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UNIVERSITE MONTPELLIER III UFR V : Département de Psychologie. MEMOIRE DE RECHERCHE Master 1 de Psychologie Spécialité: « Psychopathologie et Neuropsychologie du Vieillissement » Mémoire implicite et Schizophrénie : Influence de l’amorçage sémantique sur la coordination motrice interpersonnelle Soutenu et présenté par : Jean-Nicolas POUS Sous la direction du Professeur Marie-Christine Gély-Nargeot Coordonnateur : Stéphane Raffard (MCU) Année universitaire 2011-2012

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      UNIVERSITE MONTPELLIER III

UFR V : Département de Psychologie.

MEMOIRE DE RECHERCHE

Master 1 de Psychologie

Spécialité: « Psychopathologie et Neuropsychologie du Vieillissement »

 

 

 

Mémoire implicite et Schizophrénie : Influence de l’amorçage sémantique sur la coordination motrice interpersonnelle    

 

 

Soutenu et présenté par :

Jean-Nicolas POUS

 

 

 

 

Sous la direction du Professeur Marie-Christine Gély-Nargeot

Coordonnateur : Stéphane Raffard (MCU)

Année universitaire 2011-2012

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REMERCIEMENTS  

 

Parce que la réalisation de ce mémoire n’aurait pas été possible sans les personnes suivantes. Je

tiens à leur adresser ma gratitude ainsi que mes plus sincères remerciements :

Je tiens à remercier le Professeur Marie-Christine Gély-Nargeot, directrice du Master de

Psychopathologie et Neuropsychologie du Vieillissement d’avoir autorisé cette thématique de

recherche pour la réalisation de mon mémoire.

Je remercie amicalement Monsieur Jonathan Del-Monte, psychologue doctorant, pour sa

supervision, sa disponibilité et son aide sur les éléments parfois obscurs que j’ai pu rencontrer

lors de la réalisation de ce travail. Merci pour la confiance qu’il a pu m’accorder et qui m’a

permis d’effectuer mon travail de recherche sur une partie de sa thèse.

Merci aux patients qui ont accepté de venir passer notre expérience, et à toutes les personnes

venus participer en tant que sujets contrôles ou témoins, dont certains de mes amis, de ma

famille ou de ma promotion universitaire.

Merci à l’équipe du projet SCAD et en particulier Robin Salesse pour son aide. Ma rencontre

avec eux m’a donné envie de m’impliquer dans la recherche.

Merci à l’équipe de la clinique Mairet pour son implication et son intérêt dans notre protocole

de recherche, qui nous a aidé au recrutement.

Merci au Professeur Boulenger et à toute l’équipe du SUPA pour leur accueil et leur intérêt.

Enfin un remerciement spécial à Monsieur Stéphane Raffard, Psychologue clinicien et Maître de

Conférence universitaire, sans lequel rien de tout cela n’aurait été possible, et qui m’a donné

envie de me surpasser out au long de ma formation et lors de mon stage recherche.

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Résumé  

La schizophrénie est une des maladies psychiatriques ayant le plus d’impacts fonctionnels concernant les interactions sociales. La coordination motrice interpersonnelle est une habileté sociale fondamentale mise en œuvre dans les situations d’échanges sociaux. La littérature scientifique rapporte que les patients schizophrènes souffrent de nombreux déficits au niveau des habilités sociales, comme par exemple au niveau de la coordination motrice interpersonnelle. Il a récemment été montré chez les sujets sains que les habilités sociales comme l’imitation pouvaient être modulées en passant par un système de mémoire implicite, par l’utilisation de procédures d’amorçages sémantiques. Sachant que la mémoire implicite serait préservée dans la schizophrénie, nous avons voulu faire l’investigation des effets du traitement d’informations implicites sociales sur la coordination motrice interpersonnelle chez des patients schizophrènes en comparaison à des sujets contrôles. Nous avons comparé trois types de conditions : un amorçage avec des mots sociaux (condition 1), des mots antisociaux (condition 2), ou des mots neutres (condition 3). Nos résultats confirment un déficit de la coordination motrice interpersonnelle chez les patients schizophrènes mais ne permettent pas de différencier l’influence des différents types d’amorçages sémantiques au sein de chaque groupe. Néanmoins les amorçages prosocial et antisocial permettent de normaliser les performances des patients schizophrènes en comparaison aux sujets contrôles. Ces résultats permettent l’ouverture de perspectives théoriques intéressantes sur la nature du fonctionnement de l’amorçage sémantique social dans la schizophrénie.

Mots clefs : Schizophrénie ; Coordination motrice interpersonnelle ; amorçage sémantique ;interactions

sociales ; habiletés sociales ; mémoire implicite ; amorçage social.

Abstract

Schizophrenia is one of the psychiatric illnesses that has the greatest functionnal impact on social interactions. Interpersonal motor coordination is a fundamental social skill implemented in situations of social exchange. The scientific literature reports that schizophrenic patients suffer many deficits in social skills, eg in interpersonal motor coordination. It was recently shown in healthy subjects that social skills such as mimicry could be modulated through an implicit memory system, by the use of semantic priming procedures. Knowing that implicit memory would be preserved in schizophrenia, we wanted to investigate the effects of implicit social information processing on interpersonal motor coordination in schizophrenic patients compared to control subjects. We compared three types of condition : semantic priming with social words (condition1), antisocial words (condition 2) and neutral words (condition 3). Our results confirm a deficit in interpersonal motor coordination in schizophrenic patients but do not allow to differentiate the influence of different types of semantic priming within each group. Nevertheless, prosocial and antisocial semantic priming can help to standardize the performance of schizophrenic patients compared to controls. These results allow the opening of interesting theoretical perspectives regarding of how social semantic priming works in schizophrenia.

Keywords : Schizophrenia ; Interpersonal motor coordination ; semantic priming ; social interactions ;

social skills ; implicit memory ; social priming.

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                SOMMAIRE  

 

INTRODUCTION  .......................................................................................................................  1  

I.  LA  SCHIZOPHRENIE  ...............................................................................................................  2  I.1  Historique  ............................................................................................................................................................................  2  I.2  Symptomatologie  de  la  schizophrénie  ................................................................................................................  2  I.2.1  Une  pathologie  multidimensionnelle  .......................................................................................................................  2  I.2.2  Déficits  cognitifs  dans  la  schizophrénie  ..................................................................................................................  3  

II.  Interactions  sociales  dans  la  schizophrénie  ...........................................................................  4  II.1  Intelligence  sociale  ........................................................................................................................................................  4  II.2  Cognition  sociale  et  schizophrénie  ......................................................................................................................  5  II.3  Habiletés  sociales  et  schizophrénie  ....................................................................................................................  6  II.3.1  L’expression  émotionnelle  ...........................................................................................................................................  6  II.3.2  L’espace  personnel  ..........................................................................................................................................................  7  II.3.3  Les  comportements  d’imitation  ................................................................................................................................  7  II.4.4  La  coordination  motrice  interpersonnelle  ...........................................................................................................  7  

III.  COORDINATION  MOTRICE  INTERPERSONNELLE  ..................................................................  8  III.1  Introduction  théorique  .............................................................................................................................................  8  III.2  Coordination  motrice  interpersonnelle  et  schizophrénie  ...................................................................  9  

IV.  MEMOIRE  IMPLICITE,  AMORCAGE,  COMPORTEMENTS  SOCIAUX  ......................................  10  IV.1  Notion  de  mémoire  explicite  et  implicite  .....................................................................................................  10  IV.2  Les  effets  d'amorçage  ...............................................................................................................................................  12  IV.2.1  Définition  .........................................................................................................................................................................  12  IV.2.2  Amorçage  et  activation  de  représentations  mentales,  activation  implicite  de  comportements  et  de  buts  .......................................................................................................................................................................................  13  IV.2.3  Amorçage  et  influence  sur  le  comportement  social  ......................................................................................  14  IV.2.4  Effets  de  l’amorçage  sémantique  dans  la  schizophrénie  :  implication  sur  la  mémoire  sémantique  ...................................................................................................................................................................................  15  

V.  PROBLEMATIQUE  ET  HYPOTHESES  DE  RECHERCHE  ............................................................  16  V.1  Problématique  et  hypothèse  générale  .............................................................................................................  16  V.2  Hypothèses  opérationnelles  et  statistiques  ..................................................................................................  17  

VI.  METHODE  ........................................................................................................................  18  VI.1  Participants  ....................................................................................................................................................................  18  VI.2  Matériel  ............................................................................................................................................................................  18  VI.3  Procédure  ........................................................................................................................................................................  19  VI.3.1  Tâche  préliminaire  solo  .............................................................................................................................................  19  VI.3.2  Tâche  d’amorçage  sémantique  ..............................................................................................................................  19  VI.3.3  Tâche  de  coordination  motrice  interpersonnelle  ...........................................................................................  20  VI.3.4  Echelles  psychologiques  ............................................................................................................................................  21  

VI.4  Analyses  statistiques  ................................................................................................................................................  21  

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VII.  RESULTATS  ......................................................................................................................  22  VII.1  Comparaisons  intergroupes  ...............................................................................................................................  22  VII.1.1  Données  démographiques  et  cliniques  ..............................................................................................................  22  VII.1.2  Données  neuropsychologiques  ..............................................................................................................................  23  VII.1.3  Comparaisons  intergroupes  pour  les  patients  souffrant  de  schizophrénie  .......................................  23  VII.1.4  Comparaisons  intergroupes  pour  sujets  contrôles  ......................................................................................  24  

VII.2  Analyse  de  la  coordination  motrice  interpersonnelle  ........................................................................  25  VII.2.1  Coordination  motrice  interpersonnelle  chez  les  sujets  contrôles  et  les  patients  selon  les  conditions  d’amorçages  .........................................................................................................................................................  25  VII.2.2  Comparaison  de  la  coordination  motrice  interpersonnelle  entre  les  sujets  contrôles  et  les  patients  selon  la  condition  d’amorçage  ..........................................................................................................................  26  VII.2.3  Analyse  qualitative  ....................................................................................................................................................  26  

VIII.  DISCUSSION  ...................................................................................................................  27  

IX  CONCLUSION  .....................................................................................................................  30  

BIBLIOGRAPHIE  .....................................................................................................................  30  

ANNEXES  ...............................................................................................................................  36  Annexe  1  :  Lien  entre  les  déficits  cognitifs  et  l’altération  des  capacités  d'interaction  sociale  (Green,  Kern,  Braff  &  Mintz,  2000).  .................................................................................................................................................  36  Annexe  2  :  Modèle  multidimensionnel  de  l’intelligence  sociale  de  Weis  &  Süß  (2005).  ..........................  37  Annexe  3  :  Diminution  de  l’activité  dans  le  cortex  préfrontal  ventrolatéral,  le  cortex  cingulaire,  l’amygdale,  du  thalamus  et  des  régions  occipito-­‐temporales  (en  bleu)  dans  une  tâche  de  reconnaissance  émotionnelle  chez  des  sujets  schizophrènes  (SZ)  en  comparaison  à  des  sujets  contrôles  (HC)  (Sugranyes,  Kyriakpoulos,  Corrigall,  Taylor  &     Frangou,  2011).  ......................................  38  Annexe  4:  Taxonomie  de  la  mémoire.  Modèle  de  Squire  (2004)  .......................................................................  39  ANNEXE  5  :  Modèle  de  l’organisation  des  connaissances  dans  un  réseau  sémantique.  Modele  classique  de  colllins  &  collian  (1969).  ............................................................................................................................  39  Annexe  6  :  Etude  préliminaire  sur  la  valence  sociale  des  mots  utilisés  en  tâche  d’amorçage  sémantique.  ................................................................................................................................................................................  40  Annexe  7  :  Synchronisation  en  antiphase  .....................................................................................................................  41  Annexe  8  :  Contrebalancement  des  poids  des  pendules  (EF1-­‐EF1  ;  EF1-­‐EF2  ;  EF2-­‐EF1)  .......................  41  Annexe  9  :  Analyse  de  la  coordination  motrice  interpersonnelle  en  antipHase  ..........................................  42  

 

 

 

 

 

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 1  

INTRODUCTION  

La schizophrénie est une des maladies psychiatriques les plus graves et touche environ 1 % de la

population générale (Bhugra, 2005). Cette pathologie mentale se déclare brutalement ou de

manière insidieuse en fin d’adolescence ou au début de l’âge adulte et se retrouve dans toutes les

cultures. Sur le plan clinique, elle est marquée par une variété de formes dont le retentissement

est variable, mais qui a un impact fonctionnel important en particulier sur le plan social

(Addington & Addington, 1999). Les dysfonctionnements de la vie sociale constituent à ce

propos un des critères indispensables pour porter le diagnostic de schizophrénie (DSM IV-TR,

American Psychiatry Association, 2000). Ils peuvent être liés à des déficits au niveau de

l’intelligence sociale dans sa forme de compréhension, c’est à dire au niveau de la cognition

sociale, ou dans ses formes d’expressions, au niveau des habilités sociales. Ces déficits en eux-

mêmes peuvent être reliés à des troubles de nombreuses sphères de la cognition, en particulier

celles faisant appel aux processus de mémoire explicite nécessitant des processus contrôlés

(Kébir & Tabbane, 2008).

Parmi les habilités sociales les plus importantes figure la coordination motrice interpersonnelle

(Schmidt & Richardson, 2008) qui se retrouve également altérée dans la schizophrénie,

essentiellement quand il est demandé à des sujets de se coordonner de manière explicite (Varlet

& al, 2012). Néanmoins des études précédentes démontrent qu’il est possible de moduler des

comportements sociaux nécessitant des habilités sociales en passant par un système de mémoire

implicite, et en activant des représentations sociales non-conscientes (Lakin & Chartrand, 2003 ;

Leighton, Bird, Orsini & Heyes, 2010). Ainsi, nous nous sommes intéressés, dans le cadre de ce

mémoire de recherche, à l’influence sur les coordinations motrices interpersonnelles d’un

paradigme expérimental déjà bien connu : l’amorçage sémantique. L’amorçage sémantique est

un type d’amorçage où la présentation puis le traitement implicite d’une information porteuse de

sens va activer des représentations mentales en mémoire sémantique et agir sur les

comportements. Il influence les comportements de coopération, d’affiliation ainsi que les

comportements sociaux non verbaux. Nous avons voulu dans le cadre de ce travail, en postulant

la préservation de la mémoire implicite dans la schizophrénie, explorer les effets de l’amorçage

sémantique sur la coordination motrice interpersonnelle chez les sujets atteints de schizophrénie

et les comparer aux effets d’amorçages sémantiques chez des sujets sains.

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     2  

I.  LA  SCHIZOPHRENIE  

I.1  HISTORIQUE  

C’est au psychiatre allemand Emile Kraeplin que l’on doit d’avoir isolé la schizophrénie sous

l’appellation de « démence précoce ». Il définit cette dernière comme une psychose chronique

avec une évolution déficitaire, débutant au début de l’âge adulte ou en fin d’adolescence, et

caractérisée par d’importants troubles affectifs et cognitifs ayant pour conséquence ultime

l’évolution vers la démence. Kraeplin systématisa sa définition de démence précoce et en

dégagea plusieurs formes : la forme hébéphrénique caractérisée par un affaiblissement

intellectuel, la forme catatonique où prédominent d’importants troubles psychomoteurs et la

forme paranoïde caractérisée par la présence d’idées délirantes non structurées. Peu à peu, il

renoncera à la recherche d’une théorie étiologique pour une classification objective et athéorique

de la maladie d’un point de vue phénoménologique en s’intéressant à la structure du phénomène

plutôt que son contenu.

En 1911, le psychiatre suisse Eugène Bleuler récuse le terme de « démence précoce » et

particulièrement l’aspect déficitaire de l'évolution des troubles et des capacités intellectuelles.

Pour Bleuler il existe une stabilité des déficits dans le temps et un pronostic qui n’est pas

systématiquement défavorable. Pour lui la division de l’esprit est plus importante que l’évolution

vers la démence comme caractéristique de base de la maladie. Il propose le terme

« schizophrénie »1, d’étiologie organique ayant pour conséquence une défaillance du mécanisme

associatif caractérisant la dissociation psychique.

I.2  SYMPTOMATOLOGIE  DE  LA  SCHIZOPHRENIE  

I.2.1  UNE  PATHOLOGIE  MULTIDIMENSIONNELLE  

En ce qui concerne la schizophrénie comme la plupart des autres maladies mentales,

l’approche catégorielle envisageant la pathologie sur la présence ou l'absence de critères

morbides se retrouve progressivement remplacée par l’approche dimensionnelle considérant

                                                                                                                                       

1   Etymologiquement  «  fragmentation  de  l'esprit  ».  

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     3  

qu’il n’existe pas de frontière entre le normal et le pathologique mais que les faits psychiques se

situent sur un continuum entre normalité et pathologie (Aleman & Larøi, 2008 ; Cuesta &

Peralta, 2001). Le premier à réfléchir sur la notion de symptômes négatifs et positifs fut Jackson

(1931). La symptomatologie positive désigne des symptômes qui viennent s’ajouter à

l’expérience de réalité du sujet et dont la présence est considérée comme anormale2. La

symptomatologie négative désigne la diminution voir l’absence de certaines fonctions cognitives

ou comportementales, considérés comme nécessaires pour un fonctionnement psychoaffectif et

comportemental normal.3 Selon Jackson ces symptômes résulteraient d’une atteinte de certains

mécanismes neuronaux. Le premier à proposer un modèle dimensionnel de la schizophrénie fut

Crow (1980,1981) à partir de ses travaux sur la régulation dopaminergique4, proposant une

nouvelle typologie caractérielle basée sur la dichotomie entre symptômes positifs et négatifs,

amenant à penser des sous-types de la schizophrénie d’étiologies indépendantes. Enfin, Liddle

(1987) propose d’intégrer une autre dimension importante : celle de désorganisation regroupant

les notions d’incohérences conceptuelles. Néanmoins ces approches décrivant des dimensions

n’étaient justement pas réellement dimensionnelles et restaient catégorielles puisqu’on pouvait

diviser des individus en différents sous types et même parfois postuler des étiologies différentes.

L’apparition du modèle pyramidal de Kay et de la PANSS (Kay, Opler & Lindenmayer, 1989) a

permis d’offrir une investigation clinique plus complète en prenant en compte ces trois

dimensions et en y intégrant une dimension anxio-dépressive et une dimension « impulsivité ».

I.2.2  DEFICITS  COGNITIFS  DANS  LA  SCHIZOPHRENIE  

En relation avec de multiples atteintes cérébrales (Reichenberg & Harvey, 2007 ; Antonova,

Tonmoy, Morris & Kumari, 2004), les troubles cognitifs sont en général fréquents et sévères

dans la schizophrénie. Une méta-analyse portant sur 204 études a montré qu’il existait jusqu’à 78

% des patients présentant d’importantes difficultés aux tests cognitifs (Heinrichs & Zakzanis,

1998). D'une manière générale, les patients présentaient un ralentissement global du temps de

traitement de l’information (Wykes, 1994). Les capacités attentionnelles seraient également

touchées et en particulier l’attention soutenue (Bae, Lee, Park, Hyun & Yoon, 2010). Au niveau

                                                                                                                                       

2   Tel  les  hallucinations  ou  les  délires.  3   L'apragmatisme,  l'apathie,  ou  encore  l’alogisme  constituent  des  symptômes  négatifs.  4   Alors  qu'un  excès  de  dopamine  au  niveau  de  la  voie  mésolimbique  serait  responsable  des  symptômes  

positifs  de  la  schizophrénie,  un  déficit  de  dopamine  au  niveau  de  la  voie  mésocorticale  serait  responsable  des  symptômes  négatifs.  

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     4  

de la sphère mnésique, Il existerait aussi une altération de la mémoire de travail et de la mémoire

prospective (Wang & al, 2008), de la mémoire épisodique (Green, 1996 ; Ollat, 1999) et de la

mémoire à long terme en relation avec l’atteinte d’autres fonctions cognitives comme les

fonctions exécutives (Kébir & Tabbane, 2008). Ces études mettent ainsi en évidence

l'hétérogénéité des atteintes cognitives dans la schizophrénie. Il a également été montré qu’il

existe un lien entre les déficits cognitifs et l’altération des capacités d'interaction sociale (Green,

Kern, Braff & Mintz, 2000) [Annexe 1].Ainsi le déficit du fonctionnement social peut être mis

en rapport avec des déficits de mémoire déclarative et de vigilance, les déficits du

fonctionnement professionnel avec un déficit des fonctions exécutives, de la mémoire de travail,

de la mémoire déclarative et de la vigilance, et le déficit d’autonomie par un déficit des fonctions

exécutives, de la mémoire déclarative et la mémoire de travail (Harvey & Sharma, 2003).

 

II .  INTERACTIONS  SOCIALES  DANS  LA  SCHIZOPHRENIE  

II.1  INTELLIGENCE  SOCIALE  

L’intelligence sociale ou « interpersonnelle» est une dimension de l’intelligence de plus en plus

soulignée5. Elle se manifeste dans les situations de la vie quotidienne où l’on interagit avec les

autres mettant en jeu un ensemble de processus cognitifs et comportementaux impliqués dans les

interactions sociales. Elle regroupe toute une série de compétences impliquant la capacité à

décoder une information sociale, c’est-à- dire plus précisément, extraire des indices permettant

d’analyser rigoureusement une situation sociale donnée (Walker & Foley, 1973), mais également

toute une série d'habiletés sociales désignant tous les comportements qui permettent de

communiquer nos émotions et nos besoins avec exactitude afin de réaliser nos objectifs

relationnels (Liberman, Derisi & Muesner, 1989).

L’intelligence sociale est donc constituée d’un ensemble de processus cognitifs de traitement de

l’information, qui permettent la compréhension d’autrui formant la cognition sociale et de

l’élaboration de conduites efficaces tributaires de nos habiletés sociales. Ces aptitudes sont

acquises dès l’enfance et s’enrichissent tout au long de la vie lors des expériences de

                                                                                                                                       

5   Gardner  (1997),  puis  Sternberg  (2004).  

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     5  

socialisation de l’individu à travers ses interactions sociales, par un processus d’apprentissage

implicite et dynamique, où le sujet va créer un répertoire de cognitions et d’habiletés sociales.

Les sujets ayant une bonne intelligence sociale sont particulièrement sensibles aux stimuli

verbaux et non verbaux susceptibles de renseigner sur les états mentaux, c’est à dire les émotions

et les intentions d’autrui. Weis & Süß (2005) développent un modèle intégratif

multidimensionnel de l’intelligence sociale faisant intervenir des capacités de compréhension

sociale, de mémoire sociale, de perception sociale et de flexibilité sociale, ainsi que la

connaissance sociale le tout contribuant à la mise en œuvre d’un comportement social adapté à la

situation [Annexe 2].

II.2  COGNITION  SOCIALE  ET  SCHIZOPHRENIE  

La cognition sociale recouvre cinq domaines : la théorie de l’esprit, la perception sociale, la

connaissance sociale, le biais d’attribution, et le traitement des émotions (Green & Leitman,

2008). Parmi ces processus, la théorie de l’esprit et la reconnaissance des émotions en sont des

dimensions clefs fréquemment atteintes dans la schizophrénie (Ziv, Leiser & Levine, 2011 ;

Couture, Penn, & Roberts, 2006). La théorie de l’esprit renvoie à la capacité à inférer des états

mentaux à autrui6. Le déficit de la cognition sociale et plus particulièrement de la théorie de

l’esprit est une composante importante de la schizophrénie que cette dernière partage avec les

troubles autistiques. Un méta analyse récente effectuée sur plusieurs études en neuroimagerie

fonctionnelle (Sugranyes, Kyriakpoulos, Corrigall, Taylor & Frangou, 2011) montre qu’il

existe une hypoactivation du cortex préfrontal médian et ventrolatéral chez les sujets autistes et

schizophrènes lors de tâches faisant appel à la cognition sociale. Il existe également une

hypoactivation de l’amygdale lors de tâches de reconnaissance d’émotions faciales [Annexe 3].

Ces désordres sont associés avec une hypoactivation du sillon temporal supérieur pendant les

tâches de théorie de l’esprit. Ces caractéristiques d’intensité variable selon la pathologie sont

partagées par la schizophrénie et les troubles du spectre autistique. Néanmoins une activation

thalamique réduite était observée uniquement dans la schizophrénie. Ainsi l’activation réduite du

                                                                                                                                       

6 La théorie de l'esprit comprend l’attribution d’états dits « épistémiques » c’est à dire attribuer des croyances à l’individu, l’attribution d’intentions, de motivations ou d’émotions.

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     6  

cortex frontolimibique et du sillon temporal supérieur est une composante partagée par la

schizophrénie et les troubles autistiques dans les déficits de la cognition sociale.

En lien avec un déficit de la cognition sociale, certains auteurs ont pu montrer un traitement

déficitaire de l’ironie (Stratta & al, 2007) et une compréhension amoindrie de l’humour (Tsoi,

Lee, Holden, Parks & Woodruff, 2008) dans la schizophrénie.

II.3  HABILETES  SOCIALES  ET  SCHIZOPHRENIE  

Les habilités sociales renvoient à un jeu complexe de processus : La mise en œuvre de

comportements verbaux mais aussi non verbaux et paralinguistique (prosodie, régulation du

débit verbal). Elles nécessitent un traitement de l’information efficient, une perception sociale

juste, une assurance personnelle pour prendre les bonnes décisions et construire des réponses

permettant une interaction sociale adaptée (Kopelowicz, Liberman & Zarate, 2006). Les déficits

des habiletés sociales constituent un des marqueurs principaux de la schizophrénie affectant la

capacité à maintenir des relations sociales, trouver ou garder un emploi, et remplir des besoins

personnels à travers des interactions appropriées (Addington & Addington, 1999). Ces déficits

sont visibles chez les sujets à risque de développer une schizophrénie et à l’apparition de la

maladie (Mittal & Walker, 2007 ; Pinkham & Penn, 2005) et sont stables à travers le temps

(Muesner, Bellack, Morrisson & Wixted, 1991).

II.3.1  L’EXPRESSION  EMOTIONNELLE  La communication de ses émotions à son interlocuteur est au coeur de l’interaction sociale.

Aussi, des chercheurs ont démontrés que les patients affectés de schizophrénie produisent

significativement moins d'expressions émotionnelles en comparaison à une population générale

ou dépressive par exemple au niveau des gestes coverbaux, des expressions faciales

émotionnelles, des sourires spontanés ou de la fluence verbale, et cela indépendamment d'un

traitement neuroleptique (Tremeau & al, 2005). Ces déficits d'habilités sociales étant en lien avec

les symptômes négatifs (Kupper, Ramseyer, Hoffman, Kalnermatten & Tschacher, 2010 ; Brüne

& al, 2008), les mêmes auteurs développeront la Motor-Affective Social Scale (MASS)

(Tremeau & al, 2008), comme échelle d''évaluation des symptômes négatifs. Cette échelle est

convergente avec les échelles d'évaluation des symptômes négatifs comme la SANS (Andreasen,

1983) ou les subtests de symptomatologie négative de la PANSS.

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     7  

II.3.2  L’ESPACE  PERSONNEL    L’espace personnel régule l’éveil et l’intérêt dans les communications mais il sert surtout

d’espace protecteur quand un risque de menace est perçu (Uzzel & Horne, 2006), il est utilisé

dans la communication verbale et la diminution de sa distance reflète le partage de l’intimité

(Hall, 1966). Il est régulé par des comportements non verbaux comme la distance

interpersonnelle et le contact visuel (Argyle & Dean, 1965). Ainsi Park & al (2009) trouvent que

les patients schizophrènes ont des distances interpersonnelles plus importantes et un angle

d'orientation de la tête plus large, quand les sujets devaient parler à une personne virtuelle, que

des sujets contrôles. Aussi, la sévérité des symptômes négatifs pourrait entretenir un rapport

étroit avec l'espace personnel reflétant la communication non verbale incluant la distance et le

contact visuel.

II.3.3  LES  COMPORTEMENTS  D’IMITATION  L’imitation est un phénomène non conscient pouvant être considérée comme un comportement

facilitateur qui se produit dans les interactions sociales (van Baaren, Holland, Kawakani &

Knippenberg, 2004). Ce phénomène aurait pour but d’améliorer la confiance (Bailenson & Yee,

2005). Il améliorerait également l’échange social ainsi que la sympathie entre les sujets à

l’origine de l’échange et peut donc être considéré comme une interface entre perception et

comportement social (Chartrand & Bargh, 1999 ). Aussi, plus le désir d’affiliation est important

plus le nombre de comportements d’imitation mis en œuvre est grand (Lakin & Chartrand,

2003). Cette habileté sociale, automatique et non verbale serait déficitaire dans la schizophrénie.

Ainsi les personnes schizophrènes ont des difficultés fondamentales à imiter le comportement

d’un autre individu au niveau de plusieurs modes d’imitations tel l’imitation motrice

spontanée ou la réalisation de gestes pantomimes (Walther & al, 2011) ou encore l’imitation

d’expressions émotionnelles faciales (Park, Matthews & Gibson, 2008 ; Schwartz & al, 2006).

II.4.4  LA  COORDINATION  MOTRICE  INTERPERSONNELLE    Il existe également des troubles au niveau de la coordination motrice interpersonnelle à laquelle

nous nous intéresserons plus particulièrement dans le cours de ce travail de recherche.

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     8  

III.  COORDINATION  MOTRICE  INTERPERSONNELLE  

III.1  INTRODUCTION  THEORIQUE  

Les actions humaines quotidiennes apparaissent souvent dans un contexte social (Lockman &

Hazen, 1989). Des recherches en psychologie ont montrés que le comportement moteur dans les

interactions sociales entre deux ou plusieurs individus tendait à être coordonné (Schmidt, Carello

& Turvey, 1990). Cette coordination, envisagée comme une harmonisation comportementale,

traduit un phénomène où deux personnes envisageant un but social mutuel, comme un but

d’affiliation, créent une synergie dyadique afin de former un même organisme comportemental.

Les études portant sur le contrôle moteur et évaluant le phénomène de coordination motrice entre

deux individus via des paradigmes expérimentaux (Schmidt & Richardson, 2008 ; Schmidt &

O’Brien, 1997) montrent que lorsque deux individus doivent se coordonner entre eux, au niveau

moteur, ils montrent un phénomène comportemental identique à ceux trouvé dans la coordination

bimanuelle, modelée mathématiquement comme un processus dynamique non linéaire (Schöner,

Haken & Kelso, 1986 ; Haken, Kelso & Bunz, 1985). Aussi, les mêmes principes d'organisation

dynamique régissent la coordination motrice non intentionnelle ou spontanée entre deux

individus. La littérature démontre également que la coordination motrice interpersonnelle dans

les organisations a un impact sur la qualité des échanges entre individus et améliore les

comportements de coopération (Wiltermuth & Heath, 2008 ; Lakim & al, 2003). La coordination

motrice interpersonnelle est donc une composante essentielle des relations humaines qui est au

cœur de l’interaction sociale (Schmidt & Richardon, 2008 ; Condon, 1982). Elle peut être définie

comme une synchronisation comportementale dans l’interaction où les aspects sociaux et

temporels des mouvements de deux individus sont reliés de façon congruente (Schmidt,

Christianson, Carello & Baron, 1994). C’est un comportement d’interaction non verbal aussi

important que l’expression faciale, l’imitation où la gestion de son espace personnel, visant à

augmenter la qualité des interactions interpersonnelles et le fonctionnement des relations duelles

comme l'empathie ou l'amitié (Cummins, Piek & Dyck, 2005).

Le phénomène de la coordination motrice interpersonnelle peut être compris en utilisant une

théorie dynamique d’ordre comportemental appelé les coordinations dynamiques. La première

approche théorique proposée visant à décrire et expliquer les lois de la formation d’états stables

synchronisés est celle des patrons dynamiques de coordinations (Kelso, Holt, Rubin & Kugler

1981). Elle propose de considérer le sujet humain comme un système dynamique indépendant

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     9  

produisant un rythme naturel qui lui est propre. Quand ce système entre en interaction avec un

autre système indépendant, ils se synchronisent spontanément sous la forme d’un patron de

coordination qu’on définit comme la formation d’un état stable caractérisé par un mouvement

spatio-temporel régulier (Schmidt & al, 1994). Les deux systèmes interagissant peuvent

naturellement adopter deux patrons de coordinations. Le premier dit « en phase » désigne un

mouvement régulier synchronisé des deux systèmes allant dans le même sens. Le deuxième dit

« en antiphase » désigne un mouvement synchronisé allant en sens inverse. Ces patrons

préférentiels apparaissent aussi bien de manière spontanée, non intentionnelle, que lorsqu’il est

demandé explicitement à des sujets de se coordonner (Richardson, Marsh & Schmidt, 2005 ;

Schmidt & O’Brien, 1997). Lors de ce phénomène, appelé l’émergence, vont s’assembler un

grand nombre d’éléments indépendants. A noter que l’émergence de ces patrons semble être un

phénomène naturel universel étant également observé dans les systèmes biologiques ainsi que le

monde animal (Walker, 1969). Le processus de coordination motrice, mis en place

automatiquement dans une situation sociale semble aussi donc être un processus typiquement

humain ou du moins relevant du vivant comme en témoigne l’absence de coordination de la part

d’agents artificiels tel des robots humanoïdes (Marin, Issartel & Chaminade, 2009).

Il existe certaines variables venant modérer le phénomène de coordination motrice

interpersonnelle. Ainsi les compétences sociales d’un individu viennent directement influencer

sa capacité à se coordonner (Schmidt & al, 1994). Les personnes ayant un haut niveau de

compétences sociales, qui interagissent globalement mieux avec leur environnement social, se

coordonnent mieux que les sujets avec un bas niveau de compétences sociales comme par

exemple un sujet souffrant de schizophrénie disposant d’habiletés sociales amoindries. Aussi, la

coordination motrice en antiphase mobilise davantage de ressources attentionnelles que la

coordination en phase (Temprado & Laurent, 2004).

III.2  COORDINATION  MOTRICE  INTERPERSONNELLE  ET  SCHIZOPHRENIE  

En 1919, Kraepelin avait déjà mis en évidence, à l’aide d’observations cliniques, des anomalies

dans la production des mouvements volontaires et involontaires chez des sujets atteints de

schizophrénie. Depuis cette date, les travaux réalisés n’ont fait que confirmer et préciser ce

diagnostic (Walker, 1994 ; Green & Walker, 1985). A l’instar des autres troubles de la

communication non verbale, les troubles de la coordination motrice interpersonnelle sont

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     10  

prégnants dans la schizophrénie. Des mouvements anormaux pouvant expliquer au moins

partiellement les déficits interpersonnels, ont été rapportés dans la schizophrénie lors des

interactions sociales (Brüne & al, 2008) en relation apparente avec la sévérité des symptômes

négatifs (Kupper, Ramseyer, Hoffmann, Kalbermatten & Tschacher, 2010). De plus ces

mouvements anormaux pourraient constituer les premiers signes de manifestation de la maladie

et être utilisés comme des marqueurs pour le diagnostic précoce pouvant permettre un meilleur

pronostic de prise en charge (Kupper, Ramseyer, Hoffmann, Kalbermatten & Tschacher, 2010 ;

Mittal & Walker, 2007). Il existe par exemple des troubles des fonctions intégratrices : les signes

neurologiques mineurs pour lesquels existe une échelle d’évaluation 7 , pouvant constituer

également des marqueurs endophénotypiques intéressant pour le dépistage et la prise en charge

de la schizophrénie. De ce fait une étude récente a investigué les déficits de coordination motrice

dans la schizophrénie en se référant à une méthodologie dynamique d’oscillateurs couplés en

utilisant le paradigme de coordination des pendules manuels et démontre qu’il existe bel et bien

un déficit quand il est demandé aux sujets schizophrènes de se coordonner intentionnellement

alors que la coordination motrice non intentionnelle est préservée (Varlet & al, 2012). De

manière générale les patrons de coordination des sujets schizophrènes montre qu’ils ont une

faible stabilité dans la production de leur mouvement en comparaison aux sujets contrôles et

qu’ils ne dirigent jamais le processus de coordination et restent toujours « followers »8 (Varlet &

al, 2012). Ces résultats viennent étayer des études précédentes montrant que les processus

explicites sont généralement plus affectés dans la pathologie schizophrénique alors que les

mécanismes implicites tendent à être préservés (Danion, Meulemans, Kauffmann-Muller &

Vermaat, 2001).

 

IV.  MEMOIRE  IMPLICITE,  AMORCAGE,  COMPORTEMENTS  SOCIAUX    

IV.1  NOTION  DE  MEMOIRE  EXPLICITE  ET  IMPLICITE    

                                                                                                                                       

7     La  «  NSS  »  :  Neurological  Soft  Signs  (Krebs  &  Mouchet,  2007).  8     Dans  le  processus  de  coordination  motrice  interpersonnelle  chaque  sujet  peut  être  «  leader  »  et  diriger  la  coordination  motrice,  ou  «  follower  »  et  suivre  passivement  le  processus.  La  manipulation  des  poids  des  pendules  permet  d’influencer  le  passage  en  «  leader  »  ou  «  follower  »  en  modifiant  le  rythme  naturel  de  chaque  sujet.  

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     11  

Il existe de multiples formes de mémoire qui, dans l'ensemble, relèvent d'une architecture basée

sur de nombreux réseaux neuronaux, l'opposition mémoire déclarative et non-déclarative

(Squire, 2004) en constitue l'archétype proposant des systèmes neuroanatomiques distincts9

[Annexe 4].

La mémoire déclarative, essentiellement explicite, fait appel à des processus conscients et actifs

de récupération d'informations ou d'expériences antérieures : les processus contrôlés. Son

évaluation expérimentale et clinique s'effectue sur des tâches de rappel (libre ou indicé) ou de

reconnaissance. La mémoire épisodique, par exemple, implique un mode de récupération

explicite tout comme la mémoire prospective qui permet de planifier une action dans le futur.

Ces formes de mémoire sont fréquemment atteintes dans la schizophrénie (Green, 1996 ; Ollat,

1999 ; Wang & al, 2008). La mémoire non déclarative, essentiellement implicite, quant à elle,

correspond à la répercussion inconsciente d’expériences qui ne sont pas consciemment

verbalisées : elle s’exprime par l’amélioration continue des performances. Cette mémoire

contient des capacités très élémentaires, et est subdivisée en d’autres sous-systèmes : la mémoire

procédurale, l’amorçage, l’apprentissage non-associatif, le conditionnement classique et opérant.

Dans toutes ces situations, la restitution d’une information se fait sans référence consciente aux

apprentissages précédents : par des processus automatiques. La mémoire implicite s'évalue

expérimentalement par des tâches de mémoire implicite selon ce qui est évalué10. Cette mémoire

implicite est impliquée dans les effets d'amorçages perceptifs et sémantiques auxquels nous nous

intéresserons. « C'est un processus direct, spontané, au cours duquel le souvenir surgit

inopinément : c’est ainsi qu’un indice précis auquel nous sommes confrontés, tel qu’un son, une

image, un contact tactile, une saveur ou une odeur révèlent de manière inattendue la totalité

d’un souvenir que l’on croyait souvent oublié » (Croisile, 2009) 11. Il faut relever que la

mémoire implicite semble préservée la plupart du temps chez les sujets schizophrènes (Keri & al,

2000).

                                                                                                                                       

9   Alors   que   la  mémoire   épisodique   fait   intervenir   le   circuit   de   Papez   (voie   hippocampo-­‐maimllo-­‐thalamo-­‐cingulaire),  la  mémoire  procédurale  fait  intervenir  la  voie  cortico-­‐striatale  pour  la  mémoire  procédurale  et  les  aires  associatives  pour  le  système  de  représentation  perceptive.  

10   Par  exemple  les  tâches  de  complément  de  trigrammes  pour  les  effets  d'amorçages  perceptifs,  la  tour  de  Hanoï  pour  la  mémoire  procédurale.  

11   L’exemple  archétypal  de  la  restitution  inattendue  d’un  souvenir  est  celui  raconté  par  Marcel  Proust  :  «  Et  tout  d’un  coup  le  souvenir  m’est  apparu.  Ce  goût,  c’était  celui  du  petit  morceau  de  madeleine...  »  (Du  côté  de  chez  Swann,  1913).  

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     12  

IV.2  LES  EFFETS  D'AMORÇAGE    

IV.2.1  DEFINITION  

L'amorçage, en anglais « priming », désigne un paradigme expérimental en neuropsychologie et

psychologie cognitive. Il consiste à présenter une information, l'amorce, qui sera traitée de

manière implicite, par le sujet. Il y a un effet d'amorçage si ce traitement, non conscient,

influence le traitement de l'information. Ainsi un amorçage dit positif influencera le traitement

de l’information dans le sens d’une facilitation (par exemple un temps de réponse plus rapide

pour la reconnaissance d’un stimulus) et un amorçage dit négatif aura pour conséquence une

inhibition ou un ralentissement du traitement. L'effet d’amorçage est donc un effet de mémoire

implicite par lequel l'exposition préalable à un stimulus implicite influence les comportements

d'un sujet.

L’amorçage peut être de différentes natures dépendant du type de traitement effectué. Ainsi on

distingue principalement deux grands types d’amorçage dit « directs », l’amorçage perceptif et

l’amorçage conceptuel (Tulving & Schacter, 1990 ; Keane & al, 1991).

L’amorçage perceptif requiert un traitement global de la structure d’un mot ou d’une image et

dépend du système de représentation perceptive (PRS). Opérant à un niveau pré-sémantique, il

ne nécessiterait pas l’accès à la signification. Ainsi la reconnaissance ou la complétion d’un mot

ou d’une image pourra être plus rapide ou facilitée après un amorçage perceptif12. L’amorçage

conceptuel, quant à lui, nécessite des processus d’apprentissage sémantique par la modification

ou l’ajout de nouvelles informations en mémoire sémantique, comme des concepts ou des idées.

Classiquement on demandera au sujet de répondre à une question portant sur le sens du stimulus

présenté puis on pourra demander au sujet d’effectuer une association libre à partir d’un mot

indice en lui demandant le premier mot qui vient à l’esprit. Ce type d’amorçage fait donc

intervenir des connaissances stockées dans la mémoire sémantique.

Enfin l’amorçage sémantique, indirect, peut-être évalué par des tâches de décision lexicale ou de

dénomination, où on cherche à évaluer si la présentation d’une amorce sémantique facilite le

                                                                                                                                       

12   Comme  par  exemple  dans  une  tâche  de  complément  de  trigramme,  CHA___  aura  plus  de  probabilité  d’être  complété  par  «  CHATEAU  »  que  «  CHAMOIS  »,  «  CHAPEAU  »  OU  «  CHAMEAU  »  si   le  mot   implicitement   traité  en  phase  initiale  d’amorçage  est  «  CHATEAU  »  

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     13  

traitement d’un mot associé (cible sémantique). Ici il existe seulement une relation sémantique

entre les deux stimuli et la facilitation peut se traduire par une réduction du temps de réponse

dans une tâche d’évocation lexicale. Ce phénomène peut être expliqué par le phénomène de

diffusion de l’activation qui fait qu’un concept (un « nœud ») activé générera une activation vers

d’autres concepts (« nœuds ») voisins dans un réseau sémantique selon une distance sémantique

(Collins & Loftus, 1975) ou une hiérarchie catégorielle (Collins & Quillian, 1969)13 [Annexe 5].

IV.2.2  AMORÇAGE  ET  ACTIVATION  DE  REPRESENTATIONS  MENTALES,  ACTIVATION  IMPLICITE  DE  COMPORTEMENTS  ET  DE  BUTS  

Depuis les années 1990, des recherches ont été effectuées sur le traitement implicite de

l’information et son influence sur le comportement. Il a été montré par exemple qu’un amorçage

sémantique peut venir activer des stéréotypes 14 en mémoire implicite et engendrer des

modifications comportementales. Par exemple le traitement implicite de concepts relatifs au

vieillissement activerait des stéréotypes reliés au vieillissement. C’est ce qu’à montré une étude

princeps où des sujets amorcés avec de tels concepts marchaient plus lentement après

l’expérience et mettaient significativement plus de temps pour sortir du laboratoire que pour y

rentrer, en comparaison à un groupe contrôle amorcé par des mots ou concepts neutres, sans

rapport avec le vieillissement (Bargh, Chen & Burrows, 1996). De plus l’activation implicite de

stéréotypes chez des sujets provoquait chez les personnes cible la tendance à répondre

conformément aux stéréotypes, venant renforcer ces derniers (Chen & Bargh, 1997). Il a

également été montré qu’une exposition subliminale à des boissons de différentes marques ne

favorisait pas la consommation de telle ou telle boisson mais activait un besoin général de boire.

Ainsi l’exposition à des images subliminales, constituant un traitement de l’information

implicite15, ne permet pas de produire des comportements nouveaux mais peut venir activer des

besoins existants (Channouf, 1999). L’activation de buts en mémoire implicite partagerait donc

les mêmes effets que l’activation de buts en mémoire explicite.

                                                                                                                                       

13   Par   exemple   «  oiseau  »   propagera   de   l’activation   vers   des   connaissances   prototypiques   comme  «  moineau  »,     «  canaris  »   jusqu’aux   connaissances   les   moins   prototypiques   comme   «  autruche  »   ou  «  pingouin  ».  

14     Un  stéréotype  est  une  croyance  automatique  issue  d’un  processus  de  catégorisation  sociale.  Dépendant  de  notre  éducation  et  de  nos  interactions  sociales,  il  a  pour  but  de  simplifier  l’environnement  social.  

15     Amorçage  subliminal  

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     14  

En accord avec le modèle « auto-motive » de Bargh (1990), stipulant que les comportements

orientés vers un but correspondent à des représentations mentales pouvant être activées de

manière implicite, les effets d’amorçages opèrent également sur les buts et les comportements.

Chartrand & Bargh (1996) en usant d’amorçage infraliminaire ou supraliminaire montrent qu’un

matériel est aussi bien mémorisé quand les sujets traitent le but de mémorisation implicitement

que quand ce but est explicitement demandé.

IV.2.3  AMORÇAGE  ET  INFLUENCE  SUR  LE  COMPORTEMENT  SOCIAL  

L’amorçage dans ses diverses formes pourrait avoir un impact important sur la perception

d’autrui et la prise de décision dans un contexte social. Ainsi les individus auraient tendance à

voir leurs pairs sous un meilleur jour s’ils tiennent quelque chose de chaud dans la main comme

un café, ou inversement ils attribueraient des qualités moins chaleureuses s’ils tiennent quelque

chose de froid comme un thé glacé. La sensation de « chaleur » ou de « froideur » venant activer

les concepts sémantiques associés à des concepts sociaux comme « chaleureux » ou « froid »

(Williams & Bargh, 2008). Plus récemment une étude a montré que l’induction de concepts

relatifs à des sentiments influençait les comportements orientés vers une aide sociale. Les

participants amorcés avec des concepts à valence positives, relatifs à l’amour ou la solidarité

développaient significativement plus de comportements orientés vers une aide sociale que ceux

ayant été amorcés avec des concepts à valence négative comme la détresse (Lamy, Fischer-

Lokou & Guéguen, 2012). De même des enfants de 18 mois amorcés avec des concepts

d’affiliation sociale étaient plus enclins à offrir leur aide à d’autres personnes (Over & Carpenter,

2009) tout comme des étudiants étaient plus enclin à demander de l’aide après avoir été exposé

un amorçage d’affiliation sociale (Rubin, 2011).

Les effets d’amorçages ont également un rôle important sur les comportements sociaux non

verbaux. Par exemple l’imitation est un comportement non verbal très important qui permet

d’améliorer l’échange social (Chartrand & Bargh, 1999). Lakin & Chartrand (2003) ont montré

de manière réciproque qu’un amorçage sémantique relatif aux concepts d’affiliation améliorait

les comportements d’imitation et cela de manière aussi importante que quand il était demandé

explicitement aux participants de mettre en œuvre des comportements dans un but d’affiliation.

Leighton, Bird, Orsini & Heyes (2010) se sont également demandé si la relation entre

comportements d’imitations et attitudes sociales pouvait être bidirectionnelle. Ils ont exposé les

sujets de leur étude à un amorçage sémantique prosocial, neutre ou antisocial (avec des mots

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     15  

sociaux, neutres ou antisociaux) en utilisant une tâche de phrases mélangées. Les comportements

d’imitation ont été quantifiés selon une procédure où les participants étaient tenus d'effectuer un

mouvement pré-spécifié (par exemple ouvrir la main) sur présentation d’un mouvement

compatible (ouvert) ou incompatible (fermé) de la main. Les temps de réaction ont été mesurés

par électromyographie et l’ampleur de l'effet de l'imitation volontaire ou automatique a été

calculée en soustrayant le temps de réaction sur les essais compatibles de ceux sur les essais

incompatibles. Ainsi un amorçage « pro-social » induisait la production de comportements

d’imitation plus important qu’un amorçage « antisocial », indiquant que la relation entre

l’imitation et les attitudes sociales est bidirectionnelle et que les attitudes sociales ont un impact

direct et spécifique sur la tendance à utiliser des comportements d’imitations sans intention ou

pensée consciente.

IV.2.4  EFFETS  DE  L’AMORÇAGE  SEMANTIQUE  DANS  LA  SCHIZOPHRENIE  :  IMPLICATION  SUR  LA  MEMOIRE  SEMANTIQUE  

Il a été établi que les patients souffrant de schizophrénie ont du mal à juger avec précision des

indices sociaux comme par exemple la reconnaissance des émotions (Couture, Penn, & Roberts,

2006) constituant des informations en mémoire sémantique. De manière globale la mémoire

sémantique serait altérée dans la schizophrénie (Salisbury & al, 2000 ; Aloia & al, 1998 ;

Goldberg & al, 1998). Rappelons que l’amorçage sémantique permet d’évaluer la mémoire

sémantique16, désignant nos connaissances sur le monde décontextualisées de tout contexte

spatio-temporel. Son fonctionnement est effectivement explicite lorsqu’il y a remémoration

consciente et volontaire des informations impliquant d’autres fonctions comme les fonctions

exécutives, comme par exemple dans une tâche d’évocation lexicale (Goldberg & al, 1998).

Néanmoins il est possible d’induire la récupération d’informations en mémoire sémantique de

manière implicite, non consciente par le paradigme d’amorçage sémantique.

En ce qui concerne les effets d’amorçages sémantiques dans la schizophrénie, des résultats

variables, parfois contradictoires ont été obtenus dans la littérature. Ainsi il a été retrouvé des

hyperamorçages chez les patients schizophrènes où les effets d’amorçages sémantiques sont plus

importants que chez des sujets témoins et pourraient être expliqués par une hyperactivation des

                                                                                                                                       

16     «  Un  système  hypothétique  déclaratif  de  stockage  et  de  récupération  des  faits,  des  idées  et  des  concepts  »  (Thiberghien,  2002).  

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     16  

associations au sein du réseau sémantique à l’origine du relâchement des associations observées

cliniquement chez les patients (Moritzs & al, 2001). Mais également des hypoamorçages

(Besche & al, 1997) où les effets d’amorçages sémantiques sont inférieurs à ceux des témoins, ce

qui pourrait être expliqué par un dysfonctionnement des processus automatiques se traduisant par

une incapacité à utiliser le mot amorce et une négligence pour le contexte sémantique. Enfin il a

été également été observé des effets d’amorçages similaires chez des patients schizophrènes en

comparaison de témoins mais par des études avec des échantillons limités (Chapin & al, 1989).

Chez les sujets sains l’obtention de ce type d’effet d’amorçage serait sous-tendu par le

processus de diffusion automatique de l’activation en mémoire sémantique (Collins & Loftus,

1975 ; Collins & Quillian, 1969), mais on peut se demander si les tâches d’amorçages

sémantiques sont purement implicites et ne sont pas contaminées par des processus contrôlés

impliquant une récupération explicite, mis en œuvre stratégiquement par le sujet et qui pourrait

influencer le traitement de l’information en mémoire sémantique comme l’appariement

sémantique ou l’attente de génération (Lecardeur, Giffard, Eustache & Dollfus, 2006). C’est

dans un but de dissociation des processus contrôlés et automatiques que Quelem, Grainger &

Raymondet (2005) ont testé un paradigme d’amorçage sémantique permettant de distinguer

clairement les processus automatiques et les effets reliés à des biais décisionnels comme l’attente

de génération ou l’appariement sémantique. Ce paradigme, permettant de surmonter les

limitations des recherches précédentes en ce qui concerne l’amorçage sémantique dans la

schizophrénie permet de fournir de nouvelles preuves suggérant qu’il existerait une

hyperdiffusion de l’activation dans le réseau sémantique chez les personnes qui souffrent de

schizophrénie, en partie responsable des troubles de la pensée formelle. Les travaux les plus

récents de la recherche seraient donc plus en faveur d’un hyperamorçage dans la schizophrénie

(Wentura, Mortizs, Frings, 2008).

 

V.  PROBLEMATIQUE  ET  HYPOTHESES  DE  RECHERCHE  

V.1  PROBLEMATIQUE  ET  HYPOTHESE  GENERALE  

Il existe dans la schizophrénie de multiples atteintes neurocognitives étant en lien avec des

déficits fonctionnels concernant les rapports interpersonnels (Addington & Addington, 1999).

Les déficits des habiletés sociales touchent de nombreuses dimensions comme par exemple la

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     17  

coordination motrice interpersonnelle, en particulier quand la synchronisation tente d’être établie

de manière volontaire (Varlet & al, 2012). Nous savons existe un lien entre les déficits cognitifs

et l’altération des capacités d'interaction sociale (Green, Kern, Braff & Mintz, 2000 ; Harvey &

Sharma, 2003). Aussi les sphères cognitives altérées dans la schizophrénie nécessitent pour la

plupart du temps des processus contrôlés (Green, 1996 ; Ollat, 1999 ; Wang & al, 2008).

Partant du principe que la mémoire implicite est préservée dans la schizophrénie (Keri & al,

2000) et qu’il est possible d’influencer les comportements sociaux et sociaux-non verbaux

comme l’imitation en passant par un système de mémoire implicite (Lamy, Fischer-Lokou &

Guéguen, 2012 ; Leighton, Bird, Orsini & Heyes, 2010 ; Lakin & Chartrand, 2003), nous avons

voulu évaluer les effets de l’amorçage sémantique sur la coordination motrice interpersonnelle,

dans la schizophrénie. Nous faisons ainsi l’hypothèse que l’activation implicite d’un but

social par l’utilisation d’une procédure d’amorçage sémantique influence significativement

les comportements de coordination motrice interpersonnelle chez des sujets contrôles et

schizophrènes.

 

V.2  HYPOTHESES  OPERATIONNELLES  ET  STATISTIQUES  

Les variables indépendantes sont « la nature de l’amorçage» constituant une variable intrasujets a

3 modalités (amorçage prosocial, antisocial, ou neutre) et la nature du groupe constituant une

variable intersujets a 2 modalités (groupe des patients ou groupe contrôle). La variable

dépendante que nous mesurons est la variabilité de la coordination motrice (SD Phi), plus elle est

faible meilleure est la coordination. Aussi nous posons trois hypothèses opérationnelles pour

étayer l’hypothèse générale.

Hypothèse opérationnelle 1 : Nous posons l’hypothèse que la coordination motrice

interpersonnelle est moins stable chez les patients schizophrènes en comparaison aux sujets

contrôles sans amorçage de nature social (amorçage neutre).

Hypothèse opérationnelle 2 : Nous posons l’hypothèse que l’activation d’un but prosocial, par

l’utilisation d’une procédure d’amorçage sémantique prosociale, améliore la stabilité de la

coordination motrice interpersonnelle chez les patients schizophrènes et les sujets contrôles.

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     18  

Hypothèse opérationnelle 3 : Nous posons l’hypothèse que l’activation implicite d’un but

antisocial, par l’utilisation d’une procédure d’amorçage sémantique antisociale, détériore la

stabilité de la motrice interpersonnelle chez les patients schizophrènes et les sujets contrôles.

 

VI.  METHODE  

VI.1  PARTICIPANTS  

L'échantillon sur lequel a porté notre étude est composé de 2 groupes de sujets : 27 patients ayant

répondu aux critères diagnostiques de la schizophrénie selon le manuel diagnostique et

statistique des troubles mentaux (DSM-IV-TR, American Psychiatry Association, 2000) et 40

sujets contrôles. Les patients souffrant de schizophrénie ont été recrutés au sein de l'hôpital

psychiatrique la Colombière et les sujets contrôles ont été recrutés dans la population générale,

en particulier au département de psychologie de l'Université Montpellier III pour la majorité. Un

formulaire de consentement a été rempli pour chaque patient ou sujet contrôle. Pour l'ensemble

des participants, les critères d'inclusion étaient la capacité à comprendre des consignes

clairement données en français et la capacité à produire des praxies simples et coordonnées. Les

critères d'exclusions étaient la présence d'atteintes neurologiques quelconques ou d'autres

troubles psychiatriques que la schizophrénie (troubles bipolaires, phobie sociale...) pour le

groupe contrôle et d' un état non stabilisé pour le groupe de sujets atteint de schizophrénie. Enfin,

pour l'ensemble des deux groupes, la consommation de toxique, constituait également un critère

d'exclusion.

 

VI.2  MATERIEL  

Pour la tâche d’amorçage sémantique : Un ordinateur avec un écran 19 pouces équipé du

logiciel MATLAB. Les stimuli sont des phrases mélangées de 5 mots, où chaque mot se

présente dans une couleur différente, apparaissant sur l’écran à environ 600 millimètres du

participant.

Pour la tâche de coordination motrice : Un siège avec un pendule à faire osciller de la main

gauche où s’assoit toujours le sujet témoin. C’est le siège « pendule A ». Un siège avec un

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     19  

pendule à faire osciller de la main droite où s’assoit toujours le sujet évalué en condition

expérimentale (sujet contrôle ou atteint de schizophrénie). C’est le siège « pendule B ».

 

VI.3  PROCEDURE  

VI.3.1  TACHE  PRELIMINAIRE  SOLO  

Chaque participant est soumis à 4 essais de 60 secondes chacun, afin d’évaluer sa fréquence

oscillatoire naturelle dans deux conditions : deux essais où le poids du pendule est en bas (EF1)

et deux essais où le poids du pendule est en haut (EF2). Il est demandé au sujet de fixer une croix

en scotch fixée sur le mur droit devant lui pendant qu’il effectue l’essai en solo consistant à faire

osciller son pendule naturellement, à son rythme, mains néanmoins le plus régulièrement

possible.

VI.3.2  TACHE  D’AMORÇAGE  SEMANTIQUE  

Cette tâche concerne uniquement le participant qui est évalué en condition expérimentale (sujet

atteint de schizophrénie ou sujet contrôle). Elle est composée de trois conditions. Une condition

de « priming prosocial » où le sujet sera amorcé par des mots sociaux, une condition « priming

antisocial » où le sujet sera amorcé par des mots antisociaux et une condition de « priming

neutre » où le sujet sera amorcé par des mots neutres ne comportant aucune valence sociale. Il

est important de souligner nous avons évalué la valence sociale, antisociale ou neutre des mots

utilisés pour l’amorçage avant de commencer cette étude [Annexe 6].

Après la phase solo nous demandons au sujet contrôle ou au patient schizophrène s’il veut bien

nous aider pour une courte recherche supplémentaire concernant l’influence des mots sur la

lecture. C’est une histoire de couverture pour minimiser le risque que le sujet puisse faire un lien

entre la tâche d’amorçage sémantique et la tâche des coordinations motrices. Dès lors, nous lui

présentons, après avoir lancé l’interface du logiciel MATLAB, la tâche qu’il doit réaliser. Dans

chaque condition expérimentale (prosociale, neutre ou antisociale) il y a deux parties.

Dans une première partie, il est demandé au sujet de reconstruire oralement une phrase

mélangée, apparaissant sur l’écran de l’ordinateur, où figure toujours 5 mots de couleurs

différentes, avec seulement 4 de ces mots. Il doit pour commencer reconstruire mentalement la

phrase correcte et appuyer sur la barre d’espace du clavier quand il a la réponse. Il arrive alors

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     20  

sur un écran de pause noir, où il doit donner sa réponse à l’oral17. Dans cette partie toutes nos

phrases mélangées sont fabriquées de manière à ce qu’un mot à valence sociale (ou neutre) soit

toujours prononcé en dernier afin d’optimiser l’amorçage. Dans une seconde partie, il est

demandé au sujet d’éliminer un mot intrus, incongruent avec la phrase à reconstruire. Une fois la

bonne phrase mentalement reconstruite et le mot intrus « en tête », le sujet appuie sur la barre

d’espace du clavier et apparaît l’écran noir de pause pendant lequel il doit prononcer le mot

intrus18. Tous nos mots intrus à prononcer sont des mots à valence sociale, antisociale ou neutre.

Pour chacune de ces parties il y a 12 phrases à traiter. Les consignes données sont identiques

pour tous les participants, quelles que soit la condition, et nous demandons à chaque sujet un

feedback systématique pour s’assurer qu’il ait bien compris la tâche qui lui incombe.

Aussi pour toutes les phrases dans la procédure d’amorçage sémantique, il n’existe qu’une seule

possibilité de reconstruction19 et toutes les phrases mélangées sont très faciles à reconstruire et

sans ambiguïté possible pour que le sujet ne se trompe pas et s’assurer de son amorçage. Enfin il

n’y a pas de limite de temps pour donner les réponses.

VI.3.3  TACHE  DE  COORDINATION  MOTRICE  INTERPERSONNELLE  

Immédiatement après la tâche d’amorçage sémantique effectuée sur un sujet en condition

expérimentale (sujet contrôle ou schizophrène), nous procédons à l’évaluation de la coordination

motrice interpersonnelle avec un sujet dit « témoin » qui va permettre d’initier la coordination

motrice20. Nous demandons alors aux sujets de se coordonner en antiphase, c’est à dire de

synchroniser leurs pendules en sens inverse [Annexe 7]. Il y a trois essais de 60 secondes

                                                                                                                                       

17       Par  exemple  une  phrase  mélangée  comme  «  mon/elle/est/amie/pain»,  pour  une  condition  prosociale  devra  être  oralement  reconstruite  par  «  elle  est  mon  amie  ».  Une  phrase  mélangée  comme«  Ils/nos/ennemis/sont/terre  »,  pour  une  condition  antisociale  devra  être  reconstruite  par  «  Ils  sont  nos  ennemis  ».    

18       Par  exemple  dans  une  phrase  mélangée  comme  «  le/équipe/chien/aboie/fort  »,  pour  une  condition  prosociale,  le  mot  intrus  à  prononcer  sera  «  équipe  ».Pour  une  phrase  mélangée  comme  «  Julie/du/joue/indépendant/piano  »,  pour  une  condition  antisociale,  le  mot  intrus  à  prononcer  sera  «  indépendant  ».      

19     Une  phrase  mélangée  comme  «  bleu/le/est/pantalon/ciel  »  ne  constituerait  pas  une  phrase  mélangée  correcte  car  il  existe  ici  deux  possibilités  de  reconstructions  («  le  ciel  est  bleu  »  ou  «  le  pantalon  est  bleu  »).  

 20     Ainsi  nos  plans  d’expérience  se  déroulent  toujours  par  paires.  Un  sujet  évalué  (sujet  schizophrène  ou  

sujet  contrôle)  sur  le  pendule  B  et  un  sujet  témoin  sur  le  pendule  A.  

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     21  

chacun. Lors de chaque essai, le poids sur la tige des pendules est contrebalancé afin de

manipuler la fréquence d’oscillation. Ainsi la notation « EF1-EF1 » signifie que les deux

pendules ont leur poids vers le bas, « EF1-EF2 » que cette fois ci le pendule B a son poids vers le

bas, et « EF2-EF1 » signifie que le pendule A a son poids vers le haut et le pendule B a son poids

vers le bas [Annexe 8]. La variabilité de la fréquence oscillatoire entre les deux sujets est

analysée par un potentiomètre et le logiciel MATLAB [Annexe 9].

VI.3.4  ECHELLES  PSYCHOLOGIQUES  

Après la tâche de coordination motrice, nous faisons passer individuellement des échelles

psychologiques aux participants. Ces échelles comprennent des tests neuropsychologiques

comme la f-NART afin d’apparier les sujets sur le QI prémorbide, le test D2 pour évaluer

l’attention sélective et soutenue, et les séquences lettres-chiffres de la WAIS III pour évaluer la

mémoire de travail. Elles contiennent également des échelles psychoaffectives, pour quantifier le

niveau de dépression (BDI-II), l’anxiété sociale (LSAS), ainsi qu’une échelle neurologique pour

évaluer les signes neurologiques mineurs (NSS). Ainsi si nous observons des résultats

intéressants au niveau de la coordination motrice interpersonnelle en comparaison intergroupe

dans une condition d’amorçage, une différence significative aux tests psychologiques pourra

faire l’objet d’une analyse de corrélation.

VI.4  ANALYSES  STATISTIQUES  

Toutes nos analyses ont été effectuées à l’aide du logiciel statistique SPSS 20. Pour toute

distribution a été effectuée systématiquement une vérification de normalité. Quand les

distributions suivaient une loi normale (Shapiro-Wilk : p>0,05) et que l’effectif le permettait

nous avons utilisé le t de Student en tenant compte de l’égalité des variances pour comparer deux

échantillons indépendants. Quand les distributions ne suivaient pas une loi normale, nous avons,

quand cela était possible, normalisé les distributions21, ou utilisé le U de Mann-Whitney.

Pour les conditions où il y avait plus de deux échantillons nous avons utilisés le test de Kruskal-

                                                                                                                                       

21     Soit  «  v  »  une  variable  dont  la  distribution  ne  suit  pas  une  loi  normale.  Nous  pouvons,  quand  cela  est  possible,  normaliser  la  distribution  par  √v,  ln  (v),  log10  (v)  ou  1/σ2  (v).        

 

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     22  

Wallis. Nous avons choisi de définir la significativité à p< 0.1 pour la variabilité de la

coordination motrice interpersonnelle, conformément à ce qui est fréquemment utilisé dans la

littérature concernant les recherches sur le contrôle moteur. En effet, ces phénomènes sont

considérés comme étant sensibles et donc difficilement appréhendables. Pour les données

psychologique et neuropsychologiques nous avons pris un seuil de significativité à p<0.05.

 

VII.  RESULTATS  

VII.1  COMPARAISONS  INTERGROUPES  

VII.1.1  DONNEES  DEMOGRAPHIQUES  ET  CLINIQUES  

Comme l’indique le Tableau 1, les participants contrôles ont pu être appariés aux patients selon

l’âge (p = 0.913). Néanmoins la distribution du sexe (p = 0.006) indique que la répartition dans

les groupes a été influencée et on retrouve en effet plus de femmes chez les participants contrôles

et plus d’hommes chez les patients schizophrènes. Les patients présentaient un QI estimé (évalué

par la f-NART) significativement inférieur à celui des participants contrôles (p = 0.000) Ils

présentaient également un niveau d’études plus bas (p = 0.000). Le niveau de dépression (évalué

par la BDI-II) était clairement plus élevé chez les patients (p = 0.000) tout comme le niveau

d’anxiété sociale (p = 0.004) et d’évitement social (p = 0.000) évalué par l’échelle d’anxiété

sociale de Liebowitz (LSAS). A noter que les variables « BDI-II » et « LSAS évitement » ont

subit une transformation par la racine carrée car leurs distributions ne suivaient pas une loi

normale.  

 

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     23  

f-­‐NART  =  French  Version  of  the  National  Adult  Reading  Test  ;  BDI-­‐II  =  Inventaire  de  dépression  de  Beck  (2ème  

édition)  ;  LSAS  =  Liebowitz  Social  Anxiety  Test.  ;  X2=  test  du  Khi2  ;  Z=  U  de  Mann  Whitney;  t=  t  de  Student.  

VII.1.2  DONNEES  NEUROPSYCHOLOGIQUES  

Il existe des différences significatives entre les patients et les sujets contrôles pour le nombre de

caractères correctement traitées du test D2 (p = 0.000), le pourcentage d’erreurs au test D2 (p =

0.003) et la séquence Lettres-Chiffres (p = 0.000). Il existe aussi des différences significatives

pour la NSS (p = 0.000), ainsi les patients présentaient significativement plus de signes

neurologiques mineurs que les participants contrôles. A noter que la variable D2 pourcentage

d’erreurs a subit une transformation car sa distribution ne suivait pas une loi normale.

 

D2=   Test   d’attention   concentrée   du   D2  ;   NSS=   Neurological   Soft   Signs  ;   Séquences   LC=   Séquences   Lettres-­‐

chiffres,  WAIS  III.  ;  Z=  U  de  Mann  Whitney  ;  t=  t  de  Student.  

VII.1.3  COMPARAISONS  INTERGROUPES  POUR  LES  PATIENTS  SOUFFRANT  DE  SCHIZOPHRENIE  

Nous avons comparé les résultats pour les groupes de patients répartis dans les différentes

conditions d’amorçages (prosocial, antisocial et neutre) grâce à un test de Kriskal-Wallis et un

test de Khi2 de Pearson pour la variable nominale du sexe. Nous n’avons trouvé aucune

différence significative à l’exception du pourcentage d’erreurs au test D2 (p = 0.046). Ainsi les

patients ayant reçu un amorçage antisocial ont un pourcentage d’erreurs significativement plus

faible.

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     24  

 

f-­‐NART  =  French  Version  of  the  National  Adult  Reading  Test  ;  BDI-­‐II  =  Inventaire  de  dépression  de  Beck  (2ème  

édition)  ;  LSAS  =  Liebowitz  Social  Anxiety  Test  ;  D2=  Test  d’attention  concentrée  du  D2  ;  NSS=  Neurological  

Soft   Signs  ;   Séquences   LC=   Séquences   Lettres-­‐chiffres,  WAIS   III.   χ²=   test   de   Kruskal-­‐Wallis  ;   χ²p   =   Khi2   de  

Pearson.  

 

VII.1.4  COMPARAISONS  INTERGROUPES  POUR  SUJETS  CONTROLES  

Nous avons comparé les résultats pour les groupes de participants contrôles répartis dans les

différentes conditions d’amorçages (prosocial, antisocial et neutre) grâce à un test de Kriskal-

Wallis et un test de Khi2 de Pearson pour la variable nominale du sexe. Nous n’avons retrouvé

aucune différence significative dans le groupe des sujets contrôles au sein des différentes

conditions (amorçage prosocial, antisocial ou neutre).

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     25  

 

f-­‐NART  =  French  Version  of  the  National  Adult  Reading  Test  ;  BDI-­‐II  =  Inventaire  de  dépression  de  Beck  (2ème  

édition)  ;  LSAS  =  Liebowitz  Social  Anxiety  Test  ;  D2=  Test  d’attention  concentrée  du  D2  ;  NSS=  Neurological  

Soft   Signs  ;   Séquences   LC=   Séquences   Lettres-­‐chiffres,  WAIS   III.   χ²=   test   de   Kruskal-­‐Wallis  ;   χ²p   =   Khi2   de  

Pearson.  

 

VII.2  ANALYSE  DE  LA  COORDINATION  MOTRICE  INTERPERSONNELLE  

VII.2.1  COORDINATION  MOTRICE  INTERPERSONNELLE  CHEZ  LES  SUJETS  CONTROLES  ET  LES  PATIENTS  SELON  LES  CONDITIONS  D’AMORÇAGES  

Nous avons utilisé un test de Kriskal-Wallis pour comparer la stabilité de la coordination motrice

chez les patients et les sujets contrôles dans les différentes conditions d’amorçage. Nous n’avons

pas retrouvé de différences significatives dans la variabilité de la coordination motrice selon les

conditions d’amorçages (amorçage prosocial, antisocial, ou neutre) pour le groupe des sujets

contrôles (p = 0.688) ainsi que pour le groupe des patients (p = 0.408).    

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     26  

χ²=  test  de  Kriskal-­‐Wallis.  

VII.2.2  COMPARAISON  DE  LA  COORDINATION  MOTRICE  INTERPERSONNELLE  ENTRE  LES  SUJETS  CONTROLES  ET  LES  PATIENTS  SELON  LA  CONDITION  D’AMORÇAGE  

Nous avons utilisé un U de Mann-Whitney pour comparer la stabilité de la coordination motrice

des patients à celle des sujets contrôles et ce dans les différentes conditions d’amorçages. Nous

n’avons pas retrouvé de différence significative dans la variabilité de la coordination motrice

entre les patients et les sujets contrôles concernant la condition d'amorçage prosocial et la

condition d'amorçage antisociale. Néanmoins nous mettons en évidence une différence

significative concernant la condition d'amorçage neutre entre le groupe des patients et des sujets

contrôles (p = 0.07).  

Z=  U  de  Mann-­‐Whitney  

VII.2.3  ANALYSE  QUALITATIVE  

Malgré l’absence de significativité nous pouvons observer une augmentation linéaire de la

stabilité en fonction du groupe et du type d’amorçage (voir figure 1).

 

         

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     27  

 

 

VIII.  DISCUSSION  

Nous avons voulu dans le cadre de ce travail, en postulant la préservation de la mémoire

implicite dans la schizophrénie, explorer les effets de l’amorçage sémantique sur la coordination

motrice interpersonnelle chez les sujets atteints de schizophrénie et les comparer aux effets

d’amorçages sémantiques chez des sujets sains. Nous pensions que l’activation implicite d’un

but social ou antisocial pourrait venir influencer la coordination motrice au même titre qu’un

autre comportement social non verbal comme par exemple l’imitation (Leighton, Bird, Orsini &

Heyes, 2010 ; Lakin & Chartrand, 2003). Premièrement nous posions comme hypothèse,

conformément aux résultats de la littérature (Varlet & al, 2012), que la coordination motrice

interpersonnelle serait moins stable chez les patients que chez les sujets contrôles en condition

d’amorçage neutre, qui revient à une absence d’amorçage social. Notre hypothèse est vérifiée et

congruente avec les résultats de la littérature puisque nous constatons une différence significative

 

Figure  1:  variabilité  de  la  coordination  motrice  interpersonnelle  (SD  Phi)  

S  

    SD  Phi  

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     28  

au niveau de la variabilité de la coordination motrice interpersonnelle chez les patients et les

sujets contrôles en condition d’amorçage neutre. Nous posions ensuite comme hypothèses d’une

part que la coordination motrice interpersonnelle serait améliorée par un amorçage prosocial et

d’autre part qu’elle serait amoindrie par un amorçage antisocial pour le groupe des patients et des

sujets contrôles. Nous n’avons cependant pas obtenu de différences significatives entre les trois

types d’amorçages au sein de chaque groupe. Mais il est intéressant de constater, d’un point de

vue qualitatif, qu’un amorçage prosocial puisse venir normaliser la stabilité de la coordination

motrice chez les patients en comparaison aux sujets contrôles. Cela viendrait témoigner, au

moins partiellement d’une préservation d’un traitement sémantique implicite chez les patients

souffrant de schizophrénie en accord avec les données de la littérature (Keri & al, 2000). Ainsi

l’activation implicite d’un but prosocial pourrait permettre une amélioration de la stabilité de la

coordination motrice chez les patients schizophrènes. De même il est aussi intéressant et

surprenant de constater, d’une part qu’un amorçage antisocial ne dégrade pas de manière

significative la stabilité de la coordination motrice chez les sujets contrôles en comparaison à un

amorçage neutre ou prosocial, mais surtout qu’il semble ne pas se différencier d’un amorçage

prosocial chez les patients. En ce qui concerne les participants contrôles, ces résultats vont à

l'encontre de ce qui est mis naturellement mis en évidence dans la littérature scientifique

(Leighton, Bird, Orsini & Heyes, 2010 ; Lakin & Chartrand, 2003) où un priming antisocial est

censé diminuer significativement les performances chez des contrôles sains. Ils peuvent être

expliqué au moins partiellement par notre procédure d’amorçage sémantique qui ne limite pas le

temps de présentation de l’amorce ni le temps de réponse du sujet. En effet, il a été rapporté que

le temps d’apparition du stimulus amorce influence l’efficacité de l’amorçage. Ainsi un temps de

présentation long (supérieur à 250 ms) ferait intervenir des processus contrôlés et diminuerait

l’efficacité de l’amorçage (Lecardeur, Giffard, Eustache & Dollfus, 2006 ; Quelem, Grainger &

Raymondet, 2005).

En ce qui concerne les patients schizophrènes et l’effet atypique de la procédure d’amorçage

antisocial sur la coordination motrice interpersonnelle, plusieurs explications peuvent être

présentées. Premièrement étant donné la variabilité existante sur le plan des performances

cognitives et symptomatologiques chez les patients affectés de schizophrénie, l'obtention de

résultats fiables et significatifs réclament l'utilisation de grands échantillons de sujets (Chapin &

al, 1989). De ce fait les résultats obtenus sur notre faible échantillon ne seraient pas

représentatifs du fonctionnement classique de la schizophrénie.

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     29  

Un second point engagerait la théorie de l'hyperdiffusion sémantique au sein du réseau

sémantique social chez les patients schizophrènes. Alors que chez la population contrôle

l'activation d'un réseau sémantique social, sous-tendue par le processus automatique de diffusion

de l’activation (Collins & Loftus, 1975 ; Collins & Quillian, 1969) va venir favoriser la mise en

place d'un comportement social en lien avec le réseau sémantique activé (Leighton, Bird, Orsini

& Heyes, 2010 ; Lakin & Chartrand, 2003), l’activation d’un réseau sémantique social, qu’il soit

pro ou antisocial, semble favoriser le comportement social de manière non spécifique chez les

patients schizophrènes. Ainsi il y aurait une hyperdiffusion au sein du réseau sémantique chez les

patients schizophrènes venant activer de manière indifférenciée des concepts sociaux proches ou

éloignés. En effet la plupart des chercheurs ont rapportés des hyperamorçages sémantiques et

sont en faveur d’une hyperdiffusion de l’activation au sein du réseau sémantique. (Moritzs & al,

2001 Quelem, Grainger & Raymondet, 2005, Wentura, Mortizs, Frings, 2008). Rappelons qu’il a

été rapporté des altérations de la mémoire sémantique dans la schizophrénie par de nombreuses

études (Salisbury & al, 2000 ; Aloia & al, 1998 ; Goldberg & al, 1998) qui pourraient être

expliqués par l’hyperdiffusion sémantique. Bleuler lui même avait observé que les patients

schizophrènes avaient tendance à fournir en réponse à un mot des associations sémantiquement

éloignés.

Enfin une explication alternative vient concerner la nature même du matériel utilisé pour

l’amorçage sémantique. En effet, nous avons utilisés des mots sociaux ou antisociaux comme

amorces sémantique, porteurs d’une valence émotionnelle. Il existe en effet chez les patients

souffrant de schizophrénie des difficultés à juger avec précision des indices sociaux comme par

exemple pour la reconnaissance des émotions (Couture, Penn, & Roberts, 2006) qui constituent

des informations en mémoire sémantique. Il faut souligner que la plupart des études ayant

effectuées des amorçages sémantiques chez des patients schizophrènes n’utilisaient pas de

matériel émotionnel (Wentura, Mortizs, Frings, 2008 ; Quelem, Grainger & Raymondet, 2005 ;

Moritzs & al, 2001). De ce fait les effets de priming pourraient ne pas être optimaux avec du

matériel porteur de valence émotionnelle.

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     30  

IX  CONCLUSION  

Nous avons voulu dans cette étude mener l’investigation concernant l’influence du traitement

implicite d’informations sémantiques sur la coordination motrice interpersonnelle chez les

patients schizophrènes et pouvoir en comparer les effets sur des sujets contrôles.

Nos résultats démontrent à nouveau qu’il existe un déficit au niveau de la coordination motrice

interpersonnelle chez les patients schizophrènes en comparaison aux sujets contrôles. Bien

qu’aucune différence significative n’ait été observée selon les conditions d’amorçages prosocial,

antisocial ou neutre pour chacun des groupes, nous avons pu observer qualitativement que

l’utilisation d’un amorçage prosocial et antisocial chez les patients schizophrènes permettait, de

manière indifférenciée, de normaliser leur coordinations motrices interpersonnelles en

comparaison au groupe contrôles. Nous pouvons donc supposer une influence effective des

processus implicites sur la coordination motrice interpersonnelle chez les patients schizophrènes.

Les dysfonctionnements de la vie sociale sont prégnants dans la schizophrénie et les atteintes des

habilités sociales sont au cœur de cette problématique. Aussi il pourrait s’avérer pertinent sur le

plan clinique, de permettre aux patients schizophrènes d’améliorer leurs habiletés sociales

comme par exemple la coordination motrice interpersonnelle. Les recherches sur l’influence du

traitement implicite sur le comportement social dans la schizophrénie débutent, cependant il reste

à déterminer quelles peuvent être les causes des résultats atypiques concernant les effets de

l’amorçage antisocial chez les sujets schizophrènes. Cette étude permet d’ouvrir des perspectives

théoriques intéressantes et devra être répliquée en prenant garde aux limitations méthodologiques

pouvant être rencontrées à savoir un faible échantillon de patients et une procédure de priming

peut-être inadéquate. Il faudra aussi s’assurer dans les futures études de l’implication d’un

matériel émotionnel sur les effets d’amorçages sémantiques chez les patients schizophrènes.

 

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     36  

ANNEXES  

ANNEXE  1  :  LIEN  ENTRE  LES  DEFICITS  COGNITIFS  ET  L’ALTERATION  DES  CAPACITES  D'INTERACTION  SOCIALE  (GREEN,  KERN,  BRAFF  &  MINTZ,  2000).  

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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     37  

ANNEXE  2  :  MODELE  MULTIDIMENSIONNEL  DE  L’INTELLIGENCE  SOCIALE  DE  WEIS  &  SÜß  (2005).  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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     38  

ANNEXE  3  :  DIMINUTION  DE  L’ACTIVITE  DANS  LE  CORTEX  PREFRONTAL  VENTROLATERAL,  LE  CORTEX  CINGULAIRE,  L’AMYGDALE,  LE  THALAMUS  ET  LES  REGIONS  OCCIPITO-­‐TEMPORALES  (EN  BLEU)  DANS  UNE  TACHE  DE  RECONNAISSANCE  EMOTIONNELLE  CHEZ  DES  SUJETS  SCHIZOPHRENES  (SZ)  EN  COMPARAISON  A  DES  SUJETS  CONTROLES  (HC)  (SUGRANYES,  KYRIAKPOULOS,  CORRIGALL,  TAYLOR  &    FRANGOU,  2011).  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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     39  

ANNEXE  4:  TAXONOMIE  DE  LA  MÉMOIRE.  MODÈLE  DE  SQUIRE  (2004)  

 

 

 

ANNEXE  5  :  MODELE  DE  L’ORGANISATION  DES  CONNAISSANCES  EN  MEMOIRE  DANS  UN  RESEAU  SEMANTIQUE.  MODELE  CLASSIQUE  DE  COLLLINS  &  COLLIAN  (1969).  

L’activation d’une connaissance, un nœud, entraîne une diffusion automatique de cette

activation vers les connaissances (ou nœuds) qui lui sont liés sémantiquement : c’est le

processus automatique de diffusion de l’activation.

 

 

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     40  

ANNEXE  6  :  ETUDE  PRELIMINAIRE  SUR  LA  VALENCE  SOCIALE  DES  MOTS  UTILISES  EN  TACHE  D’AMORÇAGE  SEMANTIQUE.  

Les valences sociale, antisociale ou neutre des mots utilisés en condition d’amorçage ont été contrôlés en les soumettant à un échantillon de participants contrôles (n= 30) et schizophrènes (n=15). Les mots sont présentés à l’oral et sur un écran d’ordinateur et le participant doit déterminer sur une échelle de Likert en 7 points l’attitude sociale que lui évoque de mot (-3 points= attitude très antisociale ; 0= attitude neutre ; 3points= attitude très sociale). Nous avons soumis un total de 72 mots (24 mots à valence prosociale, 24 mots à valence antisociale et 24 mots sans aucune valence sociale), tous utilisés dans la condition d’amorçage sémantique.

 

 

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ANNEXE  7  :  SYNCHRONISATION  EN  ANTIPHASE  

 

 

 

 

 

ANNEXE  8  :  CONTREBALANCEMENT  DES  POIDS  DES  PENDULES  (EF1-­‐EF1  ;  EF1-­‐EF2  ;  EF2-­‐EF1)  

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!!!EF1 EF1 EF1 EF2 EF2 EF1

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ANNEXE  9  :  ANALYSE  DE  LA  COORDINATION  MOTRICE  INTERPERSONNELLE  EN  ANTIPHASE    

 

 

 

Tâche  des  pendules   Potentiomètre                               Analyse  MATLAB  

 

 

 

 

     

 

      Synchronisation  en  antiphase  :  analyse  de  la  variabilité  de  la  phase  relative.  

 

 

 

 

 

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