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TÉLÉCOMS EASYNET EST SEREIN Le rachat d’Easynet par BskyB laisse planer un doute sur la pérennité de l’activité pour entreprises de l’opérateur. Denis Planat, DG France, reste confiant. P. 10 TÉLÉCOMS LA TOIP EN INFOGÉRANCE La ville de Chelles a troqué son PABX contre une solution infogérée d’IPBX en réseau. P. 13 SÉCURITÉ À CHACUN SA SÉCURITÉ Iron Port, CrossBeam, MailInBlack et Mirapoint présentent leurs offres d’appliances. P. 32 PANORAMA SEPT MOBILES PARÉS POUR LA CONVERGENCE Ils sont au minimum GPRS et Wi-Fi, certains sont Edge ou 3G, et basculent du fixe au mobile en toute simplicité. P. 44 Une publication du réseau mondial N° 235 - Février 2006 LA CONVERGENCE DEVIENT RÉALITÉ LA CONVERGENCE DEVIENT RÉALITÉ ISSN 1251-8964 • 7 Renaud Phelizon (Cigref), Gabriel Zany (Gartner), Bruno Teyton (Idate) et Philippe Delaide (Accenture) nous dévoi- lent les grandes orientations technolo- giques de l’année. Au programme, WLAN, Wimax, ToIP et 3G. P. 8 PROSPECTIVE Marc Guillaumot 2006 : quatre visions d’avenir Marc Guillaumot D.R. La généralisation des technologies IP (IMS et SIP) donne enfin vie à un rêve. P. 34 Près de 6500 applications sont déjà portées avec succès sur les serveurs HP Integrity équipés des processeurs Intel® Itanium® 2, dont les applications phares de Microsoft, Oracle et SAP ! voir page 19 D.R.

N° 235 - Réseaux et télécoms€¦ · voix-données. Le problème est que ces offres seront vite limitées si elles ne s’ap-puient pas sur des solutions techniques et sur des

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T É L É CO M S

EASYNET EST SEREIN Le rachat d’Easynetpar BskyB laisse

planer un doute sur la pérennitéde l’activité pour entreprisesde l’opérateur. Denis Planat,DG France, reste confiant. P. 10

T É L É CO M S

LA TOIP EN INFOGÉRANCELa ville de Chelles a troquéson PABX contre une solutioninfogérée d’IPBX en réseau. P. 13

S É C U R I T É

À CHACUN SA SÉCURITÉ Iron Port, CrossBeam,MailInBlack et Mirapointprésentent leurs offresd’appliances. P. 32

PA N O R A M A

SEPT MOBILES PARÉSPOUR LA CONVERGENCEIls sont au minimum GPRS etWi-Fi, certains sont Edge ou 3G,et basculent du fixe au mobileen toute simplicité. P. 44

Une publication du réseau mondial N° 235 - Février 2006

LA CONVERGENCEDEVIENT RÉALITÉLA CONVERGENCEDEVIENT RÉALITÉ

ISSN

125

1-89

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• 7 € Renaud Phelizon (Cigref), Gabriel Zany

(Gartner), Bruno Teyton (Idate) etPhilippe Delaide (Accenture) nous dévoi-lent les grandes orientations technolo-giques de l’année. Au programme,WLAN, Wimax, ToIP et 3G. P. 8

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2006 : quatre visions d’avenir

Marc Guillaumot

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La généralisation des technologies IP (IMS et SIP) donne enfin vie à un rêve. P. 34

Près de 6500 applicationssont déjà portées avec succèssur les serveurs HP Integrityéquipés des processeursIntel® Itanium® 2, dont lesapplications phares deMicrosoft, Oracle et SAP !

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La généralisation des technologies IPdonne naissance à une vague de services

convergents, tant sur le marché desentreprises que sur celui des particuliers.

Voix, données, fixe et mobile sontdes barrières en voie de disparition…

entreprises se voient ainsi pro-poser de multiples services telsque le Centrex IP ou des offresde trunking (convergence voix-données), mais aussi des ser-vices de VPN voix unique fixe etmobile permettant à l’entreprisede bénéficier d’une facturationavantageuse pour leurs appelsinternes. En fait, dans un universde convergence, la concurrencen’épargne aucun secteur, aucunacteur. Un opérateur fixe peutvenir concurrencer un opéra-teur mobile, tandis que ce der-nier ira marcher sur les plates-bandes des fournisseurs d’accèsInternet. De quoi dynamiser uneconcurrence qui commençait às’essouffler sur certains secteurs.Dans la pratique, les mêmes

bénéfices devraient profiter àtous, particuliers ou entreprises,même si les gains ne se ferontpas sur les mêmes services.

Pour les particuliers, les béné-fices de la convergence sont per-ceptibles. Avec une offre à 29,99euros incluant l’accès InternetADSL 2+, la téléphonie illimitée(y compris sur certaines desti-nations internationales) et unbouquet gratuit de chaînes detélévision, Free a aplati le prix deréférence pour les services mul-timédias aux particuliers et aimposé le principe du triple play.Et ça marche : après moins detrois ans de dégroupage, l’opé-rateur comptait plus d’un mil-lion et demi d’abonnés dégrou-pés à la fin 2005.

Et le rêve de la convergence devint réalité…C

onvergence. Lesopérateurs n’ontplus que ce mot àla bouche. Conver-gence des tuyaux

tout d’abord : avec l’adoptionmassive des technologies largebande et la généralisation destechnologies IP, il est devenupossible de fournir de multiplesservices, voix, Internet, vidéo,et plus encore sur un même lien,qu’il soit filaire (ADSL) ou sansfil (Wi-Fi, UMTS et bientôtWimax). L’emblème de laconvergence en France n’estautre que Free, qui a chambouléle paysage français de l’Internetavec son offre triple play combi-nant accès Internet, téléphoniegratuite et télévision, obligeantses concurrents à rebâtir leurstratégie autour du triple play.

Convergence des servicesensuite, avec la possibilité pourdes opérateurs ou des fournis-seurs de services d’offrir lesmêmes services sur des réseauxséparés, de façon que l’utilisateurretrouve ses habitudes en toutlieu et à toute heure. Un exempleémergent de cette convergenceest proposé par France Télécom,qui, grâce à sa présence massivesur la téléphonie fixe, le mobileet l’Internet, entend faire conver-ger ses différentes activités pouroffrir une vision unique de ses

services à ses clients, qu’ils seconnectent depuis leur télé-phone, leur PC ou leur mobile.

Convergence des industriesenfin, avec l’accélération desmariages et alliances entre four-nisseurs de contenus, opérateursde réseaux et fabricants de ter-minaux ou éditeurs de logiciels.Ainsi, SFR et le groupe Canal+,deux filiales de Vivendi, accélè-rent leurs coopérations ; ouMicrosoft, géant du logiciel, s’al-lie avec MCI pour un service detéléphonie sur PC et PDA façonSkype ou Wengo, venant ainsiconcurrencer la téléphonie tra-ditionnelle, mais aussi menacerune portion des revenus des opé-rateurs mobiles ; on peut aussiciter l’alliance HP et Dream-works pour fournir des servicesprêts à l’emploi de visioconfé-rence pour grandes entreprises.

Tous les secteurssont concernés

Si la convergence est surtoutvisible à travers des offres emblé-matiques, comme le triple playdes fournisseurs d’accès Internetou les services fixe-mobile telsceux proposés par British Tele-com (BT Fusion) ou expéri-mentés par Neuf Cegetel (Beau-tiful Phone) ou France Télécom,elle affecte tous les secteurs. Les

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DéfricheurAvec la Freebox,Free a ouvert la voie à la convergence.

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Résultat de ce succès, Free estaujourd’hui imité, avec plus oumoins de succès, par ses concur-rents, notamment Neuf Cegetelet France Télécom. Pris de vitessesur le domaine du fixe et del’Internet, ces derniers ont tou-tefois un atout dans leurmanche: celui de la convergencefixe-mobile. Mais Free, qui dis-pose d’une licence Wimax etpourrait aussi s’allier à un acteurdu mobile – Bouygues Télécom,par exemple –, n’a sans doutepas dit son dernier mot. Danstous les cas, les grands bénéfi-ciaires sont les utilisateurs finaux,dont la facture multimédia aconnu une forte baisse avec l’ap-parition des offres de triple play.

Pour les entreprises, la conver-gence est un moyen de réduireles coûts tout en proposant denouveaux services, notammentdans le domaine de la mobilité.La plupart des grands opéra-teurs proposent aujourd’hui à

leur catalogue des offres multi-services combinant voix sur IPet accès data. C’est notammentle cas en France de BT, Colt,Completel, France Télécom,MCI, Neuf Cegetel et d’une mul-titude de nouveaux entrants.

Entreprises : de la voixet des données

L’idée générale est de mutua-liser un lien unique, générale-ment un accès large bande IP

ou une offre VPN IP, pour luifaire supporter tous les servicesdont les entreprises peuventavoir besoin. Chez Neuf Tele-com, l’offre Neuf Office com-bine ainsi accès data (VPN IPou Internet) et collecte du tra-fic voix sur IP à travers un équi-pement de terminaison intelli-gent, la Neufbox. MCI, de soncôté, décline depuis peu enEurope son offre Advantage, quicouple aux accès Internet ouVPN IP des services de VPNvoix et de messagerie unifiée.France Télécom, enfin, proposeune solution équivalente pour lesPME à travers ses offres BusinessPack Internet et pour les grands

Isabelle Chapis, directrice généraleadjointe d’Arcome, filiale du groupeSolucom spécialisée dans le conseil pourles opérateurs de télécommunications.

Comment expliquez-vous l’agitation autourde la convergence fixe-mobile ?

Isabelle Chapis : Les opérateurs fixes ontun business où la voix vaut de moins enmoins cher, tandis que celui des opéra-teurs mobiles va croissant. Orange, parexemple, a généré plus de business quel’entité fixe de France Télécom l’an passé.En fait, les opérateurs fixes sont pris entenaille entre la baisse de la valeur de lavoix et les phénomènes de substitution liéaux mobiles. Ils lorgnent donc avec enviesur le gros gâteau du mobile. Un autremotif est que si le prix de la téléphoniefixe a baissé, le poste qui obnubile tout lemonde est celui des communicationsmobiles. La facture mobile reste un pointsensible, notamment pour les entreprises.

Cela explique-t-il pourquoi les opérateursfixes vont être les premiers à mettre enpratique le concept ?

I. C. : Que les opérateurs fixes soientles premiers à s’aventurer sur le marchéde la convergence n’est pas illogique.

Ils cherchent à gagner en valeur en récu-pérant du trafic des opérateurs mobilesou en vendant plus de services. Pour cela,il leur faut remettre à niveau le téléphonefixe. Cette remise à niveau fonctionnelleest le vecteur des offres de services deconvergence, qui vont permettre de tirerde la valeur vers le haut. Pour l’instant, laconvergence est surout tarifaire, avec desoffres attractives pour le fixe-mobile ou levoix-données. Le problème est que cesoffres seront vite limitées si elles ne s’ap-puient pas sur des solutions techniques etsur des services. Ce que l’on voit, c’est devraies offres techniques de convergencepour mi-2006. Mais les phases d’expéri-mentation pourraient durer plus long-temps que prévu, car on touche auxusages. Les premiers retours d’expériencesseront essentiels pour peaufiner ces offres.

Comment la convergence est-elle perçuedu côté des entreprises utilisatrices ?

I. C. : Tout le monde est convaincu que cechemin est inéluctable, même si les béné-fices ne sont pas forcément perçus. Laquestion pour les entreprises n’est pas desavoir si elles vont y aller, mais quand etcomment. Lors de nos études, ce constatest valide autant pour les petites struc-tures que pour les grosses sociétés. Les

dirigeants de petites entreprises se basentsur leur expérience en tant qu’utilisateursgrand public et sur ce que cela apporte ; ily a en quelque sorte un phénomène decontamination. Les grandes entreprises,elles, ont bien apprivoisé l’IP et se disentqu’elles peuvent réaliser des économies entermes de coûts d’équipement d’installa-tion, de maintenance et d’usage ; en prin-cipe, elles espèrent mutualiser des coûts,donc réaliser des économies. Je pense quel’on assiste à une vraie évolution de lademande. Il reste cependant des craintes,car la téléphonie reste sensible : certainesentreprises sont par exemple dépendantesdes appels entrants.

Il semble qu’il y existe de vrais obstacles à laconvergence fixe-mobile. Une interventiondu régulateur ne sera-t-elle pas nécessairepour voir un vrai décollage de ces offresface à un France Télécom qui joue la cartede l’opérateur intégré ?

I. C. : Le débat sur le régulateur devraitavoir lieu tôt ou tard. Si les MVNO nepeuvent être un peu plus full, les concur-rents de France Télécom vont rencontrerde vrais soucis pour bâtir leurs offres. Carpour faire de la convergence, il faut maî-triser les plates-formes de services.

Propos recueillis par Christophe Bardy

Entretien

“La convergence est inéluctable”

comptes avec Business Talk IP,reposant sur les solutions VPNIP d’Equant. L’opérateur histo-rique décline toutefois ses deuxoffres en version Centrex etBusiness Talk IP Centrex. Cetteapproche mixte est pertinenteselon Isabelle Chapis, d’Arcome:«Lorsque l’on interroge les entre-prises sur l’externalisation, lemarché est coupé en deux. Uneentreprise sur deux est prête àexternaliser, et l’autre moitié veutconserver la maîtrise de sesmoyens. Pour bien adresser lemarché, un opérateur devraitdonc en principe avoir à son cata-logue des offres de type Centrex etbox.» Pour Isabelle Chapis, lesoffres de type box sont aujour-d’hui le plus court chemin pourprofiter des bénéfices de laconvergence. Quant à la conver-gence fixe-mobile, elle ne faitque débuter sur le marché desentreprises…

Christophe Bardy

Microsoft Live MessengerGrâce à un partenariat avec MCI, la prochaineversion permettra de passer des appelstéléphoniques partout dans le monde depuis un PC ou un PDA. De quoi inquiéter un peu plus les opérateurs fixes et mobiles.

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C’est désormais devenuune évidence pour laplupart des entreprises,

TPE ou grands comptes, laconvergence entre les réseauxde données et la téléphonie estinéluctable. En fait, pour nombrede TPE ou de professionnels, laconversion est déjà en marche,la plupart de ces sociétés utilisantdes offres grand public pourleurs besoins. «Il existe un vraiphénomène d’adoption des offresgrand public chez les profession-nels et les TPE, explique IsabelleChapis, directrice adjointe ducabinet de conseil Arcome. De cepoint de vue, la situation de laFrance est un peu particulière.Les opérateurs français ont tou-jours eu du mal à servir les pro-fessionnels (environ trois millionsde TPE). Il y a un vrai problèmeà adresser cette cible, qui a pour-tant des demandes de suivi et de

qualité de service proches de cellesdes entreprises. C’est donc unecible qui se sert où elle peut. Enl’occurrence, elle a beaucoup uti-lisé les offres grand public.»

A l’opposé du spectre,les grands comptes mul-tinationaux ont, euxaussi, entamé la migra-tion vers les offres deconvergence. Grâce auxsolutions de fournisseurstels que MCI, BT oubien Equant, ils ont lar-gement déployé dessolutions de téléphonieau-dessus de leurs VPNIP. Comme l’expliqueEric Monchy, en chargedes activités de convergence entéléphonie sur IP de FranceTélécom, une offre commeBusiness Talk IP assure laconnexion transparente desPABX et des IPBX des grandscomptes clients d’Equant, surleur VPN IP. Toutes les com-munications intragroupesdeviennent gratuites, et le clientn’a pas à investir dans des pas-

serelles pour ses appels externes.Il bénéficie des passerellesIP/RTC exploitées par FranceTélécom au cœur de son réseau.Outre les avantages écono-miques liés à l’offre, BusinessTalk IP permet d’harmoniser leplan de numérotation au niveauglobal (par exemple avec un sys-tème de numéros courts), et l’ac-cès aux numéros d’urgencelocaux est assuré par un rou-tage des appels intelligents. Desservices équivalents sont aussiproposés par MCI avec son offreMCI Advantage ou par BritishTelecom avec son offre BTMPLS, couplée à ses solutionsde téléphonie sur IP.

Les opérateurs convoitent le marché des PME

En fait, le segment sur lequella convergence de la voix et desdonnées a le plus tardé, maiségalement celui sur lequel lesopérateurs misent le plus pour2006, est celui des PME et descomptes moyens. «Sur ce mar-ché, le décollage a tardé car il y aeu de vraies difficultés techniquesen termes de processus et de tech-nologies pour le dégroupage totalet la fourniture de solutions de

CONVERGENCE VOIX-DONNÉES

IP s’impose entre Centrex et trunkingPourquoi la convergence séduit-elle tant les TPE et les PME et qu’est-ce qui explique qu’elle semble prendre plus de tempsdans les plus grandes entreprises ?

Eric Monchy, directeur des offres deToIP de France Télécom, qui va renforcerses offres voix-données en 2006 :«Nous nous orientons vers de vraiessuites de communications intégrées.»

DCI, un importantintégrateur réseau

et sécurité d’Ile-de-France, a choisi de bâtirlui-même des solutionsde convergence voix-données pour sesclients. Pour son PDG,David Bertrand, c’estune évolution logiquede son métier : «Nousgérons déjà les réseauxde nos clients, et ceux-ciont plus confiance dansleur intégrateur réseauet sécurité pour la télé-phonie sur IP que dansleur opérateur.» DCI a

ainsi utilisé une solu-tion d’Avaya et les équi-pements de gestion dela QoS de Streamcorepour bâtir une offre deCentrex IP qui est opé-rationnelle depuis lemois de janvier. L’avan-tage est que les clientsde l’intégrateur pour-ront ainsi mutualisersur un même lien leuraccès data et leur télé-phonie, qui plus esten mode externalisé.Selon David Bertrand,l’intérêt d’une telleoffre venant d’un

intégrateur est quechaque client peutconserver l’opérateurvoix avec lequel il tra-vaille et avec lequel ila déjà négocié ses tarifsà la minute. DCI, de soncôté, se charge d’opé-rer l’infrastructure pourle compte de ses clients.Et de résumer : «Nousrestons dans notremétier global de lagestion d’infrastructuretout en aidant nosclients à négocierle virage de laconvergence.»

Quand un intégrateur promeut la convergence voix-données

David Bertrand, patron del’intégrateur DCI, qui entendaider ses clients à migrer versla convergence avec une offreintégrée couplant gestiond’infrastructure et ToIPexternalisée.

Florence Daudé

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voix pour les entreprise», expliqueIsabelle Chapis. Selon la direc-trice adjointe d’Arcome, mettreen place une solution de voixsur IP pour une entreprise serévèle un vrai parcours du com-battant. «Il se présente en faitdeux obstacles majeurs. D’abord,toutes les versions de PABX nepermettent pas de se raccorder endégroupage pour faire de la voix.C’est un problème dans une entre-prise sur deux. Parfois, on n’estmême pas capable de savoir si lePABX est raccordable à une solu-tion IP. Ensuite, la portabilité desnuméros requiert de bienconnaître les tranches de numé-ros attribuées par France Télécom.Sans ces tranches, le processus deportabilité échoue.» La migra-tion serait d’autant plus diffi-cile pour les entreprises multi-sites dans lesquelles la collectedes données se révèle un vrai

défi et dont certains sites posentdes problèmes d’éligibilité.Autant de blocages qui ralen-tissent la pénétration des offresde convergence.

Une migrationsans douleur

Sans nier les problèmes d’éli-gibilité de certains sites, NeufCegetel dresse un portait beau-coup moins noir de la situation.L’opérateur, qui a déployé sasolution de convergence voix-données Neuf Office dans prèsdeux mille sites, indique que lesmigrations se passent plutôt bienet qu’en général il n’y a pas desouci avec les équipementsPABX en place. La NeufboxOffice, le terminal multiserviceutilisé par l’opérateur, émule eneffet des liens Numéris T0 et T2et est transparente pour les auto-

commutateurs numériques enplace. Selon Neuf Télécom, ilfaut environ six semaines entrela signature du contrat et la miseen place de la solution, le tempsde gérer l’aspect portabilité desnuméros, mais aussi le dégrou-page de la ligne d’abonné.

Completel, qui lance son offrede convergence Completudepour PME en ce début d’année,indique lui aussi qu’il n’attendpas de grandes complications.Pour Arnaud Fayolle, l’équipe-ment multiservices fourni parOneAccess a été sélectionné poursa parfaite compatibilité avec leparc de PABX existant. Dégrou-page et portage des numéros

compris, l’opérateur devraitgarantir la mise en service del’offre en moins de six semaines.

Comme dans le cas de NeufCegetel, les gains pour les clientsdevraient notamment portersur l’abonnement (résiliationdes abonnements T0 et T2 deFrance Télécom), mais égale-ment sur les communications.Completel estime ainsi que l’éco-nomie moyenne réalisée par rap-port aux meilleures offres tra-ditionnelles de France Télécomdevrait osciller aux environs de30 % de la facture. Et c’est sanscompter sur les bénéficesannexes comme la disponibilitéen standard de débits garantispour la connexion InternetSDSL…

Christophe Bardy

Le One200 de One Access C’est l’une des passerelles sélectionnées par Completel et Neuf Cegetel pour leursservices de convergence voix-données. Cet équipement fournit notamment des servicesd’émulation de circuits et de gestion de la qualité de service pour le raccordement desPABX sur un lien IP/ADSL.

Arnaud Fayolle, directeur des offres voixde Completel. L’opérateur a lancé son offrede convergence voix-données pour PME,Completude, en ce début d’année.

POUR EN SAVOIR PLUS

http://www.reseaux-telecoms.net/dossiers/lire-le-centrex-ip-enterre-le-pabx-3.html

Opérateur Offre Commentaires

B3G B-Direct L’offre B-Direct vient compléter le portefeuille voix traditionnelle et Centrex de B3G. Cette offre de trunking permet à une entreprise de transporter ses flux de téléphonie sur un lien IP. L’offre est adaptée au raccordement des IPBX mais aussi des PABX traditionnels grâce à une émulation T0/T2 assurée par une passerelle fournie par l’opérateur.

Colt Colt IP Voice Plutôt destinée aux grandes entreprises, l’offre IP Voice de Colt permet de transporter les flux de téléphonie sur le VPN IP de l’entreprise.

Colt Colt Total Conçue pour les PME, Colt Total est l’offre de Centrex IP de l’opérateur. Elle permet aux entreprises de bénéficier, sur un même accès, d’Internet et d’une offre de téléphonie externalisée. Colt Total inclut aussi des prestations de support des postes clients.

Completel Completude Conçue pour les PME, l’offre Completude leur permet de mutualiser voix et données sur une seul ligne SDSL à débit garanti. Elle s’appuie sur un terminal multiservice signé One Access qui permet de raccorder le PABX existant de l’entreprise. Selon Completel, Completude permettrait un gain de l’ordre de 30 % par rapport aux offres traditionnelles de téléphonie et d’accès Internet de France Télécom.

France Télécom Business Destinée aux grands comptes, Business Talk s’appuie sur l’offre VPN IP d’Equant. Elle permet à un grand compte de migrer progressivement Talk IP sa téléphonie vers IP en mutualisant ses communications sur le VPN IP MPLS. L’offre est couplée à des services de VPN voix. Elle existe aussi

en version téléphonie hébergée sous le nom Business Talk IP Centrex. Les deux offres peuvent être combinées en fonction des besoins des différents sites.

France Télécom Business L’offre de convergence pour PME s’appuie sur la Business Livebox, un équipement d’accès multiservice. Conçue pour des besoins Pack Internet allant jusqu’à deux cents postes, elle permet aux entreprises de mutualiser téléphonie et accès Internet sur un seul lien, tout en conservant

son PABX existant. Elle devrait s’enrichir de services fixes et mobiles courant 2006. Une déclinaison Centrex IP de l’offre, Business Pack Internet Centrex, est aussi proposée au catalogue.

MCI MCI Advantage Née au Etats-Unis, Advantage a été l’une des premières offres SIP du marché destinée aux entreprises. Dans sa version européenne, elle permet à une entreprise de mutualiser son réseau VPN IP pour assurer le transport des flux de téléphonie et/ou de visiophonie. L’offre inclut des fonctions de VPN voix, de messagerie unifiée et de support des utilisateurs nomades. Une option, baptisée Club Advantage, permet d’étendre la gratuité des appels internes aux partenaires qui ont eux aussi choisi l’offre Advantage.

Neuf Cegetel Neuf Office Neuf Office est l’offre de convergence voix-données conçue par Neuf Cegetel pour les PME et les grands entreprises. Cette offre s’appuie sur l’installation chez le client d’une passerelle multiservice qui permet d’assurer le transport des flux de téléphonie entrant et sortant du PABX au-dessus du lien IP SDSL mis en place par Neuf Cegetel. Le lien est ainsi mutualisé pour l’accès data et pour la voix.

QUELQUES OFFRES DE CONVERGENCE VOIX-DONNÉES POUR LES ENTREPRISES

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Comme l’expliquaitrécemment l’autorité derégulation des télécoms

(Arcep), la convergence fixe-mobile se présente selon troisaxes majeurs. Le premier estcelui de la convergence com-merciale ou tarifaire. Les opé-rateurs construisent des offrescommerciales couplant des ser-vices fixes et mobiles, et les assor-tissent en général de conditionscontractuelles et tarifaires favo-rables (facturation unique deservices fixes et mobiles, forfaitunique pour des services fixeset mobiles, rabais, réduction…).

Le second niveau de conver-gence est celui des services. Dansce mode, un même service, voireun même environnement deservices, est proposé indépen-damment du réseau. L’utilisateurpeut par exemple bénéficier d’unnuméro d’appel unique, d’unemessagerie vocale fixe-mobile…

Enfin, la convergence peutêtre technologique. L’intégrationdes éléments de réseaux fixes etmobiles peut ainsi faciliter l’iti-nérance entre les deux modesfixes et mobiles. Un téléphoneunique peut être proposé auxabonnés, qui allie des fonctions

de téléphonie fixe (Dect ouWi-Fi) avec des fonctions demobilité étendue (Edge/3G).

Pour l’instant, force est deconstater que les premières offresde convergence fixe-mobile envoix sont surtout commerciales

ou tarifaires. Ainsi, l’offre NeufOffice de Neuf Cegetel – tour-née vers les PME – comporte enoption une composante mobilegrâce à l’accord MVNO nouépar l’opérateur avec SFR.Comme l’explique l’opérateur,

MARCHÉ

Une convergence fixe-mobileessentiellement tarifaireEn attendant les offres techniques, les opérateursproposent aux entreprises des offres tarifairesoriginales, permettant notamment la gratuité desappels fixe-mobile en interne. Pour les données,en revanche, la convergence est opérationnelle.

S i la convergencese cherche dans le

domaine de la voix fixeet mobile, elle est une réa-lité pour la connexion dis-tante au système d’infor-mation. En fait, plusieursopérateurs proposent desoffres d’accès distantscombinant ADSL, Wi-Fi etGSM/3G. En France, l’offreemblématique a pournom Business Everywherede France Télécom. Cetteoffre intégrée Wanadoo-France Télécom-Orange-Equant permet l’accès àInternet ou au réseau del’entreprise depuis touttype de réseau pour peuque le client soit équipéd’une des cartes GSM/3Gd’Orange. Le client logi-ciel Business Everywhere

détecte tous les accès dis-ponibles et laisse au clientle choix de son mode deconnexion. Plusieursmodes de facturation sontproposés, avec des forfaitsd’heures ou en illimité.Sur l’offre de connexion,France Télécom devraitbientôt greffer des ser-vices enrichis : messagerieunifiée, offre de pare-feupersonnel managée etfonctions de sécurité duposte de travail, dont lagestion des patches. LaToIP devrait aussi arriver…A ce jour, Business Every-where compte trois centsoixante-quinze milleutilisateurs en France,dont soixante-dix millepour les offres multiaccèsintégrées.

Face à France Télécom, BT.Dérivée de l’offre Mobile-XPress, héritée du rachatd’Infonet, BT Mobile-Xpress est une solutiond’accès distant multi-mode. Elle permet aux uti-lisateurs nomades de l’en-treprise de rester encontact avec leurs don-nées et leurs applicationsà travers le réseau d’accèsde l’opérateur. Commeavec l’offre d’Infonet, ilest possible de se connec-ter depuis la plupart despays du monde sur la plu-part des supports dispo-nibles (Ethernet, DSL,Wi-Fi, RTC/RNIS et mêmeréseaux GPRS/3G). L’offred’accès distant de BT s’in-tègre avec l’infrastructured’authentification et de

sécurité des clients, et ellepeut être appuyée par desservices de pare-feu per-sonnel, d’accès à based’authentification forteou de technologie de SSO.Notons au passage que BTpropose plusieurs modesde tunneling VPN, dontIPSec et SSL. La facturationdu service se fait selon les

modes d’accès utilisés etselon un principe de for-fait ou de facturation àl’usage. L’opérateurrevendique déjà un parcde deux mille cinq centsentreprises clientes (dontune dizaine en France), etprès de deux cent milleutilisateurs actifs du ser-vice dans le monde.

Au service du nomadisme et de l’accès distant

Un lien permanentAvec des offres commeMobileXpress de BTou Business Everywherede France Télécom,un nomade peutconserver un lienpermanent avec le SIde l’entreprise.

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l’argument essentiel de l’offreest sa simplicité (interlocuteurunique, portail d’administra-tion unique) mais aussi sonaspect tarifaire : «Nous propo-sons aux entreprises des com-munications illimitées au départdu fixe, que ce soit pour les appelslocaux ou nationaux mais aussipour les appels vers les mobilesde leur flotte.» L’offre est modu-laire : pour un forfait limité aufixe, l’entreprise s’acquitte de3 euros par utilisateur en sus del’abonnement Neuf Office. Pour2 euros par poste supplémen-taire, les communications versles mobiles de l’entreprise sontégalement prises en compte dansle forfait.

De vraies offres mi-2006

Pour l’instant, la réponse deFrance Télécom à l’offre de NeufCegetel est pour le moins dis-crète. Eric Monchy, directeurdes offres de ToIP de l’opéra-teur historique, reconnaît qu’ilexiste «une vraie demande deplan de numérotation unifié, denuméros courts et de tarificationadaptée pour les communicationsinternes». Pour y répondre,France Télécom se contentepour l’instant de propositions

tarifaires, mais devrait enrichirson offre d’une véritable solutionde convergence fixe-mobile pourles entreprises en 2006.

Certains opérateurs sontencore plus prudents sur cetteconvergence fixe-mobile. PourArnaud Fayolle, directeur desoffres voix de Completel, «il ya parfois une demande d’entre-prise sur la partie fixe-mobile.Mais elle n’est pas partagée partous.» En fait, dans la plupartdes cas, c’est avant tout uneréponse tarifaire qui serait atten-due, les appels fixes vers mobilesreprésentant aujourd’hui prèsde 50 % de la facture télépho-nique des entreprises. «Lorsquel’on creuse le besoin de conver-gence fixe-mobile exprimé par lesclients, on s’aperçoit que les gensattendent plus de la remise tari-faire que des choses comme lenuméro unique ou le VPN. […]Ce qui intéresse le plus les entre-prises, ce sont les aspects de fac-ture unique ou de discount surla voix fixe mobile.» Reste quecette recherche pratique d’éco-nomies pourrait à terme consti-tuer un vrai obstacle pour ledéveloppement des services àvaleur ajoutée, auxquels rêventles opérateurs en matière deconvergence fixe-mobile…

Christophe Bardy

ENTRETIEN

L’offre Neuf Office de Neuf Télécom comporte une partieconvergence fixe-mobile. Comment est-elle accueillie ?

Michel Paulin : Les gens qui gèrent les flottes sont trèsintéressés, car on leur offre un interlocuteur unique. Enrevanche, nous avons de la pédagogie à faire sur certainscomptes. La complexité du processus de portabilité desnuméros mobiles reste un obstacle.

Voyez-vous les entreprises reprendreles investissements ou la tendance aurecul du marché est-elle durable?

Michel Paulin : Le problème estque la téléphonie classique en modeTDM, derrière un PABX, est endécroissance. Il y a certes une limiteà la baisse de prix du fait des coûtsde l’interconnexion imposés parFrance Télécom. Mais l’usage et lesvolumes vont stagner. Ce qui estintéressant est que l’usage de la voixet de la data évolue à travers lamobilité. Cela se fait pour l’instantau bénéfice des opérateurs mobiles.

Le poste fixe souffre face au mobile. Nous espérons captu-rer une partie de la croissance de la voix mobile ounomade, et l’on travaille sur des offres de plus en plus inté-grées. On espère aussi tirer parti des évolutions vers l’IP.

Propos recueillis par Christophe Bardy

“Capturer une partie de lacroissance de la voix mobile”

Michel Paulin,directeur général de Neuf Télécom.

D.R

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ENTRETIEN

Une euphorie à relativiserLes opérateurs sont-ils bien préparés à la convergence fixe-mobile ?

V. P. : Les opérateurs historiques sontbien positionnés grâce à leurs parcsinstallés. Ils poussent les services.France Télécom, par exemple, afficheun interlocuteur unique et se posecomme opérateur convergent. Cepen-dant, il existe des opportunités pour lesopérateurs purement fixes et les opéra-teurs mobiles. SFR l’a bien compris endéveloppant ses partenariats MVNO,notamment avec Neuf Cegetel.

Les opérateurs fixes essaient de récupé-rer du trafic perdu ?

V. P. : BT Group, avec son offre BTFusion, tente de faire venir le traficsur le fixe. Les acteurs travaillent surle CTP et l’IMA. La technologie CTPpermet de ramener le trafic vers le fixe

dans l’entreprise, à travers la liaisonBluetooth du mobile. Le CTP ne prendpas en charge le hand-over, et les deuxsystèmes de numéros (fixes et mobiles)coexistent. L’UMA résout ces pro-blèmes. Le controller est installé chezl’opérateur. En revanche, la maîtrise del’accès est problématique, en Wi-Ficomme en Bluetooth. Des problèmesde QoS se posent. De plus, ces offres nes’imposeront que si elles en valent éco-nomiquement la peine.

Le déclin du fixe va-t-il donc s’arrêter ?

V. P. : Les opérateurs mobiles bénéfi-cient très fortement de la substitutiond’accès. A court terme, je ne vois pas lephénomène s’inverser, surtout sur lemarché résidentiel. Pour des raisonspratiques, les gens continuent d’appe-ler de chez eux avec leur mobile, mêmesi la ligne fixe est plus avantageuse. De

plus, les terminauxcellulaires/Wi-Fisont coûteux et res-teront marginauxsur le parc mobile.Il ne faut pas nonplus sous-estimer laréactivité commer-ciale et marketingdes opérateursmobiles. Non vrai-ment, l’impact à court terme de laconvergence en milieu résidentiel seratrès limité. Face à une concurrenceacerbe, un opérateur comme NeufCegetel doit se développer sur d’autresmarchés et migre donc vers la conver-gence. En entreprise, la logique est dif-férente. Le marché est piloté par labaisse des coûts. Cependant, la conver-gence n’est pas une urgence absoluemais plutôt une réflexion stratégique.

Propos recueillis par Olivier Coredo

Vincent Poulbère,consultant senior chez Ovum.

D.R

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D O S S I E R

40 Réseaux & Télécoms | n° 235 | Février 2006 www.reseaux-telecoms.net

Partout à travers le monde,la convergence attire lesconvoitises. La plupart des

grands opérateurs mondiaux,présents à la fois sur le domainedu fixe, de l’Internet et dumobile, affichent des stratégiesambitieuses d’intégration deleurs métiers afin de proposerà leurs clients – particuliers ouentreprises – des solutions decommunications convergentes,accessibles aussi bien depuis unterminal à domicile (PC, TV outéléphone) que depuis un ter-minal nomade (téléphonemobile, PC portable, PDA…).Pour cela, la plupart d’entre euxont entamé de vastes chantiersde rénovation de leurs infra-structures, mais également deleurs plates-formes de services.Il s’agit tout d’abord de réaliserla migration de leurs cœurs deréseaux vers l’IP et de s’assurerque les services développésseront accessibles depuis tousles terminaux à même d’être uti-lisés par les clients.

Concrètement, cela se traduitpar un regain d’intérêt des opé-rateurs pour les plates-formesIMS (IP Multimedia System),qui assurent la convergence desservices de communicationsInternet, fixes et mobiles, autourdu protocole SIP (lire aussi pages42 et 43). Elle se traduit égale-ment par un engouement pourles terminaux universels com-binant Wi-Fi pour un usage enentreprise et à domicile et GSM/3G pour un usage nomade.

En France, les leaders du mar-ché, Neuf Cegetel et France Télé-com, ont lancé des projets d’ex-périmentation s’appuyant surdes terminaux Wi-Fi/GSMEdge/3G. Neuf Cegetel vientainsi de lancer Beautiful Phoneauprès de deux cents abonnésde son service d’accès à Internet.Cette expérimentation s’adresseà des abonnés Neufbox (termi-nal triple play ADSL/Wi-Fi del’opérateur). Elle vise à tester lafaisabilité de la convergence,mais aussi à définir un bouquet

de services convergents. Les uti-lisateurs se voient confier unsmartphone hybride (un QtekGSM/Wi-Fi doté d’un client SIP)permettant de passer des appelsmobiles traditionnels hors dudomicile, et de basculer auto-matiquement sur des appelsVoIP sur Wi-Fi dès que le télé-phone entre dans la zone de cou-verture de la Neufbox. Dans lesdeux cas, le terminal homogènepeut accéder à un portail de ser-vices (messagerie unifiée, bou-quet TV, services avancés decommunications…).

Face à Neuf Cegetel, FranceTélécom développe Homezone,

offre de télépho-nie fixe-mobiles’appuyant surun terminalb i m o d eGSM/Wi-Fi,le LivePhone, etsur la technologie UMA(Unlicensed Mobile Access). Leconcept de Homezone est assezsimilaire à celui retenu pour leBeautiful Phone. A domicile, letéléphone se connecte au réseauà travers la Livebox (terminaltriple play de Wanadoo) et passeen mode 2G/3G hors du domi-cile. En la matière, France Télé-com présente un avantage surson concurrent : l’itinéranceGSM/Wi-Fi est assurée du faitdu contrôle par Orange de soninfrastructure. Ce dont ne dis-pose pas Neuf Cegetel, puisqu’iln’est que MVNO sur le réseau deSFR. Par ailleurs, l’opérateur his-torique a signé un accord departenariat avec Microsoft pourdévelopper des terminaux Win-dows Mobile compatibles avecsa technologie. Le lancement estprévu pour le courant 2006.

Christophe Bardy

PROSPECTIVE

Rêves d’opérateurs : terminauxet services convergentsLes laboratoires planchent sur la convergence dufutur. Deux grands axes de travail : une évolutiondes cœurs de réseaux autour des plates-formesIMS et la mise au point de terminaux universels.

Depuis cet automne,British Telecom

commercialise auRoyaume-Uni la pre-mière offre de conver-gence fixe-mobile, BTFusion. Connu à l’ori-gine sous le nom decode BluePhone, l’offrede convergence fixe-mobile BT Fusion s’ap-puie sur la technologieUMA (Unlicensed

Mobile Access), sur uncombiné bimode GSM/Bluetooth et sur uneborne d’accès grandpublic ADSL/Bluetoothpour le domicile. Lecombiné Fusion permetà l’utilisateur d’accéderdans toutes les condi-tions à tous les servicesde l’opérateur en profi-tant du réseau le plusefficace selon qu’il est à

l’extérieur ou à sondomicile. Le tout avecune itinérance parfaiteentre réseau GSM etconnexion Bluetooth. Pour réaliser son serviceFusion, BT s’est allié àVodafone, sur le réseauduquel il est opérateurvirtuel. Selon l’opéra-teur, la mise en placede Bluephone et sesdéclinaisons à venir (BT

prévoit un combinémixte Wi-FI/GSM pour2006), devrait luipermettre de générerun chiffre d’affairesde près de 1 milliardde livres d’ici à 2010.

BT, pionnier de la convergence fixe-mobile

Qtek 8300Ce smartphone Wi-Fi estl’axe de l’offre Beautiful

Phone de Neuf Cegetel.

BT

Vis

med

ia

D.R

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La convergence des réseauxfixe et mobile est une réa-lité. Un SMS envoyé

depuis un téléphone mobilearrive sans problème sur unposte fixe. Certes, la convergenceest encore limitée à quelquesservices, mais son extension dansles mois qui viennent ne faitaucun doute. Aujourd’hui, enl’absence de standard, opéra-teurs et constructeurs sontcontraints de créer, au cas parcas, des passerelles afin de rendreles réseaux interopérables. Pourdépasser ce procédé limité etobtenir une parfaite convergencedu fixe et du mobile, il convientdésormais d’agir sur deux plans:unifier le mode d’accès, c’est-à-dire utiliser le même termi-nal quel que soit le réseauemprunté (fixe ou mobile), etfédérer les réseaux de telle sorteque l’ensemble des services soitaccessible indépendamment dumode d’accès.

Plusieurs facteurs contribuentà l’essor des offres convergentes.D’abord, le marché montre qu’ilexiste une véritable attente deservices d’accès unifiés de la partdes abonnés. La pénétrationcroissante de nouveaux servicescrée des besoins de continuitéauprès des utilisateurs. Les pro-fessionnels mobiles ont besoinde retrouver en déplacement dessolutions qu’ils utilisent aubureau. De même, les particu-liers, bénéficiant de nombreuxservices via l’Internet, désirent lesvoir se généraliser quel que soitle mode d’accès. Leur intérêtmanifeste pour la TV ou la vidéoà la demande sur mobile en estun exemple.

ECRIT D ’EXPERT

UMA et IMS pour la convergence

Autre facteur de développe-ment : la concurrence entre opé-rateurs fixes et mobiles. Ces der-niers proposent déjà des offresconvergentes, par exemple lesSMS ou MMS arrivant sur letéléphone fixe. A travers laconvergence, les opérateursrecherchent la continuité du ser-vice afin de fidéliser leurs clients.

Enfin, dernier facteur : lanécessité pour les opérateurs deréduire leurs coûts d’exploita-tion. La convergence, en per-mettant de mutualiser les cœursde réseau, répond parfaitementà cette attente.

L’UMA unifie les accès fixes et mobiles

Dans l’avenir, deux technolo-gies seront disponibles pouratteindre une convergence totale.La première est la généralisa-tion de l’UMA (UnlicensedMobile Access), pour unifier lesaccès fixe et mobile ; la secondeest le déploiement de l’IMS, quipermettra de fédérer les réseaux.

L’UMA étend le réseau desopérateurs mobiles à l’intérieurdes bâtiments (bureau ou domi-cile) en établissant une passe-relle entre réseaux mobiles etréseaux sans fil IP. En pratique,l’UMA permet d’utiliser les ser-vices mobiles voix et donnéesvia des accès radio sans licence,

Bluetooth et Wi-Fi (802.11 b/g).Lorsqu’un portable UMApénètre dans la zone de cou-verture d’un point d’accès sansfil, il établit une communicationen paquets IP au contrôleurUMA, l’UNC (UMA NetworkController). Ce dernier ache-mine les données vers le réseaude l’opérateur mobile, aprèsavoir authentifié l’utilisateur.

Aux PME disposant d’uneconnexion Internet à haut débitet d’abonnements mobiles pourcollaborateurs nomades, les opé-rateurs pourront proposer uneoffre convergente fixe-mobileavec un seul numéro. Du bureauou en mobilité, le professionnelpourra passer tous ses appels àpartir d’un même terminalmobile, contenant son carnetd’adresses clients. L’UMA auto-rise une facturation unique, sim-plifiée, avec reports de minutespossibles entre les abonnements.

L’IMS, fédérateur de réseaux

L’IMS (IP Multimedia Subsys-tem) est un standard interna-tional qui permet de fédérer lesréseaux quel que soit le moded’accès. Plus besoin d’établir despasserelles spécifiques entre lesréseaux pour assurer que tousles services disponibles sontaccessibles indépendamment du

terminal et de l’accès. L’IMS jouele rôle de couche logique inter-médiaire entre les terminaux,les réseaux et les services appli-catifs. Celle-ci permet d’harmo-niser les équipements du cœurde réseau en utilisant le proto-cole de signalisation SIP et doncde se libérer de la nature desdonnées transportées. Le cœurde réseau, avec cette couche decontrôle, est ainsi capable defacturer à l’acte, au volume ouà la durée sans que les presta-taires de services aient besoind’intervenir. Dans ce dessein, ilfaut pouvoir authentifier lesabonnés quel que soit leur modede connexion. Aussi, il est néces-saire de disposer d’une based’abonnés, appelée HSS, conte-nant les profils, afin d’êtrecapable de gérer la qualité deservice en fonction du terminalutilisé et du réseau emprunté.

IMS fournit des interfacessimples pour intégrer rapide-ment des applications. Des ser-vices de type talkie-walkie, par-tage de vidéo, enrichissementde la voix, information de pré-sence et gestion des contactspourront être introduits. Avecl’IMS, le carnet d’adresses nesera plus dans le combiné maissur le réseau, accessible depuistout terminal via tout réseau etintégrera des informations sur ladisponibilité des contacts.

Avec la convergence fixe-mobile, l’utilisateur retrouve sonenvironnement d’applicationsindépendamment de l’accès ; leplus adapté étant choisi auto-matiquement, la mobilité descommunications est renforcée.L’identifiant unique permet dejoindre les personnes plus sim-plement et efficacement.

Bertrand Lalanne

Aujourd’hui balbutiante et hybride, la convergence sera entière avec lagénéralisation de l’UMA et l’avènement de l’IMS. C’est pour demain.

D O S S I E R

Grâce à l’IMS, l’utilisateur retrouveson environnement de travail quelque soit l’accès, fixe ou mobile.V

ism

edia

BertrandLalanne,responsablemarketing chezEricsson France

42 Réseaux & Télécoms | n° 235 | Février 2006 www.reseaux-telecoms.net

D.R

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D O S S I E R

D’abord le téléphone etles réseaux télépho-niques, puis les ordina-

teurs et les réseaux informa-tiques, les GSM et les réseauxsans fil… La multiplication desapplications de communication,des infrastructures d’informa-tion et des réseaux est à l’ori-gine d’un véritable besoin deconvergence de la part des entre-prises, qui cherchent à com-muniquer toujours plus rapi-dement, plus simplement et pluslargement. Depuis quelquesannées, les technologies ontconstamment évolué dans cesens. La puissance des ordina-teurs s’est accrue pour gérer voix,données et images. Les accès àInternet à haut débit, dont lasimplicité et l’éventail des usagesconstituent un référentiel quasiuniversel en terme de commu-nication, se sont généralisés, per-mettant l’accès à la même infor-mation en local et à distance.Les LAN ont migré vers IP,devenu un langage universel.

Consoliderles services

Les applications de centres decontacts et les messageries uni-fiées sont apparues pour per-mettre aux entreprises de serecentrer sur leurs clients et favo-riser le travail collaboratif. Lamobilité s’est également déve-loppée avec le Wi-Fi, qui accroîtle rayon d’action des utilisa-teurs… Ainsi, les besoins desentreprises en convergence ontcontribué à générer de nouvellesarchitectures permettant de sup-porter toutes formes d’applica-tions de communication et d’in-frastructures d’information, surtous les types de réseau, pour

ECRIT D ’EXPERT

Les entreprises vers le tout-IP

consolider l’ensemble de ces ser-vices. La clé de voûte de cetteconvergence est le protocole IP.

Les architectures IP induisentdeux types de convergence, celledes réseaux (voix sur IP, ouVoIP) et celle des applications(téléphonie sur IP, ou ToIP, etautres applicatifs convergents).Les services de VoIP, qui per-mettent le transport de la voixsur un réseau de données IP– gratuitement entre sites dis-tants d’une entreprise ou à bascoût vers l’extérieur – connais-sent un véritable essor. D’autantque le haut débit est désormaisaccessible à une majorité d’en-treprises.

Mutualiser les réseaux

Parmi les offres de VoIP plé-biscitées par les professionnelsfigurent en bonne place les solu-tions de collecte IP. Celles-ci per-mettent de remplacer les liensopérateurs classiques par desaccès SDSL, sans modifier l’in-frastructure de communicationen place, entraînant une baissesignificative des coûts des abon-nements et des communications.A ce jour, cependant, la qualitéde service offerte en ce quiconcerne la disponibilité, la per-formance d’acheminement, laqualité vocale et réseau, reste

inférieure à une solution de télé-phonie classique sur réseau com-muté, ce qui peut constituer unfrein à leur adoption.

La ToIP reprend le principede la VoIP mais dans le cadre del’entreprise, en transportant lavoix sur le réseau de donnéeslocal (LAN), et se réfère avanttout à une infrastructure decommunication associée à despostes IP intégrant la voix, lesdonnées et les images. Ellerépond au même enjeu demutualisation des réseaux que laVoIP, auquel s’ajoutent la mutua-lisation des compétences d’ad-ministration et la mise en placede nouvelles applications,notamment celles orientées versla satisfaction des clients. Elleprésente par ailleurs l’avantaged’apporter une solution pérenneà l’entreprise, la téléphonie surIP étant une évolution techniqueincontournable, fortement pous-sée par les constructeurs.Aujour-d’hui, seul le coût élevé des télé-phones IP reste un frein à sonessor. Mais celui-ci est enconstante diminution.

Vers une mobilitétotale

Pour sa part, la convergencedes applications offre de nou-velles opportunités aux entre-prises, comme la messagerie uni-fiée qui permet l’accès à tous lesmessages (vocaux, mail ou fax)quel que soit le terminal utilisé(GSM, téléphone fixe, message-rie électronique), mais aussi lessolutions de téléphonie sur PCpermettant d’administrer le télé-phone via le PC ou encore lescentres de contacts multimé-dias, gérant tous types de fluxclients (Web, mail, téléphone).

La voix sur IP et le dévelop-pement des réseaux sans fil(WLAN) sont à l’origine d’uneautre forme de convergence : laVoWLAN (voix sur WirelessLAN). C’est une simple décli-naison de la VoIP à laquelle onadjoint des fonctions de mobi-lité, la voix étant donc achemi-née sur un réseau data sans fil.Accéder à la mobilité à l’inté-rieur de l’entreprise était uneattente réelle des utilisateurs.Cela est désormais possible enadoptant le même principe qu’IPmais sur Wi-Fi. Si cette solutions’est longtemps heurtée à unecertaine frilosité des entreprises.Aujourd’hui, de nombreux freinsà son essor sont en passe d’êtrelevés : les problèmes de débitavec la généralisation de lanorme 802.11 (54 Mbit/s théo-riques), les failles de sécuritéavec les dernières normes misessur le marché. Cependant, desproblèmes de qualité de serviceliés au roaming et à la couvertureradio (sensibilité aux interféren-ces) peuvent, selon la configura-tion du client, toujours exister.

Aujourd’hui, le moteur del’équipement des entreprises enWi-Fi reste la donnée. Mais unefois le réseau installé, il est levecteur privilégié pour les appli-cations voix lorsque les entre-prises désirent installer une solu-tion de mobilité interne etqu’elles n’ont pas de solution enplace (Dect par exemple). Il estcependant probable que le décol-lage des applications de voix surWi-Fi en entreprise intervien-dra avec le déploiement de laconvergence entre fixe et mobilevia UMA (lire ci-contre). Cettetechnologie permettra, avec unseul terminal, d’accéder auréseau cellulaire GSM/GPRS viale réseau Wi-Fi de l’entreprise :la promesse d’une mobilité totaleà l’intérieur et à l’extérieur del’entreprise.

Cécile Jac

L’évolution des réseaux vers le tout-IP dope les usages convergentsvoix-données-images. Le Wi-Fi y ajoute une touche de mobilité.

L’IP est la clé de voûtede la convergence voix-données sur les réseaux fixes et/ou mobiles.Vismedia

Cécile Jac,responsabledu marketingvoix et donnéeschez Axians

D.R

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www.reseaux-telecoms.net Réseaux & Télécoms | n° 235 | Février 2006 43

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PA N O R A M A

Sept terminaux parés pour la Plusieurs smartphones et assistants personnels offrent désormais une double connexionau réseau mobile et au réseau local. La voix sur IP pourrait accélérer la convergence.

Panorama

Système d’exploitation

Ecran

Processeur

mémoire

Edge

UMTS

Wi-Fi

Bluetooth

Appareil photo

ToIP

taille

poids

Prix

Terminaux GPRS / Wi-Fi

E61 E70Symbian OS v. 9.1 Symbian OS v. 9.1

240 x 320 pixels 352 x 416 pixels

nc nc

75 Mo 75 Mo

oui oui

oui oui

802.11g 802.11g

non oui

non 2 mégapixels

SIP SIP

117 x 69,7 x 14 mm 117 x 53 x 22 mm

144 g 124 g

400 € HT 435 € HT

NOKIA

Pocket Loox 700Windows Mobile 2003

3,6 pouces, 480 x 640 pixels

520 MHz (Intel)

128 Mo

non

non

802.11b

oui

1,3 mégapixel

non

122 x 72 x 16,1 mm

170 g

710 € HT

FUJITSU SIEMENS

GPRS ou Wi-Fi ? Les deux !C’est ce que proposentdésormais quelques fabri-cants avec des terminaux depoche capables de se connec-

ter tant aux réseaux mobiles des opéra-teurs qu’aux points d’accès publics deshôtels ou aux réseaux locaux sans fil desentreprises. L’intérêt porté à ce type deproduits est récent. Le modèle M600 d’Etendate du mois de décembre et ceux de Sony-Ericsson et de Nokia ne sont même pasencore sortis. Beaucoup de fournisseursmanquent encore à l’appel. Et pas desmoindres. Pas question pour autant deparler de retard technologique des uns oudes autres. Il semble qu’il s’agisse d’unchoix assumé. La demande de terminauxGPRS (ou 3G) et Wi-Fi reste assez faible,notamment parce que l’Internet sans filest très consommateur en énergie par rap-port aux connexions GPRS ou 3G. Pour lesutilisateurs nomades qui se contententd’envoyer des courriels et de naviguer unpeu sur le Web, les gains en débits desréseaux sans fil ne compensent donc pastoujours les pertes en termes d’autono-

mie. Pour les techniciens qui s’appuientsur des applications optimisées et peuconsommatrices de bande passante, pasdavantage. Parmi les constructeurs, leCanadien RIM, qui fournit le Blackberry,ne propose ainsi aucune solution GPRSWi-Fi en France bien que le produit existeet soit disponible outre-Atlantique. Lesopérateurs mobiles français ne lui ont pasdemandé.

L’autonomie, une priorité

Cela va-t-il évoluer dans les mois quiviennent ? Sans doute. «On a déjà fait degros progrès. Dans le monde du mobile, l’au-tonomie est évidemment une priorité,explique Emilie Jourdran, chef de produitsEseries chez le constructeur Nokia. Nousavons fait une première expérience Wi-Fiavec le 9500. Pour les nouveaux modèles,nous avons optimisé l’appareil et nous avonsmis une batterie en conséquence.» En outre,«on peut toujours débrayer la fonction Wi-Fisi besoin», ajoute Fabrice Côme, chef deproduits chez Partelec, distributeur enFrance des produits Eten.

Au-delà de l’autonomie, c’est l’intérêtmême de la double connexion qui doitêtre étudié. Pour réellement décoller, cetype d’offre aura sans doute besoin de latéléphonie sur IP. Grâce à des logiciels detéléphonie sur Internet (comme Skype)ou à des clients SIP, la voix sur Wi-Fi pour-rait permettre aux utilisateurs de télé-phoner gratuitement lorsqu’ils sont connec-tés à un point d’accès sans fil. Maisattention. Premièrement, les abonnés quipeuvent choisir la voix sur IP sont ceuxqui souscrivent à des forfaits données et quiutilisent donc par ailleurs des applicationsmobiles. Sauf que la plupart préfèrentaujourd’hui avoir deux terminaux distincts(un pour les données et un pour la voix)plutôt que cumuler les fonctions sur unéquipement qui n’est finalement appro-prié à aucune des deux utilisations. «Nousavons, à un moment, proposé une carteGPRS pour la voix sur notre assistant per-sonnel», se rappelle Antoine Ferraz, chefde produits des solutions mobiles chezFujitsu-Siemens. Avant d’expliquer que lademande n’a pas suivi. Deuxièmement,les grands opérateurs mobiles ne veulent

44 Réseaux & Télécoms | n° 235 | Février 2006 www.reseaux-telecoms.net

Page 12: N° 235 - Réseaux et télécoms€¦ · voix-données. Le problème est que ces offres seront vite limitées si elles ne s’ap-puient pas sur des solutions techniques et sur des

convergence

M600Windows Mobile 5.0

2,8 pouces, 240 x 320 pixels

400 MHz (Samsung)

128 Mo

non

non

802.11b

oui

1,3 mégapixel

Skype

111,7 x 60,7 x 22 mm

165 g

500 € HT

ETEN

P990iSymbian OS 9.1

2,8 pouces, 240 x 320 pixels

nc

80 Mo

non

oui

802.11b

oui

2 mégapixels

non

114 x 57 x 25 mm

150 g

nc

SONY-ERICSSON

Qtek 9000 Qtek 9100Windows Mobile 5.0 Windows Mobile 5.0

3,6 pouces, 480 x 640 pixels 2,8 pouces, 240 x 320 pixels

520 MHz (Intel) 200 MHz (Omap)

128 Mo 128 Mo

non oui

oui non

802.11b 802.11g

oui oui

1,3 mégapixel 1,3 mégapixel

non non

127,7 x 81 x 25 mm 108 x 58 x 23,7 mm

285 g 160 g

1 050 € HT 630 € HT

QTEK

PA N O R A M A

pas aujourd’hui de voix sur IP sur leursréseaux : pas plus au travers de leurs pointsd’accès publics Wi-Fi que sur leur réseaumobile (lire l’encadré ci-contre). Troisième-ment, les connexions aux hot spots restenttrès chères aujourd’hui. Si l’on dépense enWi-Fi ce que l’on économise en télépho-nie mobile, il n’y a plus guère d’intérêt.

L’itinérance entre les réseaux

Reste en revanche la possibilité de télé-phoner gratuitement des différents sitesde l’entreprise équipés de bornes d’accèsou des halls d’accueil des entreprises par-tenaires. Les points d’accès publics y sontde plus en plus présents. Le logiciel Skypeest aujourd’hui intégré au M600, mais ilpeut aussi être installé sur la plupart des ter-minaux. Le plus avancé des fournisseurs surle sujet est peut-être Nokia, qui intègre unclient SIP à ses produits et qui, grâce à despartenariats avec Avaya et Cisco, devraitproposer dès avril une vraie itinéranceentre les réseaux mobiles et Wi-Fi, et doncune vraie convergence fixe mobile. Dèsqu’il entrera dans son entreprise, l’utilisa-teur devrait pouvoir se servir indifférem-ment de son portable et de son fixe, l’auto-commutateur étant capable de capter lesappels et de s’affranchir des réseaux mobiles

pour router les communications des télé-phones mobiles Wi-Fi. Or, on sait que lesappels passés depuis un mobile à l’inté-rieur de l’entreprise sont très nombreux.

Parmi les produits répertoriés ci-des-sous, ceux de Qtek et d’Eten sont animéspar la dernière mouture de l’OS mobilede Microsoft, Windows Mobile 5.0. Celui-ci intègre davantage qu’auparavant la pro-blématique de la double connexion GPRSet Wi-Fi. Il permet au terminal de repérerles deux types de réseaux et demande àl’utilisateur lequel il doit choisir dès lorsqu’il avoisine un point d’accès sans fil.Windows Mobile 2003 SE ne possédait pas

cette fonction. Pour le reste, les terminauxintègrent tous les principales applicationsbureautiques. Ils se distinguent en grandepartie par leur ergonomie et la présenceou non de claviers et de connectivités Edgeou UMTS. Chez Fujitsu-Siemens, l’optionGPRS (pour les données uniquement) estproposée au sein d’une carte d’extensionCompact Flash. Chez Sony-Ericsson etNokia, les terminaux sont très orientéscourriels. Outre les compatibilités Black-berry, ActivSync (Microsoft) ou Visto, leFinlandais intègre évidemment sa récentetechnologie Nokia Business Center.

Olivier Descamps

Comparant par-fois la 3G à une

espèce d’ADSL sansfil, les opérateursmobiles ne veulentpourtant pasentendre parler, à cejour, de voix sur IPsur leurs réseaux dedonnées. La culturede la quasi-gratuité

n’est pas encoreentrée chez SFR,Orange ouBouygues, qui doi-vent rentabiliserleur infrastructureet comptent sur lacommercialisationde leurs forfaits voixpour y arriver. Unavantage pour les

opérateurs pure-ment Wi-Fi, quipeuvent se per-mettre d’ouvrirleurs réseaux à lavoix. Peut-être aussiun avantage pourles futurs opéra-teurs Wimax. Il y après d’un an, Alti-tude Télécom inau-

gurait le premierréseau de ToIP parboucle locale radiosur l’autoroute A28.Mais, pour espérerune généralisation,il faudra d’abordque les terminauxintègrent ce nou-veau protocole decommunication.

Pas de voix sur IP sur les réseaux mobiles

www.reseaux-telecoms.net Réseaux & Télécoms | n° 235 | Février 2006 45

Phot

os :

D.R

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