revue du spiridon romand | novembre 2017 | n0132w

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Sandrine Candolfi

Les premières courses de montagneont été organisées en Valais audébut des années 70. Sierre-Zinalreste la plus célèbre, mais il y en atant d’autres qui méritent d ’être courues tant leur panorama, leurambiance et leur parcours offrent desexpériences inoubliables. Ovronnaz-Rambert, Fully-Sorniot, le Trophée des Combins, le Trophée du Scex-Carro... Des courses qui ont unerenommée internationale, avec plusde 40 éditions et on même accueillides championnats d’Europe!De plus en plus de courses «verti-

cales» s’organisent aussi et se regrou-pent dans la coupe valaisanne demontagne qui sacre à la fin de chaquesaison le «meilleur grimpeur».

Aptitudes sportivesLa course de montagne s’appa-

rente à une course de côte, sur deschemins en forêt et des sentiers demontagne pouvant s’avérer parfoistrès techniques.Ce sont des courses qui n’exigent

pas seulement des capacités cardio-vasculaires (un gros moteur) maiségalement agilité, force et légèretéqui combinées font un bon grimpeur.Pas besoin d’être un coureur rapide, lapente obligeant à varier les rythmesentre marche, course et trot. Il fautsavoir adapter son effort sur des par-cours alternant des passages raides etd’autres plus plats, et aussi gérer unelongue montée sans instant de répit,sans se déconcentrer sur les cheminsaccidentés. Chaque parcours est diffé-

rent: dénivelé, pente, longueur. Surces courses, il n’est pas nécessairenon plus d’être un pro de la descente –le chrono s’arrête au sommet. Chaquecourse a ses particularités, son his-toire. Le panorama au sommet etl’apéro d’arrivée sauront vous faireoublier les douleurs de l’effort sportif.

Présentation de quelques coursesqui me tiennent à cœur :Ovronnaz-RambertOvronnaz-cabane Rambert est la

plus technique du calendrier. 8,4 kmpour 1350 m de dénivelé positif. Ledépart se donne au «Vieux-Valais» à1200 m et l’arrivée se juge à la cabanequi se situe à 1550 m. Par beau temps,les Alpes, du Mont-Blanc au Cervinaccompagnent les coureurs. Après les2 premiers kilomètres de traversée duvillage sur la route, un chemin trèscaillouteux conduit à Saille. De là, leparcours se poursuit par deux longuesparties raides sur un sentier de mon-tagne dans les rochers étroits, entre-coupées de deux petits passagesplats, avant d’attaquer la traversée dela moraine étroite, jusqu’au «col». Lesmains sont d’une aide non négligea-ble dans certains passages.Un dernier effort intense doit être

produit sur le chemin herbeux etsinueux menant à la cabane, où deschaînes nous permettent d’assurernotre foulée fatiguée.Le vin chaud au sommet et au ravi-

taillement de plan Salentze sont desmoments d’amitiés et de partage.Avant de redescendre, il faut se laisserle temps d’apprécier le décor, d’obser-

ver les bouquetins et les chamoisgalopant dans les hauteurs.Au village après une bonne douche,

la pension nous accueille sur la ter-rasse avec grillades et raclette, avantla proclamation des résultats. Lerecord masculin est de 55’ !!! alors que les écriteaux pédestres indiquent4 h 30... remarquable performance.

Scex-CarroLe départ se donne à Dorénaz. Elle

se court sur une distance de 7,7 km et1600 m de dénivelé positif. Un cheminraide dans la forêt nous mène àChampex d’Alesse, puis à Mérune, site d’anciennes mines, puis jusqu’àl’alpage de Malève avant d’arriver à lacabane du Scex-Carro. Plus précisé-ment au vieux chalet en dessous de lacabane, qui fût construit avec desplanches de récupération d’unecabane militaire. Un bon ravitaille-ment et une fontaine bien fraîchenous attendent pour nous rafraîchir,avant de redescendre à pied jusqu’àChampex d’Alesse, puis par la téléca-bine jusqu’en plaine. La grillade à la salle polyvalente est offerte avec le dossard. Les meilleurs hommesbouclent la course en 1 h alors que lerecord du parcours dame est établi en2017 par Sarah Tunstall avec 1 h 07 !

Fully-SorniotAprès un premier kilomètre dans

la châtaigneraie, puis les vignes, leparcours traverse le village d’Eulo etpoursuit vers Planuit à travers la forêt.Alors qu’un bon tiers du parcours estatteint, le tracé traverse la forêt parun chemin très pentu, coupant la

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coursesmontagneDE

GROS PLAN SUR LES

DES CLASSIQUES…

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route par endroits jusqu’aux Garettes.Un premier kilomètre vertical est ainsiavalé et un bon ravitaillement marqueles 2/3 du parcours. Le dernier tiers dela course se dispute à travers lesrochers sur un sentier, par endroits un peu plus plat, avant l’arrivée au«col». Cette grimpe terminée, un dernier kilomètre à plat mène à l’arrivée devant la cabane de Sorniot.Le record du parcours se situe sousl’heure. Il est détenu par Alexis Gex-Fabry en 58’44’’. Chez les femmes, lerecord a été établi en 1992 par EricaSpiess en 1 h 11 !

Trophée des CombinsCe fût la première course de mon-

tagne: en 1966. Gabriel Pellissier vou-lait vérifier si le guide chargé d’avertirLouis Dumoulin, alors gardien de lacabane Panossière, de la mort de son fils sur le chantier du barrage deMauvoisin, avait bien mis 1 h 45 pourrelier Fionnay de la cabane. Cette per-formance lui paraissait extraordinaire,surtout avec des chaussures de mon-tagne, sachant que les guides del’époque mettaient plus de 4 h pourcouvrir la distance. Dans un café ducoin, cinq pionniers mirent en place lapremière course. Puis l’aventure futrenouvelée d’année en année, le skiclub des Combins reprenant l’épreuveet la développant. Aujourd’hui, lerecord de la course est détenu chezles hommes en 49’10’’ par CandidePralong (2016) et chez les dames parMaude Mathys en 1 h 02 (2013). Onchoisit son heure de départ entre lesamedi matin ou après-midi et ledimanche matin. Une raclette est

offerte à chaque participant à Fionnay. L’arrivée se juge à l’anciennecabane, 300 m après la nouvelle. Lavue sur les Combins et le glacier deCorbassière est grandiose.

Pour qui ?Pour tous, petits et grands, plus ou

moins entraînés. Les marcheurs par-tent avant les coureurs et sont classésséparément. La durée d’effort se situeentre 1 h - 1 h 30 pour le coureur expé-rimenté alors que le marcheur mettra2 - 3 h. Des parcours adaptés auxenfants leur permettent eux aussi dese mesurer à la pente. L’important estde participer, de prendre plaisir. Lesfamilles peuvent faire le parcoursensemble, en catégorie marcheurs. Laplupart des courses proposent desparcours enfants.

Les plus ?L’ambiance qui est chaleureuse,

amicale, on se retrouve en haut, onpartage un verre, une grillade, unmorceau de fromage, des amitiés secréent, on redescend ensemble. On lafait par défi sur soi-même, sportive-ment dans le sens noble du terme. Les prix des dossards qui sont

accessibles, même aux petits bud-gets. Offerts entre 20 et 30 fr. ils comprennent toujours un agréableprix souvenir (bouteille de vin, linge,morceau de fromage), les ravitaille-ments sur le parcours, le transportdes sacs à l’arrivée et parfois même lerepas de midi. Les ravitaillementssont souvent composés de fruits secs,chocolat, bananes, orange, thé, coca-cola, eau. Un ravitaillement sain et

naturel, un plus pour tous les sportifsintolérants ou allergiques.

Les stars d’aujourd’huiChez les hommes, cette année

fût marquée par le duel entre CésarCosta et Thomas Terrettaz, de 20 ansson cadet. Il ne faut pas oublier leCharattain Pierre-André Ramuz, niCédric Mariétoz, et les jeunes LucasNanchen et Fabian Fux. Chez les vété-rans, l’impressionnant, l’inusableMike Short termine à bientôt 70 ansdans les 20 premiers scratch dechaque compétition.Alexis Gex-Fabry (qui a fait la

couverture du MP 129), championd’Europe de courses de montagne en2002, toujours très affûté, n’estjamais loin. L’agriculteur de Collom-bey grimpe tel un chamois depuisplus de 20 ans. Reconnaissable à sonchapeau d’armailli dans les années1990-2000, il a alors établi plusieursrecords sur les parcours.Chez les femmes, l’Anglaise Sarah

Tunstall est régulièrement la têted’affiche. Vainqueur de la coupe dumonde de montagne en 2015 et 3e deschampionnats d’Europe, elle n’a guèrede rivale. Victoria Kreuzer spécialistede ski alpinisme et de kilomètre verti-cal, participe à certaines compétitionsdans le Haut-Valais.De grands champions simples et

accessibles, toujours passionnés parleur sport. •