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PAYSAN DU MIDI - BOITE POSTALE 249 - 34434 SAINT-JEAN-DE-VÉDAS CEDEX - TÉL. : 04.67.07.03.66 - FAX : 04.67.07.03.71 - Abonnement 1 an : 50 numéros : 102 N° 5 / 2013 - SPÉCIAL IFV - HEBDO RÉGIONAL D'INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 2,90 - ISSN 1148-7488 Les systèmes d'expression des doses de produits de traitement dans cinq pays européens répondent à diffé- rentes logiques. Un système harmonisé, tenant compte de l'évolution de la structure du végétal, est une voie étudiée. PAGES 4 ET 5 PULVÉRISATION Doses et harmonisation Retrouvez les vidéos des Entretiens Vigne Vin Languedoc-Roussillon 2013 en ligne sur www.vignevin-lr.com LA BIODIVERSITE AU VIGNOBLE L'oïdium s'est montré très présent en 2012 dans le vignoble du Languedoc- Roussillon méridional. A l'heure du bilan, les causes de cette situation semblent multiples : la météo du début de campagne, la progression des résistan- ces aux QoI, le maintien de la résistance aux IDM, mais aussi, souvent, des stratégies inadaptées et une mauvaise qualité de pulvérisation. PAGES 2 ET 3 OÏDIUM 2012 A qui la faute ? Selectiv’ Process : La qualité enfin accessible à tous ! PAGE 8 Intérêts agronomiques et conseils de gestion. PAGES 6 ET 7

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PAYSAN DU MIDI - BOITE POSTALE 249 - 34434 SAINT-JEAN-DE-VÉDAS CEDEX - TÉL. : 04.67.07.03.66 - FAX : 04.67.07.03.71 - Abonnement 1 an : 50 numéros : 102 €

N° 5 / 2013 - SPÉCIAL IFV - HEBDO RÉGIONAL D'INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 2,90 € - ISSN 1148-7488

Les systèmes d'expressiondes doses de produits de traitement dans cinq payseuropéens répondent à diffé-rentes logiques. Un systèmeharmonisé, tenant compte del'évolution de la structure duvégétal, est une voie étudiée.

PAGES 4 ET 5

PULVÉRISATION

Doses et harmonisation

Retrouvez les vidéos des Entretiens Vigne Vin Languedoc-Roussillon 2013 en ligne sur www.vignevin-lr.com

LA BIODIVERSITEAU VIGNOBLE

L'oïdium s'est montré trèsprésent en 2012 dans levignoble du Languedoc-Roussillon méridional. Al'heure du bilan, les causesde cette situation semblentmultiples : la météo dudébut de campagne, laprogression des résistan-ces aux QoI, le maintien de la résistance aux IDM,mais aussi, souvent, desstratégies inadaptées etune mauvaise qualité depulvérisation.

PAGES 2 ET 3

OÏDIUM 2012

A qui la faute ?

Selectiv’Process :La qualité enfinaccessibleà tous !

PAGE 8

Intérêts agronomiques et conseils de gestion. PAGES 6 ET 7

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« PAYSAN DU MIDI » - SPÉCIAL IFV 2013

Oïdium 2012 : météo, pulvérisation, stratégies,fongicides. A qui la faute ?

2lesentretiensvignevinL-R

Ce sujet a fait l'objet d'une pré-sentation lors des 4es EntretiensVigne Vin Languedoc-Roussillonle 31 janvier 2013 à Narbonne.

D’après les interventions deBernard Molot (IFV Nîmes),Patricia Courserand (Cave Néote-ra, Ouveillan) et Jacques Grosman(DGAL-SDQPV).

L a campagne 2012 dans lesvignobles du Languedoc-Roussillon méridionaux s’est

caractérisée par une très forte pres-sion de l’oïdium, y compris sur descépages et/ou zones habituellementpeu concernés par ce parasite. Cettepression parasitaire inhabituelle aposé bon nombre de problèmes,notamment celui, bien réel, dudéclassement de récoltes nonconformes aux cahiers des char-ges…Cette pression parasitaire inhabi-tuelle peut s’expliquer avant tout,mais a posteriori malheureuse-ment, par une météorologie trèsfavorable au champignon mais aus-si par des facteurs humains qui enont trop souvent aggravé les consé-quences, sans oublier une possibleémergence de populations d’oïdiumrésistantes à certaines familles fon-gicides.

Incidence directe des facteurs météorologiquesL’oïdium de la vigne (Erysiphe neca-tor) se conserve très généralement,d’une année à l’autre, sous forme decléistothèces qui apparaissent géné-ralement sur feuilles (fin d’été oudurant l’automne) ou beaucoupplus rarement sur grappes (généra-lement à partir de la fermeture desgrappes). Ces cléistothèces se décro-chent des feuilles et hibernent dansles écorces du vieux bois (bras ettronc). En fin de maturation ils ren-ferment des asques contenant desascospores dont la libération seraà l’origine des contaminations pri-maires au printemps suivant, surles feuilles (ou plus rarement lesinflorescences) insérées au bas desrameaux.Dans l’état actuel des connaissancesla germination des cléistothèces alieu lors de pluies supérieures à 2 mm avec une durée d’humecta-tion supérieure à 8 heures. Les don-nées concernant les durées d’hu-mectation étant rares ou peu fiables(capteurs sensibles à la pollution) ilest préférable de se restreindre auseul critère des pluies. La simplecomparaison des pluies survenuesen 2011 et 2012 sur une station gar-doise (cf. figure 1) montre que finmai 2012 le cumul de pluies enavril et mai est d’environ 180 mmcontre 15 mm en 2011 ; 2012 estdonc sur ce premier critère particu-lièrement favorable à la libérationdes ascospores.La germination de ces ascosporesest suivie d’une phase de croissancemycélienne, puis de sporulation,seule cette dernière étant générale-ment visuellement détectable. Ger-mination et croissance sont favori-sées par un ensoleillement réduit, lerayonnement UV étant néfaste audéveloppement de l’oïdium. Les sta-

tions météorologiques étant rare-ment équipées de capteurs ad hoc,ce paramètre n’est ici abordé quesur le site de Nîmes où un simplecomparatif 2011/2012 met en évi-dence (figure 2) un déficit de 40 %en avril 2012 et de 20 % en mai2012…De même, la comparaison entrel’ensoleillement 2012 et les moyen-nes historiques mensuelles surNîmes (figure 3) confirme ce netdéficit d’ensoleillement sur avril, lestendances étant moins marquéesdans les mois suivants.Bien que les interactions humidi-té/oïdium ne soient pas précisémentétablies, une forte humidité de l’airest reconnue comme favorable audéveloppement de l’oïdium, si tou-tefois elle n’est pas liée à de fortespluies (lessivage des conidies et dumycélium). La figure 1 permet devérifier que seulement trois pluiesont dépassé 20 mm entre avril etjuin 2012, la vingtaine restanteétant nettement inférieure. Parallè-lement l’humidité journalièremoyenne (figure 4) est restéedurant cette période largementsupérieure à 60 % voire bien davan-tage…Le printemps 2012 se révèle doncavoir été particulièrement favorableà des contaminations primairesprécoces et nombreuses. Il est vrai-semblable que ces conditions ontégalement favorisé une phase decroissance mycélienne (visuelle-ment indétectable) anormalementlongue entraînant ainsi un retard dela sporulation et donc de la détec-tion. Les premiers symptômesétaient en effet assez atypiques etdifficilement identifiables sans unexamen sous loupe binoculaire…Apparaissant entre deux et troissemaines après les contaminations,il devenait alors illusoire de les éra-diquer.

Météo 2012 : des conséquences indirectesSi les basses températures de février2012 ont entraîné de classiquesdégâts de gel d’hiver, avec mortalitépartielle ou parfois totale des sou-ches, elles ont également engendréun étalement inhabituel des stadesphénologiques et il était ainsi possi-ble sur une même souche - en taillecourte de type cordon - d’observerdes bourgeons “dans le coton”cohabiter avec un rameau au stade5-6 feuilles. Face à cela de nom-breux viticulteurs ont retardé leurpremière intervention, qui s’est ain-si positionnée sur une partie despousses au stade début floraison etsur lesquelles les contaminationsétaient installées depuis plus detrois ou quatre semaines…La pluviométrie d’avril et mai 2012a également permis l’installation dumildiou, qui resta cependant peupréoccupant du fait de l’absence“d’impasses météo”, incitant de tropnombreux vignerons à espacer leurstraitements et/ou à les réaliser dansdes conditions assez éloignées desbonnes pratiques en la matière(nombre de rangs traités par passa-ge, vitesse d’avancement, cadence,etc.).

Des pratiques souvent inadaptées ? EnquêteFace aux difficultés rencontrées parses adhérents, Néotera, cave coopé-rative d’Ouveillan (11), a souhaitéréaliser une enquête sur les straté-gies anti-oïdium. Patricia Course-rand, technicienne de cette cave, aainsi recensé une soixantaine deréponses utilisables, dont l’analyseconfirme malheureusement la présence de nombreux facteurs d’échec.Les cépages concernés sont majori-tairement le Chardonnay et le Cari-

gnan et dans une moindre mesure,Grenache N, Merlot, Syrah et Sau-vignon.Le dépouillement de cette enquête apermis d’identifier des techniquesd’application inadaptées. Après éli-mination de ces cas, les stratégiesinadaptées ont elles aussi été fil-trées pour ne garder in fine que lescas où une résistance aux fongici-des pouvait être suspectée.Pulvérisation : L’examen des volu-mes/ha de bouillie, comparative-ment au nombre de rangs traitéspar passage, montre que chez lesvignerons mécontents de leur pro-

gramme (soit environ la moitié desréponses), environ deux appareilssur trois sont mal réglés (volume/hatrop bas dû à une vitesse tropimportante et/ou à un trop grandnombre de rangs ; volume/ha tropélevé dans le cas des pulvérisateurspneumatiques, engendrant une mau-vaise pénétration des gouttelettestrop grosses).Chez l’autre moitié (vignerons satis-faits de leur programme) le constatest à peine un peu meilleur, seul unappareil sur deux étant mal réglé…

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Figure 1. Pluies 2011/2012.

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Figure 2. Ensoleillement Nîmes.

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Figure 3. Ensoleillement 2012 et moyenne.

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Figure 4. Comparatif des humidités moyennes 2011/2012.

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En partenariat avec

Oïdium 2012 : météo, pulvérisation, stratégies, fongicides.A qui la faute ? (suite)

3lesentretiensvignevinL-R

Stratégies : si l’on se focalise sur letiers restant de vignerons mécon-tents de leur protection, malgré unepulvérisation a priori correcte,l’examen des programmes met enévidence des dates de premier trai-tement beaucoup trop tardives(exemple : 8 ou 9/05 sur Chardon-nay...), des intervalles excessifs entretraitements (allant jusqu’à 23 joursen mai et 22 jours en juin…), le toutpouvant parfois se cumuler sur unmême cas... Après élimination deces cas, ne subsiste finalementqu’un seul cas “mécontent” (sur les24 initiaux) pour lequel une suspi-cion de résistance aux fongicides estpossible.Le faible nombre de réponses (60) àcette enquête oblige à en relativiserles conclusions mais il est néan-moins clair que les échecs rencon-trés en 2012 sont majoritairementliés à des pratiques inadaptées, quel’exceptionnelle pression parasitairede 2012 a lourdement sanctionnées.

Résistance aux fongicides en viticulture, quelle évolution en 2012 ?Ce sujet, présenté par Jacques Gros-man, expert-référent vigne DGAL-SDQPV, a permis de rappeler l’im-portant dispositif mis en place auniveau national pour la surveillancedes résistances au vignoble. Dans lecas de l’oïdium, les résistances actuel-lement connues concernant les IDM,les QoI ainsi que les quinolines.Les IDM (Inhibiteurs de la Biosyn-thèse des Stérols, ex-IBS groupe 1 :cyproconazole, difénoconazole, flu-silazole, fenbuconazole, myclobuta-nil, penconazole, tébuconazole,tétraconazole, triadiménol).Ils ont été les premiers fongicidesvigne confrontés à des populations

d’efficacité car le facteur de résis-tance (schématiquement : dose effi-cace sur oïdium résistant/dose effi-cace sur oïdium sensible) reste baset il existe par ailleurs d’autresmécanismes que la mutationY136F. La corrélation entre les testsbiomoléculaires et le pourcentagede spores résistantes est faible, toutcomme le risque réel de perte d’effi-cacité au vignoble. Par ailleurs ilsemble bien ne pas y avoir de résis-tance croisée entre les différentsIDM, bien que leur mode d’actionsoit a priori identique…Les fréquences de souches résistan-tes restent à un niveau élevé enFrance (figures 5 et 6) et dans leSud-Est en particulier. Les préconi-sations sont de limiter l’emploi decette famille à trois traitements paran au maximum, de préférencedeux non consécutifs, le tout enchangeant d’IDM dans la saison.Les QoI (Quinone outside Inhibi-tors ou strobilurines : azoxystrobi-ne, krésoxim-méthyl, pyraclostrobi-ne, trifloxystrobine).Bien qu’apparus plus récemmentsur le marché vigne, ces fongicidessont également concernés par larésistance. Les souches résistantessont là encore recherchées par testbiomoléculaire détectant la muta-tion G143A. Cette mutation est leprincipal mécanisme et le facteurde résistance qu’elle confère est,

contrairement au cas des IDM, éle-vé puisque égal voire supérieur à 1 000. Si la fréquence de souchesrésistantes est élevée, le risque deperte d’efficacité est réel.La figure 7 montre une nette aug-mentation de la fréquence de sou-ches résistantes en France depuis2008 et la situation dans le Sud-Est(figure 8) devient en 2012 claire-ment préoccupante. Les préconisations de la future notetechnique commune en 2013, nonencore officielle lors des EVVLR,seront très vraisemblablement delimiter l’utilisation des QoI à unseul traitement par an et de préfé-rence en association.Les quinolines (proquinazid et qui-noxyfène) : une résistance a étédétectée très ponctuellement enFrance. Les préconisations 2013seront identiques à celles de 2012 :limitation à deux applications maxi-mum avec cette famille fongicide,de préférence non consécutives.Les autres familles fongicides(SDHI, benzophénones et IBS grou-pe 2), non confrontées à ce jour à laprésence d’oïdium résistant survigne, restent quant à elles assujet-ties aux limitations inscrites dansleur AMM.

ConclusionsLe plan national DGAL-Anses desurveillance de la résistance aux

fongicides met en évidence une net-te progression de l’oïdium résistantaux QoI, progression d’autant plusinquiétante que le facteur de résis-tance est dans ce cas précis particu-lièrement élevé. La résistance auxIDM reste quant à elle bien présen-te mais ses conséquences pratiquessemblent a priori moins préoccu-pantes au vignoble.Ce constat confère une importancetoute particulière aux recomman-dations de la future note commune2013 quant aux limitations annuel-les d’utilisation des fongicides QoI.La résistance de l’oïdium aux QoIpeut certes expliquer une partie desdifficultés rencontrées en 2012 auvignoble mais il est malheureuse-ment vraisemblable que les trop fré-quentes stratégies inadaptées ouune mauvaise qualité de pulvérisa-tion ont une responsabilité bienplus lourde.L’exceptionnelle virulence de l’oï-dium en 2012 découle directementde la climatologie de début de cam-pagne et a en fait servi de révélateurà des pratiques inadaptées, toutcomme l’avait fait auparavant lemildiou en 2008. Le constat restemalheureusement le même dans lesdeux cas : les causes d’échec sontplurifactorielles, l’efficacité intrin-sèque des fongicides étant rarementseule responsable…

d’oïdium résistantes. Ces popula-tions sont caractérisées par des allè-les de résistance (mutation Y136F)mais la présence de cette mutationn’est pas synonyme de forte baisse

Résultats et répartition des parcelles analysées pour la recherche de l’allèle Y136F

Non détecté

Traces

De 2 à 24%

De 25 à 49 %

De 50 à 74 %De 75 à 100 %

Figure 6 : Oïdium de la vigne / IDM ou IBS

5 parcelles analysées

10 parcelles analysées

Non détecté

Traces

De 2 à 24%

De 25 à 49 %

De 50 à 74 %De 75 à 100 %

Répartition par région des parcelles en fonction du pourcentage d’allèle G143A

Figure 8 : Oïdium de la vigne / QoI

Les règles de base d'une stratégie anti-oïdium1) Commencer la protection au stade ad hoc :

Parcelles à drapeaux : stade 2-3 feuilles.Parcelles sensibles ou à historique oïdium : stade 5-6 feuilles.Parcelles peu sensibles : stade boutons floraux séparés soit environ 10-12 feuilles.

2) Mettre en œuvre les méthodes prophylactiques visant à éclairer/aérer lazone fructifère (palissage, écimage et surtout effeuillage).

3) Respecter impérativement les règles inhérentes à une pulvérisation de qualité :un diffuseur par face (exemple : deux mains et deux canons = quatre facestraitées et non quatre rangs…) ; vitesse d’avancement : 5,5 km/h maxi.

4) Alterner les familles fongicides.5) Respecter les délais de renouvellement (attention au lessivage du soufre).6) Pic de réceptivité de la vigne : la phase floraison à début nouaison.

“2012 : des symptômes primaires souvent difficiles à identifier avec certitude”.

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4lesentretiensvignevinL-R

Les systèmes d’expression des doses de produitsdans cinq pays européens ; une nécessaire harmonisationCe sujet a fait l'objet d'une pré-sentation lors des 4es EntretiensVigne Vin Languedoc-Roussillonle 31 janvier 2013 à Narbonne.

Un article de S. Codis (IFV), B. Ruelle (Irstea), J.-P. Douzals(Irstea), A. Davy (IFV), G. Cha-puis (président de la Cietap),S. Debuisson (CIVC).

RésuméLe contexte réglementaire actuel etnotamment la mise en œuvre duplan Ecophyto 2018 amène à recon-sidérer l’ensemble du processus deprotection des plantes. Parmi lesquestions posées, le mode d’ex-pression des doses en culturespérennes révèle un certain nombrede disparités à l’échelle européen-ne : concentration de bouillie, dosefixe définie par hectare cadastral,dose définie par hectare cadastralmais évolutive selon les stades phé-nologiques de la culture ou dose enfonction de la surface de haie foliai-re à traiter. L’article dresse un étatdes lieux des différents modes d’ex-pression utilisés en France, Italie,Espagne, Allemagne et Suisse. Lesrésultats d’une étude de cas où lesdoses de dix-sept spécialités homo-loguées en viticulture ont été com-parées entre pays sont ensuite pré-sentés. Les éléments exposés inter-rogent d’une part sur l’adéquationdu système d’expression utilisé enFrance avec les objectifs de poli-tique publique et mettent d’autrepart en évidence le besoin d’un sys-tème d’expression harmonisé ausein de l’Europe.

IntroductionSi le plan national Ecophyto 2018vise à réduire de manière globale lesquantités de produits de protectiondes plantes utilisées, il questionneégalement sur les besoins de ratio-naliser les doses appliquées, notam-ment dans le cas des cultures péren-nes.En France, le mode d’expression dela dose homologuée en viticulturerevient à une quantité exprimée parhectare cadastral. Cette dose estunique et indépendante de touteconsidération technique liée auvolume de végétation ou à l’écarte-ment des rangs. Si la mise en œuvreest pratique et simple (une seulevaleur par spécialité), les quantitésde produit effectivement déposéespar unité de surface sur les zonescibles sont très variables selon lesconditions d’application (stadevégétatif, mode de conduite, maté-riel utilisé,…).Dans d’autres pays, l’expression dela dose intègre des formes plus oumoins prononcées de modulationen adaptant la quantité de produitsphytosanitaires à la croissance de lavégétation. C’est le cas notammentde la Suisse et de l’Allemagne pourla viticulture. Dans ces deux pays, ladose varie en fonction des stadesphénologiques.En Belgique, dans le cas de l’arbori-culture, la dose dépend de la surfa-ce de haie fruitière à traiter (LWA :

Leaf Wall Area). Elle est expriméeen kg ou l pour 10 000 m2 de haiefruitière.Quels sont les systèmes d’expres-sion utilisés dans les autres paysviticoles de l’UE ? Quelles peuvent-être les conséquences pratiques deces différents systèmes d’expressionen termes de doses appliquées àl’hectare, mais également en termesde dépôts par unité de surface sur lavégétation ? Pourquoi et commentharmoniser le mode d’expressiondes doses en Europe ? Toutes cesquestions sont abordées dans cetarticle en restant dans le cadre de laviticulture.

Mode d’expression de la dose homologuéeFranceHistorique du mode d’expressiondes doses en FranceInitialement, les essais d’homologa-tion des produits phytosanitairesétaient menés en utilisant le produità une concentration définie, cor-respondant à une dose de produitpour 100 litres de bouillie (commu-nément appelée “dose hectolitre”).Lors de ces essais d’homologation, leproduit commercial était appliqué “àgoutte pendante” (également appelé“point de rosée” ou “point de ruissel-lement”). Le volume de bouillieappliqué et donc la dose de produitappliquée à l’hectare suivait ainsi l’é-volution de la surface de végétal àprotéger. Les techniques d’applica-tion utilisées étaient pour la majoritédes cas du jet projeté et employaientde forts volumes d’eau appliqués parhectare (plus de 1 000 litres sur desvégétations bien développées).Avec l’évolution des techniquesd’application et l’apparition des pul-vérisateurs pneumatiques (à dospour les essais d’homologation maiségalement au vignoble), les volumesd’application ont fortement dimi-nué pour être compris, quels quesoient les stades végétatifs, entre100 et 200 l/ha. Pour compensercette réduction du volume debouillie appliqué, les concentra-tions utilisées ont augmenté demanière à amener une dose cons-tante sur la végétation. L’usage a faitque la dose appliquée à l’hectarelors des essais d’homologation avecces nouvelles technologies a été cel-le qui correspondait auparavant àl’application de 1 000 l/ha (soit dixfois la dose hecto). Pourquoi 1 000 l/ha et pas 800 ou 1 200 ? Notons qu’ils’agit d’une référence empiriqueissue de l’arboriculture et qui cor-respond au volume nécessaire autraitement de petits vergers piéton-niers de 2 m à 2,5 m.C’est donc cette valeur, toujours uti-lisée, qui est reprise comme dose deréférence alors que les techniquesd’application ont depuis fortementévolué. Le mode d’expression de ladose homologuée a divergé il y aquelques années en fonction descultures.

Cas de l’arboricultureEn arboriculture la dose était expri-mée jusqu’à ces derniers mois enconcentration de bouillie, en sous-

entendant que la bouillie étaitappliquée jusqu’à la limite du ruis-sellement. En fait, de nos jours, laquasi-totalité des arboriculteurs secontentent de multiplier la dose/hlpar dix puis appliquent cette doseunique sur tous leurs hectarescadastraux avec leur pulvérisateurquel que soit le volume de bouillieappliqué (300 ou 500 l/ha), ce quirevient à une dose/ha cadastrale quecertaines homologations récentesont définie comme une dose maxi-mum applicable mais qui conduitsystématiquement à des surdosagessur de jeunes vergers ou parfois àdes sous-dosages sur des arbres degrande taille, sans parler des problè-mes liés aux variations de surfacefoliaire entre le printemps et l'été.

Cas de la viticultureEn ce qui concerne la viticulture,alors que la problématique étaitcomparable, après bien des débats,le choix final depuis plus de vingtans a consisté à exprimer une dosepar hectare cadastral (l/ha ou kg/ha).Cette dose est fixe et indépendantedes conditions de culture : surface devégétation à protéger, écartemententre rangs, mode de conduite...Si la mise en œuvre est simple pourle viticulteur, en appliquant unedose unique, les quantités de pro-duit effectivement déposées parunité de surface sur les zones cibles(feuilles ou grappes) sont, dans laréalité, très variables selon lesconditions d’application. Or, l’objec-tif de l’application des produits phy-tosanitaires est d’apporter sur levégétal cible, par unité de surface, labonne dose pour le protéger. Cettedose, nécessaire et suffisante, cor-respond à la dose dite “fonctionnel-le”.En utilisant la méthodologie ISO22522:2007 “Field measurement ofspray distribution in tree and bushcrops”, Hebrard et al. (2012) ontmontré que pour une même quanti-té de produit pulvérisée à l’hectarecadastral, les quantités moyennesde produits déposés par unité desurface à protéger (feuilles et grap-pes) sont extrêmement variables etdépendent directement des condi-tions suivantes : surface de végéta-tion à protéger, stade végétatif,mode de conduite, performance etréglages du pulvérisateur.

Les résultats varient entre 50 à 700 ng/dm2 de feuilles pour 1 gramme deproduit appliqué par hectare, soitdans un rapport de 1 à 14. Or, dansle contexte actuel de recherche d’une optimisation des intrants, est-il judicieux de continuer à apporterla même dose/ha sur une parcellede vigne large au stade trois feuillesétalées et sur une vigne étroitevigoureuse au stade pleine végéta-tion ? Cette grande variabilité desdépôts mesurés par unité de surfacede feuilles interroge sur l’opportuni-té du maintien du mode d’expres-sion actuel où la dose est fixe et netient pas compte de l’évolution de lastructure de la végétation.

EspagneEn Espagne, les doses sont expri-mées en concentration au moyend’un pourcentage correspondant àdes litres ou des kilogrammes deproduit par hectolitre de bouillie.Les étiquettes font le plus souventapparaître des fourchettes d’utilisa-tion dont le rapport entre la valeurhaute et basse est compris entre 1,2et 3. Les recommandations d’usagepour tel ou tel niveau ne sont pasexplicites. Certaines étiquettes sug-gèrent d’utiliser la valeur haute encas de forte pression et la valeurbasse en conditions de pressionparasitaire normale.Pour un peu plus de la moitié desproduits, la fourchette de concen-tration est la seule indication donnée. Elle n'est accompagnéed'aucune autre mention. Toute-fois, à l’instar de la France, d’une

manière générale, la référence d’ap-plication utilisée par le viticulteurest la dose hectare calculée sur labase de l’application de 1 000 l/ha.

ItalieComme en Espagne, la dose estexprimée en fourchette de concen-tration avec également une four-chette de doses de référence parhectare cadastral. Toutefois, lesindications figurant sur les étiquet-tes sont, à l’instar du cas espagnol,très variables selon les produits.Pour la majorité des produits, l’éti-quette mentionne l’indication sui-vante : “Utiliser la dose/ha lorsqueVbouillie < 1 000 l/ha et la dose/hltout en respectant la dose/ha maxlorsque V bouillie > 1 000 l/ha”.

AllemagneEn Allemagne, les doses sont expri-mées par hectare cadastral maisévoluent en fonction des stadesvégétatifs (Tableau 1).La première valeur notée (Basisauf-wand) correspond à la dose dite “debase” nécessaire pour la réalisationdes premières applications. Troisautres stades sont également défi-nis :• ES 61 : du début de la floraison ànouaison,

• ES 71 : de la nouaison au stadegrain de pois,

• ES 75 : à partir de grain de pois.Dans la majorité des cas, la dosepréconisée pour le stade E61 cor-respond à deux fois la “dose debase” ; la dose pour le stade E71correspond à trois fois la doseinitiale et la dose pour le stade E75correspond à quatre fois la doseinitiale. Il n’existe que très peu decas dérogeant à cette règle.

SuisseEn Suisse, les produits sont homo-logués en fonction des stades phé-nologiques de la vigne depuis 1995.La dose est exprimée par hectarecadastral avec une modulationselon le stade végétatif (Viret el al.,2010). Cinq stades sont considérés.Dans le registre d’homologation, laquantité de produit est indiquée à lafois sous forme de concentration(%) mais aussi en kg ou en l/ha ense basant sur un volume de bouilliethéorique appliqué de 600 à 1 600 l/ha, en fonction du stade végétatif(Tableau 2).

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Stade Végétatif (nomenclature BBCH) (Pantheos kg/ha) Basisaufwand (premières applications) 0,48 ES 61 (début floraison) 0,92 ES 71 (nouaison) 1,44 ES 75 (grain de pois) 1,92

Stade Végétatif (Echelle Baggiolini)

Valeur de volume théorique de bouillie appliqué par hectare pour le calcul de la dose d’emploi (kg ou l/ha)

Stade E-F 600 l/ha PréFloral G 800 l/ha PréFloral H 1 000 l/ha Floral I 1 200 l/ha

Tableau 1 : Exemple de doses homologuées en Allemagne (exemple du Pantheos).

Tableau 2 : Expression des doses de produits phytosanitaires sur vigne en Suisse.

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« PAYSAN DU MIDI » - SPÉCIAL IFV 2013

5lesentretiensvignevinL-R

Les systèmes d’expression des doses de produits danscinq pays européens ; une nécessaire harmonisation (suite)Notons que la dose homologuéeaux stades post-floraison est égaleà 2,6 fois la dose homologuée pourles premières applications.

Conclusion intermédiaireAlors que la dose de produits phy-tosanitaires en France prend laforme d’une valeur unique indé-pendante de toute considérationtechnique liée à la surface de végé-tation à protéger, il apparaît que lemode d’expression peut revêtir dif-férentes formes (dose surfaciqueou concentration) et que certainspays intègrent une certaine modu-lation dictée par le stade végétatif(Suisse et Allemagne).Un système d’expression des dosesde produits phytosanitaires har-monisé entre pays et tenant expli-citement compte de l’évolution dela structure du végétal à protéger

est fortement souhaitable. Il per-mettrait d’une part de rationaliserles quantités de produits phytosa-nitaires utilisés en adaptant lesdoses à la croissance du végétal. Ilpermettrait également de simpli-fier les procédures d’homologationet d’avoir une gestion logique desrisques de résidus.Cette harmonisation est d’ailleursdemandée depuis des années parles firmes phytosanitaires. Leurposition commune est en faveurd’une expression qui tiendraitcompte de la surface de haie foliai-re à traiter (celle-ci intégrant lahauteur de feuillage et l’espace-ment entre rangs) (LWA : Leaf WallArea) à l’instar du système utilisépour l’arboriculture en Belgique.La demande s’est traduite en 2005par la mise en place par l’Eppo(European and Mediterranean

Plant Protection Organization)d’un guide de recommandationsprécisant les types de données àenregistrer lors de la réalisationd’essais de produits phytosanitai-res (Eppo, 2005) de manière à cal-culer la dose dans les différentsmodes d’expression possibles.Enfin, un groupe de travail euro-péen “Tree Fruits Dose Expressionand Adjustment Discussion Group”associant institutionnels, institutsde recherche, et industriels tra-vaille sur cette question.

Comparatif européen de quelques spécialités fongicides en vigneSur la base des doses homologuéesde dix-sept spécialités fongicides

utilisées en vigne et notées de P1 àP17, un comparatif a été réalisé.Les résultats figurent dans leTableau 3 et sur la Figure 1. Lescases blanches indiquent une doseidentique à la dose française, lescases vertes indiquent une doseinférieure et les cases rouges indi-quent une dose supérieure.Pour un même produit, on consta-te de très grandes disparités dansla dose appliquée par hectarecadastral en fonction des pays etdes stades phénologiques considé-rés. Cela laisse entrevoir, sousréserve de bien en définir lesconditions, des possibilités d’opti-misation des doses en France,notamment pour les stades préco-ces. Les anti-mildiou étudiés sontgénéralement appliqués, quel quesoit le stade végétatif, avec unedose inférieure ou égale à la dosefrançaise. Dans le cas des produitsà base de soufre, les doses homo-loguées en Allemagne, Suisse etEspagne sont plus faibles qu’enFrance alors que pour les autresproduits anti-oïdium, les dosesmaximales pour les autres payssont souvent supérieures à 1,5 foisla dose française. Les systèmesd’expression suisse et allemand,dans lesquels les doses évoluent enfonction des stades végétatifs,apparaissent plus cohérents que lesystème français dans l’objectifd’apporter une dose adaptée à lavégétation à traiter.

ConclusionL’étude des différents modes d’ex-pression des doses entre payseuropéens fait apparaître de nom-breuses disparités qui se tradui-sent in fine par d’importantesvariations de quantité de matièreactive appliquée par hectare. Com-paré aux pays mettant en œuvreune modulation de la dose enfonction du stade phénologique(Suisse et Allemagne), le systèmefrançais, avec une dose homolo-guée unique, conduit dans la pra-

tique à des quantités de produitdéposées par unité de surface surles zones cibles (feuilles ou grap-pes) très variables selon les condi-tions d’application.Ainsi, le mode d’expression utiliséen viticulture en France n’ap-paraît pas le mieux adapté pourrépondre aux enjeux fixés aumonde agricole (optimisation desintrants, réduction des risques…).L’importante variabilité des doseshomologuées au sein des diffé-rents pays illustre vraisemblable-ment les marges de réductionpossibles en fonction des pro-duits.Un système d’expression des dosesde produits phytosanitaires har-monisé entre pays, et tenant expli-citement compte de l’évolution dela structure du végétal à protégerest fortement souhaitable. Desindicateurs simples comme lamesure du volume de végétation(TRV) ou la surface de haie foliai-re (LWA) pourraient être utilisésdans le système d’expression demanière à optimiser l’applicationdes produits phytosanitaires surles volets agronomiques et envi-ronnementaux. Des travaux sontactuellement conduits dans cesens dans le cadre de l’UMT Eco-TechViti mise en place entre Irs-tea, l’IFV et Montpellier SupAgrode manière à définir les conditionsd’optimisation des intrants phyto-sanitaires. Ce projet vise à identi-fier les marges de manœuvre offer-tes par différentes combinaisonsde matériels et réglages en fonc-tion des stades végétatifs de lavégétation et des modes de con-duite de la végétation.

Avec l’appui financier de l’Onema, par les crédits issusde la redevance pour pollu-tions diffuses attribués aufinancement du plan Ecophy-to 2018.

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Tableau 3 : Dose par hectare cadastral de dix-sept spécialités fongicides utilisées en vigne.

Figure 1 : Comparaison de la dose homologuée pour dix-sept spécialités dans cinq pays.

Base 100 % : dose homologuée en France (La valeur Mini correspond à la plus faible dose hectare homologuée dans le pays. La valeur Maxi correspond à la dose la plus forte).

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