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CGT FILPAC http://www.sglce-cgt.fr Septembre 2009 - 1,50 BULLETIN DU SYNDICAT GÉNÉRAL DU LIVRE ET DE LA COMMUNICATION ÉCRITE SOMMAIRE 2 Compte rendu de la commission exécutive du 18 mai 2009 3 Editorial 4 Elections à Diamant Graphic 5 La Poste, consultation nationale 6 Actualité sociale et syndicale 7 Formation professionnelle 8/9 La rentrée en presse 10/12 49 e congrès de la CGT 13 Négociation à La Transformation 14 Brèves 15 Retraites 16 Pétition à Obama pour Mumia N o 338

No 338 SOMMAIRE

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Page 1: No 338 SOMMAIRE

CGT FILPAC http://www.sglce-cgt.fr Septembre 2009 - 1,50 €

BULLETIN DU SYNDICAT GÉNÉRAL DU LIVRE ET DE LA COMMUNICATION ÉCRITE

SOMMAIRE2Compte rendu de la commission

exécutive du 18 mai 2009

3 Editorial

4Elections à Diamant Graphic

5La Poste, consultation nationale

6Actualité sociale et syndicale

7Formation professionnelle

8/9La rentrée en presse

10/1249e congrès de la CGT

13Négociation

à La Transformation

14Brèves

15Retraites

16Pétition à Obama pour Mumia

No 338

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La séance débute par une minute desilence à la mémoire de M. CLERC.

Débats et informations :

➤ Élections européennes, avec l’inquié-tude de l’annonce des sondages portantl’UMP en tête.

➤ Bilan du 1er Mai historique par sonmouvement unitaire, de sa participationet de la suite à donner vers un 26 mai ditdécentralisé.

➤ Situation de la presse quotidienne etannonce d’un plan social. Fusion deCircle printer avec Maury.

➤ Préparation du congrès confédéral deNantes en décembre dont le nombre desièges est déterminé en fonction dunombre de FNI réglés en 2006 – 2007 –2008.

➤ Succès de la journée organisée pour le20 000e numéro du journal Le Monde àIvry.

➤ Presse Informatique & TPCRM (plate-forme de traitement des abonnésCanal+) : la direction veut séparerPresse informatique en deux entités. Lessalariés de Presse Informatique appel-lent à un rassemblement pour débattredes conséquences du projet de la direc-tion du groupe le 26 mai. Ceux deTPCRM ont effectué trois jours d’arrêtde travail pour éxiger et obtenir le ver-semment une prime acquise correspon-dant à un 13e mois.

➤ Invitation à la commission exécutivedu SGLCE des membres des CE des UD.

Rapport sur l’évolution desdiscussions avec la CSTPsur l’entretien et les charges du bâtiment

Le 10 avril dernier a eu lieu une réunionavec les dirigeants de la CSTP en vue d’uneconclusion d’accord pour la gestion de l’im-meuble. Étaient à l’ordre du jour : le partagedes charges ainsi que les prévisions de répa-ration et de mise aux normes des installationsde la grande salle et de l’immeuble.

La CSTP a pris un cabinet pour effectuerles plans du bâtiment et de la grande salle.Cela permet de définir les surfaces utiliséespar chacun, pour redéfinir le partage descharges. En effet, ceci n’aurait jamais été faitdepuis la construction des 5e et 6e étages. LaCSTP n’a d’ailleurs pas hésité à dire que lebail emphytéotique ne comprenait pas cesdeux étages. Il faut rappeler qu’à l’époque lebail devait être modifié pour intégrer l’exten-sion, mais cela avait été refusé par la CSTP.

Pour ce qui est des prévisions de répara-tions et de mise aux normes des installationsde la grande salle et de l’immeuble, la CSTPa annoncé des estimations de devis trèsélevés pour la toiture, l’électricité, le chauf-fage de la grande salle et l’ascenseur del’immeuble.

A terme et compte tenu de l’état de nosfinances, le but est de nous proposer d’aban-donner la grande salle qui pourrait nous êtreprêtée, occasionnellement et gratuitement,cinq à six jours par an.

Pour l’ascenseur, nous avons nous-mêmesdemandé un devis auprès de la sociétéSchindler. Celui-ci se monte à 53 000 euroscomprenant : la réparation et la mise enconformité pour les quinze prochainesannées. Sur ce sujet, la CSTP est restée quasimuette, se réfugiant toujours sur le fait que lesréparations ne s’arrêtaient pas à l’ascenseur,qu’il fallait traiter le sujet dans son ensembleet, qu’aujourd’hui, le bâtiment était peut-êtretrop grand pour nous tous.

Dans leur majorité, les membres de la CEse sont prononcés contre l’abandon de lagrande salle.

Un point sur le réaménagement des locauxet la demande de participation du SIP auxcharges a été fait.

Rapport sur la situationfinancière du syndicat

La situation financière est toujours préoc-cupante. Des premières dispositions qui ontété prises tel le départ de Patricia, qui ne por-tera ses fruits qu’en 2010. Il est utile de rap-peler, suite à l’interrogation de plusieursmembres de la CE, qu’aujourd’hui l’effectif

administratif est descendu à deux personnes.Ce sous-effectif est dû, d’une part à la de-mande de départ de Patricia que nous avonscertes anticipé de quelques mois, ainsi qu’à lademande de congé individuel de formation deCéline qui devrait être reconduit pour uneannée supplémentaire si sa première année sepasse bien. Vu l’état de nos finances, il nenous a pas été possible de remplacer ces deuxpersonnes. Il faut également rappeler ledépart non remplacé d’Ali M’SAOURA. Il aété demandé un effort à chacun tant sur levolume et la planification des travaux à don-ner aux services administratifs que sur le délaide traitement d’envoi des courriers, attesta-tions et timbres.

Reste à envisager la simplification de nosprocédures de fonctionnement par des sys-tèmes d’automatisation qui passeraient, peut-être, par la diminution du nombre de possibi-lités en matière de prélèvements.

La souscription lancée fin 2008 début2009 n’a pas produit le résultat escompté, ilaurait fallu 50 000 euros supplémentairespour prendre en charge les dépenses excep-tionnelles.

Nous n’avons pas reversé les timbres 2008au Cogétise. Mais nous en avons profité pourfaire le point sur nos versements dont les der-niers n’avaient pas été effectués correcte-ment, certaines UD n’ayant pas bénéficié dereversements. Il a fallu donc tout remettre àplat, de ce fait nous sommes à jour des FNIjusqu’en 2008 et de nos timbres jusqu’en2007. Nous ne pouvons, bien évidemment,nous contenter de cette situation et il nousappartient de rétablir les comptes au plus vitepour une régularisation de 2008. Dès le moisde septembre, il est prévu des versements surles cotisations 2009.

Délibération sur les archivesdu syndicat

Réunie le lundi 18 mai 2009, laCommission exécutive du Syndicat généraldu Livre et de la Communication écrite(SGLCE) décide de faire don des archives duSyndicat et du Comité intersyndical du Livreparisien CGT au département de Paris pourêtre conservées aux Archives de Paris.

Ce don fera l’objet d’un contrat de dépôtétabli entre le département de Paris et leSecrétaire général du SGLCE. Les piècesdonnées seront accessibles en libre communi-cabilité.

Nomination de deux nouveauxmembres au Bureau syndical

Laurent BOUYRIE et Martial LE BIHAN.

Eric Martin

, Septembre 2009 - N° 338

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Compte rendu de la commissionexécutive du 18 mai 2009

Vie Syndicale

Président de séance : Christophe Gral

Présents : Bartel, Baudry, Bonhomme, De Sousa,Doare Michel, Joseph, Jourdas, Le Bihan,Lemarquand, Lesage, Maisonneuve, Martin,Meynard, M’saoura, Norguez, Pavard, Pinceloup,Raut, Ropert, Thomas Flores.

Excusés : Akoun, Ammendolea, Debabeche,Beaufume, Brinon, Djebali, Dewaele, DoarePatrice, Durin, Elbaz, Ferignac, Foublin, Fronty,Galluchot, Ghouini, Lacaze Masmonteil, La Spina,Lebegue, Leger, Lourdez Didier, Lourdez Laurent,Miquelestorena, Parisot, Salaun Laurence, Sinopoli,Vendanger.

Ordre du jour :

. Lecture du rapport (rapporteur : Maréchal) ;

. Délibération sur les archives du syndicat.

. Nomination au bureau syndical.

. Questions diverses.

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Il n’y a pas de fatalité !

Edito

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I l n'y aura pas eu de répit social cet été :➤ La loi « Maillé » adoptée en conseil constitutionnel au mois de juillet

sur le travail du dimanche.

➤ Les augmentations entre autres des tarifs d’EDF, de la RATP, de laSNCF, qui sont rappelons le, sont soumis à une régulation gouverne-mentale.

➤ L’arrivée dans les prochains mois de la taxe carbone.

➤ Le taux de rendement du livret A descendu à 1,25 %, il n’a jamais étéaussi bas depuis 1820.

➤ Le SMIC, lui n’aura augmenté que de 1,3 %.

➤ Le chômage lui par contre n’a cessé d’augmenter, près de 11 000chômeurs supplémentaires en juillet. On ne prédit pas d’améliorationavant plusieurs trimestres, les chômeurs partiels aujourd’hui risquentde se retrouver en chômage total avant la fin de l’année.

Les fermetures d’usines et les plans sociaux continuent, la seulemesure sociale proposée par les directions et le gouvernement esttoujours la même : une prime valise et « bonsoir Clara ».

Cette méthode est attrayante pour le foyer familial. Une rentée non négligeable d’argent dans le porte monnaie permettant de rembourserles crédits et découverts. Mais au bout du compte une fois l’évaporationatteinte, on se retrouve démunis et en fin de droit au pôle emploi …

Non il n’y a pas de fatalité. Nous ne pouvons accepter cettedestruction industrielle telle que nous la connaissons aujour-d’hui. Des projets industriels existent, de l’argent, lesbanques en ont pour les financer. Imposons qu’elles aidentces projets pour préserver l’emploi plutôt de le reverser sousforme de bonus aux traders.

Des raisons d’insatisfaction, il y en a ! Des mécontents, ily en a ! Qu’attendons-nous pour dire stop à tous cela ? Tousensemble, tous unis et solidaires, faisons entendre nos voixet notre colère. Ce n’est pas aux contribuables et aux sala-riés de payer la facture.

Eric MartinSecrétaire du SGLCE

N° 338 - Septembre 2009 ,

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Son entreprise est dirigée par un de sespatrons soi-disant paternalistes qui,depuis de nombreuses années, bloque

les salaires, ne respecte qu’une partie deslois du travail et bannit tous les droits à sessalariés en multipliant brimades, vexations,chantages et menaces. Bien sûr, tel un grandseigneur d’un autre siècle, il lui arrive «d’offrir » quelques bontés et heures sup-plémentaires à faire aux salariés les plussoumis.

Notre camarade ose briser le climat deméfiance et de résignation au sein de sasociété. Elle prend la défense des victimesde cette direction méprisante et violente,partage ses connaissances professionnelleset discute avec les salariés des autres ate-liers. C’est ainsi qu’elle gagne peu à peu laconfiance de ses collègues et qu’un jour, àleur demande, elle organise une réunion surle parking de l’entreprise. Là, ils votent àmains levées la mise en place des électionsde délégués du personnel et souhaitentqu’elle soit leur représentante. Ce qu’elle

accepte sous deux conditions : Ne pas êtrela seule candidate et de demander l’aide auSyndicat du Livre !

Un jour de mars 2007, elle passe les por-tes de Blanqui accompagnée d’un de sescollègues de travail. Nous convenons alorsde demander officiellement la tenue d’é-lections dans leur entreprise.

Les élections : une premièrechez DIAMANT GRAPHIC.

Pendant de longs mois, le PDG refusad’organiser ces élections sous le prétextequ’il faisait ce qu’il voulait chez lui.Plusieurs lettres recommandées, de nom-breux coups de téléphones de notre orga-nisation et trois heures de négociation pourobtenir la signature d’un protocole pré-électoral ont été nécessaires pour faireappliquer le droit.

Lucie Einhorn avait enfin réussi à met-tre en place une section syndicale et àimposer la tenue d’élections. Commeprévu, les relations avec son employeurchangent et deviennent beaucoup moins «amicales ».

Dans un premier temps, Il surveille sesfaits et gestes et lui interdit de parler auxautres salariés. Mais, dès qu’il reçoit la listedes quatre candidats CGT, les conditionsde travail de Lucie se détériorent du jourau lendemain. Alors que Lucie est opéra-trice PAO, la voilà cantonnée au nettoyagedu matériel, aux traitements des plaques.La direction interdit à Lucie d’exercer sonmétier !

Nous étions préparés à combattre lesréactions de son patron, mais Lucie connutla désaffection des autres candidats CGT.Ses collègues ne voulaient plus d’électionset lui demandaient de renoncer.

Malheureusement, son patron a gagnécette bataille en diabolisant la CGT et enmenaçant de fermer son imprimerie.

Dans ces conditions, la situation pournotre représentante n’est pas la plus envia-ble. Elle se retrouve seule et mise en qua-rantaine dans son service. Certains salariéscollaborent à sa surveillance et à son har-cèlement, des fautes imaginaires lui sontattribuées pour la pousser à démissionner.En dépit de notre soutien et toute notreattention pour contrer les attaques de ladirection, la santé de Lucie pâtit de cettesituation éprouvante.

Avec l’aide de la commission juridiquedu SGLCE et du Cabinet de Maître Henri,Lucie entama une procédure auprès desPrud’hommes - pour résilier son contratde travail aux torts de l’employeur- qu’ellegagna.

Bien des militants auraient jeté l’éponge,ce n’est pas le cas pour Lucie. Elle resteen contact avec certains salariés de son ex-entreprise et interpelle l’Inspection du tra-vail pour la tenue des élections profes-sionnelles.

Lucie ne s’en arrête pas là, elle militedans une Union Locale et répond présentà tous les rassemblements de la profession.

Syndiquée, elle le reste toujours et pour-tant sa situation économique est des plusprécaires.

Deux ans plus tard, Lucie repasse les por-tes de Blanqui avec une salariée de DIA-MANT GRAPHIC qui souhaite se pré-senter aux élections. Quelques semainesplus tard, appuyée par notre syndicat, elleest élue CGT déléguée titulaire du per-sonnel avec près de 50% des voix.

Aujourd’hui, Lucie à gagné cette batailleet elle aide son ex-collègue dans son man-dat de D.P. Elle est bien consciente qu’ilfaudra encore beaucoup d’efforts pourgommer toutes les injustices chez D.G. Ellesait aussi que le SGLCE soutiendra sacamarade qui à repris le flambeau.

Lucie, nous tenons ici à saluer ta ténacité!Jean-Paul De Sousa

, Septembre 2009 - N° 338

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Labeur

Une militantequi n’abdique jamaisUne histoire qui commence comme beaucoup d’autres, un adhérent, ayant besoin

d’aide, appelle son syndicat pour rencontrer un responsable du SGLCE.

Lucie Einhorn

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Luttes

N° 338 - Septembre 2009 ,

Le SGLCE soutientcette consultation !

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LL a Commission exécutive confédé-rale de la Cgt confirme la positionprise par sa délégation sur la non

signature de l’accord concernant « lesmesures d’urgence » pour l’emploi pré-sentées le 8 juillet.Le texte n’offre aucun moyen véritableaux salariés pour préserver l’emploidans les territoires.La question des nouveaux droits d’in-tervention des salariés dans la gestiondes entreprises pour influer sur leschoix stratégiques industriels a été fer-mement écartée.La Cgt continue de revendiquer pourles salariés une participation avec voixdélibérative dans les instances dedirection des entreprises et un droitsuspensif sur les grandes questionsconcernant l’emploi dans l’entreprise.Les nouvelles mesures sur le chômage

partiel visent encore à assouplir lesprocédures de déclenchement de cettemesure pour les entreprises tout en évi-tant d’ouvrir le débat sur les conditionsd’octroi des aides publiques.La Cgt réitère l’exigence de condition-ner les aides publiques en fonction dela réalité des difficultés rencontréespar les entreprises afin d’éviter leseffets d’aubaine bien connus.Par contre, le Medef a catégoriquementrefusé que le chômage partiel soitreconnu comme du temps de travaileffectif, ce qui aurait permis aux sala-riés en difficultés de garantir certainsdroits tels que les congés payés, les pri-mes… Il s’est contenté de la mise enplace d’un groupe de travail chargéd’examiner ultérieurement le problè-me. Il y a pourtant urgence !Enfin, tout en reconnaissant l’avancée

sur le niveau de l’indemnisation de laconvention de reclassement personna-lisée, la Cgt regrette que cette disposi-tion ne bénéficie pas aux salariés pré-caires (intérim, Cdd). De même, la Cgtrevendiquait une augmentation de ladurée et de l’indemnisation du congéde reclassement. De même, la situa-tion des demandeurs d’emploi en finde droit a été écartée d’un revers demain.Sur tous ces sujets, les organisationspatronales ont fait de la résistance auprétexte qu’on allait encore « alourdirles charges » des entreprises. Le texterenvoie la balle aux pouvoirs publics.Dans ces conditions la Cgt considèreque le texte ne répond pas du tout auxattentes exprimées par les salariés.Elle les appelle à s’exprimer fortementdans les prochaines initiatives.

AA la veille du procès en appel,l’USTKE, syndicat kanakindépendantiste a appelé à

des mobilisations le 22 août prochainpour exiger la libération de sonPrésident, Gérard Jodar et de six aut-res militants, condamnés à un an deprison ferme et emprisonnés depuis le28 juin.Ces condamnations sont injustifia-bles. Elles sont un déni de démocra-tie, un abus de pouvoir doublé demépris à relent colonialiste. Elless’inscrivent dans le contexte néocolo-nial qui est celui de ce territoire où leMedef local et les représentants del’Etat français agissent de connivencepour tenter de réprimer le premiersyndicat de l’archipel

La Cgt met solennellement en gardele gouvernement : en favorisant la

répression les autorités françaisesprennent la responsabilité de créerles conditions d’une nouvelle périodede troubles sur ce territoire. Aucontraire, tout doit être mis en œuvrepour rétablir les libertés syndicalessur l’île et favoriser le dialogue néces-saire entre toutes les composantes dela société civile.Jugeant inadmissible la répressionqui s’abat sur l’USTKE, refusant la cri-minalisation croissante de l’actionsyndicale dont fait l’objet cette cen-trale, la Cgt sera présente à Nouméasamedi 22 août aux cotés des mani-festants réclamant la libération immé-diate des militants syndicalistes et lelibre exercice du droit syndical enKanaky.

, Septembre 2009 - N° 338

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Déclarations CGT

Accord National Interprofessionnelportant sur : « Gestion sociale des conséquences

de la crise économique sur l’emploi »

USTKELa CGT exige la libération immédiate des syndicalistes

Actualitésyndicale

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N° 338 - Septembre 2009 ,

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Formationprofessionnelle

En terme journalistique, on pourrait appeler çaun marronnier. Mais ce serait dévaloriser un su-jet essentiel, particulièrement en cette période

de crise économique qui touche de plein fouet les in-dustries graphiques et de la communication.

Tout le monde s’accorde sur le fait que la forma-tion professionnelle est une des clés de la « sécuri-sation des parcours professionnels » pour certainsou de la sécurité sociale professionnelle pour ce quinous concerne.

Vous tenir informer des modalités d’accès et d’in-tervention des salariés en la matière ne relève doncpas de la routine, ou du marronnier, mais bien de no-tre responsabilité et au-delà, de celle de chaque re-présentant des salariés, de chaque militant.

Aussi nous reproduisons ci-dessous une partie del’article parut dans le n° 333 du Livre Parisien, lesdispositions en matière de formation professionnellen’ayant pas encore changés, puisque le projet de loi,sensé transcrire l’accord national interprofessionneldu 7 janvier dernier, n’a pas encore été finalisé. Il doitêtre débattu au Sénat le 21 septembre prochain.

Comme chaque année, le quatrième trimestre estpropice aux bilans. Dans les entreprises, outre le bi-lan comptable, c’est aussi le moment de faire le bi-lan en matière de formation professionnelle puisquel’employeur est tenu d’organiser, au plus tard le 15novembre de chaque année, une réunion avec les re-présentants du personnel pour faire le bilan du plande formation de l’année précédente (2007) et faire lepoint sur l’année en cours (2008).

À ce titre, trois semaines avant, soit le 24 octobreau plus tard, il doit leur fournir :. une note sur les orientations de l’entreprise enmatière de formation ;. les informations récentes sur d’éventuelles négo-ciations de branche ou interprofessionnelles en ma-tière de formation professionnelle ;. une copie de la déclaration libératoire de l’obli-

gation fiscale de financer la formation profession-nelle (Cerfa n° 2483 pour les entreprises de + de10 salariés et Cerfa n° 2486 pour celles de – de 10)qui indique la masse salariale annuelle brute, ainsique les dépenses que l’entreprise déclare avoir ef-fectuées au titre de la formation de ses salariés et descontributions qu’elle déclare avoir versées aux or-ganismes collecteurs agréés (OPCA-CGM – ME-DIAFOR – FONGECIF – FORMAPAP…), voiredirectement au trésor public ;. un bilan exhaustif des actions de formation dont

ont bénéficié les salariés de l’entreprise, préci-sant :

➘ le centre de formation qui a dispensé la formation,➘ le nom de la formation,➘ le coût de la formation,➘ la durée de la formation,➘ le nom du bénéficiaire,➘ la qualification du bénéficiaire,➘ s’il a mobilisé son Droit individuel à la Formation

(DIF) pour en bénéficier,➘ s’il y a lieu, le nom du tuteur, sa qualification,➘ le dispositif de financement de l’action de forma-

tion (le plan de formation en précisant la catégo-rie – les contrats ou périodes de professionnalisa-tion – les congés individuels de formation, debilan de compétences ou de validation des acquisprofessionnels).Attention, 2 documents doivent être fournis : un

bilan finalisé pour l’année passée (2007) et un bilanprovisoire pour l’année en cours (2008).

Passée cette réunion, l’employeur est tenu d’enorganiser une seconde pour le plan de formation del’année à venir (2009) qui doit se tenir avant le 31décembre et pour laquelle il doit fournir trois semai-nes avant — soit le 10 décembre au plus tard — undocument précisant les projets de formation pourl’année à venir en spécifiant :. le centre de formation qui dispensera la formation ;

. le nom de la formation ;

. le coût de la formation ;

. la durée de la formation ;

. le nom du bénéficiaire ;

. la qualification du bénéficiaire ;

. s’il y a lieu, le nom du tuteur, sa qualification ;

. la catégorie dans laquelle est classée l’action deformation prévue dans le cadre du Plan ;

. les projets de contrats ou périodes de profession-nalisation ainsi que leurs conditions de réalisa-tion.Ces réunions sont censées être des réunions de

consultation des salariés. Pour autant, même si c’estl’employeur qui est responsable de l’élaboration duplan de formation, la politique de formation concer-ne au premier chef les salariés puisque de celle-cidépendra la gestion prévisionnelle des emplois et decompétences et donc, de leur emploi.

Par ailleurs, si le plan de formation est à l’initiati-ve de l’employeur, il n’en est pas de même avec lescongés individuels de formation, de bilan de com-pétences ou de validation des acquis professionnels,qui sont, eux, à l’initiative exclusive des salariés. Lapériode de professionnalisation, quant à elle, peutêtre à l’initiative de l’un ou de l’autre.

Le DIF enfin est un droit que le salarié peut fairevaloir pour appuyer une demande de formation.Mais attention, l’employeur doit donner son aval surla nature de l’action de formation pour le financer oule faire financer, soit par le plan de formation, soit dans le cadre de la professionnalisa-tion.

Jean-Philippe Maréchal

La formation professionnelle,socle de la sécurité sociale professionnelle

Les 3 catégoriesdu plan de formation :❏ Adapter les salariés à leur poste de tra-

vail (catégorie 1)Les formations classées dans cette catégo-rie visent à donner aux salariés lesconnaissances directement utilisables surleur poste de travail.❏ Accompagner l’évolution de l’emploi

ou participer au maintien dans l’emploi(catégorie 2)

Ce sont les actions destinées à faire faceà un changement : réorganisation du tra-vail, évolution des fonctions, création denouvelles activités…❏ Développer les compétences

(catégorie 3)Relèvent de la catégorie 3 les formationspermettant aux salariés d’accroître leurscompétences au-delà de leur qualification.

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CES contre révolutionnaires rêvaientd’une nuit du 4 août qui abolirait les« privilèges » des ouvriers du Livre

et réduirait une fois encore leurs effectifs.Tout a été organisé avec cet objectif.

Rarement une telle débauche de moyensn’avaient été mobilisés pour casser le cœurd’une profession.

Les arguments pour justifier leur croisa-de tiennent à la réduction de la diffusion età l’augmentation des capacités technolo-giques des matériels.

Gonflés par les déclarations Élyséen-nes, nos patrons ont voulu passer par lafenêtre les accords collectifs, usages etrègles que des décennies de luttes et debon sens avaient mises en place.

Ce qui se mettra en place en presse pari-sienne aura des conséquences durables pourtous, en province comme dans le labeur.Chacun est bien convaincu de cet enjeu.Une position juste et si possible collectiveétait la meilleure garantie pour l’avenir.Les patrons ne feront pas ce qu’ils veulent,ni dans les mots ni dans les faits ! C’est ceque notre syndicat s’était fixé commeobjectif. Et la signature d’un texte clair etéquilibré aurait été possible. Mais les der-nières rencontres confirment que le patronatn’entend pas parvenir à un compromis.

Les vacances trop longues, les rotationstrop fréquentes, les rémunérations trop éle-vées, les délégués trop présents, les rem-placements trop systématiques, le premiervolet du texte que nous proposaient lespatrons reflétaient uniquement leurs obs-essions . N’ayons pas peur des mots: Ilreprésente un véritable recul social !

Au SGLCE, nous pensons, au contraire,que les salariés

n’ont pas assez de droits, pas assez desalaires, pas assez de protections indivi-duelles et collectives.

Le SGLCE n’est pas dans une logiqued’accompagnement des projets patronaux.Sa démarche syndicale vise à l’accompa-gnement des travailleurs dans leurs reven-dications et leurs luttes.

Il ne signera pasce texte

à sens uniquePour régler les sureffectifs résultants

principalement de leur directiondéfaillante, les patrons du SPQN ont

obtenu un plan de départs très anticipés.C’est le troisième volet du texte. Mais, àce jour, tout reste à négocier pour garan-tir une bonne transition vers la retraite àtaux plein.

Les plus jeunes pourraient bénéficierd’une cellule de reclassement durant troisans. C’est détaillé dans le deuxième voletdu texte que propose Le SPQN.

Notre syndicat ne signera pas un texteentérinant des licenciements économiquesqui ne sont pas justifiés. Ce dispositif nepeut que concerner les salariés, titulairesou non, volontaires pour réorienter leur vieprofessionnelle. Les autres doivent conser-ver leurs emplois.

Car malgré la crise, les performancesdes nouveaux matériels, l’érosion des ven-tes, le travail existe pour que tous lesouvriers du Livre qui sont actuellementprésents dans les imprimeries conserventleurs emplois et évoluent dans notre sec-teur d‘activités.

Cette bataillepour l’emploi

doit être volontaristeLes moyens pour réintroduire de la char-

ge de travail sont connus. Il manque lavolonté patronale. Nous allons donc lesaider un peu à prendre des initiatives dansce sens car les éditeurs ont une règle : nejamais respecter les accords signés pré-voyant un développement de la charge detravail.

Le moindre supplément, ils ne le fontjamais réaliser dans les entreprises de pres-se qui impriment et routent leurs quoti-diens.

Aiment-ils d’ailleurs les journaux ? C’est le sens de notre action à imprime-

rie du Monde. La direction du Monde – ledirectoire – veut absolument convaincre ausiège que l’imprimerie coûte et qu’elle estdépassée.

La vérité est qu’il faut en effet la moder-niser, notamment par l’installation d’une

, Septembre 2009 - N° 338

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Presse

Pour le livre CGT, en presseaussi, l’histoire continue

Les négociations qui se sont menées pour la presse parisienne furent laconséquence des résolutions des États Généraux de la presse présentées par

Nicolas Sarkozy. Lors de ces États Généraux, les patrons et leur gouvernementavaient désigné leur bastille, le syndicat du Livre affilié à la CGT.

Bulletin officiel du Syndicat général du livre et de la communication écrite

94, bd A.-Blanqui 75013 PARIS.N° de Commission paritaire :

0110 S 07117. – N° ISSN : 1269-5076.

Prépresse réalisé par Publications Elysées13, rue Niepce, 75014 Paris -

Tél. 01 40 47 41 01

Impression : Imprimerie Grenier.

Directeur de publication et de rédaction : Norguez Marc.

Rédacteur en chef : Thomas Flores Guillaume.

Comité de rédaction : A. M’Saoura, M. Pavard, Y. Volant, Th. Fronty

Photos : J.-P.

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nouvelle rotative mais qu’elle ne coûte paset apporte beaucoup au journal. La véritécommence a apparaître, mais il faut, etnous allons nous y employer, la rendreencore plus criante partout. Déjà, la direc-tion de l’imprimerie a du entamer des dis-cussions sur un projet de modernisation. Ilest nécessaire à l’évidence de continuer debeaucoup travailler sur cet objectif, maisun premier pas a été franchit grâce à lamobilisation des travailleurs.

Dans quelques jours le Figaro sortiraune nouvelle formule de sa nouvelle impri-merie à Tremblay en France. La présenced’ouvriers, techniciens , cadres du Livre,en nombre suffisant et avec leur statut, aété une longue et difficile bataille.L’essentiel a été gagné : une nouvelle pagede l’histoire de la presse parisienne s’ouv-re et se sont eux qui vont l’écrire. Là éga-lement, c’est le volume de travail à réaliserqui interroge et inquiète. Là encore édi-teurs et imprimeurs devront honorer leursengagements.

Aux NMPP, le centre de traitements despublications que nous avons obtenu dehaute lutte fonctionne, et SPPS, le déposi-taire parisien vient d’obtenir la norme qua-lité ISO 9001. Cette certification démont-re, une fois du plus, que la présence d’unesection CGT combative n’est pas un obsta-cle à la performance. Mais après ce qu’onvécu depuis 2002, nos camarades, et lasolidarité dont-ils ont été entourée, donneune saveur particulière à cette distinction.

Rien n’est écrit à l’avance, ni l’éradica-tion des salariés de la presse et de leur sta-tut, ni leur maintient et leur développementchez les nouvelles couches de salariés.

L’avenir dépendde nous tous

De notre capacité à faire vivre un syndi-calisme de rassemblement et d’actionautours des revendications. Certes, lasituation présente en général et dans la

profession ne nous est pas favorable. Peuxd’éléments interviennent en notre faveur.

Le seul point d’appui que nous avons estle syndicat et les moyens qu’il nous donne. C’est pour cela que nous devons, en per-manence, le renforcer et mesurer ce qu’ilnous permet d’obtenir. Malgré ces faibles-ses, il tient une place incontournable pournos adversaires. Il dérange les combinespatronales et gouvernementales, bousculeles résolutions de ces serviteurs grasse-ment rémunérés du capitalisme qui secongratulent dans leurs séminaires ou dansleurs éditoriaux. Mais le syndicat fait sur-tout, grâce à l’apport de tous, la démons-tration de son utilité dans la défense dessalariés. Pour les salariés de la presse quo-tidienne, le syndicat a obtenu et obtientencore des acquis incontestables. Le tauxde syndicalisation à la CGT dans la presseest le seul responsable de cette situation.Chez Exacompta, chez Presse informa-tique, auprès des sans papiers, et dans desdizaines entreprises, le SGLCE tient sonrôle de rassembleur des énergies, pour pro-poser et agir. Cette activité, non corpora-tiste, en presse et en dehors, pour lesouvriers, les employés et les cadres, fait saforce.

Mais cette force n’a rien de naturelle.Elle se construit chaque jour par laconfiance que gagnent les militants de laCGT et par les adhésions nouvelles.

De ce point de vue , il nous faut fairebeaucoup plus. Il nous faut poser beau-coup plus largement et systématique-ment à tous les salariés la question deleur adhésion à la CGT. L’avenir duSGLCE et de la CGT passe par là ; gagneren forces nouvelles.

Dans ces conditions, une orientationunitaire et combative et un nombre beau-coup plus grand de nos adhérents, le syn-dicalisme CGT dans nos professionscomptera encore et les patrons ne ferontpas ce qu’ils veulent.

Marc Norguez

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Presse

Faits et commentairesLa faim dans le monde

se porte bien !Selon le fonds des Nations unies pour

l'alimentation et l'agriculture (FAO), 1,2milliard de personnes souffrent de lafaim. Dans le monde, toutes les 5 secon-des, un enfant de moins de dix ans meurtdes suites de malnutrition (Jean Ziegler,rapporteur spécial des Nations unies).

Dépenses militairesEn 2007, elles ont représenté 1 003

milliards €. Les USA, à eux seuls, ontdépensé 45 % de cette somme. Pour 2010,le budget est fixé à 510 milliards €, soitune augmentation de 4 % par rapport à2009. Le reste du monde suit le mouve-ment comme il peut, tout le monde n'étantpas "Maître du monde et des environs" !Ainsi, en 2007, les dépenses del'Angleterre ont atteint 46 milliards €, la Chine 45 milliards et la France41 milliards.6 millions de dollars : c'est à la minute lemontant des dépenses militaires dans lemonde.

Les bonus n’ont pas disparu !Un trader de la banque Citygroup

devrait toucher une prime de 100millions €. Pour mémoire, cette banquequi s'était vu accorder 45 milliards de dol-lars d'aide de l'état fédéral américainavait, en 2008, continué à verser desbonus de 1million de dollars à plusieurscentaines de dirigeants.

Privatisation des profits etnationalisation des pertesEn France aussi les bonus refont sur-

face. À la BNP, on pense très fort à sestraders; au point de provisionner pour eux1 milliard € de bonus pour 2009.

Dimanche électriqueAlors que le parlement a voté, dans la

douleur et à une très courte majorité, uneloi sur le repos dominical permettant auxemployeurs de faire travailler les salariésle dimanche, la tension fût si forte que lePrésident de la République, le dimanchesuivant, en a été pris de vertiges, audemeurant forts médiatiques et très favo-rables à sa côte de popularité (+14 %).

Au pays du nucléaire lesfactures d'électricité flambent !

Imaginez-vous qu'en ce chaud moisd'août, alors que le prix du baril de pétro-le brut flambe à nouveau repassant labarre des 70 dollars, celui de l'électricité aété augmenté de 1,9 %. Indexer le prix del'électricité sur le pétrole n'est pas uneidée qui ravira les tenants du tout marcheret les comptes d'Électricité de France ?

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Le syndicalismeau féminin !

« Je n’aime pas beaucoup parler demoi » nous prévient Dominique. C’est doncen parlant des autres, plus particulièrementdes salariés de Presse Informatique, qu’el-le se dévoile discrètement. Sa passion pourles romans policiers médiévaux chinoisrépond certainement à ce plaisir de sepromener dans l’ombre tout en laissantpasser de temps en temps de la lumière…

Elle ne désire pas « se me mettre enavant ». Pourtant, c’est ce que Dominiquefait tous les jours quand elle affronte, avecson camarade Bernard et d’autres femmes,la direction de Presse Informatique, uneentreprise qui gère les abonnements pour lapresse et Canal plus dans une bourgade del’Oise, loin des nuisances urbaines maistout aussi exposée que les autres aux rava-ges du libéralisme.

Les directions qui se succèdent au fil desLBO et des délocalisations, Dominique en aconnues ces derniers temps. Elle qui nesupporte pas la détresse des salariés, laviolence et le mépris des patrons envers cesderniers, se sent plus que jamais investied’une mission sociale. À l’extérieur, elle nerate jamais l’occasion de sensibiliser lessalariés sur la nécessité de s’organiser et dese battre. Avant de travailler à PresseInformatique en 1992, elle s’était déjà révol-tée contre les malversations d’un patrond’une entreprise de services à Beauvais quil’a licenciée en toute illégalité.

Malgré tout, elle garde de cette époqueun bon souvenir. En effet, c’est à ce

moment-là qu’elle a découvert le mondesyndical. Syndiquée alors à la CFDT, seuleorganisation présente dans l’entreprise,Dominique ressent le besoin de comprend-re ce qui se passe autour d’elle. Les perma-nences à la Bourse du travail satisferont enpartie sa soif de connaissances. Aujour-d’hui, elle se dit « novice et qu’elle a doncencore beaucoup de choses à apprendre ».Elle voudrait bien continuer à participer àdes stages syndicaux, se consacrer plus àl’UD de Creil dont elle est membre, mais« ici, on vit à 100 à l’heure depuis 2004 ».

À la recherchedu temps perdu

Heureusement, cette modestie ne peutcacher ce qui a été réalisé à PresseInformatique. En 2001, Dominique estdéléguée du personnel. Dans les réunions,elle découvre un homme qui a de la voixparmi un personnel à 95% féminin :Bernard Parisot, aujourd’hui Délégué syn-dical CGT et Secrétaire du CE. Ces deux-làvont s’entendre à merveille pour mettre enplace la section syndicale qui passera de3 adhérents à plus de 90 actuellement.

Les yeux bruns de Dominique s’éclaircis-sent soudainement et nous laissent devinerune satisfaction de ce travail accomplidurant ces dernières années. Plus de 85 %pour les représentants CGT du SGLCE auxélections professionnelles, voilà un résultatqui redonne du baume au cœur. Sans comp-ter que les mentalités ont changé à PresseInformatique, désormais : « on se dit leschoses quand cela ne va pas ».

Lorsque Dominique nous parle d’émanci-pation des femmes, de leur épanouissement,de leur appropriation du droit à la paroledans l’entreprise et chez elles, puis nousdéclare que la politique n’est plus pour cesdernières un tabou, alors, nous mesurons lechemin parcouru en peu de temps.

« J’ai l’impression d’avoir perdu desannées à me laisser faire ». À 45 ans,Dominique voudrait regagner le tempsperdu. Ne l’a t-elle pas déjà fait ? Elle quis’était fixé un autre parcours professionnelil y a 23 ans, en obtenant une licence deLettres à la Sorbonne mais contrainte detravailler pour élever l’aîné de ses deuxenfants, espère bien se consacrer un jour àl’étude de la violence au travail et du mal-être des salariés.

Dominique ira à Nantes avec un peud’appréhension mais beaucoup de convic-tion. En attendant, elle a prévu de participeraux débats sur le congrès au sein de son UDet de faire entendre la voix des femmes.« Elles n’ont pas encore toute leur placedans les structures syndicales » dit-elle enpensant à Lysistrata, une comédie antiquedans laquelle l’auteur grec Aristophaneénonce comme postulat : « Les hommes neparviennent pas à se réconcilier, laissons laplace aux femmes ! ». ■

Lady de NantesC’est un jour de juillet, précisément le 28, à l’heure où le soleil estival chauffe à blanc lesmurs des immeubles de la rue du 4 septem-bre à Paris que nous rencontrons Sophie.Dans cette rue, elle s’y rend tous les jours,enfin presque, pour exercer ses talents dephotograveuse.Étrange ! En écrivant ces lignes, le logicielWord nous informe qu’il y a une faute d’or-thographe et nous propose photograve use.Preuve que la féminisation des noms demétiers a encore des difficultés à s’imprimerdans les esprits « numériques ». Pour autant,nous ne pensons pas que Sophie se mette àaboyer contre cette entorse à l’égalité dessexes. Ce qui l’importe le plus, c’est la placequi est faite réellement aux femmes à tousles niveaux. Aussi, regrette-t-elle, par exem-ple, que peu de femmes assistent aux réu-nions du syndicat à Blanqui.Il est précisément 15 h 00, ce jour-là quandnous nous asseyons avec Sophie à la terras-se d’un café près d’un imposant bâtimentaux allures de bunker. Les portes blindées nenous invitent pas y entrer. Pourtant, c’est

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49e Congrès

Dominique Aygalenc, déléguéedu personnel, représentante syndicale

au CE et au CHSCT Presse Informatique

Deux femmes etLa délégation du SGLCE au 49e Congrès de la CGT qui se déroulera du 7 au 11 décembreelle s’impose tout naturellement. Les femmes militent, luttent et donnent au mouvementgagées dans le monde du travail, tout comme l’est Jean-Philippe. Portraits et propos des

Sophie LacazePhotograveuse

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dans cette ancienne banque, classée auxMonuments Historiques et louée aujourd’-hui par le groupe Les Échos que Sophie tra-vaille. Elle a pour habitude de se déclarersalariée de Boétie Compo. Le service pré-presse, une filiale des Échos, dans lequel elleofficie depuis 9 ans a, en effet, gardé le nomaprès le déménagement de la rue de LaBoétie.Aujourd’hui, ses yeux pétillent comme lesbulles du Perrier menthe qu’elle sirote, touten étant attentive aux questions qui lui sontposées. Avec une queue de cheval et desmèches sur le front, le regard est ludique etnous laisse deviner un esprit espiègle. Parlerd’elle n’est pas sa tasse de thé, mais elle yprend goût dès lors que nous le faisons sansformalité et surtout avec beaucoup d’hu-mour. De l’humour, elle n’en manque pas etne se prive pas d’en user pour traiter dechoses sérieuses ! D’aucuns l’auront consta-té quand elle était rédactrice au bulletin fé-déral Impac de 2003 à 2007.Issue de la petite bourgeoisie périgourdine,rien ne prédisposait notre Sophie à croiser lechemin des Ouvriers du Livre. Passionnéede photo, elle fait un CAP de photographie,« j’aurai bien aimé être un CartierBresson » lâche-t-elle en plaisantant. Maisc’est dans les laboratoires professionnels,puis dans des labos de photos comme ceuxde la FNAC que Sophie vivra du négatif de20 à 25 ans. Puis elle va vagabonder duranttrois ans dans des contrées du Sud : LeMaghreb, l’Afrique de l’Ouest… Ce désird’évasion ne va pas s’éteindre. En cemoment même, elle foule le sol du Far Westavec Thierry, son compagnon, pour retro-uver les traces de Tony Hillerman, l’un desmaîtres incontestés du polar américain.

« Ils ne sont grands que parce que

nous sommes à genoux »Le hasard a fait que notre « globe-trotteuse »a rencontré des amis qui faisaient de la PAO.L’envie lui prit d’en faire également, aussi seforma-t-elle en, 1992, à cette technique demise en pages.Dotée d’un savoir-faire, Sophie découvre lemonde de l’édition. Ainsi, de 1993 à 1995,elle va effectuer la mise en pages de livresdans une société dépendante d’un syndicatpatronal. De cette première immersion dansce secteur, ses sentiments sont partagés ;

elle nous confie : « je regrette de ne pas avoirété syndiquéeà la CGT à cette époque ».Les malheurs de Sophie vont continuer,puisqu’elle va connaître des périodes dechômage alternées d’activités en free-lancejusqu’en 1999, année où l’ANPE laconvoque pour lui proposer une formationPAO en presse. Là, elle rencontre Jean-Pierre Donnay, directeur de l’AFPPI (au-jourd’hui Médiagraf) lors d’un entretien. Unstage pratique au Monde lui fait découvrir lesyndicat du Livre. Son inscription à laPermanence du Livre va la faire « voyager »au Monde, aux Echos, à L’Humanité.Aujourd’hui, Sophie travaille à BoétieCompo avec 24 autres salariés : photogra-veurs, typographes et correcteurs. Déléguéedu personnel suppléante, elle nous avoueque militer ici n’est pas facile, non seule-ment du fait de la politique de filialisationdu groupe Les Échos mais aussi par desdivisions syndicales. Avoir des contactsavec les 600 personnes qui travaillent sur lesite relève du parcours du combattant. Toutest fait pour cloisonner les services : « lesfrontières sont invisibles mais bien réel-les ». Sophie a bien conscience que la CGTest parquée à Boétie Compo. À cela, une rai-son : « par définition, la CGT est le syndicatcombatif ». Mais aussitôt, elle se pose laquestion : « qu’en est-il aujourd’hui ? »puis continue : « nous sommes dans unepériode particulièrement dure pour lessalariés, les patrons remettent en cause lesacquis. Or, dans ces moments-là, nousavons besoin d’un syndicat fort et non decompromission ».Pour appuyer son opinion, elle se réfère àl’actualité syndicale : « Je déplore que lemouvement social sur le pouvoir d’achat etl’emploi n’ait pas pris une autre dimen-sion » ; « Dès lors, il ne faut pas s’étonnerque les salariés aient recours, par manquede perspectives, à des actions violentes »tout en précisant : « mais d’où vient laviolence, si ce n’est des patrons ? ».Comme nous tous, Sophie sait pertinemmentque les salariés ont fait « bouger le curseursocial » par des mouvements collectifs : juin1936, mai 1968 en sont les exemples à ne pasoublier…Alors, quand elle s’interroge sur le choix dusyndicat: « Suis-je la meilleure candidatepour participer au congrès de la CGT ? »,nous serions tenter de lui répondre : L’erreurserait de ne pas retenir votre candidatureLady de Nantes ! ■

Homme au labeur !Si vous demandez à Jean-philippe quellessont ses responsabilités syndicales, il est fortprobable que vous ressortiez de son bureauavec un sentiment de culpabilité : celui nepas en faire assez de votre côté !

S’il était rémunéré au nombre de mandatsrelevant de la seule activité syndicale, cecamarade vivrait aisément dans un manoirde Normandie…

Puisque nous sommes dans les confiden-ces, Jean-Philippe détient une richesse ines-timable : L’expérience. Un bien qui ne faitpas l’objet de spéculation boursière mais faitun grand mal au patronat !

Aussi, peut-il arborer une mine réjouiequand il nous fait l’état de ses services :

• Secrétaire à la politique revendicative duSGLCE

• Membre de la Commission ExécutiveNationale et du Bureau fédéral (FILPAC)

• Secrétaire de l’Union Locale deMaisons-Alforts (94)

• Membre de l’Union Départementale 94• Administrateur de l’OPCA CGM (For-

mation)• Président de la 12e Commission Paritaire

Consultative du ministère de l’Educa-tion nationale ( avis sur les diplômesnationaux de l’industrie graphique et dela communication)

• Administrateur de l’OPCALIA de l’Îlede France (Formation)

• Membre de l’Instance Paritaire Régio-nale Pôle Emploi

• Membre de la Commission paritaire dela convention collective du labeur et desindustries graphiques connexes

• Représentant de la convention collectivede la sérigraphie et de la reprographie

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49e Congrès

Jean-Philippe MaréchalSecrétaire SGLCE

un homme au 49e !à Nantes sera composée de deux femmes et un homme. La parité ne se décrète pas,syndical l’élan nécessaire pour vaincre les discriminations. Dominique et Sophie sont en-trois représentants de notre syndicat à ce rendez-vous confédéral.

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49e Congrès

D’aucuns diront que Jean-Philippe est unhomme de structures. Il est tout simplementstructuré et son « cursus syndical » est d’unecohérence exemplaire.

Vous l’avez compris, la formation profes-sionnelle est son domaine de prédilection. Unsujet qu’il lui tient à cœur, peut-être en raisonde son parcours professionnel. A la fin de sesétudes secondaires, Jean-Philippe exerceplusieurs métiers, chauffeur poids lourd, ven-deur chez Leroy Merlin etc, jusqu’à ce qu’ildécouvre en 1985, le monde du Labeur. Chro-malineur à Prism’Offset puis photograveur àHB Graphique, entreprise dans laquelle il créeune section syndicale tout en étant le Déléguédu personnel. Le secteur du Labeur subissantd’importantes restructurations, Jean-Philippecrée en 1999 un service de photogravure dontil sera le directeur technique.

Le désir d’entreprendre, il l’avait déjà enétant jeune puisqu’il projetait de reprendre laferme de son grand-père en Normandie et sapropension à défendre les autres n’est pasrécente, Jean-Philippe excellait dans lesfonctions de délégués de classe et de l’établis-sement scolaire !

En évoquant cette tranche de vie, il ne peuts’empêcher de rire. Jean-Philippe a gardécette fraîcheur enfantine qui adoucit l’austéri-té des murs de la Maison du Livre…

De l’énergie, ce n’est pas ce qui lui manqueà ce camarade ! Son seul souci : mettre sescompétences au service de la CGT et d’ap-prendre toujours plus du syndicalisme. Alorsrien d’étonnant à ce que notre fédérationpropose sa candidature à la commission exé-cutive confédérale au congrès de Nantes.

La CGT sera ce que lessyndiqués en feront !Pour la troisième fois il participera au

congrès de la CGT et se dit très honoré d’yconduire la délégation du SGLCE. « Ce sontdes moments forts de la vie syndicale démo-cratique » dit-il. Nous pourrions penser qu’ils’agit là d’une formule consacrée, or il n’enest rien, la conviction est bien présente dansles propos de Jean-Philippe.

Pour lui, il n’y a pas de doute sur les enjeuxdu congrès, ils se situent dans « la modificationde l’outil CGT, afin de le rendre accessible à tous les salariés ».

Bien qu’il tapote sur le clavier de son PC,c’est un fana d’informatique, Jean-philippeargumente non sans passion ce qu’il vientd’énoncer : « Des efforts sont à faire ! d’un côtédes salariés viennent à la CGT pour ne pas êtreseuls dans leur entreprise, de l’autre on lesrépertorie dans les isolés. Or le syndicat pro-fessionnel ou pluri professionnel régional estun moyen de créer un rapport de forces pour lessalariés des petites et moyennes entreprises ».

D’un cadre général, il transpose sans dif-ficulté son raisonnement à ce qui nous concer-ne de plus près : « Ceci est vrai pour le Labeur,mais également pour les entreprises de presse,l’évolution de ces dernières va en bouleverser

leurs organisations. Ainsi, le syndicat se voitconcerné au premier plan par ces modifica-tions ».

D’un optimisme naturel, Jean-philippe con-tinue : « L’évolution de nos statuts au derniercongrès de notre syndicat devrait nous aiderpour aller dans ce sens. » Quand on lui de-mande ce qu’il a attend de la CGT, la réponsene se fait pas attendre et les phrases sortentsans hésitation : « Elle doit être en phase avecles préoccupations des salariés. Elle doitaccueillir ces derniers pour défendre leursintérêts »… « Je n’attends pas d’elle, qu’elledicte les lignes mais qu’elle soit à la disposi-tion des salariés ».

Ces grands principes énoncés, Jean-Philip-pe en revient à celui de la réalité : « La CGTsera ce que les adhérents en feront, aussichaque syndiqué doit prendre sa place dans la

préparation du congrès, dans les AG dusyndicat et dans les UD ».

Ce n’est pas un hasard, si notre camaradeest un accro du jazz, il en utilise les bases pourmiliter : mélodie, harmonie et rythme autourde l’improvisation…

Alors, soyons tranquilles, pendant que nousserons alités à cause de cette mauvaise grippeH1N1, Jean- Philippe veillera sur nos intérêtsà Nantes comme il l’a toujours fait ailleurs !

Principe de précaution : Si vous rencontrezJean-Philippe dans son bureau à la Maison duLivre à Blanqui, il est fort probable que vousen ressortiez à une heure tardive. Comme toutépicurien qui se respecte, il vous fera partagerses plaisirs…

Photos, portraits et propos recueillispar Michel Pavard

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LL a Transformation est une entreprise definition se trouvant à Rosny-sous-Boiset employant 29 salariés, pour la plu-

part des ouvrier(e)s (massicotiers, plieurs,margeurs, caristes…), dont bon nombre sontencore payés au smic, même après trenteannées d’ancienneté !

Une section syndicale SGLCE-CGT y estimplantée depuis plusieurs années et MamadyCISSE, délégué du personnel, en est l’anima-teur.

+ 3 % en 2008C’est à ce titre qu’en avril 2008, il avait signé

avec la direction un accord obtenu après unegrève, arrachant une augmentation généraledes salaires de 3%. Cet accord prévoyait unenouvelle négociation sur les salaires en mai2009.

Ainsi, lors de la réunion mensuelle des délé-gués du personnel du 15 mai 2009, il a étédemandé à l’employeur de respecter l’accorden entamant le processus de négociation surl’augmentation des salaires pour 2009. Ladirection, bien que visiblement réfractaire, aaccepté un premier rendez-vous pour le 5 juin2009.

Ce rendez-vous a été préparé dans lesbureaux du SGLCE afin que les participants(Mamady CISSE et Christophe GRAL) parlentd’une seule voix : celle des salariés tous consul-tés sur le sujet. Il a été décidé de ne pas entrerdans la négociation immédiatement le 5 juin,mais de demander à la direction les donnéeséconomiques et sociales de l’entreprise afin depouvoir négocier en toute connaissance decause. La gérante s’est d’abord montrée réticen-te à transmettre les informations demandées.Mais un petit rappel de la législation sur la négo-ciation annuelle obligatoire a permis de venir àbout de ces réticences et la direction a annoncéqu’elle transmettrait les informations deman-dées le 11 juin, tout en nous prévenant qu’ellen’envisageait aucune augmentation en 2009pour cause de crise économique, de baisse duchiffre d’affaires, etc. Nous avons maintenunotre position en répondant que nous en repar-lerions quand nous aurons eu connaissancesdes informations demandées. Nous avons récla-mé et obtenu un nouveau rendez-vous pour le12 juin.

Le 11 juin, Mamady CISSE a reçu de la direc-tion les données économiques et socialesdemandées. Ceci a permis de préparer la réuni-

on prévue pour le lendemain et notamment d’af-finer les arguments pour soutenir la revendica-tion des salariés d’une augmentation d’1 eurobrut/heure ; revendication légitimée par le faitque les cinq derniers exercices étaient bénéfi-ciaires.

Lors de la réunion du vendredi 12 juin, lesreprésentants du SGLCE ont donc développéles arguments économiques leur permettant deréclamer une augmentation d’1 euro/heure(équivalent à 13% pour un smic). La directions’est bien entendu totalement opposée à cetteidée, répétant qu’elle ne pourrait se permettreaucune augmentation en 2009 pour cause decrise. Après deux heures de discussion et àforce de persuasion, la direction a consenti deredistribuer, sous forme d’augmentation desalaire, le tiers des bénéfices réalisés en 2008.Après un rapide calcul, la gérante nous a annon-cé que cela faisait une augmentation de 0,15euro brut/heure. Nous avons enregistré cetteproposition en soulignant qu’elle nous semblaitquelque peu mesquine et très éloignée des atten-tes des salariés. Mais considérant, après calcul,que cela représentait quand-même 2% d’aug-mentation pour un smic, et que ce n’était làqu’un début, nous avons conclu la réunion enannonçant que nous allions soumettre cetteproposition aux salariés et leur demander leuravis, avant de se revoir pour une troisièmeréunion. Rendez-vous a donc été pris pour le19 juin 2009.

Mamady CISSE ayant consulté ses collègues,la troisième réunion (que nous souhaitions ladernière) a pu être préparée le 18 juin. La quasitotalité des salariés refusant de se contenter des0,15 euro/heure concédés par la direction, nousavons décidé de maintenir la demande d’aug-mentation de 1 euro/heure, pour au fil de lanégociation arriver à un chiffre satisfaisant ;

sachant qu’en tout état de cause les salariés sou-haitaient au minimum obtenir 0,25 euro/heure(soit 3% pour un smic).

+ 3 % en 2009Le 19 juin, nous sommes donc revenus à La

Transformation en redoublant d’explications etd’arguments pour justifier le maintien de notrerevendication initiale. La gérante a joué la fer-meté en maintenant sa dernière proposition,assurant qu’elle n’irait pas plus loin. Après uneheure de discussion, afin de montrer notrebonne volonté pour débloquer la situation, nousavons proposé une concession, en ramenant larevendication à + 0,50 euro/heure, tout endemandant à la direction de faire aussi un effortpour rapprocher nos positions et avancer versun accord possible. Au bout de trois heures dediscussion et après une intervention véhémentedu Directeur Commercial, la gérante a consentiune augmentation de 0,25 euro brut/heure, defaçon uniforme pour tous les salariés (ce quientraînait une réduction de l’écart des salaires).La barre symbolique des 3% (pour un smic) sou-haitée par la majorité des salariés étant atteinte,nous avons accepté cette ultime proposition etl’accord a pu être signé, entérinant cette aug-mentation à partir du 1er juin 2009 !

Il semble évident que la grève ayant permisd’obtenir 3% d’augmentation générale en 2008, aconstitué un précédent et a pesé de tout sonpoids dans la conduite de la négociation en2009, la rendant ainsi plus efficace et permet-tant l’obtention d’une nouvelle augmentationsignificative. Comme quoi le rapport de force,associé à une négociation bien argumentée,reste le meilleur moyen d’obtenir gain decause… Même en période de crise !!!

Christophe GRAL

Salaires

Augmentation générale dessalaires en 2009 à La Transformation

Labeur

Accueil en 4 demi-journéesLes 26 septembre,novembre, 10 novembre,

17 novembre.

Accueil (2 jours)Les 5 et 6 novembre.

Niveau 1 (5 jours)Du 23 au 27 novembre.

Orga (5 jours)Du 16 au 20 novembre.Communication (3 jours)Du 19 au 21 octobre.Rappel : les courriers de deman-de d’autorisation d’absence doi-vent être adressés à l’employeurau moins 1 mois avant le débutdu stage.

Calendrier des stages syndicaux 2e semestre 2009

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Brèves

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Indice des prix à la consommationPériodes Indices Var. au cours Var. au cours

avec tabac du der. mois des 12 der. moisJuillet 2009 119,05 – 0,4 – 0,7Juin 2009 119,58 + 0,1 – 0,5Mai 2009 119,43 + 0,2 – 0,3Avril 2009 119,25 + 0,2 + 0,1Mars 2009 119,06 + 0,2 + 0,3Février 2009 118,84 + 0,4 + 0,9Janvier 2009 118,39 – 0,4 + 0,7Décembre 2008 118,88 – 0,2 + 1,0Novembre 2008 119,17 – 0,5 + 1,6Octobre 2008 119,73 – 0,1 + 2,7Septembre 2008 119,80 – 0,1 +3,0Août 2008 119,88 0,0 + 3,2Juillet 2008 119,92 – 0,2 + 3,6Source : Insee

SalairesSalaire minimum, Smic au 1er juillet 2009 (salaire en dessous duquel aucun salarié ne doit être payé) : 8,82 €

brut/heure ;1 337,70 € sur la base légale de 151,67 heures.Horaire collectif de 39 heures : – 1505,87 € avec majoration de salaire de 10 % de la 36e à la 39e heure.– 1528,80 € avec majoration de salaire de 25 % de la 36e à la 39e heure.Pour les Jeunes salariés de moins de 18 ans :– 7,06 € pour les moins de 17 ans (abattement de20%)– 7,94 € pour salariés âgés de 17 ans à 18ans(abattement de 10%)

– Plafond de la Sécurité Sociale2 773 €/mois ;33 276 €/an.

Chômage totalAllocation de solidaritéSi vous avez travaillé au moins cinq ans :– moins de 55 ans : 14,74 € maxi/jour

pendant 6 mois (renouvelable)– 55 ans et plus : 14,74 € maxi/jour pendant

12 mois (renouvelable) pour ceux dispensés de recherche d’emploi ; sans limitation de duréepour ceux atteignant les 55 ans au 546e jourd’indemnisation : 21,16 € maxi/jour pour ceux qui bénéficient de la majoration au 31 décembre 2003 ; majoration suppriméedepuis le 1er janvier 2004.

Plafond des ressources mensuelles (y compris l’allocation de solidarité) :personne seule : 1 031,80 € ;couple : 1 621,40 €.

Allocation temporaire d’attente10,38 € par jour.

Retraites complémentairesValeur du point :Agirc : 0,4132 € ;Arrco : 1,1848 € ;Ircantec : 0,43751 €.

Un nouvel outil pour les salariés de la pub,

de la communication, du marketing, du graphisme

et des nouveaux médiasMalgré un grand nombre d’entreprises et de salariés, notammenten région parisienne, les secteurs de la publicité, de la communi-cation, du marketing, du graphisme et des nouveaux médias sontdes déserts syndicaux.Ceci s’explique certainement par le fait qu’historiquement, lessyndicats sont apparus et se sont développés surtout dans le sec-teur industriel, à forte main d’œuvre ouvrière. Dans nos métierscela s’est traduit par une présence syndicale dans les industriespapetières, les imprimeries, la finition et la distribution... Mais ladonne a changé. Aujourd’hui, ce sont les sociétés de service, dont font partie les agences de publicité, de com-munication, de marketing et les nouveaux médias, qui dominent la vie économique en employant, en France,plus de 70% des actifs. La plupart de ces sociétés sont des PME aux effectifs si réduits qu’elles échappent auxobligations liées aux institutions représentatives du personnel. Leurs salariés ne connaissent souvent des syn-dicats que ce qu’ils en voient à la télé et sont persuadés que tout cela ne les concerne pas.De fait, ils ne croisent jamais un affichage syndical sur leur lieu de travail, pas plus qu’un délégué ou un repré-sentant du personnel vers qui ils pourraient se tourner pour obtenir une information utile dans leur vie pro-fessionnelle. C’est pourquoi, ces salariés, pourtant cultivés par ailleurs, connaissent si mal leurs droits et sontgénéralement lésés par des employeurs que cette situation arrange bien...En effet, quel DRH d’une agence de pub va signaler à ses employés qu’ils ont droit à une prime d’ancienne-té à partir de 3 ans de présence ? Quel patron d’un studio de création va informer son maquettiste qu’il a droità un jour de congé pour le baptême de son filleul ? Faute de présence syndicale, la quasi-totalité de ces sala-riés ignorent leurs droits et pâtissent d’énormes manques à gagner au moment où le pouvoir d’achat est auplus bas !Il est donc grand temps de s’intéresser syndicalement à ces secteurs qui sont de gros pourvoyeurs d’emploisdans nos métiers et le seront encore plus à l’avenir.C’est pourquoi le SGLCE s’est doté d’un nouvel outil spécialement dédié aux salariés de la publicité, de lacommunication, du marketing, du graphisme et des nouveaux médias. Un site internet dynamique où ils pour-ront trouver des informations générales, des articles sur l’actualité de leur secteur, des témoignages d’adhé-rents, des astuces, des conseils, des coordonnées utiles et même un bulletin d’adhésion en ligne !Cette nécessaire évolution est vitale pour l’avenir de notre syndicat. Au-delà de l’évidente utilisation des nou-velles technologies de communication, elle passe aussi par la mobilisation de militants pour aller à la ren-contre des salariés sur le terrain. C’est pourquoi, afin de compléter le dispositif mis en place avant les vacan-ces pour promouvoir le site (e-mailing, affiches…), nous comptons sur vous à la rentrée, pour participer auxdistributions de flyers aux portes des entreprises concernées. Cela reste important pour établir un contactdirect avec des salariés qui, nous l’espérons, viendront nous rejoindre massivement.Mais comme l’expérience est toujours plus parlante qu’un long discours, allez donc visiter le site !http://www.sglce-cgt.fr/Creactifs

Christophe GRAL

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N° 338 - Septembre 2009 ,

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DD evant les parlementaires réunis encongrès à Versailles le 22 juin2009, Nicolas Sarkozy déclarait : «

nous seront au rendez-vous des retrai-tes. 2010 sera un rendez-vous capital. Ilfaudra que tout soit mis sur la table :l’âge de la retraite, la durée des cotisa-tions, la pénibilité. Les partenairessociaux feront des propositions. A là mi2010, je prendrai mes responsabilités. »

Comme, de toute évidence, les seulspartenaires sociaux dont les propositionsretiennent l’attention de l’omni présidentse situent du côté du patronat, les réac-tions zélées n’ont pas tardé. S’exprimantdans les colonnes du « Figaro », qui assu-me, chaque jour un peu plus sa fonctiond’organe officiel de l’UMP, la cohorte ser-vile des auto proclamés « spécialistes »rabâchent les recettes éculées qui ontdéjà appauvri les retraités dans des pro-portions considérables.

Pour les économistes ultra libéraux lasolution idéale, c’est la solution finale :éradiquer le système de retraite parrépartition et lui substituer la retraite parcapitalisation. C’est bien ce que préconiseJacques Garello, président de l’« associa-tion pour la Liberté Economique et le pro-grès social » (sic), dans son article « sys-tème de retraite : le choix de la capitali-sation » paru dans le Figaro du 29 janvier2009.

Le cynisme, le mépris, l’obscénité desdirigeants n’ont aucune limite. Aumoment même où l’on constate la faillitedes fonds de pension qui se traduisent parla ruine et le plongeon dans la misère decentaine de milliers de retraités améri-cains, touchés de surcroît par la crise dessubprimes qui en fait des sans domicilesfixe, voilà l’avenir que nous préconisentles agents de la propagande gouverne-mentale. Oubliées les psalmodies de régu-lations et les envolées sur la « moralisa-tion » du système.

La reine des batailles

Pourtant les expériences récentes decatastrophes provoquées par ceux quiont boursicoté avec l’argent de nosretraites en France durant l’année 2008ne manquent pas :

➤ Le fond de réserve des retraites(F.R.R.) a perdu 7 milliards d’eurossur les marchés boursiers.

➤ L’ARRCO a subi une moins value de1,1 milliard d’euros mi-novembre et2 milliards d’euros ont été provision-nés pour l’exercice 2008 en prévisiondes pertes liées au krach boursier (LesEchos du 18/11/2009). 34 millions d’eu-ros de perte sont occasionnées parl’escroquerie de Madoff (site seniorsdu monde).

➤ Les fonds de retraite de la Préfon,du Corem et la complémentairedes hospitaliers ont perdu 3 milliardsd’euros à la suite d’une mauvaise ges-tion. Ils font 1 million de victimes. chezles fonctionnaires qui perdent chaqueannée du pouvoir d’achat. (Les scanda-les de l’épargne retraite de GuillaumePrache , Bourin Editeur)

Pour accomplir ces funestes projetsdepuis des décennies le pouvoir a affaiblile système français actuel par desattaques répétées :

➤ 1993, la réforme Balladur : la duréedes cotisations passe de 37,5 à 40annuités (150 à 160 trimestres). Calculdu montant de la retraite à partir des25 meilleures années au lieu de 10.Revalorisation des pensions indexéessur l’indice des prix et non plus surcelui des salaires.

➤ 2003, la réforme Fillon, ministredu Travail : la durée de cotisationpasse à 41 annuités en 2012 et 42 en2020. L’âge légal de départ à taux0plein est fixé à 65 ans.

➤ 2007, la réforme des régimes spé-ciaux, Xavier Bertrand : alignementprogressif jusqu’en 2012 sur le régimepublic, concerne 500 000 salariés et1 million de retraités.

La réforme des régimes spéciaux était« l’ultime réforme » avaient ils alors juré,la main sur le cœur.

Trois ans plus tard, le panzer-gouverne-ment de Sarkozy repart à l’attaquecomme le souligne l’ineffable éditorialis-te du Figaro qui titre sans ambiguïté« Retraites : la mère des batailles ».

Le 13 novembre 2007, Sarkozy décla-rait devant le parlement européen sur lesgrèves en cours : « il y a des réformesqui ont été faites partout ailleurs enEurope, ces réformes, j’ai été élu pourles mettre en œuvre ».

La plupart du temps, omet-il naturelle-ment de dire, elles ont suscité des grèveset manifestations, comme en Grèce en2001, Autriche et Italie en 2003 et récem-ment l’Angleterre en 2008 qui a connu desmouvements de protestation sans précé-dent depuis la grève générale de 1926.

Des manifestations et grèves gigan-tesques en Allemagne et en Italie ontaccueilli dernièrement les décisions dereculer l’âge de la retraite.

Une fois de plus, le mot réforme estsynonyme de récession et le but perma-nent du patronat et du gouvernement estd’imposer le moins disant social.

Faisons tous en sorte pour que la reinedes batailles soit la bataille de trop pournos adversaires.

Yann VOLANT

Retraites

Dernière “réforme” des retraitesavant les prochaines

Poursuivant leurs objectifs dans la guerre aux pauvres que mène la coalition patronat-gouvernement afin de décapiter le modèle socialfrançais structuré par les conquêtes sociales de 1936, le programmedu conseil national de la résistance en 1944 et les acquis de 1968,

de nouvelle offensives contre les retraites seront déclenchées en 2010.

SURL

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16, Septembre 2009 - N° 338

Le SGLCE soutientcette pétition !

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