Upload
others
View
6
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
LE CYCLE DU CARBONE
par Sebastian Weissenberger
module 2
2 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
SOMMAIRE
1. Le cycle géologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1 Lamétéorisationdesroches
1.2 Laprécipitationetladissolutionducarbonatedecalcium
1.3 Laproductionbiogéniquedecarboneparticulaireorganique
1.4 Latectoniquedesplaquesetlevolcanisme
2. Le cycle biologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3. Les rétroactions du cycle du carbone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
4. La déforestation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
5. Les puits de carbone naturels et anthropiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
6. Le bilan du biome boréal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES3
Lecycleducarboneestl’undescyclesd’élémentslespluscompliqués.Unedesraisons
estquelecarbonepeutexistersousformegazeuse,sousformedissouteousousforme
minérale.IlestdoncprésentdanslestroisprincipalessphèresdelaTerre,l’atmosphère,
l’hydrosphèreetlalithosphère.Uneautreraisonestquelecycleducarboneestaffecté
pardesprocessusgéologiques,maisaussipardesprocessusbiologiquesetphysiques.
Engénéral, lesprocessusgéologiquessontbeaucoupplus lentsque lesprocessus
biologiquesouquelesprocessusphysiques.Ondistinguedoncsouventuncyclegéo-
logique,lent,etuncyclebiologique,rapide.Évidemment,touslesprocessusquiaffectent
lesdeuxcyclesagissentenmêmetempsetcontinuellement.Danscertainscas,lesdeux
cyclessontimbriqués,principalementdansl’hydrosphère.
Lesactivitéshumaines,dont lesémissionsdeCO2par lacombustionderessources
fossiles,maisaussiladéforestation,perturbentlecyclenaturelducarbone.Ilexistedes
puitsdecarbonenaturelsquiabsorbentunepartieimportanteduCO2émisparl’huma-
nité.Ilestégalementquestiondecréerdespuitsanthropiquespourcontribueràlutter
contre les changements climatiques.Enmême temps, les changements climatiques
représententunélémentperturbateurducycleducarbone.Pourbeaucoupd’écosystè-
mes,terrestresouocéaniques,ilestdifficiledeprévoircommentlecycleducarbone
évolueraenfonctiondeschangementsclimatiques.Prèsdenous,laforêtboréaleconsti-
tueundesplusimportantsréservoirsdecarbonedelaplanète.Nousdiscuteronsplus
loindel’évolutionpossibleducycleducarbonedelaforêtboréale.
4 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
1. LECYCLEGÉOLOGIQUE
Lecyclegéologiqueestlapartieducycleducarbonequidépenddeprocessustectoni-
quesetphysico-chimiques.Ilsedéroulesurdelongueséchellesdetemps.Lafigure1
résumececycle.
Figure1Cycle du carbone. Source :Landry&Mercier,1992.Notions de géologie.
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES5
1.1 La météorisation des roches
Ensedissolvantparérosion,lesrochesconsommentduCO2atmosphérique.CeCO2
esttransportésousformedebicarbonate(HCO3-)dissousparleruissellementcontinen-
talvers l’océan.Voici leséquationschimiquesquidécrivent ladissolutionde roches
calcaires(équation1)etladissolutionderochessilicées (équation2).
Équation1
CaCO3(s)+H2O+CO2(g)→Ca2+(diss)+2HCO3-(diss)
Équation2
CaSiO3(s)+3H2O+2CO2(g)→Ca2+(diss)+2HCO3-(diss)+Si(OH)4(diss)(s)=solide,
(g)=gazeux,(diss)=dissous
1.2 La précipitation et la dissolution du carbonate de calcium
Lorsquelebicarbonatearrivedansl’océansaturéencarbonates,dontlepHestdifférent
deceluideseauxcontinentales,ilréagitselonlesloisd’équilibrechimique,formantdu
carbonatedecalcium–difficilementsoluble,quiprécipitedoncengrandepartie–etdu
CO2quiestretournéversl’atmosphère(équation 3).
Équation 3
2HCO3-(diss)+Ca2+(diss)⇔CaCO3(s)+CO2(g)+H2O
Cetteéquationestexactementl’inversedecelledeladissolutiondesrochescalcaires
(équation 1).Ils’ensuitqueladissolutiondesrochescalcairesn’aaucuneffetnetsurle
CO2atmosphérique.
Ladissolutiondessilicatessoustrait duCO2à l’atmosphère,puisquedesdeuxCO2
soutirésàl’atmosphèrelorsdeladissolutiondesrochessilicées(équation 2),seulement
unretourneàl’atmosphèrelorsdelaréactiondansl’océan(équation 3).
Lesmicroorganismesplanctoniquesformantdescoquillesencarbonate,aussiappelées
tests,contribuentàlaformationdecarbonatesdecalciuminsolubles,selonl’équation 3.
Ilssontenfaitleprincipalvecteuràtraverslequelcetteréactionseproduit.Eneffet,bien
quel’eaudesurfacedesocéanssoitsursaturéeenCa2+etenHCO3-,laprécipitation
6 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
spontanéedeCaCO3neseproduitque lentement,carelleest inhibéepar l’effetde
complexationdûauxionsdemagnésium(Mg2+).Pratiquement,touteslesréactionsde
précipitationdeCaCO3sontainsileproduitdel’activitéplanctonique.LeCaCO3biogé-
niqueexistesousdeuxformesprincipales,dépendammentdesorganismes.L’aragonite
estgénéréeparlesmollusquesetlescorauxtandisquelesforaminifèresetlescocco-
lithesproduisentdelacalcite.UnepartiedeceCaCO3se dissoutànouveaudansles
eauxprofondes,danslesquelleslasolubilitédeCO2estplusélevée,puisqueceseaux
sonttrèsfroides.Silaprofondeurdel’océandépasseunecertainevaleur,appeléeseuil
decompensation,toutleCaCO3estdissousànouveauetn’atteintdoncjamaislefond
del’océan.
1.3 La production biogénique de carbone particulaire organique
Lesorganismesconstituantlephytoplanctonproduisent,ainsiquetouslesorganismes
capablesdephotosynthèse,de lamatièreorganiqued’unecompositionmoyennede
CH2O(équation4).Cettematièreorganiquesédimenteenpartie lorsde lamortdes
organismes.Lamajeurepartiedelamatièreorganiqueestdenouveautransforméeen
CO2etenH2Opar la respirationduphytoplancton,duzooplanctonetdesbactéries
présentesdanslacolonned’eauetdanslessédiments.Seuleunepetitepartiedecette
matièreorganiqueresteenfouiedanslessédimentsmarins.
Équation4
H++2HCO3-(diss)⇔CO2(diss)+H2O→[CH2O]+O2
Cettequantitédematièreorganiqueestresponsablede laprésenced’oxygènedans
l’atmosphère.Eneffet,chaquemoléculed’oxygèneprésentedansl’atmosphèrenéces-
site,encontrepartie,laprésencedecarboneréduit,telquelecarboneorganique,dans
lessédimentsetlacroûteterrestre,envertudel’équation 4.Dansl’optiquedeschan-
gements climatiques, le carboneorganiquesédimentaireestextrêmement important
puisqu’ilestàl’originedescombustiblesfossiles(charbon,pétrole,gaznaturel),formés
àbasedematièreorganique,dontl’utilisationparl’humainrestitueceCO2àl’atmosphère
enuntempsincomparablementpluscourtqu’ilafallupourl’ensoustraire.
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES7
LeCO2dissousutiliséparlesorganismesphotosynthétiquesestremplacégrâceàla
réactiontampon,décritedansl’équation 3.Entermesquantitatifs,l’enfouissementde
carboneorganiqueestbeaucoupmoinsimportantqueceluidecarbonates.
1.4 La tectonique des plaques et le volcanisme
LeCO2soustraitàl’atmosphèreparlesdeuxmécanismesdécritsprécédemmentest
retournéàl’atmosphèreparl’intermédiairedelatectoniquedesplaquesetlevolcanisme.
Ils’agitd’unprocessustrèslent.D’abord,unepartiedessédimentsmarins,devenusdes
rochessédimentaires,pénètresouslacroûtecontinentaledansdeszonesdesubduction,
deszonesdans lesquellesdeuxplaques tectoniquess’entrechoquentet leplancher
océaniqueseglissesouslacroûtecontinentale.Unefoisdanslemanteauterrestre,les
carbonatessonttransformésenCO2parmétamorphisme(équation 5).
Équation5
CaCO3(s)+SiO2(s)⇔CaSiO3(s)+CO2(g)
CeCO2estrenduàl’atmosphèrelorsdudégazagedumanteau parl’activitévolcanique.
Àl’échellegéologique,lespériodesdevolcanismeintensecorrespondentainsiàdes
optimumsclimatiquesavecdes teneursplus fortesenCO2atmosphérique,bienque
certains typesd’événementsvolcaniques,parexemple les trapps (voir le texte« Le
systèmeclimatiqueetsonévolutionàl’échellegéologique »decemodule),puissentau
contrairemeneràuneérosionaccrueetdoncàunebaissedesconcentrationsdeCO2.
Àl’époqueactuelle,lesémissionsdeCO2volcaniquessontnégligeables(figures 1et
2).Lesvolcansontcependantuneffetsurleclimatàtraverslesaérosolsqu’ilséjectent
etquirefroidissentl’atmosphèrependantquelquesmoisouquelquesannéesdansle
casd’événementsmajeurs.
8 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
2. LECYCLEBIOLOGIQUE
Danslecycleplanétaireducarbone,lesréservoirslesplusimportants,lemanteauet
l’océansontaussiceuxquiévoluentlepluslentement.Leréservoirconstituéparl’at-
mosphère,pluspetit,estplusdynamiqueetsecaractériseparuntempsderenouvelle-
mentpluscourt.Letempsderenouvellementestdéfinicommelavaleurduréservoir
diviséeparlesfluxquil’alimentent.Ilsemesureenannées.Letempsderenouvellement
duCO2atmosphériqueestunpeusupérieuràquatre ans,celuidumanteauatteintplu-
sieurscentainesdemillionsd’années.
Lesfluxdecarboneassociésauxprocessusbiologiquessontbeaucoupplusimportants
queceuxassociésauxprocessusgéologiques.Enmoyenne,cesfluxsontéquilibréset
neprovoquentaucunfluxnetdeouversl’atmosphère.Laphotosynthèseparlesplantes
etlesalguessoustraitduCO2àl’atmosphèreetlarespirationl’yrestitue.Laproduction
dematièreorganiqueparl’activitéphotosynthétiqueestappeléelaproductionprimaire
brute(PPB).CeCO2estensuiterestituéàl’atmosphèreendifférentesétapes.
Unepartieimportante,àpeuprèslamoitié,estrespiréeparlesorganismesphotosyn-
thétiques(=larespirationautotropheRa).LarésultantePPB-Raestappeléelaproduction
primairenette(PPN).UneautrepartieduCO2estrestituéeàl’atmosphèrelorsdela
décompositiondesvégétaux,parexempledesfeuillesmortesenautomne,oulorsde
l’ingestionetdelamétabolisationdesplantesparlesherbivoresetdecesdernierspar
lescarnivores.Ceprocessusestappelélarespirationhétérotrophe(Rh).Larésultante
delaPPN-Rhestappeléelaproductiond’écosystème(PE).Lesperturbationsnaturelles
commelesincendiesdeforêtdoiventaussiêtreinclusesdanslaproductiond’écosystème
sicelle-ciestconsidérée àuneéchellepluriannuelle.
Danslafigure 2,onpeutvoirquelesfluxd’originenaturellesontéquilibrésàl’échelle
annuelle.Ilsnesontpasnécessairementéquilibrésàl’échellesaisonnière,commele
montrent les petites oscillations du CO2 atmosphérique visibles dans la courbe de
Keeling(voirlafigure 1dansl’introductiondumodule 1).Celaestdûàl’inégalitédela
répartitiondescontinentssurleshémisphèresNordetSud,desortequel’hiverdans
l’hémisphèreNordetl’étédansl’hémisphèreSudn’ontpaslemêmeeffetsurlaquantité
decarbonequelasituationinverse.
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES9
Figure2Cycle du carbone.
LesfluxsontenGt.an-1etlesréservoirsenGt.Lesflèchesnoiresreprésententlesprocessusnaturels.Lesflèchesrougesindiquentdesfluximputablesàl’actionanthropique.Source : AdaptédeGiasson,Marc-André,thèsededoctorat,UniversitéLaval,etadaptédeSarmientoetGruber,2002.http://www.theses.ulaval.ca/2005/22900/22900001.jpg
Lesfluxanthropiques,àl’inversedesfluxnaturels,nesontpaséquilibrés.Lesémissions
anthropiquesétaientde5,4±0,3GtC.an-1aucoursdelapériodeallantde1980à1989
(chiffreutilisédanslafigure2)etde6,3±0,4 Gt C.an-1,pendantladécennie1990-1999
(IPCC,2001).Durantlapériodede1980à1989,cesfluxprovenaientdelacombustionde
combustiblesfossiles(5,4 Gt C.an-1)etdeladéforestation(1,7 Gt C.an-1).Unepartiedece
carboneestabsorbéeparlespuitsterrestres(1,9 Gt C.an-1)etocéaniques(1,9 Gt C.an-1).
Lereste(3,3 Gt C.an-1)s’accumuledansl’atmosphère,équivalantà0,5 %d’augmentation
Atmosphère
Végétation, sol et détritus
Carbonates 1 100Carbone organique 2 600
Carbonates 60 000 000Carbone organique fossile 15 000 000
CID 38 000COD 600
Combustibles fossiles
Biote marin Océan de surface
Océan profond
Sédiments de surface
0,2
0,4
0,2 39
50
90,2 101
0,2
150
660
1,5
60 59,6 1,9 1,7 5,4 70,6 70 21,9 20
10 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
delaconcentrationparan.Unedesgrandesquestionsqueseposentlesscientifiquesest
desavoirquelleseral’évolutiondecespuitsnaturels.
• Lepuitsterrestreconsisteenuneaugmentationdelasuperficieetdeladensitéde
lavégétationetseraforcémentlimitépard’autresfacteursdanslefutur.
• Lepuitsocéaniquesediviseendeuxpuits,unphysico-chimiqueetunbiologique.
Lepuitschimico-physiqueprovientdeladissolutionduCO2dansl’eaudemerqui
estproportionnelleà laconcentrationduCO2dans l’atmosphère.Ladissolution
dépendcependantégalementdelatempératureetdupHdel’océan.Aufuretà
mesurequel’océanseréchaufferaets’acidifiera,sonpouvoirdedissolutionduCO2
diminuera.
• Lepuitsbiologique,quantàlui,dépenddel’activitéd’organismesphotosynthétiques
dansl’océan,doncduphytoplancton.L’impactdeschangementsclimatiquessur
cesorganismesrestedifficileàanticiper.Cepointseradiscutédanslemodule3.
3. LESRÉTROACTIONSDUCYCLEDUCARBONE
L’intérêtducycleducarbonedansl’étudeduclimatrésidedanslesrétroactionsentre
lesdeux.Endéterminantl’apportdeCO2àl’atmosphère,lecycleducarboneinfluence
latempératureàl’échellemondiale.Mais,enretour,lesconcentrationsatmosphériques
deCO2,latempératuremondialeainsiquelesprécipitationsinfluencentplusieursélé-
mentsclésducycleducarbone.Durantlesdernièrescentainesdemilliersd’annéeset
lesquatrecyclesglaciaires,cesfluxdecarboneontvariéàl’intérieurdefrontièresrela-
tivementétroites,puisqueleCO2atmosphériqueestrestéconfinédansunefourchette
situéeentre180et280 ppm.
Lorsdesdernièresglaciations,l’océanjouaitprobablementunrôlederégulateurduCO2
atmosphérique.Lorsdespériodesderéchauffement,initiéesparuneaugmentationdu
fluxsolaireincident,lasolubilitéduCO2dansl’océandiminuepuisqu’elleestinversement
proportionnelleàlatempérature.Ils’agitd’unerétroactionpositive,amplificatrice,puisque
leCO2libérécontribueàsontourauréchauffement.CommelasolubilitéduCO2dans
l’océandépendégalementdesaconcentrationdansl’atmosphère,unnouveléquilibre
s’installeéventuellemententrelaconcentrationatmosphériquedeCO2etlatempérature.
Cecireprésenteunerétroactionnégative,régulatrice.
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES11
L’interactionentreleclimat,l’océanetlecycleducarboneestévidemmentpluscompli-
quéequecela.Lesévénementsclimatiquesontaussiuneffetimportantsurlacirculation
thermohalinequiàsontouraffecteprofondémentlecycleducarboneocéanique.Les
changementsdetempératureserépercutentaussisurl’activitéduplancton,cequipeut
augmenteroudiminuersonpouvoirdecaptagedeCO2.Certainesétudesdémontrent
aussiqu’unclimatfroidetsecaugmentel’érosionéoliennedescontinents,transportant
ainsidespoussièresporteusesdeferdansdeszonesdel’océanoùcetélémentest
rare.Commeils’agitd’unélémentessentielpourlephytoplancton,l’activitébiologique
etlaséquestrationdecarboneaugmentent,encoreunexempled’unerétroactionpositive
quiamplifieuneperturbationinitiale(Martin,1990;Kumaret al.,1995).
L’effetdel’augmentationdelatempératuredesconcentrationsdeCO2élevéessurla
photosynthèsedesplantesestgénéralementpositif.Unaccroissementdelavégétation
terrestreaétéobservéenréactionauxtempératuresetautauxdeCO2plusélevédans
l’atmosphère.Cetaccroissementcorrespondàlaflècherougede1,9 Gt C.an-1del’at-
mosphèrevers lavégétation,de lafigure 2.Lavégétationagitdonccommeélément
régulateur.LafertilisationparleNO2émisparlesactivitéshumainespourraitégalement
contribueràcetaccroissementdelaproductivitédelavégétationterrestre.Àpluslong
terme,laréactiondelavégétationestdifficileàprévoir.Eneffet,siletauxdephotosyn-
thèseaugmenteaveclatempératureetleCO2,letauxdelarespirationaugmentelui
aussiaveclatempérature.Pourcertainstypesdevégétation, ilaétéobservéquela
respirationaugmenteplusenfonctiondelatempératurequelaphotosynthèse,cequi
pourraitfairedecesécosystèmesdessourcesetnondespuitsdecarboneàlongterme.
Ainsi,lerapportduGrouped’expertsintergouvernementalsurl’évolutionduclimat(GIEC)
de2007conclutqu’aucoursdusiècleprésent,lecaptageducarbonedesécosystèmes
terrestresatteindraunmaximumverslemilieudusiècleetdéclineraoumêmes’inversera
parlasuite.
Ilexisted’autresrétroactionsentreleschangementsclimatiquesetlecycleducarbone.
Certainesrestentpourl’instanthypothétiques,maisleurimpactpotentielsurleclimat
est considérable. Deux de ces rétroactions possibles sont discutées dans l’article
d’ÉtienneHurault,« Permafrost.Sondégelmenace-t-illaplanète? »,etdansceluid’Yves
Sciama,« Unebombeclimatiquetapieaufonddesmers ».Ils’agitdeladéstabilisation
deshydratesdeméthaneetdelalibérationdeCO2etdeCH4dupermafrost.Comme
12 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
cesmécanismessontencoreincertains,ilsnesontpasinclusdanslesprévisionscen-
tralesretenuesparleGIEC.L’hypothèsedela« bombe declathtrate »estnéanmoins
fréquemmentinvoquéepourexpliquerlebrusqueréchauffementetl’extinctionmassive
lorsdumaximumthermiqueholocène-éocène.
4. LADÉFORESTATION
L’expansiondel’humanitéetl’établissementdecivilisationsamenéàtraversl’histoire
del’humanitéàuneimportantedéforestation,touchantsurtoutleszonestempéréeset
lesrégionsfortementpeupléesenEurope,enAsieetenAmériqueduNord(figure 3).
Couvert forestieravant l'avènementde la civilisation
Couvert forestieraujourd'hui
> 0,5% diminution par année
> 0,5% augmentation par année
moins de 0,5% de variation par année
Couvert forestieravant l'avènementde la civilisation
Couvert forestieraujourd'hui
> 0,5% diminution par année
> 0,5% augmentation par année
moins de 0,5% de variation par année
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES13
Figure3Disparition du couvert forestier continu et expansion de la population.
Ladisparitionducouvert forestiercontinu(aetb)peutêtre juxtaposéeà l’expansionde lapopulation,commel’indiqueuneimagesatellitecomposéedeslumièresàlasurfaceterrestre.Source :PhotoNASAduWorldResourcesInstitute.www.ecology.com;IPCC2007;FAO,2006a.
Couvert forestieravant l'avènementde la civilisation
Couvert forestieraujourd'hui
> 0,5% diminution par année
> 0,5% augmentation par année
moins de 0,5% de variation par année
14 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
Aujourd’hui, ladéforestation représente25 %desémissionsdegazàeffetdeserre
anthropique.Ladéforestationaplusieursorigines :
• l’exploitationdesforêtspourlesproduitsligneux;
• lebesoind’espacepourl’expansiondesvilles;
• lebesoindeboisdechauffageetdecuisson;
• laconversiondesforêtsenterresagricoles,entreautresdesmonoculturesdesoja
enAmazonieetdepalmiersenThaïlande;
• l’exploitationminière,parexemple,l’exploitationdessablesbitumineuxdel’Alberta,
auCanada, feraitdisparaître300 000hectaresàmoyen terme,seloncertaines
projections(PembinaInstitute,2006).
Lerythmedeladéforestationdanslesforêtstropicalesestparticulièrementpréoccupant
d’unpointdevueécologiqueetclimatique(figure 4).Ilatteint1à3 millions ha.an-1en
Amazonie(Laurence,1997).EnAsieduSud-Est,lesincendiesencouragésparlesépi-
sodesElNiñocontribuentàréduirelecouvertforestier.En1997,lesincendiesdeforêt
enIndonésieontrelâché2 GtdeCO2dansl’atmosphère(Pageet al.,2002).Enmême
temps,lesforêtss’étendentdansd’autrespartiesdumonde,compensantpourunepartie
deladéforestation.Aumilieudesannées2000,letauxdedéforestationnetétaitd’environ
7 millions ha.an-1,légèrementinférieurautauxd’environ9 millionsha.an-1,quiprévalait
danslesannées1990(FAO,2006a;MEA,2005bdansIPCC2007).Commelemontrele
tableau 1,lesstocksdecarboneontdiminuéenAfrique,enAsieetenAmériqueduSud,
maisontaugmentéenEurope,enAmériqueduNordetenOcéanie.
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES15
Figure4Changement net de la superficie de forêts entre 2000 et 2005.Sources :IPCC,2007;FAO, 2006a.
> 0,5% diminution par année
> 0,5% augmentation par année
moins de 0,5% de variation par année
16 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
Tableau1Déforestation en chiffres à l’échelle mondiale
Région
Superficie forestière
Millions ha
Changement annuel
Millions ha
Stocks de carbone dans la biomasse vivante
Mt CO2
2005 1990-2000 2000-2005 1990 2000 2005
Afrique 635412 -4,4 -4,0 241267 228067 222933
Asie 571577 -0,8 1,0 150700 130533 119533
EuropeetRussie
1001394 0,9 0,7 154000 158033 160967
AmériqueduNordetcentrale
705849 -0,3 -0,3 150333 153633 155467
Océanie 206254 -0,4 -0,4 42533 41800 41800
AmériqueduSud
831540 -3,8 -4,3 358233 345400 335500
Monde 3952026 -8,9 -7,3 1097067 1057467 1036200
Source :DonnéesdeFAO2006a;MEA,2005bdansIPCC2007.
5. LESPUITSDECARBONENATURELSETANTHROPIQUES
L’influencequel’activitéhumainepeutavoirsurlecycleducarbonesuscited’autresidées
etdébats.Eneffet,s’ilétaitpossibledecréerdenouveauxpuitsdecarboneoud’aug-
menterl’efficacitédepuitsdecarboneexistants,detellesmesurescontribueraientàla
mitigationdeschangementsclimatiques.Ilestdifficilededirejusqu’àquelpointdetels
puitsanthropiquesdevraientêtremissurunpiedd’égalitéavecdesmesuresderéduc-
tionsd’émissionsets’ilsdoiventêtreincorporéesauxmoyensderéductionprévuspar
leprotocoledeKyoto.Lacomplexitéducycleducarboneetlesmultiplesinfluenceset
rétroactionsrendentdifficileuneprévisionexactedel’évolutiondespuitsdecarbone.
Pourcetteraison,beaucoupdescientifiquesetd’intervenantssontpréoccupésparle
faitquedesmesuresdecréationoud’augmentationdepuitsdecarboneauxrésultats
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES17
incertainspourraientremplacerdesmesuresderéductionàlasourcedesémissionsde
gazàeffetdeserre.Certainsdecespuitsdecarboneetlesquestionstechniques,juri-
diquesetpolitiqueslesentourantserontétudiésdanslemodule4.
6. LEBILANDUBIOMEBORÉAL
LebilandubiomeboréalestparticulièrementimportantpourleCanadaquiabriteàpeu
prèsletiersdelaforêtboréaleaumonde.Laforêtboréalereprésenteunquartàuntiers
delasuperficieboiséemondialeetundesplusgrandsréservoirsdecarbonedelasur-
facedelaTerre.Soncomportementàlongtermeestdoncunequestioncrucialeautant
dansl’optiquedeschangementsclimatiquesquedanscelledesinventairesdecarbone
sousselonleprotocoledeKyoto(voirmodule 4).Ladiscussionquisuitpermettrad’ap-
préhenderlacomplexitédecetécosystèmeetladifficultédeprévoirsoncomportement
sousdesconditionschangeantes.
18 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
Figure5Biome boréal. Source :WorldWildlifeFund.www.wwf.ca
Leterritoiredelazoneboréaleserépartitentrelaforêtboréale,destourbièresainsique
deslacsetdesrivières.Lesmilieuxaquatiquesreprésententenviron15 %delasuper-
ficie. L’écosystème terrestre, qui recouvre donc 85 % de la superficie, est constitué
d’environ90 %deforêtboréale,principalementforméedeconifères,etd’environ10 %
detourbières.
Letauxd’accumulationdecarboneàlongtermedesforêtsboréalesavariéentre0,8et
11,7 g C.m-2.a-1aucoursdesderniersmillénaires(Schlesinger,1997).Cetteaccumulation
decarboneestunprocessusàlongtermeetn’estpasconstantedansletemps.Les
sols forestierscontiennentducarboneâgé,parfoisdeplusieurscentainesd’années,
Forêt boréale
Chine
Mongolie
Russie
Finlande
Suède
Norvège
États-Unis
Canada
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES19
comme le montrent des mesures deδ14C de matière particulaire provenant de sols
forestiers(parexempleHedgeset al.,1986).Desétudesrécentessurlaforêtsibérienne
indiquentuntauxdefixationpouvantatteindre100 gC.m-2.a-1(KolchuginaetVinson,
1993).Cechiffreestcertainementexagérépourunesuperficiedeforêtdonnéepuisqu’il
inclutl’expansiongéographiquedelaforêtsibérienne.Letauxdefixationdecarbone
surunsited’étudeduprojetcanadienBoréasétaitde20 g C.m-2.a-1pouruneannée
sansfeu(Rapaleeet al.,1998),maiscommelesincendiesdeforêtrelâchentunegrande
partieducarboneaccumulédanslavégétationetdanslessolsversl’atmosphère,le
tauxd’accumulationàlongtermeestcertainementinférieuràcechiffre.
Letauxd’accumulationdecarbonedépenddutyped’arbresdominants.CrockeretDikson
(1957,dansSchlesinger,1997)ont trouvéun tauxde11,7 g C.m-2.a-1dansune forêt
d’épinettestandisqueProtzet al.(1984,dansSchlesinger,1997)ontmesuréuntaux
de2,2 g C.m-2.a-1dansuneforêtalternantépinettesetsapins.Lateneurencarbonedes
solsdelarégiondeLaGrande(Poulin-Thériault,1993)donne,sil’âgedelaforêtboréale
est d’environ 3500 ans, un taux d’accumulation moyen sur ces 3500 ans d’environ
2 g C.m-2.a-1.
L’influenceàmoyenetàlongtermeduréchauffementplanétaireetdel’augmentation
desconcentrationsdeCO2etd’azotedansl’atmosphèresurletauxdefixationdecar-
bonedelavégétationterrestrefaitl’objetdenombreusesdiscussions.Destempératures
plusélevéespeuvent,surunepériodeinitialede50à100 ans,meneràunedécompo-
sitionplusrapidedanslessols,àuneaugmentationdelacouchedesolactivenongelée
etàuneplusgrandeflammabilité,quisetraduisenttoutespardesémissionsnettesde
carboneversl’atmosphère.
Àpluslongterme,surunepériodede150à200 ans,leslimitesécologiquessedépla-
cerontverslenord.Unepartiedelaforêtboréaleseraremplacéeparuneforêtmixtequi
fixeenvirontroisfoisplusdecarbone,etquiestbeaucoupmoinsinflammable,desorte
quelaforêtdeviendraitpotentiellementunpuitsnetdecarboneencoreplusimportant
que lavégétationboréale initiale(Kasichkeet al.,1995).Lerôlede lafertilisationde
forêtsàl’azoteanthropiqueestencorediscuté.Hudsonet al.(1994)estimentque40à
70 %du« puitsmanquant »decarbonepourraitêtreexpliquéparlafertilisationdela
biosphèreterrestre,enparticulier,desforêtsboréales.
20 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
Letauxd’accumulationdecarbonedanslestourbièresquisontdespuitsdeCO2,mais
dessourcesdeCH4,varieselonlesétudes :
• 30gC.m-2.a-1enRussie(KolchuginaetVinson,1993);
• 28gC.m-2.a-1auCanada(Kurzet al.,1992);
• 5à50gC.m-2.a-1enFinlande(LaineetPaivanen,1992);
• 8,5à55gC.m-2.a-1enSuède(Eriksson1991).
Cetauxvarieselonlatempératureetlapluviométrie.Lecomportementfuturdestourbiè-
resdépendradoncaussidesimpactsdeschangementsclimatiques.Dupointdevuecli-
matique,ilestimportantdeconsidérerqueleCH4émisparlestourbièresaunpouvoir
radiatifbeaucoupplus importantqueceluiduCO2qu’ellessoustraientà l’atmosphère.
L’impactclimatiquedestourbièresn’estdoncpaségalàsonbilandemassedecarbone.
Lesrivièresetleslacsnaturelssontengénéralhétérotrophesenmilieuboréal,cequi
veutdirequelarespirationdominesurlaproductionprimaireetdoncqu’ilsémettentdu
CO2.Ilexistecependantunelargevariabilitéstatistique.DesétudesdeColeet al.(1994)
etde laChairederechercheenenvironnementde l’UQÀM(Chairederechercheen
environnement,1999)donnentdesmoyennesd’émissiondeCO2,comprisesentre0et
70 g C.m-2.a-1,pourlesdifférentsgroupesdelacséchantillonnés,avecunemoyenne
pondéréeparlenombredemesuresde35,3gC.m-2.a-1,pourlesmesuresauQuébec.
Commelesmesuressontgénéralementfaitessuruneseulejournée,leurextrapolation
surtoutelapériodeactivedel’annéeestproblématique.Cesémissionssontenlienavec
ladégradationdematièreorganiqueen transitdans le réseauhydrique.Cecarbone
organique,principalementsousformedissoute(COD),arriveultimementauxocéanset
représentedoncunfluxdecarboneentrelescontinentsetlesocéans.Cefluxdecarbone
estestiméà0,4 GtC.an-1àl’échellemondiale.Ilestindiquédanslapartiegauchedu
tableau2.
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES21
Tableau2Flux de carbone des écosystèmes boréaux
Flux
(g C.m-2.a-1)
Forêt -0,8à-11,7,moyenne~-2
Tourbières -5à-55
Émissionsatmosphériquesdansleslacset
lesrivières0à70,moyenne~35,3
Sédimentationdansleslacsetlesrivières -15à-16
Unepartiedececarboneestminéraliséedanslesestuaires(Frankignoulleet al., 1998;
MantouraetWoodward,1983;Burton,1983).LeresterejointlepooldeCODocéanique,
représentédanslafigure 2.Lasédimentationdematièreorganiquedansleslacsetles
réservoirsdelaforêtboréalereprésente,quantàelle,unpuitsdecarbonequipourrait
s’élever,seloncertainsauteurs,à15ou16gC.m-2.a-1(MolotetDillon,1996;Courcelles,
1998;Boivilleet al.,1983dansMolotetDillon,1996).
RÉFÉRENCES
Barrette,N.1997.Les processus biogéochimiques responsables des échanges de gaz à effet de serre à l’interface sol-air en milieu boréal.Rapportdesynthèseenvironnementale,UQÀM,Montréal.
ChairederechercheenenvironnementHQ-CRSNG-UQÀM.1999.Études sur la production et l’émis-sion de gaz à effet de serre par les réservoirs hydroélectriques d’Hydro-Québec et des lacs na-turels (Volet 2). Direction principale, Planification stratégique, Montréal, Hydro-Québec, no deréférence21046-99027c.
Cole,J. J.,Caraco,N. F.,Kling,G. W.,Kratz,T. K.1994.Carbondioxidesupersaturationinthesurfacewatersoflakes.Science, 265,1568-1570.
Courcelles,M.1998.Enregistrement sédimentaire des flux récents de métaux lourds (Pb, Hg) et d’iso-topes à courte période (210Pb, 137Cs et 228Th) dans un lac sub-arctique à faible vitesse de sédimen-tation.Thèsededoctorat,UQÀM,Montréal.
Eriksson,H.1991.SourcesandsinksofcarbondioxideinSweden.Ambio, 20,146-150.
22 ENV 1110|CHANGEMENTSCLIMATIQUES
Frankignoulle,M.,Abril,G.,Borges,A.,Bourge,I.,Canon,C.,Delille,B.,Libert,E.,Théate,J.-M.1998.CarbondioxideemissionformEuropeanestuaries.Science, 282,434-436.
Hedges,J. I.,Ertel,J. R.,Quay,P. D.,Grootes,P. M.,Richey,J. E.,Devol,A. H.,Farwell,G. F.,Schmidt,F. W.,Salati,E.1986.Organiccarbon-14intheAmazonriversystem.Science, 231,1129-1131.
Hudson,R. J. M.,Gherini,S. A.,Goldstein,R. A.1994.Modelingtheglobalcarboncycle :Nitrogenfertilizationoftheterrestrialbiosphereandthe« missing »CO2sink.Global Biogeochemical Cycles, 8,307-333.
IPCC.2007.Fourth assessment report.Part3,Mitigation,chapter9« Forestry ».
Kasichke,E. S.,ChristensenJr.,N. L.,Stocks,B. 1995.Fire,globalwarming,andthecarbonbalanceofborealforests.Ecological Applications, 5,437-451.
Kolchugina,T. .,Vinson,T.1993.CarbonsourcesandsinksinforestbiomesoftheformerSovietUnion.Global Biogeochemical Cycles, 7,291-304.
Kumar,N.,et al.1995.IncreasedbiologicalproductivityandexportproductionintheglacialSouthernOcean.Nature, 378,675-680.
Kurz,W.,Apps,M.,Webb,T.,McNamee,P.1992.The carbon budget of the Canadian forest sector : Phase 1.Canadiannorthwestregion,northernforestcenter.NOR-X-326.93p.
Laine,J,Paivanen,J.1992.Carbonbalanceofpeatlandsandglobalclimaticchange :Summary.DansThe Finnish Research Program on Climate Change Progress Report.Academy of Finland,Helsinki,VAPK,189-192.
Landry,B.,Mercier,M.1992.Notions de géologie.565p.
Laurence,W. F.1997.Acrisisinthemaking :ResponsesofAmazonianforeststolanduseandclimatechange.Trends in Ecology and Evolution,13,411-415.
Mantoura,R. F. C.,Woodward,E.M.S.1983.Conservativebehaviourof riverinedissolvedorganiccarbonintheSevernestuary :Chemicalandgeochemicalimplications.Geochimica Cosmochi-mica Acta, 47,1293-1309.
Martin,J.H.1990.Glacial-interglacialCO2change :theironhypothesis.Paleoceanography, 5,1-13.
Molot,L.A.,Dillon,P.J.1996.Storageofterrestrialcarboninboreallakesedimentsandevasiontotheatmosphere.Global Biogeochemical Cycles, 10,483-492.
Nisbet,E.G.2002.HavesuddenlargereleasesofmethanefromgeologicalreservoirsoccurredsincetheLastGlacialMaximum,andcouldsuchreleasesoccuragain?Philosophical Transactions of the Royal Society of London A, 360,581-607.
Page,S.E.,Siegert,S.,Rieley,J. O.,Boehm,H.-D. V.,Jaya,A.,Limin,S.2002.TheamountofcarbonreleasedfrompeatandforestfiresinIndonesiaduring1997. Nature, 420,61-65.
MODULE 2|LESFONDEMENTSSCIENTIFIQUES23
PoulinThériault-Gauthier et Guillemets Consultants inc. 1993. Méthode de caractérisation de la phytomasse appliquée aux complexes Grande-Baleine et La Grande.RapportprésentéàHydro-Québec,Montréal.
Rapalee,G.,Trumbore,S.E.,Davidson,E.A.,Harden,J.W.,Veldhuis,H.1998.Soilcarbonstocksandtheirratesofaccumulationandlossinaborealforestlandscape.Global Biogeochemical Cycles, 12,687-701.
Schlesinger,W.H.1997.Biogeochemistry - An analysis of global change.2eédition.SanDiego,Aca-demicPress,588p.
Schneider,R.,Dyer,S.2006.Impacts of in situ oil sands development on Alberta’s boreal forest.ThePembinaInstitute,CPAWS.