science ↔ (tel que) un ≠ divers ; chaque un=diversité ; → (synthèse) [divers = un]} ».

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Contre l’affirmation kantienne que « Il n’y a aucune connaissance dans la métaphysique » pour ensuite trouver une connaissance universelle et nécessaire dans une métaphysique : la Métaphysique est exscientia, mais elle a ce dont nécessite le fondement de la science jusque dans l’hypertendance de celle-ci. Ce si dit « inconnaissable » est bien connaissable, sinon on ne l’aura appelé « l’inconnaissable » : il suffit d’apprendre ce qu’est entendre avec entendement, à dire « croire » qui dit « faire part et prendre part de » (une forme d’auto-expérience dont use la métaphysique), car Descartes n’affirme vrai que ce qu’il sait vrai lorsqu’il formule le « je crois ». Toute connaissance vient en partie du « noumène », mais la connaissance et le savoir « phénoménal » tout comme l’intelligence et la lumière métaphysique sont érigées et dépendent chacun d’une faculté donnée : de facultés différentes et non tout à fait distinctes. L’univers admet que « Homme = corps+Esprit ». Mais c’est assez grossier que de dire que « il n’y a pas de connaissance dans la Métaphysique » ; de même que les théories immanement émanentes de la raison (comme chez Descartes) ne suffisent pas pour « résoudre » les problèmes métaphysiques, car il faut tout pour tout connaître (esprit, corps, et généralement une révélation adressée à l’âme), d’une telle rareté que nul ne peut prétendre en avoir : c’est absurde de dire que les choses en soi sont inconnaissables. Et plus absurde que de vouloir créer un homme-corps, distinctement d’un homme-esprit, ou autres hommes qui n’existent pas…. Si j’ai donc expérimenté l’appel à un Dieu lors d’une difficulté, dans une existence purement phénoménal, et que la réponse est venu aussitôt : le Dieu m’a répondu, alors un kant va dire « l’élément sensible est impossible » se référant ainsi à son Jugement synthétique a priori ? Ou bien les hommes s’approprient-ils ce qu’ils veulent quand ils veulent et comme ils veulent et s’apprivoisent ce qui ne leur appartient point  ? Un géomètre mathématicien n’affirmerait un Dieu sans y avoir cogité : « croire » signifie pour lui « savoir vrai » malgré ses quelques doutes, quelque manque de perfection, … .

Si un soldat de guerre et sanguinaire puisse être le survivant d’un massacre, celui qui s’en sort d’un moyen plus mental ne serait-il pas un survivant ? Où est le plus sage des deux ?

Et ici j’ajoute l’abjection d’esprit d’un certain machiavel que je ne connais point et que je refuserais de connaître ; parce qu’il prétend d’une force et d’une puissance sans qu’il ait eut la volonté d’éviter d’exterminer ceux qui l’entourent se motivant d’une efficacité de l’idée et du logos. Que son âme repose en paix ! Mais il ne tuera et ne mentira point non plus ; car il n’est aucunement le Vénérable comme il le sût et que la connaissance qu’il a du Dieu le qualifie néanmoins d’un « athée intrinsèque ». « Et si alors, disait un étonné, le Prince tue de gré…et l’Église mène vers le paradis… », alors le prince peut-il exercer sa force à mener son âme au paradis ; sous prétexte alors qu’il fit le bien malgré qu’il soit la méchanceté32, ou en motif que « le prince utilise la religion pour le bon fonctionnement de l’État » ?Contre un machiavel :la faiblesse est le point fort, et surtout lorsque l’homme existe encore étant lui-même en lui-même et son très profond origine (cause :Dieu), tant qu’il pense et est. En effet, aux ères du séparateur (de malins), la morale est pour le monde, une faiblesse ; mais

32 Or que l’homme ne l’est pas :c’est juste un être imparfait qui cherche sa plénitude, et sa méchanceté n’est qu’un accident, une ignorance… : qui décela le secret de l’atome, n’en aurais voulu en faire une bombe ; qui décela les vertus des drogues n’en voulait pas pour tuer mais plutôt pour immortaliser un peu plus, sans avoir réalisé ce que ceci soit pour de vrais mortels ;… : je ne peux affirmer la propriété d’un polygone en un seul coup d’œil malgré mes idées, mais je sais que ce polygone apparait comme il existe, car nous sommes assez finis.

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est-ce hunc et nunc cet Ère ? Je dois être réaliste : le cogito est le seul point de Descartes qui soit « réellement dogmatique », seul cogito que quelque raison peut clairement comprendre.

2) Déductions affirmatives.

« Dieu » était une vérité déjà jusqu’à l’arrivée du Christ qui est la Vérité. Celui qui connait ainsi la vérité peut bannir le mal en choisissant par sa pensée le bien que le Dieu propose en model ; mais pour ce bannir définitivement, il faut un Fort, réel mais hautement naturel (spirituel) pour l’enfermer. Lequel je ne peux ni créer ni présider par moi-même. Et le péché serait de commettre l’erreur. Ainsi, par la vérité Dieu existe et coexiste : les choses se révèlent bien que le faux n’est pas de la volonté divine et parfaite, alors il faut bien la vérité et le juste (la sagesse et la lumière lien du Dieu avec l’homme [la vie substantielle]) pour s’omettre de répéter l’erreur premier, et pour que ma volonté serve à la volonté de l’Infini.

Le Dieu de Descartes ne porte aucun nom d’un Dieu qui se suffise pour nous au credo. Ce Dieu est le point de reconnaissance cartésienne de la limite, non celle de la vérité ni de son critère33, mais celle des sens qui est fondement de milles conceptions, de millions de pensées, et de milliards de connaissances. Descartes reconnait Dieu comme créateur vérace, mais pour ce qui est de sa bonté, il ne s’agit pas tant d’un Dieu source de salut que d’un Dieu garantissant des vérités, car sa bonté est avant tout sa véracité. Dans le cadre d’une Méditation, Dieu est une substance, mais aussi la substance des vérités éternelles et l’essence de la Métaphysique cartésienne : Dieu créateur, passant par la méchanceté et le génie malin affirmera le « sum » qui ait l’image d’un soleil rayonnant (« trompé, j’existe ; je pense, donc je suis ;… ») : « Je suis, j’existe, est nécessairement vraie toutes les fois que je la prononce ou le conçois… », et l’esprit, le vrai,…s’étendent dans une fenêtre de méditation soit suivant soit précédent une autre. Le cogito ergo sum ira même jusque dans son Discours de la Méthode et autre part ailleurs (Méditation II).Et dans ce sens du Dieu substance, Dieu est la pensée qui créa la pensée (car il est la première vérité qui pouvait et qui pourrait s’il veut changer ces vérités). Puis, que Dieu existe : moi j’existe et je suis : « Ego sum res cogitans, id est dubitans, affirmans, negans, pauca intelligens, multa ignorans, volens, nolens, imaginans etiam&sentiens… »34 ; et dieu est la notion de l’infini du fini de l’homme, mais pas pour autant dire que l’infini de l’homme ou contrairement à l’homme mais plutôt l’infini au-delà de l’homme et même indépendamment. Mais est-il et surtout, que son existence est un rapport capital, tel un support l’une envers l’autre de son essence. Dans ce commentaire de Vergez A. se rencontre l’affirmation que « Dieu est un Être formellement existant » (page 8) qui se persiste dans la page 10 (De la cinquième à sa suite terminologique) que Dieu est son existence sont d’autant justifiés par les choses du mens […]. Autrement, Dieu est libéraliste et ignoriste même quelques fois si l’on se réfère à l’indifférence d’inclination (celle que Descartes trouvât) et celle de l’élection (celle qu’il acceptât) : d’où bien certains tentent d’ignorer son existence et osent l’omettre.

33 Chez Descartes, la vérité est éternellement infinie mais finie en Dieu qui veut le bien et qui fait tout de sa volonté « vérace ».34 René Descartes, méditations métaphysiques, page 96 : « Je suis une chose qui pense : qui doute, qui affirme, qui nie, qui connait peu de choses, qui ignore beaucoup, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine et qui sent. »

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CONCLUSION

Malgré les interruptions et les décapitions cartésiennes dans les Méditations, aucun instant ne fait obstruction aux autres mais se complète donc. Chaque critique n’interrompt pas outre les méditations, mais offre plutôt bien une continuité : l’idée de Dieu s’élargit ainsi petit à petit à travers de nouvelles notions relatives (substance, intelligence, ordre, liberté,…). Sans oublier qu’il s’agit de Métaphysique (Ta meta ta phusika : Méta + physique), un composé.

Descartes y explique au plus tôt l’existence de Dieu par quelque perfection connu d’un être sensible. Lorsque la question se pose : « Il n’y pas une chose qui existe gratuitement et in extenso par elle-même, pourquoi alors elle existe ? », Descartes y trouva des réponses par de raisonnements clairs et démonstratifs en partant de l’expérience, physique que mentale (…).Descartes, affirmant l’existence de Dieu effectivement, l’affirme non autant un athée mais également de la simple façon qu’il croit à un ordre et non celle qu’il croit en Dieu ; et d’ainsi laisse-t-il une liberté qui est celle qui inclut celle de la liberté de connaître, de penser 35de la même façon que sa conception de Dieu est une connaissance et non encore une théologie religieuse. Quoiqu’en soit-il, qui saurait ignorer l’existence d’un Dieu saura surement aussi comment exister sans exister réellement ; et qui y croit sans connaitre même l’existence en question ne pourrait y croire, il en a la foi. Chez Descartes, tout passe par cogito cependant.

L’existence de Dieu est géométriquement démontrée, laquelle géométrie qui s’applique et appliquée en tant que science. Mais l’existence de Dieu se connait de la seule considération de sa nature, et démontrée par ses effets de cela seul que son idée est en nous. Et de suite, cette existence est démontrée de ce que nous-mêmes, nous existons. Car Dieu a créé et peut faire toutes les choses que nous concevons clairement, en la manière que nous les concevons. A partir de la page 42 du commentaire de Vergez se trouvent abrégées les Méditations, dites « Touchant la Philosophie Première, dans lesquelles on prouve l’existence de Dieu et la distinction réelle entre l’âme et le corps de l’homme » ; et de ce point allons-nous essayer de résoudre sur le terme de « Canon » (Apparition Canonique) de là où il sortit. ? Dans les Méditations, les preuves de l’existence de Dieu se succèdent et se juxtaposent, mais il en reste la Forme canonique de Dieu : tout simplement à l’image d’un long cylindre que l’on préfigure, la forme de la philosophie cartésienne qui consiste premièrement à chercher la vérité (étant toujours dans un cadre donné). Mais dans cette affirmation que Descartes fit, il est difficile de dire que Dieu se trouva dans quel extrémité de ce tube36. D’abord il y a J.F. Revel qui annonce, «la méthode consistant à aller des faits aux causes… » selon son avis sur Descartes, mais Descartes en personne perçut-il Dieu pour ensuite concevoir ce qu’il a perçu ou conçut-il d’abord ce Dieu parfait pour trouver et apercevoir ensuite la distinction entre un infini et une extension d’étendue…du fait qu’il y avait la métaphysique avant les Méditations ? Tout ce dont on peut confirmer c’est que « 1+2 » vaut « 3 » et également « 2+1 » ou « 1+1+1 » ou encore « 3-

35 Par exemple et non par ambition, dans Voltaire, Œuvres philosophiques : Descartes aurait dit que l’enfant est un petit animal, produit de ses instincts et de son dressage puisqu’il est soumis à ses appétits et à ses percepteurs ; donc il y a non accès à l’autonomie de la raison.36 En trois sens différents et unis : canon est ici, non tout à fait celui des lois, mais ayant cette idée et aussi celui du modèle ; on évoque ici par ce mot l’image d’un tube, d’un tunnel, comme en terme technique : un bout du canon est une entrée et un autre est la sortie, tous deux cependant sont des issues possibles.

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2+2 »…valent « 3 » tels trois angles représentent un triangle et qu’une roue peut tourner de 1°à180° mais elle reste telle qu’elle est circulaire, car Dieu est Dieu, malgré l’effet que Descartes porte à son tour. Autrement dit, « dieu » est l’inspiration ou la révélation par laquelle Descartes perfectionne sa pensée et de laquelle ses idées ne s’omettent. D’ainsi le cogito cartésien apparait donner le point dogmatique de Descartes, son seul credo que la raison peut comprendre et que quelque opposition ne peut qu’adopter. En quelque sorte mon esprit sert mon corps, mon âme sert mon esprit, mon Dieu sert dans son ensemble parfait mon âme, et mon esprit bien que ce ne soit ni nécessaire ni obligatoire peut servir mon Dieu . Bref, Dieu est le maître et le propriétaire des vérités et de l’existence (Base de la Méditation, page 2) : premier fondement et dernière affirmative de la philosophie cartésienne ; Dieu, Mathématique, vérité éternelle, Existence humaine, fin et début de la recherche et de la réflexion, lieu ou champ de Méditation. Et celui qui affirme que « un athée ne peut être géomètre » est tout justement celui qui répète sans cesse d’affirmer l’existence d’un Dieu par des méthodes de mesures, mais jamais au point du juste mesurable car le seul mésure que l’on put avoir de Dieu est qu’il est infini.

En fait si l’on imagine toutes ces choses en le non existantes, et qu’aucun objet ne fut, même moi37 : je saurais quand même que j’existe mais tout est le vide et le vide m’est connu parce que je suis, et c’est par le temps et par ma conscience que je saurais que je suis, que je le sens. Mais autrement des objets sont là…, or sans moi que seraient-elles et sans Dieu, existeraient-ce ? Si l’on imagine l’inverse et moi-même étant objet pur : que saurais-je, ce serait mensonge que de dire que ces objets et moi sauront connaitre quoi car même mes sens ne les seront même plus, plus inertes qu’un atome isolé. Je ne saurais même pas si je suis comment, je demeure uniquement dans la tragédie de la fatalité que je ne connais pas non plus… Mais autrement, des jugements subsistent,…la raison existe. Alors que serait-il le plus commode à dire, un homme sujet, ou un homme objet, ou un homme chose,… ou tout simplement un homme ? Une image de Dieu, ou un génie malin,…ou un homme qui connait un Dieu ? Ainsi qui se veut philosophe (Homme) doit savoir nier certaines choses pour mieux l’admettre et les renier ensuite s’il ne peut pas le connaitre justement, afin de dire « Je ne sais pas, je ne sais rien » ; et qui veut soumettre l’insensible aux sensibles doit d’abord devenir lui-même dieu. « C’est en tant qu’esprit, conscience de soi que l’homme accède à son existence, par la vérité…mais le point de départ de toute pensée est le sensible (sinon pourquoi avoir façonné et accommodé son corps et continuer à le pousser vers une classe significative propre à elle-même pour en faire le substitut spirituel, laquelle intention qui est maladroite). ». Or Dieu est a priori tout chez lui, malgré que Descartes eu sien en conclusif et déductif tout au long de ses méditations : dans ses idées claires (présentes et manifestes à tout esprit attentif) et distinctes (assez précises pour être parfaitement distinguées de toutes les autres), ses affirmations apodictiques (qui a une évidence de droit et on seulement de fait) ou non, son existence philosophique (cogito et ego). Enfin bref, dieu est dans notre pensée in abstracto, in actu…in ambiguo…& in æternam38, chose qui n’empêche qu’il existe parfait.

Bibliographie et Ressources.

37 Chez Descartes, il semble que la formulation du « je » affirme à la fois une universalité (de l’homme) et une existence à la différence d’une personnalité particulière ; celle du « penser », une relation essence-existence.38 « Dans l’abstrait mais en acte…malgré que dans le doute (de quelques hommes)…pour toujours. »

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Biographie :

Descartes, Méditations métaphysiques ; ANDRÉ VERGEZ ; Éditions Fernand Nathan 1983, France 1987 ; 127 pages.

René Descartes, méditations métaphysiques ; Chronologie, présentation et bibliographie de Jean-Marie BEYSSADE et Michelle BEYSSADE ; Michel Foucault ; GF-Flammarion, 4° trimestre 1979, France ; 502 pages.

Descartes, Discours de la Méthode ; Denys Huisman ; Éditions Fernand Nathan 1981, France, mai 1982 ; 110 pages.

Ressource :

DICO UNIVERSEL ; Mireille Maurin, Jean-Pierre Mével, Jean Dubois, François Dubois-Charlier, Alain Guillet, René Lagane, Yolande Le Douarin ; Éditions Delville-Hachette 1992.

Concept de l’Éthique, Thomas d’Aquin ; Microsoft ® Encarta ® 2009.

Descartes, René (1596-1650) ; Microsoft ® Encarta ® 2009.

Existentialiste de Descartes, Kierkegaard ; Microsoft ® Encarta ® 2009.

Histoire de la philosophie ; Microsoft ® Encarta ® 2009. ; 34 pages (Microsoft Windows,

Times New Roman 11).

Métaphysique, Descartes ; Microsoft ® Encarta ® 2009.

Nouvel petit LAROUSSE illustré (Dictionnaire Classique), 104°édition.

Occasionalisme, Philosophie ; Microsoft ® Encarta ® 2009.

Post-scriptum aux miettes philosophiques de Kierkegaard ; Microsoft ® Encarta ® 2009.

Substance et sujet, Descartes ; Microsoft ® Encarta ® 2009.

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Table des matières

Introduction 1

A. Phase dogmatique 3

I. Principe ou base de la méditation ……………………………………………………………………………………………...3-5

Lettres aux R.P Mersenne de 1630 : « Dieu créateur des vérités éternelles ». La Méditation cartésienne (I et II).

II. Sur l’existence de Dieu. (Méditation III et V) 5

1- Première section 5-8

De la troisième, « De Deo, quod existat ». De la troisième à sa résolution déductive (Méditation IV : De vero&falso.)

2- Deuxième section 8-11

De la cinquième, « De essentia rerum materialium& iterum de Deo, quod existat » De la cinquième à sa suite terminologique : De rerum materialium existentia, & reali mentis a

corpore distinctione.

B. Phase critique ………………………………………………………………………………………………………………….…...12

I. Premièrement : Quelques reportages …………………………………………………………………………………….12-14

1. Abrégé…………………………………………………………………………………………………………………………………12-13

2. Problèmes posés : Quelques exemples et quelques réponses …………………………………………………13

3. Quelques preuves ……………………………………………………………………………………………………………...13-14

II. Deuxièmement : Exposé ………………………………………………………………………………………………………..14-18

1. Contre un Kant et un Machiavel ………………………………………………………………………………………...14-16

2. Déductions affirmatives ...............................................................................................................16

Conclusion .......................................................................................................................................17-18

Bibliographie et ressources .................................................................................................................19

Tables des matières .............................................................................................................................20

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