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1 UN DEMI-SIECLE AU SERVICE DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP. 1958 – 2008 LES PAPILLONS BLANCS DE BEAUNE « La baraque », les débuts de l'IMPro en 1963. Docteur Georges CHEVAILLIER Médecin honoraire des Hospices de Beaune, ancien président de l'Association les Papillons Blancs de Beaune et sa région. Edition juin 2010

New LES PAPILLONS BLANCS DE BEAUNE · 2010. 6. 25. · 5 Préface Le 25 septembre 2008, l’Association « Les Papillons Blancs de la région de Beaune » fêtait son cinquantième

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    UN DEMI-SIECLE AU SERVICE DES PERSONNES

    EN SITUATION DE HANDICAP.

    1958 – 2008

    LES PAPILLONS BLANCS DE BEAUNE

    « La baraque », les débuts de l'IMPro en 1963.

    Docteur Georges CHEVAILLIER Médecin honoraire des Hospices de Beaune, ancien président de

    l'Association les Papillons Blancs de Beaune et sa région. Edition juin 2010

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    A la mémoire des fondateurs disparus :

    Maurice GAUSSET

    Gabriel LIOGIER d’ARD’HUY

    Marcel CALLET

    Paul-Louis et Simone CHALUMEAU

    Emile LEFILS

    des éducateurs qui nous on quitté :

    Chantal de LARMINAT

    Gérard GIMBERT

    Michel COUILLEROT

    Marie-Thérèse PAGILLON

    Raymond DEMOLIERE

    et des nombreux jeunes qui, avant de disparaître prématurément, ont pu bénéficier de leur action.

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    Préface

    Le 25 septembre 2008, l’Association « Les Papillons Blancs

    de la région de Beaune » fêtait son cinquantième anniversaire dans le bastion des Hospices de Beaune. A cette occasion les anciens, dont je suis, se retrouvaient et faisaient la connaissance des nouveaux. Après cette réunion, le nouveau directeur général, Jacques BERTHET, me demanda d’exploiter les archives de l’Association pour rédiger son histoire, ce que j’ai accepté avec plaisir. Cela m’a donné la possibilité de raviver des souvenirs disparus, car, après avoir été président pendant vingt ans, je n’avais conservé que des rapports très épisodiques avec les services et les établissements.

    Que de chemin parcouru pendant ces cinquante années ! Depuis les premières séances de rééducation dans le local de l’Aide aux mères jusqu’à la grande Association actuelle qui accueille 65 enfants et 421 adultes, encadrés par un personnel éducatif qui s’élève à 223 emplois à temps plein.

    Comment ne pas évoquer ceux, bénévoles ou professionnels, qui ont permis cette évolution, en commençant par les fondateurs :

    Pierre CAREME qui, depuis Chalon-sur-Saône, a fait connaître aux Beaunois, et à bien d’autres, l’existence de ce mouvement dont il est devenu l’apôtre.

    Maurice GAUSSET1, et sa femme Marie Josèphe MONTOY, qu’il ne faut pas oublier, car elle a été à ses côtés sa conseillère et

    1 Voir en annexe sa biographie.

    son soutien. C’est lui qui a pris les choses en main, d’abord comme président, puis comme secrétaire administratif salarié. Grâce à sa rigueur et à son honnêteté intellectuelle, issues de sa formation militaire et scoute, il a su obtenir la confiance des responsables de l’administration qui ont conservé de notre Association une image de sérieux et de compétence. Il a su aussi se situer à la juste distance entre les parents et les professionnels et ces derniers ont toujours apprécié son sens éducatif qui rejoignait leur optique. C’est ce que m’a écrit Marie-Thérèse AUTHELAIN, ancienne directrice de l’IMPro, qui admirait aussi son efficacité vis à vis des pouvoirs publics, « obtenant habituellement les budgets dont il avait besoin ».

    Il a été entouré, dès le début, par quelques parents : monsieur et madame CHALUMEAU, monsieur CALLET, monsieur Emile THIERRY, monsieur Gabriel LIOGIER d’ARD’HUY, et aussi par des bénévoles amis : Emile LEFILS, ancien directeur de banque, un homme merveilleux que j’ai beaucoup admiré, Pierre LAURIOZ, pharmacien et adjoint au maire de Beaune, qui a toujours été notre avocat auprès de la municipalité, et le docteur CHEVAILLIER, médecin généraliste à Beaune.

    Avec d’autres, ils ont constitué un Conseil d’Administration, composé, comme le veulent les statuts, d’une majorité de parents et de quelques amis. Pendant ces cinquante années, ils ont embauché des professionnels compétents et motivés pour diriger et encadrer les établissements et les services.

    La collaboration entre ces professionnels et les parents a été parfois difficile mais toujours confiante.

    Il ne faut pas non plus oublier de citer les fonctionnaires des services de tutelle, à la Direction de la Santé et de la Population, qui deviendra la DRASS et la DASS. Je citerai seulement celles et ceux que j’ai connu : Mlle BARAT, mesdames RAILLARD, ROUSSEL, MATHIEU, messieurs CLERMONT et BELLIS, et aussi

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    celles et ceux des services du Conseil Général et de la Sécurité Sociale. C’est grâce à eux que nos établissements ont pu fonctionner.

    Grâce aussi aux professionnels, essentiellement les éducateurs spécialisés, dont la création était relativement récente2. Les premiers sont apparus pendant la dernière guerre ; issus surtout des mouvements de jeunesse, ils avaient la charge des jeunes délinquants et des débiles mentaux.

    Nous avons toujours conservé des relations confiantes avec l’ADAPEI, (association départementale de parents, dirigée par maître MAZEN, puis par madame VERCEY et monsieur QUINTAR ) ; avec la Sauvegarde de l‘Enfance, (ARSENA de Bourgogne, alors présidée par monsieur WORMSER et dirigée par monsieur DELMAS) ; créée en 1943, elle se dédoublera en 1964 pour donner naissance au CREAI (conseiller du préfet pour les problèmes des enfants et adolescents inadaptés) et à l’ACODEGE (Association Côte d’Orienne pour le Développement Et la Gestion d’actions sociales et médico-sociales) et avec l’URIOPSS (Union Régionale Interfédérale des Œuvres Privées Sanitaires et Sociales). Le président des Papillons Blancs fait partie du Conseil d’Administration de ces organismes.

    Pour réaliser ce travail, j’ai dépouillé les archives abondantes conservées au siège social de l’Association, mais j’ai voulu aussi rencontrer ceux qui ont été les acteurs ou les témoins de cette évolution : les administrateurs, les directeurs et

    2 Quatre écoles de « cadres rééducateurs » avaient été créées par le gouvernement de Vichy, avec un encadrement provenant des mouvements de jeunesse, comme le scoutisme. Quelques uns des premiers éducateurs de la région ont été formés à l’école Théophile Roussel, de Montesson. Une école d’éducateurs spécialisés est ouverte à Dijon, en 1962, sous la direction d’Etienne JOVIGNOT qui la dirigera jusqu’en 1984. Le diplôme d’Etat sera institué en 1967.

    quelques parents. J’espère rester le plus objectif possible en ne relatant que des faits assurés, confirmés dans des documents, et en rapportant le résultat de ces entretiens sans ajouter de commentaires.

    Je remercie les personnes qui m’ont confié leurs souvenirs ou fait part de leurs expériences :

    Anne-Marie AUGIAS, Marie-Thérèse AUTHELIN, Sylvaine BILLOTTE, Pierre CAPPICOT, Bruno CHALUMEAU, Françoise CORNIL, Robert DEMOULIN, Anny DEVEVEY, Joseph et Françoise LARFOUILLOUX, Michel GAUSSET, Marie GUILLEMARD, André HEREAU, Colette LORY, Gabriel LIOGIER, Emile THIERRY, Alain VIEILLARD-BARON .

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    Histoire du handicap mental.

    La notion de handicap telle qu’elle est utilisée actuellement est relativement récente. Le handicap concernait autrefois des épreuves sportives, comme les courses de chevaux, dans lesquelles un concurrent était désavantagé par rapport aux autres.

    Depuis le milieu du XXe siècle, le terme de « handicapé », repris de l’anglais « handicapped » est appliqué à des personnes qui présentent une déficience. Ce handicap peut être physique (paralysie, surdité ou cécité), ou mental, (entraîné par une déficience de l’intelligence).

    Jusqu’au XIXe siècle, les personnes atteintes de déficience mentale sont assimilées aux malades mentaux, aux asociaux et aux infirmes de toute sorte et, depuis le XVIIe siècle, enfermés dans les hôpitaux généraux. Les médecins PINEL (1745-1826) et ESQUIROL (1772-1840) séparent les malades mentaux des délinquants et des asociaux, puis les débiles mentaux des malades mentaux. Ils créent pour les premiers les termes d’idiotie et d’imbécillité.

    Le premier, Édouard SEGUIN (1812-1880) propose une approche éducative spécialisée qu’il ne peut mettre en œuvre qu’aux Etats-Unis et qui sera largement utilisée par Maria MONTESSORI. Il signale, pour la première fois, l’existence d’une anomalie congénitale évoquant le faciès mongolien. Le docteur BOURNEVILLE (1840-1909), chargé du service des idiots et épileptiques à l’hôpital de Bicêtre, fonde à Ivry, en 1909, le premier Institut Médico-Pédagogique, sur un terrain de trois

    hectares, avec un gymnase, des salles de classe et un service d’hydrothérapie.

    En 1905, les psychologues BINET (1857-1911) et SIMON (1873-1961) créent la première échelle de tests pour apprécier le niveau de l’efficience intellectuelle et obtenir le Q.I. (quotient intellectuel). On peut ainsi distinguer la déficience légère (Q.I. de 50 à 60), qui regroupe 85% des cas ; la déficience moyenne (Q.I. de 35 à 55), soit 10% ; sévère (Q.I. inférieur à 40) et même profonde (Q.I. inférieur à 10). Cette déficience de l’intelligence se manifeste habituellement dès l’enfance. Elle est fréquemment d’origine génétique : c’est le cas de la trisomie 21 et de la maladie de l’X fragile. Elle peut être consécutive à l’anoxie cérébrale consécutive à un accouchement difficile, à un traumatisme crânien sévère, à une maladie infectieuse, (rubéole ou toxoplasmose), à un déficit hormonal (insuffisance thyroïdienne). Elle peut être associée à un handicap physique ou sensoriel.

    En 1925, le docteur Georges Heuyer (1884-1977) ouvre une clinique de psychiatrie infantile, au sein du « patronage Rollet » et devient le premier pédo-psychiatre.

    En 1959, Jérôme LEJEUNE découvre dans le service du professeur TURPIN que le « mongolisme » (syndrome de DOWN dans les pays anglo-saxons), est du à la présence d’un chromosome 21 supplémentaire. Il nomme cette affection « trisomie 21 ». Elle est relativement fréquente puisqu’elle concerne une naissance sur 700, soit actuellement 50 000 en France et 8 millions dans le monde. Il s’agit donc d’une maladie génétique, mais non héréditaire, sauf dans de rares cas, conséquence d’un accident imprévisible, peut-être un peu plus fréquent chez les femmes plus âgées.

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    De grands progrès ont été réalisés depuis cinquante ans dans la connaissance de ces pathologies, dans leur dépistage3 et dans la prise en charge des enfants qui en sont atteints.

    Mais, il y a cinquante ans, personne ne bénéficiait encore de ces progrès ; les parents devaient garder chez eux les enfants déficients, inquiets sur le sort qui leur serait réservé après leur mort. La plupart finissaient leurs jours, souvent écourtés, dans un hospice, qui accueillait des vieillards, des estropiés et des malades chroniques. D’autres étaient orientés vers un hôpital psychiatrique où les trisomiques étaient appréciés à cause de leur docilité et des services qu’ils pouvaient rendre à la cuisine, dans le jardin ou pour assurer le ménage du médecin chef, alors logé sur place.

    Le décret 56-284 du 9 mars 1956, définit dans son annexe XXIV les conditions techniques d’agrément des établissements privés pour enfants inadaptés. Parmi ces enfants, classés en quatre groupes, figurent dans le second « les enfants atteints de déficience à prédominance intellectuelle, liée à des troubles neuropsychiques, exigeant, sous contrôle médical, le recours à des techniques non exclusivement pédagogiques :

    a - arriérés profonds (imbéciles et idiots) b - débiles moyens

    c - débiles légers Les enfants des catégories b et c sont traités dans des

    Instituts Médico- Pédagogiques ou Médico-Professionnels qui peuvent être publics ou privés.

    3 Les médecins doivent obligatoirement proposer le dépistage à toutes les femmes enceintes, quelque soit leur âge. Si le résultat est positif, elles doivent décider si elles veulent garder cet enfant ou avorter. En France l’avortement est choisi dans 87 % des cas.

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    La vie de l‘Association.

    Les débuts.

    Après la guerre et la création, en 1945, de la sécurité sociale, les parents d’enfants déficients mentaux estiment qu’ils sont abandonnés par les pouvoirs publics et décident de se regrouper pour organiser par eux-mêmes la prise en charge de leurs enfants. En 1948, une première Association est créée à Lyon, puis, en 1950, les « Papillons Blancs » voient le jour, suivis par les « Hirondelles » en 1955. Les Papillons Blancs se développent rapidement, sous la présidence de Léonce MALECOT, magistrat parisien. Il édite une « revue éducative et documentaire de l’enfance inadaptée » destinée aux éducateurs de l’association et organise à Paris, salle des sociétés savantes, en décembre 1957, un premier arbre de Noël pour les enfants.

    A Chalon-sur-Saône, Pierre CAREME, installé depuis peu dans cette ville comme directeur de l’entreprise Pomona, avait appris l’existence de cette association en conduisant son septième enfant, mongolien, chez une éducatrice à Paris. Il monte une association qui organise chez lui des séances de rééducation et qui accueille bientôt quelques enfants de Beaune.

    Il diffuse la bonne parole dans toute la Bourgogne, grâce à son directeur, qui lui accorde beaucoup de liberté, et vient dans notre ville en février 1958 pour parler de ce problème devant cinquante personnes.

    A la suite de cette réunion, les participants décident de créer une association et constituent un bureau, présidé par Maurice GAUSSET, avec monsieur CHALUMEAU, secrétaire et trésorier. Le 25 mars 1958 paraît au Journal officiel la création de l’association « Les Papillons Blancs de la Région de Beaune », (œuvre familiale d’éducation et d’accompagnement de personnes déficientes intellectuelles). Au mois de mai, madame CHALUMEAU, membre de l’association, participe, avec monsieur CAREME, à une journée sur « La formation professionnelle et la mise au travail du jeune débile profond semi-éducable ». Elle a lieu à l’Institut Médico–pédagogique « Le Clos du nid » fondé à Marvejols en Lozère par l’abbé OZIOL.

    Maurice GAUSSET père de huit garçons, dont l’avant dernier, né le 29 février 1952, est trisomique, accomplira un travail considérable, épaulé par son épouse, infirmière de formation, Marie Josèphe MONTOY, à la forte personnalité. Elle contribuera efficacement, mais dans l’ombre, à l’œuvre de son mari.

    Il sera beaucoup aidé aussi par la société vinicole « La Reine Pédauque » qui l’avait engagé et dont les dirigeants, Pierre ANDRE, puis son gendre, Gabriel LIOGIER d’ARD'HUY, lui laissèrent toute la liberté nécessaire.

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    Maurice GAUSSET

    Marcel CALLET

    Gabriel LIOGIER d’ARD'HUY

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    Paul-Louis CHALUMEAU et Simone COINTOT-CHALUMEAU

    Emile LEFILS

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    Au cours de l’été 1958, l’Association ouvre une colonie de

    vacances dirigée par Mademoiselle NOURY, éducatrice spécialisée en cours de formation, aidée de deux monitrices. Elle accueille au château d’Evelles, propriété de la ville, 10 enfants, dont 7 de Beaune et 3 de Saône-et-Loire ; c’est une des toutes premières en France. Elle a été rendue possible grâce à l’aide de Roger DUCHET, sénateur Maire de Beaune, de son adjoint Jean JACCON président de la Société Beaunoise de Protection de l’Enfance et de monsieur BOURCARD, inspecteur de l’enseignement primaire. Le 5 juillet 1958, Pierre LAURIOZ, pharmacien et Conseiller Municipal, demande à faire partie du conseil d’administration.

    En 1960, les associations de parents se regroupent en France pour constituer l’UNAPEI (Union Nationale des Associations de Parents d’Enfants Inadaptés), regroupant des associations départementales (ADAPEI) et des unions régionales (URAPEI). L’Association de Beaune fait partie de l’ADAPEI de Côte d’Or, présidée par Monsieur MAZEN, mais conserve son indépendance juridique et financière. Elle adhère aussi à l’URAPEI de Bourgogne dirigée par Monsieur CAREME, membre du conseil d’administration de l’UNAPEI.

    Colonie de vacances à Evelles en 1958.

    Mlle NOURY (en pull blanc) – à sa droite Denis GAUSSET, puis Claudette PERNOT – devant elle Philippe CALLET et Louis

    POUILLAT –l’avant dernier à droite est Hugues CHALUMEAU. Il y avait 7 enfants de Beaune et 3 de Chalon.

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    La rente « survie ».

    En 1962, l’UNAPEI crée une assurance, dénommée « rente survie », qui permet aux parents de cotiser pour assurer à leurs enfants handicapés un supplément de revenu après leur mort. Monsieur LEFILS secrétaire de l’Association, est chargé de recueillir des adhésions à cette assurance.

    L’ATI (association tutélaire des majeurs

    protégés).

    Créée par l’ADAPEI en 1970 cette association, présidée par un magistrat, était formée de quelques bénévoles et Emile LEFILS y représentait les Papillons Blancs. Elle n’avait alors la charge que de quelques incapables majeurs, confiés par le juge des tutelles.

    En 1990, mademoiselle Madeleine LEFILS, récemment retraitée, entre dans l’association et est chargée, en particuliers, des Beaunois.

    Le nombre des intéressés augmente progressivement dans le département et l’association doit engager du personnel salarié. Finalement, devant le nombre des incapables majeurs de toute origine, qui atteint actuellement 900 personnes, et la complexité de leur prise en charge, l’association décide, en juin 2009, de se dissoudre et de confier ses dossiers à un service de

    l’Union Départementale des Sociétés Mutualistes (la Mutualité Côte d'Or-Yonne aujourd'hui).

    Assemble générale de 1965 à Savigny.

    Le 6 octobre 1964, Emile LEFILS, offre sa démission parce que le rapport qu’il avait rédigé sur le fonctionnement de l’Association avait été mal perçu par certains administrateurs ; il propose de s’occuper exclusivement de la rente survie proposée par l’UNAPEI aux parents. En fait il restera membre du Conseil.

    En 1962 est créée à Dijon la première école d’éducateurs spécialisés dirigée par Etienne JOVIGNOT, directeur du Centre d’Observation. La Sauvegarde de l’Enfance a été transformée en

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    CREAI par la loi de janvier 1964 et Maurice GAUSSET en est administrateur.

    En décembre 1964, l’Association comprend cinquante neuf membres parents, dont trente cinq ont un enfant dans un des établissements.

    L’assemblée générale du 27 novembre 1965 réélit le conseil d'administration en ajoutant messieurs Emile THIERRY, adjudant chef de gendarmerie, Joseph CHANEMBAUD, directeur de l’hôpital, Guy DRECQ, directeur de l’Association de Protection de l’enfance. Emile LEFILS reste secrétaire. A cette date, l’Association comprend soixante et onze membres. La « porte ouverte » du 22 mai connaît un vif succès et est une révélation pour beaucoup… Le président expose le projet de Savigny qui comprendra une section d’apprentissage pour les dix huit à vingt ans et un « atelier d’assistance par le travail » qui dépendra à la fois du Ministère de la Santé et Population et de celui du Travail.

    En mai 1967, un chèque de 130 000 anciens francs est remis à Maurice GAUSSET par monsieur GUILLEMIN, trésorier du Comité des Fêtes de Beaune.

    Le 13 juin 1968, un conseil extraordinaire est réuni en raison des évènements de mai. Il y a eu, quelques problèmes dans certains CREAI, mais pas dans les associations des Papillons Blancs qui sont des associations de parents.

    La vie de l’Association pendant 50 ans.

    A l’assemblée générale de 1968, l’Association regroupe cent six membres dont trente deux adhèrent à la rente survie.

    L’activité du conseil est centrée surtout sur le projet de Savigny, dont le dossier programme a été déposé à la Préfecture le 16 février. Le président prend contact avec les fonctionnaires compétents (architectes du Ministère et de la Sécurité Sociale, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées) pour s’assurer que le projet est bien conforme aux règlements en vigueur et rencontre monsieur MEUNIER d’Arnay-le-Duc, contrôleur des Finances détaché au ministère des Affaires Sociales.

    Les évènements de mai 1968 entraînent quelques inquiétudes, mais le 4 mars 1969, le sous-préfet l‘informe que l’arrêté de subvention a été signé.

    En juin 1968, le conseil d'administration décide d’appliquer pour son personnel, à partir du 1er juin, la Convention du 16 mars 1966.

    La propriété de Savigny-les-Beaune.

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    Maurice GAUSSET secrétaire administratif.

    En 1970, le développement de l’Association et la création de

    nouveaux services nécessite un surcroit de travail, trop important pour des bénévoles, et justifie un poste de secrétaire administratif salarié, qui sera reconnu par la DDASS ; il est confié à Maurice GAUSSET qui occupera ce poste jusqu’en 1978. Le conseil d'administration du 5 décembre 1970 élit à la présidence de l’Association Gabriel LIOGIER d’ARD’HUY, PDG de la maison de vin « la Reine Pédauque » et père d’Isabelle. Les vice-présidents sont messieurs CALLET et HEREAU, ingénieurs, le secrétaire Emile LEFILS et le trésorier Emmanuel FAVREL.

    Cette année là, André HEREAU, qui a quitté Chalon-sur-Saône pour Beaune après l’accueil de son fils à « la Source », entre au bureau. Il assure le secrétariat de l’URAPEI, accompagnant Maurice GAUSSET, qui remplace Pierre CAREME comme délégué régional de l’UNAPEI, aux réunions du Conseil Consultatif Régional, avec messieurs CAREME, TALBOT et RENARD. Madame HEREAU et Madame LEFILS rendent visite aux familles des enfants pour lesquels des structures d’accueil n’existent pas encore.

    En 1967, un comité de gestion, composé de messieurs LIOGIER, CALLET, LAURIOZ, FAVREL et GAUSSET est créé qui n’a pas de pouvoir juridique et dont les propositions doivent être approuvées par le conseil d’administration. Maurice GAUSSET, devenu salarié de l’Association, ne peut plus le présider, mais travaille en étroite collaboration avec lui. Le docteur CHEVAILLIER, salarié comme médecin généraliste, ne peut plus être administrateur, mais pourra participer aux réunions, comme conseiller, à titre consultatif. Mademoiselle CHAMBERGER, qui nous a rendu de grands services, démissionne du conseil.

    En février 1971 Emile LEFILS, membre du conseil d’administration de l’ADAPEI, lance la première « opération brioches » sur les deux cantons de Beaune ; il fait appel à de nombreux bénévoles qui vont, à domicile, proposer des brioches au profit de l’Association. La même année le conseil d’administration de l’hôpital verse une subvention de 15 000 francs sur les bénéfices de la vente des vins.

    Au conseil du 17 décembre 1972, apparaissent comme administrateurs monsieur GONNEAUD, conseiller pédagogique au CEG Monge, Pierre PETITJEAN, conseiller général et maire de Savigny-les-Beaune, Ginette CORNOT, employée municipale, Daniel PIQUET, de Savigny et comme commissaire aux comptes monsieur BOILLOT, contrôleur divisionnaire des contributions indirectes.

    Gabriel LIOGIER reste président jusqu’en 1973 mais, trop absorbé par son travail professionnel, il demande au docteur Georges CHEVAILLIER de le remplacer. Ce dernier, administrateur et médecin des établissements depuis leur ouverture, était conseiller municipal depuis 1965. Il avait été nommé médecin hospitalier à temps plein en 1972 et il avait alors confié la surveillance médicale des enfants au docteur LARFOUILLOUX, pédiatre de l’hôpital et celle du CAT et du foyer aux docteurs HERMITE et BARBERET. Il est élu président par le conseil d’administration réuni après l’assemblée générale tenue le 21 octobre 1973 au château de Vignoles.

    Le conseil d’administration est alors composé de messieurs Marcel CALLET et André HEREAU tous les deux ingénieurs et parents, vice-présidents, Emile LEFILS, ancien directeur de banque, ami, secrétaire général, assisté de Emile THIERRRY, adjudant de gendarmerie, parent, Emmanuel FAVREL comptable en retraite, trésorier, membre du bureau, et de Mesdames Charlotte LEFILS, retraitée de l’enseignement, amie, Ginette

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    CORNOT, employée municipale, parente, mademoiselle MENEAU, retraitée de l’enseignement, amie, et de messieurs Joseph CHANEMBAUD, directeur de l’hôpital, parent, Antoine CLAVELIER, négociant en vin, parent, Guy DRECQ, directeur de l ‘Association Beaunoise de Protection de l’Enfance, ami, Gabriel LIOGIER d’ARD’HUY, négociant en vin, parent, Joël MARTIN, agent SNCF, parent, Jean MICHELOT retraité de l’EDF et conseiller municipal, ami, Pierre PETITJEAN, viticulteur, conseiller général, et maire de Savigny, ami. Sont commissaires aux comptes Roger LAVAUD inspecteur des contributions et BOILLOT, contrôleur divisionnaire des contributions indirectes ; la Caisse Primaire d’Assurance Maladie est représentée par monsieur MOYSE.

    L’hôpital de Beaune, dont le directeur, Joseph CHANEMBAUD, était le père d‘un enfant très handicapé, accorda, à plusieurs reprises, des subventions à l’Association : 20 000 francs en mai 1973, puis, le 5 février 1974, à la demande du docteur CHEVAILLIER, membre depuis peu du Conseil d’Administration de cet Etablissement, la somme de 50 000 francs pour faciliter la trésorerie difficile de nos trois centres.

    En 1975, madame Josette VAN de WALLE devient administratrice et monsieur Marcel BERGEL, secrétaire adjoint.

    En 1976 meurent prématurément notre trésorier, Emmanuel FAVREL, et madame LECLERC, agent de service à l’IMPro qui sera remplacée par madame DEMOLIERE.

    En 1977, Maurice GAUSSET prévoyant de cesser ses fonctions de secrétaire administratif, l’Association embauche pour le remplacer Madame Sylvaine BILLOTTE, née le 19 mars 1945, qui avait obtenu un DESA d’administration du personnel au Conservatoire National des Arts et Métiers et travaillait depuis sept ans à l’usine Valourec de Montbard. Monsieur CALLET fait partie de la commission départementale chargée de

    conseiller les familles. Monsieur HEREAU s’occupe avec efficacité de la vente des cartes de vœux pour Noël.

    Le 18 juin 1978, lors de l’assemblée générale, l’Association fête son vingtième anniversaire, en présence de nombreux invités : messieurs JACOB, député, MOINE, maire de Beaune, FOURNIER, maire de Savigny, MICHELOT, adjoint, CAREME, QUINTAR, président de l’ADAPEI, DELMAS, directeur du CREAI, DRECQ, directeur de l’association de protection de l’enfance, les administrateurs et les directeurs de l’Association. Monsieur LEFILS, secrétaire général, rappelle l’histoire de l’Association, puis monsieur LIOGIER fait l’éloge de monsieur GAUSSET qui prend sa retraite en tant que secrétaire administratif, mais qui reste administrateur régional et national de l’UNAPEI, et, naturellement, administrateur des Papillons Blancs. Il reçoit en cadeau un motoculteur pour lui permettre de cultiver son jardin.

    En novembre 1978, la vente des vins des Hospices de Beaune est présidée par l’acteur Lino VENTURA. Une pièce de vin est vendue au bénéfice de son association Perce-Neige et des Papillons Blancs de Beaune, et achetée par André BOISSEAUX pour la maison Patriarche. Chacun reçoit 150 000 francs.

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    En avril 1982, Maurice GAUSSET redevient administrateur et vice-président, avec Gabriel LIOGIER, la secrétaire générale est madame Bernadette CORON, le trésorier Emile THIERRY. Le conseil d'administration comprend mesdames Marcelle THIBERGE, Ginette CORNOT, Françoise LARFOUILLOUX et Claude ROSSIGNOL, messieurs Joseph CHANEMBAUD, Paul AUCLER, Paul BAZEROLLE, Jean MICHELOT, Guy DRECQ et Joseph VERGOZ .

    Sur proposition de Gabriel LIOGIER, des délégations sont accordées, pour un an, à certains administrateurs pour suivre la marche des établissements ou des services : Gabriel LIOGIER, pour le CAT, les Foyers, le siège (gestion et trésorerie) ; mesdames CORON et LARFOUILLOUX pour l’IME et le foyer de semaine ; Maurice GAUSSET pour la MAS dont les travaux ont débuté ; madame THIBERGE pour les relations avec les tutelles, les familles et pour l’animation. Au cours de cette séance sont examinées les candidatures pour la direction de l’IME et de la MAS. A l’occasion de la création par l’UDSM d’un service d’accompagnement, le conseil souhaite que l’Association conserve le Regain pour l’arrondissement de Beaune.

    Madame BILLOTTE reste directrice administrative de l’Association jusqu’en octobre 1999, date à laquelle elle est licenciée en raison de la réorganisation de la comptabilité et de la suppression de son poste. Il était alors impossible de conserver deux postes de direction, car le conseil souhaitait confier la direction générale à Robert DEMOULIN, directeur du CAT, en raison de sa grande compétence dans le domaine de l’inadaptation. Madame BILLOTTE retrouve assez rapidement un poste de directrice dans une maison de retraite gérée par la Caisse Régionale d’Assurance Maladie. Robert DEMOULIN est nommé officiellement directeur général en 1999, après avoir passé avec succès un DEA de « sciences et droits de la famille ».

    Lino Ventura, le Dr Chevallier et M. Liogier d'Ard'Huy : 3 hommes heureux, réunis par leur même dévouement à l'enfance inadaptée. Pour eux, c'était bien "la plus grande vente de charité du monde ! ".

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    En marche…

    La comptabilité assurée jusqu’en mai 1973 par monsieur FAVRE, fondé de pouvoir dans une banque, est confiée à madame Marie CROPSAL, avec, à partir de mai 1979, une aide comptable, madame Colette LORY. Une secrétaire sténodactylo, Madame MADALENO est engagée en mai 1978 ; elle prendra sa retraite en 2009 à l’ESAT. D’avril 1977 à septembre 1978, monsieur François MONTOY, beau-frère de GAUSSET, travaille comme secrétaire avec elle. Jocelyne VUITTENEZ entre comme aide comptable en 1986. Le conseil d’administration du 17 juin 1986 décide l’achat de matériel informatique sur les conseils du SNAPEI ; il coûtera 91 500 francs, amortissable en 5 ans, sans compter le contrat de maintenance. René CHABOD, cadre

    bancaire, est coopté au conseil. Madame CROPSAL prendra sa retraite en fin 1988, ne pouvant s’adapter à l’informatique, et Colette LORY assura et assure toujours avec compétence, la direction d’une comptabilité de plus en plus complexe.

    En mars 1979, Michel GAUTHIER est engagé comme ouvrier d’entretien jusqu’à sa retraite prise en 1996.

    En octobre 1991 le conseil accueille des nouveaux : mademoiselle BESSE, monsieur DUFOULEUR, et monsieur Gérard BOUZEREAU, représentant la CRAM.

    En juillet 1992, entre au conseil d'administration le docteur LIEUX, père de deux enfants inadaptés, le président propose une nouvelle organisation du conseil avec des tâches précises pour chacun :

    - Relations avec l’extérieur (les docteurs CHEVAILLIER et LIEUX).

    - Gestion des établissements et relations avec les comités de gestion (LIOGIER et DRECQ).

    - Gestion financière (CHABOD). - Animation (mesdames BERGEL et BREGAND). - Action familiale (madame LARFOUILLOUX et monsieur

    VAN de WALLE). - Travaux : (COTTIER et VAN de WALLE).

    En décembre 1992 ont lieu les élections des membres des

    conseils d’établissement (parents, usagers, personnels et représentants du Conseil), et en juin 1993 celles des délégués du personnel, des membres du comité d’entreprise et des délégués syndicaux.

    Le 18 juin 1994, lors de l’assemblée générale de l’Association au CAT, le docteur CHEVAILLIER annonce qu’il quitte la présidence des Papillons Blancs. L’après-midi, une petite manifestation marque ce départ, ainsi que celui, pour

  • 19

    cause de retraite, des deux dirigeants de la MAS d’Agencourt, Pierre CAPPICOT et Michel COUILLEROT, en présence de monsieur BODINEAU, président du CREAI et président du Conseil Economique et Social de Bourgogne. Le samedi suivant les parents se retrouvent pour la fête d’été, à Agencourt, avec méchoui de cochon et taboulé.

    Le docteur CHEVAILLIER quitte donc la présidence de l’Association qu’il assurait depuis 20 ans, et le 4 juillet le conseil d’administration, composé de mesdames BERGEL, BREGAND, CORNOT et LARFOUILLOUX et de messieurs CHABOD, DRECQ, LIEUX, LIOGIER et VAN de WALLE, avec la présence du délégué de la CPAM, Gérard BOUZEREAU, (madame MARTIN et monsieur DUFOULEUR étant excusés) le remplace par Gabriel LIOGIER d’ARD’HUY qui avait toujours joué un rôle de premier plan dans la gestion de l’Association. Le docteur LIEUX, auquel ce poste avait été proposé, n’avait pas pu l’accepter.

    En 1997, la présidence est assurée pendant un an par Pierre VAN DE WALLE, puis de nouveau de 1998 à 1999 par Gabriel LIOGIER. De 2000 à 2006 ce sera André THIERRY et depuis 2007 Philippe CHAUSSADE.

    En 2000, le Conseil Municipal vote une subvention de 100 000 francs pour pallier à des problèmes financiers transitoires.

    André THIERRY

    Pierre VAN de WALLE

  • 20

    Le 15 novembre 1999 le conseil d'administration est ainsi composé :

    Président : Gabriel LIOGIER d’ARD’HUY

    Vice-présidents : Robert CORON et Jean-Jacques DAVID

    Trésorier : Philippe CHAUSSADE

    Trésorier-adjoint : Jean-Michel MENANT

    Secrétaire générale : Marcelle BERGEL

    Secrétaire adjointe : Jeannine MONTROCHER

    Membres : Daniel KOCH, André THIERRY, Monique FAVREL, Jean-François GAUSSET, Claude ROSSIGNOL, Mireille SANTIARD, Gilbert SCANDAGLIATO, Pierre VAN DE WALLE.

    En 2002, le président du conseil général demande à l’Association de gérer un Service d’Activité de Jour avec hébergement, à Seurre, dans un ancien Centre Educatif Professionnel. Il est inauguré le 1er septembre 2008, sous la direction de monsieur BOIZOT et de madame DUPLAIX, avec un SAJ de 40 places, un Service Résidentiel de 23 places et une place d’accueil temporaire.

    Le 22 octobre 2004, l’Association organise un débat « Quelle place aujourd’hui pour les personnes handicapées » qui connaît un vif succès.

    Le 27 décembre de la même année l’Association peut, avec le résultat de l’opération « Brioches », offrir à l’IME un minibus qui servira, en particuliers, aux enfants scolarisés à l’école Bretonnière.

    Le SAJ de Seurre.

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    En août 2007, Robert DEMOULIN prend sa retraite et est remplacé par Jacques BERTHET, directeur de l’ESAT (Etablissement et Service d'Aide par le Travail – ex-CAT).

    En novembre 2008 est signé entre le président de l'Association Philippe CHAUSSADE et la DDASS, madame Francette MEYNARD, le CPOM (Contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens) qui prévoit l’évolution de l’Association pendant les cinq années à venir.

    Le jeudi 25 septembre 2008, l’Association fête son cinquantième anniversaire au bastion des Hospices de Beaune, en présence de monsieur Patrick GOHET, délégué interministériel aux personnes handicapées et ancien directeur général de l’UNAPEI.

    Maintenant, conformément aux textes en vigueur, l’Association travaille sur une auto-évaluation. Les établissements et les services ont rempli des fichiers sous forme de questionnaires et, à travers des synthèses, des plans d’action permettront de répondre au plus près aux besoins des personnes en situation de handicap. Des extensions et des créations de places sont proposées aux autorités de tarification, conformément au schéma départemental. A la demande de la direction générale de l’action sociale, l’Association également réfléchit à la possibilité de groupements de coopération avec d’autres établissements du sud de la Côte d’Or.

    Jacques BERTHET – Philippe CHAUSSADE - Patrick GOHET,

    lors de la fête du cinquantième anniversaire.

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    Le discours du président.

    Conseil d’administration de Novembre 2008

    Président : Philippe CHAUSSADE

    Vice-président (pôle MAS- FAM) : Jacques PILLIEN

    Trésorier : Armand CHANLON

    Administrateur (pôle ESAT – EAV) Robert CORON

    Administrateur (pôle services résidentiel) Jean Jacques DAVID

    Administrateur (pôle enfance) Daniel KOCH

    Secrétaires : Anne-Marie BREGAND et Mireille SANTIARD

    Membres : Monique FAVREL, Philippe KOPP, Gilbert SCANDIGLIATO, André THIERRY.

    Il est créé plusieurs groupes de travail :

    Un Conseil d’Etude et de Réflexion (CERT) : avec le Président, le Directeur général, les administrateurs mandatés et les directeurs.

    Un conseil de direction : le directeur général et les directeurs.

    Un conseil de gouvernance : le président, le directeur général et trois collèges : des dirigeants, des salariés et des personnes accueillies.

    Une équipe de direction.

    Un groupe de travail inter établissement.

    Les instances représentatives du personnel.

  • 23

    Les établissements et les services.

    Les établissements pour les enfants.

    L’Institut Médico -Pédagogique « La Source ».

    1958, à la rentrée, il faut trouver une éducatrice et un local qui puisse l’accueillir avec les enfants. Finalement, grâce à mademoiselle CHAMBERGER directrice de l’Aide aux Mères, nous pouvons utiliser un local situé rue Marey dans un immeuble appartenant à Mademoiselle Claire BOUCHARD et loué à la Société Beaunoise de Protection de l’enfance, avec une chambre destinée à l’éducatrice, mademoiselle HARTMANN. Celle-ci reçoit les enfants conduits par leurs parents pour des séances de rééducation de deux heures. Participaient à ces cours les enfants Philippe CALLET, Hugues CHALUMEAU, Denis GAUSSET, Claudette PERNOD, Liliane PETITJEAN, et Louis POUILLAT. Le fonctionnement était assuré par une subvention de 100 000 francs de la Caisse d’Allocations familiales.

    Mais cette solution n’est pas pleinement satisfaisante et l’année suivante le conseil d’administration décide de créer un Institut Médico-Pédagogique de 20 places et, comme il est impossible de trouver un local satisfaisant, le conseil d’administration a décidé de construire un bâtiment pour le recevoir. Grâce à monsieur LAURIOZ, adjoint du maire, et président du Comité Beaune Expansion, la ville loue à

    l’Association, par bail emphytéotique de 99 ans, un terrain municipal rue de Cluny. La construction, confiée à l’entreprise PIERROT, débutera en mai 1960 et se terminera en octobre. Entre temps, mademoiselle HARTMANN avait quitté Beaune et il avait fallu recruter une nouvelle éducatrice, en la personne de mademoiselle Chantal de LARMINAT, née le 21 mai 1927, embauchée le 29 janvier 1959, qui participa à l’établissement du projet. Le financement des travaux nécessita un emprunt de 8 millions de francs auprès de la Caisse d’Epargne. Des prêts relais seront assurés, sans intérêt, par plusieurs négociants en vin faisant partie du Rotary Club ; ce dernier avait fait, en mai 1958, un don de 100 000 francs et, en février 1959 un second de 50 000 francs.

    Le conseil d’administration se réunit le 23 mai 1960, en présence de monsieur CAREME, délégué national des Papillons Blancs, et de Jean LATOUR, conseiller général. Sont présents : Maurice GAUSSET, président, Marcel CALLET, ingénieur, vice-président, Ernest FAVRE, fondé de pouvoir de la BNCI, trésorier, madame CHALUMEAU, secrétaire adjoint, Gabriel LIOGIER d’ARDHUY, directeur de société, Pierre LAURIOZ, pharmacien et conseiller municipal, Georges CHEVAILLIER, médecin généraliste, mesdames LEFILS et DARTHENAY. Sont excusés : mademoiselle CHAMBERGER, directrice de l’Aide aux Mères, Jean MICHELOT, retraité de l’EDF et conseiller municipal, François SAINT FELIX, médecin radiologiste, Paul CHALUMEAU, secrétaire.

    La demande d’emprunt a été acceptée par le conseil général et la préfecture. La construction se fera sur le terrain de la ville et l’entrepreneur s’engage à livrer le bâtiment pour la fin septembre. L’aménagement intérieur est estimé à 10 925 francs et une subvention de démarrage sera demandée au conseil général.

  • 24

    Le 13 juin 1960 a lieu l’assemblée générale de l’Association à l’hôtel de ville, sous la présidence de monsieur JACCON adjoint du maire et président d’honneur de l’Association. Le président GAUSSET expose les démarches entreprises dans l’année et leur aboutissement avec la construction en cours d’un local rue de Cluny. Monsieur CAREME, délégué national, parle de l’expansion en France des Associations. Ensuite Chantal de LARMINAT parle de l’éducation adaptée de l’enfant déficient mental qui lui permettra d’épanouir sa personnalité. Cela nécessite une équipe d‘éducatrices spécialisées aidées par des médecins et des rééducateurs, kinésithérapeutes et orthophonistes qui devra travailler en étroite liaison avec les parents.

    Mais le fonctionnement de l’IMP et sa prise en charge par la Sécurité Sociale, nécessite un agrément de la Direction Régionale de la Population. Mademoiselle BARAT, inspectrice divisionnaire de la Santé et de la Population, reçoit Maurice GAUSSET, avec le docteur CHEVAILLIER qu’il avait désigné comme responsable de l’établissement, pour leur faire connaître les conditions précises de fonctionnement nécessaires pour l’agrément d’un semi-internat. Les enfants doivent être sélectionnés à l’entrée par un psychiatre, les locaux doivent être corrects, les éducatrices qualifiées, une surveillance médicale et psychiatrique doit être assurés régulièrement.

    Ces conditions seront assurées et l’IMP, nommé « La Source » sera inauguré le 1er novembre 1960, en présence de monsieur FENOT sous préfet de Beaune, des adjoints au maire MARCHAND, JACCON et DELABORDE, de l’abbé VAXIVIERE, curé de Beaune, du directeur adjoint de la Caisse Régionale d’Assurance Maladie, de Madame ROUSSEL, inspectrice de la Population, de Pierre LAURIOZ, président de Beaune Expansion, DELISSEY et LANZ, président et directeur de la Caisse d’Epargne, monsieur BOURCARD, inspecteur de l’enseignement primaire,

    François BOUCHARD, président du Syndicat des Négociants en vin, Michel GAIDON, président du Rotary Club de Beaune, Louis-Noël LATOUR, représentant son frère Jean, conseiller général, Jean MOREAU, directeur de la Société Beaunoise de Protection de l’Enfance.

    La convention d’agrément pour l’aide sociale est signée avec la préfecture le 4 novembre, l’agrément provisoire pour la Sécurité Sociale le 21 février 1961 et il sera définitif le 1er novembre 1963.

    Chantal de LARMINAT.

    « La Source » va fonctionner régulièrement sous la direction de Chantal de LARMINAT, assistée de Jeanne MARCHAL, éducatrice spécialisée et Marthe KRAUSS, engagées le 1er octobre 1960, et d’une auxiliaire de puériculture qui suit une formation

  • 25

    d’économe pour collectivités d’enfants. On recrutera ensuite, en 1965, un agent de service, madame Ginette GAUTHIER.

    Le docteur CHEVAILLIER assure chaque semaine la surveillance des enfants et tient un dossier médical pour chacun d’eux. Il a été plus difficile d’obtenir la présence régulière d’un psychiatre ; ce sera d’abord madame THOMAS, puis le docteur RICHARD, de Dijon, qui assurera deux vacations par mois, puis le docteur TRICOT, médecin psychiatre du CREAI. Monsieur MADON, masseur kinésithérapeute, dirige une séance de gymnastique une ou deux fois par semaine. La Sécurité Sociale règle à l’Association un prix de journée de 10,50 nouveaux francs par enfant.

    En 1972, est engagée Micheline CAPPICOT comme éducatrice spécialisée à mi-temps.

    En 1974, est employée Marie-Thérèse ROBEZ PACILLON comme chef de service à « la Source ».

    En 1975, le docteur TRICOT est remplacé par le docteur BRICHLER, de la même équipe du CREAI.

    En 1976, Madame NONCIAUX, monitrice d’enseignement ménager, nous quitte et est remplacée par madame KRAMHOFF, monitrice éducatrice.

    Chantal de LARMINAT nous quittera en 1977 et décèdera le 8 février 1982 ; elle sera remplacée par Marie-Thérèse PAGILLON, chef de service ; en 1976, Anne Marie AUGIAS, éducatrice spécialisée qui avait travaillé longtemps à l’Association Beaunoise de Protection de l’Enfance, puis, en Saône-et-Loire pour la Sauvegarde de l'Enfance, est embauchée comme chef de service au « Sarment », puis comme directrice de l’IME, créé par fusion des deux établissements.

    Odette BIGEON et Chantal de LARMINAT.

  • 26

    L’Institut Médico-Professionnel « Le

    Sarment » (L’IME).

    En 1962, « la Source » accueille les vingt enfants prévus,

    mais certains atteindront l’âge de quatorze ans et ne pourront pas rester. Le conseil d'administration décide donc, le 18 mars 1963, de créer un Institut Médico-Professionnel pour les adolescents de quatorze à vingt ans. La ville cède la partie de terrain contiguë aux mêmes conditions avec un bail emphytéotique de 99 ans, et l’assemblée générale de 1963 autorise un emprunt de 14 millions de francs à la Caisse d’Epargne et sollicite la garantie du conseil général. Les travaux commencent en mai 1963, grâce à un prêt relais consenti par la Société Lyonnaise dont le secrétaire, Emile LEFILS, avait été directeur. Parallèlement les démarches sont entreprises auprès de mademoiselle BARAT pour obtenir l’agrément nécessaire. En attendant la construction du bâtiment, la paroisse Saint Nicolas prête, rue de Réon, une grande baraque inoccupée qui permet d’ouvrir l’établissement sous la direction de monsieur Gérard GIMBERT, assisté de deux éducatrices, mesdemoiselles Marie Thérèse AUTHELIN et Marie PEROCHON.

    Le bâtiment de l’IMPro, baptisé « le Sarment », est terminé en février 1964 ; il est agréé par la préfecture le 1er janvier 1964 pour vingt cinq adolescents de quatorze à vingt ans, et par la Sécurité Sociale le 8 février 1964 et à titre définitif le 1er avril 1965.

    A l’assemblée générale de décembre 1964, le président signale que tous les entrepreneurs sont payés grâce à un emprunt de 14 millions à la Caisse de Dépôts et Consignations et à une subvention de 2 millions du Conseil général.

    L’IMPro dans « la baraque » de la rue de Réon.

    L’équipe est complétée par une monitrice d’enseignement ménager, Mademoiselle MAIGRE (devenue par la suite Madame ANDRE) et une cuisinière. En 1966, Gérard GIMBERT prend la direction du CAT et mademoiselle AUTHELIN devient directrice de l’IMPro. En 1971, l’effectif autorisé sera porté à trente adolescents et seront successivement embauchés un éducateur technique Gérard RENAUD, en 1971, un éducateur spécialisé, Jean VERNATON, en janvier 1972, et un agent de service, madame DEMOLLIERE, en 1975. L’IMPro poursuit la rééducation commencée à l’IMP, mais ajoute une initiation au travail manuel pour permettre l’insertion dans un milieu de travail protégé, et même, pour certains, dans le monde du travail. Mademoiselle AUTHELAIN nous a confié ses souvenirs sur les débuts du Sarment, depuis le 1er octobre 1963 jusqu’à

  • 27

    son départ pour Mâcon le 31 décembre 1975, pour des raisons familiales.

    Au départ l’effectif comprenait six jeunes venant de la Source qui avaient l’habitude de la vie collective et des activités avec les éducatrices. Les autres venaient d’écoles communales de la région qu’ils avaient fréquentées, faute d’établissements adaptés. Les débuts ont été difficiles, dans une baraque de bois, mal adaptée, avec un peu de matériel éducatif, prêté par « la Source ».

    Activité artistique.

    Les choses se sont améliorées après l’installation dans le

    nouveau local tout neuf, avec la participation d’intervenants extérieurs : Psychiatre, médecin généraliste, psychologue et kinésithérapeute. Cela a permis de construire un projet pédagogique, avec au début, deux objectifs : les aider à obtenir

    une autonomie maximum et les ouvrir sur le monde extérieur (par exemple en faisant les courses avec eux). Dans ce dernier but, ont été organisés des séjours extérieurs en été, et même, plus tard, sous la tente.

    Mais il s’agissait d’un établissement « médico-professionnel » et il fallait les former à des activités les préparant à accéder à certaines tâches simples. Des travaux ont été confiés par des entreprises locales : cartons à emboiter, bouchons à poncer, bouteilles à laver, participation aux vendanges. Pour développer l’habileté et la précision du geste : activités de tissage de raphia ou de tapis en laine.

    Mademoiselle AUTHELAIN a beaucoup apprécié ses relations avec l’Association et particulièrement avec Maurice GAUSSET, son vrai sens éducatif et son efficacité vis à vis des pouvoirs publics.

    Pique-nique en 1962.

  • 28

    Le foyer de semaine.

    Plusieurs adolescents de l’IMPro sont domiciliés dans les

    communes rurales des environs de Beaune et doivent venir en autocar ou en voitures particulières, ce qui est fatiguant et onéreux. La ville de Beaune met à la disposition de l’Association une maison située avenue du parc, ancien siège de l’EDF. Elle permet d’ouvrir, en 1971, après les aménagements demandés par le médecin inspecteur de la DDASS, un foyer de semaine, de type familial, ouvert du lundi soir au vendredi soir, agréé pour douze adolescents et dirigé par une mère de famille, Madame MOREAU, née en 1919, aidée d’une jeune fille, Françoise MOISSENET, qui fera plus tard une formation d’éducateur spécialisé. André HEREAU se rappelle avoir peint le sol de la cuisine. Madame MOREAU, accompagné de son mari, restera la « maîtresse de maison » jusqu’en décembre 1980.

    Cet hébergement n’est pas pris en charge et les familles doivent participer au prix de journée (60 francs par semaine), avec éventuellement une aide de la Caisse d’Allocations Familiales.

    Le 15 février 1978, le préfet autorise la transformation de ce foyer familial en un internat de semaine pour filles et garçons, pris en charge par le département, et dirigé par Françoise MOISSENET puis par Nicole VOL. Les locaux sont améliorés et les éducatrices couchent sur place.

    Le Foyer de semaine avenue du parc.

    En 1981, l’équipe éducative propose la rédaction d’un projet pédagogique définissant le statut du foyer. Elle veut répondre aux désirs exprimés et décrypter ceux qui ne le sont pas, afin d’aboutir à un projet pour chacun, par l’observation et la réflexion quotidienne ; les tâches quotidiennes représentant un soutien pédagogique réel. L’équipe souhaite être reconnue comme ayant une autonomie : liberté d’action et responsabilité dans la pédagogie du foyer.

    En 1976, l’Association devient partenaire de l’association Personimages Bourgogne, qui favorise l‘émergence de personnalités artistiques chez des personnes en situation de handicap.

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    L’Institut Médico-Educatif.

    En mars 1978, un avenant à la convention prévoit que « le

    Sarment » fusionnera avec « la Source » pour constituer un Institut Médico-Educatif, dirigé par Anne-Marie AUGIAS avec une section IMPro, qui fonctionnera dans un local différent, d’abord rue Laneyrie, dans un immeuble appartenant à la paroisse, puis avenue de la Sablière.

    Depuis 1977, Alain VIEILLARD-BARON, éducateur spécialisé depuis peu, travaille à mi-temps à l’IME et à mi-temps au CAT. Un camp de ski a lieu en mars dans le Jura et plusieurs séjours d’été dans le Lot, la Vendée et le Jura.

    Des réunions de parents sont tenues avec la présence du docteur BRICHLER et de la psychologue, mademoiselle SICHEZ.

    Le conseil de maison est présidé par un parent, monsieur BAZEROLLE.

    En 1988, le conseil d'administration décide d’agrandir l’établissement en construisant un nouveau bâtiment perpendiculaire à « la Source ». Il recevra le siège de l’Association, la cuisine et la salle à manger.

    Anne-Marie AUGIAS prend sa retraite en décembre 1982 et est remplacée par Marie GUILLEMARD, engagée par l’Association comme psychologue en 1980, qui assurera cette direction pendant dix ans, jusqu’en 1992.

    Cette période correspond à une évolution sensible de l‘approche de la déficience mentale, plus orientée par la psychanalyse, et de son traitement. Cela entraîne un renforcement du personnel spécialisé, en nombre et en heures : 8 heures de psychiatre par semaine pour le docteur BARRE, engagement d’une psychologue, Marie-Claire POILLOT, pour

    remplacer Marie GUILLEMARD, d’un psychomotricien, Richard GUYOT, d’une institutrice, Michèle POPELARD, après installation d’une salle de classe, d’une orthophoniste, Cécile KOHLER. Quelques enfants sont scolarisés à temps partiel, d’autres, issus de l’école, y retournent, après amélioration de leur état mental, d’autres sont orientés vers d’autres établissements, plus adaptés à leur état.

    Le personnel de l’IME en 1982 : Directrice : Anne-Marie AUGIAS, éducatrice spécialisée.

    Educatrice chef : Marie-Thérèse PAGILLON, éducatrice spécialisée.

    Foyer de semaine : Françoise MOISSENET, éducatrice spécialisée, avec deux pré-stagiaires et une femme de ménage.

    Section des petits : Martine CALLEROT, éducatrice spécialisée, Chantal MAINTENON, monitrice éducatrice, une éducatrice de jeunes enfants et une cuisinière, Ginette GAUTHIER.

    Section des grands : André DEVEVEY, éducateur spécialisé, Françoise FONTENILLE, éducatrice spécialisée, Ginette KRAMOFF, monitrice éducatrice, un stagiaire « jeunesse et sport » et une cuisinière.

    Intervenants : docteur BARRE psychiatre, docteur LARFOUILLOUX, pédiatre, Marie CUILLEMARD, psychologue, Richard GUYOT, psychomotricien, Françoise MANGONI, orthophoniste.

    L’équipe construit pour chaque enfant un « projet pédagogique personnalisé » avec un éducateur référent pour trois ou quatre d’entre eux.

    Pour les plus grands on envisage une insertion de l’activité dans le monde réel du travail, sous la direction de Patrice CARLET, et on ferme l’atelier bois du « Sarment ». Un groupe de théâtre est créé sous la direction de Bertrand NOËL.

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    Des réunions de parents sont organisées régulièrement ; il s’agit surtout de nouveaux parents qui n’ont pas été impliqués dans la création de l’Association, mais dont certains sont très actifs. Les éducateurs apprécient la création des comités de gestion qui permettent de mieux connaître les besoins des établissements.

    Le 4 juillet 1986, l’IME reçoit un minibus offert par le Variéty–Club4 qui regroupe des artistes connus, sous la présidence de Roger KREICHER, avec la participation de RTL.

    Marie GUILLEMARD est blessée sérieusement en 1986 dans un accident de voiture et reste hospitalisée plusieurs mois. Elle reprendra son travail à temps partiel, puis prend une année sabbatique pour poursuivre des études et quitte définitivement l’Association en 1992 pour s’installer comme psychothérapeute à Beaune.

    Le 20 janvier 1989, le personnel éducatif, administratif et des services généraux de l’IME observe une journée de grève, à l’appel de la CFDT, parce que le SNAPEI, syndicat employeur créé par l’UNAPEI, refusait d’accepter un avenant à la convention nationale collective prévoyant une revalorisation des salaires. Or ce refus signifiait qu’il souhaitait aussi une revalorisation des cadres, dont la rémunération n’avait pas été modifiée depuis 1981. Le président CHEVAILLIER adresse donc une lettre aux salariés pour les rassurer et leur rappeler que le SNAPEI a toujours soutenu les intérêts des établissements et du personnel, puisque, en 1986, il avait refusé un avenant qui supprimait la parité avec le secteur public. Il regrettait que cette grève, la première qui touche l’Association, ait été déclenchée à partir

    4 Club regroupant des artistes de spectacle, fondé aux Etats Unis et présent dans 14 pays. Il se consacre à aider des enfants malades, handicapés ou défavorisés.

    d’informations erronées. Marie GUILLEMARD est remplacée par Françoise CORNIL, chef de service, qui dirigera aussi la SESSAD, dont la capacité augmentera de dix places en 2004 et obtiendra d’intégrer une classe élémentaire au sein de l’école Bretonnière. En 2006, elle passera la direction à Denis GRAINDORGE.

    Françoise CORNIL

  • 31

    Denis GRAINDORGE

    Le 26 mars 1990 est inauguré le nouveau bâtiment de l’IME, conçu par l’architecte DUCRUET de Dijon.

    En 1991, l’IME comprend : L’UNITE des PETITS : - 12 enfants de 4 à 8/9 ans - 1,8 temps éducatifs (éducateurs spécialisés) - 1 CES 20 heures par semaine. L’unité des petits accueille, à temps plein et à temps partiel,

    des enfants peu ou pas autonomes sur le plan corporel et psycho-affectif.

    La plupart d’entre eux vivent leur première séparation avec leur famille, à l’occasion d’un placement spécialisé. Le travail s’inscrit dans le prolongement et l’approfondissement de l’action effectuée par la famille.

    L’UNITE des MOYENS : - 18 enfants de 8/9 ans à 13/14 ans - 2,6 temps éducatifs (1,8 éducateur spécialisé et 0,8

    monitrice éducatrice) - 1 contrat emploi solidarité : 20 heures par semaine. Les objectifs de cette section sont orientés vers l’autonomie

    dans les gestes de la vie quotidienne, l’apprentissage des règles de la vie collective et sociale et vers la poursuite de la scolarité selon les possibilités de chaque enfant. Il s’agit pour chacun de consolider les acquis et de les développer.

    Les processus d’intégration dans le domaine social sont particulièrement développés, sous différentes formes : atelier Poney, atelier peinture, (expositions), atelier théâtre (spectacles), atelier découverte de la nature.

    UNITE des ADOLESCENTS : - 15 adolescents de 15 à 20 ans - 2 temps éducatifs (2 éducateurs spécialisés) - 1 contrat emploi solidarité : 20 heures par semaine. Cette section est orientée vers l’apprentissage du travail en

    milieu ordinaire et en atelier, vers la socialisation et l’apprentissage scolaire.

    Dans cette unité se trouve un groupe apte à s’orienter vers la vie collective ou professionnelle en milieu protégé ou non, et un autre groupe dans un statut occupationnel, où chaque jeune est demandeur d’un accompagnement éducatif et affectif plus individualisé.

  • 32

    FOYER de SEMAINE : - 9 enfants de 4 à 20 ans - 2 temps éducatifs et ¼ de pré-stagiaire - 1 contrat emploi solidarité : 20 heures par semaine. Il est ouvert de 16 heures 30 à 9 heures le lendemain, du

    lundi au vendredi. Il répond aux demandes de l’IME et aux besoins des enfants pour lesquels les situations familiales changent (rupture de famille d’accueil, ceux dont les parents ont des difficultés passagères).

    A partir d’un modèle de vie quotidienne de type familial, partagé entre les enfants et les adultes, l’équipe du foyer propose une prise en charge éducative à visée thérapeutique.

    UNITE PEDAGOGIQUE : Une classe de quinze enfants avec un poste d’instituteur de

    l’Education Nationale. Un atelier pédagogique : section enfantine de cinq à dix

    enfants, avec ½ temps de moniteur éducateur dégagé du temps éducatif,

    Des mesures d’intégration : 10 à 15% des enfants de l’lME sont intégrés à l’extérieur à temps partiel : maternelle, classe de perfectionnement, SEGPA, CLIS de la champagne Saint Nicolas et convention, d’intégration signée avec la ville.

    En juin 1989, l’atelier « Théâtre » de l’IME, animé par Bertrand NOEL, éducateur, donne un premier spectacle « GOURMUCK ». Il recommencera en 1990, avec « Un voyage autour du monde », puis, en 1991, au théâtre municipal, « Au pays imaginaire de Paco ». En 1992, l’atelier deviendra « Pochette surprise », qui regroupe les enfants de l’IME, avec des enfants des écoles de Beaune, permettant ainsi une meilleure insertion. En 2000, « Pochette surprise » présente le « Voyage à Verone » d’après Roméo et Juliette.

    Nouveau bâtiment de l’IME.

  • 33

    Personimages, association nationale créée par Denise MERLE d’AUBIGNE et présidée à Beaune par Jean-Jaques DAVID, soutient l’épanouissement artistique des personnes handicapées. Elle expose les œuvres de ses adhérents à l’Oratoire, en 2000, à Saint Etienne en 2001.

    Peinture réalisée par Personimages.

    Il propose des ateliers d’arts plastiques, de musique, lecture, écriture et même de cuisine.

    Un groupe d’adolescents de l’IMPro participe, sous la direction de Jérôme TURQUET, à la restauration de la chapelle d’Echarnant, puis au lavoir voisin.

    A signaler aussi qu’un groupe de rencontres chrétiennes réunit régulièrement un après-midi par mois une trentaine de personnes de l’association autour de Monsieur Yves GUILLON et d’une religieuse Dominicaine de Beaune.

    En mai 1999, la vente de 5 000 roses par le Lion’s Club, dans le cadre de l’opération « la souris grise » rapporte 20 000 francs qui permettent d’acheter des ordinateurs pour l’IME. La même opération, renouvelée en 2002, sera consacrée à l’achat de logiciels « Makaton », programme de langage original, à base de pictogrammes, pour faciliter la communication pour les personnes handicapées mentales.

    Le SESSAD THAIS.

    En 1993 est créé un Service d’Education Spécialisée et de Soins à Domicile (SESSAD) de dix places, destiné à des enfants de quatre à vingt ans, présentant un handicap mental moyen ou léger, domiciliés à Beaune, au sud de la Côte d’Or et dans le Val de Saône. Ce service est dirigé par Françoise CORNIL, directrice de l’IME, avec Catherine TACHON et Rafaela GALLEGO, éducatrices spécialisées, Jean Jacques CORE, psychologue, et Emmanuelle COULON, psychiatre. En 2004, il obtient une extension de dix places et loue deux appartements rue du faubourg Madeleine. A la rentrée scolaire 2005, l ‘IME intègre une classe élémentaire au sein de l’école Bretonnière, avec 7 élèves, un professeur des écoles à mi-temps et un éducateur spécialisé ; c’est l’aboutissement de longues démarches auprès de l’Education Nationale.

  • 34

    Le T E D.

    (Troubles Envahissant du Développement)

    Ce service dont le projet initial est de 15 places est ouvert depuis le 1er novembre 2008 pour accompagner des enfants autistes. Dans un premier temps trois places sont financées.

  • 35

    Les établissements pour les adultes.

    Le Centre d’Aide par le Travail et le Foyer « La

    Ruche ».

    Il faut donc prévoir une structure permettant la prise en

    charge des jeunes, après vingt ans, sur le modèle des Centres d’Aide par le Travail dont les premiers ont été créés à Carcassonne et à Lyon en 1960. Il faut songer aussi à l’hébergement de ceux qui devront quitter leur famille ou qui sont trop éloignés. Le conseil d’administration décide donc la création d’un Centre d’Aide par le Travail de trente places et d’un foyer de vingt places. Monsieur LEFILS demande à l’agence immobilière Grossiord de rechercher une propriété correspondant à ce besoin. C’est la maison VILAIN de Savigny-les-Beaune qui est retenue et proposée à monsieur CLERMONT, inspecteur divisionnaire de la population, qui suggère de faire inscrire ce projet au cinquième plan, et d’acheter la propriété avant même de recevoir l’arrêté de subvention, ce qui est contraire à la loi de finances. L’inscription au cinquième plan est acceptée par le ministère, mais pas l’achat de la propriété ; il faudra des interventions politiques pour l’obtenir en juillet 1969.

    Le 5 septembre 1966, le CAT est agréé par le préfet pour trente travailleurs handicapés et un embryon est installé dans le pavillon, sous la direction de monsieur Gérard GIMBERT, remplacé à la direction de l’IMPro par mademoiselle AUTHELIN.

    Il est assisté par madame Odile PREVOST éducatrice technique, par mademoiselle Odette BIGEON, éducatrice spécialisée et par une cuisinière, madame Andrée QUINARD. Ce centre est probablement un des tout premiers qui ouvre après les Ateliers Denis Cordonnier de Lyon. Après le bal annuel, organisé par le Comité des Fêtes de Beaune, monsieur FALCE, son président, remet à Maurice GAUSSET, en présence du sous-préfet MONDON, un chèque de 480 000 francs ; cette somme sera utilisée pour le projet de Savigny.

    En 1971, un bâtiment est construit dans la propriété de Savigny pour recevoir ce qui est devenu un CAT dans des locaux mieux adaptés à cet usage. En septembre 1969, Monsieur GIMBERT quitte Beaune et est remplacé par Pierre CAPPICOT, avec un nouveau poste d’éducateur technique attribué à monsieur Pascal DEJEUX. En 1971, monsieur DEMOLLIERE est engagé comme ouvrier professionnel.

    Le travail est fourni par plusieurs entreprises : - DIM : conditionnement en boites de bas et de collants - MTM : lustrerie et bougies - France Cotillon - Bobard jeune : montage de jets de pulvérisateurs - Cartons Parnalland - Marquage de bouchons - Articles de publicité. Mais on poursuit toujours des activités éducatives et de

    détente, avec de la gymnastique et du sport, et des ateliers d’expression, par petits groupes de cinq à sept travailleurs.

    En 1977, Alain VIEILLARD-BARON est engagé comme éducateur à mi-temps, puis à temps complet à partir de l’année suivante.

  • 36

    En septembre 1981, Bruno MASSON est engagé comme éducateur technique ; il sera chargé du projet de culture de roses « in vitro » après la visite à l’INRA de Bretenière, où travaille le mari de Madame PREVOST.

    Le transfert du CAT en zone industrielle de

    Savigny.

    Le CAT de Savigny devient trop petit et, surtout, doit refuser des admissions urgentes à cause de l’insuffisance de l’hébergement. Pierre CAPPICOT propose, en 1976, de transférer le CAT en zone industrielle de Beaune-Savigny et de transformer l’ancien en un foyer de dix places. Ce sera fait en 1977.

    En 1979, Pierre CAPPICOT démissionne et travaille pendant quelques années dans une entreprise de communication. Il est remplacé par Robert DEMOULIN, engagé comme directeur du CAT et du foyer. Il avait travaillé comme éducateur au service du tribunal pour enfants de Dijon, à la Mutualité Sociale Agricole, pour le dépistage et l’accompagnement des déficients mentaux en milieu rural. Il est secondé par Alain VIEILLARD-BARON, éducateur spécialisé, qui devient chef de service au CAT et au foyer et Georgina MASSON, éducatrice technique spécialisée chargée du soutien médico-social des travailleurs. Patrice CARLET est moniteur éducateur, puis, en 1981, Bruno MASSON, éducateur technique, et en 1983, Lionel FOURAIN, éducateur technique.

    Le nouveau CAT, devenu trop petit, bénéficie d’une seconde tranche en 1981.

    Pierre CAPPICOT

    Robert DEMOULIN

  • 37

    Atelier de repassage dans le CAT.

    Lavage des bouteilles de droite à gauche : Messieurs Rameau, Thevenot, Alis, Belleville et Garnier.

  • 38

    Les médaillés du travail.

    Le 10 septembre 1983 reste un jour inoubliable pour les travailleurs du CAT et pour leurs familles. Le directeur avait obtenu que ceux qui avaient plus de dix années de travail obtiennent la médaille du travail, comme les salariés des entreprises ordinaires. Cette manifestation exceptionnelle s’est déroulée dans le cadre du bastion des Hospices de Beaune, en présence des plus importantes personnalités de la région : Messieurs REVERET, sous-préfet, BARBIER, sénateur, PATRIAT, député, LESCURE, président du conseil régional, MOINE et PETITJEAN, conseillers généraux. Le président CHEVAILLIER présente l’histoire du CAT et un bilan de ses activités ; soixante dix travailleurs handicapés font des efforts quotidiens pour s’insérer dans la vie et pour participer à l’économie de la cité, formant ainsi une véritable entreprise.

    Une médaille est aussi remise à madame GUINARD, cuisinière de l’établissement pendant 25 ans ; chacun sait que la qualité des repas est très importante pour le moral d’une entreprise. Enfin plusieurs cadres de l’Association, récemment retraités sont remerciés et reçoivent des cadeaux : mademoiselle Anne AUGIAS, directrice de l’IME, monsieur et madame NOE, responsables du Foyer La Ruche, mademoiselle RAMIREZ, agent de service chargé du ménage et de la lingerie dans les foyers. Messieurs LESCURE et REVERET soulignent la valeur de cette médaille, gage de dignité, spécialement pour ces travailleurs handicapés.

    Les prochaines médailles du travail seront remises au mois de janvier 2010 à l‘occasion de la soirée des vœux de l’Association.

    Remise de la médaille à Roger DEMORTIERE.

    Les médaillés sont :

    ARMELY Dominique, BESSE Jean-Claude, CALLET Philippe,

    CHALUMEAU Hugues, CLAVELIER Marie, DANNER Evelyne,

    DARTHENAY Odile, DEBIEN Edith, DEGLAINE Henri,

    DEMORTIERE Roger, DEROUSSIAUX Simone, DEVINCK Réalle,

    DOMINO Patrick, FRANCOIS Hubert, FRANCOIS Léonard, GAUSSET

    Denis, LAMONACA Francesca, LANNEAU Nicole, LAPORTE Eliane,

    LIGER-BELAIR Marie-Christine, LIOGIER d’ARD’HUY Isabelle,

    MARCOU Simone, MEUX Gérard, PERNOT Claudette, PTITJEAN

    Liliane, POUILLAT Louis, RAMEAUX Pierre, REBILLARD Georgette,

    RONDONNEAU Jacky.

  • 39

    Dans les vignes de Chenôve – Bernard GODOT à la charrue.

    En 1986, monsieur CRETIN, propriétaire qui loue au CAT

    une partie du local Manubo pour le lavage des bouteilles, souhaite louer la totalité de ce local, ce qui est accepté. La même année le CHU de Dijon propose à l’Association d’exploiter les vignes de la ferme de Chenôve, au dessus de Savigny. Ce domaine hébergeait un vignoble important appartenant à monsieur MALDANT, au XIXe siècle, qui avait été abandonné depuis le phylloxera. Un nouveau vignoble sera planté, sous la direction de Gabriel LIOGIER, et la vinification et la commercialisation seront confiées à la maison Patriarche.

    En 1983 est constitué le GIE « Les Ateliers de Bourgogne » qui regroupe les CAT de Beaune et de Montbard. D’autres établissements les rejoindront, ce qui entraînera l’embauche d’un technico-commercial, Paul BECKER. En 2007, ils sont douze,

    avec une seconde technico-commerciale et représentent mille ouvriers et un chiffre d’affaire de plus d’un million d’euros. Chaque ESAT est représenté par un administrateur et par le directeur, sous la présidence de monsieur Robert CORON.

    Le domaine de Chenôve-Ermitage.

  • 40

    Coupe du monde à Séoul.

    Le 17 octobre 1994 a lieu la création d’un Atelier protégé dans les locaux du CAT, avec un agrément provisoire pour deux ans. En 1999, l’Association achète une vigne à Chorey-les-Beaune, qui sert de terrain de formation pour les ouvriers du CAT (devenu ESAT) et de l’Atelier Protégé. Ce dernier prend le nom d’Entreprise Adaptée et est agréé le 1er janvier 2001 pour cinquante ouvriers. Il déménage en 2007 pour s’installer dans les locaux utilisés jusque-là par l’Association Beaune Service, faubourg Saint-Jean. En 2008, l’Entreprise Adaptée Viticole (EAV) devient une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) et prend donc la forme d’une entreprise, relevant du régime ordinaire du travail, dont l’Association reste le gestionnaire et le seul actionnaire.

    En 2002, un groupe de travailleurs du CAT économise pour pouvoir se rendre en Corée et assister à la Coupe du Monde de football. Ils seront très déçus par la défaite de l’équipe de France, mais feront la connaissance du chanteur Francis LALANNE.

    En avril 2005, Jacques BERTHET succède à Robert DEMOULIN à la direction du CAT et de l'Entreprise Adaptée, avant de devenir Directeur général en août 2007 après le départ en retraite de Monsieur DEMOULIN.

    Philippe PRIEGO

    Actuellement l’ESAT (ex-CAT), dirigé par Philippe PRIEGO, s’oriente surtout vers le travail de services : repassage (dans un atelier situé avenue de Lattre de Tassigny), entretien d’espaces verts, entretien de vignobles (près d’une centaine d’hectares dans la côte), avec une activité de sous-traitance qui tend à diminuer. Après une formation, sept travailleurs de l’ESAT ont été validés comme « ouvriers d’exploitation viticole ».

  • 41

    Les foyers résidentiels. En 1971, deux pavillons sont construits dans le parc de

    Savigny (ex-propriété VILAIN) pour accueillir dans ce nouveau foyer vingt personnes (dix filles et dix garçons). Le Foyer de Savigny a ouvert le 6 septembre 1971 sous la direction de monsieur André NOE, éducateur spécialisé, assisté de sa femme, Christiane, aide médico-psychologique, et de Bernard NAVILLON, remplacé en 1973 par Guy MUGNERET (futur psychologue), puis, de 1974 à 1977, par une monitrice éducatrice, mademoiselle Françoise MOISSENET, qui fera une formation d’éducateur spécialisé de 1976 à 1978.

    Pour le Foyer on engage en 1977, André et Anny DEVEVEY, éducateurs spécialisés, en 1979 Catherine DELAHAYE, éducatrice spécialisée, en 1981 Denise TONNELIER, éducatrice spécialisée, en 1986 Denis POTIN.

    Et bien d’autres viendront renforcer l’équipe au cours des années qui vont suivre.

    En 1981, trois appartements sont loués dans le quartier Saint-Jacques pour héberger des travailleurs semi autonomes, sous la responsabilité d’Anne COUVREUX, éducatrice spécialisée, engagée en 1978.

    La résidence Clémenceau. L’achat, pour 850 000 francs, d’une maison, appartenant à

    l’imprimerie ROUALET, située boulevard Clémenceau, est décidée par le conseil d'administration du 4 mars 1986. Il permet d’aménager un foyer d’hébergement pour les travailleurs les moins handicapés ; il ouvrira en 1988. En 2006, cette résidence sera remplacée par la location de deux villas, proches l’une de l’autre, 29 avenue de l’Aigue, hébergeant chacune trois résidents.

    En septembre 1993, le conseil d'administration envisage l’ouverture d’un nouveau foyer aux Chilènes, sous la forme de studios, et l’immeuble Clémenceau sera vendu dans de bonnes conditions. Après le départ d’Alain VIEILLARD-BARON à la tête de la MAS, Anny DEVEVEY, jusque là chef de service, le remplace comme directrice adjointe et Georgina MASSON devient chef de service aux foyers. Par la suite le service résidentiel deviendra indépendant de l’ESAT, sous la direction d’Anny DEVEVEY.

    Le foyer Clémenceau.

  • 42

    Anny DEVEVEY

    En 1996, ouverture de la résidence des Chilènes, composée de quinze logements de type studio, en quatre petits bâtiments. En 2005, une opération de réhabilitation du Foyer de Savigny, est prévue, en collaboration avec le SCIC Habitat et le Conseil Général.

    La construction de douze studios supplémentaires, dans la propriété de Savigny, est réalisée en 2007, en remplacement de la villa et de l’ancien CAT. Cette politique tend à supprimer tous les logements de type institutionnel et à les dissocier complètement du lieu de travail, en rendant aux résidents un espace privé. Ces studios dotés d’une salle d’eau et d’une kitchenette, situés dans le parc, sont confortables et agréables.

    Ils doivent permettre aux travailleurs, lorsque vient la retraite (fixée à cinquante cinq ans pour les handicapés), de choisir entre le maintien dans les résidences où ils ont vécu jusque-là (sauf dans les cas nécessitant de soins médicaux) ou une autre solution, comme l’entrée dans une maison de retraite. En 2008, nous accueillons cinquante cinq personnes au service résidentiel, reparties sur 3 sites :

    - vingt quatre à Savigny (douze en studios et douze en petit collectif Rhoin et Cantou).

    - quinze aux Chilènes. - seize dans les villas de Beaune.

    Résidences des Chilènes.

  • 43

    Sur le site de Savigny est créé en 2004 un service d’activités de jour, avec un budget autonome du Conseil Général, qui accueille vingt cinq personnes du lundi au vendredi pour des activités de type occupationnel, avec une orientation spécifique de la CDAPH : foyer occupationnel, personnes ne pouvant aller en ESAT ou sortant d’ESAT avant l’âge de la retraite. De nombreuses activités physiques ou créatives sont proposées pour les maintenir en forme. Un autre bâtiment, le « Cantou » abrite quelques personnes qui n’ont plus ni la force, ni l’envie de travailler, qui vivent tranquillement et pratiquent quelques activités calmes. En 1968, quatre adultes du SAJ participent à Sophia Antipolis, du 26 au 28 juin 2009, à des jeux « Spécial Olympics » en judo et en pétanque. Deux Chefs de Service, Gilles VOISARD et Agnès MATHIEU composent l’équipe de direction du service résidentiel et du service d’activités de jour avec Anny DEVEVEY.

    Les nouveaux studios de Savigny.

    Le service d’accompagnement « Le Regain ».

    En 1975, il devient nécessaire d’accompagner dans la vie de

    tous les jours un certain nombre de travailleurs du CAT qui vivent en milieu ordinaire, seuls ou en couple. A la suite d’une rencontre entre le président et le DDASS, monsieur BELLIS, ce dernier propose de financer ce service sur des fonds européens, avec l’accord du ministre LENOIR et du docteur LAMARCHE, créateur des premières « équipes de suite ». Ce genre de service est réglementé par la circulaire 54-S de 1973. Il dépend d’une association propre, créée le 25 juillet 1975, regroupant plusieurs associations ou services. Le conseil d’administration comprend le docteur CHEVAILLIER, président, avec, comme vice-présidents, messieurs MAHE, président de l’ABPE et RENARD, président de l’ATI, secrétaire Pierre CAPPICOT, trésorier Guy DRECQ, directeur de l’ABPE, le docteur LEVEQUE, médecin psychiatre et le docteur VINCENEUX, médecin du travail, madame GOBBO, assistante sociale, et Maurice GAUSSET, tous membres du bureau, appartiennent aussi, au conseil d’administration messieurs WORMSER, président du CREAI, DELMAS, directeur du CREAI, et LALLE, conseiller général. Le financement est assuré par l’Etat (50%), la CRAM (10%), le Conseil Général (15%) et la ville de Beaune (6%). Le service débute le 1er octobre 1976, avec Jean VERNATON, éducateur spécialisé de l’IMPro, promu chef de service, et Micheline CAPPICOT, éducatrice spécialisée à mi-temps, qui est mutée de la « Source ». Il est installé, en 1980 dans un appartement avenue de Lattre de Tassigny avec une secrétaire Agnès MANGEMATIN.

  • 44

    En 1983, le Regain devient le Service d’Accompagnement en Milieu Ordinaire de Vie (SAMOV) conventionné avec le Conseil Général en partenariat avec la Mutualité et dépendant du service résidentiel. Jean VERNATON y travaille comme éducateur spécialisé, sous la responsabilité du directeur.

    En 1998, le SAMOV devient SAVS, Service d’Accompagnement à la Vie Sociale, dirigé par Anny DEVEVEY, dont le fonctionnement est réglementé par un référentiel départemental et par un décret national. Il met en avant le libre choix de la personne accompagnée et œuvre en faveur d’un plein exercice de sa citoyenneté. Les personnes handicapées souhaitant vivre à domicile, seules ou en famille, peuvent bénéficier d‘une aide grâce au développement et à la coordination des services intervenant à domicile. Jean VERNATON prend sa retraite en décembre 2006. En 2007, le service s’installe dans des locaux loués 20 rue du 16e chasseur et sa capacité d’accueil passe à soixante douze places, avec quatre équivalents temps plein d’éducateur.

    Pour compléter ce dispositif les Papillons Blancs se sont associés avec l’ACODEGE et la Mutualité pour créer un SAMSAH (Service d’Accompagnement Médico-Social pour Adultes Handicapés), doté d’une équipe pluridisciplinaire, avec une éducatrice à mi-temps dans les locaux du SAVS.

    Le vieillissement des personnes handicapées.

    Comme le reste de la population, les personnes handicapées connaissent de nos jours une augmentation spectaculaire de leur espérance de vie.5

    Dès 1976, René LENOIR écrivait : « Les débiles profonds mouraient presque tous à l’adolescence. Ils atteignent maintenant l’âge mûr et nous aurons dans dix ou quinze ans de grands handicapés du troisième âge. » L’écart d‘espérance de vie à la naissance avec la population générale reste cependant élevé, de l’ordre de trente ans avec cependant des différences importantes selon le type et la gravité du handicap. Les personnes trisomiques conservent une espérance de vie moindre pour de multiples raisons (en particulier malformations cardiaques, démences précoces, mais aussi obésité et style de vie moins actif). Malgré cela, leur espérance de vie à la naissance, qui était de neuf ans en 1929, est passé à cinquante cinq ans en 1990 et on estime actuellement que 70% vivront au delà de cinquante ans.

    Ce vieillissement pose de nombreux problèmes aux responsables des Associations et aux professionnels. A Beaune, le service résidentiel est particulièrement concerné : le site de Savigny qui accueille surtout les plus âgés, qui souhaitent y rester après leur retraite, est saturé ; d’autre part, les conséquences du vieillissement entraînent des besoins de soins infirmiers et d’un suivi médical pour lesquels le service

    5 Voir l’article de Bernard AZEMA et Nathalie MARTINEZ : « Les personnes handicapées vieillissantes ; espérance de vie et de santé ; qualité de vie. »

  • 45

    résidentiel n’est pas équipé, malgré l’embauche de deux aides soignantes.

    La mission du service résidentiel n’est pas de se transformer en maison de retraite, et un projet est en cours au niveau de l’Association pour répondre au vieillissement des personnes handicapées (projet de création d’une maison de retraite).

    Sur les douze dernières années dix neuf résidents, âgés de cinquante à soixante deux ans, ont été orientés vers des établissements médicalisés (hôpitaux ou EHPAD6 de la région). A ce jour, neuf sont décédés, dont huit avant soixante ans et sept étant des personnes trisomiques.

    Une intense réflexion est actuellement en cours pour rechercher les solutions les plus satisfaisantes pour les résidents et pour leurs familles.

    La Maison d’Accueil Spécialisée d ‘Agencourt.

    Une catégorie d’handicapés mentaux était jusque là dépourvue de solutions d’accueil : celle des polyhandicapés adultes. Il existait seulement un établissement pour enfants, dépendant de la Croix Rouge à Dijon.

    Maurice GAUSSET apprend par Madame ROUSSEL, inspectrice de la DDASS, qu’un établissement pour enfants recevant des cas sociaux, à Agencourt, à proximité de Nuits, était sur le point de fermer.

    6 EPADH : établissement pour personnes âgées dépendantes (en fait presque toutes les maisons de retraite publiques ou privées).

    Fondé par un prêtre, le père REY, enterré sur place, (voir en annexe), il était dirigé par les religieuses de Saint-Joseph de Mongay, et géré par une société civile immobilière, constituée de notables de la région de Nuits et présidée par un liquoriste connu, monsieur CARTRON. Maurice GAUSSET lui rend visite avec le président et il les met en rapport avec le notaire de la société, maître Charles ROYET, de Nuits-Saint-Georges ; celui-ci propose et obtient des sociétaires la transformation de la société civile en association, ce qui permet de louer la propriété aux Papillons Blancs par un bail emphytéotique de 99 ans. Les religieuses ont protesté contre ce qu’elles considéraient comme une spoliation, mais leur recours à Rome a été rejeté par les autorités religieuses.

    Après avoir proposé aux Hospices de Beaune, qui refusèrent, la gestion de cet établissement, le conseil d’administration décide de créer et de gérer une Maison d’Accueil Spécialisée.

    En novembre 1978, au cours de la vente des vins des Hospices, présidée par Lino VENTURA, deux pièces de vin sont vendues pour 250 000 nouveaux francs qui seront partagés entre « les Perce-neiges » et les Papillons Blancs. Cette somme servira pour ce projet.

    Avec André HEREAU et Pierre CAPPICOT, Maurice GAUSSET et le président visitent une des rares MAS de la région, la MAS Montplaisant, gérée par l’ADAPEI de l’Ain, à Saint-Paul-de-Varax, près de Bourg-en-Bresse, et le « Clos du Nid » à Creil dans l’Oise. Le dossier est confié à l’architecte CHRETIEN qui fournit un projet estimé à 4 680 480 francs auxquels il faut ajouter 429 824 francs d’équipement. Les travaux, commencés le 15 juillet 1982, se termineront le 15 octobre 1983.

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    La MAS à son ouverture en 1984.

    Une Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) reçoit des personnes adultes atteintes d’un handicap intellectuel, moteur ou somatique grave, ou gravement polyhandicapées, n’ayant pu acquérir un minimum d’autonomie. Leur état doit nécessiter en outre le recours à une tierce personne pour les actes de la vie courante, une surveillance médicale et des soins constants. La MAS est un établissement médico-social financé en totalité par la Sécurité Sociale.

    L’établissement, agréé pour quarante et un pensionnaires, ouvre le 5 janvier 1984, sous la direction de Pierre CAPPICOT, ancien directeur du CAT, qui avait été associé au projet, assisté de Michel COUILLEROT, chef de service, ancien éducateur à l’ABPE ;

    il sera complet le 1er avril 1984. Le personnel comprend deux infirmières, Sylvie GRENIER et Marie-Claude TAINTURIER, puis, en 1984, Monique ROUAUD et Rosetta LAMALLE, deux moniteurs éducateurs, Serge TISON et Monique ISSAD, deux veilleurs de nuit et des Aides-Médico-Psychologiques qui seront formés en cours d’emploi, grâce au chapitre « formation » prévu au budget. En 1986, dix des salariés ont terminé leur formation et sont diplômés ; dix autres suivront.

    Cour de la ferme.

    La seule religieuse restée dans la maison, mademoiselle Paulette