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EHESS Mission et sociologie Review by: F. A. I. Archives de sociologie des religions, 3e Année, No. 6 (Jul. - Dec., 1958), pp. 185-186 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30115404 . Accessed: 13/06/2014 03:28 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sociologie des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.77.89 on Fri, 13 Jun 2014 03:28:18 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Mission et sociologie

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Mission et sociologieReview by: F. A. I.Archives de sociologie des religions, 3e Année, No. 6 (Jul. - Dec., 1958), pp. 185-186Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30115404 .

Accessed: 13/06/2014 03:28

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3.800 heures d'enseignement profane contre 700 heures d'enseignement religieux. En d'au- tres termes: un cinquibme de son instruction est directement religieuse et quatre cinqui~mes qui ne le sont pas sont cependant tout autre chose qu'irrbligieux (p. 48). Pour quel r~sultat ? a Des idles peu claires sur le mariage et le p6ch6, I'absence des concepts les plus 4lmentaires du christianisme, le tout sur un substratum de telle incapacite A parler et A comprendre que les constants 6claircissements apport~s ulterieurement par le pr~tre ne clari- fient rien du tout n (p. 50).

M~me ph6nomhne quant A la predication, illustr6 par l'enqubte relative A la communion, faite sur les classes d'Age les plus 6lev~es: ( personne n'a 6t6 plus intens~ment bombard6 de predications que ces vieillards que nous avons vus si r~ticents A l'6gard de la commu- nion n (p. 122).

Les critiques pertinentes et percutantes passent tout au crible, fond6es sur l'exp~rience : la foi et les sacrements, les fetes religieuses dans la vie populaire; la culture du pr~tre. La cu- riosite sociologique d~passe le domaine pro- prement religieux et s'interesse, car tout est dans tout, A l'instruction publique et civile, aux options politiques, A I'dmigration, aux logements, au travail.

Au delA de l'analyse, I'auteur propose des rembdes, les uns propres aux probl~mes ita- liens, les autres de portte plus g~ndrale, tous remettant en question conformismes et sclbroses. S'il n'est pas opportun de les d~tailler ici, qu'il nous soit permis de souhaiter que cet ouvrage d'un prntre engag6 autant qu'on peut l'8tre dans l'action et confronte aux difficultes qu'elle pose en milieu prolhtarien, trouve bient6t son traducteur pour lui valoir la large audience qu'il mbrite en France, tant auprZs des chercheurs et historiens de la sociologie religieuse qu'auprbs de ceux qui souhaitent mieux comprendre leur temps afin d'agir sur lui.

C. M.

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Mission et sociologie. Paris, Paroisse Saint- Stverin, 1958, 96 p. (Cahier no 1). No 5 de Paroisse et mission, Bulletin de la communaut6 chrntienne de Saint-S6verin).

Les Archives sont heureuses de saluer l'appa- rition de cette collection qui montre A nouveau que notre pays est A l'avant-garde de la sp6ciali- sation scientifique de notre discipline. Comme l'indique dans son o(liminaire , G. Le Bras, il s'agit d'une publication catholique qui, en tant que telle, ne se contente pas d'6tudier

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BULLETIN DES OUVRAGES

plus particulibrement la sociologie du catho- licisme, mais d'explorer en profondeur les liens qui unissent la sociologie religieuse aux sciences ecclksiastiques.

C'est au P. Chenu qu'6choit la tdche d'ana- lyser la (( position thbologique de la sociologie religieuse >. En quelques pages denses, il montre que le statut thbologique de la sociologie religieuse ne saurait la placer seulement comme auxiliaire pratique de la pastorale, mais que la connaissance de la foi comme vertu, c'est-A- dire comme habitus, impose l'exploration de ses dimensions humaines, psychologique et sociologique. Rbsumant la pens6e de Saint Thomas: ((Ainsi dans la foi, 6crit-il, dont l'objet est Dieu en lui-m~me et dans l'6conomie du salut, la lumibre surnaturelle 6lve mon esprit selon les lois, m~thodes et proc~d6s de I'intelligence humaine o (p. 7-8).

Dans son article a Sociologie religieuse et mission n, Jean Labbens, tout en marquant la n~cessit6 d'une connaissance thbologique pour la comprnhension sociologique en matibre religieuse, insiste de fagon compl6mentaire sur la nbcessiti, pour la pastorale, de ne pas se r6duire A une sbrie de recettes et, par cons&- quent, d'etre d'abord connaissance. La sociolo- gie religieuse, de ce fait, ne se rdduit pas A I'exploration prnparatoire A une action tacti- que. Elle se situe au niveau de l'anthropologie culturelle. o(Le problhme qui se pose aux chercheurs est de d~finir les relations entre les cultures ou sous-cultures, la manibre dont sont reques les connaissances et habitudes reli- gieuses que l'Eglise propose ) (p. 22).

C'est dans la ligne de cette conception de la sociologie religieuse que J. Maitre et H. Mendras exposent A grands traits la probl6ma- tique en milieu rural. Chaque village est, A l'origine tout au moins, une petite civilisation et la monographie de village est A la base de toute connaissance en ce domaine. Aussi bien I'6tude de la pratique ne s'y congoit-elle pas sans l'6tude des normes culturelles au sein de laquelle elle s'insbre. Cadre que d~passe bien vite le n~cessite de faire 6tat des regroupe- ments gbographiques et de l'influence des zones urbaines. Enfin les d6placements de popu- lations posent le problEme du contraste entre certaines zones sous-ddveloppbes tant culturellement que materiellement et de haute pratique, et la civilisation urbaine.

C'est A celle-ci que s'attache R. d'Izarny dont nous analysons par ailleurs l'6tude (nous en avons ici la premiere partie. Voir supra no 125). Enfin, G. Viatte se place dans la mbme ligne d'effort pour promouvoir une connais- sance vdritablement scientifique des faits religieux dans son appel a pour un centre de

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

psychologie pastorale D. On regrette qu'aprbs des affirmations de principe intdressantes, ili juge n~cessaire de justifier son entreprise en la rabaissant au niveau d'un service de public- relations, mettant a pour ainsi dire de I'huile dans les rouages de la machine administra- tive ' (p. 94).

Nous assistons done A un effort pr~cieux pour tirer par la rdflexion la sociologie reli- gieuse du catholicisme de l'ornire oh elle aurait tendance A s'enfoncer, celle d'une connaissance purement empirique A fins pra- tiques imm~diates. Cette rdflexion n'est, ili faut le dire, qu'amorc~e et si l'exigence d'une connaissance thdorique digne de ce nom est clairement affirm6e, I'effort devra se pour- suivre au contact des problkmes concrets. Nous souhaitons voi r le thdologien, une fois donn6 le la sur le plan g6ndral de la connais- sance, descendre dans l'arkne et repenser de son point de vue les concepts op6rationnels ou les faits que lui fournit le sociologue. Nous pensons que, de cette manibre, loin de poser comme rbsolu le problime des rapports entre la sociologie religieuse et la thdologie, on sera amen6 A voir dans le surgissement continuel des tensions partielles entre les deux disci- plines des ndcessitds de d6passement indispen- sables au progrls de la recherche.

F. A. I.

148 MONTEIL (Vincent).

Les Musulmans Sovitiques. Paris, Ed. du Seuil, 1957, 191 p. (Coll. Esprit Fronti~re Ouverte 1).

Bien que cet ouvrage ddborde largement le domaine de la sociologie religieuse, puisqu'il traite avant tout du problbme des nationalitbs musulmanes et des r6publiques pbriphbriques sovi1tiques, il nous intbresse tout de mime et A deux points de vue. D'abord tout un cha- pitre est consacr6 A la lutte des g Sans Dieu contre la religion islamique et en outre A la risistance de cette dernibre: il s'agit des chapitres VIII (Les Sans-Dieu) et IX (Bonne fete). En second lieu et ce qui nous parait plus important encore, 6tant donna que le temporel et le spirituel se trouvent confondus dans l'Islam, ce livre nous donne un excellent modble du point de vue de la mdthode A utiliser en sociologie religieuse : ne pas s~parer les faits religieux de l'ensemble des faits de civilisations et des structures sociales. Or la religion islamique est prise ici dans la trame du bouleversement, A la fois structural et id~olo- gique, qui affecte actuellement les cinq ripu- bliques f~d6rbes de l'Asie centrale (Uzbekistan, Kazakhstan, Kirghizie, Tadjikistan, Turkm&-

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nistan), les R1publiques du Caucase et de la Transcaucasie, et les Musulmans de la Russie, comme les Tatars ou les Bashkirs. Passage de la soci(t6 nomade A la soci6t6 s6dentaire

impos~e par les Russes, de la soci6tk agricole A la soci6tY urbaine et industrielle, collectivisa- tion des terres dbtruisant le regime patriarcal ou fbodal, emancipation de la femme, transferts massifs de populations (de Musulmans jugs dangereux en Sib~rie et r6ciproquement d'Alle- mands et de Russes dans les r1gions autrefois entibrement musulmanes, sans qu'il y ait d'ailleurs brassage de ces populations, ni

misceg6nation), heurt des traditions nationales et de I'idbologie communiste, avec des tenta- tives pour syncr1tiser l'Islam avec le marxisme. Le probllme religieux est done fonction du problbme plus vaste des contacts entre soci~t6s et civilisations difffrentes et nous ne sommes pas dtonnus, dans ces conditions, de retrouver, malgr6 les diffdrences qui peuvent exister entre les contacts socio-culturels, les m~mes ph(nomines que les anthropologues ont relev6s pour l'Ambrique ou l'Afrique: r~sistance, conflits, assimilation, syncritisme, ou adapta- tion, contre-acculturation. I1 n'y a que le langage qui change, par exemple : la r~sistance n'est plus consid~r~e comme la r~ponse d'une religion qui ne veut pas mourir A des facteurs de destruction apport~s du dehors, mais comme une tentative du clerg6 ou d'une classe fdodalo-bourgeoise pour maintenir ses pri- vilbges en continuant A exploiter la masse des travailleurs; mais sous ce changement du schema explicatif (passage des categories de l'anthropologie nord-ambricaine aux categories empruntbes A la lutte des classes), ce sont bien les m~mes faits qui apparaissent A l'obser- vateur et qui ne peuvent se comprendre que par I'importance de la religion comme fonde- ment de la personnalit6 humaine et base de sa socialisation.

Pour savoir quel est I'6tat de la religion dans une soci6tb coloniale, il faut tenir compte de la distinction des Ages, des sexes et des statuts sociaux. Les Vieux restent en g6ndral croyants; les Jeunes sont en gbnural d6sisla- mists. La Masse subit: a Elle garde ses tradi- tions (mime les plus contestables), mais, dans ses pratiques

, fdodales n, que survit-il d'un

veritable esprit de foi ? Ne sont-elles pas plut6t, pour elle, l'expression de sa person- nalit~, ? Les Femmes forment le nroyau de la rbsistance. L'Intelligentsia est contre l'Islam en tant que religion, mais elle ne peut r6sister A la russification qu'en s'appuyant sur les traditions musulmanes (d'of le aconfusion- nisme bien 6tudid par M. Monteil). Enfin les Clercs ( sont, dans I'ensemble, aussi partisans de l'adaptation que les Lamas bouddhistes

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