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L I R - 112, avenue Kléber – 75 784 Paris cedex 16 - Tél. : + 33 (0) 1 47 55 74 08 – Fax : + 33 (0) 1 47 55 74 09 - www.lir.asso.fr NOUVELLES FORMES DE R&D INDUSTRIELLES Depuis 10 ans, l’organisation de la recherche et le développement d’un médicament connaissent un bouleversement sans précédent. La recherche s’attaque aux maladies chroniques, complexes, multifacto- rielles comme la maladie d’Alzheimer et le diabète. Les mécanismes moléculaires de la maladie sont décortiqués un à un, d’énormes sommes de données et d’informations sont brassées. Les premiers groupes pharmaceutiques internationaux ont des budgets de R&D compris entre 4 et 5 milliards d’euros 1 . Cependant, derrière ces montants colossaux se cachent un profond changement de métier. Pour répondre à cette complexité, les labora- toires internationaux de recherche ont adopté des structures de recherche décentralisées, autonomes, par aire thérapeutique ou par technologie, fonctionnant comme des petites entreprises de biotech- nologies, avec des passerelles de la recherche au marketing, en passant par la clinique. L’enjeu pour les laboratoires est de retrouver une certaine souplesse, une réactivité pour innover, avec des équipes multidisciplinaires, travaillant en liens étroits avec la recherche biomé- dicale académique ou les entreprises de biotechnologies. Les investissements en R&D dans de grands centres de recherche se transforment peu à peu en investissements dans des partenariats et projets sous de multiples formes!: ! laboratoires communs, ! échanges de chercheurs, ! coopération scientifique de recherche, etc. Pour rester un territoire d’innovation, la France doit s’appliquer à : ! faciliter ces nouvelles formes d’investissements de la part des laboratoires en affichant clairement les projets structurants de la recherche académique, les pôles d’expertises ; ! favoriser ces interactions en éliminant les barrières entre les différents acteurs qu’elles soient bureaucratiques ou bien concep- tuelles ; ! assurer la pérennité d’un Crédit-Impôt-Recherche incitatif. Pour aller plus loin : Classement des 50 premiers groupes internationaux en terme de dépenses R&D, en page 25 du « The 2010 EU Industrial R&D Invest- ment Scoreboard », publié par la Commission Européenne. http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/2/48/17/48/Fichiers- pdf/Commission-europeenne/SB2010_final_report.pdf 1 The 2010 EU Industrial R&D Investment Scoreboard Analyse d’Agnès Soubrier Directrice du LIR «!Il faut briser les barrières pour redonner de la liberté à la recher- che biomédicale française!». «!Les partenariats public-privé sont essentiels à mes yeux pour le développement de la recherche biomédicale en France et dans le monde. Car aujourd’hui, cette recherche est au croisement de plusieurs disciplines et a besoin pour avancer d’un accès à de multiples points de ressources à la fois matériels et humains. Personne n’a la bonne réponse ou le bon modèle pour réussir ces interac- tions, mais ne pas essayer n’est assurément pas une bonne réponse. La qualité de la recherche acadé- mique et industrielle françaises est reconnue par tous. Elle manque juste de combinaison entre les deux. L’excellence académique est présente dans de nombreux do- maines, par exemple en immunologie, en génétique, en thérapie génique, en infectiologie, ou en cancérologie. Il existe énor- mément de talents en France!».

Nouvelles formes de_r_and_d_industrielles

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LIR - 112, avenue Kléber – 75!784 Paris cedex 16 - Tél.!: + 33 (0) 1 47 55 74 08 – Fax!: + 33 (0) 1 47 55 74 09 - www.lir.asso.fr

NOUVELLES FORMES DE R&D

INDUSTRIELLES

Depuis 10 ans, l’organisation de la recherche et le développement d’un médicament connaissent un bouleversement sans précédent. La recherche s’attaque aux maladies chroniques, complexes, multifacto-rielles comme la maladie d’Alzheimer et le diabète. Les mécanismes moléculaires de la maladie sont décortiqués un à un, d’énormes sommes de données et d’informations sont brassées. Les premiers groupes pharmaceutiques internationaux ont des budgets de R&D compris entre 4 et 5 milliards d’euros

1.

Cependant, derrière ces montants colossaux se cachent un profond changement de métier. Pour répondre à cette complexité, les labora-toires internationaux de recherche ont adopté des structures de recherche décentralisées, autonomes, par aire thérapeutique ou par technologie, fonctionnant comme des petites entreprises de biotech-nologies, avec des passerelles de la recherche au marketing, en passant par la clinique. L’enjeu pour les laboratoires est de retrouver une certaine souplesse, une réactivité pour innover, avec des équipes multidisciplinaires, travaillant en liens étroits avec la recherche biomé-dicale académique ou les entreprises de biotechnologies.

Les investissements en R&D dans de grands centres de recherche se transforment peu à peu en investissements dans des partenariats et projets sous de multiples formes!:

! laboratoires communs,

! échanges de chercheurs,

! coopération scientifique de recherche, etc.

Pour rester un territoire d’innovation, la France doit s’appliquer à :

! faciliter ces nouvelles formes d’investissements de la part des laboratoires en affichant clairement les projets structurants de la recherche académique, les pôles d’expertises ;

! favoriser ces interactions en éliminant les barrières entre les différents acteurs qu’elles soient bureaucratiques ou bien concep-tuelles ;

! assurer la pérennité d’un Crédit-Impôt-Recherche incitatif.

Pour aller plus loin :

Classement des 50 premiers groupes internationaux en terme de dépenses R&D, en page 25 du « The 2010 EU Industrial R&D Invest-ment Scoreboard », publié par la Commission Européenne.

http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/2/48/17/48/Fichiers-pdf/Commission-europeenne/SB2010_final_report.pdf

1 The 2010 EU Industrial R&D Investment Scoreboard

Analyse d’Agnès Soubrier – Directrice du LIR

«!Il faut briser les barrières pour redonner de la liberté à la recher-che biomédicale française!».

«!Les partenariats public-privé sont essentiels à mes yeux pour le développement de la recherche biomédicale en France et dans le monde. Car aujourd’hui, cette recherche est au croisement de plusieurs disciplines et a besoin pour avancer d’un accès à de multiples points de ressources à la fois matériels et humains. Personne n’a la bonne réponse ou le bon modèle pour réussir ces interac-tions, mais ne pas essayer n’est assurément pas une bonne réponse.

La qualité de la recherche acadé-mique et industrielle françaises est reconnue par tous. Elle manque juste de combinaison entre les deux. L’excellence académique est présente dans de nombreux do-maines, par exemple en immunologie, en génétique, en thérapie génique, en infectiologie, ou en cancérologie. Il existe énor-mément de talents en France!».