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Personne en charge du dossier : Direction des régions Cire Occitanie Stéphanie Rivière Téléphone : 05 34 30 26 75 Courriel : [email protected] Note d’analyse de la suspicion d’excès de cas de cancer sur la commune de Lescout (81) Rédaction : S Rivière (Santé publique France Occitanie) Liste des personnes ayant contribué à l’évaluation : Olivier Catelinois (Santé publique France Occitanie), Vincent Max (Santé publique France Occitanie), Pascale Grosclaude (Registre des cancers du Tarn) Relecture : Cécile Durand (Santé publique France Occitanie), Yao Kudjawu (Santé publique France, Direction des Maladies non Transmissibles et Traumatiques), Damien Mouly (Santé publique France Occitanie), Pascale Grosclaude (Registre des cancers du Tarn) Introduction x Contexte Le 6 avril 2018, l’ARS Occitanie a saisi Santé publique France pour demander d’investiguer une suspicion de sur-incidence de cancers dans la commune de Lescout où est implanté un élevage intensif de poules pondeuses (cf annexe 1). En préalable à la saisine de Santé publique France, l’ARS avait sollicité le registre des cancers du Tarn pour confirmer les diagnostics de cancer apparaissant dans une liste établie et transmise par le maire de la commune de Lescout (sans indication sur la période couvrant les cancers listés). L’analyse des données avait permis de vérifier que sur 78 personnes figurant sur la liste transmise par le maire (cf annexe 1) : - 34 personnes ont été identifiées avec un diagnostic de cancer - 12 personnes ont été considérées comme probablement identifiées (les éléments de la liste du maire manquant de précision) - 32 n’ont pas pu être identifiées La saisine de l’ARS a été analysée en Comex de Santé publique France le 2 mai 2018. x Historique de l’élevage L’élevage est enregistré dans les dossiers administratifs pour un arrêté préfectoral initial d’installation classée pour l’environnement (ICPE) datant du 22 mai 1970 pour 14 000 poules. Il s’est ensuite agrandi en 1988 (ajout d'un bâtiment), puis a été autorisé pour 60 000 poules par arrêté préfectoral du 22 mai 1991. Il s’est agrandi à 100 000 poules par arrêté préfectoral du 16 juin 1995 (après enquête publique). Il a enfin été agrandi à 292 300 poules par arrêté préfectoral du 15 décembre 2009 (après enquête publique). x Objectif L’objectif de l’étude est de réaliser une analyse descriptive des cas incidents de cancers dans la zone concernée à partir des données du registre des cancers du Tarn afin d’identifier un signal sanitaire éventuel. Une investigation sommaire du contexte environnementale afin d’identifier les installations industrielles ou sources de pollutions/émissions (sites industriels, sols) dans la zone ainsi qu’une recherche bibliographique afin de documenter le lien entre l’exposition aux volailles et le risque cancers sont également réalisées.

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Personne en charge du dossier : Direction des régions Cire Occitanie Stéphanie Rivière Téléphone : 05 34 30 26 75 Courriel : [email protected]

Note d’analyse de la suspicion d’excès de cas de cancer sur la commune de Lescout (81)

Rédaction : S Rivière (Santé publique France Occitanie)

Liste des personnes ayant contribué à l’évaluation : Olivier Catelinois (Santé publique France Occitanie), Vincent Max (Santé publique France Occitanie), Pascale Grosclaude (Registre des cancers du Tarn)

Relecture : Cécile Durand (Santé publique France Occitanie), Yao Kudjawu (Santé publique France, Direction des Maladies non Transmissibles et Traumatiques), Damien Mouly (Santé publique France Occitanie), Pascale Grosclaude (Registre des cancers du Tarn) Introduction

x Contexte Le 6 avril 2018, l’ARS Occitanie a saisi Santé publique France pour demander d’investiguer une suspicion de sur-incidence de cancers dans la commune de Lescout où est implanté un élevage intensif de poules pondeuses (cf annexe 1).

En préalable à la saisine de Santé publique France, l’ARS avait sollicité le registre des cancers du Tarn pour confirmer les diagnostics de cancer apparaissant dans une liste établie et transmise par le maire de la commune de Lescout (sans indication sur la période couvrant les cancers listés). L’analyse des données avait permis de vérifier que sur 78 personnes figurant sur la liste transmise par le maire (cf annexe 1) :

- 34 personnes ont été identifiées avec un diagnostic de cancer - 12 personnes ont été considérées comme probablement identifiées (les éléments de la liste du maire

manquant de précision) - 32 n’ont pas pu être identifiées

La saisine de l’ARS a été analysée en Comex de Santé publique France le 2 mai 2018.

x Historique de l’élevage L’élevage est enregistré dans les dossiers administratifs pour un arrêté préfectoral initial d’installation classée pour l’environnement (ICPE) datant du 22 mai 1970 pour 14 000 poules. Il s’est ensuite agrandi en 1988 (ajout d'un bâtiment), puis a été autorisé pour 60 000 poules par arrêté préfectoral du 22 mai 1991. Il s’est agrandi à 100 000 poules par arrêté préfectoral du 16 juin 1995 (après enquête publique). Il a enfin été agrandi à 292 300 poules par arrêté préfectoral du 15 décembre 2009 (après enquête publique).

x Objectif L’objectif de l’étude est de réaliser une analyse descriptive des cas incidents de cancers dans la zone concernée à partir des données du registre des cancers du Tarn afin d’identifier un signal sanitaire éventuel. Une investigation sommaire du contexte environnementale afin d’identifier les installations industrielles ou sources de pollutions/émissions (sites industriels, sols) dans la zone ainsi qu’une recherche bibliographique afin de documenter le lien entre l’exposition aux volailles et le risque cancers sont également réalisées.

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Méthode La méthode suivie est celle décrite dans le guide méthodologique pour l’évaluation et la prise en charge des agrégats spatio-temporels de maladies non infectieuses (1). D’une part, il s’agit de décrire et valider les cas, d’autre part, d’investiguer sommairement l’environnement et de valider ou pas une exposition environnementale.

x Zones d’étude et période d’étude Deux zones d’étude ont été définies :

- une zone correspondant à la commune de Lescout uniquement ; - une zone plus large, permettant de disposer d’effectifs plus importants pour les analyses,

correspondant aux communes présentes dans un rayon d’environ 3 km autour de Lescout : Lescout, Saint-Avit, Lempaut, Soual, Verdalle, Lagardiolle, Saint-Germain-des-Prés, Dourgnes)

La période 1986-2015 a été retenue afin de disposer de périodes de 5 ans pour l’analyse et de tenir compte de la disponibilité des données au niveau du registre (1982 - 2015).

x Investigations sanitaires Données recueillies

Une extraction du nombre de cas incidents de cancer agrégés a été fournie par le registre des cancers du Tarn selon les critères ci-dessous :

- sur la commune de Lescout ;

- sur les communes d’un rayon de 3 km autour de Lescout ;

- sur le reste du département

- sur la période 1986-2015 : 6 périodes de 5 ans

- pour les classes d’âge au diagnostic suivantes : 0-4 ; 5-9 ; 10-14 ; 15-19 ; 20-24 ; 25-29 ; 30-34 ; 35-39 ; 40-44 ; 45-49 ; 50-54 ; 55-59 ; 60-64 ; 65-69 ; 70-74 ; 75-79 ; 80-84 ; 85-89 ; 90-94 ; 95 et plus

- par sexe

- localisation par localisation (pour les cancers de la peau, seuls les mélanomes ont été extraits par le registre).

Aspects réglementaires – sécurité des données

Ce travail s’inscrit dans le cadre de l’autorisation permanente CNIL dont dispose Santé publique France pour le traitement des données dans le cadre d’investigations de terrain. Les données ont été reçues de manière agrégées, et l’échange par mail a été crypté à l’aide du logiciel Gpg4win.

Analyse des données

Une première étape a consisté à décrire les cas enregistrés par le registre sur la commune de Lescout sur la période 1986-2015.

Dans une deuxième étape, un ratio standardisé d’incidence (standardisation indirecte) pour tout type de cancer et par localisation de cancers (cf liste annexe 2) a été calculé pour la commune de Lescout et/ou pour la zone recouvrant les communes dans un rayon de 3 km autour de Lescout, en utilisant comme référence le département du Tarn. Pour des raisons de puissance statistique, ce calcul n’a pu être réalisé que dans la mesure où le nombre de cancers observé était suffisant (n>5).

Les taux d’incidence de cancer ont été calculés pour le département du Tarn par période de 5 ans, pour 4 tranches d’âge (0-14 ans, 15-49 ans, 50-74 ans et 75 ans et plus) et par sexe.

Les effectifs de population pour les communes considérées et l’ensemble du Tarn ont été obtenus à partir des données Insee par commune (Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2014 Recensements harmonisés - Séries départementales et communales (2)). Les années 1990, 1999, 2009 et 2014 ont été utilisées.

Le taux d’incidence départemental a été utilisé pour calculer le nombre attendu de cancer sur la commune étudiée (Lescout ou la zone des 3 km) en prenant en compte la structure d’âge et de sexe de la population de la zone étudiée.

Ce nombre attendu de cancers sur la zone étudiée en prenant en compte la structure d’âge et de sexe a été comparé au nombre observé sur la même période sur la même zone pour obtenir un ratio d’incidence

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standardisé ou SIR = Nombre observé / Nombre attendu. Si ce rapport est proche de 1, cela signifie que le taux de cancers dans la commune n’est pas différent du taux de cancer départemental. Si ce rapport est supérieur à 1, cela traduit un excès de risque dans la zone étudiée. Le SIR est significatif si l’intervalle de confiance approché exclu la valeur 1 (3). Dans les tableaux de résultats le SIR est présenté accompagné de son intervalle de confiance.

Données épidémiologiques sur les cancers étudiés

Les données épidémiologiques pour les principaux cancers identifiés ont été analysées afin de décrire les facteurs de risque connus ainsi que les caractéristiques épidémiologiques.

x Investigations environnementales Le portail Géorisques (édité par le ministère du Développement durable et conçu par le BRGM, rassemble les informations géographiques sur les risques naturels et technologiques ; www.georisques.gouv.fr) et les bases de données BASIAS, BASOL ont été consultées pour identifier les éventuels sites et sols pollués ou potentiellement polluants sur la commune de Lescout.

Concernant l’élevage cité dans la saisine, le volet sanitaire de l’étude d’impact de la demande d’extension de l’élevage de 2009 a été consulté afin d’identifier les potentielles émissions de polluants.

x Recherche bibliographique lien cancer - volaille Une étude de la littérature sur le lien éventuel entre l’exposition aux volailles et le risque de cancer a été menée via le moteur de recherche de données bibliographiques pubmed.

Résultats

x Description des cancers Description des cas

Sur la période 1986-2015, 69 cas de cancer ont été recensés sur la commune par le registre des cancers du Tarn :

- 10 cancers colorectaux - 8 du poumon - 6 du sein - 6 de la prostate - 5 des voies aérodigestives supérieures - 5 du système nerveux central - 4 de la thyroïde - 3 de la vessie - 3 leucémies et pathologies associées - 3 de l’utérus - 2 du pancréas - 2 du rein - 2 de l’estomac - 2 de l’ovaire - 2 lymphomes avec atteintes ganglionnaires - 2 de l’œil - 1 du foie, 1 de la vésicule biliaire, 1 du canal anal - 1 du tissu conjonctif

Parmi l’ensemble de ces cancers, un seul concerne la tranche d’âge des 0-14 ans, qui appartient au groupe « leucémie et pathologie associées ».

Huit cas incidents de cancer concernent la tranche d’âge des 15-49 ans, avec environ un tiers d’entre eux (n=3) correspondant à des cancers de l’utérus, 1 cancer du sein, 1 cancer des voies aéro-digestives supérieures, 1 de la thyroïde, 1 du système nerveux central, et 1 de l’œil (C69, annexe 2).

Les 4 cancers les plus fréquents sur la commune correspondent aux cancers les plus fréquents au niveau national (cancer colorectal, cancer du poumon, cancer du sein, cancer de la prostate) et répondent aux caractéristiques épidémiologiques décrites ci-dessous.

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Données épidémiologiques (4, 5)

- Cancer colorectal : 3e cancer le plus fréquent chez les hommes, et 2e cancer le plus fréquent chez les femmes. Dans 9 cas sur 10, l’âge au diagnostic est supérieur à 50 ans. Les principaux facteurs de risque sont le tabagisme, l’alcool, la sédentarité, la faible consommation de fibres et de laitages dans l’alimentation, la forte consommation de viandes et de charcuteries, et l’obésité.

- Cancer du poumon : 2e rang des tumeurs les plus fréquentes chez l’homme, 3e rang chez les femmes. Dans 7 cas sur 10, l’âge au diagnostic est compris entre 50 et 74 ans. Le tabagisme constitue de loin la première cause de cancer du poumon. Il est responsable de 8 cancers du poumon sur 10. La classification du Centre international de recherche sur le cancer (Circ) répertorie les substances cancérigènes selon différents niveaux de dangerosité (avéré, probable ou possible, non classable, non probable). Outre la fumée du tabac, les substances carcinogènes avérées du cancer du poumon sont l’amiante, certains hydrocarbures polycycliques aromatiques (gaz d’échappement des moteurs diesels…), les radiations ionisantes (dont rayons X, rayons gamma issus de l’imagerie médicale), le radon, l’arsenic, le nickel, le chrome, la silice, le cadmium…

- Cancer du sein : cancer le plus fréquent chez les femmes, 2e rang de tous les cancers. 78% des cancers apparaissent chez les plus de 50 ans. Les principaux facteurs de risque connus de ce cancer sont l’âge, la prédisposition génétique, un antécédent personnel de pathologie mammaire et un antécédent personnel d’irradiation thoracique médicale à forte dose. D’autres facteurs de risque sont suspectés comme les expositions hormonales endogènes (âge à la puberté, nombre d’enfants, âge à la première grossesse, allaitement, surpoids/obésité…) et exogènes (traitement hormonal de la ménopause).

- Cancer de la prostate : tumeurs les plus fréquentes chez l’homme. 99% des cas apparaissent chez les plus de 50 ans. Les principaux facteurs de risque sont un âge avancé, des antécédents génétiques et familiaux (mutation BRCA1 ou BRCA2 ; histoire familiale de cancer de la prostate), l’origine africaine (possible existence d’un risque supérieur pour les hommes d’origine africaine comparés au reste de la population), les agents infectieux (les antécédents de syphilis, de gonococcie ou de papillomavirus sembleraient associés à un risque plus élevé de diagnostic de cancer de la prostate) les facteurs alimentaires (consommation de graisses mono-saturées, saturées et animales, consommation de viande, zinc, cadmium) et l’exposition professionnelle à certains insecticides (chlorpyrifos, coumaphos, fonofos, phorate et perméthrine), à certains herbicides (butylate), au polychlorobyphényles, au PCB, au cadmium, à l’arsenic, à la fumée de diesel.

Calcul des ratios standardisés d’incidence Les résultats ne mettent pas en évidence d’excès de risque de cancer sur la commune et dans la zone des 3 km autour, les SIR étant tous autour de 1 et non statistiquement significatifs (tableaux 1 à 9). Bien qu’une tendance à l’augmentation dans le temps du SIR soit observable tout cancer confondu sur la commune de Lescout, elle n’est pas significative (tableau 2). Tableau 1 : ratios standardisés pour tout cancer confondu, sur la période 1986-2015, sexe confondu, standardisé sur le sexe et l’âge.

Lescout Tout âge

Communes zone 3 km Tout âge

Communes zone 3 km 0-14 ans

Nombre observé 69 868 5 Nombre attendu 62 1030 6

SIR 1,1 (0,86-1,40) 0,8 (0,79-0,90) 0,9 (0,25-2,04) Non calculé pour les 0-14 sur la commune de Lescout en raison du faible nombre de cas.

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Tableau 2 : ratios standardisés pour tout cancer confondu, par tranches de 10 ans, sur la période 1986-2015, sexe confondu, standardisé sur le sexe et l’âge.

Lescout Tout âge

Communes zone 3 km Tout âge

Nombre observé 8 175 1986-1995 Nombre attendu 13 243

SIR 0,6 (0,28-1,26) 0,7 (0,6-1,09) Nombre observé 20 302

1996-2005 Nombre attendu 17 327 SIR 1,1 (0,70-1,77) 0,9 (0,82-1,10) Nombre observé 41 391

2006-2015 Nombre attendu 32 460 SIR 1,3 (0,91-1,72) 0,8 (0,77-1,01)

Non calculé pour les 0-14 en raison du faible nombre de cas. Tableau 3 : ratios standardisés pour le cancer colorectal, sur la période 1986-2015, tout âge et sexe confondu, standardisé sur le sexe et l’âge.

Lescout Tout âge

Communes zone 3 km Tout âge

Nombre observé 10 124 Nombre attendu 7 135

SIR 1,3 (0,65-2,48) 0,9 (0,77-1,10) Non calculé pour les 0-14 en raison du faible nombre de cas.

Tableau 4 : ratios standardisés pour le cancer du poumon, sur la période 1986-2015, tout âge et sexe confondu, standardisé sur le sexe et l’âge.

Lescout Tout âge

Communes zone 3 km Tout âge

Nombre observé 8 80 Nombre attendu 5 97

SIR 1,3 (0,57-2,59) 0,8 (0,60-1,17) Non calculé pour les 0-14 en raison du faible nombre de cas.

Tableau 5 : ratios standardisés pour le cancer prostate, sur la période 1986-2015, tout âge chez les hommes, standardisé sur l’âge.

Lescout Tout âge

Communes zone 3 km Tout âge

Nombre observé 6 136 Nombre attendu 9 157

SIR 0,7 (0,24-1,44) 0,9 (0,73-1,02) Non calculé pour les 0-14 en raison du faible nombre de cas.

Tableau 6 : ratios standardisés pour le cancer du sein, sur la période 1986-2015, tout âge chez les femmes, standardisé sur l’âge.

Lescout Tout âge

Communes zone 3 km Tout âge

Nombre observé 6 107 Nombre attendu 9 133

SIR 0,7 (0,25-1,52) 0,8 (0,66-0,98) Non calculé pour les 0-14 en raison du faible nombre de cas.

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Tableau 7 : ratios standardisés pour le cancer du système nerveux central, sur la période 1986-2015, tout âge tout sexe, standardisé sur l’âge et le sexe

Lescout

Tout âge Communes zone 3 km

Tout âge Nombre observé 5 30 Nombre attendu 3 42

SIR nc 0,7 (0,47-1,01) nc : non calculé en raison des effectifs d’attendu <5 Non calculé pour les 0-14 en raison du faible nombre de cas.

Tableau 8 : ratios standardisés pour les leucémies et pathologies associées, sur la période 1986-2015, tout âge tout sexe, standardisé sur l’âge et le sexe

Communes zone 3 km

Tout âge Nombre observé 53 Nombre attendu 69

SIR 0,8 (0,57-1,00) Non calculé pour les 0-14 et sur la commune de Lescout en raison du faible nombre de cas. Tableau 9 : ratios standardisés pour les lymphomes, sur la période 1986-2015, tout âge tout sexe, standardisé sur l’âge et le sexe

Communes zone 3 km

Tout âge Nombre observé 22 Nombre attendu 19

SIR 1,2 (0,73-1,76) Non calculé pour les 0-14 et sur la commune de Lescout en raison du faible nombre de cas.

x Description des données environnementales La consultation du portail Géoriques pour la commune de Lescout indique la présence de 2 installations industrielles ayant des effets sur l’environnement réglementées sous l’appellation Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE) : un élevage de volaille et un dépôt de ferrailles et chiffons. Parmi elles, l’élevage est identifié comme rejetant des polluants - ammoniac - dans l’environnement (de 12 700 kg/an en 2012 à 45 200 kg/an en 2016, années disponibles sur le portail).

La consultation de la base de données Basol relative aux sites et sols pollués (ou potentiellement pollués) appelant une action des pouvoirs publics à titre préventif ou curatif a montré qu’aucun site ou sol pollué n’était répertorié sur la zone des 3 km autour de Lescout.

La consultation de la base de données Basias relative aux sites industriels et activités de service permet de recenser 3 sites sur la commune de Lescout : 1 site de teinturerie et apprets (en activité depuis 1973, pour lequel 2 accidents de pollution sont recensés, un en 1975 et un en 1987), un site de dépôt de ferrailles et chiffons (en activité depuis 1972) et une station d’épuration (en activité depuis 1987).

Les émissions potentielles de l’élevage dans l’environnement ont déjà été décrites dans l’étude d’impact réalisée en 2009 lors de la dernière demande d’extension de l’élevage: gaz sulfureux (sulfure d’hydrogène), ammoniac, agents infectieux. On peut y ajouter des émissions potentielles liées à l’utilisation de produits phytosanitaires/biocides utilisés dans l’élevage (insecticides, larvicides) à laquelle il est fait référence dans le mémoire de réponse de l’entreprise suite aux observations de l’enquête publique lors du dépôt de dossier d’extension de l’élevage en 2009. Seul l’ammoniac est effectivement quantifié comme rejet polluant dans le portail Géorisque. La littérature disponible ne permet pas de conclure quant à un possible effet cancérogène de l’ammoniac chez l’homme (fiche toxicologique n°16, INRS (6)). Le sulfure d’hydrogène a une odeur caractéristique d’œufs pourris et peut être à l’origine de plaintes relatives aux odeurs. La variabilité

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interindividuelle de perception olfactive de l’hydrogène sulfuré dans l’air est importante et le seuil olfactif varie d’après la littérature de 0,7 µg/m3 à 14 µg/m3 (de 0,5.10-3 à 10.10-3 ppm)1.

D’après la littérature, l’émission d’odeurs s’accompagne souvent d’un constat de mauvaise santé au sein de la communauté impactée (étude avec une usine d’engrais et un élevage porcin) (7). Les individus rapportent une large variété de symptômes, tels que : nausées, maux de tête, somnolence, fatigue et problèmes respiratoires. Les problèmes de santé en lien avec l’émission d’odeurs peuvent survenir à des concentrations détectables par le nez humain, largement en dessous des niveaux associés à des effets toxiques (irritation des muqueuses). La réponse d’un individu à l’autre est très variable et peut être influencée par de multiples facteurs tels que la sensibilité, l’âge et l’exposition préalable aux odeurs (notion d’accoutumance). Les facteurs psychologiques et sociaux, en plus du degré d’inquiétude exprimée par la personne quant aux effets potentiels sur sa santé, jouent aussi un rôle dans la réponse individuelle. Des études ont montré une forte corrélation entre la perception de nuisances olfactives et l’apparition de symptômes subjectifs (8,9).

x Recherche bibliographique lien cancer - volaille La recherche bibliographique sur le lien entre exposition à des volailles et risque de cancers met en évidence des résultats parcellaires et des conclusions contradictoires sans spécificité avec un type de cancer en particulier. La plupart des études ont été menées aux États-Unis et s’intéressent souvent aux travailleurs de l’industrie de la volaille (où les expositions sont plus importantes), quelques-unes ont été menées chez les agriculteurs ou les vétérinaires. La seule étude récente (2012) menée aux Etats-Unis auprès d’éleveurs met en évidence une diminution du risque de cancer du poumon chez les fermiers élevant des volailles par rapport à la population générale (RR=0,6, 95% CI : 0,4-0,97), ce qui, selon les auteurs, pourrait s’expliquer par l’exposition aux endotoxines, plus fréquente chez les fermiers et qui est connue pour être associée à une baisse du risque de cancer du poumon. Une association positive était mise en évidence entre le fait d’élever des volailles et le risque de cancer du côlon ou de lymphomes non-Hodgkinien, mais sans que cela ne soit statistiquement significatif (respectivement RR=1,4 ; 95% CI : 0,99-2,0 & RR=1,6 ; 95% CI : 1,0-2,4), avec en outre une association dose-réponse pour le cancer du côlon. L’étude montrait également que travailler dans un environnement confiné avec des volailles était associé à une augmentation du risque de lymphome non-Hodgkinien (RR=2,1 ; 95% CI : 1,2-3,7) (résumé des articles consultés en annexe 3).

Discussion L’analyse des données de cancer réalisée sur la commune de Lescout et sur la zone de 3 km autour entre 1986 et 2015, n’est pas en faveur de l’existence d’un excès de cas de cancers par rapport à ce qui est observé en population générale. D’une part, en raison de la diversité des localisations de cancers observés, et d’autre part car les analyses ne montrent pas d’excès de risque (sur-incidence) par rapport à la référence attendue tout cancer confondu et pour les cancers étudiés. Enfin, les investigations environnementales et la recherche bibliographique ne mettent pas en évidence clairement d’exposition environnementale à des agents cancérogènes, ni de données scientifiques solides étayant le lien entre risque de cancer et exposition à des élevages de volailles en l’état actuel des connaissances.

Cette analyse s’est appuyée sur l’utilisation des données du registre des cancers et a donc inclus les personnes habitant dans la commune au moment du diagnostic de cancer. Cela ne donne aucune indication sur la période pendant laquelle la personne a vécu sur la commune (et donc sur la période d’exposition potentielle). De la même manière, nous ne pouvons pas identifier les personnes qui ont vécu sur la commune puis, qui en sont parties, et auraient pu développer un cancer ultérieurement. Le fait d’avoir travaillé sur une zone plus large de 3 km a pu réduire cette limite pour les personnes ayant quitté la commune tout en restant dans la zone des 3 km. Enfin, les pratiques de géocodage des cas au niveau du registre (adresses peu précises dans le dossier médical pour les zones rurales avec seulement le code postal, ce qui conduit à retenir la commune la plus grosse correspondant à ce code) et les migrations liées à la maladie (conduisant généralement à partir de la campagne vers les villes) peuvent être à l’origine d’une sous-incidence en milieu rural, même si cette sous-estimation diminue depuis quelques années (environ 2008 grâce à l’amélioration des pratiques de codage du registre).

Ce travail a également été limité par la taille de la population dans la zone d’étude pour l’analyse de certaines localisations de cancer (sur le périmètre de la commune de Lescout).

L’analyse des données environnementales concernant l’exploitation met en évidence des émissions croissantes d’ammoniac entre 2012 et 2016, produit odorant, qui peut engendrer une gêne olfactive dans la population et contribuer à dégrader la qualité de vie des riverains. 1 L’OMS retient ici une concentration de 7 µg/m3 à ne pas dépasser sur une durée de 30 minutes pour prévenir le risque de nuisance olfactive.

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Conclusion Les résultats des investigations ne confirment pas la suspicion d’excès de cas de cancer sur la commune et dans la zone de 3 km autour. Il est néanmoins proposé de réaliser une mise à jour de cette analyse selon un pas de temps de 5 ans pour surveiller l’évolution de la tendance dans cette zone (pas de temps choisi en raison de la taille de la population dans la zone).

Les potentielles nuisances olfactives liées aux émissions de produits odorants (ammoniac, sulfure d’hydrogène) doivent être considérées comme une préoccupation pour la santé de la population riveraine. Dans ce contexte, toute démarche visant à caractériser ces nuisances et leurs circonstances de survenue paraît justifiée et pourrait contribuer à réduire les préoccupations sanitaires des riverains.

Références

1. InVS. Guide méthologique pour l’évaluation et la prise en charge des agrégats spacio-temporels de maladies non infectieuses. P Germonnneau, H Tillaut, E Gomes Do Espirito Santo. Version mai 2005.

2. Statistiques Insee. https://www.insee.fr/fr/statistiques/1893204#consulter

3. Bouyer J, Hémoin D, Cordier S, Derriennic F, Stücker I, Stengel B, Clavel J. Épidémiologie – Principes et méthodes quantitatives. Edition tech & doc. Lavoisir. 2010

4. InVS. Estimation nationale de l’incidence et de la mortalité par cancer en France entre 1980 et 2012. Partie 1 – Tumeurs solides)

5. Santé publique France. Dossier thématique cancer ; http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-chroniques-et-traumatismes/Cancers/Donnees-par-localisation

6. Ammoniac et solution aqueuses. Fiche toxicologique n°16, INRS, 2007. www.inrs.fr/fichetox

7. Steinheider B et al. Environmental odours and somatic complaints. Zentralbl Hyg Umweltmed 1999;202(2-4):101-19

8. Dalton P et al. Perceived odor, irritation, and health symptoms following short-term exposure to acetone. Am J Ind Med. 1997 May;31(5):558-69.

9. Dalton P Upper airway irritation, odor perception and health risk due to airborne chemicals. Toxicol Lett. 2003 Apr 11;140-141:239-48.

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Annexe 1 : saisine de l’ARS Occitanie

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Annexe 2 : classification utilisée pour les localisations de cancers étudiés (CIM-O-3)

Localisation Topographie

Colon-rectum C18 C19 C20

Utérus (col et corps) C53 C54 C55

Voies aéro-digestives supérieures C00 à C14 ; C30 à C32

Sein C50

Estomac C16

Ovaire C56

Prostate C61

Mélanome cutané C43

Vessie C67

Pancréas C25

Rein C64

Lymphomes avec atteintes ganglionnaires C77

Thyroïde C73

Foie C22

Système nerveux central C70 C71 C72

Leucémies et pathologies associées C42

Œil C69

Anus et canal anal C21

Tissu conjonctif C49

Vésicule biliaire C23

Annexe 3 : résultats de la recherche bibliographique sur exposition aux volailles et risque de cancer.

Une étude de la littérature sur l’exposition aux volailles et le risque de cancer a été menée en utilisant pubmed. La plupart des études ont été menées aux États-Unis et s’intéressent souvent aux travailleurs de l’industrie de la volaille (où les expositions sont plus importantes), quelques-unes ont été menées chez les agriculteurs ou les vétérinaires.

Dans un article ancien datant de 1983, Burmeister et al. étudient la mortalité par cancers (myélome multiple, LNH, cancers de la prostate et de l’estomac) chez les fermiers de l’Iowa décédés entre 1964 et 1978 en lien avec les pratiques agricoles recensées sur la région étudiée (type de productions en 1949, et utilisation de pesticides en 1964). Les quatre types de cancers (myélome multiple, LNH, prostate et estomac) présentaient un odd-ratio pour la mortalité élevé statistiquement significatif. Les odd-ratios étaient élevés pour le myélome multiple et les LNH dans les zones où la production de poules pondeuses ou de porcs ou l’usage d’insecticides et herbicides étaient plus élevés. Pour les élevages de volaille en particulier, le risque diminuait dans les cohortes les plus récentes (nés après 1900 comparés à ceux nés avant 1890) ce qui n’était pas en faveur d’un effet des élevages intensifs, cette pratique étant plus fréquente dans les cohortes les plus jeunes.

Une revue de la littérature de 1994 (Johnson E) s’intéressant au rétrovirus oncogénique de la volaille et au lien éventuel avec des cancers chez les hommes (vétérinaires/agriculteurs), concluait que les résultats épidémiologiques disponibles, bien que suggérant un possible lien entre certains cancers humains et l’exposition aux virus de la volaille devaient encore être rigoureusement testés. De plus, les différents types d’études menées ne permettaient pas de séparer l’effet dû aux virus oncongéniques de ceux liés aux pesticides chez les agriculteurs et vétérinaires (et aux radiations chez les vétérinaires).

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En 2012, Beane Freeman et al. s’intéressent au risque de cancer parmi les fermiers du fait de l’exposition aux volailles et au cheptel. Les cancers à l’étude étaient : le cancer du poumon, du pancréas, du colon, du rectum, du rein, de la vessie, de la prostate, du cerveau, de la peau (mélanome), de la cavité buccale, de la moelle osseuse et du système lymphatique (leucémie, lymphome de Hodgkin, lymphome malin non-Hodgkinien, myélome multiple) et des tissus mous (sarcome). Les analyses étaient ajustées sur l’âge (<50 ; 50-59 ; 60-69 ; 70+), le tabagisme (jamais ; <12 paquets/année ; >12 paquets/année), l’État de résidence (Iowa ou Caroline du Nord) et l’utilisation de pesticides. Les résultats montrent une diminution du risque de cancer du poumon des fermiers élevant de la volaille par rapport à la population générale (RR=0,6, 95% CI : 0,4-0,97), ce qui, selon les auteurs, pourrait s’expliquer par l’exposition aux endotoxines, plus fréquente chez les fermiers et qui est connue pour être associée à une baisse du risque de cancer du poumon. Une association positive était mise en évidence entre le fait d’élever des volailles et le risque de cancer du côlon ou de lymphomes non-Hodgkinien, mais sans que cela ne soit statistiquement significatif (respectivement RR=1,4 ; 95% CI : 0,99-2,0 & RR=1,6 ; 95% CI : 1,0-2,4), avec en outre une association dose-réponse pour le cancer du côlon. L’étude montrait également que travailler dans un environnement confiné avec des volailles était associé à une augmentation du risque de lymphome non-Hodgkinien (RR=2,1 ; 95% CI : 1,2-3,7).

Une revue de littérature (Johnson, 2012) concernant le risque de cancer du poumon parmi les travailleurs des usines de viande et volaille ayant étudié 60 études investiguant ce lien indique un excès de risque de cancer du poumon chez les travailleurs les plus exposés aux virus oncogènes des animaux dans le travail, après prise en compte de la consommation de tabac. Rappelons que les travailleurs de l’industrie de l’abattage et de la transformation de la viande de volaille concernent une population dont l’exposition est plus importante que celle des personnes vivant à proximité ou travaillant dans l’élevage de volaille, et étant en contact de manière plus importante avec les fluides corporels animaux.

Dans une revue, Efird et all (2014), s’intéressaient aux liens entre les virus et bactéries contaminant les animaux et les cancers pouvant affecter l’homme. La synthèse des études épidémiologiques sur ce lien montre des résultats limités et souvent contradictoires en ce qui concerne la spécificité des cancers.

Une revue de la même année (Schatet al.), sur l’exposition aux virus aviaires oncogéniques et le lien avec les cancers chez l’homme conclut qu’il n’y a aucune indication permettant d’indiquer que ces virus sont impliqués dans les cancers humains ou sont capables d’infecter ou de se multiplier chez l’homme.

En conclusion, la littérature sur le sujet est parcellaire et pose des conclusions parfois contradictoires, et sans spécificité avec un type de cancer en particulier.

Références :

-Beane Freeman LE. Poultry and Livestock Exposure and Cancer Risk among Farmers in the Agricultural Health Study. Cancer Causes Control. 2012 May;23(5):663-70. doi: 10.1007/s10552-012-9921-1. Epub 2012 Mar 10.

-Efrid JT. Animal viruses, bacteria, and cancer: a brief commentary. Front Public Health. 2014 Feb 13;2:14. doi: 10.3389/fpubh.2014.00014. eCollection 2014.

-Burmeister LF. Selected cancer mortality and farm practices in Iowa. Am J Epidemiol. 1983 Jul;118(1):72-7.

-Johnson E. Poultry Oncogenic Retrovirus and Humans. Cancer detection and Prevention. 18(1) : 9-30 (1994).

- Johnson E. Lung cancer risk in workers in the meat and poultry industries – a review. Zoonoses and public health, 2012, 59, 303-313.

- K Schat, H Erb. Lack of evidence that avian oncogenic viruses are infectious for humans : a review. Avian diseases 58: 345-358, 2014