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Rapport de mission de secours d’urgence, de soutien médical et eau potable, TYPHON HAIYAN/YOLANDA PHILIPPINES 10 novembre - 1 er décembre 2013 POMPIERS DE L’URGENCE INTERNATIONALE FRANCE FRA-01 Classifiée INSARAG Médium team depuis le 5 novembre 2010 Ce rapport résume les actions de préparation et d’engagement opérationnel de l’équipe de secours de POMPIERS DE L’URGENCE INTERNATIONALE en partenariat avec l’équipe BFAST Belgique, dans le cadre de la réponse suite à l’appel à l’aide internationale dans le respect des procédures INSARAG qui s’appliquent aux équipes classifiées. Flashez le code Rédacteur : Philippe BESSON

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Rapport de mission de secours d’urgence, de soutien médical

et eau potable,

TYPHON HAIYAN/YOLANDA – PHILIPPINES

10 novembre - 1er décembre 2013

POMPIERS DE L’URGENCE INTERNATIONALE

FRANCE

FRA-01

Classifiée INSARAG Médium team depuis le 5 novembre 2010

Ce rapport résume les actions de préparation et d’engagement opérationnel de l’équipe de secours de

POMPIERS DE L’URGENCE INTERNATIONALE en partenariat avec l’équipe BFAST Belgique, dans le cadre de la réponse

suite à l’appel à l’aide internationale dans le respect des procédures INSARAG qui s’appliquent aux équipes classifiées.

Flashez le code

Rédacteur : Philippe BESSON

Mission d’urgence Philippines – Novembre 2013 Page 2

TABLE DES MATIERES

Description de l’événement: p.3

Situation actualisée : p.4

Anticipation et préparation de la mission : p.5

Moyens et capacités de PUI France : p.6

Méthodologie opérationnelle : p.7

Réactions immédiates : p.7

Briefing RDC : p.8

1er

meeting OSOCC Tacloban : p.9

Besoins précisés par OSOCC: p.9

Briefing avec la représentante WHO/OMS : p.9

Contacts avec la cellule de crise du MAE : p.9

Matériels proposés par PUI avec une deuxième équipe: p.10

Soutien au RDC : p.10

Engagement rapide à Guiuan : p.11

Actions immédiates : p.12

Objectifs immédiats : p.12

Base des opérations : p.13

Organisation du secours aux victimes : p.13

Rappels des mesures de sécurité : p.13

Logistique : p.13

La phase de secours aux victimes : une priorité p.13

Cartographie de l’ensemble actions de secours et de soins assurés par PUI à Guiuan : p.17

Rapports mis en ligne sur Virtual OSOCC : GDACS - Virtual OSOCC p.19

Analyse des dégâts bâtimentaires : p.23

Renfort d’une seconde équipe PUI: p.24

La production et distribution d’eau potable : p.25

La protection des structures de santé : p.28

Coordination avec le RDC : p.29

Coordination avec OSOCC et VOSOCC : p.30

Extrait des rapports transmis sur Virtual OSOCC : GDACS - Virtual OSOCC p.30

Coordination avec le LEMA : p.31

Relations avec organisations internationales institutionnelles et ONG : p.31

Coordination avec le MAE : p.31

La cellule de coordination de PUI en France : p.31

Conclusion : p.32

Annexes : p.33 Liste de contacts,

Courriel de remerciements INSARAG/GENEVE,

Composition des équipes sur le terrain et de la cellule de coordination,

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DESCRIPTION DE L’EVENEMENT:

Le Super typhon Haiyan, connu localement comme Yolanda, a touché terre au centre des Philippines le 7 novembre 2013. Les spécialistes estiment que 12 millions de personnes dans les différentes provinces pourraient être affectées.

Le typhon de catégorie 5 sur l’échelle de SIMPSON, entraîne des vents de 314 km/h mesurés à Guiuan le 7 novembre 2013 à 18h00 GMT. Scientifiques et analystes estiment qu’il s’agit de l’une des plus fortes tempêtes de l’histoire qui frappent les terres. Son diamètre extérieur de 600km pourrait quasiment couvrir la France entière.

Parmi les zones les plus touchées, les îles de Dalmatie centrale, de Leyte et de Samar, localisées au lieu d’impact du typhon dans les terres des Visayas orientales. Il s’est ensuite déplacé vers l’Est, en direction du Vietnam et de la Chine Nord.

Le typhon a laissé dans son sillage des dégâts considérables à travers les Philippines, sur toutes les infrastructures bâtimentaires, routières, économiques. Certains bâtiments, pourtant en béton armé, se sont effondrés sous l’effet des vents et la houle. Les dégâts concernant également l’habitat en bois particulièrement sensible au vent. Des zones peuplées sont également touchées par de la forte houle et on a constaté des effets similaires à un tsunami dans le nord de Guiuan, avec une hauteur d’eau supérieure à 15 mètres, entraînant des décès par noyade et des destructions à 100%.

Les Philippines, encore convalescentes après le séisme de 7,3 magnitude qui a frappé l'île de Bohol le 15 octobre 2013, connaissent ainsi une catastrophe majeure.

.

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SITUATION ACTUALISEE :

Les données les plus marquantes, actualisées par OCHA1, laissent apparaître les éléments suivants : Nombre de personnes impactées : 10.956.460, Nombre de déplacés : 3.811.370 personnes, 1104 centres d’évacuation d’urgence regroupant 224.177 personnes, 3.592.212 personnes non regroupées dans les centres d’évacuation, Décédés : 5598 (au 29 novembre 2013), Blessés : 26.136, Disparus : 1759, Maisons endommagées : 1.168.106, Totalement détruites : 580.48, Partiellement détruites : 58.762,

Les besoins immédiats concernent : l’aide alimentaire et l'accès à l'eau pour toutes les communautés touchées, l'hébergement d'urgence la restauration de WASH2, l'éducation, la santé, les services communautaires de protection,

1 OCHA : Office de Coordination de l’Aide Humanitaire -Office for the Coordination of Humanitarian Affairs 2 WASH : Water Sanitation and Hygiene

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ANTICIPATION ET PREPARATION DE LA MISSION :

Dés le 6 novembre 2013 à 20:02:13, POMPIERS DE L’URGENCE INTERNATIONALE, membre du groupe INSARAG3 déclenche une pré-alerte par notre dispositif d’alerte SMS, afin d’attirer l’attention des membres de l’équipe d’urgence sur la situation « Alerte vigilance ROUGE pour super-typhon "HAIYAN" qui va frapper les Philippines, Laos, Vietnam dés demain. Vous demandons d'être vigilants et suivre les infos ». En effet, le dispositif GDACS4, a envoyé une alerte rouge sur la puissance et la progression du typhon Haiyan. PUI se positionne dans le même temps en « monitoring » de la situation sur Virtual OSOCC, le site web d’OCHA pour la coordination des opérations de secours, conformément aux dispositions prévues par INSARAG. La cellule de coordination de PUI continue de suivre la situation, notamment par les sites GDACS, VOSOCC, UNOSAT. Ces différentes opérations aboutissent au déclenchement d’une pré-alerte le 9 novembre 2013 à 13:20:08 ; «En prévision aggravation situation typhon Philippines/Vietnam, pré-alerte équipe PUI-envoyez réponse+nom par SMS uniquement à 0689201342 si dispo ou non dispo». Une première équipe de 16 personnes est identifiée avec en particulier un module médical et paramédical qui semble représenter la meilleure des réponses aux besoins sur place. Les dispositions sont prises avec notre référent transport aérien afin de bloquer des places sur un avion pour Manille et organiser le transport du fret de secours. Des places sont bloquées sur un premier vol le 10 novembre, et le fret peut être acheminé par notre transitaire pour le 11 novembre 2013. Rapidement, la situation évolue après l’arrivée sur les terres du typhon, et une anticipation de l’impact plus important que prévu sur le pays, nous amène à contacter l’équipe de BFAST Belgique avec laquelle nous collaborons depuis plusieurs années. Le responsable des opérations nous indique que l’absence d’appel à l’aide internationale bloque l’engagement de son équipe mais que la situation est étroitement surveillée.

3 INSARAG : International Search and Rescue Advisory Group 4 GDACS : Global Disaster Alert and Coordination System

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Le 9 novembre à 14h52, le message du Docteur Lyn Hall, parvient aux équipes INSARAG qui se sont manifestées pour proposer une assistance. Cette lettre précise que l’aide proposée est acceptée, ce qui nous permet de confirmer les dispositions déjà engagées pour les transports de l’équipe et du matériel.

La confirmation des mesures prises est validée par l’envoi du message suivant le 9 novembre 2013 à 22:31:12: « Départ équipe PUI confirmée ; rendez-vous demain 10 novembre 16 heures logistique rue de l’abattoir Limoges. Tenue PUI, passeport, vaccins sac 15kg maxi, avion lundi matin »

Cependant, au cours de la nuit, l’appel à l’aide internationale des Philippines va être renouvelé et dés le 10 novembre à 8h00, notre contact BFAST nous appelle pour nous informer qu’une réunion gouvernementale va avoir lieu dans la matinée pour valider ou non l’envoi de l’Airbus A330 et d’une équipe Belge. Une mutualisation du transport est possible au départ de Bruxelles ou de Limoges. La confirmation définitive d’un départ de Bruxelles interviendra en fin de matinée et nous amène à modifier les plans de transport initialement prévus. A 10:36:37, suite à cette confirmation, l’équipe mobilisée est informée par un message urgent : « URGENT-RENDEZ VOUS de l'équipe PUI pour 14h30 au local log PUI à Limoges. Préparation matériel et départ possible avec BFAST de Bruxelles ou Limoges »

Ainsi, dans l’urgence, l’équipe de PUI va s’adapter et prendre la route pour Bruxelles le 10 novembre en début d’après-midi afin d’arriver à l’aéroport militaire de Bruxelles vers 21h00. 2 minibus, et deux véhicules de transport de matériels prennent la route avec le matériel prévu en accord avec l’équipe de BFAST : 2 tonnes de matériels de secours, logistique et une unité de potabilisation d’eau de 4m3/heure.

L’équipe et le matériel se présente vers 22h00 et procède immédiatement aux formalités administratives d’enregistrement, aux déclarations IATA de matières dangereuses du fret et au chargement des palettes de matériels. En raison d’une surcharge de l’appareil, notre unité de potabilisation ne peut être emportée et son envoi est donc différé.

Le vol partira à 2h00, en direction de Cebu, via Baku (Azerbaïdjan) et Calcutta (Inde). 44 sauveteurs belges et français constituent le détachement. Pendant le trajet, une discussion avec Mr Geert Gijs, team leader de l’équipe BFAST et le team leader de PUI débouche sur le choix d’une mutualisation des équipes et des matériels dés l’arrivée sur site.

MOYENS ET CAPACITES DE PUI FRANCE :

1 équipe de management opérationnel de 7 personnes avec capacité de gestion opérationnelle, installation d’une BoO, système internet et téléphonie par satellite, 2 équipes logistiques de 4 spécialistes, 3 médecins, 3 infirmiers, et 1 équipe de 8 paramédicaux, 1 spécialiste en eau potable, capacité en évaluation, désordres bâtimentaires, postes médicaux mobiles avec une capacité de traitement de 80 blessés/jour dont 40% d’urgence absolue (UA).

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METHODOLOGIE OPERATIONNELLE :

REACTIONS IMMEDIATES :

Dés l’arrivée sur le tarmac de l’aéroport de Cebu le 12 novembre à 5h30, point principal d’entrée pour les équipes et le matériel, plusieurs objectifs sont fixés avec le team leader l’équipe BFAST :

Déchargement du matériel de l’Airbus A330 qui ne peut se poser sur l’aéroport de Tacloban, par ailleurs détruit, Contact avec les autorités de l’armée Philippine afin de programmer un Hercule C130 pour assurer le transport de

l’ensemble des matériels, Envoi d’une équipe de reconnaissance et d’évaluation à Tacloban afin de préparer :

l’arrivée du matériel, le lieu d’implantation de l’hôpital de campagne, l’implantation de la Base des opérations (BoO5) et de l’hôpital de campagne de BFAST, les zones prioritaires pour l’implantation et le déplacement des postes médicaux avancés de POMPIERS DE L’URGENCE INTERNATIONALE. La météo sur la zone est très défavorable et engendre des perturbations dans le trafic aérien.

Le 12 novembre à 14h00, heure locale, la première équipe de reconnaissance composée de 21 personnes, s’envole pour Tacloban par un vol spécial ; 4 membres de PUI font partie de cette équipe dont le team leader, un responsable logistique et deux spécialistes de la gestion opérationnelle.

Le vol de Cebu à Tacloban permet de constater rapidement les dégâts importants sur la zone : des villages entiers sont détruits (habitations et infrastructures routières), la circulation des véhicules est réduite et difficile en raison de l’obstruction des voies, de nombreuses zones inondées sont toujours présentes, la végétation est détruite à 95%.

A l’arrivée à l’aéroport, la première action consiste à entrer en contact avec le RDC6 afin de s’enregistrer et disposer des informations opérationnelles. BFAST et PUI France sont les premières équipes de secours à se présenter. De nombreux militaires sont présents à l’aéroport ainsi que de nombreux sinistrés qui sont en cours d’évacuation.

5 BoO : Base of Operation – Base des opérations 6 RDC : Reception/Departure Centre – Centre de réception et de départ des équipes

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BRIEFING RDC :

moyens très réduits au RDC (pas d’électricité, pas de moyen de recharge des ordinateurs, pas de batterie, pas de tente etc…) sécurité : non assurée, pillage des magasins et carburant, pas d’acte de violence contre les secours, pas d’hébergement, pas de carburant, pas d’électricité, pas d’eau potable, pas de nourriture, OSOCC installé au City Hall de Tacloban, l’armée américaine s’occupe de tous les vols, la police assure la sécurité locale, l’armée s’occupe des opérations de ravitaillement. L’obtention d’un moyen de transport s’avère impossible, mais les sapeurs-pompiers de Tacloban, qui ont installé un centre de secours à l’aéroport, vont nous assurer un aller simple jusqu’au City Hall de Tacloban d’une partie de l’équipe et du matériel, le reste de l’équipe étant transporté par un van.

L’arrivée en pleine nuit, sans électricité, laisse cependant apparaître la situation suivante : des corps sont encore présents sur les voies de circulation et à proximité des habitations, une odeur de corps en décomposition est très répandue, la circulation est difficile car les voies sont encombrées de nombreux débris, les destructions sont massives, y compris sur des structures en béton armé, la population erre dans les rues, chargée de sacs, sans but précis et manifestement atteinte par l’ampleur de cette

catastrophe. L’arrivée au City Hall va permettre de mettre en œuvre le téléphone satellite afin de donner des nouvelles et informations à l’équipe qui est restée bloquée à Cebu. Une odeur très importante de corps en décomposition est présente en raison d’un stockage des décédés dans une maison proche et sur le bord de mer. Dès le lendemain 13 novembre, le contact est établi avec le team leader d’OSOCC et TSF7. Plusieurs reconnaissances sont menées à pied car aucun moyen de transport n’est possible : les véhicules ont été endommagés par le typhon, le carburant est contaminé par l’eau, et les zones proches des centres d’évacuation ne sont pas sécurisées.

Plusieurs actions sont menées simultanément : reconnaissance BFAST/PUI France dans la zone “ground zéro” afin de déterminer une implantation de l’hôpital de

campagne à proximité d’une structure de santé existante ou sur un terrain suffisamment dimensionné et d’une Base des Opérations (BoO), participation au 1er meeting OSOCC dans le city hall afin de disposer des informations opérationnelles actualisées, organisation du transport des matériels et des équipes restants de Cebu à Tacloban.

7 TSF : Telecoms Sans Frontières

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1ER MEETING OSOCC TACLOBAN :

population très traumatisée, 7 millions d’impliqués, absence de carburant, électricité hors service pour plusieurs mois, les structures hospitalières sont détruites et débordées par des milliers de blessés, le centre des opérations (Operation Centre) est installé sur le stade de football.

BESOINS PRECISES PAR OSOCC:

WASH : production et distribution d’eau potable en urgence, SHELTER : besoin en abris, FOOD : besoins urgents, HEALTH : soutien aux hôpitaux indispensable, besoin d’équipes médicales, et d’infirmiers,

BRIEFING AVEC LA REPRESENTANTE WHO/OMS :

besoin urgent en médicaments, apparition de diarrhées, fièvre importance d’identifier les victimes par bracelets pour avoir un suivi, WHO/OMS estime qu’environ 1 million de personnes sont présentes à Tacloban depuis l’alerte typhon, les zones prioritaires ayant besoin d’aide sont : Eastern Vizayas, le Dôme et l’hôpital de Leyte, les zones extérieures à la ville n’ont pas été explorées.

Dans la journée, nous apprenons l’arrivée du reste des matériels et de l’équipe BFAST/PUI sur l’aéroport de Tacloban, mais aucun transport en camion n’est possible en raison de l’absence de véhicules et/ou de carburant.

CONTACTS AVEC LA CELLULE DE CRISE DU MAE :

confirmation par le MAE de l’envoi d’un détachement DICA sur zone, la cellule de crise accepterait 15 places pour une deuxième équipe PUI, un contact téléphonique entre le team leader et le chef de la cellule de crise permet d’apporter des précisions sur

la situation : type d’avion pouvant se poser sur l’aéroport de TACLOBAN : Hercule C130, ATR72, hélicoptères, besoin d’équipe SD8 ? : pas de SD classique mais secours victimes et eau potable, besoin d’équipe pour dégagement des voies ? Opérations en cours mais insuffisantes donc oui, besoin de shelter ? Oui en très grand nombre, PUI propose à la cellule de crise d’apporter une assistance pour les français pour lesquels le MAE est sans nouvelle. Un panneau spécifique est installé au City hall afin de permettre aux ressortissants français qui se présenteraient en notre absence de prendre contact avec nous par le téléphone satellite.

8 Equipe spécialisée en Sauvetage et Déblaiement

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MATERIELS PROPOSES PAR PUI AVEC UNE DEUXIEME EQUIPE:

1 unité potabilisation, Sacs médicaux de l’avant, PMA UTILIS, Prévoir carburant et eau potable,

Au cours de la journée, un citoyen Philippin vient nous signaler qu’une jeune française, présente à Tacloban pour un échange entre étudiant a disparu. Nous informons immédiatement la cellule de crise du MAE via notre base arrière à Limoges et Tours. Le MAE va rapidement nous informer qu’il dispose d’un contact avec cette jeune fille et qu’elle en bonne santé : cela nous permet de rassurer ses proches. D’autres demandes d’assistance sont envoyées par le MAE et concerne 3 citoyens français dont nous disposons des identités. Dés la matinée du 14 novembre, nous assurons une assistance et une recherche de nos compatriotes dans la ville de Palau avec les pompiers locaux. Au cours de cette reconnaissance, nous sommes interrompus par l’équipe basée à l’aéroport qui vient de recevoir une proposition de l’armée américaine pour que notre équipe intervienne à Guiuan, située au sud est de Tacloban, et première zone de terre touchée par le typhon avec des vents de 314 km/h.

SOUTIEN AU RDC :

Au cours du briefing avec l’équipe UNDAC9 à OSOCC, une demande spécifique de soutien au RDC et à son équipe a été formulée par le team leader UNDAC. PUI France a répondu favorablement et immédiatement à cette demande. Une tente de 24m² de PUI, un groupe électrogène et un drapeau RDC ont été acheminés par l’équipe de l’aéroport au team leader RDC.

9 UNDAC : United Nations Disaster Assessment Coordination (Equipe de coordination et d’évaluation des Nations Unies)

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ENGAGEMENT RAPIDE A GUIUAN :

Une équipe de l’US NAVY en charge du soutien aérien des opérations de secours nous propose de transporter l’équipe et l’ensemble du matériel stocké sur l’aéroport de Tacloban. La zone est dans un premier temps sécurisée par une équipe de Marines puis deux hélicoptères nous transportent jusqu’à l’aéroport de Guiuan avec l’ensemble des équipements.

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ACTIONS IMMEDIATES :

PUI France est la première équipe de secours qui intervient à Guiuan. L’aéroport de Guiuan, est lui aussi détruit mais une structure de coordination est en cours d’installation par la mairie de Guiuan et notamment avec l’assistante directe du maire. Une équipe réduite dont le team leader, se rend au contact du maire afin de disposer des premières informations opérationnelles et rencontrer le Maire dans son rôle de LEMA10 : la ville compte environ 47000 habitants, 60 districts (barangays) composent la municipalité, 95 à 98% de la municipalité est détruite, plusieurs milliers de blessés ont besoin d’assistance et

de soins, 13500 familles sont sans abris, l’eau potable et la nourriture sont absentes, il n’y a pas de problème d’insécurité.

OBJECTIFS IMMEDIATS :

installer la Base des opérations (BoO) au centre ville, à proximité de la mairie et du bâtiment de la police ; la sécurité est ainsi assurée, armement permanent d’un poste de commandement pour l’équipe PUI avec les moyens de transmissions radio et

satellite, envoi dés que possible de deux équipes de secours dans les villages qui n’ont reçu aucun secours, du sud vers le

nord du district, reconnaissance dans les villages du nord de la municipalité qui ont subi un tsunami, renseignement de VOSOCC pour notre position et envoi d’un rapport journalier,

10 LEMA : Local Emergencies Management Authority (Autorité locale en charge de la gestion des urgences)

Base des opérations de PUI à Guiuan (BoO)

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BASE DES OPERATIONS :

Le choix de la localisation de la BoO a été dicté par la volonté d’assurer la sécurité de l’équipe et la proximité avec le LEMA. Ainsi, la base des opérations constituée d’une zone de vie, d’un espace sanitaire et d’un poste de commandement, a été installée à proximité immédiate de l’état-major de la police et des militaires. Un périmètre de sécurité a été établi ainsi qu’un contrôle des accès par les personnels situés dans l’espace de commandement.

ORGANISATION DU SECOURS AUX VICTIMES :

mise en œuvre d’un poste médical avancé, qui se déplacera au contact des victimes, installation d’une zone de triage pour séparer les blessés graves qui seront orientés vers le médecin et les blessés

légers pris en compte pour des soins par les paramédicaux, les évacuations seront à gérer par des moyens locaux vers le centre médical du docteur Florès au centre ville.

RAPPELS DES MESURES DE SECURITE :

pas de déplacement seul ; binôme au minimum, 1 liaison radio pour chaque binôme, mise en œuvre du traceur GPS, 1 téléphone satellite Isat pour l’équipe en déplacement, enregistrement des mouvements de chaque équipe et personnes au PC qui assurera un suivi,

LOGISTIQUE :

amélioration de la Base des opérations pour améliorer les conditions d’hygiène, mise en œuvre d’un périmètre de sécurité autour de la BoO, gestion des stocks de nourriture et eau au quotidien, renforcement des amarrages des tentes en raison des pluies diluviennes et du vent violent,

LA PHASE DE SECOURS AUX VICTIMES : UNE PRIORITE

Il s’agit de la phase primordiale pour la mission et le cœur de métier des membres de l’équipe de secours. Le principe opérationnel retenu pour mener rapidement les opérations de soins aux victimes repose sur 4 principes : 1. mobilité de l’équipe et des postes médicaux afin de faciliter l’accès des victimes aux soins dans les villages les plus

éloignés de Guiuan, du sud au nord de la municipalité, 2. triage, orientation des victimes vers le médecin ou prise en charge par les équipes paramédicales en fonction de

la gravité, 3. recensement de toutes les victimes, identification, blessures constatées et soins effectués pour permettre un

suivi statistique, 4. évacuation pour les cas les plus graves, par des moyens locaux (voiture) compte tenu de l’absence d’ambulance.

Dés le 14 novembre, les opérations en faveur des victimes se mettent en place ; une sectorisation géographique est réalisée en accord avec le médecin référent pour la municipalité, le docteur FLORES lors du briefing opérationnel avec les responsables de la Mairie. Ainsi, les deux missions réalisées par POMPIERS DE L’URGENCE INTERNATIONALE auront permis d’assurer plus de 1300 opérations de secours aux victimes, dans des secteurs qui parfois n’avaient reçu aucun secours comme sur les iles de Tubabao et Victoria.

Les équipes ont assuré des soins complexes, qui ont nécessité des évacuations vers le centre médical de Guiuan avec les moyens locaux compte tenu de l’absence de vecteurs d’évacuations adaptés.

Mission d’urgence Philippines – Novembre 2013 Page 14

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La plupart des blessures constatées ont concerné : des plaies par coupure, cisaillement, perforation par des objets projetés par le typhon (tôle, bois, …), des plaies infectées, soignées de manière sommaire dans les heures de la catastrophe et qui se sont infectées à la faveur de l’humidité et de la chaleur ambiante mais aussi de l’absence d’hygiène, des traumatismes crâniens et dorsaux dus à l’effondrement de structures béton (murs et planchers) dans lesquelles la population qui n’avait pas trouvé protection dans les centres d’évacuation, s’était réfugiée pendant le typhon, (église, école…), des fractures de membres inférieurs et supérieurs, des situations de stress et de diarrhées, provoquées par l’ampleur de la catastrophe, par la qualité de l’eau consommée ou l’absence de nourriture.

Mission d’urgence Philippines – Novembre 2013 Page 16

Il faut noter que pendant plus de 2 semaines, 80% des actes de secours ont concerné des blessés et 20% des personnes malades avec des cas que nous pouvons considérer comme des urgences absolues qui ont nécessité des évacuations par des moyens trouvés sur place. Pour exemple, la prise en charge d’un homme diabétique comateux atteint d’une gangrène au pied gauche, médicalisée par un binôme médecin/infirmier vers l’hôpital général pour des soins plus adaptés, a été faite avec les moyens d’évacuation dont nous disposions mais toujours avec l’objectif d’une prise en charge optimum de la victime. Il en a été de même pour l’enfant victime d’une éviscération qui a dû être transportée en urgence au centre médical.

La prise en charge par un deuxième binôme médecin/infirmier d’une jeune fille de 13 ans présentant une suspicion de fracture au niveau du fémur, s’est concrétisée par une évacuation sur l’hôpital général. Cette jeune fille, blessée gravement le jour du typhon, est restée 18 jours sans secours. Elle a été transportée au moyen du SKED pour assurer une immobilisation optimum vers l’hôpital général. La fracture de fémur nous sera par ailleurs confirmée à la suite d’une radio.

A la fin de la mission, la décision est prise de transférer les actions de soins à un organisme de médicaux et paramédicaux américains qui assureront ainsi la continuité et le suivi des personnes nécessitant le retrait de points de sutures ou un suivi médical en particulier sur les iles de Tubabao et Victoria. Ce transfert s’est concrétisé par deux journées de travail en commun sur le terrain. L’ensemble des médicaments et des consommables restés en notre possession sera offert au Centre médical du docteur FLORES.

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CARTOGRAPHIE DE L’ENSEMBLE ACTIONS DE SECOURS ET DE SOINS ASSURES PAR PUI A GUIUAN :

Zone d’intervention

Secteur SUD Guiuan

Zone d’intervention

Secteur NORD Guiuan

Mission d’urgence Philippines – Novembre 2013 Page 18

SULANGAN – 15 NOV 2013

N 10. 93518 - E 125.82713

92 victimes

2 évacuations sur centre medical Guiuan

NGOLOS – 15 NOV 2013

N 10.98752 - E 125.79601

50 victimes

BARAS – 15 NOV 2013

N 10.98750 - E 125.7960650

52 victimes

BUNGTOD – 16 NOV 2013

21 victimes

SAPAO – 16 NOV 2013

N 11.04384 - E 125.75574

15 victimes

1 évacuation SALVOG – 16 NOV 2013

19 victimes

2 évacuations

DALARAGAN – 17 NOV 2013

15 victimes

2 évacuations

SULANCAU – 17 NOV 2013

6 victimes

CANTAHAY – 17 NOV 2013

11 victimes

TIMALA – 17 NOV 2013

5 victimes

MERCEDES – 18 NOV 2013

N 11.04384 - E 125.75574

66 victimes

CAMPOYONG – 18 NOV 2013

32 victimes

BAGUA – 18 NOV 2013

29 victimes

COGON – 19 NOV 2013

35 victimes

CONVERSE – 20 NOV 2013

22 victimes

GAHOY – 16 NOV 2013

14 victimes

HAGNA – 20 NOV 2013

66 victimes

ILE DE TUBABAO – 22-25 NOV 2013

347 victimes

1 évacuation

HOPITAL CENTRAL – 22 NOV 2013

56 victimes

PAGNAMITAN– 25 NOV 2013

64 victimes

GUIUAN – 23 NOV 2013

146 victimes

1 évacuation

Synthèse des opérations de secours

à victimes – Secteur SUD 15 – 26 novembre

Synthèse des opérations de secours à

victimes – Secteur NORD 15-26 novembre

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RAPPORTS MIS EN LIGNE SUR VIRTUAL OSOCC : GDACS - VIRTUAL OSOCC

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ANALYSE DES DEGATS BATIMENTAIRES :

La municipalité de Guiuan a été la première zone terrestre touchée par le typhon. Des vents de 314 km/h mesurés par GDACS, une houle forte avec des vagues de plus de 15 mètres et une zone touchée par un véritable tsunami au nord de Guiuan, ont provoqué des dégâts considérables. Les structures médicales, logistiques, de sécurité et administratives sont entièrement détruites. La pénurie d’eau et de nourriture est constatée par notre équipe ce qui nous amène à un rationnement de notre stock afin de faire face à une mission de deux semaines. Le vent a détruit les habitations les plus fragiles, constituées de bois et de tôles. Cependant des habitations en béton armé, tels que les hôpitaux ou bâtiments administratifs, sont eux aussi détruits. La présence de charpente métallique dans ce type de structure a majoré les dégâts en entraînant les éléments verticaux et horizontaux dans leur chute et peut expliquer ces dégâts.

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L’hôpital de district de Guiuan est la structure de santé la plus importante de la municipalité. Les bâtiments sont très endommagés, la toiture a disparu. MEDECINS SANS FRONTIERES qui a décidé d’installer sa base opérationnelle dans l’hôpital nous a sollicité afin de réaliser une expertise des structures dans le but de valider leur projet d’installer une structure provisoire de soins à l’intérieur des locaux. L’objectif est de maintenir cette structure en fonctionnement pour permettre à la population de reprendre ses habitudes de soins dans cet établissement. Cette opération, réalisée par deux experts bâtimentaires de l’équipe et d’un médecin, a permis de valider le projet de MSF mais aussi de les conseiller pour un renforcement de la structure du bâtiment et de la toiture pendant la saison de pluies et l’interdiction d’accès dans une zone du bâtiment, dangereuse en raison des dégâts sur les murs porteurs et la présence de fissures traversantes.

RENFORT D’UNE SECONDE EQUIPE PUI:

Dés le 13 novembre, l’ampleur de la mission dans le domaine du secours aux victimes et de l’eau potable, nous conforte dans notre décision de préparer une seconde équipe afin de poursuivre le travail débuté à Tacloban et Guiuan. Les contacts entre la cellule de crise du MAE et notre cellule de coordination, vont permettre d’organiser le transport des proposés par PUI, y compris l’unité de potabilisation de 4m3/heure de PUI qui sera offert à la municipalité de Guiuan. 1 palette de 500kg de matériels médicaux et de médicaments ainsi que des sacs de l’avant complets, vont être acheminés par l’avion affrété par le MAE. Le SDIS87 apporte également sa contribution en nous offrant de nombreux consommables médicaux.

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Dés l’arrivée de l’équipe à Cebu, un premier contact est rapidement pris avec Caroline HIUNH VAN du MAE et Etienne CADIDES, responsable de la cellule de crise du MAE affecté sur Cebu pour la gestion des moyens envoyés par le MAE. Ils sont présents à l’aéroport pour recevoir le détachement de la sécurité civile et le DICA de la région parisienne. Les différents contacts pris avec la cellule de crise locale présente à l’aéroport militaire de Cebu, nous permettent de trouver un avion en direction de Guiuan. Le transport du fret et du personnel sera fait dans le même avion permettant ainsi un gain de temps et éviter la séparation de l’équipe.

LA PRODUCTION ET DISTRIBUTION D’EAU POTABLE :

L’arrivée de l’équipe de relève à Guiuan, va permettre de mettre en œuvre le second objectif de la mission en produisant et distribuant des milliers de litres d’eau potable à Guiuan et dans ses environs. Le travail en commun des deux équipes pendant plusieurs jours va représenter une force importante avec 30 sauveteurs, médecins et infirmiers présents dans la municipalité de Guiuan. La mise en œuvre de l’unité de potabilisation fait suite à une demande urgente des autorités municipales de Guiuan qui nous font part de l’absence d’eau potable qui risque d’entraîner des situations de maladies et d’épidémie. La confirmation du transport de l’unité de potabilisation à Guiuan est donc rapidement confirmée à notre équipe de coordination en France afin que le transport soit coordonné avec le Ministère des Affaires Etrangères. Un avion affrété par le MAE va ainsi permettre le transport de notre matériel complémentaire composé de : une unité de potabilisation de 4m3/heure, qui fera l’objet d’une donation aux autorités locales, une palette de 500kg de médicaments et consommables médicaux, un complément de matériels de secours aux victimes. La seconde équipe de PUI, acheminée par un vol régulier à Cebu, va retrouver le matériel sur l’aéroport et organise son acheminement jusqu’à Guiuan par un avion C130 de l’armée Australienne. Le lundi 18 novembre 2013, l’équipe se pose sur l’aéroport de Cebu, et prépare immédiatement le transport vers Guiuan.

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Il est 14 heures le 19 novembre, lorsque l’équipe et le matériel se pose sur l’aéroport de Guiuan. Une partie de l’équipe n°1 est présente pour assurer le transport des personnels qui sont immédiatement engagés sur des opérations de secours aux victimes tandis que le matériel est récupéré sans délai pour une mise en œuvre de l’unité de potabilisation.

En accord avec les autorités municipales, le choix pour l’installation de l’unité de potabilisation se fait en faveur du centre ville de Guiuan, sur « Public Plazza », à proximité d’une canalisation de distribution, dont l’eau est contaminée depuis le passage du typhon. En moins de 3 heures, l’unité de potabilisation est transportée au centre ville, le matériel déployé, les analyses de l’eau locale effectuées afin de faire le choix des réactifs adaptés, la place est nettoyée et aménagée.

A 17 heures, après des tests finaux, l’unité de potabilisation est prête à produire de l’eau potable avec un débit d’environ 4m3/heure. Afin de mettre en confiance la population qui est déjà présente sur place dans l’attente de la distribution, nous avons fait le choix de montrer nous même la qualité de l’eau produite en testant l’eau devant la population présente. Aussitôt la distribution a commencé, nous nous assurons de distribuer nos contenants propres et désinfectés à la population afin de garantir la qualité. Pendant toute la durée de la mission, l’unité va ainsi produire entre 40 et 50m3 d’eau potable par jour. Deux dispositifs complémentaires de distribution sont ainsi mis en œuvre : une collaboration avec IOM établi lors du briefing opérationnel à OSOCC est établie afin d’assurer une distribution par bidons de 20 litres transportés par camions dans les barangays éloignés du point central de distribution, directement sur la place centrale de Guiuan, Central Plaza, permettant d’assurer les besoins journaliers de plus de 4000 personnes, sur la base du besoin vital de 10 litres/jour/personne.

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La donation de l’unité aux autorités locales s’accompagne de la formation accélérée de 4 spécialistes (2 pour la mise en œuvre et 2 pour les analyses de l’eau) désignés par la municipalité chargés de sa mise en œuvre et à sa maintenance. Ces dispositions seront mises en œuvre par l’équipe n°2 qui va former les personnels du service des eaux de la ville et remettre officiellement la donation à la mairie de Guiuan devant toute la population rassemblée. Cette remise sera effectué de manière officielle, puisque réalisée en présence de monsieur le maire de GUIUAN, de son adjointe ainsi que du responsable du service des eaux et de la presse locale.

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LA PROTECTION DES STRUCTURES DE SANTE :

La mission de POMPIERS DE L’URGENCE INTERNATIONALE aux Philippines peut être placée sous le signe de la polyvalence. En effet, dés notre arrivée sur Guiuan, MEDECINS SANS FRONTIERES nous sollicite afin que nous apportions notre expertise dans deux domaines : le renforcement de la structure du « Medical Centre » à Guiuan, qui a été très endommagé par le typhon, et qui représente le point focal pour les soins à Guiuan, l’évaluation des structures bâtimentaires de l’hôpital du district, lui aussi très endommagé, et qui sert de base pour MSF, le dégagement de voies de circulation au moyen de tronçonneuses sur des arbres relativement imposants par leurs diamètres et leurs essences d’origine (nom local Dita). Ces opérations ont demandé des compétences techniques et physiques pour permettre l’ouverture de route à des véhicules transportant des équipes médicales de PUI ou de MSF ainsi que de camions chargés de bidons d’eau mais aussi pour les unités militaires en charge de la distribution de nourriture sur les différents Barangays encore inaccessibles.

En accord avec la responsable logistique de MSF, le team leader décide rapidement de donner une suite favorable aux sollicitations. Une équipe est envoyée dés le 17 novembre afin de renforcer le bâchage existant sur la toiture du centre médical pour permettre l’ouverture de salles de soins qui accueillent chaque jour plus de 500 patients. Ce travail difficile, sous une température très élevée, va durer plus de 2 jours.

MSF a l’objectif de sécuriser les bâtiments de l’hôpital du district afin de rétablir les habitudes de soins de la population pour qu’elle retrouve le chemin de l’hôpital et ainsi optimiser les soins et remettre en service la pharmacie et des salles de soins qu’il est nécessaire de protéger contre les pluies diluviennes en cette saison.

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L’évaluation des structures des bâtiments se réalise par deux spécialistes de notre équipe : une visite complète est assurée et permet de donner un diagnostique au responsable logistique de MSF : le premier bâtiment visité n’a plus de toiture, les murs ne sont pas endommagés, et la charpente métallique peut être réutilisée pour servir de support à une couverture en tôle ; il conviendra cependant d’assurer une fixation solide et une pente suffisante pour l’évacuation des eaux pluviales, l’extrémité de ce 1er bâtiment n’est en revanche pas utilisable car les murs de l’extrémité de la circulation horizontale principale sont très endommagés avec des fissures traversantes, le second bâtiment, plus ancien, présente en revanche des dégâts irréversibles et ne pourra pas être réutilisé. L’ensemble des ce bilan est transmis au responsable MSF sur place.

COORDINATION AVEC LE RDC :

Conformément aux dispositions prévues par INSARAG, le Team leader de l’équipe de POMPIERS DE L’URGENCE INTERNATIONALE, classifiée médium team INSARAG en 2010, a procédé à l’enregistrement de l’équipe au RDC, à l’aéroport de Tacloban. Le « fact sheet » avait au préalable été envoyé sur VOSOCC. Très rapidement, l’équipe UNDAC présente à Tacloban, a sollicité un appui logistique pour le RDC de Tacloban ; POMPIERS DE L’URGENCE INTERNATIONALE a répondu favorablement en mettant à disposition une tente, un groupe électrogène ainsi qu’un drapeau « RDC ». Le renfort en personnels proposé par PUI n’a pas été nécessaire.

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COORDINATION AVEC OSOCC ET VOSOCC :

En association avec BFAST, PUI a participé aux meetings organisés dans un premier temps à OSOCC à Tacloban, puis par la suite au Sub-OSOCC de Guiuan. En qualité de seule équipe USAR/Médical à Guiuan, PUI a apporté son concours à de nombreuses missions sollicités par le LEMA et d’autres organisations internationales telles que MSF, IOM et UNICEF. La trilogie « Médical-Shelter-Wash » a été largement appliquée : le travail organisé avec SOS ATTITUDE a permis, en relation avec IOM, de mettre en œuvre un appui médical et logistique adapté : envoi d’une équipe médicale et paramédicale dans les districts de la municipalité de Guiuan et installations de plusieurs postes médicaux qui ont permis la prise en charge et les soins d’urgence à plus de 1300 victimes, mission commune avec IOM et SOS ATTITUDE afin de distribuer, en parallèle à la mission médicale, des abris familiaux sous forme de tentes, adaptées aux conditions météorologiques saisonnières ; les excellentes relations nouées au fur et à mesures des débriefings OSOOC permettrons de développer et d’organiser les secours à la population par la mise en place des tentes (shelters), abris à usage d’habitation, dans les différents barangays avec et par l’installation de groupe électrogène par Electriciens Sans Frontières. Ces actions permettront particulièrement la mise en place d’un nombre conséquent de tentes, estimé à plus de mille abris. installation, production et distribution d’eau potable à partir de l’unité de potabilisation de PUI, ce qui a permis de distribuer à Guiuan et dans toute la municipalité, plus de 50000 litres d’eau potable chaque jour. Cette unité a fait l’objet d’une donation à la municipalité de Guiuan. Dés l’installation du Sub-OSOCC à Guiuan, les rapports entre PUI et OSOCC ont été journaliers et un binôme de l’équipe management a assisté chaque jour au briefing/débriefing organisé à OSOCC.

EXTRAIT DES RAPPORTS TRANSMIS SUR VIRTUAL OSOCC : GDACS - VIRTUAL OSOCC

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COORDINATION AVEC LE LEMA :

Toutes les opérations menées au cours de la mission à Guiuan, ont été réalisés en concertation avec le LEMA, représenté par le Maire de Guiuan, accompagné de son assistante. Dés l’arrivée à l’aéroport de Guiuan, le team leader a pris contact avec l’assistante du maire présente à l’aéroport. Aussitôt un briefing a eu lieu avec le maire afin de définir les priorités et rappeler l’importance de la sécurité de l’équipe et des opérations menées sur le terrain. L’ensemble des opérations ont été réalisées après une réunion journalière à la cellule de crise de la municipalité située dans le bâtiment de la mairie, localisé à proximité de la BoO. La répartition par le LEMA de chaque mission a été définie de la façon suivante : secours médical : Docteur FLORES, eau potable : Maire et service des eaux de la municipalité.

RELATIONS AVEC ORGANISATIONS INTERNATIONALES INSTITUTIONNELLES ET ONG :

Conformément à son engagement de collaborer avec toutes les autres structures afin de parvenir à l’objectif final de porter secours à la population, PUI a apporté son concours à plusieurs opérations : renforcement de la structure du Centre Médical à la demande du Docteur FLORES et de MSF, afin de consolider la charpente endommagée et assurer un bâchage permettant d’organiser plusieurs salles de soins d’urgence à l’abri des intempéries, évaluation de la structure du bâtiment de l’hôpital du District à la demande de MSF, mise en œuvre d’une méthode d’organisation des soins, distribution de l’eau potable et des abris familiaux avec IOM et SOS ATTITUDE, réparation du groupe électrogène des militaires assurant l’alimentation d’une partie de l’aéroport de Guiuan puis donation d’un groupe électrogène de 3 KVa aux militaires.

COORDINATION AVEC LE MAE :

Les contacts entre la cellule de crise du MAE, et l’équipe de coordination en France, de même qu’avec l’équipe engagée à Guiuan, ont été réguliers, efficaces et complémentaires. Ils ont permis de répondre à plusieurs problématiques : bilan de la situation sur site au chef de la cellule de crise afin de confirmer la nature des moyens envisagés par le gouvernement français : sauvetage-déblaiement, médical, eau potable, déblaiement des axes etc…, coordination de l’envoi de matériels complémentaires par l’avion affrété du MAE et contenant en particulier plusieurs palettes de médicaments et l’unité de potabilisation de PUI, prise de contact avec plusieurs ressortissants français vivant à Tacloban et Guiuan, afin de confirmer leur situation, apport d’une aide médicale et en eau potable à 2 ressortissants français à Guiuan et mise en contact directe avec la cellule de crise à Paris, recherche de 4 ressortissants français à Tacloban afin de leur apporter une assistance directe.

LA CELLULE DE COORDINATION DE PUI EN FRANCE :

Cette cellule, activée dés qu’une équipe de PUI est en mission extérieure, a assuré un travail indispensable de coordination avec les institutions, de suivi de la mission et de préparation pour l’envoi de la seconde équipe. Cette équipe a assuré un travail soutenu, de manière bénévole en complément d’une activité professionnelle normale. Les principales fonctions assurées par cette cellule ont été : organisation des transferts et transport du matériel jusqu’au point de départ, relations quotidiennes avec les équipes engagées, relations régulières avec le ministère des Affaires Etrangères, suivi des besoins exprimés par les équipes sur place, informations régulières des familles, organisation du départ de l’équipe de relève et des matériels à transporter, rédactions des communiqués de presse et réponses aux sollicitations des médias,

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CONCLUSION :

La polyvalence a sans aucun doute marqué cette double mission de POMPIERS DE L’URGENCE INTERNATIONALE. En effet, à la faveur d’un départ rapide mais anticipé, compte tenu d’un suivi de la situation plusieurs jours avant l’impact du typhon, nous avons eu l’opportunité d’intervenir rapidement sur les zones sinistrées. La mise en œuvre de notre cœur de métier professionnel, à savoir le secours à personnes, a été immédiate. Le nombre de victimes traitées a ainsi dépassé les 1300, dans plusieurs postes médicaux mobiles, qui se sont déplacés dans tous les secteurs de la municipalité de Guiuan, du nord au sud, ne laissant ainsi aucune zone sans secours. Cependant, rapidement, face aux besoins multiples de la population, la mission a pris plusieurs orientations : secours aux victimes, soins d’urgence et évacuation, production et distribution d’eau potable, protection et consolidation des centres médicaux d’urgence, évaluation des risques batimentaires pour MSF et la municipalité, soutien logistique au RDC (Reception and Departure Centre) à Tacloban, mise en ouvre de la trilogie « médical/abris/eau potable » en collaboration avec d’autres organisations internationales (SOS ATTITUDE, UNICEF, IOM etc…), collaboration étroite avec le dispositif OCHA (OSOCC, VOSOCC).

Nous souhaitons tout particulièrement remercier l’équipe de BFAST Belgique et en particulier Monsieur Gijis GEERT, qui nous a permis d’intervenir rapidement en bénéficiant d’un transport aérien mutualisé avec son équipe au départ de Bruxelles. La collaboration avec BFAST Belgique a été excellente et complémentaire entre professionnels et équipes classifiées INSARAG.

Les échanges réguliers avec la cellule de crise du Ministère des Affaires Etrangères ont été professionnels et basés sur la confiance mutuelle. Nous avons particulièrement apprécié les contacts avec la cellule de crise à Paris mais aussi avec les correspondants du MAE à Cebu, car PUI a été considéré avec sérieux. Le maximum a été fait sur place pour aider nos concitoyens vivant à Tacloban et Guiuan et leur apporter un soutien médical et logistique.

PUI souhaite continuer son action en faveur des sinistrés Philippins et a donc décidé d’orienter son action dans deux directions : reconstruction d’un centre médical dans un village de la municipalité de Guiuan ; un village défavorisé sera prioritaire dans le choix d’implantation en accord avec le Maire de Guiuan, acheminement, donation et formation d’un véhicule de secours et de lutte contre l’incendie pour les sapeurs-pompiers de Guiuan qui ont perdu leurs véhicules et leur centre de secours dans le typhon.

Enfin, un grand merci à tous les intervenants de PUI qui ont fait preuve de professionnalisme et de motivation, largement reconnus par les membres de OCHA sur place et le secrétariat INSARAG à Genève.

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ANNEXES :

Liste de contacts :

NOM PRENOM GROUPE LIEU TELEPHONE PORTABLE EMAIL

LUIGI BRUNO OCHA GENEVE +41 (0) 22 917 1778 +41 (0) 79 445 3382 [email protected]

DIKSA JOHN SOS ATTITUDE GRENOBLE +33 (0) 950 365 500 +33 (0) 607 230 297 [email protected]

BIBER FRANCOIS SOS ATTITUDE GRENOBLE

+33 (0) 684 974 989

Mc CARTHY MARK OCHA GENEVE +41 (0) 22 917 22 32 +41 (0) 79 217 30 69 [email protected]

Team leader OSOCC

MAS DOMINIQUE MAE PARIS +33 (0) 153 591 114 +33 (0) 629 925 351 HUINH VAN CAROLINE MAE PARIS +33 (0) 619 738 530 [email protected]

POMPIERS DE L’URGENCE INTERNATIONALE 2, Avenue Vincent Auriol 87100 LIMOGES Cedex France Téléphone : +33555126199 - +33555128031-+33612224854 Email :[email protected] Site web : www.pompiers-urgence.org

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Courriel de remerciements d’INSARAG à Genève :

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Composition des équipes de terrain et de la cellule de coordination France :

Composition équipes terrain PUI 1 et PUI 2

Nom Prénom Fonction Eau potable

BERGER Aurélien Deputy team leader 2 EP NIVEAU 2

BESSON Philippe Team leader 1 EP NIVEAU 2

BLOND Alain Médecin

BOBIN Hervé Paramédical

CARRER Joel Infirmier

CHASSAGNE Jean-Yves Paramédical

CHOPLAIN Alain Deputy team leader 1 EP NIVEAU 2

CORBOU Robert Paramédical EP NIVEAU 2

DEFFONTIS Alain Paramédical

DELECHELLE Chantal Infirmier

FITOUSSI William Médecin

GACHON Baptiste Paramédical

GAUTHIER Laurent Paramédical/Transmissions EP NIVEAU 2

JAEGLE Arnaud Médecin

LAGERIGE Alain Paramédical/Logistique

LAPARRA Jean-Marie Paramédical/Logistique

LIDOREAU Arnaud Team leader 2 EP NIVEAU 2

MONTANT Pascal Paramédical

MRDENOVIC Eric Paramédical/Logistique

PIREYRE Eric Paramédical EP NIVEAU 1

PLANCHAUD André Paramédical EP NIVEAU 2

REVIRON Jean-christophe Paramédical/Transmissions

SAGE Yves Paramédical

SAMSON David Paramédical EP NIVEAU 2

SCHLIESELHUBER Thierry Parémédical/Management

SUNEZ Bastien Paramédical

THIERRY André Paramédical/Management

TROCHET Céline Paramédical

TROMAS Michel Paramédical EP NIVEAU 1

Composition de l'équipe de la cellule de coordination France

BESSON Christelle Base arrière-Transport aérien

BLOCH Maxence Base arrière

BUISSON Pascal Base arrière

FOURNET Jean-Luc Base arrière

GAUTHIER Christian Base arrière

LACHAUME Guillaume Base arrière

LONDEIX Sébastien Base arrière

MENKE Barbara Base arrière

NOEL Marion Base arrière