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NUMERO 14 | AVRIL’14 | TRIMESTRIEL PRINTEMPS DE LA FORÊT AU RESTAURANT les «remuages» d’une famille de mélèzes QUI DE L’OEUF ou du poisson ? DANS L’ARÈNE avec Princesse, Fureur et les autres 19 32 8 © Anna Herrington, Grimentz

N 14 avril 2014

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Les 4 Saisons d'Anniviers - avril 2014

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NUMERO 14 | AVRIL’14 | TRIMESTRIELPR INT EMPS

DE LA FORÊT AU RESTAURANT les «remuages»

d’une famille de mélèzes

QUI DE L’OEUF ou du poisson ?

DANS L’ARÈNE avec Princesse,

Fureur et les autres

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SOMMAIRE

3 L’Invité

4 La Danse8 Dans l’arène11 Bourrique, le retour12 Le ranch des Fios15 A votre écoute / Notre histoire.ch19 De la forêt au restaurant22 Un artisan d’autrefois

23 Anniv’info27 L’expo du printemps

28 Recette de vie 30 Vercorin Tourisme 32 Qui de l’oeuf ... 34 Ski team Anniviers 36 Centre Scolaire d’Anniviers 38 Enquête auprès de la jeunesse 40 La jeune crèche d’Anniviers

44 Ici c’est le paradis 46 HC Anniviers

CONCOURS PHOTO MYSTÈREà la découverte de VOTRE Vallée

Chapelle du ChâteauLa légende raconte que la cadette des filles se refusa à un mariage de choix pour le calme de la vallée et la modeste vie des champs, mais aussi dans l’attente du prince charmant. Du vrai. Contrarié par l’alliance manquée, Jean d’Anniviers la contraignit au château: «Quand tu voudras jouir d’un peu de grand air, tu ne pourras que descendre l’escalier sou-

Un bon de 50.- à la Quincaillerie d’Anni-viers à Vissoie.Le/la gagnant/e sera tiré/e au sort et son nom publié dans l’édition de juillet du journal « Les 4 Saisons d’Anniviers ».Envoyez votre réponse par e-mail à l’adresse [email protected] ou votre carte postale avec la mention « Concours-photo d’avril » à l’adresse: Imprimerie d’Anniviers sàrl, 4 Saisons d’Anniviers,CP 102, 3961 Vissoie.Délai de réponse: 10 juin 2014

Les gagnants de l’édition n° 13sont Clément Epiney à Ayer et Amos Mickaël à SierreLa réponse était: B

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www.4saisonsanniviers.chterrain qui conduit au bord de la Navizance». L’histoire ne la mentionne donc pas pour cet impardonnable crime.

S’agissait-il de:A. JeanneB. BéatriceC. Marie… du Château de Vissoie?

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L’ INVITÉ Pascal Bourquin, directeur des Remontées Mécaniques de Grimentz-Zinal SA

Après avoir travaillé dans le ski au Colorado, avoir fait un passage éclair dans la finance lors de mon retour en Suisse, et m’être rendu compte qu’en fait, l’environ-nement urbain ne me convenait pas beau-coup, je ne voulais qu’une chose : retrouver la montagne. C’est dans cette optique que j’ai répondu à cette offre d’emploi pour di-riger la Société des Remontées Mécaniques de Zinal. Et c’est par leur réponse positive que j’ai commencé à entrevoir le tempéra-ment anniviard.

En effet, Zinal a été l’une des toutes pre-mières, si ce n’est la première, station du Valais à « oser » engager un directeur de société de remontées mécaniques qui ne venait pas du canton. Cela relève bien le tempérament anniviard : oser prendre une décision et se démarquer des autres. Ici les gens ont leur caractère mais ils ont l’es-prit ouvert aux nouvelles idées. Ils savent prendre une décision et surtout s’y tenir. Pas question, une fois que la décision est prise, de se poser trop de questions et de revenir en arrière.

Cet esprit m’a plu et c’est grâce à lui qu’est né le projet de liaison, notamment. Ce projet, comme d’autres, l’ouverture en automne, par exemple, ou l’enneigement artificiel jusqu’au sommet des pistes, ne s’est pas fait sans problèmes, sans doutes, sans sceptiques… Mais une fois la décision prise, le projet a avancé sans que l’on se pose la question de savoir si cela valait le coup ou pas. Et aujourd’hui, on a une réa-lisation qui révolutionne complètement la journée de ski. On ne fait plus deux fois la même piste, on voyage d’un côté à l’autre. Le Val d’Anniviers vient de passer dans la cour des grands et devient une destination capable de rivaliser avec bon nombre de concurrentes.

Le Val d’Anniviers ce sont aussi des paysages que beaucoup nous envient. Peu d’endroits

dans les Alpes ou ailleurs peuvent se targuer d’un tel panorama. La couronne impériale depuis l’arrivée du nouveau téléphérique à Sorebois sur Zinal est d’une beauté à cou-per le souffle. Toutes les personnes à qui j’ai fait découvrir ce paysage ont été littérale-ment subjuguées par la beauté du paysage. A tel point que certaines d’entre elles vivent ici à l’année maintenant !

On a un produit extraordinaire mais on a encore du pain sur la planche. On doit maintenant tous travailler ensemble pour améliorer les détails qui font la différence. Je pense que dans le tourisme, la chose la plus importante est d’aimer les gens d’abord et ensuite, seulement ensuite, faire son tra-vail. Et non l’inverse. Et il faut oser, oser aller de l’avant, faire des choses que d’autres ne font pas. Si on reprend l’historique de la vallée, on se rend d’ailleurs compte que les Anniviards ont souvent été pionniers. Ils ont osé se lancer dans des projets novateurs. Création du centre scolaire, fusion des communes, liaison Grimentz-Zinal, autant de réalisations qui démontrent l’audace des habitants de cette vallée.

Propos recueillis par Yanis Chauvel

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En ce mois de juin 1937, le jeune abbé d’Ayer, André Luisier, est satisfait. Dans la chronique des curés d’Ayer, il notera que ce fut la seule année où la Fête-Dieu se passa convenablement, sans danse et sans chicanes. Cette Fête solennelle, depuis son installa-tion comme curé de la nouvelle paroisse d’Ayer, était devenue sa hantise.

Fête-Dieu mouvementéeLa première Fête-Dieu du curé Luisier, en 1935, avait été une réussite jusqu’à cet accroc qui se produisit l’après-midi sur la place de fête. Ayant l’habitude après toutes les solennités religieuses de se réunir sur la place du village, près de la Maison Bourgeoisiale, les jeunes gens et les jeunes filles festoyaient autour d’un bon verre de vin du glacier et se mettaient à danser joyeusement sur les airs d’un accordéon ou d’une musique à bouche.Mais le jeune curé ne l’entendant pas de cette oreille, s’opposa farouchement à ce que les jeunes du village s’encanaillent en dansant. Cette mise en garde provoqua «une réaction assez forte et des bruits et mouvements divers se sont produits parmi

l’assistance,» écrit-il dans sa chronique. Finalement la séance se termina brusque-ment, les jeunes renoncèrent à danser et quittèrent la place de fête en maugréant contre ce jeune curé, empêcheur de tour-ner en rond.Les raisons qui avaient poussé l’Abbé Luisier à interdire la danse au milieu du village, le jour de la Fête-Dieu, étaient les suivantes :1. Solennité du jour où l’on fête publi-quement extérieurement Jésus-Hostie.2. Encouragement manifeste à la dé-bauche que serait pour les danseurs cette danse publique – Les jeunes gens de la montagne ont déjà assez de tentations sur ce point-là.Par la suite, d’autres raisons s’ajouteront encore à celles-là. La Fête-Dieu de 1938 fut mouvementée et dramatique, toujours à cause de l’interdiction de la danse et celle de 1939 fut sujette à remontrance encore et toujours pour le même motif : la danse.

Guerre de l‘église contre la danseLe jeune curé Luisier ne fait qu’appli-quer avec zèle le vieux combat de l’Eglise, celui de lutter à mort contre la danse. Obsession majeure des curés de mon-tagnes, ils veulent contrôler la vie sexuelle des femmes, mais également les toilettes vestimentaires qui manquent de pudeur. Résultat, on profite à tout moment pour se cacher dans des mayens isolés et on danse aux sons de la musique à bouche.

Au début du 20e siècle, les occasions de faire la fête sont rares. Les seuls passe-temps pour une majorité d’Anniviards sont les chants pieux des processions, le service divin animé par un chœur et un orgue souvent souffreteux, la visite au cimetière pour prier sur la tombe des an-cêtres. Aucune réunion ne peut avoir lieu sans bénédiction. La danse est interdite. Chose qui paraîtra sévère seulement à ceux qui l’aiment.Dans les grandes villes de la plaine, le peuple et surtout la jeunesse cherchent des distractions dans les cafés, théâtres, caba-rets, etc. Mais dans le Val d’Anniviers il n’y a pas de cabarets. Dans cette vallée, le plaisir est encore un remerciement adressé à la Providence ; on se met en frais pour recevoir un hôte et le festin célébré avec le plus de luxe, au point de mettre certaines familles en difficultés financières, c’est ce-lui des repas d’enterrements, qui eux aussi seront combattus par l’Eglise.Le curé se trouve confronté à une culture ancestrale qui englobe autant la vie maté-rielle que la vie religieuse. Pour lui, il y a les bons et les mauvais changements, ce qu’il faut autoriser et interdire afin de protéger les âmes de ses paroissiens dont il est le ber-ger. Ainsi, à partir de la vie traditionnelle, il va faire la distinction entre les bonnes et les mauvaises traditions :- Les bonnes traditions, qu’il s’agit de reprendre et continuer telles la prière, la dévotion, le culte des âmes du purgatoire,

LA DANSE,instrument du diable, occasion de péché

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les âmes des morts qu’on invoque.- Les mauvaises traditions, qu’il s’agit de bannir comme les repas d’enterrements, les histoires de sorcellerie, les contes et légendes, face auxquels il a d’ailleurs une perception ambiguë, car il y a des légendes qui servent l’église et d’autres qui la des-servent, les grandes fêtes qui sont l’occasion de grandes beuveries et une des pires, cette dégénérescence sexuelle qu’est la danse. Pour faire peur à cette jeunesse et montrer que la danse est l’instrument du diable qui risque de les mener tout droit en enfer, on leur conte les soirs de veillés des histoires qui vont peut-être les détourner de cette envie de danser.

Le bal à «DARBÈLI»Chacun sait que les garçons et les filles de Grimentz vont souvent danser aux mayens de Darbèli, sur les pentes du Mont dou Marè.Or un soir, au clair de lune, il y avait bal, quand on vit sortir de la forêt un monsieur en noir avec un col blanc. Les jeunes gens youtzèrent ; l’étranger vint à eux et dansa. Il était beau et dansait bien. Aussi toutes

les filles voulaient-elles l’inviter. Mais l’une d’elles remarqua qu’il avait des pieds de chèvre. «Mon Dieu, s’écria-t-elle, des pieds fourchus ! – Ne craignez pas, répondit l’homme, c’est de naissance.»La nouvelle courut bien vite parmi les danseurs. Les garçons se moquèrent du nouveau venu : «On ne s’habille pas si bien quand on porte de tels pieds.» Lui se fâcha pour de bon : «Si vous continuez à m’ennuyer, gare à vous ! On rit de plus belle. C’est alors que l’homme noir devint terrible. En un clin d’œil, toutes les filles furent changées en chèvres. Et les jeunes gens de s’enfuir au plus vite en criant : «Le diable, le diable ! Sauvons-nous.»

Si vous vous promenez à Grimentz et que vous rencontrez une chèvre, saluez-la avec courtoisie, c’est peut-être une jeune fille du village qui a fauté en allant danser à «Darbèli» où au «Boka». Surtout, ne lui touchez pas les tétines, vous risqueriez de vous faire encorner.

Méfiez-vous des vieilles filles !Les menaces du curé n’ont aucun effet sur

certains Anniviards qui trouvent toutes les astuces pour aller s’isoler dans une grange ou dans une maison isolée afin de s’adon-ner à leur passion. Mais attention ! Le curé a sous la main une arme efficace, ce sont les vieilles filles. Ces femmes célibataires, autres visages ancestrales de la vie rurale, font tout pour plaire au curé. Ces vieilles filles ont une place particulière à l’église ; elles portent la statue de la Vierge dans les processions ; elles sont servantes de cure. En ce qui concerne la danse, elles sont non seulement les agentes du curé, mais ses es-pionnes. Par ces femmes, à tout moment, le curé est au courant de qui a dansé et où. Alors il convoque les danseurs et les dan-seuses individuellement et quand les répri-mandes ne suffisent plus, il écrit aux prési-dents de commune et il cite, du haut de la chaire, le nom des jeunes filles et des jeunes hommes qui doivent ensuite venir se pré-senter à la cure. Chacun sait de quoi il en retourne et que le curé va fortement sévir.Dans les archives de la Paroisse de Vissoie, on a retrouvé une lettre que le curé Francey adresse aux présidents de communes :

Du 25 au 26 décembre et plusieurs autres fois chez la veuve Antille : cinq à six per-sonnes. (Suivent les noms que nous ne citerons pas, mais qui peuvent encore au-jourd’hui se dénoncer au journal).Le soir de Carnaval à la pinte de Joaquin Theytaz, cinq à six personnes (avec noms).À la Combaz, chez Crésence Urdieux : quatre noms (Est-ce que Maurice Savioz était-il dans le coup ?).À Mottec le 19 janvier : onze noms cités mais ils étaient quinze.Le curé Francey termine sa lettre en priant les présidents d’agir énergiquement pour que ces réunions finissent.

Le jeune curé Hermann Salamin ne sait pas comment s’y prendre avec les jeunes gens du village d’Ayer au sujet de la danse, alors il écrit début juin 1942 à son évêque, Monseigneur Bieler, pour lui deman-der conseil. Ce dernier, lui donnera les consignes suivantes :

1. La danse étant toujours une occasion prochaine du péché pour une partie des participants, un Curé n’a jamais le droit

Article du «Falot» dans les années 30

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TÉL. 027 475 26 22 / [email protected]

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d’autoriser un bal ; s’il le fait il charge sa conscience. Pour éviter un plus grand, à cause du manque de foi et de soumission des gens, le Curé doit parfois se taire mais il ne peut jamais approuver.2. Jamais il est permis au Curé de rester dans le local ou sur la place où on danse, ce serait approuver la désobéissance ouverte.3. Je ne sais pas si vous donnez la bénédic-tion sur la place où on danse. Si c’est le cas et si le conseil communal permet la danse sur cette place dans ce cas il vous est expres-sément interdit de donner la bénédiction sur cette place.4. La Fête-Dieu a été instituée pour hono-rer Dieu dans la sainte Hostie et non pas pour l’offenser.5. Le moment est mal choisi pour danser, quand dans d’autres pays les gens meurent de faim et se tuent sur les champs de ba-taille, il faut être privé de raison pour dan-ser en ce moment.J’espère que les autorités civile et ecclésias-tique d’Ayer feront en sorte qu’on n’offense pas le Bon Dieu le jour de la Fête-Dieu et attirent sur la paroisse la bénédiction et non pas la malédiction. Vous voudrez bien porter cette décision à la connaissance du peuple.

Pétition contre le dancing de ZinalEn 1970, après 4 ans d’activité, la nouvelle station hivernale de Zinal se développe et a de plus en plus de succès. Il manque en-core quelques infrastructures pour satisfaire pleinement les touristes venus skier et se divertir. Un dancing serait le bienvenu afin d’égayer les longues soirées d’hiver. Mais à Ayer, le tonnerre gronde. Pas question d’implanter un dancing. Certains citoyens et paroissiens, sous la conduite du curé Baumann, tiennent à faire connaître leur avis défavorable et déposent une pétition au Conseil communal d’Ayer. Un tel établisse-ment sur le territoire de la commune serait une pierre d’achoppement pour la jeunesse anniviarde. Par la même occasion, les péti-tionnaires demandent au Conseil commu-nal d’interdire le port du deux-pièces dans les rues des villages d’Ayer et de Zinal. Le tourisme ne doit pas être une renonciation aux habitudes d’honnêteté des gens de la vallée. La pétition contre le dancing est un moyen de sonder l’attachement de la popu-lation d’Ayer à certaines valeurs et protéger la moralité du pays.Le curé Baumann, du haut de sa chaire, ser-

monnera ses paroissiens au sujet du futur dancing de Zinal :

«Faut-il un dancing à Zinal ? Il y a des per-sonnes qui jugent que cela est indispensable au développement de Zinal. Il y en a d’autres, et elles sont nombreuses, et de poids, qui pré-tendent le contraire. Qui a raison ?Pour le savoir, voyons les arguments pour et les arguments contre et chacun jugera. Mais il est important que chacun réfléchisse à ce sujet, car dans ce genre de chose, il faut que chacun cherche à se faire une idée. Si on s’inquiète de l’opinion de la population au départ d’un développement, il serait logique que la même population sache quel sera le déroulement du développement et où on veut en arriver pour voir si elle est toujours d’accord.Arguments donc en faveur du dancing : il faut que jeunesse s’amuse et cela rapporte finan-cièrement à la station et aux propriétaires et gérants.Arguments contre : C’est une occasion de dé-

penses supplémentaires, une occasion à rentrer tardivement (2 heures du matin en tout cas), et surtout ce qui est plus sérieux, une occasion redoutable de flirts et de liaisons éphémères ou durables qui aboutiront dans plus d’un cas à des mariages malheureux ou à des ruptures de foyers déjà existants. Ces raisons sont à peser par tous ceux qui croient encore avec la sagesse séculaire qu’une certaine simplicité de vie et une austérité de vie sont requises pour une vie honnête.»

Il faut croire que les argumentations du curé Baumann n’ont pas eu l’effet escomp-té, puisque le dancing de Zinal sera bel et bien construit. Mais avec le temps on peut se poser une question : Combien de gens vécurent dans la luxure et la débauche dans ses nuits de folies du dancing de l’Alambic, après avoir dansé l’un contre l’autre sur l’air, chanté par Urbain, accompagné de son orgue, de «Fais du feu dans la cheminée?»

Jean-Louis Claude, Zinal

La jeunesse anniviarde veux se distraire

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DANS L’ARÈNE avec Princesse, Fureur et les autres

Biographie expressJustin Monnet est né en 1990. Fils de Gérard et Gisèle, il habite à la Combaz. Il est menuisier-charpentier et pour-suit sa formation pour faire un brevet de menuisier. Il pratique le sport (marche, ski, peau de phoque), joue du tambour et élève des vaches, avec un enthousiasme communicatif.

Justin Monnet est un passionné de vaches. Ce n’est pas excep-tionnel dans nos contrées. Ce qui l’est plus, c’est d’être rabat-teur.

Comment a-t-il été amené à remplir cette fonction ? En quoi consiste-t-elle précisé-ment ?

L’amour des bêtesTout petit, Justin s’est pris d’intérêt pour les reines d’Hérens en observant, depuis sa maison, les vaches sur le « poyo » de l’étable de Vissoie. À 6 ans, il a commencé à se rendre à l’étable par curiosité. Le nombre de ses visites a rapidement augmenté grâce à la bonne entente qui régnait entre lui et Sylvain Zufferey, le vacher. Pour sa pre-mière communion, il a demandé un veau comme cadeau, qu’il n’a pas reçu. Mais, lorsqu’il eut 10 ans, sa maman l’autorisa à acheter un premier veau. Avec son père, il fit le tour des étables du Valais avant de trouver, à Arbaz, la bête de ses rêves, que le propriétaire se résolut à leur vendre, tou-ché par l’engouement manifeste du jeune garçon. Depuis, le troupeau, qui a pris ses quartiers à l’étable de Vissoie, n’a cessé de s’agrandir et la passion est restée intacte. Justin a été conquis tout de suite par le monde des matchs de reines. À 6 ans déjà, il ne quittait pas le spectacle des yeux et accompagnait régulièrement son père aux matchs. Curieux de la généalogie des bêtes, il en acquit en peu de temps une excel-

lente connaissance, au point d’épater les spécialistes. Le rôle de rabatteur lui fit rapidement en-vie. Mais il savait qu’il fallait avoir, outre de la force physique, une autorité indéniable pour pouvoir l’exercer en toute sécurité et obtenir le respect des propriétaires. Il pen-sait donc attendre une certaine maturité avant de se lancer. Le hasard, qui fait souvent bien les choses, en décida autrement. En 2010, en com-pagnie de copains fans de reines comme lui, Justin but un verre à la buvette que tient Michel Vocat sur les hauts de Crans-Montana. Responsable des rabatteurs au sein de la Fédération suisse d’élevage de la race d’Hérens, celui-ci annonça que la fédération était à la recherche de rabatteurs. Sous forme de boutade, un des jeunes proposa aussitôt la candidature de Justin. Michel Vocat, prenant la chose au sérieux, se montra réellement intéressé et sut trou-ver les mots pour convaincre Justin. C’est ainsi qu’en 2011, à peine âgé de 21 ans, Justin fit son entrée dans l’arène. Il participa à 3 matchs cette année-là. Il vit que la fonction lui plaisait vraiment et dé-cida de poursuivre l’expérience. En 2014,

il sera rabatteur dans 5 des 10 matchs au programme.

Les combats de reinesDes directives précises et détaillées régis-sant les combats de reines ont été émises par la Fédération d’élevage de la race d’Hé-rens, qui tient cette compétence du Conseil d’Etat. Pour plus d’infos, cf. le site de la Fédération : http://www.vacheherens.ch

L’organisation L’organisation d’un combat de reines né-cessite le travail d’une foule de personnes : comité d’organisation, bénévoles, proprié-taires et officiels. L’activité des officiels est répartie entre les commissaires, le jury et les rabatteurs.Deux commissaires sont responsables de contrôler que tout se passe dans le respect des directives. Les membres du jury, au nombre de 5, di-rigent le combat. Les 6 rabatteurs se tiennent au milieu de l’arène pour assurer le bon déroulement des combats et appliquer les consignes du jury.À la fin janvier, la fédération fait parvenir aux personnes concernées le planning de

Un instant de douceur - Photo Catherine Maudry - www.reinesdherens.ch

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l’année. Une liste est établie, portant, pour chaque match, le nom des membres du jury, des rabatteurs et des commissaires.

Les rabatteursAu début du match, les rabatteurs se répar-tissent, un peu au hasard, dans l’arène. Par la suite, chacun garde le même secteur, tout en observant ce qui se passe autour et en intervenant si nécessaire. Les rabatteurs doivent être constamment sur leurs gardes, pour bien remplir leur rôle et garantir leur sécurité. Ils veillent à ce que deux bêtes qui luttent ne soient pas dérangées par une troi-sième. Sur ordre du jury, ils rapprochent des bêtes pour qu’elles s’affrontent. Parmi eux, le chef-rabatteur, qui dispose d’une oreillette permettant de communi-quer avec le président du jury, fait le lien entre le jury et ses collègues. C’est lui qui transmet les instructions reçues. Avant de rentrer dans l’arène pour la pre-mière fois, le rabatteur ne reçoit pas de formation spécifique. Mais pour être sélectionné, il faut remplir certains cri-tères. Des critères auxquels Justin répond parfaitement. Premièrement, il est essentiel d’avoir un lien fort avec la race d’Hérens. La connais-sance du bétail et de son comportement est un facteur capital au bon accomplissement de la tâche.Deuxièmement, le rabatteur doit être quelqu’un de vigilant et de rapide, afin de prévenir les problèmes et permettre au match de se passer au mieux. Comme cette activité est affaire de passionnés qui suivent les matchs depuis longtemps et en connaissent donc parfaitement les règles, c’est directement sur le terrain que le néo-phyte teste ses capacités. Il est encadré par des collègues expérimentés qui savent lui donner confiance et soutien.

Selon Justin, la bonne ambiance qui règne dans le groupe, le plaisir ressenti, la confiance témoignée, ainsi que la philoso-phie partagée sont des éléments fondamen-taux du bon travail de l’équipe.

Les relations avec les propriétaires et le publicAvec les propriétaires, les contacts sont plutôt bons. Beaucoup les remercient et les félicitent au moment d’attacher leur bête. Malgré de possibles erreurs, les me-naces sont extrêmement rares. C’est par-fois aux injures que le rabatteur doit faire face. Pendant la lutte, les propriétaires sont comme envoûtés, leurs réactions sont alors impulsives. Heureusement la pression des-cend très vite après. Dans l’arène, Justin ne s’occupe pas trop du public. Il est cependant évident que cer-tains commentaires ne lui échappent pas. Il arrive que le rabatteur puisse se sentir blessé par des remarques négatives, rabâchées sans cesse. Justin est conscient que les sifflets ne sont pas toujours fondés. Il parvient à gar-der le détachement nécessaire.

Les risquesL’acte le plus difficile à réaliser et aussi le plus dangereux, c’est de séparer des bêtes en lutte. Tout à leur affaire, les vaches peuvent bousculer ou blesser le rabatteur, parce qu’elles veulent poursuivre le combat. Par chance, il n’y a jamais eu de gros accidents dans l’arène.

Néanmoins, il n’y a pas de combat de reines sans bobos pour le rabatteur : pieds écrasés, coups de corne, muscles froissés. Le lende-main, les courbatures sont bien présentes !Justin a été blessé lors d’une tentative pour rapprocher deux bêtes. La vache dont il s’occupait a sauté dans sa direction et un coup de corne l’a envoyé au tapis, la mâ-choire ouverte. Il lui a fallu quitter l’arène pour aller se faire recoudre. Il a été rem-placé alors par un collègue qui assistait au combat.

L’avenir Cette année, Justin aura l’honneur de par-ticiper à la finale nationale. C’est pour lui une preuve de la confiance qu’on lui fait et de la reconnaissance que lui vaut son tra-vail. Il en conçoit un brin de fierté et beau-coup de bonheur. Il ressentira sans doute un peu de pression, mais il sait qu’il peut compter sur l’expérience de ses collègues. Pour ce qui est de sa carrière de rabatteur, il ne se fixe pas d’objectif dans la durée. Il re-connaît toutefois que, maintenant, quand il regarde un match comme spectateur, il a l’impression de ne pas être à sa place…

Notre région bénéficie de l’engagement de passionnés qui gardent bien en vie des tra-ditions anciennes. Justin Monnet l’a bien compris, il est de ceux-là. Qu’il en soit ici remercié !

Janine BarmazTout l’art du rabatteur

Photo Catherine Maudry - www.reinesdherens.ch

C’est du sport - Photo Delphine Weigel - www.combats-de-reines.ch

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Le 13 septembre dernier, les comités de toutes les sociétés de Mission se sont ren-contrés, afin de réfléchir ensemble à la meilleure manière d’animer la vie estivale du village. Étaient représentés la Société du village, les fifres et tambours La Madeleine, l’association des Amis de la galerie de Cholaïc, le ski-club L’Avenir, la cible et le football-club. Le constat suivant a été vite établi : l’orga-nisation de plusieurs « petites » fêtes durant la belle saison s’avère difficile, tant sur le plan de la mobilisation des bénévoles que sur la qualité de l’animation proposée. Les participants ont donc résolu de regrou-per leurs forces pour mettre sur pied une seule fête, associant les traditionnelles fête patronale et foire aux livres, et ouverte aux sociétés qui souhaiteraient s’y associer. L’expérience, très réussie, des 75 ans du ski-club fêtés le 21 juillet 2012 montre le chemin à suivre. Cette année, le FC Mission fête le cente-naire de sa fondation. C’est, en effet, le 3 mai 1914 qu’un groupe de jeunes de Mission a constitué une société de foot-ball. Afin de fêter dignement la chose il a été décidé que le week-end des 12 et 13 juillet serait un week-end de folie ! Le choix de la date n’est pas le fruit du hasard: celle-ci correspond, en fait, aux finales, petite et grande, du Mondial de foot. Un programme chargé a été concocté : retrans-mission des finales sur grand écran, tournoi de babyfoot, foire aux livres, animations, caves ouvertes, cantines, musique et am-biance brésiliennes.

Mission se réjouit de vous recevoir pour faire la fête et partager des instants inou-bliables. Venez sans crainte, on ne vous fera pas tourner en bourrique !

Janine Barmaz

BOURRIQUE . . .le retour

La petite histoire du FC MissionLe FC Mission a été fondé le 3 mai 1914 dans le but écrit noir sur blanc, de « pro-curer un amusement agréable et sportif pour les dimanches et les fêtes ». La dou-zaine d’articles du règlement fondateur déterminent qui peut faire partie du club, à quelles conditions, quel est le prix des coti-sations. Au départ, il y a 7 membres fon-dateurs, rapidement rejoints par quelques membres admis. Des amendes sont pré-vues pour ceux qui ne se conforment pas au règlement spécialement établi pour les jeux. Rédigé en mai 1918, ce dernier est constitué de 6 chapitres et comprend 46 articles. Extrêmement détaillé, il ne laisse aucune question en suspens. Son contenu donne une idée précise de la manière dont fonctionnait une société locale, à l’époque. La discipline exigée est quasi militaire. Les articles suivants en témoignent : « Art. 9 Tout membre actif ou joueur admis, pré-sent dans la localité et ne présentant pas de motifs d’empêchements suffisants est tenu de prendre part aux exercices généraux de Foot-ball sous peines de l’amende prévue. Art. 10 Les promenades, les parties de plai-sir ou motifs analogues ne constituent pas de motifs d’empêchements suffisants. »

Dans un procès-verbal daté du 10 mai 1923 est inscrite la décision de liquider la société en date du 20 mai de la même année. Aucune explication n’est donnée quant aux raisons de ce choix. Heureusement, tel un phénix, le FC Mission renaquit de ses cendres en mai 1972. Des jeunes du village lui insufflèrent une nouvelle vie. Leur équipe a été inscrite à la ligue valaisanne comme membre libre. Elle ne participait pas au championnat, seulement à des tournois. Pour l’aménage-ment du terrain, les Forces Motrices ont dû déplacer la ligne à haute tension, en met-tant un pylône supplémentaire. Le terrain était la propriété de la Commune et de la Bourgeoisie d’Ayer qui l’ont donné, par convention, en location au FC Mission. Celui-ci a cédé le contrat au FC Anniviers en 1977. Divers documents d’archives, vraiment très intéressants, ont été scannés, ils peuvent être consultés sur le site du FC Anniviers, dans la rubrique historique.www.fcanniviers.ch

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tour ! Mission 12/13.07.2014

Drapeau du FC Mission

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J’ai passé toutes les vacances de mon enfance chez mes grands-parents maternels, Madeleine et Alexis Revey-Martin à Mayoux. Je me souviendrai toujours avec tendresse des chevaux de trait que nous partagions avec les familles de Lucien Bonnard et de Denis Savioz. La jument blanche (cf. photo) se nommait Fanny et a remplacé le pauvre Bobby, le cheval qui a dévissé et terminé sa vie dans les fonds de Pinsec. Ces familles utili-saient ces puissants animaux à tour de rôle pour effectuer les tâches de débardage, le trans-fert des foins et de multiples autres travaux.

Dans les années cinquante, les familles anni-viardes survivent comme elles peuvent et s’expatrient parfois pour trouver du travail en plaine. L’arrivée du tourisme hivernal dans les Alpes freine alors l’exode des populations de montagnes. Le Val d’Anniviers change genti-ment de cap et les montagnards s’adaptent aux caprices des temps modernes, l’agriculture est en perte de vitesse. A cette époque les chevaux disparaissent peu à peu des paysages de notre vallée et il faudra attendre les années nonante pour voir réapparaître toutes sortes d’équi-dés dans la vallée (chevaux, mulets, bardots, ânes). Jusqu’au milieu du XXe siècle, le cheval était considéré comme un animal militaire et utilitaire, seuls les paysans, l’armée et de riches propriétaires avaient la chance d’en posséder. Petit à petit, le cheval fera timidement son entrée dans le milieu sportif. L’équitation et la randonnée équestre se développent alors ainsi que des structures de formation pour cavaliers, accessibles à tout un chacun.

Le premier ranch du Val d’AnniviersAprès une jeunesse passée au Val de Ruz dans la ferme familiale, et après avoir ob-tenu son diplôme d’agriculteur et travaillé sur des Harley Davidson à Sierre, Fredy Schneiter, dit Fredson, s’installe en 1995 dans le Val d’Anniviers avec sa femme Nathalie. Le couple se consacre alors corps et âme à la construction d’une ferme située aux Morasses, droit en face d’Ayer. Chaque particule de leur domaine est issue de leurs doigts magiques. Je me rappelle de la ma-gnifique rampe d’escalier intérieure taillée à la main dans un joli tronc d’arbre et du sol jonché de pierres naturelles méticuleu-sement ramassées par-ci, par-là. Kévin leur fils, verra le jour en 2001. En 2009, un

glissement de terrain et un incendie anéan-tissent le rêve de cette famille, rien ne sub-siste, absolument rien, pas même une pho-to ou un habit. Cette zone est alors classée dangereuse et les Fredson doivent trouver un autre lieu pour reconstruire leur vie. Leur sentiment de découragement vaincu, leur courage est exemplaire, ils se relèvent fièrement. En 2011, un deuxième ranch re-naît des cendres sur un terrain hors danger à Saint-Jean, le Ranch des Fios est né.

Vie au ranch et produits de la ferme Le virus de la nature, des animaux et une passion calquée sur un mode de vie made in USA incitent tout naturellement les Fredson à construire un ranch au Val d’Anniviers.

LE RANCH DES FIOSet le retour du cheval en Anniviers !

Gérard Revey à cheval et Edgar Savioz, Mayoux 1967

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Cette exploitation agricole est sans égale dans la vallée de par la variété des animaux qui y vivent. Le rêve est sur les rails, reste à développer ce qui pourra un jour permettre de vivre entièrement des produits du ranch. Tous les travaux s’effectuent en fa-

mille, même si parfois des amis passionnés viennent à la rescousse. Les ânes sont sur-tout élevés pour la production de saucisses, spécialité du ranch et Nathalie, la fée du domaine, cultive des baies de framboises et de cassis pour préparer de succulentes liqueurs. Kévin jeune étudiant, a déjà effec-tué un stage sur machines agricoles et rêve de continuer l’activité de ses parents plus tard. Son beau regard tranquille apaise. Ce qui frappe chez les Fredson, c’est le ressenti que l’on perçoit lorsque l’on est en leur présence, tout n’est qu’amour et respect de la nature, sentiment qui se retrouve aussi parmi tous les animaux qui vivent là de

manière paisible et heureuse, sans agressi-vité aucune. Certains humains ont peur des chevaux car ils sont imposants et donnent l’impression d’être brusques. C’est faux, si un cheval s’emballe ce n’est pas par mé-chanceté mais parce que son instinct ata-

vique le pousse à fuir pour éviter un danger. Où que le regard se pose, la vue est splen-dide, la situation du ranch est idéale et le Val d’Anniviers s’avère être un véritable paradis terrestre tant pour les hommes que pour les animaux.Le ranch, entièrement construit et amé-nagé selon les normes cantonales accueille différentes races d’équidés ainsi que des moutons, des chèvres, un chien, des chats, des poules et... j’en passe. La principale activité est l’élevage de chevaux pour la revente de poulains débourrés et dressés au paddock. On peut aussi y loger des chevaux en pension et pour tous ceux qui

souhaitent avoir un cheval mais qui n’ont ni les moyens ni l’infrastructure pour cela, il leur est possible de réaliser ce rêve en prenant un cheval du ranch en demi-pen-sion durant quelques jours par semaine. Ici, tous les animaux vivent en stabulation libre à l’année et rentrent dans leur box tous les soirs où ils sont nourris et nettoyés avec amour. Des activités équestres confirment la récente démocratisation de l’équitation et offrent à des adultes et à des enfants l’op-portunité de se familiariser avec les chevaux (tél. +4178-618 85 39 envoyer un sms en cas de non-réponse).

Histoire d’animauxLes moutons et les ânes sont très affectueux et lors de l’inalpe en été, il arrive qu’ils s’ennuient et reviennent au ranch depuis le fond de la vallée ou même depuis le sommet d’un alpage sans personne pour les guider. Par la force des choses, le ranch est devenu un refuge quatre étoiles pour animaux en quête de gîte. On y trouve des poules récupérées après les Fêtes de Pâques comme Zizou qui refuse de loger au pou-lailler avec ses copines et qui reste toujours parmi ses potes les chevaux. Les Fredson ont aussi récupéré des chèvres, des chats, des moutons et même... des chevaux !

...Le cheval est pour l’homme ce que les ailes sont aux oiseaux... (proverbe turkmène),alors saluons l’ouverture du Ranch des Fios et le grand retour des chevaux au Val d’Anni-viers !

© textes & photos dominique epiney regolatti

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À VOTRE ÉCOUTEet à votre service : L’APEA

APEA voici le nouveau nom «barbare» donné à l’ancienne Chambre pupillaire.Sigle servant d’abréviation à : l’Autorité de protection de l’enfant et de l’adulte. Cette Autorité assume les tâches que lui attribue le Code civil suisse (CCS).

HistoriqueL’ancien droit de la tutelle datait de 1912 et a pratiquement été inchangé depuis lors. Il était devenu la cible de nombreuses critiques; il était donc grand temps de le mettre au goût du jour, de l’adapter aux conditions de vie et conceptions actuelles.

La nouvelle loi, texte révisé du Code civil suisse, a été acceptée en 2008 par le Parlement et est entrée en vigueur le 1.1. 2013.

Le domaine des tutelles se carac-térisait par une certaine opacité et par un manque d ’ u n i f o r m i t é . Aujourd’hui toutes les décisions rele-vant de la protec-tion de l’enfant et de l’adulte sont du ressort d’une seule et même autorité interdisciplinaire désignée par les cantons. Ces der-niers peuvent ins-tituer une autorité administrative ou

une autorité judiciaire. En Valais, c’est l’autorité judiciaire qui a été mandatée. Dans notre canton, il persiste 25 Autorités intercommunales (résultat de nombreux regroupements) et cinq communales. A ce niveau, en Anniviers, les changements sont moindres puisque nous sommes demeurés indépendants. 1

La composition de l’APEA d’Anniviers L ‘APEA est composée de trois membres permanents : le président (Benoist Germann «juge de commune»), de deux membres (Christine Torche Mercier «vice présidente», Nadine Savioz «secrétaire») et de deux membres suppléants (Simone Salamin et Frédéric Zuber). Ces derniers ont siégé régulièrement lors de l’année 2013 afin d’être au courant des nombreuses

modifications. Les membres sont nommés pour quatre ans par le conseil communal. L’APEA est assistée dans son travail par un greffier juriste (Luc Epiney) qui participe à toutes les séances. L’APEA a nécessaire-ment pour membre le juge de commune, car elle représente l’autorité judiciaire de cette dernière. Au moins trois membres doivent délibérer et prendre les décisions.

Ce qui a changé dans la composition de l ‘APEALe greffier juriste n’est plus membre, il ne prend plus part aux décisions. C’est pour cette raison qu’un deuxième membre sup-pléant a dû être nommé. Des assesseurs ont été agréés au niveau communal. Ces derniers ont pour tâche d’apporter une expertise dans des spéciali-tés respectives. Ils seront appelés à interve-nir ponctuellement dans des cas précis. Ils sont : médecin, expert comptable, assistant social, éducateur, psychanalyste.En effet, nous sommes de plus en plus confrontés à des événements pour lesquels des compétences spécifiques sont néces-saires. Par exemple, des personnes âgées avec une grosse fortune à gérer, des situa-tions familiales compliquées…

LES PRINCIPAUX CHANGEMENTS AU NIVEAU DU CONTENULa terminologieQuelques changements sont intervenus, vous n’entendrez plus parler de tutelle, (sauf pour les enfants mineurs) mais de diverses curatelles. Le ou la « pupille » passe également aux oubliettes et est remplacée par « la personne concernée ».

Les nouveaux instrumentsLes nouvelles dispositions visent à pro-mouvoir le droit à l’autodétermination et à renforcer la solidarité familiale. Le

Fourni gracieusement par l ‘HOS Valais. Haute école de travail social qui a édité une pe-tite brochure de vulgarisation intitulée « DROIT DE PROTECTION DE L’ADULTE Anciennement droit de la tutelle » que vous pouvez vous procurer en nous contactant.

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code civil révisé donne également davan-tage de moyens de recours aux personnes concernées en cas de placement à des fins d’assistance. Le recours à des mesures personnelles a pour but de limiter autant que possible l’assistance de l’Etat. Pour ce faire, deux nouveaux instruments ont été prévus:Il s’agit premièrement du mandat pour cause d’inaptitude, qui permet à une per-sonne capable de discernement de régler la question de l’assistance ou de sa représen-tation juridique pour le cas où elle devien-drait incapable de discernement. Il s’agit deuxièmement des directives anti-cipées du patient, qui donnent à ce dernier la possibilité, également dans la perspec-tive d’une perte de discernement, d’une part, de déterminer les traitements médi-caux auxquels il entend consentir et, d’autre part, de désigner une personne physique qui aura la capacité de consentir en son nom à un traitement médical. D’autre part, le pouvoir de représentation prévu par la loi permettra aux proches des personnes inca-pables de discernement de prendre cer-taines décisions de manière facilitée.

Les nouvelles curatelles : une approche «sur mesure» plutôt que standard Les anciennes mesures tutélaires ne per-mettaient pas de prendre suffisamment en compte le principe de la proportion-nalité 2 . Elles sont donc remplacées par une seule institution, la curatelle. Elle est instaurée lorsqu’une personne n’est plus en mesure d’assurer elle-même la sauvegarde de ses intérêts, en raison d’une déficience mentale, d’un trouble psychique ou d’un autre état de faiblesse et que l’aide fournie par des proches ou des services privés ou publics ne suffit pas. Cinq curatelles sont à disposition et chaque mesure est modu-lable selon les besoins spécifiques de la per-sonne concernée. Nous pouvons dire que la curatelle de portée générale est celle qui se rapproche le plus de l’ancienne tutelle.

Les mesures appliquées de plein droit permettent de renforcer la solidarité au sein de la famille Les parents et les autres proches institués curateurs bénéficieront de certains préro-gatives (notamment, dispense de remettre

un inventaire et d’établir des comptes et rapports périodiques). En outre, le nou-veau droit prend en considération le be-soin des proches de la personne incapable de discernement de prendre eux-mêmes certaines décisions aussi simplement que possible. Il leur accorde, en particulier, le droit d’ouvrir le courrier, d’assurer l’ad-ministration ordinaire des revenus et des autres biens ainsi que d’entreprendre tous les actes juridiques généralement néces-saires pour satisfaire les besoins ordinaires. La solidarité au sein de la famille s’en trou-vera renforcée et, du même coup, l’auto-rité ne devra plus instituer systématique-ment une curatelle.

Mieux protéger les personnes vivant dans une institution Le nouveau droit garantit une meilleure protection des personnes incapables de discernement qui vivent dans des homes ou des établissements médico-sociaux. L’assistance apportée à ces personnes devra faire l’objet d’un contrat écrit afin de ga-rantir une certaine transparence des presta-tions fournies. Le nouveau droit fixe égale-ment les conditions auxquelles les mesures de contention sont autorisées. Enfin, les cantons devront assujettir à la surveillance les institutions susmentionnées.

Le placement à des fins d’assistance (PAFA) en cas de troubles psychiquesLe PAFA est une mesure qui permet de placer une personne contre son gré dans une institution appropriée afin de lui four-nir l’aide et les soins dont elle a besoin. La révision des dispositions sur la protection de l’adulte consolide aussi la protection juridique des personnes placées à des fins d’assistance. Elle limite en particulier la compétence du médecin d’ordonner un placement et consacre dans la loi des règles de procédure importantes. Enfin, elle sou-met l’autorité à l’obligation de procéder à des examens périodiques pour déterminer si les conditions du maintien de la mesure sont remplies et si l’institution est toujours appropriée.

Ce qui demeure dans le fonctionnement de l’APEAL’APEA fonctionne de manière autonome

et indépendante. Elle garantit la confi-dentialité des dossiers qu’elle traite. Toute requête, dénonciation ou signalement doit se faire sous forme écrite et motivée. En cas d’urgences, la requête peut se faire oralement.

Ce qui demeure dans les tâches de l’APEA et les différentes synergies interdisciplinairesEn ce qui concerne la protection de l’adulte et des biens de l’adulteL’APEA intervient principalement lorsqu’une personne majeure n’est plus en mesure d’assurer la sauvegarde de ses intérêts en raison d’un état de faiblesse (art. 388 CCS et ss).L’APEA collabore avec différentes institu-tions : le Centre médico-social régional de Sierre (CMS) et la curatelle officielle régio-nale (COR).

En ce qui concerne la protection de l’en-fant et des biens de l’enfantL’APEA prend les mesures nécessaires pré-vues par le Code Civil Suisse (CSS) pour protéger le bien-être de l’enfant lorsque les parents ne sont pas en situation de le faire.L’APEA collabore avec l’Office de la Protection de l’Enfant (OPE).L’APEA prend également des décisions dans les domaines suivants

aux contributions d’entretien et relations personnelles (naissance hors mariage)

conjointe (parents non mariés)

de la procédure d’adoption et du retrait de l’autorité parentale.

Pour terminer, il ne fait aucun doute que la réforme du Code civil suisse s’imposait. Ce que nous, membres de l’APEA, consta-tons est un surcroît de travail engendré par sa mise en place. La complexité des nou-velles mesures disponibles, des nouvelles réglementations concernant les consignes et contrôles des inventaires d’entrée et des rendements de comptes périodiques, la modification de la procédure lors des chan-gements de for (changement de domicile) des personnes concernées, etc. rendent

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notre travail plus pointu. Le nombre de nos concitoyens qui traversent des zones de turbulences est également en augmen-tation, l’accroissement des dossiers traités en 2013 est de +30%. De plus, notre se-crétaire s’initie à un nouveau programme informatique spécialement conçu pour les APEA. L’application paraît très utile et il en découlera un gain de temps pour la gestion future des dossiers, mais cela lui demande un investissement considérable. Malgré et à travers cela nous restons tous très motivés et prenons à cœur notre tâche, et espérons vous servir avec le maximum d’attention et de respect. En cas de besoin,

n’hésitez pas à nous contacter. Sachez aussi que parfois l’APEA est à la recherche de personnes désirant endosser le rôle de cu-rateur. Si cela vous intéresse, n’hésitez pas à vous annoncer auprès de notre secrétariat.

Torche Mercier Christine

Adresse : APEA - Case postale 15 - 3961 VissoieContact : Tél. +41 27 476 15 34 [email protected] : Bureau communal de Mayoux Uniquement sur rendez-vous

1 Voir 4 Saisons juillet 2012 : A la décou-verte d’un service d’utilité public2 Le principe de proportionnalité est un principe d’adéquation des moyens à un but recherché

NOTRE HISTOIRE.CH par Michel Savioz de Vissoie

Souvenir des vieux moulins de Vissoie / AnniviersAutrefois, je me rappelle que sur la com-mune de Vissoie, le long du torrent de St-Luc, il y avait des moulins.

Quatre d’entre eux se trouvaient en des-

sus du «Ponnèchouït» (pont sec) et quatre autres au «Martinet». Il y avait aussi de part et d’autre, un foulon à drap et un fou-lon à orge.D’autre part, aux deux endroits, on trou-vait un pressoir à noix, deux scies servant à débiter les planches et les poutres. L’hiver,

tous les moulins marchaient jour et nuit mais le tic-tac ne nous dérangeait pas dans le profond sommeil. Quand nous passions proche des moulins, on pouvait humer la bonne odeur de la farine et, lorsque le temps était venu, celle des noix.

En ce temps-là, on racontait aussi qu’il a eu existé au «Martinet», au bord du torrent, une forge avec un martinet actionné par l’eau du torrent.Aujourd’hui, il n’y a plus que les deux moulins de la Bourgeoisie de St-Jean et une scierie privée. Quant aux moulins et aux foulons du «Ponnèchouït» ils ont eux aussi disparu. Je suppose que les gens de ma génération sont les derniers à se sou-venir de ces choses-là. Aussi, je les encou-rage à raconter ou à écrire ces souvenirs tu temps passé.

Edouard Florey

Texte écrit par Edouard Florey (1901-1985) probablement au début des années 1970.

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Ma famille se composait de grands et solides mélèzes et même les plus jeunes rayon-naient de santé.

Bien plantée au-dessus du village, renfor-cée par le souffle du vent et les caresses de la neige, réchauffée à la douceur du soleil, ma famille avait bien profité de l’arrosage na-turel de la pluie. Elle avait parfois souffert d’une météo capricieuse, mais sa résistance n’avait pas failli. Elle abritait le chevreuil et le cerf, l’écureuil y exécutait ses sauts péril-leux de branche en branche, le merle chan-tait sur la cime, le pic-bois faisait résonner son bec contre les troncs à l’allure d’un marteau-piqueur en plein travail. L’eau du bisse chatouillait ses longues racines à la belle saison.

Et puis une autre famille, humaine celle-là, a eu besoin de la mienne. Alors sans hésita-tion, moi le chef de cette famille de mélèzes, j’ai donné mon accord et nous voilà coupés au pied, ébranchés, débardés, équarris à la hache pour former des poutres prêtes à être superposées une à une et recouvertes d’un bon toit de bardeaux.

Notre premier «remuage» a donné toute satisfaction à ma famille de mélèzes trans-formée de fond en combles en mayen et à celle de mon propriétaire, heureux de ce nouvel abri.

Mais voilà qu’un drame a frappé le village, St-Luc s’est embrasé une nuit de janvier et cette famille a tout perdu; alors sa décision a été rapide, il fallait me démonter, moi le beau mayen et me rebâtir, poutre après poutre, là en bas, au village pour servir d’habitat permanent.

Le deuxième «remuage» s’est fait sans que le doute ne trouble nos pensées à moi et à la famille propriétaire d’alors. Quelle fier-té d’entendre les visiteurs et promeneurs

admirer la qualité de la construction. Moi, le chef de la famille des mélèzes d’autrefois, j’en rougis encore de plaisir en y pensant…

Souvent des craquements ont effrayé les en-fants, la nuit… c’était ma façon de prouver que j’étais bien vivant, même si je n’avais plus la forme du mélèze originel.Or, mes déménagements n’étaient pas encore terminés. En effet, les autorités locales ont décidé de construire une nou-velle laiterie, là, juste à l’emplacement où la belle maison que j’étais devenue abritait la famille Pont. Quelle idée !

Un troisième «remuage» s’est profilé. André Pont m’a démontée à nouveau, pour me transporter au Prilet, à côté du tor-rent, lieu de tant de balades, pique-nique et terrain d’aventures pour les enfants. L’emplacement était prisé comme cam-ping à cette époque-là déjà. Reconstruite une fois de plus en 1944, j’ai commencé à ressentir la fatigue après tant de dépla-cements et me suis dit que là j’aurais bien aimé finir mes jours. «L’endroit est agréable,

il convient parfaitement pour une retraite largement méritée» ai-je pensé.

André et Alice, son épouse, m’ont alors trouvé une affectation nouvelle : tea-room. Ma famille de mélèzes s’est convertie en lieu d’accueil populaire! Que du bonheur!

Ah ! ces années 1940, quand le tourisme d’été a poursuivi son développement. André était instituteur pendant les 6 mois que durait l’école d’alors, guide pendant les 3 mois d’été, graveur, sculpteur, anima-teur pour enfants toute l’année et auteur lorsque l’heure de la retraite a sonné (1). Il apprenait aux petits Lucquérands à skier, là où trônent maintenant les courts de tennis et la petite piste de luge. Et quand le froid était trop mordant, il les emmenait au tea-room, pourtant fermé en hiver, leur offrait un chocolat chaud et une gourman-dise, puis il animait un petit théâtre-gui-gnol : quel émerveillement se lisait dans les yeux des enfants. Un sacré animateur cet André !

DE LA FORÊT AU RESTAURANTles «remuages» d’une famille de mélèzes

Le Prilet dans son écrin de mélèzes

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Aux petits Sierrois, il apprenait à jouer de la flûte et avait fondé le groupe Les Pastouraux. Les mercredis et samedis après-midi, il leur enseignait le ski à Montana, tout cela gratuitement. Il prêtait du ma-tériel pour toute la saison à ceux qui en avaient besoin. Et dans son armoire per-sonnelle, à l’école où il enseignait, André était fier de montrer à ses élèves sa collec-tion de cristaux dénichés dans les mon-tagnes durant l’été. Ses compétences, il les mettait au service de la jeunesse.

Comme graveur et sculpteur, André a laissé de nombreuses créations retraçant des scènes de la vie paysanne et des remuages d’autrefois, des séquences représentant la faune et la flore. Bien des phrases inscrites sur les façades des maisons de St-Luc ont été gravées par André, ainsi que les fameux dossiers de chaises de la Pension Favre (aujourd’hui Grand Chalet Favre) avec les armoiries des familles originaires de St-Luc.

Quant à Alice, elle gérait le tea-room du Prilet pendant l’été, alors qu’André guidait les alpinistes sur les sommets pour nourrir sa famille. Les tartes aux framboises à la crème de Gruyère, région d’origine d’Alice, étaient connues loin à la ronde, comme ses bricelets maison. Le soir, à la demande, de délicieuses raclettes réjouissaient les palais.

On cuisinait au bois, on s’éclairait au gaz et avec des lampes à pétrole, l’électricité n’arrivait pas jusqu’au Prilet. On se chauf-fait grâce à un excellent fourneau en pierre ollaire remué lui aussi d’un lieu à l’autre et toujours là aujourd’hui. Alice avait seule-ment exigé le téléphone, car seule avec ses 3 enfants tout l’été, à l’écart du village et sans accès motorisé elle craignait un accident toujours possible. D’ailleurs elle fut bien contente de l’avoir ce fameux téléphone, le jour où son fils est tombé dans le torrent en y déversant les dé-chets. Elle a pu appeler le médecin qui est venu recoudre la main du petit. C’est ainsi qu’on pratiquait en ce temps-là. Tous les matins, les trois enfants de la famille s’en venaient à pied au village, tirant une pe-tite remorque, chercher le courrier postal et les marchandises nécessaires à renflouer

le stock du tea-room. Les livraisons ne pou-vaient se faire qu’au village, puisque aucune route ne permettait d’accéder au Prilet, seul un chemin piéton conduisait là-bas.

Colette, fille d’André et d’Alice Pont-Murith, n’a que de bons souvenirs de ces années, passer l’été au Prilet représentait la liberté totale pour elle, sa sœur et son frère. Une fois le petit travail du matin effectué, les journées se résumaient à jouer et à explo-rer les alentours. Souvent, la maman invi-tait des cousins ou copains pour tenir com-pagnie à ses enfants. Aujourd’hui encore, Eliane la Fribourgeoise qui a longtemps aidé sa maman téléphone à Colette ou lui rend visite; l’amitié nouée autrefois résiste

au temps qui passe. Exceptionnellement, la famille a passé une fois les fêtes de Noël au Prilet, pour vivre la féerie des lieux dans le calme de l’hiver de cette époque.

Bien sûr, il a parfois neigé même en été, une autre fois le torrent a débordé, l’inon-dation s’est arrêtée juste à côté de l’oratoire consacré à Marie. Un vrai miracle ont dit les habitants du village ! Et puis, septembre revenu, il fallait redescendre à Sierre, laisser avec regrets les aventures inachevées et se préparer à la rentrée scolaire.

Bien des années plus tard, Gustave Pont, cousin d’André, lui a racheté l’établis-sement. Cela s’est fait tout simplement, pendant que sa femme, Gertrude, était en congrès mondial des sages-femmes à Rome, accompagnant sa sœur Adeline Favre (2). A son retour, Gustave lui a annoncé la nouvelle avec un peu d’appréhension… mais son épouse a trouvé l’idée excellente et, à son tour, elle a animé ce lieu chaque été, avec son dynamisme et sa joie de vivre inoubliables ! Gertrude avait fait un ap-prentissage de fille de salle et toujours aimé le commerce et les gens.

En été la famille de Gertrude et Gustave habitait le chalet Les Moulins, premier raccard transformé en chalet par Rémy Salamin le menuisier de l’époque.

La carte des mets s’est étoffée, Gertrude aimait cuisiner. De tea-room le Prilet est devenu café–restaurant. Après le passage des motos sur le chemin d’autrefois, la route a été élargie et les voitures n’ont pas tardé à arriver. Gertrude a engagé des employées qui faisaient partie intégrante de cette famille chaleureuse et accueillante. On se souvient par exemple de Bernadette Solioz de Grimentz ou de Berthe Salamin de St-Luc. Bien avant l’avènement de la fa-meuse piste du Prilet, le restaurant a ouvert durant les deux saisons : hiver et été.

L’ambiance était survoltée les soirs de des-centes aux flambeaux, le vin chaud coulait à flots… et il était courant d’entendre un «tchou-hi» tonitruant lancé par Gertrude !

Et que dire des fameuses soirées de Nouvel-An, épiques, emplies de chants et de rires, de musique et de danses encore gravées dans les mémoires et les cœurs des clients qui ont eu le bonheur de vivre ces moments.

Gertrude proposait des spécialités telles que les tartines au miel, le café – «zirièt» (alcool de cumin), le café–briquette (anisé). Si quelqu’un montrait des penchants trop marqués pour l’alcool, Gertrude exigeait qu’il mange d’abord, avant de boire…

Gustave était responsable des abattoirs de Sierre, il montait les fins de semaines et les

Gertrude la patronne

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vacances. Une fois la retraite arrivée, il a secondé son épouse à plein temps et ils se sont alors installés au-dessus du restaurant.

Marlyse, une des trois filles de Gertrude et Gustave a repris le flambeau à la fin des années septante avec Michel son époux, toujours dans le même esprit d’accueil et de fête. Puis les années se sont égrainées

et d’autres tenanciers ont prolongé la belle aventure qui continue et qui donne envie aux passants de se poser un instant, comme si le grand âge de ma famille de mélèzes transformée en refuge invitait à prendre le temps…

Voilà comment, moi le vénérable bâti-ment du Prilet, j’ai remué trois fois de-

puis mon lieu d’origine, la belle forêt de mélèzes au-dessus du village. Ainsi j’ai honoré la mémoire des Anniviards d’an-tan, je les ai suivis au gré de leurs besoins. On a quelquefois dû évacuer mes habi-tants, par grands dangers d’avalanches. Mais je résiste et poursuis ma vocation d’accueil. Longtemps encore, très long-temps j’espère.

Sur une belle poutre au-dessus du four-neau en pierre ollaire, on trouve le nœud de cette histoire grâce à la magnifique ins-cription gravée par André Pont : «…l’était un vieux chalet bâti au mayen en 1708, descendu au village l’an de feu 1857, transporté au Prilet en 1944 et recons-truit plus beau qu’avant».

Simone Salamin

(1) André Pont, auteur de- «Autrefois, les travaux et les jours»- «Le «bon» vieux temps au Val d’Anniviers»

- «Villages d’antan St-Luc il y a un demi-siècle»(2) Adeline Favre, auteure de

- «Moi, Adeline accoucheuse»

Traineau du Prilett autrefois

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Né en 1928 à Conthey, Georges a appris le métier de cordonnier aux Haudères de 1943 à 1946.

Après avoir aussi compris comment tanner le cuir, Georges a fabriqué des chaussures chaque jour, de toutes les tailles, tant pour le tout petit enfant que pour la grand-mère. Il en a élaboré des chaussures de montagne, par exemple pour Roger Bonvin, l’ancien Conseiller Fédéral valaisan et ses enfants.

Avec sa première femme Angèle l’Anni-viarde, ils sont venus s’installer à Mayoux, village dans lequel Georges a pu louer une chambre dans un logement inoccupé pour en faire son atelier.

Devenu veuf, Georges s’est ensuite installé à Vissoie et a ouvert son nouvel atelier à côté du Café des Alpes, là où aujourd’hui la fleuriste propose ses arrangements.

Mais tout a changé et il semblait de plus en plus difficile de pouvoir vivre du métier de cordonnier; des trois ressemelages par an effectués sur chaque paire de chaussures autrefois, on a passé aux semelles en caout-chouc collées, plus rarement réparables et donc de plus en plus jetables. Tous, nous avons pris l’habitude d’acheter de nouveaux souliers plutôt que de les faire réparer.

Georges a trouvé un autre travail pour nourrir sa nouvelle famille, Monique son épouse et leurs trois enfants. Il a été engagé

UN ARTISAN D’AUTREFOISle cordonnier Georges Claivaz

à Sierre, aux Services Industriels et la fa-mille a déménagé en plaine.

La retraite venue, Georges et son épouse sont remontés dans la vallée pour vivre à la Combaz. L’ancienne buanderie gracieuse-ment mise à sa disposition lui sert d’atelier.

Il a commencé par fabriquer des cuirs de sonnettes pour l’étable communautaire de Vissoie. Les décorations en laiton, l’écus-son valaisan et autres garnitures, Georges les achète chez Vallotton à Sion, car dit-il «je ne vaux rien pour le dessin».

Les différents cuirs de veau, de vache, de chèvre se trouvent chez ce même fournis-seur. Avec celui de chèvre, Georges pouvait même réaliser des sacs à dos.

Des divers outils utilisés par l’artisan, c’est la toute vieille machine à coudre Singer âgée d’environ 100 ans qui m’a le plus marquée. Georges l’a rachetée en 1948 a son patron d’alors et elle fonctionne tou-jours, se nourrissant de bobines de fil de lin.

Actuellement, c’est devenu trop difficile pour Georges de travailler les cuirs de son-nettes ; quant aux chaussures, c’est Mister

Minnit qui concurrence trop fortement les affaires !

Dans le village d’Ayer, on a remis en va-leur l’atelier du cordonnier Daniel et les responsables ont fait appel à Georges pour préciser les noms des outils et expliquer à quoi ils servaient.

Sur la façade extérieure de la petite grange-écurie située le long du chemin qui traverse le hameau de la Combaz, un peu plus haut que son atelier, Georges a exposé les anciens outils utilisés par les parents de Monique dans leur vie de paysans de montagne et autres objets particuliers tel qu’un appareil à torréfier le café. On peut facilement les photographier car ils sont visibles en toute saison et, ma foi, ils inspirent le plus grand respect car ils sont chargés d’histoire.

A 86 ans, Georges l’artisan–cordonnier peut encore nous en apprendre un bout sur ce beau métier grâce à sa bonne mémoire et à son plaisir de partager ses connaissances.

On peut lui rendre visite, si sa santé le lui permet, il accueille volontiers les passants dans ce bien joli hameau de la Combaz.

Simone Salamin

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Législature 2013 – 2016 | Avril 2014 | Numéro 16

Peu de gens connaissent la famille Gillet, à Vissoie, et pourtant deux de ses membres, Ferdinand et son fils Jean, se sont illustrés dans l’hôtellerie de renom.

Dans les archives, il a été retrouvé que leur ancêtre Georges Juilet (ancienne ortho-graphe) avait érigé après 1650, la maison à tour polygonale à Vissoie, grâce à l’argent gagné au service de la Cour d’Espagne.

Cette bâtisse existe toujours avec son style espagnol et est aujourd’hui la propriété du fils de Jean Gillet, Jean-Joseph Gillet, qui a suivi l’école hôtelière de Lausanne, mais travaille à l’hôpital cantonal de Genève dans les ressources humaines.

C’est ici le lieu de relever qu’entre le XIIème et le XIXème siècle, des soldats suisses se sont enrôlés dans les armées étrangères.

Ces mercenaires ont apporté aux premiers cantons suisses une manne financière ap-préciée et ont permis à certaines familles de s’enrichir, même si la plupart des exi-lés perdaient leur vie sur ces champs de bataille ou suite à une maladie.

Spécialisés dans le combat à pied - faute de maîtriser la cavalerie - ces valeureux pay-sans se sont forgés une solide réputation.

Le système de mercenariat attira des cen-taines de milliers de suisses qui voyaient dans le métier, non pas le danger, mais l’opportunité de faire fortune par le butin et la solde, de voyager, de s’émanciper de l’autorité traditionnelle ou d’échapper à une sanction.

Les ancêtres de la famille Gillet ont servi apparemment soit comme mercenaires,

soit dans la garde rapprochée d’un souve-rain étranger.

Après la guerre 1914-1918, Ferdinand Gillet a quitté Vissoie pour Paris où il s’est marié avec une Française.

En 1929, il fonde avec 10 autres concierges parisiens, l’amicale «Les Clefs d’Or».

Après la seconde guerre mondiale, Ferdinand Gillet reprend le flambeau, voyage beaucoup et trouve dans chaque cé-lèbre hôtel, un concierge de grande valeur, enthousiasmé par le projet qu’il porte.

En 1952, il crée à Cannes, «l’Union Européenne de Portiers de grands hôtels», avec les délégations de 9 pays. Ferdinand Gillet devient Président de l’associa-tion jusqu’en 1968 et toute la profession

Famille Gillet: «Clefs d’Or»

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reconnaît en lui le «père» des Clefs d’Or internationales.

Aujourd’hui cette Institution a plus de 3500 membres qui représentent plus de 50 pays à travers le monde.

Dans tous les hôtels de grande classe, vous trouverez à l’accueil un concierge arborant l’insigne des Clefs d’Or. C’est le person-nage le plus important de l’hôtel.

Jean Gillet avait une devise «Servir sans être servile : servir avec un S majuscule, constamment aspirer à l’excellence».

Ferdinand Gillet qui fut portier de l’hô-tel Meurice à Paris, puis son fils Jean qui occupa le même poste avant de devenir… Directeur de ce célèbre hôtel parisien, dans lequel a vécu, pour exemple, Salvatore Dali pendant de nombreuses années.

Ferdinand et Jean Gillet portaient des valeurs, les vivaient au quotidien, savaient les partager et les transmettre à leurs suc-cesseurs. Ces valeurs, ancrées dans la charte des «Clefs d’Or», se déclinent en ces termes.

Nos Valeurs

L’AmitiéPartager le plaisir de se retrouver, s’enri-chir ensemble de chaque expérience, dans l’enthousiasme d’une même union confra-ternelle au-delà de toute frontière.

Le Client d’abord et avant toutJe fais tout pour que les clients soient tel-lement satisfaits de la relation, qu’ils re-viennent et incitent d’autres à venir.

La Solidarité et l’EntraideLa chaîne des Clefs d’Or est aussi forte que le plus faible de ses maillons. Se rendre dis-ponible et apporter son aide.

Le respect des engagementsRespect de la parole donnée : je dis, je fais et je fais jusqu’au bout. Etre honnête en toute circonstance.

La recherche de l’ExcellenceJ’ai la volonté de toujours progresser.Je recherche l’exceptionnel dans tout ce que j’entreprends.

La Discrétion et la RéserveJe vois, j’entends ou je sais… et je me tais.

L’Exemplarité1 gramme d’exemple vaut 1 tonne de dis-cours. J’exige de moi-même plus que ce que les autres attendent de moi.

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Ferdinand et son épouse, Jean et son fils Jean-Marie, décédé tragiquement en bas âge d’un accident de balançoire, sont en-terrés au cimetière de Vissoie.

Chaque année la famille passait des va-cances estivales dans la demeure familiale.A la Toussaint, la famille se recueillait sur la tombe des ancêtres.

Mme Jean Gillet et la famille de Jean-Joseph Gillet séjournent toujours pendant les vacances dans cette magnifique bâtisse ouverte sur le fond de la vallée.

Jean Gillet a non seulement poursuivi l’œuvre de son père, il l’a développée en créant des écoles de concierges.

Vissoie a été désigné comme village de l’amitié par les «Clefs d’Or». Des céré-monies du souvenir ont été organisées en l’honneur de la famille Gillet avec la pré-sence de dizaines de concierges des plus beaux hôtels du monde.

Du 29 septembre au 2 octobre 2011, le comité international des «Clefs d’Or» s’est réuni en Anniviers.

Des liens étroits ont été tissés entre notre commune et cette Institution qui consi-dère dorénavant Anniviers comme leur point d’ancrage et le lieu du souvenir.

Les documents que nous reproduisons ci-contre et tirés de la revue des Clefs d’Or, illustrent à quel point Anniviers mécon-naît le parcours d’une partie de ses enfants qui ont fait pourtant notre notoriété et font notre fierté, tant nous avons eu plai-sir de les côtoyer pendant de nombreuses années, y compris à Paris où une chambre était toujours disponible pour un enfant d’Anniviers dans l’appartement qu’ont occupé Ferdinand, puis Jean Gillet dans l’hôtel Meurice qui est encore, à ce jour,

l’un des Palaces de Paris les plus prisés par les Grands de ce monde.

Simon Epiney, Président

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Après avoir été labellisée «Commune en santé» et sou-cieuse du bien-être de sa jeu-nesse, la Municipalité a adhéré au projet de développement des activités extrascolaires dans les vallées latérales et les espaces ruraux du Valais romand.

Merci à Evelyne SAVIOZ et à Loïc WESSELS de vous le présenter.

Un projet novateur en faveur de la jeunesseDans le courant de l’année 2013, Paul Burgener, Délégué à la jeunesse du Canton du Valais, a soumis un projet pilote en vue de développer les activités extrascolaires en faveur de la jeunesse dans les vallées laté-rales et espaces ruraux du Valais romand.

Grâce à un soutien financier de la Confédération sur une durée de trois ans à raison de 50% des dépenses, le délégué cantonal a approché les communes d’An-niviers, Grône et Chippis, qui ont rapide-ment manifesté leur intérêt de s’associer à ce projet, souhaitant étayer l’offre socio-culturelle en faveur de la jeunesse. Ainsi, les 3 communes prennent en charge l’autre 50% des dépenses.

Une co-construction régionaleDans ce contexte, l’Association Sierroise de Loisirs et Culture (ASLEC) a également été contactée par le Délégué cantonal, qui souhaitait bénéficier d’une structure ainsi que de l’expérience de l’équipe en matière d’animation socioculturelle. L’ASLEC s’est vu allouer un budget permettant de s’im-pliquer de manière concrète dans ce projet à travers deux axes : l’engagement d’un-e

animateur-trice socioculturel-le à 50% et l’accompagnement par un membre de l’équipe à raison de 10%.

Constitution d’un groupe de pilotageAfin de répondre au mieux aux attentes et besoins exprimés par l’ensemble des par-tenaires, un groupe de pilotage a été mis sur pied par l’ASLEC, réunissant à la fois l’animateur-trice socioculturel-le engagé-e, le Délégué Cantonal à la jeunesse, les re-présentants des trois conseils communaux d’Anniviers, Grône et Chippis, ainsi que la coordinatrice générale et l’animateur socioculturel référent de l’ASLEC. De plus, grâce à leur expérience dans le développement de nouveaux postes de travail et en matière d’évaluation scienti-fique, la Haute Ecole de Travail Social – HETS, par la présence de la responsable

de la filière «Animation Socioculturelle» et de deux membres de l’institut de re-cherche scientifique, et le coordinateur «Animation Socioculturelle» de l’Associa-tion Valaisanne des Travailleurs Sociaux – AVALTS ont été intégrés au groupe de pilotage.

Concrétisation du projet Depuis le 1er mars 2014, Evelyne Savioz est engagée comme animatrice sociocultu-relle à 50% pour développer ce projet pi-lote sur les communes d’Anniviers, Grône et Chippis. L’ASLEC, par son animateur socioculturel, Loïc Wessels, obtient un 10% pour la coordination du groupe de pilotage et l’accompagnement d’Evelyne.

Dans un premier tempsDurant ces prochains mois, le travail mené par Evelyne Savioz consistera à aller à la rencontre de la jeunesse (12-25 ans) et de dresser un état des lieux des com-munes précitées, en identifiant quels sont les besoins exprimés, en termes d’activités extrascolaires principalement.Cette première phase d’identification des besoins permettra de définir des actions et projets concrets à mettre sur pied avec les jeunes rencontrés.

Une évaluation continueDurant ces trois premières années, le pro-jet sera constamment évalué et discuté lors des séances du groupe de pilotage. A l’issue de ces trois ans, la Confédération cessera de soutenir financièrement le projet, et le choix appartiendra alors aux communes concernées de poursuivre cette aventure, selon les résultats obtenus. Evelyne Savioz et Loïc Wessels

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Biographie expressFille de Marguerite Barmaz de Mission et de Robert Bachmann, Geneviève Beney-Bachmann est née en 1956. Mariée, mère de 5 enfants, elle vit à Sierre où elle enseigne quelques heures par semaine. Passionnée par la peinture et le chant, elle partage son temps entre ces deux arts. Alto, elle est membre de l’excellent Oberwalliser Vokalensemble.

Du 1er février au 25 juin, la Galerie Cholaïc, à Mission, expose des tableaux de Geneviève Beney.Le titre de l’exposition, Bois et Mouvance, évoque la technique de l’artiste. Il an-nonce, en deux mots, les particularités de son œuvre. En effet, les peintures sont col-lées sur des supports en bois, juxtaposés ou superposés, de manière à mettre en relief

certaines parties du tableau, au gré des désirs de l’auteur. Outre la structure ori-ginale du tableau, la manière de peindre, par touches denses, renforce l’effet de mouvement.

L’artisteGeneviève Beney s’est mise à peindre il y a une quinzaine d’années. Elle a ajouté cette corde à un arc déjà bien garni. Mère d’une nombreuse famille, enseignante, chan-teuse chevronnée, elle a toujours dessiné. Essentiellement des portraits : d’abord de ses copines de classe, puis de ses élèves et de ses enfants. Pour la peinture, elle a com-mencé par des paysages, des montagnes surtout, et le val d’Anniviers. Ensuite ce fut le tour des tournesols, des chats, des combats de reines, des chevaux et, enfin, des portraits, essentiellement d’enfants ou d’étrangers. Les reproductions de vaches, réalisées à partir de photos, ont rencon-tré un vif succès. Les propriétaires aiment reconnaître leur bête et sont fiers de la voir ainsi figurée. Certains tableaux sont exécu-tés sur commande. Geneviève se réserve des heures pour peindre chaque semaine. Pour s’adonner plus longuement à son art, elle profite des vacances qu’elle passe, chaque été et chaque automne, à Ayer, dans l’apparte-ment qu’elle a hérité de son père. Ce der-

nier le tenait lui-même de sa mère adop-tive, Thérèse Genoud.

Encore des projets Aujourd’hui, après avoir suivi des cours à l’Ecole cantonale d’art du Valais, Geneviève Beney aimerait bien se tourner vers la bande dessinée et, peut-être, le des-sin de mode. Le vernissage de l’exposition se tiendra le samedi 5 avril, à 11h. Possibilité de dégus-ter un menu concocté pour la circons-tance. Bienvenue à tous !

Janine Barmaz

L’EXPO DU PRINTEMPS

Le Zinalrothorn

3961 St-LucTél. 027 475 13 48

[email protected]

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RECETTE DE VIE

Depuis l’essor du tourisme, au fil du temps, un grand nombre de personnes en provenance de différents pays vivent au Val d’Anniviers. Zinal, par exemple, qui comptait 6 habi-tants à l’année en 1960 et 110 en 1970, s’est métamorphosé de village-mayen, habité de manière périodique par des per-sonnes originaires d’Anniviers, en village-station, habité toute l’année par des personnes de divers horizons. Comment se réalise cette conju-gaison d’ici et d’ailleurs ? Quels sont les ingrédients de la recette de chacun ?

Après une recette portugaise, bosniaque, italienne, canadienne, française, argentine, allemande et anglaise, je vous invite à dé-couvrir la recette de Maxime Popoff.

Né en 1995 à Bruxelles, Maxime Popoff connaît Zinal depuis toujours. Il y séjourne avec sa famille, chaque année, si possible, en été et en hiver, en profitant au maximum des possibilités que la vallée leur offre. Mais au fil du temps, les retours de vacances deviennent difficiles. La famille a du mal à rentrer et, en plus, chaque fois, il fait beau! Les comparaisons fusent. D’un côté, il y a le quotidien avec la pluie, les transports en commun, la pollution et les bouchons. De l’autre, il y a une vallée avec ses paysages magnifiques, un village où les gens te sa-luent lorsqu’ils te croisent dans la rue, des élèves qui se rendent à l’école en bus sans devoir quitter ce beau décor, la gentillesse des habitants. L’idée fait son chemin. En

mai 2010, Maxime (15 ans), Valentin (12 ans) et Estelle (9 ans) apprennent par leurs parents que deux mois plus tard ils vont tous partir pour Zinal, cette fois-ci, pour y rester. La décision est prise. Le rêve va deve-nir une réalité.

Comment as-tu vécu ce changement de vie ?Lorsque j’ai su que nous allions nous établir à Zinal, j’avais de la peine à y croire. Avec mon frère, nous ne savions pas ce qui nous attendait. Nous étions tristes de partir et de quitter nos amis. Nous avions peur de débarquer dans une nouvelle école sans connaître personne. Mais, le lendemain de mon arrivée à Zinal, une fille que je ne connaissais pas et qui est devenue ma cama-rade de classe, m’a proposé de me faire visiter le village et de m’expliquer l’école. Cela a été pour moi très positif. A l’école, au début, j’étais sûr que j’allais devoir m’affirmer pour être apprécié. A ma grande surprise, déjà le premier jour, tout le monde venait vers moi avec sympathie. J’avais l’impression d’être dans un film. Je n’avais jamais vécu cela auparavant : être aussi bien accueilli.

Comment est ta vie maintenant ?Depuis que je vis en Anniviers, je me suis fait beaucoup d’amis très vite. Ici, on pro-

fite plus de la vie. L’hiver, on a les pistes. L’été, on peut se balader, à pied ou en vélo. L’école se termine à 14h30 et alors, on a encore le temps de voir ses amis. Les jeunes peuvent sortir le soir sans courir de risques. C’est une qualité de vie inimaginable en Belgique. On peut tout laisser ouvert : les maisons, les voitures. Tout le monde se connaît. C’est vraiment super sympa. J’ai l’impression d’être en vacances. Actuellement, je fais un apprentissage à l’Hôtel Europe. J’apprécie d’être près de chez moi. Plus tard, j’irai certainement ail-leurs, dans d’autres pays. Pour le moment, je veux rester ici et bien profiter de Zinal.

Maxime Popoff

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Comment vis-tu la distance entre ton pays d’origine et ton lieu de résidence ?Je vais voir ma famille et mes amis en Belgique, au moins deux fois par année. C’est un plaisir de revoir tout le monde, mais aussi de me rendre dans les endroits que je fréquentais auparavant. Faire un petit tour dans mon ancien quartier, une promenade en vélo et, bien sûr, manger des moules, une bonne barquette de frites avec une vrai bière belge qui ne coûte rien du tout. Par contre, je n’ai pas gardé de bons sou-venirs de l’école. Dans ma classe, il y avait trente élèves. C’était difficile de travailler. A Vissoie, on était seize en 3e du cycle. La mentalité est différente. Les enseignants aident plus les élèves et prennent le temps d’expliquer.

Quels sont tes endroits préférés ?J’ai fait beaucoup de randonnées avec mon père. J’ai été dans toutes les cabanes et puis aussi sur le Bishorn. J’aime beaucoup les Plats de la Lée et Sorebois, en hiver ; le Roc de la Vache et le Petit Mountet, en été. Pour moi, Zinal est le plus beau village de la vallée.

Où sont tes racines ?Je suis né en Belgique et je suis fier de mon pays. J’adore ses terres plates, ses plaines

avec de beaux couchers de soleil.Mon arrière-grand-père était russe. Il est né à Kharkov (Ukraine). Mon grand-père est né en France, mon père en Californie et moi en Belgique. Je suis orthodoxe et parle russe. Je l’ai appris avec mon père à la maison. Dans l’hôtellerie et dans la vie en général, connaître plusieurs langues est un avantage. J’ai été à St-Petersbourg pour la première fois, l’année dernière. Mes racines sont belges-russes. Je me vois comme un arbre qui pousse à un endroit et dont les fruits peuvent aller loin de l’arbre. Mes racines sont où je suis né, mais main-tenant je vis à Zinal depuis plus de trois ans. Parfois, j’ai l’impression d’y être depuis toujours. Mes amis me considèrent comme quelqu’un d’ici.

Est-ce que tu gardes un objet de ton pays d’origine chez toi ? Je garde des photos, des bières et des pra-lines. Si les Suisses font les meilleurs choco-lats, les meilleures pralines sont, sans aucun doute, belges.

Quels sont tes rêves ?Réussir ma vie, comme tout le monde. Laisser une trace sur terre. Je n’avais jamais pensé vivre un jour en Suisse. Alors j’ai envie de dire : « peu importe où mon destin me mènera, mais

j’espère trouver le bonheur où que j’aille, avoir la chance de le vivre pour moi et mes proches ».

Quelle recette souhaites-tu partager ?Les moules & frites belges avec de bonnes grosses moules de la mer du Nord et de vraies frites.

Recette de «Moules & frites» pour 4 personnesCoupez 2 oignons, 4 carottes et 4 branches de céleri et faites-les revenir dans du beurre. Ajoutez 1 verre de vin blanc. Après avoir gratté et lavé 4 kg de moules, mettez-les dans de l’eau froide salée pendant 1 heure. Faites cuire les légumes et les moules dans une casserole à feu vif. Faites-les sauter jusqu’à l’ouverture des moules. A servir avec des frites «maison», mayonnaise et moutarde. Bon appétit!

Texte Adriana Tenda ClaudePhoto Ludmila Claude

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NOUVELLES LIGNES DE BUS NAVETTE À VERCORINet une palette de gratuités

L’Office du Tourisme de Ver-corin, par son directeur Arian Kovacic, informe qu’une palette de gratuités et des lignes de bus pour se rendre sur les pistes de ski de Vercorin ont été mises en place par la commune de Cha-lais.

Depuis le début de la saison d’hiver, Vercorin propose deux nouvelles lignes de bus navette gratuites et le fonctionnement durant tout l’hiver de la ligne existante Téléphérique/ Télécabine (qui fonction-nait en semaine uniquement durant les périodes très fréquentées jusqu’à cet hiver).

C’est donc trois lignes de bus gratuits qui sont à disposition de la population et des hôtes de la station dorénavant. La com-mune de Chalais finance ces lignes à hau-teur de CHF 170’000.- par saison, ce qui représente un investissement conséquent dans la mobilité douce et le confort de nos hôtes en particulier, nous indique Arian Kovacic.

Le but de ces lignes est de permettre aux skieurs de se rendre au pied de la télécabine sans utiliser leur voiture, de tendre vers un développement écologique, mais égale-ment de désengorger le centre de la station.En effet, la station de Vercorin est géogra-phiquement très étendue, ce qui dissuade logiquement les skieurs à s’y rendre à pied. C’est pourquoi, les deux nouvelles lignes desservent deux quartiers du village éloi-gnés du départ de la télécabine, le Mont et les Liches. Un départ chaque trente mi-nutes est prévu depuis les différents arrêts des deux lignes. La troisième ligne faisant la liaison entre le téléphérique et la télécabine est quant à elle plus destinée aux skieurs de la plaine ; elle effectue un trajet chaque 15 minutes, à la cadence du téléphérique Chalais-Vercorin.

De Chalais au pied des pistes de Vercorin gratuitementPour les personnes de la plaine souhaitant aller skier, Vercorin est le lieu idéal. Tout d’abord, vous pouvez parquer votre véhi-cule sur le parking entièrement gratuit du Téléphérique de Chalais. Ensuite, si vous achetez votre abonnement de ski, le

trajet en Téléphérique est offert et donc également gratuit. Pour finir, des bus navette, également entièrement gratuits vous transporteront entre le Téléphérique et la Télécabine. A noter que les cabines Vercorin / Crêt-du-Midi sont complè-tement neuves. Chaque cabine offre un confort dernier cri avec ses dix places as-sises, une vue panoramique exceptionnelle et une rapidité de transport permettant de profiter au maximum des pistes de ski.

Un gain de temps et d’argent considérablesPour les Sierrois et les villages alentours, Vercorin est la station de ski la plus proche porte à porte. Non seulement vous pouvez vous y rendre de manière entièrement gra-tuite, mais en plus, la station offre l’accès le plus rapide à sa télécabine pour un Sierrois.En effet, il faut compter 7 minutes pour le trajet Chalais / Vercorin. Puis en prenant le bus navette gratuit fonctionnant à la cadence du Téléphérique, encore 6 autres minutes pour atteindre le départ de la télé-cabine. Il faudra compter encore 10 mi-nutes de plus pour arriver au sommet des pistes (Crêt-du-Midi). Au final, il faudra compter au maximum 25 minutes depuis Chalais pour pouvoir commencer à déva-ler les pistes de Vercorin, et ceci sans avoir déboursé un centime de plus que la journée de ski et en ayant fait un geste écologique.

Vercorin Tourisme

QUADRI (%)PAPIER COUCHÉ

0 90 0

25 20 0 95 0 0

0 0 100

QUADRI (%)PAPIER NON COUCHÉ

0 90 0

10 10 0 95 0 0

0 0 100

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«Un îlot de bonheur», voilà comment Raymond, chef pisciculteur, et ses copains pêcheurs décrivent la cabane dans laquelle je me trouve en leur compagnie en cette froide soirée d’hiver. Et ce n’est pas moi qui vais les contredire. Il flotte ici une atmos-phère de camaraderie qui transforme les heures en minutes.

Peu d’habitants de notre belle vallée connaissent l’existence de la pisciculture d’Anniviers, pourtant elle existe depuis plus de 20 ans. Au début, cela a commen-cé comme un jeu, une plaisanterie entre copains. Raymond, avec quelques amis pêcheurs, décide d’essayer de façon très ar-tisanale la reproduction de truites. Contre toute attente, ça marche et peu à peu le jeu devient très sérieux. Nicolas Savioz met à disposition un terrain de 4000 mètres car-rés dans lequel sont creusés successivement quatre gouilles, l’eau provient d’un surplus d’eau potable gracieusement mis à disposi-tion par la commune de Vissoie à l’époque. L’actuelle commune a bien sûr continué dans la même direction. Aujourd’hui, tous les poissons mis en rivière en Anniviers proviennent de la pisciculture d’Anniviers et tous les ans c’est une demi-tonne de truites Farion, la seule espèce autorisée, qui est remise en rivière dans la vallée.

Les chiffres sont vite impressionnants quand on parle poissons. En effet, chaque année, ce sont près de 150’000 œufs qui sont sortis des femelles et mélangés à la lai-tance des mâles. Sur ces 150’000 œufs, un peu plus de la moitié va éclore. Le proces-sus d’élevage commence donc par la fraye, le mélange de la laitance et des œufs, conti-nue avec la maturation des œufs dans des incubateurs puis, un mois après l’éclosion de l’œuf, les petits poissons sont placés dans une des quatre gouilles de la pisci-culture. Ils ne seront déplacés qu’une seule fois pendant les quatre années que durera leur croissance. Passé ce délai, intervient

la mise en rivière. Les truites ayant atteint la taille légale pour la pêche sont réparties entre une trentaine de bénévoles qui vont se placer à différents endroits de la vallée de façon à n’oublier aucun affluent. Les truites sont remises en rivière en octobre, après la fermeture de la saison de pêche. Elles ont ainsi jusqu’au mois de mars pour s’habituer à leur nouvel environnement.

La pisciculture est une structure très impor-tante pour l’écosystème anniviard. En effet,

en Anniviers comme dans la quasi-totalité des vallées du canton, la reproduction natu-relle des truites est impossible, notamment à cause des lâchers d’eau des différentes centrales hydro-électriques. Pour l’instant, elle ne fournit que les truites mises en ri-vière. C’est toujours la section de piscicul-ture du district de Sierre qui est chargée des lacs de montagne, Moiry notamment.

Mais la pisciculture n’existerait pas sans ses bénévoles. Aucun membre de la sec-

QUI DE L’OEUF ou du poisson . . . ?

Purge d’une truite

Tubes incubateurs

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tion Anniviers, qui travaille en collabora-tion avec le district de Sierre mais en toute indépendance, n’est payé. Tout repose sur le volontariat d’une trentaine de béné-voles. Et ce n’est pas le travail qui manque car une pisciculture c’est une surveillance de chaque instant. S’il y a 17 nourrisseurs qui effectuent un tournus pour nourrir les poissons tous les jours, Raymond, lui, doit venir tous les jours pour s’occuper de ses poissons et notamment contrôler la quan-tité d’eau dans les incubateurs.

Raymond et ses trois comparses qui m’ont accueilli à bras ouverts insistent beaucoup sur le fait que la pisciculture c’est avant tout une équipe de bénévoles sans qui rien ne serait possible. Mais pour eux, ce qui est aussi très important, c’est la transmis-sion de leur passion pour la pêche. Tous les ans, certains élèves du cycle de Vissoie ont la chance de participer à une journée de pêche à la fin de laquelle ils vont griller le poisson pêché. Cela permet aussi d’assu-rer la relève et la pisciculture compte déjà

plusieurs jeunes bénévoles motivés. Si vous souhaitez découvrir cet endroit insolite situé sur la route de la Step en-dessous de Vissoie, n’hésitez pas à contacter Raymond

(079 385 10 01) qui se fera un plaisir de vous accueillir.

texte Yanis Chauvelphotos Jean-Louis Claude

L’équipe de la fraye

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LE SKI-TEAN ANNIVIERS EN IMAGES

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CONCOURS DE ROBOTS la classe de 4Pb se distingue !

Le samedi 09 novembre 2013, c’est une délégation de petits Anniviards super mo-tivés qui investit les locaux de l’Ecole des Métiers du Valais. Les élèves sont accompa-gnés de leurs familles et ont été préparés en classe par leur professeur, Frédéric Zuber, titulaire de la classe de 4Pb, qui sera leur coach tout au long de cette journée sédu-noise. Organisé par l’Ecole des Métiers du Valais et la HES SO Valais, les élèves par-ticipant à ce concours doivent tour à tour imaginer une construction nouvelle, calculer un rapport de démultiplication et program-mer leur robot. Pour ce faire, chaque classe reçoit 3 kits de construction LEGO NXT, un logiciel de programmation simple ainsi qu’un cahier pédagogique.

Bravo à toute la classe 4Pb et à leur profes-seur, et parole aux élèves pour la description des étapes de cette aventure technologique :

Réception du matérielAdrien et LéoUn jour, en salle de classe, nous avons vu trois boîtes grises. Nous ne savions pas à quoi elles servaient. Nous avons demandé à notre enseignant ce que c’était. Il a dit : «vous verrez plus tard».Alors, nous avons fait quelques exercices de français. Quand nous avons dû ranger notre matériel, nous avons eu peur car on a cru que nous devions faire le ménage … Ensuite il nous a déclaré : je vais vous dire ce qu’il y a dans ces boîtes, ce sont des robots sur lesquels nous allons travailler jusqu’en octobre. Nous avons aussi appris que nous allions réaliser un film, apprendre à programmer nos robots et participer à un concours !

Construction des robots Eloi, Brayan, Bruno et AlvaroLe premier jour, nous avons eu de la dif-ficulté à construire notre premier robot. Après une semaine, nous avons com-mencé à comprendre la marche à suivre. Il y avait des élèves qui étaient plus forts en construction et d’autres meilleurs en programmation. Celles et ceux qui maîtri-

saient le mieux expliquaient à leurs cama-rades ce qu’il fallait faire.

La Programmation India et Ana-SofiaC’était drôle les premières fois. On ne savait pas tellement comment faire, alors les robots tombaient, tournaient en rond ou alors on oubliait de brancher les cap-teurs. Des fois, ils partaient trop vite ou trop lentement, alors on a beaucoup ri. Il fallait vraiment de la patience pour réaliser ce qu’on voulait programmer. On pouvait les faire parler, tourner, reculer, avancer, re-commencer, et frapper une balle grâce aux capteurs. Il y avait les capteurs d’ultrasons, photosensibles, sonores et tactiles.

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Le Film Axel et LoïcTout d’ abord, on a peint le décor. Ensuite, on a cherché une image de la lune sur Internet. On a collé le décor sur le tableau noir. On a tourné le film. Cinq élèves avaient un texte à lire et les autres faisaient les acteurs. Lors de la remise des prix, on a gagné la coupe du meilleur film parce que le jury croyait que le robot était réellement sur la lune. https://www.youtube.com/watch?v=BQv2GCwn49s

La journée du concours Vanina, Noé et NoahLe matin, nous nous sommes rendus à Vissoie pour organiser les voitures. Puis nous sommes partis au concours de robots à l’Ecole des Métiers à Sion. Nous avons pu visiter les ateliers de la journée porte ou-verte. L’après-midi nous avons été à la salle de concours, nous avons dû jouer contre des élèves des degrés 4P à 6P. Nous avons terminé à la quatrième place du concours de programmation. Il y avait 20 équipes, on était contents ! Après le concours, nous avons été à la remise des prix puis nous sommes rentrés.

La remise des prix Abigail, Elisa et MarieÀ la fin du concours, nous avons eu un grand stress. Il y avait la remise des prix ... Il y avait quatre trophées. Un pour le concours, un deuxième pour le film, un troisième pour l’ambiance et le dernier pour l’esprit d’équipe. Tout le monde a reçu une médaille. Au bout d’un moment, le présentateur a appelé la classe 4Pb d’An-niviers. On venait de gagner le premier prix pour la qualité de notre film! Toute la classe s’est levée pour partir chercher la coupe. C’était un moment fantastique ! Ensuite on a fait une photo de groupe. Quand on a dû partir, tout le monde voulait toucher la coupe. Durant les jours suivant le concours, chacun a pu prendre la coupe à la maison. Pour nous c’était formidable !

L’annonce Ricardo et BastienOn a été surpris par l’annonce mais vrai-ment contents. Il y avait des élèves plus âgés que nous car le concours était pour les classes de 4ème à 6ème primaires. C’était la première fois qu’on faisait un concours de robots dans le centre scolaire.

Geneviève Constantin-Zufferey, directrice

Kathy BersetDirectrice

+41 27 475 45 00+41 79 476 34 04

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St-Luc

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ENQUÊTE AUPRÈS DE LA JEUNESSE ANNIVIARDE des 30 dernières années

En 1983 déjà, une enquête détaillée avait été réalisée auprès des jeunes de 10 à 16 ans quant à leurs espoirs, leurs souhaits, leur vision du futur en Anniviers.

Il en ressortait un attachement certain pour Anniviers, un intérêt pour les métiers de la construction et une attirance toute relative vers les métiers directement liés au tourisme. Les professions en lien avec le monde de la santé et du social atti-raient bien des aspirations, mais la réalité concrète de ce que pouvait offrir notre val-lée à ce propos paraissait encore bien floue.

Cette étude, analysée avec précision par Philippe Chauvie du bureau SEREC peut être consultée au centre scolaire.

En 1994, l’Association d’Intérêts d’Anni-viers (AIDA) présidée par Urbain Kittel a lancé un grand questionnaire adressé aux 15 – 25 ans, puis organisé un forum le 5 mars 1994.

Différentes personnalités ont présenté des thèmes touchant directement la vie régionale,- Simon Epiney «l’aspect politique du tourisme, l’énergie électrique en Valais, en Anniviers, le retour des concessions hydrauliques et places de travail»- Pierre-Alain Oggier «l’environnement naturel – écologie»- Stéphane Decoutère «la situation économique»- Frank Wagemakers «l’hôtellerie en Anniviers, historique, situation actuelle et perspectives»- François Genoud «le secteur de la construction et de l’entretien»- Yves Salamin «les remontées mécaniques en Anniviers, historique, investissements et perspectives»

- Alexis Tschopp «Présentation de l’Ecole suisse du tourisme à Sierre, son évolution, les emplois dans le tourisme».

Puis des jeunes ont proposé leurs travaux, - Annick Epiney et Francine Melly «Penser pour demain»- Pascale Savioz «Questions pour un avenir proche»- Etienne Voutaz «comment repenser au-trement l’avenir».

Cette journée – débat du 5 mars 1994, ani-mée par Bernard Crettaz, n’a malheureuse-ment pas provoqué les échanges construc-tifs attendus… peut-être le programme prévu était-il trop rigide et la place laissée à la spontanéité trop restreinte ?

Que pensent ces jeunes de 1994 des dis-cussions de l’époque et de leurs espérances d’alors ? Où en sont-ils aujourd’hui ?

Satisfaits, déçus ? Il serait intéressant d’en savoir plus.

Enfin, en ce début d’année 2014, un bref sondage auprès des élèves en fin de sco-larité obligatoire renvoie les résultats sui-vants : la majorité choisit à parts égales une profession dans les secteurs construction, santé-social, commerce, la minorité dans les secteurs artisanat ou artistique. La plu-part ne savent pas s’ils pourront rester en Anniviers mais souhaitent au moins reve-nir régulièrement pour les vacances. Voilà le résumé d’une partie des enquêtes menées auprès de la jeunesse de notre région. Le centre scolaire en a probable-ment organisé d’autres depuis sa créa-tion. Puissent ces travaux ne pas tomber dans l’oubli mais servir de réflexion à la construction de notre futur.

Simone Salamin

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En janvier 2004, Catherine Cinter s’est vu confier l’organisation cette nouvelle struc-ture officielle, à la demande des différentes communes de la vallée.

Avec 2 collègues, elles travaillaient 3 jours par semaine et la crèche fermait pendant les vacances scolaires, ce qui s’est révélé assez rapidement poser un problème de décalage avec les besoins de la population vivant en grande partie aux rythmes sai-sonniers du tourisme.

L’adaptation s’est faite et le nombre de 40 enfants d’Anniviers accueillis au début est passé à 140 dix ans plus tard ! Bien sûr, tous ne sont pas à la crèche en même temps…

Après avoir suivi un cours de gestion d’équipe, Catherine, déjà professionnelle de la petite enfance à l’époque, collabore aujourd’hui avec 14 collègues, 1 apprentie (la deuxième formée à Vissoie) et 2 sta-giaires, ce qui représente environ 8 postes de travail à plein temps. La crèche fonc-tionne du lundi au vendredi et ne ferme qu’une semaine à la mi-août pour per-mettre les nettoyages à fond.

Quant à la structure de l’UAPE (Unité d’Accueil de la Petite Enfance), elle va enfin pouvoir rejoindre le bâtiment de la crèche à la Machigeaz, après 2 ans d’occu-pation provisoire de la buvette de la piscine à Vissoie.

La nouvelle loi sur l’accueil de la petite enfance est ainsi respectée en Anniviers, tout est en place et fonctionne de façon optimale.

Le constat est simple, l’évolution de la prise en charge des enfants suit la même tendance que celle de la société actuelle en général, qu’on soit citadin ou campagnard, habitant du plateau ou de la montagne.

A Vissoie, la nurserie d’une capacité de 10 places accueille les bébés de 3 à 18 mois, la crèche propose 26 places pour les enfants de 18 mois à 4 ans et l’UAPE disposera de 30 places pour les enfants de 4 à 12 ans, soit jusqu’à la fin de l’école primaire.

Il n’existe pas de liste d’attente, mais nur-serie et crèche sont au complet en hiver et ne peuvent donc même pas servir de dépannage.

Une fois l’an, des rencontres sont orga-nisées avec les parents; certains paraissent alors soulagés de constater qu’ils ne sont pas les seuls à avoir besoin de telles struc-tures. Ils en prennent conscience lors de ces journées et comprennent ainsi que la plupart des familles d’aujourd’hui sont bien contentes de pouvoir bénéficier de ces services.

Le but de ces journées est bien sûr de montrer ce qui se fait avec les enfants tout au long de l’année : chants, mimes, danses. Les petits sont toujours très fiers d’apporter leurs créations à la maison…

au point que certains parents ne trouve-raient plus d’espace libre pour exposer ces merveilles…

Les concepts pédagogiques sur lesquels se base le travail effectué à la crèche de Vissoie s’inspirent de deux grandes figures de l’éducation : - Maria Montessori dont les idées peuvent se résumer par cette phrase «apprends-moi à faire tout seul» et qui va dans le sens d’une maîtrise de soi ; - Christine Schult, rédactrice en chef de la revue «Les métiers de la petite enfance». Elle propose de reconnaître l’enfant comme digne de respect, tout comme l’adulte, de verbaliser tout ce qui se fait avec l’enfant, d’être au cœur de ses émotions, de mettre l’enfant au centre de l’attention du personnel éducatif. Cela peut paraître évident, et pourtant, dans la pratique, cela demande écoute et observation constantes pour être véritablement disponible à l’enfant.

LA JEUNE CRÈCHE D’ANNIVIERSfête ses 10 ans

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Dans ce processus, les stagiaires amènent leurs questionnements, étant au plus proche de l’évolution pédagogique par leurs études.

Un autre axe de conduite de la crèche d’Anniviers est l’utilisation du langage des signes avec les plus petits, comme pour les malentendants. Certains parents, comme des professionnels de la crèche ont éga-lement suivi cette formation donnée sur plusieurs samedis. Ce langage donne une très intéressante ouverture également pour

ceux qui parlent une langue étrangère. Les résultats sont concrets : moins de pleurs, de frustrations.

Un autre concept apprécié par le per-sonnel de la crèche se nomme «Youp là bouge», mis en place en Suisse romande pour prendre en compte les problèmes liés au surpoids. Deux éducatrices ont suivi la formation durant cinq jours l’an dernier. Il s’agit de mettre en valeur tous les mou-vements du quotidien grâce à du matériel subventionné. En juin 2013, lors de la jour-née de rencontres, différents postes pro-posaient aux enfants ensemble avec leurs parents de pratiquer les exercices présentés, avec récompenses à la clé. L’importance de ces mouvements de base se retrouve à l’âge scolaire, où les manques sont rapidement relevés. Le concept encourage le développe-ment de places de jeux à l’extérieur, ainsi que l’utilisation d’escaliers, de cordes, etc. La motricité des enfants est là au départ, naturellement, il s’agit de leur donner la possibilité de la développer au mieux, plu-tôt que de vouloir les protéger et faire à leur place.

Les balades sont d’ailleurs prisées par les éducatrices et les enfants de la crèche, tant de découvertes et de curiosités s’offrent le long de nos chemins !

Pour le dernier carnaval, les enfants ont fabriqué leurs instruments de Guggen, le fil rouge de l’année étant la musique. Un jour, quelqu’un est venu jouer de la trom-pette et une autre personne de la guitare pour les éveiller à ce monde.

Catherine se réjouit de préciser que le tra-vail en crèche est très diversifié, les débou-chés sont intéressants. Par exemple, une employée a suivi la formation de « praticien formateur » ; ce milieu permet de franchir des étapes selon les attentes de chacun.

La crèche est contrôlée et son fonctionne-ment approuvé régulièrement par le Service de la Petite Enfance de l’Etat du Valais. Cela représente un bel aboutissement du travail en profondeur effectué par toute l’équipe en dix ans.

Pour fêter dignement et joyeusement ce dixième anniversaire, le personnel de la crèche propose un après-midi spécial le 14 juin prochain. Les informations seront portées à la connaissance du public en temps voulu. Attention de ne pas les rater !

On ne peut que se réjouir de l’évolution de la Crèche d’Anniviers durant la prochaine décennie. Alors, rendez-vous le 14 juin prochain et… dans dix ans ?

Simone Salamin

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Vissoie - 027 475 18 77

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Créabois Martial Solioz - Grimentztél. 027 475 21 54 - fax 027 475 61 54

Massy SA - Grimentztél 027 475 15 78 - fax 027 475 25 94

Pittet Charles - Chandolintél 078 601 23 18

Salamin Claude-Albert - St-Luc/Niouctél 027 455 53 86 - tél 079 417 63 86

Revey Jacky Sàrl - Mayouxtél 027 475 23 74 - fax 027 565 53 43

Melly Sarl - Ayertél 027 475 17 38

Monnet SA - Mayouxtél 027 475 18 33 - fax 027 475 44 57

Salamin François - St-Luctél 027 475 23 39 - fax 027 475 30 55

Theytaz Jean-Noël - Grimentztél 027 475 20 70 - fax 027 475 29 70

Viaccoz SA - Ayer/Zinaltél 027 475 17 78 - fax 027 475 37 78

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«ICI, C’EST LE PARADIS»

Lors d’une fête à Mission, Chris-tiane Büchler m’a appris que, comme elle et son mari, beau-coup de gens font le choix de devenir citoyens d’Anniviers, une fois qu’ils ont mis un terme à leur carrière professionnelle. Cela m’a intriguée. Pourtant je ne me suis pas lancée dans une étude statistique, sans doute riche d’enseignements. J’ai simplement rencon-tré quelques personnes pour comprendre ce qui a motivé leur choix et découvrir le chemin qui les a conduites jusqu’ici. Merci à Christiane Büchler, Anne et Roland Divorne, Florence Guignard, José Irmiger et Pierre Wagnières, pour leur joie de vivre et les instants particulièrement enrichis-sants qu’ils m’ont permis de partager avec eux.

Pourquoi et comment ?Au cours de ces cinq entretiens sont appa-rus plusieurs traits communs. Tous mes interlocuteurs ont choisi de vivre ici, parce qu’ils s’y sentent heureux. Ce sentiment s’est manifesté, puis renforcé, au fil des ans, car tous connaissaient Anniviers et y séjour-naient, bien avant de s’y installer à l’année. Chacun, en effet, est propriétaire de son logement. Les unes, comme Christiane et Florence, l’ont acheté, les autres l’ont fait construire. Chacun a commencé par passer vacances et week-ends en Anniviers. Puis, un jour, la difficulté à s’en aller rejoindre leur lieu de résidence habituel a été trop forte. Et la dé-cision de vivre ici s’est imposée, comme une évidence. Le projet a été mis en œuvre, dès que la retraite a été atteinte. Seul José a gar-dé son appartement de Lausanne, afin que sa femme puisse s’évader quelques jours, quand l’hiver lui pèse un peu, et qu’ils puissent y retourner, si jamais leur santé les empêchait de continuer à vivre en altitude.

La montagne est belle…Pour tous, la montagne et la nature tiennent un rôle essentiel dans le choix d’habiter ici. Elles ont même droit à de véritables décla-rations d’amour. Florence assure être tom-bée raide amoureuse du soleil et du paysage, lors de son premier séjour à Chandolin. Pierre aime l’énergie qu’il ressent dans cer-tains lieux de la région et dit avoir vérita-blement besoin de la nature et la montagne pour vivre. Christiane et son mari ont éprouvé un vrai coup de foudre pour le rac-card qu’ils ont habité à Mission. Roland a utilisé le mot sidéré pour décrire l’effet que lui ont fait les montagnes, quand il a séjour-né, pour la première fois, au Bouillet, à la fin des années 70. Pour José, vivre à Saint-Luc c’est tout simplement être au paradis.

Et les gens accueillantsSur le plan relationnel, chacun se plaît à relever la qualité de l’environnement hu-main dont il bénéficie. Florence, qui habite Chandolin depuis juin 2013 seulement, l’a éprouvée bien vite. En novembre, elle s’est cassé la cheville. Vivant seule, elle a heu-reusement pu compter sur l’aide du voi-

sinage et l’efficacité du CMS qu’elle qua-lifie de « petit miracle ambulant ». Avant de construire à Mission, Pierre a résidé durant de longues périodes à Zinal où il a tissé des liens avec beaucoup de monde. À cette époque (fin des années 90), il a par-ticipé à des émissions télévisées traitant de la séropositivité et de l’homosexualité. Il a alors pu constater que, mis au courant de sa situation par ce biais, les gens l’acceptaient et que certains portaient même sur lui un regard protecteur. Il s’est senti soutenu et aidé. José dit qu’en Valais, il a trouvé une qualité qui se perd ailleurs, l’hospitalité, une hospitalité qu’il trouve même assez in-croyable. Anne est la fille d’un Melly d’Ayer, elle a une ribambelle de cousins qui vivent ici. Elle fait donc partie d’une «tribu» lo-cale. L’insertion dans la communauté en est facilitée. Quant à Christiane (qui a aussi du sang anniviard dans les veines et de la famille à Vissoie) et Rudi, ils se sont rapi-dement fait un réseau. Selon Christiane, il n’est pas difficile de s’intégrer dans nos villages, il faut juste « faire ce qu’il faut pour que les gens te connaissent et soient capables de mettre un nom sur ton visage. »

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Trouver sa placeLa réussite de l’intégration de toutes ses per-sonnes est, sans aucun doute, due, en pre-mier lieu, à leur désir d’y parvenir. Preuve en est que tous manifestent de l’intérêt pour la vie locale et les sociétés qui la font. Ce n’est donc pas un hasard, si chacun est impliqué dans une ou plusieurs d’entre elles. La palme revient à Pierre Wagnières qui est membre des comités de l’Université populaire, de l’Association Culturelle de la Tour d’Anniviers et de la cagnotte du café de Mission. Il fait aussi partie du Groupe des Aînés d’Anniviers. Il a joué avec les Compagnons de la Navizence. Enfin, il donne de son temps, comme bénévole, dans diverses manifestations. Dès leur arri-vée à Mission, en 1985, les Büchler sont de-venus membres du ski-club, puis, à sa créa-tion, de la cagnotte du village. Au moment de la retraite, ils ont rejoint le Groupe des Aînés. Aujourd’hui, Christiane fait partie du comité du groupe et de la cagnotte. José Irmiger est, pour sa part, secrétaire des Amis du pont suspendu de Niouc et membre du ski-club de St-Luc. Anne Divorne a déjà intégré le chœur paroissial d’Ayer-St-Luc-Zinal. Avec son mari, elle est membre, de-puis quelques années, de l’Association du Jumelage Anniviers - Montferrier-sur-Lez. Enfin, Florence Guignard est assesseur au-près de l’Autorité de Protection de l’Enfant et de l’Adulte d’Anniviers, en tant que spé-cialiste en psychanalyse.

Croire avoir saisi le fond d’un être en une heure est illusoire. Pourtant le temps passé avec mes différents interlocuteurs m’a laissé une impression générale forte, celle d’avoir rencontré des gens de qualité, enthou-siastes et heureux, qui ont trouvé leur place dans notre vallée. La solution pour y parve-nir est peut-être celle proposée par José: «Il faut chercher à s’intégrer sans vouloir être valaisan !»

Janine Barmaz

Quelques repères biographiques :

Christiane Büchler a grandi à Montreux. Sa maman était de Vissoie. Petite fille, Christiane venait en vacances chez sa tante, Rose Bonnard. Elle a donc toujours connu Anniviers. Son mari, Rudi, qui apprécie la montagne, le ski et la marche, a tout de suite aimé la vallée. De 1977 à 1985, ils ont eu un petit appartement à Vissoie, puis un raccard, transformé, à Mission où ils ont vécu jusqu’en 2012. Aujourd’hui, ils habitent un appartement, à St-Jean, qui offre davantage de confort et est plus facile à entretenir. En 2000, ils se sont installés en Anniviers et ont quitté définitivement la Tour-de-Peilz où ils vivaient avant de prendre leur retraite.

En 1984, Anne et Roland Divorne ont transformé en chalet l’écurie que possédait le papa d’Anne, Aloys Melly, au Bouillet. Ils y demeurent à l’année depuis novembre dernier. Ils viennent de Renens où Roland a fait longtemps de la politique. Il y a été membre et président du conseil communal (assemblée législative). Il travaillait comme cadre chez Philip Morris. Il est heureux aujourd’hui d’avoir du temps pour lui.

Florence Guignard est née à Genève où elle a fait des études de psychanalyse. Ayant épousé un Français, elle a vécu et exercé sa profession à Paris, durant une quarantaine d’années. Elle a pris le pari de finir sa vie à Chandolin et d’y mener à bien divers projets, dont l’écriture de livres en relation avec sa profession.

José Irmiger a vécu à Lausanne où il a fait carrière aux CFF. Il a gravi les échelons qui l’ont conduit de chef de gare à membre de la direction au service des horaires. Il a exercé son métier avec passion. Il a ac-compli plusieurs missions de coopération en Afrique, organisant le transport, par train, de céréales. C’est en 1978 qu’il a fait construire son chalet à St-Luc où, avec sa femme Ida, il réside à l’année, depuis juin 2001.

Pierre Wagnières est aussi vaudois. Enseignant, il a travaillé dans diverses localités du canton, dont Château-d’Oex, son village d’origine. Il a découvert Zinal enfant, quand il accompagnait son père qui y venait pêcher. Dès 1993, il y a loué un appartement où il passait de plus en plus de temps, surtout à partir de 1996, quand il n’a plus pu enseigner, du fait de sa séropo-sitivité. Depuis 2008, Pierre vit à Mission, avec Jean-Christophe, son compagnon.

Fières et imposantes, nos montagnes séduisent

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LE HC ANNIVIERSprend congé de l’hiver . . .

A l’heure du bilan, Merci est le premier mot qui vient à l’esprit.

Car oui, cette saison a été empreinte d’entraide, de soutien, de coups de main et d’amitié. Merci à tous les gens, actifs, entraîneurs, enfants, parents, sponsors, personnel communal, supporters, etc... qui permettent au HC Anniviers d’avancer. Peut-être est-ce là la leçon à tirer de l’en-traide anniviarde.

La saison sportive a été rythmée, très ryth-mée, notamment avec la croissance de notre mouvement junior. Loin des débuts un brin hésitants, nos bambinis et nos piccolos ont représenté fièrement nos cou-leurs, avec un engagement inconditionnel et de nombreuses victoires à la clé. Merci également aux parents et aux familles qui n’ont eu cesse de nous aider tout au long de l’hiver. Cette solidarité est le gage de la réussite à venir.

En 3ème ligue, la saison s’est terminée pré-maturément au premier tour des playoffs face au HC Monthey. Après une saison

ponctuée d’un 6ème rang et peut-être un record du monde du nombre de poteaux et lattes réalisés, l’exploit ne fut jamais aussi proche que lors du premier match à Monthey.... Avoir mené 5-2, puis 7-5 à la 50ème minute, les dernières secondes (à 5 contre 3) furent les plus pénibles de la saison avec une amère défaite 8-7... Quoi qu’il en soit, notre groupe saura rebondir l’an prochain. Un Merci tout particulier à Jérôme « coach Mino » Savioz, fidèle parmi les fidèles, qui remet son tablier d’entraî-neur en chef.

Benoît Epiney

Prochain événement du HC Anniviers : 24 mai tournoi inline à Ayer.

Le HC Anniviers recrute !! Nous sommes à la recherche de jeunes pour étoffer nos contingents, notamment pour les années 2000-2001-2002. Merci d’avance de prendre contact avec M. Baptiste Solioz : 079/285.48.20 Notre avenir en dépend !

Classement des pointeurs Salamin Mathieu 23 points Hug Anthony 22 points Droux Nicolas 19 points Viaccoz Pierre 18 points Viaccoz Jonathan 17 points Viret David 10 points Solioz Baptiste 8 points Melly Jérémie 6 points Salamin Thomas 5 points

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«À vendre: livre de collection, retraçant une histoire du Val d’Anniviers, illustré par le peintre Edmond Bille, sous la plume de Charles-Ferdinand Ramuz.

Edité en 1908, ce livre référencé, est l’un des plus beaux ouvrages des montagnes valaisannes.

Description du livre: Lausanne, Payot et Cie., 1908. 27,5 x 36,5 cm. EDITION ORIGINALE ornée de 54 dessins d’Ed-

mond Bille, gravés par Charles Montbaron, et de 4 glyptographies d’après des tableaux du même artiste. Reliure illustrée de l’édi-teur en carton recouvert de papier gris. Fr. 1’200.--

À contacter Jean-Philippe Héritier, Rue du Lucet 33, 1962 Pont-de-la-Morge - tél 079 762 20 29 - [email protected]

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Tarif : 50.-/an (4 éditions) en Suisse et 100.-/an à l’étranger.

Adressez votre demande par e-mail à [email protected] ou par courrier à Imprimerie d’Anniviers sàrl 4 Saisons d’Anniviers, 3961 Vissoie.

Abonnez-vous !

Comité de rédaction :Christiane Favre (Conseillère communale)Jérôme Bonvin (Président Ski-Team Anniviers)Christian Caloz (Président FC Anniviers)Benoît Epiney (Président HC Anniviers)Franziska Andenmatten Zufferey (Présidente Montagne-Club Anniviers)Paolo Marandola (Imprimerie d’Anniviers sàrl)Rédaction : Janine Barmaz, Simone Salamin, Adriana Tenda Claude, Yanis ChauvelCorrectrice : Ursula SurberImpression : Imprimerie d’Anniviers sàrl, VissoieRemerciements : Commune d’Anniviers et tous les annonceursMode de parution : trimestrielle Tirage : 2’100 exemplaires

Des journaux sont à disposition dans les différents offices du tourisme d’Anniviers et de Vercorin, dans les bureaux communaux d’Anniviers ainsi que dans la caissette située sur le bâtiment de la poste à Vissoie, à côté de l’entrée d’Anniviers Tourisme.

IMPRESSUM« Les 4 Saisons d’Anniviers »

BIENVENUE AUX NON-RÉSIDENTS

Classement de la saison 13-14

Rang Team Ren Vic Vic.+ Dé.+ Dé Pts1 HC Sierre 16 16 0 0 0 482 HC Sion-Nendaz 4 Vallées II 16 12 0 1 3 373 HC Monthey-Chablais 16 11 0 0 5 334 EHC Visp Lions 16 9 0 0 7 275 HC RED ICE/Mart.-Verb.-Entr. 16 7 0 0 9 216 HC Anniviers 16 6 0 0 10 187 HC Sion-Nendaz 4 Vallées III 16 4 1 0 11 148 EHC Raron 16 2 1 1 12 99 HC Lens 16 2 1 1 12 9

Petite annonce

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LES ENTREPRENEURS

D’ANNIVIERS

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EPINEY Armand & fils sa - Vissoie

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SAVIOZ André sa - Vissoie