Un trésor au bout du mondeLe parcours-spectacle événement du Tourp

D O S S I E R p 6 - 9

HAG tionsÀ S U I V R E p 4 - 5Rythmes et carte scolaires en concertation

N ° 8 2 - a u t o m n e - 2 0 1 7

L E M A G A Z I N E D E L A C O M M U N E D E L A H A G U E

ÉCLAIRAGEL E P O I N T D E V U E D U M A I R E

HAG tionsUne publication de la commune de La Hague, 8 rue des Tohagues BP 217 - Beaumont-Hague - 50442 La Hague Cedex. 02 33 01 53 33 - courrier@lahague.com Site Internet : www.lahague.com

Directeur de la publication : Yveline Druez. Rédaction en chef : Direction de la communicationPhotos : Nour Hachimi, La Prod est dans le pré, Sylvain Manquet, Presse de la Manche, DR. Conception, rédaction et réalisation : FAWA. Impression : Groupe Lecaux imprimeries.

Votre magazine est imprimé avec des encres végétales par une entreprise Imprim’Vert. La marque Imprim’Vert garantit la gestion des déchets dangereux dans les filières agréées. Le papier utilisé est certifié PEFC. La certification PEFC garantit que le bois utilisé dans la fabrication du papier provient de forêts gérées durablement.

10-31-1281

AUSSI DANS CE NUMÉROÀ SUIVRE ................................................................. PAGE 4 - 5 Les rythmes et la carte scolaires en concertation

DOSSIER ................................................................ PAGES 6 - 9 Le trésor du Tourp

EN BREF ...................................................................... PAGE 10

HISTOIRES DE LA HAGUE .................................... PAGE 12 Sous les arbres, le souvenir du poète

SSans aucun doute, la commune de la Hague doit consentir des efforts, rationaliser l’existant, tout en maintenant haut et fort le service au public. Une indispensable réorganisation est nécessaire pour construire notre avenir. Il nous faut, bien sûr, prendre en compte les obstacles majeurs dressés sur notre route, comme le nombre d’élus ramené à 35 à horizon 2020. Comment remplacer le bénévolat qu’ils exercent sans jamais compter leur temps ? Comment continuer à faire vivre la proximité avec une poignée d’élus ? Ce sont les questions qui nous ont guidés pour élaborer notre projet de territoire, auquel nous mettons la dernière touche. Certes,

la commune bénéficie de moins de moyens financiers qu’auparavant, mais reste dans une situation nettement plus confortable que nombre de ses voisines. Tout doit être évalué afin d’être en mesure de fonctionner en 2020 mais la réflexion ne se mène pas uniquement sur le plan comptable ou administratif. Car notre projet de territoire se bâtit autour de l’humain et va se déployer concrètement autour des lieux de vie. Nous nous mobilisons pour renforcer la solidarité, l’entraide à travers une nouvelle dynamique qui prend en compte l’individu à toutes les étapes de sa vie. Du domaine de la petite enfance à celui de la gériatrie, nous allons

concevoir des projets avec les communes déléguées qui les déclineront en fonction de leur histoire, de leur personnalité, des attentes des habitants, avec l’appui déterminant des secrétariats de mairie et en lien étroit avec les écoles et les bibliothèques. Imaginez une vie riche et variée de petits quartiers, reliés entre eux par la solidarité et le partage, c’est l’objectif de notre projet de territoire. La question des rythmes scolaires, d’actualité, s’y rattache. À cette heure, nous nous concertons avec les parents et les acteurs de l’école car il s’agit avant tout de déterminer ce qui est le mieux pour nos enfants.

YVELINE DRUEZ

maire-adjoint en charge des finances, de l’évaluation des politiques et des partenariats financiers

HUBERT DALMONT

Votre actualité ? Mon objectif actuel est clair :

il s’agit de boucler le budget primitif 2018. Pour y parvenir, nous étudions des solutions d’économie, en particulier une réduction des dépenses de fonctionnement couplée avec une nécessaire réorganisation des services. Des économies de fonctionnement sont aujourd’hui indispensables et s’insèrent dans un vaste chantier de rénovation de la commune, mené par l’ensemble des élus.

Vos priorités ?Le maintien des services à

l’habitant malgré le contexte plus difficile est notre engagement prioritaire. Il faut bien comprendre que nous ne disposons plus de marge financière, comme par le passé. L’impôt économique, qui s’élevait à 25 millions d’euros, est désormais perçu par la Communauté d’agglomération. Celle-ci nous reverse

12,4 millions d’euros en attribution de compensation.

Vos perspectives ?Je souhaite un budget 2018

à l’équilibre et aller plus loin entre 2018 et 2020 afin de dégager des fonds pour des investissements futurs, en particulier pour l’entretien de notre patrimoine. Celui-ci est important et

certains bâtiments sont vieillissants. D’où la nécessité d’avoir une gestion économe pour se placer dans cette perspective d’investissements. Depuis la mise en place de la nouvelle équipe municipale, je me sens totalement impliqué, avec le service finances de la commune. Je constate ainsi que des économies sont possibles et nous y travaillons.

3 Q U E S T I O N S À

L E P R O J E T D E T E R R I T O I R E

L E S L I G N E S D E F O R C E

HAG’TIONS N° 82 ·3· OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2017

Le projet de territoire de la Hague constitue la feuille de route de la commune et a l’ambition de poser les bases de la nouvelle organisation politique au-delà de 2020. Il s’articule autour de l’accompagnement des personnes à toutes les étapes et âges de la vie en proposant des services pour améliorer la vie quotidienne des familles, dans un esprit de bienveillance, en se

mobilisant sur la réussite éducative, sur le renforcement du lien social et de la proximité, en privilégiant un cadre de vie de qualité. Les communes déléguées restent les lieux où se tisse le lien social. Le magazine Hag’tions reviendra dans ses prochains numéros sur la mise en place et la concrétisation de ce projet de territoire.

Les élus ont préféré la concertation à la précipita-

tion. Les groupes de terrain qui avaient été moteurs lors de l’instau-ration des rythmes scolaires actuels vont être réactivés. « Toute cette com-munauté va à nouveau phosphorer sur l’organisation que nous avons mise en place, afin de vérifier sa pertinence. Il s’agit d’évaluer l’existant, d’étudier si des réajustements sont possibles et ensuite d’agir en fonction du vote des conseils d’école  et  du  conseil  municipal  », indique Jérôme Belhomme, maire-adjoint en charge de l’éducation scolaire-périscolaire, restauration

À SUIVRE

Rythmes et carte scolaires en concertation

collective, enfance, jeunesse. Un questionnaire sera remis aux fa-milles et la concertation se pour-suit, en associant évidemment les enseignants et les acteurs de ter-rain.

Mais statu quo ne veut pas dire rigidité : des ajustements

sont envisageables  «  Le  retour  en arrière n’est bien sûr pas l’unique solu-tion : faisons une évaluation et trouvons des solutions innovantes, en particulier pour  les  jeunes  enfants  », reprend l’élu. « S’il est vrai que de nombreuses petites communes ont adopté la semaine 

de quatre jours dès cette rentrée, c’est en général par manque de moyens. Pour la Hague,  il  s’agissait  d’une  priorité  et nous avons investi pour les rythmes sco-laires  avec  une  offre  qualitative.  Les votes des conseils d’école se tiendront en fin d’année 2017 ou en début  janvier 2018 ; le conseil municipal de la Hague sera également amené à se prononcer.»  

La concertation est aussi de mise pour l’évolution de la carte sco-

laire, atout maître de l’attractivité du territoire. La Hague a signé une convention de trois ans avec l’Édu-cation nationale, période garantie sans suppression de postes d’ensei-gnants. De son côté, la commune, la seule à avoir accompli cette dé-marche à l’échelle du département, voire à celle de l’académie, s’engage à redessiner sa carte scolaire. Objec-tif : créer des écoles pérennes de 5 à 7 classes et en préservant aussi la proximité. Comment ? En mainte-nant l’offre périscolaire même si l’école est située ailleurs. Concrète-ment, les parents amènent et vont chercher les enfants dans leur éta-blissement proche où sont organi-sées les activités périscolaires. Entre-temps, les enfants rejoignent une école hors commune pour le temps des classes et reviennent ensuite à bon port. Pour ce faire, les circuits de transport doivent être actualisés avec l’agglomération et la région. Ce schéma a été élaboré et discuté en étroite concertation avec les parents lors de groupes de travail et présen-

Fin juin 2017, un décret du ministre de l’Éducation nationale autorise les communes qui le souhaitent à revenir à la semaine de quatre jours.

Les 1 155 écoliers de la Hague ont fait leur rentrée en conservant le même rythme que l’année précédente, soit 4,5 jours.

HAG’TIONS N° 82 ·4· OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2017

Les 1155 enfants scolarisés en maternelle et primaire ont pris le chemin des 15 écoles de la Hague, réparties sur 9 sites. 13 restaurants scolaires les accueillent pour le déjeuner (un millier de repas servis par jour l’année dernière). Les TAP sont plébiscités : plus de 80 % des

écoliers y étaient inscrits en 2016-2017.

////// L A R E N T R É E E N C H I F F R E S //////

té en réunions publiques. Les ensei-gnants des écoles concernées sont également sollicités pour réfléchir sur les modalités de regroupement ou de déploiement.

Ainsi, dès la rentrée 2018, les enfants suivront les activités

périscolaires à Biville ou Vauville et rallieront ensuite soit l’école de Sainte-Croix soit celle de Acqueville-Vasteville ou Beaumont-Hague. En 2019, les écoliers de Jobourg retrou-veront durant les classes leurs cama-rades d’Auderville et en 2020 le RPI de la Côte connaîtra aussi des chan-gements.

L’offre périscolaire s’étend pro-gressivement au mercredi

après-midi et aux vacances, visant une généralisation à la Hague d’ici deux ans. En effet, les écoles où les propositions périscolaires sont faibles ou inexistantes le mercredi sont les plus susceptibles d’enregis-trer une diminution des inscrip-tions. La Hague a perdu près de 16 % de ses élèves en une dizaine d’années. L’avenir du territoire passe par une stabilisation des ef-fectifs scolaires. Tous les acteurs (commune, associations, élus) sont mobilisés pour y parvenir.

La priorité donnée à l’éducation et à la réussite des enfants se traduit par des moyens concrets donnés aux écoles et une offre périscolaire de qualité. « C’est une marque de fa-brique dans la Hague, une force pour l’évolution de  la commune et nous y tenons ! », conclut Jérôme Belhomme.

Rythmes scolaires dans la Manche : la cacophonie– 140 établissements scolaires dont ceux de la Hague ont choisi de conserver la semaine de 4,5 jours. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer avait précisé qu’il ne changerait rien « Là où la communauté éducative et la commune sont satisfaites de la situation actuelle. »

– 86 sont revenus par dérogation, sur la base du décret du 28 juin 2017, au rythme de 4 jours de classe avec un maximum de 6 heures de classe par jour, sans augmentation du temps scolaire sur l’année ou la semaine.

– Sur les 334 écoles de la Manche, un certain nombre fonctionnent encore sur un autre rythme, soit 9 demi-journées ou 8 demi-journées avec au moins cinq matinées.

HAG’TIONS N° 82 ·5· OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2017

Atelier jardin à Gréville-Hague.

Activités récréatives pour les écoliers très concentrés d’Urville-Nacqueville.

Le Tourp est entré dans une nouvelle dimension, celle du rêve, de la poésie, du récit épique adossé à la plus grande rigueur scientifique, d’un voyage

au cœur du territoire. Le parcours-spectacle intitulé Un trésor au bout du monde magnifie l’histoire de la Hague et

de ses habitants. Une histoire qui fait vibrer le public depuis le 26 septembre, date d’ouverture de ce parcours-spectacle

immersif dans un manoir du Tourp aux espaces réorganisés.

HAG’TIONS N° 82 ·6· OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2017

DOSSIER

Le trésor du Tourp

« Les élus nous ont fait confiance pour la réhabilitation de l’exposition permanente en optant pour un concept unique en 

Normandie et innovant, celui de la Scénovision ». Manuela Mahier

HAG’TIONS N° 82 ·7· OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2017

NOUVELLE DIMENSION POUR LE MANOIR

tion touristique et son chemin de ran-donnée est conçu comme une porte d’entrée du territoire. Après cette visite, chacun aura envie de continuer à explorer la Hague à son gré et à son rythme. Par ailleurs, le parcours-spec-tacle, payant, est aussi source de recettes. L’entrée du manoir et la visite des expositions intérieures et exté-rieures restent gratuites.

Une aventure collectiveLa conception du parcours-spec-

tacle est une aventure collective qui a mobilisé la population. « Nous avions la volonté de partager ce projet avec les habi-tants, qu’ils soient impliqués directement soit en faisant de la figuration, soit par le prêt d’objets ou de lieux à filmer. Un trésor au bout du monde devait être porté loca-lement pour  être  réussi  », souligne Flo-riane Anger-Valognes. Un comité scientifique rassemblant des archéolo-gues, le garde du Littoral et un lin-guiste a nourri le contenu de ce par-cours, garantissant sa rigueur. « Ainsi, nous avons extrait la substantifique moelle avec le concours des experts et les élus ont validé, à chaque étape, les thématiques et les traitements ».

Cette démarche a été menée en étroite collaboration avec les profes-sionnels de la Prod est dans le pré, nom de la société qui a inventé le concept de scénovision. Ensuite, ils ont mis en musique les contenus, de façon ébouriffante. Avec le parcours-spectacle, la Hague apparaît dans toute sa richesse, sa diversité, sa spé-cificité. Point de cours magistral ni d’après-midi diapo mais une scéno-graphie judicieuse pour découvrir en s’amusant, en admirant, en s’émouvant.

Les deux Mathilde, atouts cœur du parcours-spectacle, se répondent à 20 ans de distance et font voyager le public dans le temps et l’espace.

Ci-dessous : Comme une bouteille à la mer, l’affiche du parcours-spectacle.

Toutes les trente minutes, un groupe de 19 personnes maximum est conduit dans un salon, première pièce du parcours-spectacle. Le voyage commence, riche en surprises, en personnages et en récits, ponctués par la voix charmeuse de l’acteur Jacques Gamblin. Il va durer près d’une heure. À l’exposition perma-nente conçue lors de l’ouverture du Tourp a succédé une aventure où images animées, sons, effets spéciaux, décors, illustrations s’unissent pour raconter un territoire magique mais parfois méconnu. « L’ouverture de la scé-novision est un moment de forte émotion car il marque la fin d’un travail d’équipe qui nous a mobilisé durant deux mandats. Il a été initié en 2008 avec le lancement d’un audit et nous voyons aujourd’hui le résultat final après la réorganisation des espaces et leur valorisation ainsi que le nouveau che-min  de  randonnée,  dont  nous  devons  la réalisation au  Conservatoire du Littoral », déclare Manuela Mahier, 1er adjoint en charge du développement de la culture, des équipements culturels, du réseau médiathèques-bibliothèques.

Une rupture avec l’exposition permanente d’origine

Plutôt que de changer et moderni-ser l’exposition permanente, Floriane Anger-Valognes, responsable du Tourp explique qu’un parti pris radicale-ment différent a été pris, « celui d’un parcours-spectacle qui répond aux attentes actuelles des publics, qu’il s’agisse des habi-tants ou des touristes, en présentant le ter-ritoire d’une façon originale et en donnant les  clés  de  compréhension  ». Ainsi, le Tourp, avec son parcours-spectacle, sa riche médiathèque désormais très visible, son nouveau point d’informa-

HAG’TIONS N° 82 ·8· OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2017

DOSSIER

UNE IMMERSION DANS LA HAGUEDe salle en salle, s’installent la

magie de la Hague, ses complexités, ses beautés. En fil conducteur, le personnage clé de Mathilde que l’on découvre enfant jetant une bouteille à la mer et adulte, deve-nue garde du Littoral. Autre fil conducteur, le goubelin à la fois génie local et chroniqueur à la voix ironique, interprété par Jacques Gamblin. Autour d’eux, s’animent des personnages qui dialoguent à travers les siècles, se déchaînent parfois les éléments. Se mêlent his-toire, géographie, bruits du vent et du tonnerre, humour, illustrations,

projections sur décors pour créer un maelström d’informations, de sensations, d’émotions. Dans cha-cune des cinq pièces-décors, répar-ties à travers le manoir, se joue une partition différente qui compose l’univers de la Hague. Celle des ori-gines et de l’histoire, celle de la rura-lité, celle du monde de la mer niché entre bistrot et sous-marin, celle des objets retrouvés sur le littoral au cours des siècles, celle de la relation entre hommes et paysages. Ainsi, le parcours-spectacle réussit à saisir la Hague d’hier et celle d’aujourd’hui, à restituer ce lien entre terre et mer.

Croquis préparatoires de la salle du monde marin et du dernier

espace où se conclut le parcours.

LA SCÉNOVISION PAR SES CONCEPTEURSTout commence par une phase d’imprégnation

pour l’équipe de la Prod est dans le pré, concepteur et réalisateur du parcours-spectacle Un trésor au bout du monde. « Nous avons recueilli les éléments que le Tourp voulait voir prendre vie et nous avons compris que l’équipe et les élus souhaitaient parler du territoire avec une voix différente, casser les clichés qui lui sont souvent attachés », explique Emmanuelle Findji, directrice de production. D’abord spécialisée dans la produc-tion audiovisuelle à sa création, la société a mis au service de la scénographie les outils du cinéma et du théâtre, concevant des parcours-spectacles, appelés Scénovision dans des lieux patrimoniaux, avec un regard artistique et un travail sur la mé-moire. En tout, près de 80 personnes ont participé

au projet du Tourp représentant tous les métiers du cinéma et du théâtre (monteur, ingénieur son, décorateur, lumière, tournage, illustrateurs, audio-visuel et figurants..)

« Nous cherchons, avec tous les moyens techniques  ad hoc, de l’illustration animée à la réalité virtuelle, à transmettre un savoir historique et scientifique à travers une expérience sensible. Dans le cas de la Hague, nous avons été frappés par l’énergie, la force et la beauté de ce territoire du bout du monde et nous avons tenté de res-tituer cette sensation en racontant une histoire qui ré-sonne avec l’expérience du public », souligne la produc-trice. Qui estime avoir reçu la plus belle récompense lorsqu’un habitant lui a dit : « C’est incroyable, vous avez saisi l’esprit de la Hague ! »

« La péninsule de la Hague a mille histoires

à raconter. Humaines d’abord.

Légendaires, naturalistes, géologiques, historiques ensuite... »

La Prod est dans le pré

HAG’TIONS N° 82 ·9· OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2017

La voix du goubelin s’élève. Elfe, nain ou lutin, esprit de la nature de tempérament facétieux dans l’imaginaire normand, le goubelin joue un rôle clé dans le parcours-spectacle. C’est l’acteur Jacques Gamblin, à la taille nettement plus élancé que celle d’un lutin bas-normand, qui prête sa voix au goubelin de manière légère et poétique. « Nous l’avions entendu à la radio, expliquant qu’il était né à Granville et très attaché à la Manche. Tout de suite, nous avions compris qu’il était notre goubelin. Il a accepté et s’est pris au jeu, faisant passer un côté taquin », se rappelle Emmanuelle Findji.

E S P R I T E S - T U L À   ?

UNE EXPERTISE SCIENTIFIQUEUn comité scientifique a participé

aux différentes étapes de réflexion et suivi le projet jusqu’à sa finalisa-tion. Il était composé de Sébastien Houiller, garde du Littoral (Syndicat mixte des espaces littoraux) et in-time connaisseur de l’histoire locale, Cyril Marcigny, archéologue de l’INRAP, spécialisé dans l’étude du Néolithique et âge du bronze, auteur de plusieurs articles et ouvrages sur l’Ouest de la France et la Norman-die, Gérard Vilgrain-Bazin, président du groupe de recherche archéolo-gique du Cotentin et Éric Marie, eth-nolinguiste et responsable de la re-

UN TRÉSOR AU BOUT DU MONDE

entrée 7 € 5 € pour les 7-18 ans et gratuit en dessous

de 7 ans.

De gauche à droite, plongée dans les différents espaces du parcours où surprises et animations s’enchaînent, contant l’histoire, la géologie, le paysage, la terre et la mer et les habitants de ce territoire du bout du monde.

vue Le Viquet qui revient sur cette expérience : « Nous avons travaillé en amont avec l’équipe du Tourp et de la Prod est dans le pré. Chaque spécialiste a apporté sa contribution au fur et à me-sure de  l’avancement du projet. Notre rôle était d’aider à la découverte d’un pays, de montrer son intérêt en évitant les approximations, les idées reçues ou de propager des mythes. Par exemple, la ten-tation  est  forte  de  prêter  aux  Vikings une forte empreinte sur la ré-gion. Or, leur rôle historique a été faible dans notre  territoire  et  leur  influence restreinte aux noms de lieux ou de per-sonnes », explique Éric Marie qui a également payé de sa personne sur le tournage afin de guider le person-nage du Viking. « À cette occasion, j’ai été véritablement bluffé par le travail des figurants bénévoles, par l’authenticité apportée par la parti-cipation des gens du pays. Le travail collectif est à l’origine de ce beau résultat, de cette ouverture sur un pays beau et rude, superbe, exi-geant ».

EN BREF

DU

O-B

ON

ITO

- JM

-LU

BRA

NO

- O

LIVI

ER-B

ON

NET

- TH

IBAU

LT D

EPU

YFO

NTA

INE

- JEA

N-P

IERR

E FR

ANCI

SOU

D -

GU

ILLA

UM

E PE

RRET

- LE

CLER

C&CI

ELAT

- D

R.

 Après le lever de rideau le 22 SEPTEMBRE dernier, au rythme du duo Bonito, et le spectacle événement Double le 13 OCTOBRE, prix du public au festival Avignon off en 2016, la scène s’enflamme le 21 OCTOBRE avec en première partie Ben Herbert Larue puis Gabriel Saglio et les Vieilles Pies.

Une première partie où Ben Herbert Larue interprète « ses mots passants », accompagné de deux musiciens. Ensuite,

place aux six musiciens des Vieilles Pies, entre jazz et guinguette et à la voix cassée et sensible de Gabriel Saglio dont le nouvel album est sorti récemment.

 Féfé revient à la Hague le 28 OCTOBRE à l’heure de son troisième album Mauve. Le chanteur aux multiples influences, rock, soul,

caraïbe, ajoute une touche africaine, signe d’un retour aux sources. Féfé raconte son histoire, ses voyages, ses espoirs en langue afro-universelle. Une soirée rythmée également par le collectif hip hop Le Langage des Feats qui présente un set en deux parties.

 Le 18 NOVEMBRE, réservez votre Soirée Eclectro à l’Espace culturel des Pieux : lancement par DJ Cécé et set final de DJ Assim ! Se succéderont jusqu’à 3 h du matin La

Caravane passe, Scratchophone Orchestra et Glass.

 Place au théâtre le 25 NOVEMBRE avec Vincent Roca & Wally qui présentent 150 kg à deux, on vous en remet un peu ? Soit une joute verbale festive et en toute légèreté…pour des calembours poétiques et philosophiques.

 Conte musical le 10 DÉCEMBRE : Tournepouce est une fresque poétique enchanteresse à faire rêver petits et grands, un spectacle farfelu et interactif, de haute tenue, signé par Barcella.

 Hommage au poète pour le concert de noël de l’école des arts vivants, le 20 DÉCEMBRE : à l’occasion des 40 ans de la mort de Jacques Prévert, retour sur ses nombreuses chansons mises en musique par Kosma.

 Théâtre aux poings pour commencer l’année : le 11 JANVIER, Raging Bull, présenté par Caliband Théâtre, monte sur le ring de l’Espace culturel. Accompagné d’un danseur et d’un musicien, le comédien qui joue le rôle titre s’empare de l’autobiographie bouleversante de Jake LaMotta, alias Raging Bull, champion du monde américain des poids

moyens à la fin des années 1940. Un spectacle brut et émouvant.

Troisième saison à l’Espace culturel

ADRESSESMODIFICATIONS EN VUE La création de la commune nouvelle a pour conséquence de modifier les adresses des particuliers, entreprises et services publics. De plus, la rigueur et la précision de l’adresse sont essentielles pour assurer la sécurité des personnes et l’acheminement des secours, le respect des délais d’acheminement du courrier et des colis, et la distribution des services à domicile. C’est pourquoi un travail d’identification des voies non référencées et de nommage des voies homonymes a été effectué par les communes déléguées avec l’aide des services de La Poste.Le premier numérotage des habitations est du ressort de la commune et l’entretien de celui du propriétaire. La Hague prendra à sa charge l’achat des nouvelles plaques de rue et de numéros. Afin d’informer précisément les habitants sur ce nouvel adressage, des actions de communication sont prévues par la commune.

Retrouvez la Boutique emploi sur

HAG’TIONS N° 82 ·11· OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2017

F I B R E O P T I Q U E : S U C C È S P O U R L E R A C C O R D E M E N TUn grand nombre de demandes de raccordement en fibre optique ont été enregistrées à la Hague. Rançon du succès, certains points de mutualisation sont saturés et Manche Fibre, délégataire de Manche Numérique, travaille actuellement à résoudre ce problème. En cas de difficultés techniques (fourreaux écrasés ou bouchés par exemple) sur le domaine privé, la résolution du problème est à la charge du particulier.

Pour tout ce qui relève du domaine public, il faut contacter Manche Fibre au 02 14 16 00 08.

Ateliers de la Boutique Emploi : le programmePrésentation du parrainage : information pour tous les demandeurs d’emploi qui souhaitent bénéficier de l’expérience et des conseils d’un professionnel de l’entreprise pour leur recherche d’emploi. Mardi 7 novembre de 9 h30 à 11 h 30. 

Présence  de l’agence d’emploi INPOLE Intérim. Jeudi 16 novembre de 14 h à 16 h. 

Information sur le projet des énergies marines renouvelables et l’avancée des recrutements pour l’usine de pales d’éoliennes à Tourlaville. Jeudi 30 novembre de 14 h à 16 h.

Atelier sur les techniques de recherche de formation : comment organiser et valider son projet de formation. Jeudi 14 décembre de 14 h à 16 h.

Renseignements et inscriptions au 02 33 01 83 90 Contacts : Sophie Martin, Stéphanie Duval

HISTOIRES DE LA HAGUE

HAG’TIONS N° 82 ·12· OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2017

Promenade dans le jardin en hommage à Prévert

Sous les arbres, le souvenir du poète

À l’approche de l’anniversaire des dix ans de la mort de Prévert, j’ai proposé à Janine sa femme, d’ouvrir un jardin en hommage à Jacques afin que de leur 

séjour dans la Hague il ne reste pas que trois tombes. À tous les amis, j’ai soumis cette idée, tous y répondirent avec plaisir : ils y plantèrent leur arbre préféré qui porte leur nom et qui grandira ici avec le souvenir », écrit Gérard Fusberti en conclusion de son livre Jacques Prévert en Cotentin, dont la première édition est parue en 1989*. Aujourd’hui, le jardin en hommage au poète se parcourt comme un musée vivant et joyeux où la nature prend la main, où l’euphorbe rouge du réalisateur Marcel Carné fait de l’œil aux pins d’Yves Montand, où le poirier pleureur et l’eucalyptus des chanteurs-acteurs Reggiani et Mouloudji se consolent avec les hortensias blancs de la longue dame brune, Barbara. D’un pas à l’autre, l’univers de Prévert garde force et humour, d’un poème en embuscade derrière un fourré à une citation accrochée à une plante. En flânant dans ce

jardin, s’anime un demi-siècle de la vie artistique française, quand le cinéma et la chanson perdaient leur voix sans Prévert. L’artisan de cet hommage à Prévert, Gérard Fusberti, est né à La Hague, deux jours après le Débarquement. Ses parents avaient fait leur vie dans ce bout de terre après y avoir trouvé durant l’Occupation un travail pour le père et un lieu de sauvegarde pour la mère, juive. En 1960, ils achètent une propriété avec trois moulins en ruine, laissée en état. Le jeune Gérard rencontre « la bande à Prévert » en 1965 et ne les quittera plus. Antiquaire à Paris ou estivant de retour chez lui, il s’attache à vie à Jacques, sa femme, sa fille, son frère, ses amis. Quand il revient à la Hague pour s’y poser plus longuement, il se souvient de cette propriété et commence à défricher le jardin. Prévert meurt en 1977 et, quarante plus tard, il vit en ce jardin, entouré de textes, de ses amis dont le gardien des lieux, Gérard Fusberti.

* En vente sur place

Gérard Fusberti (à gauche) à l’entrée de son jardin extraordinaire, en hommage à son ami Jacques Prévert.

«

Saint-Germain des Vaux. Ouvert tous les jours de Pâques à octobre, de 14 à 19h, fermé le vendredi hors juillet et août.