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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005 R. Fanchin 1 Mémoire Diplôme Inter-Universitaire de Pédagogie Médicale Etat des lieux sur la mobilité internationale des étudiants en cours de premier et deuxième cycles d’études médicales à l’UFR médicale de Paris XI Renato Fanchin UFR médicale Paris XI 2005

Mémoire Diplôme Inter-Universitaire de Pédagogie Médicale

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 1

Mémoire

Diplôme Inter-Universitaire de PédagogieMédicale

Etat des lieux sur la mobilité internationale desétudiants en cours de premier et deuxième

cycles d’études médicales à l’UFR médicale deParis XI

Renato Fanchin

UFR médicale Paris XI

2005

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Résumé

Objectif : Notre travail a visé à définir la position et les attentes des

étudiants de l’UFR médicale de Paris XI par rapport à la mobilité

universitaire sortante.

Matériels et Méthodes : Nous avons consulté les étudiants au cours de

PCEM2 jusqu’à DCEM4 à l’aide de questionnaires anonymes pré-établis qui

ciblaient 3 points essentiels: leur position par rapport à la mobilité, leur

niveau d’information sur les possibilités offertes et leur niveau de

connaissance des langues étrangères. Résultats : 114 questionnaires sur un

total de 468 inscrits ont été récupérés (taux de participation de 24,3%). Plus

de 4 étudiants sur 5 valorisent l’idée d’un départ à l’étranger, mais

seulement 3,5% l’ont déjà effectué. Les facteurs freinateurs sont les

difficultés d’équivalence de diplômes, la barrière de la langue et le

financement. Quant au choix de la destination, nos étudiants priment

d’abord la qualité de la formation médicale à la Faculté d’accueil, souhaitent

partir plutôt au Canada, aux Etats-Unis, et en Grande-Bretagne, et pensent

que la période idéale pour le faire est plutôt le début du cursus médical.

Cependant, à peine 11% des consultés sont satisfaits avec l’accessibilité à

information. Leur niveau global de connaissance linguistique est médiocre.

Conclusions  : Ce travail permettra de mieux guider notre action

d’optimisation de la mobilité sortante, en particulier, vers l’amélioration de

l’information sur les possibilités offertes sur les destinations convoitées et de

la formation linguistique à l’UFR médicale de Paris XI.

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Sommaire

Introduction 4

Partie I : La mobilité universitaire en Europe et en France

La mobilité universitaire en Europe 7

Aspects institutionnels et historiques 7

Les programmes d’aide à la mobilité 15

La mobilité universitaire en France 25

Partie II : Résultats de l’enquête sur la mobilité sortante 30

Objectifs de l’étude 31

Matériels et méthodes 31

Résultats 32

Partie III : Conclusions et perspectives 39

Annexe I : Questionnaire sur la mobilité internationale 45

Annexe II : Tableaux et Figures 49

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Introduction

Comme il est constaté dans plusieurs domaines scientifiques,

l’apprentissage de la médecine peut s’enrichir par la confrontation des

connaissances et des pratiques. L’hyperstimulation des échanges sociaux,

caractéristique du processus de mondialisation qui accompagne ce début de

millénaire, semble contribuer à l’optimisation des voies de communication

et d’information et au rapprochement culturel entre les différents pays.

L’ouverture de l’étudiant à des réalités sanitaires différentes et des

approches diagnostiques et thérapeutiques alternatives pourrait favoriser sa

vue d’ensemble de la médecine et contribuer au processus de

hiérarchisation des connaissances par leur décontextualisation. Tout indique

que la prise de contact des étudiants en médecine avec les problèmes de

santé et leur prise en charge dans d’autres pays mais aussi avec des

environnements culturels différents est salutaire pour leur formation.

L’objectif de ce mémoire est double. En premier lieu (Partie I),

nous avons souhaité fournir certains éléments de réflexion sur la mobilité

universitaire en Europe et en France, en mettant l’accent sur certains aspects

institutionnels et historiques et sur les principaux programmes d’aide à la

mobilité disponibles. Ensuite (Partie II), nous présentons les résultats d’une

enquête visant à caractériser la position actuelle des étudiants de l’UFR

médicale de Paris XI en cours du premier et du deuxième cycle d’études

médicales vis-à-vis de la mobilité sortante. Pendant ce travail, nous nous

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sommes intéressés notamment aux raisons qui stimulent certains étudiants à

effectuer un séjour à l’étranger mais aussi à celles qui découragent d’autres

à partir. Nous avons aussi cherché à caractériser les destinations les plus

convoitées par nos étudiants ainsi que la période jugée par eux la plus

propice à un départ éventuel. Enfin, nous avons voulu dresser un bilan

sommaire de leurs connaissances linguistiques, étant donné qu’elles

peuvent influencer leur motivation vis-à-vis de la mobilité sortante. Dans la

partie III de ce mémoire, les conclusions pratiques de notre étude ainsi que

les perspectives qu’ouvrent ses résultats sont présentées. Ce travail

d’enquête a été réalisé avec le concours du bureau des relations

internationales de l’UFR médicale Paris XI, avec l’aide inestimable de notre

secrétaire, Patricia BEYSENS, de l’étudiante en médecine Marie LE GOFF, et

de mon collègue coresponsable de la commission des relations

internationales, le Pr. Didier SAMUEL, équipe que je tenais à remercier.

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Partie I

La mobilité universitaire en Europe et en France

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La mobilité universitaire en Europe

Aspects institutionnels et historiques

Parmi les enjeux les plus importants concernant la mobilité

universitaire compte la gestion des disparités existantes entre les systèmes

d’enseignement d’un pays à l’autre. Au niveau de l’Europe, des efforts de

longue date ont été menés pour réduire ces disparités et faciliter la mobilité

des étudiants universitaires. Déjà en 1976, le Conseil des ministres de

l’Éducation des États membres de la Communauté européenne adopte le

premier programme d’action communautaire en matière d’éducation. Son

but était d’améliorer et d’intensifier la diffusion de l’information concernant

le développement de l’éducation dans la Communauté. Il a mis en place

deux instruments :

• Eurydice – un réseau d’information sur l’éducation dans l’Union

européenne ;

• Arion – programme communautaire (intégré depuis 1995 dans le

programme Socrates)

En 1993, le Traité de Maastricht entre en vigueur. C’est le premier

traité européen où l’on retrouve la dimension européenne en éducation : «

La Communauté contribue au développement d’une éducation de qualité en

encourageant la coopération entre Etats membres et, si nécessaire, en

appuyant et en complétant leur action tout en respectant pleinement la

responsabilité des Etats membres pour le contenu de l’enseignement et

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l’organisation du système éducatif ainsi que leur diversité culturelle et

linguistique. »

Selon Maastricht, l’action de la Communauté européenne vise à :

• développer la dimension européenne dans l’éducation notamment par

l’apprentissage et la diffusion des langues des Etats membres ;

• favoriser la mobilité des étudiants et des enseignants, y compris en

encourageant la reconnaissance académique des diplômes et des périodes

d’études ;

• promouvoir la coopération entre les établissements d’enseignement ;

• développer l’échange d’information et d’expériences sur les questions

communes aux systèmes d’éducation des Etats membres ;

• favoriser le développement de l’éducation à distance ;

La communauté et les Etats membres favorisent la coopération

avec les pays tiers et les organisations internationales compétentes en

matière d’éducation, et en particulier avec le Conseil de l ’Europe. En 1997,

une communication de la Commission européenne intitulée « Pour une

Europe de la connaissance » trace les perspectives en matière de

l’éducation et de la formation pour la période 2000-2006

Ce document comprend 6 grands types de mesures :

• la mobilité physique des personnes en formation et d’enseignants ;

• la mobilité virtuelle et les différentes modalités d’usage des nouvelles

technologies de l’information et de la communication ;

• le développement de réseaux de coopération au niveau européen ;

• la promotion des compétences linguistiques et culturelles ;

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• le développement de l’innovation grâce à des projets pilotes fondés sur

des partenariats transnationaux ;

• l’amélioration des termes de référence communautaire sur les politiques et

les systèmes d’éducation, de formation et de la jeunesse des Etats membres.

En 1998, une étape clé vers l’harmonisation de l’architecture du

système européen d’enseignement supérieur a été la déclaration de

Sorbonne. Il s’agit-là d’une initiative commune des quatre pays européens

(l’Allemagne, la France, l’Italie, et le Royaume-Uni) devenue publique dans

un moment symbolique important pour le monde universitaire (le 800ème

anniversaire de la Sorbonne), le 25 mai 1998. Parmi les principales critiques

qui ont été faites à ce processus se situe l’amalgame entre les notions

d’harmonisation et d’uniformisation et la méfiance de la part des « petits

pays ». Ont adhéré à la déclaration de Sorbonne l’Allemagne, la France,

l’Italie, le Royaume-Uni, la Belgique (Communautés flamande et

germanophone), la Suisse, la Bulgarie, et la Roumanie.

L’année suivante, en 1999, a eu lieu la déclaration de Bologne. Il

s’agissait-là d’une déclaration commune des ministres européens de

l’éducation qui s’intégrait dans le Processus de Bologne. Le Processus de

Bologne est un processus de réformes européen visant à créer un Espace

européen de l’enseignement supérieur avant 2010. Ce processus a été

inhabituel dans le sens qu’il a été peu structuré et qu’il a été dirigé par les 40

pays qui y participaient en coopération avec un nombre d’organisations

internationales, dont le Conseil de l’Europe.

La déclaration de Bologne prévoyait que, avant 2010, les systèmes

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d’enseignement supérieur des pays européens devront être organisés de

telle sorte qu’il soit facile d’aller d’un pays à l’autre (au sein de l’Espace

européen de l’enseignement supérieur), pour y poursuivre des études ou y

travailler. Elle prévoyait aussi que l’attractivité de l’enseignement supérieur

européen augmente afin qu’un grand nombre de personnes originaires de

pays non européens viennent également étudier et/ou travailler en Europe,

et que l’Espace européen de l’enseignement supérieur dote l’Europe d’une

assise solide de connaissances de pointe de grande qualité, et veille à ce

que l’Europe se développe en tant que communauté pacifique et tolérante.

Plusieurs documents ont été adoptés par les ministres chargés de

l’enseignement supérieur des pays participant au Processus, privés

cependant de force de loi (les traités internationaux le sont généralement). Il

appartient donc à chaque pays et à sa communauté universitaire de décider

en toute liberté d’approuver ou de rejeter les principes du Processus, bien

qu’il ne faille pas sous-estimer la pression internationale exercée par les

pairs.

Le Processus a débuté officiellement en 1999 avec la signature de

la Déclaration de Bologne. Vingt-neuf pays ont signé cette déclaration le 19

juin 1999 à Bologne (d’où le nom de l’ensemble du Processus). La

Déclaration énonce les objectifs suivants :

• adoption d’un système de diplômes aisément lisibles et comparables ;

• adoption d’un système qui se fonde essentiellement sur deux cycles

principaux, avant et après la licence ;

• mise en place d’un système de crédits, comme celui du système ECTS ;

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• promotion de la mobilité en surmontant les obstacles à la libre circulation

des étudiants, des enseignants, des chercheurs et des personnels

administratifs ;

• promotion de la coopération européenne en matière d’évaluation de la

qualité ;

• promotion de la nécessaire dimension européenne dans l’enseignement

supérieur.

Ces six objectifs sont l’essence même du Processus de Bologne et

ont été développés depuis. Pourtant, avant la signature de la Déclaration de

Bologne, un autre document, la Déclaration de la Sorbonne, avait été adopté

par quatre pays : la France, l’Allemagne, l’Italie, et le Royaume-Uni. Cette

Déclaration a été l’élément décisif à l’origine de la Déclaration de Bologne,

et a annoncé dès 1998 les principaux objectifs de l’Espace européen de

l’enseignement supérieur.

Au Sommet ministériel de Prague, en mai 2001, de nouveaux pays

ont adhéré au Processus de Bologne : la Croatie, Chypre, le Liechtenstein, et

la Turquie. Les ministres ont adopté le Communiqué de Prague qui définit

les grandes orientations pour les deux prochaines années, jusqu’à la

Conférence ministérielle sur le Processus de Bologne, à Berlin en 2003. Lors

de la Conférence ministérielle de Berlin en septembre 2003, 7 nouveaux

pays ont pu adhérer au processus (Albanie, Principauté d’Andorre, Bosnie-

Herzégovine, Saint-Siège, Russie, Serbie, Monténégro et « ex-République

yougoslave de Macédoine »). Le nombre total des pays participants est donc

passé à 40.

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L’une des principales lignes d’action du processus de Bologne est

de faciliter et d’accroître la mobilité universitaire (étudiants, enseignants,

chercheurs et personnels administratifs). Le Comité des Ministres du Conseil

de l’Europe a adopté une Recommandation sur la mobilité universitaire

régionale en 1996, précédée par une Recommandation sur la mobilité

universitaire (1995). La Déclaration de Bologne ne prévoit pas seulement la

mise en place de l’ECTS pour faciliter cette mobilité, elle définit également

l’objectif suivant : ‘’…Promotion de la mobilité en surmontant les obstacles à

la libre circulation, en portant une attention particulière :

• pour les étudiants, l’accès aux études, aux possibilités de formation et aux

services qui leur sont liés ;

• pour les enseignants, les chercheurs et les personnels administratifs, la

reconnaissance et la valorisation des périodes de recherche,

d’enseignement et de formation dans un contexte européen, sans préjudice

pour leurs droits statutaires…’’

Entre les Sommets ministériels de Bologne et de Prague, l’Union

européenne a adopté un Programme d’action pour développer la mobilité,

auquel le Communiqué de Prague fait référence : ‘’…Les ministres ont

réaffirmé que l'objectif de la Déclaration de Bologne visant à promouvoir la

mobilité des étudiants, des enseignants, des chercheurs et des autres

personnels est d'une importance cruciale. En conséquence, ils ont confirmé

leur détermination à supprimer tous les obstacles à la liberté de mouvement

des étudiants, des enseignants, des chercheurs et des autres personnels et

ont mis l'accent sur la dimension sociale de la mobilité. Ces ministres ont

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aussi rappelé les possibilités de promotion de mobilité offerte par les

programmes communautaires ainsi que les progrès enregistrés, notamment

grâce au lancement du Plan d'action pour la mobilité, validé au Conseil

européen de Nice en décembre 2000…’’

Le Communiqué de Berlin souligne également d’autres

dimensions de cette mobilité (sociale, culturelle, etc.) : ‘’…La mobilité des

étudiants et des personnels académiques et administratifs est la base de la

création d’un Espace Européen de l’Enseignement Supérieur. Les Ministres

réaffirment son importance pour les milieux académique et culturel comme

pour le monde politique, social et économique. Ils notent avec satisfaction

que les chiffres de participation ont augmenté depuis leur dernière réunion,

grâce également au soutien substantiel des programmes de mobilité de

l’Union européenne, et acceptent de s’engager dans les mesures

nécessaires à l’amélioration de la qualité et de la collecte des données

statistiques sur la mobilité des étudiants. Ils réaffirment leur intention de

faire les efforts nécessaires pour lever tous les obstacles à la mobilité dans le

cadre de l’Espace Européen de l’Enseignement Supérieur. En vue de

promouvoir la mobilité des étudiants, les Ministres prendront les mesures

nécessaires pour rendre possible la portabilité des prêts et allocations

d’études nationaux.

Enfin, la Conférence des Ministres européens chargés de

l’Enseignement Supérieur, qui s’est tenue récemment à Bergen, les 19-20

mai 2005, a réitéré l’importance de la mobilité internationale : « Nous

reconnaissons que la mobilité des étudiants et des enseignants parmi tous

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les pays participants demeure l’un des objectifs clés du Processus de

Bologne. Conscients des nombreux défis qui restent à surmonter, nous

confirmons de nouveau notre engagement à faciliter la portabilité des

bourses et des prêts là où il convient de le faire par le biais d’actions

conjointes, afin de faire de la mobilité au sein de l’EEES une réalité. Nous

intensifierons nos efforts pour lever les obstacles à la mobilité en facilitant la

délivrance de visas et de permis de travail et en encourageant la

participation aux programmes de mobilité. Nous incitons vivement les

établissements et les étudiants à faire plein usage des programmes de

mobilité, en recommandant la pleine reconnaissance des périodes d’études

à l’étranger dans le cadre de tels programmes. ».

La prochaine conférence ministérielle se tiendra à Londres en

2007

Par ailleurs, l’Union européenne a mis en place plusieurs

programmes concernant la mobilité universitaire et la coopération

internationale dans l’enseignement supérieur. Il s’agit des programmes :

Socrates et sa section de l’enseignement supérieur – Erasmus, Tempus

(coopération universitaire en Europe centrale, orientale et méditerranée) et

Erasmus Mundus. En dehors des programmes de mobilité

intergouvernementaux, les établissements d’enseignement supérieur

coopèrent également entre eux. Un exemple en est Campus Europae, un

réseau regroupant 12 universités dans 11 pays européens.

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Les programmes d’aide à la mobilité

Le programme Socrates-Erasmus

Erasmus est l'action de la deuxième phase du programme

Socrates (Socrates II) consacrée à l'enseignement supérieur. Erasmus vise à

améliorer la qualité et à renforcer la dimension européenne de

l'enseignement supérieur en encourageant la coopération transnationale

entre les universités, en stimulant la mobilité européenne et en améliorant la

transparence et la reconnaissance académique des études et des

qualifications dans l'ensemble de l'Union. Erasmus se compose de

nombreuses activités: échanges d'étudiants et d'enseignants (périodes de 3

à 12 mois), développement conjoint de programmes d'études, programmes

intensifs internationaux, réseaux thématiques entre départements et facultés

de toute l'Europe, cours de langues (CIEL), système européen de transfert

d'unités de cours capitalisables (ECTS). L'action Erasmus s'adresse aux

établissements d'enseignement supérieur - et donc aux étudiants et

enseignants - des 25 États membres de l'Union européenne, des trois pays

de l'Espace économique européen (Islande, Liechtenstein et Norvège) et

des trois pays candidats (Bulgarie, Roumanie et Turquie). À l'heure actuelle,

2199 établissements d'enseignement supérieur de 31 pays participent à

Erasmus. Depuis la création d’Erasmus en 1987, 1,2 million d'étudiants ont

accompli une période d'études à l'étranger grâce à cette action. Le budget

d'ERASMUS pour 2004 a dépassé les 187,5 millions d'euros.

Erasmus est ouvert à tous les types d'établissements

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d'enseignement supérieur, toutes les disciplines universitaires et tous les

niveaux de l'enseignement supérieur, doctorat compris. Pour pouvoir

participer aux activités Erasmus, une université doit remplir deux

conditions. Elle doit tout d'abord être reconnue par les autorités nationales

comme éligible, c'est-à-dire autorisée à prendre part aux activités Erasmus.

L'université doit en outre avoir obtenu une Charte universitaire Erasmus,

délivrée par la Commission européenne. La charte est un certificat, signé

par la Commission européenne, définissant les principes fondamentaux à la

base de toutes les activités Erasmus, que l'université doit respecter. Lorsque

l'université a obtenu cette charte, elle est autorisée à demander un

financement à la Commission au titre des fonds centralisés d'Erasmus et à

son agence nationale au titre des fonds de mobilité décentralisés. La charte

universitaire Erasmus remplace les anciens "contrats institutionnels" depuis

l'année universitaire 2003-2004.

Les candidatures en vue de l'obtention d'une charte universitaire

Erasmus peuvent être introduites une fois par an. La dernière date limite de

dépôt des candidatures pour les universités ne participant pas encore à

Erasmus était le 1er novembre 2004 (pour les activités débutant au cours de

l'année universitaire 2005-2006). Les chartes décernées restent valables

jusqu’au terme de la période actuelle du programme Socrates (année 2006-

2007).

L'activité la plus populaire au sein d'Erasmus est la mobilité des

étudiants. Elle constituait l'axe principal de la première phase du

programme Erasmus et est actuellement replacée dans un cadre plus vaste.

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La mobilité des étudiants conserve aujourd'hui encore une place essentielle

au sein du programme, mais on dispose désormais d’incitants plus puissants

pour encourager les universités à ajouter une perspective européenne aux

cours suivis par les étudiants ne participant pas directement à la mobilité.

En conséquence, l'accent est davantage mis sur les échanges de

personnel enseignant, le développement de programmes d'études

transnationaux, les programmes intensifs internationaux ainsi que les

réseaux thématiques paneuropéens. Un soutien spécifique est accordé pour

une plus large diffusion des résultats de ces travaux et une plus grande

participation à ceux-ci. Erasmus encourage également les universités à

associer d'autres organes publics et privés des régions avoisinantes à

certaines de leurs activités de coopération transnationale, ce qui améliore

les possibilités de coopération interrégionale entre pays participants.

À l'heure actuelle, plus de 2000 établissements d'enseignement

supérieur participent à Erasmus. Au cours de l'année universitaire 2003-

2004, la Commission a financé 63 projets de développement de programmes

d'études (curriculum development, CD), 202 programmes intensifs (IP) et 37

réseaux thématiques. Les projets financés antérieurement peuvent être

consultés dans la base de données ISOC.

Le programme d’échanges IFMSA

Dans les paragraphes qui suivent, nous transcrivons, avec

certaines adaptations, la note d’information rédigée par Marie le Goff, la

vice-présidente de l’IFMSA (International Federation of Medical Students’

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Associations) et publiée dans le site internet de l’ANEMF (Association

Nationale des Etudiants de Médecine de France), www.anemf.fr.

L’IFMSA est composée par 92 associations nationales d’étudiants

en médecine, dont l’ANEMF . Il s’agit d’une organisation indépendante,

apolitique, et aconfessionnelle créée en 1951 dans le but premier de mettre

en place une structure d’échanges cliniques. Elle s’est depuis lors beaucoup

diversifiée : elle compte aujourd’hui 6 comités exécutifs traitant non

seulement d’échanges hospitaliers et de recherche (environ 7000 dans le

monde entier pour la saison 2003-2004) mais aussi de santé publique,

d’humanitaire et enfin d’études médicales. Cette fédération est

officiellement reconnue comme organisation non gouvernementale par

l’ONU et est considérée par l’OMS comme le forum international des

étudiants en médecine.

Enfin, la particularité de cette organisation est qu’elle est

entièrement gérée par des étudiants, et pour des étudiants, que ce soit au

niveau local -votre corpo-, au niveau national -ANEMF-, ou encore au niveau

international -IFMSA-. Le programme d’échanges IFMSA est destiné aux

étudiants du DCEM1 au DCEM4, et consiste à faire un stage hospitalier

durant un à deux mois dans l’un des 78 pays proposant le programme

SCOPE, en contrepartie de la venue de l’étudiant étranger en France. Il

s’agit donc d’un échange bilatéral effectif, garanti par la signature d’un

contrat officiel entre les deux organisations nationales.

La liste des pays disponibles est consultable sur

www.ifmsa.net/public

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Ci-dessous une description un peu plus concrète du déroulement

d’un échange :

1. L’étudiant doit contacter le responsable local des échanges IFMSA de sa

faculté (LEO=Local Exchange Officer) afin de lui donner 3 choix de pays

par ordre de préférence (car vous n’aurez pas forcément votre premier

choix), et ce avant le mois de juin de l’année.

2. Au mois d’août, le responsable national des échanges (NEO=National

Exchange Officer) signe avec ses homologues étrangers les contrats

déterminant le nombre d’échanges entre la France et les autres pays

participants. Ce nombre est régulé par la demande des étudiants de

chaque pays.

3. Dès la rentrée de septembre, le NEO attribuera à l’étudiant l’un de vos

choix en fonction des places disponibles, qui lui sera communiqué par

votre LEO. Après avoir fourni les papiers demandés par son pays d’accueil

(certificats d’assurance, de vaccination, etc.) et signé son contrat

d’engagement vis-à-vis de l’échange, l’étudiant remplira alors un dossier

d’inscription (AF=Application Form) sur Internet, qui sera envoyé au NEO

du pays étranger : l’étudiant y précisera 3 choix de ville, 4 choix de

service, et la période souhaitée.

4. Au mois de mars de l’année suivante, le NEO échange les dossiers des

étudiants français contre ceux des étrangers que la France va accueillir.

5. Un mois et demi à deux mois avant votre stage, l’étudiant va recevoir sa

carte d‘acceptation (CA=Card of Acceptance) précisant leur ville, service

et période d’accueil, à laquelle il répondra par une carte de confirmation

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(CC=Card of Confirmation) donnant son accord pour les conditions du

stage.

6. Par la suite l’étudiant sera entièrement pris en charge par le comité

d’accueil local (stage, logement, repas et programme socioculturel), dans

des conditions variables selon les pays (succinctement précisées sur

www.ifmsa.net/public)

En ce qui concerne l’aspect financier, l’étudiant laissera à son

comité local une certaine somme, fixée par votre LEO, qui servira à l’accueil

de l’étudiant étranger. Celui-ci fait de même, le stage de l’étudiant français

étant alors assuré de cette façon.

Le programme CREPUQ

Afin d’encourager les relations entre peuples et cultures de pays

différents, les établissements universitaires du Québec, dans le cadre de la

Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec

(CREPUQ), ont établi des programmes d’échanges d’étudiants avec des

établissements universitaires à l’extérieur du Canada. Des accords

d’échanges d’étudiants ont été conclus avec plus de 500 établissements ou

consortiums d’établissements dans les pays suivants : l’Allemagne,

l’Argentine, la Belgique, le Brésil, le Chili, la Chine, la Colombie, le

Danemark, l’Espagne, les États-Unis, la Finlande, la France (incluant l’Île de

la Réunion, la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique), l’Islande, l’Italie, le

Japon, la Lituanie, le Mexique, la République tchèque, le Royaume-Uni, la

Suède, la Suisse et Taïwan. Ces programmes permettent à des étudiants

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inscrits à un établissement universitaire (l’établissement d’attache) de

poursuivre une partie de leurs études dans un autre établissement

universitaire (l’établissement d’accueil) pendant la période allant d’un

trimestre à une année.

En participant à un programme d’échanges de la CREPUQ, les

étudiants demeurent inscrits à leur établissement d’attache, acquittent les

droits de scolarité habituels à leur établissement d’attache et non ceux de

l’établissement d’accueil, bénéficient des crédits obtenus à l’établissement

d’accueil à des fins d’obtention de leur diplôme à l’établissement d’attache

et, le cas échéant, continuent à recevoir l’aide financière à laquelle leur

statut d’étudiant leur donne droit dans leur établissement d’attache.

Il est entendu que les frais de transport et de séjour sont à la

charge des participants tout comme les divers frais (administratifs et

d’assurance santé, par exemple) qui peuvent être exigés par l’établissement

d’accueil. La CREPUQ n’offre aucun support financier aux étudiants

participant aux programmes d’échanges. Les établissements universitaires

ne délivrent pas de diplôme aux étudiants qu’ils accueillent dans le cadre

des programmes d’échanges de la CREPUQ.

Les programmes d’échanges sont ouverts aux étudiants inscrits à

temps plein dans un établissement universitaire signataire de la

« Convention CREPUQ ».

Les candidats doivent répondre aux conditions suivantes :

• avoir complété l’équivalent d’au moins une année d’études à temps plein

dans le programme auquel ils sont inscrits ; les étudiants de deuxième et de

Page 22: Mémoire Diplôme Inter-Universitaire de Pédagogie Médicale

DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 22

troisième cycles inscrits à temps plein sont également admissibles à ces

programmes ;

• rester inscrits à temps plein à ce même programme pendant leur séjour à

l’établissement d’accueil ;

• posséder un dossier académique solide ;

• maîtriser la langue d’enseignement de l’établissement d’accueil ;

• obtenir auprès de l’établissement d’attache l’approbation du programme

de cours qu’ils comptent suivre à l’établissement d’accueil ;

• satisfaire aux exigences particulières imposées par l’établissement

d’attache et par l’établissement d’accueil.

Le programme MICEFA

Le Programme de Mobilité Franco-Américain de la MICEFA

(mission interuniversitaire de coordination des échanges franco-américains)

permet aux étudiants et jeunes chercheurs de Paris 12 de suivre des

enseignements et/ou de poursuivre des recherches aux Etats Unis pour un

semestre ou une année universitaire. Quelques postes de « research &

teaching assistant » peuvent être accordés à des étudiants au moins titulaires

de la licence et/ou ayant une expérience de l'enseignement. Ce programme

propose aussi aux étudiants en Médecine des stages d'été d'externat en

service hospitalier ou des stages en laboratoire de recherche.

L'objectif de la période de mobilité (le plus souvent un semestre

ou une année universitaires) est de réaliser une partie du cursus

universitaire à l'étranger. Toutes les disciplines sont concernées, de la 2ème

Page 23: Mémoire Diplôme Inter-Universitaire de Pédagogie Médicale

DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 23

année de DEUG au Doctorat. En général, les cours et les examens réalisés

dans l'université partenaire sont pris en compte pour l'obtention du diplôme

préparé en France, mais ne permettent pas d’obtenir de diplôme de

l'université d'accueil. L’étudiant est cependant exonéré des droits

d'inscription dans l'université d'accueil.

Les universités d'accueil :

• EST : City University of New York (CUNY), New York State University

System (SUNY), Manhattan College, Boston College, University of

Connecticut, Hartford, New Jersey State University System, Saint John's

University

• CENTRE EST : University of Wisconsin at Milwaukee

• CENTRE OUEST : Denver University, University of Coloradoat Denver

• OUEST : California State University (CSU), New Mexico (Las Cruces)

• SUD et SUD EST : University of Texas at Austin, Florida International

University, University of Miami, University of South Florida at Tampa,

University of Richmond, Louisiana State University System

• PUERTO RICO : University of Puerto Rico

• CANADA : University of Waterloo.

L’étudiant partant devra passer le TOEFL au plus tard en

décembre de l'année universitaire précédant votre départ. Cette épreuve

de langue anglaise coûte 130 dollars environ. Le score minimum est de 213

points.

En l'absence de protocole d'accord entre la France et les Etats-

Unis, et compte tenu du prix des soins médicaux aux Etats-Unis, il est

Page 24: Mémoire Diplôme Inter-Universitaire de Pédagogie Médicale

DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 24

important que l’étudiant examine avec son organisme de sécurité sociale la

couverture qu'il est en mesure de lui proposer. Le montant des frais de

dossier Micefa s’élève à 230 euros (tarifs 04/05) dont 150 non remboursables

en cas de refus de candidature et celui des frais de séjour à environ 1 000

dollars par mois de séjour, en plus du transport et d'une assurance maladie -

responsabilité - rapatriement.

Une fois sélectionné par la Micefa, l’étudiant doit effectuer les

démarches pour obtenir le visa (www.amb-usa.fr). Depuis le 1er septembre

2004, le ministère de la sécurité intérieure américain perçoit un droit

d'enregistrement afin de couvrir les frais de gestion des fichiers étudiants.

Le Ministère de l'Education Nationale peut attribuer une bourse de

mobilité internationale d'un montant de 389 euros par mois aux étudiants

boursiers du CROUS ou bénéficiaire d'une allocation d'études inscrits en 1er,

2ème ou 3ème cycles dans un diplôme national (D.U. exclus) et effectuant un

séjour d'études à l'étranger ou un stage d'une durée comprise entre 3 et 9

mois. L'université d'accueil peut éventuellement proposer une chambre sur

le campus universitaire ou vous apporter une aide pour trouver un

logement. Dans tous les cas, les frais de logement sont à la charge de

l’étudiant.

Page 25: Mémoire Diplôme Inter-Universitaire de Pédagogie Médicale

DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 25

La mobilité universitaire en France

Dans les pages suivantes, nous avons rassemblé une série de

données concernant la mobilité des étudiants universitaires en France, aussi

bien dans le sens de l’accueil d’étudiants étrangers (mobilité entrante) que

dans le sens des départs vers l’étranger (mobilité sortante). Une partie

considérable de ces informations concerne non seulement les études

médicales mais l’enseignement supérieur au sens large. Elles permettent de

situer la problématique de la médecine par rapport aux autres filières

universitaires.

Comme nous le verrons, les transformations qui affectent la

mobilité internationale des étudiants témoignent de l’ouverture

internationale des établissements français d’enseignement supérieur. Sur le

plan des la politique universitaire, elles permettent aussi de souligner la

nécessité d’une adaptation des stratégies et l’efficacité des efforts. Ces

transformations des conditions de la mobilité universitaire affectent à la fois

l'échelle des mouvements observés, leurs conditions et leurs implications

pour les individus comme pour les institutions. Il est donc permis de parler

de l'émergence d'une nouvelle donne qui marque à la fois une profonde

transformation des problématiques et un déplacement des principaux

problèmes à résoudre par les autorités gouvernementales, les collectivités

territoriales, les établissements d'enseignement supérieur comme par les

organisations administratives et techniques qui interviennent dans la gestion

de la mobilité. Sur la base de ces observations, la nécessité d'une

Page 26: Mémoire Diplôme Inter-Universitaire de Pédagogie Médicale

DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 26

réorientation des stratégies de promotion de la mobilité internationale des

étudiants pourra être établie.

L’étude de l’évolution des effectifs étudiants engagés dans des

opérations de mobilité internationale fait clairement ressortir une

augmentation récente des mobilités entrantes et sortantes. Ces données sont

basées sur le Rapport du Conseil national pour la mobilité internationale de

étudiants émis récemment par le Gouvernement.

S’agissant de la mobilité entrante, on observe que l’effectif des

étudiants étrangers inscrits dans les établissements français d’enseignement

supérieur a d’abord subi un repli marqué au cours des années 1990 ; il

connaît depuis plusieurs années une croissance importante et continue.

Revenant de 161 148 inscrits en 1990-91 à 149 295 en 1998-99, il remonte de

façon régulière pour atteindre 221 567 inscrits en 2002-2003 et peut être

estimé à plus de 240 000 en 2003-2004.

S’agissant de la mobilité sortante qui représente le déplacement

des étudiants français pour réaliser une période de mobilité à l’étranger, on

observe également une profonde transformation de l’échelle et des

implications de cette forme de mobilité. Le suivi statistique de la mobilité

sortante ne peut prétendre à la même précision que celle à laquelle parvient

le suivi de la mobilité entrante. Cette forme de mobilité est parfois

organisée par les établissements français d’enseignement supérieur qui

concluent des accords d’échange d’étudiants avec leurs partenaires à

l’étranger ; mais elle reste aussi souvent engagée à l’initiative individuelle

des étudiants concernés et ne peut donner lieu à une saisie directe par les

Page 27: Mémoire Diplôme Inter-Universitaire de Pédagogie Médicale

DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 27

procédures d’inscription ou de centralisations statistiques existantes.

Par ailleurs, la mobilité sortante se traduit par la dispersion des

étudiants français concernés dans des centaines d’établissements étrangers

répartis dans plusieurs dizaines de pays de d’accueil ; il est donc difficile de

tendre à une réelle exhaustivité dans la couverture statistique des

mouvements concernés, même si certains dispositifs multilatéraux tels que

le programme Erasmus ou bilatéraux permettent une saisie très précise des

effectifs en mouvement dans le cadre des programmes institutionnalisés.

Malgré d’inévitables imprécisions statistiques, certaines transformations

traduisent des tendances suffisamment marquées pour pouvoir donner lieu à

un diagnostic assuré.

Les données relatives au programme Erasmus permettent de

saisir une large part de la mobilité sortante orientée vers les autres pays

européens. Elles mettent en évidence une progression des effectifs

concernés qui, en 2002-2003, se hissent au niveau de 18 833 étudiants

français répartis dans les 29 pays participants. La progression réalisée au

cours des dernières années s’effectue à un rythme soutenu puisque le même

programme n’avait concerné que 12.505 étudiants français en 1996-1997, ce

qui traduit une progression de 50% sur 7 ans.

Les données fournies par l’OCDE permettent de dénombrer plus

de 52.000 étudiants français inscrits dans les pays membres de l’OCDE avec

pour principales destinations le Royaume-Uni (24%), l’Allemagne (12%) et

les Etats-Unis (12%). L’effectif concerné se situe également en croissance de

plus de 50% sur les sept dernières années.

Page 28: Mémoire Diplôme Inter-Universitaire de Pédagogie Médicale

DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 28

Les effectifs d’étudiants français poursuivant des études à

l’étranger sont nettement plus restreints que ceux des étudiants étrangers

accueillis en France, puisque les deux populations se situent dans un rapport

de 1 à 4 environ. Même si cette indication quantitative globale peut être

considérée comme un indice d’attractivité, elle ne saurait être interprétée

sans référence à quelques observations qualitatives importantes. D’abord, a

répartition géographique des effectifs marque des différences

particulièrement fortes. Les étudiants en mobilité entrante proviennent

principalement de pays en développement ou de pays émergents. Malgré la

très forte croissance globale enregistrée au cours des dernières années, les

étudiants provenant des pays de l’Union Européenne ne représentaient que

14,3% et les ressortissants d’Amérique du Nord 3.2 % des étudiants

étrangers inscrits dans les universités françaises en 2003-2004. Pour leur

part, les étudiants africains représentaient 51.2% de l’effectif total.

Quant aux étudiants français en mobilité sortante, ils s’orientent

principalement vers des pays développés, parmi lesquels trois pays (le

Royaume Uni, les Etats-Unis et l’Allemagne) absorbent près de la moitié des

effectifs.

Les conditions d’organisation de la mobilité traduisent également

une asymétrie marquée. Les étudiants en mobilité entrante organisent

principalement leur mobilité dans le cadre de démarches individuelles plus

difficiles à prévoir, à préparer et à gérer tant dans leurs dimensions

pédagogiques que dans leurs aspects administratifs ou logistiques. Les

étudiants français en mobilité sortante s’inscrivent plus fréquemment dans le

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 29

cadre de dispositifs institutionnalisés établis sur la base de conventions de

coopération et d’échange conclues entre établissements d’enseignement

supérieur ou sur la base de programmes bilatéraux ou multilatéraux mis en

place par les gouvernements ou par d’autres autorités. Cependant, une part

importante de l’effectif concerné organise sa mobilité sur la base d’une

initiative individuelle et en s’appuyant sur des ressources essentiellement

familiales.

Pour les étudiants, les périodes de mobilité tendent à être de plus

en plus largement perçues comme un élément indispensable à la

valorisation du cursus. C’est pourquoi leurs projets de formation et

d’insertion professionnelle incluent des séjours d’étude à l’étranger comme

des moments privilégiés de perfectionnement linguistique, d’acquisition

d’une autonomie personnelle accrue, d’immersion dans un contexte culturel

différent et de préparation à des carrières qui imposent désormais

l’adaptation à des équipes internationales. L’affirmation de ces stratégies de

valorisation du curriculum expose les responsables de l’enseignement

supérieur à la montée d’une demande croissante de mobilité sortante qui,

dans un nombre croissant de filières, n’apparaît plus comme une dimension

adjacente qui serait introduite de surcroît, mais comme un axe structurant de

la formation.

Pour les établissements d’enseignement supérieur, l’impératif de

l’ouverture internationale résulte à la fois de la montée de la pression

étudiante et de la compréhension de la nécessité de cette ouverture pour le

positionnement et la réputation de leur offre de recherche et de formation.

Page 30: Mémoire Diplôme Inter-Universitaire de Pédagogie Médicale

DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 30

La prise en compte des exigences de la mobilité dans la conception et

l’organisation des cursus, la mise en place de structures d’information et

d’accompagnement pédagogique des étudiants étrangers accueillis,

l’attention aux difficultés matérielles ou administratives que ces derniers ont

à résoudre, l’engagement dans des montages et des accords inter-

institutionnels sont quelques unes des manifestations de nouvelles stratégies

volontaristes de promotion de la mobilité qui tendent à se généraliser parmi

les établissements. Quant aux autorités de tutelle des différentes

composantes de l’enseignement supérieur, elles étendent les dispositifs

d’incitation à l’ouverture internationale et à la promotion de la mobilité, au

niveau national comme au niveau territorial.

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 31

Partie II

Résultats de l’enquête sur la mobilité sortante

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 32

Le point sur la mobilité sortante à l’UFR médicale de Paris XI : résultats

d’une enquête auprès des étudiants entre PCEM2 et DCEM4

Objectifs de l’étude

Pour mieux comprendre la position et les attentes des étudiants en

PCEM et DCEM de l’UFR médicale de Paris XI par rapport à la mobilité

sortante, nous les avons consultés à l’aide de questionnaires anonymes pré-

établis. Cette consultation a été réalisée en novembre et décembre 2004 et a

ciblé 3 points essentiels: la position des étudiants par rapport à la mobilité,

leur niveau d’information sur les organismes favorisant les départs à

l’étranger et leur niveau de connaissance des langues étrangères.

Matériels et Méthodes

Nous avons établi un questionnaire qui a tenté de privilégier à la

fois la simplicité du remplissage et la pertinence des informations

recueillies. Nous avons demandé conseil à certains étudiants impliqués dans

le bureau des relations internationales pour que les questions soient les plus

proches possible des attentes et préoccupations des étudiants. La maquette

de notre questionnaire est détaillée dans l’Annexe I, à la fin de ce mémoire.

Dans un premier temps, ces questionnaires ont été mis à

disposition aux points cruciaux de passage de nos étudiants en médecine :

près de l’accueil de la faculté et du bureau des polycopiés. Une semaine

après le début du sondage, il a été nécessaire de faire une courte

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 33

intervention dans les amphithéâtres afin d’accroître le taux de participation à

ce sondage. Les étudiants déposaient les questionnaires remplis

Résultats

N.B. : Les Tableaux et le Figures qui illustrent les résultats de notre enquête

sont disponibles dans l’annexe II à la fin de ce document.

A. La position des étudiants par rapport à la mobilité sortante

Au total, nous avons récupéré 114 questionnaires exploitables sur

un effectif total de 468 inscrits (hors PCEM1 et 3ème cycle), ce qui fait un taux

de participation global de 24,3%. Le détail de la participation par année est

exposé dans le Tableau 1. On observe une décroissance progressive du taux

de participation avec l’avancement dans le cursus médical. Ce phénomène

peut être en partie attribué à la présence réduite des étudiants plus avancés

dans les locaux de la Faculté.

La motivation pour un départ à l’étranger

Globalement, nos étudiants souhaitent partir à l’étranger (Figure

1). En effet, 85,5% d’entre eux ont répondu positivement à l’idée d’un

départ. Cependant il est intéressant de constater que près de la moitié

hésite (49,1%) et que seulement 3,5% des étudiants ont déjà effectué un

séjour universitaire à l’étranger.

Tandis que le pourcentage d’hésitation est légèrement plus

important chez les filles que chez les garçons (52% contre 41%), les

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 34

étudiantes montrent une hostilité vis-à-vis de la mobilité sortante moindre

par rapport à leurs collègues du sexe masculin (12% contre 19%) et

constituent les seules à avoir expérimenté le départ. Ces tendances ne sont

cependant pas statistiquement significatives.

Comme il est exposé dans le Tableau 2, le pourcentage d’opinion

favorable sur l’intérêt d’un départ à l’étranger reste élevé parmi les

étudiants quelle que soit l’année d’étude, avec une tendance à la

recrudescence vers la moitié du DCEM.

Les facteurs qui découragent la mobilité sortante

Dans l’effort d’expliquer le pourcentage remarquablement bas

d’étudiants ayant réalisé un séjour universitaire à l’étranger (3,5%), nous

avons demandé aux participants de l’enquête qu’ils classent par ordre

d’importance les six principaux facteurs qui selon eux découragent la

mobilité sortante.

Dans le Tableau 3, nous avons individualisé systématiquement le

facteur prévalent (le plus souvent voté) en 1 (principal), en 2 (2ème ordre

d’importance), en 3 (3ème ordre d’importance), et ainsi de suite. Par

conséquent, les pourcentages affichés ne peuvent pas être totalisés

puisqu’ils représentent à chaque fois la prévalence d’un facteur par rapport

aux autres dans chaque classe d’importance.

Comme il est exposé dans le Tableau 3, le facteur cité par les

étudiants comme étant le plus décourageant est la difficulté de compatibilité

avec le cursus des études médicales françaises (et donc les problèmes

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 35

d’équivalence des diplômes) suivi par la barrière de la langue et par les

soucis de financement. Cet ordre d’importance a été comparable entre les

populations masculines et féminines.

La période du cursus médical idéale pour partir

Nous avons également voulu connaître l’opinion des étudiants

quant à la meilleure période du cursus médical pour un départ à l’étranger.

Les participants de l’enquête ont donc classé par ordre d’opportunité la

période la plus convenable entre PCEM2 et le DES inclus. Les résultats sont

illustrés dans la Figure 2.

La qualité de la formation médicale à la Faculté d’accueil a été le

facteur le plus attrayant pour nos étudiants dans leur choix de destination

pour un départ à l’étranger, suivie de l’apprentissage de la langue du pays.

Nos étudiants pensent que la période idéale pour un départ à

l’étranger est plutôt le début du cursus médical avec un pourcentage non

négligeable qui souhaite partir pendant le 3ème cycle. La fin du DCEM a été

jugée inopportune par la grande majorité des étudiants consultés.

Les destinations de choix

Un autre objectif de cette enquête a été de connaître le profil des

destinations préférées des étudiants pour un départ. Nous avons groupé les

pays cités par région géographique.

Les destinations vers lesquelles la plupart des étudiants consultés

souhaitent partir sont majoritairement l’Amérique du Nord et l’Europe

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 36

(Figure 3). Le pays le plus convoité est sans équivoque le Canada suivi des

Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’Espagne, et de l’Australie.

Les critères qui déterminent le choix de la destination

Afin de mieux comprendre la position de nos étudiants par

rapport à la mobilité sortante nous leur avons demandé de classer les

critères qu’ils privilégient dans le choix de la destination. Les résultats par

sexe sont exposés dans le Tableau 4.

L’importance que donnent les étudiants à la mobilité sortante

Nous avons aussi évalué le degré d’importance que nos étudiants

accordent à la mobilité sortante. Comme il est illustré dans le diagramme de

la Figure 4, la grande majorité des étudiants considère que réaliser une

mobilité pendant le cursus médical est soit un plus (72%), soit indispensable

(21%).

B. L’information sur les programmes d’aide à la mobilité

Dans cette enquête, nous nous sommes aussi intéressés au niveau

d’information de nos étudiants quant aux programmes existants d’aide à la

mobilité sortante. Les résultats sont exposés dans la Figure 5.

Dans la Figure 5, on note que le programme ERASMUS mais aussi

IFMSA sont de loin les plus connus de nos étudiants. A noter que le

programme MICEFA qui favorise les séjours universitaires aux Etats-Unis est

relativement peu connu.

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 37

Moyens de diffusion de l’information

Notre enquête a aussi voulu déterminer les moyens par lesquels

l’information sur la mobilité sortante a été obtenue. Les résultats sont

exposés dans la Figure 6.

Nous avons observé que le bureau des étudiants et le contact

entre les étudiants ont été les principaux véhicules de diffusion des

renseignements sur la mobilité. Les outils institutionnels d’information mis

en place par Paris XI n’ont pas été aussi efficaces.

Accessibilité de l’information

Notre étude s’est aussi intéressée à la qualité de l’accessibilité des

renseignements sur les programmes favorisant la mobilité. Les résultats sont

illustrés dans la Figure 7.

On constate une réelle insuffisance d’accessibilité à l’information

par les étudiants. En effet, à peine 11% des consultés estiment que les

informations sur les possibilités offertes à la mobilité sortante sont

convenablement accessibles.

Améliorations possibles

Questionnés sur les améliorations possibles, leurs propositions

rentrent dans le cadre de ce que souhaitent réaliser les membres de

l’équipe des relations internationales :

• Edition d’une documentation à disposition des étudiants

• Réunion d’information en début d’année universitaire

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 38

• Réunion d’information pour les candidats au départ

• Panneau d’information plus efficace

• Recueil de témoignages des étudiants déjà partis

C. La connaissance et l’apprentissage de langues étrangères

Le troisième volet de l’enquête a été consacré à un facteur

conditionnant important de la mobilité sortante : la maîtrise d’une langue

étrangère. Si la grande majorité de nos étudiants disent connaître une

langue étrangère (92.1%), il est flagrant de constater que dans les 3

principales langues étrangères citées (anglais, espagnol, allemand) leur

niveau de connaissance est médiocre.

Par ailleurs, globalement peu d’étudiants sont satisfaits de

l’enseignement en anglais dispensé par la faculté (5,3%). Afin d’expliquer

ces résultats, certains étudiants ont soulevé les problèmes suivants :

• insuffisance en expression orale due au nombre trop important d’étudiants

en cours ;

• différences de niveaux entre étudiants trop importantes pour un même

cours ;

• type d’examen non adapté (ex : la traduction du français vers l’anglais).

Eventuellement, un étudiant a proposé que les enseignements

classiques puissent contenir des termes anglophones et un autre a souhaité

apprendre à faire un examen clinique en anglais.

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R. Fanchin 39

Partie III

Conclusions et perspectives

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 40

Conclusions et perspectives

Ce travail nous a permis de mieux situer le problème du faible

taux de mobilité sortante des étudiants de l’UFR Paris XI. L’analyse des

réponses aux questionnaires, mais aussi du taux de participation des

étudiants, permet d’avancer un certain nombre de conclusions pratiques.

Celles-ci devront tenir compte des limites de ce type d’enquête, en

particulier, les doutes sur le caractère représentatif de la population sondée

due à un taux de participation médiocre et au fait que souvent les étudiants

qui acceptent de remplir le questionnaire manifestent un plus grand intérêt

pour la question discutée que ceux qui n’acceptent pas.

1. La motivation des étudiants et le rôle facilitateur des instances de

l’UFR

D’une manière générale, l’intérêt des étudiants par la consultation elle-

même a été relativement faible, même parmi ceux en début de cursus

(au mieux, un tiers de participation). Une décroissance progressive de la

participation a été observée de PCEM2 à DCEM4. Ce phénomène

s’explique en partie par des difficultés de diffusion du questionnaire

parmi les étudiants en fin de DCEM, plus souvent absents des locaux de

la Faculté (stages et préparation à l’ECN). Il est aussi possible que les

étudiants en fin de DCEM sont, par définition, moins intéressés aux

questions de mobilité sortante étant donné que leur parcours

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 41

universitaire restant est plus court que ceux en début de parcours.

Ces données encouragent le Bureau de Relations Internationales de la

Faculté à mener une réflexion sur la nécessité d’améliorer la

communication avec les étudiants et d’approfondir le débat avec eux sur

les avantages et les inconvénients de la mobilité sortante. Notre enquête

a montré que plus de 80% des étudiants ayant répondu au questionnaire

sont intéressés par la mobilité.

La Faculté doit jouer un rôle facilitateur dans ce processus et apporter de

solutions pratiques aux 3 principaux facteurs générateurs d’un frein au

départ, à savoir, les difficultés de reconnaissance du stage réalisé à

l’étranger dans le cursus Français, les insuffisances par rapport à la

maîtrise d’une langue étrangère, et les problèmes de financement du

séjour.

2. Les destinations que préfèrent nos étudiants

Nos étudiants valorisent d’abord la qualité de la formation médicale dans

le choix de la destination pour le départ. Les réponses aux questionnaires

indiquent également une préférence pour des pays développés et

anglophones. Ainsi, la partie anglophone du Canada, les Etats-Unis, le

Royaume-Uni et l’Australie comptent parmi les destinations les plus

convoitées par la population consultée. Il est donc nécessaire que la

diffusion des accords existants comme le CREPUQ et le MICEFA soit

optimisée. Nous devrons travailler aussi sur le développement d’accords

universitaires France-Canada anglophone, France-Royaume-Uni et

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 42

France-Australie.

3. L’accès à l’information

Notre enquête a mis en évidence des insuffisances importantes quant au

rôle de diffusion de l’information sur la mobilité de la part du Bureau des

Relations Internationales. En effet, nos résultats montrent que la plupart

des étudiants consultés s’estiment mal informés sur les possibilités qui

leur sont offertes et que l’information circule majoritairement par des

voies informelles entre étudiants. En tenant compte des suggestions des

étudiants, nous comptons promouvoir l’édition d’une documentation sur

les possibilités d’aide à la mobilité à disposition des étudiants, organiser

des réunions d’information en amphithéâtre en début d’année

universitaire, des réunions d’information pour les candidats au départ,

confectionner des panneaux d’information plus efficaces, et stimuler les

échanges entre les étudiants par le recueil de témoignages de ceux qui

sont déjà partis. L’autre initiative est l’organisation de réunions avec les

responsables de l’IFMSA et les membres du Bureau de Relations

Internationales afin de coordonner les efforts de communication.

4. L’apprentissage des langues étrangères

Nous avons mis en évidence avec cette enquête une insuffisance notable

dans les connaissances linguistiques des étudiants de l’UFR médicale de

Paris XI. Tandis que l’écrasante majorité des étudiants affirme connaître

une deuxième langue, leur niveau de maîtrise semble être médiocre. Il

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

R. Fanchin 43

est vrai que la barrière de la langue est un facteur découragent de la

mobilité sortante non négligeable. Ainsi, parallèlement aux efforts de

diffusion des moyens existants d’aide à la mobilité, l’amélioration de

l’apprentissage linguistique doit constituer une des priorités de notre

action. La dynamisation de l’enseignement de l’Anglais médical à la

Faculté, mais aussi la possibilité d’accords privilégiés entre la Faculté et

des cours privés d’Anglais pourraient constituer des objectifs prioritaires

pour offrir des bases linguistiques solides à nos étudiants.

5. Perspectives

Les résultats de ce travail contribueront à guider notre action

future au sein du Bureau des Relations internationales de la Faculté de

médecine Paris XI afin de stimuler la mobilité sortante des étudiants.

Ainsi, nous mettrons l’accent sur l’amélioration des moyens

d’information institutionnels en ciblant en premier lieu les étudiants

en début de parcours (PCEM2 et DCEM1). En particulier, une

amélioration de l’accessibilité des étudiants aux programmes d’aide à la

mobilité vers des pays industrialisés anglophones sera un des objectifs

de notre travail. L’apprentissage de l’anglais fera objet d’une attention

spéciale, avec la dynamisation des cours existants et l’ouverture

éventuelle vers des organismes privés. Lors des séances d’information

pouvant avoir lieu en amphithéâtre, nous comptons inviter des

représentants des différents organismes d’aide à la mobilité mais aussi

des représentants de centres d’enseignement linguistiques hors faculté

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

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pour qu’ils puissent répondre directement aux questions de nos

étudiants. Parallèlement à cet effort, des supports d’information adéquats

(brochures, affichages) seront constitués et mis à la disposition des

intéressés sous format papier et électronique (site web de la Faculté).

Dans un futur proche, nous organiserons une nouvelle consultation des

étudiants afin d’évaluer l’efficacité de ces mesures.

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Annexe I

Questionnaire sur la mobilité internationale

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Consultation des étudiants du CHU de Bicêtre-Paris XIsur

la mobilité internationale

Le but de cette consultation est d’établir des bases pratiques pour une future

optimisation de la mobilité étudiante au sein de la fac de Bicêtre. Merci de répondre

attentivement et exhaustivement aux questions suivantes :

Age : Sexe : F M Année : P2 D1 D2 D3 D4

I. Les études à l’étranger, qu’en pensez-vous ?

1. Souhaiteriez-vous partir étudier à l’étranger ?Ο Oui, et je suis très motivé (e)Ο Oui, mais j’hésiteΟ NonΟ Je suis déjà parti (e)

2. Si vous avez coché l’une des deux premières alternatives, classez de 1 à 7 par ordred’importance (1 étant le critère le plus important) les facteurs que vousdécouragent?

Ο Vous n’y voyez pas d’intérêt Ο Peur de se retrouver dans un environnement inconnu Ο Difficultés de compatibilité avec le cursus des études médicales françaises

(ECN...), et donc problèmes d’équivalence des diplômes Ο Barrière de la langue Ο Les destinations disponibles ne vous intéressent pas Ο Coût Ο Autre :..........................................................

3. A quel moment de vos études médicales est-il idéal de partir ?Ο PCEM2Ο DCEM1Ο DCEM2Ο DCEM3Ο DCEM4Ο Internat

4. Citez par ordre de priorité les 3 pays dans lesquels vous partiriez étudier ?

1.

2.

3.

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5. Classez de 1 à 5 par ordre d’importance, selon vous, les critères pour le choix dupays/ville dans lequel vous iriez étudier ? (1 étant le critère le plus important)

Ο La qualité de la formation médicale Ο L’apprentissage de la langue Ο Son attractivité culturelle générale Ο Sa vie étudiante Ο Autre critère :...................................

6. A l’heure actuelle, pensez-vous que faire une partie de son cursus universitairemédical à l’étranger est :Ο Une perte de tempsΟ Un plusΟ Indispensable

7. Pensez-vous que la période d’études à l’étranger doit:Ο Etre intégrée à votre cursus françaisΟ Représenter une pause exceptionnelle dans vos études françaises

8. Si vous êtes déjà parti(e) à l’étranger dans le cadre de votre cursus médical, pourcombien de temps ?Ο ≤ 1 moisΟ entre 1 et 3 moisΟ ≥ 3 mois

9. Dans quel (s) pays ?

II. L’information :

10. Connaissez-vous les différents programmes de mobilité internationale proposés àBicêtre ?Ο ERASMUSΟ IFMSAΟ MICEFAΟ Accords bilatéraux spécifiques

11. Vous en avez eu connaissance par :Ο Les relations internationales de la facΟ Le guide de la facΟ Le BDEΟ Voie d’affichageΟ Le site internet de la facΟ D’autres étudiantsΟ Autre :.......................................

12. Sur une échelle de 1 à 5, comment qualifieriez-vous l’accessibilité des informationsconcernant les études à l’étranger (5 étant l’accessibilité la plus grande) ?Ο 1

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Ο 2Ο 3Ο 4Ο 5

14. Citez quelques mesures afin d’optimiser l’information sur la mobilité à KB?

III. Les langues étrangères à Bicêtre...

13. Parlez-vous une langue étrangère ?Ο OuiΟ Non

14. Si oui, laquelle (ou lesquelles) et quel est votre niveau:Ο Anglais c o u r a m m e n t a s s e z b i e n

passablementΟ Espagnol c o u r a m m e n t a s s e z b i e n

passablementΟ Allemand c o u r a m m e n t a s s e z b i e n

passablementΟ Italien c o u r a m m e n t a s s e z b i e n

passablementΟ A u t r e   : … … … … … … . . c o u r a m m e n t a s s e z b i e n

passablement

15. Etes-vous satisfait de l’enseignement de l’Anglais médical à la fac ?Ο Oui, tout à faitΟ MoyennementΟ Non, pas du tout

16. Si vous n’êtes pas totalement satisfait(e), expliquez pourquoi ?Ο La charge horaire est insuffisanteΟ La qualité de l’enseignement ne vous convient pasΟ Je ne me sens pas motivé(e)Ο Autre :

17. Iriez-vous à des cours traitant de médecine (par exemple, l’hypertension artérielle)dispensés en Anglais (par des médecins anglophones présents sur le CHU) ?Ο OuiΟ Non

(pourquoi ?...............................................................................................................)

(Enquête préparée par Renato Fanchin et Marie Le Goff avec la collaboration de Didier

Samuel et Patricia Beysens du Bureau de Relations Internationales de KB, novembre 2004)

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

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Annexe II

Tableaux et Figures

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

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Tableau 1. Taux de participation à l’enquête des étudiants entre PCEM 2 et

DCEM 4 par année.

Effectifs de l’UFRNombre de

questionnaires remplis

Taux

de participation (%)

PCEM 2 111 37 33,3

DCEM 1 103 26 25,2

DCEM 2 113 22 19,4

DCEM 3 69 17 24,6

DCEM 4 72 12 16,7

Total 468 114 24,3

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DIU de Pédagogie Médicale, année 2004-2005

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Tableau 2. Prévalence d’étudiants qui acceptent l’idée d’un départ à

l’étranger en fonction de l’année.

n %

PCEM 2 37 81,1

DCEM 1 26 80,8

DCEM 2 21 100

DCEM 3 16 87,5

DCEM 4 10 80

Total 110 85,5

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Tableau 3. Ordre d’importance et prévalence des facteurs décourageant la

mobilité sortante.

Classement Facteur Prévalence (%)

Facteur principal Difficulté d’équivalence 40,4

2ème facteur Barrière de la langue 29,7

3ème facteur Coût 28,8

4ème facteur Peur de l’inconnu 26,0

5ème facteur Destinations inintéressantes 59

6ème facteur Intérêt discutable 90,9

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Tableau 4. Critères de choix pour la destination.

Femmes (%) Hommes (%) Total (%)

Qualité de la formation médicale 44,1 53,3 46,7

Apprentissage de la langue 32,5 20,0 29,0

Attractivité culturelle générale 18,2 20,0 18,7

Vie étudiante du pays 5,2 6,7 5,6

Total 100 100 100

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Figure 1. Le degré de motivation des étudiants pour un départ à l’étranger

0

10

20

30

40

50

60

Pour

cent

age

oui avec motivation oui avec hésitation non déja fait

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Figure 2. La période idéale du cursus médical pour un départ à l’étranger

0

10

20

30

40

50

60

Pour

cent

age

PCEM2-DCEM1 DCEM2 DCEM3-DCEM4 DES

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Figure 3. Les destinations les plus convoitées pour un départ à l’étranger

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Pour

cent

age

Am

ériq

ue d

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Euro

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rient

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Figure 4. Sentiment des étudiants sur l’importance de la mobilité sortante

inutileun plusindispensable

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Figure 5. Connaissance des programmes d’aide à la mobilité

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

Pour

cent

age

ERA

SMUS

IFM

SA

MIC

EFA

Acc

ords

spé

cifiq

ues

Aucu

ne

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Figure 6. Moyens par lesquels l’information sur les organismes favorisant la

mobilité sortante a été obtenue

0

5

10

15

20

25

30

35

Pour

cent

age

affic

hage

bouc

he à

ore

ille

bure

au é

tudi

ants

bure

au R

I

guid

e de

la fa

c

site

web

fac

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Figure 7. Accessibilité de l’information sur les organismes favorisant la

mobilité sortante

0

5

10

15

20

25

30

35

Pour

cent

age

Très mauvaise Mauvaise Passable Bonne Excellente