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LES ATELIERS Travailler en ateliers est une pratique indissociable de l’école maternelle. Elle correspond à un
mode d’organisation typique de celle-ci. Ce mode de travail permet de faire fonctionner
simultanément dans la classe des groupes de travail aux objectifs différents, dans des domaines
variés et avec des tâches et donc des consignes diverses.
Il permet de mettre en activités des élèves ayant
des capacités d’autonomie différentes et/ou
plusieurs adultes dans l’espace délimité. Ces
différents ateliers doivent cependant tous avoir
un sens pour les élèves, se rattacher plus ou
moins à un projet ou à des activités en cours. Ils
ont également des objectifs identifiés
[langagiers, motricité fine, manipulations de
nombres, d’objets,…], servis par des consignes
permettant aux élèves de répondre à des besoins
identifiés ou à une consolidation des acquis aux
travers des tâches demandées.
Il est important que les élèves puissent exprimer
un choix personnel. Toutefois, l’inscription à
certains ateliers doit également permettre une
prise de conscience des activités que l’enfant
préfère mais aussi de celles pour lesquelles il a
moins de goût mais pour lesquelles il doit faire
l’effort de s’inscrire par équité avec ses
camarades.
Le fonctionnement en ateliers permet aussi une
forme d’entraide, les enfants qui ont une plus
grande aisance pouvant aider ceux qui ont encore
besoin de s’exercer pour prendre de l’expertise.
Chacun ayant des compétences différentes, les
élèves acquièrent ainsi un regard différent sur
leurs camarades. Le regard sur l’autre conduit au
respect de l’autre. La coopération passe alors
par la connaissance des compétences de chacun.
Les ateliers peuvent se définir par leur mode de fonctionnement et le degré d’autonomie qu’ils
requièrent de chaque groupe d’élèves.
Les ateliers sont différents dans chaque section,
les coins-jeux seront plus utilisés en Petite
Section mais doivent exister aussi en Grande
Section, ils ont toutefois des objectifs plus ciblés.
Il est nécessaire de comprendre que les coins-
jeux ne peuvent permettre un temps d’activité
correct et un apprentissage identifié que s’ils ont
fait l’objet d’une construction avec l’enseignant
sur une période de plusieurs séances permettant
aux élèves de découvrir les objets, les actions
possibles, et les différents rôles qu’ils peuvent
jouer dans celui-ci.
En dehors des activités pratiquées en groupe-
classe, trois situations sont souvent proposées
aux élèves à l’école maternelle. Ces situations
sont rendues possibles par une organisation en
différents ATELIERS.
Cette organisation, issue des pédagogies
coopératives, est intéressante et enrichissante
pour les élèves à condition de s’intégrer dans une
pédagogie de projet, sinon elles débouchent sur
des activités occupationnelles, sans lien ni avec le
vécu collectif, ni entre elles. Les élèves passent
alors de table en table, et quelquefois de fiche en
fiche.
Les élèves peuvent alors éprouver de l’ennui ou
du désintérêt pour des activités de types scolaires
qui leur sont proposées trop tôt et sans les
manipulations préalables nécessaires.
ORGANISATION DU TRAVAIL EN ATELIERS
A L’ECOLE MATERNELLE
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INTERETS DE CETTE ORGANISATION Elle permet :
- le respect des rythmes d’apprentissage
différents des élèves (suivant le mois de
naissance par exemple),
- le travail en petits groupe sur le langage oral, la
technique de l’écriture sous le contrôle de
l’enseignant,
- d’offrir une exposition moindre de l’enfant
fragile au regard des autres,
- les recherches plus personnelles en graphisme,
arts visuels, manipulations et expérimentations
- de se décentrer pour regarder l’autre agir,
parler, se comporter
- l’apprentissage de l’autonomie : l’élève réalise
des activités sans l’adulte mais dans une
certaine proximité,
- l’apprentissage de la coopération
- la socialisation au travers des jeux à règles, jeux
de société…
- le regard de l’enseignant sur les lacunes, les
erreurs de raisonnement des élèves est facilité,
- l’enseignant peut proposer sur une même
séquence des tâches de complexité différente
à chaque groupe.
UN INTERET PARTICULIER GRACE A : - l’alternance pour le maître : qui peut ainsi
s’occuper de chaque groupe d’élèves dans la
½ journée
- l’alternance pour les élèves : des activités qui
leur sont proposées : celles qui demandent de
l’attention, celles qui sont basées sur les
manipulations, celles qui lui permettent de
s’exprimer par la parole ou le dessin
- l’alternance des activités proposées dans une
½ journée :
- le grand groupe pour les moments collectifs
- les activités qui vont leur permettre d’agir,
de réfléchir, de participer davantage au sein
d’un petit groupe
- les activités symboliques au travers des coins- jeux « médiations indispensables à l’apprentissage d’une vie autonome, affective,intellectuelle et culturelle » (A.M. Doly)
DIFFICULTES DE MISE EN OEUVRE - Réflexion nécessaire en amont afin de
déterminer quel groupe a besoin de
l’enseignant, quel groupe peut avoir un besoin
matériel de la présence de l’Atsem (lui faire
découper des éléments quand on ne sait pas
découper en PS, les activités d’eau ou de
peinture,…),
- Définir le rôle de l’Atsem : il est nécessaire
qu’elle sache ce que l’on attend d’elle :
encourager, réexpliquer, faire verbaliser la
consigne,…des consignes suffisamment précises
avec un « gardien de la consigne » ou un codage
de l’ordre des actions pour ne pas déranger le
maître qui travaille avec un groupe. Elle doit
avoir l’emploi du temps de la journée ou de la
semaine pour mieux s’intégrer à la classe.
- Avoir prévu des activités pour les élèves plus
rapides : voir ateliers permanents, carnet de
dessins, ….
- Certains ateliers doivent être en lien avec le
projet de la classe ou de l’école ou faire sens
entre elles pour que les élèves n’aillent pas d’un
lieu à l’autre en ayant l’impression de « faire »
des activités à caractère occupationnel, ce qui
provoque ennui et donne l’idée d’une école ou
les activités sont dénuées de sens et sans lien
avec les préoccupations et intérêts des élèves.
Ces ateliers évoluent en fonction des niveaux :
- en durée : de 10 mn en PS à 45 mn en GS (avec installation et rangement ou moment de synthèse)
- selon le moment de la journée : ce ne sont pas les mêmes le matin et l’après-midi.
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L’organisation en ateliers permet dans un même espace et dans un même temps des situations différentes :
Temps de l’acquisition par la manipulation, la verbalisation, la pratique AVEC l’enseignant :
Présence de l’enseignant (1 seul groupe)
Objectifs :
APPRENTISSAGE
acquisition de nouvelles compétences
confrontation de démarches
réflexion avant la manipulation
verbalisation
Types d’activités :
langage oral
écriture,
lecture,
manipulations en découverte du monde (numération, structuration du temps ou de l’espace),…
Intérêts :
apprentissage avec proximité de l’adulte,
oralisation individuelle et interactions entre les éléments du groupe facilitées,
vérification de la compréhension par l’adulte,
aide et remédiation facilitées par la réactivité possible en petit groupe,
moindre exposition au regard des autres pour les plus fragiles.
Temps de la répétition ou de l’évaluation, de l’exploration et des échanges avec les pairs :
la présence de l’ATSEM auprès des élèves
va permettre à l’enseignant de ne pas interrompre son activité auprès de son groupe.
En début d’année, l’enseignant encadre un groupe de spectateurs et elle verbalise ce que font les enfants et
l’Atsem : ce qui permet d’asseoir le respect des règles et le respect de l’Atsem.
Objectifs :
REINVESTISSEMENT DE COMPETENCES déjà acquises dans un moment de travail préalable avec
l’enseignant.
Types d’activités :
constructions,
manipulation (graines, eau, perles pâte à modeler avec outils),
graphisme décoratif,
fichiers divers (numération, logique, structuration dans l’espace,…), compréhension d’histoire écoutée au
magnétophone,…
jeux de société,
peinture, dessins,
jeux éducatifs sur PC,…
1 - UNE SITUATION D’APPRENTISSAGE :
UN ATELIER DIRIGE
2 - DES SITUATIONS D’EXERCICE OU DE RECHERCHE :
UN OU PLUSIEURS ATELIERS EN AUTONOMIE
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Intérêts : permet aux élèves d’exercer leurs savoir-faire pour :
réaliser des PRODUCTIONS individuelles ou de participer à des productions collectives
s’exercer à des jeux collectifs (jeux à règles)
éprouver leur savoirs : fichiers de travail individuel
Les ateliers en autonomie nécessitent d’établir un planning prévisionnel que les élèves découvrent en début de
semaine : il s’agit d’une feuille A3 ou d’une affiche ou d’un panneau avec les photos des activités ou des fichiers
proposés. Les élèves mémorisent ainsi les activités qu’ils ont faites ou feront dans la semaine. Ils ont ainsi la
possibilité de se projeter dans le temps et d’anticiper les actions qu’ils auront à effectuer.
Autre possibilité en début d’année: la maîtresse n’a pas de groupe dirigé et elle va d’un groupe en autonomie à
l’autre avec des activités simples pour bien asseoir les règles au sein des activités (matériel, coopération,
utilisation et tenue des différents outils,…).
Temps de l’autonomie, de l’appropriation par imitation
Les élèves sont seuls
Le nombre de places est limité. Il peut être matérialisé par des colliers avec le codage de l’activité ou du rôle à tenir
(papa, maman, bébé).
Chacun d’eux doit faire l’objet de plusieurs séances de langage oral (lexique : noms, verbes d’action, le rôle de
chacun renvoyant à certaines paroles prononcées- bébé≠ papa- catégorisation des objets, rangement…)
Objectifs :
échanges langagiers entre pairs
imitation
motricité fine : cuisine, déguisements, jeux d’habileté motrice divers
socialisation : attendre son tour, ne pas être toujours dans le même coin…
Types d’activités :
bibliothèque,
cuisine, poupées,
garage, épicerie,
déguisement (vers le jeu dramatique,…
Intérêts :
permet de réguler l’activité de ceux qui ont terminé avant les autres. Le passage aux coins-jeux ne doit
cependant pas être ressenti comme une récompense à la rapidité de l’exécution du travail.
Le passage aux coins de jeux nécessite d’établir un TABLEAU DE PRESENCE que les élèves remplissent en collant
leur étiquette prénom (fin PS et MS) dans la colonne du jour ou à double entrée (photo de l’activité en haut de la
colonne, prénom au début des lignes) pour la semaine.
L’observation en fin de semaine conduit à des remarques : « Je vois que tu vas très souvent à telle activité et peu à
telle autre » Ce qui peut amener à rédiger des contrats.
L’ELEVE PEUT AINSI VISUALISER, ANTICIPER, ORGANISER, ANALYSER SES ACTIVITES.
3 - DES SITUATIONS DE JEU :
UN OU PLUSIEURS COINS-JEUX
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IL EST SOUHAITABLE DE POUVOIR PROPOSER EGALEMENT D’AUTRES ACTIVITES, COMME PAR EXEMPLE :
Objectifs :
APPRENTISSAGE DE LA RESPONSABILITE : « je choisis de participer à tel atelier »
développent le sentiment d’appartenance au groupe classe
participation concrète de tous à la réalisation du projet de la classe : affiche, dépliant, exposition, décors,
costumes, cuisine, arts visuels,…
Types d’activités :
déchiquetage pour pâte à papier pour réaliser des fruits
essais sur le carnet de dessins pour illustrer la poésie en cours d’apprentissage
découpage d’éléments précis pour (ex : ustensiles de cuisine) pour réaliser une affiche
dessins pour l’histoire en cours, la recette faite en début de semaine
recherche d’articles documentaires sur le sujet en cours dans les magazines de la BCD
Intérêts :
favorisent la communication et la socialisation : travailler ensemble oblige à prendre en compte les autres
les élèves gardent en tête le projet en cours
apprentissage de la durée
permet aux élèves de continuer d’avancer le projet en cours
Les bilans sont une valorisation courte par l’adulte : il s’agit de réactiver la mémorisation et de permettre la
compréhension du travail fait et de l’apprentissage effectué.
Objectif de fin de cycle 1 : écrire sur le calendrier : « Aujourd’hui, on a fait ……… »
Puis plus tard : « Et (en faisant cela) on a appris à …...»
Ces bilans peuvent avoir la forme :
D’UN ECHANGE ORAL : qui permet à chaque groupe d’expliquer son travail, ce qu’il fallait faire, comment il l’a
fait (techniques, stratégies,…), les difficultés rencontrées, le plaisir nouveau ou de la réutilisation de savoirs faire.
Les enfants plus fragiles peuvent ainsi se rendre compte du travail qu’ils auront à mener à la prochaine séance.
Le maître peut quant à lui, se rendre compte de ce qui a été réalisé en autonomie ou en présence de l’Atsem.
Et/ou d’une TRACE ECRITE construite collectivement grâce à la pratique de verbalisation d’une activité
auparavant grâce au support de(s) la photo(s) de l’activité prise(s) en classe, en salle de jeu, aux coins-jeux, en
activités math, en découverte du monde. Sous la dictée à l’adulte ainsi réalisée (très guidée en PS, puis de plus
en plus avec les mots des enfants, puis en GS, par l’utilisation de la langue de l’écrit), il est nécessaire de rajouter
les objectifs pédagogiques poursuivis pour que les parents comprennent les objectifs qui sont derrière les
activités faites par leurs enfants et qu’ils puissent ainsi saisir la démarche d’apprentissage et les différentes
étapes d’acquisition des notions vues à l’école.
Coller la photocopie de la photo ainsi légendée dans le cahier de vie ou d’activités.
UN OU PLUSIEURS ATELIERS PERMANENTS
NE PAS OUBLIER LES BILANS
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• Coins-jeux : cuisine, téléphone,
graines et contenants divers
• Déchiquetage d'éléments de couleurs pour réaliser l'affiche de l'album
• Peinture du fond pour la peinture
collective ainsi que d'éléments choisis
lors d'une précédente séance
• Langage oral sur la compréhension d'un album
Atelier dirigé ENSEIGNANT
Atelier en autonomie
avec l'ATSEM
Atelier en autonomie
SEULSAtelier
permanent SEULS
• Fichier numération
• Coin-écoute: questionnaire
compréhension
• Graphisme décoratif : contours de formes
• Recherche dans documentaires sur les manchots et dessins de ce qui a été découvert pour l'expliquer aux autres
• Dessin du personnage dont
on écrira le prénom le lendemain
• Ecriture devant le tableau
Atelier dirigé ENSEIGNANT
Atelier en autonomie
avec l'ATSEM
Atelier en autonomie
SEULS
Atelier permanent
SEULS
1 - EXEMPLE D’UNE SEANCE EN PS:
2 - EXEMPLE D’UNE SEANCE EN GS: