revue du spiridon romand|mars2017 |n0130

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2 · mars 2017 nº 130

tarif des annonces (annonces publicitaires ou annonces de courses)Nombre Format 1/4 page 1/3 page 1/2 page 1 pagede parutions

1 Fr. 100.– Fr. 150.– Fr. 200.– Fr. 400.–2 Fr. 180.– Fr. 270.– Fr. 360.– Fr. 720.–3 Fr. 250.– Fr. 375.– Fr. 500.– Fr. 1000.–Parutions 15 mars 15 juillet 15 novembreDélais de réception 15 février 15 juin 15 octobreAnnonces de courses15% de réduction sur ces prix (pour les organisateurs de courses)

régie des annonces et renseignementsAlain BerguerandPavement 12 • 1018 Lausanne • tél. 021 323 85 11 • 079 332 99 54redaction@spiridon.ch

mise en page et conception graphiqueJean-Claude Blancroute d’Aire-la-Ville 9 • 1233 Bernex • tél. privé 022 757 14 62 • 076 616 01 98conception@spiridon.ch

impressionImprimerie Chapuis, Plan-les-Ouates - Genève

délai de rédaction du No 131 • 15 juin 2017Les articles rédactionnels et les annonces de courses sont à envoyer à la rédaction jusqu’à cette date.Sauf mention, les photos publiées dans ce numéro sont propriété dummmille-pattes ou aimablement prêtées par leurs auteurs.

reportages • photosTous ces éléments doivent être envoyés par courrier ou par e-mail à :

Alain Berguerand Pavement 12 • 1018 Lausanne • tél. privé 021 323 85 11 • 079 332 99 54redaction@spiridon.ch

cotisationsMembre Fr. 40.– (minimum)Couple Fr. 40.–Cotisation de soutien Fr. 100.–Cotisation de club Fr. 120.–(La cotisation de club donne droit à 3 abonnements, nominatifs ou non;préciser s.v.p.) Spiridon romand, 10 - 4870 - 9

abonnementPour Fr. 40.– par an (cotisation de soutien Fr. 100.–), je désire m’abonner à votre revue Le mmmille-pattes (3 numéros par an).Pour ce prix, je deviens également membre du Spiridon romand (aucuneobligation, si ce n’est celle de se plier à une bonne éthique sportive).

Consultez notre site internet:

www.spiridon.chN’oubliez pas de communiquer votre changement d’adresse à :

Union des Sociétés Lausannoises / SNO - La NautiqueChemin des Pêcheurs 7 • 1007 Lausanne-Ouchytél. 079 606 23 36info@lausanne-usl.ch

Couverture: Les participant(e)s à la course de l’Escalde étaient fiers de porter le T-shirt Spiridon.

© photo Claude Eyraud/monaco-athletisme.com

comité Spiridon romandPrésidentRaymond Durussel Le Bugnon • 1338 Ballaiguestél. prof. 021 843 21 43 • 079-312 77 37president@spiridon.ch

Secrétairevacant

MembreDenise Bonny Riollaz 8 • 1530 Payernetél. 026 660 43 14 • 079 786 68 05denisebonny@spiridon.ch

Jean-Claude Bertholet En Budron D5 – 1052 Le Mont-sur-Lausanne

Trésoriervacant

Fichier informatiqueDaniel Laubscher route de la Blécherette 14 • 1033 Cheseauxtél. privé 021 731 47 24 • 079 326 53 89tél. prof. 021 341 81 11affiliation@spiridon.ch

Rédacteurmmmille-pattesAlain Berguerand Pavement 12 • 1018 Lausanne tél. privé 021 323 85 11 • 079 332 99 54redaction@spiridon.ch

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WebmasterAlain Berguerand webmaster@spiridon.ch

Secrétariat et comptabilitéUnion des Sociétés Lausannoises / SNO - La Nautique (2e étage)Chemin des Pêcheurs 7 • 1007 Lausanne-Ouchytél. 079 606 23 36info@lausanne-usl.ch

le mot du Président

Deux renforts pour le comitéde SpiridonNotre appel a été entendu.

En effet, deux coureuses sont d’accord de rejoindre le comité SPIRIDON. Nous les avons rencon-trées lors de notre dernière séanceavec les rédacteurs du mille-pattes.

Sandra Corday de Ballaigues, est d’accord de s’occuper des questions financières.

Sandrine Candolfi des Paccots,espère avoir un apport dans le sens des idéaux spiridoniens. Merci de leur disponibilité pournotre mouvement.

Déjà plus de 1400 T-shirts diffusésLa réédition de notre T-shirt a

rencontré un grand succès. Quiaurait imaginé que nous allionsrecevoir des SMS du monde entierdu style «Je descends de l’avion etviens d’y voir «FREE TO RUN». Comment acquérir votre T-shirt ?»Ce genre de message, nous l’avonsreçu de France, d’Allemagne, deBelgique, de Lituanie, d’Angleterre,du Canada, des USA, de Nouvelle-Zélande, sans parler des 165 exem-plaires commandés collectivementpar nos amis français ! L’envoi ànos membres a par ailleurs provo-qué une discipline de payementdes cotisations inattendue. Nousavons dû commander unedeuxième série de 400 exemplairespour pouvoir continuer à répondreaux demandes. •

Raymond Durussel

mars 2017 nº 130 · 3

SOMMAIRE

3 Le mot du Président

4 Au bout du tunnelune lumière aveuglante

5 Courses par-ci par là

6

7 Nouvelles d’Ethiopie

8 |9 39eCourse de l’Escalade

10 |11 Meneurs d’allure au semi-marathon de Lausanne

12 |13 Apparition remarquéedu T-Shirt Spiridon enRomandie et en France

14 |17 Bientôt un marathoncouru sous les deux heures?

18 |19 Droit dans ses basquettes

20 «Résister»

22 Propos de table

New-York - Londres - Berlin - Chicago- Tourisme Pour Tous -

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Dossards garantis pour les marathons de...

Raymond Durussel

Je vais y arriver ! Le panneau des 41kilomètres est passé, sur ma droite,des jeunesses hitlériennes font laqueue pour visiter le mausolée deLangemarckhalle avec sa tour et sonimmense cloche, à gauche l’amphi-théâtre de la Waldbühne est vide. Personne derrière… Juan Carlos

(Zabala, Argentine) a voulu m’impres-sionner en partant comme un fou…j’ai eu jusqu’à 3 minutes de retard.Ernest (Harper, Grande Bretagne)m’aconstamment collé aux basques,mais quand j’ai attaqué au 29e kilo-mètre, personne n’a résisté mêmeManuel (Dias, Portugal) qui avaitessayé de suivre la tête, n’a pas tenu.Les plus drôles étaient les trois

Finlandais qui couraient sur un rang,ils ont encore 2-3 choses à apprendreen matière de pénétration dans l’air.Ces agents et ces SA tous les 100

mètres, qui se mettent au garde àvous quand je passe, sont ridicules…Oui, oui, c’est un petit coréen quimène, pas un aryen. La gueule quefaisait le chancelier Hitler quand mon copain Jessie (Owens, USA) agagné 4 médailles d’or… pensez-donc,un nègre!

Cette fin de course, je la connaispar cœur, dernière avenue, angle droità droite autour de Lindeneck, plongerdans le tunnel et déboucher dans le stade. Dernier coup d’œil vers l’arrière au carrefour, toujours per-sonne derrière.Que le tunnel est sombre et ces SA

avec leurs torches enflammées, quelgenre ! Le corridor à gauche et celaremonte en pente douce. Mais cestrompettes qui sonnent, c’est quoi?Cette lueur en face, le soleil entredirectement dans le tunnel, je ne voisplus rien, levons bien les pieds, atten-tion de ne pas s’accrocher et je rentredans le stade pour l’arrivée.

L’immense clameur me porte etm’émeut, je pleure de joie, mais personne ne remarque quelque chosevu la transpiration sur mon front. Lehaut parleur m’annonce; ah lessalauds, ils prononcent mon nom à lajaponaise et me classent commeJaponais. Mais je suis SON KI-CHONG,né le 29 août 1912 à Sinuiju en Corée,pas au Japon qui a envahi et annexémon pays !Ah, si je pouvais cacher ce disque

rouge à droite sur ma poitrine. Malgrétout, c’est le plus beau jour de ma vie,

c’est les 100 mètres les plus merveil-leux que j’aie jamais couru et je vaisfaire moins de 2 h 30. Bien sûr, ce printemps j’ai couru en 2 h 25 sur unparcours qui avait plus de 43 kilomè-tres mais sans officiels, donc pasvalidé.C’est fait, 2 heures 29 minutes et

19 secondes, record olympique. L’offi-ciel au brassard à croix gammée m’amis une couverture sur les épaules,mais je n’ai pas froid.Voilà Harper qui arrive… et c’est

mon pote Nam Sung Yong qui vaprendre la 3e place. Je le prends dansmes bras, je lui souffle à l’oreille «Tu te rappelle ce que nous avonsconvenu hier soir? Bien sûr, on va lefaire».

A la cérémonie de remise desmédailles, les deux marathonienscoréens se couvrent les yeux avec lacouronne de lauriers posée sur leur tête,baissent la tête et refusent de regarderles drapeaux nippons qui sont hissés. Lelendemain, le grand quotidien de SéoulDong-a Ilbo exulte et titre en caractèrestraditionnels coréens «Victoire coréenneà Berlin». Ses rédacteurs arrêtés, il serainterdit 9 mois par l’occupant japonais.

Dès lors, Son Ki-Chong refusera decourir pour le Japon. En 1948, aux Jeuxolympiques de Londres, ce héros de larésistance porte le drapeau de la délé-gation coréenne. Et aux Jeux de Séoul,en 1988, il allumera la flamme olym-pique. Héros national, entraîneur degrande qualité, il mène de nombreuxmarathoniens à la victoire et restera unexemple pour de nombreux sportifsd’Extrême Orient, il décède à 90 ans le 15 novembre 2002 à Séoul. •

Berlin, stade olympique9 août 1936 – juin 2016

une lumière aveuglante et une clameur le plus beaujour de ma vie

AU BOUTDU TUNNEL, récit

4 · mars 2017 nº 130

La course des Deux-Lacs (Le Bouveret-Taney)Le 19 juin. La jolie montée dans les bois sur un flanc du

Grammont mène le petit parcours du lac Léman au LacTaney, en moins d’une heure pour les meilleurs. Ce sont 11,5 km de distance, 1125 m de montée et 80 m de descente.Le grand parcours comporte une boucle supplémentaire vers les hauts et redescend de 630 m vers Taney. Une forteaverse a ajouté au programme une touche mouillée sansconséquence.

Le Trophée des MartinauxLe 28 août. Le trajet ordinaire mène de Lavey-village au

refuge des Martinaux, 1200 m plus haut sur 6,6 km. C’était la30e édition! Pour la deuxième année de suite un second par-cours, à savoir une extension vers le haut jusqu’à la cabanede La Tourche, sous les Dents-de-Morcles (dénivellationtotale 1720 m) était proposé, marqué malheureusement en2015 par le décès d’un coureur vétéran. Marcheurs et popu-laires partent plus tôt, tous se retrouvent en haut. De retourau village, repas en famille, course des petits, fête locale.Il y a bien longtemps, le Trophée des Dents-de-Morcles,

disparu vers le début des années huitante et partant duhameau du Châtel-sur-Bex, 2 km en aval, menait déjà préci-sément jusqu’à la cabane de la Tourche. Un point de vuesplendide sur les Dents-du-Midi.

Jacques Décombaz

Quelques pentes à s’offrir pour un été

Fully - SorniotLe 25 septembre. La 42e du nom, cette ascension toujours

aussi enchanteresse, nous menait à nouveau, penchés faceà la pente, dos au soleil, du village vigneron (à la généreusechâtaigneraie) jusqu’au lac du même nom 1600 m plus haut.En 1981 déjà, le N°9 du mmmille-pattes la prenait commemodèle pour illustrer dix erreurs cardinales à éviter si l’onveut déjouer les pièges d’une si exigeante épreuve…Un superbe temps d’arrière-été baignait les coureurs

redescendant au village, ponctuant leur retour aux «pointsd’eau» de la montée, offrant qui un verre de vin du terroir,qui une préparation locale à base de noix, en plus de thé,fruits, fromage, saucisson, chocolat ou fruits secs, dans unbavardage détendu. Car oui, redescendre à pied à son pointde départ, c’est une éthique et un plaisir à respecter. •

COURSES PAR-CI PAR-LÀ

mars 2017 nº 130 · 5

6 · mars 2017 nº 130

Gabriel Dugay

Spiridon No 36, février-mars 1978

S’il semble évident aujourd’hui grâceaux lasers et autres GPS de mesurer

précisément les parcours des coursesayant une distance fixée comme un 10 km ou le marathon à 42.195 km,c’était un travail long et rébarbatif il y a 40 ans. Il arrivait d’ailleurs que l’onremette en cause certaines perfor-mances trop belles pour être vraies, sur un tracé auquel manquaientquelques hectomètres. Gabriel Duguaya interviewé Ted Corbitt, responsable du comité de mesurage des parcours de l’AAU (Amateur Athletic Union).

Nous préférons la méthode de labicyclette calibrée, parce qu’elle per-met de travailler à 15 km/h, et surtoutparce qu’elle donne une précision de57 cm par kilomètre (bien plus grandeque celle des normes de la FIAA) si leparcours est asphalté. Toutefois, unorganisateur peut fort bien avoirrecours à une équipe d’arpenteurs-géomètres, mais à condition de luifournir toutes les données techniquesrequises ... et de payer le prix de sontravail.

Déterminer le kilomètre standardLa méthode dite de la bicyclette

calibrée exige tout d’abord que l’onmesure un kilomètre sur route plate,asphaltée et en ligne droite, cela à 1 mdu bord. On demande aussi que laroute soit peu circulée (pour des rai-sons de sécurité).On se sert d’un ruban métallique de

50 m avec une tension de 7 kg, et letravail requis va nécessiter une équipede quatre personnes.Après avoir mesuré deux fois le

même kilomètre et s’être assuré que la différence entre les deux mesuresest inférieure à 15 cm, on confirme

l’obtention du kilomètre calibré enmarquant le début et la fin de ce kilomètre par des clous ou une croixfaite à la peinture.On est alors prêt à calibrer aussi la

bicyclette. Pour ce faire, on pose sur laroue avant un compteur spécial «ClainJones», lequel enregistre 20 chiffrespar révolution de la roue de bicyclette.Le cycliste parcourra au moins

quatre fois le kilomètre calibré oustandard pour obtenir des lecturessimilaires. Exemple: 9359, 9358, 9357,9358,5. Notons ici que c’est au mêmecycliste de calibrer la bicyclette, mesurer le parcours, et recalibrer labicyclette le même jour. La moyenneobtenue – en l’occurrence 9358 –détermine l’équivalence kilométrique.Pour mesurer Je marathon, par exem-ple, on multipliera 42,195 km par 9358,et le nombre obtenu est celui que l’ondoit voir apparaître au compteur auterme du parcours de marathon.Les points capitaux (0,5 km, 10 km,

15 km..., et 42,195 km) sont marqués ausol au moyen de peinture et de clous;et l’on prend soin de noter l’emplace-ment du repère. Dans la mesure dupossible, on fera en sorte que le départet l’arrivée soient fixés à des pointsaisément repérables: par exemple, uneborne-fontaine, devant l’église, etc.Après avoir mesuré le parcours, on

revient au kilomètre calibré, pour reca-librer la bicyclette afin de s’assurer dela constance du mesurage. Le cyclisteroulera encore quatre fois, obtenantpeut-être 9360, 9359, 9359,5, 9358.La mesure du kilomètre standard

doit comporter une marge d’erreurinférieure à 15 cm; sinon on recom-mence, et l’on prend la moyenne desmesures. On mesurera à des tempéra-tures de près de 20° C, et par des journées où il y a peu de vent. Lamesure du parcours de course se feradeux fois au minimum avec une

différence inférieure à 57 cm par km;sinon, on recommence. Le parcoursest mesuré à 1 m du bord de la route,mais aussi selon la ligne suivie par lescoureurs, dans les courbes surtout. On mesurera sur un sol sec, par unejournée peu venteuse, et avec unetempérature constante, car l’air des pneus peut se dilater, et fausserainsi la constante obtenue lors de lacalibration.

Un mot des autres méthodes :Méthode du ruban métriqueLa précision dépend de la qualité

du travail de l’équipe de mesurage,ainsi que du terrain lui-même. On peuten ce cas mesurer à une vitesse de 3 km/h. Et dans les courbes on mesurepar intervalles de 10 mètres ou moins,d’où Je manque de précision. Il estaussi assez difficile de maintenir le nombre des mesures particulièrescalculées (par exemple, 50 m + 50 m +35 m, etc.)Méthode de la roue de géomètrecalibréeCette méthode demande aussi une

bonne équipe patiente. Il faut d’abordcalibrer un kilomètre avec le rubanmétallique (voir plus haut, sous «bicy-clette calibrée»). Ensuite on MARCHEavec la roue tout au long du kilomètre,et l’on enregistre la lecture. Après qua-tre répétitions, on calcule la déviationconstante, et l’on peut ensuite procé-der au mesurage du parcours. Onavance à 3 km/h, en appliquant unepression constante sur la roue.

Les cartes topographiquesCes cartes doivent être à grande

échelle. Cette méthode est conseilléedans un but de vérification, mais ellen’est pas acceptée au Québec.Quelle que soit l’une de ces trois

méthodes utilisées, il est nécessaire dechanger de méthode pour le deuxièmemesurage du parcours. •

Comment mesurer un parcours sur route ?

mars 2017 nº 130 · 7

Le Spiridon romand, dans le cadre de son action «T-Shirt», a choisi dereverser à Noël Tamini, pour chaquemaillot vendu, une contribution à l’action qu’il mène en Ethiopie pouraider de jeunes athlètes. Noël nousdonne ci-dessous quelques nouvellesde sa protégée Fantou.

Un jour, elle m’a dit, suite à je nesais quelle proposition scolaire :– Je dois en parler à ma famille.– Moi : “Et ta famille?...”– C’est toi...Elle loue une chambre pas trop loin

de chez moi, à 1500 b/mois, soit 70 fr.suisses, et je lui donne un peu pluspour nourriture, frais divers, vête-ments. L’an passé j’ai pu lui acheterson premier... frigo. Du coup, sa vie achangé, on imagine... Mais elle n’apas le droit de cuisiner à l’électricité:seulement au gaz ou au réchaud à

d’EthiopieNOUVELLES

charbon. Et pas question de lui rendrevisite, car si le proprio venait à savoirqu’elle est sponsorisée par un Blanc...le loyer serait augmenté de 100%. Ma foi...Chaque automne, je reçois pour elle

une paire d’excellentes chaussures etun vêtement par Laurent Paonessa ouPierre Morath du New Concept Sportde Carouge. Et il y a 2-3 vieux copainscoureurs de Genève qui me refilent detemps à autre un peu d’argent «pouraider Fantou et d’autres.» •

Noël Tamini

Au sujet de la photo: Fantou Tessema a 26 ans, je lui ai fait

reprendre des études, interrompuespour courir. Elle a réussi 1 h 16 ensemi-marathon, 34 mn 55 s sur 10000 m. Malgré six mois sous lahoulette du fameux coach SantayoEshetu (celui qui a découvert DerartuTulu, les sœurs Dibaba, KenenisaBekele, etc. – voir anciens Nos dumille-pattes de 2014-2015), elle n’aguère progressé depuis qu’elle faillitperdre la vie suite à une agression devoyous, au retour de l’entraînement,qui la laissèrent sans connaissance etavec une fracture du crâne. Elle courtencore 3 fois par semaine, et au clubelle est toujours la meilleure, devanttous les hashers.Elle est encore au niveau de la 9e

année de lycée, et donc elle en a sansdoute pour 5-6 ans d’études. Elle estsans famille sinon... Tamini.

8 · mars 2017 nº 130

Alain Berguerand

Record national à nouveau pulvé-risé à Genève avec 39571 partici-

pants à la course de l’Escalade. Avec30000 Genevois, 6000 frontaliers et3000 Vaudois, on comprend que lesuccès de cette course se base sur unancrage régional extrêmement fort.Depuis 2014, les statistiques montrent qu’il y a plus de femmesinscrites que d’hommes, tendanceconfirmée en 2016.

Nouvelle formulePour permettre à cette énorme

masse de concurrents de courir dansde bonnes conditions, l’organisationa reformulé les différentes catégoriesdès l’édition 2015. Cette réforme aessentiellement consisté à supprimerles catégories dites «d’âges», qui pré-sentaient l’inconvénient de mélangerdes compétiteurs de niveaux très dif-férents, entrainant des bouchons auxdéparts et des difficultés de dépasse-ment lors des prises de tours. Ces

catégories ont été remplacées par les courses par bloc d’allures et lescourses populaires mixtes.Les catégories «bloc d’allures»

répartissent les concurrents en plu-sieurs départs selon les temps envisa-gés par les coureurs, comme cela sefait sur les grandes courses en ligne.Les hommes sont ainsi répartis surquatre courses, les femmes sur trois.La première course, avec les plusrapides, part en un seul bloc pour garder la confrontation directe des meilleurs vétérans. Les coursessuivantes sont constituées de cinqblocs chacune, échelonnés de minuteen minute. Ceci garantit la fluidité dudépart et élimine la majeure partiedes dépassements.D’autre part, les participants moins

compétitifs ont maintenant leurs propres courses dites «mixtes», oùfemmes et hommes peuvent s’alignerensemble sur 2 ou 3 tours. Les courses«escaladélites» subsistent sans modi-fication.

coursel’Escalade

39eDE

Bekele detachee. Abraham et Habte au coude a coude.

Abraham et Bekele victorieuxTadesse Abraham (LC Uster) se

devait de gagner à la maison, pourdéfendre son titre de l’an passé etpour clore en beauté une fantastiquesaison 2016. Après une course au suspense palpitant, le Genevois l’em-porte sur le ruban d’arrivée en 21’01’’,pour quelque dixièmes devant lejeune Erythréen Awet Habte, finalistedes Mondiaux U20 sur 5000 m. Pourtriompher sur le tapis rouge des Bastions, il a juste dû battre sonrecord du 100 mètres!Chez les dames, c’est aussi la

gagnante de l’année passée qui s’impose à nouveau. L’Ethiopienne du Stade Genève, Helen Bekele, après avoir laissé le commandementdu début de la course à la jeuneOugandaise Peruth Chemtai, a attaqué sur la dernière boucle et terminé en solitaire en 24’16’’. Les meilleures Suissesses sont

Martina Strähl 7e, Maja Neuen-schwander 9e et Laura Hrebec, 11e.

©photos Claude Eyraud/monaco-athletisme.com

mars 2017 nº 130 · 9

COMMENT EST-CE POSSIBLE?Dans toute compétition, ce doit être la valeur de l’athlète qui fait la différence. Or, il arrive des anomalies qui ruinent cette exigenceéthique. En voici un exemple en course à pied, un autre en natation.Avez-vous de l’intuition?

1re énigme: course à piedLors du semi-marathon de La Côte en 2015, l’athlète féminine qui a franchi la première la ligne d’arrivée n’a pas gagné, pourquoi?[indice page 17]

2e énigme: natationLors du championnat du monde 2013 de natation en grand bassin, à Barcelone, les compétitions sur 50 m ont été faussées. On aconstaté a posteriori que les lignes 1-4 avait été moins rapides que les lignes 5-8 de 1.11% (~0.5 s), une différence statistiquementrobuste. Pourquoi? [premier indice page 17]

Linda et Raymond animent le stand Spiridon.

Sur le stand du Spiridon romandComme chaque année, le Spiridon romand a installé son stand au chaud

sous l’Escaladexpo. Avec l’action «T-Shirts» Spiridon en cours et la distributionde mmmille-pattes, le stand a remporté un franc succès et généré l’adhésion de plusieurs nouveaux membres. Après une longue journée à promouvoir lemouvement spiridonien, une partie du comité s’est rendue à la soirée officiellede l’Escalade pour un moment de détente et de convivialité bienvenu. Ce fûtl’occasion de rencontrer Tadesse Abraham, le vainqueur de cette 39e Escalade, en compagnie de Martina Strähl, meilleure suissesse. Abraham se soumettrabien volontiers à la tradition qui veut que les gagnants de la course sabrent la marmite en chocolat ! •

La 40e en 2017Rendez-vous en 2017 pour la fête de

la 40e édition, qui comme chaque 5 ans comprendra la course du Duc. Le tracé de cette compétition, crééeen 2002 à l’occasion des 25 ans de laCourse de l’Escalade et de la commé-moration du 400e anniversaire del’évènement historique de l’Escalade,correspondra au parcours que suivi-rent les troupes du duc de Savoievenues tenter de conquérir Genève en 1602. D’une distance d’environ 18 kilomètres, son départ se situera àReignier (Haute-Savoie). Elle passeranotamment devant le châteaud’Étrembières et son arrivée serajugée au parc des Bastions à Genève.

Le comité d’organisation planchedéjà sur la préparation de ce jubiléd’exception. •

Strahl et Abraham a la reception officielle.

“Bravo et merci aux meneuses et meneurs d’allure du Spiridonromand qui ont œuvré sur le semi-marathon de Lausanne!”

meneurs AU SEMI-MARATHON DE LAUSANNE

10 · mars 2017 nº 130

d’allure

mars 2017 nº 130 · 11

� Les meneurs d’allure sur la ligne de départ lors du semi-marathon de Lausanne, de gauche à droite : Victor Roxo, Jose Veloso, Pascale Gerber, Claude Doerfliger, Fey Denervaud, Boris Huguenin, Stephane Abry, Bernard Chetelat, Florence Gonin, Patrick Bonvin, Stephan Gross, Hans-Ulrich Wehrli, Pascal Lauber, Florent Eggenschwiler.

Luis Borda © photos Claude Eyraud/monaco-athletisme.com

12 · mars 2017 nº 130

“Le T-Shirt du Spiridon faitune apparition remarquée sur les courses de Romandieet de France.

Merci à toutes et à tous de porter si visiblement le mouvement spiridonien!

N’hésitez pas à nous envoyervos photos de courses.”

1. Pierre Morath2. Charles de Candolle3. Raymond Durussel4. Linda Berguerand5. Marilyn Cuenoud6. Christiane Bouquet7. Beatrice Nghiem

et Jitske Ditmeyer8. Beatrice Nghiem9. Marion Magistris

10. Giovanna Sarmiento11. Gilbert Dutoit12. Pierre Musy

3

10

4 5

© photos Claude Eyraud/monaco-athletisme.com

mars 2017 nº 130 · 13

T-Shirt SpiridonAPPARITION REMARQUÉE DU

1 2

11 12

6 7 8 9

14 · mars 2017 nº 130

Alain Berguerand

Deux heures, deux minutes et 57secondes – c’est au moment

d’écrire cet article le temps le plusrapide couru sur un marathon. Il aurafallu 100 ans pour que ce record mon-dial soit établi par le coureur kényanDennis Kiletto en 2014. L’équipementier Nike a lancé un

projet pour faire tomber la barrièredes deux heures dans une course spé-ciale planifiée pour le printemps 2017.Dans une discipline où les records

tombent à coups de secondes – pasde minutes – les sceptiques remet-tent en question la possibilité qu’unhumain puisse jamais réussir cetteprouesse.Passer sous les deux heures néces-

siterait ainsi une amélioration de2,5% par rapport au record actuel. Ladernière fois que le record du mondedu marathon masculin a été battuavec une telle marge, c’était en 1952.L’anglais Jim Peters l’avait alors portéà 2h20’42’’. Mais c’était une autreépoque, où la préparation scientifiquepour le marathon balbutiait. On peutdouter qu’une telle amélioration soitpossible aujourd’hui, en tous casgrâce à des moyens légaux.

Reid CoolsaetLe marathonien canadien Reid

Coolsaet, dans une interview pourRadio Canada, s’enthousiasme decette quête pour battre les deuxheures, mais il n’est pas très opti-miste.«Il semble que c’est tout proche,

mais j’ai toujours eu l’impression qu’il

faudra encore 25 ans pour l’atteindre,sur une course agréée pour un record»Le record personnel de Coolsaet est

de 2h10’28’’. Ses six meilleures perfor-mances sur marathon sont situéesdans la même minute.«J’essaye depuis toujours d’amélio-

rer mon programme et de devenir unmeilleur athlète, et je gagne peut-être20 secondes tous les 2 ou 3 ans. C’estvraiment dur d’obtenir de tels gainsalors que vous repoussez déjà leslimites à l’entrainement et en compé-tition.»

Michael Joyner Le docteur Michael Joyner a été à la

pointe de la recherche sur la physiolo-gie des coureurs de marathon. Danssa célèbre étude en 1991, il fut le premier à suggérer qu’il pourrait êtrepossible pour une personne de courirun marathon en moins de deux

heures – pour autant que les condi-tions soient optimales.«Ce que j’ai fait en 1991 est simple-

ment de dire ce qu’il se passerait siune personne réunissait les meil-leures valeurs de consommationmaximale d’oxygène, de seuil lactiqueet d’efficacité de course – c’est

BIENTÔT UN MARATHO comme ça que j’ai obtenu ces chiffres.»

Le projet de NikeEn décembre 2016, la firme Nike a

annoncé que trois de ses coureurs –Lelisa Desisa, Zersenay Tadese et EliudKipchoge – allaient tenter de courir42.195 km en moins de deux heures au

Lelisa Desisa. Eliud Kipchoge.

mars 2017 nº 130 · 15

printemps 2017. Le projet est intitulé«Breaking 2».L’emplacement de la tentative n’a

pas encore été déterminé, mais elle sedéroulera sur un parcours fermé,aussi plat et contrôlé que possible.Nike pense qu’ils pourront changer oucontrôler certains facteurs, à la fois

de l’air. Tous ces facteurs qui sontdéjà plus ou moins maitrisés dans lescourses sur pistes ne l’ont encorejamais été dans des courses sur routecomme les marathons.L’annonce de Nike a suscité de

nombreuses discussions – positiveset négatives – dans la communautéde la course à pied. D’une part, unetentative de courir plus vite que celan’a jamais été faite, dans laquellefigurent certains des plus grandsathlètes d’endurance de l’histoire.D’autre part, une tentative de recordorchestrée artificiellement, entouréede secret, contrôlée par une compa-gnie géante d’équipement sportif,supportée par une myriade de techno-logies de pointe, et avec peu dechance d’être agréée comme recordmondial.Jusqu’à quel point les conditions

mises en place par Nike seront-elles

ON SOUS LA BARRE DES 2 HEURES ?environnementaux (comment et où lacourse se déroulera) et en termed’équipement des athlètes. La date etl’heure de départ seront choisies pourobtenir des conditions météorolo-giques parfaites. Et des lièvres vontmener les coureurs à l’allure optimale,tout en les protégeant de la résistance

artificielles? Nul ne le sait encore. Lerespect qu’obtiendra la tentative de lapart de la communauté des maratho-niens dépendra des détails. Si elle sedéroule en descente avec des roller-blades, ce ne sera rien d’autre qu’uncoup de pub. Mais s’il s’agit d’unetentative légitime dans son ensemble,à quelques détails minimes près, alorsc’est potentiellement intéressant.Ceci dit, une partie des critiques

se base sur une version romantiquedu passé, dans laquelle les recordsmondiaux tombent naturellement,résultats d’une saine confrontationen compétition entre coureurs. C’estde la fiction. Les tentatives de recordsdu monde en endurance sont pour laplupart hautement orchestrées, etl’ont été depuis des décennies. >>>

Escouade de meneurs d’allure au Marathon de Berlin.

Zersenay Tadese.

16 · mars 2017 nº 130

Le mile sous 4 minutesL’histoire du record mile sous 4

minutes (établi par Roger Bannisteren 1954) présente un nombre surpre-nant de parallèles avec la quêteactuelle pour le marathon sous lesdeux heures. Un des points communsle plus frappant est l’absence totalede confrontation. Au début desannées 50, Bannister, Land et Santeese sont tous trois attaqués à la barrière des 4 minutes, mais ne sesont jamais battus dans une mêmecourse avant que le record ne soit établi. Il y avait trois «courses» indé-pendantes. Maintenant qu’Adidas aaussi annoncé un projet similaire àcelui de Nike, de même que la struc-ture «Sub2» construite par Yannis Pitsiladis, le sulfureux professeur dephysiologie et spécialiste de l’entraî-nement de l’université de Brighton,nous nous retrouvons pareillementavec trois projets différents pour êtrele premier à battre les deux heures.La campagne de Bannister avait été

hautement orchestrée, et pas forcé-

ment dans un esprit très sportif. Ilécrivait: «Certains imaginent qu’unmile en 4 minutes résultera d’unecompétition normale». Mais, commeNike, il n’a pas voulu attendre quecela se produise.En juin 1953, Bannister et son

entourage ont arrangé une «coursesur invitation» secrète dans le cadred’un meeting universitaire. Il s’est

laissé mener sur les deux premierstours par le lièvre australien Don MacMillan, puis son collègue d’Oxford Chris Basher, qui avait trottiné pour se faire prendre un tour,l’a mené pour la fin de la course.Ceci violant le règlement, le temps

de 4’02’’ de Bannister n’a pas étéhomologué comme record. Néan-moins, la tentative avait servi un but:«Seules deux petits secondes meséparaient maintenant du mile sous 4 minutes. Et j’étais certain que jepouvais encore réduire mon temps».Autrement dit, cette tentative «artifi-cielle» était une étape clé sur la routequi conduira à la «vraie» tentativel’année suivante.Bien entendu, la course record de

1954 a aussi été menée par un lièvresur plus de trois tours, ce que certainscommentateurs de l’époque avaienttrouvé antisportif. En fait ce recoursau lièvre reste encore controversé,même s’il est aujourd’hui généralisédans les tentatives de records.

La conquête de l’EverestEst-ce qu’un marathon «assisté»

sous les deux heures pourra nousaider à en réaliser un «naturel»? C’estce que prétend Nike, et c’est unehypothèse raisonnable. L’inconvé-nient est que la gloire de battre lesdeux heures pour la première fois sera atténuée si plusieurs athlètes y parviennent dans des conditionsdifférentes et pas entièrement comparables avant que le record nesoit battu dans une course régulière,comme le marathon de Berlin.

Une comparaison qui vient à l’esprit est la première ascension del’Everest. Quand les premières expédi-tions furent montées dans les années1920, il y eut beaucoup de contro-verses sur l’utilisation d’oxygène enbouteille. Cette technologie étaitencore dans son enfance, mais certains membres d’expédition la

trouvaient antisportive et craignaientqu’elle ne ternisse leurs exploits.Finalement, l’Everest ne fût

conquis qu’en 1953 par Edmund Hillary et Tenzing Norgay – et ils utili-sèrent de l’oxygène. Il faudra attendreencore 25 ans avant que ReinholdMessner et Peter Habeler ne réussis-sent à se hisser sur le toit du mondesans oxygène – un exploit qui, selonles physiologistes, se situe à l’extrêmelimite des possibilités humaines.Ceci pose deux questions. Premiè-

rement, si personne n’avait utiliséd’oxygène pour grimper l’Everest, lamontagne aurait-elle jamais été

conquise? On peut suspecter que sonsommet serait encore inviolé aujour-d’hui. L’escalader sans oxygène est unexploit incroyable mais il a profité detoutes les recherches de voies déjàeffectuées par les alpinistes équipésde bouteilles.Deuxièmement, à qui la paternité

de la première ascension a-t-elle étéattribuée? Hillary et Norgay sont bienplus célèbres pour le grand public queMessner connu seulement par lesfans de grimpe.L’histoire va-t-elle se répéter?

L’athlète qui passera sous les deuxheures avec une forme d’assistancedeviendra-t-il celui reconnu par lapostérité, alors qu’un coureur qui lefera plus tard dans des conditionsplus «normales» ne sera adulé que parles fans de course à pied?

Bannister lors de l’établissement du record du mile sous 4 minutes.

Edmund Hillary et Tenzing Norgay.

mars 2017 nº 130 · 17

Le record de l’heure cycliste

Le cyclisme est un sport danslequel l’aérodynamique – et donc latechnologie et la tactique de course –joue un bien plus grand rôle que dansla course à pied. Il en résulte que lestemps de course ou les records y ontpeu d’importance. La seule exceptionest le record de l’heure qui génèrerégulièrement de l’attention, notam-ment en 2015 quand Bradley Wigginsa parcouru 54,526km.

Le record de l’heure a une histoirelongue et fascinante, mais son aspectle plus particulier date des années1990, quand l’Union Cycliste Interna-tionale (UCI) constata que la techno-logie était devenue le facteurdominant dans l’établissement denouveaux records. En 1997 elle décidade séparer le record en deux: «la meil-leure performance humaine» quiautorise les vélos et les positions ducorps modernes et le «record UCI», quirestreint les athlètes à un équipementsimilaire à celui disponible en 1972,quand Eddy Merckx établit son fan-tastique record de l’heure.

Cette dualité artificielle a pratique-ment tué l’intérêt du record, et cen’est qu’en 2014, quand l’UCI achangé d’avis et autorisé les vélosmodernes, que les athlètes se sontremis à attaquer ce record.

Quelles leçons en tirer? D’une part,il est tout-à-fait compréhensible quel’UIC veuille s’assurer que ce soientles athlètes plutôt que la technologiequi établissent les records. Le mêmedéfi s’est posé pour la natation, qui abanni les combinaisons haute-tech-nologies des bassins en 2010 ou pourle patinage de vitesse avec les avan-cées radicales dues aux patins «clap».Il faut noter que notre concept de

sport “naturel” dépend toujours del’époque à laquelle on le considère. Levélo de Merckx était certainementmoins avancé que les vélos qui sui-vront, mais ce n’était pas non plusune bécane grand public. C’était unemerveille construite sur mesure, bienplus légère que le poids minimal éta-bli par le règlement moderne. De plus,Merckx s’est rendu à Mexico pour pro-fiter de la moindre résistance de l’airraréfié – c’est précisément le genre decalcul qui est reproché au projet deNike.Ce genre de critique reste quand

même difficile à soutenir. Faudrait-ilimposer que toutes les courses se dis-putent sur piste cendrée, parce que cerevêtement, plus lent que le tartan,était le seul existant il y a quelquesdécennies? Seules les chaussures envrai cuir devraient-elle être utilisées?Et ne pas s’entrainer plus de 80 kmpar semaine?

Il s’agit bien sûr de questions rhé-toriques, pour lesquelles il n’existepas de réponses simples. En laissanttrop d’influence à la technologie, ou àd’autres formes d’assistance, tout lemonde sera d’accord pour dire quel’effort pour passer sous les deuxheures manquera de panache. Maison ne peut pas non plus insister quetoute tentative doive s’en tenir à unstandard mythique et arbitraire depureté. Finalement, il nous faudraattendre de voir ce que Nike (et sesconcurrents) réussiront effectivementet juger le résultat en conséquence. •

Enigme course à pied:indice

Les coureurs de l’élite partaient dans un premier bloc

[réponse page 19]

Enigme natation :1er indice

Contrairement aux compétitionssur 50 m, les compétitions sur100 m n’ont pas été faussées.

[2e indice page 19]

Vélo de Merckx lors de son record “classique” en 1972. Vélo de Wiggins lors de son record “moderne” en 2015.

18 · mars 2017 nº 130

Marianne Baechler

Courir Morat-Fribourg à quatre-vingt-un ans représente déjà une

performance en soi. «Le dernier»,souffle Robert Piller qui afficherasoixante participations le premieroctobre prochain. Dans la foulée, ilvise l’objectif de franchir le portiqued’arrivée exactement une heure et pas une seconde de plus que son meilleur chrono de 1973, soit 58 minutes et 11 secondes. Le Fribour-geois courut à deux autres reprisesen-dessous de l’heure, sur la distancealors de 16 km 400, et l’arrivée au Tilleul. Pour l’athlétique octogénaire,

droit dans ses basquettes, la coursecommémorative reste l’épreuve favo-rite à laquelle il fit une brève infidélitéau tournant du millénaire à caused’un accident.

Résultats et coupures de presseen guise de chroniqueSi le passé sportif squatte un coin

de la mémoire intacte de Robert, lescorrespondances, coupures de presseet résultats tirés du coffret à couver-cle orange et les médailles (tir etathlétisme) sorties du tiroir évoquentmatériellement le patrimoine del’athlète polyvalent et engagé au palmarès impressionnant. «Quand j’ai

commencé à courir, si l’athlétismeconnaissait déjà des heures de gloire,la course à pied, à l’instar desépreuves populaires hors stade, enétait à ses balbutiements. HormisMorat-Fribourg, seules des coursesmilitaires figuraient à l’inventaire»décrit le Fribourgeois rappelant qu’à la fin des années cinquante lechapitre de la discipline restait àécrire, comme la page des statis-tiques. En moins de vingt ans, le coureur et entraîneur a vécu l’évolu-tion de l’athlétisme au masculincomme au féminin, des méthodesd’entraînement à la diététique, enpassant par le confort de l’équipe-ment vestimentaire et aujourd’hui du matériel connecté.

Egrener des souvenirsPour le cofondateur du CA Belfaux,

l’athlétisme et la course à pied étaientsa deuxième famille. Homme plutôtdiscret et pondéré, Robert a marquéles esprits et les sportifs, en témoignela fête que lui ont réservée, ainsi qu’àson épouse, complice de tous les ins-tants, les Gmuender, Hasler, Repond,Lauper et compagnie la veille de sesquatre fois vingt ans. L’occasiond’égrener quelques souvenirs. «Avantla constitution des clubs d’athlé-tisme, les athlètes étaient générale-ment issus de la Fédération suisse degymnastique (FSG). A mes débutsd’entraîneur, l’entraînement hivernalhebdomadaire se déroulait en alter-nance au Mouret, à Farvagny, à Avry.Ensuite de négociations, en vue d’or-ganiser un entraînement commun, leclub des Marcheurs nous a ouvert sesportes en Vieille-Ville de Fribourg. En1957 au cross de la Pontaise, organisépar La Semaine Sportive, je m’étonnaisde la facilité avec laquelle mes adver-saires franchissaient les obstacles…L’un d’eux me montra ses chaussuresen cuir, munies de deux longuespointes à l’avant et deux à l’arrière. Jeme laisse tenter par l’acquisition d’une paire qui se révèleefficace mais devient vite un poidsdès les premières foulées en terrainhumide et gras et le séchage resteproblématique. Rien à voir avec cellesd’aujourd’hui. Quant aux déplace-ments, selon l’heure de départ, laproximité du lieu de la compétition, le vélo restait le mode de locomotionet la voiture un luxe».

DROITDANSSESBASQUETTES

mars 2017 nº 130 · 19

Questions/réponses1. Tu aurais pu jouer au football,pourquoi le choix de la course à pied?A l’Ecole de recrue (1956), j’étais

grenadier-artilleur à Sion. Un gradé(CHS du 400 m) a repéré mes aptitudes à courir et m’a proposé del’accompagner dans ses entraîne-ments deux fois par semaine. Ensuite,il m’a inscrit au Poly à Zurich, Macolinn’existait pas encore, pour une visitemédicale d’une journée, habituelle-ment réservée à l’élite…

2. Quels souvenirs te laissentton premier Morat-Fribourg?C’était le 6 octobre 1957, année

correspondant à mes débuts encourse à pied. On s’inscrivait justeavant le départ à l’école de Morat etdevions passer une visite médicale.Puis en rang par quatre et en guised’échauffement, les coureurs suivaient les fifres et tamboursjusqu’au château où nous assistions àl’incontournable discours prononcépar le président du comité d’organisa-tion Paul Glasson. C’était une organi-sation militaire. Ce rituel demeura envigueur jusqu’en 1969, je pense.Dans son ouvrage «Morat-Fri-

bourg», Yves Jeannotat note «Année de grand crû, victoire de Hans Frischknecht, 486 classés».

3. Dans le mouvement de l’athlé-tisme tu portais deux casquettes :d’entraîneur et de coureurCofondateur du CA Belfaux, je

m’occupais des disciplines tech-niques, du demi au grand fond, desenfants et des adultes. J’ai couru sousles couleurs du Club jusqu’en 1971.Cette année-là, je passe au TSV Düdingen, club germanophone, oùj’ai entraîné les cadets et juniors. Lorsd’un cross organisé pour les écoliers,j’avais repéré quelques bons éléments, membres de la FSG. Ils ontadhéré à ma proposition de former un groupe d’athlétisme. Parmi euxfiguraient Marius Hasler, Rolf Lauper,Béat Repond et compagnie.

4. En 2016, à 80 ans tu as couru ton 59e Morat-Fribourg en 1 h 55.Quelle a été ta préparation?Modeste. Durant l’hiver et depuis

plusieurs années, je fais de longuesmarches deux à trois fois parsemaine. En mars je recommence àcourir et rejoins les Groupes PréparerMorat-Fribourg dès la mi-mai.

5. En 2016 toujours, le vainqueur de ta catégorie M70 en 1 h 23 estton contemporain. Que t’inspireune telle performance?Un soupire et un silence … c’est

mon chrono à septante ans, commecelui des deuxième et troisième quiaffichent 10 ans de moins. Un telchrono exige un entraînement sou-tenu tout au long de l’année. Il n’y apas de règle, juste des exceptions. •

BIO EXPRESFamille : Né en 1936, Robert Pillerhabite Fribourg. Est marié à Céline,rencontrée dans le cadre du sport,depuis plus d’un demi-siècle. A un fils Gilles et deux petites-filles Amandine et Marion.

Formation:menuisier. Hobbies actuels: travaille le bois,se familiarise avec l’informatique.Sport :1957 Court Morat-Fribourg.

Cofonde le CA Belfaux. Est 2e au CHS cross-country de la Poya/Fribourg.

1960 Obtient le diplôme EPGS à Macolin. Poursuit des cours deformation continue. Entraîne les clubs de Belfaux, du Mouret,de Farvagny et d’Avry. Puis dès 1971 et durant 20 ans le TSVDüdingen.

1966 Est nommé entraîneur cantonal.1968 Reçoit le Mérite sportif

fribourgeois. Est 5e rang au CHSdu 10000 m.

1972 Court le 5000 m en 16’10’’, suivront le 10000 m en 35 min. et le marathon en 2 h 42’’.Entre au comité de la Fédérationfribourgeoise d’athlétisme (FFA).

Enigme course à pied:solution

Magali Di Marco n’a pas réalisé le meilleur chronoparce que ses deux rivalesplus rapides se sont inscritesdans un bloc parti 3 minutesaprès le sien, l’une retarda-taire, l’autre voulant «s’ôter la pression». L’équité auraientvoulu que les meilleures rivalisent côte à côte (24 heures, 14.09.2015).

Enigme natation:2e indiceIl y avait 28 turbines de filtration de l’eau, 14 à chaque extrémité dans le sens de la longueur

[réponse page 23]

20 · mars 2017 nº 130

Raymond Durussel

Etre et avoir été en courseà pied, ou comment s’entraîner quand on estun vieux fusil ?

Depuis longtemps, j’entends devieux amis coureurs me dire

«je ne peux plus courir… je n’arrive plus à m’entraîner». Si ceux qui ontcommencé tard sont moins diserts,les anciens champions ont, eux,presque tous arrêté. Comment supporter de ne plus atteindre les 20 km/h ou de ne plus pouvoir s’en-traîner à 15 km/h? Bien sûr, ceci mis à part, les gens blessés ou victimes de blocages articulaires graves, comment continuer?Je n’aborde pas ici le passage à la

marche, la randonnée (jusqu’à 5-6km/h) ou la marche sportive, avec ousans bâtons, (entre 6 et 10 km/h) quiconstituent des reconversions intéressantes, (moins de chocs) maisne sont pas «courir», un pied au moins gardant le contact constam-ment avec le sol.Ce n’est pas si compliqué. Il faut

d’abord admettre que l’on ne peutpas «être et avoir été». En clair, cer-taines performances de la jeunesse nesont simplement plus accessibles.Exemple: je filais sur 10000 mètres en35 minutes. Trente ans plus tard,l’équivalent sur 100 mètres (environ20 secondes) ne m’est même plusaccessible. Pour les grands cham-pions, la comparaison est encore plusdéprimante.Ceci admis, comment durer? Tout

d’abord, ne pas arrêter de courir etcontinuer de s’inscrire à des compéti-tions. Ni trop longues (5 à 10 km) nitrop difficiles (de préférence à-plat!)Cela donne des objectifs et motivepour s’y préparer.

Une forme d’entraînementconstitue une réponse de basepossible

Essayer le type d’entraînement suivant (idéal pour coureur solitaire).Démarrer en trottant (jogging) sur au moins deux kilomètres, en 10 à 12minutes par kilomètre (à 5-6 km/h).Style délié, respiration profonde,petits pas rythmés, si possible surparcours agréable (chemin forestierou parc public). Ensuite passer à unesérie d’intervalles en progression;qu’est-ce à dire? Choisir un parcoursmesuré d’environ 100 mètres. Procé-der à un premier intervalle, en augmentant le rythme. Objectif:atteindre rapidement une vitesseentre 10 et 12 km/h (30 à 36 secondesau début, si nécessaire un peu pluslent, soit 45 secondes), revenir aprèschaque 100 mètres en trottant etrecommencer… chaque fois plus vite. Un parcours que j’apprécie particu-

lièrement, est de longer un fleuve«hectométré» avec 100 mètres lents,100 mètres toujours plus rapides, etc.Dès que la performance stagne ourégresse, en faire encore quelque-uns,éventuellement un peu moinsrapides, puis revenir au calme entrottant, de nouveau deux kilomè-tres. Essayer, lors du retour au calme,de ne pas courir comme un vieillard…redresser les épaules, jolie petite fou-lée (comme Tamini et Jeannotat dansFree to Run)… puis la douche. En tout,cela peut faire des entraînements de 8 à 12 km en une heure à une heureet demie.Pour les membres d’un groupe,

pour profiter de la dynamique decelui-ci, il faut partir tout devant audébut, voire 30 secondes avant, et selaisser remonter pour «encaisser» lechoc du démarrage. Ensuite, ne pashésiter à prendre ici ou là des raccour-cis, n’exécuter qu’une partie des exer-cices, etc. Un bon entraîneur donnera

un avantage aux plus faibles, en fai-sant partir les cracs avec un handicap,etc., et surtout respecter les périodesde démarrage lent et de retour aucalme, ce que beaucoup d’athlètes enforme ne font à tort simplement pas. Effectuer ce programme régulière-

ment, si possible plusieurs fois parsemaine (au moins trois). En quelquessemaines, les plus en forme arrive-rons à atteindre à nouveau 13 à 15 km/h, mais bien sûr que sur unedistance de 100 mètres.Lors de compétitions ultérieures,

après un échauffement du même typeque l’entraînement, mais réduit à unedemi-heure et raccourci à 30 à 50mètres, pour les intervalles, il serapossible d’attaquer la course à 10-12 km à l’heure sans difficultés spéciales, et la compétition redevien-dra un vrai plaisir. Sprinter à l’arrivée à 15 km/h sera aussi possible et vousdécouvrirez qu’après le départ, (premiers 2 km toujours un peu plusdifficiles) la course redeviendra inté-ressante et que vous repasserez desconcurrents dans le dernier tiers duparcours.Pour finir, voici une anecdote. Lors

de la dernière «Course de l’Escalade» à Genève, après une dizaine d’heuresde présence, debout sur le stand SPIRIDON, je démarre les trois pre-miers tours prudemment. Manfred(Metzlowsky) me prend quelquesdizaines de mètres. Au 4e kilomètre,j’entame une course poursuite et lepasse au 6e km, pour terminer, sûr demon affaire… et qui me dépasse, dansles dix derniers mètres, à au moins 15 km/h…. Manfred! Comme quoi, à82 ans, on peut encore trouver duplaisir à se bagarrer avec un gamin de 69 ans et le régler au sprint ! •

«Résister»

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22 · mars 2017 nº 130

Un régime «sans»Jacques Décombaz

Le repas et l’effort, l’assimilation denourriture et sa dépense formentun couple inséparable et conflictuel.Après déboires et réussites, le coureurà pied a trouvé, à l’expérience, comment régir son alimentation pourl’entraînement et la compétition. Ilest aussi devenu attentif aux produitsnouveaux sur le marché du loisir sportif et réceptif à la séduction derégimes alternatifs. Il lui aura doncété impossible d’ignorer la tendancesans gluten, née il y a peu d’années etpopularisée, comme il se doit, par lamise en avant de sportifs connus quil’auraient adoptée.L’ingrédient nuisibleLe gluten est une fraction proté-

ique des céréales, typiquement dublé. Ses propriétés visco-élastiques,déterminantes en boulangerie, font lamie du pain souple, belle, aérée. Bienentendu, la platée de spaghettis laveille d’une course est riche en glutenmais, s’il faut faire le plein de carbu-rant, il y a profusion d’alternatives qui en sont dépourvues, à commencerpar les pommes de terre et le riz.

Une victime certaineLa maladie cœliaque, une intolé-

rance spécifique au gluten, touchemoins de 1% de la population. C’estune réaction inflammatoire quiendommage la surface membraneusede l’intestin grêle à l’ingestion des aliments qui en contiennent, mêmetrès peu. Elle engendre troubles de ladigestion et diverses complicationslourdes qu’on ne peut corriger que par une éviction à vie de tous ces produits.

Des sujets susceptibles?Indépendamment, il semble exister

une sensibilité au gluten sans rapportavec la maladie, qui affecterait la perception digestive d’une margesignificative de la population.Aujourd’hui, cette pathologie n’estdécrite par aucun critère diagnosticou sérologique objectif, ou alors parexclusion(1). Les définitions qu’on en

donne varient, rendant cette entitédifficile à étudier.Certains soutiennent qu’elle

n’existe pas, ou alors que le glutenn’est pas en cause. Une composantepsychosomatique est possible. S’il estavéré, le syndrome (intestin irritable,ballonnements) pourrait être lié à un excès de types de sucres peu assimilables (maltitol, xylitol, oligo-saccharides…), constituants naturelsde nombreux aliments ou additifs, quisont alors fermentés par les bactériesdu colon.La réalité pour le sportifDes chercheurs australo-canadiens

ont mené un série d’études sur lacontroverse de l’alimentation sansgluten du point de vue du sportif (2).La première approche a examiné

la popularité, les croyances et l’expé-rience entourant le régime sans glu-ten auprès de 910 athlètes indemnesde la maladie cœliaque: 41% dessujets du collectif suivaient ce régimeune majorité du temps, motivés aupremier chef par un auto-diagnosticde leur sensibilité au gluten, alorsqu’on estime à 5 à 10% seulement lapopulation générale non cœliaque quipourrait en bénéficier cliniquement.La majorité des sportifs susceptiblesétaient compétiteurs amateurs dansune discipline d’endurance. Les symp-tômes cités étaient gastro-intesti-naux, souvent en conjonction avecd’autres signes (p. ex. fatigue). Huitathlètes sur dix ont noté une amélio-ration avec le régime. Leurs princi-paux canaux d’information étaient la

toile, leur entraîneur et les pairs.L’étude suggère que l’adoption d’unrégime sans gluten n’est pas fondéemédicalement, mais peut être motivéepar l’attente d’un bénéfice de santé etd’un gain de performance.Les chercheurs ont ensuite étudié

l’effet de 7 jours d’un régime sans gluten, avec l’entraînement usuel,chez 13 cyclistes de compétition. Ilsl’ont comparé avec une secondepériode de même durée sous unrégime fournissant 16 g de gluten parjour (équivalent à 130 g de pain complet). L’étude était conduite endouble-aveugle, c’est-à-dire que ni lesujet, ni l’expérimentateur n’était renseigné sur l’ordre des traitements.Au final, aucune différence n’a étémise en évidence entre les traite-ments: ni les symptômes digestifs, ni les indices de bien-être, ni les marqueurs cliniques d’inflammationou d’atteinte de la muqueuse, ni laperformance d’endurance.A ce jour, il ne paraît pas y avoir de

justification fondée à la mise à l’écartdu gluten pour l’alimentation dessportifs en bonne santé. Il faudra étudier plus avant le rôle de facteurspotentiellement confondants: risqued’une restriction diététique secon-daire, dépense (f)utile pour des produits de niche, empreinte psycho-sociale d’une croyance mal étayée etrôle des sucres fermentescibles.

de tablePROPOS

Pour un régime sans gluten?Sensibilité digestive accrue de la population? Cause possible: «occidentalisation» de notre alimentation: plus de pain, farines enrichies, sucres fermentescibles.

…mais encore: effet de mode? stratégies commerciales? imitation de champions porte-drapeaux?

Un examen objectif des effets du gluten dans l’alimentation des sportifs* > à ce jour, aucune justification solide pour le bannir, ni pour la santé, ni pour la performance.

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*exception: le malade cœliaque

(1) Vasagar B et coll. Minerva Gastroenterol.Dietol. 2017, 63(1): 5-15.

(2) Lis DM et coll. Curr Sports Med Rep.2016;15(4): 262-8.

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COMMANDE

mars 2017 nº 130 · 23

Enigme natation: réponseL’hypothèse la seule vraisemblable est que les turbines ont induit un courant circulaire affectant les lignes 1-4 (courant de face) et les lignes 5-8 (courant de dos) en sens opposé. Cela n’a pas influencé les nageurs sur 100 m, qui faisaient un aller et un retour dans la mêmeligne (Cornett et coll., Med.Sci Sport Exerc. 2015, 649).

ADMINISTRATIONET NUMÉROS EN RETOUR

Union des Sociétés LausannoisesSNO – La NautiqueChemin des Pêcheurs 71007 Lausanne-Ouchy

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