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C OMMENT INTERPRETER LA PAROLE DE DIEU Claude PAYAN 1

OMMENT INTERPRETER LA PAROLE DE DIEU

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Page 1: OMMENT INTERPRETER LA PAROLE DE DIEU

COMMENT INTERPRETER LA PAROLE DE DIEU

Claude PAYAN

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Page 2: OMMENT INTERPRETER LA PAROLE DE DIEU

Copyright 2007 : [email protected]

1ère édition française 2001

ISBN : 2-5919528-9-9EAN : 9782951952898

Tous droits réservés pour tous pays

Dépôt légal 1er trimestre 2001

2ème édition augmentée

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INTRODUCTION

L’autre jour, je regardais à la télévision la retransmission d’une session del’Assemblée Nationale. Un député devait présenter un projet de loi et le président del’Assemblée l’introduisit en ces termes : “Monsieur le député Un Tel va exposer son pro-jet de loi et VOUS L’INTERPRETER”.

Il ne suffisait pas que cet homme fasse une simple lecture de son projet, il étaitNECESSAIRE qu’il le commente.

Afin :- QUE L’ON COMPRENNE BIEN ce qu’il voulait dire. - Qu’on n’y apporte pas d’interprétations erronées. - Qu’on ne lui fasse pas dire ce qu’il ne voulait pas dire. - De développer sa pensée plus en détail.Ainsi, dans un ensemble de déclarations, certaines choses ne demandent aucun com-

mentaire car elles “coulent de source” ; d’autres peuvent prêter à confusion et il faut alorsexpliquer exactement ce que l’on veut dire, ce que l’on ne veut pas dire, de quoi on parle,à quelle catégorie de personnes on s’adresse, pourquoi, etc.

Il y en a d’autres encore “dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre”comme l’écrivait Pierre au sujet de certaines paroles de Paul que plusieurs personnesinterprétaient mal (2 Pierre 3 : 16).

Nous entendons dire parfois : “La Bible ne doit pas s’interpréter, il faut la prendretelle qu’elle est”. Raisonner ainsi pousse la Bible à se contredire elle-même.

Dans Néhémie, nous voyons que ceux qui lisaient la Loi au peuple ne se contentaientpas d’une simple lecture mais l’accompagnaient d’explications :

“Ils lisaient distinctement dans le livre de la Loi de Dieu ET ILS EN DONNAIENT LESENS POUR FAIRE COMPRENDRE CE QU’ILS AVAIENT LU.”(Néhémie 8 : 8)

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La Bible nous montre qu’il ne s’agit pas simplement de lire son contenu machinale-ment, mais de rechercher et de comprendre le sens exact de ce qu’on lit :

“Celui qui est intelligent acquerra de l’habileté POUR SAISIR LE SENS d’un prover-be ou d’une énigme.” (Proverbe 1 : 5)

“Fais-moi COMPRENDRE la voie de Tes ordonnances.” (Psaume 119 : 27)

Dans leur Livre “Un nouveau regard sur la Bible” Gordon Fee et Douglas Stuart fontremarquer : “On raisonne en se disant que si Dieu a écrit la Bible pour nous les croyants,nous devrions être capables de la comprendre complètement dès la première lecture,puisque nous avons le Saint-Esprit en nous.

Cette notion est tout simplement incorrecte. Certaines sections de la Bible sont évi-dentes d’emblée, mais d’autres ne le sont pas.”

Alfred Kuen, dans son livre “Une Bible et tant de versions”, déclare lui : “Tous lestraducteurs bibliques sont d’accord pour dire qu’il est impossible de traduire un textesans le comprendre. Or, toute interprétation suppose une interprétation de la pensée del’auteur que l’on veut traduire...

Une traduction sans interprétation est un non sens, car pour comprendre le texte, ilfaut interpréter ; or, comprendre est la première condition pour traduire. Chaque tra-duction, même la plus littérale, consiste en ce que le traducteur pense que l’original a puvouloir dire. Il est impossible de traduire autrement.”

Les plus fortes oppositions que Jésus ait rencontrées provenaient de personnes quiconnaissaient la Bible “par coeur” mais qui étaient des hommes de la lettre et non del’Esprit. Cette lettre devenait une occasion de chute pour eux et pour tous ceux qui lesécoutaient au lieu d’être, entre leurs mains, un outil de guérison et de restauration.

Il faut prendre en considération que les traductions de la Bible que nous avons entreles mains sont toutes imparfaites.

Remercions Dieu pour ces traductions, alléluia ! Mais si on ne cherche pas plus loinque ce que l'on voit parfois écrit dans ces traductions, on peut, selon le passage et selonla Bible, déraper complètement.

D'une traduction à l'autre le même verset peut-être traduit de façon bien différente,voire de manière contraire.

Si nous devons être reconnaissant d'avoir chaque jour entre les mains les 66 six liv-res du canon biblique, veillons à ce que cela ne nous amène pas à devenir des adorateursdu livre au lieu d'être des adorateurs du Dieu du livre.

Car, quand il en est ainsi, on est liés par la lettre au lieu d'être conduits par l'Esprit.Le Seigneur a permis (et je crois que c'est pourquoi Il l'a permis) que nous ayons des

traductions imparfaites entre les mains pour que l'Esprit (la direction de l'Esprit) dominesur la lettre dans nos vies.

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Etre de la lettre fait de nous des gens dangereux pour les autres et pour nous-mêmes,car la Parole de Dieu incomprise se retourne contre celui qui la manie.

Une des meilleures tactiques de Satan est d’arriver à utiliser la Bible, mal interprétée,à son avantage ; il fait ainsi porter à Dieu la responsabilité des diverses oppressions qu’ilfait peser, par ce biais, sur les épaules des chrétiens.

“La Bible dit que tu ne peux plus être pardonné !...” “La Bible dit que tu peux te jeter du haut du temple !...”“La Bible dit que tu ne dois pas recevoir de transfusion sanguine !...” “La Bible dit que la femme ne doit pas..., que tous ne parlent pas en langues..., que

les dons de l’esprit ne sont plus pour aujourd’hui... que... que...” En y regardant de plus près, on s’aperçoit qu’en vérité la Bible NE VEUT DIRE

AUCUNE DE CES CHOSES ; il suffit de replacer les versets dans leur contexte.Pour bien comprendre la Parole de Dieu, il est important de savoir convenablement

l’interpréter. Pour cela, il faut prendre en considération plusieurs facteurs comme nousallons le voir dans les pages qui suivent.

Tout en expliquant ces facteurs, nous y aborderons intentionnellement plusieurssujets incompris ou de controverse au sein du Corps de Christ.

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Chapitre I

PASSAGES A INTERPRETER LITTERALEMENTET PASSAGES A NE PAS INTERPRETER

LITTERALEMENT

De nombreux passages de l’Ecriture doivent être pris littéralement, aussi “incroya-bles” que puissent paraître certaines affirmations.

C’est le cas des versets de 1 Thessaloniciens 4 qui nous parlent du retour de Jésus.Nous y trouvons les déclarations suivantes :

“Le Seigneur Lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange et au son de latrompette de Dieu, descendra du ciel et les morts en Christ ressusciteront première-ment. Ensuite, nous les vivants, qui serons tous ensemble enlevés avec eux sur desnuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec leSeigneur.” (V. 16 et 17)

On pourrait penser, au premier abord, que c’est l’extrait d’un film de science-fictionqui nous est décrit là, mais c’est bien la réalité de ce qui se passera lors de l’avènementde Jésus.

Dans un premier temps Il viendra chercher Son Eglise, les morts ressusciteront, lesvivants seront changés sans avoir à passer par la mort, le Seigneur descendra du cielentouré de nuées, etc. Nous pouvons prendre LITTERALEMENT ces passages sans n’a-voir aucunement à les transformer pour mieux les comprendre.

Lorsque la Bible nous parle des miracles et des guérisons accomplis par Jésus et lesapôtres, il n’est point besoin de chercher quelque explication scientifique ou de partir duprincipe que ce ne sont que des images destinées à nous faire comprendre des mystèrescachés. Ces choses ont bien été accomplies par le doigt de Dieu telles qu’elles nous sontrelatées.

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Lorsque l’Ecriture nous dit que Jésus ne s’est pas seulement chargé de nos péchésmais également de nos maladies et infirmités, ce n’est pas de maladies spirituelles uni-quement dont il est question, mais bien de maladies et maux physiques.

Jésus guérissait les malades en confirmation de cette parole :

“Il chassa les esprits par sa parole et guérit tous les malades.Ainsi s’accomplit ce qui avait été dit par l’entremise du prophète Esaïe : Il a pris nosinfirmités et il s’est chargé de nos maladies.” (Matthieu 8 : 16, 17)

Et Il veut toujours le faire aujourd’hui ! Nous pouvons donc, sans aucun doute, met-tre notre foi en action en ce qui concerne la guérison de nos corps.

En ce qui concerne d’autres passage...

En ce qui concerne d’autres passages de l’Ecriture, les prendre littéralement seraitdénué de toute logique et dénoterait un manque total de sagesse.

En effet, imaginez que les chrétiens comprennent et mettent en pratique littéralementles versets de Matthieu 5 : 29 et 30 où Jésus déclare :

“Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ;car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse et que ton corps entierne soit pas jeté dans la géhenne. Si ta main droite est pour toi une occasion de chute,coupe-la et jette-la loin de toi...”

Il me semble que nous aurions beaucoup de borgnes et de manchots au milieu denous... sans parler des eunuques ! Je dois comprendre à travers ces versets que si unechose est pour moi une occasion de chute, il vaut mieux que je m’en abstienne ou metienne à distance de cette chose, jusqu’à ce que je sois assez fort pour pouvoir dire oui,non ou simplement me tenir dans sa présence.

Certains, par exemple, ne peuvent boire une goutte d’alcool sans se retrouver entraî-nés à en boire de grandes quantités. Ces personnes feront bien de s’abstenir de toutalcool. D’autres ont du mal à se trouver dans certains lieux en certaines compagnies sansque ces lieux et compagnies ne deviennent pour eux une occasion de chute : la Parole deDieu leur demande de les éviter plutôt que de risquer d’être à nouveau entraînés loin deChrist ; ce qui risque d’avoir des conséquences sur toute leur éternité.

Jésus parlait beaucoup par comparaisons. Le fait qu’Il ait dit : “Vous êtes le sel de laterre...” (Matthieu 5 :13), ne fait pas de chacun de nous un bloc de sel ; si ce n’est spi-rituellement parlant.

Dieu nous a donné une intelligence et nous demande de nous en servir.

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Chapitre II

FAIRE FONCTIONNER SON INTELLIGENCEET FAIRE LA SYNTHESE

DES DIFFERENTS VERSETS

Un jour, j’ai déclaré à un jeune homme que Dieu ne veut pas que nous croyions bête-ment. Ce jeune homme avait toujours pensé que les chrétiens étaient de ceux qui ne réflé-chissent pas trop. Ma déclaration représentait pour lui quelque chose de si nouveau qu’el-le fut le point de départ de sa conversion.

On a souvent dit, à une époque, aux chrétiens qu’il ne fallait pas trop se servir de l’in-telligence en venant à Christ, qu’il suffisait d’obéir à la Parole de Dieu sans réfléchir.

Mais voilà, pour bien obéir à la Parole, il faut bien la comprendre. Pour bien la com-prendre, il faut faire fonctionner son intelligence.

C’est la Bible elle-même qui l’enseigne à travers les versets suivants :

“La REFLEXION veillera sur toi...” (Proverbe 2 : 11)

“Celui qui REFLECHIT sur les choses trouve le bonheur.” (Proverbe 16 : 20)“Je MEDITE Tes ordonnances...” (pour en comprendre le sens) (Psaume 119 : 15)

“Toutes sont claires (les paroles) POUR CELUI QUI EST INTELLIGENT.”(Proverbe 8 : 9)

Il y a, certes, un danger à utiliser notre intelligence pour faire dire à la Bible ce quenous voulons lui faire dire, mais il y en a un tout aussi grand à ne plus l’utiliser et lireles versets sans réfléchir.

La Parole de Dieu comprise sans intelligence va produire un “zèle sans intelligence”(Romains 10 : 2). L’INTELLIGENCE EST UN DON DE DIEU !

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Lorsque nous venons à Christ, nous devons la soumettre au Saint-Esprit qui va ladévelopper et nous permettre de l’utiliser pour bien comprendre le sens de la Parole.

Les Amishs, partant du principe que la Bible nous dit de nous garder des choses dumonde, ont assimilé le monde au modernisme et refusent d’utiliser électricité, voiture,machine à laver, etc., bref, tout ce qui pourrait leur simplifier la vie.

La vie de leur communauté s’est donc arrêtée, en ce qui concerne le progrès, à l’é-poque des calèches et des chevaux de traits.

Aux Etats-Unis, des chrétiens ont pris littéralement le verset qui dit “En mon nom…ils saisiront des serpents...” (Marc 16 : 18) et ont commencé à lâcher des serpents aumilieu des fidèles pendant les cultes.

Cet exemple, extrême certes, nous montre jusqu’où on peut aller dans le déséqui-libre en prenant littéralement et sans réfléchir certains versets.

Il est évident que si nous réfléchissons un tant soit peu à ce que Jésus veut dire dansle verset cité ci-dessus et que s’il nous arrive d’avoir à saisir un serpent, POUR UNERAISON ET DANS UNE SITUATION BIEN PRECISE, nous n’avons rien à craindre.

Un tel exemple nous est montré dans Actes 8 : 3 lorsque Paul...

... ayant ramassé un tas de broussailles et l’ayant mis au feu, une vipère en sortit parl’effet de la chaleur et s’attacha à sa main.”

Paul s’est-il affolé ? Non ! Il “secoua l’animal dans le feu, et ne ressentit aucun mal.”(V. 5). Rien ne lui arriva, conformément à l’enseignement de la Parole de Dieu.

Maintenant, provoquer les choses, comme dans les pratiques décrites plus haut,consiste à transgresser la Parole de Dieu qui nous interdit, ailleurs, de tenter l’Eternel.

Le même Jésus qui a dit “ils saisiront des serpent” a dit aussi :

“Tu ne tenteras point le Seigneur, Ton Dieu.” (Matthieu 4 : 7)

Satan connaît bien l’utilisation qu’il peut faire, à son avantage, des versets bibliquesdans la mesure où il arrive à les sortir de leur contexte, à les présenter isolément à deschrétiens qui ne connaissent pas l’ensemble des Ecritures pour pouvoir lui répondre... ouqui, tout simplement, ne font pas fonctionner leur intelligence.

Il a essayé de prendre au piège Jésus Lui-même en Lui disant :

“Il est écrit...” (Matthieu 4 : 6)

Qu’a fait Jésus ? Il lui a répondu : “Il est AUSSI écrit... !” (V. 7)

Le Seigneur n’a pas voulu dire par là : “La Bible se contredit, alors Je prends le ver-

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set qui me convient”, mais plutôt : “On ne peut pas prendre un verset comme cela et agirsans réfléchir. Il faut prendre l’Ecriture DANS SON ENSEMBLE”.

Comment Satan a t-il pu oser utiliser des versets pour tenter Jésus, le verbe fait chairLui-même ?

Réfléchissons : il va livrer le plus grand combat de tous les temps, affronter le fils deDieu dans le désert. Il se prépare... fait des altères, puis cherche dans sa bibliothèque lelivre le plus approprié pour l’aider. Et des livres occultes, le diable n’en manque pas...Or, il ne prend aucun d’eux, il choisit la Bible !

Parce qu’il y a une grande puissance d’égarement démoniaque qui se manifeste à tra-vers l’utilisation, à de mauvaises fins, de la Bible. C’est-à-dire que la Bible - même si jevous choque - est à la fois la meilleure arme de Dieu et du diable. Bien utilisée, ellesauve ; mal utilisée, elle tue;

Bien utilisée, elle est la Bible Parole de Dieu ; mal utilisée, elle n’est plus la Parolede Dieu.

Elle devient parole du diable, avec cet avantage pour lui qu’elle est camouflée sousl’appellation de “Parole de Dieu” ; ce qui amène des tas de chrétiens à la recevoir commetelle. Et leur vie s’en trouve brisée !

Quand nous lisons la Bible, nous devons prendre en considération qu’un verset nousfait comprendre le sens d’un autre verset. Pour comprendre la Parole de Dieu, il faut pre-mièrement la connaître, ensuite faire travailler notre intelligence en la soumettant auSaint-Esprit pour faire la SYNTHESE des différents versets.

Si nous ne faisons pas la synthèse des différents versets de la Bible, nous allonsarriver à une foule de contradictions, non pas que la Bible se contredise, je le répète,mais plutôt parce que :

“La lettre tue, mais l’Esprit vivifie.” (2 Corinthiens 3 : 6)

“La lettre TUE”, cela signifie qu’il y a un réel DANGER à ne pas comprendre le vraisens des versets de la Parole de Dieu. Nous n’exagérons rien en parlant de “danger”.

Citons simplement l’exemple des témoins de Jéhovah qui prennent littéralement etsans réfléchir les versets qui disent de s’abstenir du sang et refusent donc toute transfu-sion sanguine.

Si nous n’allons pas jusque-là dans nos milieux chrétiens, les discussions concernantla consommation de boudin, de steaks saignants ou autres vont toujours bon train.

J’ai moi-même manqué de toute conviction sur la question pendant des années.

Abordons le sujet plus en détail. Plusieurs versets commandent :

“Vous ne mangerez rien avec du sang.” (Lévitique 19 : 26)

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Particulièrement deux d’entre eux nous apportent “la clé de l’énigme” :

“Je vous l’ai DONNE (le sang) SUR L’AUTEL, AFIN QU’IL SERVE D’EXPIATIONpour vos âmes. C’EST POURQUOI J’AI DIT aux enfants d’Israël : personne d’entrevous ne mangera du sang...” (Lévitique 17 : 11 et 12)

LE MAL, LA TRANSGRESSION NE SE TROUVAIENT PAS DANS LE FAIT DEMANGER DU SANG mais dans celui de toucher une chose que Dieu avait décidé deCONSACRER A UNE UTILISATION PRECISE (“Je vous l’ai donné (sa PLACE est“sur l’autel”) afin de mieux montrer aux Israélites que l’expiation des péchés se faisaitpar le sang.

C’est aussi l’explication qu’en donnent les rabbins : ils sont les mieux placés, dans cedomaine, pour nous donner la signification des versets qui concernent l’abstention dusang.

J’ouvre une parenthèse pour préciser que s’ils sont, par la suite, tombés dans l’excèsen prescrivant toutes sortes de règles destinées à extraire le plus de sang possible desviandes, ils n’ont jamais estimé que ces versets signifiaient qu’il fallait s’abstenir detransfusion sanguine.

Un Juif pieux n’interprète pas les versets sur le sang comme signifiant de s’en abste-nir sous toutes formes et en toutes circonstances. D’ailleurs, les commentaires rabbi-niques précisent que cela ne concerne pas le sang de poisson.

Comme nous allons le voir par la suite, nous avons un important problème dû à notretendance à “spiritualiser” plus que nécessaire plusieurs prescriptions de l’Ecriture.

Jésus étant venu et ayant versé le seul sang qui peut réellement effacer les péchés,désormais le commandement sur l’abstention du sang ne nous concerne plus.

Pourquoi est-il donc repris dans les Actes ?Il n’a, spirituellement parlant, plus de raison d’être mais les disciples conseillèrent,

sur la directive du Saint-Esprit, de le garder PROVISOIREMENT A CAUSE DUCONTEXTE DE L’EPOQUE POUR SIMPLIFIER LE PASSAGE DU JUDAISME AUCHRISTIANISME (Actes 15 : 19).

Pour les chrétiens grecs le fait de s’en abstenir n’était pas un compromis qui chan-geait quoi que ce soit aux fondements de l’Evangile mais, au contraire, UN TEMOI-GNAGE DE CONDESCENDANCE face à la majorité de Juifs convertis parmi les pre-miers chrétiens.

Aujourd’hui, nous pouvons en toute liberté “manger de tout ce qui se vend au mar-ché” et “de tout ce que l’on nous présente”, y compris du boudin ou du steak bien sai-gnant ; mais si cela représente une occasion de chute pour quelqu’un qui est présent, nouschoisirons de nous en abstenir (1 Corinthiens 10 : 25 à 27).

Passons à d’autres exemples. Si nous prenons littéralement le commandement duDeutéronome qui nous dit :

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“Tu ne te feras point d’image taillée, DE REPRESENTATION QUELCONQUE deschoses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans leseaux plus bas que la terre.” (Deutéronome 5 : 8)

Cela signifie-t-il que toute sculpture, toute peinture, tout dessin, toute photo, etc., sontune abomination aux yeux de Dieu ? Je connais l’exemple d’un chrétien qui arracha tou-tes ses tapisseries, jeta tous ses bibelots, les jouets de ses enfants et photos croyant met-tre en pratique ce commandement.

L’Ecriture nous montre ailleurs que l’Eternel, Lui-même, dit ensuite aux Hébreuxde faire des représentations sculptées, brodées... et pas des moindres : des boeufs, desanges (Exode 25 : 18 ; 26 : 1 et 2 Chroniques 4 : 3).

Ce verset se comprend à la lumière d’un autre qui déclare :

“Tu ne te prosterneras point devant elles, tu ne les serviras point...”(Deutéronome 5 : 9)

Nous comprenons donc que l’interdiction ne concerne pas les représentations dechoses existantes “tout court” mais leur idolâtrie.

Il nous faut savoir interpréter les divers passages de la Parole et ne pas prendre unverset isolé : SUR DES VERSETS ISOLES, ON PEUT BATIR TOUTES SORTES DEDOCTRINES DESEQUILIBREES.

On peut rebaptiser les gens au nom de Jésus seul, comme les brahnamistes, déclarerque tous ceux qui ne parlent pas en langues ne sont pas sauvés, affirmer que l’on ne peutpas perdre son salut, etc.

En faisant la synthèse de deux déclarations QUI PARAISSENT A PREMIERE VUECONTRADICTOIRES, on trouve l’équilibre et LE VRAI SENS des choses.

Le Jésus qui a dit : “Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’au-tre” est le même qui a chassé les vendeurs du temple à coups de fouet (Matthieu 5 : 39et Jean 2 : 15).

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Chapitre III

LE CHRETIEN ET LA VIOLENCE

Nous voulons, à travers ce livre, présenter comme exemples des sujets assez clas-siques, souvent sources de controverses, et en profiter pour les expliquer.

De nombreux enfants de Dieu croient et affirment qu’un chrétien ne peut être militai-re, policier ou juge, être amené à user de violence, qu’un chrétien ne doit pas être pourla peine de mort, etc.

C’est avec une totale sincérité qu’ils raisonnent de la sorte, croyant pouvoir appuyerleurs affirmations sur certains versets de l’Ecriture, en particulier ceux qui suivent :

“Vous avez appris qu’il a été dit : oeil pour oeil et dent pour dent, mais Moi Je vous disde ne pas résister au méchant ; si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-luiaussi l’autre ; si quelqu’un veut plaider contre toi et prendre ta tunique, laisse-lui aussiton manteau ; si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. Donne àcelui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi.”(Matthieu 5 : 38 à 42)

“Vous avez appris qu’il a été dit : tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi,mais Moi Je vous dis : aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faitesdu bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vouspersécutent...” (Matthieu 5 : 43 et 44)

Qui n’a jamais entendu dire qu’un chrétien ne peut tuer ? Car la Bible commande :

“Tu ne tueras point.” (Deutéronome 5 : 17)

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Certains disent qu’un chrétien ne peut occuper la fonction de juge parce que Jésus adit :

“Ne jugez point afin que vous ne soyez point jugés.” (Matthieu 7 : 1)

Ces passages ne doivent nullement être remis en question, cela va de soi ! Mais il s’a-git de ne pas les prendre sans réfléchir en leur faisant dire CE QU’ILS N’ONT JAMAISVOULU DIRE.

Montrons, premièrement, qu’il est illogique de les prendre littéralement et, ensuite,qu’il est tout aussi illogique de les prendre séparément ou isolément.

Considérons le commandement “Tu ne tueras point”. Littéralement, il signifieraitqu’on ne peut même pas tuer d’animaux, même pas une mouche !

Ainsi, toute personne assise devant sa tranche de jambon ou ayant décidé de se débar-rasser d’une mouche qui l’incommode, transgresserait, directement ou indirectement, cecommandement. Absurde, n’est-ce-pas ?

Un tel extrémisme n’est pas sans rappeler la philosophie de certaines religions orien-tales qui interdisent de consommer de la viande et de tuer, ne serait-ce qu’un moustique; religions inspirées par les puissances des ténèbres...

Vous auriez raison de déclarer, face à une telle interprétation du Deutéronome qu’onne peut le comprendre ainsi, car Dieu Lui-même a donné aux hommes la chair des ani-maux comme nourriture (Genèse 9 : 3). Cela signifie donc que cette interdiction de tuerdoit, DEJA, être interprétée à la lumière d’autres versets qui permettent de comprendrece que la Bible entend VRAIMENT par “Tu ne tueras point”.

Qu’est-ce qu’il ne faut pas tuer, EXACTEMENT ? Ou, plus précisément, DANS QUELLES CIRCONSTANCES ne faut-il pas tuer ?Beaucoup pensent que ce commandement signifie donc : “Tu ne tueras point d’êtres

humains” ; c’est en effet ainsi qu’il est couramment compris. En l’interprétant de la sorte,on fait tout autant fausse route qu’en pensant qu’il ne faut pas tuer d’animaux car, si dansles chapitres du Deutéronome, Dieu ordonne aux Hébreux : “Tu ne tueras point”, au cha-pitre 7 du même Deutéronome, le même Dieu ordonne de “dévouer par interdit”, c’est-à-dire de détruire - DONC DE TUER - des nations entières (Deutéronome 7 : 1 à 15).

Ce Dieu qui ordonne à Son peuple de “ne pas tuer”, lui commande également de met-tre à mort, de lapider le criminel, l’adultère, le blasphémateur, etc. (Lévitique 20).

Dieu n’étant pas le Dieu de la contradiction, il est évident que ce qu’Il veut dire par“Tu ne tueras point”, ne peut non plus signifier : “Tu ne tueras point d’êtres humains”.

La question se pose donc de savoir si tuer est MAL EN SOI.Si nous devons comprendre que tuer est effectivement mal en soi... Dieu Lui-même

se retrouve au banc des accusés !

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Dieu au banc des accusés ?

Si la plupart du temps, il est vrai que c’est Satan qui frappe les hommes de mort, plu-sieurs passages de l’Ecriture nous montrent CLAIREMENT que Dieu tue :

“Et ceux que tuera l’Eternel seront en grand nombre.” (Esaïe 66 : 16)

Lorsque l’ange de l’Eternel (qui agit en fonction de ce que lui dit l’Eternel) apparaîtà Balaam pour le reprendre, c’est sans ménagement qu’il lui déclare :

“Si elle ne s’était pas détournée de moi (l’ânesse), je t’aurais même tué...”(Nombres 22 : 33)

Lorsque l’ESPRIT DE DIEU LE SAISIT, Samson ne tua pas seulement un lion maisil se retrouva à tuer MILLE HOMMES avec une mâchoire d’âne (Juges 15 : 14 à 16).

Quand Christ reviendra, il nous est dit qu’il trempera Ses pieds dans le sang de Sesennemis (Esaïe 63 : 3).

L’Evangile de Luc nous relate que des soldats vinrent trouver Jean-Baptiste et luidemandèrent : “ET NOUS QUE DEVONS-NOUS FAIRE ?” Ces hommes se posaient desquestions, ils se demandaient si leur fonction était compatible avec leur conversion.

Que leur a répondu Jean ? “Il faut vous faire réformer ?” ou encore : “Débrouillez-vous pour ne tuer personne ?”

Non ! Il leur a répondu :

“Ne commettez ni extorsion ni fraude envers personne, et contentez-vous de votresolde.” (Luc 3 : 14)

Les soldats avaient l’habitude de piller et de commettre toutes sortes d’actions mau-vaises sous le couvert de leur position ; Jean-Baptiste leur dit qu’ils ne devaient pas agirde la sorte, mais leur enjoignit de continuer à faire leur métier de soldats et à toucher lasolde qui leur revenait de droit.

L’enseignement des “Témoins de Jehovah”, qui rejettent tout ce qui touche, de prèsou de loin, à l’armée, sous prétexte d’être “bibliques”, est en totale contradiction avec cepassage.

Dans les milieux évangéliques, cela n’est pas clair pour tout le monde non plus.Plusieurs ont jugés bon de se placer en “objecteurs de conscience” vis à vis de leurs obli-gations militaires (à l’époque où le service militaire était obligatoire) ou penant ladeuxième guerre mondiale.

Parmi eux des gens des gens de valeur et plus sincères : Howard Carter a écrit son

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excellent livres sur les dons spirituels pendant qu’il était emprisonné à la suite de cettedémarche. Il n’en demeure pas moins que cette interprétation ne tiens pas avec l’ensem-ble des versets de l’Ecriture qui ont rapports à ce sujet.

Il est difficile d’en arriver à croire que la Bible enseigne un pacifisme excessif, et ditaux chrétiens qu’ils ne doivent pas faire leur service militaire, lorsque l’on sait que parmiles noms que Dieu porte se trouve celui de “l’Eternel des ARMEES” (Jérémie 48 : 15).

Faut-il comprendre que Jésus est venu “chambouler” les déclarations de Jean-Baptiste en enseignant de tendre l’autre joue ?

Dans ce cas, l’apôtre Paul, à son tour “chamboulerait” les déclarations de Jésuspuisqu’il dit que les autorités ont été instituées par Dieu (Romains 13 : 1), précisant quele magistrat a été placé - PAR DIEU toujours - pour faire régner la justice, et cela PARLA FORCE SI NECESSAIRE :

“Le magistrat EST SERVITEUR DE DIEU pour ton bien. Mais si tu fais mal,CRAINS ; car ce n’est pas en vain qu’il PORTE L’EPEE, étant serviteur de Dieu pourEXERCER LA VENGEANCE ET PUNIR celui qui fait le mal.” (V. 4)

L’épée DONT DIEU A ARME LE MAGISTRAT, est-elle simplement destinée à“piquer les fesses” des hors-la-loi ?

Non, car Paul dit que CE N’EST PAS EN VAIN, justement, que le magistrat porte l’é-pée mais que c’est POUR PUNIR et exercer la vengeance ! L’épée fait, au minimum,des blessés et la plupart du temps des morts.

Pour qui est la grâce ?

Les versets que nous venons de citer se trouvent dans le Nouveau Testament, pointimportant à préciser puisque nombre de chrétiens déclarent au sujet de presque tout cequi se trouve dans l’Ancien Testament : “Aujourd’hui, nous ne sommes plus sous la loimais sous la grâce”. Ils en déduisent que la loi des hommes ne doit plus être aussi ferme.

La question se pose donc : qui est sous la grâce ?Ceux qui se sont placés sous la grâce en se repentant de leurs péchés et en acceptant

le sacrifice de Jésus accompli pour eux !Le monde dans lequel nous vivons est composé d’une majorité de personnes qui ne

se placent pas sous la grâce par la repentance de leurs péchés.Ce monde, pour subsister, a besoin de lois : une société ne peut subsister sans une loi

QUI PUNISSE LE COUPABLE ET QUI PROTEGE L’INNOCENT. Ces lois ne sont pas données pour le plaisir de punir mais, comme le fait comprend-

re Paul aux Galates, en parlant de la Loi de l’Ancien Testament, pour LIMITER LESTRANSGRESSIONS :

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“Pourquoi donc la Loi ? Elle a été donnée ensuite A CAUSE DES TRANSGRES-SIONS...” (Galates 3 : 19)

S’il est vrai que la Loi doit prendre en considération chaque cas, elle doit aussi êtreferme et INSPIRER LA CRAINTE à l’homme qui n’a pas été régénéré par le sang deChrist.

Paul affirme que la Loi a été donnée “à cause des transgressions”, c’est-à-dire pourles limiter.

Vous avez dit : peine de mort ?

En d’autres termes (et là je vais en faire “bondir” plus d’un) un chrétien ne devraitpas être contre la peine de mort, puisque Dieu Lui-même l’a instaurée !

Allons même plus loin : UN CHRETIEN QUI EST CONTRE LA PEINE DE MORTS’OPPOSE A DIEU !

Désolé de baisser dans l’estime de plusieurs à cet instant, mais le fait que nous soyonsappelés à être remplis de la compassion de Dieu ne peut l’être aux dépens de Sa justice.La Bible nous enseigne qu’aux yeux de Dieu, CELUI QUI ABSOUT LE COUPABLEEST AUTANT EN TORT QUE CELUI QUI CONDAMNE L’INNOCENT (Proverbe 17: 15).

Maintenant, le fait de croire que la peine de mort est une bonne chose ne signifie pasque l’on pense, dès lors, que celle-ci doit être appliquée sans prendre en considéra-tion les divers cas qui pourraient, à première vue, en être passibles.

Il n’est pas question d’une justice aveugle qui frapperait tous ceux qui fautent sanschercher plus loin. La justice aveugle n’est pas la justice !

Il y a un équilibre à trouver. Le diable fait tout ce qu’il peut pour dénaturer les lois etpervertir les autorités : il essaiera d’amener les pays à être dirigés par des gouvernementstotalitaires qui condamnent et exécutent tous les opposants, violant ainsi toutes les règlesde justice.

S’il ne le peut pas, il fera en sorte que, SOUS PRETEXTE D’HUMANITE, le châti-ment du coupable soit réduit au point qu’il n’effraie plus et donc N’ARRETE PLUS leméchant.

Lorsque la loi n’est plus assez ferme, l’iniquité s’accroît : ON PENSE ETRE PLUSHUMAIN que les générations passées parce que l’on abolit la peine de mort. Mais enréalité ON PARTICIPE, de la sorte, A REPANDRE la mort, à armer indirectement le brasdes criminels pour qui quelques années de prison ne sont pas effrayantes et ne les inci-tent pas à renoncer à leurs actions.

C’est ce que nous pouvons constater actuellement dans notre société.Les opposant à la peine de mort avancent le raisonnement que la punition ne fait pas

reculer la criminamité.

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Je ne connais pas l’origine de cette déclaration, mais je sais qu’elle est fausse !Pourquoi ? Car la Bible affirme exactement le contraire :

“Parce qu’une sentence contre les mauvais actions ne s’exécute pas promptement, lecoeur des fils de l’homme se remplit en eux du désir de faire le mal.”(Ecclésisate 8 : 11)

Quand on ne punit pas le coupable, et rapidement d’après ce verset (l’effet est perduen effet lorsque ce sont des procès à n’en plus finir, sur des années), le mal avance !

On peut aller jusqu’à dire ici - pour vous mettre totalement à l’aise - que les person-nes qui ont fait abolir la peine de mort, qui ont fait pression dans ce sens ou qui approu-vent cet état de choses sont responsables devant Dieu des crimes commis par des crimi-nels récidivistes qui avaient été relâchés.

Robert Badinter qui a été l’instrument déclencheur pour faire abolir la peine de mort,est regardé par beaucoup comme un “grand homme”, mais l’avis de Dieu doit être diffé-rent. Ce franc maçon notoire a aussi milité pour la dépénalisation de l’homosexualité,ramenant l’âge légal avec qui un adulte peut avoir de tels rapports sans être poursuivi devingt et un an à quinze ans, ainsi que pour le droit à l’avortement.

Dans notre pays, les politiciens et autres qui proclament bien haut leur indignationface à la peine de mort sont souvent les mêmes qui militent pour l’avortement.Dernièrement, ils ont même réussi à faire voter une loi qui repousse encore l’âge limitedu foetus pour ces avortements.

Voilà donc qu’on milite pour que des hommes coupables soient épargnés, prétextantla dignité et l’humanité, alors que pendant ce temps on décide de tuer des milliers d’êt-res humains innocents et sans défense.

En fait le diable aime bien jeter de la poudre aux yeux des hommes, en les amenantà considérer la peine de mort comme une chose “pas digne d’eux”, ce qui lui sert de para-vent pour, pendant ce temps, détruire des multitudes.

Combien il est triste de voir que tant de chrétiens tombent dans ce piège.Tant qui disent : “Je suis contre la peine de mort parce que je suis chrétien” ou

“parce que Jésus a dit qu’il faut tendre l’autre goue”.Voyez-vous, cette manière de penser semble être biblique, quand on la survole sans

trop réfléchir, mais elle émane de l’esprit humaniste, qui est dans son essence une véri-table religion à la gloire de l’homme.

Celui qui assassine son prochain, qui fait du mal à un enfant, qui viole, qui forcequelqu’un à se prostituer pour lui, etc., mérite la mort TOUT AUTANT AUJOURD’HUIQU’AU TEMPS DE L’ANCIEN TESTAMENT ; à moins qu’il ne se repente, crie à Dieuet accepte le sacrifice de Christ pour le pardon de ses péchés.

Néanmoins, le thème majeur de ce livre n’est pas la peine de mort et je vous encou-

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rage, que vous soyez d’accord ou pas avec mon développement (ce que je respecte toutà fait), à ne pas vous focaliser sur ce sujet au détriment des autres ; ce qui serait domma-ge.

Il faut des juges, des policiers, une armée pour protéger la vie des gens, leurs biens,leurs droits, le pays. Le Nouveau Testament n’a jamais remis ces principes en question.

Alors... qu’a voulu dire Jésus ?

Dans son livre “compte à rebours vers Harmaguedon”, Hall LINDSAY fait cetteremarque : “Dans le sermon sur la montagne, Jésus a fait plusieurs déclarations qui ontété prises hors de contexte et utilisées pour justifier le pacifisme en toutes circonstances.Les responsables religieux de l’époque (les pharisiens) avaient déformé le vrai sens dela Loi de Moïse en y ajoutant leurs traditions. Aussi, Jésus voulait leur montrer le senspremier de la Loi... Il est évident que la Bible ne dit pas que tuer est toujours mauvais :après tout, Dieu a ordonné aux Israélites de lapider un meurtrier jusqu’à ce que morts’en suive... Jésus a dit plus tard” :

“Vous avez appris qu’il a été dit : oeil pour oeil, et dent pour dent. Mais moi, je vousdis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre.” (Matthieu 5 : 38 et 39)

“Dans ce cas, Jésus a cité la façon dont les chefs religieux appliquaient à tort uncommandement divin : ils ont, en effet, pris ce commandement pour en faire un principeà appliquer aux relations interpersonnelles. Ils l’ont utilisé afin de justifier la vengean-ce...”

Lorsque Jésus dit : “Vous avez appris qu’il a été dit”, Il ne fait pas directement allu-sion à la déclaration de la Loi, comme nous l’avons souvent cru, MAIS AUX COM-MENTAIRES ET INTERPRETATIONS DENUES DE MISERICORDE que faisaient lespharisiens et docteurs au sujet de certains commandements de la Loi (Matthieu 6 : 21,27, 33, 38, 43).

Ceux-ci ramenaient au niveau des relations interpersonnelles des préceptes quiconcernaient la situation des hommes face aux tribunaux.

Le Seigneur a fait ressortir cette différence lorsqu’Il dit :

“Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère aquelque chose contre toi, laisse là ton offrande et va d’abord te réconcilier avec tonfrère. Puis, viens présenter ton offrande. Accorde-toi promptement avec ton adversai-re, pendant que tu es en chemin avec lui de peur qu’il ne te livre au juge, que le jugene te livre à l’officier de justice, et que tu ne sois mis en prison.” (Matthieu 5 : 23 à 26)

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Au départ, lorsque la Loi a été donnée aux Hébreux, n’imaginez pas qu’elle étaitdépourvue de miséricorde, que celui qui avait fauté était tout de suite lapidé ou publique-ment exposé. Le pardon et la miséricorde avaient leur place.

On n’en a pas toujours l’impression, lorsqu’on lit l’ensemble des commandements etsi on ne les replace pas à leur place, c’est-à-dire entre les mains des autorités chargéesd’éviter les débordements.

Les commandements que nous trouvons dans la Loi concernant les sentences à rend-re face aux péchés du peuple devaient, nous le répétons, être appliqués par les autoritésen place pour juger le peuple.

C’est-à-dire : QUAND, ET SI ON EN ARRIVAIT DEVANT LES TRIBUNAUX.Maintenant, les hommes étaient encouragés à exercer quand même le pardon, la

miséricorde, à “s’accorder avec leur adversaire”, si possible, avant d’en arriver là.C’est parce que cela ne nous apparaît pas clairement au premier abord en lisant le

Pentateuque que l’on a parfois l’impression que le fossé est énorme entre l’Ancien et leNouveau Testament, que le Dieu de l’Ancienne Alliance est beaucoup plus dur que celuide la Nouvelle.

Je vais vous dire quelque chose que vous savez déjà : le Dieu de l’Ancien Testamentest le même que Celui du Nouveau et Il ne change pas ! Il est miséricordieux, lent à lacolère et riche en bonté. Lui qui a donné le sang sur l’autel pour la purification des péchésdu peuple n’a jamais sous-entendu que le pécheur devait, sauf dans certains cas, tout desuite être saisi, mené devant les tribunaux et mis à mort.

Cette dernière solution devait intervenir face à la non repentance ou au non par-don et n’était adoptée que lorsque certaines limites étaient dépassées. Le dépasse-ment de ces limites se concrétisait par le fait d’en arriver devant les tribunaux.

Nous comprenons mieux cela à travers l’attitude de Joseph (homme qui respectait laloi) à l’égard de Marie lorsqu’il apprit qu’elle était enceinte. N’ayant pas encore la révé-lation que cela venait du St-Esprit, il nous est dit :

“...il se proposait de la répudier en secret afin de ne pas lui causer de tort.”(Matthieu 1 : 19)

La Bible nous précise qu’il voulait faire cela “car il était un homme de bien”. Cethomme élevé dans la Loi de Moïse n’essayait pas de faire entorse à cette Loi. Ilaurait été qualifié de transgresseur.

Mais parce qu’il était bon et droit, il pardonna (ce qu’il pensait alors être la consé-quence d’un péché) et ne voulut pas que Marie soit exposée et condamnée pour adul-tère.

Joseph était un homme qui avait une juste compréhension de l’esprit de la Loi.Son attitude apparaît en total contraste avec l’épisode où l’on amène à Jésus une

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femme prise en flagrant délit d’adultère et que l’on est prêt, sous la directive des scri-bes et des pharisiens, à lapider sur le champ (Jean 8 : 34).

Scribes et pharisiens, hommes de la lettre, veulent appliquer une condamnationavant de permettre une restauration.

En effet, les pharisiens avaient placé dans la Loi toutes sortes de nuances là où il n’enfallait pas, de façon à couper les cheveux en quatre, et n’en avaient pas placé là où il enfallait le plus. Et ils le faisaient également un peu comme cela les arrangeait.

D’ailleurs, dans l’épisode de la femme saisie en flagrant délit d’adultère, puisqu’il yavait eu flagrant délit, il y avait donc aussi un homme pris avec elle : seule la femme allaitêtre lapidée. Où était passé l’homme ?

La justice des pharisiens étaient à deux poids deux mesures.Jésus comme Joseph, hommes de l’Esprit, eurent le réflexe de la restauration. Jésus

dit à la femme adultère : “Va et ne pèche plus”, pas seulement “Va” mais aussi “Et nepèche plus”.

Cela sous-entend : “Si tu persévères dans cette voie, tu te retrouveras un jour lapidéeet alors ce ne sera que justice”.

Jésus a déclaré qu’Il n’est pas venu abolir la Loi mais l’accomplir, la parfaire(Matthieu 5 : 17). Il a précisé au sujet des commandements qu’elle contient :

“Celui donc qui supprimera un de ces plus petits commandements et qui enseigneraaux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ;mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelégrand dans le royaume des cieux.” (V.19)

IL NE CHANGE DONC PAS LA LOI PAR SES DECLARATIONS MAIS ENDONNE LA BONNE INTERPRETATION. En d’autres termes, Il veut dire : “On vousa dit qu’il fallait automatiquement rendre oeil pour oeil et dent pour dent, mais moi Jevous dis que LE VRAI SENS DE LA LOI est, QU’AVANT TOUT, vous tendiez l’autre joueet que vous fassiez tout ce que vous pouvez pour ne pas en venir aux tribunaux qui, eux,doivent appliquer “oeil pour oeil, dent pour dent”.

“Que votre ATTITUDE PREMIERE ne soit pas de rendre coup pour coup, mais demanifester à votre ennemi votre amour AFIN DE LUI DONNER TOUTES SES CHAN-CES : la chance de changer d’attitude, la chance de réfléchir et de se repentir”.

Le Seigneur nous demande d’aller jusqu’au bout de nos limites, mais de ne pas résis-ter à nos ennemis JUSQU’A CE QU’ILS EN ARRIVENT A DEPASSER, EUX, LESLIMITES. Est-ce une bonne interprétation ?

Si vous ne concevez pas de limites, sous prétexte que Jésus a dit de ne pas résister auméchant, quelqu’un peut venir demain prendre votre voiture, votre maison, votrefemme... Vous voyez combien c’est absurde !

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Ne pas concevoir de limites et être prêt à accepter n’importe quoi nous amène à trans-gresser un autre commandement de l’Ecriture, celui qui nous enjoint de ne pas participeraux oeuvres infructueuses des ténèbres (Ephésiens 5 : 11), ce que l’on peut faire par saléthargie.

Imaginez que vous passiez dans la rue et que quelqu’un soit en train de se faireégorger ou violer. En n’intervenant pas, vous vous rendriez coupable.

Je sais que certains diront : “Je me mettrai en prière”; il y a des moments où cen’est pas le temps pour se mettre en prière : Jésus ne s’est pas mis en prière pour queles voleurs sortent du temple ! Il y a des moments dans la vie où il faut agir parce queles limites TOLERABLES ont été dépassées.

A l’époque des Camisards, beaucoup se sont levés pour combattre avec les armesleurs persécuteurs affirmant que c’était même sous la direction de l’Esprit de Dieu.

Certains ne savent que penser de cette attitude, d’autres affirment qu’ils se seraientfourvoyés en agissant de la sorte et seraient, en réalité, allés à l’encontre de la volon-té de Dieu.

La question se pose : la volonté de Dieu est-elle qu’on laisse massacrer desfamilles entières sans bouger ? Je suis persuadé que non !

Lorsque les Camisards ont pris les armes, c’était sur des directions précises deDieu et de l’Esprit prophétique qui les animait (je le crois personnellement).Malheureusement, il y a eu des excès, comme toujours, qui n’avaient rien à voir avecDieu et l’Esprit prophétique.

Mais on doit reconnaître néanmoins que l’Esprit de Dieu était agissant à traversplusieurs personnes pour aider les combattants au niveau des plans de bataille.

Des paroles de connaissance révélaient l’arrivée des adversaires, la présenced’espions, les plans de l’ennemi, etc. Plusieurs chefs de guerre huguenots comme vau-dois ont été des généraux de Dieu tant en ce qui concerne le domaine spirituel que leurcapacité à mener les hommes à la bataille.

“Ne résistez pas au méchant” est une ordonnance qui concerne, là aussi, les relationsinterpersonnelles avant tout et non un peuple qu’on veut exterminer ainsi qu’une attitu-de de premier réflexe.

Lorsqu’il s’agit de défendre femmes, enfants, veuves, orphelins et les faibles en géné-ral, le chrétien doit être le premier à résister aux méchants.

Une fois que le méchant a eu l’occasion de changer ses voies et qu’il persévère dansla méchanceté, il doit trouver devant lui des personnes qui vont le stopper dans sa cour-se destructrice :

“Si le méchant ne se convertit pas, il aiguise son glaive, il bande son arc, et il vise.”(Psaume 7 : 13)

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Nous devons nous libérer de ce lien de faux pacifisme tissé par des enseignementssortis de contexte. Ce lien empêche des tas de chrétiens d’être efficaces pour la sociétéet pour eux-mêmes.

Ne fallait-il pas résister à HITLER pendant le seconde guerre mondiale ? Le Seigneur nous dit, en parlant de “tendre l’autre joue”, d’agir de la sorte afin d’êt-

re COMME Notre Père céleste et de marcher selon Son exemple (Matthieu 5 : 44 à 48).Que fait notre Père céleste ? Il supporte l’homme, subit ses moqueries, fait tout pour

lui donner l’occasion de changer de voie. Il tend l’autre joue jusqu’à ce que les limitesaient été dépassées.

Jésus Lui-même a enseigné qu’il y avait des limites à ne pas franchir. Lorsqu’Il achassé les vendeurs du temple, l’Ecriture ne nous dit pas seulement qu’Il a pris un fouetmais qu’Il l’a fabriqué Lui-même ; ce qui sous-entend une préméditation, un acte bienpesé (et bien dirigé par l’Esprit) et non une réaction charnelle (Jean 2 : 15).

Ceux qui se retrouvent devant les tribunaux, y sont - du moins, le devraient-ils - pouravoir franchi les limites. Paul, le même qui parle du magistrat armé de l’épée, déclare auxchrétiens :

“Ne vous vengez point VOUS-MEMES, mais laissez agir la colère.” (Romains 12 : 19)

D’ailleurs, ce que déclarait déjà la Loi (Lévitique 19 : 18). Il ne dit pas qu’il ne doitpas y avoir de jugement ou de colère, mais qu’il ne nous appartient pas de juger et denous venger directement.

C’est à Dieu qu’appartient ce jugement là :

“A Moi la vengeance, à Moi la rétribution.” (Deutéronome 32 : 35)

Vengeance et jugement de Dieu peuvent se manifester directement “du ciel” ou ENPASSANT PAR LES INSTRUMENTS QUE DIEU LUI-MEME A INSTITUES : LESAUTORITES PLACEES :

“...pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal.” (Romains 13 : 4)

Lorsque Jésus déclare :

“Ne jugez point afin que vous ne soyez point jugés.” (Matthieu 7 : 1)

On aurait tort de prendre littéralement cette affirmation et penser que Jésus veut direque nous ne devons jamais, en aucun cas, porter de jugement, ce qui serait en contradic-tion avec les versets suivants :

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“Etes-vous indignes de rendre les moindres jugements ? Ne savez-vous pas que nousjugerons les anges ? Et NOUS NE JUGERIONS PAS, à plus forte raison, les chosesde cette vie ?” (1 Corinthiens 6 : 2 et 3)

Non, Jésus entend par là qu’il ne faut pas que notre premier réflexe soit de juger, dansle sens de condamner, mais de pardonner, d’avoir compassion, d’essayer d’arranger leschoses. Ensuite, quand on voit qu’il n’y a plus rien à faire, alors intervient le jugementdes anciens de l’église.

N’est-il pas question, dans des cas extrêmes, d’aller jusqu’à livrer à Satan le pécheurnon repenti, pour “la destruction de la chair” (1 Corinthiens 5 : 5) ? L’histoire d’Ananiaset Saphira nous confirme clairement cette réalité (Actes 5 : 1 à 10).

Dieu a placé des autorités dans le monde pour juger les affaires du monde ; Il en aplacé dans l’Eglise pour juger les affaires de l’Eglise.

Dans les deux cas, lorsque certaines limites ont été dépassées, les mesures à prendrepeuvent être très importantes.

Nous préciserons pour conclure

- Qu’un juge devrait pouvoir condamner à mort, sans mauvaise conscience aucune,celui qui est passible d’un tel jugement à cause de la méchanceté extrême de ses actions.

- Que le policier et le soldat peuvent être amenés à user de violence, voire à tuer, afinde protéger le citoyen, l’ordre, le pays, les femmes et les enfants de ce pays.

- Que CHACUNE DE CES FONCTIONS PEUT ETRE REMPLIE PAR UN CHRE-TIEN : il serait en effet bien hypocrite d’admettre que Dieu a placé les autorités et derefuser en même temps d’occuper une telle charge.

- Qu’un “simple” chrétien peut être amené également, DANS UN CAS PARTICU-LIER, à user de violence pour défendre quelqu’un, empêcher une situation de dégénérer,et ce EN DERNIER RECOURS ; cela va de soi.

Le problème des pharisiens était de ramener au niveau des relations interpersonnel-les des ordonnances de la Parole qui concernaient le travail des autorités.

Le problème de beaucoup de chrétiens est de RAMENER AU NIVEAU DES AUTO-RITES DES COMMANDEMENTS QUI CONCERNENT LES RAPPORTS INTER-PERSONNELS.

C’est-à-dire de penser que les autorités devraient elles aussi tendre l’autre joue. Cequi engendre un cycle sans fin.

Nous venons de chercher le vrai sens de certaines portions de l’Ecriture en faisant lasynthèse avec d’autres versets. En ce qui concerne notre “Tu ne tueras point” vu plushaut, il était aussi possible d’en comprendre le sens, sans faire tout le développement quenous avons fait, en se référant au texte original traduit de façon plus précise.

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On disait un jour à un Juif pieux : “La Bible n’interdit-elle pas de tuer ?”. Il regardason interlocuteur avec surprise et déclara : “ABSOLUMENT PAS ELLE INTERDITD’ASSASSINER !”

C’est bien là le sens du texte original : “Tu n’assassineras point !”Voilà donc un faux problème qui est soulevé depuis des années dans bien des

milieux chrétiens car si nous prenons le texte original, nous nous rendons compte que laBible n’a jamais dit : “Tu ne tueras point”.

Elle a commandé de ne point assassiner !Nuance de première importance puisque assasiner c’est tuer MOTIVE PAR UNE

MAUVAISE INTENTION ET UNE MAUVAISE JUSTIFICATION.Plusieurs passages de l’Ecriture gagnent à être étudiés à la lumière des textes hébreux

et grecs.

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Chapitre IV

PASSAGES A INTERPRETER A LA LUMIERE DE L’HEBREU

ET DU GREC

Certains passages, versets et mots de la Parole de Dieu étudiés à la lumière des tex-tes originaux hébreux et grecs nous apportent des précisions très intéressantes qui nouséchappent dans nos traductions.

Les mots qui ont plusieurs sens

Certains mots revêtent plusieurs sens à la fois ; par exemple, le mot grec “paraclés”,traduit généralement par “consolateur”, signifie également : “avocat”, “intercesseur”,“réconforteur”, “aide”, “Celui qui nous fortifie”, “Celui qui se tient à nos côtéscontre l’adversité”. Le mot “salut” implique, à la fois, l’idée de guérison, de délivran-ce, de restauration de la personne toute entière.

Ces précisions et nuances sont importantes et peuvent nous permettre de mieuxconnaître notre Dieu et de mieux comprendre la profondeur de Sa Parole.

Un même mot peut encore revêtir un sens différent en fonction du contexte danslequel il est placé : le mot “jour”, par exemple, peut vouloir dire : un jour de vingt-qua-tre heures ou une période indéterminée. Lorsque la Bible parle du “jour du Seigneur”, ilest souvent fait allusion à TOUTE LA PERIODE dans laquelle Christ va revenir.

Lorsqu’il est question d’être “justifié par Christ”, par exemple, cela ne fait pas allu-sion à une notion de justice qui consisterait à faire un parcours sans faute pour pouvoirêtre déclaré juste part Dieu. Non, cela signifie “être déclaré juste” par décrêt divin, àcause de ce que Jésus a fait pour nous.

La transcription dynamique du nouveau testament traduit tous les passages parlant dufait d’être justifiés par Christ par “être déclarés justes”.

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Le verbe “haïr” peut signifier détester ou seulement aimer moins, CE QUI EST BIENDIFFERENT et nous permet de comprendre la déclaration suivante de Jésus, rendue dansbeaucoup de traductions par :

“Si quelqu’un vient à Moi sans HAIR son père, sa mère, ses enfants, ses frères et sessoeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple.” (Luc 14 : 26)

Cette traduction, prise littéralement, est en totale contradiction avec d’autres passa-ges de l’Ecriture qui enjoignent de respecter son père et sa mère.

Dans la traduction de 1910, c’est ainsi que la Bible Segond rendait ce verset mais,aujourd’hui, les éditions revues le rendent par :

“Si quelqu’un vient à Moi, SANS ME PREFERER à son père, sa mère, à sa femme...”

Gordon Fee et Douglas Stuart expliquent (dans leur livre déjà cité) : “Certains motsgrecs ou hébreux possèdent un champ sémantiques différent de tout ce qu’on peut trou-ver en français. En outre, certains mots peuvent comporter plusieurs nuances ainsi quedeux sens - ou plus - considérablement différents.”

Volonté ou permission ?

Dans le Psaume 141 : 4, nous lisons :

“N’entraîne pas mon coeur à des choses mauvaises, à des actions coupables...”

Dieu entraîne-t-Il les hommes à des choses mauvaises et coupables ? Jacques affirmele contraire :

“Que personne, lorsqu’il est tenté ne dise : c’est Dieu qui me tente.” (Jacques 1 : 13)

La bonne traduction serait donc plutôt :

“Ne permets pas que mon coeur soit entraîné à des choses mauvaises...”

Certains versets, tel celui d’Exode 15 : 26, semblent nous faire comprendre que Dieuest l’auteur de la maladie et l’envoie. Mais, comme l’a fait remarquer quelqu’un versédans l’hébreu, il aurait fallu traduire de tels versets en faisant ressortir le fait que DieuPERMET au lieu de provoquer directement certaines choses.

Par exemple : “Je ne permettrai pas que tu sois frappé” au lieu de : “Je ne te frap-perai pas”. Ce qui change beaucoup de choses puisque tout ce que Dieu permet n’est pas

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pour autant Sa volonté (voir, à ce sujet, ma brochure “La volonté de Dieu pour nous lemeilleur”).

Quand ça dit le contraire...

Traduits de façon incorrecte, plusieurs passages de l’Ecriture peuvent être faussés aupoint d’aller jusqu’à dire le contraire de ce que le texte original dit vraiment. De telscas se retrouvent, en effet, dans pratiquement toutes les traductions. Citons un autreexemple : Paul déclare, ou semble plutôt déclarer, à Timothée au sujet de la femme qu’...

“... elle sera néanmoins sauvée en devenant mère...” (1 Timothée 2 : 15)

Traduit de la sorte, ce verset signifie que la femme DOIT enfanter pour être sauvée.Les questions suivantes se posent alors : qu’en est-il des femmes qui n’ont pas d’en-

fants ? Ne peuvent-elles donc pas être sauvées ?Qu’en est-il des femmes stériles ? Et, surtout, n’est-ce pas par le sang de Jésus qu’-

hommes et femmes peuvent recevoir le salut ? IL EST IMPOSSIBLE d’accepter une tra-duction dont le contenu REMETTE EN CAUSE LE FONDEMENT MEME DEl’Evangile : le salut à travers le sang de Jésus-Christ.

En réalité, ce verset fait allusion à la naissance du Sauveur, né d’une femme : il veutnous dire que la femme - comme l’homme d’ailleurs - est sauvée à travers la maternitéd’une femme qui a porté et enfanté le Sauveur.

Le fait de traduire littéralement peut être très juste pour un passage et très faux pourun autre.

La Bible Darby est particulièrement intéressante en ce qui concerne certains versets,la Bible en français courant l’est plus pour d’autres ; pour ne citer que ces deux exem-ples extrêmes de traduction. Mais chacune d’entre elles peut, dans certains passages,nous induire en erreur si nous ne comprenons pas l’Esprit de l’Ecriture et nous amener àl’asservissement au lieu de la liberté.

Pour bien comprendre certains mots, il faudrait les traduire par une phrase entière ;ce qui, nous le comprenons, est difficilement possible.

C’est le cas du mot “Eloïm” - qui a tant fait couler d’encre -, ainsi que d’autres nomsde Dieu qui sous-entendent la présence de la Trinité ou l’action de Dieu au travers desanges qui Le représentent. Il nous est dit, par exemple, que Jacob combattit contre Dieu,que Moïse était sur la montagne avec Dieu, et ailleurs qu’on ne peut voir Dieu et vivre.Le mot traduit par Dieu dans ces deux passages l’est bien imparfaitement.

D’autres versets précisent qu’en fait Jacob combattit contre un ange et que c’est enprésence d’un ange que se tenait Moïse (Comparez Genèse 32 : 28 et Osée 12 : 4 ;Deutéronome 5 : 27 et Actes 7 : 38).

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Poireaux ou laitues ?

Prenons (avec humour) un exemple simple, mais significatif à travers deux traduc-tions du verset suivant.

La Bible second révisée Colombe le rend :

“Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Egypte, et qui ne nouscoûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des aulx.”(Nombres 11 : 5)

La Bible de Jérusalem mentionne, elle, ...

“...les concombres, les melons, les laitues, les oignons et l'ail !” (Nombres 11 : 5)

Dans les deux traductions nous trouvons les mêmes trois ingrédients : concombres,melons, oignons, mais les poireaux de la première traduction SE TRANSFORMENT enlaitues dans la seconde. On reste dans la même famille de la verdure, mais une laitue n'estpas un poireaux. Si vous voulez faire une soupe vous choisissez des poireaux, si vousvoulez faire une salade vous choisissez une laitue.

Le problème n'est vraiment pas si grave s'il s'agit de faire une soupe, mais lorsque lamême nuance concerne des points plus importants, c'est la vie, l'épanouissement et ladestinée des gens qui peut être en jeu.

Il y a plus grave ! Voyons quelques autres erreurs de traductions beaucoup plus gra-ves. Dans 2 Samuel 12 : 29, on lit que David prit la ville de Rabba.

Au verset 31 il nous est précisé dans la Bible Louis Second 1910 qu'...

“Il fit sortir les habitants, et il les plaça sous des scies, des herses de fer et des hachesde fer, et les fit passer par des fours à briques; il traita de même toutes les villes des filsd'Ammon.”

Woufff ! Le passage repris dans 1 Chroniques 20 : 31 est encore plus explicite :

“Il fit sortir les habitants, et il les mit en pièces avec des scies, des herses de fer et deshaches ; il traita de même toutes les villes des fils d'Ammon.”

Wawawa ! David semble avoir “pété un boulon”, en plaçant ou mettant en pièce desfoules avec des scies, des herses, des haches etc. Allant même jusqu'à faire passer cer-tains par des fours à briques. Brrrr !

Pourtant…ça semble aller assez mal avec son caractère et sa manière habituelle defaire. La Second révisée 2002, nous rassure, en traduisant :

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“Quant au peuple qui s'y trouvait, il le fit sortir ; il les affecta aux scies, aux hersesde fer et aux haches de fer, et les condamna au moulage des briques ; il traita de mêmetoutes les villes des Ammonites.”

Ahhhh ! Ouf ! David affecta ces gens à certains travaux où étaient utilisées des scies,des herses, des haches, où ils moulaient dans des fours des briques.

Il y a quand même une différence entre mettre des gens à travailler avec des scies, desherses et des haches et les couper en morceaux avec ces mêmes instruments, à les met-tre à travailler à faire des briques avec des fours et les mettre dans le four.

Quelques connaissances, voire une bonne connaissance, des textes originaux peuventnous aider à nous y retrouver face aux traductions imparfaites que nous avons entre lesmains.

Attention quand même...

Maintenant, il est vrai qu’il faut être prudent avec le grec et l’hébreu ; tant de person-nes y font référence sans arrêt pour justifier un peu tout ce qu’elles veulent.

On se retrouve parfois confronté à deux “experts” en hébreu et grec qui, faisanttous deux référence aux textes originaux, affirment le contraire !

Si le seul fait de bien connaître les langues des textes originaux de la Bible donnaitune garantie de justesse d’interprétation, les Juifs et les Grecs seraient donc particulière-ment avantagés et ne pourraient être qu’une démonstration de cette réalité. Or, noussavons bien qu’il règne chez eux autant de désaccords que chez les autres peuples en cequi concerne l’interprétation de l’Ecriture.

Est-on réellement diminué parce qu’on ne connaît pas le grec ou l’hébreu ? L’Espritde Dieu veut, dans la mesure où nous sommes à Son écoute, nous faire ressortir de plusen plus directement toutes les nuances importantes à saisir.

“L’Esprit Saint... vous enseignera toutes choses...” (Jean 14 : 26)

Certains serviteurs de Dieu très peu instruits faisaient souvent ressortir, lorsqu’ilsenseignaient, les mêmes nuances que des hommes versés dans le grec et l’hébreu auraientpu apporter.

On ne peut pas attendre que les éditions de certaines traductions soient revues et d’a-voir fait des études de grec ou d’hébreu pour bien comprendre ce que le Saint-Esprit veutnous dire à travers la Bible.

Le saint-Esprit, en nous, veut nous instruire et nous conduire dans toute la vérité.

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Chapitre V

PASSAGES A INTERPRETER A LA LUMIEREDE LA REVELATION DU SAINT-ESPRIT

+ LES VERSETS “CLES”

Il est évident que nous devons nous employer à ce que toute interprétation que nousdonnons à l’Ecriture nous soit communiquée par le Saint-Esprit.

Le Saint-Esprit est là pour nous aider à comprendre, à raisonner et nous communi-quer la pensée de Dieu. Cette aide peut être “discrète” en s’infiltrant dans nos pensées,par des convictions et déductions ou alors très directe par une révélation spectaculaire.

Je me souviens avoir prié un jour pour demander au Seigneur de me montrer com-ment comprendre un certain chapitre de la Parole de Dieu. Juste après cette prière, le ver-set clé du chapitre me vint à l’esprit : ce verset me permettait de comprendre l’ensembledu chapitre. Le Seigneur a dit que :

“Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, Il vous conduira dans toute la véri-té ; car Il ne parlera pas de Lui-même, mais Il dira tout ce qu’Il aura entendu, et Ilvous annoncera les choses à venir.” (Jean 16 : 13)

L’Esprit de Dieu parle avant tout à notre cœur !Parfois, nous tombons sur un verset, nous le lisons, le relisons et sentons au plus pro-

fond de nous-mêmes que quelque chose ne cadre pas ; l’interprétation que nous donnenotre coeur sur ce sujet semble être en contradiction avec ce que nous voyons écrit litté-ralement.

Cela arrive souvent pour les passages mal traduits. De plus amples recherches nousamènent souvent à constater qu’une autre traduction ou le texte original correspondent àl’interprétation ressentie dans notre coeur.

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S’il est vrai qu’il faut adapter notre coeur à ce que la Bible dit, il faut parfois faireplier des passages flous (pas le vrai contenu de la Bible) à ce que notre coeur dit, car...

“Heureux ceux qui placent en Toi leur appui ! Ils trouvent DANS LEUR COEUR deschemins tout tracés.” (Psaume 84 : 6)

Au fur et à mesure de notre marche, on trouve de plus en plus facilement dans notrecoeurs, lorsque celui-ci est en harmonie avec celui de notre Seigneur, les bonnes inter-prétations, les nuances nécessaires pour la compréhension de la parole de Dieu.

Affirmer cela est très délicat, et ne peut concerner que des hommes et des femmes del’Esprit et non des personnes à la recherche d’un moyen de faire toujours aller la Paroledans leur sens.

LES VERSETS “CLES”

Chaque chapitre de l’Ecriture possède un ou plusieurs versets “clés” ; ceux-ci nousouvrent à la compréhension des passages flous. Ils peuvent nous révéler l’illogisme decertaines interprétations en mettant en relief une contradiction évidente, la raison d’êtred’une affirmation, etc.

Ainsi, en s’appuyant sur les déclarations que Paul fait dans 1 Corinthiens 7 : 25 à 38concernant le célibat, certains ont cru pouvoir conseiller fortement à leur tour le célibat,voire l’obliger. Dans ce chapitre, un verset “clé” apparaît :

“Voici donc ce que j’estime bon A CAUSE DES TEMPS DIFFICILES qui appro-chent : il est bon à un homme d’être ainsi.” (V. 26)

Regardons le contexte de l’époque et du lieu, ainsi nous comprendrons mieux ledéveloppement de Paul sur les avantages du célibat : à cet endroit et à cette période, derudes persécutions se généralisaient.

A cause de cet état de choses et durant cette période, Paul estima qu’il était préféra-ble et dans l’intérêt de celui qui le pouvait de ne pas se marier. Quand on risque de mou-rir tous les jours, ce n’est pas vraiment le moment de chercher à se marier.

Et même s’il déclare par la suite que celui qui est célibataire à plus de temps pourDieu, il ne peut absolument pas vouloir dire qu’il vaudrait mieux que tout le monde soitcélibataire car il précise plus loin :

“Seulement, que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’appelqu’il a reçu de Dieu. C’est ainsi que je l’ordonne dans toutes les églises.” (1 Corinthiens 7 : 17)

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Ce qui signifie, en d’autres termes, que quelqu’un dont l’appel est de se marier sorti-rait du plan de Dieu en ne le faisant pas – sous prétexte d’une interprétation trop littéra-le de ce que dit Paul sur le célibat.

On ne peut nullement justifier d’imposer le célibat à quiconque à partir de ces ver-sets.

Un verset clé nous permet de comprendre qu’une parole peut ne correspondre qu’àun temps particulier, peut ne s’adresser qu’à une catégorie de personnes ou à tous, etc. Ilconfirme notre pensée ou au contraire nous pousse à la remettre en question.

Cherchez les versets clés des passages qui vous paraissent flous, c’est un jeu édifiant.Certaines déclarations ne peuvent réellement se comprendre qu’une fois replacées

dans le contexte de l’époque où elles ont été faites.

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Chapitre VI

PASSAGES A INTERPRETER A LA LUMIERE DU CONTEXTE DE L’EPOQUE

ET DU LIEU

Nous avons déjà mentionné que le contexte de l’époque amena les disciples, inspiréspar le Saint-Esprit, à garder momentanément l’interdiction de consommer du sang. Denombreux versets peuvent nous paraître bizarres si nous ne les replaçons pas dans lecontexte de l’époque et du lieu.

“On dit plus bonjour ?”

Ainsi dans Luc 10 : 4, nous voyons le Seigneur envoyer Ses disciples deux à deux etleur enjoindre de ne saluer personne en chemin. On peut se demander ce qu’il y a de malà dire bonjour à quelqu’un sachant qu’auparavant Jésus avait enseigné à saluer ceux quine nous aiment pas au même titre que ceux qui nous aiment.

Le fait est que l’expression “saluer quelqu’un” dans le contexte de l’époque et du lieusignifie s’arrêter et discuter pendant un bon moment avec la personne croisée :“Comment vont ta femme, tes enfants, ta mère, etc ?”

Vue sous cet angle, la parole de Jésus prend tout son sens car les disciples, chargésd’une mission, ne pouvaient perdre leur temps et laisser leur attention être détournésconstamment.

Lorsque Jésus dit à ses disciples :

“Si quelqu’un te force à faire un mille, fais en deux avec lui.” (Matthieu 5 : 41)

Ce passage ne peux se comprendre avec justesse qu’en le remettant dans son contex-te, sinon il perd tout son sens.

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A l’époque de Jésus, l’occupant romain avait ses lois. Parmi celle-ci : un légionnaireromain avait le droit de réquisitionner un civil sur sa route et de lui faire porter sonpaquetage, sur la distance d’une mille, pour le soulager.

Une traduction qui ne donne aucune indication pour faire comprendre cela perd touteson essence. Ce “quelqu’un” qui vous force à faire une mille revêt une autorité pour lefaire, c’est un soldat romain ! Ce n’est pas le premier fou dans la rue à qui il vient la lubiede vous forcer à marcher avec lui.

Ce soldat ne vous enjoit pas de “faire une mille” avec lui pour le plaisir de vous fairemarcher, mais dans le but que vous portiez son paquetage. Et Jésus vous demande, Lui,non pas d’accepter de faire n’importe quoi parce que quelqu’un vous le demande, maisd’accepter de soulager un soldat bien chargé, pour le bénir !

La “transcription dynamique” d’Alfred Kuen du nouveau testament rend notre versetpar :

“Et si quelqu’un vient te réquisitionner pour t’obliger à lui porter un fardeau sur unkilomètre, porte-le sur deux kilomètres avec lui.”

Gordon Fee et Douglas Stuart : “En exégèse, c'est-à-dire pour comprendre ce quesignifiait le texte à l’origine, LA PREMIERE TACHE consiste à s’informer du contextehistorique.”

Tresses et maquillage

Comment ne pas aborder de tels sujets, quand on sait la place qu’ils ont pris, dans cer-tains milieu, pour définir la spiritualité ou la carnalité d’une personne.

Je me rappelle que lorsque nous étions nouvellement mariés, je disais à ma femme dene pas faire la moindre petite tresse sous prétexte que Paul a déclaré à Timothée :

“Que les femmes... ne se parent ni de tresses, ni d’or, ni de perles, d’habits somp-tueux...” (1 Timothée 2 : 9)

Au fond de nous, la raison nous interpellait en ces termes : “Qu’y a t-il de mal à sefaire une tresse ?” Nous lui répondions : “Il est écrit !” La réalité est que nous ne com-prenions pas ce qui était écrit et obéissions bêtement à des ordonnances qui ne prennenttout leur sens qu’à la lumière des coutumes de l’époque et du lieu.

Beaucoup de femmes riches se paraient de tresses compliquées à faire (ce qui existeencore aujourd’hui) et qui prenaient des heures de travail et d’attention. En plus de cela,dans les villes grecques, certaines prostituées se rasaient la tête pour mieux porter desperruques ornées de tresses complexes.

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Nous comprenons donc que c’est à des abus et donc à une catégorie de tresses, pra-tiques courantes alors, que Paul faisait allusion et non au simple fait de se faire une oudeux simples tresses. Cette façon de se coiffer représentait à la fois une perte de temps etreflétait l’orgueil, voire un esprit malsain.

C’est à ces mêmes abus qu’il faisait référence en parlant “d’habits somptueux, d’oret de perles”, etc.

L’expression “ne se parent” sous-entend d’ailleurs plus l’idée “d’exhiber” que sim-plement porter. Il n’y a rien de mal à porter de l’or, des perles, des habits agréables ouun maquillage. Par contre il y en a à le faire à outrance.

Dieu Lui-même dit à Israël dans Esaïe 54 : 11 :

“Je garnirai tes pierres de stucs” (ou “d’antimoine”selon les traductions)

On utilise le stuc pour embellir les murs et l’antimoine est un fard. En fait, Dieu dità Israël qu’Il va la maquiller.

Ma femme ne se maquille pas – ou très peu - et cela convient tout à fait à mes goûts.Mais chaque personne est différente et libre de se mettre en valeur comme elle l’entend.

Maintenant, lorsqu’une personne a besoin de passer deux heures dans la salle de baintous les jours avant de pouvoir sortir de sa maison ou de se peindre le visage jusqu’àchanger de personnalité, de se mettre des bijoux partout, elle a un problème.

C’est à cela que fait allusion Paul dans les versets cités ci-dessus.Mais la vraie pudeur et la vraie modestie résident non pas dans un aspect extérieur

sans aucune créativité, mais dans un équilibre. Les chrétiennes qui sont extérieurement et volontairement les plus “démunies”

sont loin, croyez-moi, d’être les plus humbles ! Je ne cesse d’en croiser qui cachentsous un aspect de fausse sainteté “l’orgueil de l’humilité”.

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Chapitre VII

VERSETS A COMPRENDRE A LA LUMIERE DU CONTEXTE DU PASSAGE

Si plusieurs versets de l’Ecriture se comprennent mieux à la lumière du contexte del’époque et du lieu, d’autres prennent également tout leur sens à la lumière du contextedu passage de la Bible dans lequel ils se trouvent.

Il y a un danger à attribuer le sens d’un verset à un autre usage que celui pour lequelil a été prévu au départ ou à une autre personne que celle à laquelle il a pu vouloir s’a-dresser personnellement.

Nous avons déjà vu que c’est l’erreur que commettaient les pharisiens avec plusieurspassages de l’Ecriture : le fait d’appliquer “oeil pour oeil, dent pour dent” s’adressait auxautorités, mais ils avaient ramené ce principe à l’ensemble des relations interpersonnel-les.

Dans 1 Timothée 5: 22, Paul déclare à ce dernier :

“N’impose les mains à personne avec précipitation...”

Ce verset a donné lieu à de nombreuses critiques à l’égard des serviteurs de Dieu quiprient pour la guérison divine par l’imposition des mains. Ceux-ci, en effet, ne peuventpas toujours connaître à l’avance chaque personne pour qui ils prient ; spécialement lorsde grandes réunions où les gens s’avancent par dizaines à l’imposition des mains.

Or, si nous prenons en considération le contexte du chapitre, nous nous rendonscompte que Paul parle de l’attitude à avoir envers les anciens et futurs anciens. Il est doncquestion de n’imposer les mains à personne avec précipitation pour le nommer ancien oule reconnaître dans le ministère. Ce qui change toute la rigidité de ce commandement.

Un autre passage, source de controverse, est celui qui concerne le parler en langues.Dans 1 Corinthiens 12 : 30, Paul pose la question suivante :

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“Tous parlent-ils en langues ?”

La réponse sous-entendue étant “non !” Ceci a fait dire que le parler en langues n’estpas destiné à tous les chrétiens. Le même Paul déclare au chapitre 14 verset 5 de la mêmeépître :

“Je désire que vous parliez TOUS en langues.”

S’il le désire pour tous, c’est que c’est possible pour tous ! Y a-t-il contradiction ?Non, il est simplement question de remettre chacun des versets dans son contexte.

Dans le passage du chapitre 12, il est question de MINISTERES et de manifestationsqui les accompagnent :

“Tous sont-ils apôtres... docteurs ? Tous ont-ils le don de miracle ?”

Il y a une forme de manifestation du parler en langues qui est en soi un ministère (ilexiste diverses formes de manifestations entrant dans ce que l’on peut appeler commu-nément : “le parler en langues”).

Certaines personnes sont utilisées régulièrement par le Saint-esprit pour parler deslangues connues que d’autres peuvent comprendre. D’autres parlent en langues et inter-prètent à un niveau beaucoup plus élevé que le simple don des langues avec interpréta-tion. Cela entre dans le cadre du “ministère des langues” et, comme pour tout ministèredans le sens d’appel particulier, TOUS N’ONT PAS cette manifestation.

Dans le chapitre 14 verset 5 il est, par contre, question du parler en langues “toutcourt” accessible et nécessaire A TOUS pour adorer et prier Dieu en esprit. Paul s’adres-se à des gens qui comprennent tout de suite de quoi il parle parce qu’ils vivent les donsde l’Esprit et les ministères.

Paul commence sa lettre aux Corinthiens en précisant :

“Il ne vous manque aucun don.” (1 Corinthiens 1 : 7)

“La Bible dit... !”Oui, mais quelle version ?

Beaucoup de chrétiens ponctuent un peu tout ce qu’ils disent par : “La Bible dit !”.Mais, ils parlent en Louis Second ou en Darby. Quelqu'un peut leur répliquer avec rai-son :“Oui mais dans quelle version ?”

D'une version à l'autre, en effet, le sens d'un sujet peut changer au point de dire jus-qu’au contraire. On ne peut pas être “de la lettre” dans le sens qu’on ne peut, déjà, pren-dre tout ce que dit le texte original sans l’interpréter.

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A plus forte raison on ne peut pas être “de la lettre traduite”. Il nous faut être “del’Esprit”, c’est à dire ouvert à comprendre ce que Dieu a voulu ou veut nous dire.

La liste d'exemples semblables à ceux que nos avons cité est grande.La traduction que vous avez dans les mains peut, si vous la suivez sans réfléchir,

détruire votre vie. Ce ne sera pas Dieu pour autant qui détruira votre vie, mais la mau-vaise utilisation de Sa parole.

Alfred Kuen, dans son livre formidable “Une Bible et tant de versions” - que j’aidécouvert plusieurs années après avoir sorti la première édition du livre que vous tenezdans les mains - le dit clairement : “Il n’y a pas de traduction sans interprétation !”.

Cette interprétation variera selon la foi même du traducteur, de ses propres influen-ces et réflexions, sa propre écoute du Saint-Esprit, etc.

Alfred Kuen, précise : “De plus, comme en littérature, un traducteur doit se trouver“en symbiose” avec l’auteur qu’il traduit pour bien rendre sa pensée”.

Merci Seigneur pour la traduction Second ! Maintenant Second était un homme quine croyait pas à toute l’inspiration de l’Ecriture - ce qui n’a pu que transparaître dans satraduction - , et encore moins qui avait expérimenté lui-même le domaine charismatique.

Nous mélangeons souvent un peu tout parce que nous n’avons souvent pas le vécuqui devrait normalement aller de pair avec l’Ecriture.

Lorsque l’on vit la Parole, l’expérience qui correspond à la Parole nous fait compren-dre les points, les détails qui nous échappent lors d’une simple lecture.

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Chapitre VIII

L’EXPERIENCE NOUS AIDEA COMPRENDRE L’ECRITURE

On a proclamé bien haut qu’en aucun cas l’expérience ne devait prendre la place dela Parole de Dieu, ce qui est tout à fait exact ! Il n’en demeure pas moins que l’expérien-ce nous aide à comprendre l’Ecriture !

L’expérience qui n’est pas appuyée sur l’Ecriture est DANGEREUSE et nous livre aubon vouloir des puissances des ténèbres. Mais lorsque l’on vit l’expérience de l’Ecriture,on saisit les NUANCES de celle-ci, voire, selon les versets, son vrai sens.

Georges JEFFREYS vit, un jour, écrit sur un tableau la phase suivante : “Celui qui avécu une expérience n’est pas à la merci de celui qui a un argument”.

En lisant cette phrase, il ajouta à voix haute : “Certainement et spécialement si cetteexpérience va de pair avec l’autorité de l’Ecriture”.

LES DEUX SONT INDISSOCIABLES !Il est malheureux que les personnes qui critiquent le parler en langues n’aient, pour

la plupart, jamais parlé en langues ou n’aient jamais expérimenté plus d’un aspect deslangues.

Les divers commentaires de l’épître aux Corinthiens que j’ai pu avoir entre les mainsrévèlent, avec tristesse, que leurs auteurs n’ont jamais expérimenté les dons de l’Esprit.Ceci remet en question la valeur même d’une bonne partie de ces commentaires car vousne pouvez bien parler d’une chose que si vous la vivez vous-même.

Lorsque vous savez ce que signifie “intercéder en langues”, vous comprenez toute lateneur du verset de Romains 8 : 26 qui dit :

“L’Esprit Lui-même intercède par des soupirs inexprimables...”

Quand vous avez été guéri en mettant votre foi en action, vous savez de quoi vous

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parlez lorsque vous parlez de guérison divine et de foi ; vous savez que lorsque l’Ecrituredit que “Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et éternellement” (Hébreux 13 : 8),cela veut dire, entre autres, qu’Il guérit encore.

Lorsque vous ne vous êtes jamais retrouvé confronté à chasser un démon hors d’unchrétien, il est facile de déclarer que “ce n’est pas biblique qu’un chrétien puisse avoirun démon”, mais quand vous êtes régulièrement face à cette réalité, ce n’est pas cetteinterprétation de l’Ecriture que vous acceptez.

L'Ecriture qui n'est pas confirmé par l'expérience ne peut-être pleinement com-prise, voire peut être mal comprise.

Il y a de nombreux passages dans l'Ecriture qui donnent lieu à des interprétations dif-férentes. La meilleure façon d’en saisir la bonne interprétation est de vivre l'expériencequi correspond à cette interprétation.

Connaissance et expérience

Dans la culture hébraïque l'expérience est indissociable de la connaissance. Laconnaissance n'est pas limitée à l'intellect, mais passe par l'expérience. Une personne neconnaît vraiment que ce qu'elle a expérimenté !

A la différence de la notion grecque dans laquelle il y a souvent un fossé entre la théo-rie et le vécu, la parole et les actes.

Pour nous, en français, “connaître” peut se rapporter à quelque chose dont on a prisconnaissance SANS L'AVOIR OBLIGATOIREMEN EXPERIMENTE.

Traduire par connaître le terme hébreu “Iada” est un euphémisme, c'est-à-dire que cen'est pas faux mais ça lève du poids au terme, et, disons-le, LA MOITIE DE SON SENS.

Le mot “connaissance” ou le verbe “connaître”, employé dès les premières pages dela Genèse, en Hébreux signifie “connaître et expérimenter” !

André Chouraqui, dans ses commentaires de sa traduction de la Genèse, le fait remar-quer à plusieurs reprises :

- “Ce verbe a TOUJOURS un sens CONCRET, expérimental... il signifie en géné-ral : “connaître par expérience concrète”.

- “Iada” signifie aussi “pénétrer”, “expérimenter” ; le mot évoque l'idée de laconnaissance ET DE SON RESULTAT”.

- “La rigueur du sens concret de “pénétrer”, avec l'ambivalence de ce terme, sembleplus proche de l'hébreu que l'euphémisme “connaître” répandu dans toutes les traduc-tions.”

Lorsqu'Adam a des rapports sexuels avec sa femme, c'est ce même terme qui estemployé : “Adam connut...”, que Chouraqui rend par : “Adam pénètre sa femme”. C’estclair !

Il y a une traduction appelée “La nouvelle traduction” (parue chez Bayard) qui rend

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“l'arbre de la connaissance du bien et du mal”, par “l'arbre DE L'EXPERIENCE du bienet du mal”.

Lorsqu’Adam et Eve ont chuté, ils ont fait bien plus que manger un fruit, ils ont expé-rimenté le mal. Quand Dieu vient les trouver, leur réaction est un mélange de honte, d’ar-rogance, de fuite de responsabilité. Ils sont dans le mal “jusqu’au cou”.

Les droits que le diable prend dans nos vies ne viennent pas seulement du fait qu’ilnous amène à prendre connaissance de choses mauvaises, mais qu’il nous amène à lesexpérimenter. Il en est de même avec Dieu, Sa puissance dans nos vies n’est efficace qu’àtravers l’expérience.

La puissance d’un témoignage qui rend vainqueur de Satan, d’après Apocalypse 12 :11, est la puissance d’un vécu de personnes qui “n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindrela mort” !

Quand il nous est dit que Dieu donne la connaissance à ceux qui la recherche, Il neleur donne pas seulement DES INFORMATIONS, mais aussi la capacité de vivre et d'ex-périmenter les vérités correspondant à cette connaissance.

Les chrétiens sont souvent connus pour être des gens qui ne vivent pas ce qu'ils prê-chent, tant dans la mise en pratique que l'expérimentation de ce qu'ils prêchent.

C'est pourquoi Jésus a insisté sur la mise en pratique de Ses préceptes, précisant quecelui qui entendait sans mettre en pratique bâtissait sur le sable.

Jacques, de son côté, précise :

“Mettez en pratique la Parole, et ne vous bornez pas à l'écoutez en VOUS TROMPANTvous-mêmes par de FAUX RAISONNEMENTS.” (Jacques 1 : 22)

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Chapitre IX

PASSAGES A INTERPRETER EN UTILISANTPLUSIEURS FACTEURS A LA FOIS

Les points que nous venons de voir peuvent être utilisés séparément ou tous ensem-ble afin de confirmer le sens d’une déclaration de l’Ecriture.

Nous avons déjà mentionné que le passage affirmant que Jésus a porté nos maladiespeut être pris littéralement et donc qu’il s’agit bien de maladies physiques. Si pour quel-qu’un ce passage ne paraît pas clair, il suffit de pousser plus loin notre étude pour cons-tater de façons successives que :

- Le CONTEXTE du passage de Matthieu 8 : 16 et 17 nous confirme la déclarationci-dessus :

“Il chassa les esprits par Sa Parole et Il guérit tous les MALADES, AFIN QUE S’AC-COMPLIT ce qui avait été annoncé par Esaïe, le prophète : Il a pris...”

Il est ici question de malades que Jésus guérissait en confirmant la parole d’Eaïe ;c’est donc bien nos maladies physiques que Jésus a portées à la croix.

- Notre INTELLIGENCE nous fait comprendre qu’il est logique que notre Dieu quiest Amour prenne aussi en considération nos besoins physiques.

- LE SAINT-ESPRIT qui vit en nous communique une approbation intérieure quantà cette compréhension des choses.

- Le texte grec nous montre également - comme le fait remarquer dans son livre :“BODILY HEALING AND THE ATONEMENT”, le très sérieux Dr T. J. MC CROS-SAN versé dans l’hébreu et le grec - qu’il est bel et bien question de guérison du corpsdans ces versets.

Certains passages de l’Ecriture forment un véritable puzzle qu’il est intéressant demettre en place en utilisant la ou les pièces dont on dispose.

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Voyons ici le passage qui trouve sa clarté lorsque l’on prend en considération l’en-semble des facteurs suivants : le “feu clignotant” du Saint-Esprit en nous, le raisonne-ment, la synthèse avec d’autres versets, les précisions que le grec peut nous apporter, lecontexte du chapitre et de l’époque.

Dans 1 Corinthiens 14 : 33 à 35, Paul déclare :

“Comme dans toutes les églises des saints, que les femmes SE TAISENT dans l’assem-blée car il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, comme ledit aussi la Loi. Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurmari à la maison car il est malséant à une femme de parler dans l’église.” (Second)

Lorsque j’ai lu ces versets, dès la première fois, quelque chose au fond de moi me dis-ait : “Attention de ne pas les prendre littéralement car il y a des nuances à saisir”.

C’était le Saint-Esprit qui me parlait !Si nous prenons littéralement que la femme doit se taire, un point c’est tout, il en

résulte une contradiction flagrante avec la suite de cette même épître où Paul montre quela femme peut prophétiser (prophétiser signifie transmettre son inspiration à voix haute)et prier au sein de l’assemblée.

Si nous raisonnons intelligemment, nous ne comprenons pas pourquoi une femme nepeut pas du tout ouvrir la bouche, pourquoi elle ne peut pas DISCRETEMENT et BRIE-VEMENT interroger son mari si elle ne comprend pas quelque chose. Paul dit en effetque les femmes doivent interroger leur mari “à la maison”.

La question se pose : comment font celles qui n’ont pas de mari ?Il nous faut comprendre ce que Paul entend par “se taire” et “il ne leur est pas per-

mis de parler”. Ceci peut nous permettre de saisir le vrai sens de son exhortation.Un commentateur mentionne que le verbe grec traduit par “parler” (laleo) se trouve

au moins trois cents fois dans le Nouveau Testament, que son sens comporte une grandevariété de nuances et QUE LE CONTEXTE EST TOUJOURS NECESSAIRE POURDISCERNER LAQUELLE UTILISER.

Ce mot peut en effet signifier aussi bien : discourir, questionner, discuter, protes-ter, bavarder.

En ce qui concerne le contexte de l’époque, quelqu’un a fait remarquer que les pre-mières assemblées fonctionnaient comme des synagogues, c’est-à-dire qu’il y avait unesection pour les femmes, une autre pour les hommes. Plusieurs femmes, en plein milieudu service, appelaient A VOIX HAUTE leur mari pour leur poser des questions, d’autresdiscutaient entre elles de choses et d’autres. Vous pouvez imaginer le désordre créé parune telle attitude...

Que la disposition de l’assemblée ait quelque chose à y voir ou pas, il nous faut com-prendre que Paul FAIT ALLUSION A DES DEBORDEMENTS.

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Il ne commande pas aux femmes de se taire tout simplement ; il leur interdit de“PAPOTER” et de poser des questions à leur mari à voix haute.

Comprise ainsi, une telle “interdiction” est toujours bonne aujourd’hui dans nosassemblées où Dieu veut que règnent l’ordre et la bienséance. Par contre, traduite sansnuances, de manière extrême par Second, elle perd tout son sens, et fait passer Paul pourun mysogine.

Faisons encore remarquer que Paul s’adresse aux épouses parce que le problèmevenait d’elles plus particulièrement, dans le contexte de l’église à laquelle il écrit, maisque ses déclarations concernent tout autant les hommes qui seraient amenés à se compor-ter ainsi !

Ce n’est pas involontairement (vous vous en doutez) que nous mettons le doigt sur ceproblème délicat, source de controverses, qu’est “la place de la femme”.

Nous continuons maintenant dans ce domaine et allons consacrer un chapitre à l’étu-de de certains passages de 1 Corinthiens 11, puis nous étudierons le sujet de la femmeface au ministère.

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Chapitre X

COMMENTAIRE DE 1 CORINTHIENS 11 : 1 à 16

Pourquoi prendre le temps de commenter ce chapitre ?Parce qu’il est l’exemple type de passages mal compris, mal traduits, spiritualisés à

l’extrême et qui sont, malheureusement, devenus les “chevaux de bataille” de trop dechrétiens et de prédicateurs.

Dans ce chapitre, il nous faut distinguer plusieurs parties :

a) L’introduction qui TROUVE SES “RACINES” dans la fin du chapitre 10 oùPaul déclare aux Corinthiens :

“Ne soyez en scandale ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni à l’Eglise de Dieu, de la mêmemanière que moi aussi je m’efforce en toutes choses de complaire à tous...” (1 Corinthiens 10 : 32 et 33)

Elle nous permet de comprendre que les points abordés dans le chapitre 11 ont plusparticulièrement trait au fait de s’adapter et de respecter les TRADITIONS ET COUTU-MES du lieu où l’on se trouve.

Au verset 2 de ce chapitre, en effet, le mot “instructions” rendu par la traductionSegond correspond dans le texte original à “traditions” (traduction rendue par la plupartdes autres Bibles).

Au verset 16, la traduction Segond semble nous faire comprendre que Paul dit que leséglises et lui n’ont pas pour habitude de contester, alors que ce mot “habitude” est, dansle texte original, le mot “coutumes”.

Paul nous dit, en réalité - comme le rendent et le commentent d’autres traductions :

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“Si quelqu’un se plaît à contester, nous n’avons pas d’autres coutumes (sous-entenduque celles dont il est question plus haut concernant le port du voile) et l’ensemble deséglises de Dieu non plus.”

Les coutumes du lieu sont également celles des églises de cette même région, car dansla mesure où cela ne lui demande pas de concession au niveau du message de l’Evangilelui-même, l’église doit savoir s’adapter à l’exemple de Paul qui déclare :

“Je me suis fait tout à tous...” (1 Corinthiens 9 : 22)

b) La déclaration de ce que l’homme est le chef de la femme et Christ celui del’homme.

Afin de rester cohérents avec le reste de l’Ecriture, nous devons réaliser qu’il estquestion ici de la place de l’homme et de la femme FACE A LA SOCIETE ET NONFACE A DIEU, ce qui reste rarement compris, poussant les commentateurs à “spirituali-ser” à l’extrême.

Face à la société et DANS LE CADRE FAMILIAL, l’homme est le chef de la femmeainsi que LE REPRESENTANT (l’image et la gloire) de Christ alors que la femme estsoumise à son mari et en est la représentante (la gloire).

Au verset 11, Paul déclare :

“Toutefois, DANS LE SEIGNEUR, la femme n’est point sans l’homme, ni l’hommesans la femme.”

S’IL PRECISE CELA, C’EST PARCE QU’IL PARLE, DANS L’ENSEMBLE DUCHAPITRE, DE POINTS QUI N’ONT PAS TRAIT AUX RAPPORTS DIRECTSAVEC LE SEIGNEUR.

En d’autres termes, il veut dire : “Je traite ici de la position du couple face à la socié-té mais, en ce qui concerne sa position directement face à Dieu, il n’y a pas de différen-ce entre l’homme et le femme puisque cette dernière vient de l’homme et celui-ci vient dela femme”. Car il écrit plus loin :

“DANS LE SEIGNEUR, il n’y a ni homme ni femme, ni Grecs, ni Juifs, ni esclaves,ni libres...” (Galates 3 : 28)

Maintenant, concernant le sujet de notre chapitre, c’est à dire l’attitude du couplechrétien face à la société dans laquelle il évolue et face également aux coutumes de celle-ci, ALORS LA, OUI ! IL Y A hommes, femmes, Grecs, Juifs !...

A la suite de ces commentaires, faisons une première remarque : l’homme n’est nul-

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lement le chef spirituel de sa femme ; le chef spirituel de la femme est le même que celuide l’homme : Christ en qui il n’y a “ni hommes ni femmes” !

- Deuxième remarque : il n’est pas question ici de la position de tous les hommesvis-à-vis de toutes les femmes, mais de la position du mari parrapport à sa femme ;tous les hommes ne sont pas les chefs de toutes les femmes !

Troisièmement, précisons que la traduction du mot employé ici dans le Grec et tra-duit par “chef” (ou “tête”) sera juste ou fausse en fonction du poids que l’on donne à cemot. Car l’idée biblique et du texte grec n’est pas du tout celle d’un chef qui dominedurement, mais qui est plutôt une source de bénédiction et de vie.

On peut lire à ce sujet dans “La nouvelle Bible déchiffrée - Manuel biblique pourtous” : “Le “chef”, dans l’usage courant de l’époque la “tête” ne signifiait ni contrôle, ni autorité, ni pouvoir mais avait plutôt le sens de “source”, sens qu’il semble avoirici.”

c) Le fait qu’il soit malséant pour une femme de ne pas être voilée, alors qu’ill’est tout autant pour l’homme de l’être (V. 4, 5, 13).

La question suivante se pose : pourquoi n’est-il pas convenable pour une femme deprier Dieu sans être voilée ? Pourquoi déshonore-t-elle de ce fait son mari ?

Non pas parce qu’il est mal EN SOI, ET DEVANT DIEU, de ne pas être voilée pourprier mais parce que DANS LE CONTEXTE DE L’EPOQUE ET DU LIEU, il était mal-séant pour une femme de se présenter non voilée EN PUBLIC.

Expliquons plus en détail ce contexte : dans le monde gréco-romain ainsi que dansles villes grecques et orientales, le port du voile pour la femme était une coutume sirépandue qu’il était devenu SYNONYME DE RESPECTABILITE.

Les femmes se couvraient la tête en public SAUF CELLES DE CARACTERE DOU-TEUX.

Corinthe, l’une des villes les plus importantes de l’Empire Romain, était aussi une desplus perverties, si bien que l’expression “une corinthienne” était devenue synonyme defemme de peu de vertu.

Il y avait à cela une raison bien précise, à savoir la présence du temple de Vénus, prin-cipale divinité des Corinthiens, déesse de l’amour. Attachées à ce temple se trouvaient unmillier de prêtresses “sacrées”, prostituées légales dont les pratiques sexuelles faisaientpartie du culte rendu à leur déesse.

Pour bien se démarquer des autres femmes et “attirer le client”, ces prostituées ne sevoilaient pas ; certaines se coupaient les cheveux, d’autres - comme nous l’avons déjàmentionné - se rasaient la tête pour mieux porter des ornements compliqués comme desperruques garnies de tresses.

On sait que les prêtres prenaient chaque année un millier de jeunes filles pour le ser-vice du temple en tant que prostituées sacrées et qu’elles étaient renvoyées rasées chezelles, l’année écoulée.

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Les versets 5 et 6 FONT DIRECTEMENT ALLUSION A CE FAIT : Paul y déclareen d’autres termes que : “la femme ne se voilant pas en public est déjà tellement assimi-lée à une prostituée, donc, tant qu’à faire, qu’elle se coupe aussi les cheveux ou se raseafin de lui ressembler totalement.”

De même, lorsqu’une femme était coupable d’adultère on lui coupait ou rasait lescheveux. Dans ce contexte-là (du lieu), une femme non voilée ETAIT AUTOMATIQUE-MENT ASSIMILEE à une prostituée ou à une femme aux mœurs douteuses. La chrétien-ne non couverte était donc cernée. Soit elle passait pour une prostituée, soit elle passaitpour adultère.

VOILA POURQUOI la femme chrétienne qui, voulant profiter de sa liberté en Christ,ne se voilait pas, déshonorait son mari. Dans la culture juive, le fait qu’une femme sortesans voile pouvait être une cause de répudiation.

Le Talmud commandait même de renvoyer une telle femme à cause du déshonneurque cela amènait sur le mari.

Un homme dont la femme passe pour une prostituée a de quoi être mal à l’aise. Etnon pas parce que sa femme n’a pas mis le bon chapeau pour le culte du dimanche !

“La nouvelle Bible déchiffrée - Manuel biblique” site un commentaire de WilliamBarclays sur le sujet : “Paul écrivait à la ville la plus dissolue du monde antique… dansun tel endroit la correction de la tenue devait être respectée au plus haut point...”

William Barclays précise très intelligemment : “Il ne serait pas juste de détacher unerègle locale des circonstances particulières d’où elle est issue pour en faire un principeuniversel.”

Pourquoi, par contre, l’homme qui se couvrait la tête déshonorait-il Christ ?Comme pour la femme, ce n’est pas parce qu’il était mal pour un homme de se cou-

vrir la tête que Paul enjoignit à ce dernier de ne pas le faire. A l’époque de Jésus, pour se protéger du soleil, les Juifs portaient des turbans ou des

VOILES et avaient donc pour ainsi dire tous la tête couverte (comme on peut le voir dansles films qui s’inspirent de l’époque).

Il existait également un voile réservé à la prière : le tallih. Hormis ce voile particu-lier, les Juifs priaient, de toute façon, la tête couverte, car porter quelque chose sur la têtefaisait partie de leur habillement de tous les jours.

Le fait est que Paul était l’apôtre des Gentils, du monde grec, et qu’il s’adresse ici àces derniers (Galates 2 : 8). S’il avait abordé le même sujet dans l’épître aux Hébreux,concernant donc un tout autre contexte, il aurait sans doute déclaré des choses contrai-res, ET SERAIT PEUT-ETRE ALLE JUSQU’A AFFIRMER : “C’est une honte pourl’homme DE NE PAS se couvrir la tête !”

Pensez-vous que Jésus et Ses disciples, Paul, Pierre et les apôtres, lorsqu’ils mon-taient prier au temple auraient fait exprès d’y prier la tête découverte au milieu de tousles Juifs pieux qui priaient tête couverte ?

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Ce même Paul qui a circoncis Timothée pour ne pas être en scandale aux Juifs priaitcertainement tête couverte, comme les Juifs, lorsqu’il montait au temple ou prêchait dansdes synagogues. Penser qu’il a voulu littéralement dire que c’est une honte pour l’hom-me d’avoir quelque chose sur la tête en tous temps et tous lieux, lorsqu’il prie, est doncun non-sens !

Comme pour la femme non couverte, c’est CE A QUOI L’HOMME EST ASSIMILEen se couvrant la tête qui est honteux et qui ternit la gloire et l’image de Dieu qu’il pré-sente. C’EST DONC UNE MOTIVATION particulière qui a poussé Paul à insister sur lefait que l’homme ne se couvre pas la tête et qui suit la logique des choses exposées jus-qu’à présent.

L’épître aux Corinthiens est un tout : dans un chapitre précédent, Paul trouve néces-saire de parler des efféminés, des homosexuels parce que ceux-ci étaient très nombreuxdans le monde grec et à Corinthe. Tout au long de sa lettre, il met en lumière les pro-blèmes spécifiques à Corinthe qui risquaient de contaminer l’Eglise (et l’avaient déjàfait en partie).

Il insiste sur l’importance de s’abstenir de la débauche ET DE TOUT CE QUI, DEPRES OU DE LOIN, peut y être assimilé (1 Corinthiens 6 : 10 et 11).

En lisant le chapitre 11 de 1 Corinthiens, IL SUFFIT QUE VOUS OUBLIIEZ QUEVOUS ETES A CORINTHE pour que tout s’embrouille et qu’une partie du chapitreperde tout son sens. Ce serait comme essayer de comprendre pourquoi Noé a construitune arche sans prendre en considération l’état dépravé des gens de son époque.

Dans les villes gréco-romaines et particulièrement à Corinthe, ceux qui se couvraientla tête, la voilant ou se laissant pousser les cheveux qu’ils arrangeaient de diversesmanières, les ornant de bijoux étaient (évidemment) les efféminés, les homosexuels ainsiqu’une catégorie de prostitués “sacrés” masculins.

Un commentateur nous précise que dans certaines cérémonies religieuses païennesqui avaient lieu à Corinthe, les femmes se rasaient la tête et les hommes portaient desvoiles ou des cheveux longs maintenus par des bijoux dorés. L’inversion des sexes jouaitune part importante dans les cultes rendus à Vénus (l’Aphrodite des Grecs).

Ce point semble avoir été perçu par un traducteur qui n’a donc pas jugé assez exactde traduire le verset 14 par :

“La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c’est une honte pour l’hommede porter de longs cheveux...”

Mais plutôt par :

“La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas qu’à la différence de l’homme, pourqui c’est un déshonneur DE SOIGNER SA CHEVELURE (sous-entendu : comme lefait une femme), c’est une gloire pour la femme de l’entretenir.” (trad de T.R. Buzy)

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Un autre commentateur précise que l’idée de ce passage a un rapport avec le fait deS’ENORGUEILLIR de sa chevelure et D’EN PRENDRE PARTICULIEREMENT SOINA LA MANIERE D’UNE FEMME (1 Rois 20 : 30).

Et que c’est donc l’intention et la manière avec laquelle l’homme porte de longs che-veux qui est visée ici par l’apôtre.

Rappelez-vous de Paul qui disait aux Corinthiens de ne plus côtoyer d’impudiques etqui, face à leur incompréhension de sa pensée, leur réécrit pour leur préciser qu’il parlede : “quelqu’un qui se nomme frère et est impudique”.

Il en est de même, nous l’avons vu, du commandement de ne pas se faire de repré-sentations de tout ce qui est sur la terre et dans les cieux, dans le but de se prosternerdevant. Il suffit de ne pas ajouter la nuance pour que tous ces préceptes disent le contrai-re de ce qu’ils sont supposés dire au départ et deviennent des interdit restrictifs qui vontà l’encontre de la loi de liberté prônée ailleurs par Paul.

Il est certes discutable que la nature nous enseigne que c’est une honte pour l’hom-me d’avoir des cheveux longs, alors qu’on ne discutera certainement pas pour savoir s’ilest une honte pour un homme de se comporter en efféminé, entre autres à travers les soinsexcessifs qu’il donne à sa chevelure.

Il y a des attentions que la femme prend pour sa chevelure qui sont normales pourune femme, mais qui ne le seront pas chez un homme.

Dans le contexte du lieu et de l’époque, Paul fait donc ressortir le fait que les hom-mes chrétiens ne doivent pas être assimilés aux efféminés, ne doivent pas se comportercomme des “zazous” qui passent deux heures devant la glace et ornent leur cheveux ; pra-tiques répandues à Corinthe.

Plusieurs ex efféminés et homosexuels convertis avaient du garder certaines de ceshabitudes dans l’église ; ce qui ternissait “la gloire” de Christ dont ils étaient les “repré-sentants” (v. 7 ).

d) L’allusion aux anges :

“C’est pourquoi la femme, A CAUSE DES ANGES, doit avoir sur la tête une marquede l’autorité dont elle dépend.” (v.10)

On a commenté de diverses façons ce fameux “à cause des anges”, allant jusqu’à faireallusion aux “fils de Dieu” qui étaient allés vers les femmes des hommes avant le délu-ge. Il n’est pas question au verset 10 d’anges déchus, comme c’est le cas dans la Genèse,mais d’anges de Dieu :

“…envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut.”(Hébreux 1 : 14)

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Il était reconnu à l’époque, par les Juifs comme par les premiers chrétiens, que lesanges étaient présents dans les assemblées : la charge de certains d’entre eux était deVEILLER AU BON DEROULEMENT DES CHOSES.

“La nouvelle Bible déchiffrée - Manuel biblique pour tous” note : “Selon l’enseigne-ment juif les anges représentent l’ordre.”

Les lettres écrites aux sept églises de l’Apocalypse ne sont-elles pas écrites aux angesresponsables de ces églises (Apocalypse 2 : 11) ?

La femme devait se voiler et réaliser que si elle ne le faisait pas, les anges seraientirrités de cet état de choses et pourraient être amenés, en tant que représentants de l’ord-re, à prendre des mesures à cause du mauvais témoignage que cette attitude donnait faceà la société et le discrédit qui rejaillissait sur l’église.

Notons, au passage, que la dernière partie du verset 10 qui semble préciser que lafemme, à cause des anges, “doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elledépend” ne dit pas vraiment cela.

Le “dont elle dépend” n’existe pas dans le texte original. D’autres traduisent : “unsigne de son autorité”. A. KUEN explique que le mot grec employé ici n’a jamais le sensd’être sous une autorité et que des études approfondies ont montré que cette expressionn’a jamais un sens passif mais actif.

La plupart des commentateurs modernes sont d’accord pour dire qu’elle se rapporteà une autorité, un droit que la femme exerce et non qu’elle subit. Nous croyons quec’est le droit et l’autorité de parler, de prophétiser

Je tenais à mentionner ce point pour montrer à quel point on peut s’égarer parrapport à la réalité de l’Ecriture si l’on refuse de réfléchir sur les choses et leurlogique.

La femme n’a donc pas à craindre les anges chargés du bon ordre des choses pour uti-liser l’autorité qui lui a été conférée par le Saint-Esprit pour participer pleinement auculte. Cela dans la mesure où elle respecte elle-même les règles de décence correspon-dant au contexte dans lequel elle évolue.

Une soeur qui serait, de nos jours, missionnaire en Iran ou dans d’autres pays musul-mans où le port du voile est obligatoire ferait bien de s’y conformer.

Néanmoins, à notre époque et dans le contexte d’une société européenne, une femmen’a nullement besoin de se voiler à cause des anges. Cela ne leur fait “ni chaud ni froid”.

e) L’allusion faite aux lois naturelles et à la chevelure (V. 14).Je me rappelle, peu après ma conversion, de cet homme qui portait les cheveux en

brosse et qui nous enjoignait de faire de même en s’appuyant sur le verset 14 de 1Corinthiens.

Il est quand même choquant de rencontrer tant de personnes qui se croient plus spiri-tuelles à cause de la longueur - dans un sens ou dans l’autre - de leurs cheveux, de leur

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chignon, etc. L’Esprit, au fond de nous, ne nous dit-Il pas qu’il y a quelque chose quin’est pas très juste dans tout cela, de pas très “équilibré” ?

Nous pensons à John WESLEY, grand homme de réveil, QUI CONNAISSAIT BIENLA BIBLE et qui, comme nous le représentent ses portraits, portait les cheveux jus-qu’aux épaules : c’était la mode de l’époque.

Hudson TAYLOR, le plus grand missionnaire en Chine, n’hésita pas pour se confor-mer à la culture chinoise à se laisser pousser une tresse dans le dos ; il alla même jusqu’àse teindre les cheveux en brun pour s’assimiler pleinement aux Chinois !

Nous avons vu plus haut que le verset 14 se rapporte plus A LA MANIERE ET L’IN-TENTION avec laquelle on s’occupe de sa chevelure qu’à sa longueur elle-même.

Si nous partons du principe que, devant Dieu, c’est une honte d’avoir les cheveuxlongs, nous ne tarderons pas à nous trouver devant des contradictions évidentes : tel lecas des naziréens : le signe de leur consécration était de laisser croître leur chevelure pen-dant le temps de leur naziréat.

De même les premiers nés laissaient également croître leur chevelure en signe de leurconsécration.

Autre contradiction : Dieu avait décidé de faire résider Son onction dans les cheveuxde Samson. Si on lui coupait les cheveux, l’onction cessait de couler.

Si cela est honteux devant Dieu, il semble donc illogique que ce soit lié à la consé-cration, ou à un temps de consécration.

Difficile, dès lors, de comprendre que Paul a littéralement dit dans 1 Corinthiens 11 : 14que “c’est une honte pour un homme d’avoir les cheveux longs”, convenez-en !!

La plupart des Hébreux ne portaient les cheveux courts ni longs ni courts, mais ils neles portait pas aussi longs que leurs femmes (Ezéchiel 44 : 20), et surtout n’y apportaientpas les mêmes soins.

Continuons : au verset 15 de 1 Corinthiens 11, Paul dit que la chevelure de la femmelui a été donnée en GUISE DE VOILE (du grec : “enveloppe”). Plusieurs réflexions sontà tirer de ce verset.

La première est que si Dieu a donné à la femme un voile naturel, il n’y a aucune rai-son en ce qui Le concerne pour qu’Il lui demande de porter EN PLUS un voile artificiel,si ce n’est à cause des coutumes de l’époque et du lieu.

Ce voile naturel n’a pas été donné à la femme comme signe de sujétion au mari - cequi relancerait le débat -, mais comme “enveloppe” dans le sens, je le pense, de PARU-RE.

De toute façon, même s’il est sous-entendu, le mot voile n’apparaît pas dans letexte grec (eh oui !). Les traducteurs l’utilisent pour nous aider à comprendre.

Assez embêtant pour les personnes qui ont bâti toute une doctrine sur ce seul mottrouvé dans leur Bible Second ! Vous ne trouvez pas ?

“La nouvelle Bible déchiffrée - Manuel biblique pour tous”, mentionne de même que

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d’autres commentateurs, que ces passages de l’Ecriture au sujet des “têtes couvertes” faitpartie des passages difficiles et n’est “pas toujours clair”.

Alfred Kuen : “Dans les traductions les plus littérales, le traducteur doit parmoments décider quel est le sens de passage. Et même s’il comprend correctement letexte, il est néanmoins forcé de choisir entre différentes options dans la langue réceptri-ce.”

On voit donc combien est abhérante la démarche de ceux qui prennent chaque mot denos traductions comme parole absolue de Dieu, qui n’aurait pas besoin d’interprétation.

Cette attitude est juste avec le texte original (inspiré !), quand il est bien compris,mais pas avec les traductions imparfaites.

Il ne faut pas que “La Second” ou “La Darby” devienne pour vous La parole de Dieuabsolue.

Est-ce qu’une femme n’a donc pas le droit de couper ses cheveux aujourd’hui ? Non !Nous ne vivons pas à Corinthe il y a deux mille ans, et ne devons plus interpré-

ter le texte à la lumière du contexte de la Corinthe de cette époque.Là aussi c’est la motivation pour laquelle une femme coupe ses cheveux qui peut être

condamnable. Une femme peut couper ses cheveux tout en restant féminine, et celan’empêchera pas ses cheveux plus courts de continuer à être une parure.

C’est plus une question d’attitude que de longueur. Et cela chez l’homme commechez la femme ! D’ailleurs la question suivante se pose : qu’est-ce que “court” et qu’est-ce que “long” ? Ce qui est long dans certains lieux et périodes est court dans d’autres.

Pourquoi ne pas laisser le Saint-Esprit montrer à chacun, selon sa personnalité,selon son appel, etc. ? IL A PLUS DE TACT QUE NOUS POUR CES CHOSES !

Ensuite, il existe une loi spirituelle qu’il ne faut surtout pas ignorer : CE QUI ESTBON (et dans le plan de Dieu) POUR UNE PERSONNE EST MAUVAIS (et hors duplan de Dieu) POUR UNE AUTRE !

En fait, le but de Paul n’était pas de faire un développement sur les coupes de che-veux et d’imposer une mode évangélique. Ce qui doit ressortir le plus de ses exhortationsest que la femme reste féminine et l’homme masculin dans leurs attitudes.

Lorsque j’entends les merveilleux témoignages de vies transformées, il est hors dequestion d’imaginer un seul instant que la longueur des cheveux de l’un ou de l’autrepuisse les empêcher d’entrer au ciel ! Mais en ce qui concerne quelqu’un qui se compor-terait en efféminé, c’est différent !

Quant à moi, je me suis permis de m’étendre sur le sujet à cause de tant de jeunesgens qui ont été traités, parfois, comme des chiens (dû à l’ignorance et l’étroitessed’esprit de tant de chrétiens et serviteurs de Dieu) au sein de nos assemblées évangé-liques pour le simple crime d’avoir eu des cheveux longs. Inadmissible !

Aujourd’hui, dans notre société européenne, est-il logique que les chrétiennes se cou-vrent la tête pendant les cultes ? Nullement !

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Si une femme ne se couvrant pas en public était scandaleux pour la société de l’é-poque, le fait qu’elle se couvre aujourd’hui n’a plus de sens dans notre société à nous.

En outre, l’expérience m’a montré que les femmes qui portent le voile aujourd’huin’ont nullement “un plus” par rapport à celles qui n’en portent pas.

Cette démarche N’AYANT JAMAIS EU NON PLUS DE SENS SPIRITUEL, ellen’en a pas plus aujourd’hui.

Plusieurs choses le prouvent et devraient nous faire réfléchir. Par exemple, les plusgrandes et puissantes églises charismatiques de nos jours sont des églises où l’on ne croitpas au port du voile. Il en est de même des plus grands ministères.

Si le sujet avait été spirituel, sa “non-mise” en application aurait certainement créé unobstacle à la croissance de ces églises et ministères.

Je crois que Satan a un intérêt particulier à nous induire en erreur à ce sujet qui estdirectement lié à la haine qu’il nourrit pour les femmes. Son plan, à travers ce problèmede voile, n’est qu’un piège pour empêcher depuis des années les femmes de se lever pourservir.

Satan en a après la femme qui a reçu la promesse de lui écraser la tête. C’est pour-quoi non seulement il veut qu’elle se taise mais aussi qu’elle se cache !!!

En Belgique, un homme de Dieu a fait, il y a quelques années, une crise mystiqueaccompagnée de manifestations occultes. Il a fait part entre autres, à travers une petitebrochure, d’une expérience qu’il aurait faite. Il y relate qu’ayant été enlevé dans une sou-coupe volante, parmi les révélations qui lui auraient été données, figurait celle-ci : “Lesfemmes qui ne mettent pas le voile ne seront pas prises lors de l’enlèvement de l’Eglise.”

Dans ce cas précis, voile, folie mystique, fausses révélations vont de pair.Regardez la place oppressante que prend le voile chez les intégristes musulmans ?N’est-ce pas les mêmes esprits qui veulent travailler à avilir la femme au sein même

de l’Eglise PAR LA DEFORMATION DU SENS DES PAROLES DE PAUL.En parlant d’esprits, dans certaines “séances de délivrance”, des démons ont affirmé

que les femmes qui n’étaient pas voilées ne pouvaient les chasser et se trouvaient même,de ce fait, en danger en face d’eux.

Les démons sont des menteurs et des trompeurs. La réalité des faits nous montre quedes centaines de femmes ointes chassent les démons sans voile et, croyez-moi, ces der-niers sortent sans demander leur reste.

Les personnes que j’ai vu faire des délires mystiques accompagnés de fruits catastro-phiques avaient, pour beaucoup, reçu la “révélation” de porter le voile. Je ne dis paspour autant que toutes celles qui portent le voile ont un problème mystique.

Le Saint-Esprit nous dit de faire tout ce que nous pouvons pour nous ADAPTER auxdifférents lieux où nous nous trouvons.

A une époque, au cours de nos voyages, mon épouse avait toujours avec elle un fou-lard car nous ne savions pas toujours où nous allions “tomber” et elle s’adaptait en fonc-tion de l’attitude des soeurs du lieu.

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Nous sommes à une époque où nous pouvons croiser dans la rue des gens aux per-sonnalités différentes, aux habits bien différents : nous ne pouvons pas essayer de tousles faire entrer dans le même moule !

Au contraire, nous devons respecter chacun et accepter AU SEIN D’UNE MEMEEGLISE des cultures différentes, des apparences extérieures différentes. Sinon, POURNE PAS ETRE EN SCANDALE A QUELQUES CHRETIENS ETROITS, NOUSALLONS ETRE EN SCANDALE A TOUTE UNE GENERATION.

1 Corinthiens 11 fait partie des chapitres qui donnent du fil à retordre aux traducteurset commentateurs depuis longtemps à cause justement des nuances du grec. Ce langageveut en effet que l’on puisse déduire le sens précis de certaines phrases seulement quandon a bien perçu l’intention de l’auteur.

Il suffit de fausser une intention d’origine, d’exagérer le sens d’un mot pour se retro-uver avec de nouvelles doctrines, des passages spiritualisés à l’extrême, des jougs inuti-les placés sur le dos des gens.

Le diable a beaucoup utilisé 1 Corinthiens 11 pour asservir, abêtir les enfants de Dieu.Mais cette portion de l’Ecriture - comprise dans son vrai sens - est, au contraire, un sujetde bénédiction pour le plus grand nombre car elle nous enseigne un ensemble de véritésimportantes.

Parmi lesquelles je citerai :- Le respect de la culture et des coutumes du pays dans lequel on se trouve.- La différence de place de l’homme et la femme vis-à-vis de la société.- La totale égalité de l’homme et de la femme devant Dieu.- La présence d’anges chargés du bon fonctionnement des choses, dans nos assem-

blées.Si tant de versets sont source d’incompréhension, d’intransigeance et de jugement, ce

n’est certainement pas à cause de Paul qui, lui, déclare que par amour de l’Evangile ils’est efforcé de se faire tout à tous.

Mais voilà un autre sujet qui demande à ce qu’on lui consacre un chapitre.

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Chapitre XI

“TOUT A TOUS”

Je voudrais développer, ici, les principes exposés par l’apôtre Paul dans la premièreépître aux Corinthiens. Principes qui, étant bien compris, PERMETTENT DE REPAN-DRE L’EVANGILE AVEC PLUS D’EFFICACITE. Mais là où ils sont incompris ou malcompris, ils créent des obstacles à sa diffusion.

Ils sont résumés par ces deux versets que nous citerons plus en détail dans les lignesqui suivent :

“Je me suis fait tout à tous...” (1 Corinthiens 9 : 22)

“Que chacun demeure devant Dieu dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé...”(1 Corinthiens 7 : 20)

Paul est considéré parfois comme quelqu’un de sévère, d’intransigeant, voire encorede misogyne ; cela à cause des mauvaises interprétations qui ont été faites de certainesde ses déclarations.

Or, Paul était le contraire de tout cela !A cause de son appel d’envoyé vers les incirconcis, d’apôtre des païens, Dieu l’avait

appelé à être le contraire de tout cela (Galates 2 : 7 et 8). En effet, c’est lui que l’Esprit de Dieu utilisera pour empêcher l’installation, au sein

de l’Eglise, d’un “intégrisme” mal placé ayant trait au retour sous le joug de la Loi et àla recherche d’une sainteté basée sur les apparences (Actes 15 : 2).

Dans Colossiens 2 : 16 à 23, il apparaît évident que cet homme, qui insiste tout aulong de ses lettres sur la nécessité d’être saint, n’a que faire d’embarrasser le peuple deDieu de principes inutiles, expressions d’une fausse sainteté.

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En effet, pour Paul, il est important DE NE FAIRE AUCUNE CONCESSION AVECLE MESSAGE DE L’EVANGILE mais aussi de ne pas placer d’obstacles à celui-ci ENSACHANT S’ADAPTER A TOUS LES MILIEUX ET COUTUMES.

Il déclara à son propre sujet :

“Avec les Juifs, j’ai été comme Juif afin de gagner les Juifs ; avec ceux qui sont sousla Loi, comme sous la Loi (quoique je ne sois pas moi-même sous la Loi) afin degagner ceux qui sont sous la Loi ; avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi (quoiqueje ne sois pas sans loi, étant sous la Loi de Christ) afin de gagner ceux qui sont sansloi. J’ai été faible avec les faibles afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tousafin d’en sauver de toute manière quelques-uns.” (1 Corinthiens 9 : 20 à 23)

Comment le comprendre ? Il est évident que Paul, et bien sûr le Saint-Esprit à traverslui, ne veut en aucun cas nous exhorter à boire avec les ivrognes, à nous droguer avec lesdrogués, bref, à pécher avec les pécheurs pour nous mettre à leur portée et les gagner.Quand il déclare :

“Ne soyez en scandale ni aux Grecs ni aux Juifs ni à l’Eglise de Dieu.”(1 Corinthiens 10 : 32)

Il ne veut pas dire qu’il faut être prêt à tout pour surtout ne pas être en scandale à qui-conque. Non, ni Jésus, ni Paul n’ont eu peur d’être un sujet de scandale.

La croix est appelée par Paul lui-même “le scandale de la croix”, “scandale pour lesJuifs et folie pour les païens” (Galates 5 : 11 et 1 Corinthiens 1 : 23).

Le chrétien ne doit pas avoir peur d’être en scandale A CAUSE DE LA REALITE DEL’EVANGILE. L’Evangile, c’est le message qui ne change pas et sans concession dusalut, de la guérison divine, de la délivrance, de l’abstinence de l’impureté sous toutesses formes, etc.

Mais c’est aussi l’Evangile de l’Amour de Dieu donc du respect des gens ET DECERTAINES SPECIFICITES QUI FONT LEUR VIE DE TOUS LES JOURS.

IL Y A UNE MANIERE DE SE METTRE A LA HAUTEUR DES GENS SANS SERABAISSER POUR AUTANT AU NIVEAU DE LEUR VIE PECHERESSE.

C’est cette manière d’agir que Paul exprime dans l’épître aux Romains où il appellel’Eglise à respecter les différentes opinions. Il y a ceux qui mangent de tout, d’autres pa,ceux qui observent des jours particuliers et d’autres pas...

Il insiste sur le fait que la sanctification et l’attachement aux principes de l’Evangilene reposent pas sur ces considérations-là.

Nous voyons donc que ce dont parle l’apôtre dans l’épître aux Corinthiens (en men-tionnant les “faiblesses”, ne dit-il pas : “J’ai été faible avec les faibles”) n’a rien à voir

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avec des règles de moralité, d’honnêteté ou autre chose du même genre avec lesquelleson ne fait pas de concession.

Il s’agit simplement d’opinions concernant la nourriture, le calendrier, certaines habi-tudes, coutumes... qui ne changent rien à l’Evangile. Et, dans ce sens, il est vrai qu’... ILFAUT S’ADAPTER AUX GENS POUR PERMETTRE AUX GENS DE S’ADAPTERA L’EVANGILE.

Les hommes de Dieu qui ont eu le plus de succès dans le ministère sont ceux qui ontcompris ces réalités. Les missionnaires qui ont essayé de faire s’adapter les Africains etautres peuplades aux coutumes européennes leur ont fait souvent du mal et n’ont pasporté beaucoup de fruits.

Nous avons déjà cité l’exemple d’Hudson TAYLOR dans le chapitre précédent. Onpeut penser ce que l’on veut de son attitude d’aller jusqu’à adapter son “look” à celui desChinois, mais les fruits qui en ont résulté ont montré l’approbation de Dieu.

L’histoire des hommes de Dieu nous montre que c’est ceux qui étaient considéréscomme les plus originaux par les chrétiens “bien pensants” qui ont porté le plus de fruitset développé les ministères les plus puissants.

L’homme de l’Esprit surprend, déstabilise, choque toujours l’homme de la lettre.C’est une vieille histoire qui remonte à Caïn et Abel qui recherchaient, chacun, l’appro-bation de Dieu de manières différentes. Histoire qui passe par les rois “originaux” qu’é-taient David et Salomon à la fois bâtisseurs, poètes, chantres, écrivains, musiciens, pourarriver à un certain Jésus vêtu d’une robe de riche, guérissant des aveugles avec du cra-chat, mangeant avec les prostituées et les voleurs.

Plus j’apprends à connaître le Saint-Esprit, plus je me rends compte combien Il estoriginal et agit de manières si diverses. Il passe par des chemins insoupçonnés pour tou-cher les hommes et les femmes là où ils se trouvent.

Il semble peu se soucier de Son “image de marque” car Son but est, avant tout, d’ac-complir les œuvres du Père et de glorifier Jésus chez le plus grand nombre.

IL Y A DES CHOSES QU’IL NOUS DEMANDERA DE FAIRE ET D’AUTRES DENE PAS FAIRE EN FONCTION DU LIEU, DES PERSONNES AUXQUELLES NOUSAVONS AFFAIRE, DE L’APPEL QU’IL NOUS A ADRESSE.

C’est le même Esprit qui poussait Jean-Baptiste à ne manger ni boire et Jésus à man-ger et à boire. Il y a des églises où, à cause des coutumes du lieu, boire du vin est scan-daleux alors que boire du café ne pose aucun problème. Ailleurs, boire du vin n’est pasun problème mais boire du café est un sujet de conscience.

La sagesse de Dieu nous conduira à nous abstenir en public de l’un comme de l’aut-re suivant le lieu où nous nous trouvons.

En Corée, dans l’église du pasteur Yongi CHO, la dîme est prélevée automatiquementsur la fiche de paye des membres. C’est une bonne chose, mais sous prétexte que celapasse bien en Corée, ce n’est pas la chose à faire en France.

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Dans notre pays, certains serviteurs de Dieu américains essayent parfois d’annoncerl’Evangile et faire les choses “à l’américaine” et cela passe assez mal car ça ne cor-respond pas à la mentalité française.

A la lecture de ce développement, nous comprenons ce qui peut sembler de primeabord un paradoxe :

- PARFOIS, IL FAUT SE METTRE A LA PORTEE DES GENS EN ESSAYANTD’EVITER TOUT SCANDALE INUTILE.

- D’AUTRES FOIS, LE FAIT DE SE METTRE A LA PORTEE DES GENS (puis-qu’ils sont différents) VA NOUS AMENER A FAIRE DES CHOSES QUI SERONTPOUR D’AUTRES UN SUJET DE SCANDALE.

La vie de Jésus, notre modèle, exprime souvent ce paradoxe. Jésus paye l’impôt afinde ne pas être en scandale aux autorités mais brave, résiste, provoque parfois l’autoritédes pharisiens, refusant publiquement de “ménager la chèvre et le chou”.

Ce qui n’est pas possible, c’est de plaire à tout le monde. Sinon, il ne serait pas ques-tion d’opposition et de persécutions. Il y aura toujours des gens qui se scandalisent, AUNOM DE DIEU, quoi que vous fassiez.

Ceux qui reprochaient à Jean-Baptiste de ne pas manger ni boire, reprochaientà Jésus de manger et boire.

Nous comprenons donc que :- Les directives du Saint-Esprit sont diverses.- Se faire “tout à tous” consistera, SELON LE CONTEXTE et L’APPEL, à éviter tout

scandale mais provoquera, dans d’autres cas, le scandale chez de nombreuses personnes“bien pensantes”. Le comportement que l’on adopte dépend de ces “tous” différents lesuns des autres auxquels on a affaire à l’instant.

Paul déclare qu’avec ceux qui sont sous la Loi, il s’est comporté comme soumis à laLoi. Inversement, il s’est adapté à ceux qui n’étaient pas soumis à la Loi.

Les deux comportements sont donc opposés. On pourrait dire, en langage moderne,qu’on doit être plus strict avec les gens plus stricts et plus “relax” avec les gens plusrelax.

A l’instant où nous sommes plus stricts, nous sommes un sujet de bénédiction pourles stricts mais devenons facilement un sujet de scandale pour les plus relax et vice versa.

MAIS LA PENSEE DE DIEU EST, QU’A L’INSTANT ET SELON LE CONTEX-TE OU NOUS SOMMES APPELES, NOUS SACHIONS NOUS METTRE AUSSIBIEN A LA PORTEE DES UNS QUE DES AUTRES.

Le “souci” de l’Esprit de Dieu et le but de Ses directives est, qu’avant tout, le plusgrand nombre soit touché et entende l’Evangile.

Au sein d’une même société, nous trouvons des personnes ayant des styles de vie, descoutumes, des goûts très divers. De véritables clans existent et plus particulièrementparmi les jeunes.

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L’EGLISE DOIT POUVOIR TOUCHER LES UNS COMME LES AUTRES, ETCELA SANS AVANTAGER LES UNS AUX DEPENS DES AUTRES.

LA DIFFERENCE N’EST PAS UNE TARE ! ELLE EST UN DON DE DIEU !Une église puissante et réveillée doit pouvoir toucher tous les gens et rendre la vie de

tous possible en son sein ; cela par une œuvre de sanctification QUI NE DOIT PASETRE POUR AUTANT UNE ŒUVRE DE DEPERSONNALISATION.

Il faut que tout le monde “s’y retrouve”. Or, je crois que beaucoup d’églises ont failli, dans l’ensemble, dans ce discernement.

Nous avons souvent voulu que tous ENTENDENT L’EVANGILE SOUS LA MEMEFORME, QUE TOUS AIENT LA MEME APPARENCE, UNE FOIS VENUS ACHRIST.

Ce que nous avons parfois appelé la sanctification n’a rien été d’autre qu’une œuvrede dépersonnalisation qui a créé plus d’obstacles qu’autre chose à l’annonce del’Evangile et à l’épanouissement des enfants de Dieu.

Tant de pasteurs ont dans leur esprit l’image typique de ce à quoi doit ressembler unchrétien et considèrent comme “inconvertie” toute personne qui ne correspond pas à cetteimage. J’ai moi-même fait partie de ces gens à l’esprit étroit, les premières années de maconversion. On a ses opinions toutes faites sur l’aspect extérieur, sur la musique, sur lesgoûts et les couleurs... supposés être ceux d’un enfant de Dieu.

On a même ses enseignements, ses livres écrits à ce sujet, ses versets bibliques qui,pense-t-on, justifient ses raisonnements.

Dernièrement, j’ai entendu que certains frères ont soi- disant “découvert” que lesmîmes sont une chose démoniaque. D’autres affirment que porter une boucle d’oreillecrée obligatoirement un lien d’esclavage vis-à-vis de Satan.

Tout cela est tellement ridicule mais, le plus fort, c’est que l’on essaye de nous le fairepasser pour de la spiritualité alors que c’est tout simplement de la bêtise et un manquede réel discernement des vraies priorités et des vrais problèmes.

Ne vous méprenez pas, je crois profondément et prêche qu’il faut rejeter tout com-promis avec le diable, qu’il faut purifier les maisons de tout objet impur, ne pas s’habillerd’une manière indécente, etc., et je tiens à ce que les gens soient stricts avec cela.

MAIS, PASSE UN CERTAIN CAP, CELA NE CONSISTE PLUS A SEPARER CEQUI EST PRECIEUX DE CE QUI EST VIL, MAIS A TOUT JETER SANS PLUS RIENDISSOCIER.

On passe souvent tant de temps à mettre en évidence le côté négatif (bien que réel)des choses, qu’on en oublie qu’il peut aussi y avoir un côté positif. On en arrive à voir lediable partout sans réaliser qu’en faisant cela nous tombons dans un de ses pièges les plussubtils.

Et au lieu de séparer, en hommes équilibrés que nous sommes censés être, ce qui estprécieux de ce qui est vil, on “jette le bébé avec l’eau du bain” comme on dit.

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Bien souvent, Dieu met en évidence un point négatif ou positif d’une certaine choseet voilà qu’une foule de chrétiens poussent ces enseignements et vérités à l’extrême. Onl’a vu, particulièrement ces dernières années, en ce qui concerne le domaine de la déli-vrance, de la louange, de la musique, etc.

Dans le vécu, tous ces “excès de spiritualité” et déséquilibres au nom de la saintetédonnent lieu à des situations aberrantes : ce serviteur américain qui fustige du haut del’estrade tout ce qui peut, de loin ou de près, s’appeler “musique rock” sous prétexte quecette musique engendrerait des pulsions sexuelles déséquilibrées, se retrouve, lui, impli-qué dans une affaire de mœurs avec une prostituée.

Au sujet de certains de nos chants bien rythmés, un jour, un pasteur jugea bon dedéclarer avec virulence que nous allions aller en enfer. Quelques mois après, son égliseéclatait en morceaux car on découvrait qu’il avait plusieurs maîtresses en son sein.

Beaucoup aiment faire la chasse aux sorcières au sein du peuple de Dieu MAIS L’EX-PERIENCE NOUS MONTRE QUE CES “FANAS” DE LA SANCTIFICATION SONTLOIN D’ETRE PLUS SAINTS ET EQUILIBRES QUE LES AUTRES.

“Tout est pur pour ceux qui sont purs ; mais rien n'est pur pour ceux qui sont souilléset incrédules ; leur intelligence et leur conscience sont souillées.” (Tite 1 : 15)

Depuis des années, et par intermittence, je côtoie des personnes qui sont toujours entrain de tomber dans les derniers “dadas” à la mode, toujours prêtes à dire aux autres cequ’il faut faire et abandonner, sans jamais changer elles-mêmes et sortir de leurs problè-mes. Elles tordent l’Ecriture pour la faire aller dans leur sens.

Or, Dieu nous appelle dans Sa Parole à séparer ce qui est précieux de ce qui est vilmais PAS A TOUT JETER SOUS PRETEXTE QUE SATAN L’UTILISE AUSSI :

“Si tu te rattaches à Moi, Je te répondrai et tu te tiendras devant Moi ; si tu sépares cequi est précieux de ce qui est vil.” (Jérémie 15 : 19)

Le diable n’a rien inventé ; il utilise des choses destinées, au départ, à être un sujet debénédiction pour en faire un sujet de malédiction. A nous de savoir garder ce qui vient deDieu et rejeter ce qui vient de l’adversaire.

Dans notre assemblée, je tiens à ce que tous les dons et toutes les formes d’expres-sion (souvent utilisés auparavant pour Satan) une fois purifiés et affinés, bien sûr, soientmis au service de l’annonce de l’Evangile. Ainsi, nous pouvons toucher toutes les caté-gories de personnes et en même temps les frères et sœurs peuvent s’épanouir malgré leursdifférents goûts, personnalités et opinions...

Et c’est là que je vais aborder le deuxième point majeur de ce chapitre : l’importan-ce pour chacun de mettre au service du Seigneur ce qu’il est, si je puis dire, sans essayerd’être ou de faire comme l’autre.

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Paul dit :

“Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l’état où il était lorsqu’il a été appe-lé.” (1 Corinthiens 7 : 20)

Comme il a été déjà mentionné, “demeurer dans l’état” dans lequel on était ne signi-fie pas demeurer dans le péché. Il est question de choses ne changeant en rien la réalitéde l’Evangile.

Paul dit aux Corinthiens DE METTRE A PROFIT (donc au profit de l’Evangile) lasituation présente dans laquelle ils peuvent se trouver : esclave, célibataire, incirconcis,circoncis.

Si nous faisons la synthèse de ce verset et de ceux dans lesquels Paul parle de se fairetout à tous, on peut dire que le Juif doit utiliser sa position, son contexte, son mode devie, sa personnalité de Juif pour faire connaître l’Evangile. Dans ce contexte, Paul, quilui-même exprime l’inutilité spirituelle de la circoncision, a circoncis Timothée (Actes16 : 3).

L’eunuque éthiopien converti par Philippe est retourné dans son pays et a mis à pro-fit sa position d’eunuque pour répandre l’Evangile en Ethiopie. Il n’a pas démissionné desa place lorsqu’il s’est converti (Actes 8 : 26 et 39).

Comme déjà mentionné dans le chapitre sur la violence, Jean-Baptiste disait aux sol-dats qui lui demandaient : “Et nous, que devons-nous faire ?” “Contentez-vous de votresolde” ; en d’autres termes : “Rejetez les péchés et actes d’abus souvent liés à votremétier mais gardez votre métier, restez soldats !” (Luc 3 : 14). Naaman est resté chef del’armée de Syrie une fois qu’il a été guéri, il a décidé d’adorer uniquement le Dieud’Israël et a dû mettre à profit sa situation pour faire connaître ce Dieu à son peuple (2Rois 5 : 17).

Je crois que nous devons faire ATTENTION A NE PAS ALLER AU-DELA DE CEQUE DIEU NOUS DEMANDE VRAIMENT, DE PEUR DE SORTIR DE SON PLANPOUR NOUS !

IL FAUT A LA FOIS CHANGER EN CE QUI CONCERNE NOTRE DETACHE-MENT DU PECHE, COMME PREUVE D’UNE REELLE CONVERSION, ET PASTROP EN CE QUI CONCERNE D’AUTRES POINTS POUR RESTER A LA PORTEEDE NOS “EX-SEMBLABLES”.

Comprendre et vivre dans cette dimension demande UN CHANGEMENT DE MEN-TALITE RADICAL dans beaucoup de nos milieux chrétiens.

Nous avons donné la priorité à des notions qui n’étaient pas prioritaires ouétaient mal comprises et sorties de leur contexte.

On fait la guerre aux gens pour des histoires de goûts et de couleurs et cela nuit bienplus à l’Evangile que ce que l’on peut croire. J’ai souvent envie de dire à certains : “Mais

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laissez-les en paix, une bonne fois pour toutes, tous ces gens, LAISSEZ-LES RESPIRER,VIVRE, ETRE !”

Malgré ce que j’expose ci-dessus, je n’en insiste pas moins vivement pour que lesgens vivent les vraies priorités, la vraie sainteté. A savoir : l’importance d’être décent, des’abstenir de l’impudicité, de rechercher un équilibre mental, affectif, physique, matériel,d’avoir de la compassion, de la miséricorde, la consécration, etc.

Mais, que l’homme d’affaire converti ait toujours l’air d’un homme d’affaire, c’esttrès bien !

Que l’ex-marginal ait gardé un petit air de marginal, selon l’appel de cette personne,ce n’est pas plus mal ! Que l’ex-hell’s angel roule toujours en moto et se comporte enHeaven’s angel ne devrait pas nous poser de problèmes face à la Parole de Dieu !

IL VAUT MIEUX DEPLAIRE A DES GENS DEJA CONVERTIS EN UTILISANTDES MOYENS QUI AMENENT A LA CONVERSION DES CENTAINES QUI NE LESONT PAS !

Quand on a reproché à Jésus de manger avec les publicains et les gens de mauvaisevie, Il a répondu que le bon berger laisse les quatre-vingt-dix-neuf brebis pour aller cher-cher celle qui est perdue. Selon l’appel des gens, il y a des moments où on laisse les qua-tre-vingt-dix-neuf, avec leurs éventuels principes, pour aller chercher la brebis égarée.

Maintenant, COMPRENONS, comme le dit l’Ecclésiaste, qu’IL Y A UN TEMPSPOUR TOUT (Ecclésiaste 3 : 1).

Bien que je sois pour l’expression de la vie de Christ en nous et l’annonce du messa-ge de l’Evangile sous diverses formes et par diverses personnalités, je crois aussi que LASAGESSE de Dieu nous enseigne qu’on ne peut pas tout faire, n’importe où, n’importequand, n’importe comment.

Nous devons trouver l’équilibre entre LA LIBERTE, LA FORME, LE LIEU, LETEMPS.

La chose principale à retenir est que l’Ecriture ne nous a pas été donnée pour nousenchaîner et enchaîner les autres mais pour nous libérer et nous permettre, à notre tour,de libérer les autres.

Si c’est ce qu’elle produit dans nos vies et par notre vie, alors Alléluia ! Si, au contraire, votre compréhension de l’Ecriture produit l’oppression, c’est qu’el-

le n’est qu’un prétexte pour imposer vos “dadas”.

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Chapitre XII

ATTENTION AUX “DADAS”

Nous pouvons constater que beaucoup de chrétiens et de prédicateurs ont leurs“dadas”. Qu’est-ce que j’entends par “dadas” ? Des points spiritualisés à l’extrême surlesquels ils insistent constamment sans que leur interprétation soit pour autant selonl’Esprit.

Par exemple, certains insistent continuellement sur la tenue et l’attitude de la femme,le maquillage, les pantalons, l’extrême soumission, etc. Nous avons déjà constaté l’i-nexactitude et la fébrilité avec lesquelles sont données les interprétations traditionnellesconcernant certains de ces sujets.

Je ferai remarquer que les gens les plus religieux, les plus intransigeants, les plus dés-équilibrés que je connaisse tombent tous dans ces “dadas” classiques.

Dans Deutéronome 22 : 5, nous lisons :

“Une femme ne portera point un habillement d’homme, et un homme ne mettra pointdes vêtements de femme ; car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Eternel,ton Dieu.”

Ce verset a été résumé, dans la bouche de bien des chrétiens et prédicateurs, tout sim-plement par : “Une femme ne peut porter de pantalon !”.

Or, dans certains lieux, le pantalon est l’habillement des femmes et la robe celui del’homme. Le pantalon est-il donc un habillement d’homme ou de femme ?

En fait, le “débat” sur le pantalon détourne l’attention du vrai point que l’Ecritureveut mettre en évidence, à savoir qu’il est une abomination qu’un homme ou une femmecherche à SE TRAVESTIR.

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Ce verset met en garde contre le fait de RECHERCHER INTENTIONNELLEMENTA RESSEMBLER AU SEXE OPPOSE ; ce qui dénote une déviation sexuelle.

Autre exemple souvent rencontré : certains voudraient imposer à tous les chrétiens dene pas boire d’alcool, voulant à tout prix faire cadrer cela avec l’enseignement biblique ;on trouve cette forme de pensée surtout parmi les frères américains.

J’ai assisté à certaines émissions de télévision d’hommes de Dieu - renommésmêmes, et que j’estime - où ils abordaient le sujet, et vous vous demandiez comment ilsarrivaient à jongler comme ils le faisaient pour expliquer qu’il n’est pas biblique de boired’alcool, tant c’était tiré par les cheveux.

Ils amenaient les auditeurs sur le verset où Paul qui dit à Timothée de boire un peu devin à cause de ses douleurs d’estomac, et affirmaient que seules ces douleurs justifiaientcette parole de Paul. Et encore que le vin dont il était question à l’époque était exemptd’alcool, que c’était une forme de jus de raisin.

Or, ce n’est pas en jus de raisin que Jésus à changé l’eau et ce n’est pas du sirop quebuvaient les Corinthiens, ni du vin sans alcool, puisque certains se saoulaient lors de laSainte Cène (Jean 2 : 9 et 1 Corinthiens 11 : 21).

En fait, Paul ne reproche pas à ces derniers de boire du vin, mais d’en boire trop aupoint d’être saouls. Ailleurs, Dieu déclare à Son peuple qu’il doit se réjouir en Sa pré-sence avec du vin et des liqueurs (Deutéronome 14 : 26).

C’est un manque de sagesse et d’adaptation que de prêcher dans ce sens dans un payscomme la France !

Je conçois tout à fait - et l’enseigne personnellement - que, selon le contexte, on pré-fère ou doit s’abstenir de certaines choses (la Bible l’enseigne !). Et, en ce qui concernel’alcool, on ne mettra jamais suffisamment en garde contre les méfaits que son abusentraîne, nous sommes bien d’accord.

Maintenant, établir des interdictions pour tous les chrétiens, en s’appuyant sur laparole de Dieu, au sujet de choses qu’elle n’interdit pas - bien au contraire -, n’est pasjuste, voire est malhonnête.

Attention, car c’est la manière de faire des esprits religieux. Quand on tombedans ces travers on se met sous leur influence.

“...ils prescrivent de ne pas se marier, et de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pourqu’ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont fidèles et qui ont connu lavérité. Car tout ce que Dieu a créé est bon, et rien ne doit être rejeté, pourvu qu’on leprenne avec actions de grâces, parce que tout est sanctifié par la parole de Dieu et parla prière.” (1 Timothée 4 : 1 à 5)

Ou encore, je comprends mal que l’on essaie d’avoir l’air plus spirituel en voulantimposer aux autres ce qui n’est souvent que le reflet de notre propre faiblesse (Romains14 : 1 à 3).

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C’est l’abus que la parole de Dieu condamne !

“Si vous êtes morts avec Christ aux principes élémentaires du monde, pourquoi,comme si vous viviez dans le monde, vous impose-t-on ces préceptes : Ne prends pas ! negoûte pas ! ne touche pas ! préceptes qui tous deviennent pernicieux PAR L’ABUS, etqui ne sont fondés que sur les ordonnances et les doctrines des hommes ?”(Colossiens 2 : 20 à 22)

On voit beaucoup de personnes enseigner la Parole de Dieu d’une manière juste etmerveilleuse, avec logique et sensibilité mais dès qu’elles abordent leur “dada”, toute lajustesse, logique et sensibilité disparaissent en un instant. Ce peut être un point qui estpour eux un sujet d’orgueil ou alors de frustration.

Parfois, c’est un sujet qui correspond à une blessure non guérie : leur père buvait ; dèslors ils vont se débrouiller pour trouver dans la Parole l’interdiction absolue de boire duvin. On trouve ce problème chez certains des plus grands serviteurs de Dieu.

C’est pourquoi nous devons toujours être prêts à faire un tri dans tout ce que nousentendons, lisons, quel que soit celui qui nous enseigne.

Vous devez d’ailleurs agir de même avec moi à la lecture de ce livre.

S’habiller de manière équivauque, dans une intention malsaine, boire DANS LE BUTde s’enivrer, porter ses cheveux de manière éfféminée, voilà ce qui est mal. L’INTEN-TION FAIT TOUTE LA DIFFERENCE.

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Chapitre XIII

L’INTENTION

Vous pouvez prendre une pierre pour la jeter dans l’eau ou pour la jeter sur quelqu’un ;dans les deux cas, vous jetez une pierre. Ce qui fait la différence, qui rend condamna-ble une de ces deux actions, c’est L’INTENTION avec laquelle vous jetez la pierre.

Le péché est avant tout un acte, une pensée QUI EST L’EXPRESSION d’une mau-vaise intention DU COEUR.

Certains actes n’ont pas besoin d’être analysés bien longtemps pour que l’on sachequ’ils sont des péchés : vous ne commettez pas l’adultère sans convoitise réelle.

Pour d’autres, il importe de bien connaître la MOTIVATION avant de porter un juge-ment.

Dans Matthieu 8 : 18 à 22, nous voyons deux personnes qui veulent suivre Jésus : Ilrabroue l’une d’elles alors qu’Il presse au contraire l’autre de Le suivre sans perdre detemps.

Ce qui faisait la différence entre ces deux personnes était l’intention avec laquelleelles étaient prêtes à suivre Le Seigneur. Jésus qui connaissait les coeurs ne s’y trompaitpas.

Dans Proverbes 26 : 4 et 5, nous lisons les deux affirmations suivantes, apparemmentcontradictoires :

“NE REPONDS PAS à l’insensé selon sa folie, de peur que tu ne lui ressembles toi-même ; REPONDS à l’insensé selon sa folie, afin qu’il ne se regarde pas commesage.”

La question se pose de savoir s’il faut répondre à l’insensé selon sa folie ou pas ?C’est encore l’état d’esprit, l’intention avec laquelle on répond qui va justifier ou non

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notre réponse. Il est inutile de répondre à l’insensé de la même manière - folie - dont lui-même parle car on devient alors semblable à lui. Mais il est bien de répondre à l’insenséen mettant en évidence sa folie pour qu’il réalise qu’elle est folie et non sagesse.

Il est important de bien discerner, d’un verset à l’autre, l’intention qui se trouve der-rière certains actes ou déclarations, sinon il y a danger.

Ce danger nous apparaît clairement dans deux textes tirés l’un de l’Ancien Testamentet l’autre du Nouveau. Dans 2 Rois 1 : 10, nous voyons le prophète Elie faire descendrele feu du ciel sur des hommes qui venaient pour le saisir.

Dans Luc 9 : 54, faisant allusion à cet épisode, les disciples demandèrent à Jésus s’ilspouvaient également ordonner au feu du ciel de descendre sur des Samaritains ; maisJésus les réprimanda.

Dans le premier cas, l’intention était justifiée, Elie agissant sur une parole de Dieu quiconnaît toutes choses ; dans le second cas, les disciples agirent à la légère, sans directi-ve de Dieu. Jésus alla jusqu’à leur déclarer :

“Vous ne savez pas quel esprit vous anime.” (Luc 9 : 55)

Nous sommes souvent comparables aux disciples : nous lisons dans la Bible que Dieuou un de Ses serviteurs fit une chose précise et nous pensons pouvoir faire la mêmechose, SANS PRENDRE EN CONSIDERATION que le contexte n’est pas le même ainsique la motivation de base.

Cette déclaration (citée plus haut) de Jésus à Ses disciples nous fait comprendre qu’unchrétien peut tout à fait être inspiré par un mauvais esprit sans s’en rendre compte.Lorsque Pierre voulut reprendre son maître Jésus, Celui-ci le réprima parce qu’il étaitinspiré par Satan. Au nom de l’Ecriture, au nom de la Bible, on peut tout simplementfaire le jeu de l’adversaire et provoquer une blessure au lieu de la guérison, la confu-sion au lieu de la clarté.

Jésus reprochait aux Pharisiens de condamner par leur manière d’interpréter laParole, sans tenir compte du contexte ou de l’intention, DES INNOCENTS (Matthieu12 : 7). C’est ce que font beaucoup d’églises et d’enseignants : condamner des innocentsen utilisant des versets bibliques que l’on essaie d’approprier à toutes les situations.

Un Dieu “jaloux” ?

Autre exemple : cela fait un peu bizarre de lire pour la première fois dans l'Ecritureque Dieu déclare qu'Il est un Dieu “jaloux”.

“Tu ne te prosterneras point devant un autre Dieu, car l’Eternel porte le nom dejaloux, il est un Dieu jaloux.” (Exode 34 : 14)

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Cela sonne très humain comme déclaration. Ca n'élève pas Dieu. Ca a plutôt tendan-ce à le rabaisser au niveau des humains.

On se dit donc dans, avec raison, dans un second temps, que cet adjectif ne doit pascorrespondre à la définition courante de la jalousie.

En effet le terme Hébreux “kanna” ne signifie pas “jaloux” (c'est une déduction destraducteurs). Dans l'origine étymologique hébraïque ce mot signifie : “exiger un droit”,ou encore “ne pas tolérer d'être bafoué”.

Par cette définition d'un trait de Sa personne, que donne Dieu de Lui-même, traduitegénéralement par “jaloux”, Le Seigneur nous dit simplement qu'Il exige qu'on respecteSes droits et qu'Il n'accepte pas d'être méprisé.

Selon l’intention qui motive une personne dans sa démarche pour obtenir ses droits,on pourra traduire ce mot par “jaloux” ou “ne pas tolérer d’être bafoué”.

Un des conjoints d’un couple divorcé, par exemple, peut faire valoir ses droits degarde motivé par la jalousie vis à vis de son ex avec qui il s’etend mal, ou simplementpour que son droit ne soit pas bafoué au dépend de sa relation avec son enfant. Les deuxdémarches, extérieurement les mêmes, sont par essence complétement à l’opposé.

Dieu ne veut pas que des idoles de bois, ou des démons, lui ravissent Ses droits d’ê-tre honoré, adoré et respecté par Ses enfants.

Sinon, Dieu n'a pas d’égo mal placé, Il n’est jaloux de personne, et la jalousie est unechose qu'Il condamne. La nuance valait le détour !

Attention aux déclarations de la Parole de Dieu que l’on pense être déclarations abso-lues, que l’on utilise trop souvent pour porter des jugements catégoriques alors qu’ellessous-entendent de sérieuses nuances.

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Chapitre XIV

LA LOI DANS LE COEUR

Pour pouvoir interpréter convenablement la parole de Dieu, il faut apprendre à lirela loi de Dieu déjà écrite dans nos coeurs.

Beaucoup de gens, lorsqu’ils ont commencé à écouter des enseignements, ontmalheureusement, cessé en même temps d’écouter leur coeur.

Ce dont nous avons besoin au milieu de nous ce n’est pas de chrétiens LEGALITES,c’est-à-dire qui suivent bêtement des lois en pensant être justifiés parce que ce sont deslois données par Dieu, mais de chrétiens qui savent lire et suivent la loi écrite dans leurcoeur.

“Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, après ces jours-là., ditl'Eternel, Je mettrai ma loi au-dedans d'eux, Je l'écrirai dans leur coeur ; et je seraileur Dieu, et ils seront mon peuple.” (Jérémie 31 : 33)

Je m’étonne toujours de chrétiens à qui il faut expliquer pourquoi il ne faut pas fairemal, pourquoi il faut aimer l’Eglise, donner sa dîme, pardonner, arrêter de médire, sevêtir décemment, cesser de vivre en concubinage. Car ils sont supposés le savoir, parla loi qui habite leur coeur !

“Je mettrai mon Esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances,et que vous observiez et pratiquiez mes lois.” (Ezékiel 36 : 27)

Aucune loi ne nous justifie si elle n’est d’abord écrite dans nos coeurs ! Au mêmepoint que les hébreux ne furent pas justifiés par la seule observation de la loi qui leuravait été donnée au Sinaï (Romains 3 : 20).

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Car l’oeuvre du Saint-Esprit consiste à nous révèler l’Esprit de la loi, la vraie loi, celledu coeur, celle de l’Esprit (Romains 8 : 2).

“Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos coeurs l’Esprit de son Fils, lequelcrie : Abba ! Père !” (Galates 4 : 6)

Toute loi de Dieu qui n’est pas comprise avec le coeur ne peut être interprétée selonson vrai sens. L’Ecriture nous est donnée en priorité POUR NOUS REVELER LECOEUR DE DIEU. Comment percer le coeur de Dieu si on ne sait pas lire dans notrepropre coeur ?

C’est pourquoi il nous est dit :

“Garde ton coeur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie.”(Proverbes 4 : 23)

D’abord le coeur, ensuite le livre

En fait, Dieu ne nous dit pas, avant tout, dans Jérémie 31 : 33 : “Voilà le signe de Manouvelle alliance : Je vous donne un livre : La Bible !”, mais : “Je mettrai Ma loi DANSVOS COEURS !”.

Bien sur que le livre est important, et on n’insistera jamais assez sur l’importancede le lire et de le méditer chaque jour, mais ce n’est pas le livre qui vient en premier,c’est la loi dans le coeur !

Ce n’est pas le livre qui doit me dicter la loi dans le coeur, mais la loi dans le coeurqui doit m’aider à comprendre ce que dit le livre !

Nous avons, en général, enseigné les gens à faire le contraire : d’abord le livre,ensuite le coeur... s’il reste de la place ! Ils se retrouvent ainsi à souvent mettre en appli-cation des parties délicates du livre sans en comprendre le sens.

Ils seront prêts à commettre une injustice parce qu’ils pensent que le fait que “c’estécrit” suffit à la justifier. Ils ne captent pas les nuances de l’Ecriture car celles-ci se com-prennent par le Saint-Esprit ; et le Saint-Esprit parle à nos coeurs en priorité.

Car Dieu...

“…a mis dans nos coeurs les arrhes de l’Esprit.” (2 Corinthiens 1 : 22)

Le livre devient alors une occasion de chute, alors qu’il est supposé être un tremplinpour mieux connaître Dieu. Il devient UN MOINS au lieu d’être UN PLUS, une idôle(nous y reviendrons) au lieu de nous amener à mieux adorer Christ !

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Les premiers disciples n’avaient pas la Bible. Réalisons-nous bien cela ? A leurépoque, posséder un parchemin biblique n’était pas chose courante. On ne se promenaitpas avec son parchemin sous le bras, il fallait aller à la synagogue pour entendre la lec-ture de la Bible.

Et il s’agissait seulement de l’Ancien Testament, car le nouveau n’avait pas encoreété écrit.

Combien il fallait que les chrétiens soient dépendants du Saint-Esprit.Nous avons le privilège aujourd’hui de posséder au moins chacun une Bible.

Plusieurs pour beaucoup d’entre nous.Si nous apprenons à marcher dans le même état d’esprit dans lequel les premiers chré-

tiens marchaient sans Bible, à l’écoute du Saint-Esprit, nous pouvons vivre des chosesextraordinaires avec nos Bibles.

Sinon le principe de la lettre qui tue empêchera, comme c’est souvent le cas, la loivivante, gravée dans nos coeurs, de s’exprimer.

Il nous faut donc des chrétiens de coeur, des enseignants de coeur, des relations decoeur, si nous voulons vivre l’Ecriture selon Selon la pensées de l’Esprit.

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Chapitre XV

ATTENTION AUX DECLARATIONS ABSOLUES

Dans 1 Corinthiens 5 : 9, Paul fait allusion à ce qu’il a écrit aux Corinthiens dans uneprécédente lettre, à savoir de ne pas avoir de relations avec les débauchés.

Il trouve néanmoins nécessaire de clarifier le sens de sa déclaration DE PEURQU’ELLE SOIT INTERPRETEE D’UNE MANIERE ABSOLUE.

Il précise donc :

“Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir de relations avec les débauchés, NONPAS D’UNE MANIERE ABSOLUE avec les débauchés de ce monde, ou avec les cupi-des et les ravisseurs, ou les idolâtres ; AUTREMENT, IL VOUS FAUDRAIT SORTIRDU MONDE. CE QUE JE VOUS AI ECRIT, c’est de ne pas avoir de relations avecquelqu’un QUI, SE NOMMANT FRERE, est débauché, cupide ou idolâtre...” (V. 10 et 11)

Paul était conscient que dans la mesure où ses paroles étaient mal interprétées - parceque prises d’une manière absolue - cela pouvait avoir des conséquences néfastes là oùelles étaient, au départ, données pour le bien de l’église.

Nous avons déjà vu que l’on ne peut pas prendre littéralement que la femme doive setaire dans l’assemblée parce que “se taire”, dans ce cas, a un sens bien plus nuancé que“se taire” tout simplement.

Prenons par exemple ce passage du prophète Esaïe qui nous parle de Jésus en ces ter-mes :

“Il ne criera point, il n’élèvera point la voix, et ne la fera point entendre dans les rues.”(Esaïe 42 : 2)

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En prenant ce verset dans son sens absolu, il semblerait que le Messie était supposéfaire tout ce qu’Il pouvait, lors de Sa venue et tout au long de Son ministère, pour passer“incognito”. Cependant, une grande partie du ministère de Jésus consistait à prêcher et àenseigner les foules, bref, à élever la voix et à la faire entendre dans les rues.

Citons à ce sujet le passage suivant :

“Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, S’ECRIA : “Si quel-qu’un a soif...” (Jean 7 : 37)

Contradictions ? Dans Matthieu, nous voyons que Jésus, après avoir guéri de nomb-reux malades, LEUR RECOMMANDA SEVEREMENT DE NE PAS LE FAIRECONNAÎTRE, en confirmation de la parole d’Esaïe citée plus haut, est-il précisé.

Or, le même Jésus dit ailleurs à Ses disciples :

“Ce que je vous dis à l’oreille, prêchez-le sur les toits.” (Matthieu 10 : 27)

La contradiction atteint-elle son paroxysme ? Non ! En fait, Il nous faut comprendrequ’Esaïe 42 : 4 fait allusion A UNE PERIODE du ministère de Jésus et non pas à toutela durée de Son ministère.

De nombreuses déclarations de l’Ecriture que l’on pourrait, en première lecture,considérer comme “formelles, claires et nettes” possèdent des NUANCES tout aussiimportantes que celle que nous venons de voir.

Citons quelques unes des plus connues :

“Dans les derniers jours, dit Dieu, Je répandrai de Mon Esprit SUR TOUTE CHAIR.”(Actes 2 : 17)

Pour recevoir l’Esprit de Dieu, il faut être sauvé et pour être sauvé, il faut naître denouveau. Or, la Bible nous montre que dans les derniers temps, tous les habitants de cetteterre ne vont pas se tourner vers Dieu pour être sauvés. La réalité est qu’une grande quan-tité va le faire.

Ce “TOUTE CHAIR” ne signifie pas plus “absolument toute chair” qu’il ne le signi-fiait le jour de la Pentecôte. En voyant l’Esprit répandu, Pierre n’hésite pas à s’appuyersur notre passage de l’Ecriture en disant :

“C’est ICI ce qui a été dit par le prophète Joël.” (V.16)

Or, ce jour-là, toute chair ne reçut pas l’Esprit. Ce “toute chair” SOUS-ENTENDDONC ICI : UNE GRANDE QUANTITE.

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De même, dans Romains 11 : 26, nous lisons ceci :

“TOUT ISRAEL sera sauvé.”

Ce “tout Israël” a donné cours à de nombreux commentaires. La Bible nous parleailleurs et à plusieurs reprises DU RESTE d’Israël.

La synthèse des différents versets nous fait comprendre qu’il est fait allusion, dansRomains, à TOUT… LE RESTE d’Israël ; à tout ce qui restera d’Israël après que sesoient produits certains événements.

Une autre affirmation généralement acceptée sans problème dans nos milieux charis-matiques tant on la croit “biblique” : il ne doit pas y avoir plus de trois “parlers en lan-gues” avec interprétation et pas plus de trois prophéties durant nos rassemblements.

Voici les versets en question qui semblent justifier cette interprétation :

“En est-il qui parlent en langues, QUE DEUX OU TROIS AU PLUS PARLENT, cha-cun à son tour ... pour ce qui est des prophètes (dans le sens général du terme), QUEDEUX OU TROIS PARLENT, et les autres jugent ; et si un autre à une révélation, quele premier se taise. Car VOUS POUVEZ TOUS prophétiser successivement...” (1 Corinthiens 14 : 29 et 30)

Pour bien comprendre le verset 29 ayant rapport aux langues, voyons d’abord le ver-set 30 se rapportant aux prophéties.

Si nous partons du principe qu’il ne doit pas y avoir plus de trois prophéties, nousnous trouvons devant une contradiction évidente puisqu’il est dit immédiatement aprèsque TOUS peuvent prophétiser successivement.

Or, ce que dit Paul, c’est que deux ou trois au plus parlent puis QU’AVANT D’AL-LER PLUS LOIN, on analyse ce qui a été dit. Ensuite, ceux qui prophétisent peuventreprendre par groupe de deux ou trois jusqu’à ce que, si l’Esprit conduit à cela bien sûr,tous prophétisent.

Le verset 29 revêt la même interprétation. Que deux ou trois au plus donnent une lan-gue (“un message en langues”) puis que l’on interprète. ENSUITE, ON PEUT DONNERD’AUTRES LANGUES, par groupe de trois au plus ; toujours si l’Esprit conduit à celabien sûr.

Parfois c’est nous qui affirmons trop rapidement certaines déclaration de l’Ecriturecomme absolue. On lit que Jésus guérissait tous les malades lorsqu’Il passait danscertains lieux et, dès lors, on prêche qu’à l’époque de Jésus tous les malades étaient gué-ris ! Ce qui est faux, parfois oui ils l’étaient, d’autre fois non, comme à Nazareth.

On lit qu’une personne reçoit une parole personnelle de Dieu correspondant unmoment et un lieu et nous l’attribuons à tous pour tous moments et tous les lieux !

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Voyons deux déclarations “classiques” que l’on entend régulièrement être appuyéssans nuances dans les milieux évangéliques charismatiques. L’une à partir du verset quidit :

“Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous le donne, comme je l'ai dit àMoïse.” (Josué 1 : 3)

On dit souvent aux chrétiens, en citant ce verset : “Tout lieu que foulera la plante devos pieds vous appartient.”

Allez donc dire au directeur du supermarché d’à côté que son magasin vous appar-tient ou au maire de votre ville que la place du marché vous appartient. Comment vont-ils réagir ? A qui s’adressait le verset cité ci-dessus : A Josué et au peuple qui mar-chait après lui ! Ils marchait sur quel pays ? La France ? Non, la terre Canaan ! Que Dieuavait déclaré entièrement donner.. à qui ?... aux hébreux.

Pourquoi ? Car la perversion des peuples qui l’habitaient était parvenue à son com-ble et Dieu avait décidé de les détruire. Comment ? Par l’épée ! Eux, les hébreux pou-vaient débarquer au supermarché ou sur la place de Jericho et dire : “c’est à nous !”

Dieu ne nous a jamais dit qu’Il nous donnait de détruire la nation de Francepour nous installer à la place de ses habitants.

Autre point : cette déclaration de Paul au geolier dans Actes 16:31 :

“Tu seras sauvé toi et toute ta famille.”

Dès lors, on déclare qu’il suffit de s’appuyer sur cette promesse pour que toute safamille vienne au Seigneur. En douter serait de l’incrédulité. On enseigne des moyenspour sauver toute sa famille conformément à cette promesse.

Le libre arbitre a- t-il disparu de la parole de Dieu ? Cette parole était adres-sée à un homme en particulier : le geolier. Peut-être même à la suite d’un dis-cernement spirituel, sinon conditionnée (si ta famille nous écoute).

Les gens se culpabilisent alors, se sentent moins spirituels que les autres parceque leurs enfants ou parents ne sont pas sauvés.

Pour comprendre les déclarations de la Parole de Dieu, vous devez toujoursprendre en considération : à qui le verset s’adresse, quelle période il concerne, dansquel contexte il est prononcé.

Une autre de ces déclarations prise dans un sens absolu est devenue le principal argu-ment pour justifier qu’il est totalement anti-biblique qu’une femme se lève pour exercerun ministère au sein de l’église. C’est la déclaration de Paul interdisant à la femme d’en-seigner. Décidés à nous “mouiller” complètement, nous consacrons le chapitre suivant àce sujet épineux.

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Chapitre XVI

LES MINISTERES FEMININS

Dans 1 Timothée 2 : 12, Paul déclare :

“Je ne permets PAS à la femme D’ENSEIGNER, ni de prendre de l’autorité surl’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence.”

Devons-nous, par ce verset, en tirer la déduction qu’aucune femme, à aucune époque,ne peut exercer un ministère qui va l’amener à enseigner et à prendre une quelconqueautorité sur un homme et que les femmes doivent tout simplement se taire ?

Si nous prenons littéralement la manière dont ce verset est traduit dans la version quenous venons de citer, nous nous trouvons devant un ensemble de non sens. Non sens quitrouvent leur apogée dans le verset 15 qui déclare, toujours selon cette version, que lafemme serait sauvée en devenant mère.

Déclaration “hérétique” due à une mauvaise traduction – et non à Paul bien sûr -comme nous l’avons déjà mentionné.

Les avis sont partagés. Aujourd’hui, le “débat” ne tourne plus trop autour du fait quela femme doit ou ne doit pas à tout prix se taire. Hormis certaines églises d’une étroites-se particulière, nous pouvons dire que dans la plupart des assemblées Plein Evangile, ilest reconnu que la femme peut prophétiser, voire exhorter et exercer un ministère DIA-CONAL.

Commentons donc brièvement, tout de même, la fin du verset cité ci-dessus : Paul dità Timothée que la femme doit demeurer dans le silence.

Nous avons déjà vu que Paul ne peut vouloir dire que la femme NE PEUT ABSOLU-MENT PAS ouvrir la bouche puisqu’ailleurs il déclare qu’elle peut prier et prophétiser,DONC PARLER !

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Nous avons vu également que lorsqu’il dit, dans 1 Corinthiens 14 : 34, que la femmedoit se taire et ne pas parler, IL FAIT ALLUSION A DES DEBORDEMENTS ET NONPAS AU SIMPLE FAIT D’OUVRIR LA BOUCHE.

Ces débordements peuvent s’expliquer, comme le fait remarquer T.L. OSBORN dansson livre “Approche-toi de ce char” :

“La plupart des femmes de l’époque n’avaient ni instruction, ni culture, ni raffine-ment... Quand les femmes surprenaient des discussions dans l’église, certaines ne pou-vaient s’empêcher de s’adresser à leur mari pour lui demander des explications... Celad’une manière désordonnée en criant depuis la section des femmes afin de se faire enten-dre des hommes”.

Le frère OSBORN raconte encore : “Dans certaines régions sous-développées, j’ai vu une confusion semblable à celle

que Paul a pu connaître. J’ai dû dire à des femmes du peuple bruyantes et sans éduca-tion de se tenir tranquilles, de s’asseoir et de laisser les hommes continuer la discussion,d’attendre d’être à la maison pour parler affaires. C’EST A CE GENRE DE SITUATIONQUE PAUL FAISAIT FACE ; mais ces objections, dans une société moderne, on pourraitles qualifier d’insolites... un peu comme un fiacre sur une autoroute à grande circula-tion.”

La Parole de Dieu ne nous enseigne donc pas que la femme ne peut pas parler aumilieu de l’assemblée. MAIS AU CONTRAIRE, QU’ELLE LE PEUT dans la mesure oùcela ne crée pas de désordre et pour PARTICIPER PLEINEMENT AUX CULTES.

Notons, au passage, que les hommes ne sont pas plus censés créer du désordre queles femmes pendant les réunions.

La Bible enseigne également QU’UNE FEMME PEUT ETRE DIACONESSE : voirRomains 16 : 6 ; ce qui n’est pas une petite responsabilité (1 Corinthiens 11 : 5).

Mais le point principal que je veux soulever dans ce chapitre est le suivant : unefemme peut-elle exercer un des “cinq ministères” ?

Précisions : peut-elle être apôtre, prophète, docteur de la Loi, évangéliste ou pasteur(Ephésiens 4 : 11) ?

Avant d’y venir, voyons encore ce que Paul veut dire lorsqu’il déclare interdire à lafemme d’enseigner. Car si elle ne peut pas enseigner, il est évidemment hors de questionqu’elle exerce un ministère apostolique.

Il n’est bibliquement pas possible de déduire de cette affirmation que Paul veut litté-ralement dire qu’une femme NE PEUT APPORTER QUELQUE ENSEIGNEMENTQUE CE SOIT SOUS QUELQUE FORME QUE CE SOIT.

En effet, dans Proverbe 6 : 20, nous lisons :

“Mon fils... ne rejette pas L’ENSEIGNEMENT DE TA MERE.”

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Première déduction : une femme PEUT DONC ENSEIGNER ! Voyons maintenant sielle peut aller plus loin qu’instruire ses ou des enfants. On ne voit, en effet, aucune objec-tion dans la plupart des églises du Plein Evangile à ce qu’une femme enseigne les enfantslors de l’école du dimanche.

Dans Actes 18 : 26 et 27, nous découvrons un couple qui répond au nom de Priscilleet Aquilas. Ce couple rencontre un Juif nommé Appolos qui avait besoin d’être enseignéplus profondément dans les voies du Seigneur.

La Bible nous dit qu’Aquilas ET Priscille…

“...l’ayant entendu, le prirent avec eux, et LUI EXPOSERENT plus exactement la voiede Dieu.”

Cela veut dire qu’ils l’enseignèrent. Il n’est pas dit qu’Aquilas seul enseigna Appolosmais “qu’ils”, homme ET femme, le firent.

Priscille a t-elle profité de ce que Paul n’était pas là ? Nous ne pouvons l’imaginer !Ce couple était des amis intimes de Paul et n’ignorait nullement l’enseignement de cedernier (Actes 18: 2). Ils étaient bien placés aussi pour en connaître le vrai sens.

Deuxième déduction : une femme, TOUT DEPEND DE SON APPEL, peut être ame-née à enseigner un homme !

Maintenant, on peut dire, avec raison, qu’il y a un pas entre le fait qu’une femmepuisse enseigner et celui qu’elle le fasse à l’égard de l’assemblée toute entière ou dans lecadre d’un ministère apostolique. Avant d’entrer dans le sujet des cinq ministères, voyonsencore un point que traite notre verset :

“Je ne permets pas à la femme d’enseigner, NI DE PRENDRE DE L’AUTORITE SURL’HOMME...”

La femme ne doit pas prendre autorité sur un homme particulier, à savoir son mari,puisqu’il lui est dit ailleurs :

“Femmes, que chacune SOIT SOUMISE A SON MARI, comme il convient dans leSeigneur.” (Colossiens 3 : 18)

Le mot grec pour homme et mari est le même. La Bible de T.R.BUZY traduit :

“Je ne permets pas à la femme d’enseigner, NI D’EN IMPOSER A SON MARI.”

Si l’on attribut un passage qui concerne la vie sociale au domaine du ministère, ouvice versa, on va au devant des problèmes.

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Notre verset cité en début de chapitre ne concerne pas la femme dans le ministèremais la femme face à son mari.

Paul ne veut pas dire non plus qu’une femme ne peut enseigner son mari sur quoi quece soit (si votre femme a quelque chose à vous apprendre, autant en profiter) mais qu’el-le ne doit pas adopter une attitude de mépris du genre “je vais te montrer”.

Le terme grec traduit par enseigner couvre un ensemble de choses. Il signifie égale-ment “ordonner”, “commander”, “décider”.

Paul dit donc simplement, ici, aux femmes mariées qu’elles n’ont pas à chercherà usurper l’autorité de leur mari.

Ce qu’Alfred Kuen confirme : “Je ne permet pas à la femme d’enseigner en prenantautorité sur l’homme”. Il faudrait traduire : “en prenant autorité DOMINATRICE surl’homme”.

Il n’y a rien de plus laid qu’une femme qui marche sur les pieds de son mari et qui ledomine. A mon avis, il n’y a également rien de plus laid qu’une femme - au sens géné-ral du terme - qui veut dominer sur les hommes ; je crois que cela aussi la Bible nousl’enseigne.

Tout au long de l’Ecriture, nous voyons que les femmes de Dieu ont une attitude deRESPECT et D’HUMILITE à l’égard des hommes en général.

Notons aussi dans la foulée, afin d’éviter que mes paroles soient mal comprises,qu’un homme qui marche sur les pieds de sa femme ou des hommes qui jouent lesmachos vis-à-vis des femmes, n’a rien de plus glorieux.

Si Paul parle ici de la femme, c’est à cause du contexte de l’époque dans lequel cer-taines femmes, découvrant leur nouvelle liberté en Christ, devaient en oublier toute atti-tude de respect à l’égard de leur mari (là aussi, nous noterons au passage que le mari quienseignerait sa femme avec mépris a tout autant droit à la même exhortation de Paul).

Si une femme A RECU une place d’autorité, elle est bien obligée de l’exercer surceux qui sont sous cette autorité, Y COMPRIS DES HOMMES.

Sans faire allusion à un ministère apostolique, cela est bon pour un diaconat qui,COMME TOUTE CHARGE A RESPONSABILITES, DEMANDE AUSSI L’EXERCI-CE D’UNE AUTORITE.

Imaginez que vous ayez à choisir quelqu’un pour enseigner : des hommes et des fem-mes se présentent. Vous faites un test, la personne la plus capable, la plus apte à ensei-gner est une femme. Allez-vous choisir un homme plutôt qu’une femme à cause du ver-set de 1 Timothée 2 : 12 ?

Ne serait-ce pas faire mourir par la lettre le sens de l’Ecriture ?Une femme doit garder sa place de femme dans les choses de la vie quotidienne mais

si elle a reçu un poste d’autorité, elle doit l’exercer SANS QUE LES DEUX COMPOR-TEMENTS SE CONFONDENT.

Je m’explique : chez certains femmes qui ont - ou prétendent avoir - reçu un minis-

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tère, on constate qu’une fois sorties de l’exercice de ce ministère, elles étouffent littéra-lement leur mari. Ce qui sert de prétexte à plusieurs personnes pour ne pas croire auxministères féminins.

Il y a l’autorité QUE CONFERE LE MINISTERE POUR LES CHOSES DU MINIS-TERE, A L’INSTANT OU L’ON EXERCE LE MINISTERE, et la soumission à son maripour les choses de la vie familiale.

Une femme, ayant une responsabilité dans l’église, qui met en pratique la Parole deDieu en ce qui concerne la soumission à son mari en dehors du ministère, prouve ainside la meilleure façon qu’elle est une femme de l’Esprit.

Le fait que nous soyons prêts à reconnaître toute femme CLAIREMENT OINTE deDieu comme ayant un ministère, ne sous-entend pas que nous ne sommes pas choquéspar celles qui prétendent avoir un ministère et qui exercent l’autorité dans leur foyer, etprennent les hommes de haut : bien sûr que nous le sommes !

Vous comprenez, à la lecture de ces lignes, que nous n’avons nullement l’intention,bien que nous soyons pour les ministères féminins, d’approuver ou de cautionner tous lesabus qui existent dans ce domaine.

Voici un autre point important à mentionner : Paul a insisté sur le fait qu’une épousene doit pas usurper la place de son mari à cause du contexte de la ville d’Ephèse.

Pour le commentaire de 1 Corinthiens, nous avions pris en considération que nousétions à Corinthe pour bien saisir de quoi parlait Paul. De la même manière, il est impor-tant de réaliser que le passage que nous commentons ici provient d’une lettre que Pauladresse à Timothée qui se trouvait à Ephèse. Il correspond donc à des abus qui se pas-saient dans le contexte de la ville d’Ephèse et qui influençaient l’église dont Timothéeétait responsable.

Paul voulait contrebalancer et censurer certains enseignements gnostiques très répan-dus qui commençaient à troubler et influencer les chrétiens eux-mêmes, particulièrementà Ephèse où se trouvait Timothée.

Le point central de ces croyances gnostiques concernait l’influence et la dominanceféminines liées à l’esprit de la déesse Diane qui régnait alors sur la ville. L’enseignementde ces gnostiques était contraire à l’enseignement biblique : pour eux, la déesse pouvaitprocréer sans homme, si bien que des personnes retraçaient leur généalogie à partir de lamère et non du père.

Ils enseignaient qu’Eve était l’illuminée, qu’elle venait avant Adam et devait doncdominer sur lui. Sans parler de toutes les perversions liées à ces enseignements et prati-quées en tant que cultes.

Dans ses lettres à Timothée (1Timothée 1 : 3 ), Paul a fait plusieurs fois allusion à ces“généalogies sans fin” et aux “fables” qui en sont à l’origine. Lorsque vous reprenez toutle passage dans lequel se trouve l’exhortation de Paul que nous sommes en train de com-menter, vous voyez très clairement qu’il fait allusion à ces pratiques, remettant les cho-ses à leur place : “Adam a été formé le premier, Eve ensuite, c’est pourquoi....”

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Certains commentateurs mentionnent qu’il y avait à Ephèse une certaine catégorie defemmes qui excellaient à enseigner ces doctrines gnostiques. Et que ce sont elles, en prio-rité, que l’apôtre censurerait.

Bref, que ce soit pour plus pour une raison ou pour une autre que Paul ait dit :“J’interdis à la femme d’enseigner”, CE N’EST NULLEMENT DANS UN SENS LIT-TERAL et sans réfléchir qu’il faut prendre ce verset.

Le prendre dans le sens habituel ou selon la traduction classique équivaut àchanger la pensée de l’apôtre.

Venons-en maintenant au “vif du sujet” : la femme peut-elle, oui ou non, exercer undes cinq ministères ? Je réponds “oui !” pour les raisons suivantes :

a) Je suis persuadé, comme nous venons de le voir, que Paul ne veut pas dire qu’au-cune femme, dans aucun contexte, ne peut et ne pourra jamais enseigner. Mais, qu’il faitallusion avant tout à l’attitude de l’épouse à qui il demande de ne pas prendre de haut sonmari, ainsi qu’à des débordements auxquels était confronté Timothée à Ephèse.

b) Il a existé et il existe des ministères féminins représentant les cinq ministères dontnous ne pouvons douter qu’ils ont été appelés par Dieu. En fait, parmi les plus grandsministères de guérison du siècle se trouvent des femmes.

Tout le monde, dans les milieux du Plein Evangile a entendu parler de KathrynKULHMAN. On peut ne pas être d’accord avec tout ce que fut sa vie, mais il est biendifficile de déclarer qu’elle n’avait pas reçu un ministère d’évangéliste.

Quelqu’un me disait un jour : “Ce n’est pas un ministère d’évangéliste si c’est unefemme, c’est simplement un ministère de guérison”. Il est vrai que l’on peut avoir unministère de guérison sans avoir pour autant celui d’un évangéliste. Mais une personnequi fait l’oeuvre d’un évangéliste, dont le ministère est appuyé par les conversions etsignes qui accompagnent un ministère d’évangéliste est un évangéliste !

Si un homme et une femme possèdent la même onction qui caractérise un certainministère, on ne peut pas déclarer que dans le cas d’un homme, il s’agit bien du ditministère mais que dans celui d’une femme, ce n’en est pas un.

Je citerai également Maria WOODWORTH-ETTER dont le ministère fut accompa-gné d’un nombre de conversions, de signes, de prodiges, de guérisons et de miracles quiont accompagné peu de ministères d’hommes.

Je citerai encore Aimée SEMPLE MC PHERSON, fondatrice de l’église “FourSquare Church” qui fit un travail merveilleux.

c) Je ne peux douter que l’appel qu’ont reçu ces femmes vient bien de Dieu. Lorsquequelqu’un reçoit l’appel de Dieu sous la forme d’une voix intérieure, on peut toujoursdire : “Cette personne s’est trompée, elle a cru que Dieu lui avait parlé...”, mais lorsque

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cet appel arrive sous la forme d’une visitation particulière, et spectaculaire, on ne peutque dire : “C’est Dieu ou le diable !”.

Jugez vous-même : Maria WOODWORTH-ETTER raconte en ces termes ce qui l’afinalement décidée à obéir à cet appel qu’elle ressentait depuis longtemps au fond d’el-le-même sans jamais pleinement y croire :

“Une nuit, dans une vision, le Seigneur se tint à mes côtés et me parla FACE A FACE.Il me demanda ce que je faisais sur la terre. Je me sentis fautive et Lui dis : “Seigneur,j’irai travailler dans Ta vigne”. Le Seigneur demanda : “Quand ?” Je répondis :“Quand je serai prête.” Alors le Seigneur me dit : “Ne sais-tu pas que pendant que tu teprépares, les âmes périssent ?” Je lui dis alors que je ne pouvais pas parler aux gens carje ne savais pas trop quoi leur dire et n’étais pas sûre qu’ils m’écouteraient.

Jésus dit : “Tu peux dire aux gens ce que le Seigneur a fait pour toi, parle-leur de lagloire de Dieu et de l’Amour de Jésus. Dis aux pécheurs de se repentir et de se préparerpour l’heure de la mort et du jugement à venir et Je serai avec toi.” Je Lui présentaisencore excuses sur excuses mais Il répondit : “Va, Je serai avec toi.”

Aimée SEMPLE MC PHERSON ressentait également en elle l’appel de Dieu. Elle yrésista jusqu’à se retrouver dans une condition physique critique, aux portes de la mort.Elle explique qu’elle entendit alors comme la voix d’une trompette lui déclarer : “Vas-tualler maintenant ?”

Réalisant qu’elle était en train de mourir, elle répondit : “Oui Seigneur, j’irai.”Immédiatement, la vie recommença à couler à travers tout son être. Elle fut guérie et futsur pied en peu de temps.

De tels appels, à travers des visions divines, sont du même genre que celui reçu pardes hommes de Dieu comme Lester SUMRALL, dont il ne viendrait pas à l’idée deremettre en question le ministère d’apôtre.

d) Les fruits qu’ont portés ces ministères sont les fruits du Saint-Esprit : salut, guéri-son, établissement d’églises, etc...

IL N’EST PAS DANS LES HABITUDES DU DIABLE D’INDUIRE LES GENS ENERREUR POUR LES AMENER A SAUVER DES AMES ET A LEUR APPORTER LEMESSAGE DU PLEIN EVANGILE.

Comme le dit un serviteur de Dieu, avec humour : “Si ces femmes n’étaient pas dansle plan de Dieu, je suis sûr qu’une fois arrivées au ciel, Dieu leur pardonnera d’avoiramené au salut et à la guérison divine des milliers d’âmes et d’avoir établi des dizainesd’églises.”

e) Les hommes “les plus oints” de notre génération ne voient aucun obstacle à cequ’une femme exerce un ministère.

Je pense à Smith WIGGLESWORTH qui connaissait si bien la Bible et dont lafemme prêchait autant que lui et même avant lui.

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Il en était de même pour William BOOTH et son épouse Catherine. Yonggi CHOn’hésite pas à placer des femmes pasteurs à la tête de la majorité des cellules maisons(quand on a la plus grande église du monde, on est quand même une référence !).

Kenneth HAGIN forme des hommes comme des femmes à entrer dans chacun descinq ministères à travers son école Rhema, etc.

Ces hommes connaissaient ou connaissent très bien les Ecritures MAIS NE DON-NENT PAS POUR AUTANT AUX PAROLES DE PAUL LE SENS RESTRICTIF QUETANT DE CHRETIENS LEUR DONNENT.

f) Il me semble important d'ouvrir une parenthèse concernant les limitations du minis-tère de la femme que donnent beaucoup d'enseignants qui croient pourtant au ministèreféminin. Je m'explique : plusieurs enseignements qui expliquent et encouragent le minis-tère pour les femmes émettent néanmoins une réserve, celle qu'une femme doive exercersous l'autorité d'un homme. Selon les versions :

- Elle peut avoir un ministère mais sous l'autorité de son mari ;- Elle peut avoir un ministère qui n'est que le “prolongement” du ministère d'un

homme (de son pasteur par exemple) ;- Elle peut avoir un ministère mais doit toujours avoir un ministère masculin au-des-

sus d'elle.Bref, elle a un ministère mais sous contrôle masculin. Ou encore, selon la version,

elle a un ministère sans en avoir un.Je n'adhère pas à ces formes de raisonnement pour les raisons suivantes :- Le ministère concerne le domaine spirituel dans lequel, comme nous l'avons vu dans

un précédent chapitre, “il n'y a ni homme ni femme”. Incohérence donc à vouloir mar-quer cette différence par la soumission du féminin au masculin.

- Déborah (voir point suivant), Maria WOODWORTH-ETTER ou Aimée SEMPLEMC PHERSON n'avaient pas besoin d'être sous le contrôle d'aucun homme pour êtreefficaces. Dieu les avait placé comme leader dans leur travail, c'est évident !

- Si Dieu a libéré les femmes pour servir, ce n'est pas pour qu'elles le fassent à moi-tié. S'Il leur donne une autorité, ce n'est pas pour que ce soit un semblant d'autorité. Lesmêmes règles de soumission des uns aux autres dans le ministère sont valables aussi bienpour les hommes que pour les femmes.

g) On trouve dans la Parole de Dieu des femmes qui exercent un ministère entrantdans la catégorie des ministères apostoliques.

Lorsque Paul parle de la position de la femme dans 1 Corinthiens 14 : 34, il fait allu-sion à la Loi :

“Qu’elles soient soumises selon que le dit aussi la Loi.”

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Dans l’esprit des Juifs, l’Ancien Testament se composait de “la Loi et les Prophètes”(Luc 16 : 16). La Loi comprend les livres du Décalogue et les livres historiques. La Loinous enseigne que la femme/épouse doit être soumise à son mari.

Paul le souligne dans 1 Timothée 2 : 9 à 14 faisant allusion à Adam et Eve.Mais elle nous enseigne aussi que certaines femmes occupaient, PAR LA VOLONTE

DE DIEU, des places d’autorité. Le meilleur exemple est celui de Déborah :

“Dans ce temps-là, Déborah, PROPHETESSE, femme de Lappidoth, était JUGE enIsraël. Elle SIEGEAIT sous le palmier de Déborah ET LES ENFANTS D’ISRAELMONTAIENT VERS ELLE POUR ETRE JUGES.” (Juges 4 : 4 et 5)

Nous voyons là le cas d’une femme qui exerce le double ministère de pasteur et deprophétesse. Nous notons, au passage, que cette femme était mariée, QUE CE N’ESTPAS SON MARI QUI ETAIT OINT POUR LE MINISTERE, MAIS ELLE.

Notons également que cette femme, dans l’exercice de son ministère, donne desdirectives aux hommes qui trouvent tout naturel de les suivre (V. 6 à 9 et 14).

Dans 2 Rois 22 : 14, nous trouvons une autre PROPHETESSE nommée Hulda,femme de Schallum. Rois et sacrificateurs attendaient la Parole de Dieu de sa bouche.Pour moi, c’est ce qu’on peut appeler des femmes qui ont un ministère entrant dans lacatégorie des cinq ministères.

Nous avons commis l’erreur de ne pas discerner que Paul, lorsqu’il parle d’autorité àne pas prendre sur l’homme, parle avant tout de la position de la femme face au mari dansla vie familiale et domestique : position de soumission, empreinte d’humilité. Cela, la Loil’enseigne vraiment ET CONCERNE TOUTE CHRETIENNE.

Mais il n’a jamais voulu exclure, pour autant, la possibilité qu’une femme exerce unministère car la Loi, A LAQUELLE IL FAIT REFERENCE, montre que c’est possible.

h) La dernière raison pour laquelle nous croyons qu’une femme peut recevoir un descinq ministères est la suivante : même si l’on part du principe qu’une femme ne peut pasexercer un ministère apostolique, nous devons reconnaître que L’EXISTENCE DE CASD’EXCEPTION NOUS EST CLAIREMENT ENSEIGNEE DANS LA BIBLE (voirchapitre suivant).

Nous devrions alors, pour le moins, considérer que les exemples cités plus haut etceux de l’Ancien Testament sont des cas d’exception et qu’il peut donc y en avoir d’au-tres. Mais je crois, pour ma part, que dans les temps dans lesquels nous vivons, de plusen plus de femmes sont appelées à se lever et à exercer des ministères puissants sans êtrepour autant des cas d’exception :

“Dans les derniers jours, dit Dieu… Je répandrai de Mon Esprit sur toute chair, surMes serviteurs et sur Mes servantes...” (Actes 2 : 17 et 18)

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Une des promesses concernant la fin des temps est qu’enfin va se lever une grandearmée de femmes :

“Le Seigneur dit une parole, et les messagères de bonnes nouvelles sont une grandearmée.” (Psaume 68 : 12)

On présentait, l’autre jour à la télévision, les préparations du défilé militaire du qua-torze Juillet. La chaîne que j’écoutais insistait sur la place que les femmes ont désormaisprise dans l’armée. On montrait que l’armée Israélienne, elle, ne peut plus se passer decette présence tellement elle est devenue nécessaire et représente un grand nombre depersonnes. Plusieurs commentaires accompagnaient les images concernant l’armée fran-çaise.

Parmi lesquels, j’ai retenu :- Qu’il n’y a jamais eu autant de femmes qu’aujourd’hui dans l’armée.- Qu’il y a plus, actuellement, de volontaires féminins que masculins.- Que cette présence ne peut plus être considérée, vu l’ampleur qu’elle prend, comme

des cas d’exception.- Qu’il y a maintenant des femmes dans tous les corps d’armée : terre, mer, aviation,

etc.- Qu’elles commencent également à se retrouver à tous les postes.Je crois que ce qui se passe dans le visible de l’armée de notre nation, n’est rien d’au-

tre que ce qui se passe dans l’armée spirituelle que Dieu est en train de préparer pour leréveil qui vient.

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Chapitre XVII

LA LOI DES EXCEPTIONS

La Bible nous enseigne l’existence de plusieurs lois qui régissent notre monde etnotre univers : la loi de la foi, la loi de la semence et de la récolte, etc.

Il existe une loi que nous n’avons pas toujours su reconnaître à travers notre lecturede l’Ecriture : la loi des exceptions. Le fait d’ignorer cette loi nous a amenés àcondamner des innocents, en essayant de faire entrer toutes les personnes concernéespar un certain problème dans une même catégorie et... sous une même condamnation.

Il y a des gens qui ne sont absolument pas touchés par ce qui en concerne d’autresdirectement. Soit parce que le contexte de vie de ces personnes est bien différent, soitparce qu’elles entrent dans une dérogation particulière de Dieu.

Dans Hébreux 5 : 2, il nous est dit au sujet de la fonction du sacrificateur :

“Il peut avoir de la compréhension pour les ignorants et les égarés, puisque la faibles-se est aussi Son partage.”

Cela signifie que le responsable spirituel peut être amené à être plus dur avec l’un,moins avec l’autre et NE DOIT PAS JUGER AVEC LA MEME MESURE tous les cas,extérieurement semblables, qui lui sont présentés.

Il ne s’agit pas toujours de déclarer “La Bible dit”. IL FAUT SAVOIR A QUI ELLELE DIT ET POURQUOI ELLE LE DIT. Si je dis, par exemple : “Tout le monde doitpayer les impôts”, il va de soi que cette déclaration est vraie, mais elle sous-entend queTOUS doivent payer des impôts SAUF ceux qui ne sont pas imposables.

Cela coule de source ! Nous comprenons cette réalité dans la vie de tous les jours.Pourtant, il est évident que nous n’avons pas toujours su la mettre en évidence en ce quiconcerne les choses spirituelles.

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Reprenant les pharisiens au sujet de leur rigidité quant à l’observation du Sabbat,Jésus leur fit remarquer :

“N’avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu’il eut faim, lui et ceux qui étaient aveclui ; comment il entra dans la maison de Dieu, et mangea les pains de proposition,QU’IL N’ETAIT PERMIS DE MANGER, NI A LUI, NI A CEUX QUI ETAIENTAVEC LUI ET QUI ETAIENT RESERVES, AUX SACRIFICATEURS SEULS.”(Matthieu 12 : 4)

Jésus fait remarquer ici que ce qui n’est pas permis dans certaines situations peut l’ê-tre dans des cas particuliers. Ce qui est appelé transgression dans un certain contexte nel’est pas dans un contexte SPECIAL :

“Ou n’avez-vous pas lu dans la loi que les jours de Sabbat, les sacrificateurs VIO-LENT le Sabbat dans le temple sans se rendre coupables ?” (Matthieu 12 : 5)

En introduction à Ses remarques, Jésus dit : “N’avez-vous pas lu ?... n’avez-vous paslu ?...”. Il nous montre par là que nous sommes censés, à la lecture de la Parole de Dieu,trouver et comprendre “La loi des exceptions”.

Ignorer cette loi entraîne, comme il a déjà été mentionné, la condamnation d’inno-cents. C’est en conclusion des versets cités plus haut que Jésus déclare aux pharisiens :

“Si vous saviez ce que signifie : Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifi-ces, vous n’auriez pas condamné des innocents.” (V. 7)

J’affirme que l’on a condamné beaucoup d’innocents par des déclarations absoluesdu genre : “Vous ne pouvez pas vous remarier” ; nous y reviendrons dans le chapitre sui-vant.

Un autre passage de l’Ecriture qui nous enseigne la loi des exceptions est celui de 2Rois 5. Après avoir été guéri et avant de repartir dans son pays, Naaman, chef de l’arméeSyrienne, présenta un problème à Elisée :

“Quand mon maître entre dans la maison de RIMMON pour s’y prosterner et qu’iIs’appuie sur ma main, je me prosterne aussi dans la maison de RIMMON. Veuillel’Eternel pardonner à ton serviteur, lorsque je me prosternerai dans la maison de RIM-MON.” (V. 18)

Que lui répondit Elisée ? Elisée lui dit : “Va en paix” (verset 19). En d’autres ter-mes : “Ne te tracasse pas pour ça.”

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La loi commandait pourtant de ne pas se prosterner devant d’autres dieux ; et ce n’estpas là un petit commandement ! MAIS DANS CETTE SITUATION PARTICULIERE,inspiré par l’Esprit, Elisée fait comprendre à Naaman que Dieu connaît son cœur et qu’Ilsait très bien qu’il s’agenouillera dans le seul but d’accompagner son maître et non paridolâtrie (nous rejoignons là l’importance de l’intention déjà abordée), et que Dieu ne luiimpose pas de charge trop dure à porter, dans sa situation.

Il est vrai qu’un tel enseignement risque de donner à des personnes mal intentionnéesle désir de faire n’importe quoi sous prétexte qu’elles sont un cas d’exception. Les gensaiment bien se prendre pour des cas d’exception même lorsqu’ils n’en sont pas. Mais est-ce une raison suffisante pour ne pas en parler ici

NON ! Premièrement, puisque Jésus Lui-même en a parlé, deuxièmement parce quenous devons faire connaître tout le conseil de Dieu contenu dans Sa Parole, troisième-ment à cause de toutes ces injustices qui se commettent à l’égard de certaines personnespour ne pas avoir su discerner l’existence de la LOI D’EXCEPTION.

Alors que j’étais à l’écoute du Saint Esprit qui m’enseignait sur la réalité de cette loi,je demandais au Seigneur :

“Mais lorsque la Bible dit que Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, c’estquand même SANS EXCEPTION qu’Il veut qu’ils soient sauvés ? La loi des exceptionsne se retrouve donc pas partout ?”

L’Esprit me dit alors : “Non, car dans la loi des exceptions aussi, iI y a des excep-tions, sinon elle serait une contradiction à elle-même !”

Attention donc : IL Y A AUSSI DES EXCEPTIONS A LA LOI DES EXCEPTIONS.S’il y a un domaine où il me semble que la loi des exceptions devrait être prise en

considération, c’est celui du sujet tabou des divorces et des remariages.

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Chapitre XVIII

MARIAGES ET DIVORCES

Les points que nous voulons traiter ici sont les suivants :a) La réalité de l’Ecriture qui déclare, au sujet du mariage et du divorce, que l’hom-

me ne doit pas séparer ce que Dieu a joint.b) Les diverses situations que la Bible prend NEANMOINS en considération dans ce

domaine.c) Les cas particuliers que l’Esprit de Dieu peut amener à prendre en considération.Jésus a dit à Ses disciples qui L’interrogeaient sur la possibilité pour l’homme de

répudier sa femme :

“Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint.” (Matthieu 19 : 6)

C’est là en effet la règle de conduite qu’un enfant de Dieu DOIT AVOIR, au départ,à l’égard de son couple.

Maintenant, la première nuance à saisir, c’est que ce commandement s’adresse aupeuple de Dieu, c’est à dire à l’époque de Jésus, un Juif marié à une Juive, et pour nous,un chrétien marié à une chrétienne.

Je vois le poil de plusieurs commencer à se hérisser à la lecture de ces lignes. Maisexpliquons ce que nous voulons dire par notre seule référence : l’Ecriture.

La loi, QUE JESUS N’EST PAS VENU ABOLIR, possédait certains commande-ments PROVISOIRES, certains donnés à cause de la dureté du cœur de l’homme :

“C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos fem-mes.” (V. 8)

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Mais elle possédait aussi des commandements qui ne changent pas sous la NouvelleAlliance. Parmi ces commandements se trouvait celui-ci :

“Tu ne contracteras point de mariage avec ces peuples, tu ne donneras point tes fillesà leurs fils, et tu ne prendras point leurs filles pour tes fils, CAR ILS DETOURNE-RAIENT DE MOI TES FILS.” (Deutéronome 7 : 3 - 4)

Sous la Nouvelle Alliance, le principe reste le même, on se marie avec quelqu’un quipartage la même foi. Paul déclare dans 1 Corinthiens 7 : 39 :

“…Mais si le mari meurt, elle est libre de se marier à qui elle veut, SEULEMENTQUE CE SOIT DANS LE SEIGNEUR.”

Je suis conscient que beaucoup de personnes qui se mettent à lire une telle déclara-tion à la lumière de la définition classique de ce qu’est un chrétien y verront une formede racisme. Plus d’explications s’imposent :

- Premièrement, l’idée n’est pas de changer la parole de Dieu pour faire plaisir auxgens.

- Deuxièment : nous n’avons pas à être les juges de ceux qui ne connaissent pasChrist et leur demander d’être à la hauteur vis à vis de commandements que Dieu adres-se à ceux qui ne le connaissent pas (1 Corinthiens 5 : 12).

- Troisièmement, lorsque nous employons le mot “chrétien”, “converti” ou “enfantde Dieu” tout au long de ces lignes, nous ne faisons absolument pas allusion (pas plusque la Bible lorsqu’elle emploie ces expressions) à des chrétiens qui le sont seulement denom.

Nous parlons de personnes authentiquement nées de nouveau, qui ont choisi demarcher avec Christ, qui basent leur vie sur la Parole de Dieu.

De tels chrétiens sont des idéalistes, des gens qui sont supposés vouloir partager dansune vie à deux ce qu’ils ont de plus précieux : Jésus !

Quand Dieu est le centre de votre vie, combien il est absurde de vouloir bâtir une viede couple sans partager l’essentiel : sa même passion de Dieu. Ne pas rechercher à semarier avec quelqu’un qui n’est pas né de nouveau, ce n’est pas de l’intolérance : c’estde la lucidité.

- Quatrièmement, et sans nous contredire, nous considérons néanmoins qu’il y a, làaussi, des cas d’exception. C’est à dire que Dieu peut donner dans certains, par SonEsprit, un feu vert à une personne pour se marier quand même avec un “inconverti”.

Il le fera car, Il connaît le coeur de la personne, Il connaît aussi à l’avance toutes cho-ses et sait que, dans ce cas précis, c’est une situation qui aura un dénoument positif dansle futur. Ce qui n’est pas le cas dans beaucoup de situations de ce genre qui finissenttrès mal (plus sur le sujet, plus loin).

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Il existe aussi des situations où le contexte fait que Dieu va utiliser cet état de choseet le “sanctifier”pour Ses intérêts. Le cas d’Esther qui marie, sur direction de Dieu, le roiAssuérus, un tyran idolâtre de l’époque, nous l’enseigne.

Vous voyez, il y a toujours un équilibre à garder. Toute affirmation absolue vavite se retourner contre nous. C’est ainsi que l’on devient légaliste et que l’on en arri-ve à s’opposer au Saint-Esprit au nom même de vouloir faire Sa volonté.

C’est pourquoi nous devons être à l’écoute des personnes qui estiment avoir reçul’approbation de Dieu dans cette direction. Mais, au départ, ce n’est pas - sauf direc-tion particulière du Saint-Esprit - dans ce sens qu’il faut rechercher d’aller, en tantque chrétiens, quand on veut se marier.

“Les autres ?”

Dans ce même chapitre, Paul développe le sujet du mariage en trois parties distinc-tes. Il s’adresse à ceux qui ne sont pas mariés dans le verset 8 et leur donne un CONSEILpersonnel, ensuite à ceux qui le sont au verset 9 et leur donne un ORDRE, et enfin auxAUTRES dans le verset 12. Qu’est-ce qu’il entend par “les AUTRES” ? Nous le com-prenons dans son développement :

“Si un frère a une femme non croyante, si une femme a un mari non croyant.” (V. 13)

Il parle de couples mixtes qui se retrouvent comme tels par la conversion d’un seuldes conjoints et dont nous allons parler plus loin. S’il précise “aux autres”, c’est qu’au-paravant faisant allusion à ceux qui sont mariés, IL NE PARLAIT PAS DE TOUS LESCAS DE GENS MARIES, c’est évident.

En parlant de ceux qui sont mariés, il veut dire : ceux qui sont MARIES ET TOUSDEUX DANS LE SEIGNEUR.

Ses déclarations vont dans le même sens que celle de Jésus.

“J’ORDONNE, PAS MOI MAIS LE SEIGNEUR, QUE LA FEMME NE SE SEPA-RE POINT DE SON MARI, si elle est séparée, qu’elle demeure sans se marier ouqu’elle se réconcilie avec son mari, ET QUE LE MARI NE REPUDIE POINT SAFEMME.” (V 10 - 11)

La compréhension de ces choses est importante car l’on essaie parfois d’imposer àtous les cas cette règle qui concerne un couple composé de deux personnes converties.Plusieurs sont venus à Christ déjà divorcés et se sont laissés persuader qu’ils ne pou-vaient se remarier. On déclare à d’autres qu’ils ne pourront jamais devenir serviteurs deDieu pour la même raison.

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A d’autres encore, remariés depuis longtemps, que leur ex-mari ou ex-femme auxyeux de Dieu est le premier et qu’ils vivent aujourd’hui dans l’adultère. J’ai vu de tellespersonnes arriver dans mon église sans plus savoir où elles en étaient à cause de tellesparoles prononcées, la plupart du temps, par des pasteurs .

Quelle honte d’enseigner de telles choses ! Car si Dieu retient encore contre cesgens leur mariage ou leur divorce du passé, alors leurs péchés mêmes n’ont jamais étéeffacés dans le sang de Christ !

Des passages de Matthieu 19 : 1 à 9 et de 1 Corinthiens 7 : 10 et 39, nous pouvonsdonc tirer plusieurs enseignements.

Au départ, un couple composé de chrétiens authentiques et consacrés ne devraitavoir aucune raison valable devant Dieu pour se permettre de divorcer. S’il a des problè-mes, il doit apprendre avec l’aide de Dieu à les résoudre, par LA LOI DU PARDON etde l’AMOUR.

Si les conjoints doivent en arriver à un stade où ils se séparent, Paul dit qu’ils le fas-sent jusqu’à ce que, ensemble, ils décident de reprendre la vie commune. Si l’un d’euxbrise l’alliance pour prendre un autre conjoint, il se rend coupable d’adultère devantDieu. Maintenant, rester sur cette note peut prèter à confusion et sembler être unecondamnation, sans solution de sortie, pour ceux qui ont vécu la douloureuse expériencedu divorce. Ce qui n’est pas le cas ! L’idée de mon développement n’est certainementpas ici de condamner les uns et les autres (merci de ne pas le prendre dans ce sens).

Les mauvais choix, le manque de sanctification ou de consécration des gens (souventd’un seul des deux conjoint) etc., créent vite un fossé entre la théorie et le vécu. Dans lespages suivantes nous parlerons de ces “portes de sorties”, manifestations de la grâce deDieu qui surpasse toutes choses. Donc, restez avec moi et continuez la lecture !

“Pour cause d’adultère”

Il existe une raison valable, “classique”et biblique pour laquelle un conjoint peut seséparer de l’autre avec l’ACCORD DE DIEU :

“Mais Je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d’adultère...”(Matthieu 19 : 9)

Précisons qu’il n’est pas question, ici, de partir du principe que parce qu’il y a euadultère, une croix doit être tirée sur celui ou celle qui a commis ce péché. Non, la Biblenous enseigne que là où il y a REPENTANCE SINCERE ET CHANGEMENT D’ATTI-TUDE, le pardon doit être donné !

Il y a des gens qui commettent des “erreurs de parcours”. Une erreur de cet ordre estparticulièrement grave et douloureuse, c’est vrai, mais pas assez pour que le sang de

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Jésus ne puisse l’effacer et guérir. Ce à quoi Jésus fait allusion par “adultère”, c’est àquelqu’un qui PERSEVERE dans ce péché ou qui quitte son foyer pour aller vivre avecquelqu’un d’autre. Une autre traduction rend le verset de Matthieu par : “Sauf pour casde concubinage.”

Certains affirment que même dans ce cas là, il faut subir. Ce n’est pas ce que Jésusnous a dit ! Accepter une telle situation de la part de son conjoint, c’est perdre TOUTEDIGNITE, d’un côté, et se SOUILLER d’un autre ; car nous ne formons qu’un avec lapersonne avec qui nous avons des rapports sexuels (1 Corinthiens 6 : 16).

Un chrétien ne peut tolérer de demeurer avec un conjoint qui le trompe, ET QUI PER-SEVERE DANS CE SENS, c’est une question de dignité humaine. Le conjoint trompéou quitté A TOUT A FAIT LE DROIT DE SE REMARIER.

Certains, là aussi, disent que non ! Je me demande quelle est la conception de la jus-tice chez ces personnes. Non seulement celui qui a été trompé a certainement souf-fert de cet état de choses, mais c’est lui qui devrait encore continuer à en porter lesconséquences ?

Le châtiment serait plus pour la victime que pour le pécheur. Est-ce dans les habitu-des de Dieu d’agir de la sorte ?

Vis à vis de ce point, nous avons un témoignage de poids, celui de.. DIEU LUI-MEME ! C’est une chose à côté de laquelle j’étais passé à côté lorsque j’ai commencé àécrire sur le sujet, jusqu’à ce que j’entende Rick Joyner la mentionner : Dieu est undivorcé ! Il déclare dans l’Ecriture avoir été trompé par le royaume d’Israël qu’Il com-pare à une femme qu’Il a décidé de répudier.

“...j’aie répudié l’infidèle Israël à cause de tous ses adultères, et que je lui aie donnésa lettre de divorce...” (Jérémie 3 : 8)

Ceux qui ont le jugement trop facile vis à vis de toutes les personnes divorcées,devraient faire un peu plus attention, car elles risquent de se trouver en porte à fauxavec Dieu. Si on les écoutait, certaines d’entre elles estimeraient peut-être que Dieu nepeux plus exercer ses responsabilités... car il est divorcé.

Dans le contexte de ce passage, malgré qu’Il l’a répudiée Dieu appelle encore Israëlà revenir à Lui. Mais Il n’est pas question qu’Il continue à accepter ses adultères. Dansles situations de divorce les plus dramatiques, certaines arrivent quand même à se retour-ner spectaculairement et d’autres pas.

Il n’y a pas de règle absolue, car chacun est libre de ses choix.

Retour, pas retour ?

Une question, au passage : qu’en est-il de tous les chrétiens qui attendent le retourd’un conjoint qui les a quittés pour quelqu’un d’autre (cas de figure fréquent) ? Il n’y a

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rien dans la Parole, sinon des versets mal interprétés, qui leur assure le retour absolu deleur conjoint !

Trop de ces personnes s’attachent à des promesses de l’Ecriture qui n’en sontpoint, attendent des années sans jamais voir leur souhait se réaliser. C’est une situa-tion douloureuse, fréquemment rencontrée dans les églises.

J’affirme que Dieu a la puissance de sécher leurs larmes et de leur bâtir un avenir etde l’espérance avec quelqu’un qui saura les aimer comme il convient.

Est-ce qu’on ne doit jamais attendre le retour d’un conjoint parti ? Pour s’atteler à une telle attente, IL FAUT AVOIR RECU UNE PAROLE PERSON-

NELLE ET PRECISE DE LA PART DE DIEU. Alors oui, car dans ce cas notre attente est basée sur un fondement sûr ! Mais se

faire simplement des idées, espèrer que..., ne correspond pas à une parole de Dieu.

Lors du décés du conjoint

Dans le cas du décès d’un des conjoints, la Bible dit qu’...

“... une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant ; mais si le mari meurt,elle est libre de se marier avec qui elle veut ; seulement, que ce soit dans le Seigneur.”(1 Corinthiens 7 : 39)

D’après ce verset le lien du mariage se brise tout seul à la mort du conjoint et celuiqui reste EST TOUT A FAIT LIBRE DE SE REMARIER.

Notons au passage que l’on peut s’inquiéter de certains mouvements “chrétiens” quiveulent entretennir un lien avec le conjoint décédé au delà de la mort, en faisant voeuxde ne pas se marier. Décider de pas se remarier n’est pas le problème, mais le faire moti-vé par cette “doctrine” d’un mariage qui continue dans l’au delà... danger !

Le verset cité plus haut parle d’être “lié” puis “libre”. Je crois que ces personnes - cer-tainement des plus sincères - se mettent inconsciemment sous un joug occulte enallant dans cette direction.

C’est dangereux de garder un lien qui n’existe plus bibliquement et de refuser uneliberté que l’Ecriture déclare être.

Jésus a Lui-même répondu aux sadducéens que notre statut sera différent “à la résur-rection” (Matthieu 22 : 24 à 30).

Revenons à notre sujet : celui qui reste est “LIBRE DE SE REMARIER”, mais,comme le précise Paul, en respectant la règle dictée depuis longtemps par Dieu, ETQUI EST TOUJOURS BONNE pour nous chrétiens : “dans Le Seigneur”, c’est à direavec un chrétien.

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Le cas d’un conjoint “rétrograde”

Dans le cas d’un conjoint qui rejette Christ et devient odieux dans tous les sens duterme, se mettant à boire et à frapper sa femme, ses enfants, par exemple. Comprenonsque celui qui ouvre la porte au diable peut devenir pire qu’avant.

On se retrouve alors à vivre avec un “démon”. Ce qu’ont expérimenté plusieurshommes et femmes de Dieu connus.

John WESLEY, grand revivaliste Anglais, est resté de nombreuses années célibatai-re. Il a décidé un jour de se marier avec une femme veuve car elle paraissait être unebonne chrétienne consacrée. Il n’a pas tardé à se retrouver avec une furie qui lui faisaitdes scènes de jalousies violentes, le persécutait littéralement à cause de son ministère,allant jusqu’à le frapper régulièrement.

Voilà un homme qui fut un des plus grands revivalistes de l’histoire et que le diablea fait tomber dans un piège à travers un mariage raté. Toute forme de divorce étant à l’é-poque mal reçu, John WESLEY a dû finalement vivre séparé de cette femme sans pourautant divorcer.

Certaines femmes se sont trouvées avec des hommes qui ne voulaient plus suivreChrist et qui sont devenus alcooliques ou violents, voire leur faire subir des sévicessexuels. De même, certains hommes se retrouvent à vivre avec une femme qui retourneau monde, qui devient invivable et même un instrument de destruction entre les mains del’adversaire.

Doit-on dire à un chrétien, UNE FOIS QU’IL A FAIT TOUT CE QU’IL POUVAITpour sauver la situation, de demeurer avec une telle personne ?

Ceux qui seraient tentés de répondre oui devraient peut-être se mettre quelquesinstants à la place de celui qui subit la situation. Il y a toujours des gens pour décider deLOIN, pour vous, ce que vous devez faire.

C’est à ces personnes qui vivent ces situations de décider des limites de ce qu’ellesdoivent ou ne doivent plus accepter, car elles sont les mieux placées pour en juger. Maisen aucun cas, UN DIEU JUSTE leur demanderait de se laisser détruire, eux et leursenfants, entre les mains de déséquilibrés.

Si un conjoint rétrograde, persévère dans cette situation, se comportant odieusement(il y a des degrés dans le fait d’être rétrograde), la Bible nous dit la chose suivante à sonsujet :

“Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a reniéla foi, et il est pire qu’un infidèle.” (1 Timothée 5 : 8)

Si l’on ne doit pas se marier avec un infidèle, doit-on rester avec quelqu’un quidevient “pire qu’un infidèle” ? Certainement pas !

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Logique ! Si cela leur avait été clarifié, certains de nos chers frères et sœurs n’auraientpas vécu inutilement un “enfer” sur de “bons conseils pastoraux”.

Mais nous avons bien précisé plus haut que, d’abord, tout doit être fait - et refait -pour sauver un foyer.

Nous faisons allusion, ici, à des situations qui dégénèrent et n’avons nullement l’in-tention de justifier que vous sautiez sur votre mari chaque fois que quelque chose vousdérange.

Il y a en effet des chrétiens qui sont aussi un peu trop rapides à tout vouloirenvoyer promener, dès qu’il y a le moindre petit problème, au lieu de persévérer, lutteret tout faire pour sauver la situation. Je ne voudrais pas qu’ils utilisent mes écrits pourjustifier leur comportement.

“Ce que Dieu a joint”

Lorsque Jésus déclare que l’homme ne doit pas séparer ce que Dieu a joint, il est évi-dent qu’Il n’inclut pas les cas d’exception. L’enseignement que nous avons apporté dansle chapitre précédent nous a montré qu’en toute chose il y a des cas d’exception. Le sujetque nous abordons dans ce chapitre n’y déroge évidemment pas.

Voici un autre point me paraissant ENCORE PLUS DELICAT, qui entre dans la caté-gorie des cas “d’exception” et qu’il me semble utile de soulever : Jésus a dit qu’il ne fautpas séparer CE QUE DIEU A JOINT.

Or, permettez-moi de vous dire qu’il y a des mariages de certains chrétiens dans les-quels Dieu n’est pour rien. I1 y a des personnes qui sont sorties complètement du plan deDieu en décidant justement de se marier.

Bien qu’elles se soient mariées avec un chrétien, c’est sur un coup de tête ou d’aut-res fois sur une SOI-DISANT PAROLE DE DIEU. Et ces personnes se retrouvent avecdes foyers qui vont à la plus totale dérive.

Le sujet est délicat, je le répète, et je vous demande de suivre jusqu’au bout mondéveloppement. Parmi ces cas, il y en a que Dieu peut, dans Son omniscience, rattraperet faire tourner à Sa gloire ; je ne dis pas que la solution est chaque fois la séparation.Mais il y en a d’autres que l’on ne peut plus récupérer car l’erreur de base est trop énor-me.

Quitte à vous choquer à travers ces lignes, je vous dirai, qu’en tant que pasteur, j’aiprié, jeûné, combattu pour certaines situations jusqu’à en arriver un jour à devoir cons-tater que ce n’était pas le diable que j’affrontais, mais Dieu QUI REFUSAIT DE BENIR.

Je sais, aujourd’hui, qu’il y a des unions qui ont été bâties sur la manipulation, laséduction, etc., sous le couvert du nom de Christ, mais des erreurs d’origine démo-niaques, occultes, ET QUE DIEU NE BENIRA JAMAIS !

Et que c’est un tort de vouloir à tout prix faire caser “l’incasable”.

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Une personne me disait, un jour, que son foyer avait été une véritable catastrophedepuis le début. “Je me suis mariée”, disait-elle, “sans avoir aucun amour pour monmari. A l’époque j’étais timide et influençable. Il me répétait sans cesse que j’étais mau-vaise et que c’était la volonté de Dieu que nous nous mariions. Si je refusais, Dieu mepunirait.”

Ayant peur de désobéir à Dieu, elle accepta d’épouser cet homme. De telles person-nes n’ont-elles pas été trompées ? Même dans les milieux chrétiens, il y a des gens pourprofiter de la faiblesse des autres et leur imposer AU NOM DE DIEU leur propre loi.

Les personnes concernées par ces situations, une fois repenties, doivent-elle porter àvie les conséquences de leur erreur ?

Dans ces cas, rares (?!) mais tout de même réels, ne doit-on pas prendre des disposi-tions exceptionnelles ?

Je le crois ! Voyez-vous, lorsque vous êtes pasteur, vous côtoyez toutes sortes desituations et vous vous apercevez qu’il y a des gens que vous ne pouvez faire entrer dansaucune catégorie si ce n’est celle des “exceptions exceptionnelles”.

Maintenant, dans ce cas de figure plusieurs imaginent à tort faire partie des casd’exception. Ils essaient de trouver dans l’excuse qu’ils auraient fait les choses en dehorsdu plan divin, une justification à leur incapacité à résoudre, PAR LA PUISSANCE DEL’AMOUR, leurs problèmes familiaux.

Je connais une personne qui a quitté son mari et ses enfants pour un autre homme.Elle vint nous trouver, ma femme et moi, pour essayer de nous expliquer qu’elle s’étaittrompée en se mariant. Son mari, s’il n’était pas parfait, n’avait rien d’un violent ni d’unalcoolique et aimait Dieu de tout son cœur.

Nous lui avons répondu que nous n’approuvions en rien son raisonnement et quemême si ce qu’elle avançait était vrai, elle se trouvait dans une position, un contexte oùDieu pouvait tout rattraper.

La réalité était qu’elle ne voulait pas que Dieu rattrape tout ! Je cite cet exemple pourbien faire comprendre que lorsque je parle de possibilité de divorce, il n’est pas ques-tion d’approuver une banalisation de la chose.

Les couples “mixtes”

Passons, maintenant, au sujet des couples mixtes dont parle Paul dans 1 Corinthiens7 : 12 à 14. Pour bien comprendre le sens des paroles de l’apôtre, rappelons encore qu’ilest, contre la volonté de Dieu qu’un de ses enfants se marie avec un “inconverti” (saufcas, comme nous l’avons vu).

On rencontre régulièrement des chrétiens qui décident de se marier avec une person-ne qui ne partage pas CLAIREMENT leur foi et qui vous disent que Dieu leur a dit qu’Ilallait le ou la convertir. On les retrouve des années après aux prises avec toutes sortes de

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problèmes familiaux car... la conversion attendue n’a pas eu lieu. Souvent, au lieu quece soit l’incroyant qui se convertisse, c’est même le croyant qui retourne “aumonde”.

En effet, sur ce point, Dieu a mis en garde Son peuple en ces termes :

“...Ils détourneront de moi tes fils ...” (Deutéronome 7 : 4)

Satan se déchaîne généralement à travers l’inconverti ; aussi gentil qu’il ait pu être audépart, il se met à changer et à vous mener une vie impossible. Combien vivent cettesituation en la voyant empirer de jour en jour au lieu de s’améliorer !

Paul ne s’adresse donc pas, répétons-le, lorsqu’il parle de couples mixtes à des chré-tiens qui se sont mariés à des inconvertis, mais à des personnes QUI SONT DEVENUESCHRETIENNES ALORS QU’ELLES ETAIENT DEJA MARIEES.

Nous avons généralement assez mal compris ces versets. L’interprétation qui en estdonnée, la plupart du temps, est celle-ci : le converti doit rester avec l’inconverti quelleque soit la situation qu’il ait à subir, tant que l’inconverti ne part pas. Les mettant, de cefait, au désavantage du frère ou de la sœur ALORS QU’ILS sont TOUT A LEUR AVAN-TAGE.

Or, l’exhortation de Paul n’est nullement une loi mais une attitude de CONDESCEN-DANCE ET DE TOLERANCE :

“Aux autres, ce N’EST PAS LE SEIGNEUR C’EST MOI qui le dis...”(1 Corinthiens 7 : 12)

Evidemment, ce conseil est inspiré par l’Esprit, mais Paul fait bien remarquer quec’est un conseil concernant une situation répondant à certaines conditions, bien plus quele simple fait de partager le même toit qu’un inconverti.

Sous l’ancienne alliance, se marier avec un inconverti ETANT UN PECHE, lorsquedes Juifs qui l’avaient néanmoins fait voulaient se remettre en règle avec Dieu, ils quit-taient en général le conjoint inconverti.

C’est ce que nous voyons dans le livre d’Esdras aux chapitres 9 et 10 : Esdras cons-tata qu’une bonne partie du peuple avait transgressé ce commandement et que même leschefs et les magistrats avaient été les premiers à commettre ce péché. Il déchira ses vête-ments, s’arracha les cheveux et se désola à cause de cet état de chose (V. 3).

Mais la REPENTANCE du peuple intervint, suivie des œuvres : ils s’engagèrent àrenvoyer “les femmes étrangères”, c’est-à-dire qui n’étaient pas converties et qui ado-raient d’autres dieux. Car c’est avant tout à ce fait que se rapporte l’expression de“femme étrangère”.

Une femme étrangère convertie au judaïsme était pleinement associée au peuple de

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Dieu, comme ce fut le cas de Ruth ou encore de la femme éthiopienne de Moïse(Nombres 12 : 1).

Alors, afin de se mettre en règle avec Dieu, les Juifs répudièrent leurs “femmes étran-gères” (Esdras 10 : 3 à 19) et cela n’avait pas de rapport avec le fait de répudier “lafemme de sa jeunesse”, qui aime le même Dieu que son mari et au sujet de laquelle il estdit :

“L’Eternel a été témoin entre toi et LA FEMME DE TA JEUNESSE, à laquelle tu esinfidèle, bien qu’elle soit ta compagne et la femme de TON ALLIANCE ... Et qu’au-cun ne soit infidèle à la femme de sa jeunesse car je HAIS LA REPUDIATION !”(Malachie 2 : 14 - 15)

MAIS CE QUI CONCERNE LA FEMME DE SA JEUNESSE NE CONCERNE PASLA FEMME ETRANGERE. Demeurer avec celle-ci est, au départ, un péché devant Dieu

J’insiste sur ces choses pour vous faire comprendre que l’intention de Paul, qui faitplusieurs fois référence à la Loi dans l’ensemble de ses propos, N’EST PAS DE CHAM-BOULER un principe divin en disant que maintenant, les convertis peuvent demeureravec des conjoints inconvertis.

“Si un frère a une femme non croyante, et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il nela répudie point ; et si une femme a un mari non croyant et qu’il consente à habiteravec elle, qu’elle ne répudie point son mari. Car le mari non croyant est sanctifié parla femme et la femme non croyante est sanctifiée par le mari...”(1 Corinthiens 7 : 12 à 14)

Il y a deux points à commenter dans ces versets :- Tout d’abord la déclaration : “Qu’elle consente à habiter avec lui”. LOGIQUE-

MENT, la séparation devrait avoir lieu. Maintenant, SI L’INCONVERTI adopte uneposition CONCILIANTE, c’est-à-dire qu’il ne désire pas la séparation d’un côté et d’unautre QU’IL ACCEPTE LE CONVERTI AVEC SA VIE DE CONVERTI, il ne faut pasqu’il y ait séparation.

Il est souvent dit aux gens qu’il faut qu’ils supportent tout parce que nous prenons lit-téralement l’expression “consentir à habiter avec lui”, sans lui donner de sens plus fort.

Je suis persuadé, en prenant en considération ce que nous avons montré plus haut,qu’en aucun cas Paul ne veut dire qu’un chrétien doit demeurer avec un inconverti quin’accepte pas qu’IL VIVE SA FOI. Il parle d’une situation où le non-croyant accepte lecroyant avec ce que cela implique.

Cette nuance semble nous avoir malheureusement échappé. En effet, Paul déclareailleurs :

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“Ne VOUS mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger... Séparez-vous dit leSeigneur. Ne touchez pas ce qui est impur.” (2 Corinthiens 6 : 14

Quelle meilleure image du mariage que celle d’être avec quelqu’un sous un mêmejoug. L’expression “marié” signifie “être sous l’homme”.

Nous sommes appelés à nous mettre sous un même joug avec les personnes avec quic’est possible, pas avec celles qui veulent nous changer et nous faire renier notre foi.

Paul dit encore au sujet des couples mixtes :

“Le mari non-croyant est sanctifié par la femme et la femme non-croyante est sancti-fiée par son mari.” (1 Corinthiens 7 : 14)

Est-ce le simple fait de vivre avec quelqu’un qui sanctifie, ou est-ce le sang de Jésusqui sanctifie ? Ce que Paul veut dire, ici, c’est que dans le cas où l’inconverti accepte decontinuer à vivre avec le converti, dans LES CONDITIONS VUES PLUS HAUT, celaentraînera automatiquement sa conversion donc sa sanctification.

C’est bien PARCE QU’IL CROIT A LA LOGIQUE DE CETTE ISSUE, QU’ILTOLERE QU’ILS CONTINUENT A VIVRE ENSEMBLE MALGRE CE QUE DISAITLA LOI.

Je crois, en effet, qu’il y a une alternative dans ces cas-là :a) “L’inconverti” accepte de continuer la vie commune. Il semble, au départ, bien

disposé mais laisse, au bout d’un moment, Satan remplir son cœur contre son conjoint.Cela ne va pas tarder à se voir et à se manifester.

Dans ce cas, IL N’Y A PLUS D’ACCEPTATION et dans la mesure où il persévèredans cette voie et dépasse certaines limites (attention aux déductions trop rapides), lemieux que le croyant ait à faire est de se séparer de son conjoint.

b) “L’inconverti” accepte le converti, se conduit comme il faut et persévère dans cetteattitude. Un tel cœur ne peut être que celui d’une personne que le Seigneur ne tardera pasà toucher.

Beaucoup disent : “Nous ne voyons jamais arriver l’accomplissement des promessesde Dieu.” Il est étonnant de voir sur combien de fausses interprétations de l’Ecriture lesgens basent leurs attentes, leurs espoirs.

Or, la Parole qui est comprise et obéie produit toujours du fruit. Les fausses concep-tions produisent, elles, douleur, déception et rébellion.

Voyons encore deux versets de 1 Corinthiens 7 :

“Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare ; le frère ou la sœur n’est pas lié dans cecas.” (v. 15)

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Par “dans ces cas-là” Paul semble vouloir dire : “dans le cas d’un couple mixte, lefrère ou la sœur n’est pas lié devant Dieu par des liens indissolubles”.

Considérant ce que nous avons déjà vu, quant à l’attitude des Juifs à l’époqued’Esdras, cette hypothèse suit la logique. En effet, encore aujourd’hui, pour les rabbinsle mariage civil n’a aucune valeur profonde (donc ne “lie” nullement) s’il ne réunitpas deux Juifs et n’est accompagné du mariage devant Dieu.

Un rabbin peut annuler à tout moment un tel mariage et le déclarer caduque.Pour revenir à notre sujet, Paul nous montre que si séparation il doit y avoir, il est bien

d’adopter la position qui consiste A LAISSER (dans la mesure du possible) L’INCON-VERTI PRENDRE L’INITIATIVE DE LA SEPARATION.

Dans ce cas, LE CHRETIEN N’ETANT PAS LIE, aux yeux de Dieu, DOIT SECONSIDERER LIBRE de toute attache et libre de se remarier.

“Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais tu, mari, si tu sauverasta femme ?” (v. 16)

Le fait que Dieu puisse tout ne l’amène pas pour autant à violer les principes de basede Sa Parole, tel que LE LIBRE ARBITRE. En d’autres termes, DIEU NE CONVERTI-RA JAMAIS PERSONNE DE FORCE, même pas votre conjoint.

La Parole dit aussi que nous DEVONS ETRE PRETS A TOUT PERDRE POURCHRIST. Elle précise qu’on peut être amené à perdre même un conjoint :

“Et Jésus leur dit : Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à causedu royaume de Dieu, sa maison, ou sa femme…” (Luc 19 : 29)

Nous faisons connaître tout ce que Christ veut faire pour nous et ce qu’Il veut nousdonner en partage, et c’est bien. Mais nous devons également faire connaître aux genstout ce qu’on peut être amené à perdre, selon les cas, en décidant de marcher avecJésus. Car cela aussi, c’est le message de l’Evangile.

“Car Je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère,entre la belle-fille et sa belle-mère.” (Matthieu 10 : 35)

L’idée des deux versets que nous venons de citer n’est pas que les chrétiens doiventprovoquer les divisions et les séparations, mais qu’elles se provoquent toutes seuleslorsque les personnes de notre entourage se braquent violemment contre nous au lieud’accepter que nous vivions notre foi.

LE MANQUE DE “TOLERANCE”, dans ce cas-là, NE VIENT PAS DES CHRE-TIENS MAIS DES NON-CHRETIENS.

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Nuance : Maintenant, que le chrétien fasse tout pour amener son conjoint au Seigneur,PLUS PAR SA FACON DE VIVRE QUE PAR SES PAROLES (1 Pierre 3 : 1).Beaucoup de personnes chrétiennes, par souci d’amener l’autre au Seigneur, se mettentsouvent à exercer toutes sortes de pressions, ont des “ruses” et paroles maladroites quirepoussent plus leur conjoint qu’autre chose et retardent sa venue à Christ.

Vous n’allez pas convaincre une personne en lui bourrant la tête du soir au matin deJésus. C’est souvent l’effet contraire que cela produit. Si Jésus vous a changé, votreconjoint doit le voir. Il doit être le premier à être mis au bénéfice de votre transfor-mation : il doit se retrouver avec un meilleur conjoint, plus agréable.

S’il se retrouve avec une personne pénible à vivre, il est normal qu’il se demande siaccepter Christ est vraiment bénéfique pour vous et pour lui.

Faire passer Christ avant tout et ne pas accepter que votre conjoint vous interdise devivre ouvertement votre foi ne veut pas dire que vous aller le négliger, négliger votrefamille et vos responsabilités à son égard. Attention donc : sagesse !

“Mariage civil”

Je crois qu’il est important de se marier devant Dieu et devant les hommes, et selonla loi du pays dans lequel on vit. Maintenant, il semble que trop de chrétiens lui ontaccordé une importance démesurée. Ce qui les a amenés à des raisonnements et desaffirmations illogiques.

A l’époque des persécutions des huguenots, seul le mariage à l’église catholique étaitreconnu par les autorités. Les chrétiens non catholiques étaient donc unis - contre la loiet avec raison - “au désert” par les pasteurs. Leur mariage passait pour concubinage pourla société de l’époque. Or, face à ce contexte, c’était la meilleure chose à faire.

Le contexte dans lequel on vit va justifier ou au contraire condamner un même com-portement. Dans un pays comme la France d’aujourd’hui, il n’y a aucune raison pourmarier les gens à l’Eglise avant qu’ils soient passés à la mairie (ce qui est interditd’ailleurs) et provoquer des persécutions inutiles. Le mieux est donc de faire les deuxdans la même journée. Mais dans un autre contexte tout peut changer.

Une personne de ma connaissance avait fait pendant un voyage aux Etats-Unis “unmariage d’arrangement” pour pouvoir rester dans le pays. Elle avait décidé de se mariercivilement avec un “copain”. Le mariage prononcé, le copain comme la fille partirentchacun de leur côté. Plus tard, cette femme se convertit. Elle était officiellement mariéeet désirait mettre sa vie en règle avec Dieu. Les chrétiens et pasteurs qui l’entouraient àl’époque lui avaient dit que pour cela il fallait aller vivre avec cet homme qu’elle n’avaitjamais aimé, ni désiré VRAIMENT EPOUSER.

Quand on donne à l’Ecriture cette forme d’interprétation, on est un “danger ambu-lant” pour ce peuple que Jésus aime et a racheté par Son sang afin qu’il ne soit plus escla-

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ve mais libre. Si vous êtes dans une telle situation, vous mettre en règle avec Dieu consis-te à divorcer comme vous vous êtes mariés : civilement, sans culpabilité aucune. CarVOUS N’ETES PAS LIES DEVANT DIEU.

Ce serait avoir une bien piètre image de ce qu’est vraiment le mariage entre deuxêtres si l’on pense que des liens réels se tissent automatiquement à la signature d’unpapier, pour la forme.

Est-il juste que L’ON IMPOSE AUX GENS DE CONTINUER A SUBIR LESCONSEQUENCES DE LEURS ERREURS PASSEES ? Ne devons-nous pas au contrai-re, les aider à s’en dégager ? (Proverbes 6 : 2 - 3).

“Marié une seule fois” ou “mari fidèle” ?

Il me semble intéressant d’ouvrir une parenhèse pour aborder le sujet d’un verset quel’on utilise depuis des années dans plusieurs milieux, concernant les surveillants et lesdiacres et qui est rendu dans la traduction Second par :

“Il faut que l’évêque soit…, mari d’une seule femme… Les diacres doivent être marisd‘une seule femme…” (1 Timothée 3 : 2 à 12)

Ces versets sont rendus dans certaines traductions par :

“...qu’il ait été marié une seule fois.”

S’appuyant sur cette traduction, certains déclarent tout simplement que les personnesdivorcées ou remariées ne peuvent recevoir de responsabilité dans l’église.

Je sais que je ne vais pas me faire que des amis à travers ce livre car là encore je vou-drais remettre en question des idées reçues sur l’interprétation de ces versets, non paresprit de contradiction, mais par désir de clarté et de justice.

Notre traduction Second citée plus haut ne correspond pas à ce que Paul voulait dire !Il n’y est question ni “de ne s’être marié qu’une fois”, ni “de n’avoir qu’une seule

femme”.La Bible du Semeur ne traduit pas du tout ce verset de la même façon que Second :

“Il faut toutefois que le dirigeant soit un homme irréprochable : MARI FIDELE… lesassistants doivent être DES MARIS FIDELES…”

On peut lire, en bas de page, dans le commentaire de la Bible du Semeur : “Cette interprétation est conforme aux inscriptions funéraires juives et païennes

mises au jour”.

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En d’autres termes, Paul qui savait ce que pouvait être la vie “bancale” de certainschrétiens qui auraient voulu avoir une charge de responsabilité, mentionne simplementque les personnes choisies devaient avoir une bonne réputation, entre autre celle d’êtredes maris fidèles.

Je crois que nous nous trouvons là encore devant un problème qui n’en a jamais étéun, basé sur un verset qui n’a jamais voulu dire ce qu’on a voulu lui faire dire.

Mais il est vrai que nous sommes, nous chrétiens, devenus experts dans ce domaine :compliquer les choses.

Quelques points complémentaires

Dans ce sujet délicat des mariages et divorces, le problème principal vient du faitqu’on essaie de gérer LES DIVERS CAS que traite l’Ecriture de la même façon et avecles mêmes versets.

Ce qui ne tarde pas à engendrer, dans le vécu, des situations aberrantes et injus-tes.

Développons encore quelques points, complémentaires à tout ce que nous avons déjàvu, pour nous aider à gérer avec sagesse les différentes situations auxquelles on estconfronté aujourd’hui, avant de conclure ce chapitre.

a) Dans le cas d’une personne qui a divorcé AVANT DE SE CONVERTIR. La Bibledit que :

“...les choses anciennes sont passées” (2 Corinthiens 5 : 17).

Que cette personne ait été la cause ou la victime du divorce, cela ne change rien,son passé est lavé dans le sang de Jésus, son divorce tout autant que le reste de sespéchés !!

On ne doit pas empêcher une telle personne de se remarier ou la juger indigne d’oc-cuper une place d’autorité dans l’église. Quelle injustice cela serait devant Dieu que d’a-gir de la sorte !

Cela ne demanderait même pas d’être soulevé, si ce n’était que tant d’églises onttoujours ce genre politique.

b) Nous avons vu que le verset de Matthieu 19 : 6 qui commande de ne pas séparerce que Dieu a joint, concerne un couple composé de DEUX PERSONNES CONVER-TIES.

Ces personnes devraient pouvoir régler leurs problèmes par la puissance de l’Amouret du Pardon. Deux personnes connaissant le Seigneur et QUI FONT LEUR PART, n’ontaucune raison de ne pas réussir leur mariage !

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Pourtant, à ce jour le tôt de divorces chez les chrétiens évangéliques est en train derattraper celui des non croyants. Et même parmis les serviteurs de Dieu ! On n’avaitjamais vu cela, à ce point.

Donc, nous sommes confrontés à un plus grand nombre d’hommes et de femmesdivorcés, souvent brisés et confus.

Et il nous faut d’autres réponses pour ces personnes que celle qui consiste à lesmettre “sur la touche” pour le restant de leur vie.

Il faut donc soulever le cas d’une personne chrétienne qui a divorcé parce qu’elle aenfreint la loi de la réconciliation, ou même parce qu’elle a été le conjoint adultère nonrepentant.

Les années passent et cette personne prend conscience de la gravité de ses actes (leprix que sont amenées à payer certaines personnes pour leurs erreurs les aide parfois àréaliser ces erreurs) et se repent sincèrement.

Cette personne devra-t-elle porter à vie les conséquences de son péché ? Je réponds NON !Je crois au pardon que Dieu accorde AU PECHEUR REPENTI et à la puissance du

sang de Christ pour tout effacer. Si Dieu le fit pour David, adultère et meurtrier, à l’é-poque d’une alliance bien inférieure à celle qui est la nôtre en Jésus Christ, POUR QUINE POURRAIT-IL LE FAIRE AUJOURD’HUI ?

Dans ce cas, si le couple peut se reformer parce que la victime ne s’est pas remariée,et qu’elle LE VEUT BIEN, que cela se fasse en priorité. Si ce n’est pas possible, que lapersonne repentante soit libre de se remarier.

Que l’on s’assure seulement qu’il s’agisse d’une repentance réelle.Je veux encore citer Gordon Fee et Douglas Stuart : “Or, la vie chrétienne selon le Nouveau Testament est fondée sur la grâce de Dieu, et

non sur l’obéissance à la loi. Considérer ces impératifs comme des lois c’est mal lescomprendre. Ce ne sont pas des lois dans le sens où il faut obéir pour pouvoir devenirou rester un chrétien ; notre salut ne dépend pas de notre parfaite obéissance à cesimpératifs.”

En d’autres termes, les règles qui nous sont données dans le nouveau Testament, pournous aider à gérer nos vies, ne sont pas des lois d’une rigidité qui empêche toute porte desorties à quiconque les a un jour transgressées.

Elles nous enseignent comment tenir debout en marchant, néanmoins si on tombe,pour une raison ou une autre, elles ne nous condamnent pas à rester au tapis pourle restant de notre vie.

C’est l’essence même de la grâce ! On comprend donc que celui qui lit ces règles avec l’Esprit de la grâce et celui qui

les lit avec un esprit légaliste NE COMPRENNENT PAS LA MEME CHOSE !

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c) Dans le même cas de figure mais en plus délicat : en ce qui concerne un couple quivit ensemble sans être marié mais qui CONSIDERE QUE LEUR UNlON EST SERIEU-SE.

L’un se convertit, ils remplissent les conditions du cas ci-dessus : qu’ils ne se sépa-rent pas. Mais ils doivent se mettre en règle avec les autorités en se mariant !

d) A ces cas peuvent se rajouter des cas particuliers, comme celui assez courant degens vivant ensemble et qui veulent se mettre en règle et ne peuvent le faire immédiate-ment pour des raisons d’ordre administratif.

Les pasteurs ne doivent pas demander à de telles personnes de se séparer, ce seraitinjuste car elles veulent faire bien mais ne le peuvent pas.

Nous avons tellement de gens qui peuvent faire bien mais ne le veulent pas.Mais bien marquer qu’il s’agit d’une exception et que cela ne doit pas donner un pré-

texte aux autres !

e) Autre situation au sujet de laquelle je n’avais aucune idée précise quant à la façonde la gérer jusqu’à ce que j’y sois confronté : celui de personnes inconverties qui vousdemandent de bénir leur mariage.

Que faire ? Car elles n’entrent dans aucune catégorie développée dans ce chapitre.Un jour, ma fille me dit que la mère d’une de ses amies, qui vivait seule avec elle

depuis des années, venait de rencontrer l’homme de sa vie. Ces deux personnes, ayantdécidé de se marier, s’étaient vues refuser la bénédiction par un prête sous prétexte quel’homme était divorcé.

Ayant appris que jétais pasteur elles décidèrent de venir me trouver pour savoir sij’accepterai de bénir leur union dans notre église. A l’instant où je les recevais, je nesavais pas ce que je allais leur répondre, les pensées se mêlaient en moi : “Ils ne sont pasconvertis, ça ne me regarde pas, etc”.

Je leur posai quelques questions. Je voulais savoir si leur désir de recevoir une béné-diction était motivé par une foi quelconque ou seulement le désir de plaire à la famille oude se donner une bonne conscience. J’étais prêt à leur dire clairement que notre institu-tion n’avait plus rien avoir depuis longtemps avec ce genre de motivation.

Mais voilà que ces personnes m’expliquèrent, en toute honnêteté, que si elles fai-saient cette demande c’était parce que pour eux ce mariage était vraiment sérieux.

Ils s’aimaient, voulaient rester ensemble pour le restant de leur vie, croyaient en Dieutout en reconnaissant les carences de leur foi mais considèraient comme très importantque ce mariage ne se fasse pas seulement devant les hommes.

Je peux clairement dire, qu’à ce moment, je fus visité par le Saint-Esprit, je ressentisSa présence et entendis Sa voix. Il me dit en moi-même quelque chose du genre :“Beaucoup de gens se marient dans des églises seulement pour faire plaisir à leur entou-

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rage, sans aucun réel élan vers Dieu, et en voilà deux qui courent à droite et à gauchepar désir de recevoir Ma bénédiction et on la leur refuserait ? Comment ces personnesvont-elles se rapprocher de Moi si lorsqu’elles viennent trouver un homme de Dieu ellessont rejetées ?”

Il m’apparut clairement que le Seigneur Lui-même m’envoyait ces gens. Nous lesavons mariés dans notre assemblée.

Celle-ci fut pleine d‘inconvertis qui entendirent la Parole de Dieu. Aux dernières nouvelles, la plupart d’entre eux reparlent régulièrement et avec

respect de ce mariage hors du commun qu’ils ont vécu dans une salle évangélique danslaquelle ils mettaient les pieds pour la première fois.

Tout cela ne veut pas dire que nous sommes prêts à bénir le mariage de toutes les per-sonnes inconverties qui nous demandent de le faire. Tout dépend de leur motivation.

Cet exemple nous montre néanmoins qu’il nous faut être à l’écoute du Saint-Espritpour chaque situation !

f) Petite exhortation adressée aux uns et aux autres : Dieu peut nous bénir en nousdonnant un conjoint merveilleux, mais si l’on n’en prend pas soin et qu’on le traite n’im-porte comment, il est normal qu’on finisse un jour par le perdre. L’amour est régi par desrègles.

A force de violer ces règles, l’amour s’estompe là où il grandit lorsqu’on prend plai-sir à les respecter.

Le mariage est une alliance. Une alliance est bâtie sur des engagements. Des engage-ments pris non par une seule personne, mais par les deux personnes concernées. Quandon prend l’habitude de ne pas respecter ces engagements, qu’on traite continuellementson conjoint avec mépris par exemple, l’alliance finit par se briser. Ce n’est pas la fautede Dieu, ni du conjoint dont on abuse.

Ce chapitre, j’en suis sûr, aidera plusieurs à y voir plus clair, voire à se décupabiliser,dans ce domaine des mariages et divorces... que je ne pouvais, par honnêteté, éviter d’a-border.

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Chapitre XIX

PAROLES GENERALES, PAROLES PERSONNELLES

+ RESPECTER L’ORDRE DES CHOSES

Il est important de discerner dans notre lecture de la Bible à qui s’adresse Dieu.Parfois, l’Ecriture parle de tous et à tous. Par exemple, Dieu veut :

“...Que tous soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.” (1 Timothée 2 : 4)

D’autres fois, il est seulement question des enfants de Dieu. Lorsque, par exemple, laBible nous dit que Dieu est notre Père et que nous pouvons L’appeler ainsi, nous devonscomprendre que cela concerne les croyants.

Dieu, c’est logique, n’est le père que de Ses enfants, c’est-à-dire de ceux qui le sontdevenus par l’alliance du sang de Jésus (Jean 8 : 44).

Le baptême du Saint Esprit, le parler en langues, la guérison divine sont pour tous lesenfants de Dieu ! D’autres paroles concernent uniquement ceux qui sont promis à un cer-tain appel. Si nous prenons les conseils que Paul adresse à Timothée concernant la maniè-re dont il doit s’occuper de l’église, nous pouvons tirer enseignement de ces paroles maisnous n’avons pas tous à nous mettre à faire le travail de pastorat qui y est décrit CARNOUS NE SOMMES PAS TOUS APPELES A ETRE DES PASTEURS.

Nous trouvons dans la Bible des paroles générales et des paroles personnelles. Il y aun piège à prendre les unes pour les autres. Il serait faux de déclarer que tous les chré-tiens doivent devenir des apôtres ou des prophètes :

“Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ?”(1 Corinthiens 12 : 29)

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Il est tout aussi faux de considérer qu’une parole générale ne concerne qu’un grouperestreint de personnes ; d’affirmer, par exemple, que la guérison n’est pas pour tous.

Il est donc de première importance de comprendre à qui s’adresse une parole, uneexhortation et à qui elle ne s’adresse pas.

Elle peut s’adresser à tous, à seulement un groupe particulier ou à une seule person-ne. Elle peut concerner seulement le passé ou le présent ou seulement le futur ou toutesces périodes.

On ne peut comprendre la Parole de Dieu sans remettre les passages que l’on lit à leurjuste place. Il est important d’apprendre également à comprendre qu’il y a un ordre deschoses à respecter.

RESPECTER L’ORDRE DES CHOSES !

“J’exhorte donc, AVANT TOUTES CHOSES, à faire des prières, des supplications,des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes.” (1 Timothée 2 : 1)

Nous voyons à travers ce verset qu’il y a, même dans la prière, un ordre prioritairedans lequel nous devons faire les choses. Et il en est de même pour l’ensemble de laParole de Dieu.

Le commandement d’aimer concerne plusieurs domaines qui doivent être les sujetsde notre amour et de notre passion.

Il y a l’amour que nous devons à Dieu, à notre famille, à notre prochain, à nous-mêmes, à notre travail, etc.

Lorsque vous discutez avec les gens, vous vous rendez compte que pour beaucoup,aimer Dieu signifie faire passer l’église et le ministère avant leur propre famille car ilsn’ont pas dans leur esprit le bon ordre des choses.

Cette forme de raisonnement engendre souvent toutes sortes de déséquilibres.Certains raisonnent l’ordre des choses de cette façon-là :- Dieu, le ministère, l’église, la famille.- Dieu, l’église, le ministère, la famille.- Dieu, l’église, la famille, le ministère.- Dieu, la famille, le ministère, l’église.Toutes ces versions sont fausses et sources de déséquilibres et de frustrations.L’ordre dans lequel ces points fonctionnent dans notre vie est-il si important ?Aussi important que l’ordre dans lequel vous faites fonctionner vos membres pour

vous déplacer ! Avez-vous essayé de marcher sur les mains ou sur les genoux pour ensui-te utiliser vos pieds ? Ce n’est pas évident, n’est-ce pas ?

Et, en plus, c’est douloureux. Il y a beaucoup de douleurs qui sont la conséquence dunon-respect de l’ordre des choses et qui entraînent souvent, à long terme, la destructiond’une famille, d’une église, d’un ministère.

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L’ordre d’importance concernant les points cités ci-dessus est, selon ma compréhen-sion, le suivant

- Dieu : tout découle de Lui, tout ce que nous faisons, sans Lui, perd son sens. Aimeret servir Dieu en priorité ne dessert pas les autres, bien au contraire, car Il est la sourcede l’amour - Il est Amour - donc de l’amour que je peux donner aux autres.

Entretenir ma relation avec Dieu est prioritaire !

- Ma famille : tout d’abord mon conjoint puis mes enfants. Pourquoi mon conjointavant mes enfants ? Car la relation que j’ai avec mon conjoint va obligatoirement affec-ter en bien ou en mal mes enfants.

Ma famille est ma première église, mon premier champ missionnaire, mon premierchamp de semence aussi. Elle n’a pas à trouver que je m’occupe plus des gens de l’égli-se que d’elle et mes enfants que je donne plus aux chrétiens de mon assemblée qu’à eux.A quoi bon aller sauver les extrémités de la terre si, pendant ce temps, mes enfants se per-dent à la maison.

La Bible demande aux anciens de bien s’occuper de leur famille, montrant le rapportentre ce point et le fait de s’occuper correctement de l’église :

“Il faut qu’il dirige bien sa propre maison... car si quelqu’un ne sait pas diriger sa pro-pre maison, comment prendra-t-il soin de l’Eglise de Dieu ?” (1 Timothée 3 : 4 - 5)

Si j’ai des responsabilités pastorales dans l’église, je traiterai l’église comme je trai-te ma femme.

Combien de familles ont été détruites parce qu’une personne avait mal compris enquoi consistait d’aimer Dieu en priorité !

ernièrement, un frère africain m’écrivait : “Je suis prêt à quitter ma famille pendantun an pour venir dans votre école biblique”. Pas question !

La Bible dit que l’homme et la femme ne doivent pas rester trop longtemps séparés(1 Corinthiens 7 : 5). A quoi bon se “spiritualiser” d’un côté en se “déspiritualisant” d’unautre ?

Combien d’enfants de pasteurs sont écoeurés, combien de femmes frustrées, combiende divorces au nom d’une consécration désordonnée !

Je pense à un grand ministère apostolique du début du siècle qui avait bâti de nom-breuses églises, amené à la guérison divine des milliers de personnes et dont la femmeétait littéralement morte d’épuisement.

Des années après, ses enfants, oubliant tout ce que cet homme avait pourtant fait pourDieu, lui reprochèrent d’avoir laissé mourir leur mère. Aimer Dieu avant tout ne peutvouloir dire négliger sa famille.

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La déclaration suivante de Paul est sans équivoque.

“Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a reniéla foi, et il est pire qu’un infidèle.” (1 Timothée 5 : 8)

Il est évident qu’une famille consacrée à Dieu acceptera de payer un prix que d’aut-res n’accepteraient pas de payer : au niveau de l’accueil, de la présence à l’église, du ser-vice en général ; il ne s'agit pas de remettre cette réalité en question.

Mais si Dieu nous donne une famille, c’est pour en prendre soin et non pour lasacrifier sur l’autel du ministère ou de l’église.

Les gens ont besoin de modèles de familles qui marchent, prospèrent en Jésus-Christ.Une église forte est composée de familles fortes !

- L’église : elle vient avant le ministère. Nous sommes supposés bâtir une relation,une communion avec d’autres personnes avant de vouloir sauver le monde entier ouenseigner au monde comment marcher dans l’amour.

Il est triste d’essayer de vivre ailleurs, spécialement dans l’exercice de notre ministè-re, ce qu’on ne peut pas vivre dans son église locale.

L’église est comme un puits dans lequel on puise et l’on va ensuite déverser, par lebiais du ministère que l’on exerce, l’eau de ce puits autour de nous ou ailleurs.

Mais cela c’est la théorie, vers quoi il faut tendre car malheureusement, jusqu’à ceque se lèvent plus d’église à vocation puissante, ce point n’est pas des plus évident àvivre pour beaucoup de serviteurs de Dieu pour qui l’église locale (du au mentalités sou-vent en place) est bien des fois plus un frein qu’un encouragement et un soutien.

- Le ministère : nous devons apporter au corps de Christ et au monde ce que nousavons reçu de Dieu. C’est pourquoi il est très important de comprendre en quoi consistenotre appel.

Il faut néanmoins que la bénédiction qu’est supposé procurer cet appel ait été mise auservice de notre propre famille et de notre église, ne serait-ce que pour en tester l’effica-cité avant de la proposer au monde.

En ce qui concerne les choses que je crois, il y a aussi un ordre à respecter. Je ne peuxpas donner la même importance, par exemple, au message du salut et à celui de la gué-rison divine ou de la prospérité. Car on peut entrer au ciel malade et pauvre mais certai-nement pas si l’on n’est pas sauvé.

Et mieux vaut entrer au ciel malade et pauvre qu’aller en enfer guéri et riche.C’est sur cette base du salut acquis par le précieux sang de Jésus que je peux consi-

dérer tout chrétien authentiquement né de nouveau comme un frère et le respecter en tant

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que tel, même s’il ne croit pas en la guérison divine, en la prospérité et même au parleren langues et en d’autres points qui nous différencient.

On ne peut pas se retrouver toujours avec tout le monde qui croit à tout exactementde la même façon. Il est donc crucial d’avoir une conception des choses qui ne donne pasune importance égale à tous les points de doctrine.

Georges JEFFREY, responsable de l’oeuvre Elim, avait fait sienne la conception sui-vante :

- Pour les points de bases : UNITE ! - Pour les points secondaires : LIBERTE !- Mais en toutes choses : CHARITE !Jésus reprochait aux pharisiens de donner de l’importance aux choses dans un mau-

vais ordre :

“Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous payez la dîme de lamenthe, de l'aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important dans laloi, la justice, la miséricorde et la fidélité.” (Matthieu 23 : 23)

Lorsque j’ai de l’amertume, je médis et je me bats avec les autres chrétiens sous pré-texte qu’ils ne croient pas tout comme moi, c’est que j’ai perdu la notion des degrés d’im-portance et de l’ordre des choses dans mon esprit.

Les bases sont devenues secondaires et les points secondaires sont devenus des bases.Essayez de construire une maison en prenant le toit comme fondement et vous obtien-

drez le même résultat. Il y a un ordre de priorité dans notre recherche de la bénédiction. Chercher la béné-

diction en étant obsédé par elle n’est pas ce que Dieu nous encourage à faire quand Ilnous dit qu’Il veut nous bénir :

“Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vousseront données par-dessus.” (Matthieu 6 : 33)

Dernièrement, des frères nous avaient invités à chanter dans le cadre d’un festival demusique. Puis ils nous écrivirent pour nous dire que, finalement, ils avaient subi des pres-sions et avaient dû reconsidérer notre participation à ce festival et qu’il valait mieux quenous ne soyons pas de la fête à cause, entre autres, du fait que nous prêchions la prospé-rité.

Tous ces gens qui faisaient pression devaient penser que nous enseignions quelquechose du genre que tout chrétien devrait rouler en Rolls Roys, que tout chrétien qui n’apas un compte en banque bien rempli n’est pas spirituel ou tout autre aberration du mêmestyle qui est souvent assimilée au message de la prospérité.

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Je peux comprendre ces personnes car beaucoup de gens prêchent la prospérité avecdéséquilibre si bien que le message du salut disparaît derrière celui de la prospérité.

D’un autre côté, tant de gens ont pensé, au cours des âges, et pensent toujours quevivre sans rien ou très simplement et de souffrir (inutilement) est un critère de haute spi-ritualité. Il faut rétablir l’équilibre.

Le message de la prospérité se résume à notre Dieu qui, en digne Père, veut amélio-rer notre condition de vie tant dans le domaine spirituel qu’affectif, physique et matériel.De la même manière que ce message peut être placé trop en avant, il peut également êtreplacé trop en arrière.

Cet autre déséquilibre empêche plusieurs de saisir par la foi les choses qu’ils ignorentêtre en droit de recevoir.

Un enseignement mal placé, trop en avant, devient rapidement une idole. Là où il estsupposé être un complément, il devient le centre d’attraction au détriment du vrai cent-re. D’un autre côté, s’il est reculé à une place trop lointaine et qu’il devient un point“facultatif”, on vole au corps de Christ ses droits en ne les lui faisant pas connaîtrecomme il se doit.

La priorité doit être toujours placés aussi sur le fond par rapport à la forme.Sans vouloir dire que les formes ne sont pas du tout importantes, tant de gens bâtissentdes doctrines culpabilisatrices sur les formes au détriment du fond.

Dernièrement je lisais sur internet l’article d’un pasteur qui s’indignait de ce quenous avions, dans nos églises évangéliques, pris cette habitude de faire la sainte Cène parune distribution de pain et de vin pendant le culte, et qu’en fait les premiers disciples pre-naient se pain et ce vin lors d’un repas. Pour lui, cela ôtait tout son pouvoir à cet acte etqu’il fallait que les chrétiens réapprennent à partager ce temps à travers les repas et lacommunion fraternelle qui l’accompagne.

Le développement qui consiste à privilégié le repas (si possible) pour prendre la sain-te cène est juste. Le problème et que cet homme récrée une nouvelle loi. Il remplace laloi de la sainte Cène “du dimanche matin” par celle liée impérativement à un repas “souspeine de...” Pour d’autres, la saint Cène doit se prendre tous les jours.

Le point, en fait, n’est pas tant dans la forme mais dans le fond, l’intention, la moti-vation avec laquelle on prend la saint Cène.

Polémiquer sur les formes ne fait pas avancer le royaume de Dieu et créé desconflits inutiles qui divisent “gratuitement” le Corps de Christ !

En fait, le point fort est surtout que la sainte Cène est liée à la communion fraternel-le ! On peut manger tous les jours avec des gens en la prenant sans pour autant dévelop-per quoique ce soit de profond avec eux.

On peut tomber également dans la routine des Agapes. Respecter l’ordre d’importan-ce des choses est donc un facteur incontournable pour bien comprendre et annoncer laParole de Dieu.

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Chapitre XX

L’ANCIENNE ET LA NOUVELLE ALLIANCE

Lorsque le nouveau converti se plonge dans l’Ancien Testament, il y trouve toutessortes de préceptes. Il a du mal à saisir ce qui est encore “bon” et ce qui ne l’est plus,sous la Nouvelle Alliance

Le Nouveau Testament déclare, en même temps, que :

“Christ est la fin de la Loi pour la justification de tous ceux qui croient.”(Romains 10 : 4)

Et qu’Il n’est pas venu abolir la Loi :

“Ne croyez pas que Je suis venu pour abolir la Loi ou les prophètes ; Je suis venu nonpour abolir mais pour accomplir.” (“parfaire” selon les traductions) (Matthieu 5 : 17)

Nous rencontrons deux extrêmes dans les milieux chrétiens. Il y a ceux qui, s’ap-puyant sur la deuxième déclaration de Jésus, s’efforcent d’appliquer tous les commande-ments de l’Ancienne Alliance (certains fixent encore toutes sortes de lois alimentairesdans leurs églises).

D’un autre côté, nous trouvons ceux qui déclarent au sujet de tout ce qui concernel’Ancienne Alliance que cela était pour avant et qu’aujourd’hui nous ne sommes plus dutout concerné par la Loi puisque Christ est la fin de la Loi.

Chacun des versets étant interprété dans un sens extrême, on aboutit à une contradic-tion flagrante. Or, ces deux affirmations de l’Ecriture ne sont pas contradictoires, maisCOMPLEMENTAIRES. Comment est-ce possible ?

Ce que l’on appelle la “Loi” se compose d’un ensemble de principes et commande-ments contenus plus particulièrement dans les cinq premiers livres de la Bible : Le

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Pentateuque. Ces commandements ne peuvent pas être tous pris en un seul bloc au sujetduquel on déclarerait, soit qu’il est toujours bon, soit au contraire, qu’il est, aujourd’hui,caduc.

En fait, il faut DISSOCIER les commandements de l’Ancienne Alliance et les répar-tir en plusieurs catégories. Ainsi, en fonction de ces catégories, on pourra dire lesquelsde ces commandements nous concernent toujours sous la Nouvelle Alliance et lesquelsne nous concernent plus.

Nous allons voir que tout cela est beaucoup plus nuancé qu’on le croit. Dans la Loi,nous devons discerner entre :

- Les commandements QUI NE CHANGENT PAS :car ils sont des fondements inébranlables, existant avant même que vienne la Loi. Parmilesquels :

“Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pen-sée ... Tu aimeras ton prochain comme toi-même.”(Deutéronome 6 : 5 et Lévitique 19 : 18)

Jésus montre dans Matthieu 22 l’importance de ces commandements qui n’en for-ment qu’un et les reprend tels quels. De ces commandements découle d’ailleurs tout leDécalogue :

“Tu n’auras point d’autres dieux... Tu ne prendras point le nom de Dieu en vain...Honore ton père et ta mère... Tu ne tueras point (n’assassineras point)... Tu ne com-mettras point d’adultère... Tu ne porteras point de faux témoignages... Tu ne convoite-ras point...”

Il est évident que ces commandements nous concernent toujours et plus que jamais.Ils sont résumés dans le commandement de l’Amour.

De même, l’apôtre Paul fait, à plusieurs reprises, allusion à des affirmations de la Loipour appuyer ses propos. Par exemple, il dit au sujet de la soumission de la femme :

“Mais qu’elle soit soumise, comme le dit la Loi.” (1 Corinthiens 14 : 34)

Lorsqu’il aborde le sujet du salaire des serviteurs de Dieu, il se réfère encore à la Loi :

“La Loi ne dit-elle pas aussi... car comme il est écrit dans la Loi de Moïse, tu ne musel-leras point le bœuf quand il foule le grain.” (1 Corinthiens 9 : 8 - 9)

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Ou encore lorsqu’il fait allusion à la soumission aux parents :

“C’est le premier commandement avec une promesse.” (Ephésiens 6 : 2)

Paul montre par là que lorsqu’il dit lui-même, dans l’épître aux Romains, que Christest la fin de la Loi, il ne veut pas dire que Christ met une fin à l’observation de tous lescommandements de la Loi. Dans la même épître, il nous le confirme en disant :

“Annulons-nous donc la Loi par la foi ? Au contraire, nous confirmons la Loi.”(Romains 3 : 31)

Cela dit, s’il a parlé de la fin de la Loi, c’est qu’il doit y avoir une fin quelque partdans cette Loi. Nous y arrivons.

- Les commandements qui n’étaient qu’une OMBRE DES CHOSES A VENIR.Il est évident que ces choses étant venues, ces commandements sont bien obligés de

changer. Les sacrifices d’expiation, par exemple, qu’il était ordonné aux Hébreux de pra-tiquer, n’était qu’un pâle reflet de ce qui allait arriver par l’offrande de la vie de Jésus ensacrifice pour les péchés de l’humanité.

La Loi elle-même révélait le côté provisoire de ces sacrifices et leur réel accomplis-sement en la personne du Messie :

“En effet, la Loi possède une ombre des biens à venir, et non l’exacte représentationdes réalités ; c’est pourquoi elle ne peut jamais, par les sacrifices toujours identiquesqu’on présente perpétuellement chaque année, amener à la perfection ceux qui s’ap-prochent ainsi de Dieu... car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôteles péchés.” (Hébreux 10 : 1 à 4)

Le corps de Christ ayant été offert une fois pour toutes pour nos péchés, il n’y a plusaucune raison pour offrir des sacrifices d’animaux qui n’étaient fait que pour fairePRENDRE CONSCIENCE DU PECHE ET DU BESOIN DE LA PURIFICATION PARLE SANG.

Les commandements relatifs aux sacrifices prennent donc fin avec la NouvelleAlliance, à cause de la venue de Christ QUI LES A ACCOMPLIS. Il ne supprime pas cecôté de la Loi mais Il lui donne tout son sens !

Le commandement interdisant toute consommation de sang et dont nous avons parlédans un précédent chapitre, est directement relié, lui aussi, à ce que nous venons d’expo-ser. Il a été donné uniquement pour bien marquer l’importance du sang qui purifie, paranticipation du sang de Christ qui allait être versé, mais cela ne nous concerne plusaujourd’hui !

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Ce sujet nous amène donc à parler des différents aliments dont il était prescrit de s’ab-stenir. Paul nous déclare que :

“Ils étaient (les sacrifices) avec les aliments, les boissons et les diverses ablutions, desordonnances charnelles imposées seulement jusqu’à une époque de réforme.”(Hébreux 9 : 10)

La question que l’on ne manque pas de se poser est la suivante : Pourquoi donc, s’ilssont destinés à être supprimés, Dieu a-t-Il donné ces préceptes aux Hébreux ?

En effet, on comprend pourquoi on ne pratique plus de sacrifices, mais quel rapporty a-t-il avec les aliments, les ablutions, etc. ?

Nous devons réaliser que les Hébreux n’avaient pas le Saint-Esprit, comme nous l’a-vons aujourd’hui, pour affiner leur conscience du péché et de la justice. Dieu a choisi desmoyens charnels, comme les qualifie Paul, pour imprimer en eux la notion du péché, dela purification, de la sainteté, etc.

Citons quelques parties d’une lettre dans laquelle un homme nommé Aristée, hautfonctionnaire de Ptolémée II (285 à 247 Av. JC.), expose les explications qu’il avaitreçues de la bouche même du grand prêtre Eléazar (époque des Macchabées), concernantles préceptes dont nous sommes en train de parler. Cela nous aidera à mieux comprend-re le pourquoi de ces ordonnances.

Il est dit dans cette lettre :“Afin donc de ne pas nous souiller par le commerce et l’entretien avec des mauvais,

Il (le créateur) nous a entièrement entourés de pureté légale ; dans le manger, le boire,le toucher, l’ouïe et la vue... Ce n’est pas par curiosité des rats et des belettes que Moïsea apporté cette législation, mais dans une intention de pureté et bonne tenue, en vue dela justice. Les animaux que nous mangeons se distinguent par leur douceur et leur pure-té dans leur nourriture. Les autres : sauvages, rapaces mangent les chairs... Il signifiapar là, en les appelant impurs, qu’il s’impose à ceux qui ont reçu la loi de pratiquer lajustice de toute leur âme et de ne faire de tort à personne, de ne rien enlever comme cesoiseaux purs mais de diriger leur vie suivant la justice.

Par de telles prescriptions, le législateur a donné à comprendre aux hommes intelli-gents qu’ils doivent être justes... Voilà donc toutes nos lois relatives aux animaux... Carla division des ongles et le pied fourchu symbolisent que nous devons diriger chacune denos actions vers le bien, et la rumination ne sont pas vains mais visent l’âme, pour enga-ger à la vérité et à la droiture... Donc, de même qu’il a mis les aliments et les boissons,il a mis des signes pour nous rappeler Dieu, dans les vêtements et sur les portes.”

En parallèle à ces réalités, Le Seigneur utilisait également ces commandements dansle contexte de la vie des Hébreux comme règles d’hygiène. Ainsi, celui qui obéissait rem-plissait deux conditions à la fois : il prenait conscience des choses de Dieu et observait

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des règles d’hygiène de grande importance dans ces pays chauds (où l’on vivait, audépart, sous la tente).

Aujourd’hui, l’Esprit-Saint réside en chacun des enfants de Dieu, ce qui implique quece qui était, à cette époque, extérieur en tant que signe est désormais imprimé à l’inté-rieur en tant que réalité (Hébreux. 8 : 10).

Dès lors, avons-nous donc besoin de garder les signes extérieurs ? C’est pourquoiPaul, né Juif et élevé dans la Loi, dira :

“Mangez de tout ce qui se trouve au marché sans vous enquérir de rien par motif deconscience, car la terre et tout ce qu’elle renferme est au Seigneur. Si un non-croyantvous invite et que vous vouliez aller, mangez de tout ce que l’on vous présentera.” (1Corinthiens 10 : 25 à 27)

La circoncision, elle aussi, avait pour objet de montrer que le cœur devait être circon-cis. L’Esprit de Dieu, aujourd’hui en nous, a circoncis nos cœurs (Romains 2 : 25 à 29).Nous n’avons donc plus besoin d’une circoncision extérieure :

“Quelqu’un a été appelé incirconcis, qu’il ne se fasse pas circoncire. La circoncisionn’est rien.” (1 Corinthiens 7 : 18 - 19)

Le principe de la circoncision n’est pas aboli sous la Nouvelle Alliance, il estaccompli. Il est présent plus que jamais. Il demeure, mais à sa vraie place : dans le coeur.

Il en est de même pour le sabbat. Quel était son but premier du sabbat ? Montrer qu’au moins une journée entière par semaine, l’homme devait être totale-

ment consacré à son Dieu. Sous la Nouvelle Alliance, n’est-ce pas tous les jours que nousdevons être consacrés à Dieu ?

Le principe du sabbat n’est pas, là non plus, annulé. Aujourd’hui, c’est sabbat chaquejour ! C’est chaque jour que nous devons donner du temps à Dieu !

Rogers Mills raconte dans son livre “While out of my body I saw God and the livinddead !”que lors d’une des visitations qu’il lui a été donné d’avoir du Seigneur Celui-cilui dit la chose suivante : “Je te donne un signe concernant ma venue. Celui du sabbath,garde toi saint le jour du sabbath car chaque jour doit être le jour du sabbath pour toi”.

Il encourageait Roger Mills, par cette parole, à considérer que chaque jour était sem-blable au jour du sabbat pour un enfant de Dieu et que la venue de Christ serait pour ceuxqui vivent pour lui chaque jour.

En tant que juif qui a accepté Yeshoua le messie vous désirez marquer le sabbathcomme un jour particulier par identification à votre peuple, je trouve cela très bien - sice n’est pas fait en tant que loi absolue.

Par contre, si vous n’êtes pas juifs, je ne vois pas ce que ça pourra vous apporter.

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Dans Romains 14 verset 5, Paul montre qu’il n’y a plus de loi absolue concernantl’observation d’un jour particulier :

“Tel fait une distinction entre les jours ; tel autre les estime tous égaux, que chacun aiten son esprit une pleine conviction.”

Comme nous le voyons dans l’épisode de la vision de Pierre à Joppé, ce que Dieudéclare impur dans un certain contexte, Il le déclare pur dans un autre (Actes 10 : 14. 15).

Afin de faire comprendre Ses voies aux Hébreux, Dieu a déclaré momentanémentimpures certaines choses. Avec la venue de Christ, la révélation du Père et la profondeurde Ses voies sont données ; dès lors ces choses n’ont plus besoin d’être déclarées impu-res. Paul explique au sujet des aliments :

“Je sais et je suis persuadé par le Seigneur Jésus que rien n’est impur en soi, et qu’u-ne chose n’est impure que pour celui qui la croit impure.” (Romains 14 : 14)

En admettant qu’il y ait eu parmi les choses déclarées impures des viandes plus gras-ses et plus toxiques que d’autres, ce qui est le cas, le problème pour les Hébreux n’au-rait pas été leur consommation mais leur abus.

Sous la Nouvelle Alliance, l’abus (qui signifie intempérance) est, de toute façon,considéré comme un péché (Galates 5 : 21).

En résumé, citons encore le passage de Colossiens :

“Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’unefête, d’une nouvelle lune, ou des sabbats ; c’était l’ombre des choses à venir, mais lecorps est en Christ.” (Colossiens 2 : 16 - 17)

Sous la Nouvelle Alliance, plusieurs choses prennent fin tout au moins sous leurforme ancienne. Cependant, le principe de base de ces choses n’en est pas pour autantannulé.

Le temple est venu en nous, nous n’avons donc désormais plus besoin du “templeextérieur”, car il est fait de pierres. L‘existence du temple est plus que jamais réelle, c’estsa forme qui a changé.

- Les commandements DONNES A CAUSE DE LA FAIBLESSE DES HOM-MES.

Si nous trouvons dans la Loi des commandements qui n’étaient qu’une ombre deschoses à venir, nous en trouvons d’autres que Dieu donna au peuple à cause de la faibles-se de sa chair.

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Nous avons déjà vu que sous l’Ancienne Alliance, il était permis de répudier safemme mais que tout en permettant cela le Seigneur déclarait avoir en horreur une tellemanière d’agir. Jésus précisa la raison pour laquelle Dieu avait rendu cela possible.

Lorsque les pharisiens lui demandèrent pourquoi Moïse avait prescrit de donner à lafemme une lettre de divorce et de la répudier, Il leur répondit que c’était à cause de ladureté de leur cœur. Mais...

“Au commencement, il n’en était pas ainsi.” (Matthieu 19 : 8)

Nous constatons également tout au long de l’Ancien Testament que les hommes pre-naient souvent plusieurs femmes. Dieu tolère, permet provisoirement cet état de choses.Sous la Nouvelle Alliance, il n’est pas question de chercher à avoir plusieurs femmes.Dieu n’a pas créé plusieurs femmes pour Adam.

Mais Il a composé plus tard avec la faiblesse de la chair des hommes de l’époque. Ilavait “descendu la barre” pour ces hommes et ces femmes qui n’avaient pas le Saint-Esprit comme nous l’avons aujourd’hui. Le Seigneur a toujours su s’adapter.

Nous avons affaire avec la chair en tant que chrétiens, c’est vrai, mais ce n’est rien àcôté des Hébreux, car nous avons le Saint-Esprit résidant en chacun de nous ainsi que lapuissance du nom et du sang de Jésus qu’eux n’avaient pas.

C’est pourquoi il nous est demandé plus sous la Nouvelle Alliance !

- Les commandements qui vont PLUS LOIN sous la Nouvelle Alliance :La Loi parlait de l’amour du prochain, Jésus nous montre que Dieu désire que nous

allions jusqu’à aimer nos ennemis. Faisant allusion au commentaire des pharisiens quiavaient ajouté à tort “Et tu haïras ton ennemi”. Jésus précise :

“Moi, Je vous dis, aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent...” (Matthieu 5 : 44)

On a tendance à penser que Jésus fait allusion, ici, uniquement à la Loi et qu’Il lachange. Ce n’est pas le cas, Il cite le commentaire des pharisiens et Il montre qu’Il neconçoit pas l’interprétation de ce passage de cette façon-là et donne Son commentaire àLui.

Il veut que nous comprenions que si la Loi qui est une base, un tremplin pour les cho-ses à venir, nous enjoignait d’aimer notre prochain, ce ne peut être en sous-entendant dehaïr nos ennemis. Au contraire, elle doit nous entraîner plus loin et nous amener à lesaimer.

Les pharisiens, au lieu d’utiliser la Loi pour aller de l’avant, l’utilisaient pour repar-tir en arrière. Or, sous la Nouvelle Alliance, nous sommes propulsés en avant et pouvons,de ce fait, aimer même nos ennemis.

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Rien n’est aboli sous la Nouvelle Alliance si ce ne sont des formes passagères mais,par contre, il nous est demandé plus. Dans l’Ancien Testament, nous voyons certainsdons de l’Esprit en action chez une “élite” : ce sont les prophètes.

Sous la Nouvelle Alliance, nous sommes tous appelés à parler en langues, à prophé-tiser, à être utilisés pour la manifestation des dons de l’Esprit (même si tous ne sont pasappelés à exercer des ministères apostoliques) (1 Corinthiens 12 : 7 ; 14 : 5 et 31).

La Nouvelle Alliance va PLUS LOIN ! Ses dispensations sont plus vastes, ses exigences sont plus grandes, etc.Christ n’a nullement aboli la Loi, Il l’a accomplie, parfaite, développée ; c’est diffé-

rent. Il est la fin des choses établies temporairement, la fin des formes anciennes quin’ont plus de raison d’être.

La Loi, elle-même, avait annoncé sa propre métamorphose lors de la venue duMessie.

“Voici, les jours viennent, dit le Seigneur où Je ferai avec la maison d’Israël et de Judaune alliance nouvelle, non comme l’alliance que J’ai traitée avec leurs pères le jouroù je les ai saisis par la main...” (Hébreux 8 : 8 - 9)

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Chapitre XXI

L’IDOLE DE LA PAROLE

Lire la Bible, la connaître, la prêcher, voire même l’avoir traduit ne vous rend pasplus saint. Des hommes comme Darbi et même Calvin furent des hommes intransigeants,durs, et pleins de jugements à l’égard de ceux qui ne pensaient pas comme eux.

C’est seulement lorsque la parole de vie pénètre et agit au plus profond de vous quevous devenez vous-même capable de déverser cette vie.

La Parole de Dieu nous a été donnée pour nous faire connaître Dieu et nous aider àavoir notre cœur en harmonie avec Son cœur et en harmonie les uns avec les autres.

Elle est source de guérison et elle est supposée nous relever, nous fortifier, etc.

“Il envoya Sa parole et les guérit.” (Psaume 107 : 20)

Elle est une épée, arme destinée non pas à transpercer nos frères et sœurs en Christmais les puissances des ténèbres (Ephésiens 6 : 17).

Or, que penser d’une prétendue parole de Dieu qui ne fait que blesser, abattre, divi-ser, lier et qui se trouve dans la bouche de tant de chrétiens, proclamée du haut d’estra-des à travers des prédications et enseignements asservissants, au nom de soi-disant donsde prophétie et de révélation.

Les versets bibliques sont là, les “La Bible dit”, “Dieu dit”, “Dieu m’a montré...”sont là également, mais sont-ils une garantie de ce que Dieu a réellement parlé ?

Des personnes partaient aux croisades pour massacrer les musulmans, les Juifs, vio-lant et détruisant aux cris de “Dieu le veut” ; Dieu le voulait-il pour autant ?

Quitte à vous choquer encore une fois, je vous dirai que beaucoup de ces “Dieu dit”,“Dieu le veut” ne sont rien d’autre que des “le diable dit” et “le diable le veut” camou-flés vu les fruits qui en découlent souvent.

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Rappelons-nous que Jésus a dit qu’on reconnaît un arbre à ses fruits. Satan n’est-ilpas venu tenter Jésus avec des versets bibliques sortis de contexte ?

Ce n’est pas un problème nouveau, Paul était habitué à trouver sur son chemin despersonnes qui falsifiaient la Parole de Dieu :

“Car nous ne falsifions point la parole de Dieu, comme font plusieurs ; mais c'est avecsincérité, mais c'est de la part de Dieu que nous parlons en Christ devant Dieu.”(2 Corinthiens 2 : 17)

Il est facile d’adopter un certain comportement et langage au sujet de la Parole deDieu : “JE SUIS UN HOMME DE LA PAROLE”, “CONNAIS-TU TA PAROLE ?”,“ETES-VOUS BATI SUR LA PAROLE ?”, qui donnent l’impression d’être des géants dela Parole.

Néanmoins, non seulement cette Parole devient lettre qui tue mais, également, unevéritable idole.

Or, toute idole dans la vie du chrétien a pour but de supplanter Jésus Lui-même à quidevrait aller notre adoration.

Oui, il est possible de faire de la Parole de Dieu (ou du moins ce que l’on croit l’êt-re) une idole AU DETRIMENT DE LA PAROLE FAITE CHAIR : Jésus !

On demanda un jour à un serviteur de Dieu qui, suite à certains problèmes, s’étaitinjustement retrouvé en prison pendant plusieurs années, ce qu’il avait le plus appris àtravers cette expérience. Il répondit : “J’ai appris trois mots : Jésus, Jésus, Jésus”. Ilvoulait dire par là que Jésus est tout ce qu’il y a de plus important ici-bas et que toutenotre vie doit tourner autour de Lui.

Simplement, on ne se rend parfois compte de cette vérité que lorsque tout s’écrouleautour de nous.

Nous ne sommes pas, néanmoins, obligés d’attendre que tout s’écroule autour denous pour apprendre à connaître, servir et honorer Jésus. Le Saint-Esprit nous a été donnépour nous instruire et nous diriger à cet effet.

“Il me glorifiera parce qu’Il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera.”(Jean 16 : 14)

Une des missions du Saint-Esprit est de glorifier Jésus ! C’est à dire : faire que notreattention soit focalisée sur Jésus. Le diable, de son côté, fait tout pour détourner notreattention de Jésus. Il nous tend un piège subtil en attirant notre attention, et ensuite notreadoration sur les choses qui entourent Jésus, au détriment de Jésus !

Je m’explique : on peut vite donner trop d’importance, à l’Eglise, à l’oeuvre dont ons’occupe, à son ministère, à des bénédictions que Jésus nous a données.

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C’est un problème classique que l’on retrouve tout au long de l’Ecriture. Lorsque les Hébreux avaient été piqués par les serpents dans le désert, Moïse, afin de

stimuler leur foi, avait fait un serpent d’airain. Quiconque regardait ce serpent était guéri.Ils ne regardaient pas le serpent pour trouver en lui leur secours mais afin de trouver, àtravers cet acte de foi, leur secours en Dieu (Nombres 21 : 9).

A l’époque des rois, les Hébreux en avaient fait une idole devant laquelle ils brûlaientde l’encens (2 Rois 18 : 4). Cela fait penser à ceux qui adorent les choses qui ont été uti-lisées dans le réveil d’hier.

Après sa victoire, Gédéon, pour honorer Dieu, demanda aux enfants d’Israël de don-ner de l’or et il fit un Ephod (partie du vêtement de sacrificateur) qu’il plaça dans sa ville.Cet objet, nous est-il dit, devint vite un piège, un objet de prostitution, d’adoration pourIsraël et pour Gédéon lui-même et sa famille !

L’idole n’était pas, dans ces cas, une statue de Baal ou représentation d’autre démon,mais un outil, un objet que Dieu Lui-même, à une époque, avait donné au peuple ou quiavait été fait pour Sa gloire.

L’homme semble avoir une facilité à perdre de vue le vrai but pour s’asservir à un peutoutes les choses qui se trouvent sur le chemin qui mène au but, se laissant par ce biaisdétourner du but.

Il en est de même avec notre attention que le diable essaye de détourner de Jésus parles choses mêmes qui devaient nous aider à mieux connaître Jésus. Et particulièrementSa Parole !

Attention aux nouvelles idoles de nos églises évangéliques charismatiques !Généralement, pour nous, le mot idole se rapporte aux faux dieux. Mais on peut faire

de n’importe quoi une idole. L’idole, c’est ce qui prend dans notre coeur la place de Dieu.Et quand les choses de Dieu ont pris plus de place dans notre coeur que Dieu Lui-même,elles sont devenues des idoles.

Chaque sujet important concernant l’Eglise : l’unité de l’Eglise, le gouvernement del’Eglise, le fonctionnement des ministères peut devenir mon obsession au point de mecacher Celui qui en est l’auteur. Chaque thème de ce livre même, si je le prends déme-surément à coeur, peut devenir une idole.

Tout enseignement : foi, prospérité, grâce, guérison, etc. s’il n’a plus pour but de merapprocher de Jésus peut devenir mon idole, mon occasion de chute.

Si je ne désire pas prospérer pour Lui avant tout, à Sa gloire, la prospérité est uneidole.

Si je ne veux pas avoir plus de foi pour Lui, la foi devient une idole, etc.Même certaines images de Jésus peuvent nous détourner de Jésus Lui-même.

Quand je parle d’images, j’entends clichés. Le cliché du Jésus sur la croix, celui duJésus dans la mangeoire, etc., peut me cacher l’image exacte de Jésus au travers d’unvoile religieux.

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Je peux faire une idole de l’Eglise, du pasteur, du ministère, de la louange. Je peuxlouer la louange et adorer l’adoration, servir la consécration et être esclave de la libertéen Christ.

Je crois que Jésus est jaloux de beaucoup de choses que l’on fait pour Lui audétriment de Lui.

Si Sa parole ne nous rapproche pas de Lui, ne nous rend pas meilleur, ne nous rem-plit pas plus de Lui, de plus de compassion, d’amour, c’est qu’elle est en train dedevenir une idole. Et, citer des versets bibliques toute la journée ne nous avancera pasplus.

Quand la lettre qui tue prend le pas sur la Parole de vie, elle va m’éloigner deChrist au lieu de m’en rapprocher.

Assurez-vous que ce n’est pas l’idole de La Parole qui vous parle et vous dirigequand vous lisez la Bible et quand vous cherchez à être à l’écoute du Saint-Esprit.

Dans ces temps de réveil, Dieu veut, plus que jamais, glorifier Son fils et Son Nomau milieu de nous.

Pour cela, le Saint-Esprit veut nous amener à bien prendre conscience que touttourne autour de Jésus.

“C’est de Lui ! Par Lui ! Et pour Lui ! que sont toutes choses. A Lui la gloire pourles siècles des siècles ! Amen.” (Romains 11 : 36)

“Il est avant toutes choses. Et toutes choses subsistent en Lui !” (Colossiens 1 : 17)

“Tout a été... en Lui et pour Lui ! En Lui nous avons toutes choses !”(Colossiens 1 : 16)

En Lui, nous sommes devenus héritiers (Ephésiens 1 : 11). En Lui, nous avons été comblés de toutes richesses en ce qui concerne la Parole et

la connaissance (1 Corinthiens 1 : 5).En Lui, Dieu nous a élus (Ephésiens 1 : 4). En Lui, nous avons la rédemption (Ephésiens 1 : 7). En Lui, nous nous édifions pour être une habitation de Dieu en Esprit (Ephésiens

2 : 22).La Parole VIVANTE de Dieu a un nom : Jésus (Jean 1 : 1).Si notre coeur est en harmonie avec Jésus, c’est toute notre compréhension de la

Parole de Dieu qui s’en ressentira.

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CONCLUSION

Le Psaume 119 dans son ensemble nous fait comprendre combien est importantela Parole de Dieu ; particulièrement certains versets :

“Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier ? En se dirigeant d’après TaParole.” (Verset 9)

“Ta Parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier.”(Verset 105)

Il nous montre aussi que cette parole trouve toute son efficacité dans la mesure où elleest révélée, donc comprise :

“La révélation de Tes paroles éclaire...” (Verset 130)

Nous ne sommes donc pas appelés à être des hommes de la “LETTRE” mais deshommes de “l’ESPRIT”. Ne pas être un chrétien de la lettre consiste-t-il à “couper lescheveux en quatre” à la lecture de chaque verset de l’Ecriture ?

Non ! Mais à prendre en considération que c’est l’Esprit qui doit nous conduiredans toute la vérité de la Parole car c’est Lui qui a pour mission de nous révélerl’Ecriture.

Pour cela, Il affine notre intelligence, nous pousse à prendre plusieurs facteurs enconsidération, parle à notre cœur, etc., comme nous l’avons vu.

Il est bon de dire régulièrement au Seigneur, comme le psalmiste :

“Ouvre mes yeux pour que je contemple les merveilles de Ta Loi.” (Verset 18)

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 3

Chapitre IPASSAGES A INTERPRETER LITTERALEMENTET PASSAGES A NE PAS INTERPRETER LITTERALEMENT 7

Chapitre IIFAIRE FONCTIONNER SON INTELLIGENCEET FAIRE LA SYNTHESE DES DIFFERENTS VERSETS 9

Chapitre IIILE CHRETIEN ET LA VIOLENCE 14

Chapitre IVPASSAGES A INTERPRETER A LA LUMIERE DE L’HEBREU ET DU GREC 27

Chapitre VPASSAGES A INTERPRETER A LA LUMIERE DE LA REVELATION DU SAINT-ESPRIT + LES VERSETS “CLES” 32

Chapitre VIPASSAGES A INTERPRETER A LA LUMIERE DU CONTEXTE DE L’EPOQUE ET DU LIEU 35

Chapitre VIIVERSETS A COMPRENDRE A LA LUMIERE DU CONTEXTE DU PASSAGE 38

Chapitre VIIIL’EXPERIENCE NOUS AIDE A COMPRENDRE L’ECRITURE 41

Chapitre IXPASSAGES A INTERPRETER EN UTILISANT PLUSIEURS FACTEURS A LA FOIS 44

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Chapitre XCOMMENTAIRE DE 1 CORINTHIENS 11 : 1 à 16 47Chapitre XI“TOUT A TOUS” 58

Chapitre XII ATTENTION AUX “DADAS” 66

Chapitre XIII L’INTENTION 69

Chapitre XIVLA LOI DANS LE COEUR 72

Chapitre XVATTENTION AUX DECLARATIONS ABSOLUES 75

Chapitre XVILES MINISTERES FEMININS 79

Chapitre XVII LA LOI DES EXCEPTIONS 89

Chapitre XVIIIMARIAGES ET DIVORCES 92

Chapitre XIXPAROLES GENERALES ET PAROLES PERSONNELLES + RESPECTER L’ORDRE DES CHOSES 110

Chapitre XXL’ANCIENNE ET LA NOUVELLE ALLIANCE 117

Chapitre XXIL’IDOLE DE “LA PAROLE” 125

CONCLUSION 129

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Les cahiers de CJPLes cahiers de CJP

“Les cahiers de CJP” sont des enseignements de Claude ou (et) Julia Payan qui sontprésentés sous cette forme plus adaptée pour souligner, colorer et prendre des notes.Leur lecture va nous aider à changer notre mentalité, notre regard et compréhension dela Parole de Dieu sur plusieurs points, et nous donner des “clefs” qui nous permettrontde mieux évoluer, tant dans le Corps de Christ que dans notre vie de tous les jours.

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Comment interpréterComment interpréterLa ParLa Parole de Dieuole de Dieu

Le contenu de ce livre ne sera certainement pas du goût de tous, mais il affranchirabeaucoup d’enfants de Dieu, d’églises et de ministères.Il nous ramène à un christianisme intelligent, un christianisme du coeur.Les thèmes majeurs, sources de confusion, de controverses et de maintes questionsau sein du Corps de Christ, abordés dans ces pages, sont les suivants :* Comment bien comprendre La Parole de Dieu : Les différents facteurs à pren-dre en considération pour compendre ce que Dieu nous dit vraiment dans La Bible.* Le chrétien et la violence : Quand tendre l’autre joue et jusqu’où ?!* Le commentaire de 1 Corinthiens 11: traitant du voile, des coutumes et d’autrespoints sensibles très prisés chez “les évangéliques”.* La notion de “se faire tout à tous” : En quoi cela consiste-il exactement ?* Les ministères féminins : Pourquoi une femme peut exercer n’importe quelministère !* Les mariages et divorces : Analyse des différents cas et situations.* L’Ancienne et la Nouvelle Alliance : Comment s’y retrouver vis à vis de ce quiest toujours bon et de ce qui ne l’est plus.* L’orde des priorités dan nos vies : Dieu, la famille, l’église, le ministère.* Quand “La Parole” devient une idole. Etc.

LL’auteur’auteur ::

Claude Payan est pasteur, chanteur et écrivain.Avec Julia, son épouse, ils voyagent à travers le mondefrancophone pour partager leur foi à travers divers sémi-naires.Leur objectif principal : aider à un changement desmentalités au sein du peule de Dieu des pays francopho-nes, grâce à un enseignement inspiré et libérateur.