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ÉDITO LE JOURNAL DU SYNDICAT NATIONAL DES ENSEIGNEMENTS DE SECOND DEGRÉ SOMMAIRE N° 730 18 MAI 2013 Il faudra beaucoup de pédagogie au président de la République pour expliquer aux Français l’excellence de la « boîte à outils » si souvent invoquée, quand l’INSEE vient de publier une série de statistiques toutes plus inquiétantes les unes que les autres. Baisse record du pouvoir d’achat en 2012, croissance nulle, voire négative au premier trimestre 2013, dépenses de consommation des ménages en berne, la France entre en récession et l’objectif de réduire le chômage dès cette année s’éloigne de plus en plus... L’ensemble de la zone euro n’est pas mieux loti, le PIB ayant reculé de 1% sur un an ; l’Allemagne elle-même voit son économie tourner au ralenti. La politique d’austérité revendiquée comme remède a réussi à affaiblir tous les pays, tuer la croissance et gonfler le chômage. Cet échec devrait conduire à une rupture avec une politique axée sur la priorité à la réduction des coûts, favoriser l’investissement dans la recherche, les services publics, le pouvoir d’achat. Il est à craindre que ce ne soit pas ainsi que François Hollande entende célébrer une année de présidence. Les sujets de concertation qui seront abordés dans le calendrier social 2013, sur la Fonction publique, la politique familiale, la réforme des retraites... risquent d’être traités sous l’angle des économies. L’évaluation des politiques publiques, support de la MAP (Modernisation de l’action publique), se poursuit mais sans évoquer la question des besoins en À LA RUE ! D ébut juin, la Commission pour l’avenir des retraites doit formuler des pistes de réforme sur l’avenir des retraites avant un projet de loi qui sera débattu au Parlement à l’automne 2013. Le gouvernement a changé mais pas les recettes ; aux abois, incapable d’inverser la courbe du chômage, le nouvel exécutif s’apprête à recycler les mesures qui ont fait la preuve de leur inefficacité à pérenniser le système de retraite par répartition et engendré de nombreuses inégalités. Au menu, le choix entre un nouveau recul de l’âge légal de départ, un allongement de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein, la désindexation des pensions par rapport à l’inflation ou, pourquoi pas... un cocktail des trois ! Les questions de financement, d’effet du chômage passent à la trappe. Chacun mesure bien qu’en portant à 43 ans la durée de cotisation comme le réclame le Medef, l’impossibilité d’atteindre cette durée conduirait de fait à une baisse des pensions ! Va-t-on arriver à ce paradoxe qu’après avoir augmenté l’espérance de vie du fait de l’amélioration des conditions de travail et de retraite, on use de cet état de fait pour revenir en arrière ? Pour le SNES FSU, cotiser plus longtemps, amputer les pensions, c’est clairement non ! Faudra-t-il le redire dans la rue ? Frédérique Rolet, cosecrétaire générale UN REMÈDE PIRE QUE LE MAL Suite page 2 POLITIQUE D’AUSTÉRITÉ ACTUALITÉ 3 CIRCULAIRE DE RENTRÉE RECRUTEMENT-FORMATION ENJEUX 4-5 ANI : FLEXIBILITÉ RETRAITE REVALORISATION SALAIRES RENTRÉE 2013 MÉTIERS-CARRIÈRES 6 CONCOURS RÉSERVÉS MORALE LAÏQUE SUR LE TERRAIN 7 ÉCOLE ET ENTREPRISE CONFLIT AU DANEMARK COLLOQUE ÉVALUATION RECORD 5 juin Le SNES-FSU, le SNEP-FSU, le SNUEP-FSU, le SNPI-FSU, le SNUPDEN-FSU et le SIA organisent un colloque sur l’évaluation des enseignants. Cette question a fait l’objet d’une forte mobilisation des enseignants du second degré il y a plus d’un an. Un site internet a été ouvert colloque- evaluation.net ce qui vous permet de disposer de toutes les informations (lieu, horaires, participants aux tables rondes...) et de vous inscrire. C’est la baisse de pouvoir d’achat des Français en 2012, un repli record, selon l’Insee – 0,9 %

N° 730 ENJEUX 4-5 - snes.edu · réservés ou le brouillard dense sur la mise en place des ESPE. Les sujets d’inquiétude et de mécontentement ne manquent pas. ... « référents

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ÉDITO

L E J O U R N A L D U S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S E N S E I G N E M E N T S D E S E C O N D D E G R É SOMMAIRE

N° 73018 MAI 2013

Il faudra beaucoup de pédagogie au président de la République pour

expliquer aux Français l’excellence de la « boîte à outils » si souvent

invoquée, quand l’INSEE vient de publier une série de statistiques

toutes plus inquiétantes les unes que les autres.

Baisse record du pouvoir d’achat en 2012, croissance nulle, voire

négative au premier trimestre 2013, dépenses de consommation des

ménages en berne, la France entre en récession et l’objectif de réduire

le chômage dès cette année s’éloigne de plus en plus...

L’ensemble de la zone euro n’est pas mieux loti, le PIB ayant reculé de

1% sur un an ; l’Allemagne elle-même voit son économie tourner au

ralenti.

La politique d’austérité revendiquée comme remède a réussi à affaiblir

tous les pays, tuer la croissance et gonfler le chômage. Cet échec

devrait conduire à une rupture avec une politique axée sur la priorité

à la réduction des coûts, favoriser l’investissement dans la recherche,

les services publics, le pouvoir d’achat.

Il est à craindre que ce ne soit pas ainsi que François Hollande entende

célébrer une année de présidence. Les sujets de concertation qui

seront abordés dans le calendrier social 2013, sur la Fonction publique,

la politique familiale, la réforme des retraites... risquent d’être traités

sous l’angle des économies. L’évaluation des politiques publiques,

support de la MAP (Modernisation de l’action publique), se poursuit

mais sans évoquer la question des besoins en

À LA RUE !

Début juin, la Commission pour l’avenir des retraites doit formuler des pistes de réforme sur l’avenirdes retraites avant un projet de loi qui sera débattu au Parlement à l’automne 2013. Legouvernement a changé mais pas les recettes ; aux abois, incapable d’inverser la courbe du

chômage, le nouvel exécutif s’apprête à recycler les mesures qui ont fait la preuve de leur inefficacité àpérenniser le système de retraite par répartition et engendré de nombreuses inégalités.Au menu, le choix entre un nouveau recul de l’âge légal de départ, un allongement de la durée decotisation pour obtenir une retraite à taux plein, la désindexation des pensions par rapport à l’inflationou, pourquoi pas... un cocktail des trois ! Les questions de financement, d’effet du chômage passent à latrappe. Chacun mesure bien qu’en portant à 43 ans la durée de cotisation comme le réclame le Medef,

l’impossibilité d’atteindre cette durée conduirait de fait à une baisse des pensions ! Va-t-on arriver à ce paradoxe qu’aprèsavoir augmenté l’espérance de vie du fait de l’amélioration des conditions de travail et de retraite, on use de cet état de faitpour revenir en arrière ?Pour le SNES FSU, cotiser plus longtemps, amputer les pensions, c’est clairement non !Faudra-t-il le redire dans la rue ?

■ Frédérique Rolet, cosecrétaire générale

UN REMÈDE PIRE QUE LE MAL

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POLITIQUE D’AUSTÉRITÉ

ACTUALITÉ 3

• CIRCULAIRE DE RENTRÉE

• RECRUTEMENT-FORMATION

ENJEUX 4-5

• ANI : FLEXIBILITÉ

• RETRAITE

• REVALORISATION

• SALAIRES

• RENTRÉE 2013

MÉTIERS-CARRIÈRES 6

• CONCOURS RÉSERVÉS

• MORALE LAÏQUE

SUR LE TERRAIN 7

• ÉCOLE ET ENTREPRISE

• CONFLIT AU DANEMARK

COLLOQUE ÉVALUATION RECORD5 juinLe SNES-FSU, le SNEP-FSU, le SNUEP-FSU, le SNPI-FSU,le SNUPDEN-FSU et le SIA organisent un colloque surl’évaluation des enseignants. Cette question a fait l’objetd’une forte mobilisation des enseignants du second degré ily a plus d’un an. Un site internet a été ouvert colloque-evaluation.net ce qui vous permet de disposer de toutes lesinformations (lieu, horaires, participants aux tablesrondes...) et de vous inscrire.

C’est la baisse de pouvoird’achat des Françaisen 2012, un repli record,selon l’Insee– 0,9 %

L’US N° 730 • 18/05/20132

��� Suite de la page 1

POLITIQUE D’AUSTÉRITÉUN REMÈDE PIRE QUE LE MAL

termes d’emplois publics. Concernant les rémunérations des fonctionnaires,

le gouvernement maintient le gel du point d’indice ; quant au document

présenté par le ministère de l’Éducation nationale, il fait l’impasse sur les

enseignants du second degré.

Pratiquant l’autopersuasion, le Premier ministre s’estime confiant sur le

dossier de l’Éducation, assurant que la rentrée 2013, « notre première

rentrée »... doit bien se passer.

Or, la hausse démographique dans le second degré récemment calculée

par la DEPP (35 000 élèves en plus en 2013) induira de nouvelles tensions dans

les établissements, les quelques créations se révélant insuffisantes.

En outre, dans de très nombreuses académies, les rectorats annoncent des

suppressions de postes d’assistants d’éducation faute de crédits. Cela se

traduirait par une dégradation de l’encadrement des élèves, un affaiblissement

de la vie scolaire dont on connaît le rôle essentiel dans les établissements pour

installer un climat propice aux enseignements.

Pour achever de miner la confiance de Jean-Marc Ayrault, évoquons le

traitement scandaleux fait à nos collègues non titulaires passant les concours

réservés ou le brouillard dense sur la mise en place des ESPE. Les sujets

d’inquiétude et de mécontentement ne manquent pas.

Dans la période qui s’ouvre, le SNES et la FSU prendront tous les contacts

nécessaires pour développer des débats publics, discuter des alternatives aux

politiques actuelles, travailler à créer des mobilisations si le dossier des

retraites notamment devait l’exiger.

■ Frédérique Rolet

Publicité DROITS ET LIBERTÉS

Les familles roms étaient arrivées fin sep-tembre dans une usine désaffectée après

des expulsions de squats de la banlieue lyon-naise. Une bougie serait à l’origine du feu alorsque l’électricité était coupée depuis une dizainede jours. Les 300 personnes devaient être expul-sées. Les évacuations se multiplient sans solu-tion : les Roms sont ainsi rejetés vers des lieuxde plus en plus précaires. Manuel Vals, présentà Lyon pour présenter les premiers résultatsdes 64 zones prioritaires de sécurité, après avoirfait part de « sa profonde tristesse » a indiquéqu’il fallait « poursuivre le travail de démantè-lement et d’évacuation des campements defortune et de squats». Assurément, mais la res-ponsabilité gouvernementale est d’assurer àces populations un relogement durable etviable. « L’urgence n’est pas d’expulser mais deprotéger les personnes les plus précaires » (Méde-cins du Monde). ■ Marylène Cahouet

TROIS ROMS PÉRISSENTDANS UN INCENDIE

AMNISTIE POURLES SYNDICALISTES !Sarkozy avait fait de la justice un outil de

répression contre les militants syndicauxqui osaient lutter pour leurs droits, ainsi quecontre tous ceux qui avaient le tort de ne pasêtre d’accord avec sa politique.C’est ainsi que de nombreux syndicalistes, mili-tants associatifs, ont été condamnés, y com-pris pour avoir refusé de figurer dans le fichierADN.Cette loi d’amnistie était attendue. Elle auraitrendu vierges les casiers judiciaires des « Conti »,des travailleurs licenciés de Peugeot, des fau-cheurs d’OGM, de l’enseignant de Saint-Lô...Les sénateurs l’avaient votée, mais le gouver-nement n’en veut plus. Et pourtant on l’espèretoujours, cette loi qui ne coûterait rien et quiserait un vrai signe que les choses changentvraiment...Il faut que les députés socialistes la votent, etmême l’améliorent, il est encore temps !Lire le communiqué de presse de la FSUwww.fsu.fr/L-amnistie-s-impose.html ■

François [email protected]

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L’US N° 730 • 18/05/2013

«Tout peut être enseigné à tout le monde, sans distinction de richesse, de religion ou de sexe »COMENIUS

A C T U A L I T É

Parcours artistiques et culturels

Publiée au BO n° 15 du 11 avril, la circulaire de rentrée est essentiellement l’occasion de préciser certains éléments du rapport annexéau projet de loi de « refondation de l’École » et ne contient aucune mesure concrète d’amélioration des conditions de travail et d’études.

Expérimentation de l’« École du socle »Sur la seule volonté du directeur d’académie alors en poste, l’école du socle est expérimentée dans des collèges du Morbihan depuis septembre 2009. Après plusieurs abandons, trois collèges (dont deux petits enclavés) sont encore engagés. Chacun d’eux a obtenu la mise à disposition d’un professeurdes écoles à mi-temps qui intervient dans les classes de Sixième pour dédoubler des séances de mathématiques et français selon les besoins repérés par les enseignants de la classe. Cette présence supplémentaire est bien vécue car elle favorise l’activité de tous les élèves. Aucun bilan de l’expérimentation n’est cependant consultable tant son évaluation reste insoluble : les hiérarchies s’en tiennent au discours déclaratif et partisan. Le pilotage local fait d’ailleurs la part belle aux directions (inspections, chefs d’établissement) et n’associe jamais l’ensemble des enseignantsdu collège et des écoles. Les personnels, eux, revendiquent du temps pour échanger sur les pratiques et les programmes respectifs, en dehorsde toute commande institutionnelle. Gwénaël Le Paih

Rappelant en introduction la création des 60 000 postes sur le quin-quennat, elle décline cinq priorités déjà inscrites dans le projet de loi :

La formation initiale et continue des personnels avec la création desESPE, dont on sait tous les problèmes qu’ils posent, et le développementd’un « campus numérique » et du dispositif pairform@nce pour la fonctioncontinue.Rénover en profondeur l’enseignement du premier degré.Faire entrer l’École dans l’ère du numérique avec l’instauration à venirdu service public du numérique éducatif et l’établissement de projetsnumériques académiques.Atteindre des objectifs ambitieux de réduction du décrochage scolairedans le cadre du réseau formation qualification emploi (FOQUALE), avecla mise en place d’un « référent décrochage scolaire » dans chaque éta-blissement et l’expérimentation dans quelques académies volontairesdu choix laissé aux parents de la voie d’orientation en fin de Troisième.Développer l’éducation artistique et culturelle (voir ci-contre).

PAS DE RÉELLES PERSPECTIVESLoin de clarifier l’empilement existant, en alternant déclarations d’in-tention et renvoi aux personnels pour inventer, à moyens constants,des dispositifs ou des pratiques, les mesures annoncées multiplient les« référents » et les « parcours » pour les élèves. Les conditions de travailet les effectifs des classes, qui conditionnent pourtant de façon primor-diale notre activité professionnelle, sont encore une fois oubliés. Quantaux contenus d’enseignement, alors même qu’il aurait été urgent d’an-

noncer les allègements et modifications que la profession réclame depuisdes mois dans certaines disciplines, leurs évolutions sont renvoyées à larentrée 2015, après les travaux du Conseil Supérieur des Programmes.Cette circulaire d’attente, qui maintient les ÉCLAIR et renvoie encore à plustard l’avenir du lycée et la relance de l’éducation prioritaire, ne tracepas réellement de perspectives d’améliorations pour la rentrée 2013.

■ Roland Hubert

Une circulaire interministérielle Éducation-Culture mettant en place des parcours artistiqueset culturels pour tous les élèves dès la rentrée2013 à l’école, au collège et au lycée, est parue auBO n° 19 du 9 mai 2013.Les parcours se fondent sur les enseignements –ce qui est positif – « tout particulièrement les ensei-gnements artistiques et l’enseignement pluridis-ciplinaire et transversald’histoire des arts » et visent« un égal accès de tous lesjeunes à l’art et à la culture,dans le respect de la liberté etdes initiatives de l’ensembledes acteurs concernés ». Ilssont censés « mettre en cohé-rence enseignements etactions éducatives, les relieraux expériences person-nelles, les enrichir et lesdiversifier ». Une applica-tion expérimentale type port-folio sera développée pourque l’élève conserve lamémoire de son parcours. Consulté début avril, le SNES a pu faire évoluercertains points : la pédagogie de projet n’est plusobligatoire ; le conseil pédagogique peut proposerdes actions mais ne les décide pas ; le conseilpédagogique de bassin a été supprimé ; il n’est plusquestion de rapprochement entre éducation for-melle et non formelle ; ce sont uniquement leséquipes pédagogiques qui peuvent proposer desregroupements horaires. Les conditions matérielles de mise en œuvre res-tent évasives : aucun financement pour le déve-loppement d’actions concrètes, rien sur l’intégra-tion dans les services d’éventuelles heures deconcertation et de coordination pour les collèguesvolontaires, notamment pour permettre leur parti-cipation aux comités locaux de pilotage prévuspar la circulaire. Le SNES reste attentif à ce que lescontenus des enseignements ne soient pas instru-mentalisés par les projets territoriaux.

■ Sandrine Charrier, [email protected]

CONCOURS ET FORMATIONINCOHÉRENCE À TOUS LES ÉTAGESÀ compter de la session 2014 « rénovée », les étudiants inscrits en Master 1 pourront se présenter aux CAPES/T et concoursCPE, qui intègrent désormais une part importante de savoirs pour enseigner en plus des savoirs disciplinaires à enseigner.

Collège : l’impatience et l’exaspération grandissentL’accent est mis sur l’articulation CM2/Sixième avec la mise en placeprogressive du conseil « école-collège, à vocation exclusivementpédagogique ». « Une nouvelle version simplifiée du LPC » est annoncée(la simplification du mois de septembre serait-elle donc inopérante ?).Tout en réaffirmant le principe du collège unique, la circulaire préciseque « proposer des réponses pédagogiques différenciées, en fonctiondes besoins des élèves, est une exigence à laquelle le collège doit répondre ».À partir de la rentrée 2013, sera progressivement construit le « parcoursd’information, d’orientation et de découverte du monde économiqueet professionnel » dont une circulaire précisera le contenu. Le « Dispositifd’initiation aux métiers en alternance » (Dima) sera réservé aux élèvesayant 15 ans révolus tandis que seront maintenues pour cette année lesclasses de Troisième préparatoires aux formations professionnelles, dites« Prépa-pro », et les aménagements particuliers du parcours des élèves déjàmis en place de type « dispositifs relais » ou « parcours individualisés ».

CIRCULAIRE DE RENTRÉE

OÙ SONT LES AMÉLIORATIONS ?

Les projets d’arrêtés sur l’organisation desconcours des CAPES/T et CPE ont été dévoi-

lés sur le site du ministère de l’Éducation natio-nale le 19 avril, alors même que la loi permettantleur publication officielle est encore en débat àl’Assemblée. Cette précipitation contre-pro-ductive du ministère, son refus d’organiser uneconcertation officielle de qualité, contraignentles formateurs à créer de nouvelles maquettes demaster, en deux mois, afin qu’elles soient opé-rationnelles à la rentrée. Tâche d’autant plusacrobatique que, pour certaines disciplines, lesattendus des épreuves sont flous.

PLUS DE CONTENUS, MOINS DE TEMPSLe libellé de certaines épreuves d’admissionprésuppose une appropriation du contexte d’en-seignement et d’éducation. Il semble davan-tage s’adresser à des enseignants et CPE dispo-sant d’une expérience professionnelle plutôt

qu’à des étudiants. Les nouveaux concoursdemandent à la fois un haut niveau de maîtrisedes savoirs disciplinaires et des connaissancespédagogiques et didactiques pour enseigner.Or, avec un concours en fin de Master 1, il seradifficile de concilier, en une seule année, leséquilibres de formation entre les connaissancesdisciplinaires indispensables et celles sur lessavoirs. Pendant leur année de stage, les lau-réats des CAPES/T et concours CPE devrontassurer un service à mi-temps et valider leurMaster 2. Certes, ils entrent progressivementdans le métier, mais avec un horaire de forma-tion moindre.

DES TUTEURS TRÈS SOLLICITÉSLe SNES revendique un concours placé après leMaster 2 afin d’assurer les volumes de forma-tions nécessaires à l’acquisition des savoirs disci-plinaires, ainsi qu’une formation à la recherche,

indispensable à des enseignants et CPE concep-teurs de leurs pratiques professionnelles. Desallocations d’autonomie suivies de prérecrute-ments massifs en licence sont absolument néces-saires pour sécuriser les parcours des étudiants.Augmentation du nombre de stagiaires,emplois d’avenir professeur, admissibles auxconcours anticipés devenant contractuels... lesbesoins en tuteurs seront considérables à larentrée. Pour peser sur cette réforme, la mobi-lisation de toute la profession est indispensable. Le SNES, le SNEP et le SNUEP lancent ainsi unepétition exigeant des améliorations des condi-tions d’exercice de la mission de tuteur, ainsique celles des étudiants et stagiaires.

■ Caroline Lechevallier

Retrouvez la pétition sur :www.snes.edu/Tuteur-une-petition-pour-une-autre.html

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Des 1er mai en Europe : Athènes, Madrid, Paris...

L’US N° 730 • 18/05/20134

« Tout grand progrès scientifique est né d’une nouvelle audace de l’imagination » JOHN DEWEY

E N J E U X

FLEXIBILITÉ AU TRAVAIL,À MARCHE FORCÉE

TRANSPOSITION DE L’ANI

Si la loi ouvre pour les salariés de nouveauxdroits, leur création effective est renvoyée à

des négociations ultérieures. La complémen-taire santé collective obligatoire entrera envigueur au plus tard le 1er janvier 2016 avec uneprise en charge d’au moins 50 % par l’employeur(contre 57 % aujourd’hui). Les accords (inter)pro-fessionnels pourront recommander « sans valeurcontraignante » aux entreprises d’adhérer à un ouplusieurs organismes, mais la généralisationrisque de favoriser les assurances privées et lesinstituts de prévoyance, au détriment desmutuelles. Et le problème du financement descomplémentaires pour les étudiants, les chô-meurs, les retraités, les fonctionnaires, resteentier. Le plafond de 120 heures du compte per-sonnel de formation, transférable en cas de chan-gement ou perte d’emploi, ne permettra pasaux salariés partant avec une grande ancien-neté d’apprendre un nouveau métier ou d’ac-céder à une vraie formation qualifiante. Quantaux droits rechargeables d’assurance chômage,ils se feront à enveloppe constante pour ne pasdéséquilibrer les finances de l’UNEDIC !

RÉGRESSIONS DRAMATIQUESDès la promulgation de la loi, les entreprisespourront en revanche invoquer de « graves dif-ficultés économiques conjoncturelles » pourmoduler le temps de travail de leurs salariés,baisser ou geler leurs salaires... en échange d’unengagement à ne pas les licencier pour motif

économique sur la période concernée. Pour êtrevalide, l’accord local devra être signé (« revol-ver sur la tempe ») par un ou plusieurs syndi-cats ayant obtenu au moins 50 % des voix auxélections des représentants du personnel. Lesprocédures de licenciement collectif sont éga-lement profondément revues, dans le cadre d’unaccord collectif majoritaire ou d’un plan unilatéralde l’employeur, désormais homologué par l’ad-ministration dans des délais trop restreints pourpermettre les vérifications nécessaires. Moyennant quelques avancées hypothétiques,cette loi installe de fait des régressions drama-tiques du droit du travail en matière de pro-tection des salariés. Il s’agit là d’un vrai recul desdroits sociaux que le SNES, avec la FSU, continuede dénoncer. ■ Monique Daune

Reçu par Jean-MarcAyrault pour pré-

parer la conférencesociale de juin, leMEDEF ouvre le feucontre les retraites. Vul’âge moyen d’entréeen activité profession-nelle, cela revient ipsofacto à baisser à nou-veau les pensions duplus grand nombre, encreusant les inégalitésentre ceux qui aurontpu faire une carrièrecomplète sans interruption, et les autres.La réforme de 2010 n’ayant rien réglé sur le fondmalgré les efforts imposés aux salariés, le gou-vernement veut rétablir l’équilibre financier de labranche vieillesse à l’horizon 2020. Dans lecontexte actuel d’austérité, le Conseil d’orien-tation des retraites (COR) a évalué le besoin definancement à plus de 20 milliards d’euros. Maisl’avenir des retraites dépend avant tout des poli-tiques économiques qui sont menées. Avec untaux de chômage réduit à 4,5 % et un taux decroissance de 2 %, la branche vieillesse seraitexcédentaire de 93 milliards d’euros en 2060 !

DE FORTES INQUIÉTUDESOn attend la publication de trois rapportsimportants début juin. Celui du Haut conseil definancement de la protection sociale donnerades pistes pour diversifier les ressources del’ensemble de la protection sociale ; celui duCOR, un diagnostic avec des projections,régime par régime ; celui de la « commissionpour l’avenir des retraites », présidée par Yan-nick Moreau, indiquera différents scénarios àpartir desquels le gouvernement élaborera unprojet, soumis à la conférence sociale de mi-juin

et à des négociations pendant l’été, pour unedéclinaison de la réforme dès le projet de loi definancement de la Sécurité sociale 2014 (oudéclinaison dans la loi dès l’automne).Or, les inquiétudes sont fortes quand on entendde nombreuses voix s’élever en faveur d’unnouveau report de l’âge légal de départ à laretraite ou réclamer des « mesures coura-geuses » pour ne pas augmenter les dépensespubliques. « Il n’y aura que des mauvaises nou-velles », a prévenu Yannick Moreau quand laFSU l’a rencontrée le 17 avril dernier !Pour le SNES et la FSU, d’autres choix sont pos-sibles que ceux qui affaiblissent les protectionscollectives et organisent le développement desassurances privées. Pour faire face à l’augmen-tation de la population âgée tout en garantissantun système solidaire de haut niveau pour tous, ilfaut accroître les ressources des régimes de 4 à5 points du PIB d’ici 2050, rechercher de nou-

veaux financements en prenanten compte tous les paramètres,les salaires et l’emploi étant desfacteurs déterminants. On yreviendra dans la prochaine US. ■

Monique Daune

Assureurs et acteurs du milieu médico-socialont pour objectif de structurer une filière

économique et industrielle, en France et àl’étranger, les personnes âgées représentantprès d’un milliard de personnes dans le monde. Sept groupes de travail sont mis en place pouravancer des propositions susceptibles de leverles freins qui ralentissent l’émergence de cesecteur. Il s’agit, par exemple, d’orienter, pourles personnes en perte d’autonomie, les aidestechniques incluses dans l’APA vers la télé-assistance ou les plates-formes informatiques,domaine dans lequel les organismes assureurspourraient encore renforcer leur offre.Retraités, personnes âgées, ne sont donc pas un

poids pour la société mais « une chance pour laFrance ». Cette appréciation du rapport Broussypose avec force la question du financement. Ilaffirme que « les retraités concentrent uneépargne insuffisamment productive » et leurpropose de devenir des « rentiers investisseurs ».Cette proposition confirme que le financementde la perte d’autonomie ne correspond pas ànos propositions d’un financement solidairedans le cadre de la protection sociale. Elle faitégalement l’impasse sur les inégalités de pen-sions entre retraités et le faible niveau de vie dela majorité d’entre eux (plus de 10 % vivent endessous du seuil de pauvreté). ■

Marylène Cahouet

Suite à la plainte déposée par une jeunefemme après un AVC imputé à la prise de la

pilule Méliane, les pilules de 3e et 4e générationsne sont plus remboursées depuis fin mars. Cespilules mini-dosées ont été introduites sur lemarché dans les années 1990 parce que mieux

tolérées et ayant un effet bénéfique contre l’acné.Mais elles présentaient des risques d’accidentthrombo-embolique deux fois plus élevés. Larevue médicale indépendante Prescrire avaitsignalé, dès décembre 1995, leur moindre rap-port « bénéfices/risques ».Comme le recommande la Haute Autorité deSanté depuis 2007, elles ne seront désormaisprescrites que par des spécialistes en cas decontre-indication aux pilules précédentes. Leurdéremboursement est donc contradictoire avecleur maintien sur le marché pour cet usage.La polémique autour de ces pilules et leur dérem-boursement précipité ont inquiété nombre defemmes. Le risque d’un recul de la contraceptionn’est pas confirmé pour l’instant (la baisse desventes de pilules est compensée par une aug-mentation des autres moyens contraceptifs,notamment implants et dispositifs intra-utérins).Mais la vigilance reste de mise afin de permettreaux femmes de continuer de disposer librementde leur corps. ■ Monique Daune

RETRAITESLE DÉBAT EST LANCÉAprès celui des allocations familiales, arrive en juin le dossier des retraites dans un contexte d’austérité et de réduction systématique des dépenses socialisées.

RETRAITÉSLANCEMENT DELA « SILVER ECONOMY »Arnaud Montebourg et Michèle Delaunay ont lancé la filière de la « Silver Economy ».Elle regroupe les entreprises agissant pour ou avec les personnes âgées.

PILULES DE 3E ET 4E GÉNÉRATIONSDÉREMBOURSEMENT

Examinée en procédure accélérée avec vote bloqué au Sénat, la loi dite de sécurisation de l’emploi qui retranscrit l’accord national interprofessionnel du 11 janvier (rejeté par la CGT et FO mais signé par le MEDEF, la CFDT, la CFTC et la CGC) a été définitivement adoptée par le Parlement.

Journée de carencetoujours en vigueur Jugée « injuste, inutile et inefficace »,la journée de carence dans la Fonctionpublique sera bientôt supprimée (annonce de la ministre Marylise Lebranchu du 20 février). Mais la mesure ne sera officiellement abrogée que lorsquela décision aura été traduite dans une loi (de finances 2014 ou rectificative pour 2013). Pour que les personnels ne soient pluspénalisés dès maintenant, la FSU a demandé à la ministre un moratoire jusqu’à l’abrogation effective. Mais lamesure continue, hélas, de s’appliquer pour l’instant (selon les termes de la circulaire du 24 février 2012) !

Droit de votepour tous en 2014La campagne pour le droit de vote pour les étrangers noncommunautaires auxélections locales dès 2014 se poursuit.Le collectif« DroitdeVote2014 » organise avec l’Unef un grand concert gratuit place de la Bastille le 23 mai 2013 à à partir de 17 heures, voir : http://w3.droitdevote2014.org/Concert-gratuit-organise-par-le.html

Le pouvoir au consommateurLe gouvernement a présenté début mai un projet de loipour renforcer les droits des consommateurs. PourBenoit Hamon, il s’agit de créer de nouveaux outils,notamment l'action de groupe (inspirée de la class actionaméricaine) en passant par l’une des associations dedéfense des consommateurs ; chaque décision de justicebénéficiera à tous les consommateurs concernés et passeulement aux plaignants. D’autres mesures sont prévuesnotamment pour lutter contre les clauses abusives, pourprotéger les consommateurs vulnérables, pour sécuriserles nouveaux modes de consommation (e-commerce,vente à distance).Pour lutter contre « l’obsolescence programmée » decertains appareils par les fabricants, le projet de loi prévoitd’« obliger les professionnels à disposer des piècesdétachées indispensables à la réparation du bien ». Lessanctions pour fraude économique devraient êtrerenforcées. Le projet de loi ne concerne pas pour l’instantles questions de santé publiques et d'environnement.

« Sur le plan médical, c’estaberrant. Parler d’urgences“pas graves”, c’est un dénide la médecine d’urgence.Et d’un point de vueéconomique, c’est un non-sens : on a injecté desmillions d’euros dans larénovation de ce service, eton va le fermer pour yinstaller des bureaux, dontl’installation va coûtertrès cher »Gérald Kierzek, médecin urgentiste et membre du collectif de défense de l’hôpital à l’Hôtel-Dieu.

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NÉGOCIATIONSOU CARCAN ?

REVALORISATION

« Aucun de nous n'est complet en lui seul » VIRGINIA WOOLF

E N J E U X

Seine-MaritimeDepuis maintenant trois mois, enseignantset parents d’élèves du collège A. Gide sontmobilisés contre une DHG inacceptable.Les effectifs sont sous-évalués et uneprétendue perte de 13 élèves engendre lasuppression de deux divisions et l’équivalentde 4,5 postes. Conséquences : complémentsde service dans chaque discipline, classessurchargées (moyenne de 28 en Cinquièmeet de 30 en Quatrième), mise en péril denombreux projets contribuant à la réussite denos élèves. Débrayage, courriers aux IA-IPR,90 % de grévistes le 7 mars, rejet par deux foisde la DHG avec élaboration d’une répartitiontenant compte de nos revendications,occupation du collège le 5 avril et nouvelledemande d’audience suite au résultat del’enquête auprès des familles n’ont toujourspas permis d’obtenir de réponse.

Répétez après moi…« U. M. P. Ces trois lettres composent... ».On pourrait prendre le parti d’en rire. Pourtant la campagne de soutien scolairelancée par l’UMP fera surtout s’indigner ceux qui se rappellent la suppression de 80 000 postes de professeur, la destructionde la formation des maîtres ou l’attaque aux RASED dans l’Éducation nationale lors de la présidence Sarkozy. Alors que les élections internes de l’UMP ontdévoilé un mélange peu ragoûtant de tricherieet d’ambition sans scrupule avec une« mathématique » bien particulière, le parti de Jean-François Copé semble découvrir les vertus de la solidarité et de l’altruisme. Et cherche à se substituer à un État social dont il a organisé lui-même méthodiquementles défaillances. Mais qui confondra le pompieret le pyromane ?

Le ministre a envoyé aux organisations syndi-cales une proposition de protocole de discus-

sion qu’il entendait soumettre à leur signature,écartant ainsi les non-signataires des discussions.

Cette méthode,qui nous auraitcontraints à dis-cuter de me-sures très insuf-fisantes et sanspersp e c t i v ed e program-mation, auraitcontredit leprincipe de par-ticipation desorganisationsreprésenta-tives aux né-g o c i a t i o n s .Face à l’oppo-sition du SNESet de la FSU,

le ministre a renoncé à mettre en place cetteméthode.

PROPOSITIONS MINISTÉRIELLESComme dans le cadre de sa loi de refondation del’école, le ministre propose de consacrer lamajeure partie de l’enveloppe budgétaire auxpersonnels du premier degré : création d’uneindemnité pour le suivi des élèves (environ400 euros par an), augmentation du contingentd’accès à la hors-classe. Déclinant celles en coursà la fonction publique, le ministère veut ouvrir

Le document d’orientation relatif aux rémuné-rations présenté par la ministre de la Fonc-

tion publique indique le cadre des « négocia-tions » en matière de carrières et de rémunération.Le gel de la valeur du point d’indice est prolongé...au moins jusqu’au rendez-vous de 2014. En« fonction de la situation économique », la ques-tion pourra alors être abordée... ou pas !Cette orientation crée une situation inédite maissurtout elle est à rebours des besoins des per-sonnels, de plus en plus nombreux à rencontrerdes difficultés pour faire face aux dépensesincompressibles. Elle est aussi néfaste pour lepays parce que le recul de la consommationpèse sur l’emploi et parce que nos métiers n’at-tirent plus.

REFONTE DES CATÉGORIES ?Enfermé dans ces choix, le gouvernement limiteles discussions immédiates à la rémunération dela catégorie C et à l’évolution des dispositifsindemnitaires. Il entend reprendre les chantiers del’indemnité de résidence et du supplément fami-

lial de traitement. Sur ces deux dossiers qui néces-sitent des évolutions, la réforme a jusqu’à présentéchoué parce qu’envisagée à coût constant. Cettehypothèque n’est pas levée. À l’automne, unenégociation sur « l’architecture statutaire » seraouverte. La discussion, de plus long terme, porteranotamment sur la grille et la reconnaissance desqualifications. La ministre estime en effet que lescatégories actuelles ne sont plus adaptées etqu’il faudrait « donner une place accrue à une ges-tion qualitative et personnalisée des agents ».Il aura fallu un an au gouvernement pour ouvrirla négociation salariale dans la Fonction publiqueet cela se fait dans des conditions inacceptables.Nous devons être nombreux à exprimer notredésaccord. La pétition intersyndicale(1) initiéepar 7 des 8 fédérations est un outil. Plus large-ment, le SNES et la FSU participent à l’actioncitoyenne contre l’évasion fiscale et appellent àsigner l’appel(2) diffusé par ATTAC. ■

Anne Féray

(1) http://site-syndicat.org/petition/index.php?petition=11(2) http://www.france.attac.org

des négociations sur les grilles des personnels decatégorie C et des contractuels pour aller dans lesens d’une harmonisation des pratiques de ges-tion dans les académies, point soulevé par leSNES.Pour les personnels du second degré, les pers-pectives se limitent à l’augmentation, certes néces-saire, du taux d’accès à la hors-classe des CPEUne seule mesure concernerait l’ensemble desenseignants (premier et second degré) et CPE : lacréation d’une classe exceptionnelle, à l’issue dela hors-classe, donnant accès aux indices de lahors-classe des agrégés pour les certifiés et assi-milés, et à ceux de la hors-classe des IA-IPR pourles agrégés. Aucun échange n’a eu lieu sur lesconditions d’accès et le nombre de possibilitésouvertes, le ministre concédant simplementqu’elles seraient très restreintes.

LOIN DU COMPTECes mesures ne font pas le compte pour les per-sonnels du second degré. Les CO-Psy sont oubliéset si l’ouverture de nos grilles vers des rémuné-rations plus importantes est légitime, cela sup-pose que tous les personnels accèdent à la hors-classe (ce qui n’est pas le cas) et qu’une discussionglobale sur les grilles soit engagée.Pour revaloriser nos professions et renforcerl’attractivité de nos métiers, le ministre seraitbien inspiré d’ouvrir de réelles négociations surun plan pluriannuel de revalorisation de nosrémunérations. C’est dans cette optique quele SNES portera les revendications des person-nels telles que nous les rappelons dans le sup-plément joint à cette US. ■ Xavier Marand

PAS DE DÉGEL ANNONCÉ !SALAIRES

Dès le début de la concertation sur l’école, le SNES a rappelé que la rénovation de l’école ne pourrait se faire sans une réelle revalorisation des rémunérations. Le ministre décide enfin d’ouvrir des négociations, mais si la méthode envisagée a été revue grâce à l’action du SNES, le budget reste insuffisant.

Après dix ans de suppressions d’emplois etalors que 30 000 élèves supplémentaires

sont attendus à la prochaine rentrée, les besoinssont immenses et divers. Or, dans la quasi-tota-lité des académies, les emplois supplémen-taires attribués conduisent à un nombre decréations de postes dans les établissementstrès faible. Ainsi par exemple, 122 emplois attri-bués à Lille et 21 postes supprimés, 41 créa-tions de postes à Rennes pour 175 emploisattribués... Plusieurs explications à cela. D’abord,la faiblesse des moyens au regard de l’évolutiondes effectifs et la gestion des établissements àl’heure près ont pu conduire à ne saupoudrerque quelques heures par établissements...Ensuite, certains emplois ont pu être réservés

pour renforcer le potentiel de remplacement quiavait été particulièrement visé par les coupesbudgétaires des années passées. Enfin, on aobservé dans plusieurs rectorats une volonté dene pas implanter de postes définitifs même là oùles créations étaient possibles. Sans doute pourse garder de la souplesse pour affecter les futursadmissibles du deuxième concours, acceptantun contrat de 6 heures, mais dont il est biendifficile de savoir à ce jour combien ils seront etoù ils pourront être affectés compte tenu du lieude leurs études.Les 4 000 emplois nouveaux, non seulementsont loin de pouvoir combler les manques accu-mulés mais en plus se traduisent par une aug-mentation de la part des moyens provisoires.

VOUS AVEZ DIT PRIORITÉ À L’ÉDUCATION ?RENTRÉE 2013

La tenue des comités techniques académiques et départementaux a confirmé que les créations d’emplois seront loin d’améliorer les conditions d’étude et de travail. L’annonce de la suppression de 2 000 postes d’AED assombrit encore les perspectives.

Alors même que la revalorisation de nos salaires devient de plus en plus indispensable,le gel de la valeur du point d’indice se prolonge.

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Au bilan, c’est donc une rentrée qui s’annonceavec toujours autant voire plus d’élèves parclasse, toujours autant voire plus d’heures sup-plémentaires, des conditions de service despersonnels de plus en plus lourdes avec lerisque de la remise en cause de certainesdécharges statutaires, aucune remise en ques-tion des réformes du lycée professionnel et dulycée général et technologique...

MOINS 2 000 POSTES D’AED ?Plusieurs recteurs viennent d’annoncer des sup-pressions importantes de postes d’AED pourla prochaine rentrée. Le ministère, que nousavons immédiatement interpellé, répond queles crédits délégués aux académies n’ont pas été

réduits. Cependant, l’augmentation du SMICqui concerne les AED comme l’aide aux élèveshandicapés, l’augmentation du nombre deboursiers, n’ont pas été budgétés. Le nombred’AED pouvant être rémunérés dans les recto-rats est donc en baisse pour la rentrée pro-chaine (de l’ordre de 2 000 au niveau national).Le SNES est intervenu fermement au minis-tère : cette situation est une entorse grave àl’engagement d’une amélioration de l’enca-drement des élèves dans l’Éducation nationaleet il est inacceptable que la rentrée marqueune diminution du nombre de personnels pourla vie scolaire, annulant de fait l’une des mesuresd’urgence prise à la rentrée 2012. ■

Fabienne Bellin

Saint-Jean-de-LuzSoutenu par les parents et les élèves, le personnelenseignant du lycée Maurice-Ravel est entré en luttele 6 avril par unemanifestation suivie d’unmouvement de grève d’unesemaine mobilisant 44enseignants sur les 50 del’établissement. Les élus ontété interpellés ainsi que lapresse sur ces revendications :rétablissement d’un poste dephilosophie et de lettresclassiques ; respect des grilleshoraires pour l’enseignementde l’allemand, afin d’empêcher le regroupement LV2 et LV3.Le Dasen a reçu une délégation et décidé de maintenir leposte de philosophie et d’attribuer des heures poste pourassurer correctement l’allemand LV2 en Seconde. C’estdonc une belle victoire qui prouve que la mobilisation peuts’avérer efficace.

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«Il n’est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage » PÉRICLÈS

M É T I E R S , C A R R I È R E S

Une enseignante contractuelle, dont le congéde maternité courait au-delà du terme

de son engagement à durée déterminée,a saisi le tribunal administratifde Nantes, avec le soutien de lasection académique du SNES, pourfaire annuler le non-renouvelle-ment de son contrat à sonéchéance.Si le renouvellement d’unengagement à duréedéterminée n’est jamaisde droit pour les agentscontractuels, le faitd’être en congé dematernité au momentdu renouvellement pos-sible de leur contrat nepeut être un motif valable.Quand elle agit ainsi, l’ad-ministration commet unediscrimination. C’est ce quiressort d’un récent jugement(TA Nantes 31 janvier 2013,n° 1005062). Le tribunal aindiqué que le refus derenouveler l’engagement

avant la fin du congé de maternité est constitu-tif d’une discrimination, la collègue est

indemnisée des préjudices causés,notamment de la perte de chanced’obtenir un contrat couvranttoute l’année scolaire concernée,à hauteur de 2 000 € avec inté-rêts, ainsi que d’une somme de200 € au titre des frais du procès.

Ce jugement est d’importancepour toutes les femmes engagéespar des contrats de droit public àdurée déterminée (contractuelles

d’enseignement, d’éducation,d’orientation, mais également cellesengagées sur des fonctions admi-

nistratives ou d’assistantes d’édu-cation) qui, du fait d’un congé

de maternité se verraientensuite exclues d’un possiblerenouvellement. Les militants et élus du SNEScontinueront d’intervenir aux

côtés de celles de nos syndi-quées qui voudraient faire valoir

leurs droits. ■

Jean-Michel Harvier

La promotion prend effet le 1er septembre2013 sauf pour une vingtaine de cas où le

poste se libère par un départ en retraite entreseptembre et décembre 2013. Tous les collèguespromus ont reçu un courrier du SNES avec desinformations sur le reclassement et la carrière.Le SNES a rappelé son exigence première devoir tous les collègues de CPGE accéder à lachaire supérieure en milieu de carrière. Celasuppose une augmentation du nombre depostes et des nominations qui permettent degarantir une certaine fluidité. Nous insistons auprès de l’administration (DGRH)et de l’inspection générale pour qu’une liste com-plémentaire conséquente soit établie. Le SNESveille ensuite, par recoupement d’informations,

à signaler à la DGRH les vacances connues tardi-vement, afin que des collègues puissent êtrenommés postérieurement à la CAPN. L’inspection générale nous a fait part de sescritères et de ses propositions, et le SNES aprésenté les dossiers des collègues qui luiavaient adressé une fiche syndicale.La CAPN a également examiné l’avancementd’échelon des collègues promouvables de l’an-née civile 2012. Le SNES plaide pour un rac-courcissement de la durée du 5e échelon, qui estde six ans à l’ancienneté (70 % des collègues). ■

Jean-Hervé Cohen, [email protected]

176 professeurs agrégés enseignant en classes préparatoires ont été promusà la chaire supérieure à l’issue de la CAPN du 11 avril 2013 (contre 141 l’an passé).

GESTION SCANDALEUSE

La loi Sauvadet organise quatre sessions deconcours réservés aux contractuels en vue de

leur titularisation. Pour s’y présenter, les person-nels doivent vérifier une condition d’emploi (êtreen contrat sur emploi permanent à 70 % au moinsentre le 1er janvier et le 31 mars 2011) et unecondition d’ancienneté. Le SNES avait alorsapprécié les possibilités ouvertes et combattules conditions restrictives d’accès. Faute depersonnels en nombre suffisant, les rectorats ne

vérifient l’éligibilité des candidats que pour lesadmissibles. Cette pratique, inadaptée auconcours réservé, a généré faux espoirs, inquié-tudes et de nombreuses protestations.

DE FORTES ATTENTES DES COLLÈGUESLe SNES et la FSU avaient attiré l’attention del’administration sur le risque encouru. Les sourcesde contentieux sont en effet nombreuses du faitmême des pratiques des rectorats (absence devisa des contrats, recours aux vacations, inter-ruption des contrats pour les vacances...). Laréunion des représentants élus par les non-titu-laires demandée par le SNES a été refusée ; elleaurait permis un examen contradictoire des dos-

La loi ne peut prétendre régler l’intégralité deséléments du lien social dans une société.

Que serait par ailleurs notre vie si chacun de nosactes n’était guidé que par un article de loi ouun texte réglementaire. Ce qui n’est pas interditpar la loi est autorisé, principe indispensablede toute société démocratique, mais ce quin’est pas interdit est-t-il pour autant vertueux ?Ainsi quand un acteur célèbre quitte la Francepour payer moins d’impôts, ou quand unministre en exercice ment devant les médias etle Parlement, la question n’est pas celle d’uneéventuelle illégalité. Le domaine de la morales’inscrit en particulier dans l’espace contenantdes éléments structurants du lien social que laloi ou les règlements ne peuvent pas et nedoivent pas s’approprier.

VERS L’ÉDITION DE RÈGLES FORMALISÉES ?Et il serait incompréhensible que la société etdonc l’école n’en traite pas. Sauf à laisser àd’autres, les religions par exemple, le soin d’enêtre dépositaires. Le passé nous éclaire à cetégard. Si la famille y joue un rôle important, celane peut disqualifier la société et l’école, ycompris dans une confrontation nécessaire etformatrice entre ces deux sphères.Il s’agit bien de conduire à respecter des prin-cipes moraux non parce qu’on y est forcé maisparce qu’on se sent librement obligé, par le

respect des valeurs qui les fondent et ducontrat social qu’ils construisent, pour devenirainsi un devoir laïque. Non seulement compa-tible avec la liberté de conscience et le librearbitre, une telle démarche est nécessaire àleur construction. Cette dimension doit être présente dans toutesles disciplines, même si certaines d’entre ellespeuvent y jouer un rôle privilégié. En faire unenseignement spécifique serait paradoxale-ment l’appauvrir en la déconnectant de l’en-semble de l’activité humaine. L’évaluer c’estoublier qu’il s’agit de faire vivre des valeurs,d’en faire un outil de réflexion, de confrontationde soi avec soi, mais aussi avec les autres... sansexaminateur. Avec le risque de retomber dansl’édition de règles formalisées qui conduirait àen faire une loi en dehors de la loi, avec tous lesdangers que cela engendre.Par ailleurs, alors que rien n’est dit sur l’articu-lation avec l’actuel enseignement d’éducationcivique au collège et avec l’ECJS au lycée, denombreuses questions se posent : commentsera installé cet horaire ? Au détriment dequelles disciplines ? Quelle formation pour lesenseignants ?

Le SNES appelle à poursuivre ledébat, avant toute décision qui,aujourd’hui, paraîtrait bien hâtive etcontraire aux objectifs poursuivis. ■

Daniel Robin

siers et un travail en amont, plus respectueuxdes personnels dont l’attente est forte, comme entémoigne l’inscription d’un nombre de candi-dats plus important que l’estimation des éligibles.En urgence, le ministère, saisi par le SNES suiteà la publication des listes d’admissibles, a décidéde vérifier les dossiers au niveau national et ademandé aux rectorats de ne pas faire obstacleà ce que tous les admissibles se présentent auxépreuves d’admission. Le SNES a défendu le

décompte des jours decongé dans l’ancienneté deservice, l’assimilation de200 heures de vacation aucours d’une année à uncontrat à temps incomplet.Mais le temps disponibleavant la publication des listesd’admis a limité les échangessur les cas litigieux. Il y a donceu des collègues déclarésadmis par les jurys, puis rayésdes listes car ne remplissantpas les conditions d’inscrip-tion. Il faudra tirer les leçonsde cette situation révoltante

pour les prochaines sessions.Enfin, le SNES est intervenu pour que la prise encharge des frais de déplacement des admissiblessoit effective. La diminution des crédits des admi-nistrations est de ce point de vue plus qu’in-quiétante. Comme ils ont été conduits à le faire au cours desdernières semaines, les S1 du SNES veilleront àrépondre aux contractuels. Ils leur proposeront des’organiser mieux en se syndiquant. Le SNES

interpelle le ministre ; de nouvellesnégociations d’un plan de titularisa-tion sont urgentes. L’interventiondes personnels sera décisive. ■

Anne Féray

CPGEACCÈS À LA CHAIRE SUPÉRIEURE

La mission sur l’enseignement de la morale laïque a rendu son rapport au ministre quia annoncé la mise en place, à partir de 2015, au collège et au lycée, d’unenseignement spécifique d’une heure hebdomadaire avec une évaluation des élèves.

MORALE LAÏQUEUNE LOI EN DEHORS DE LA LOI ?

Cette année, lors de l’organisation des concours réservés aux non-titulaires,l’absence de vérification par les rectorats de l’éligibilité des candidats a conduitl’administration à rayer des listes des collègues déclarés admis par les jurys.

CONCOURS RÉSERVÉS

CONGÉ MATERNITÉRENOUVELLEMENT DU CONTRAT D’UN NON-TITULAIRE

Pétition langues vivantes Le SNES-FSU, la CGT Éduc’action et SUD-Éducation vous invitent à signerune lettre-pétition pour que leministre annonce :– l’abandon, pour la session 2014, des

modalités 2013 des épreuves oralesde langues vivantes ;

– la mise en place d’une réflexioncollective sur des épreuves delangues vivantes au baccalauréat,conçues et organisées au plannational :www.lv-bac-urgence.net/?petition=3

Pétition histoire-géographie Le SNES-FSU, la SE-UNSA, le SNALC,SUD Éducation et la CGT Éduc’action,soutenus par le collectif Aggiornamentoet l’APHG demandent :– des consignes claires pour ne pas

pénaliser les élèves au DNBet au baccalauréat ;

– des allègements de programmessignificatifs en Troisième et Terminale dès l’an prochain ;

– dès la nomination du Conseil supérieurdes programmes, une révision desprogrammes au collège et au lycée afin de permettre aux élèves unevéritable réflexion etanalyse critique :http://histoiregeo-urgence-allegements.net/index.php

Compléments d’informations en ligne :www.snes.edu/-Chaire-superieure-.html

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Lycée, pour une autre réformeLe rapport annexé au projet deloi pour l’École reproche aulycée d’être « un des pluscoûteux au monde » et deconnaître « trop d’échecscolaire ». Il annonce qu’« à partir de 2014, desévolutions substantiellesseront menées ». Le SNESpublie une brochure de24 pages qui se veut pointd’étape : retour sur laréforme en cours et sur son bilan, propositions pour un lycée démocratique dont le SNES souhaite qu’il scolarise et fasse réussir tous les élèves. Elle est disponible auprès des sections académiques oud’établissement et téléchargeable sur www.snes.edu

C’est le bénéfice net de la SociétéGénérale en 2012. Le montant de larémunération variable accordée àFrédéric Oudéa, son PDG, a augmentéde 75 % en 2012 par rapport à 2011,pour atteindre 1,19 millions d’euros.Par ailleurs, la Société Généralesupprime 1000 postes dans le monde,dont 550 à son siège parisien...

774 millions

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S U R L E T E R R A I N« Dévoiler les intrigues de la Bourse et des courtiers, c'est entreprendre un des travaux d'Hercule »

CHARLES FOURIER

ENSEIGNANTS DANOIS

Un mois de conflit extrêmement dur entre lesenseignants danois du primaire et du pre-

mier cycle du secondaire avec leurs employeurs,en l’occurrence les municipalités, vient demettre à mal « le modèle social danois ». Tous lesdeux ans ont lieu des négociations collectivesrelatives aux conditions de travail et de rému-nération, négociations qui débouchent en règlegénérale sur un accord.Jusqu’à présent, les enseignants avaient un ser-vice de 25 heures maximum à effectuer en pré-sence d’élèves. À l’origine du conflit, la volontédes municipalités d’augmenter le temps de tra-vail des enseignants afin de dispenser plusd’heures de cours aux élèves.

DU JAMAIS VUÀ partir du constat que le syndicat danois DLFrefusait de signer un accord qui ne prévoyaitaucune limite pour les modalités relatives autemps de travail, l’association représentant les98 municipalités – le LGDK – a imposé un « lock-out » aux enseignants. Concrètement, 69 000enseignants se sont vu refuser l’accès à leurs éta-blissements qui étaient officiellement fermés.

Grève générale dansl’Éducation en EspagneLa Plateforme pour l’école publiquerassemblant les syndicats enseignants,les organisations pédagogiques, d’étudiantset de parents, a lancé une grève le 9 maipour dénoncer les coupes budgétairesmassives et demander le retrait dela nouvelle loi sur l’Éducation.Depuis 2010, les gouvernements centrauxespagnols ont amputé le budget del’Éducation de 6,3 milliards d’euros.La nouvelle loi censée améliorer la qualitéde l’Éducation conduira en réalité àl’augmentation des frais d’inscription àl’Université et à une sélection par l’argent.Les milliers de suppressions d’emplois entraînent surcharge des classes et baisse de la qualité de l’enseignement,processus bien connu qui conduit à la privatisation. La grève suivie à plus de 70 % a permis le report de la loi. Forts de l’appui de toute la communauté éducative, les syndicats demandent son retrait définitif.

Le Conseil régional de Languedoc Roussillon assure depuis 2004 la gratuité des manuelset des équipements professionnels pour tous les lycéens. Le SNES-FSU académique asoutenu cette politique permettant de mettre fin aux inégalités sociales qui existaientjusqu’alors dans ce domaine.

Face à l’agressivité des municipalités qui les emploient et à la provocationgouvernementale, les enseignants danois se mobilisent contre la flexibilité absolue.

Décès de Jean GaydierIl fut un des grands militants de la FEN et du SNES et premier secrétaireacadémique du SNES après la création de l’académie de Reims au débutdes années 1960.Il fut un des principaux animateurs de la section départementale de laMarne de la FEN après la scission de la CGT en 1948, section qui refusalongtemps la scission et ses conséquences, en maintenant la structurede syndicat départemental et son adhésion à la CGT. Cette section jouaun rôle déterminant dans l’identification du courant « unitaire » quidevint Unité et Action. Membre de la CA nationale et secrétaire du S3de Reims, il avait participé activement au groupe de travail surl’histoire de la FEN dans le cadre de l’institut de la FSU. Jean Gaydierest décédé le 9 avril à l’âge de 92 ans. Le SNES salue un grand militant,modeste et défenseur de la laïcité, et adresse à sa famille l’expressionde toute sa sympathie. ©

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CO-PSY

L’ÉCOLE AU SERVICE DE L’ENTREPRISE

Le président de la République, lors de ces assises,a affirmé que les contenus du nouveau par-

cours d’information et d’orientation porteraient surdes « interventions des acteurs économiques et del’initiation à la vie économique ». Ceux qui seraient surpris trouveront dans le der-nier avis du Comité économique et social euro-péen les sources de cette inspiration.Celui-ci invite les employeurs à « coopérer étroi-tement avec les écoles et les institutions éducatives,et participer activement à l’élaboration des pro-grammes et des cursus d’enseignement et deformation professionnels en fonction des résul-tats attendus ». Il les encourage aussi à « s’asso-cier activement aux systèmes d’orientation pro-fessionnelle pour les jeunes et les demandeursd’emploi ».

LES CO-PSY ATTAQUÉSDans cette École de la « mise en adéquationdes compétences avec les besoins du marchédu travail », le rapporteur préconise « dès l’écoleprimaire une prise de contact avec les compé-tences pratiques fondamentales des professionsles plus diverses, avec les perspectives des diffé-rentes branches de l’industrie et des services et

avec les exigences actuelles en matière deconnaissances et de compétences ». On com-prend mieux pourquoi la qualification de psy-chologue des CO-Psy et l’existence des CIOsont autant attaqués. On pressent égalementles dégâts qu’une telle conception fera pesersur la démocratisation de l’orientation sco-laire. ■ Marie-Agnès Monnier

Lors des Assises de l’entrepreneuriat, François Hollande a insistésur le « rôle de l’École pour stimuler l’esprit d’entreprise », conformémentà de nombreuses recommandations européennes.

À la rentrée 2012, le conseil régional a codéve-loppé avec le rectorat un ENT (Environne-

ment Numérique de Travail) académique qui atrès rapidement rempli le quotidien de nombreuxcollègues des collèges et lycées de l’académie,et pour celle de 2013, il a l’intention de remplacerles manuels papiers d’anglais et de mathéma-tiques par des manuels numériques, pour tous lesniveaux et toutes les séries. Cette décision, priseavec l’accord du rectorat qui a sélectionné lesdisciplines concernées, entre dans le cadre d’uneexpérimentation qui, si elle donne un bilan positif,pourra servir de modèle à l’ensemble des acadé-mies françaises à très brève échéance car appuyéepar une forte volonté ministérielle.

TROP VITELe SNES a alerté les collègues de cette décisionunilatérale ainsi que le président du conseilrégional sur les problèmes matériels, concrets ettechniques de la mise en œuvre de cette expéri-mentation, et sur ses implications pédagogiques.Lors d’une audience à la Région, le SNES adénoncé les dangers, en particulier politiques,d’une mise en œuvre trop généralisée et troprapide d’une telle ambition. Relayant en cela la

demande d’une très grande majorité descollègues de pouvoir avoir accès à une réelleformation sur l’utilisation des supports numé-riques... sans que le rectorat l’ait mise en œuvre. La demande de ne pas faire porter cette expé-rimentation sur les classes à examen a étéexprimée, tout comme la nécessité que lesmanuels papiers soient conservés à côté desmanuels numériques. Si l’écoute a pu semblerfavorable, il est impératif de rester vigilants enattendant une décision régionale qui devraitêtre prise au cours du mois de juin. ■

Bernard Duffourg, Hervé Fumelet Bertrand Humeau

L’annonce de la suppression de tous les assis-tants pédagogiques de l'académie d’Amiens

a suscité une mobilisation immédiate des per-sonnels. Plusieurs collèges d’Amiens (Etouvie,César-Franck, Guy-Mareschal) se sont mis engrève et un rassemblement académique deprès de 200 enseignants et assistants péda-gogiques s'est tenu pour réclamer le maintiende tous les postes. Ce chiffre est importantnotamment pour une petite académie commecelle d’Amiens.

L’ACTION VA SE POURSUIVRED’ores et déjà, l'action a payé puisque le rec-teur est revenu partiellement sur sa décision,

avec le maintien pour les onze collèges ÉCLAIRd'une trentaine de postes, permettant à plusde soixante assistants pédagogiques de resteren fonction. Par ailleurs certains élus locaux ontcommencé d’intervenir notamment auprès del’opinion publique.L’action va se poursuivre en appelant les col-lègues à faire adopter des motions dans les CA,en adressant des lettres pétitions parlementaires,en multipliant les actions locales. Une AG desassistants pédagogiques est envisagée en juin.La section académique et les établissementsconcernés continuent la mobilisation poursauvegarder ces emplois qui ont démontrépartout leur utilité. ■ Hervé Le Fiblec

À la suite de la décision du rectorat d’Amiens de supprimer tous les postes d’assistantpédagogique, la mobilisation immédiate des collègues a commencé à payer.

ASSISTANTS PÉDAGOGIQUESMOBILISATION CONTRELA SUPPRESSION À AMIENS

L’OUTIL NUMÉRIQUE DANS LES LYCÉESJUSQU’OÙ ET À QUEL RYTHME ?

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UN CONFLIT « MODÈLE » !875 000 élèves de 6 à 16 ans se sont retrouvéssans cours. Du jamais vu au Danemark pen-dant 4 semaines, du 2 au 27 avril, avec desenseignants qui ont perdu un mois de salairemalgré des mobilisations importantes, notam-ment des rassemblements devant les écoles etdes manifestations à Copenhague.

PROVOCATION GOUVERNEMENTALEC’est la première fois que le gouvernements’est immiscé dans les négociations en tentantde faire passer un projet de réforme concer-nant le nombre d’heures de cours dispenséesaux élèves. Le 25 avril, le gouvernement est ànouveau intervenu afin de mettre un terme au« lock-out ».Pour Anders Bondo Christensen du syndicatDLF, « le fait que l’intervention législative accèdeaux demandes de LGDK est un véritable outrage.Nous sommes à présent confrontés à une réformemajeure du système scolaire qui est bien malamorcée avec des chefs d’établissement quiauront le contrôle total du temps de travail desenseignants ». ■

Odile Cordelier

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Berlin, Charlottenburg, F2, 60m2,400€/sem. [email protected]

Italie, Lac Majeur, île desPêcheurs, loue app. caract. Imm.hist. bord du lac, 1er ét., 50 m2,totalement équipé, wifi installée.Tél. ou fax : 00 39 0323 50 12 42,[email protected]

Nice, calme, T4, v. mer, gar.490€/sem. Tél. 06 81 85 62 32

Cévennes, Cèze, loc. mais. camp.5 pers. 350€/s. Tél. 06 70 63 53 38

(06) Valbonne (prox. Antibes) coll.loue villa 110 m2 + jard. 1 200m2,4 p. (2 ch.), du 21/07 au 25/08 :1 050€/2 sem. ; 1 350€/3 sem.,+ 300 € (sem. suppl.) + chat àcâliner ! Tél. 04 93 12 90 60

St-Raphaël, loue F3, 6 pers., park.,tout à pied, place/port 5 min,450€/sem. (en mai-juin) ; 700€/750€ (en juil.-août). Tél. 04 77 3725 64 / 06 68 45 81 38

Marina Empuriabrava (8 kmRoses), maison 6 pers., piscinepriv. amarre, 450€/sem. ; 800€/quinz. (avril-mai). Tél. 0477 37 2564 / 06 68 45 81 38

Ile-de-Ré, près plage, gde mais.7p., jard., à louer printemps, été.Tél. 05 46 31 12 64 / 06 08 93 07 58

Ardèche sud, rivières, gde mais.Tél. 05 46 31 12 64 / 06 08 9307 58

(33) Arcachon, F2 neuf, centre,250 m plage. Tél. 06 04 07 98 41

(64) St-Jean-de-Luz, F2, centre,50 m plage-thalasso. Tél. 06 0407 98 41

Bassin Arcachon-Claouey, mai-son cft 4/6 pers, calme, forêt/bas-sin/océan. Tél. 06 04 07 98 41

Périgord, gde ferme rustique, été:300€/sem. Tél. 05 53 24 96 97

Entre Albi et Toulouse, demi-villa80 m2, lave-linge, piscine 11 x 5,gd espace, à partir de 300€/sem.Tél. 05 63 58 31 09

La Rochelle, loue gde mais. 6 p.,jard. clos, piscine du 4/8 au 18/8.Tél. 06 70 04 55 47

(75013) Location F4 (3 ch. + gdsalon + 2 sdb + balcon, vue sur laSeine). Grand appartement,900€/semaine, du 2 au 18 août).Tél. 06 10 42 74 31 (le soir à partirde 18 heures et week-end), site :t.a. [email protected]

Barcelone, loue appt confort. 6 p.2sdb, parking, piscine, 800€/sem.,125€/j. Tél. 0034 635 612 776

Lyon, normalienne (ENS de Lyon)ch. studio ou T1 calme et clair, àlouer. Tél. 07 88 13 08 95

Rome, appart. Tél. 06 75 87 71 53

Hyères, Giens, loue appt 3 p.,park., pisc., prox. plage, 4 couch.sem./quinz. Tél. 06 86 91 96 86

Palomarès (Andalousie), loueappt 2 ch., pisc., clim., terrasse,calme, mer à 900 m, de 230 € à480€/sem. Port. 06 31 61 12 12

Espagne, Rosas, loue studio directmer. Tél. 06 16 16 04 60

Saint-Denis Basilique, duplex,terrasse, 8 pers. du 15/07 au 30/08,500€/sem. Tél. 06 20 66 06 90

Londres, trois pièces idéalementsitué ; en août : 500€ la semaine,[email protected]

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Une histoire de la lumièreLa spectroscopieD’abord utilisée pour comprendre la com-position de la lumière, la spectroscopie vas’inviter dans de multiples disciplines pourpercer les secrets de l’infiniment grand et del’infiniment petit...De quoi est faite la lumière? D’où viennentles couleurs de l’arc-en-ciel?De tout temps, les phénomènes lumineuxde l’atmosphère ont suscité intérêt et fas-cination. C’est notamment sous l’impulsion

des travaux de Newton, à partir du XVIIe siècle, que les premières étudesd’analyse et de décomposition de la lumière voient le jour, grâce à l’uti-lisation du prisme puis à celle du spectroscope, sans cesse perfec-tionné depuis.Cet ouvrage nous invite à découvrir la singulière histoire de la spec-troscopie, outil d’investigation toujours privilégié dans de nombreusesdisciplines scientifiques, pour tout à la fois sonder l’intérieur desatomes, analyser les composés chimiques, déterminer la vitesse et lacomposition des astres, définir les unités d’espace et de temps et... per-cer bien des secrets de l’Univers.• Stéphane Legars, Coédition Vuibert/Adapt, 160 p., 18 euros

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Voltaire newtonien Le combat d’un philosophe

pour la scienceMonument de la littérature, Voltaire a étéaussi un passeur de savoir scientifique.Pourquoi, envers et contre tous les carté-siens, malgré la rivalité entre France etAngleterre, cet ami de Mme du Châtelet a-t-il fait connaître les théories de Newtonen France ? L’ouvrage s’adresse aux ensei-gnants aussi bien scientifiques que litté-raires, aux lecteurs qui s’intéressent à Voltaire et/ou Newton.• Véronique Le Ru, préface de Michel Blay, premier tirage : mars 2005, nouveautirage : février 2013, 128 p., 15 euros

Alexandre de HumboldtLe dernier savant universelUne remarquable synthèse sur un hommed’exception qui fit de sa vie une « péré-grination poétique ». En suivant la longuevie de ce « savant universel » on décou-vrira derrière l’homme de science, unhomme engagé contre l’esclavage, unphilosophe, un poète et un pédagogue.Pour historiens, géographes, naturalistes.• Mireille Gayet, préface de Philippe Taquet,premier tirage : août 2006, nouveau tirage :février 2013, 416 p., 35 euros

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