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ADEME VOUS OUTRE - MER N˚2 JANVIER 2019 DOSSIER Réemploi, Réparation, Réutilisation de nouveaux enjeux pour les territoires d’Outre-mer P. 5 P. 2 P. 8 P. 9 P. 4 Sommaire LES ACTUS L’année en images ÉDITO Arnaud LEROY Président INFOGRAPHIE Vers l’autonomie énergétique TERRAIN Nos démarches exemplaires DANS LES DIRECTIONS RÉGIONALES D’OUTRE-MER LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE EN ACTIONS

N˚2 ADEME VOUS OUTRE-MER · L’hôtel Le Méridien de Tahiti a installé un système de récupé - ration de chaleur issue de ses groupes froids pour produire le’ au chaude sanitaire

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ADEME VOUS OUTRE-MER

N˚2 • JANVIER 2019

DOSSIERRéemploi, Réparation,

Réutilisation de nouveaux enjeux pour

les territoires d’Outre-mer

P. 5

P. 2 P. 8 P. 9P. 4

SommaireLES ACTUSL’année en images

ÉDITO

Arnaud LEROY Président

INFOGRAPHIE

Vers l’autonomie énergétique

TERRAIN

Nos démarches exemplaires

DANS LES DIRECTIONS RÉGIONALES D’OUTRE-MER

LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE EN ACTIONS

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N°2 • JANVIER 20192 ADEME VOUS OUTRE-MER

LES AC T US

GUADELOUPE – MARTINIQUE

Annick Girardin, Ministre des Outre-Mer, Nicolas HULOT, Ministre de la Transition Éco-logique et le Président de l’ADEME, Arnaud LEROY, se sont rendus en Guadeloupe puis en Martinique, du 10 au 12 juin dernier, dans le cadre d’un déplacement consacré à la lutte contre les algues sargasses.

La visite du Président de la République Emmanuel MACRON en Martinique puis en Guadeloupe, les 27 et 28 septembre derniers, où il se rendait pour la première fois. L’occasion notamment d’aborder les questions des sargasses et de la pollution à la Chlordécone.

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UN APPEL À PROJETS RECHERCHE, DEVELOPPEMENT & INNOVATION

RELATIF AUX SARGASSES DÉSORMAIS OUVERT !

La Région Guadeloupe, associée à l’Agence Nationale de la Recherche et l’ADEME, lance, en collaboration avec différents partenaires, un appel à projets portant sur la thématique des sargasses. Cette initiative a pour objectif d’apporter des solutions pragmatiques à l’échouage des sargasses et enrichir les connaissances quant à ce phé-nomène qui affecte les îles du bassin caribéen.

Clôture : le 20 mars 2019

Pour plus d’information :https://martinique.ademe.fr/actualites/appels-projets/preannonce-un-futur-appel-projets-de-recherche-et-de- developpement-innovation-relatif-aux-sargasses

contact : [email protected]

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3ADEME VOUS OUTRE-MER

LES AC T US

GUYANE

GUADELOUPE

NOUVELLE CALÉDONIE

Centrale de Pidima, une parmi les 5 centrales photovoltaïques hybrides mises en service depuis début 2018 et qui alimentent chacune un village amérindien de la commune de Maripasoula (au sud de la Guyane). Ce projet a été soutenu et accompagné par l’ADEME.

Du 3 au 6 décembre 2018, les acteurs des territoires d’Outre-mer se sont réunis en Guadeloupe pour échanger sur les modes de traitement des déchets et les moyens à mettre en œuvre pour accélérer le déploiement de l’économie circulaire.

LE CHIFFRE

381 819 tonnes C’est la quantité de déchets réceptionnés en Guadeloupe dans les centres de tri et de traitement (hors déchets du BTP) en 2017. C’est un chiffre stable, hors effet du cyclone Maria (afflux de déchets verts). 36 % de ces déchets sont envoyés vers des filières de valorisation, soit une progres-sion de 13 % par rapport à 2016.

En mai dernier, les chambres consulaires (CCI, CMA, la chargée de mission environnement de l’ADEME) ont été formées à l’outil de diagnostics et plans d’actions de l’opération « TPE & PME gagnantes ».

COLLOQUE SUR LE TRAITEMENT DES DECHETS EN OUTRE-MER

L’hôtel Le Méridien de Tahiti a installé un système de récupé-ration de chaleur issue de ses groupes froids pour produire l’eau chaude sanitaire de tout l’hôtel. Les économies réalisées pour l’année 2017 sont de 391 MWh PCI/an de gaz, évitant l’émission de 95 téqCO2/an et une économie de près de 68 000€ par an.

POLYNÉSIE

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N°2 • JANVIER 20194 ADEME VOUS OUTRE-MER

142

8 %

réalisés dans les accords contractuels avec les Collectivités

des budgets de l’action régionale

=

MILLIONS D’EUROS

dont

ÉDITO

Nos territoires insulaires en Outre-mer et en Corse, en première ligne face aux conséquences du changement climatique, sont des territoires particulièrement concernés par la transition énergétique et écologique.

Le Livre Bleu paru à l’issue des Assises des Outre-mer met d’ailleurs en exergue les attentes des citoyens en la matière. Par ailleurs, les objectifs de placer ces terri-toires sur une trajectoire ambitieuse en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’autonomie énergétique dès 2030 fournissent un magnifique terrain d’innovation pour développer des solutions qui soient efficientes sur le plan environnemental, économique et social.

L’ADEME s’investit depuis de nombreuses années auprès des acteurs des terri-toires d’Outre-mer* et de Corse pour leur apporter de l’expertise afin de les aider à planifier et mettre en œuvre des politiques énergie et climat adaptées aux enjeux. Nous avons ainsi mené plusieurs études structurantes pour fixer les orientations en matière d’efficacité énergétique, de développement des énergies renouvelables et d’économie circulaire afin de fixer les orientations et secteurs à embarquer. Nous mettons également en œuvre des programmes d’actions qui s’appuient sur des partenariats forts et durables avec les Régions et les collectivités territoriales.

Ce nouveau numéro d’ADEME & VOUS OUTRE-MER donne ainsi à voir un large panorama d’initiatives sur la rénovation des bâtiments, le développement des énergies renouvelables, la réduction des déchets et la gestion des sargasses.

Pour l’ADEME, les Outre-mer et la Corse sont des territoires à fort potentiel. En faisant partager aux autres zones insulaires le savoir-faire français en matière d’efficacité énergétique, de réseaux intelligents et de production d’énergie verte, ils sont des vecteurs de développement économique et constituent une véritable vitrine de l’offre française à l’international. En France métropolitaine, nous avons aussi beaucoup à apprendre des initiatives prises dans ces territoires.

J’ai ainsi souhaité que soit formalisée courant 2019 une stratégie pour l’action de l’Agence en Outre-mer afin d’optimiser la pertinence et l’impact de l’action de l’ADEME dans ces territoires et faire émerger de nouvelles possibilités de parte-nariats et d’actions en faveur d’une transition écologique ambitieuse et réussie.

* L’ADEME est présente dans six départements et collectivités d’Outre-mer via ses directions régionales à la Réunion (en charge de Mayotte), en Guadeloupe (qui couvre également Saint-Martin et Saint-Barthélemy), en Martinique et en Guyane et via ses représentations territoriales à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie.

Arnaud LEROY, Président

CHIFFRESCLÉS

PERSONNES60

32,5 16 1

12 %

constituent les équipes de l’ADEME Outre-mer

des moyens humains de l’action régionale

ETP en CDI

volontairesdu service

civique

personne mise à

disposition

=

+ +

4 DR

3

avec antennes de Mayotte rattachée à la DR Réunion et

Saint-Martin et Saint-Barth en relation avec la DR

Guadeloupe

représentations en Nouvelle-Calédonie, en relation avec Wallis et Futuna,

en Polynésie française et à Saint-Pierre et Miquelon

52 2

CPER ou les collectivités

contrats de développement

+MILLIONS D’EUROS

MILLIONS D’EUROS

Engagement des régions aux côtés de l’ADEME :

Le FEDER sur la période 2015-2017 mobilise en Outre-mer plus de 73 M€

© J. Chisc

ano

357MILLIONS D’EUROSengagés en Outre-mer

2007

2018

20152018

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5ADEME VOUS OUTRE-MER

DOSSIER

RÉEMPLOI, RÉPARATION, RÉUTILISATION. DE NOUVEAUX ENJEUX POUR LES TERRITOIRES D’OUTRE-MER

État des lieux des territoriaux Les activités de réutilisation, réemploi et réparation doivent aussi bien être envisagées du côté de la demande (sensibilisation/prévention) que de l’offre, avec par exemple l’existence de recy-cleries. On compte également parmi les acteurs, les détenteurs (particuliers, collectivités), qui ont un rôle à jouer en donnant, pour alimenter les flux.

L’ADEME accompagne les territoires dans leurs missions sur le RRR, historiquement via le soutien aux Programmes Locaux de Prévention (PLP), puis avec les Contrats d’Objectifs Déchets Économie Circulaire (CODEC) et maintenant les Programmes Locaux de Prévention Déchet Ménagers et Assimilés (PLPDMA) devenus obligatoires.

Au sein du secteur, il existe des initiatives locales :

∞ un réseau régional des acteurs, REGAR ;

∞ une Plateforme REP sur les filières Responsabilité Élargie des Producteurs (REP) ;

∞ des structures : ressourcerie ACISE (972), APAEI (973), Ne plus jeter (973), ressourcerie Récup’R mis en place par l’asso-ciation ACC (974), projet de recyclerie en Nouvelle Calédonie à l’étude en province sud ;

∞ des ateliers de réparation : Repair Café, FabLab de Jarry (971), Ranjé To Bisiklet (973), RunFabLab (973), Réparali Kafés mis en place par l’association Ekopratik (974) ;

∞ de l’upcycling : Ti Tang (973), Foyer de l’Espérance (972), Association Saint Vincent de Paul (988).

Le secteur du réemploi, de la réparation et de la réutilisation, offre de nombreuses opportunités car un gisement important existe.

En Martinique, le potentiel est estimé à 4 000 tonnes de biens à remployer.

Les filières DEEE (équipements électriques et électroniques) et DEA (ameublement) représentent un potentiel important.

LE RÉEMPLOI, LA RÉPARATION ET LA RÉUTI-LISATION (RRR) CONTRIBUENT AU PROLON-GEMENT DE LA DURÉE DE VIE DES PRODUITS ET PARTICIPENT AINSI À LA RÉDUCTION DES CONSOMMATIONS DE RESSOURCES ET À LA PRODUCTION DES DÉCHETS, DANS LE CADRE D’UNE ÉCONOMIE CIRCULAIRE.

Cela s’inscrit dans un contexte réglementaire favorable au niveau national (axe dédié dans le Programme National de Prévention des Déchets, feuille de Route Économie Circulaire, loi sur la consommation 2014, etc).

En Outre-mer, ces activités se développent et se structurent, en faisant face néanmoins à différents enjeux : accès au gisement, coopération des insti-tutionnels avec les acteurs du RRR, professionna-lisation de ces structures.

Ce secteur a des retombées sociales, et pas uni-quement en termes d’insertion : création d’emplois, changement de comportements, lien social.

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N°2 • JANVIER 20196 ADEME VOUS OUTRE-MER

Co-construire pour développer les actions sur la réparation, la réutilisation et le réemploi Pour faire émerger de nouveaux projets sur les territoires, un renforcement de la coopération entre les acteurs doit donc être envisagé, et celle-ci ne doit pas se résumer à un subven-tionnement des activités des associations par les collectivités.

Dans ce sens, l’ADEME a organisé les 13 et 14 juin derniers une rencontre dédiée au réemploi, à la réutilisation, et à la réparation à Fort-de-France. Collectivités, associations, entreprises de Martinique, Guyane et Guadeloupe travaillant sur ces théma-tiques se sont donc réunies. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du Réseau A3P de l’ADEME.

ZOOM SUR LE RÉSEAU A3P

Le Réseau A3P national rassemble les chargés de mission travaillant sur la thématique de la prévention des déchets et de l’économie circulaire (collectivités porteuses d’un programme local de prévention des déchets ou lauréates de l’appel à projet « Zéro Déchet, Zéro Gaspillage »).

Plusieurs pistes de réflexions ont été évoquées pour permettre de renforcer la coopération et les échanges au sein du réseau RRR et de créer ainsi de nouvelles dynamiques sur les territoires :

∞ La création d’un label RRR pour les associations : pour mieux communiquer et fédérer, avec pour objectif la création d’un catalogue des associations RRR, pour donner une meilleure visibilité aux collectivités pour identifier celle qui peuvent être sollicitées sur quel sujet et qui solliciter pour un marché public.

∞ Transformer la relation collectivités/associations vers plus de coopération :

> mettre en place des actions sur le long terme avec des programmes pluriannuels,

> prendre le temps d’échanger, de développer des relations et une vision commune,

> se considérer comme partenaires et non pas prestataire/payeur (ce qui est plus valorisant pour les deux parties),

> associer les élus à des moments de co-construction avec les associations.

Par ailleurs, des pistes d’actions ont également été envisa-gées pour développer la réparation dans la Caraïbe dans le but notamment de construire et de pérenniser l’activité dans le RRR. Des structures ont déjà initié certaines actions, on peut citer en exemple la ressourcerie APAEI de Marie-Galante (Guadeloupe), l’entreprise Cash Express (Martinique), et l’as-sociation « Ne plus Jeter » (Guyane).

Ressourcerie APAEI de Marie-Galante (Guadeloupe)

Cette association d’insertion œuvrant dans le domaine médi-co-social s’est tournée récemment vers l’insertion des chômeurs de longue durée, et notamment des jeunes, via une activité de ressourcerie.

Les principales difficultés rencontrées dans son projet restent liées au coût de l’insertion et au manque de ressources humaines du fait de la taille du territoire.

La gestion des flux est une problématique constante, il est essentiel pour cette dernière de s’assurer qu’il existe une filière pour écouler les flux afin d’éviter d’avoir à stocker.

L’association rapporte également que les consommateurs en général ne viennent pas dans une démarche environnementale mais plutôt dans le but de faire avant tout des économies.

Ne plus jeter (Guyane)

« Ne plus jeter » est une ressourcerie associative qui fonctionne avec 7 salariés et 15 bénévoles au quotidien. Une partie « bou-tique chic » est alimentée par des vêtements améliorés par des couturières pour attirer une clientèle autre que défavorisée.

Ce type de structure rencontre plusieurs difficultés financières. Pour les dépasser, des pistes de réflexions sont aujourd’hui en cours :

∞ Mutualiser le plus possible : de nouvelles formes de mutua-lisation sont à inventer (ex : partager une machine de répa-ration par exemple).

∞ Valoriser économiquement l’activité de sensibilisation et d’animation faite par les associations : au-delà des subven-tions, les associations peuvent être prestataires de service auprès des collectivités, qui doivent mettre en œuvre des actions sur ces sujets dans le cadre de leur Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés (PLPDMA) désormais obligatoire, ou auprès des éco-organismes.

∞ Valoriser les actions des associations par de la communi-cation facile à faire, en diffusant des interviews vidéo sur les réseaux sociaux par exemple.

DOSSIER

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7ADEME VOUS OUTRE-MER

ZOOM SUR LES RÉPAR’ACTEURS en GuyaneLa Chambre de Métiers et de l’Artisanat, en collaboration avec l’ADEME et le réseau guyanais des producteurs et des com-merçants engagés, mène un véritable travail de terrain afin de créer un réseau de réparateurs locaux labellisés « Réparateurs » sur l’ensemble du département. Ces professionnels ont à cœur de mettre à l’honneur la réparation plutôt que l’achat d’objets neufs. Compétents, ils peuvent être consultés pour des conseils d’utilisation et d’entretien. Ils sont ainsi acteurs de la réduction des déchets.

Dans ce cadre, s’est tenu du 17 au 25 novembre 2018, la pre-mière édition de la « Semaine de la Réparation » en Guyane.

Lors de cette semaine, les particuliers qui souhaitaient réparer des objets/matériels ou faire des dons de vêtements pou-vaient se rapprocher des Répar’Acteurs participants situés près de chez eux. À cette occasion, les Repair Café étaient également présents à différents lieux proposant ainsi aux visiteurs de réparer leurs objets et de les sensibiliser sur la réparation.

L’aboutissement de ce projet consistera en la création d’un annuaire dématérialisé sur la Réparation, le Réemploi et la Réutilisation, mais aussi au renouvellement de l’opération à l’échelle du territoire dans un espace de temps plus important.

Une étude menée par l’ADEME sur l’analyse technico-économique de 38 structures RRR (dont 3 en Outre-mer) a permis de mettre en évidence un certain nombre de résultats :

∞ Une nouvelle offre en RRR se développe en plus des structures historiques (Emmaüs, Envie) dans un contexte général favorable (prise de conscience collective, changement des pratiques).

∞ Le loyer est une charge très lourde pour les petites associations : importance de nouer des partenariats avec des collectivités pour avoir des locaux mis à disposition ou à loyer abordable. Les ressourceries sont des outils territoriaux de prévention des déchets et à ce titre elles doivent être intégrées dans la politique locale et ne pas être gérées uniquement par les seuls moyens de l’association.

∞ De façon générale, il est important de mutualiser les moyens avec d’autres structures.

∞ Pour sensibiliser les citoyens et pousser à l’achat de biens issus du réemploi : il est essentiel de créer de la valeur ajoutée, par exemple en faisant de l’upcycling : transformer un « déchet » tel qu’un meuble abandonné, en produit de meilleure qualité (meuble réparé et peint pour lui redonner de la valeur).

∞ La pratique du réemploi chez les usagers n’a pas été analysée dans cette étude mais des enquêtes régulières montrent que cette pratique progresse et n’est plus réservée aux deux types de personnes auparavant concernées (chineurs et personnes ayant un faible pouvoir d’achat).

Vers un développement des pratiques de consigne sur le territoire La consigne est un dispositif permettant le réemploi par un mécanisme économique incitant notamment au retour des emballages. Il était très répandu avant le développement croissant de l’emballage unique.

Un appel à candidatures a été lancé en 2016 par l’ADEME pour sélectionner 10 dispositifs et relancer cette pratique. En Outre-mer, cette pratique est encore trop peu développée.

En Martinique, « Bière Lorraine », brasserie locale, a mis en place un système de consigne sur les bouteilles en CHR (Cafés, Hôtels, Restaurants). Cependant le volume des bouteilles est décroissant car le recours aux fûts est de plus en plus utilisé.

« Le système de consigne particuliers reste confronté à des dif-ficultés : manque d’incitation du grand public pour ramener ses bouteilles, détournement des caisses utilisées normalement pour le retour des bouteilles, manque de volontarisme de la grande distribution (pas de place dédiée pour stocker). Un partenariat a néanmoins démarré avec une enseigne (Simply Market) et les premiers résultats sont plutôt satisfaisants. » Philippe GARON, Directeur de Production, Brasserie Lorraine.

À la Réunion, un recyclage original des bouteilles de bières « Dodo » a été mis en place. Une quinzaine de « collecteurs » répartis dans toute l’île récupère les bouteilles auprès de petits ramasseurs locaux, elles sont ensuite revendues aux industriels 7 centimes, qui les réutilisent deux ou trois fois au maximum. Ainsi, 60 % de la production est faite avec des bouteilles recyclées.

En conclusion, il est donc essentiel de valoriser l’existant dans nos process actuel et nos habitudes de consommation. Les acteurs de nos territoires ont cependant besoin d’être accompagnés dans ce changement de comportement. L’ADEME s’est fixée comme mission de travailler et d’envisager de nouvelles pistes de réflexion aux côtés des différentes structures (éco-organismes, syndicats de traitement, associations, collectivités, entreprises…) pour que l’Économie Sociale et Solidaire soit incluse dans les politiques mises en place sur nos territoires. Des outils de calcul des coûts et bénéfices du réemploi doivent être développés pour aider les acteurs du RRR à argumenter en faveur de leur activité.

La rencontre qui s’est tenue en juin dernier en Martinique a révélé qu’il y a de réels enjeux au développement du réemploi de la réparation et de la réutilisation dans les DROM.

DOSSIER

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N°2 • JANVIER 20198 ADEME VOUS OUTRE-MER

INFOGR APHIE

VERS L’AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE

EN ZONE NON INTERCONNECTÉE À L’HORIZON 2030

1 % Géothermie

3 %Geothermie importé

Hydraulique Barrage

4 %

HydrauliqueAu �l de l'eau

1 %ETM

1 %

Éolien11 %

Photovoltaïque70 %

Total :1,5 GW

Bagasse3 %

Biogaz0 %

Autre10 %

Biomasse6 %

GU

ADELOUPE

Total :1,6 GWPhotovoltaïque

78 %

Autre10 %

Éolien8 %

Biomasse4 %

1 %Bagasse

2 %Géothermie

3 %Géothermie importée

3 %

HydrauliqueAu �l de l'eau

1 %ETM

Biogaz 0 %

HydrauliqueRéseau 0 %

MARTIN

IQUE

Total :1,9 GW

Autre3 %

Éolien11 %

Photovoltaïque61 %

Hydroélectricité14 %

Biomasse11 %

ETM 0 %

Biogaz 2 % Géothermie 1 %

RÉUNIO

N

Malgré une approche volontairement conservative, chacun des territoires étudié présente un potentiel ENR suffisant pour couvrir la demande. Bien que la filière photovoltaïque soit prépondérante, celle-ci demande à être épaulée par des productions plus stables telles que biomasse, géothermie ou hydraulique ainsi qu’une importante capacité de stockage.

En complément d’exercices de prospective énergétique réalisés par l’Agence, et suite à la loi de transition énergétique fixant un objectif d’autonomie énergé-tique à 2030 aux Zones Non Interconnectées (ZNI), l’ADEME a souhaité traiter de manière approfondie les problématiques liées au développement massif d’énergies variables et météo-dépendantes sur les ZNI, influant de manière importante sur l’équilibre offre-demande et sur la stabilité du réseau.

La composition des MIX énergétiques reflète les spécificités des territoires

Une autonomie accessible (Scénario « Vers l’autonomie* »)*Convertit le secteur des transports routiers (hors poids lourds) en véhicules électriques. Et force l’atteinte d’un mix 100% ENR à 2030 : autonomie électrique + transport routier

Un MIX électrique 100 % Renouvelable (scénario « Tous Feux Verts* »)*Libère les contraintes réglementaires et sociales non rédhibitoires et force l’atteinte d’un mix 100% ENR à 2030 : autonomie électrique)

Des potentiels ENR très importants

GUADELOUPE

GUADELOUPE

MARTINIQUE

MARTINIQUE

REUNION

REUNION

Total :2 417 GWh

Bagasse 131

Éolien 805

PV 187

Biomasse locale 296

Hydro 281

ETM 35

Géothermie 682

Total :2 239 GWh

Bagasse 54

Éolien 404

PV 1 234

Biomasse locale 157

Hydro 156

Géothermie 234ETM 0

Total :4 470 GWh

Bagasse 472

Éolien 528

PV 1 806

Biomasse locale 591

Hydro 972

Géothermie 101Biomasse importée 0

Total :1 906 GWh

Total :1 807 GWh

Bagasse 131

Éolien 561

PV 115

Biomasse locale 216

Hydro 274

Géothermie 609

Bagasse 54

Éolien 410

PV 797

Biomasse locale 156

Hydro 157

Géothermie 233

Total :3 630 GWh

Bagasse 472

Éolien 413

PV 1 130

Biomasse locale 547

Hydro 971

Géothermie 97

L’atteinte de l’autonomie énergétique impose d’importants efforts de maître de la demande, notamment dans le secteur des transports et des compromis juridiques et sociaux permettant de donner accès aux potentiels ENR.

Un bilan économique favorable (LCOE : moyenne des deux scénarii ref 2015)-19 % -8 % -14 %

Pour les ENR, des coûts variables quasi-nuls (à l’exception de la biomasse) permettent de produire une énergie propre et peu coûteuse.

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9ADEME VOUS OUTRE-MER

POLYNÉSIE ET NOUVELLE-CALÉDONIE

7 ENTREPRISES ENGAGÉES DANS LE DISPOSITIF « TPE & PME GAGNANTES SUR TOUS LES COÛTS ! »

INITIÉ EN NOVEMBRE DERNIER PAR LA SECRÉTAIRE D’ÉTAT À LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE, BRUNE POIRSON, UN DISPOSITIF INNOVANT PERMETTANT D’AC-COMPAGNER LES ENTREPRISES SUR UNE RÉDUCTION DE LEURS COÛTS À TRAVERS LES PROBLÉMATIQUES ÉNERGIE, DÉCHETS, EAU ET INTRANTS A ÉTÉ MIS EN PLACE À L’ÉCHELLE NATIONALE ET DANS LES DOM. EN NOUVELLE- CALÉDONIE ET EN POLYNÉSIE FRANÇAISE, 7 ENTREPRISES DE PLUS DE 20 SALARIÉS SE SONT ENGAGÉES. UN PAR-TENARIAT EST ÉGALEMENT EN COURS D’ÉLABORATION AVEC LES CHAMBRES CONSULAIRES CCI ET CMA POUR LES ENTREPRISES INFÉRIEURES À 20 SALARIÉS.

En mai 2018, une conférence a été organisée à la CCI de Nouméa profitant de la venue d’experts des bureaux d’études ECO2 et OID intervenant sur le dispositif. Ainsi, les audits des premières entreprises engagées ont été réalisés, de même que la formation à l’outil de suivi dédié aux chambres consulaires. Une restitution des plans d’action des premières entreprises engagées s’est éga-lement tenue.

Une communication locale du dispositif a été réalisée en novembre 2017 dans le cadre de la SERD. Parmi les 7 enga-gées : « STP multipress » (imprimerie), basée en Polynésie, en Nouvelle-Calédonie, « Switi » basé à Païta, fabricant de glaces locales, SOPAC (élevage et transformation de crevettes, entre-prise située en province nord), « TFL Tennesse farm Laiterie », fabricant de yaourts, ainsi que la compagnie NC tourisme et l’entreprise « SNCATR » gérant un complexe hôtelier, restaura-tion et spa à Nouméa. La 7e entreprise engagée est « Sofaplast », fabricant de sacs plastiques et de produit vaisselle.

Les premiers résultats montrent des enseignements diversifiés car selon les cas, les économies envisagées soit dépassent le seuil fixé par l’ADEME (CF : remboursement à l’ADEME), soit elles ne le dépassent pas (les entreprises ne payent pas dans ce cas).

Dispositif « TPE & PME Gagnantes sur tous les coûts ! »

L’opération « TPE&PME gagnantes sur tous les coûts ! » s’inscrit dans le cadre de la mission de l’ADEME qui est de favoriser la transition énergétique et écologique. Elle s’appuie sur de récentes opérations nationales et locales ayant démontré l’in-térêt économique immédiat pour les entreprises de mettre en œuvre des actions d’optimisation de leurs flux.

Avec l’opération « TPE&PME gagnantes sur tous les coûts ! », les entreprises peuvent s’engager dans une démarche volontaire de 12 mois pendant lesquels elles bénéficieront d’un accompa-gnement personnalisé pour réaliser rapidement des économies durables, en réduisant leurs pertes en énergie, matière, déchets et eau.

TERR A IN

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N°2 • JANVIER 201910 ADEME VOUS OUTRE-MER

Les objectifs de cette opération étaient donc de :

X mesurer l’efficacité des gestes de prévention pour alimenter les retours d’expériences sur ce sujet,

X soutenir les actions locales de sensibilisation sur la prévention des déchets ménagers en s’appuyant sur des partenaires locaux et des témoignages concrets dans les médias,

X valoriser les résultats à l’échelle nationale pour généraliser les bonnes pratiques.

Sur 50 demandes de participation à ce défi de 5 mois (de décembre 2017 à mai 2018), 22 familles ont été sélectionnées. Pour les accompagner dans le changement de leurs habitudes, 10 ateliers ont été proposés, ils ont toujours été bien suivis par les familles.

Pour plus d’informations, vous pouvez retrouver les ateliers, ainsi que des témoignages des familles sur www.zerodechet-tahiti.com.

La page Facebook https://www.facebook.com/defizerodechettahiti/ est aussi très animée.

17 FAMILLES ont réussi à tenir la

cadence du défi jusqu’à la fin et parmi elle,

65 % DES FAMILLESont réduit leur poids de

déchets résiduels de plus de

et 25 % DES FAMILLES

de plus de 70 %

50 %

La plus forte progression concernant une famille mono-parentale un parent/un enfant qui a réussi à réduire ces déchets de près de 90 % arrivant ainsi à une production

de déchets variant entre 100 et 300 g par semaine ! Alors, quand est-ce qu’on s’y met tous ?

LA POLYNÉSIE FRANÇAISE FAIT FACE À UN CERTAIN NOMBRE DE CONTRAINTES GÉOGRAPHIQUES (FAIBLES SURFACES DISPONIBLES, ÉPARPILLEMENT DES ÎLES, ÎLES VOLCANIQUES/ATOLLS CORALLIENS), À UNE AUGMENTATION DE LA DÉMO-GRAPHIE, À LAQUELLE S’AJOUTENT DE FORTS FLUX TOURISTIQUES (160 000 TOURISTES PAR AN POUR UNE POPULATION DE 270 000 HABITANTS), ET UNE ÉVOLUTION DES HABITUDES DE CONSOMMATION, AVEC UN RECOURS DE PLUS EN PLUS IMPORTANT À L’IMPORTATION (AUGMENTATION DES IMPORTATIONS DE 40 % EN 10 ANS ENVIRON).

Compte tenu du développement économique et de l’accrois-sement de la population depuis les 20 dernières années, la production d’ordures ménagères ne cesse d’augmenter. Malgré la mise en place du tri sélectif à Tahiti et l’effort fourni pour le traitement des déchets, le problème reste particulièrement important dans les zones urbanisées et fortement touristiques. Le but du défi « Zéro Déchet » est donc de mobiliser l’opinion sur des résultats concrets, pour agir immédiatement et au quotidien afin de réduire les quantités de déchets ménagers.

POLYNÉSIE FRANÇAISE

LE 1ER DÉFI FAMILLE ZÉRO DÉCHET

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11ADEME VOUS OUTRE-MER

GUYANE

L’ENJEU DE LA VALORISATION ÉNERGÉTIQUE DES DÉCHETS DANS LES DOM, CAS PARTICULIER DU CONTEXTE GUYANAIS

Chiffres clés

GESTION DES DÉCHETS : DANS LES DOM

TAUX DE RECYCLAGE DES DÉCHETS en Guyane :

TAUX DE RECYCLAGE DANS LES ANTILLES : environ : DE VALORISATION

DES DÉCHETS EN MARTINIQUE

DE VALORISATION AU NATIONAL

15 % 30 %

+ 40 % 73 %

26 % de valorisation matière 16 % de valorisation organique 31 % de valorisation énergétique

SUR L’ENSEMBLE DES TERRITOIRES ULTRAMARINS, À L’EXCEPTION DE LA MARTINIQUE, ON NOTE L’ABSENCE DE TRAITE-MENT DES DÉCHETS ULTIMES PAR INCINÉRATION, AVEC VALORISATION DE L’ÉNERGIE. POURTANT, CETTE FILIÈRE SEMBLE RÉPONDRE À DE MULTIPLES ENJEUX ET PRÉSENTER DES AVANTAGES INCONTESTABLES.

En premier lieu, elle permet de valoriser le contenu énergétique important de nos déchets. Selon les caractérisations réalisées dans les différents territoires, le Pouvoir Calorifique Inférieur (PCI) est évalué entre 2 000 et 2 500 kcal/T (forte représentation des plastiques, faiblesse des collectes sélectives…).

Elle permet également de réduire la mise en stockage (en moyenne 70 % de la masse des déchets entrants et de 90 % leur volume), dans un contexte parfois de saturation des sites existants, répondant ainsi à l’objectif de réduction de 50 % de l’enfouissement en 2025 inscrit dans la Loi de la Transition Éner-gétique pour la Croissance Verte (LTECV) tout en préservant le foncier, rare en contexte insulaire.

Enfin, dans nos zones non interconnectées (ZNI), la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) recommande le recours privilé-gié à des contrats de gré à gré afin de soutenir le développement de la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables où l’électricité coûte cher (290 €/MWh en moyenne dans les ZNI). (Délibération du 23 d’avril 2015).

Par ailleurs, l’émergence d’une économie circulaire dans les territoires d’Outre-mer vise à limiter les exportations de déchets à valoriser vers la métropole, tout en important moins de produits et de matières premières. Quelques freins ralen-tissent cependant cette émergence : l’éloignement, l’insularité, la taille modeste des gisements au regard de certaines logiques industrielles de production recherchant des économies d’échelle. Les déchets collectés, triés et conditionnés doivent souvent être exportés à très grands frais au-delà de l’entorse faite au principe de proximité et du bilan carbone des filières.

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Valorisation biogaz © SMTVD

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N°2 • JANVIER 201912 ADEME VOUS OUTRE-MER

EN GUYANE, LA PROGRAMMATION PLURIANNUELLE DE L’ÉNERGIE (PPE), ADOPTÉE LE 22 JUILLET 2015, PRÉVOIT 8 MW DE PUISSANCE INSTALLÉE OBTENUE PAR LE TRAITEMENT DES DÉCHETS EN 2023

C’est la raison pour laquelle l’ADEME Guyane, en partenariat avec les collectivités locales compétentes et les membres de la PPE, a lancé une réflexion technico-économique sur la faisabilité de la mise en place de la valorisation énergétique des déchets non dangereux (DMA, DAE…) à l’échelle régionale.

Cette réflexion s’appuie sur une étude menée par le cabinet Merlet, comparant plusieurs scénarii (incinération d’OMR brutes, production et incinération de CSR à partir d’OMR avec ou sans méthanisation de la matière organique résiduelle…).

Les conclusions de cette étude sont les suivantes :

∞ Les installations adaptables / évolutives qui permettent de minimiser les problèmes d’approvisionnement en déchets ou en biomasse (synergie) et de maintenance tout en inté-grant la forte évolution démographique de son territoire sont à privilégier.

∞ Des technologies simples, robustes, efficaces et respec-tueuses de l’environnement y compris sur les rejets peuvent être développées en Guyane. Le cabinet Merlin propose une unité de co-incinération des déchets dans un four à grilles pour une puissance de 8 MWe sur le secteur de la Commu-nauté d’Agglomération, élargi aux EPCI avoisinantes (CCDS et CCEG).

∞ En revanche, produire des Combustibles Solides de Récu-pération (CSR) à partir d’OMR revient à concentrer 2/3 de l’énergie dans 1/3 des déchets. Même en y ajoutant un module de méthanisation, le rendement net serait inférieur

et le coût de traitement fortement majoré (le coût moyen national des Traitements Mécano Biologiques avec produc-tion de CSR et méthanisation est de 165 €/T soit 50 % de plus que l’incinération), sans évoquer le pari technologique sur le territoire… Il semble plus pertinent de prioriser et d’accom-pagner cette filière à partir de déchets secs non recyclables d’activités économiques (refus de tri notamment) et des refus de tri des emballages et papiers ménagers plus homogènes et au pouvoir énergétique plus élevé.

∞ D’un point de vue économique, la valorisation énergétique des déchets paraît tout à fait possible sur la base de recettes de traitement maîtrisées dans la durée et comparables à une solution de référence stockage (environ 100 €/T) et de recettes énergétiques avec un tarif d’achat de 200 €/MWh (à comparer au coût marginal de production d’électricité prévu par la CRE à l’horizon 2030 de plus de 300 €/MWh).

Des orientations confortées par le livre bleu pour l’Outre-merLe récent Livre Bleu pour les Outre-mer sorti le 29 juin 2018 consolide ces orientations en indiquant notamment que « les déchets représentent une opportunité non-négligeable dans la transition énergétique outre-mer, en fournissant un gisement de matières premières pour alimenter en base le système électrique ». Il souligne également que nos régions doivent s’ins-crire dans le cadre national « avec des écarts possibles, si leur intérêt est justifié, à la hiérarchie européenne des modes de traitements des déchets ». Enfin, l’une des ambitions affichées par le Président de la République est de faire des Outre-mer des précurseurs dans l’utilisation des CSR.

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Incinérateur Martinique - UTVD © SMTVD

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13ADEME VOUS OUTRE-MER

SUITE À LEUR APPEL À PROJETS «25 CHAUFFERIES BOIS POUR LA CORSE» L’ADEME ET LA COLLECTIVITÉ DE CORSE ASSURENT UN ACCOMPAGNEMENT TECHNIQUE ET FINAN-CIER POUR CE TYPE DE PROJETS. LA COMMUNE DE SERRA DI SCOPAMENE * A INITIÉ UN VASTE PROGRAMME REPRÉ-SENTANT PLUS D’UN DEMI MILLION D’INVESTISSEMENT, INTÉGRANT L’ISOLATION PAR L’EXTÉRIEUR DU BÂTIMENT, LE CHANGEMENT DES FENÊTRES ET VOLETS, LA MISE EN PLACE D’UNE CHAUFFERIE AU BOIS DÉCHIQUETÉ ET DE PANNEAUX SOLAIRES THERMIQUES POUR L’EAU CHAUDE SOLAIRE.

Un projet de chaufferie, exemplaire à de nombreux égards :

∞ Rénovation énergétique performante du bâtiment alimenté (isolation par l’extérieur, bardage bois…),

∞ Recours au solaire thermique pour l’eau chaude sanitaire des logements concernés,

∞ Structuration d’une filière « d’approvisionnement bois » locale : acquisition d’un broyeur pour traiter le bois des forêts communales en lien avec l’association foncière pastorale,

∞ Coopération avec les communes voisines de l’Alta-Rocca (Levie) mais aussi du Haut Taravo (Cozzano) pour la mutua-lisation d’un broyeur à bois qui permettra de structurer l’ap-provisionnement selon des filières courtes et à coût maîtrisé,

∞ Symbole enfin de ces communes rurales et de montagne qui souhaitent exister et vivre avec leur identité et leur richesse (la forêt) propre au sein de leur territoire,

∞ Investissement des élus : Monsieur le Maire Jean-Paul ROCCA- SERRA mais aussi son adjoint Louis ROCCA SERRA. CF : Interview ci-dessous

*Petit village situé dans la micro région de l’Alta Rocca en Corse du Sud à une altitude de 900m.

Chiffres clés

Coût de l’investissement

160 054 € HT314 000 € HT

100 %

Mix énergétique :

BIOMASSE

21 T/AN de CO

2 évitées

Économie d’énergie :

52 000KWH/AN

CORSE

RÉNOVATION THERMIQUE ET CHAUFFERIE AU BOIS DÉCHIQUETÉ DANS LA COMMUNE DE SERRA DI SCOPAMENE

691 763 € HT

Chaudière bois : 81 137 € HT Stockage + broyeur : 100 000 € HT Production solaire : 20 126 € HT Rénovation thermique : 390 500 € HT

Aide ADEME

Aide AUE

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LOUIS ROCCA SERRA

1ER ADJOINT AU MAIRE DE SERRA-DI-SCOPAMENA

« Avant de se lancer dans un projet de chaufferie bois, il est important d’aller voir des installations. Cela permet de mieux cerner les besoins d’équipements. Par exemple, nous avions prévu au départ un hangar de stockage du bois alors que finalement une aire bétonnée recouverte d’une bâche spéciale est une solution adaptée à notre situation.

Par ailleurs, il me semble indispensable pour une petite collectivité comme la nôtre d’être accompagnée par un assistant à maîtrise d’ouvrage pendant toute la durée du projet pour réaliser le montage financier, le suivi administratif et bien sûr la vérification technique. Le soutien technique et financier de l’ADEME et de l’Agence d’aménagement, d’urbanisme et d’énergie de la Corse nous est aussi très utile. »

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N°2 • JANVIER 201914 ADEME VOUS OUTRE-MER

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MARTINIQUE

PARC ÉOLIEN AVEC STOCKAGE DE GRAND RIVIÈRE LE VENT EST UNE SOURCE D’ÉNERGIE RENOUVELABLE JUSQU’À PRÉSENT ENCORE TROP PEU EXPLOITÉE EN MARTINIQUE. APRÈS PLUSIEURS MOIS DE TRAVAUX, UN PROJET DE GRANDE AMPLEUR A VU LE JOUR À GRAND-RIVIÈRE (MISE EN SERVICE : DÉCEMBRE 2018). CE PROJET A ÉTÉ MENÉ PAR LA SOCIÉTÉ SAS GRAND-RIVIÈRE EOLIEN STOCKAGE SERVICES (NW ENERGY/TOTAL-EREN/ EDF PEI).

Le parc éolien est localisé à Beauséjour, lieu-dit de la commune de Grand-Rivière située au nord de l’île de la Martinique. Il est composé de 7 éoliennes, mesurant 130 m en bout de pales, placées à minimum à 300 mètres les unes des autres, installées dans un espace à vocation agricole de 60 ha et raccordées au réseau électrique moyenne tension.

La génératrice d’électricité permet une production optimisée par faible vent et une atteinte rapide de la puissance nominale de 2 MW par éolienne.

Le stockage de l’énergie produite est assuré par 2 containers de batteries de 2,5 MWh chacun soient 5 MWh avec une puis-sance de 5 MW.La puissance disponible du parc éolien livrée au réseau est limitée à 12 MW.

Le chantier de construction a nécessité de relever de nombreux défis. Ce fut le cas pour le génie civil, la logistique, la connexion au réseau EDF et Orange et enfin l’assemblage des éoliennes en période cyclonique. Le transport des composants de chaque éolienne par des entreprises de logistique a été réalisé en trois étapes : de l’Europe vers Fort de France en porte-container, de Fort de France vers le port de Grand-Rivière par barge et enfin du port de Grand Rivière au site de construction à l’aide de modules de transport autonomes.

Les éoliennes sont conçues pour résister à des cyclones. Leur système anticyclonique constitué de capteurs et d’un logiciel de commande permet d’orienter les pâles des éoliennes en cas de vents extrêmes. Ce système est autonome en cas de coupure d’électricité, grâce à un groupe électrogène et des batteries de secours sur site.

La durée du contrat d’achat d’électricité est de quinze ans.

Caractéristiques de l’éolienne VESTAS V100 :

Une éolienne est composée :

∞ d’une nacelle en fibre de verre qui contient la génératrice d’électricité. Elle est équipée de parafoudres, capteurs de vent et d’un balisage aérien.

∞ d’un rotor de 100 m de diamètre. Il est composé de trois pales de 50 m de long, un moyeu, de trois raccords rotatifs et de trois entraînements pour le calage des pales.

∞ d’un mât en acier d’une hauteur de 80 m, sur lequel à son sommet s’oriente la nacelle en fonction du vent.

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15ADEME VOUS OUTRE-MER

GUADELOUPE

D.R.I.V.E : UN DÉMONSTRATEUR « SMART GRID », « SMART BUILDING » ET MOBILITÉ ÉLECTRIQUE CHEZ EDF ARCHIPEL GUADELOUPE

LA RÉUNION

ÉCOLABEL EUROPÉEN À LA RÉUNION :6 NOUVEAUX ÉTABLISSEMENTS LABELLISÉS EN 2018 DANS LA CADRE D’UN AAP LANCÉ PAR L’ADEME ET SES PARTENAIRES

EDF ARCHIPEL GUADELOUPE A INAU-GURÉ LE 5 JUIN DERNIER SUR SON SITE DE MORNE-BERNARD À BAIE-MAHAULT UN DISPOSITIF DE RECHARGE INTELLIGENTE DE VÉHICULE ÉLECTRIQUE (D.R.I.V.E.).

Une ombrière photovoltaïque (PV) de 10,5 kWc a été installée pour assurer la recharge de quatre véhicules électriques. L’installation PV a été dimensionnée selon les besoins de la flotte de véhicules électriques, c’est-à-dire que le kilométrage annuel par-couru par les véhicules est le principal critère de dimensionnement de la centrale photovol-taïque. Un système de gestion intelligent de

l’énergie est installé de manière à ce que les bâtiments attenants consomment l’énergie solaire produite en cas d’absence de véhi-cules en charge. Il n’y a pas de batteries de stockage, dans la mesure où les consomma-tions du bâtiment sont élevées vis-à-vis de la production photovoltaïque. Un relais avec de l’électricité consommée sur le réseau est prévu uniquement en dehors des heures de pointe, afin de minimiser l’impact sur l’envi-ronnement et sur le système électrique de Guadeloupe.

Ce projet avait été lauréat de l’appel à pro-jets d’octobre 2017 lancé par l’ADEME, la Région Guadeloupe et le FEDER.

L’ADEME ET SES PARTENAIRES (IRT, AFNOR ET OPCALIA) SE SONT RÉUNIS LE 4 OCTOBRE DERNIER AFIN DE REMETTRE OFFICIELLEMENT À SIX ÉTABLISSEMENTS HÔTELIERS L’ECOLABEL EUROPÉEN, LE LABEL QUI CONJUGUE SERVICE DE QUALITÉ ET ÉCOLOGIE.

Deux autres établissements sont labellisés depuis 2014 et ont obtenu un renouvellement de trois ans en 2017.

Avec ces 8 hôtels « Écolabel Européen », La Réunion est le pre-mier département d’Outre-mer en nombre d’établissements labellisés.

Et ce n’est pas fini ! En effet, l’ADEME et ses partenaires ont profité de cet événement pour proposer à nouveau un accompagne-ment aux hôtels qui le souhaitent dans la démarche d’obtention de l’Écolabel Européen.

Voici la listes des huit hôtels Écolabel Européen à l’île de La Réunion :

Labélisés en 2018 ∞ Hôtel Mercure Créolia ****

∞ Lodge Roche Tamarin & Spa ****

∞ Hôtel les créoles ***

∞ Hôtel le Dina Morgabine ***

∞ Hôtel le Saint Pierre **

∞ Résidence hôtelière l’Archipel ***

Labélisés en 2014 ∞ Hôtel Palm & Spa ***** ∞ Hôtel Iloha ***

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N°2 • JANVIER 201916 ADEME VOUS OUTRE-MER

Directeur de la publication Jean-François MAURO, directeur Ademe Martinique – Rédactrice en chef Eugénie CIBOIS, chargée de communication Ademe Martinique - Photo de couverture Pexels - Blue Ox Studio – Conception et réalisation AJN+ Communication & design - ajnplus.com – Réf. 10097 – Janvier 2019 ISSN 1957-1992 (imprimé) - ISSN 1955-2742 (en ligne) Imprimé par Point 44 - 100 % recyclé - papier fait à partir de matériaux recyclés - FSC®C131468 - www.fsc.org

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Guadeloupe Café Center - Rue Ferdinand Forest97122 BAIE-MAHAULT

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GuyaneLa Fabrique Amazonienne14 Esplanade de l’Éco cité d’affairePlateau C, Bâtiment Est97351 MATOURY

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