Navires de la Grande Guerre - Paquebot Navire Hôpital ASIEnavires-14-18.com/fichiers/A/ASIE_Chargeurs_V4.pdf · 2009. 11. 29. · Histoire Maritime des Chargeurs Réunis et de leurs

Paquebot Navire Hôpital

ASIE

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Navires de la Grande Guerre – ASIE

Fiche récapitulative mise à jour le 29/11/2009 – V4 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON ©

Nom : ASIE Type : Paquebot de la Compagnie des Chargeurs Réunis

Navire hôpital.

Chantier : Ateliers et Chantiers de France à Dunkerque. Commencé : 1914. Mis à flot : 12 février 1914. En service (MM) : 30 mai 1914. Retiré (MM) : 1944. En service (MN) : 21 décembre 1916. Retiré (MN) : 1919. Caractéristiques :

139,10 x 17,06 m. ; 8 561 tjb. ; 5 160 tpl. ; 9 058 t. ; 7 500 cv. ; 2 cheminées ; 2 hélices ; 2 machines à triple expansion ; 7 chaudières cylindriques timbrées à 14 kg/cm² ; 16,4 nœuds ; 159 passagers en 1ère classe ; 80 passagers en 2ème classe ; 96 passagers en 3ème classe ;

Armement :

N.C. Principales dates :

30 mai 1914 : premier départ du Havre pour la COA (Côte d'Afrique Occidentale). 1916 : navire hôpital 21 décembre 1916 au 04 juillet 1919 : réquisitionné, inscrit à Rochefort, armé commercialement (et non militarisé) sous les ordres du Cdt Paul Blazy, transformé aux Ateliers & Chantiers de la Gironde en navire-hôpital d’une capacité de 770 lits. Les travaux durent jusqu’au 08 février 1917. Médecin Chef : médecin principal Lallemand. 10 février 1917 : quitte la Gironde 19 février 1917 : arrive à Salonique Jusqu’à fin 1918 : effectue en moyenne 2 rotations mensuelles entre Toulon et Salonique avec parfois des escales à Bizerte, Milo, Bône et Alger. 10 mai 1917 : en convoi en Méditerranée, aborde et endommage le torpilleur d’escadre Mortier. 1

1 Avril 1917 dans l’ouvrage de Cogan et Beaugé.

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21 juillet 1917 : la déréquisition est demandée mais refusée. En contrepartie, la Marine Nationale accepte de déréquisitionner La Plata, de la CSA, filiale des Chargeurs Réunis. 13 février 1918 : en escale à Toulon, incendie dans le ventilateur d’une chaudière. Une erreur de message annonce la destruction du navire 04 avril 1918 : en route pour Salonique, contrôlé par un sous-marin allemand par 35°25N et 015°13E, au sud de Malte. Lors du contrôle, un marin allemand tombe à l’eau et est soigné par le docteur Marin, médecin major de l’ASIE. La correction de l’équipage allemand est notée dans le compte rendu du voyage. 2 11 novembre 1918 : après l’Armistice, continue à naviguer en Méditerranée Orientale, transporte des personnels civils et militaires, des réfugiés, de matériel, y compris pour le compte de la Croix Rouge américaine. 06 mai 1919 : quitte Toulon pour une rotation en Méditerranée. 08 juin 1919 : demande de déréquisition acceptée. 21 juin 1919 : retour à Toulon, déséquipé du matériel hospitalier 28 juin 1919 : quitte Toulon pour Le Verdon. 04 juillet 1919 : arrivée au Verdon, officiellement déréquisitionné à Bordeaux. 11 octobre 1919 : fait un départ de Bordeaux pour Brésil - Plata puis un autre en mai 1920. 3 30 octobre 1920 : s'échoue au Bec d'Ambés en sortant de la Gironde, par suite d'une avarie de barre, renfloué par 2 remorqueurs. 4 14 décembre 1925 : en appareillant de Dakar, perd son hélice tribord dans la chaîne d'un autre navire et vient heurter le quai se faisant une déchirure à tribord arrière au dessus de la ligne de flottaison. 16 décembre 1925 : repart de Dakar après une réparation provisoire. 21 avril 1927 : incendie dans le chargement de bois et de caoutchouc de la cale 1. 24 juillet 1927 : s'échoue prés de Matadi. 27 juillet 1927 : renfloué. 02 septembre 1929 : incendie dans une cale, en cale sèche, dégâts importants. Septembre 1935 à octobre 1935 : installation chauffe au mazout à Bordeaux. 1942 : saisi par les Italiens 13 mars 1943 : saisi par les allemands à Marseille.

2 Cf. Annexe 2. 3 Navigue probablement pour la Compagnie Sud Atlantique. Pour mémoire, en 1916, la Compagnie des Chargeurs Réunis prend la gérance de la Compagnie de Navigation Sud Atlantique 4 Selon Ouest Eclair, le navire se dégage seul.

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04 mai 1943 : appareille sous pavillon allemand. Remis aux italiens et renommé ROSSANO. 10 mai 1944 : coulé par un bombardement allié à Gênes, renfloué, après incendie, chavire dans le port de Gênes.

Equipage et passagers :

BRAI Jean Marie né le 01 mai 1880 à Langoat (Côtes-d'Armor (Côtes-Du-Nord en 1914)), Matelot Chauffeur de l’ASIE, décédé le 04 mai 1918 (37 Ans) à l’hôpital de Saint-Mandrier-sur-Mer (Var) de Maladie - Inhumé dans la Nécropole Nationale de Saint-Mandrier-sur-Mer - Rang F - Tombe 45 JOBIC Jean Marie né le 14 juillet 1889 à Moustoir (Côtes-d'Armor (Côtes-Du-Nord en 1914)), Matelot de 3ème Classe Fusilier Auxiliaire sur l’ASIE, décédé le 25 mai 1918 (28 Ans) à l’hôpital de Saint-Mandrier-sur-Mer (Var) de Maladie - Inhumé dans la Nécropole Nationale de Saint-Mandrier-sur-Mer - Rang G - Tombe 3 LATHUILLÈRE René né le 08 novembre 1897 à Châtelaillon-Plage (Charente-Maritime (Charente-Inférieure en 1914)), Matelot Infirmier, décédé le 2 août 1917 à bord de l’ ASIE (19 Ans) à l’hôpital de Saint-Mandrier-sur-Mer (Var) de Maladie - Sa fiche indique que sa Maladie est consécutive à une longue immersion dans l'eau après torpillage (venait sûrement d’un autre navire ?) MARATRAY Lucien Gaston Noël, né le 14 février 1877 à Toulon (Var). Mort le 30 octobre 1915 à bord de L’ASIE. Docteur en 1912 Faculté de Bordeaux. Médecin des troupes coloniales Médecin-Major de 2ème classe A.E.F. (5).

Citation :

N.C. Internet :

http://www.miramarshipindex.org.nz/ http://navires-hopitaux.blogspot.com/search/label/Asie

Cartographie : N.C.

5 AEF = Afrique Equatoriale Française.

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Iconographie :

Le paquebot « ASIE » de la Compagnie des Chargeurs Réunis.

Le paquebot « Asie » de la Compagnie des Chargeurs Réunis.

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BORDEAUX – L’Asie

BORDEAUX – L’Asie à quai en face des terrasses

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Marine Militaire Française – Paquebot ASIE (Guerre 1914 – 1918)

Campagne d’Orient 1914 – 1917 – « ASIE » Navire hôpital Français de 1re Classe

Par grosse mer au large de X….

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Navire hôpital ASIE

Navire Hôpital « ASIE »

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CHARGEURS REUNIS – Paquebot « ASIE »

CHARGEURS REUNIS – Paquebot « ASIE »

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Chargeurs Réunis – Paquebot « ASIE » - Le Fumoir.

Chargeurs Réunis – Paquebot « ASIE » - La Salle à Manger.

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Paquebot ASIE coulé à Gênes en 1944 Collection Lombardia Beni Culturali ©

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Bibliographie : Histoire Maritime des Chargeurs Réunis et de leurs filiales françaises – Jean Baugé – René Pierre Cogan – Editeurs Barré & Dayez – Paris – 1984. Les navires hôpitaux français au XXe siècle - Gilles Barnichon – Editions MDV.

Remerciements :

A l’attention de Pierre Berrue, Dominique Burger, Daniel Laheyne, Klaus Gunther von Martinez, Olivier Prunet, Alain Sauvaget, Peter X, pour leur contribution à l’élaboration de cette fiche récapitulative.

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Annexe 1 : Revue de presse : Nouvelles maritimes de Ouest-Eclair - éd. de Caen - du 1er octobre 1919 (p. 4) : " LE PAQUEBOT ASIE SUR LA LIGNE BORDEAUX-PLATA. - On nous informe que l'ASIE, de la Compagnie Sud-Atlantique, assurera, après sa remise en état, le départ du 11 octobre pour le Brésil et La Plata. La remise en service de ce magnifique et confortable paquebot sera vraisemblablement suivie par celle du Lutetia, du Massilia et de l'Alésia, ces deux derniers actuellement en achèvement." Ouest-Eclair - éd. de Caen - n° 7271, (p. 4) : " EVENEMENTS DE MER. BORDEAUX, 1er novembre (1920). - Le vapeur ASIE, qui partait de Bordeaux pour la côte d'Afrique, s'était échoué en Gironde, a pu se tirer de sa fâcheuse position sans assistance et atteindre Pauillac le 29."

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Annexe 2 : Rapports sur l’incident du 04 avril 1918 – Synthèse d’Olivier Prunet – 2009 : On trouve aux archives trois rapports concernant un incident assez inhabituel, survenu au navire hôpital ASIE en Avril 1918. Ils émanent du commandant, du 1er lieutenant et du médecin. Le récit suivant est un condensé des trois rapports : Le 4 Avril 1918, par 38°50 N et 15°13E 6 (nord du détroit de Messine) alors que l’ASIE fait route de Marseille sur Salonique, un coup de canon est entendu. Le projectile tombe à 500 m sur tribord avant. Les machines sont aussitôt stoppées. La nuit tombant, le sous-marin n’est pas aperçu tout de suite se tenant à environ 1500 m sur babord avant. Par signaux lumineux, il ordonne en anglais au paquebot d’envoyer un canot avec l’officier neutre espagnol qui se trouve à bord. Celui-ci, qui se nomme Llenera, refuse tout d’abord de quitter l’ASIE, mais sur l’insistance du Commandant Blazy, et un 2e coup de semonce ayant été tiré, il embarque finalement dans le youyou avec le 1er lieutenant, Mr d’Etat. Le youyou accoste le sous-marin dont le pont est balayé par la houle et qui roule d’un bord sur l’autre. L’officier espagnol parvient à monter à bord, mais le lieutenant qui veut le suivre en est empêché. « Not necessary » lui dit un officier allemand. Néanmoins il entend la conversation entre l’Espagnol et l’Allemand, qui se déroule en français. On demande des renseignements sur les ports et les dates de départ et d’arrivée, sur la nature du chargement (pas d’armes ou de munitions), et les Allemands veulent s’assurer que l’Espagnol reste toujours à bord et qu’il reviendra à Marseille avec le paquebot. Soudain, on entend un bruit de chute et une certaine animation se déclenche sur le sous-marin ; des marins sortent du kiosque et se précipitent sur le pont. L’officier espagnol, croyant à une alerte, dégringole du kiosque et saute dans le youyou sans même prendre congé du commandant allemand. Le youyou est à peine débordé que celui-ci crie en français « Un homme à la mer »

6 Cette position est cohérente avec le livre de bord de l’UC 52 (35°20'N - 15°13'E = South-East of Malta)

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Le lieutenant lui répond aussitôt qu’il va à son secours. Le youyou contourne le sous-marin par l’arrière et vient du côté bâbord. Il voit le corps d’un marin, inerte, que ses camarades sont en train de hisser hors de l’eau et il entend prononcer le mot de « médecin ». Il propose alors au commandant allemand d’aller chercher un médecin sur l’ASIE. Celui-ci accepte. Le youyou revient accoster l’ASIE. L’officier espagnol remonte à bord tandis qu’un médecin, le Docteur Marin, prend sa place dans le youyou. Revenus le long du sous-marin, le médecin et le lieutenant montent à bord. Tandis que le médecin descend dans le submersible accompagné d’un officier parlant français, le lieutenant reste avec le commandant dans le kiosque et la conversation s’engage en anglais car ce dernier ne maîtrise pas bien la langue de Molière. L’Allemand remercie tout d’abord le lieutenant d’être allé chercher un médecin. Il lui demande si le paquebot ne serait pas par hasard un ancien paquebot allemand, combien de voyages ils font ainsi chaque mois pour transporter blessés ou malades. Il lui conseille de toujours garder illuminés la croix rouge et les croix vertes pendant la nuit. Pendant ce temps le médecin ausculte le marin qui doit reprendre ses esprits… Mais dans son rapport il ne donne aucun renseignement d’ordre médical, seulement quelques renseignements sur le sous-marin. Ceux-ci ne sont d’ailleurs pas d’un grand intérêt, portant surtout sur la disposition des couchettes dans le poste équipage. Il n’y a pas de hamacs, ce qui semble le surprendre. Quand le médecin remonte, le commandant allemand renouvelle ses remerciements et prie le lieutenant de les transmettre au commandant de l’ASIE. Il lui indique qu’ils peuvent continuer leur route. A 21h15, le youyou est remonté sous son bossoir et les deux navires s’éloignent, chacun de leur côté. Aucun commentaire de l’Amirauté n’est joint à ces trois rapports.

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Silhouette du sous-marin dessinée par les officiers français

Arno Spindler à la page 186 du volume V de "Der Handelskrieg mit U-Booten" fait référence à cette incident sur quelques lignes, confirmant en tous points le récit ci-dessus. Un bel exemple d'attitude chevaleresque à quelques mois de la fin du conflit ! Le sous-marin concerné est l'UC 52, Oblt z.S. Hellmuth von Doeming qui après une opération de minage dans la région de Corfou, avait fait route sur la Méditerranée centrale en pratiquant la guerre au commerce.

Sous-marin du type UC II

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Il était parti de Cattaro le 24 mars et devait y revenir le 12 avril. Entre temps il coulait un petit voilier anglais le 31 7, rencontrait l'ASIE le 4, envoyait par le fond le voilier italien Madonna delle Grazie le 6 puis rencontrait un convoi allié dans le détroit de Messine le 9 et l'attaquait en plongée, endommageant à la torpille le vapeur anglais Sunik qui put être échoué à temps. Von Doemming, jeune commandant de 26 ans, devait ensuite prendre en charge l’UB 67 et en conserver le commandement jusqu'à la fin.

7 UC 52 was definitely in that area as she sank the City of Birmingham earlier that day in 35°10‘N-15°41‘E. She was on her way to the waters west of Italy, passing the Malta area.

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Annexe 3 : Ouvrage en librairie :

Les Navires hôpitaux français au XXe siècle, Gilles Barnichon - Editions MDV Maîtres du Vent - 168 pages, 24 x 22 cm, broché, 90 illustrations N&B.

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