Mondialisation-Doc 1 Bis GPE

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  • 8/20/2019 Mondialisation-Doc 1 Bis GPE

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    UNIVERSITE DE COCODY

    Programme de Formation en Gestion de la Politique Economique UFR SEG! CIRES

    Doc " #is

    1

    GPE-ABIDJAN-2009/2010

    INTEGR$TION $FRIC$INELa mondialisation : où en sommes-nous ?

    Professeur Moustapha KasséProfesseur Moustapha Kassé %%%&m'asse&com %%%&m'asse&com

    http://www.mkasse.com/http://www.mkasse.com/http://www.mkasse.com/

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    INTRODUCTION ( Commen)ons *ar le+er les qui*roquos&

    La mondialisation retient beaucoup l’attention du public, des chercheurs et desdécideurs comme s’il s’agissait d’un phénomène nouveau. Le sujet est vaste,complexe, largement débattu, souvent diabolisé au détriment d’analyses robustes

    avec des statistiques crédibles. Ainsi, quand des ouvriers d’un abattoir de poulets semettent en grève pour contester un aménagement de leurs horaires de travail, ondécrète dès qu’ils se battent contre la mondialisation qui impose sa rationalité auxentreprises de ce secteur étroitement dépendant de ses performances l’exportation.!el gouvernement choisit de renoncer exercer ses prérogatives pour s’aligner sur lespositions des lobbies favorables au tout"déréglementation, il se justifie en se fondantsur les nouvelles exigences de la mondialisation#.

    $ien que les termes m%me de &mondialisation&, &globalisation&,' internationalisation ( soient aussi flous qu)utilisés, chacun pense que lesconséquences *sans pouvoir bien les cerner+ sont importantes. our certains nousentrons dans l)ère de la mondialisation partir du moment o- un pourcentagesignificatif du $ de la nation est réalisé avec l)extérieur alors que pour d)autres, cepourcentage est moins significatif que la &dépendance& ou l’indépendance& de lanation vis" "vis de décisions prises par des agents de l)étranger, firmes ou /tatscompte tenu du caractère de &price ta0er& ou de &price ma0er& que détiennent cesacteurs sur le marché mondial. our d)autres enfin, mondialisation c’est l’ensembledes mécanismes qui contribuent leur ruine par le biais des distorsions dans leprocessus de formation des marchés internationaux.

    1algré sa présence dans plusieurs secteurs, la mondialisation n’est pas encoreuniverselle. Au contraire, une de ses particularités importantes est qu’elle estasymétrique et non homogène, dans la mesure o- toutes les activités humaines ne semondialisent pas au m%me rythme. 2ertaines, telles que la finance et les entreprisessont déj mondialisées, au contraire, d’autres, telles que l’équité sociale, la luttecontre le terrorisme, la collaboration institutionnelle et l’action des gouvernementsrestent, encore enfermées dans des frontières géographiques bien définies. Le fait quela mondialisation se déroule plusieurs vitesses entra3ne la multiplication des chocsasymétriques.

    our ce faire les questions fondamentales qui se posent sont 4 la mondialisationcontribue"t"elle vraiment au développement des pays pauvres notamment des paysde l’Afrique 5 2onduit"elle une plus grande égalité des chances et des conditions56uelle est sa contribution en matière de croissance, d’emploi et de lutte contre lapauvreté 5 2ontribue"t"elle ou non l’affaiblissement de l’/tat 5 6uelles sont sesconséquences directes et indirectes sur les différents acteurs 5

    Au plan strictement économique, la mondialisation se caractérise par quatreinterdépendances 4

    L’interdépendance par les marchés qui se traduit par ladisparition des frontières géographiques, l’abaissement des barrières tarifaires et non tarifaires 7L’interdépendance par la production se caractérisant par unedécomposition internationale des processus productifs quis’appuie sur un réseau de filiales ou de sous" traitants et lenomadisme de segments entiers des appareils de productionselon la logique des avantages comparatifs 7

    1 R. Boyer et al : Mondialisation au-delà des mythes, Edit. La Découverte,199 , 1 !".

    #

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    L’interdépendance financière qui procède d’uneinterconnexion des places financières mondialesfonctionnant vingt"quatre heures sur vingt"quatre gr8ce laconjugaison de trois éléments que sont la déréglementation,le décloisonnement des marchés et la désintermédiation 7

    L’interdépendance par les nouvelles technologies del’information et de la communication *9! 2s+ qui, avec lestransports, favorisent la mobilité et la flexibilité des capitaux,des biens, des services et des personnes.

    Les pratiques et les tendances de l’économie mondiale, dans sa double sphèreréelle et monétaire, laissent appara3tre une triple interdépendance que l’on qualifiecommunément de mondialisation. /ssayons de cerner de plus prés cesinterdépendances pour bien en mesurer toutes les conséquences la fois sur leséconomies et sur les différents acteurs.

    I ,ES E,E-ENTS C$R$CTERISTI.UES DE ,$ -ONDI$,IS$TION"/0 ,a *remi1re interd2*endance est relati+e 3 la *roduction .

    /lle se caractérise par une décomposition internationale des processusproductifs qui s’appuie sur un réseau de filiales ou de sous"traitant et le nomadismede segments entiers des appareils de production selon la logique des avantagescomparatifs. 2es deux évolutions marquantes sont le fait des firmes multinationalesqui structurent l’espace mondial en réseaux de production. 2ette stratégie leurpermet de maximiser leurs profits partir d’une optimisation de la localisation deleur production. 2e sont aujourd’hui, quelques :;

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    La globalisation financière a favorisé l’internationalisation de la production, enm%me temps qu’elle en soit une des modalités. Les entreprises se sont largementfinanciarisées pour se couvrir contre les risques internationaux, en diversifiant leursproduits.

    Les investissements directs l’étranger de moins de ?< milliards EH I en #JG<

    ont dépassé . ls conduisent souvent une délocalisation,transfert l’étranger d’une activité de production *segment ou ensemble de lafabrication+ localisée antérieurement sur le territoire national.

    Dn observe une décomposition internationale du processus productif *Lassudrie"Fuch%ne+. 2hacun des segments est localisé dans des espaces différents,pour des raisons liées aux coKts de production, aux dimensions du marché, desrisques ou des réglementations.

    4/0 ,a seconde interd2*endance est relati+e au5 2c6anges et lecommerce&

    Le volume total des transactions quotidiennes sur les marchés des changes estpassé d’environ #< < milliards de dollars en #JJG. Fans les années soixante dix #> ? et #JJ?. Dn voyage également davantage. Le tourismea plus que doublé entre #JG< et #JJ . Le nombre de voyageurs passant de < >J<millions par an. 1algré les restrictions sévères, les migrations internationales sepoursuivent, de m%me que les envois de fonds des émigrants. 2es envois ont atteint>G milliards de dollars en #JJ . Le volume des appels téléphoniques internationauxs’est envolé entre #JJ< et #JJ , passant de :: ;< milliards de minutes. Les voyages,internes et les médias stimulent la croissance exponentielle des échanges d’idées etd’informations.

    Aujourd’hui les individus s’engagent plus que jamais dans des associationstranscendant les frontières nationales, depuis les réseaux informels jusqu’auxorganisations ayant pignon sur rue.

    2ette intégration mondiale est tirée par des changements de politiques visant promouvoir l’efficience économique via la libéralisation et la déréglementation desmarchés nationaux et le désengagement de l’/tat de nombreuses activitéséconomiques, ainsi que la restructuration de l’/tat providence. 1ais ce sont surtoutles innovations récentes dans la technologie de l’information et des communicationsqui favorisent l’intégration. 2ependant celle"ci reste très partielle au niveau mondial. Ainsi, les mouvements de main d’Muvre sont restreints, les frontières étaient ferméesaux individus sans qualification. L’interdépendance touche aussi les marchésfinanciers.

    7/0 ,a troisi1me interd2*endance concerne les marc62s 8inanciers . /lle est rendue possible par la conjugaison de trois éléments 4

    La désintermédiation, elle permet aux entreprises, l’/tat derecourir directement sans passer par les intermédiairesfinanciers et bancaires pour effectuer des opérations deplacement et d’emprunt. ls peuvent accéder directement auxmarchés financiers pour satisfaire leur besoin de financement.

    !

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    Le décloisonnement qui se traduit par la suppression decertains compartiments des marchés.La déréglementation celle"ci indique l’abolition desréglementations des marchés des changes pour faciliter lacirculation du capital.

    Au début du <ème

    siècle, les mouvements internationaux de capitauxparticipent au processus de mondialisation de l’économie. 1ais le développement dela finance mondiale atteste d’une déconnexion croissante entre les flux de capitaux etles besoins de financement de l’économie réelle.

    La globalisation financière se caractérise par l’interconnexion des marchésfinanciers, par un essor de nouveaux produits financiers et de marchés émergents. Dnobserve également une organisation mondiale de la production dans certains secteursstratégiques. Les marchandises circulent de plus en plus librement avec des coKts detransport décroissants, du fait de la déréglementation et des progrès detélécommunication permettant des baisses de tarifs. L’instantanéité des informationsabolit temps et espace. La circulation des informations peut remplacer celle deshommes *télé achat, télé travail+.Les opérations financières génèrent l’infini ou presque des produits dérivés.Les produits négociés, bien que de plus en plus sophistiqués, sont standardisés.Les transactions papier prennent, ainsi, une grande ampleur par rapport auxopérations physiques. Dn observe une déconnexion entre les opérations réelles*commerce et investissement+ et la sphère finance"change. L’intégration financièrerésulte de la mobilité des capitaux et la substituabilité des actifs *$ourguinat+.Le développement des eurodollars *les dollars circulant hors des /tats"Enis+ partirde #J>; a marqué le début de la circulation internationale des capitaux hors de toutcontr=le étatique. Après le passage aux changes flottants, l’accélération du processusde libéralisation de la finance internationale date principalement la fin des années;

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    Fésormais les actifs financiers peuvent se promener librement la recherchede meilleures rémunérations. 2es capitaux alimentent les investissements directsétrangers * F/+. 6ui peuvent alors s’orienter vers les marchés émergents des pays endéveloppement. La séquence vertueuse est alors celle des bonnes politiquesattractives qui conduisent une entrée de capitaux privés pour le financement

    d’investissements productifs et qui, dans un environnement institutionnel favorable,pourrait entra3ner la croissance.La globalisation de la production, des marchés financiers et commerciaux

    s’accompagne de l’émergence de blocs économiques régionaux qui sont souvent lesmeilleurs instruments de compétitivité. /n effet, la concurrence exige des pays et desentreprises un subtil dosage de protectionnisme et libre"échange, d’étatisme et delibéralisme. Fans le monde des affaires, on se soucie bien peu des extr%mes, et l’onnavigue entre des combinaisons complexes qui seules sont m%me d’atteindre la plusgrande efficacité. Furant des décennies, la croissance a été stimulée par le marché etla concurrence. Fe nombreux secteurs financés ou gérés par les pouvoirs publics, ontété privatisés. Fes marchés débridés et des Ntats aux pouvoirs diminués paraissaientla clé de la compétitivité mondiale des entreprises et des nations. !out cela montreque la mondialisation est asymétrique et duale 4 elle fait des riches qui deviennentplus riches et des pauvres toujours plus pauvres en sommes des ' gagnants ( et' perdants (. 2es asymétries ont engendré des dualités graves que les altermondialisation considèrent comme une conséquence des politiques néo"libérales quifaOonnent la globalisation.

    9/0 ,a quatri1me interd2*endance est relati+e au5 Tec6nologies del:In8ormation et de la Communication

    Les technologies de l’information et de la communication sont entrain demodifier les systèmes productifs et les perspectives de la croissance et de l’emploi./lles déclenchent une explosion des activités économiques, recomposent lesterritoires industriels et interconnectent tous les marchés de la planète. 2e sont ellesqui font précisément du monde un village planétaire. Fes millions de 0ilomètres defibre optique se croisent en permanence et relient des continents. /t ? heures sur

    ?, des contrats, des transactions des informations de toutes sortes traversent lesfuseaux horaires, les frontières et les cultures. Les nouvelles routes commercialessont des éclats de laser et des rayons de satellites. Les marchandises transportéessont le savoir et la technologie. Les évolutions et les mutations technologiquesdonnent aujourd’hui la chair de poule tellement elles sont rapides et bouleversantes./lles introduisent des transformations structurelles des systèmes productifs.

    .2hapignac y découvre trois ruptures qui ont une tendance asseC nette structurerles activités économiques autour du traitement de l’information 4

    La production de richesse déplace son centre de gravitéde l’activité productrice *la dialectique entre lamachine et l’homme+ la création * la conception et lepilotage intellectuel+. l va en résulter le déplacementde la source des richesses vers l’activité de conception.Les transactions de toutes natures ont tendance s’imposer comme principaux générateurs de la valeurajoutée, ce qui déj se constate dans la structure des

    # &.'ha"i(nac, 'ommunication au 'on(r)s *D+-Marchés et industries, &aris,199%

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    entreprises o- les fonctions commerciales, mar0etinget autres prennent une importance grandissanteLe renversement des hiérarchies des actifs avec uncaractère dominant des actifs immatériels.

    2ela montre souhait que nous faisons face l’avènement d’un nouveau

    modèle de société, qui devrait entra3ner de nouvelles réflexions et de nouveauxparadigmes sur le plan social. 2ela ramène en surface le débat sur les technologies etla recomposition de l’emploi 4 la machine tue"t"elle l’emploi ou l’oblige"t"il sedéplacer et se recomposer5:

    A c=té de ces éléments purement économiques, on aurait pu souligner d’autresqui augurent des changements spectaculaires comme par exemple le retour dupolitique et du culturel qui n’ont plus le statut de variables muettes de l’entreprised’une mondialisation qui prétend reposer sur des harmonies universelles.

    II ,ES $SY-;TRIES RE-$R.U$, il est passé de>G< milliards en #J

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    "/0 ,a *remi1re dualit2 est relati+e 3 la 8racture sociale entre ric6eset *au+res . /n effet, malgré le fait qu’on parle constamment de 'crise( économique *en

    /urope, on parle de crise depuis des années soixante"dix+, force est de constater que

    les pays de l’D2F/ sont entre trois et quatre fois plus riches, aujourd’hui qu’l’époque des !rente Slorieuses *#J?>"#J;>+ années de forte croissance économiquemondiale, un moment o- l’/tat"providence était omniprésent et nullementcontesté. Dn notera d’ailleurs que les statistiques officielles sous"estimentconsidérablement l’abondance dont les élites bénéficient présent, car lesaméliorations qualitatives dans les produits ne sont pas prises en compte. Tamaisl’humanité n’a accumulé autant de biens matériels et des services au double planqualitatif comme quantitatif telle enseigne que s’il y a crise économiquecontemporaine, c’est plus une crise d’abondance que de rareté. Fans la grandemajorité des secteurs de l’économie mondiale, il y a surproduction. Le secteurextractif affiche de grands surplus. l n’y a plus d’insuffisances alimentaires 4 si lafamine persiste encore dans plusieurs parties du monde, ce n’est pas par manque dedenrées alimentaires. Les métaux et l’énergie sont aussi,grosso modo , ensurproduction.

    /n faisant un bilan m%me approximatif de la mondialisation la fin des annéesquatre"vingt"dix, on arrive la conclusion que, dans l’ensemble, elle a enrichi environ:

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    l’D2F/ comptent présentement plus de :> millions de ch=meurs. /n Afrique, il s’agitd’un véritable ch=mage de masse qui affecte plus de la moitié de la population active.

    Les débats sur les marchés du travail montrent que le ch=mage n’est pas derécession mais il est ch=mage de technologie, c’est" "dire qu’il n’affecte pas commel’observe L.Htoleru, les salaires dont le niveau continue d’augmenter ni l’économie

    qui peut voir sa croissance et sa productivité s’améliorer. 2’est pourquoi,paradoxalement, ce ch=mage structurel qui affecte les sociétés contemporaines est unindicateur d’abondance plut=t que rareté. 2omme on l’imagine, le bouleversementdes ! 2 s’étend aux deux aspects de l’activité humaine 4 l’homme dans sa vie ensociété et l’homme dans sa vie au travail. Le ch=mage est alors le reflet de cette tropforte poussée technologique qui modifie complètement le profil des emplois futurs./lle oblige l’emploi se déplacer et se recomposer. 2’est cela qui explique toute lacomplexité des politiques de lutte contre le ch=mage.

    7/0 ,a troisi1me dualit2 est relati+e 3 l:im*uissance des acteursdans l:interd2*endance&

    2ette troisième dualité émanant de la mondialisation est la montée desinterdépendances sans augmentation symétrique des moyens pour les gérer. A titred’exemple, on peut identifier au moins deux dossiers d’interdépendance mondiale quiexigent des réponses mondiales *plut=t que locales+ difficiles obtenir. Le premierdossier est relatif l’environnement. /n effet, le changement climatique qui s’observen’est manifestement gérable qu’ l’échelle mondiale car il ne respecte aucunesouveraineté nationale. l en va de m%me pour les grandes épidémies comme le Hidaou des phénomènes de désertification. Les actions pour les ma3triser ne doivent donc%tre que collectives et universelles pour %tre efficaces. 1ais si les interdépendancessont évidentes, les moyens de cette gestion le sont beaucoup moins. 2ertes, un accordcomme celui de Ryoto obtenu en #JJ; est un pas dans la bonne direction, maisl’absence de sanctions contre les pays délinquants réduit énormément la portée decette convention. Hi bien qu’en définitive le texte se réduit de bonnes intentions etrien de plus. Le second exemple que l’on pourrait exhiber touche la nouvelletechnologie du moment, savoir l’ nternet. Les experts de l’D2F/ estiment que, dansmoins de cinq ans, les quatre technologies de télédiffusion, d’informatique, detéléphonie et de c8ble de distribution vont se fondre dans un seul instrument tout"puissant, la fois téléviseur, ordinateur et téléphone. Fans cette optique le commerceélectronique représentera plus de la moitié du commerce total dans les pays avancéspour finalement atteindre G

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    impose l’urgence de la gouvernance de la globalisation. 2ela devrait impliquer derevisiter, l’aune de l’évolution de la globalisation, les accords de $retton Voods;conclu il y a plus d’une cinquantaine d’années.

    III ,:$FRI.UE D$NS ,$ -ONDI$,IS$TION ( ENTRE P$UVRETE>PREC$RITE ET E?C,USION&

    La distribution des revenus l’échelle mondiale laisse appara3tre deux typesd’inégalités 4 celles qui existent d’abord entre les pays et celles observées au seinm%me des pays, qu’ils soient du 9ord ou du sud.

    "/0 ,es in2galit2s marquantes de la mondialisation

    Hur le premier type, les statistiques montrent que le monde est en phase depolarisation, avec un fossé de plus en plus large entre les pays pauvres et les paysriches. 2oncrètement, le revenu par habitant entre les pays industrialisés et les paysen développement a ainsi triplé, passant de > ; ?

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    perspective de lutte contre la pauvreté. our . /ngelhardG, il faut s’interroger poursavoir partir de quel seuil d’inégalité de la croissance de la richesse des uns necompense plus la perte de richesse des autres 5 WaUls fournit une piste intéressantedans le second principe de saThéorie de la justice sociale 9 : lorsqu’il y a des riches,les pauvres sont souvent moins pauvres que si tout le monde était pauvre. 1ais alors

    sommesXnous encore dans un univers o- l’accroissement de la richesse des richesgarantit que la pauvreté des pauvres va diminuer. /t . /ngelherd observe avecpertinence que deux ou trois cents personnes parmi les plus riches de la planète ontun revenu qui équivaut celui de deux ou trois milliards de pauvres. 6u’une inégalitépermette ces pauvres de vivre un peu mieux qu’ils ne le feraient si la richesse étaitun peu moins mal répartie n’est pas très vraisemblable.

    Slobalement, les inégalités se sont creusées entre les pays et au sein de laplupart d’entre eux. Ainsi, dans les pays opulents d’/urope occidentale, le nombre depauvres n’a cessé d’augmenter depuis vingt ans. !outefois, ces inégalités et cespauvretés excessives deviennent inacceptables et dangereuses car elles constituent leterreau sur lequel se recrutent les terroristes qui menacent les démocraties dumonde.1anifestement, les réseaux terroristes tirent leur origine dans la désespéranceet les souffrances de la pauvreté que vivent certains peuples souvent dansl’indifférence totale de la communauté internationale. Les attentats de Heptembresont intervenus dans une conjoncture de profonde détérioration des rapports 9ord"Hud. 4 dégradation des termes de l’échange, approfondissement des déficits,massification de la pauvreté, endettement qui hypothèque le financement dudéveloppement, baisse de la croissance. Fans les diverses négociationsinternationales Heattle *D12+, Ryoto sur le réchauffement de la terre négocié par# < nations, Sènes *SG+ et Furban*D9E+ dernièrement sur l’esclavage, les paysdu Hud ont fait beaucoup de concessions mais n’ont presque rien obtenu en retour.2es éléments entretiennent des sentiments d’exclusion, de frustrations, de désespoir,tout cela sur fond de pauvreté ambiante.#<

    4/0 -arginalisation et d2conne5ion de l:$8rique du *rocessus demondialisation

    La participation de l’Afrique l’économie mondiale a fortement diminué audes cinq dernières décennies aussi bien du point de vue de son $, de sesexportations que des F/ reOus. Helon l’D2F/, la part de l’Afrique dans le $mondial mesuré en parité de pouvoir d’achat entre #J>

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    réseaux transnationaux, ni les firmes globales, nulle part on ne trouve une place l’Afrique. A ces facteurs s’ajoutent d’autres qui sont endogènes et contribuent lamarginalisation du continent. Au titre de ces facteurs on peut citer 4

    l’absence d’infrastructures adéquates de communication 7l’étroitesse des marchés 7

    les incertitudes et risques nés des conflits 7la mauvaise qualité des administrations publiques.Les rogrammes d’Ajustement Htructurel ont tenté d’introduire des réformes

    qui ont pour objectif l’assainissement des économies en vue de la restauration de leurcompétitivité extérieure par la réduction des déficits, budgétaires, une pression surles salaires, la suppression des subventions, la privatisation et le dégraissage de lafonction publique. Ene fois assainie, les économies devraient amorcer une croissancedurable tirée par les F/ et les exportations. /n définitive, on s’aperOoit qu’en faitl’assainissement ne finit jamais, les F/ se font attendre, la croissance n’est pasdurable et la pauvreté est encore loin d’%tre éradiquée.

    7/0 *au+ret2 de masse et d28aillance des s@st1mes de *rotectionsociale

    Le continent est traversé par une crise sociale d’une très grande ampleur qui semanifeste dans l’accroissement du couple pauvreté et ch=mage. 2ela entra3ne uneforte dégradation des conditions de vie 4 pénurie et insécurité alimentaires, diversesépidémies, non"accès aux services de base. 2e processus de paupérisation de masses’accompagne paradoxalement d’un affaiblissement des formes modernes commetraditionnelles de protection sociale. /n effet, le continent africain administrait lapreuve d’une indiscutable ' solidarité (, découlant principalement d’un ensembled’obligations et de droits complexes destinés préserver la cohésion du groupe et réduire l’incertitude économique. La logique du ' don et du contre don (, sans doutelatente dans ce tissu d’obligations réciproques, instaure un contrat"social implicite.Dr, ce contrat"social est entrain de se déliter dangereusement. Fès lors, la protectionsociale cesse de s’appuyer sur les réseaux de la famille élargie qui n’est plus enmesure de répondre aux sollicitations de ses membres les plus faibles et les plusdémunis dans un contexte de crise économique. Au niveau des structures formellesles choses ne vont pas mieux suite la crise profonde du système public de sécuritésociale, symbole de ' l’/tat"providence (. l accuse une triple crise 4

    une crise d’efficacité 4 effets pervers de prélèvementsexcessifs 7une crise de légitimité 4 c=té recettes 4 une redistribution rebours et c=té dépenses 4 la solidarité déviée avec desdifficultés d’évaluation 7et une crise d’adaptation.

    ris en tenaille entre l’accroissement soutenu des dépenses et le tarissementdes sources de financement suite l’assainissement économique et financier, lefonctionnement du système de redistribution et de protection sociale est de plus enplus bloqué. La crise économique et financière va finir par liquider tous les filets deprotection et de redistribution. La conséquence est alors l’instauration de la pauvreté,de la précarité et de l’exclusion.

    our sortir de cette situation,, il est alors recommandé aux pays africains depoursuivre et d’approfondir l’ajustement structurel qui seul est m%me de relancer la

    1#

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    croissance économique pour éradiquer la pauvreté. A la suite de hilip /ngelhard, onpeut se demander

    la croissance viendra bout de la pauvreté. Drl’enrichissement es riches ne va pas nécessairement avec celuides pauvres. 2omment faire si la croissance ne suffit pas

    réduire la pauvreté 5la croissance des ' riches ( par le biais ou non des F/, anécessairement un effet d’entra3nement positif sur le revenudes pauvres. 2ette proposition n’est pas absurde maisdemande l’existence d’un /tat capable de redistribuer lesrichesses. Wien ne prouve que cette condition sera réalisée.

    l n’y a de croissance durable que dans une économie nondéficitaire. 2’est un postulat fétichiste qui ne se vérifie nullepart au monde. /n plus la causalité inverse peut"%tre plaidéeavec d’aussi bonnes raisons.

    Ene croissance saine est une croissance tirée par les exportations.. Appliqué l’Afrique le principe a quelque chose de surréaliste. Les statistiques montrent que ces/xportation ont régressé de #?@.

    IV ,:AYPOTAB.UE DE ,$ DETTE $FRIC$INE&

    Fepuis le début des années #JG

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    our certains, l)initiative !/ *pays pauvres très endettés+ a déj eu unimpact positif sur les pays pauvres lourdement endettés. ? pays avaient atteint lepoint de décision et pouvaient bénéficier d)un allégement intérimaire. 6uelques"unsseulement d)entre eux avaient atteint le point d)achèvement. La plupart de ces pays sesituent en Afrique subsaharienne. our d’autres par contre, des efforts restent faire

    eu égard aux objectifs m%me de croissance et de réduction de la pauvreté. A cet effet,il existe une grande diversité de thèmes relatifs au problème d’endettement africain,et mieux la gestion de la dette africaine dans le cadre !/. La présente réflexions’inscrit sous cet angle.

    Fans une première section, nous rappellerons les caractéristiques etl’évolution de la dette africaine 7 dans la section suivante, nous présenteronsl’initiative !/. /n troisième lieu, nous étudierons les perspectives concernantl’endettement africain au regard des limites et critiques formulées l’encontre del’initiative !/.

    "/0

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    4/0 ,a gestion de la dette ( les mesures classiques

    Qace au surendettement de certains pays et leur incapacité faire face auxéchéances, différents mécanismes ont été mis en place *A. Toseph,

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    le 2lub de Londres regroupe les créanciers privés*principalement les banques+ engagés envers les paysendettés. Au sein de ces pays, la part de la dette bancaire estasseC faible. Les principaux mécanismes de réduction de ladette bancaire consistent en un rachat de créances ou en des

    réductions de l’encours et du service de la dette, cesopérations étant appuyées par des crédits spéciaux del’Association internationale de développement *A F+7les créanciers multilatéraux ont, d’une part, élaboré desprogrammes d’ajustement structurel et, d’autre part,augmenté leurs financements concessionnels aux pays endéveloppement par l’intermédiaire des organismes spécialisés4 la Qacilité d’ajustement structurel renforcé *QAHW+, mise enplace par le Q1 , et l’A F, mise en place par la $anquemondiale.

    /n général, Les analyses faites *A. 1ingat et T.!an,

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    admissibles mettant en oeuvre des politiques économiques saines pour les aider ramener la charge de leur dette extérieure un niveau tolérable. Le but de l’initiative

    !/ est d’encourager les politiques sociales en vue de réduire la pauvreté et de sortirdéfinitivement les pays des rééchelonnements successifs de dette. our atteindre unniveau de dette soutenable, l’initiative !/ envisage une réduction de la dette des

    créanciers multilatéraux, ce qui rompt avec les mécanismes dits traditionnels o- lesannulations ne concernaient que la dette bilatérale.L)initiative constitue un dispositif global de réduction de la dette des pays

    pauvres qui requiert la participation de tous les créanciers. /lle vise garantirqu)aucun pays ne soit confronté une charge d)endettement intolérable. our bénéficier de l)initiative, les pays doivent s)engager poursuive leurs effortsd)ajustement macroéconomique et de réforme des politiques sociales. l s)agit enoutre d)obtenir des financements supplémentaires pour les programmes sociaux,surtout en matière de santé et d)éducation de base.

    Fonctionnement et 2ligi#ilit2!ous les pays qui sollicitent une aide au titre de l)initiative !/

    doivent passer par deux étapes4

    Première étape our pouvoir bénéficier d)une assistance, un pays doitadopter des programmes d)ajustement et de réformes appuyés par le Q1 et la$anque mondiale et établir des antécédents satisfaisants. Furant cette période, ilcontinuera recevoir l)aide concessionnelle classique de tous les bailleurs de fondsintéressés, y compris les institutions multilatérales, ainsi qu)un allégement de dettede la part des créanciers bilatéraux *dont le 2lub de aris+. Au terme de la premièreétape, on procède une analyse du degré d)endettement du pays pour déterminer s)ilest ou non tolérable *point de décision+. Hi le ratio valeur actualisée nette## de la detteextérieureBexportations dépasse #>< @, après application des mécanismes classiquesd)allégement de dette, le pays peut %tre admis recevoir une aide au titre del)initiative. Fans le cas particulier des économies très ouvertes *ratioexportationsB $ supérieur :< @+ ayant une charge d)endettement très élevée parrapport aux recettes budgétaires, le ratio valeur actualisée nette de ladetteBexportations retenu comme objectif peut %tre fixé en dessous de #>< @. Fans cecas, l)objectif retenu pour le ratio valeur actualisée nette de la detteBrecettes budgétaires est de >< @ au point de décision.

    Deuxième étape Ene fois déclarée admissible une aide au titre del)initiative, le pays doit continuer de donner la preuve qu)il exécute comme il convientles programmes soutenus par le Q1 et la $anque mondiale. La durée de cetteseconde période n)est pas limitée, mais dépend de la mise en Muvre satisfaisante desréformes structurelles clés convenues au point de décision et du maintien de lastabilité macroéconomique, ainsi que de l)adoption et de l)exécution d)une stratégie11 La valeur nominale du stoc8 de la dette ne donne "as une idée e@acte de la char(e de lAendettement e@térieur dAun "ays si une =raction non né(li(ea le est concessionnelle, cAest-à-dire assortie de tau@ in=érieurs à ceu@ dumarché. La valeur actualisée nette 7 C de la dette rend com"te de son de(ré de concessionnalité. Elle est é(aleà la somme de toutes les o li(ations =utures au titre du service de la dette e@istante "rinci"al et intér ts , àla>uelle on a""li>ue un tau@ dAactualisation é(al au tau@ dAintér t du marché. Lors>uAun "r t est assorti dAun tau@dAintér t in=érieur à celui du marché, la 7 C de la dette >ui en résulte est in=érieure à sa valeur nominale, lAécartre"résentant lAélément de don.

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    de réduction de la pauvreté élaborée selon un vaste processus participatif. L)emploide dates 'flottantes( pour le point d)achèvement permettrait aux pays performantsde parvenir plus rapidement ce stade. Furant la deuxième étape, les créanciers bilatéraux et les banques commerciales sont généralement censés rééchelonner lesobligations venant échéance en accordant une réduction atteignant J< @ de la PA9.

    7/0 E+aluation critique

    L’initiative !/ permettra, selon les estimations du Q1 , de réduire la dettedes pays éligibles de # .> milliards de dollars en PA9 de #JJG au pointd’achèvement *voir tableau +. 2e chiffre représente *toutes choses étant égales parailleurs+ J.#@ de la PA9 des ?# !/ *en excluant le Liberia, la Homalie et le Houdan+en #JJ;. Hur ce montant, la part des créanciers multilatéraux a été estimée .milliards de dollars *?.>@ de la PA9+ dont .? milliards pour la $anque mondiale*#.;@ de la PA9+, #. milliard pour le Q1 *

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    émergente ont passé le point de décision 4 les trois pays de l’E/1DA, et l’Dugandaqui a déj atteint son point d’achèvement.

    arallèlement plusieurs critiques sont formulés l’endroit de l’initiative !/. A. \acharie *

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    @ du $ *en valeur actuelle nette+. L’impact marginal devient négatif *point A+ dèsqu’elle atteint environ la moitié de ces taux.

    /n chiffrant les dividendes de croissance attendus de l’allégement de la dette,la diminution de la dette de moitié pour la ramener de ue : 4euils d0endettement

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    , on pourrait logiquement déduire *moyennant quelques simulations+ l’objectif cible auquel pourrait %tre ramené la dette dans le cadre en particulier de l’initiative

    !/ et dans le cadre de la dette africaine en général. Dn pourrait ainsi calculerl’augmentation de croissance espérée par rapport l’objectif de laquelleaugmentation qui comparée la référence ci"dessus permettrait de déduire cet

    objectif cible.

    Helon le rapport Slobal Féveloppement Qinance

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    montre que la valeur du commerce mondial de marchandises s’est accrue en #JJ> de#J@. Ainsi la valeur des /xportations mondiales passe de # ? milliards de dollars en#J < ?J

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    de concurrence, de l’abandon des protections et du soutien étatique l’emploi, dudémantèlement des services publics et de la suppression des filets de sécurité sociale.6uelles sont alors les voies d’avenir 5

    Le débat est ouvert l’occasion de toutes les rencontres internationalesconvoquées par les grandes puissance ou par les institutions internationales. A ce

    propos, deux observations s’imposent pour mieux clarifier le débat ultra passionnéouvert récemment orto Alegre. La première est une mise en garde 4 il faut segarder de tout simplisme et comprendre qu’il n’existe pas un modèle unique ducapitalisme. Le cours qu’il va suivre ne sera ni linéaire ni cyclique 4 son avenir seraalors pluriel *W. $D]/W+. La deuxième observation découle de la précédente 4 il fautse refuser de diaboliser la mondialisation car un phénomène de cette dimensioncharrie toujours le meilleur et le pire. Fès lors que la bonne société n’existe pas, ilfaut s’orienter vers la réalisation de profondes réformes qui sont susceptiblesd’améliorer celle dans laquelle nous vivons. Hous ce rapport, il s’agit pour l’essentield’ouvrir au moins trois grands chantiers qui vont dans le sens du progrès social auniveau local, national et international4

    "/0 ,e *remier c6antier est relati8 3 la r2gulation de la glo#alisation&

    Aujourd’hui, on constate un important déficit de régulation de l’ordreéconomique, ce qui appelle une mobilisation politique pour redéfinir les institutionsde gouvernance et élaborer des règles et des mécanismes si l’on ne croit pas que lamain invisible du marché puisse protéger le faible contre le fort. Les questions qui seposent alors pour cette gouvernance mondiale sont de trois ordres 4

    quelle devrait %tre l’architecture institutionnelle de larégulation internationale 52omment réformer et gouverner les institutions existantespour assurer la légitimité des décisions 56uels seront les mécanismes de l’arbitrage entre les objectifset les intér%ts5

    Les réponses sont sans doute multiples et parfois contradictoires mais ellesdevraient %tre guidées au moins par deux idées ma3tresses 4 le caractère inopérant dessolutions individuelles des /tats et conséquemment la nature plurielle des solutions.2’est pourquoi, il faut aller bien au"del du débat sur l’avenir et les perspectives desinstitutions financières internationales. Les controverses autour de ces institutionsque sont le Q1 , la $anque mondiale, la $W et l’D12 sont marquées par unmalentendu profond entre défenseurs et détracteurs. Les problèmes soulevés qui sontrelatifs leurs orientations, leurs interventions et la participation des pays endéveloppement peuvent trouver des solutions pertinentes et acceptables par tous lesacteurs. our autant, les questions posées plus haut ne seront pas résolues.

    2es dernières années, il a été beaucoup question de coiffer les institutionsspécialisées par une instance plus politique ou économique *2onseil de Hécurité/conomique 1ondial+ qui serait en mesure de fixer les orientations majeures,d’instituer et de gérer les mécanismes des arbitrages intersectoriels ou autres. l est vrai que cette fonction est actuellement dévolue au SG qui a décidé en #JJ# de confierau Q1 l’assistance aux pays en transition, qui a lancé en #JJ> ^alifax les premièresréflexions sur la réforme de l’architecture financière mondiale, qui a lancé l’initiativeen faveur des pays lourdement endettés, qui a exigé l’ouverture des négociationscommerciales multilatérales et qui vient de demander le soutien au 9ouveau

    artenariat pour le Féveloppement de l’Afrique *9/ AF+. 1ais ses limites sont

    #!

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    connues 4 il ne représente qu’une faible part de la population mondiale et sesréunions sont devenues des événements médiatiques plus riches en images qu’encontenu. l est trop fortement contesté par la nouvelle citoyennetéinternationale ayant pour tribune le Qorum de orto"Alegre.

    4/0 ,e deu5i1me c6antier concerne l:2radication de la *au+ret2*our construire un monde *lus 6umain&

    Helon la $anque mondiale, plus de :

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    Tohnson, le Firecteur Sénéral du Q1 , ^orst R`hler, et le résident de la $anquemondiale, Tames Volfensohn. ls ont solennellement proclamé que leurs différentesinstitutions s’emploieraient faire de ces objectifs de développement le fondementcommun de leurs actions et de leurs programmes, et pour mesurer leur efficacité. Fece fait, les tendances actuelles devront %tre radicalement inversées pour que puissent

    se concrétiser ces objectifs.l faut alors au minimum réaliser un taux de croissance annuel moyen de ;@qui nécessite des investissements colossaux de l’ordre de > milliards de dollars pourdes pays dont l’épargne intérieure est quasi inexistante. Le recours l’épargneextérieure s’impose et cela exige le développement d’un partenariat de type nouveauavec les acteurs du système mondial ayant des excédents de ressources. 2’est dire quel’Afrique a un besoin urgent d’un rogramme d’action cohérent et opérationnel fondésur une meilleure gouvernance économique et politique pour assurer des prestationsefficaces aux divers opérateurs économiques et financiers sollicités. 2e rogrammedevrait %tre porté et soutenu par un leadership fort et solidement implanté.

    2’est dans ce contexte que furent entreprises deux initiatives 4le Plan Omega(PLOM) du résident Abdoulaye Vade et Le Millénium Parenership for the Africanreco er! Program *1A + élaboré par le résident !abo 1$e0i avec la collaborationdes résidents Dlusegun Dbasanjo, Abdou ACiC $outefli0ha et ^osni 1oubara0. Lafusion de ces deux plans a été réalisée retoria suite une recommandation du:J ème Hommet de l’DEA Lusa0a *en juillet

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    2es orientations expliquent que le 9/ AF fait de l’accumulation du capital unmoyen privilégié qui s’appuie sur un schéma de croissance reposant sur ledéveloppement accéléré des infrastructures économiques et des ressources humainesde l’Afrique. 2ela nécessite la mise en place des préalables stabilité et de bonnegouvernance pour amortir les risques et les incertitudes pour les investissements

    privés comme publics.4/0 ,es *r2ala#les ( assurer la *ai5> la s2curit2 et la #onnegou+ernance *our rendre *lus attracti8 les IDE&2ette vision appelle des politiques économiques cohérentes et régionalisées en

    faveur d’un développement durable par l’intégration et dont les fondementspourraient %tre 4

    la gestion des conflits qui déstabilisent l’espace africain 7l’amélioration de la gouvernance qui stabilise les institutionset les fondamentaux du cadre macroéconomique 7

    la mise en place d’un environnement incitatif pour lesinvestissements dans les secteurs moteurs de la croissance quiaccroissent la fois la compétitivité et la diversification deséconomies.

    A c=té de ces aspects politiques, la gouvernance économique ne doit pas %tre enreste car l’environnement économique est révélatrice d’au moins quatre foyers dedistorsions qui dissuadent les F/ 4

    un environnement économique défavorable qui se traduitdans l’inefficacité des politiques sectorielles et une mauvaisestructure d’incitations économiques 7la faible efficacité du capital humain imputable la médiocrequalité des systèmes éducatifs et de formation en crisepermanente7l’inadéquation et l’insuffisance quantitative et qualitative desinfrastructures de base 7les coKts contrariants des facteurs techniques de production.

    l est également bien établi que le déclin des F/ en Afrique sub"saharienneprocède aussi de déterminants économiques stricto sensu c=té de facteurs plusdiffus tels que les risques, les incertitudes et la confiance. 2es facteurs économiquesqui peuvent freiner les investissements sont maintenant parfaitement bien connus. ls’agit des déséquilibres macroéconomiques persistants, des taux d’inflation élevés, dela surévaluation des monnaies entra3nant des taux de change réels dissuasifs, despolitiques de protection inappropriées, des stratégies commerciales mal conOues et dela mauvaise gestion des affaires publiques.

    2es préalables sont aujourd’hui mises concrètement en pratique par deuxmécanismes adoptés par les derniers sommets de l’Enion Africaine 4 la Wevue par lespairs et mise sur pied prochaine du 2onseil de aix et de Hécurité.

    7/0 ,es secteurs *rioritaires qui +ont d2terminer les #esoins de8inancement

    l est un point sur lequel tout le monde s’accorde 4 la hiérarchie des secteursqui constituent de fait les leviers de la croissance. A ce niveau les deux initiatives

    #

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    * LD1 et 1A + montrent leur parfaite complémentarité en ce sens qu’elles mettentl’accent l’une sur la hiérarchie des secteurs et l’autre sur les structures d’encadrementet les préalables au développement durable.

    2es secteurs retenus dans le rogramme d’action sont au nombre de huit savoir 4

    L’accès aux marchés mondiaux et la diversification de laproduction.Les infrastructures de base.Les 9ouvelles !echnologies de l’ nformation et de la2ommunication.L’éducation.La santé.L’agriculture.L’énergie.L’environnement..

    /n agrégeant certains secteurs, on peut retrouver les deux foyers del’accumulation soulignés plus haut savoir 4 le capital physique et le capital humain.,e ca*ital *6@sique comprendrait les infrastructures de base4 routes, chemin defer, infrastructures pour le fret maritime et portuaire, ouvrages hydro"agricoles, parcinformatique, télécommunications, énergie, etc. Leca*ital 6umain comprendrait 4l éducation, la santé, la nutrition et les infrastructures pour la recherche"développement. our chaque secteur, le 9/ AF estime que 'l’objectif est de combler l’écartactuel entre l’Afrique et les pays développés afin d’améliorer la compétitivité ducontinent et de permettre l’Afrique de participer au processus de mondialisation (.Les préoccupations d’une réduction des gaps au niveau des différents secteurs sontfort justement réaffirmées. 2ela appelle des investissements massifs qui ne peuvent%tre attendus principalement que du secteur privé. 2es F/ devraient placer les paysafricains individuellement et collectivement sur les chantiers d’une croissancesoutenue qui mettra alors un terme la marginalisation de l’Afrique

    Le mécanisme de mise en Muvre repose sur deux idées ma3tresses 4l’intégration économique et création d’espaces optimaux capables de rentabiliser lesinvestissements et de produire des économies d’échelle 7 le recours au secteur privé etaux investissements directs étrangers.

    Hur le premier aspect, en terme de stratégie, l’intégration économique africaineorganisée autour du profil économique régional est la fois plus pertinente et plusefficace. L’espace économique du continent est subdivisé en cinq régions quidéveloppent chacune en son sein une ou plusieurs initiatives d’intégration qu’ilimporte de coordonner. 2es blocs fonctionnent de faOon asseC inégale et réalisent, parmoment, des résultats appréciables dans les domaines respectifs du commerce intra"régional, de la coordination des politiques économiques et monétaires, de la mobilitédes facteurs comme la main d’Muvre et les capitaux. Hur le second aspect, constatantl’impasse du financement par endettement et aide publique, le 9/ AF accorde ausecteur privé un r=le primordial dans le financement et la mise en Muvre des projets.

    l s’agit, pour une fois, d’une véritable rupture avec ' l’/tat développeur( et le r=lecentral conféré aux institutions publiques. 2’est un véritable appel aux

    nvestissements Firects /trangers.Fans ce contexte, le 9/ AF appelle l’accélération des réformes politiques,

    économiques, sociales et institutionnelles avec de nouvelles règles de bonnegouvernance, de gestion publique transparente et de lutte contre la corruption.

    #5

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    .UE CONC,URE SINON ,:E?IGENCE D:UNE NOUVE,,EGOUVERN$NCE -ONDI$,E

    9ous sommes confrontés aujourd’hui de nombreux défis d’ordre

    économique, politique, culturel et social qui appellent sans nul doute des solutions la fois urgentes mais surtout inédites. La globalisation résulte d’une triple mutation 4géopolitique avec l’effondrement du monde bipolaire 7économique et financière 7technologique avec la révolution des technologies del’information et de la communication

    2omme nouvelle donne mondiale, elle modifie conséquemment les modèlespolitique, social et culturel ainsi que les environnements institutionnels. 6uoi de plusnormal puisque l’on conna3t depuis longtemps que la base matérielle commande etdétermine toutes les superstructures. 2’est dire que ces mutations ne sont pas descalamités mais plut=t constituent sur bien des points des avancées progressistes quiont donc une valeur positive. L’internationale est bien devenue le genre humain et cen’est point un mot d’ordre conservateur. l faut s’organiser pour tirer le meilleur partide ces avancées de l’humanité tout en étant très alertes sur les risques potentiels.2omme l’observe ierre H/2RA 'La mondialisation, la différence de ladécolonisation *o- les /tats pouvaient choisir par referendum d’%tre indépendants oude demeurer sous le joug colonial+ n’est pas une denrée prendre ou laisser dans satotalité. /lle a ses vertus et ses défauts 7 fortement enraciné dans son contexte, elleépouse parfaitement son temps et s’impose de ce fait tous (.

    Qace aux différentes contraintes inhérentes au processus, quelles mutationssocio"économiques doit opérer l’Afrique pour profiter du phénomène 5 9e doit"ellepas se démocratiser davantage, former ses acteurs, transformer ses structures etadopter sa culture 5#: Les questions sont d’autant plus pertinentes que la globalisationimpose de nouvelles conditions de proximité et d’intimité entre entités économiqueset sociales pourtant considérées jadis éloignées qui font que les idées, les identités etles modes de vie se mondialisent avec rapidité. Les nouvelles technologies ontcomplètement gommé le temps et ont relativement homogénéisé les pratiques derégulation sociales ainsi que les goKts et les consommations.

    !outefois l’émergence inéluctable et irréversible de cette mondialisation aconsolidé les dualités externes et internes aux sociétés, creusé les irrégularités et lesinégalités et approfondi les exclusions des acteurs les plus démunis et les fragilessouvent sans leur offrir un ascenseur social. La dissolution des filets traditionnels deprotection sociale, les ruptures des solidarités familiales ainsi que la restructurationdes rapports sociaux *1athieu, #JJ< 7 Pidal, #JJ +, mettent en urgence l’ordre du jour, la question sociale. La crise de l’Ntat providence, le coKt croissant du systèmeformel d’assurance, d’assistance, et l’émergence de nouveaux risques sociauxrésultant des mutations technologique et de l’emploi commandent la réactivation despolitiques sociales et de solidarité. Qace tous ces nouveaux risques une nouvellegouvernance de l’ordre interne et externe se pose.

    1$ &ierre-Roche 4e8a. H".cit

    #9

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