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NOTE POLITIQUE POUR L’ELABORATION DU PLAN NATIONAL D’ACTION EN NUTRITION 2012 - 2015

NOTE POLITIQUE POUR L’ELABORATION DU PLAN NATIONAL D ... · 6.1.5 Stratégie 5 : Renforcer la CCC en matière d’éducation nutritionnelle sur la valorisation ... de 5 ans sont

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NOTE POLITIQUE POURL’ELABORATION DU PLAN

NATIONAL D’ACTION EN NUTRITION2012 - 2015

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SOMMAIRE

INTRODUCTION

1 BUT DE LA POLITIQUE ...........................................................................................................6

2 OBJECTIFS GENERAUX DE LA PNN .....................................................................................6

3 OBJECTIFS SPECIFIQUES .......................................................................................................6

4 SITUATION DE LA MALNUTRITION A MADAGASCAR .....................................................7

4.1 La malnutrition protéino-énergétique ...........................................................................7

4.2 Les carences en micronutriments .................................................................................8

5 LES CAUSES DE LA MALNUTRITION ...................................................................................8

5.1 L’insécurité alimentaire des ménages à Madagascar : .....................................................8

5.2 L’inadéquation de la pratique des soins de santé préventifs et curatifs ............................. 9

5.3 Mauvaises conditions de santé et d’hygiène : ..............................................................11

6 LES AXES D’INTERVENTIONS ET LES STRATEGIES ...................................................... 13

6.1 Axe d’intervention 1 : la sécurité alimentaire des ménages ...........................................13

6.1.1 Stratégie 1: Diversifier la production alimentaire domestique à travers des programmes de développement communautaire. ............................................................................... 13

ÿ Intervention 1.1: Développer les cultures maraîchères. ................................................. 14

ÿ Intervention 1.2: Vulgariser l’arboriculture fruitière/agroforesterie. ............................ 14

ÿ Intervention 1.3: Promouvoir la pratique de petits élevages (pisciculture, apiculture…) ..................................................................................... 14

ÿ Intervention 1.4: Développer les techniques de transformation et de conservation des aliments. ............................................................................................ 14

6.1.2 Stratégies 2 : Promouvoir l’alimentation scolaire dans les régions touchées par l’insécurité alimentaire ................................................................................................ 14

ÿ Intervention 2.1: Apporter un appui nutritionnel sous forme de cantine scolaire ciblant les enfants inscrits au sein des écoles primaires. ............................................................ 15

ÿ Intervention 2.2: Assurer le déparasitage systématique et la supplémentation en fer acide folique des enfants scolarisés au sein des écoles primaires publiques et privées............ 15

ÿ Intervention 2.3: Renforcer les activités d’éducation nutritionnelle au sein des écoles. 15

6.1.3 Stratégie 3 : Assurer la supplémentation nutritionnelle systématique des jeunes enfants de 6-23 mois et des femmes enceintes/allaitantes dans les zones d’insécurité alimentaire. 15

ÿ Intervention 3.1: Supplémentation en aliments fortifiés des femmes enceintes et allaitantes. .......................................................................................... 16

ÿ Intervention 3.2: Supplémentation en aliments fortifiés des enfants de 6-24 mois. ........ 16

6.1.4 Stratégie 4 : Améliorer les revenus des ménages vulnérables. ....................................... 16

ÿ Intervention 4.1: Transférer des cash. ........................................................................... 16

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ÿ Intervention 4.2: Promouvoir les jardins potagers et développer les activités génératrices de revenus. ................................................................................................................... 16

ÿ Intervention 4.3: Promouvoir la création des coopératives agricoles. ............................ 16

ÿ Intervention 4.4: Faciliter l’accès des ménages aux agences de micro finance ou mutuelle de crédit. .......................................................................................... 16

6.1.5 Stratégie 5 : Renforcer la CCC en matière d’éducation nutritionnelle sur la valorisation des aliments locaux disponibles et la diversification des aliments. ................................. 16

ÿ Intervention 5.1: Développer une analyse de la situation............................................... 17

ÿ Intervention 5.2: Mettre en œuvre une stratégie de communication adaptée au contexte local et aux attentes des femmes (stratégie de marketing social). ................ 17

ÿ Intervention 5.3: Valoriser les aliments locaux disponibles. .......................................... 17

ÿ Intervention 5.4: Promouvoir la préparation/consommation d’une alimentationéquilibrée. ... 17 6.2 Axe d’intervention 2 : La pratique des soins préventifs et curatifs ..................................17

6.2.1 Stratégie 1 : Lutte contre les carences en micronutriments. ........................................... 17

ÿ Intervention 1.1: Supplémentation des femmes enceintes et allaitantes en FAF. ............ 18

ÿ Intervention 1.2: Supplémentation des femmes en micronutriments multiples. .............. 18

ÿ Intervention 1.3: Déparasitage des femmes enceintes. .................................................. 18

ÿ Intervention 1.4: Déparasitage des enfants de moins de 5 ans et d’âge scolaire. ............. 18

ÿ Intervention 1.5: Supplémentation en vitamine A des femmes nouvellement accouchées.... 18 ÿ Intervention 1.6: Supplémentation en vitamine A des enfants de moins de 5 ans ........... 18

ÿ Intervention 1.7: Renforcement de l’iodation de sel. ..................................................... 18

6.2.2 Stratégie 2 : Promotion de l’alimentation optimale de la mère et de l’enfant. ................. 18

ÿ Intervention 2.1: Promouvoir l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE)...19 ÿ Intervention 2.2: Promouvoir l’alimentation et la nutrition de la femme. .................... 19

6.2.3 Stratégie 3 : Prévention de la malnutrition des femmes et de l’enfant à travers les services communautaires. ............................................................................................. 19

ÿ Intervention 3.1: Surveillance et promotion de la croissance. ........................................ 20

ÿ Intervention 3.2: Dépistage de la malnutrition. ............................................................. 20

ÿ Intervention 3.3: Nutrition en milieu scolaire. .............................................................. 20

ÿ Intervention 3.4: Education nutritionnelle /sanitaire et démonstration culinaire. ............ 20

6.2.4 Stratégie 4 : Prise en charge de la malnutrition. ............................................................ 20

ÿ Intervention 4.1: Prise en charge (PEC) de la malnutrition au niveau des CRENAM, CRENAS et CRENI. ..................................................................................................... 20

ÿ Intervention 4.2: PEC des enfants de 6 à 36 mois non atteints de la malnutrition aigue sévère durant la période de soudure. .................................................. 20

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ÿ Intervention 4.3: PEC en cas de situation d’urgence nutritionnelle. ............................ 20

6.2.5 Stratégie 5 : Communication pour le Développement en matière de nutrition. ............... 20

ÿ Intervention 5.1: Renforcement de la communication institutionnelle. .......................... 21

ÿ Intervention 5.2: Elaboration et mise en œuvre d’un programme de CCC en matière de nutrition au niveau national. ......................................................... 21

6.2.6 Stratégie 6: Normes sur l’alimentation. ....................................................................... 21

Intervention 6.1: Elaboration des normes et législations relatives à la nutrition et l’alimentation. ..................................................................................... 22

ÿ

ÿ

Intervention 6.2: Application effective des normes et législations sur la nutrition et l’alimentation existantes. ..................................................................... 22

6.3 Axe d’intervention 3 : les conditions de santé et d’hygiène............................................22

6.3.1 Stratégie 1 : Amélioration de l’accès de la population aux services de soins pour prévenir la malnutrition. ..................................................................................... 22

6.3.2 Stratégie 2 : Amélioration de l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène des ménages pour contribuer à la prévention de la malnutrition. .......................................... 23

ÿ Intervention 2.1 : Construire / réhabiliter des points d’eaux. ....................................... 23

ÿ Intervention 2.2: Promouvoir la construction de latrines par les ménages. ..................... 23

ÿ Intervention 2.3: Promouvoir le lavage des mains avec du savon. ................................. 23

ÿ Intervention 2.4: Mettre en œuvre la Communication pour le Changement de Comportement (CCC) en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement ....... 23

6.3.3 Stratégie 3 : Amélioration de l’approvisionnement en eau potable, en hygiène et en assainissement pendant les situations d’urgences. .................................................... ...... 23

ÿ Intervention 3.1: Renforcer l'amélioration de l’accès à l’eau potable, de l’assainissement et de l’hygiène en cas d'urgences (notamment en cas de catastrophes naturelles)............................. 24

CONCLUSION .................................................................................................................................. 25

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INTRODUCTION

Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde, se situant au 151ème rang sur 187 en

2010, selon l’Indice de Développement Humain (IDH). Parmi ses 20 millions d’habitants,

plus de 70% vivent au-dessous du seuil de pauvreté, et 35% vivent dans l’insécurité

alimentaire en 2010. La malnutrition protéino-énergétique et les carences en micronutriments

affectent particulièrement les femmes et les enfants en bas âge. En outre, la malnutrition

entrave le développement humain et génère des lourdes conséquences sur le plan socio-

économique. Elle pourra ainsi causer une perte économique de 2.15 milliards de dollars d’ici

2015, si aucune mesure immédiate n’est entreprise. D’autre part, la malnutrition est aussi une

conséquence de la pauvreté. En effet, nombreux sont les acteurs qui se sont engagés à

entreprendre des mesures de lutte contre ce fléau. Cependant la malnutrition constitue

toujours un problème majeur de santé publique.

Le développement de l’outil Evip Net se basant sur l’utilisation des bases factuelles pour

l’identification des problèmes, a permis d’initier les différents responsables à la formulation

des notes politiques, en vue de l’élaboration du PNAN II. Les notes politiques ont été ainsi

élaborées pour mettre en exergue les bases factuelles prioritaires relatives aux problèmes et

pour émettre également des solutions.

1 BUT DE LA POLITIQUE

Le Gouvernement malagasy s’est engagé à lutter contre la malnutrition. Aussi, s’est - il fixé

dans sa politique nationale le but d’assurer le Droit de la population Malagasy toute entière à

une nutrition adéquate, d’améliorer la survie des enfants et de permettre un développement

maximal de leurs potentialités physiques et intellectuelles.

2 OBJECTIFS GENERAUX DE LA PNN

D’ici l’an 2015, ils consistent à :

(i) Réduire de moitié la prévalence de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de 5 ans;

(ii) Contribuer à la réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans.

3 OBJECTIFS SPECIFIQUES

D’ici l’an 2015, ils visent à :

(i) Réduire de moitié la prévalence de l’insuffisance pondérale chez les enfants de moins de 5 ans ;

(ii) Réduire de moitié la prévalence de la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans ;

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(iii) Réduire de trois-quarts la malnutrition aiguë sévère chez les enfants de moins de 5 ans ;

(iv) Réduire de moitié la prévalence de l’insuffisance de poids à la naissance;

(v) Augmenter le taux d’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois de 50% à 90% et

maintenir le taux d’allaitement maternel jusqu’à 2 ans et au- delà à plus de 95% ;

(vi) Réduire de moitié la proportion de la population victime de l’insécurité alimentaire.

4 SITUATION DE LA MALNUTRITION A MADAGASCAR

A Madagascar, la malnutrition en tant que problème majeur à la fois de santé publique et

socioéconomique, touche une grande partie de la population, particulièrement les groupes

vulnérables dont les enfants, les femmes enceintes et allaitantes. Elle concerne notamment la

malnutrition protéino-énergétique et les carences en micronutriments, surtout en vitamine A,

en fer et en iode. Les deux formes de malnutrition peuvent se manifester en même temps chez

un même individu.

4.1 La malnutrition protéino-énergétique

L’EDS IV rapporte qu’entre les années 1992 et 2009, la prévalence de la malnutrition

chronique des jeunes enfants ne s’est pratiquement pas améliorée et reste stationnaire à un

niveau très élevé, avoisinant les 45% en 2009. En outre, l’EDS III de 2003 montre que 40%

des enfants de moins de trois ans souffrent d’insuffisance pondérale. Les taux de la

malnutrition chronique sont estimés à 24% chez les moins de 6 mois, 53% chez les18-23 mois

et 58% chez 48 à 59 mois. Environ 5,9% des enfants ont un poids insuffisant à la naissance

(inférieur à 2,5kg). De ce fait, ces enfants sont susceptibles de mourir durant leur premier mois

de vie avec une probabilité 2 fois supérieure à celle des enfants de poids normal.

La malnutrition n’épargne non plus les jeunes enfants. Près de 54% des décès d’enfants de moins

de 5 ans sont alors attribuables à la malnutrition.

Par ailleurs, 27% des femmes en âge de procréer souffrent d’une malnutrition chronique avec

un Indice de Masse Corporelle (IMC) inférieur à 18.5 kg/m2. La malnutrition n’épargne

aucune femme des différentes régions de l’île, et touche aussi bien le milieu urbain que rural.

Les femmes vivant en milieu rural sont les plus touchées (28 %) ainsi que celles qui n’ont pas

d’instruction (33%) et celles qui vivent dans un ménage classé dans les deux quintiles les

plus pauvres (33% et34%), accusant ainsi un état de déficience énergétique chronique.

Les situations sont plus critiques dans les régions d’Amoron’i Mania (42%), de Matsiatra

Ambony (38%), d’Analanjirofo (37%), d’Atsimo Atsinanana (37%) et de Vatovavy Fitovinany (36%).

Les taux de mortalité infanto-juvénile et maternelle restent très élevés estimés respectivement

à 72 pour 1000 naissances vivantes et 498 décès pour 100.000 mille naissances vivantes, en

2009.

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4.2 Les carences en micronutriments

Les carences en micronutriments sont également préoccupantes :

ÿ Il est constaté qu’une carence en iode peut entraîner un retard du développement

mental chez l’enfant et une apparition du goitre chez les adultes. Avant la mise en

œuvre du Programme de Lutte contre les Troubles dus à la Carence en Iode (TDCI) en

1992, les TDCI mettaient à risque 75% des malgaches. Actuellement, le problème a

été ramené sous contrôle car la prévalence du goitre, signe clinique de la carence en

iode, a accusé une spectaculaire réduction passant de 42,5% en 1990 à 5% en 2001, du

fait de la consommation de sel iodé dans 80% des ménages.

ÿ Une carence en vitamine A peut entraîner des troubles visuels comme l’héméralopie

parfois la cécité. La carence en vitamine A constitue un problème de santé publique à

Madagascar selon les critères établis par l’OMS. L’enquête nationale en 2000 a

rapporté que chez les enfants de 6-59 mois, le taux d’héméralopie est de 2%, et le taux

de rétinolémie inférieur à 0,70 mmole/l atteint 42% ; et chez les femmes de 15-49 ans,

le taux d’héméralopie est de 12%, et le taux de rétinolémie inférieur à 1,05 mmole/l

est estimé à 29%.

ÿ L’anémie nutritionnelle diminue la performance cognitive des enfants, augmente le

risque de petit poids à la naissance et réduit la productivité des adultes. Elle affecte la

moitié des enfants âgés de 6 à 59 mois ainsi que 35% des femmes en âge de procréer,

en 2009.

5 LES CAUSES DE LA MALNUTRITION

Les causes de la malnutrition sont multiples et multisectorielles. L’insécurité alimentaire des

ménages, l’inadéquation des pratiques des soins de santé préventifs et curatifs et les

mauvaises conditions de santé et d’hygiène demeurent les causes sous jacentes de la

malnutrition.

5.1 L’insécurité alimentaire des ménages à Madagascar :

A Madagascar, 80% de la population vivent en milieu rural, dont 76% travaillent dans le

secteur primaire. L’agriculture constitue le premier secteur pourvoyeur d’emplois, cependant

l’insécurité alimentaire affecte 35% des ménages malgaches et l’insécurité alimentaire sévère

touche 25% des ménages ruraux. Ces dernières années la situation s’est nettement dégradée,

atteignant 25% des ménages ruraux en 2005, et 35% en 2010. Le taux de malnutrition

aiguë globale au sein des ménages en insécurité alimentaire est supérieur à celui des ménages

en sécurité alimentaire (soit 6,5 vs 4 %). En période de soudure, le risque de malnutrition

est augmenté par la faible disponibilité des aliments.

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Les facteurs déterminants

- La saisonnalité de la production entraîne une fluctuation de la disponibilité alimentaire et

de la trésorerie des ménages. Néanmoins, la consommation calorique totale des ménages

ruraux pauvres, baisse d’environ 12% pendant la période de soudure.

- La période de soudure coïncide avec la saison pluvieuse et l’augmentation de la

prévalence de maladies comme la diarrhée et le paludisme.

- L’insécurité alimentaire des ménages est aussi liée à l’inaccessibilité physique des

aliments (insuffisance de la disponibilité alimentaire, influence du changement climatique,

non accès aux marchés), à la précarité de la situation économique (faible revenu, gestion

des revenus non centrée sur l’alimentation), et à la mauvaise utilisation des aliments.

5.2 L’inadéquation de la pratique des soins de santé préventifs et curatifs

A Madagascar, l’accès de la population à des soins de santé primaire de qualité reste toujours

insatisfaisant. Les facteurs relatifs aux conditions socio-économiques et à la faible

performance du système de santé en place, influent sur les pratiques de soins de santé. En

effet, le taux de mortalité maternelle n’a pratiquement pas changé entre 1998 et 2009, passant

de 469 pour 100 000 naissances vivantes en 1998-2003, à 498 pour 100 000 naissances

vivantes pour la période 2002-2009. L’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le

Développement (OMD) concernant la santé est très compromise. Le taux de mortalité

maternelle atteint 498 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2009, alors que dans les

OMD, il est de 199 décès pour 100 000 naissances vivantes. En revanche, la situation est

prometteuse pour la mortalité des enfants moins de 5 ans avec un taux de 72 décès pour 1 000

naissances vivantes en 2009, alors que celui des OMD est de 68 pour mille naissances

vivantes. Ainsi, des efforts importants doivent être entrepris dans l’amélioration des pratiques

de soins de santé préventifs et curatifs dispensées, afin d’assurer la survie et un meilleur état

nutritionnel des femmes et des enfants malgaches.

En effet, ces pratiques restent toujours sous-optimales pour une amélioration de l’état

nutritionnel des femmes et des jeunes enfants.

- Près de 86% des femmes ont reçu des soins prénataux dispensés par des agents de

santé formés. Mais seulement 27% de ces femmes effectuent une consultation

prénatale (CPN) précoce, 51% d’entre elles ne finissent pas les 4 CPN recommandées.

Il est aussi constaté que le taux de CPN est plus élevé en milieu urbain (95%) qu’en

milieu rural (85%).

- Les pratiques de soins pendant la grossesse comme le déparasitage, la prévention du

paludisme et l’anémie ne sont pas optimales :

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- La proportion des femmes enceintes ayant pris du Fer Acide Folique (FAF)

pendant plus de 90 jours est de 3%. Les femmes qui vivent en milieu urbain (14%)

surtout dans la capitale (21%), et celles ayant un niveau d’instruction élevé (16%)

et ayant un revenu élevé (18%), sont les plus motivées (EDS IV).

- La proportion des femmes qui dorment sous des moustiquaires à imprégnation

durable (MID) atteint 76%, tandis que 6% bénéficient du Traitement Préventif

Intermittent ou TPI.

ÿ La situation est aggravée par la faible consommation de micronutriments, que ce soit

en supplémentation ou en apport alimentaire :

- La proportion des femmes qui ont déclaré avoir consommé des aliments riches en

vitamine A, atteint 85%. Les femmes ayant un niveau d’instruction élevé

(secondaire ou plus) et appartenant aux ménages à revenu élevé consomment plus

d’aliments riches en vitamine A (93% dans les deux cas) et en fer (respectivement

de 72% et 81%). Le taux de supplémentation en vit A après l’accouchement est

très bas chez les femmes sans instruction (26%). Il est de 25% chez les mères

appartenant au quintile le plus pauvre, et de 16% pour celles vivant dans la région

d’Androy

- Environ 46,6% ménages ayant des enfants âgés de 6-59 mois possèdent du sel

adéquatement iodé (EDS IV). Mais la consommation de sel iodé est plus élevée en

milieu urbain qu’en milieu rural (72% contre 49%).

- Il est aussi rapporté que 39% des femmes enceintes sont déparasités. Le taux de

déparasitage est plus élevé chez les femmes instruites (ayant un niveau secondaire

et plus) que chez celles qui ne le sont pas, soit 44% contre 32%.

ÿ La grossesse précoce aussi constitue un facteur de risque important sur la santé et la

survie des enfants et des mères. En effet, le risque de mortalité chez les enfants est

d’autant plus grand qu’ils naissent de mères très jeunes.

- A Madagascar, 26 % des adolescentes de 15-19 ans ont eu au moins un enfant, et

6% sont enceintes de leur premier enfant (EDS IV).

ÿ Concernant les pratiques de soins dispensés aux enfants, la pratique de l’allaitement

maternel exclusif n’est pas satisfaisante.

- Environ 51%, des enfants de moins de 6 mois sont allaités exclusivement au sein,

58% pour les enfants de 2 à 3 mois et 30% pour les 4 à 5 mois.

ÿ L’alimentation complémentaire n’est pas optimisée:

- Il est noté que 3% des enfants de 6-23 mois sont allaités au sein et 1% des enfants

de 6-23 mois non allaités sont nourris de manière appropriée.

- Les enfants non allaités au sein consomment plus d`aliments riches en fer (54%)

que ceux qui sont allaités (42%).

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Pour l’apport en micronutriments, 72% enfants de 6-59 mois ont reçu de la vitamine A et

69,1% ont été déparasités. Cependant, l’administration de vermifuges est plus pratiquée chez

les enfants qui ne sont pas allaités au sein par rapport à ceux qui ne le sont pas (79% contre

51%). Elle est aussi élevée chez les enfants vivant en milieu urbain 74% contre 69% chez

ceux en milieu rural.

Les facteurs déterminants :

- Faible accès aux formations sanitaires (inaccessibilité géographique et financière),

- Connaissances limitée en matière de santé de la reproduction,

- Réticence au changement (traitements, habitudes),

- Mauvaise influence de l’entourage (grand-mères, parents, matrones, leaders

d’opinion…),

- Influence négative des rumeurs, des us et coutumes sur les pratiques de soins,

- Intolérance aux produits (FAF : vomissements – maux d’estomac, MID),

- Coût de production élevé en aliment de complément,

- Mauvaise gestion des intrants,

- Non disponibilité alimentaire au niveau des ménages,

- Défaillance du suivi de la consommation des aliments de complément offerts

gratuitement (vente ou consommation familiale),

- Canaux et supports de communication non adaptés pour certaines cibles,

- Manque de motivation des agents communautaires/sanitaires,

- Insuffisance de moyens pour les références contre référence,

- Faible application dans le secteur privé du code et loi de commercialisation des

substituts du lait maternel,

5.3 Mauvaises conditions de santé et d’hygiène :

Plusieurs études rapportent que l’accès universel aux soins de santé primaire de qualité est

défaillant. Il se trouve également que l’accès à l’eau est difficile. L’hygiène et

l’assainissement sont précaires.

ÿ Défaillance de l’accessibilité au service de santé

- Elle est due notamment à l’éloignement des formations sanitaires, au manque de

moyens financiers pour le traitement et à l’inadéquation des équipements des CSB.

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- Plus de trois quarts des femmes malgaches (soit 75,6%) ont au moins un problème

d'accès aux soins de santé (EDS 2008-2009). Ce problème est plus accentué en

milieu rural (77%).

- En outre, 42% des femmes ont un problème pour atteindre un service de santé

quand elles sont malades à cause de l’éloignement du centre de santé.

Notons que ce problème est aussi plus important chez les femmes qui vivent en

milieu rural que celles dans les grandes villes (soit 46% contre 19%).

- L’insuffisance de ressources financières pour le traitement est évoquée par 55%

des femmes interviewées. Elle demeure l’obstacle majeur de l’accès aux soins de

santé. Les plus vulnérables sont les femmes de la région d’Androy (90%), les

femmes sans instruction (69%) et celles qui appartiennent aux ménages les plus

pauvres (65%) (EDS 2008-2009).

- En ce qui concerne l’équipement des CSB : 44% n’ont pas de matériels adéquats

pour le suivi et la promotion de la croissance, 28% ont connu une rupture en

médicaments essentiels, 35% n’ont pas accès à l’eau et 23% ne disposent pas

d’infrastructures sanitaires.

ÿ Difficulté de l’accessibilité à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène :

- Plus de la moitié des ménages malgaches (soit 55%) n’ont pas accès à l’eau potable.

Ce taux est de 61 % en milieu rural (EPM 2010).

- Dans les communes où les savons sont vendus, 20% des femmes utilisent du savon

pour le lavage des mains. Ce taux est de 8% dans les communes où le savon n’est

pas disponible sur le marché.

- 60% des ménages malgaches ne disposent pas de latrine, surtout en milieu rural soit

65%.

- Quatre ou cinq cyclones par an frappent le pays et sont accompagnés d’inondations

qui affectent près de 300 000 individus sur les hautes terres. Les régions australes

souffrent de sécheresse sévère.

Les facteurs déterminants

- L’absence d’instruction (69%) et la pauvreté (65%) sont les principaux facteurs qui

déterminent la défaillance de l’accès des femmes aux services de santé (EDS 2008-

2009). D’autres facteurs liés aux services comme la pénurie et la répartition

inéquitable du personnel de santé, ainsi que la mauvaise performance des agents de

santé accentuent également le problème.

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- Les problèmes relatifs à l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène, sont

accentués par le changement climatique, les us et coutumes, les mauvaises habitudes

comme la défécation à l’air libre (53 %), le lavage des mains non optimisé et la

mauvaise gestion des déchets et des eaux usées.

6 LES AXES D’INTERVENTIONS ET LES STRATEGIES

Pour améliorer l’état nutritionnel de la population malgache, l’Etat a décidé d’agir sur les 3

axes d’intervention suivants: la sécurité alimentaire des ménages, la pratique des soins de

santé préventifs et curatifs et les conditions de santé et d’hygiène. Ces trois axes

d’intervention ont été élaborés suivant le développement de l’outil Evip Net.

6.1 Axe d’intervention 1 : la sécurité alimentaire des ménages

6.1.1 Stratégie 1: Diversifier la production alimentaire domestique à travers des programmes de développement communautaire.

Description de la stratégie 1

Une des contraintes chroniques de la sécurité alimentaire est la dépendance à l’agriculture

pluviale. Aussi, la meilleure manière de pallier à cette situation consiste à concentrer

les efforts sur l’intensification de l’irrigation à grande échelle, de l’agriculture de contre saison

et des cultures à cycle court. Le stockage s’avère également prioritaire pour que les produits

puissent être vendus pendant toute l'année plutôt qu'à la saison de récolte où les prix sont les plus bas.

L’objectif de cette stratégie vise à assurer la disponibilité d’aliments en quantité et en qualité

suffisante pour diversifier l’alimentation du ménage.

L’impact de cette stratégie va améliorer la gestion de l’économie des ménages en utilisant le

budget destiné à l’alimentation pour d’autres besoins (éducation, petits investissements…),

car il y aura une réduction de 30% des dépenses alimentaires.

Cette stratégie consiste à appuyer les ménages à la mise en œuvre d’une série d’activités

destinées à améliorer la production d’aliments nutritifs, variés et adaptés au contexte local, à

les informer et les éduquer sur les avantages de la diversification de la production.

Les activités viseront plus particulièrement les ménages vulnérables en milieu rural et en

milieu urbain, et seront menées à travers les dispositifs d’interventions communautaires

existants.

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ÿ Intervention 1.1: Développer les cultures maraîchères.

ÿ Intervention 1.2: Vulgariser l’arboriculture fruitière/agroforesterie.

ÿ Intervention 1.3: Promouvoir la pratique de petits élevages (pisciculture,

apiculture…).

ÿ Intervention 1.4: Développer les techniques de transformation et de conservation

des aliments.

6.1.2 Stratégies 2 : Promouvoir l’alimentation scolaire dans les régions touchées par l’insécurité alimentaire

Description de la stratégie 2 :

L’alimentation scolaire constitue un transfert conditionnel indirect des aliments vers les

ménages et contribue à augmenter la disponibilité de nourriture, et ainsi, à réduire l’insécurité

alimentaire.

La priorité pour les interventions de nutrition reste la prévention de la malnutrition durant le

développement fœtal et les deux premières années de la vie de l’enfant, période la plus

critique pour la croissance et le développement. Les interventions ciblant ces groupes clés

sont les plus bénéfiques en termes de coût-efficacité. Apporter un appui alimentaire à des

enfants en âge scolaire ne peut sans doute pas renverser les dommages causés par des

carences alimentaires pendant la petite enfance. Cependant, l’alimentation scolaire représente

une stratégie à court et long terme pour l’amélioration de l’état nutritionnel de la

communauté.

Des études ont montré que les enfants non scolarisés qui partagent leurs rations alimentaires avec

ses frères et sœurs à la maison n’ont pas le même développement physique et intellectuel que

les enfants scolarisés qui bénéficient d’un appui alimentaire au niveau des écoles. L’impact

de l’alimentation scolaire à travers les cantines sur le poids et la taille des enfants scolarisés est

bien visible : taille et poids adéquats à leur âge.

A long terme, l’alimentation scolaire favorise l’augmentation de la fréquentation des écoles.

La malnutrition chronique est le plus souvent liée au niveau d’étude des parents, et

particulièrement à celui de la mère. La probabilité d’avoir un enfant souffrant de retard de

croissance décroit de 4-5% pour chaque année additionnelle du niveau d’instruction de la

mère. Les cantines scolaires représentent également un point d’entrée pour atteindre la

communauté et permettre la transmission de messages clés en matière de santé et de nutrition.

La stratégie proposée consiste à offrir des repas cuits aux enfants inscrits au sein des écoles

primaires publiques et privées durant l’année scolaire. Afin d’accroître les impacts,

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la distribution de repas est accompagnée de la mise en œuvre d’activités visant à améliorer la

santé et la nutrition des enfants. Il s’agit de fortifier les rations en micronutriments,

d’effectuer le déparasitage et la supplémentation en fer acide folique et de réaliser une

éducation nutritionnelle. La stratégie sera mise en œuvre de façon prioritaire dans les zones en

insécurité alimentaire.

ÿ Intervention 2.1: Apporter un appui nutritionnel sous forme de cantine scolaire ciblant

les enfants inscrits au sein des écoles primaires.

ÿ Intervention 2.2: Assurer le déparasitage systématique et la supplémentation en fer acide

folique des enfants scolarisés au sein des écoles primaires publiques et privées.

ÿ Intervention 2.3: Renforcer les activités d’éducation nutritionnelle au sein des écoles.

6.1.3 Stratégie 3 : Assurer la supplémentation nutritionnelle systématique des jeunes enfants de 6-23 mois et des femmes enceintes/allaitantes dans les zones d’insécurité alimentaire.

Description de la stratégie 3

De nombreuses études ont rapporté les résultats de la supplémentation en aliments nutritifs et

équilibrés des femmes enceintes. Les résultats sur la croissance pondérale intra-utérine et les

effets sur la réduction du risque de mortalité néonatale sont concluants.

Il a été également mentionné que l’effet de la supplémentation est le plus marqué si celle-ci a

eu lieu durant les périodes de soudure.

l Cette stratégie est conforme à la priorité de la Politique Nationale de Nutrition car elle

vise à contribuer à l’amélioration de l’état nutritionnel des enfants et des mères et de

leur santé. En se référant au cycle intergénérationnel de la malnutrition, elle permet

d’attendre 2 niveaux, le premier sur le lien entre l’état nutritionnel précaire de la mère

et le faible poids du nouveau né et le second sur la malnutrition pendant la petite enfance.

Elle répond aux divers engagements du gouvernement dans la prévention de la malnutrition.

De tels engagements sont conformes aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

L’objectif relatif à la stratégie consiste à atténuer l’effet de la période de soudure et de

prévenir également la malnutrition aiguë et chronique. L’intervention proposée vise ainsi à

rendre disponible au sein des ménages des suppléments alimentaires, équilibrés en

macronutriments et fortifiés en vitamines et minéraux. Elle va cibler tous les enfants de 6-23

mois, les femmes enceintes de plus de 6 mois et/ou allaitantes dont l’enfant est âgé de moins

de 6 mois.

La stratégie sera exécutée en collaboration avec les structures communautaires préexistantes

(sites de nutrition communautaires, centres de santé, autorités administratives…) pour

permettre l’optimisation des ressources disponibles.

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En effet, le recensement des enfants et des femmes fait appel aux agents de santé communautaire,

la distribution des suppléments alimentaires se fait de préférence dans les centres de santé

pour faire la liaison avec le système et pour améliorer l’accès aux services d’attache

(soins prénatal, accouchement sans risque, promotion du planning familial, vaccination…).

Toutefois, compte tenu de la distance entre les centres de santé et les villages ainsi que des difficultés

logistiques, la distribution au niveau d’un certain point de ralliement serait envisageable selon

le contexte logistique et en fonction du système de sécurité.

ÿ

Intervention 3.1: Supplémentation en aliments fortifiés des femmes enceintes et

allaitantes.

ÿ

Intervention 3.2: Supplémentation en aliments fortifiés des enfants de 6-24 mois.

6.1.4

Stratégie 4

: Améliorer les revenus des ménages vulnérables.

Description de la stratégie 4

: Cette stratégie consiste à appuyer les ménages dans l’amélioration de leurs ressources

en renforçant leur capacité de production par des moyens financiers, matériels, techniques.

Objectifs

spécifiques visent à:

Optimiser l’utilisation des produits afin de garantir les besoins fondamentaux des ménages

(disponibilité et accessibilité en alimentation) et leur qualité de vie respective (santé, hygiène,

eau potable) ainsi que

leur environnement, leur permettant d’évoluer dans un cadre de

stabilité d’une façon pérenne.

Les activités ciblent les ménages vulnérables en milieu rural et en milieu urbain.

ÿ

Intervention 4.1:

Transférer des cash.

ÿ

Intervention 4.2:

Promouvoir les jardins potagers et développer les activités

génératrices de revenus.

ÿ

Intervention 4.3:

Promouvoir la création des coopératives agricoles.

ÿ

Intervention 4.4:

Faciliter l’accès des ménages aux agences de micro finance

ou mutuelle de crédit.

6.1.5

Stratégie 5

: Renforcer

la CCC en matière d’éducation nutritionnelle sur la valorisation des aliments locaux disponibles et la diversification des aliments.

Description de la stratégie 5

: Les habitudes alimentaires, fondés sur des connaissances insuffisantes en matière de nutrition,

sur des traditions et des interdits, peuvent avoir un effet nocif sur l’état nutritionnel.

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Les objectifs relatifs à de cette stratégie visent à :

améliorer la connaissance de la valeur nutritionnelle des aliments disponibles.

développer les compétences individuelles et la motivation pour adopter des pratiques

alimentaires saines.

La réussite de cette stratégie dépend de :

-

-

-

la disponibilité et l’accessibilité des différents types d’aliments;

- la participation active des bénéficiaires ;

- la prise de conscience des problèmes nutritionnels ;

- la volonté au changement ;

- la stratégie de communication bien conçue et qui se concrétise par une approche

médiatique ;

- la mobilisation de ressources.

ÿ Intervention 5.1: Développer une analyse de la situation.

ÿ Intervention 5.2: Mettre en œuvre une stratégie de communication adaptée au contexte

local et aux attentes des femmes (stratégie de marketing social).

ÿ Intervention 5.3: Valoriser les aliments locaux disponibles.

ÿ Intervention 5.4: Promouvoir la préparation/consommation d’une alimentation

équilibrée.

6.2 Axe d’intervention 2 : La pratique des soins préventifs et curatifs

6.2.1 Stratégie 1 : Lutte contre les carences en micronutriments.

Description de la stratégie 1 :

Les objectifs de la Politique Nationale de Nutrition (PNN) visent d’ici 2015 à :

- Eliminer virtuellement les troubles dus à la carence en Iode chez toute la population :

s Prévalence du goitre réduite de 5% à 2,5%

s Taux d’excrétion d’Iode urinaire à 156,8 μg/l (1998)

s Consommation du sel adéquatement iodé par plus de 90% de la population.

- Réduire l’anémie ferriprive chez les enfants de moins de 5 ans, les enfants d’âge

scolaire et chez les femmes enceintes (EDS IV).

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- Eliminer virtuellement l’avitaminose A chez les enfants de moins de 5 ans.

A Madagascar, la situation actuelle sur les troubles liés à la carence en micronutriments

rapporte les indicateurs suivants :

s 38% des femmes enceintes sont anémiés,

s 3% des femmes enceintes ont pris du FAF plus de 90 jours,

s 39% des femmes enceintes sont déparasités,

s 69,1% des enfants de 6 - 59 mois ayant été déparasités,

s 72% des enfants de 6 -59 mois ayant reçu de la vitamine A,

s 46,6% des ménages avec enfants 6-59 mois disposent du sel adéquatement iodé (EDS IV).

Pour lutter efficacement contre les carences en micronutriments, les interventions prioritaires

doivent cibler les femmes enceintes et allaitantes, les enfants de moins de 5 ans et en âge

scolaire, les familles /ménages.

ÿ Intervention 1.1: Supplémentation des femmes enceintes et allaitantes en FAF.

ÿ Intervention 1.2: Supplémentation des femmes en micronutriments multiples.

ÿ Intervention 1.3: Déparasitage des femmes enceintes.

ÿ Intervention 1.4: Déparasitage des enfants de moins de 5 ans et d’âge scolaire.

ÿ Intervention 1.5: Supplémentation en vitamine A des femmes nouvellement

accouchées.

ÿ Intervention 1.6: Supplémentation en vitamine A des enfants de moins de 5 ans

ÿ Intervention 1.7: Renforcement de l’iodation de sel.

6.2.2 Stratégie 2 : Promotion de l’alimentation optimale de la mère et de l’enfant.

Description de la stratégie 2 :

L’état nutritionnel de l’enfant est souvent lié à celui de la mère. Les enfants nés d’une mère

malnutrie sont les plus souvent victimes de la malnutrition. Elle s’installe tôt pendant l’enfance

surtout pendant les 2 premières années.

À Madagascar, la Politique Nationale de Nutrition (2004) suit les directives de l’OMS et de

l’UNICEF qui ont élaboré conjointement une stratégie mondiale pour l’alimentation du

nourrisson. Cette stratégie réaffirme que l’allaitement maternel est le mode d’alimentation le

plus approprié pour garantir aux jeunes enfants la meilleure croissance possible. Pour cela, le

nourrisson doit être allaité exclusivement pendant les six premiers mois de sa vie.

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Par la suite, pour répondre aux besoins nutritionnels qui évoluent, il est nécessaire de donner

aux jeunes enfants de plus de 6 mois, des aliments de complément adéquats et riches en

nutriments, tout en continuant de l’allaiter jusqu’à l’âge de deux ans ou plus. En outre, à

Madagascar, la Politique Nationale de Nutrition recommande l’allaitement au sein fréquent et

à la demande (y compris l’allaitement pendant la nuit).

Des études ont montré que des causes intra-utérines engendrent un retard de croissance dans

la moitié des cas. L’autre moitié peut apparaître dans l’enfance entre 0-2ans. Un retard de

croissance se révélant après l’âge de 2 ans ne peut plus être rattrapé.

La nutrition de la femme doit satisfaire ses besoins nutritionnels spécifiques à chaque étape

importante de sa vie.

A chaque étape, l’intervention consiste à mettre en œuvre le paquet d’activités de prévention

de la malnutrition, accompagné impérativement des conseils et des suivis sur les pratiques

optimales à adopter au niveau familial.

ÿ Intervention 2.1: Promouvoir l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant

(ANJE).

ÿ Intervention 2.2: Promouvoir l’alimentation et la nutrition de la femme.

6.2.3 Stratégie 3 : Prévention de la malnutrition des femmes et de l’enfant à travers les services communautaires.

Description de la stratégie 3 :

Le nouveau protocole relatif à la prévention de la malnutrition aigüe des enfants, élaboré en

2009, préconise l'approche communautaire pour le dépistage et la prise en charge. Cette

approche vise à atteindre tous les enfants malgaches et permettre une couverture maximale

pour assurer le dépistage précoce des cas de malnutrition. La prévention de la malnutrition des

enfants de moins de 5 ans se fait donc à travers le dépistage systématique au niveau des

Centres de santé et des sites du Programme National de Nutrition Communautaire (sites

PNNC).

La prévention de la malnutrition des enfants d’âge scolaire se fait à travers le Programme de

Nutrition Scolaire ou PNS. Ce programme comporte 2 composantes distinctes dont la

supplémentation en fer/acide folique, l’hygiène et le déparasitage, la composante alimentaire

orientée vers les cantines et les jardins scolaires.

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ÿ Intervention 3.1: Surveillance et promotion de la croissance.

ÿ Intervention 3.2: Dépistage de la malnutrition.

ÿ Intervention 3.3: Nutrition en milieu scolaire.

ÿ Intervention 3.4: Education nutritionnelle /sanitaire et démonstration culinaire.

6.2.4 Stratégie 4 : Prise en charge de la malnutrition.

Description de la stratégie 4 :

La stratégie consiste à mettre en place des structures de prise en charge des cas de

malnutrition aigüe à chaque niveau du système de santé. En effet, cette forme de malnutrition

constitue l’une des causes majeures de mortalité infanto-juvénile à Madagascar. L’implication

du niveau communautaire constitue la base d’identification précoce des cas de malnutrition

aiguë. La mise en œuvre des activités de suivi de la croissance dans les fokontany représente

ainsi la première étape du dépistage de la malnutrition aigüe.

Les Centres de Récupération et Education Nutritionnelle Ambulatoire pour la Malnutrition

Aiguë Modérée (CRENAM) et les Centres de Récupération et Education Nutritionnelle

Ambulatoire pour la Malnutrition Aiguë Sévère sans complications (CRENAS) existent au

niveau des formations sanitaires. Ils prennent en charge le traitement des enfants malnutris

aigus modérés et sévères, en ambulatoire. Cette stratégie en ambulatoire permet aux enfants

de rester avec leur famille. Il se trouve que l’ambiance familiale n’est pas perturbée et l’accès

au traitement est favorable.

Les cas de MAS avec complications sont pris en charge au niveau du Centre de Récupération

et Education Nutritionnelle Intensif pour la Malnutrition Aiguë avec complications ou CRENI

au niveau des hôpitaux (CHD, CHRR, CHU).

ÿ Intervention 4.1: Prise en charge (PEC) de la malnutrition au niveau des CRENAM,

CRENAS et CRENI.

ÿ Intervention 4.2: PEC des enfants de 6 à 36 mois non atteints de la malnutrition aigue

sévère durant la période de soudure.

ÿ Intervention 4.3: PEC en cas de situation d’urgence nutritionnelle.

6.2.5 Stratégie 5 : Communication pour le Développement en matière de nutrition.

Description de la stratégie 5 :

Cette stratégie reprend la stratégie 8 du PNAN I relatif à la communication pour le plaidoyer,

la sensibilisation et le changement de comportement en matière de nutrition. Elle est

transversale et devait contribuer à tous les objectifs du PNAN. L’ensemble du programme est

La mise en œuvre de cette stratégie se fait à travers les interventions suivantes :

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axé sur une stratégie de communication nutritionnelle sous toutes ses formes : communication

interpersonnelle, counseling, communication de groupe et communication de masse.

L’évaluation du PNAN I a montré que toutes les activités effectuées relatives à la stratégie de

communication ont concouru à l’atteinte des objectifs préconisés. En effet, le volet

«nutrition » figure parmi les priorités inscrites dans le Document Stratégique pour le

Développement (DSRP) et les Programmes Régionaux de Développement (PRD).

La réalisation n’a pas été tangible au niveau des communes qui n’ont pas encore intégré le

volet « nutrition » dans leur PCD. Concernant la stratégie de communication pour le

Changement de Comportement (CCC), les résultats sont partiels par rapport aux objectifs

définis.

Cette stratégie de communication s’articule sur 2 interventions :

ÿ Intervention 5.1: Renforcement de la communication institutionnelle.

ÿ Intervention 5.2: Elaboration et mise en œuvre d’un programme de CCC en matière

de nutrition au niveau national.

6.2.6 Stratégie 6: Normes sur l’alimentation.

Description de la stratégie 6 :

Le document des normes développe les caractéristiques de qualité d’un produit. Dans le

domaine de la nutrition, la normalisation est un outil nécessaire pour protéger la population

des dangers liés aux aliments qu’ils consomment et, ainsi, à la réduction des formes et des

causes de la malnutrition.

La stratégie 13 du PNAN I 2005-2009, concernant l’élaboration et l’application des normes et

législations relatives à la nutrition et l’alimentation, figure parmi celles qui ont été faiblement

prises en charge pendant leur mise en œuvre.

Les organismes de normes et de contrôle existants à Madagascar sont constitués par:

- le Bureau des Normes de Madagascar (BNM), rattaché au Ministère du Commerce ;

- le Commissaire du Commerce, chargé du Contrôle des denrées alimentaires mises sur

le marché :

- l’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des denrées Alimentaires

(ACSQDA) rattaché au Ministère de la Santé :

- le Bureau Municipal d’Hygiène des Communes Urbaines.

Pour mener à bien cette stratégie, deux interventions doivent être mises en œuvre :

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Intervention 6.1: Elaboration des normes et législations relatives à la nutrition et

l’alimentation.

ÿ

ÿ

Intervention 6.2: Application effective des normes et législations sur la nutrition et

l’alimentation existantes.

6.3 Axe d’intervention 3 : les conditions de santé et d’hygiène

6.3.1 Stratégie 1 : Amélioration de l’accès de la population aux services de soins pour prévenir la malnutrition.

Description de la stratégie 1 :

Il existe une synergie puissante entre l’accès aux soins de santé primaires et l’état nutritionnel

d’un individu. En effet, des interventions pour la nutrition associées à la prévention des

maladies peuvent réduire le retard de croissance à 36 mois, d'environ un tiers, la mortalité

entre la naissance et 36 mois d'environ un quart, l'émaciation grave, la restriction de la

croissance intra-utérine et la mortalité infantile associée avec les carences en micronutriments

d'environ un quart.

Le système national de santé se définit comme l’ensemble des ressources (humaines,

matérielles et financières), des institutions et des activités destinées à assurer la promotion, la

protection, la restauration et la réhabilitation de la santé de la population. A Madagascar, le

premier niveau de la pyramide sanitaire comprend les Centres de Santé de Base de niveau 1 et

2 qui constituent la porte d’entrée des usagers dans le système de santé et l’interface entre la

communauté et le système.

L’accès de la population malgache aux services de santé s’est dégradé ces dernières années.

L’évaluation du PNAN I a montré une diminution du taux de fréquentation des services de

consultations externes des CSB, passant de 49,8% en 2004 à 34,8% en 2009. Il est prévu que

ce taux augmenterait de 20%. Selon l’EDS 2008-2009, 55% des femmes ont eu un problème

d’accès financier et 42% n’ont pas pu atteindre un service de santé quand elles sont malades à

cause de l’éloignement.

Pour mener à bien cette stratégie, trois interventions ont été identifiées :

Intervention 1.1: Améliorer la prise en charge nutritionnelle de la population au niveau des

formations sanitaires.

Intervention 1.2: Mettre en œuvre les stratégies avancées.

Intervention 1.3: Promouvoir la santé communautaire.

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6.3.2 Stratégie 2 : Amélioration de l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène des ménages pour contribuer à la prévention de la malnutrition.

Description de la stratégie 2 :

Le secteur « eau, assainissement et hygiène » fait partie des secteurs prioritaires à

Madagascar. Il dispose d’un cadre bien défini avec la déclaration de la Politique sectorielle de

l’eau et de l’assainissement, la Politique et Stratégie Nationale de l’Assainissement (PSNA

2008), le code de l’eau et ses décrets d’application, le Document Eau pour Tous, le Manuel de

Procédures, la vision Diorano-Wash, etc. (PNAEPA 2008). Cette stratégie sur l’amélioration

de l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène des ménages pour contribuer à la

prévention de la malnutrition bénéficie donc d’un intérêt certain non seulement au niveau des

ménages, mais aussi au niveau du gouvernement malgache et des partenaires.

D’après l’analyse de Bhutta et al, les interventions d'hygiène (lavage des mains, traitement de

l'eau, l'assainissement et l’éducation à la santé) ont présenté des preuves suffisantes sur

l’amélioration de l’état de santé maternelle et infantile.

Les interventions pour l’amélioration de l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène

des ménages sont les suivantes :

ÿ Intervention 2.1 : Construire / réhabiliter des points d’eaux.

ÿ Intervention 2.2: Promouvoir la construction de latrines par les ménages.

ÿ Intervention 2.3: Promouvoir le lavage des mains avec du savon.

ÿ Intervention 2.4: Mettre en œuvre la Communication pour le Changement de

Comportement (CCC) en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement

6.3.3 Stratégie 3 : Amélioration de l’approvisionnement en eau potable, en hygiène et en assainissement pendant les situations d’urgences.

Description de la stratégie 3 :

Madagascar est exposée à de nombreuses catastrophes naturelles telles que les cyclones, les

inondations et la sécheresse. Depuis 2009, des structures décentralisées du cluster Wash ont

été établies dans les régions les plus exposées aux risques de catastrophes : Sofia, Sava,

Diana, Analanjirofo, Atsinanana et étendues dans les régions de Vatovavy-Fitovinany et

d’Atsimo-Atsinanana en 2010 (UNICEF, 2010).

La disponibilité en eau potable et l’amélioration de l’assainissement font partie des

interventions primordiales pour la survie durant les phases initiales d’une catastrophe.

Pendant cette période, la diminution des réserves d’eau, l’exposition à un assainissement

inadéquat ainsi qu’à une hygiène médiocre, prédisposent les personnes sinistrées aux

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maladies, à la malnutrition et augmentent les risques de décès. En effet, 50 à 95 % des décès

pendant les situations d’urgence, sont causées par les quatre problèmes de santé prioritaires

suivants : les maladies diarrhéiques (dont le choléra est le plus dangereux), les infections

respiratoires aiguës, la rougeole et le paludisme. La dénutrition constitue un facteur aggravant

dans chacun de ces cas.

La stratégie d’approvisionnement en eau et en assainissement pendant les catastrophes

consiste à réduire la transmission des maladies diarrhéiques et des maladies infectieuses

transmises par voie digestive, et à réduire le contact avec les vecteurs des maladies. Les

activités consistent ainsi à promouvoir les bonnes pratiques d’hygiène, l’approvisionnement

en eau potable salubre et la réduction des risques environnementaux pour la santé.

L’établissement des conditions qui permettront à tout individu de vivre en bonne santé, dans

la dignité, le confort et la sécurité est l’idéal. Le terme «assainissement», dans le contexte du

projet Sphère 2004, se réfère à l’élimination des excréments, à la lutte anti-vectorielle, à

l’élimination des déchets solides et au drainage.

Les interventions relatives à l’amélioration de l’accès à l’eau, à la promotion de l’hygiène et

de l’assainissement au niveau des régions affectées par les catastrophes consistent donc à :

ÿ Intervention 3.1: Renforcer l'amélioration de l’accès à l’eau potable, de l’assainissement

et de l’hygiène en cas d'urgences (notamment en cas de catastrophes naturelles)

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CONCLUSION

Les stratégies développées dans le présent document, relatives à (i) l’ amélioration de l’accès des ménages à l’alimentation, (ii) à l’amélioration de l’état nutritionnel de la mère et de l’enfant à travers le renforcement des pratiques de soins de santé préventifs et curatifs, et (iii) à l’amélioration des conditions de santé et d’hygiène pour une meilleure situation nutritionnelle, sont considérées comme les plus essentielles dans la lutte contre la

malnutrition. En effet, cette lutte fait partie des axes stratégiques contribuant à la réduction de

la pauvreté. La concrétisation des actions va concourir vers l’atteinte des objectifs inscrits de

la Politique Nationale de Nutrition 2005-2015. Enfin, cette note politique sera développée en

plan national d’action en nutrition 2012-2015.

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