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Table des matières Sommaire : 2 C’est la fin de l’été déjà ! 3 Ils sont partis 4 L’actualité et nous 5 Avec la neige le Jura, c’est chouette ! 6 Des échos de la fête de l’AnaAJ 2004 7 Les villages haut-perchés de Provence 8 L’AnaAJ au soleil catalan 10 Un petit tour avec des « ânes ajistes » 12 « Vive la Petite Reine ! » 13 La malédiction de la friteuse 14 Le poète 15 et la malédiction du jeu de boules… 15 Sagesse et… navigation 16 Le goût du savoir 17 La gare d’Ermont-Eaubonne 18 TRIBUNE LIBRE : combats à mener 19 Rassemblement réussi à Ramatuelle 20 « Notre Amitié » n°101 Bulletin Anaaj Région Parisienne septembre 2003 page 1/21

Notre Amitié n°101 septembre 2003

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Journal trimestriel des anciens et amis des auberges de jeunesse de la Région parisienne. Reflète la vie de l'association, mais apporte aussi des témoignages sur les mouvements ajistes, et l'histoire des auberges de jeunesse en France et dans le monde, hier et aujourd'hui.

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Table des matières

Sommaire :" 2

C’est la fin de l’été déjà !" 3

Ils sont partis" 4

L’actualité et nous" 5

Avec la neige le Jura, c’est chouette !" 6

Des échos de la fête de l’AnaAJ 2004" 7

Les villages haut-perchés de Provence " 8

L’AnaAJ au soleil catalan" 10

Un petit tour avec des « ânes ajistes »" 12

« Vive la Petite Reine ! »" 13

La malédiction de la friteuse" 14

Le poète " 15

et la malédiction du jeu de boules…" 15

Sagesse et… navigation" 16

Le goût du savoir" 17

La gare d’Ermont-Eaubonne " 18

TRIBUNE LIBRE : combats à mener" 19

Rassemblement réussi à Ramatuelle " 20

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Sommaire : Éditorial C. Bernard 3Nos copains disparus G. Bannier, Myrtille,

J. Skapowski 4 L’actualité et nous Gut 7Ski et raquettes dans le Jura Griffette 8La fête de l’AnaAJ 2004 J. Bernard 9Un Rassemblement réussi : Ramatuelle Grand Jean 11Découverte des villages perchés du Var Griffette 14Séjour en pays catalan Grand Jean 17Avec les ânes Ajistes Griffette 19Vive la petite reine ! P. Hély 20La malédiction du jeu de boules Coco Sevelle 22La malédiction de la friteuse J. Birmann 23Sagesse et navigation J. Skapowski 24La gare d’Ermont-Eaubonne M. Thomé 26Le goût du savoir S. Lehmann 27Vous êtes tous des cons ! L’in-Secte 28Tribune libre J. Bernard 30

La parution de notre numéro 100, exceptionnel, nous conduit à publier en septembre les activités d’hiver et la fête de l’AnaAJ alors que déjà nous pensons à la fête 2005. D’autre part, les réalités du moment nous obligent à consacrer une large part à ceux et celles qui nous ont quitté.

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C’est la fin de l’été déjà !

Ramatuelle est encore présent dans nos mémoires et le restera certes longtemps ; ce fut un grand rassemblement : le lieu, le nombre de parti-cipants, la très bonne organisation que l’on doit aux « Marseillais », la joie de se retrouver, le final teinté d’émotion de la dernière soirée ajiste en chansons et farandole, tout fut pour le mieux. Et maintenant, continuons à espérer, dans trois ou quatre ans, un autre rassemblement à l’image de celui-ci.

Nous avons profité de cette rencontre pour distribuer à chaque participant le n° 100 de « Notre Amitié », numéro spécial avec bien sûr ses qualités, mais aussi ses défauts et oublis que nous tenterons de corriger ou de réparer dans les prochaines publications.

Et voici qu’arrivent la fin de l’été et les retrouvailles d’après vacances en de nombreuses occasions : la journée sur l’eau, un concert à l’Opéra Bastille et une rencontre avec les anciens de la Hacquinière, les randos, les projos et le cinéma. Que d’activités ! Et le programme 2005 est en route… Ouf ! Que d’occasions de nous voir et d’échanger souvenirs et photos.

Mais si ces souvenirs existent, c’est qu’ils résultent de beaucoup d’énergie et d’imagination des copains, trop peu nombreux à notre avis, pour rendre attractives nos activités. Espérons que les forces accumulées pendant les vacances aideront à révéler de nouvelles initiatives très vivement souhaitées.

Catherine.

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Ils sont partisHommage à Paulette

Elle a choisi de s’envoler discrètement, elle n’a pas sollicité d’aide, elle n’a pas souhaité s’épancher. Mais les volutes nous ont retracé sa vie d’un bon demi-siècle d’ajisme. Nous nous souvenons…

Le foyer Azimut à l’auberge de Taverny, le side-car Triumph de Maurice avec le petit Michel, les manifs contre la guerre d’Algérie, et, plus tard, à l’AnaAJ, Petit-Jean parti trop tôt, les balades en vélo avec des copains prévenants, sans oublier sa dernière prestation pleine de sollicitude pour sa voisine de chambre aux Açores. Paulette est partie ?Elle est toujours là, sur nos albums photos et reste présente dans notre souvenir.

JoBo et Gisèle Bannier (Grand Chemin). ------------------------------

Ensemble, nous avons chanté,Ensemble, nous avons marché,Marché le long des sentes…

On n’a rien ditOn s’est écraséNous, de l’ANAAJOn est très sageOn rend hommageA son courageOn s’est écraséOn n’a rien dit !

Elle a fondu à la cérémonieElle est partie au gré du ventDrapée dans sa nuditéEnveloppée de dignitéEt nous sommes restésFigés, ahuris, meurtris,

Avec notre solidaritéEt notre gravité pour message.

Micheline Hély n’avait plus le même visageJeannette tremblait de rageOn est resté muetsPendant le temps du voyage.

Dans les prés inondés de lumièreNous irons tous vers des temps nouveaux… Amitié,

Amitité, Liberté,

Liberté…

Myrtille.

Jacques Essel, un de nos camarades, connu seulement d’un petit nombre d’entre nous, vient de disparaître à l’âge de 84 ans.

C’était un idéaliste parmi les idéalistes, défenseur de toutes les justes causes, et il passait l’essentiel de son temps à rédiger protestations et pétitions qu’il nous envoyait régulièrement.

Il avait été président du M.D.B. (Mouvement de Défense de la Bicyclette). A son initiative, je me souviens avoir participé à la première « ronde à vélo » devant la police plutôt hostile.

Jusqu’à la fin de sa vie, Jacques Essel aura été fidèle à ses convictions généreuses.

J.S.

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L’actualité et nous

Et si l’on parlait de la continuité de l’Ajisme ?

Ceux qui viennent de nous quitter avaient tracé le chemin.

J’ai constaté, bien souvent, que les copains ne veulent plus aborder tel ou tel sujet car il est « politique ». Souvenons-nous que nous n’avions pas pareille angoisse, il y a trente ou quarante ans. Aujourd’hui, le port du voile islamique, la mixité, la laïcité, l’anti-sémitisme, le racisme seraient-ils devenus des sujets « qui fâchent », des sujets « tabous » ? des sujets trop sérieux ?

Voilà le fond : devons-nous nous contenter de marcher, de rigoler, de jouir ?

Que devons-nous penser des OGM, de l’altermondialisation, du réchauffement de la Terre, de l’écologie ?

Il me semble que l’âge ne devrait pas avoir de prise sur nous et que nous devrions, avec certains de nous ou d’autres très compétents, créer des débats et oublier notre comportement nombriliste.

Gut.

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Avec la neige le Jura, c’est chouette ! Grâce à Gigi, nous nous sommes retrouvés pour la troisième année aux Longevilles, au pied du Mont d’Or, qui a donné son nom à un fameux fromage.

Dans ce grand chalet aux balcons de bois, nous étions onze de l’AnaAJ, au milieu de jeunes et d’un peu moins jeunes, tous agréables et attentionnés.

A notre arrivée, la neige était là et le gel avait poudré les toits et les arbres. Premier jour : balade à pieds pour reconnaître le terrain. Le lendemain, distribution du matériel : ski pour trois (deux copines allaient suivre vaille que vaille, des skieurs chevronnés mais compatissants, Dédé, plus sage, qui partait sur ses propres traces). Pour raquetter, nous étions sept dont Gigi qui se joignait à nous, pour la première fois.

On allait doucement – heureusement pour moi – mais nous avons vaillamment parcouru les sous-bois jurassiens, cherchant les empreintes de tous les hôtes de ces forêts : grandes traces en Y du lièvre, marques de sabots pour les chevreuils, petites pattes des écureuils et toutes petites traces des oiseaux, tout ce petit monde cherchant sa pitance dans le désert glacé.

Un matin, on s’est réveillé avec la neige : petits flocons serrés et insistants et tout est devenu magique.

Tous les jours, on nous emmenait dans une direction nouvelle ; on a revu Chapelle et la combe des Cives, Rochejean et Mouthe, le « pôle du froid ». Et pour clôturer le séjour, à la Boissaude, on a eu droit à une grosse part de tarte aux myrtilles. Tout ça dans une ambiance sympa : petites chambres agréables, repas soignés, appréciés de tous et personnel aux petits soins.

Il paraît que l’année prochaine, on change de coin… Dommage, j’aimais bien ! !

Griffette.

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Des échos de la fête de l’AnaAJ 2004 Encore une fois, l’AnaAJ est en fête. Et quelle Fête ! Celle du 40e anniversaire de l’association. 64 participants. On tient la route !

Sur un air de Lakmé, Jeanine C. et Griffette rivalisent de trémolos. On se serait vraiment cru à l’Opéra… comique.

Ce garçon timide qui veut déclarer sa flamme à une belle, c’est Coco S. Mais, hélas, quand il se démasque, l’aimable Dulcinée prend peur : la brève rencontre se termine en pugilat, la plantureuse Liliane F. ferraillant ardemment de son parapluie pour se débarrasser du dégingandé disgracieux. Qu’il est difficile d’aimer !

Quand Paulette A. et Eliane D., en sauvageons de banlieue plus vrais que nature déblatèrent en verlan, ça déménage grave.

Quels étaient ces trois lions rugissants qui firent irruption sur la scène ? Le dompteur, débordé, eut bien du mal à contrôler de tels fauves. Quel cirque !

Sœur Annette en tête à tête courtois avec notre curé Gil, c’est ça l’œcuménisme… L’Eglise bouge ! Qui s’en plaindrait ?

Georges B., notre vaillant ancêtre gaulois, évoque spirituellement sa bonne ville de Lutèce. Fluctuat nec mergitur.

Guy M. et Jeannette M. s’illustrent dans une chanson très drôle, Une place pour Tartempion, sur un air entraînant.

Ces dames aux chapeaux verts n’ont pas tort de se poser des questions, leur papotage suspicieux dévoile une énigme mystérieuse.

L’amour, toujours l’amour ! L’âge ne fait rien à l’affaire, même si l’on est octogénaire. Jeanine C. et Bernard T. ont revêtu leurs plus beaux atours pour convoler en justes noces. Suzon et Marylène, les demoiselles d’honneur, rosissaient d’émotion. Alors, André S., en maire binoclard et bedonnant, déclama un discours malicieux tandis qu’Eliane D., en prêtresse égyptienne énigmatique, prédisait au jeune couple une longue vie pleine de promesses.

Les pensionnaires de la Maison Tellier ont encore de beaux restes et bien des souvenirs à évoquer. Nul doute, Maupassant aurait aimé retrouver une aussi charmante compagnie.

La vieillesse est un naufrage. Un jeune coq sémillant sème l’émoi dans un poulailler, au grand dam d’un Chantecler vieillissant. Les poulettes font assaut de civilités pour attirer le nouvel élu en puissance. Changement de grain réjouit l’oiseau, tel est le dicton populaire.

Enfin, Gisèle B., en comptable avisée, jongle avec les chiffres. Pas simple de faire payer une note de restaurant à une tablée disparate lorsque chacun ne veut payer que son écot. Désopilant.

Un anniversaire, ça s’arrose. Et comment ! Jamais de mémoire d’Ajiste on ne vit de gâteau si superbement décoré avec ses quarante bougies. Il fallut bien se résoudre à le dévorer. Le moëlleux nous en reste encore dans la bouche.

Comme d’habitude, tout se termina en musique.

Un grand merci à l’ami Bébé qui fit l’introduction et les enchaînements des sketches avec beaucoup de poésie et d’humour. On l’écoute toujours avec grand plaisir.

Le soir venu, une veillée nous a réunis. Bébé a tenu l’assemblée en haleine avec ses contes et ses poèmes. Marcel A. a dirigé les chœurs avec maestria. Il y a longtemps que nous n’avions pas chanté d’aussi belle façon.

Ne manquons pas de signaler que nos amis Marseillais Rémy et Gisèle Nace, Marcel et Irène Andujar, étaient venus se joindre à nous pour cette fête mémorable ainsi qu’Eugène et Marie-Thé Kuntz.

Oui, ce fut une belle fête. Le petit reporter rapporteur.

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Les villages haut-perchés de Provence

Nous étions 94 ! ! un sacré régiment à rassembler, à calmer, à faire taire… Chutt ! ! écoutez ! !… difficile.

Dans un joli centre étagé sur la colline, chemins bordés de pins, de hautes bruyères et de massifs fleuris, nous avons passé une semaine très chargée mais très provençale.

Le ciel y était pour quelque chose… Bleu, bleu le ciel de Provence… plein d’oiseaux pépiant dès le matin pour nous réveiller agréablement et nous annoncer le départ de la balade du jour.

Petit dej, puis choix de nos pique-niques, derniers préparatifs, annonce du programme et : en route, chacun dans son car. Il y en avait deux : les randonneurs et les baladeurs. On partait, roulant sur des routes sinueuses, bordées d’à-pics impressionnants d’un côté et de l’autre de hautes roches rouges noyées dans le vert d’une végétation foisonnante : des cystes, des petits lys au nom compliqué – très rares disent mes bouquins – du bleu, du rose, du blanc, du jaune, toute une palette d’artiste.

La matinée commençait par la visite d’un des fameux villages perchés du var. Nous avons vu Mons, Seillans, le plus beau de tous, paraît-il… (ils sont tous beaux), Fayence, Saint-Cézaire-sur-Siagne puis Bagnols-en-Forêt. Tous sentaient bon le Midi, avec leurs petites rues étroites, en pente, coupées d’escaliers tarabiscotés. Toutes leurs maisons se paraient de jolies plantes délicates : jasmin odorant, clématites, lavandes et grands rosiers grimpants d’une couleur surprenante… Nous étions accompagnés de guides avertis nous contant leur pays, ses légendes et son histoire tout au long des siècles passés. Des chapelles, des remparts, des tours, le tout dominant de larges panoramas.

Pique-nique pour tous à midi, parfois sur un parking ombragé, parfois groupés près d’une chapelle isolée et accueillante, toujours à la bonne franquette, dans une ambiance détendue.

L’après-midi, repos ou balade en car pour les uns, randonnée pour les marcheurs… descentes caillouteuses ou montées essoufflantes il est vrai mais quel beau pays ! ! Les « forts » partaient devant, à vive allure, sautant de pierre en pierre avec allégresse. Les autres, moins aguerris, partaient ensuite, mesurant leurs pas. Les deux groupes se sont retrouvés quelquefois avec de grands cris de reconnaissance.

On a vu plein de fleurs : orchis divers dissimulés dans l’herbe, curieuse lavande « stekas » particulière à cette région et puis, partout, des semis de grandes

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fleurs jaunes pâle, des piloselles – j’ai cherché dans mes bouquins, c’était bien ça… - des petits joncs bleus regroupés en touffes, et des oliviers, des arbousiers, des cyprès et des pins de toutes sortes, toute cette végétation méditerranéenne qui sent si bon la Provence ! !*

On s’est perdus, on a sauté des ruisseaux, on a dû passer sous une cascade (on a tous pris la douche mais quelle rigolade). Nous avons découvert des anciennes tailleries de meules (pour écraser les olives dans les moulins à huile). Elles étaient taillées sur place, à même la roche – travail de Titans – et véhiculées par des moyens divers et inattendus jusqu’à leur destination. Vu un oppidum grandiose et, en descendant dans les gorges du Blavet, passé à la fameuse grotte du Muéron – petite anecdote, en sortant de la grotte, sortie assez scabreuse, un copain a fait malencontreusement tomber un gros morceau de roche : bruit de la chute, cri d’une copine… rien de grave… mais j’ai ressenti dans les jambes un léger tremblement… frousse ? ? pourquoi pas ? ? Il aurait été bête de mal finir ces journées de bonheur.

Sur notre parcours, les restes d’un acqueduc romain qui amenait l’eau des collines jusqu’à Fréjus. A la Roche Taillée, les hommes ont ouvert un couloir long de 50 mètres, large de 2,50 m, haut d’une dizaine de mètres, avec les outils de l’époque. Un vrai travail de Romains !

Le dernier jour, balade en car sur la côte, pique-nique sur la plage du débarquement – le 15 août 1944, Paris était en train de se libérer – et virée jusqu’à Cannes (festival oblige). Retour tristounet : c’était le dernier jour.

On s’est quittés le lendemain, chacun regagnant son chez soi.

Au revoir les copain, c’était sympa, hein ?

Chapeau à nos organisateurs pour leur compétence et leur gentillesse à toute épreuve. C’était un pari difficile de gérer notre groupe important et ils l’ont gagné. Alors, Catherine et André… prêts pour l’année prochaine ? CHICHE ! !

Griffette.

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L’AnaAJ au soleil catalan

Du soleil et… du vent ! Oui, nous n’oublierons pas le vent des « Portes du Rous-sillon » ! Un vent qui secoue portes et volets dès six heures du matin, mais vent qui nous aide à supporter une chaleur de 33°C dans un univers presque sans arbres…

Nous devions être 42 mais les désistements nous ont ramenés à 35 je crois : il y a toujours des imprévus.

Trois associations se sont unies pour la gestion d’un immense territoire en bord de mer et on s’est vite habitués à parcourir sans se tromper les nombreuses allées menant à ceci ou cela…

Le programme prévu a été suivi à la lettre. Quelques-uns auraient aimé voir et visiter la maison de Dali, à Cadaquès, mais ils ont renoncé sans grimacer à l’énoncé des difficultés de la chose : nous étions nombreux et la maison petite et d’accès difficile. On s’est consolé avec les cartes postales. Si vous y allez, vous la trouverez facilement : c’est, je pense, la seule maison coiffée d’un œuf énorme !

On a vu durant cette semaine un tas de choses. Pêle-mêle : des églises, des abbayes, les caves de Byrrh avec « sa plus grande cuve de chêne du monde ». Il m’est souvenu que j’avais déjà vu le même genre de curiosité au château Palatin, à Heidelberg… ils sont tous deux les plus grands « in the world », mais qui ira les comparer ?

On a aussi visité une cave à Banyuls, exploitée par un descendant du sculpteur Maillol dont les œuvres bien en chair ornent les pelouses de notre Carrousel.

Puis l’énorme château de Perpignan et le fort de Salses où Agnès, notre guide, nous a subjugués par son enthousiasme à mimer chaque événement historique : un talent de comédienne certain et sûrement très étudié. De loin, on a aperçu Quéribus et de près les gorges de Galamus : souvenir Cathare…

Voilà ce que j’ai retenu de particulier. Bien sûr on a vu les Corbières et tous les ports des environs, la Costa Brava assez décevante par ce qu’elle est devenue, une côte inhumaine figée dans le béton, des milliers de villas sorties de terre en quelques années. On a eu droit quand même à une énorme paëlla au son du paso doble de service, suivie d’un très bon spectacle de flamenco :

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guitare, castagnettes, robes à volants et filles superbes et… souriantes. Bonne soirée donc et retour à 1 h 30 du matin ! Est-ce bien sérieux ?

Ce récit tient un peu de l’inventaire de Prévert, pardonnez-moi, après tout un peu de fantaisie ne nuit pas et c’est aussi un côté de mon caractère. Tout cela pour me faire pardonner de n’avoir pas mentionné une impressionnante visite au Centre de Préhistoire de Tautavel. Là, dans la grotte « Caune de l’Arago », vivaient il y a 450.000 ans les hommes de Tautavel, et on a pu en voir un ! enfin, un crâne, pour dire vrai un morceau de crâne. La quantité y a peu d’importance, pour moi l’important c’est la stupeur et l’émotion. L’aménagement d’une salle avec animaux et flore est superbe et digne de ce qu’on voit aux USA.

Si les gens qui ont dépensé nos millions pour faire la galerie de l’évolution à Paris, sans aller jusqu’en Amérique, étaient passés là, on aurait au Jardin des Plantes quelque chose de plus attrayant !

Voilà ce que je ramène, avec du banyuls, de ce séjour enrichissant dans des domaines variés, comme on les aime, en terre catalane. Merci donc pour l’idée, le programme et la réalisation à ceux et celles qui les ont conçus.

Un dernier mot pour rire un peu : un journal du coin s’appelle L’Indépendant (excellent titre !) mais les habitants (jamais contents) lui ont pondu un slogan assez pervers :

« L’Indépendant : quatre pages et rien dedans »

Je suis sûr que vous n’en direz pas autant en refermant le prochain numéro de Notre Amitié… Merci à tous.

Grand Jean. -------------------------------- o ------------------------------

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Un petit tour avec des « ânes ajistes » Le lendemain de Sudel où j’avais exhorté les copains de se joindre à moi pour faire une balade au bois de Vincennes, accompagnée par des ânes (à l’occasion du Salon de la Randonnée)… nous n’étions que TROIS ! ! Mais il y avait QUINZE ânes… des petits, des plus vieux, des mémés ânes et même des jumelles ; des abyssins avec leur grande croix sur le dos, des ânes du Poitou… tout poilus et d’autres… de provenances incertaines ! ! Plein de monde aussi ; pas beaucoup de cheveux blancs (sauf nous et deux ou trois pépés, avec leur sac à dos) mais beaucoup de jeunes et une floppée de mômes de tous âges.

On est partis tard (on venait de passer à l’heure d’été dans la nuit) et le rendez-vous avait dû être reporté à 11 heures : sage précaution ; quelle foule ! !

Ils étaient là, piétinant le maigre foin, le mâchouillant du bout des lèvres (les ânes ont-ils des lèvres ?) attendant le départ avec une certaine impatience.

On les sort de leur enclos, on les attache à un arbre pour les bâter. Ils arrachent alors goulûment les quelques pauvres brins d’herbe qui s’y trouvent. C’est long ! ils voudraient partir mais, on prépare la pub… Sur quelques-uns un panneau astucieusement fixé proclame : « Randonner avec des ânes, c’est un vrai plaisir ».

On place quelques enfants sur les dos inoccupés et la caravane s’ébranle ; d’abord sur une allée cavalière – du sable – ça ne fait pas leur affaire… ils jouent alors de la tête et des pâturons pour se glisser sur les côtés, là où pousse l’herbe, la vraie, la tendre, mêlée à quelques pissenlits faméliques ; j’ai même cueilli un chardon – ça pique – pour le plus grand plaisir d’une des jumelles (elle ne m’a pas remercié, m’en a réclamé un autre – j’ai cherché… mais le bois de Vincennes est « chiche en chardons »)…

A l’heure du repas, dans une aire de pique-nique, les ânes furent attachés aux pieds des arbres, au milieu des herbes folles .

Nous avons pris notre casse-croûte en devisant sur l’avenir de la gent anière et, doucement, sans nous faire remarquer, nous avons ramassé nos miettes et nous les avons quittés. On pouvait les laisser, il faisait beau, ils mangeaient leur herbe… ils étaient heureux.

Griffette.

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« Vive la Petite Reine ! »

Au secours ! Que s’est-il passé dans le beau numéro 100 de Notre Amitié ? On a tout simplement oublié l’activité Vélos pourtant surnommée « la Petite Reine » et dont, pour certains copains, la participation remonte à près de vingt-cinq ans.

On entend encore relater les week-ends avec Popov et Pierre Cuesta en 1980, à l’AJ d’Arpajon ou à Chantilly, chez Gut, ainsi qu’une expédition en Bretagne sur deux semaines, organisée par Edgard.

Au fil des ans, c’est bien une cinquantaine de participants qui se sont rejoints pour sillonner les routes de toutes régions.

Ils aiment à se rappeler maintenant les difficultés qu’ils ont pu rencontrer comme « la forêt de Lentilles » où nous étions empêtrés dans les ornières, assaillis par les moustiques et où Maurice Sardin et Petit Jean nous ont fait quelques frayeurs cardiaques (depuis, on appelle ça pédaler dans les lentilles).

En passant dans le Nord, nous avons voulu voir la fameuse trouée d’Arembert et ses pavés, à la suite de quoi nous avons pique-niqué dans les jardins du beffroi de Saint-Amand-les-Eaux tout en écoutant un concert de carillons ! puis visité le centre minier de Leuwarde.

Dans la Bresse, au fil des routes et des chemins, nous passions devant de belles bâtisses à colombages, jusqu’à Louhans et ses toits vernissés.

En Moselle, les côtes étaient quelquefois un peu raides mais ça nous permettait de belles descentes ensuite, notamment vers Sarrebourg où l’on a pu voir le vitrail de Chagal car Pierrot s’est toujours efforcé d’allier le culturel au sportif.

Les années ont passé, plusieurs copains ne sont plus, parmi ceux qui restent la forme n’est pas toujours ce qu’elle devrait être si nous voulions faire ce qui est prévu au départ mais la volonté de continuer et de passer le flambeau nous permettra peut-être d’en étonner encore plus d’un.

Pierre Hély

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La malédiction de la friteuseL’homme dit :

« Je mangerais bien des frites, il y a longtemps que tu m’en as fait ». La femme répond : « Tu sais que ça n’est pas bon pour toi et je n’ai plus de bassine à frites ». « Oh ! rétorque l’homme, je vois justement un modèle original dans le catalogue que je feuillette ». Résignée, la femme accepte.

Deuxième acte : La femme contemple avec un peu d’effroi l’énorme et lourde casserole

munie d’une longue queue menaçante. La décision est prise, on va faire des frites en suivant le mode d’emploi de la bête. Cela se présente assez bien, les premières frites sont mangeables, mais la femme se méfie toujours de cet engin à long bras (ou n’est-ce pas la queue du serpent ?)

Troisième acte : Question : « On fait des frites, aujourd’hui ? – On y va !Résultat : la cuisine ravagée, de la fumée partout et la suie qui pose un

voile noir sur les murs, les tableaux, le mobilier, les vêtements, s’infiltre dans les placards, les tiroirs… Plus une séance à l’hôpital. Un ascenseur en panne, des résidents plus ou moins fatigués selon l’étage qu’ils habitent, les fils du téléphone brûlés, des contacts rompus avec les enfants, les amis... Vive le portable !

L’homme, ou surtout la femme, seraient-ils victimes d’une vengeance de la « friteuse-mère » ou serait-elle un agent secret permettant aux entreprises de faire remonter l’indice de la consommation des ménages ?

Le mystère reste entier et les frites sont bannies de la maison.

J. Birmann.

Les Fakir, que tous connaissent sous le patronyme de Birmann, ont connu le 12 juillet dernier un phénomène d’auto-allumage avec leur nouvelle acquisition : une friteuse dernier cri. Et quel cri ! Le cri d’un dossier de sinistre chez l’assureur. Leur cri a été entendu, une chaîne de copains s’est constituée pour leur remonter le moral à défaut de remonter leur ménage.

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Le poèteet la malédiction du jeu de boules…

Comme chacun sait, le poète n’a pas les pieds sur terre, il paraît même qu’il a la tête dans les nuages ce qui, il faut bien l’avouer, n’est pas toujours très pratique pour se balader dans les Vallée ou le long Dujardin. Et notre poète, le nôtre, celui qui nous a donné tant de bonheur avec ses poèmes à la grande et belle veillée de notre nationale assemblée, lui qui a comme chacun d’entre nous au cours de nos randonnées côtoyé avec aisance quelques Trou par-ci par-là, quelques Branchetto et même des Souche sans incident, il aura fallu que, par une belle journée ensoleillée, un gros tronc d’arbre se trouve là, allongé bêtement, de tout son long, en travers d’une belle pelouse, une espèce de piège à poète, pour qu’il vienne s’y briser les ailes.

Cet horrible obstacle était là pour délimiter un terrain de boules, de quoi en perdre la sienne. Il paraît que cela ne s’était jamais produit auparavant, il n’y a pas là de quoi s’en éventer. Cela prouverait qu’ils n’ont jamais eu de vrai poète dans leur contrée.

Et, lorsqu’au cours du pique-nique, à l’ombre de la chapelle N.D. de l’Ormeau, les pompiers sont venus pour l’emmener, toute l’assemblée était bien attristée. Heureusement, à notre retour dans la soirée, il était là, remis sur pieds mais bien handicapé et tout emmailloté, seule une main (la gauche, évidemment) pouvait encore un peu bouger.

Alors, dans un grand et beau mouvement de générosité, de solidarité, d’humanité et bien sûr d’amitié, toutes nos mères poules anaajistes se sont, comme un seul homme, précipitées pour l’entourer et l’aider, il fut choyé comme un vrai B.B. Et lui, le pauvre, tout émotionné par tant d’amabilités, ne savait pas comment les en re- Mercier. Poil au nez.

J. Sevelle.

« Notre Amitié » n°101 Bulletin Anaaj Région Parisienne septembre 2003 page 15/21

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Sagesse et… navigationBien que la semaine en péniches soit devenue quasiment une des activités-phares de

l’AnaAJ depuis pas mal de temps, ce n’est qu’en 1998, sur le canal du Midi, que je l’ai pratiquée pour la première fois et une seconde fois cette année sur les canaux de Frise, aux Pays-Bas. Je n’ai pas les capacités pour prendre une part active à la navigation mais j’ai observé ce qui se passait à bord et je vous livre ces observations.

Lorsqu’on voit passer les péniches sur un canal, on se dit que c’est pépère et peu sportif : un canal, par définition, c’est tranquille, et une péniche ne dépasse guère les 5-6 km/heure de moyenne. En fait, ce n’est qu’une apparence et Paulette Aixala, une fidèle de l’activité, me disait récemment qu’il y a eu pratiquement un incident chaque année, heureusement sans suite grave (si l’on exclut le drame vécu par nos amis de Marseille).

Généralement, nous louons des péniches pour un équipage de six personnes. Je prétends qu’il faudrait au minimum par bateau, pour la sécurité, deux personnes sachant bien piloter et deux autres aptes aux manœuvres d’abordage et d’éclusage, c’est-à-dire sachant sauter sur la berge au bon moment et sachant lancer correctement l’amarre. Il faut aussi avoir une bonne vue et bien entendre (Eh ouï !) pour exécuter les ordres du pilote. A mon avis, deux personnes à bord ne pouvant être ni pilotes ni moussaillons est le maximum que l’on puisse tolérer. Encore faut-il qu’elles soient vigilantes à ce qui se passe lors des manœuvres, même si elles n’y participent pas. Pour ce qui est du pilotage, aucune aptitude n’est officiellement exigée. Et pourtant, les facteurs « inertie du bateau » et anticipation dans la conduite le justifieraient. Au point que Guy Brenier a lancé l’idée, pour l’an prochain, d’une journée école pour les intéressés.

Pour ce qui est des manœuvres à bord, et bien que cela soit cruel à dire, je ne crois pas que l’on puisse faire une « journée école de souplesse » lorsque l’âge vient. On l’a eue… On ne l’a plus. Il faut de la lucidité pour se l’avouer et, s’il le faut, pour renoncer, car Guy ne se décidera jamais à exclure qui que ce soit. C’est ce que je ferai moi-même, malgré le plaisir que m’apportent les croisières en péniche.

Il y a quelque temps paraissait dans le bulletin des anciens de la Borie un poème signé de François Fabie, intitulé : Savoir vieillir.

Pour conclure mon propos, en voici un extrait :« Se résigner à vivre un peu sur le rivageTandis qu’ils vogueront sur les flots hasardeuxCraindre d’être importun, sans devenir sauvage,Se laisser ignorer tout en restant près d’eux. »

Juillet 1999, Jeannette Skapowski. [Paru au bulletin N° 81 de septembre 1999.] Ayant consulté quelques copains, j’ai été encouragée à publier de nouveau le texte ci-dessus, à l’intention de ceux et celles qui ne l’auraient pas lu, qui l’auraient oublié, ou plus simplement qui n’étaient pas encore parmi nous en 1999. Depuis, nous avons cinq ans de plus… C’est dire que ce texte est plus que jamais d’actualité et qu’il ne saurait se limiter à la navigation !…

Parmi les nombreuses activités que propose l’AnaAJ, bon nombre sont à la portée de tous, sans qu’il soit besoin, pour certains, de prendre des risques en « visant plus haut que ses forces ».

Ceci est un rappel un peu douloureux mais amicalement nécessaire. J.S.

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Le goût du savoirJe suis une riche héritière et cet héritage me vient de ma jeunesse. Comme beaucoup de camarades des AJ j’ai fait beaucoup de classes dans les rues de

mon quartier à Belleville.

J’ai milité très tôt pour le bonheur de ce monde que nous allions changer. J’étais monitrice aux « Vaillants » puis à l’Union des Jeunes Filles de France. Ma mère n’osait pas me dire qu’un mari ça ne se trouve pas dans une manifestation, elle ne les trouvait pas si bien, mes copains.

Moi, je découvrais des tas d’activités qui me plaisaient.Ah ! les colonies de vacances, les méthodes actives, les chœurs parlés autour du feu

de camp en 1948. Aragon était notre grand poète : Celui qui croyait au ciel, Celui qui n’y croyait pas…

Et Robert Desnos : Car les cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour

la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit.

Je me faisais metteur en scène pour « Une fourmi de dix-huit mètres ». Quel culot il fallait !

J’ai fait comme beaucoup d’entre nous mes humanités comme ça. On rencontrait de vrais gens de talent à la vente du Comité de Défense de la Résistance. On apprenait à regarder Picasso, Léger, Matisse et notre envie de connaître s’élargissait.

Nos yeux étaient plus grands que nos porte-monnaie. Même si notre chant disait : Du passé faisons table rase, nous avons senti combien il

était important de mieux connaître l’histoire de notre pays et le monde.

Plus on vieillit et plus sont importantes nos racines. C’est parce que nostalgique des élans qui ont ouvert mon esprit que j’aime organiser

des sorties, partager mes besoins de culture. Les choses ont plus de goût quand on les fait solidairement et aux AJ nous avons encore beaucoup de camarades qui nous entraînent à découvrir les belles choses de la vie, les lieux de mémoire ou la nature.

Nous partageons un goût du bonheur, c’est sûrement une bonne méthode pour éloigner les inquiétudes à nos âges et rester « la jeunesse du Monde ».

A bientôt. Solange.

« Notre Amitié » n°101 Bulletin Anaaj Région Parisienne septembre 2003 page 17/21

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La gare d’Ermont-EaubonneQuand vous lirez ceci, la gare d’Ermont-Eaubonne nouveau style sera en construction,

l’ancienne gare aura disparu, le quartier aussi.

L’ancienne gare a été inaugurée en 1878.

Je vais essayer de décrire les premières liaisons avec les chemins de fer du Nord de la banlieue.

La première ligne de chemin de fer qui devait intéresser la commune allait être celle du chemin de fer du Nord reliant Paris à la frontière belge. C’est ainsi que, dès 1842, le choix de l’emplacement d’une gare demeura une source de conflits entre plusieurs communes de la vallée de Montmorency, notamment entre Eaubonne, Ermont et Franconville. Finalement, en janvier 1844, l’administration décida qu’une station serait établie à Franconville et une autre à Ermont, non à proximité de ce village, mais à la limite des communes d’Ermont et d’Eaubonne. Cette décision fut confirmée en 1846. La controverse avait profité aux habitants d’Eaubonne car la nouvelle station se trouvait à 1.500 m du village d’Ermont et à quelques centaines de mètres seulement du centre d’Eaubonne. A la demande de la Compagnie du Nord, la gare prit officiellement le nom d’ERMONT-EAUBONNE.

De 1876 à 1889, la voie fut unique entre Ermont-Eaubonne et Paris-Nord. Elle ne fut doublée qu’en 1889. Les trains de l’époque étaient à petits compartiments de dix places. Ces voitures sont restées en service jusqu’après la guerre de 1914-1918.

Le trafic voyageurs était mieux aménagé. Il ne fallait que 22 minutes au train direct pour relier la gare du Nord. Mais les haltes du champ de courses et de La Barre n’existaient pas encore. Quant à l’omnibus, 37 minutes suffisaient.

A l’origine, seule existait la ligne Paris-Bruxelles, c’est-à-dire l’actuelle ligne Paris-Pontoise. Une troisième ligne reliant la nouvelle station de Valmondois fut projetée. Dès le début du Second Empire, le baron Haussmann conçut d’aménager à Méry un grand cimetière pour la ville de Paris, relié à la capitale par le chemin de fer. Ce projet ne fut pas suivi.

La traction à vapeur était de rigueur, l’électrification n’apparaissant progressivement sur le réseau banlieue nord qu’en 1970, les lignes non électrifiées telle que la navette d’Argenteuil étaient équipées de machines diesel.

Il existe à l’heure actuelle sur le réseau nord des TGV allant à Bruxelles, Londres et je ne sais où en des temps records.

On ne peut, bien sûr, arrêter le progrès, mais quand même…

Maurice Thomé.

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TRIBUNE LIBRE : combats à menerLes propos de cette rubrique n’engagent que leur auteur.

En 2004, on a célébré le 60e anniversaire du Débarquement. On a reparlé des pendus de Tulle, du massacre d’Oradour-sur-Glane. On a revu à la télévision de sombres images de guerre, d’une guerre qui fut victorieuse. Libération, oui, mais aussi destructions. La guerre sème la mort et laisse des ruines sur son passage. 22.000 civils tués par le fait des bombardements alliés en 1944 !

Toute commémoration est utile, nécessaire, pour que le tragique de l’Histoire soit connu des générations suivantes, pour que le souvenir soit toujours présent, non pas glorifié, mais pour qu’il serve d’exemple à l’avenir.

Certains diront : « C’était hier ». Voire. Faiblesse de raison-nement, abandon coupable de réflexion. L’oubli vient vite. Si vite que des forces occultes se réveillent sournoisement et mettent en avant des idées pernicieuses qui, petit à petit, font leur chemin. Le racisme, la xénophobie trouvent là un terrain propice à des « déviations » que l’humanisme doit combattre.

Plaie honteuse, le racisme existe encore de nos jours et malheureusement se développe. Racisme, antisémitisme, islamo-phobie, xénophobie, la vérification s’en fait presque quotidien-nement : un cimetière juif alsacien profané, un monument aux morts souillé près de Verdun, une mosquée à Valenciennes, des stèles du carré musulman à Strasbourg barbouillées de slogans raciaux, une bombe factice couverte de croix gammées placée dans un jardin du Val-d’Oise, une fresque mémoriale exécutée par des enfants juifs avant leur déportation irrémédiablement saccagée au burin pour qu’il n’en reste plus trace, dans l’ancien camp d’inter-nement de Rivesaltes, des jeunes filles beurs malmenées dans certaines cités, des contrôles d’identité suspicieux, la discrimination au logement et à l’emploi sur des critères ethniques, la multipli-cation sur Internet de sites néo-nazis, la tenue ici et là de rassemblements de « crânes rasés » d’extrême-droite célébrant un « ordre nouveau » à l’emblème de la croix celtique, la falsification quand ce n’est pas la diffamation ou l’occultation de l’histoire de la Résistance, la négation pour certains des camps d’extermination, une certaine façon de banaliser le fait social pour mieux temporiser le mouvement ouvrier, le rejet de l’« étranger » qui viendrait manger le pain des Français, la peur de l’« autre » qui dérange parce qu’il est différent, autant de faits irréfutables, parmi bien d’autres, qui nous imposent d’être sans cesse vigilants.

Lorsqu’une synagogue brûle, c’est inadmissible. Quand une mosquée est incendiée, cela l’est tout autant. Quand un enfant est molesté parce qu’il est juif, cela n’a aucune excuse. Quand un jeune, basané ou noir, est défoncé de coups ou suriné, cela n’a aucune justification. Ce qui par ailleurs est vraiment dramatique, c’est la confusion qui règne dans beaucoup d’esprits ; on mélange tout : Israël et Juif, Palestine et Arabe, religion et nationalisme. Intoxication est source d’incompréhension.

Persécutions ethniques. Extrémisme. Terrorisme. Escalade de la violence. Décidément le monde va mal. Le Bien ? Le Mal ? Le Juste ? L’Infidèle ? C’est de l’intolérance que naissent les conflits.

Tout cela nous commande de ne pas baisser les bras, d’être à l’écoute pour dénoncer la moindre déviance, d’être en perpétuelle vigilance et réflexion, d’être lucide et résolu face aux manipulations de l’opinion, d’être présent auprès des jeunes qui peuvent facilement se laisser circonvenir en toute ignorance. Ne les laissons pas connaître un jour « la bête immonde ». Sachons leur insuffler la foi que nous avons eue autrefois dans l’avenir pour qu’ils participent, à leur façon, à la construction d’un monde où ils iront, à leur tour, « au-devant de la vie ».

Rien n’est jamais acquis. L’Histoire nous le prouve tous les jours. Nous, anciens Ajistes, avons encore des combats à mener. Ne nous laissons pas gagner par la résignation. Sachons témoigner quand il le faut. Les valeurs de l’Ajisme doivent perdurer.

Jean Bernard.

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Rassemblement réussi à Ramatuelle Si pour beaucoup de gens le nom de ce joli village du Var évoque Gérard Philippe et le festival créé par J.C. Brialy, pour nous, surtout, ce sera notre Rassemblement 2004.

247 participants à Léo-Lagrange ! Par trains, cars ou voitures, nous nous y sommes retrouvés 247 dans la joie et, bien sûr, dans les embrassades habituelles.

La découverte du « village-club Léo-Lagrange » fut une agréable surprise : un vrai village provençal réinventé avec goût, au confort très étudié. Tout est vaste et aéré, très fleuri, et un personnel jeune, serviable et très souriant, calme, patient, sans nervosité inutile… à nos âges, c’est agréable et réconfortant.

Cinq cars étaient prévus pour nous trimballer aux environs de Saint-Tropez et balade en bateau sur le golfe, le parc du Rayol et ses plantations rares. Voilà pour le tourisme.

Le temps ? En arrivant, nous avions remarqué qu’on amenait, sans le vouloir, les saints de glace… et ma foi le ciel est resté gris pour respecter la tradition mais, le troisième jour ! ! !… le soleil a tout transformé, le ciel est devenu bleu intense et cet enchantement nous fera d’autant plus regretter de reboucler déjà nos sacs !

Les veillées ! Dans la très vaste salle de spectacle nous avons eu trois belles veillées. La première fut spontanée, comme je les aime, la seconde fut animée par deux troubadours aux voix superbes, dénichés par nos amis de Marseille (encore eux !) et enfin la dernière qui fut égayée par l’agitation d’un poulailler en folie « made in Paris », les histoires choisies d’Henri Mercier dont on ne se lassera jamais et bien sûr beaucoup de chansons lancées par Marcel et Doudou.

Les chants d’adieux cette année ont été particulièrement émouvants en pensant à tous ceux avec qui on les a si souvent chantés, souvent sans attacher beaucoup d’importance aux paroles mais qui, ce soir-là, prenaient tout leur sens… car ils sont partis.

Pour l’organisation du séjour, un nouveau bravo pour les copains de Marseille et grand merci à Rémy qui a dû se dépenser sans ménagement pour fignoler tous les détails et négocier tous les imprévus !

Merci à tous d’être venus, merci aux Amis de Marseille et d’ailleurs et un souvenir ému à tous ceux que je n’avais pas revus depuis 1946 : Williams, Yannek et Flora, quel bonheur de vous avoir retrouvés.

Mais bien sûr ça ne pouvait être que là ! Grand Jean.

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Dès maintenant pensez à la

FÊTE DE L’ANAAJ 2005qui aura lieu à Bierville

les 21 et 22 févrierVenez participer au Comité de préparation.

Informations dans Notre Amitié N° 102 de décembre

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