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15 ÈME CONFÉRENCE MONDIALE VILLES ET PORTS ROTTERDAM 5-7 OCTOBRE 2016 SYNTHÈSE DES TRAVAUX

MONDIALE VILLES ET - AIVPcitiesandports2018.aivp.org/AIVP_Rotterdam_2016_Report_web_FR.p… · vation requise dans les villes portuaires. L’argument avancé par le chercheur canadien

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Image de la couverture ©José M P SánchezToutes les images de cette publication sont la propriété de AIVP ou Stadshavens Rotterdam

O r g a n i s é p a r :

www.aivp.org

Le réseau mondial des villes portuaires

5, Quai de la Saône

76600 Le Havre (France)

tél : +33 (0)2 35 42 78 84

fax : + 33 (0)2 35 42 21 94

email : [email protected]

E n p a r t e n a r i a t a v e c :

Av e c l a c o l l a b o r a t i o n d e :

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Tomas DaamenChair of Urban Development Management (UDM), Department of Management in the Built Environment (MBE), Delft University of Technology, Netherlands

Isabelle Vries Senior Advisor Corporate Strategy, Port of Rotterdam, Netherlands

L’interaction. C’était l’un des objectifs premiers des organisateurs de la 15ème conférence mon-diale de l’AIVP. Près de 400 professionnels, responsables politiques et universitaires du monde entier se sont réunis du 5 au 7 octobre à Rotterdam pour étudier les possibilités de crossovers Ville Port en faveur d’une innovation économique et sociale alimentée par les nouvelles techno-logies, les entreprises innovantes et les nouvelles stratégies d’aménagement Ville Port.

Le lieu de la conférence, le site de l’ancien chantier naval pour sous-marins désormais intégré au RDM Campus, a surpris bon nombre de participants, les grandes conférences se dérou-lant généralement dans des salles conventionnelles ou des hôtels. Les organisateurs hôtes de la conférence ont pourtant convaincu l’AIVP que le thème, le lieu d’accueil et le programme de l’événement devaient sortir de l’ordinaire. Cette volonté s’explique directement par le fait que, ces dernières années, beaucoup d’acteurs de la ville portuaire néerlandaise ont pris pleinement cons-cience d’une réalité : à mesure que Rotterdam renforce son attractivité et le dynamisme de son port, elle reste confrontée à de considérables enjeux économiques, sociaux et territoriaux.

Malgré tout ce qui différentie les villes portuaires du monde entier, les problématiques auxquel-les elles sont confrontées sont semblables à de nombreux égards. Le changement climatique, la transition énergétique et le développement de technologies révolutionnaires ont été évoqués dans presque toutes les interventions faites lors de la conférence. Les solutions restent toutefois à inventer. Parallèlement à la mise en place de nouvelles technologies, on considère fréquemment que l’innovation sociale et la participation citoyenne représentent un enjeu encore plus grand pour les villes portuaires, ainsi que Thato Tsautse, directeur général du cluster maritime de Dur-ban, l’a clairement souligné au cours de la session d’ouverture.

Les décideurs des villes portuaires éprouvent souvent des difficultés à mettre en œuvre des solu-tions durables au sein de leur territoire en raison de la concurrence acharnée entre les ports et du manque de mesures incitatives internes pour l’innovation dans le secteur du transport mariti-me. De ce fait, les autorités portuaires qui veulent aller de l’avant se trouvent face à un dilemme. Allard Castelein, CEO du Port de Rotterdam, encourage l’innovation et la durabilité. Il indique néanmoins que « pour atteindre cet objectif, il faudra, par exemple, augmenter le prix des émis-sions de CO2, ce qui ne sera efficace que si tous les pays sont impliqués. »

Six thèmes

La conférence de Rotterdam était axée sur six thèmes qui se recoupaient partiellement: «circular economy», «innovative business», «smart technologies», «joint planning strategies», «climate re-

LES CROSSOVERS VILLE PORTSYNTHÈSE GLOBALE

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silience» et «social innovation». L’intervention principale de Boyd Cohen, le spécialiste des smart cities en charge notamment du programme d’aménagement urbain « 22@Barcelona », a tenu lieu d’introduction au thème des technologies intelligentes. M. Cohen a soulevé plusieurs questions telles que l’intégration dans les villes portuaires de bases de données ouvertes et transparentes et des principes de gouvernance en y associant les citoyens. En s’appuyant sur l’exemple de Lon-dres, il a montré comment les communautés et les entreprises peuvent s’unir pour identifier des opportunités et surmonter les difficultés.

Les mesures d’atténuation du changement climatique sont insuffisantes pour lutter contre ses effets. Les intervenants ayant abordé le sujet estiment d’ailleurs qu’elles ne visent qu’à traiter les symptômes sur le court terme. Il est donc extrêmement important d’investir à long terme dans l’adaptation. Cependant, pour que cela devienne une réalité, il faudra qu’un changement culturel fondamental intervienne. Il s’agit pour commencer de trouver un langage commun, un langage qui définisse plus clairement des termes comme « résilience ». Selon les rapporteurs, la volonté politique et les investissements suivront. Les systèmes sectoriels doivent se lier plus étroitement les uns aux autres et, à travers la mutualisation des connaissances, le savoir-faire scientifique doit servir à appuyer la prise de décisions. Cela permettra, par exemple, d’adapter les nécessaires in-vestissements en infrastructure en fonction des mesures d’adaptation au changement climatique et des autres innovations.

On ne s’étonnera pas que la notion de leadership ait été identifiée comme un facteur détermi-nant dans plusieurs débats. La circularité, l’innovation et l’adaptation suscitent beaucoup d’in-certitudes. Neuf start-ups sur dix font faillite. Grace Sai, la CEO d’Impact Hub - un réseau qui fonctionne à la fois comme un laboratoire d’innovation, un incubateur d’entreprises et un centre communautaire réservé aux entreprises sociales – a insisté sur le fait que c’était également le cas à Singapour. Contrairement à ce qui ce passe dans nombre de pays européens, les Singapouriens semblent admettre que l’échec fait partie du processus. Entrepreneuriat est synonyme de prise de risques. Les échecs permettent de progresser et constituent des expériences qui, à travers le partage des connaissances, finissent par mener au succès.

La conférence de l’AIVP nous aura permis d’entendre de passionnants exposés. Maarten Hajer, professeur d’urbanisme (Urban Futures), pour qui la décarbonisation de l’économie est devenue incontournable, a souligné l’importance de l’imagination. Pour mettre en place de nouveaux par-tenariats et s’affranchir d’une conception de la modernité qui aura permis des avancées majeures par le passé mais qui fait maintenant obstacle au réel progrès, il faut faire émerger de nouveaux points de vue.

Selon Carla Jong du port d’Amsterdam, l’un des modérateurs des débats menés autour de l’écono-mie circulaire, de nombreuses villes portuaires sont déjà sur la bonne voie. Elle précise toutefois qu’il faudra de l’audace pour maintenir le cap car la route à suivre est assurément parsemée d’em-bûches. Malgré la cartographie des synergies et la construction de belles perspectives d’avenir, il faudra que des acteurs qui se connaissent à peine apprennent à collaborer. Le défi est énorme. En outre, les solutions aux problèmes doivent être mises en œuvre à grande échelle (comme pour la réduction du CO2 évoquée plus haut). Cela représente un autre défi. Un objectif fondamental a néanmoins déjà été atteint : nous prenons conscience de l’importance de la diversité des parties prenantes et des écarts existants entre l’échelle des problèmes et celle des solutions à envisager.

Planifier dans l’incertitude

Les discussions autour du thème des « joint planning strategies » ont porté sur la question de savoir comment l’aménagement et le développement du territoire peuvent contribuer à l’inno-vation requise dans les villes portuaires. L’argument avancé par le chercheur canadien Peter Hall le premier jour de la conférence a été repris à la fin des débats : les zones entre la ville et le port sont toujours des espaces inachevés. Les programmes d’aménagement doivent donc être flexi-bles. En d’autres termes, ils doivent être conçus « dans l’entre-temps ». L’horizon de planification

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n’est pas le même selon qu’il s’agisse d’adaptation au changement climatique, de développer des incubateurs d’entreprises, ou d’innover socialement, comme avec la formation et la reconversion des techniciens du RDM Campus. Les rapporteurs précisent cependant que toutes les questions doivent être abordées simultanément et ne pas être laissées en suspens. « Il est nécessaire que la planification soit incomplète. Dans la mesure où nous ne savons pas exactement de quoi la future économie de la ville portuaire sera faite, il nous faudra planifier pour des usages incertains. »

Aucun des débats thématiques ne s’est déplacé vers la question de savoir qui doit prendre cette initiative et quels organismes mettre à sa tête. La réponse diffère selon le domaine, la localisation et l’étape concernée dans le processus. Il existe toutefois un consensus sur le fait que les politi-ques, les autorités publiques, les acteurs du secteur privé et tous les citoyens ont un rôle à jouer. Tous doivent contribuer, à des échelons différents, aux innovations et aux interventions requises, chacun se retrouvant « en première ligne » à un moment ou à un autre. Les entreprises comme les particuliers doivent en constater les avantages, quelle que soit la place qu’ils occupent dans la « chaîne ». Il faudra donc proposer de nouveaux types d’activités. Les décideurs et les politiques devront montrer une voie nouvelle. Ils auront parfois à assumer un rôle d’encadrement afin d’im-pliquer les acteurs de tous les niveaux et de tous les secteurs. C’est ainsi que les villes et les ports pourront se redécouvrir mutuellement et, grâce à une imagination audacieuse, redynamiser leurs relations.

Résumé des principales conclusions des rapporteurs :

• Circular Economy. L’économie circulaire est régie par les synergies. Pour garantir la circu-lation des flux, il est nécessaire que de nombreux acteurs interagissent à différents niveaux et que soit mise au point une gouvernance sur mesure. Elle se rapporte à l’économie, et donc aux bénéfices dont les répercussions doivent se faire ressentir à l’endroit approprié dans le «cercle»;

• Climate resilience. Pour améliorer leur résilience au changement climatique, les villes por-tuaires requièrent prise de conscience, leadership et interconnectivité. Les aménageurs sont invités à se rapprocher de la communauté et de la nature. Leur accès aux connaissances doit être facilité. Les responsables politiques devraient fournir davantage d’incitants et formuler des lignes directrices claires à l’intention des entreprises;

• Joint Planning Strategies. Prévoir l’aménagement concerté des zones ville-port qui doivent demeurer « des espaces inachevés» afin de pouvoir s’adapter aux dynamiques et constituer des espaces ouverts à l’expérimentation et au prototypage;

• Innovative Business. Attirer de nouvelles entreprises et les mettre en contact avec les «vieilles» industries pour créer un business climat favorable à l’innovation. Les autorités, les établissements de recherche et les acteurs privés devraient créer des réseaux intensifs (et informels) sur la base de la transparence (via la visualisation des données par exemple);

• Smart Technologies. Les technologies vertes exigent des compétences. Il faut donc privilé-gier l’humain. Les lieux d’implémentation varient en fonction de la situation et du contexte locaux, mais dans tous les cas la coopération est le facteur clé de la réussite;

• Social Innovation. La technologie représente seulement 25% de la réussite d’une innovation. Le reste tient à l’innovation sociale. Les villes portuaires devraient élaborer un programme de développement du capital humain associé à une stratégie de long terme afin de créer une communauté active forte prête à affronter l’avenir.

13 Octobre 2016

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• Comment se doter d’une véritable politique d’économie circulaire ? Faut-il raisonner à l’échelle des seules villes portuaires ou davantage à celle plus ouverte et complexe des terri-toires portuaires au sens géographique, mais aussi au point de vue des activités et des acteurs impliqués ?

• Quelle est la ville portuaire performante de demain d’un point de vue à la fois de la création de richesses et de la meilleure gestion des ressources ? Toujours celle dont la courbe de ton-nage ne cesse d’augmenter ?

• Dans ces nouveaux schémas d’évolution, comment le décideur public se repositionne et (re-)devient in fine une partie prenante essentielle parmi d’autres ?

Carla JongEnvironmental Affairs, Deltalinqs,The Netherlands

Nicolas MatPhD in Environmental Sciences (Industrial Ecology), Secretary General and Project Manager of “Plate-formeIndustrielleetd’Innovation du Caban Tonkin” (PIICTO), France

Michele AcciaroAssociate Professor of Maritime Logistics at Kühne Logistics University (KLU), Hamburg

Arènso BakkerPrincipal and port consultant, Stig BV, The Netherland

• Les villes portuaires, en tant qu’espaces d’expérimentation idéaux pour les technologies in-telligentes, promettent de gagner encore en importance avec le développement des commu-nautés industrielles intelligentes, l’augmentation des exigences en matière de traçabilité et de transparence des fournisseurs et l’émergence de nouvelles formes de collaboration. Davantage de soutien en faveur de la collaboration, de l’enrichissement mutuel, des échanges d’expériences et de l’expérimentation, c’est ce dont les villes portuaires ont besoin pour être à l’avant-garde des technologies intelligentes. De quelle façon le public peut-il s’organiser pour apporter ce soutien aux villes portuaires ?

OPINIONS DES RAPPORTEURS

Suite aux débats qui ont eu lieu à Rotterdam, quelles questions principales souhaiteriez-vous soumettre aux décideurs qui se joindront à nous à Québec en 2018 lors de la prochaine

Conférence mondiale de l’AIVP?

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• Dans un contexte complexe pour les villes portuaires où les tendances à long terme sont très incertaines, comment améliorer la planification des scénarios et les méthodes d’élaboration des stratégies pour imaginer le port à l’horizon 2050 ?

• Quels instruments mettre en place pour favoriser une réflexion profonde et élargie sur ces nouveaux enjeux et aider les acteurs portuaires à évaluer dès à présent les possibilités de pla-nifier un avenir tout à fait nouveau ? Comment faudrait-il envisager la possibilité d’instaurer une gestion et une planification adaptatives pour nos villes portuaires ?

• De quelle façon introduire des procédures et des techniques pour engager de multiples partenaires dans un dialogue sur l’avenir en vue d’identifier des scénarios réalistes et des possibilités de planification proactive afin de garantir une ville portuaire de demain saine et dynamique face au changement climatique ?

Austin BeckerAssistant Professor of Coastal Planning, Policy and Design, University of Rhode Island, USA

Wynand DassenManager Resilience Programme, City of Rotterdam, The Netherlands

Roudaina Al KhaniDirector, Platforms for sustainable cities and regions, United Kingdom

Walter de VriesSenior Urban Planner, City of Rotterdam, The Netherlands

• De quelle façon l’innovation et l’expérimentation en matière de planification et d’aménage-ment urbain, les nouvelles solutions techniques et le management fondé sur la collaboration contribuent-ils à construire des villes connectées et des quartiers agréables à vivre et durables au bord de l’eau ?

• Quels crossovers flexibles pour exploiter les opportunités actuelles et à venir ? Comment planifier en tenant compte de « l’inachevé » afin de répondre aux besoins futurs ?

• Comment garantir que milieu urbain sain, intégration, bien-être et autres «soft values» iront de pair avec la promotion d’une infrastructure performante et d’une logistique intelligente pour consolider l’économie et le développement durable des villes et régions portuaires?

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Les débats sur le thème de l’innovation sociale lors de la 15e Conférence mondiale Villes et Ports peuvent être résumés en 4 points essentiels:• D’une gestion portuaire conservatrice 1.0 à l‘innovation créative 4.0 ;• 25% des réussites en matière d’innovation sont dues à des innovations techniques et 75% à

des innovations sociales ;• L’innovation sociale pour prévenir les pertes d’emploi ;• Engager un programme concerté de développement du capital humain : coopération inter-

nationale et échange des meilleures pratiques.

De fait, la transition vers la nouvelle économie va transformer le paysage des villes portuaires et poser des défis stratégiques sans précédents à l’ensemble des parties prenantes. Comment miser davantage sur le capital humain des villes portuaires par le biais de l’innovation sociale afin de relever ces défis de façon à favoriser la compétitivité, l’emploi et la croissance inclusive ?

Henk de BruijnManager Social Innovation, Port of Rotterdam, The Netherlands

Henk VolberdaProfessor of Strategic Management & Business Policy, Rotterdam School of Management (RSM), The Netherlands

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Qu’avons-nous appris au cours de cette session ? Peut-être, pour commencer, que la question de l’économie circulaire n’est pas un sujet nouveau. C’est une chose que nous avons oubliée dans un monde où l’énergie est disponible en abondance et à faible coût. Aussi devons-nous à présent imaginer et développer de nouveaux liens entre nos différents secteurs d’activités en faisant in-tervenir une grande diversité de parties prenantes afin de mettre en place de nouveaux types de synergies. Les synergies peuvent se présenter à la fois sous des aspects humains et techniques et nous avons vu au cours des échanges qu’elles pouvaient être mises en place dans bon nombre de domaines (depuis l’échelle industrielle locale à l’échelle portuaire et métropolitaine). Nous avons vu aussi que les échanges de flux de matières et d’énergie pouvaient s’effectuer entre différentes fi-lières industrielles et aussi entre le secteur industriel et le milieu urbain ou rural (par exemple via la réutilisation et la valorisation de la chaleur et du CO2 à Rotterdam). Il peut s’agir de dévelo-pper des interactions fonctionnelles entre ces systèmes en vue d’améliorer leur propre gestion des ressources. Il peut aussi s’agir de concevoir de nouvelles synergies à l’échelle d’un fleuve, comme dans le cas du chantier du Grand Paris où la Seine sera exploitée pour gérer l’énorme flux de ma-tériaux de construction. Nous avons des objectifs communs, notamment en ce qui concerne les défis énergétiques (réduction de l’utilisation des énergies fossiles et des émissions de CO2).

Et pour ce faire, il nous faut stimuler la motivation (la prise de conscience) des parties prenan-tes, en particulier dans le secteur privé (industries, etc.). Nous devons leur montrer les réper-cussions que peuvent avoir les synergies et leurs différents avantages sur le plan économique et également sur le plan environnemental ou social. L’exemple de Strasbourg s’est ici révélé très intéressant pour expliquer comment motiver et impliquer les entreprises dans cette approche coopérative et passer d’une approche centrée sur les résultats immédiats à une perspective de long terme. Il nous faut également un leader, qui, selon les cas, pourra être l’autorité portuaire, le pouvoir public, un acteur du secteur privé ou bien une combinaison des trois réunis au sein d’une association, d’une structure indépendante ou d’un centre de recherche comme à Bristol ou Becancour.

Pour cela, nous devons aussi imaginer et créer de nouvelles boucles dans le domaine technique. Ici, Pilot Plant One offre une très bonne illustration du rôle fondamental joué par l’innovation dans l’économie circulaire. Nous devons produire des connaissances, des nouveaux outils, des talents créatifs et des entrepreneurs qui puissent tester leur technologie, en particulier dans les zones portuaires et industriels, véritables laboratoire d’expérimentation. Ce que nous devons comprendre, et c’est primordial, c’est que l’innovation comporte des risques et que pour progres-ser, il nous faut faire face à cette réalité. Nous avons parlé de succès mais aussi d’échec.

Nous devons donc évoluer et nous adapter, et avoir la possibilité d’expérimenter dans le domai-ne de l’économie circulaire. C’est pour cela que l’avenir nous réserve de grands défis mais nous apporte également de bonnes perspectives de collaboration à l’issue de cette conférence !

Carla Jong - Nicolas Mat

CIRCULAR ECONOMYSynthèse des rapporteurs des Sessions parallèles, des Ateliers et des Port-City Labs

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Le rôle que les nouvelles technologies peuvent jouer dans le développement des villes portuai-res a été au coeur des débats de la dernière conférence de l’AIVP à Rotterdam. Le thème a été discuté en session parallèle et a donné aux participants l’occasion d’entendre d’éminents speakers et d’échanger avec des spécialistes en la matière. La session a débuté par la remarquable interven-tion de Märta Rehnberg qui nous a livré sa vision stratégique sur le rôle de l’innovation, remet-tant en question les approches traditionnelles de l’innovation basées sur une attitude conservatri-ce et une aversion au risque. Elle affirme que le potentiel des nouvelles approches de l’innovation est tellement élevé que, même si les risques sont là, la retenue présente des risques encore plus grands. Cette intervention a été suivie de celles de Rob Bagchus, Jan Oostrom et Maurice Me-ehan qui ont présenté l’état actuel des technologies intelligentes dans le secteur portuaire, le secteur énergétique et dans les domaines du transport et de la logistique. Tous ont identifié la nécessité de développer l’implantation des technologies intelligentes au sein de ces secteurs d’ac-tivités.

Le thème des technologies intelligentes a également été évoqué le deuxième jour de la conféren-ce lors de l’intervention d’Elaine Trimble de Siemens. Cette dernière a expliqué que les grandes entreprises comme Siemens plaçaient l’innovation au coeur de leur stratégie s’efforçant, outre leurs propres activités de recherche, de développer de nouvelles approches au sein d’incubateurs. La session a également apporté un éclairage sur le rôle des start-ups dans les activités portuaires et le transport au travers de la présentation de trois start-ups sélectionnées dans le cadre de Port XL, le programme de soutien à l’innovation du port de Rotterdam.

Les trois start-ups présentées sont Staffaipi et son Universal Container Locking System (UCLS), Ranmarine et Pingle. Staffaipi a dévoilé un concept qui permet de résoudre le problème des verrous tournants des conteneurs qui entraîne des pertes d’efficacité et menace la sécurité des travailleurs : le système universel de verrouillage des conteneurs. Ranmarine a présenté son «Waste-shark», un drone capable de récupérer les déchets flottants en zone portuaire. Et Pingle est une plateforme de gestion des formations et des certificats délivrés au personnel navigant. Les participants ont également débattu du programme Port XL qui incite les start-ups à venir s’ins-taller à Rotterdam. Au fil des débats qui ont eu lieu à l’issue des interventions, il est clairement apparu que les coûts et les avantages de ces inventions ne sont pas toujours également répartis, ce qui remet en cause la durabilité des projets. Les nouvelles technologies qui fonctionnent à partir de bases de données pourraient permettre de développer de nouveaux modes de facturation qui garantiraient la rentabilité de ces innovations.

Les échanges sur les technologies intelligentes comprenaient également atelier de discussion. Une trentaine de participants ont ainsi pu approfondir certains thèmes abordés au cours des interven-tions et cela a permis aux auteurs de posters d’apporter des commentaires sur leur travail. Une attention particulière a été prêtée aux mécanismes de diffusion des nouvelles technologies et sur la façon de franchir les premières étapes de la mise en oeuvre des innovations, étape où les coûts sont en général élevés et la pénétration du marché encore limitée.

Dans l’ensemble, les débats ont donné un aperçu enrichissant de l’évolution actuelle des nouvelles technologies et des défis associés à leur mise en oeuvre. Parmi les enseignements tirés, les délé-gués ont souligné l’importance d’étudier les nouvelles technologies sous différentes perspectives ainsi que leur attrait croissant et les écarts existants dans leur mise en oeuvre entre villes et ports, entreprises privées et ports.

Parmi les principaux défis à venir, la session a mis en évidence le rythme d’innovation différent entre les villes et les ports, les risques liés aux nouvelles technologies, en particulier lorsqu’elles

Michele Acciaro - Arènso Bakker

SMART TECHNOLOGIESSynthèse des rapporteurs des Sessions parallèles, des Ateliers et des Port-City Labs

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ne sont pas parfaitement fiables, et les façons de devenir plus compétitif grâce aux technologies intelligentes. L’accent a été mis plus particulièrement sur la mise en oeuvre des technologies intelligentes dans les pays en voie de développement, et sur la nécessité d’améliorer la transparence et la responsabilité au cours des proces-sus de transport. On espère d’ailleurs que les technologies intelligentes pourront aider à avancer en la matière.

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Nous avons besoin de ports prospères et de villes qui soient agréables à vivre. Ainsi que l’a mis en avant le professeur Peter Hall, le problème, c’est que les autorités portuaires voient les habitants comme des obstacles et que les élus de la Ville considèrent que les ports et les marchandises sont inutiles à la croissance post‐industrielle. Le professeur souligne, qu’au contraire, les villes et les ports sont intimement liés : le waterfront et les autres zones d’activité économique portuaire de l’espace métropolitain entretiennent des liens étroits. Dans ce contexte, la nécessité d’harmoniser les études sur l’aménagement urbain avec celles sur le développement des ports au travers d’une approche intégrée revêt une importance majeure. C’est l’ensemble de l’éco‐système du territoire de la ville portuaire en termes d’économie, de société, de culture, de capital humain, d’environne-ment et d’espace qui doit être pris en compte pour élaborer des stratégies et des plans en faveur d’un développement plus durable.

La position de Peter Hall se fonde sur le fait que les waterfronts sont des lieux de dualité : ville-eau, travail‐loisir, industrie-nature, relations au niveau mondial/local et relations ville-port ; et il appelle à une planification par-delà ces barrières. La nécessité de mettre en place une telle planification invite les acteurs des villes et des ports à unir leurs efforts et à inscrire la gestion de l’interface ville-port dans le cadre d’un aménagement urbain mixte ouvert à une diversité de résidents et d’entreprises en évitant autant que possible le développement d’espaces mono‐fonctionnels.

Alors que plusieurs intervenants ont souligné l’importance de favoriser les aménagements mixtes et d’ouvrir de nouveaux espaces au public, les exemples de Rotterdam, Rouen et d’autres villes comme Copenhague nous enseignent la nécessité de transformer les villes portuaires et les wa-terfronts en lieux de vie de qualité pour le bien-être des habitants et la bonne santé des écono-mies. Pour être attractives, les villes doivent améliorer et diversifier leur offre de logement et leur environnement économique et commercial : elles doivent être agréables à vivre et attractives pour les entreprises, les nouveaux talents et les visiteurs.

Les acteurs publics et privés, à tous les niveaux, devraient conjuguer leurs efforts et faire preuve de responsabilité pour améliorer les conditions de vie en ville, au travers d’approches participa-tives incluant les citoyens. Plusieurs intervenants ont souligné l’intérêt d’associer les citoyens à l’élaboration des stratégies de développement même si cela risque de ralentir les processus. Bien que cette participation soit parfois encouragée dans une perspective sociale, le fait qu’elle joue un rôle dans la réussite des projets a été mis en avant.

Le professeur Carola Hein, s’appuyant sur l’exemple de la région métropolitaine de Rotterdam, insiste sur la nécessité de comprendre l’impact de l’évolution des cycles d’innovation. La planifi-cation doit tenir compte et être adaptée aux nouveaux cycles d’innovation. Le recours de plus en plus fréquent aux technologies intelligentes et la construction des Smart Cities ont des impacts considérables sur l’utilisation de notre espace, notre organisation et notre société, d’où l’impor-tance d’une nouvelle compréhension des opportunités et des défis et d’une nouvelle conception de la planification. Cela rappelle combien il est important d’élaborer des systèmes résilients pour faire face au changement climatique et à l’évolution de l’économie, de même que pour garantir un aménagement approprié du littoral.

Les nouvelles opportunités liées au développement des zones côtières, et celles qui s’offrent aux villes portuaires en général, constituent une occasion exceptionnelle de tester de nouveaux con-cepts et de nouvelles méthodes en termes de solutions techniques, de concepts de management, d’instruments juridiques et de modèles financiers. L’innovation apparaît comme une valeur clé pour relever les différents défis qui se posent aux villes et aux ports, y compris l’adaptation de l’échelle des zones portuaires. Notre message basé sur les enseignements tirés de notre visite

Roudaina Al Khani - Walter de Vries

JOINT PLANNING STRATEGIESSynthèse des rapporteurs des Sessions parallèles, des Ateliers et des Port-City Labs

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du quartier de l’innovation à Rotterdam et du cas de Singapour sera le suivant : Vous disposez d’espaces inutilisés ? Profitez-en pour innover ! Pas assez d’espace ? Voyez-le comme l’occasion d’innover !

À l’instar des autres sessions parallèles à la conférence, nous avons confirmé la nécessité de mettre en place une planification flexible en opposition à la planification détaillée afin de répondre aux besoins d’un avenir incertain. Le professeur Peter Hall a précisé le caractère essentiel de la flexibilité, invitant à planifier en tenant compte de « l’inachevé » afin de se donner la possibilité de répondre aux besoins de demain dans un contexte où les relations ville-port sont en mutation. Un groupe de recherche de l’Université SLU de Malmö a introduit un nouveau concept – «planifier l’entre-temps» - qui permet d’exploiter le potentiel et de renforcer le contrôle des projets pendant la période située entre leur lancement et leur mise en oeuvre, période pendant laquelle de nombreux projets rencontrent des difficultés, et de combler le vide lorsque la situation économique ou d’autres facteurs viennent retarder le déroulement des opérations.

À chaque ville ses instruments ! Nous devons comprendre les différents contextes, dont le con-texte culturel, qui sous-tendent les stratégies et les types de gouvernance choisis par les différen-tes villes portuaires. Il nous faut mettre en place une nouvelle approche de la planification qui soit flexible et qui puisse être ajustée.

Les défis qui se posent aux villes portuaires :• Développer une compréhension mutuelle des enjeux et opportunités liés au développement

des villes et des ports parmi l’ensemble des acteurs à tous les niveaux : prise de conscience et partage des connaissances ;

• Mettre au point un aménagement et des structures financières et juridiques adaptées afin de soutenir l’innovation ;

• Gérer la transition énergétique et le changement climatique et aménager les zones côtières.

Les rapporteurs de cette session consacrée aux Joint Planning Strategies ont préparé une version longue. Celle-ci est disponible uniquement en anglais. Si vous êtes intéressé, contactez nous à : [email protected]

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Le thème de la résilience climatique a été abordé sous diverses perspectives. Certains interve-nants l’ont abordé sous l’angle des possibilités « d’atténuation » du changement climatique en envisageant des programmes visant à réduire les émissions de CO2. D’autres ont davantage appréhendé le changement climatique sous l’angle de « l’adaptation » en évaluant de quelle façon l’élévation du niveau de la mer et les tempêtes menaçaient leurs villes portuaires.

Dans la mesure où les villes portuaires contribuent au changement climatique par le biais des activités portuaires et maritimes, les ports peuvent assumer la responsabilité de contribuer à réduire les émissions de CO2 en encourageant un transport maritime propre. Une première possibilité évoquée par Ronan Dantec, sénateur, porte-parole des gouvernements locaux pour la COP 21, Paris, France, est de s’engager à réduire la vitesse de navigation. Une autre consiste à développer la réutilisation des déchets, ainsi que l’a proposé Almudena Ruiz de Angulo Del Campo, directrice des infrastructures de transport du gouvernement basque, Espagne. Même les petits ports comme ceux de Maurice, apportent la preuve qu’il est possible de prévoir de nouve-aux équipements dotés d’installations de conditionnement d’air moins polluants (Ramalingum Maistry, président de Mauritius Ports Authority, Port Louis).

L’essentiel du débat a toutefois porté sur les conséquences du changement climatique au niveau de l’aménagement des ports du point de vue de l’adaptation, à terme, des ports et des villes portu-aires. Les discussions au cours des Port City labs ont révélé que, dans la plupart des ports et villes portuaires, la question de la gestion des effets du changement climatique ne figurait pas encore en tête de liste des actions prévues, même si le maintien de la fonctionnalité des ports est fonda-mental pour les économies locales, régionales et nationales.

Les speakers néerlandais ont présenté des façons d’appréhender la montée du niveau de la mer en combinant évaluation des risques et aménagement raisonnable (Prof. Jaap Kwadijk). Ils ont évoqué des zones portuaires aménagées pour résister aux inondations et décrit des méthodes de gestion du niveau de l’eau à petite et grande échelle (Dr. Arnoud Molenaar, responsable de la résilience à Rotterdam). À Toronto, dans la cadre d’une opération de mise en valeur des espaces à grande échelle, on utilise des techniques pour « construire avec la nature » et créer des zones d’extension durables et résistantes aux inondations à proximité du centre-ville. Ce secteur pourra être aménagé en espaces résidentiels et zones d’activité intégrés à l’environnement (William Fleis-sig, Président et CEO de Waterfront Toronto au Canada).

L’aménagement portuaire en matière de résilience climatique requière une planification à long terme ainsi que l’implication de l’ensemble des acteurs portuaires dans l’élaboration d’une stra-tégie concertée visant à adapter nos infrastructures à l’élévation du niveau des mers. À Rhode Island, les acteurs se sont réunis pour envisager des solutions contre les tempêtes et examiner des approches à long terme en matière d’adaptation évolutive, laquelle va devenir incontournable dans de nombreuses zones côtières à mesure que le niveau des mers montera et que les tempêtes deviendront plus violentes au cours des prochaines décennies (Austin Becker, professeur adjoint en politiques et programmes d’aménagement du littoral à l’Université de Rhode Island, USA).

Plusieurs points ont été soulevés au cours des débats ouverts à s’issue des interventions et lors des ateliers et des Port City Labs :• la nécessité d’organiser les données climatiques et météorologiques sous un format facile-

ment exploitable, notamment à l’échelon local, en vue de prévoir les ouragans et la montée du niveau des mers et ainsi faire face aux catastrophes naturelles (statistiques, coordonnées) ;

• des stratégies ascendantes et descendantes seront nécessaires à l’élaboration des stratégies d’aménagement (à long terme) et des stratégies d’intervention (à court terme) ;

Austin Becker - Wynand Dassen

CLIMATE RESILIENCESynthèse des rapporteurs des Sessions parallèles, des Ateliers et des Port-City Labs

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• l’adaptation requiert la création de nouveaux modèles de financement, notamment sous for-me d’aides internationales et de financements destinés au pays pauvres ;

• le secteur privé doit participer à la planification et à l’élaboration de stratégies, ainsi qu’aux investissements dans le renforcement de la résilience ;

• la prise de décisions doit tenir compte des objectifs à atteindre pour établir à la fois une éco-nomie solide et un écosystème sain ;

• il faut obtenir davantage de soutien politique ;• mettre en place des actions de coopération entre les ports et les îles de l’océan Indien en vue

d’obtenir les connaissances et l’assistance techniques dont ils ont besoin, développer des solu-tions et lever des fonds ;

• prévoir un financement international afin de venir en aide aux pays les plus pauvres ;• stimuler l’innovation. Petites start-ups / Grandes idées pour sauver la planète.

Les effets du changement climatique tels que la montée du niveau de la mer auront un profond impact sur les ports et les villes portuaires. La conférence 2016 de Rotterdam sur les Crossovers a démontré que nous ne sommes pas encore assez nombreux à prendre le problème au sérieux.

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16th WORLD CONFERENCE

CITIES AND PORTS

Quebec City, CANADAJune 11 - 14, 2018