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décembre 2004 - n°3 Bulletin des Hospices - CHUV Nouvelle organisation du bloc opératoire Nouvelle organisation du bloc opératoire

organisation du bloc opératoire - chuv.ch · la Dresse Véronique Moret, il a débouché sur un ensemble de mesures de réorga-nisation entrées en vigueur le 4 octobre dernier

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Actualité Santé

Les adolescents suisses sont les plus gros consommateurs decannabis en Europe, avec les jeunes Britanniques et les jeunesEspagnols. Dans ces trois pays, un jeune de 15 ans sur troisdéclare avoir déjà fumé un joint. Les ados Suisses boivent enrevanche moins que les Britanniques ou les Scandinaves, selonles chiffres publiés par l’Institut suisse de prévention de l’al-coolisme et des autres toxicomanies (ISPA). Ils sont cependant27.8% à déclarer avoir déjà été ivres plusieurs fois.

Dans le cadre d’un projet chapeauté par l’OMS, l’ISPA a com-paré les résultats de l’enquête sur les comportements à risqueeffectuée en 2002 auprès des écoliers suisses avec les donnéesobtenues dans une trentaine de pays européens, ainsi qu’auCanada et aux Etats-Unis.

Tous les pays sont confrontés à une augmentation de la consom-mation de drogues, de tabac et d’alcool. La proportion de jeunesayant une consommation de drogues à risque a augmenté de prèsde 10% en Suisse entre 1998 et 2002. «Dans notre société et dansla culture des jeunes en particulier, le fait de fumer des joints, des’enivrer et de dépasser ses propres limites est considéré commecool», souligne le responsable du volet suisse de l’enquête.Source : ATS, 18 novembre 2004.

La consommation de canabischez les ados en Suisse

Le nouveau conseiller d’Etat, Pierre-Yves Maillard, brillammentélu cet automne, a pris ses fonctions de chef du Départementde la santé et de l’action sociale, le 1er décembre 2004.

Le nouveau chef du DSAS prendra contact avec les différentescomposantes des Hospices-CHUV: direction générale, direc-tions et personnel des départements, commissions et associa-tions du personnel - dans le courant du premier trimestre 2005.

CHUV-Magazine lui donnera l’occasion d’exposer ses objectifsdans le prochain numéro, au printemps 2005.

Un nouveau chef du DSAS

Près de la moitié des actifs en Suisse (47% des hommes et41% des femmes) affirment occuper un poste «où la tensionnerveuse est généralement très forte», selon l’Office fédéralde la santé publique. Cette information est fondée sur l’en-quête suisse sur la santé de 2002.

Le risque de subir de fortes charges psychiques au travail augmenteselon le niveau de formation. 56% des actifs au bénéfice d’une for-mation universitaire disent ressentir une forte tension, contre 33% deceux qui ont arrêté leurs études au niveau de la scolarité obligatoire.

La charge de travail, la pression de la demande, l’exigence de con-centration prolongée, la pression du temps et l’interdépendancecroissante entre collègues sont les principaux facteurs de stress.

Parmi les personnes éprouvant de fortes tensions nerveuses,38% des femmes et 21% des hommes ont des troubles psy-chiques importants.

En 2002, 11% des actifs craignaient de perdre leur emploi, etjusqu’à 20% des personnes ayant arrêté leur formation auniveau de la scolarité obligatoire.Source : Le Temps, 24 novembre 2004.

Un Suisse sur deux est stresséau travail

La direction générale souhaite à chacune et à chacun de vousd’excellentes fêtes de fin d’année. C’est l’occasion de vous expri-mer sa profonde reconnaissance pour le travail que vous avezaccompli au service de l’une des institutions phares du canton,et qui a pour mission première de soulager la souffrance physiqueou psychique des patients. Car cette mission, aussi noble que dif-ficile, ne pourrait être remplie sans l’apport de chacun, quels quesoient son rôle et sa fonction, à la complexité de l’ensemble.

La direction générale tient à vous remercier pour votre enga-gement et les efforts consentis face aux défis auquel notre hôpi-tal universitaire est aujourd’hui confronté, au même titre que lesautres. Nouvelles perspectives ouvertes par la révision en coursde la LAMal, augmentation persistante des coûts de la santéavec ses effets sur les primes d’assurance maladie, réorganisa-tion de la médecine universitaire et répartition de la médecinehautement spécialisée à travers le pays, voilà quelques-unes desréformes qui appellent une adaptation de nos structures et denos habitudes.

La direction générale a la ferme volonté d’apporter des réponsesà ces défis et de permettre à notre hôpital de remplir ses mis-sions de soins, de formation et de recherche, en se rapprochantle mieux possible du terrain et en s’appuyant sur les compé-tences et la collaboration de toutes et de tous.

Bonnes Fêtes de fin d’année

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Bulletin des Hospices - CHUV

Nouvelle organisation du bloc opératoire

Nouvelle organisation du bloc opératoire

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CHUV-Magazine

Editeur responsable : Bernard Decrauzat, directeur général

Rédaction : Fabien Dunand

Photos : CEMCAV

Graphisme : Antidote

Impression : Imprimerie PAPERFORMS SA

Tirage : 9’000 exemplaires

Sectorisation du bloc opératoiredu bâtiment hospitalier

Les équipes ont pris leur «quartier»en octobre Page 2

Informatisation de l’imagerie médicale et de sa distribution

Vers un hôpital sans film avec le projet PACS Page 4

Gestion de l’énergie dans les bâtiments de la Cité hospitalière

Les performances réaliséespar le Service technique Page 6

Premiers résultats de l’enquêteCoLaus lancée en septembre 2003

Les Lausannois ne tiennent pas la forme olympique Page 10

Le CEMCAV a eu trente ans cette année

Né en analogie, il vit aujourd’hui entredigital et multimédia Page 11

L’ouvrage à quatre mains de deux brillants esprits lausannois

«A chacun son cerveau» ou comment cet organe qui nous est commun nous rend unique Page 16

Trois départements des Hospices-CHUVont lancé leur projet qualité

Le périple qui les conduira à destinationprendra plusieurs années Page 19

Actualité Santé - Vœux Page 21

Sommaire

Les équipes ont pris leur «quartier» en octobreLe lundi 4 octobre 2004, le bloc opératoire a changé d’organisation et de

manière de fonctionner. Innovation principale : les spécialités chirurgicales

ont été réparties par secteurs, dotés chacun d’une équipe pluridisciplinaire.

C’est le résultat du projet de sectorisation du bloc opératoire lancé en

novembre 2003, sous la direction de la Dresse Véronique Moret, et fortement

soutenu par la direction générale. CHUV-Magazine a visité les lieux.

Le bloc opératoire est un système pourle moins complexe. Y interviennent non

seulement dix services de chirurgie diffé-rents mais aussi cinq professions autour dumême patient: chirurgiens, médecins anes-thésistes, infirmiers anesthésistes, infirmierset techniciens en salle d’opération, aidesde salle1.

Environ 10’000 interventions chirurgicalessont effectuées chaque année dans lebloc principal du BH, soit deux tiers d’in-terventions programmées, dites électives,et un tiers d’opérations urgentes. Sonfonctionnement est déterminé par descontraintes horaires : les temps de travaildes collaborateurs d’une part, l’ouvertu-re 24h sur 24 pour les opérations enurgence, d’autre part.

En fonction de toutes ces données, l’or-ganisation du bloc opératoire était jugéeinsatisfaisante. En simplifiant, il fallait

résoudre trois types de problèmes.

La disponibilité des salles. En fonction dupersonnel disponible, l’activité chirurgica-le était répartie dans dix salles réservéesaux opérations électives et deux sallesréservées en permanence, 24h sur 24, auxurgences.

Les disponibilités des salles électives ne per-mettant pas de répondre à la demande deschirurgiens, les salles d’urgences étaient uti-lisées très fréquemment et de manière inap-propriée pour des cas programmés.

La composition des équipes. En salled’opération, les exigences en matière decompétences sont multiples. D’un côté,des opérations de plus en plus complexesrequièrent une spécialisation croissantedes professionnels. D’autre part, la for-mation, mission-clé de l’hôpital universi-taire,et la prise en charge des urgences de

Sectorisation du bloc opératoire du bâtiment hospitalier

Vous souhaitez que CHUV-Magazine abordeun thème important ou fasse écho à uneinformation intéressante? Envoyez vos suggestions à l’adresse e-mail :[email protected]

toutes les spécialités chirurgicales rendentnécessaire le maintien de compétencesglobales chez ces mêmes professionnels.

Un nouvel équilibre entre polyvalence et spé-cialisation était nécessaire, autour de la notiond’équipes composées d’un noyau stable.

La planification des activités. Ces deuxpremiers problèmes généraient de nom-breuses difficultés et de nombreuses ten-sions dans la planification des activités etla gestion du personnel. Les différents ser-vices et les corps de métier se renvoyant laballe quant aux causes et aux responsabi-lités de l’insatisfaction ressentie par tous.

Le projet de sectorisation du bloc opéra-toire découle de ces constats. Entamé ennovembre 2003, sous la responsabilité dela Dresse Véronique Moret, il a débouchésur un ensemble de mesures de réorga-nisation entrées en vigueur le 4 octobredernier. En voici l’essentiel.

1. Des salles électivesen plus grand nombre

Grâce à l’engagement de nouveaux col-laborateurs et à une nouvelle distributiondu personnel infirmier, le bloc opératoirecompte aujourd’hui 14 salles électives, oùles opérations doivent être normalementterminées chaque jour avant 16h, et deuxsalles d’urgence, l’une ouverte 24h sur 24,et l’autre ouverte seulement de 16h à 23h.

Deux salles complètent encore ce disposi-tif : une salle libre en permanence pour ser-vir de dégagement en cas de problème, etune dernière salle qui sert de réserve lorsde réfection ou d’entretien des autres salles.

2. Des salles réparties par quartiers

Les activités chirurgicales ont été répar-ties selon une logique «anatomique» demanière à renforcer les compétences spé-cialisées :- Le secteur I regroupe la chirurgie cardio-

vasculaire et la chirurgie thoracique.- Le secteur II regroupe la chirurgie viscé-

rale et oncologique, ainsi que l’urologie.- Le secteur III est dédié à l’orthopédie-

traumatologie et à la chirurgie plastique.- Le secteur IV regroupe la neurochirur-

gie et l’oto-rhino-laryngologie.- La polyvalence est par contre mainte-

nue dans le secteur V, dédié auxurgences et à l’activité pédiatrique,toutes spécialités confondues.

Chaque secteur s’est vu attribuer un cer-tain nombre de salles d’opération plus spé-cifiquement équipées pour l’activité cen-sée s’y dérouler. Plus proches les unes desautres, ces salles d’opérations constituentmaintenant des «quartiers» qui facilitent lacommunication et la prise de décisionentre les professionnels qui y travaillent.

3. Des équipes plus stables

Car c’est là l’autre innovation importante.Dans chaque secteur, des équipes ont étéconstituées qui regroupent l’ensemble despersonnels médical (anesthésie et chirur-gie), infirmier (anesthésie et instrumenta-tion) et aides de salle. Des responsablesde chaque catégorie de personnel ont étédésignés et sont chargés d’assurerensemble la planification des opérationset la circulation des informations néces-saires au bon fonctionnement du secteur.

Ces équipes permettent de disposer, danschaque secteur, d’un noyau stable de pro-fessionnels formés qui assurent l’enca-drement des professionnels en formation.

Naturellement, la polyvalence des équipeschargées des salles d’urgence a été main-tenue. Mais cette nouvelle répartition enéquipes du personnel du bloc opératoireconcentre les compétences dans le butd’obtenir de meilleurs résultats et une plusgrande satisfaction des collaborateurs.

4. L’orientation des urgences

En complément à toutes ces mesures, le DrNicolas Schreyer, responsable du tri desurgences, a établi, en accord avec les chefsde service de chirurgie, des clés de tri débou-

chant sur des priorité de niveau 1, 2 ou 3.

La salle d’opérations des urgences ouverte24h sur 24 est dédiée aux urgences vitales(priorité 1), alors que la deuxième salleouverte de 16h à 23h est dédiée aux priori-tés de niveau 2. Quant aux urgences depriorité 3 (urgences différées), elles doiventêtre transférées dans le service concernépour être intégrées au programme des opé-rations électives du service.

Un premier bilan

Pour la Doctoresse Véronique Moret, méde-cin chef des sites opératoires, «tout n’estpas encore parfait après quelques semainesd’expérience, mais le projet tient la route :nous tenons mieux la planification, lesdurées opératoires sont plus précises et lesinformations passent mieux. En gros, toutle monde estime que le système a du sens.En tout cas, certaines personnes me ledisent. Mais on n’est de loin pas au bout denos peines: il serait présomptueux de pen-ser qu’un simple artifice d’organisation suf-fise à répondre à autant d’enjeux différentset à satisfaire autant de professionnels.

En décembre, un bilan documenté com-parant le fonctionnement du bloc opéra-toire deux mois avant et deux mois aprèsl’entrée en vigueur de la sectorisation per-mettra de faire les ajustements nécessaires.«Si le système est considéré comme viable,on pourra ensuite s’occuper de choses plusintéressantes, à partir des initiatives deséquipes, conclut Véronique Moret, dequestions liées directement à l’activité etnon plus à son organisation.»

La Dresse VéroniqueMoret : «En gros tout le monde estime que le système a du sens.»

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Chaque secteur s’est vu attribuer un certain nombre de salles d’opérationplus spécifiquement équipées pour l’activité censée s’y dérouler.

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1 Professions exercées au féminin comme aumaculin.

passage progressif. En dépit de tous les testseffectués avec succès depuis cet automne,seule la mise en œuvre du projet permettraen effet de régler les difficultés qui n’appa-raissent que dans le contexte réel.

Les avantages de l’image numérique

Par rapport au film, l’image numériqueprésente plusieurs avantages pour les uti-lisateurs :

• Elle est disponible sur écran quelquesminutes seulement après sa production.

• Une fois archivée, elle est disponible àtout moment. Fini le temps perdu àchercher les films, voire à ne pas lesretrouver parce qu’ils ont été égarés.

• Elle permet de reconstituer facilementle dossier du patient, de suivre sonévolution à travers la revue historiquedes images archivées.

• L’image numérique est surtout consul-table sur le réseau simultanément partous les professionnels qui peuvent yavoir accès.

D’une manière générale, le taux de succèsdans la recherche de l’information concer-nant le patient est spectaculairementmeilleur qu’avec les films.

La prochaine révolution

Les appareils d’imagerie médicale, dont lapuissance double environ tous les cinqans, produisent de plus en plus d’images.Un bilan oncologique repose aujourd’huisur 400 à 600 clichés (au lieu d’une cen-taine hier). Cette augmentation considé-rable du nombre des images produitesplaide à elle seule pour la suppression dufilm. Mais elle pose quelques problèmes.Comment faire face à cette masse d’in-formations? Comment faire le tri? La pro-chaine évolution de l’imagerie électroniquereposera donc sur des outils d’aide au dia-gnostic (Computer Assisting Diagnosis) quivont sélectionner les images et les zonesd’images les plus significatives, les plus«parlantes».

Ces outils permettront par exemple derechercher les nodules pulmonaires chezles patients examinés lors de dépistagedu cancer du poumon. C’est l’appareil quirepérera automatiquement ces nodulessur l’imagerie médicale, en fournissantrapidement au médecin les informationsnécessaires au diagnostic. Le même typede recherche automatique pourra s’ap-pliquer aux micro-calcifications associéesau cancer du sein. Etc.

Des systèmes d’analyse appliquant la loides grands nombres aux imageries médi-cales pourront même proposer des dia-gnostics à des clients extérieurs à l’hôpitalpour autant que les machines soientconnectées à distance.

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L’innovation est de taille. Cette évolutionvers un hôpital sans film est le résultat

du projet PACS 1, conduit par l’Office infor-matique en collaboration avec Kodak, entant que partenaire industriel, et avec leconcours du Service de radiodiagnostic etde radiologie interventionnelle, en parti-culier du professeur Reto Meuli.

Au CHUV, tout a commencé en 1996 avecun projet expérimental qui a constitué lepremier noyau d’archivage électroniqued’images numériques. Les appareils deradiographie capables de produire desimages numériques sont certes beaucoupplus anciens: ils ont fait leur apparition en1969, à Londres, et en 1972, au CHUV.Mais les normes universellement recon-nues permettant aux caméras de tous lesappareils d’imagerie médicale d’être«interfaçables» datent de 1995. C’est àpartir de ce langage commun que lagénéralisation de l’imagerie numérique apu être envisagée.

Les étapes du progrès

Le développement de l’usage des imagesnumériques s’est fait progressivement auCHUV, parallèlement à l’évolution dessystèmes informatiques de traitement etde stockage des images.

Dès 1998, la réflexion porte sur le traitementtout numérique des images dans l’idée dedéboucher sur un dossier d’images parpatient.

Entre 2000 et 2002, la lecture des imagessur écran et non plus sur film est progres-sivement introduite au Service de radiodia-gnostic et de radiologie interventionnelle.En 2004, 140’000 examens radiologiquessont archivés électroniquement.

Depuis début 2004, toutes les images sontproduites et archivées de manière électro-nique. L’ensemble du diagnostic se fait surécran, à l’aide des stations de diagnostic.

Le pas supplémentaire visé par le projetPACS consiste à : - assurer l’accès aux images radiolo-

giques à partir des postes informa-tiques standards de l’hôpital;

- intégrer ces images au dossier patientaccessible par ARCHIMEDE;

- lier cet accès au dispositif de protectiondes données et de sécurité existant;

- supprimer progressivement la produc-tion de films.

En adaptant évidemment les capacités detraitement et de stockage des images àces nouvelles exigences. Pour ce faire, leCHUV s’est donc doté d’un nouveauPACS de grande capacité.

Le pas décisif va être franchi en 2005.L’accès par le réseau aux images numé-riques sera progressivement déployé dansles services à partir du premier semestre del’année prochaine. Le recours à des tech-nologies avancées et complexes explique ce

1 PACS pour Picture Archiving & CommunicationSystem.

Vers un hôpital sans film avec le projet PACS

Informatisation de l’imagerie médicale et de sa distribution

Depuis le début de l’année 2004, l’ensemble des diagnostics fondés sur l’imagerie médicale (radiographies,

scanners, IRM) se font en consultant un écran et non plus un film. C’est le premier pas vers l’informatisation

complète de l’imagerie médicale. Car si la distribution des images numériques, leur diffusion d’un service

à l’autre, d’un médecin à l’autre, passe encore aujourd’hui par le film dans 80% des cas, la situation sera

complètement inversée en 2006 déjà. A cette date, elles seront accessibles sur écran par le biais du dossier

électronique du patient, dans 80% des cas. Le film disparaîtra progressivement.

L’ensemble du diagnostic se fait sur écran au Service de radiodiagnostic etde radiologie interventionnelle.

L’accès par le réseau aux images numériques sera progressivement déployédans les services à partir du 1er semestre 2005.

Le CHUV est le centre de référence pour une dizaine d’hôpitaux vaudois et romands quand il s’agit desavoir si l’état d’un patient justifie son transfert. L’objectif de ce réseau d’imagerie est d’éviter des trans-ferts inappropriés de patients par hélicoptère.

Quand la question d’un tel transfert se pose, l’hôpital concerné envoie sur le réseau PACS les images (CT,scanner) du patient. La situation est discutée en direct avec les spécialistes du CHUV pour déterminer sielle justifie ou non un transfert par hélicoptère. Ce scénario concerne quelques patients par semaine, sou-vent des patients de type neurochirurgical.

Sur l’ensemble de ces connexions, on arrive à deux-trois cas par semaine pour lesquels un avis lié à untransfert de patients est effectivement utile.

Réseau romand d’imagerie

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Nombre de connexions radiopacs entre le CHUV et les hôpitaux romands en 2004

Le Professeur Reto Meuli, l’un des artisans du projet.

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Les performances réalisées par le Service techniqueGestion de l’énergie dans les bâtiments de la Cité hospitalière

Ces résultats sont l’œuvre du Servicetechnique qui gère l’exploitation des

infrastructures techniques des 32 bâti-ments de la Cité hospitalière. Cette mis-sion comprend la gestion de la production,la distribution et la consommation desénergies : électricité, chaleur, gaz naturel,eau sanitaire, toutes indispensables aufonctionnement de l’hôpital.

La consommation d’énergie a représen-té un coût total d’environ 10 millions defrancs en 2003 (voir encadré). Le Servicetechnique a donc le souci permanent deréaliser des économies d’énergie tout enprenant en compte les besoins et lesparamètres sensibles de la vie hospitaliè-re comme la température des locaux oules règles d’hygiène.

Une recherche systématique d’économies

Ces économies reposent sur une politiquesystématique :

1. Le service technique doit être consul-té lors des achats d’équipements pourévaluer leur consommation en énergieet lors des constructions ou des réno-vations de bâtiments.

2. Il applique les règlements et recom-mandations en vigueur dans la construc-tion pour les concepts d’isolation desbâtiments. Il dispose d’indicateurs deperformance sur la base de tableaux debord de consommation d’énergie avecd’autres établissements hospitaliers.

3. Il pratique une exploitation rigoureuseen s’appuyant sur : - une optimisation des programmes

horaires du fonctionnement desmachines,

- le perfectionnement du fonctionne-ment des installations,

- la récupération de chaleur.

Le Service technique a contracté un abon-nement avec Energho, l’Association des ins-titutions publiques à grande consommationd’énergie, dans le cadre du programmed’économies d’énergie de la Confédération«SuisseEnergie», qui fait suite à Energie2000. L’objectif est de réduire de 10% en 5ans la consommation d’énergie.

Des résultats impressionnants

Mais le Service technique a déjà réaliséd’importants progrès dans ce domaine.Alors que les premières mesures ont étéprises en 1992, les économies d’énergieréalisées représentaient plus de 1 millionde francs par année en 1999 pour uninvestissement financier global d’environ700’000 francs.

Dans le cadre d’Energie 2000, de nou-velles mesures sont venues compléter cepremier effort. En voici trois exemples.

• Avec un investissement de 70’000francs, les débits d’air surdimension-nés ont été réduits, ce qui a permis defaire une économie de 170’000 francspar an. L’investissement a donc étéamorti en 5 mois.

• Un investissement de 500’000 francsa permis de remplacer le système d’en-traînement des ventilations principalesdu bâtiment hospitalier (BH). L’éco-nomie à la clé représente 175’000francs par an, assurant un amortisse-ment de l’investissement en 3 ans.

• L’opportunité de la construction de lanouvelle PMU a permis le remplace-ment des compresseurs de productionde froid pour la climatisation. Les per-formances de ces nouvelles machinesont permis de réduire de 30% laconsommation d’électricité de leursmoteurs.

Ces résultats appellent cependant quel-ques réflexions générales 1.

Premier constat. Au début, les mesuressont particulièrement rentables pourplusieurs raisons :1. Elles portent sur des standards de

consommation élevés dont la réductionn’est pas sensible sous l’angle du confort.

2. Les mesures à prendre sont relative-ment simples et peu coûteuses entermes financiers, même si elles sonttrès consommatrices en temps pourles équipes en place.

3. Elles concernent des bâtiments et desinstallations qui ont été conçus et réa-lisés à une époque où la question del’énergie et de l’environnement n’étaitpas aussi présente qu’aujourd’hui.Leurs performances en termes éner-gétiques peuvent donc être amélioréesde manière sensible au gré des réno-

Les Hospices-CHUV se sont engagés en faveur

de l’environnement au travers d’une gestion

rationnelle de l’eau, de l’énergie et des déchets

dès le début des années 90. Très rapidement,

cette œuvre innovatrice pour un centre

hospitalier de cette envergure a valu aux

Hospices-CHUV d’être fréquemment mentionnés

dans des publications spécialisées ou sollicités

par l’Office fédéral de l’énergie en raison

de la qualité des résultats obtenus.

Ce reportage-photo montre bien la complexité des installations nécessaires à l’alimentation en énergie et en eau de la Cité hospitalière.En haut, à gauche : Echangeurs de chaleur. A droite : Distribution de chauffage.En bas, à gauche : Pompes de surpression du réseau d’eau sanitaire pour avoir la pression normale jusque dans les derniers étages du CHUV. A droite : Distribution d’eau chaude.

vations immobilières ou du remplace-ment des équipements.

4. Conformément à une loi bien connue:80% du gisement potentiel d’écono-mies se trouvent concentrés dans 20%seulement des installations.

Deuxième constat. Les économies d’éner-gie sont elles-mêmes freinées par leséconomies budgétaires.

Les premières mesures d’économies d’éner-gie ont en effet précédé de très peu le pre-mier plan de réduction budgétaire mis enœuvre aux Hospices-CHUV.

Une fois appliquées les mesures les plussimples, réduire les consommations d’eauet d’énergie nécessite d’abord d’investirpour rationaliser les systèmes et améliorer

les performances des installations. Etlorsque les budgets d’exploitation sontsoumis à de fortes pressions, les coupesviennent toujours sabrées en premier lieuces dépenses d’investissement, quandbien même leur utilité n’est pas contes-tée.

Aux Hospices-CHUV, par exemple, leFonds Energie prévu dès 1992 pour finan-cer les investissements nécessaires à laconcrétisation de certaines mesuresd’économies d’énergie n’a finalement vule jour, modestement, qu’en 1997. Il étaitjusque-là passé chaque année à la trap-pe de la procédure budgétaire.

Troisième constat. La recherche d’éco-nomies d’énergie reste un objectif incon-tournable.

Lors du lancement des économies d’éner-gie aux Hospices-CHUV, en 1992, le prixdu m2 d’eau venait de doubler à la suited’une modification des tarifs pratiqués parles Services industriels de la Ville deLausanne. Ce qui se passe actuellementen matière de pétrole est assez clair pourne pas mériter de longs développements.

Mais d’autres facteurs peuvent venircontrecarrer les efforts de l’institution.

En 2003, par exemple, la combinaison d’unhiver plus froid que d’ordinaire, en janvier-février, et d’une canicule exceptionnelle enété, est venue casser les performances enprovoquant une augmentation de laconsommation de l’énergie-chaleur et del’électricité par rapport à l’année précé-dente. Pour la seule électricité consommée

L’usine Pierre de Plan qui fournit la Cité hospitalière en énergie chaleur.

La consommation et l’économie des énergies sont l’affaire de tous les collaborateurs des Hospices-CHUV.

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Gestion de l’énergie dans les bâtiments de la Cité hospitalière

pour la production d’eau glacée nécessaireau système de climatisation, l’augmenta-tion en moyenne annuelle est de +4%. Maiselle s’est élevée jusqu’à +12% au moisd’août 2003, alors que, sans cette canicule,la consommation d’électricité aurait baisséd’environ 1% par rapport à l’année précé-dente.

L’effort doit donc se poursuivre sur le che-min des économies d’énergie, en tenantcompte de deux bornes indicatrices, laborne de la protection de l’environnement,d’une part, la borne des possibilités bud-gétaires, d’autre part.

La borne environnement

Tout ce qui est bon pour le budget ne l’estpas nécessairement sous l’angle de l’en-vironnement. La recherche du meilleur

coût à tout prix, par exemple dans la mul-tiplication des consommables à usageunique et dans la gestion des déchets, nes’intègre pas nécessairement dans uneoptique de développement durable.L’ensemble des coûts, et pas seulementdes coûts financiers immédiats, doit doncêtre intégré dans la réflexion.

La borne budgétaire

Plus on avance dans les mesures d’éco-nomies d’énergie, plus elles nécessitentdes investissements coûteux, dont la duréed’amortissement s’allonge. Il y a naturelle-ment un seuil à partir duquel il faut renoncerparce que l’effort à entreprendre est dis-proportionné par rapport à l’enjeu.

L’exemple de la filière des déchets illustrebien ce phénomène. Les Hospices-CHUV

ont 17 grandes filières de déchets, allant dela récupération du papier aux cartouchesde café Nespresso, jusqu’aux déchets lesplus sensibles: les déchets d’hôpitaux. Lecoût total de ces filières est d’environ800’000 francs par an. Cette somme com-prend uniquement les coûts payés à desprestataires extérieurs et ne tient pas comp-te des prestations fournies par les moyensde transport des Hospices-CHUV.

Aujourd’hui, la responsabilité du producteurde déchets est de plus en plus engagéepar l’application du principe du pollueur-payeur. Le producteur du déchet en gardel’entière responsabilité jusqu’à sa des-truction ou valorisation finale, même sices opérations sont effectuées par despartenaires externes. Et les contrainteslégales deviennent de plus en plus stricteset les solutions de plus en plus com-plexes. L’impact économique augmentede façon au moins proportionnelle à cescontraintes.

Avoir une bonne politique de gestion desdéchets revient ainsi à tenter de résoudreune équation à trois dimensions, qui sonten contradiction entre elles : - la sécurité des patients, du personnel

et des citoyens;- la sauvegarde de l’environnement - et la maîtrise des coûts.

Puisqu’il n’existe aucune solution idéale, laclé réside dans le compromis le moinspénalisant pour chacun de ces trois critères.C’est dans cet esprit que les Hospices-CHUV mettent toutes les compétences ettoute l’énergie dont ils sont capables dansla réalisation des objectifs d’Energho, touten sachant que l’opération est et sera plusdifficile que ce qui a déjà été accompli cesdix dernières années, en collaboration étroi-te avec l’Office fédéral de l’énergie.

En haut, à gauche : Groupes électrogènes de secours, testés tous les mois. A droite : Groupe de compresseurs de production d’eau glacée.En bas, à gauche : pupitre de commande des groupes électrogènes.A droite : Distribution d’eau glacée.

Electricité

L’électricité représente le principal besoin énergé-tique des bâtiments de la Cité hospitalière, y com-pris l’Hôpital orthopédique, le Gymnase duBugnon, l’Ecole de médecine, l’ancienne PMU à larue César-Roux, le bâtiment de l’UNIL 27 rue duBugnon, et le Centre de transfusion sanguine.

Sa consommation en 2003 représente 47 millionsde kWh, soit le 0,8 millième de la consommationde toute la Suisse. La facture s’est élevée à 6 mil-lions (avec l’ouverture du marché de l’électricité, eten tant que gros consommateur, les Hospices-CHUV bénéficient depuis 1997 d’avantages sur lestarifs appliquées par les Services industriels de laVille de Lausanne).

Ces kWh servent à faire fonctionner la réfrigérationet la ventilation des locaux, les appareils médico-techniques, les équipements de service, les éclai-rages et les outils informatiques. C’est durant lesmois d’été que la consommation est la plus forte àcause de la climatisation.

Toute augmentation d’activité et toute nouvelleconstruction contribuent à la croissance de laconsommation. Il faut aussi savoir que des sys-tèmes de secours doivent protéger l’hôpital contreles pannes d’électricité et lui permettre de pour-suivre ses activités.

Chaleur

La chaleur vient en deuxième position. Sa consom-mation est essentiellement dépendante de lamétéo et de la température extérieure.

Les Hospices-CHUV ne disposent d’aucune chauf-ferie mais utilisent directement l’eau surchaufféeproduite par l’Usine Pierre de Plan de la Ville deLausanne, au travers d’échangeurs de chaleur.

La consommation s’est élevée à 39 millions de kWhen 2003 pour un coût de 3.15 millions de francs.

Eau sanitaire

Des quantités importantes d’eau potable, froide etchaude, sont également consommées. Une partiesert au refroidissement de machines. Une autrepartie est traitée pour la distribution d’eau démi-néralisée ou stérile dans les laboratoires, en phar-macie, en dialyse.

346’000 m3 ont ainsi été consommés en 2003 pourun coût de 872 ‘000 francs.

Gaz naturel

Le gaz naturel représente une ressource énergétiqued’appoint, utilisée principalement en restauration etdans les laboratoires. Sa consommation a été de14’000 m3 en 2003 pour un coût de 17’000 francs.

Les consommations d’énergie en 2003

Pour le pilotage de la gestion énergétique, leService technique dispose de systèmes automa-tiques répartis dans les installations et relier auCentre de contrôle qui lui permet de réguler lesystème.

La gestion énergétique fait par ailleurs appel àde multiples compétences professionnelles:expérience en exploitation de bâtiments,connaissances en informatique, en régulationanalogique et numérique, et dans les différentestechniques (électricité, chauffage, vapeur, venti-lation, sanitaire).

Le Service technique recrute ainsi des collabora-teurs dans de nouveaux métiers tels qu’automa-ticiens, spécialistes en régulation, télématiciens,et participe activement à la formation perma-nente de l’équipe, en collaboration avec lesassociations professionnelles spécialisées. Ils’appuie également sur les compétences d’unbureau d’ingénieurs.

La gestion énergétique

De gauche à droite :Christian Blanc,chef du Servicetechnique,Christopher Pyroth,chef de la sectionCVS (chauffage,ventilation, sanitaire)et Patrick Zuber,chef de la sectionEMA (électricité,mécanique et appareils médicaux).

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46

45

44

43

42

41

401993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Historique de la consommation d’électricité de la cité hospitalière de 1993 à 2003

Mio

de

kWh

44.48744.891

45.597

44.83945.094 45.156

45.859

45.797

46.194

45.156

47.094 45’000

40’000

35’000

30’000

25’000

20’000

15’000

10’000

5’000

0

3’000

2’750

2’500

2’250

2’000

1’750

1’500

1’250

1’000

750

500

250

01999 2000 2001 2002 2003

Courbes de consommation de la chaleur avec mention de l’indice climatique en degrés/JOURS (DJ)

[MW

h]

[DJ

20/1

2]

26’8

3912

’006

25’0

7611

’088

27’6

1711

’661

23’5

8510

’131

26’5

4612

’795

BHBâtiment hospitalier

BEAutres bâtiments dela cité hospitalière

DJ 20/12

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Le périple qui les conduira à destination prendra plusieurs années

Trois départements des Hospices-CHUVont lancé leur projet qualité

Mais ces observations ne doivent pasassombrir le tableau de manière exces-sive. Brigitte Santos-Eggiman, profes-seure à l’IUMSP, a en effet évalué l’étatde santé subjectif des participants àl’étude CoLaus. Quand on demande àceux qui sont âgés de 50 à 75 ans (soit1291 personnes au 31 août 2004), com-ment ils se sentent :• 22.4% répondent qu’ils se sentent en

très bonne santé• 57.1 disent qu’ils se sentent en

bonne santé• 17.5% estiment que leur santé est

moyenne• seuls 2.7% se disent en mauvaise

santé et 0.3% en très mauvaise santé.

Le Professeur Gérard Waeber et le Dr Peter Vollenweider, responsables principaux de l’étude, travaillent au Département de médecine du CHUV.

Les Lausannois ne tiennent pas la forme olympiquePremiers résultats de l’enquête CoLaus lancée en septembre 2003

C ette étude est l’une des premièresdu genre en Suisse. Elle est destinée

à faire progresser les connaissances surles facteurs de risque des maladies car-diovasculaires et les déterminants géné-tiques qui prédisposent à l’hypertensionartérielle. Elle cherche à identifier l’en-semble des éléments génétiques, envi-ronnementaux, socio-économiques, bio-logiques et psychologiques, impliquésdans la survenue d’affections cardiovas-culaires et métaboliques. Elle vise aussi àétudier les liens entre vieillissement etconsommation de soins.

3000 Lausannois déjà examinés

Pour ce faire, l’étude a commencé derecruter en automne 2003 plusieurs mil-liers d’habitants de la région lausannoise,hommes et femmes sélectionnés auhasard parmi la population de 35 à 75 ans.L’objectif est de recruter jusqu’à 6’000personnes au total, d’ici 2005, et de lessuivre dans la durée, tous les 3 à 5 ans.

Près de 3000 personnes, à raison de 50 à60 par semaine, ont déjà participé à cetteétude, en bénéficiant, au cours d’un rendez-vous unique, d’un check-up physique com-plet. Cet examen est complété par une prisede sang, une analyse d’urine et un doublequestionnaire sur la situation socio-écono-mique et l’état de santé des participants 1.

Les premiers résultats de cette étude nereprésentent donc qu’une photo, prise àun instant donné, dans un film qui conti-nue de se dérouler. Ils sont cependant suf-fisamment significatifs pour être présentés.

Attention à l’hypertension…

• Plus de 35% des participants sonthypertendus selon les normes admises,ce qui représente une prévalence supé-rieure à celle qui est attendue dans unepopulation européenne. Parmi les per-sonnes hypertendues, environ un tiersne savait pas qu’elles l’étaient, et un autretiers était insuffisamment traité. Seul untiers présentait des valeurs de tensionsatisfaisantes lors de l’examen.

…au surpoids

• 20% des hommes, 15% des femmes,ont un poids qui les range dans la caté-gorie des obèses (selon l’indice demasse corporelle de l’OMS). C’estmoins qu’aux Etats-Unis, mais c’estdéjà considérable.

…et au diabète

• 30% ont un taux de sucre inadéquatdans le sang, ce qui constitue un facteurde risque majeur à la survenue d’un dia-bète. 4% des participants étaient fran-

chement diabétiques et 50% d’entre euxignoraient l’être.

Ces proportions inquiétantes d’obèses etde personnes ayant un taux de sucre tropélevé dans le sang pourraient bien êtreannonciateurs, dans un proche avenir,d’épidémies de maladies chroniques, enparticulier du diabète.

• 15% présentent un taux de cholestéroltrop élevé selon les normes admises,c’est environ un tiers de moins que dansl’étude Monica menée en Suisse il y a dixans. Même si l’étude CoLaus est réaliséesur des participants à jeun – ce qui n’étaitpas le cas de l’étude Monica – l’écart estimportant. Il peut s’expliquer par l’évolu-tion des comportements alimentaires àl’égard des graisses animales et par lerecours vraisemblablement plus fréquentaujourd’hui aux médicaments contre lecholestérol.

Ces premiers résultats confirment en toutcas l’intérêt de l’étude. D’autant quecheck-up et examens ont permis de déce-ler, dans quelques cas, des maladiessérieuses dont la personne n’avait pasconscience et dont le dépistage précocepermet d’améliorer le traitement.

80% des Lausannoisse sentent en bonne santé

35% des Lausannois sont hypertendus.

30% présentent un taux de sucre inadéquat

dans le sang. C’est plus que dans d’autres

enquêtes de référence sur le plan international.

En revanche, environ 15% des Lausannois ont un

taux de cholestérol inadéquat et c’est sensiblement

moins qu’il y a dix ans.

Ces chiffres sont issus des premiers résultats de

l’enquête CoLaus (pour cohorte lausannoise) lancée

en septembre 2003 par une équipe de chercheurs

des Hospices-CHUV. Elle revêt une importance

particulière en matière de santé publique.

1 Les résultats de l’examen et de la prise de sang(hypertension artérielle, obésité, cholestérol,diabète, etc.) sont communiqués à chaqueparticipant et à son médecin traitant, si la per-sonne donne son accord aux investigateurs.

Profil lipidique ICholestérol total à jeun

Distribution de la glycémie à jeunGlycémie à jeun

Pression artérielle

Triglycérides à jeun

85%

15%

87%

13%

Cholestérol < 6.5 mmol/lCholestérol > 6.5 mmol/l

TG < 2.0 mmol/lTG > 2.0 mmol/l

Glycémie < 5.6 mmol/lGlycémie > 5.6 et < 7.0 mmol/l

Glycémie > 7.0 mmol/l

70%

26%4%

63.8%

11.4%11.7%13.1%

Normotendus

Hypertendus (BP>150/90), sans traitementHypertendus traités et BP<150/90

Hypertendus traités et BP>150/90

Depuis le début de cette année, deux départements des Hospices-CHUV

sont engagés dans un projet qualité au long cours. Ces deux départements

- le Département de médecine et le Département de médecine et santé

communautaires - ont été retenus en fonction de la réorientation du

programme qualité décidée en 2003 par la nouvelle direction générale

(voir encadré page 15). Un troisième, l’Office de la logistique hospitalière,

a débuté sa démarche à l’automne suite à la confirmation donnée par le

Comité directeur qualité. Cet article ne porte que sur les deux départements

qui ont engagé le processus au début de cette année.

Plusieurs critères ont orienté le choixde ces départements pilotes. D’abord

la volonté exprimée par leur direction des’engager dans un tel projet et le fait queplusieurs de leurs unités, services ou ins-tituts, se trouvaient déjà au bénéficed’une démarche qualité. Ensuite, l’orga-nisation solide et réaliste du projet pré-senté, en termes d’objectifs, d’équipesde projet, et de réalisation progressive dela démarche.

Pour le Département de médecine,s’ajoute le fait qu’il s’agit d’un départe-ment important - le plus gros et le plus

complexe des Hospices-CHUV. Le projetprésente donc un intérêt particulier entermes de management. Pour la méde-cine et la santé communautaires, le pro-jet offre en outre l’avantage d’être fédé-rateur au sein d’un département à larecherche d’une plus forte identité 1.Enfin, à l’image des deux départementsconcernés, les deux projets se complè-tent l’un l’autre.

Quant au projet de la logistique hospi-talière, il s’inscrit naturellement à l’in-terface des départements cliniques.

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V

1 Le Département universitaire de médecine et santé communautaires (DUMSC) regroupe:- la Policlinique médicale universitaire (PMU), - l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive (IUMSP),- l’Institut universitaire de médecine légale (IUML),- l’Institut de radiophysique appliquée (IRA),- l’Institut d’économie et de management de la santé (IEMS), - l’Institut universitaire d’histoire de la médecine et de la santé publique (IUHMSP),- l’Institut universitaire romand de santé au travail (IST),- le Centre de traitement en alcoologie(CTA).Le DUMSC compte environ 600 collaborateurs, dont 270 à la PMU.

Suite page 12 >

Le travail sur la relation

L’une des bases de la démarche reposesur l’identification et la formalisation detoutes les interfaces interprofessionnelleset interservices à l’intérieur et à l’extérieurdu département. A l’intérieur, parexemple, dans les procédures de prise encharge du patient. A l’extérieur, avec lesautres départements de l’hôpital et lesservices transversaux des Hospices-CHUV (finances, ressources humaines,logistique hospitalière, etc.).

Cette approche implique que les diffé-rentes professions et services concernéss’assoient autour d’une même tablepour définir les prestations attendues depart et d’autre et pour déterminer lamanière de les fournir. Depuis sondémarrage, le projet a par exemple réus-si à établir les critères de collaborationattendue entre les services de médeci-ne interne et les services médico-tech-niques dans la prise en charge despatients. Afin d’éviter les problèmes ren-contrés jusqu’ici, ce document fixe clai-rement les attentes qui doivent être res-pectées de part et d’autre :

- Pour tout patient nécessitant un ac-compagnement infirmier, les servicesmédico-techniques s’engagent à réaliseren chambre l’examen du patient (uneradiographie, par exemple) chaque foisque cela est possible. Si le patient doitêtre déplacé pour réaliser l’examen, letraitement prescrit (perfusion, oxygène,etc.) doit être maintenu pendant ledéplacement.

- De leur côté, les services de médecineinterne s’engagent à grouper les exa-mens demandés pour un même patientet à le préparer en fonction du fichierd’examens disponible sur intranet. Etc.

Les manquements à ces règles sont enre-gistrés et suivis selon la procédure desmessages qualité déjà mentionnée.

D’une manière plus générale, tous lesdocuments de référence sont formalisésselon une procédure de gestion quigarantit le suivi du document. Une cer-taine culture du bouche à oreille fait ainsiplace à des procédures écrites et claires.Tous ces documents, souvent éparpillés

jusqu’ici et parfois obsolètes, sont désor-mais disponibles instantanément surintranet et régulièrement mis à jour. Il enrésulte davantage de rigueur dans la ges-tion des processus et des services engénéral. Quelques exemples. • En cas de désaccord sur la manière de

faire, on peut toujours se référer à laprocédure en vigueur.

• Un nouveau collaborateur peut immé-diatement accéder à l’ensemble de l’in-formation dont il a besoin. Ce qui esttrès important dans une structure oùle taux de rotation, en particulier desmédecins assistants, est élevé.

• Chaque action d’amélioration est enre-gistrée et suivie du début à la fin.

Une direction plus présente

Avec la réorganisation des Hospices-CHUV, le rôle des départements a évolué.Ils se sont vu confier une véritable fonc-tion de direction et non plus seulement decoordination. Dans cette perspective, leprojet qualité a renforcé la cohésion et ledynamisme de la direction du Départe-ment de médecine. Christiane Dovat,directrice des soins du département, etJosé Rohrer le soulignent. Il a conduit letriumvirat de la direction à travailler sur unprojet commun plutôt que chacun dansson secteur. Il a multiplié les contactsdirects des membres de la direction avecles équipes. Il a aussi renforcé les relationsavec la direction générale sur la base d’unevision partagée.

Cela ne veut pas dire que tout a été facileou le devient. La démarche qualité est enco-re trop souvent vécue comme un proces-sus qui se déroule à côté et en plus de

l’activité quotidienne, alors qu’elle doitêtre intégrée au fonctionnement normaldes services et du département. L’affairen’est pas simple dans un département cli-nique qui fonctionne en permanence àplein régime, et où la priorité à accorderaux soins peut faire apparaître le projetqualité comme un peu secondaire. Le lan-gage qualité qui s’écarte du langage cou-rant et la masse de documentation àconstituer freinent également la démarche,en tout cas au départ.

Tous les responsables insistent cependantsur le côté fédérateur du projet, sur l’en-gagement dont ont fait preuve physio-thérapeutes, infirmières et médecins auprofit d’un processus d’améliorationcontinue du travail. Et leur reconnaissan-ce est communicative.

Une prise en charge améliorée

Au bout du compte, la démarche quali-té améliore-t-elle concrètement la priseen charge des patients? La réponse estpositive. Une charte de communicationa été élaborée qui vise à mieux assurerle respect de l’intimité des patients et laconfidentialité des informations, en par-ticulier dans les chambres communes.Des mesures ont été prises pour rédui-re le bruit ambiant (notamment desportes) et améliorer l’organisation desvisites et la tenue des dossiers, etc. Ladémarche a d’ailleurs intégré la satis-faction des patients comme l’un desparamètres de bonne gestion du servi-ce. Une première enquête a été réaliséeen 2002 auprès des patients. Elle servi-ra de point de repère pour celle qui a étélancée fin 2004.

Le projet du Département de médecine duCHUV fait suite à la certification réussiedes unités de soins continus des servicesA et B de médecine interne. Ces deuxunités accueillent les patients dont l’étatde santé est instable et nécessitent de cefait plus de soins que les autres et uneplus grande présence des équipes soi-gnantes (infirmières et médecins). Depuisdécembre 2003, ces deux unités sontcertifiées SPEQ Soins aigus et ISO9001:2000, selon le référentiel établi parl’Agence pour la promotion et l’évaluationqualité des institutions sanitaires.

Sur la base de ce premier succès, la di-rection du département a souhaité allerplus loin en lançant une démarche dansl’ensemble du département, en com-mençant par les services cliniques. Ellese déroulera donc en deux temps :

- La certification des services cliniquesd’ici à 2007-2008, au rythme d’un oudeux services par année en fonction deleur taille et de leur état de préparation.C’est ainsi que les services A et B demédecine interne ont poursuivi ladémarche qualité en 2004 pour débou-cher, les 8 et 9 décembre, sur une cer-tification complète des deux servicesqui représentent au total 120 lits.

La certification complète du département, ycompris des services ambulatoires et de laformation, à l’horizon 2010.

Les objectifs de la démarche

Quatre objectifs généraux ont été fixés auprojet :

1. Améliorer le qualité des prestationsfournies aux patients, en documentantles procédures et en créant des outilsde communication.

2. Répondre aux attentes du personnel enfavorisant la responsabilité de chacunet la valorisation de ses activités.

3. Adapter l’organisation en décloison-nant les services et en harmonisant laprise en charge des patients.

4. Développer le management en renfor-çant la capacité de décision des direc-tions des services et du départementet en améliorant l’utilisation des res-sources.

Une approche très concrète

La démarche qualité est souvent perçuecomme fastidieuse - «a priori, ça fait bâiller»,résume un interlocuteur. Les responsablesdu projet - Patricia Fayard, responsablequalité du Département de médecine, etNatasha Bossé, chef de projet - se sontefforcés avec succès de la rendre vivanteet très concrète. C’est-à-dire?

Une série de petits guides a été édité àl’usage des collaborateurs pour les fami-liariser avec les principaux moyens et objec-tifs de la qualité. Ces guides portent sur :- le vocabulaire qualité,- la formalisation des activités (au travers

de logigrammes qui décomposent unetâche en autant d’étapes qu’il est néces-saire pour l’accomplir correctement),

- l’amélioration continue par le systèmede management de la qualité,

- les messages qualité (chargés de faireremonter les informations sur les dys-fonctionnements constatés et d’assurerle suivi des actions à entreprendre),

- la gestion de projet d’amélioration.

Un dépliant à l’attention des patients aégalement été édité pour les inciter à par-ticiper activement à l’amélioration de leur

prise en charge, en les informant notam-ment sur leurs droits et leurs obligations.

Les messages qualité

Mais l’un des grands succès de la démarcheen cours est un formulaire intitulé «Messagequalité». De quoi s’agit-il? Ce formulaire per-met à chaque collaborateur de déclarer lesdysfonctionnements qu’il constate dans sesactivités quotidiennes, de proposer des idéesd’amélioration, de rapporter les réclamationsqui lui sont faites par les patients, leursfamilles ou des partenaires internes, ou sim-plement de poser des questions.

Le formulaire est à adresser au responsableassurance qualité du service concerné. Ildoit comporter la date d’émission du mes-sage et le nom de l’émetteur de tellemanière que les responsables puissent l’in-former des suites données à son message.

Le responsable assurance qualité enregistreles formulaires dans une base de donnéeset les transmet aux responsables hiérar-chiques concernés qui doivent les analyseret décider des actions à mettre en place.

Il planifie ensuite les actions à entreprendreet en informe les collaborateurs à l’originedes messages.

A la fin du processus, les résultats sontportés à la connaissance de l’ensembledes collaborateurs par les canaux decommunication existants et mis sur le sitequalité intranet du département.

Tout le monde souligne l’intérêt de cetoutil. Aux yeux de José Rohrer, directeuradministratif du département, il contribuelargement à l’instauration d’une culturequalité et à créer ou à recréer la confian-ce. Il élimine les frustrations du genre :«Quand on dit les choses, il n’y a rien quise passe.» Pour le professeur GérardWaeber, ce formulaire a appris à chaquecollaborateur, qu’il soit responsable de l’en-tretien, infirmière ou médecin assistant, àmieux verbaliser ses préoccupations, et àles transmettre par écrit en sachantqu’elles seront quittancées et suivies d’ef-fets. Ces messages qualité - plus de 300ont été transmis depuis le démarrage duprojet - ont non seulement introduit plusd’efficacité mais aussi davantage d’équitédans le fonctionnement du système.

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d é c e m b r e 2 0 0 4 d é c e m b r e 2 0 0 4

Le formulaire des messages qualitéau Département de médecine a ren-contré un vif succès.Plus de 300 messages ont été trans-mis depuis le démarrage du projet.

De gauche à droite : Patricia Fayard, Joëlle Zweifel, Natasha Bossé, José Rohrer et Christiane Dovat.

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Le projet au Département de médecine du CHUV

Trois Départements des Hospices-CHUV ont lancé leur projet qualité

d é c e m b r e 2 0 0 4 d é c e m b r e 2 0 0 4

La démarche qualité a démarré en 2003au Département de médecine et santécommunautaires. Mais c’est en 2004qu’elle a pris la forme d’un projet dépar-temental, avec la volonté d’intégrer ladémarche dans le fonctionnement nor-mal du département et d’en faire un ins-trument fédérateur. Alors que le départe-ment fonctionnait plutôt comme unesorte de consortium jusqu’ici, le projet apour avantage de mettre en évidence ceque les entités qui le composent ont encommun, ce qui les rapproche par rap-port à ce qui les distingue.

C’est dans cet esprit que la démarche aété conçue en deux étapes sur une pério-de de quatre ans.

Après avoir préparé les instruments debase, la première étape 2004-2005 vise àcertifier le management en intégrant ladémarche qualité dans l’organisation dudépartement, dans les rouages de sonfonctionnement, dans la gestion de sesressources: ressources humaines, infra-structures et équipements, ressourcesfinancières, etc. Dans cette perspective,le processus qualité a été directement liéà l’organigramme existant du départementdès le mois de mars 2004. L’approchedépartementale s’inspire logiquement desbonnes expériences déjà vécues dans l’unou l’autre des instituts. La PMU y jouesouvent le rôle de pilote puisqu’elle a dû,de par son déménagement effectué fin

2002, repenser fondamentalement sonorganisation et son fonctionnement. La deuxième étape 2005-2007 viendraconsolider la démarche en l’élargissantaux activités de soins, de formation et derecherche pour déboucher sur une certi-fication complète du département.

Les instruments de base

L’année qui s’achève a permis d’établirun état des lieux de la démarche qualitéau sein du département et les instru-ments de base nécessaires à son déve-loppement. En voici quelques exemples.

La gestion de la documentation. Désor-mais, toute la documentation de référencedu département peut figurer sur intranet.Le site intranet de la PMU, qui va servir demodèle pour celui du DUMSC, a étérestructuré dans cette perspective. Il estconçu comme la place du village où l’onse rend pour faire ses emplettes. La mé-moire d’organisation et de fonctionne-ment de l’institution s’y trouve intégrée etconstamment mise à jour, sous la res-ponsabilité du bureau qualité.

Les documents relevant de la gestion com-mune, soit au niveau de la PMU, soit auniveau du DUMSC, sont coordonnés par lebureau qualité. Les documents spécifiquesà chaque service ou institut sont conçus pareux, seule leur mise en forme étant prise encharge par le bureau qualité.

Les canaux de communication interne.La démarche veut clarifier les canaux decommunication au sein du département,en définissant les niveaux de communi-cation et leur fréquence. L’origine d’undocument ou d’une information (qui enest l’auteur) détermine le cercle de sesdestinataires (qui est informé). Les diffé-rents cercles de destinataires sont regrou-pés dans des mailbox et l’information estdiffusée par voie électronique. Celaimplique l’obligation de consulter sa mes-sagerie électronique de manière quoti-dienne: l’information est censée êtreacquise. Pour que le système fonctionne,les colloques du lundi matin de la PMUreprennent cependant l’information dif-fusée la semaine précédente et, une foispar mois, une feuille d’information revientsur l’essentiel. Les colloques de fonc-tionnement sont par ailleurs encouragéspour traiter des questions de partenariatet d’organisation entre professionnels ouservices (par exemple facturation et soi-gnants, infirmières et médecins, etc.).

Les canaux de communication sont géréspar le secrétariat de la direction adminis-trative commune à la PMU et au DUMSC.

Le démarrage d’un processus de certi-fication/accréditation. La liste des condi-tions à remplir avant le lancement d’unprocessus de certification ou d’accrédi-tation a été mise au point. Les documentssuivants doivent être établis au préalablepar le chef de service, éventuellementavec le soutien du bureau qualité :- les missions du service,- les processus généraux,- les organigrammes et le tableau de

répartition des tâches,- les interfaces avec les autres services

et les Hospices-CHUV (accueil despatients, administration, facturation,personnel, achats, etc.),

- les critères de réussite (tableau desindicateurs) et la marge de tolérance.

Un planning doit également préciser lesdifférentes étapes et les délais de réalisa-tion du projet. La gestion documentairedoit enfin être organisée et structurée,jusqu’aux règles d’archivage, avant l’éla-boration des documents spécifiques. Leprocessus de certification ou d’accrédi-tation ne peut pas démarrer aussi long-temps que la réflexion globale sur lesconditions de départ, les ressources et les

objectifs, n’est pas claire pour les équipes.Cela évite notamment de fabriquer deschâteaux de sable.

Un engagement précis a été pris par ledépartement concernant la tenue desdélais. Mais ce planning ne doit pas freinerles services ou les instituts qui seraient prêtsplus tôt. C’est pourquoi ils sont encouragésà ne pas attendre le dernier moment pourentamer une démarche qualité.

Développer une culture commune

Au-delà des techniques et des instrumentsindispensables à sa mise en place, ladémarche qualité vise notamment à pro-mouvoir les missions de l’institution, àvaloriser les activités des collaborateurs età développer les collaborations entre lesdifférentes catégories professionnelles.C’est dans cet esprit que la PMU a orga-nisé, pendant trois jours, du 2 au 4

décembre, toute une série de manifesta-tions sur l’ostéoporose, avec :- un colloque de formation à l’attention

des soignants sur les aspects épidé-miologiques, la prévention et le dépis-tage, le diagnostic et le traitement decette maladie;

- une conférence ouverte au grand publicsur l’ostéoporose;

- des ateliers ouverts, eux aussi, au grandpublic, avec la participation de spécia-listes, des concours et animations pourpetits et grands.

Le tout agrémenté par des dégustationsd’aliments riches en calcium permettantde prévenir l’ostéoporose.

Cette première expérience à laquelle l’en-semble des collaborateurs a été invité àparticiper cherche à rendre visible à tous,à l’intérieur et à l’extérieur de l’institution,le travail de la médecine et de la santécommunautaires.

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Le bureau qualité DUMSC-PMU.De gauche à droite : Yves Mottet, Dominique Jaton, Stéphanie Martin Caretti et le Dr Olivier Bugnon.

La démarche qualité des Hospices-CHUV découle :

1. des obligations légales inscrites dans le cadrede la LAMal, à son article 58, et de son ordon-nance d’application1, mais également de l’appli-cation de la loi sur les dispositifs médicaux(ODIM).

2. de l’application des clauses du contrat cadre passéen 1997 entre les assureurs suisses et l’associa-tion faîtière des établissements hospitaliers H+.Ce contrat est reconduit tacitement d’année enannée. Progressivement, les obligations serontfaites aux établissements de fournir, outre desgaranties quant à la mise en place de démarchesqualité au sein des établissements et à la réalisa-tion d’enquêtes de satisfaction des patients, desdonnées en rapport avec des indicateurs de pro-cessus ou de résultats.

3. des engagements pris par les Hospices-CHUVdans le cadre des contrats de prestations annuelsavec l’Etat de Vaud.

Au vu des résultats obtenus dans le cadre du pro-gramme mis en place dès 1996 et compte tenu desa volonté de renforcer les compétences de ges-tion des départements, la Direction générale a fixé,sur proposition de l’Unité de développement stra-tégique et qualité, un cadre global à la politiquequalité en 2003. L’objectif est de mettre en placede manière progressive un système de manage-ment de la qualité au niveau de l’ensemble del’institution. Il s’agit de permettre aux équipes des’approprier un changement culturel importantdans le mode de gestion et de prise en charge.

La démarche repose sur les axes suivants :

1. Un axe transversal, dont l’objectif est de pré-parer, à terme, une certification globale de l’ins-titution en fonction des priorités établies dansle cadre du plan stratégique. Des référentielstransversaux seront notamment établis sur lescircuits d’information, sur l’information despatients, sur la gestion des réclamations et desplaintes, sur la gestion documentaire, etc.

2. Un axe départemental, dont l’objectif est dedoter des départements pilotes d’une gestionfondée sur l’amélioration continue de l’en-semble de leurs prestations de soins et de sou-tien. Cet objectif vise à renforcer la gestion desdépartements par des démarches qualité.

3. Un axe de soutien, dont l’objectif est de conti-nuer à appuyer, financièrement et sur le plande la méthode, les projets émanant de servicesqui contribuent au développement de référen-tiels transversaux et départementaux.

Les montants annuels investis par les Hospices-CHUV restent cependant modestes: ils représen-tent 1.1 million, soit 1‰ du budget.

La politique qualitédes Hospices-CHUVProcessus transversaux

Ressources(gestion administrative)

Activités “techniques”

Soins

Recherche

Enseignement

Certifications/accréditations “verticales”

COPIL

Direction administrativeDUMSC

Commission techniques

Commission qualité“des soins”

Commission de recherche

Commission d’enseignement

CTA IEMS IRA IUHMSP

IUML IUMSP IST PMU

Comité de direction DUMSC

Démarche qualité sur les ressources communes

Bureau Qualité DUMSC

Coordination des démarches qualité pour les laboratoires

Coordination des démarches qualité pour les soins ambulatoires (PMU, CTA)

Promotion et coordination de la rechercheen santé et médecine communautaire

Promotion et coordination de l’enseignementen santé et médecine communautaire

Approche qualité au DUMSC

L’approche qualité du DUMSC se déroule sur : - cinq axes transversaux auxquels correspondent à chaque fois une commission

ad hoc et une démarche appropriée: gestion administrative des ressources,activités techniques (laboratoires), soins, formation, recherche

- et un axe vertical : les certifications/accréditations des services et instituts.

La coordination de l’ensemble est assurée par le bureau qualité sur le plan opé-rationnel, sous la supervision de comités de pilotage spécialisés et du comitéde direction du DUMSC.

Le bureau qualité DUMSC-PMU est composé de la manière suivante:- Dr Olivier Bugnon, pharmacien chef et responsable du bureau - Dominique Jaton, agent qualité du DUMSC - Stéphanie Martin, agent qualité de la PMU - Françoise Boiron, spécialiste en hygiène hospitalière. Le bureau est relayé par un répondant qualité dans chaque service ou institut.Il est relié directement à la direction administrative de la PMU et du DUMSC,assurée par Yves Mottet.

1 L’article 77 de l’ordonnance d’application de la LAMal dit notamment ceci, en son alinéa 1 :

“Les fournisseurs de prestations ou leurs organisations élaborent des conceptions et des programmes en matière d’exigences de la qualité des pres-tations et de promotion de la qualité. Les modalités d’exécution (contrôle de l’observation, conséquences de l’inobservation, financement) sont régléesdans les conventions tarifaires ou dans des conventions particulières relatives à la garantie de la qualité conclues avec les assureurs ou leurs organi-sations. Ces réglementations doivent être conformes aux normes généralement reconnues, compte tenu du caractère économique des prestations.”

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Le projet au Département de médecine et santé communautaires

Trois Départements des Hospices-CHUV ont lancé leur projet qualité

En trente ans, le CEMCAV a gagné seslettres de noblesse. Il est aujourd’hui

reconnu sur le plan suisse et international.

Dans notre pays, il participe activement àla réalisation du programme Virtual SkillsLab, cette bibliothèque virtuelle des gestesmédicaux fondamentaux qui fait partiedes outils pédagogiques du Campus vir-tuel suisse, lancée par la Confédération etles universités. Ce programme destiné àla formation de tous les étudiants suissesest produit par le CEMCAV, en étroite col-laboration avec l’Unité pédagogique de laFaculté de biologie et de médecine.Coordonné avec les autres facultés demédecine du pays, il devrait être achevéau premier semestre 2005.

Sur le plan international, le CEMCAV estrégulièrement primé pour ses productionsdans les festivals spécialisés. Dernière dis-tinction en date, le CD-Rom sur la pose ducathéter veineux périphérique, qu’il a réali-sé avec la Haute Ecole cantonale vaudoisede la santé, filière infirmière, a reçu le Grandprix du jury du Festival international du film

et du multimédia médical d’Amiens, dansla catégorie nouvelles technologies.

Ces performances ne sont que la partiela plus visible de l’iceberg. Car le CEM-CAV est actif au travers de quatre unitésdistinctes.

Documentation audiovisuelle

Les activités de cette unité vont de larecherche documentaire en Suisse et àl’étranger et de la mise à disposition devidéos, CD-Rom, DVD, etc., pour la for-mation et l’information médicales à lapromotion des travaux réalisés par leCEMCAV, en passant par la mise à jourrégulière du site internet du service.

Cette unité est à la disposition de tous lesenseignants des sciences de la santé pourles conseiller et orienter leur choix dans lescollections existantes, notamment auCEMCAV et à la médiathèque de la BDFM.

Elle est placée sous la responsabilité deFabienne Joye et Emmanuelle Mack.

Photo-graphisme

Aujourd’hui, l’unité Photo-graphisme netravaille plus – sauf à de rares exceptions– qu’avec les techniques digitales (la tran-sition s’est achevée en 2003) et l’ordina-teur pour la production graphique. Sesactivités sont multiples:- photos de patients, en salles d’opération,

reportages et documentaires photo-graphiques;

- habillage de sites web, de stands, d’ex-positions;

- réalisation de posters médicaux oud’affiches promotionnelles;

- réalisation de brochures;- réalisation d’infographies (logos, dessins,

schémas, illustrations animées) qui per-mettent de compléter l’information et demontrer en gros plan des phénomènesqui ne sont pas observables à l’œil nu;

- mise en place d’une banque d’imagespour les services du CHUV, etc.

Parmi les réalisations que tous les collabo-rateurs des Hospices-CHUV ont l’occasionde découvrir, Photo-graphisme met parexemple son talent au service de certainesexpositions dans le hall du CHUV: les 20ans du CHUV en 2002, En pédiatrie on s’oc-cupe des petits en grands en 2003, Commeun gant, expo sur la main en 2004, et bien-tôt Etats de conscience dans le cadre deScience et Cité 2005. CHUV-Magazine luidoit aussi ses illustrations photographiques,merci.

L’unité est placée sous la responsabilitéde Patrick Dutoit.

Vidéo et multimédia

Parmi ses activités, l’unité a réalisé lesémissions TV sur la santé «En direct duCHUV» diffusées jusqu’en hiver 2002-03par TVRL, la chaîne de télévision lausan-noise. 17 vidéocassettes tirées de cettecollaboration sont aujourd’hui disponibles,

sur des sujets qui vont de la vaccinationcontre la grippe à la greffe d’organes.

Avec le virage numérique de la vidéo, l’uni-té produit aujourd’hui des CD-Rom et desDVD, essentiellement destinés à la forma-tion médicale. Un programme d’une dou-zaine de DVD est par exemple en cours,dans le domaine de la chirurgie cardiaque,en collaboration avec le professeur LudwigVon Segesser. Ces DVD vont couvrir les dif-férentes opérations cardiaques, la camérarelayant les principales étapes de l’inter-vention. Le premier d’entre eux a rencon-tré un grand succès, le 2 septembre der-nier, dans un auditoire du CHUV.

L’unité réalise également des thèses médi-cales en multimédia. La dernière en dateest sortie fin octobre 2004. Intitulée Le petitRouvé : atlas de dermatologie, elle estl’œuvre du Dr Jean-Daniel Rouvé et duCEMCAV, sous la direction du Service dedermatologie et vénéréologie du CHUV.Destinée en premier lieu aux enseignantset aux étudiants en dermatologie, elle peutaussi être une aide au diagnostic pour despraticiens non dermatologues.

Le 15 novembre dernier, le serveur néces-saire à la distribution de la vidéo sur intra-

net a été mis en route, avec une qualitéplus qu’acceptable. La médiathèque vir-tuelle des documents scientifiques duCEMCAV franchira ainsi dans les toutesprochaines semaines une étape décisiveen facilité de diffusion.

Deux réalisateurs, Olivier Frei et RudolphGroos, réalisent les films et DVD au seinde cette unité, placée sous la responsa-bilité de Marcel Martelli.

Locaux d’enseignement

L’unité s’occupe d’une manière généralede la gestion et de l’exploitation des sallesaudiovisuelles de la Cité hospitalière. Leuréquipement est progressivement adaptéà l’évolution des technologies. C’est ainsique les projecteurs de diapositives ontdéfinitivement cédé la place aux projec-teurs data sans provoquer aucune réac-tion, comme si personne ne s’était renducompte du changement. Cette anecdotemontre bien à quelle vitesse les change-ments de technologie sont absorbésaujourd’hui : les enseignants sont devenusautonomes dans la création de matériel desoutien numérique pour leurs cours.

Cette unité assure également le soutienà des manifestations extérieures, en par-ticulier des congrès médicaux, et l’orga-nisation des visioconférences (voir enca-dré page suivante)

L’unité des opérateurs est placéesous la responsabilité d’Yvan Pinardet l’assistance aux congrès et mani-festation est coordonnée par Marc-André Guex.

Ce survol a permis à CHUV-Magazine devous présenter les réalisations du CEM-CAV en tant que centre digital et multi-média moderne et performant. Vous ver-rez quelques aperçus lors de l’expositiondes travaux de photo graphisme du CEM-CAV entre le 13 et le 20 janvier prochaindans le hall du CHUV et , aussi, lors d’unemanifestation commune entre le CEM-CAV et le Service de chirurgie cardio-vas-culaire : «le cœur en direct», le 11 janvier2005, entre 12h et 14h, dans l’auditoireTissot.

Maintenant, si vous voulez recourir à ses ser-vices, rendez-vous sur www.chuv.ch/cem-cav ou au 021 314 53 60.

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Né en analogie, il vit aujourd’hui entre digital et multimédiaLe CEMCAV a eu 30 ans cette année

La création du CEMCAV, le Centre d’enseignement médical et de communication audiovisuelle, remonte à 1974.

Elle a fait l’objet d’une décision du Conseil d’Etat le 9 janvier de cette année-là, signée de son président d’alors,

Pierre Aubert. Qui s’en souvient? Mais qui se souviendra bientôt des photos analogiques et des vidéocassettes?

Car si le CEMCAV n’a plus rien à voir avec l’embryon de service d’il y a trente ans, il a surtout vécu la prodigieuse

évolution des technologies de la communication, marquées aujourd’hui par le digital, le web et le multimédia.

Réalisation d’un film sur une intervention chirurgicale en salle d’opération.

Toute l’équipe du CEMCAV réunie le 8 décembre dernier.

Le CEMCAV emploie actuellement une équipe de28 personnes, dont une bonne partie sont despostes à temps partiel. Au total, cela représenteun peu plus de 17 emplois à plein temps. Trois deces postes sont payés par le fonds de service.

Les unités de photographie, graphisme, vidéo etmultimédia réalisent plus de 25’000 travaux dif-férents par année. Ce chiffre n’englobe pas lesprestations des opérateurs dans les auditoires, lesrecherches documentaires les contributions à labonne marche de la médiathèque, ni – non plus –les soutiens multiples aux congrès scientifiques.

Depuis 1997, le desk du CEMCAV gère en outre,par logiciel interposé, la mise à disposition desauditoires et des autres salles communes de laCité hospitalière et, depuis cet automne, detoutes les salles utilisées par la Faculté de biolo-gie et de médecine pour son enseignement.

Le budget annuel du service, y compris l’entre-tien et le renouvellement des installationsaudiovisuelles de toute la Cité hospitalière, estd’environ deux millions.

Depuis le 1er janvier 2003, le CEMCAV est ratta-ché au Département des centres interdiscipli-naires et de la logistique médicale.

Le CEMCAV enquelques lignes

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Ce livre original et passionnant sur lecerveau est né d’une rencontre entre

deux domaines, psychanalyse et neuros-ciences, souvent présentés comme anta-gonistes. Cette rencontre s’est produiteau travers d’une amitié entre deux cher-cheurs lausannois: Pierre Magistretti, neu-robiologiste ayant une expérience psy-chanalytique personnelle, et FrançoisAnsermet, psychanalyste ouvert à ce qued’autres disciplines peuvent apporter à lasienne. Les entendre et les voir raconterleur livre est un vrai plaisir de neurones.

Les preuves de la plasticité neuronale, dela capacité des neurones à modifier en per-manence l’efficacité avec laquelle ils trans-mettent l’information fournie par notre per-ception de l’environnement et notreexpérience, sont récentes. Elles montrentque des traces s’inscrivent, s’associent, dis-

paraissent, se modifient tout au long de lavie par le biais de ces mécanismes biolo-giques. A partir de là, les auteurs dévelop-pent plusieurs axes de réflexion : - les rapports de ce constat avec les

concepts de la psychanalyse, où lanotion de traces conscientes et incons-cientes joue également un rôle central;

- le rôle de la plasticité neuronale dansl’émergence de l’identité de chacund’entre nous (à chacun son cerveau etpar-delà son destin);

- les conséquences à tirer du fait que nosperceptions sont associées à des réac-tions de notre corps, et que c’est de cetterelation que naissent nos émotions.

Les auteurs ont fait un effort réussi pourque leurs réflexions, fondées sur les der-nières découvertes des neurosciences etles théories de Freud, soient accessibles

au plus grand nombre. Vous progresse-rez ainsi de chapitre en chapitre, à l’aided’exemples, de récits, d’anecdotes, auxtitres attrayants : l’ours polaire et la balei-ne, l’oubli du nom de Signorelli, le lait etle bruit de la porte, l’homme et le loup, laFerrari et la remorque…

Vous avez dit plasticité?

Les neurones ont des formes et des taillesdifférentes. Certains ont près de un mètrepour ceux qui commandent les musclesdes orteils, d’autres ne dépassent pasquelques fractions de millimètres. Enfonction de leur forme, ils portent desnoms évocateurs : neurone en doublebouquet, en chandelier, étoilé, pyramidal,etc. Mais leur fonctionnement est relati-vement identique. Ils sont à la fois déter-minés dans leur manière d’échanger del’information et modifiables dans leurstructure et leur fonctionnement selon lesinformations reçues.

Car la plasticité, c’est le contraire de la rigi-dité. Dans notre cerveau, l’information surnotre environnement est transmise d’unneurone à l’autre d’une manière modulée,comme s’ils disposaient d’une sorte derhéostat semblable à celui qui permet devarier l’intensité lumineuse dans une pièce.On est bien loin du langage binaire. Quandles neurones communiquent, ce n’est pasen se disant 0 ou 1, l’échange est beau-coup plus différencié.

Ces mécanismes de plasticité se situentautour des contacts entre les neurones, auniveau des synapses, là où ils échangent desinformations (voir schéma page suivante).Ces mécanismes permettent aux expé-riences vécues par chaque individu de lais-ser une trace dans les circuits neuronaux.«Le terme de traces n’est pas usurpé, sou-lignent Pierre Magistretti et François

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Après quelques expériences ponctuelles effec-tuées à partir de 1993, le CEMCAV a considérable-ment développé ses prestations dans le domainedes visioconférences dès 1996. Le soutien del’Association Vaud-Genève a été déterminant dansl’introduction de ce moyen de communication dansla mesure où les visioconférences entre le CHUV etles HUG représentent une part importante dunombre de visioconférences.

Ce développement est l’œuvre de l’action combi-née d’Alexander Baran, directeur du CEMCAV, etde son adjoint, Rudolf Gross, ingénieur d’originehollandaise qui a été l’un des premiers collabora-teurs du CEMCAV. C’est Rudolf Gross, par exemple,qui a conçu les réseaux analogiques du CHUV, lesliaisons d’une salle à l’autre, aujourd’hui digitali-sées. C’est aussi lui qui a mis au point la toute pre-mière visioconférence au CHUV (en 1984) en jume-lant des lignes téléphoniques pour disposer d’unebande passante suffisante pour la transmissiondes images.

On n’en est plus là aujourd’hui. Les nouvelles tech-nologies permettent de montrer des opérations enlaparoscopie, via la visioconférence, entre le CHUVet un hôpital new-yorkais. Mais le système devisioconférence mis au point au CEMCAV sert demodèle dans toute la Suisse, on s’en inspire à Bâle,à Berne, à Zurich et ailleurs.

L’augmentation du besoin

Le nombre annuel de visioconférences a augmentéd’une manière continue et régulière jusqu’en 2001pour atteindre, cette année-là, pratiquement 400visioconférences, pour ce qui est des manifesta-tions entièrement réalisées par le CEMCAV.

Depuis 2001, un certain nombre de visioconférencesont été réalisées, avec l’appui technique et logis-tique du CEMCAV, mais dans une autonomie relati-ve d’exécution par plusieurs services du CHUV, leDécanat et divers départements de la Faculté deBiologie et de Médecine. Ces visioconférences, quine figurent pas dans la statistique du CEMCAV, tour-nent autour d’une cinquantaine par année.

L’évolution des technologies

Quatre stations sont aujourd’hui disponibles pour desvisioconférences dans la cité hospitalière. Avec letemps, elles ont utilisées trois technologies différentes:- ISDN (de 1993 à ce jour) - ATM - FOLAC (en 2001-2002) - IP «internet protocol » (de 2003 à ce jour).

Les visioconférences sur ISDN (liaison à l’aide delignes téléphoniques multiples) permettent l’éta-blissement de liaisons avec le monde entier, demanière relativement sécurisée et dans une quali-té acceptable mais coûteuse.

ATM était une technologie très performante, maisrapidement abandonnée pour des questions decoût d’exploitation.

Les visioconférences sur internet sont devenues pos-sibles, avec une qualité acceptable (puis rapidementsupérieure à celle de l’ISDN) à partir de 2003. Ellesne peuvent néanmoins être réalisées pour l’instantqu’entre des partenaires qui ont des équipements ad

hoc, chers à l’achat. En revanche, les liaisons sontcomplètement gratuites pour l’échange «point àpoint» (visioconférence entre 2 partenaires).

L’augmentation de la complexité des échanges

Certaines visioconférences sont relativement simples.Il s’agit d’un échange entre deux partenaires, sansdocumentation clinique, ni d’autres documents com-plexes à transmettre. D’autres sont en revanche trèssophistiquées. Elles mettent en contact plusieurs par-tenaires, parfois plus de dix, maniant chacun de nom-breuses sources documentaires, avec des supportsdifférents (IP et ISDN), etc. Or la tendance actuelle està l’augmentation notable, surtout depuis 2002, desvisioconférences complexes, voire très complexes.

Plusieurs enseignements post-gradués, colloques cli-niques et séances décisionnelles ne se font plus désor-mais au CHUV qu’à l’aide de visioconférences et avecl’appui constant du CEMCAV. A titre d’exemple, la for-mation continue des pédiatres de Suisse romande etdu Tessin se déroule par visioconférence entre unedouzaine d’hôpitaux chaque premier mardi du mois.

La visioconférence au CEMCAV

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

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150

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50

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Visioconférences au CHUV entre 1993 et 2003

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259298

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Le CD-Rom de la dernière thèsemédicale réalisée par le CEMCAV.

Le CEMCAV a eu 30 ans cette année

Freud en avait eu l’intuition. «La biologie est vraiment un domaine aux possibilités illimitées, écrivait-il en 1920.

Nous devons nous attendre à recevoir d’elle les lumières les plus surprenantes…» Aujourd’hui, psychanalyse et

neurosciences ont en effet un point de convergence autour d’une constatation commune: l’expérience laisse des

traces conscientes et inconscientes dans notre cerveau. C’est le point de départ d’un livre qui vient de paraître

«A chacun son cerveau - Plasticité neuronale et inconscient», aux éditions Odile Jacob, à Paris.

François Ansermet, professeur de pédopsychiatrie à la Faculté de biologieet de médecine de l’UNIL, est médecin-chef au Service de psychiatrie del’enfant et de l’adolescent du Département de psychiatrie des Hospices-CHUV.

Pierre Magistretti, professeur de neurosciences à l’EPFL et à la Faculté debiologie et de médecine de l’UNIL, est directeur du Centre de neurosciencespsychiatriques du Département de psychiatrie des Hospices-CHUV.

«A chacun son cerveau» ou comment cet organequi nous est commun nous rend unique

L’ouvrage à quatre mains de deux brillants esprits lausannois

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Enregistrement d’une émission dans le studio TV du CEMCAV.

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Les 17 novembre et 7 décembre dernier, l’auditoire César-Rouxa accueilli un après-midi de réflexion sur le thème «L’assistanceau suicide : parlons-en!».

Les demandes d’assistance au suicide sont toujours plus nom-breuses et elles continueront vraisemblablement d’augmenterà l’avenir. Comme l’a relevé Cosette Odier, pasteure au Servicede l’aumônerie du CHUV, ces demandes découlent du doubleregard que nos contemporains portent sur la vie et la médecine.Sur la vie en revendiquant le droit de vivre de manière autono-me et libre jusqu’au dernier jour. Sur la médecine en considé-rant qu’elle peut aussi régler le problème de la fin de vie, commeelle prend en charge la maladie et la souffrance.

Un cortège de questions

Pour illustrer son propos, Cosette Odier a notamment pris l’exempled’une patiente, appelons-là Viviane, souffrant d’une sclérose enplaques au stade avancé, l’obligeant à vivre alitée ou en fauteuil rou-lant. Hospitalisée au CHUV pour atténuer les symptômes d’une bron-cho-pneumonie, elle en est ressortie pour mourir avec l’aide d’Exit,comme elle l’avait décidé avant son admission à l’hôpital. Le CHUVaurait-il pu l’aider à mourir à l’hôpital? Fallait-il laisser Viviane sortir duCHUV? La patiente n’était-elle pas déprimée? Quels traitements fal-lait-il lui offrir? Voilà quelques-unes des questions que Cosette Odiera soumis d’entrée à la réflexion de l’assistance, non sans rappelerdeux ou trois choses qui sont revenues plusieurs fois par la suite :

- Il arrive fréquemment que des patients qui souhaitent s’en aller,sous le coup d’une dépression profonde mais momentanée,reviennent par la suite à d’autres sentiments.

- La pensée judéo-chrétienne pose deux limites à ne pas dépas-ser pour maintenir la vie communautaire: tu ne tueras pas ettu protégeras les plus faibles. Or l’assistance au suicide met encause ces deux principes: on aide à tuer et le plus faible est,paradoxalement, celui qui demande qu’on l’aide à mourir.

La demande de suicide assisté a été ensuite examinée de diffé-rents points de vue: - juridique, par Alberto Crespo, responsable de l’Unité des

affaires juridiques et éthiques du CHUV; - médical, par la Dresse Claudia Mazzocato, de la Division des

soins palliatifs,

L’assistance au suicide : parlons-en!

- infirmier, par Didier Camus, infirmier clinicien à Cery;- psychiatrique, par le Dr Marco Vanotti, du Service psychia-

trique de liaison du CHUV.

La deuxième partie était consacrée à l’exposé des réflexions surl’assistance au suicide de:- la Commission centrale d’éthique de l’Académie suisse des scien-

ces médicales, par son président, le Professeur Michel Vallotton;- la Commission nationale d’éthique pour la médecine humaine,

par son président, le Professeur Jean-Claude Chevrolet;- et la Commission d’éthique clinique du CHUV, par son président,

le Professeur René Chioléro.

Quand les candidats à la mort changent d’avis

Une étude américaine, menée dans l’Oregon auprès d’un millier depatients atteints du cancer, apporte un éclairage intéressant sur lapersistance de la volonté des candidats au suicide assisté. Lors dudémarrage de l’enquête, 100 des patients interrogés considéraientle suicide et l’euthanasie active comme une alternative à leur situa-tion. Deux à six mois plus tard, 289 étaient morts. Mais sur les 256personnes pour lesquelles on a pu établir les circonstances du décès,un seul des patients était mort par suicide assisté, un autre avait faitune tentative de suicide, et un troisième avait fait des demandesréitérées de suicide assisté auxquelles il n’avait pas été donné suite.

Parmi les 689 survivants, 71 d’entre eux s’étaient initialementprononcé en faveur d’un suicide assisté ou d’une euthanasieactive. Lors du deuxième entretien, quelques mois plus tard, 35persistaient dans ce sens mais 36 avaient changé d’avis.

Cet exemple illustre bien l’extrême difficulté du problème quetous les intervenants ont souligné, en particulier dans le domai-ne psychiatrique. Aux Pays-Bas, du reste, où l’assistance au sui-cide est régie par la loi, la commission chargée d’examiner lesdemandes n’a accordé son autorisation que dans 2% des caspsychiatriques contre 40% des cas de maladies somatiques.

Dans l’auditoire César-Roux, un consensus semblait établi pourconsidérer l’assistance au suicide comme un événement quidoit rester exceptionnel et se justifier par des circonstances par-ticulières. Et que cette aide exceptionnelle au suicide doit êtreclairement séparée des soins, de telle manière qu’aucun patient,jamais, ne puisse se sentir menacé.

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Cosette Odier, pasteure au Service de l’aumônerie du CHUV.

Ansermet, même en termes biologiques,car il s’agit bien de traces moléculaires etcellulaires laissées au niveau des méca-nismes les plus fins du fonctionnement desneurones.»

Plasticité neuronaleet destin personnel

A chacun son cerveau, cela ne signifie pasque chaque cerveau est différent des autres.Car ils sont bien tous conçus de la mêmefaçon, avec leur réseau de 100 milliards deneurones et les 10’000 synapses de liaisonque chaque neurone entretient avec lesautres. Ce qui donne, au passage, un millionde milliards de points de contact par où l’in-formation peut être transmise. Mais ce quidoit être retenu ici, c’est que l’efficacité aveclaquelle l’information est transmise d’un neu-rone à l’autre, à chacun de ces points decontact, varie au cours de la vie, en fonctionde l’expérience. Autrement dit, le cerveau nefonctionne pas comme les micro-circuitsd’un ordinateur, gravés dans le silicone, etcâblés de manière rigide pour communi-quer entre eux de manière binaire.

Avec le cerveau, si l’on peut risquer cetteimage, le fonctionnement de la machineévolue avec le temps, en fonction du vécude la personne et de ses émotions.L’expérience a donc une incidence sur le

destin du sujet, sur la manière dont il esten relation avec le monde extérieur.

La plasticité neuronale ne veut pas dire,à l’inverse, que nous sommes chaquejour quelqu’un de différent, comme sinous repartions chaque matin à zéro surla base de nouvelles traces inscrites dansnos cellules nerveuses. Car si les tracesenregistrées par notre cerveau ne sontpas permanentes et irréversibles, ellessont cependant durables. C’est pourquoinous restons toujours le même en nousadaptant constamment, c’est ce qui faitnotre personnalité.

Comme l’écrivent Pierre Magistretti etFrançois Ansermet : «Chacune de nosexpériences est unique et a un impactunique. La plasticité qui résulte d’un sys-tème déterminé affranchit le sujet dudéterminisme génétique (...) La plasticitéserait donc le mécanisme par lequel, àpartir d’un cerveau semblable à celui desautres, chaque sujet est singulier etchaque cerveau est unique.» D’où le titredu livre: à chacun son cerveau.

L’inconscient retrouvé

Certains se diront sans doute : qu’est-ceque Freud vient faire dans cette affaire?Pourtant l’idée que l’expérience laisse une

trace est aussi très présente dans la psy-chanalyse, au travers du concept de tracesconscientes ou inconscientes laissées parla perception dans la mémoire. Freud aeffectivement supposé qu’il n’y avait pasune seule inscription d’une expériencedans notre mémoire, mais que cette expé-rience était transcrite dans différents sys-tèmes aboutissant finalement à la consti-tution d’une vie psychique inconsciente.«Les insuffisances de notre description s’ef-faceraient sans doute, écrivait-il dans Au-delà du principe de plaisir, si nous pouvionsdéjà mettre en œuvre, à la place de termespsychologiques, les termes physiologiquesou chimiques…»

L’expérience et les traces qu’elle inscritdans notre cerveau constituent ainsi uneréalité interne, qui peut évidemment êtreconsciente, être aisément consultée parnotre mémoire, mais qui relève aussi del’inconscient. Un des thèmes majeurs dulivre est ainsi d’explorer les mécanismesqui permettent d’établir cette réalité inter-ne inconsciente et d’en définir l’inciden-ce sur le destin du sujet. Comme ditFrançois Ansermet, face aux fantasmeset aux autres blocages que détermine l’in-conscient, le psychanalyste serait, danscette perspective, «celui qui mise sur lespotentialités de la plasticité pour ouvrir ànouveau le champ des possibles».

L’ouvrage à quatres mains de deux brillants esprits lausannois

Schéma de la structure du neurone.C’est au niveau des synapses (en gros plan) que se situent les mécanismes de plasticité neuronale.

Si les résultats expérimentaux qui démontrentl’existence de la plasticité neuronale sontrécents, l’hypothèse est ancienne.

Freud en avait saisi le rôle dans les mécanismesde l’apprentissage et de la mémoire, comme ill’explique, dès 1895, dans son Esquisse d’unepsychologie scientifique. C’est d’ailleurs cetexte de Freud, abordé lors d’un séminaireconsacré à l’histoire de la médecine, qui a été lapremière étincelle à l’origine du livre de PierreMagistretti et François Ansermet.

Santiago Ramon y Cajal avait lui aussi formulé leprincipe de la plasticité, au début du XXe siècle,dans son Histologie du système nerveux del’homme et des vertébrés : «Les connexions ner-veuses ne sont donc pas définitives etimmuables, puisqu’il se crée pour ainsi dire desassociations d’essais destinées à subsister ou àse détruire suivant des circonstances indétermi-nées, fait qui démontre, entre parenthèses, la gran-de mobilité initiale des expansions du neurone.»

Cette hypothèse a été revisitée à plusieursreprises, notamment par Donald Hebb, en 1949,dans son ouvrage The Organization of Behavior.Le terrain conceptuel était donc prêt à recevoirles données expérimentales sur la plasticiténeuronale qui ont valu à Eric Kandel le PrixNobel de médecine 2000.

Une intuitionde longue date

Dendrites

Corps cellulaireAxone

Epines dendritiques

Synapse

Structure du neurone

Pierre Schnyder honoré par ses collègues françaisLe Professeur Pierre Schnyder, directeur du Département deradiologie du CHUV a été élu membre d’honneur de la Sociétéfrançaise de radiologie. «C’est un grand ami de la France, uneuropéen convaincu et américanophile fidèle, peut-on lire dansl’hommage qui lui a été rendu à cette occasion par ses confrèresde l’Hexagone. Par-dessus tout, sa prestigieuse carrière ne l’ajamais dispensé de rester l’homme simple, chaleureux, convi-viable et fraternel que l’on côtoie toujours avec un immenseplaisir. La Société française de radiologie lui attribue cette annéeune marque de reconnaissance, l’expression d’un indicible atta-chement et le témoignage de sa profonde amitié.»

Actualité Santé

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Actualité Santé

Le génome humain rétrécitUne nouvelle étape vient d’être franchie dans l’entreprise inter-nationale de séquençage du génome humain. Dans le numéro du21 octobre 2004 de Nature, les responsables du consortium debiologistes et de généticiens d’une vingtaine d’institutions améri-caines, européennes et asiatiques, à l’origine de cette entrepriseannoncent être parvenus au séquençage de 99% des régions lesplus riches en gènes du patrimoine de l’espèce humaine.

«Cette information ne manquera pas de surprendre, écrit Le Monde,tous ceux qui avaient gardé en mémoire que cette opération deséquençage était depuis plusieurs années parvenue à son terme.

«Force est aujourd’hui de reconnaître que les mises en scènemédiatiques successives - sans doute indispensables au finan-cement de ce type de recherches - font que depuis près de cinqans, tous les responsables de ce consortium devraient présen-ter leurs excuses pour avoir été trop pressés de dire qu’ilsavaient atteint leur objectif.»

Contrairement à ce qui a été annoncé, d’abord en 2000, puis en2001, le séquençage du génome humain est loin d’être achevé.Les responsables expliquent aujourd’hui que ce séquençage nesera pas exhaustif avant plusieurs années. Le travail déjà accom-pli offre cependant une somme considérable d’informations.

La plus spectaculaire concerne le nombre de gènes constitutifsdu génome humain. Contrairement aux prévisions faites ces der-nières années, le nombre des gènes se situeraient entre 20’000et 25’000. «Il y a une dizaine d’années, la plupart des scientifiquespensaient que les humains possédaient environ 100’000 gènes.Lorsque nous avons analysé la première ébauche de séquençagedu génome humain, il y a trois ans, nous avons estimé qu’il n’exis-tait que 30’000 à 35’000 gènes, ce qui avait alors surpris beau-coup de gens, observe Francis Collins, directeur de l’Institut amé-ricain de recherche sur le génome humain. Cette nouvelle analyseréduit encore ce chiffre et nous fournit le tableau le plus clair quenous ayons jamais obtenu de notre patrimoine héréditaire.» Source : Le Monde, 23 octobre 2004.

- L’augmentation des coûts et l’équilibre à trouver entre l’inter-vention étatique et les lois du marché.

- L’amélioration de la qualité mais en se posant la question:qu’est-ce que la qualité dans un système de santé et pour quelcadre de valeurs?

- La stratégie de décision et les solutions innovantes dans larésolution des problèmes.

Le programme du cours réunit d’éminents spécialistes de la HarvardMedical School et d’autres experts de renom international. Sa direc-tion est assurée par deux personnalités largement reconnues dansleur domaine: Miles Shore, professeur de psychiatrie à la HarvardMedical School et consultant auprès de nombreux organismes gou-vernementaux, hôpitaux ou cliniques, et Alberto Holly, professeurd’économie à la Faculté des HEC, et directeur de l’Institut d’éco-nomie et de management de la santé, à Lausanne.

Pour obtenir des renseignements complémentaires ou vous inscrire,adressez-vous à Isabelle Chappuis, IEMS, César-Roux 19, 1005Lausanne, tél. 021 314 49 86. e-mail: [email protected]

Le sida au cabinet médical :Les mots pour en parler

Ce titre est celui d’un nouvel ouvrage publié par Pascal Singy1,qui enseigne la linguistique à l’Université de Lausanne et dontles recherches au sein du Service de psychiatrie de liaison duCHUV portent sur les relations médecin-patient.

Cet ouvrage rend compte d’une recherche conduite auprès d’unlarge échantillon de médecins installés en Suisse romande,acteurs parmi les mieux placés pour assurer la prévention dusida au travers de messages compris de tous.

Les résultats de l’étude font cependant douter de la pleine effi-cacité de ces messages.

Voici un exemple parmi d’autres de la démarche de Pascal Singydans l’enquête qu’il a menée auprès plus de 600 médecins depremier recours.

• Lors d’un entretien en lien avec le sida et sa prévention, dansquelle mesure posez-vous à votre patient une question formu-lée avec ces termes «Est-ce que vous avez une relation stable»?Réponse en %Systématiquement 48.5Souvent 30.6Quelquefois 14.7Jamais 5.2Sans réponse 1.0

• Si en effet, lors d’un entretien en lien avec le sida et sa préven-tion, vous êtes amené à demander explicitement à un patients’il a une relation stable, cela implique-t-il pour vous que cetterelation est fondée sur des rapports sexuels exclusifs?Réponse en %Oui 57.3Non 39.5Sans réponse 3.2

• A cet égard, dans quelle mesure vous assurez-vous que votredéfinition d’une relation stable soit bien la même que celle devotre patient?Réponse en %Toujours 48.2Pas toujours 41.0Jamais 7.1Sans réponse 3.7

• Après avoir donné une information préventive sur le sida, dansquelle mesure demandez-vous à votre patient de la reformu-ler dans ses propres termes?Réponse en %Jamais 34.2Quelquefois 40.8Souvent 19.0Toujours 4.4Sans réponse 1.6

L’étude de Pascal Singy présente ainsi un double intérêt. Pourles praticiens, parce qu’ils prendront connaissance d’élémentsleur permettant d’améliorer leur activité préventive du sida. Pourles patients, parce qu’ils seront mieux informés de l’importan-ce du langage dans leurs relations avec le monde médical.

La première édition du cours intensif pour les professionnels dela santé mis sur pied par l’IEMS, l’Institut d’économie et demanagement de la santé, avec Harvard Medical International aété couronnée de succès.

Ce cours intensif a été suivi par 31 professionnels de la santévenus d’hôpitaux pour un tiers d’entre eux, d’entreprises notam-ment pharmaceutiques (20%), d’administrations (14%), d’uni-versités (9%), d’assurances (6%) ou de cabinets privés (6%).

Le cours a obtenu la note moyenne de 4.3 sur une échelle de 5de la part des participants et 93% d’entre eux recommanderaientle programme à un collègue.

L’UNIL, l’IEMS et Harvard ont donc décidé de renouveler cecours d’une semaine, intitulé Your Future in Health Care:Matching Costs and Benefits. La deuxième édition aura lieu du23 au 27 mai 2005. Son objectif est d’analyser l’ensemble deschangements en cours dans le secteur de la santé pour favori-ser l’innovation dans la recherche de solutions. C’est pourquoile cours aborde notamment les thèmes suivants : - Le rôle de l’innovation technologique, des consommateurs et

des médias dans l’évolution du système de santé. Par exemple,comment les patients influencent-ils les pratiques cliniques?

Plein succès pour le cours missur pied par l’IEMS avec Harvard

Centrale d’achats Vaud-Genève : une seule structure dès janvier2005La centrale d’achats et la centrale d’ingénierie biomédicale sontdeux structures communes au CHUV et aux HUG depuis plu-sieurs années.

Afin de renforcer les synergies et d’harmoniser les procéduresd’achats d’équipements, les directions générales du CHUV etdes HUG ont décidé de rattacher la centrale d’ingénierie bio-médicale à la centrale d’achats des hôpitaux universitaires Vaud-Genève, dès le 1er janvier 2005.

2 services d’ingénierie biomédicale et 3 services d’achats

Sous la direction de Ricardo Avvenenti, la centrale d’achats etd’ingénierie biomédicale des hôpitaux universitaires Vaud-Genève (CAIBHU) sera donc organisée comme suit :

Services d’ingénierie biomédicale• Genève : Christophe Vachey, chef de service• Lausanne : Bertrand Lepage, chef de service

Services d’achats• médicaux : Elisabeth Pessati, cheffe de service• équipements : Philippe Battier, chef de service• généraux : Pierre Lesimple, chef de service

Les coordonnées des collaborateurs concernés ne changent pas.

Mission de la CAIBHU

La mission de la CAIBHU est d’assurer l’approvisionnement desdeux centres hospitaliers en biens et services nécessaires à leurbon fonctionnement.

Du crayon au lit médicalisé en passant par les milliers de «biens»utilisés dans les soins, l’exploitation ou l’administration, la CAIB-HU procède aux études de marché, à la recherche et au choixdes produits et des fournisseurs. Elle est la seule habilitée ànégocier avec les fournisseurs.

Dans ce cadre, les services d’ingénierie biomédicale, les ingé-nieurs biomédicaux, sont des experts techniques, à l’interfaceentre les utilisateurs et les services d’achats, pour les équipe-ments hospitaliers «lourds» et les équipements relevant de lahaute technologie médicale.

Dans l’exercice de sa mission, la centrale d’achats et d’ingé-nierie biomédicale des hôpitaux universitaires Vaud-Genèvebénéficie des conseils et de l’appui de plusieurs commissions,et notamment :

• Commission commune des achats médicaux Vaud-Genève• Commission des biens d’intendance• Bureau Vaud-Genève des commissions des médicaments• Commission des médicaments.• Commission constructions/équipements• Commission de matériovigilance.

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Pascal Singy continue sonexploration des difficultésde la communication enmilieu médical.

1 Pascal Singy est notamment le co-auteur avec Patrice Guex de l’ouvrage«Quand la médecine a besoin d’interprètes» (Médecine & Hygiène, 2003).«Le sida au cabinet médical: les mots pour en parler» est publié auxmêmes éditions.

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Le Professeur Alberto Holly,directeur de l’IEMS.

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Actualité Santé

Les adolescents suisses sont les plus gros consommateurs decannabis en Europe, avec les jeunes Britanniques et les jeunesEspagnols. Dans ces trois pays, un jeune de 15 ans sur troisdéclare avoir déjà fumé un joint. Les ados Suisses boivent enrevanche moins que les Britanniques ou les Scandinaves, selonles chiffres publiés par l’Institut suisse de prévention de l’al-coolisme et des autres toxicomanies (ISPA). Ils sont cependant27.8% à déclarer avoir déjà été ivres plusieurs fois.

Dans le cadre d’un projet chapeauté par l’OMS, l’ISPA a com-paré les résultats de l’enquête sur les comportements à risqueeffectuée en 2002 auprès des écoliers suisses avec les donnéesobtenues dans une trentaine de pays européens, ainsi qu’auCanada et aux Etats-Unis.

Tous les pays sont confrontés à une augmentation de la consom-mation de drogues, de tabac et d’alcool. La proportion de jeunesayant une consommation de drogues à risque a augmenté de prèsde 10% en Suisse entre 1998 et 2002. «Dans notre société et dansla culture des jeunes en particulier, le fait de fumer des joints, des’enivrer et de dépasser ses propres limites est considéré commecool», souligne le responsable du volet suisse de l’enquête.Source : ATS, 18 novembre 2004.

La consommation de canabischez les ados en Suisse

Le nouveau conseiller d’Etat, Pierre-Yves Maillard, brillammentélu cet automne, a pris ses fonctions de chef du Départementde la santé et de l’action sociale, le 1er décembre 2004.

Le nouveau chef du DSAS prendra contact avec les différentescomposantes des Hospices-CHUV: direction générale, direc-tions et personnel des départements, commissions et associa-tions du personnel - dans le courant du premier trimestre 2005.

CHUV-Magazine lui donnera l’occasion d’exposer ses objectifsdans le prochain numéro, au printemps 2005.

Un nouveau chef du DSAS

Près de la moitié des actifs en Suisse (47% des hommes et41% des femmes) affirment occuper un poste «où la tensionnerveuse est généralement très forte», selon l’Office fédéralde la santé publique. Cette information est fondée sur l’en-quête suisse sur la santé de 2002.

Le risque de subir de fortes charges psychiques au travail augmenteselon le niveau de formation. 56% des actifs au bénéfice d’une for-mation universitaire disent ressentir une forte tension, contre 33% deceux qui ont arrêté leurs études au niveau de la scolarité obligatoire.

La charge de travail, la pression de la demande, l’exigence de con-centration prolongée, la pression du temps et l’interdépendancecroissante entre collègues sont les principaux facteurs de stress.

Parmi les personnes éprouvant de fortes tensions nerveuses,38% des femmes et 21% des hommes ont des troubles psy-chiques importants.

En 2002, 11% des actifs craignaient de perdre leur emploi, etjusqu’à 20% des personnes ayant arrêté leur formation auniveau de la scolarité obligatoire.Source : Le Temps, 24 novembre 2004.

Un Suisse sur deux est stresséau travail

La direction générale souhaite à chacune et à chacun de vousd’excellentes fêtes de fin d’année. C’est l’occasion de vous expri-mer sa profonde reconnaissance pour le travail que vous avezaccompli au service de l’une des institutions phares du canton,et qui a pour mission première de soulager la souffrance physiqueou psychique des patients. Car cette mission, aussi noble que dif-ficile, ne pourrait être remplie sans l’apport de chacun, quels quesoient son rôle et sa fonction, à la complexité de l’ensemble.

La direction générale tient à vous remercier pour votre enga-gement et les efforts consentis face aux défis auquel notre hôpi-tal universitaire est aujourd’hui confronté, au même titre que lesautres. Nouvelles perspectives ouvertes par la révision en coursde la LAMal, augmentation persistante des coûts de la santéavec ses effets sur les primes d’assurance maladie, réorganisa-tion de la médecine universitaire et répartition de la médecinehautement spécialisée à travers le pays, voilà quelques-unes desréformes qui appellent une adaptation de nos structures et denos habitudes.

La direction générale a la ferme volonté d’apporter des réponsesà ces défis et de permettre à notre hôpital de remplir ses mis-sions de soins, de formation et de recherche, en se rapprochantle mieux possible du terrain et en s’appuyant sur les compé-tences et la collaboration de toutes et de tous.

Bonnes Fêtes de fin d’année

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Bulletin des Hospices - CHUV

Nouvelle organisation du bloc opératoire

Nouvelle organisation du bloc opératoire