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1 Normes SPS et compétitivité-qualité de la filière fruits et légumes frais au Sénégal Par Adama Guèye UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (FASEG) BP 5683 Dakar –Fann -Tél. : (221) 33 859 23 60 fax. : (221) 33 824.79 56 - e-mail: [email protected] - Dakar (SENEGAL)

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Normes SPS et compétitivité-qualité de la filière fruits et légumes

frais au Sénégal

Par

Adama Guèye

 

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

(FASEG) BP 5683 Dakar –Fann -Tél. : (221) 33 859 23 60

fax. : (221) 33 824.79 56 - e-mail: [email protected] - Dakar (SENEGAL)

 

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Résumé

L’utilisation abusive des pesticides est devenue un réel problème pour la qualité des fruits et légumes frais au Sénégal. Les fruits et légumes produits au Sénégal contiennent des résidus de pesticide qui font deux voire cinq fois les Limites Maximales de Résidus fixées par le Codex Alimentarius (Cissé et Tall, 2001 ; CLX, 2008 ; Gueye, 2009). Ce qui nous a poussé à se questionner sur l’impact de cette faible qualité sur la compétitivité de la filière horticole du Sénégal. La plupart des analyses théoriques montrent que pour les pays en développement, les difficultés à commercer sur le marché mondial est le fait des écarts par rapport à la qualité exigée (Henson et al 2002, Mbaye, 2005). L’intérêt de cet article est qu’il cherche à combiner les indicateurs prix et qualité pour mieux cerner les implications de politiques sur la compétitivité de la filière horticole du Sénégal. Les résultats obtenus montrent que le fait de ne pas se conformer aux normes SPS peut avoir comme conséquence la baisse ou même l’absence d’exportation. Le paiement d’une prime de qualité aussi est très incitateur pour le respect des normes. Par exemple, le Maroc exporte plus en volume que le Kenya, mais ce dernier gagne plus en valeur du fait de la bonne qualité de ces produits. En somme, la politique d’incitation pour améliorer la qualité des produits exportés a un impact très positif sur la compétitivité.

Mots-clés : Compétitivité, norme SPS, Qualité, Filière fruits et légumes frais, Sénégal

 

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Tables des matières

Introduction

I. Présentation de la filière horticole du Sénégal

II. Les normes SPS et le commerce des produits horticoles au Sénégal

III. L’importance de la qualité dans la compétitivité (analyse théorique)

IV. Le cadre conceptuel : le modèle ricardien ajusté pour prendre en compte la qualité

V. La compétitivité du Sénégal face à ces concurrents

Conclusion

 

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Introduction

L’agriculture continue d’occuper une place importante dans l’économie sénégalaise malgré la baisse de sa participation dans la formation du PIB. Elle emploie près de 60% de la population active et contribue à hauteur de 10% dans la formation du PIB (MEFS, 2011). Avec la politique de diversification de l’Etat certaines filières, identifiées comme porteuses, ont connu un regain d’intérêt. L’horticulture est désignée comme l’une de ces filières porteuses du fait de la vaste gamme de produits qu’elle met sur les marchés locaux et extérieurs et du niveau de revenu qu’elle génère pour les paysans, notamment en zone urbaine et périurbaine. La production horticole a connue un second essor après celui des années 70, lui permettant de passer d’environ 150 000 à 228 000 tonnes entre 1992 et 2000 et à 429 000 tonnes en 2007 soit une croissance de 5.5% par an (statistiques DH, 2007).

Une telle croissance de la production a pour conséquence une amélioration des exportations qui suivent la même tendance. La filière d’exportation de produits horticoles du Sénégal a commencé à se développer dès le début des années 1970. Le Sénégal jouit non seulement d’un climat favorable mais aussi d’une bonne position géographique pour exporter des produits tropicaux hors saison. Les exportations sont passées de 6 175 tonnes en 1995 à 9 000 tonnes en 2000 et 31 000 tonnes en 2009. Les principaux marchés ciblés sont les pays limitrophes et l’Union Européenne (Statistiques DH, 2003 ; Niane, 2004).

Le secteur horticole est devenu l’une des priorités pour la politique nationale de diversification des cultures, de sécurité alimentaire, d’investissement, de réduction de la pauvreté, d’accès aux marchés extérieurs et d’augmentation des revenus. Les documents de politique agricole de l’Etat que sont : Déclaration de Politique de Développement Agricole (DPDA), Plan Directeur Horticole (PDH), Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), Loi d’Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP), Plan REVA (Retour vers l’Agriculture), Stratégie de croissance accélérée la grappe Agriculture Agrobusiness, constituent une illustration parfaite de l’importance du secteur horticole dans l’économie sénégalaise.

Cependant, pour les produits horticoles comme pour tous les autres produits agricoles, le principal problème des exportations sénégalaises est la qualité. La contamination à l’aflatoxine pour l’arachide, les résidus de pesticides pour les fruits et légumes, le calibrage et l’épuration pour la gomme arabique constituent des obstacles de taille pour les exportations. Les producteurs et les exportateurs ont besoin d’une formation en matière de compétence techniques et de gestion de même qu’un accès au capital d’exploitation. En plus de la compétitivité liée au prix, la compétitivité liée à la qualité constitue un problème pour la politique sectorielle des pays africains. Certaines techniques de production sont liées au faible niveau de formation et d’information des producteurs. Au Sénégal seuls 27% des producteurs emploient des techniques de production soutenables dans le secteur horticole (Gueye, 2009).

La compétitivité sur le marché extérieur ne se limite pas seulement au prix mais prend en compte aussi l’aspect qualité incluant le respect de l’environnement et des conditions sociales. En ce qui concerne la filière horticole sénégalaise, la mauvaise utilisation des pesticides constitue un vrai problème pour la qualité des fruits et légumes frais. Une large gamme de pesticides est utilisée par les producteurs dont les plus connus sont : métamedophos, dikofol, dimethovat, malathion, Tamaron, batik, douzebane et sulfur. Les pesticides sont souvent appliqués juste avant la récolte. L’utilisation continue du même pesticide conduit à la résistance des parasites. Ce qui conduit souvent les producteurs à utiliser des pesticides recyclés sur le marché et qui ne sont pas destiné à l’origine aux produits alimentaires. De même les laboratoires nationaux ont retrouvé des résidus de polluant organique dont le DDT,

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sur les légumes commercialisés sur le marché local1. Cette utilisation abusive et non réglementée des pesticides est à l’origine de la contamination des fruits et légumes en résidu de pesticide. Malgré la réglementation sur la commercialisation des pesticides et l’encadrement des projets et institutions (PPEA, FAO, etc.) les producteurs horticoles sénégalais ne sont toujours pas en mesure de respecter les normes SPS exigées par le marché de l’UE.

Cet article cherche à mesurer l’impact de l’utilisation des pesticides sur la compétitivité internationale des fruits et légumes du Sénégal. Le modèle Ricardien d’avantage comparatif sera adapté à cette étude. Une variable qualité sera introduite comme déterminant des exportations. Le reste du document sera articulé comme suit : après une brève présentation de la filière nous allons passer en revue les normes SPS régissant le commerce international des produits horticoles dans la section 2. Dans la section 3 nous allons présenter une revue de la littérature sur les concepts de la compétitivité prix et de la compétitivité qualité. Le cadre conceptuel lié à cette étude sera présenté dans la section 4 et les résultats d’analyse dans la section 5.

I Présentation de la filière horticole du Sénégal

Au Sénégal, la production horticole est entreprise dans la plupart des zones agro-écologiques du pays, mais la principale zone de production est celle des Niayes. Longeant la côte Ouest de Dakar à Saint Louis, la zone des Niayes est une zone agro-écologique à vocation horticole. C’est une bande littorale de 180 km de long et de 5 à 30 km de large allant de Dakar à Saint-Louis en passant par Thies et Louga. Plus de 60% de la production de fruits et légumes au Sénégal provient de la zone des Niayes. De même, la proximité des grands centres de consommation (les villes de Dakar, Thiès et Saint Luis) facilite l’écoulement de la production. La nappe phréatique peu profonde (1 à 2m) facilite l’approvisionnement en eau dans cette zone (Niane, 2004 ; CDH, 2008).

Cette zone des Niayes de formation fragile est victime de différentes agressions. Après l’occupation anarchique des habitats, la zone est victime d’une certaine forme de dopage des cultures par les intrants chimiques, notamment par les pesticides. La pression parasitaire constitue une contrainte importante pour la production maraîchère, notamment durant la saison des pluies. Certains parasites tendent à devenir endémiques (nématodes, teignes, viroses, cochenilles). L’intensité des dégâts occasionnés dépend largement de la capacité des maraîchers à maitriser les techniques de lutte. Alors que, les connaissances des producteurs sur les méthodes de lutte contre les ravageurs et les maladies sont généralement limitées (Moustier, Moumbélé et Huat, 2004).

Les modes d’utilisation des pesticides diffèrent selon le type de producteur (petit producteur traditionnel, grand producteur moderne). Les petits producteurs traditionnels s’inscrivent souvent dans :

‐ l’utilisation par aspersion qui consiste à traiter les attaques parasitaires à l’aide d’un seau contenant le pesticide et de branchage comme aspersoir ;

‐ le saupoudrage qui est fait à la main et sans gants ni masque de protection ; ‐ le traitement par pulvérisation à partir de pulvérisateur manuel ou motorisé.

Ces types de traitements sont très répandus dans la zone des Niayes.

                                                            1 ceres locustox (2007), Panier de la ménagère  

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Les grands producteurs modernes font le traitement par pulvérisateur et le traitement par association avec l’irrigation par goute à goute. Ce dernier consiste à injecter directement les produits phytosanitaires et les engrais solubles dans le système d’irrigation.

Au total l’agriculture sénégalaise utilise en moyenne annuellement 598 tonnes de pesticides solides et 1 336 560 litres de pesticides liquides pour une valeur de prés de 10 500 000 000 f CFA (Thiam et Sarr, 2003).

Dans la zone des Niayes plusieurs types de produits phytosanitaires sont utilisés et commercialisés, sans respect des normes d’utilisation requises. A cet effet, en plus de la faible qualité des produits récoltés, les risques de pollution liés à l’utilisation des pesticides sont grands. Ces risques sont d’autant plus grands lorsqu’il s’agit des pesticides persistant qui représentent 10% de l’ensemble des pesticides utilisés dans la zone. L’ignorance de la rémanence des produits utilisés par la plupart des petits producteurs, principaux fournisseurs de légumes frais sur le marché intérieur, constitue également un grand risque pour la santé des consommateurs (Cissé et Tall, 2001).

Le programme de la FAO en 1995 avait comme objectif d’améliorer l’efficacité des systèmes d’approvisionnement et de distribution alimentaire (Sada) des villes. Autrement dit, ce programme consiste à améliorer la capacité de ces systèmes à assurer l’approvisionnement des villes en produits de qualités, en quantité suffisante et à des prix accessibles à toutes les couches de la population urbaine, et de façon durable. Ce programme défend le concept de sécurité des aliments qui est différent du concept de sécurité alimentaire qui lui s’est limité à la disponibilité pour tous et sur toute l’année, à une alimentation équilibrée. La sécurité des aliments renvoie à l’absence de risques sanitaires résultant de l’ingestion des aliments (Moutier et Fall, 2004).

Tableau 1 : Le niveau de contamination de la production

pesticides  Choux  Aubergine Laitue Tomate  Oignon

résidus  LMR  résidus LMR  résidus LMR  résidus LMR  résidus  LMR 

Deltamétrine  0,2  0,1          

    0,13  0,1 

Dicofol  0,04  0,02  0,18  0,02  0,07  0,02     0,03  0,02 

Méthamidophos  0,06  0,01  0,06 0,01 0,14 0,1 0,06 0,01  0,07  0,01

Manèbé  5,12  1  3,63  2  9,10  5        

Sources : données ISRA et Codex Alimentarius

Des résidus de ces pesticides ont aussi été retrouvés sur la betterave, le navet et le poivron. L’étude du CERES Locustox a révélé la présence de 5 pesticides organophosphorés et 8 pesticides organochlorés sur les légumes provenant du marché de Thiaroye et de Castor. Parmi ces pesticides il cite la dieldrine, le DDT (dichlorodiphenyltrichloroethane), l’aldrine, heptachlore qui sont inscrits sur la liste « des douze bannis » de la Convention de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants (POPs). D’autres pesticides couramment utilisés en lutte antiacridiennes ont été aussi trouvés sur les échantillons de légumes analysés : chlorpyriphos éthyle, fénitrothion et malathion.

Ainsi les principales contraintes liées aux exportations de produits horticoles se résument au calibrage et au non respect des normes de qualité exigées par les pays du Nord. Ces mesures

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sont satisfaites par quelques grands exploitants. Les petits producteurs passent par ces grands exploitants pour intégrer ce marché. Aujourd’hui, cinq exploitants réalisent 80% des exportations horticoles.

Le rapport du ministère de l’agriculture énumère les contraintes à l’exportation suivantes :

‐ Le non-respect des normes de qualité par les acteurs de la filière ; ‐ L’insuffisance des infrastructures de base (entrepôts frigorifiques et infrastructures de

transport) ; ‐ L’inexistence de systèmes de crédit adaptés aux besoins des exportateurs.

Le Centre du commerce international insiste sur le fait qu’il faudra consentir des efforts plus importants pour améliorer la qualité et la compétitivité des produits horticoles afin de faire face à la concurrence sur le marché mondial. En effet, les techniques culturales ne sont pas adéquates face aux normes sanitaires à respecter. Dans la zone des Niayes la faiblesse des compétences techniques constitue l’un des principaux facteurs de contre performance des systèmes de culture. Le caractère insuffisant de l’appropriation des innovations technologiques par les petits producteurs est manifeste, pour ce qui concerne l’utilisation d’engrais minéraux et du compostage. Le problème le plus important est la mauvaise utilisation des pesticides.

A cet effet, les structures d’appui et les projets présents dans la zone ont mis en place des dispositifs d’appui-conseil et de formation. Parmi ces structures et projets on peut citer :

‐ Enda appui certains maraîchers pour la promotion de l’agriculture biologique et du compostage.

‐ Le projet d’appui à l’entreprenariat paysan (PAEP) fournit, en collaboration avec la direction de l’horticulture, un encadrement technique aux producteurs et conduit des études filières pour étudier les opportunités de commercialisation et d’exportation de certains produits maraîchers.

‐ Le projet de promotion des petites et moyennes entreprises horticoles (PPMEH) a permis aux producteurs familiarisés avec des innovations importantes concernant les techniques culturales et les méthodes de lutte contre les maladies affectant les plantes.

‐ Le Centre pour le développement de l’horticulture (CDH) a développé de nouvelles techniques culturales et introduit de nouvelles variétés. De même, il a fait l’inventaire des ennemis des cultures, a mis au point des méthodes de lutte appropriées et a assuré la formation des techniciens et producteurs des Niayes.

Malgré ces efforts il reste encore à faire pour une production saine et compétitive. Les produits horticoles sénégalais se heurtent toujours aux barrières sanitaires et phytosanitaires.

II Les normes SPS et le commerce des produits horticoles au Sénégal

Depuis les problèmes de santé survenus en 1996-97 (maladie de la vache folle) et aux préoccupations liées à la mise sur le marché des OGM, les consommateurs ont développé de nouvelles exigences en termes de qualité. La normalisation a ainsi connu une certaine évolution. A l’origine elle consistait à rendre homogène les produits commercialisés. Divers problèmes sanitaires survenus ont conduit les secteurs publics et privés à instaurer des normes visant à protéger la santé des consommateurs. A cet effet, les entreprises ont développé des cahiers de charge visant à répondre à la demande des consommateurs.

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Au niveau international les normes sont élaborées par certaines organisations internationales comme :

- L’International Plant Protection Convention (IPPC) pour la protection des végétaux ; - L’Office International des Epizooties (OIE) pour la santé animale ; - Le Codex Alimentarus pour la sécurité alimentaire.

Cette dernière organisation est créée en 1992 par le FAO et l’OMC. Elle établit des normes, recommandations et codes d’usage afin de protéger la santé des consommateurs et d’assurer les bonnes pratiques dans le commerce des produits alimentaires.

Il faut noter cependant, qu’il n’existe pas d’instance de contrôle pour ces normes internationales. Toutefois, l’OMC décrète vers les années 90 que les normes du Codex Alimentarus feront office de loi en cas de litige porté à l’OMC sur des sujets relatifs à la sécurité alimentaire.

En Europe il existe trois organismes intervenant dans l’établissement de la réglementation européenne :

- Le Comité économique pour l’Europe de l’Organisation des Nations-Unies (CEEONU), qui édite des normes servant de base aux travaux de l’Union Européenne ;

- L’Union Européenne, via son Parlement et son Conseil, définit les Recommandations, Directives et Règlements qui constituent la règlementation communautaire ;

- L’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), qui ratifie les textes du CEEONU et publie des brochures explicatives des textes règlementaires destinées aux organismes de contrôle.

Les acteurs privés ont donc développé leurs cahiers de charge et les certifications portant sur différents aspects de ces attributs de croyance. Grâce à un ensemble d’exigences de production, validés par une certification, les entreprises ont ajouté aux produits ces nouveaux attributs et développé par la même de nouveau marché de niche.

Le principal cahier de charge privé présent au Sénégal pour la filière horticole notamment pour la mangue et le haricot vert est la certification EurepGap. Cependant, les cahiers de charge privés individuels, les normes ISO, ainsi que les labels équitables et « agriculture biologique », ne sont pas très répandus au Sénégal.

En ce qui concerne la question des résidus de pesticides est un sujet sensible depuis longtemps en Europe. De nombreuses directives ont vu le jour avec le problème des LMR. La législation européenne avait établi des limites de pesticides différents selon le type de produit : fruits et légumes (directive 76/895/CEE du 23 novembre 1976), les céréales (directive 86/362/CEE du 24 juillet 1986), denrée d’origine animale (directive 86/363/CEE du 24 juillet 1986) et produits d’origine végétale, y compris les fruits et légumes (directives 90/642/CEE du 27 novembre 1990). Ces LMR ont été complétés par la directive 91/414/CEE du 15 juillet 1991, relative à la mise sur le marché de produits phytopharmaceutiques. Les LMR ne sont cependant fixés au même niveau dans les différent pays. Chaque pays étant libre de transformer les directives de leur choix en loi nationale. Ces directives sont abrogées en 2005 par le règlement (CE) N° 396/2005, du parlement et du conseil du 23 février 2005 qui propose des limites maximales harmonisées pour toutes les denrées alimentaires. Ce règlement comprend les LMR spécifiques à certaines denrées destinées à l’alimentation

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humaine ou animale ainsi qu’une limite générale applicable lorsqu’aucune LMR particulière n’a été fixée. Cette limite concerne tous les pesticides sans distinction entre les aliments.

Enfin, ce dispositif réglementaire qui est mis en effet en janvier 2006, définit trois grandes actions applicables à tous les acteurs de la filière :

- Respecter les bonnes pratiques d’hygiène spécifique au domaine d’activité, - Mettre en place un système de traçabilité permettant des procédures ciblées et rapides

de rappel des produits en cas de crise, - Elaborer des procédures visant à analyser les dangers et à définir les points critiques,

selon un modèle conseillé mais non obligatoire qu’est la méthode HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point).

Le cahier des charges EurepGAP s’applique au niveau de l’exploitation agricole. La certification est accordée suite à l’audit de l’exploitation par un organisme certificateur. Elle peut concerner l’exploitation toute entière ou seulement certaines spéculations.

Ce référentiel de normes est inspiré par :

- des règlementations européennes, - De bonnes pratiques agricoles de production et de conditionnement basées sur la

méthode HACCP, - De pratiques éthiques et respectueuses de l’environnement extraites en partie des

travaux de l’OIT (Organisme International du Travail) et des certifications agriculture biologique et commerce équitable.

En somme, on peut dire que le référentiel EurepGAP concernant les fruits et légume frais affiche trois exigences que sont la production de produits sains, le respect de l’environnement et des conditions sociales de travail.

IIIL’importancedelaqualitédanslacompétitivité(analysethéorique)La plupart des analyses théoriques montrent que pour certains pays, notamment les pays en développement, les difficultés à commercer sur le marché mondiale est le fait des écarts par rapport à la qualité exigée (Henson, Loader, Swinbank, Bredahl et Lux, 2002).

Depuis Akerlof (1970), les économistes tendent à prédire que lorsque la qualité est inconnue, la faible qualité évince du marché la grande qualité. En considérant la décision d’acheter d’un consommateur quand il n’est pas sûr de la qualité du bien : elle n’est pas prête de payer plus que pour la qualité attendue. Mais du moment qu’elle n’observe pas un choix de qualité, ces attentes ne dépendront pas de ce que l’acheteur fait actuellement. Ainsi il n’y a pas d’incitation de produire (de façon couteuse) de la qualité. Par conséquent le seul équilibre attendu auquel le consommateur peut s’arrêter est que le producteur vend la plus faible qualité : le marché des produits à haute qualité sera ainsi défait. Dans le papier de Fleckinger, (2007) il étudie comment le marché fonctionne lorsque le consommateur connait la qualité moyenne des produits, mais pas chaque particularité du produit, et qu’il ya plusieurs producteurs. Ceci représente une situation intermédiaire entre l’information parfaite et l’asymétrie d’information. Ce qui est publiquement disponible c’est seulement une estimation globale de la qualité, ce qui est le résultat des choix stratégiques de certains producteurs. (Fleckinger, 2007)

Sans doute, le problème peut être prévu si le consommateur achète un bien de façon répétitif : après avoir expérimenté la mauvaise qualité du produit, il pourra prendre la décision de ne

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plus l’acheter (ou alors de le remplacer par un autre produit), ce qui disciplinera le producteur (Fleckinger, 2007). Ce qui est l’essence des produits par firme, c’est qu’il peut être modélisé par un jeu par répétition d’achats (Heal, 1976) encore appelé réputation dans la théorie des jeux. Cependant, cela nécessite premièrement que la relation soit de longue durée et deuxièmement que la firme productrice soit identifiée à chaque achat. La dernière condition échoue si l’identité du producteur est perdue dans la chaine de distribution de détail (il n’y a pas de traçabilité), quand le consommateur a une mémoire limitée, ou quand la fréquence des achats est assez faible.

Mcquade, Salant et Winfree (2010) définissent un ‘bien expérience’ comme un bien dont on ne peut pas vérifier la qualité avant de l’acquérir. Il y a deux classes distinctes de ‘bien expérience’. Pour la première le consommateur connait le producteur. Pour la seconde le consommateur ne connait pas le producteur ou alors il lui sera très coûteux pour l’identifier. Le stylo à bille appartient à la première catégorie alors que les produits agricoles appartiennent à la seconde catégorie. Lorsque les biens sont importés, identifier le producteur pour un bien particulier peut être très couteux pour le consommateur. Mais tous les ‘biens expériences’ appartenant à la second classe ne sont pas importés. Dans certaine circonstance les biens collectés sont mélangés avant que leur qualité ne soit vérifiée. C’est le cas de la pomme venant de Washington, des oranges de Californie et du coton du Sud.

Les producteurs pour qui les biens appartiennent à la seconde classe des ‘biens expériences’ sont confrontés à un certain nombre de difficultés. Le consommateur ne fait pas de distinction entre la qualité de leurs produits et celle d’autres produits. Le consommateur a tendance à leur conférer une réputation collective. Rouvière et Soubeyran (2007) confèrent à la réputation collective deux caractéristiques. La première est que les producteurs demeurent sous l’emprise du comportement de chacun d’entre eux. C'est-à-dire qu’un groupe entier de firmes peuvent perdre un nombre important de consommateur résultant d’un manque de diligence d’une firme. La seconde est que la réputation collective peut être à l’origine de paiement de prime dans le marché. La revue empirique a montré qu’une réputation collective positive est le meilleur moyen d’affirmer la bonne qualité des produits commercialisés et elle est corrélée avec le paiement de prime (Quagrainie, Mc cluskey et Loureiro 2003). Le paiement de prime est un moyen incitatif pour les producteurs de biens alimentaire à rejoindre le groupe. Dean Mafford aborde la question en considérant que le problème majeur dans la production animale est que peu d’attention est portée à ce que le consommateur voudrait et ce qu’il désire, l’accent est plutôt mis sur le coût supporté et l’efficience de la production. ‘Notre politique d’incitation a pu régler le problème dans certain cas où nous avons combiné la viande, le lait et les œufs de même ordre de qualité et nous avons payé une prime aux meilleurs producteurs et non aux plus pauvres’. Il ne serait pas étonnant alors que le producteur soit incité à offrir des biens de haute qualité comme dans le cas où le consommateur serait en mesure d’identifier son produit à ceux de ces concurrents.

Il y a eu plusieurs interprétations de la réputation collective. Triole (1996) considère que la réputation collective est l’agrégation des réputations individuelles. Dans un contexte où l’information est imparfaite pour le consommateur concernant la qualité, ce dernier considère la composition du groupe de producteurs dont il est question. Winfree et Mc Cluskey (2005) considèrent que la réputation collective est une propriété commune des ressources et montrent que le nombre de firmes doit être considéré avec beaucoup d’attention du fait du comportement de ‘passager clandestin’. Cependant, aucune étude ne permet d’évaluer ou d’anticiper les entrées et sorties dans un groupe de producteurs pour lequel le nombre est fixé d’avance. Dans les marchés à réputation collective il est difficile de maintenir la production de haute qualité. Akerlof, dans son célèbre article sur les ‘lemon’ (1970) interprète cela

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comme une caractérisation du danger de la réputation collective dans le marché des voitures d’occasion. Dans le model d’Akerlof la qualité est exogène. Alors que dans le modèle de Mcquade, Salant et Winfree (2010) ils nous montrent que les firmes choisissent de produire à faible qualité quant elles partagent la même réputation. Pour prévenir cette dégradation de la qualité, une qualité minimum standard est souvent imposée en guise de protection pour le consommateur.

Dans l'étude de Cournot -avec un bien expérience endogène différencié- les producteurs choisissent tant la qualité que la quantité. Les consommateurs connaissent la qualité moyenne, mais ne peuvent identifier les producteurs. Le focus est mis sur les statistiques comparatives avec le respect de n, le nombre de compétiteurs. Alors que la quantité totale commercialisée augmente dans n, la qualité diminue, donnant ainsi une forme de U bien-être en fonction de n. C'est ainsi du fait d’un effet de libre-circonscription sur qualité moyenne. Dans un premier temps, un monopole, ou une organisation de producteur bien fonctionnel, choisirait le niveau de qualité socialement optimal. Mais dans un second temps, la compétition accroit la quantité vendue. Un deuxième résultat frappant est que le dernier effet est plus que compensé par la qualité inférieure : La concurrence qui se passe peut être nuisible aux consommateurs si l’exécutoire standard de qualité est relativement faible (Fleckinger, 2007). Dans la limite, la concurrence parfaite peut détruire tous les éventuels surplus lorsqu'aucune norme de qualité n’est appliquée. Ce résultat peut expliquer pourquoi la création de syndicat agricole n’est pas combattue par le gouvernement, ou même légalement encouragé, et pourrait faire la lumière sur les règlements professionnels comme dans le secteur de la médecine et du droit (Fleckinger, 2007).

VI Le cadre conceptuel : le modèle ricardien ajusté pour prendre en compte la qualité

Le modèle Ricardien met l’accent sur la productivité et les salaires relatifs comme déterminants de l’avantage comparatif. La productivité du produit i dans le pays j est l’inverse du ratio suivant (Golub et Mbaye 2007).

aij = Lij/Qij (1)

Où Q est la valeur ajoutée et L la main d’œuvre employée. La productivité marginale du travail (1/aij) et par conséquent les besoins en unité de travail (aij), sont supposées constantes par rapport aux variations de Lij. La compétitivité du secteur i dans le pays j comparé au pays k dépend de la productivité relative entre les deux pays, mais aussi du salaire relatif (wij/wik) et du taux de change bilatéral (ejk) entre les deux pays. Le coût unitaire relatif de la main-d’œuvre ou Curmo (cijk) est mesuré par :

cijk = aij wij / aik wik ejk (2)

Selon le modèle ricardien de base, le pays j va se spécialiser dans la production du bien i pour lequel cijk< 1 et le pays k dans la production du bien i pour lequel cijk> 1. Pour une meilleure présentation du modèle Ricardien le facteur travail est supposé homogène et parfaitement mobile entre les secteurs.

En utilisant les spécifications des exportations, ajustant les prix à la qualité, le modèle log-linéaire à tester sera donc le suivant :

log log log log 8

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EXAG est la variable endogène qui prend de façon alternatif la valeur des exportations et la part de marché, des différents produits. CA est notre index de compétitivité prix qui est mesuré par CURT. WDEMi, est la demande mondiale pour le bien i - considéré comme proxy des importations de bien i des partenaires des différents pays considérés dans notre analyse, estimées dans la base de donné de la FAO- . Enfin QUALI est l’index de compétitivité qualité mesuré de façon alternative par les deux indicateurs de qualité la prime sur le prix à l’exportation et la valeur unitaire. Ce modèle sera estimé en utilisant les moindres carrés ordinaires (MCO).

Présentationdesvariablesdumodèle

Les sources de données les plus importantes que nous avons utilisées sont la base de données de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) Pour les données concernant la production, les prix, les exportations et la demande mondiale -qui est un proxy des importations mondiales-, la United Nations Commodity Trade Statistics Database (COMTRADE) pour les exportations désagrégées en valeur et en volume, la United Nations Statistical Database (UNdata) et la Banque Mondiale pour la valeur ajoutée agricole, la consommation intermédiaire, la production, l’indice de prix au producteur et le nombre d’emploi du secteur agricole, ainsi que l’Organisation International du Travail (OIT) pour les salaires dans le secteur agricole. De même les sites des institutions nationales ainsi que les documents nationaux produits par les directions ou agences nationales de statistique, les bulletins officiaux, etc. ont servit aussi comme source de données. Ces bases de données sont constituées par les données fournies par les services nationaux de statistique.

Ces différentes bases de données sont très limitées car présentant des séries incomplètes et pour certaines les données sur les pays africains n’existent pas (les salaires de l’OIT par exemple). De même, en ce qui concerne la valeur ajoutée et la consommation intermédiaire non seulement les séries sont incomplètes, mais les données sont aussi agrégées niveau secteur. Les données désagrégées niveau produits n’existent pas. Par conséquent nous avons dû estimer les données manquantes en effectuant une imputation par la tendance linéaire (les salaires) et en calculant des coefficients de proportionnalité pour ramener certaines valeurs au niveau produit (valeur ajouté et consommation intermédiaire).

Les variables calculées incluent souvent la valeur ajoutée, la consommation intermédiaire, le nombre d’employés, les salaires, les exportations sur une période allant de 1990 à 2009. Ces variables sont les indicateurs de compétitivité prix comme le coût relatif unitaire du travail et le prix relatif au producteur et qualité comme la prime, la valeur unitaire à l’export et celle à la production. Notre analyse porte sur les fruits et légumes frais exportés par le Sénégal. Les concurrents du Sénégal concernant ces produits sont: les pays Africains, les pays d’Amérique latines et les pays asiatiques. Le caractère de pays en développement a été privilégié dans le choix des pays. Concernant les pays africains nous sommes partis du classement du CIRAD basé sur le niveau de compétitivité des pays pour ces produits. Et pour diversifier nous avons choisi les pays d’Amérique latine les mieux classés sur le marché concernant ces produits. Les variables utilisées dans cette recherche sont définies comme suit.

Le coût unitaire du travail

Pour calculer le coût unitaire du travail plusieurs variables ont été estimées. La première est la consommation intermédiaire des différents produits.

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Les données désagrégées par produit ne sont pas disponibles. Les données de la base UNdata concernent le secteur agricole dans son ensemble, alors que les données de la FAO (countrystat) sont désagrégées à différent niveau à savoir les sous secteur agricole pour le Burkina et des groupes de produits (exemple légumes, céréale, fruits, etc.) pour le Sénégal. Mais par souci d’homogénéité nous avons utilisé la base d’UNdata.

Après avoir obtenu la consommation intermédiaire nous avons estimé la proportion de la consommation intermédiaire dans la production (CI/P) qui sera appliquée sur la production des différents produits. La consommation intermédiaire obtenue a permis de déduire ensuite la valeur ajoutée pour chaque produit. La valeur ajoutée des différents produits a été estimée en dollar car la production sur laquelle est appliqué le ratio CI/P est exprimée en dollar.

Le niveau de salaire disponible est le salaire unitaire mensuel exprimé en monnaie locale de chaque pays. Le coût unitaire du travail a été donc calculé à partir de la formule suivante.

CUL = W / (e*Q/N)

W est le salaire agricole unitaire mensuel.

e est le taux de change nominal en dollar

Q est la valeur ajoutée

N est le nombre d’emploi agricole.

Les données sur les salaires ont été collectées sur le site du BIT et à partir de documents nationaux. Les données sur le taux de change du Dollar et les effectifs d’emploi agricole ont été collectées sur les sites de la Banque Mondiale, de la FAO et de convertisseur de monnaie.

Pour obtenir le coût unitaire relatif du travail pour le Sénégal nous avons fait le rapport de son coût unitaire avec celui des autres pays.

Calcul de la prime

La prime représente le surplus de prix qu’un pays a pu recevoir comparé au prix fixé sur le marché international. En partant de l’hypothèse selon laquelle les pays importateurs sont prêts à payer plus pour avoir une qualité supérieure, on peut considérer qu’un pays qui reçoit un prix supérieur au prix du marché mondial offre une qualité supérieure aux autres pays. Cette prime a été estimée à partir du rapport entre le prix obtenu pour une tonne de produit et le prix mondial d’une tonne de ce même produit. Si le ratio est supérieur à 1 cela signifie que le pays a bénéficié d’une prime. Cette prime est un indicateur de qualité.

La valeur unitaire

La valeur unitaire est un ratio entre la production en valeur nominale et la consommation intermédiaire en volume. Les données disponibles sur la base de données des Nations Unies (UNdata) sont la valeur ajoutées et la consommation intermédiaire du secteur agricole et par pays. Ainsi, la consommation intermédiaire des différents produits a été estimée en calculant la part de la consommation intermédiaire globale dans la production globale et de l’appliquer sur la production de chaque produits. La consommation intermédiaire a donc été estimée pour le secteur agricole dans la plupart des pays, pour des légumes et des fruits pour le Sénégal et celui de la production végétale pour le Burkina Faso en partant de la formule

Valeur ajoutée = Production - Consommation intermédiaire

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La valeur unitaire est calculée comme la valeur de la production divisée par la consommation intermédiaire en volume.

La demande

Notre modèle étant un modèle de panel dans lequel nous comparons l’impact des déterminants de la compétitivité sur le niveau des exportations ou la part de marché des différents pays, l’utilisation de la demande mondiale comme variable de contrôle ne serait pas adéquat du fait de la répétition. C’est pourquoi nous avons choisi d’estimer la demande des partenaires pour chaque pays en utilisant les importations de ces partenaires commerciaux comme proxy de la demande.

V. La compétitivité du Sénégal face à ces concurrents

Le niveau des exportations du Sénégal sont très faibles face à la plus part de ces concurrents, notamment le Mexique et le Maroc. Ce qui se traduit par une faible compétitivité prix et qualité. 

1. Lecoûtunitairerelatifdutravail

Le CURT du Sénégal par rapport à ses concurrents s’améliore entre 1995 et 2000. Cette amélioration est due à l’impact de la dévaluation du franc CFA en 1994 qui a rendu les produits sénégalais plus compétitifs. Mais l’effet de la dévaluation n’a duré qu’un moment. Le taux de change réel est resté inchangé malgré la dévaluation, c’est pourquoi cette amélioration ne va pas durer, car la dévaluation n’a pas eu un impact direct sur le taux de change réel.

Tableau 2 : Coût unitaire relatif du travail

produits  années  sen/mex  sen/kenya sen/bur sen/afsud sen/maroc 

Haricot vert 

2009‐2005  0,987  1,668 1,076 1,208 5,172 

2004‐2000  0,600  2,967 0,942 2,109 2,799 

1999‐1995  0,716  3,424 0,804 0,709 0,720 

1994‐1990  1,540  4,292 1,938 2,527 4,217 

tomate 

2009‐2005  1,993  1,173 1,354 0,034 1,094 

2004‐2000  3,598  3,340 4,313 0,111 2,770 

1999‐1995  4,065  8,545 7,872 0,437 4,149 

1994‐1990  4,899  6,819 3,517 0,511 2,647 

mangue 

2009‐2005  0,748  0,246 0,014 0,233

2004‐2000  0,391  0,140 0,014 0,166

1999‐1995  0,657  0,119 0,007 0,036

1994‐1990  0,874  0,301 0,011 0,093

Maïs doux 

2009‐2005  0,048  0,020 0,030 

2004‐2000  0,035    0,049 0,075 

1999‐1995  0,031    0,016 0,089 

1994‐1990  0,026    0,003 0,135 

Noix  de cajou 

2009‐2005  0,049  0,212 2,469  

2004‐2000  0,031  0,315 3,166  

1999‐1995  0,024  0,182 1,810  

1994‐1990  0,019  0,249 1,157  

 

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Le tableau x montre l’évolution du CURT vis-à-vis des principaux concurrents du Sénégal, de la filière horticole d’exportation. Les exportations de fruits et légumes du Sénégal concerne essentiellement le haricot vert 24%, la tomate 22.24% et la mangue 21.27%. Nous comparons ici la compétitivité du Sénégal avec les principaux exportateurs de fruits et légumes (haricot vert, tomate et mangue) en Afrique et en Amérique Latine qui sont le Kenya, le Maroc, l’Afrique du Sud, le Burkina et le Mexique.

Le CURT montre que le Kenya et le Maroc sont plus compétitifs que le Sénégal concernant le haricot vert et la tomate alors que pour la mangue c’est le Sénégal qui est le plus compétitif. Le Burkina Faso et le Mexique sont plus compétitifs en ce qui concerne la tomate. Enfin, l’Afrique du Sud lui est plus compétitive seulement en ce qui concerne le haricot vert.

La dévaluation du francs CFA survenu en 1994 a eu un impact assez visible sur nos résultats. On voit que jusqu’en 1994 le Sénégal été moins compétitif que les autres produits à l’exception de la mangue. Ce n’est qu’à partir de 1995 que ses performances se font ressentir. Mais, les effets de cette dévaluation vont s’estomper car à partir de 2000 on note un ralentissement de ces performances. Ainsi ses concurrents reprennent le dessus.

‐ Le haricot vert : Jusqu’au début des années 90 le CURT était assez élevé. Ce n’est qu’après la dévaluation de 1994 qu’on remarque une baisse du CURT. Cette baisse est assez importante pour le haricot vert au point que le Sénégal est devenu plus compétitif que le Mexique et le Burkina. Toutefois, elle n’a pas suffit pour que le Sénégal puisse rattraper les premiers exportateurs de haricot vert dont le Maroc et le Kenya.

‐ Tomate : Concernant la tomate, les politiques de change n’ont pas permis au Sénégal de redresser sa productivité du travail. De ce point de vue le Sénégal est classé dernier tous ses concurrents sauf pour l’Afrique du sud.

‐ La mangue : Une des spécialités du Sénégal, ce dernier prend la tête du pelletons. Le CUT du Sénégal est plus faible pour le Sénégal que pour tous ses concurrents, même l’Afrique du sud qui est un des plus grands exportateurs de fruits.

‐ Le maïs doux : les résultats sont similaires à ceux de la mangue. ‐ Noix de cajou : le Sénégal présente une faible compétitivité par rapport au Burkina

faso. Alors que face à ses autres concurrents le Sénégal se place devant.

Le CURT permet de comparaitre les pays du point de vue coût du travail, de la productivité et du salaire nominal. Toutefois, ces indicateurs ne nous informent pas sur l’impact de la qualité sur la compétitivité des produits horticoles.

2. Valeurunitairerelative

La valeur unitaire qui est un indicateur de compétitivité du point de vue de la qualité montre que le Sénégal fait beaucoup d’effort pour améliorer la qualité de ces produits et ainsi faire face à ces concurrents. Ainsi, même s’il est à la traine en ce qui concerne la productivité il devance certains pays pour la qualité de ses produits. C’est le cas ici de l’Afrique du Sud.

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Tableau 3: la valeur unitaire relative

produits  années  sen/mex  sen/kenya  sen/bur  sen/afsud  sen/maroc 

Haricot vert 

2009‐2005  0,748 0,420 0,326 1,818  1,453 

2004‐2000  0,631 0,369 0,363 2,248  1,427 

1999‐1995  1,237 0,555 0,475 2,649  9,121 

1994‐1990  3,503 0,801 0,998 4,529  5,518 

tomate 

2009‐2005  0,421 1,495 5,661 2,726  0,932 

2004‐2000  0,446 1,179 5,025 7,099  1,212 

1999‐1995  0,502 0,773 5,703 8,650  0,424 

1994‐1990  0,267 0,746 1,941 5,000  0,164 

mangue 

2009‐2005  3,137 0,784 0,079 2,726   

2004‐2000  4,487 1,430 0,168 7,978   

1999‐1995  2,803 0,865 0,103 5,308   

1994‐1990  2,164 0,313 2,826 3,126   

Maïs doux 

2009‐2005  2,35 4,55  2,42 

2004‐2000  1,37 3,74  1,96 

1999‐1995  1,53 4,53  2,37 

1994‐1990  1,16 2,91  1,55 

Noix  de cajou 

2009‐2005  6,72 2,39 4,75    

2004‐2000  7,52 2,80 5,36    

1999‐1995  6,63 2,30 5,55    

1994‐1990  1,31 5,23 1,25    

 

L’un des premiers pays africains exportateurs de haricot vert, le Kenya à pu maîtriser les techniques de production au point de pouvoir respecter les standards de qualité pour conquérir les marchés. Aussi bien du point de vue du prix, l’indicateur de qualité montre que le Kenya est le pays le plu compétitif concernant le haricot vert. Après lui nous avons le Burkina qui fait beaucoup d’effort du point de vue de la qualité de ses produits pour avoir accès au marché européen. Ce qui lui a valu la première place face au Sénégal. Par contre, pour le Mexique ce n’est qu’à partir des années 2000 qu’il a pris le dessus face au Sénégal.

En ce qui concerne la tomate le Sénégal semble présenter une qualité meilleure que celle du Burkina et de l’Afrique du Sud mais aussi du Kenya à partir des années 2000. Par contre, il se place derrière le Mexique et le Maroc. Le Mexique est l’un des premiers pays exportateurs de tomate. Au Sénégal, les standards de qualité et présentation commerciale atteints aujourd’hui pour ce produit nécessitent donc toujours plus d’investissements de base en termes de production et d’infrastructures de conditionnement spécialisées. Malgré l’opportunité à l’export que présente la tomate cerise, ces conditions ont limité l’accès au marché européen de plusieurs entreprises sénégalaises. De plus, il ne faut pas oublier que, comme tous les créneaux porteurs, la tomate cerise commence à attirer de nouvelles origines qui se lancent dans la production. C’est le cas notamment du Maroc qui, pendant la campagne en cours, a fait une entrée remarquée sur le marché européen.

Pour la mangue le Burkina puis le Kenya produisent une qualité meilleure que celle du Sénégal qui est à la troisième place. Au Sénégal les fortes invasions de Bactrocera invadens, entraînant des pertes de 60 à 80% de la récolte. C’est ce contre quoi lutte l’USAID qui depuis 2007, fournit une assistance au Sénégal dans sa lutte contre les invasions de mouches à fruits qui menacent les zones de production.

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3. LaPrime

Nous rappelons que la prime est le différentiel de prix entre le prix du marché et le prix obtenu lors de la transaction. Cette prime a été calculée sur une période allant de 1990 à 2009 pour nos produits.

Tableau 4: la valeur unitaire relative

produits  Années  Sénégal  Mexique Kenya Burkina Faso 

Afrique du sud 

Maroc 

Haricot vert 

2009‐2005  0,72  1,03 2,34 1,15 1,04  0,81

2004‐2000  0,65  1,19 2,24 0,54 1,08  0,81

1999‐1995  0,83  0,83 1,55 0,69 1,26  0,89

1994‐1990  1,37  0,87 1,27 0,72 1,48  0,81

tomate 

2009‐2005  0,97  0,98 1,17 0,38 0,31  0,63

2004‐2000  0,99  0,92 1,19 0,14 0,49  0,58

1999‐1995  0,88  0,88 1,16 0,13 0,38  0,57

1994‐1990  1,21  0,99 1,16 1,14 0,80  0,41

mangue 

2009‐2005  0,56  0,43 1,01 2,33 1,35   

2004‐2000  1,43  0,66 1,26 1,70 0,61   

1999‐1995  0,89  0,75 1,07 0,50 0,61   

1994‐1990  0,50  0,75 0,73 0,20 0,67   

Maïs doux 

2009‐2005  0,67  0,99 0,38  1,36

2004‐2000  0,00  1,26 0,44  1,12

1999‐1995  0,00  0,71 1,35  0,07

1994‐1990  0,00  0,09 1,33  0,00

Noix  de cajou 

2009‐2005  1,15  5,64 1,19 1,53  

2004‐2000  3,78  0,48 3,31 1,50  

1999‐1995  5,18  0,01 2,25 1,41  

1994‐1990  0,74  0,00 0,50 0,07  

Seul le Kenya reçoit une prime pour tous les trois produits (voir tableau 1 en annexe). Le haricot filet (très fin) du Kenya, de bien meilleure qualité, obtient des cours plus soutenus. En effet, les cours du haricot vert en provenance du Kenya peuvent dépasser les 200 francs CFA. Même si le Maroc exporte des quantités plus importantes de haricot vert le Kenya gagne plus en valeur du fait de la qualité de ses produits.

Le Kenya ne cesse de développé ses techniques de production et de conditionnement et à étendre son marché. Conscient que le marché européen pourrait finir par se heurter à des prix trop bas ou des barrières à l’entrée, le Kenya s’est tourné vers d’autres marchés comme ceux du Moyen-Orient, du Japon et d’autres pays de l’Extrême-Orient, de l’Afrique du Sud (en hiver) et de l’Amérique. Il bénéficie aussi des conseilles de ses clients (les supermarchés étrangers) sur des aspects techniques pour réduire davantage la contamination de ses produits en LMR. Il a rendu son approvisionnement possible tout au long de l’année. Enfin, les possibilités de frêt aérien vers ses partenaires sont considérables. En somme, le Kenya à pu

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développer autant d’atouts qui lui ont valu sa place sur le marché international de fruits et légumes frais.

4. Impactdesdifférentsdéterminantssurleniveaudesexportations:

Analyseéconométrique

Notre méthodologie consiste à modéliser différentes combinaisons de variables afin de déterminer laquelle d’entre elles donnera les résultats les plus robustes. C'est-à-dire, laquelle des combinaisons de variables, expliquera mieux le comportement des exportations.

Dans le premier modèle les exportations sont expliquées par le coût unitaire du travail la demande et la prime. Par contre, dans le second modèle, les exportations sont expliquées par le coût unitaire du travail la demande et la valeur unitaire comme l’indique le tableau 5.

Tableau 5 : impact de la prime sur les exportations

Coef, Std, Error z-Stat P-valueVar, dep, = log(export) log(coût unitaire du travail) -0,345 0,058 -5.89 0.000 log(demande) 0, 421 10.17 5,75 0,000log(prime) 0,941 12.48 10,34 0,000constante 1,668 1.77 -2,97 0.076 log(coût unitaire du travail) -0,292 0, 066 -4,43 0,000log(demande) 0,382 0, 048 7,82 0,000log(valeur unitaire) 0,481 0, 070 6.83 0,000constante -1,800 1,095 -1.64 0,100

Les deux modèles sont globalement significatifs de même que leurs variables, elles sont significatives et affichent les signes attendus.

La valeur unitaire représente une prime partielle versée au producteur alors que la prime est reçue directement par l’exportateur. On considère ainsi qu’elles sont toutes les deux des moyens incitatifs pour améliorer la qualité. Ainsi, les résultats des modèles montrent que la prime payés au producteur influence plus le niveau des exportations. Car l’élasticité entre la prime et les exportations est de 0.94 alors que celle entre la valeur unitaire et les exportations s’élève à 0,48. En somme, un pays qui exporte de plus grande quantité et qui bénéficie de prix plus élevés peut être considéré comme étant le pays le plus apte à respecter les normes de qualité.

Conclusion

Le problème relatif au respect des normes SPS dans le secteur horticole au Sénégal s’explique par deux facteurs : le niveau d’accès à l’information et à l’expertise scientifique et technique, l’incompatibilité des systèmes de culture et de commercialisation avec ses normes. On note

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aussi que certaines contraintes qui freinent la productivité entravent la qualité. Il s’agit du faible niveau de scolarisation et la faible disponibilité de l’eau, etc.

La première contrainte liée à la qualité est le niveau d’information des producteurs sur la question. En raison des services de vulgarisation inappropriés, les cultivateurs du secteur horticole ont des connaissances insuffisantes en matière de production, de stockage, et de commercialisation. Par conséquent, leur niveau de rendement est faible, les produits sont de mauvaise qualité.

Le respect des normes et règlements concernant les exportations de produits agricoles est devenu indispensable afin de se conformer aux exigences du marché européen et des autres marchés internationaux. Il faut remarquer que les exigences sanitaires et environnementales de ces marchés n’ont pas que des conséquences négatives pour les pays en développement. Ces règles favorisent le développement de nouvelles technologies et l’adoption de règles de bonne pratique agricole (GAP) pour une sécurité sanitaire des aliments. C’est pourquoi ces règles ne devaient pas se limiter aux produits destinés à l’exportation mais aussi aux produits vendus sur le marché local.

Pour améliorer la qualité des fruits et légumes le gouvernement doit s’impliquer à plusieurs niveaux. D’abord dans le contrôle du marché des pesticides. Au Sénégal on dénombre deux fabricants agréés de pesticides : Senchim et SPIA. Les produits de ces deux entités sont concurrencés par les produits importés et les produits fabriqués de façon artisanale. La libéralisation et le vide juridique noté sur la fabrication et la commercialisation des produits agro-pharmaceutiques ont été à l’origine de la prolifération d’établissements commerciaux de produits phytosanitaires (Cissé et Tall, 2001). Il serait donc nécessaire de faire appliquer la réglementation en mettant sur place une cellule de contrôle des produits phytosanitaires sur le marché ou alors en obligeant l’Agence de Normalisation Sénégalaise à remplir son rôle.

Le contrôle de qualité des fruits et légumes à la récolte est effectué par la DPV (Direction de la Protection des Végétaux). Cependant, elle n’est pas assez équipée pour assurer le contrôle de toute la production. Par conséquent, la production destinée à l’exportation est privilégiée pour éviter d’exporter des produits contaminés. Un meilleur contrôle de la production destinée aux deux marchés (intérieur et extérieur) aurait permis d’accroître le niveau des exportations tout en améliorant la qualité des produits consommés au niveau locale. De ce point de vue, la DPV devait être associée aux autres laboratoires comme l’ISRA et le Ceres Locustus pour étendre sont champs d’action.

Après avoir assurer la qualité du point de vu des résidus de pesticide, un conditionnement et une bonne organisation pour l’acheminement des produits est aussi nécessaire. Ce sont des produits hautement périssables que l’on stockait à l’air libre. Il suffisait que l’on rate un vol ou que l’avion n’arrive pas pour des raisons multiples, pour que la marchandise perde énormément en qualité. Depuis des années, 90% du fret partait se fait par voie maritime. Ce qui est peu compétitif alors que l’aéroport du Sénégal a une position stratégique. L’absence de gare de fret et centre de conditionnement collectif (Feltiplex) a longtemps constitué un frein au développement des exportations de produits très frais comme les produits horticoles, avec des surcoûts prohibitifs. Ce n’est qu’en 2004 qu’une gare de fret d’une capacité de 150 tonnes par jour a été livrée. Elle sera opérationnelle seulement en juin 2012 faute d’un concessionnaire chargé de son exploitation. Alors que nos principaux concurrents (Maroc, Kenya) en avaient plusieurs déjà quand le notre était à l’état de projet. Le fait de mettre cet outil à la disposition des exportateurs est un grand pas vers le développement de la filière d’exportation horticole, mais demeure insuffisant vu la faible capacité de stockage. Il est donc nécessaire d’investir pour en avoir d’autres et de mener à bout le projet de Feltiplex. 

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Bibliographie

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Fondation Ceres Locustox (2008), Le panier de la ménagère

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