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Orthophonie consécutive à un AVC - sorc-fno.fr AVC.pdf · L’intervention orthophonique dans le cadre de la prise en charge d’un AVC débute de façon précoce au stade aigu

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Page 1: Orthophonie consécutive à un AVC - sorc-fno.fr AVC.pdf · L’intervention orthophonique dans le cadre de la prise en charge d’un AVC débute de façon précoce au stade aigu

Orthophonie consécutive à un AVC

L’orthophoniste, acteur de santé© Fédération Nationale des Orthophonistes 1er mai 2010Eléments de cadrage

Le décret d’actes professionnel des orthophonistes décline les types de rééducation dans le cadre post-AVC: - Dysarthries neurologiques, - Dysphagies chez l’adulte, - Langage dans les aphasies, - Troubles du langage non aphasiques dans le cadre d’autres atteintes neurologiques.

Chez l’adulte, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) représentent la première cause d’invalidité lourde entraînant la dépendance. Chaque année entre 120 000 et 130 000 personnes sont victimes d’un AVC et la moitié en garde de graves séquelles.

Un AVC entraîne le plus souvent une paralysie d'un côté du corps. Il peut aussi endommager des zones du cerveau responsables du langage dans toutes ses composantes (expression, compréhension, mémorisation, fonctions cognitives…), de l’articulation de la parole, de la vue, de l’audition, de l'équilibre ou de toute autre fonction supérieure cérébrale. Ces multiples atteintes du langage conduisent fréquemment à une situation de handicap de communication, qui a des répercussions sur l'autonomie du patient et sur la dynamique d'inclusion socio-familiale. L’intervention orthophonique dans le cadre de la prise en charge d’un AVC débute de façon précoce au stade aigu de la maladie lors de l’hospitalisation en Urgences Neuro Vasculaires (UNV) ou dans un service de neurologie. Elle se poursuit dans des structures d’aval ou au domicile du patient, et en cabinet libéral.

Le bilan orthophonique d’un patient victime d’un AVC L’orthophoniste est amené à faire un bilan des troubles d'origine neurologique. A l’issue de ce bilan, il peut proposer une prise en charge rééducative.

Lorsqu’il effectue le bilan orthophonique d’un patient victime d’un récent AVC, l’orthophoniste observe tous les grands domaines des fonctions cognitives et du langage afin d’évaluer les dommages que les fonctionnalités du cerveau ont subis. Il examine la communication, la pragmatique, le langage oral sur son versant expression et son versant compréhension, mais aussi le langage écrit, il explore les capacités mnésiques, les gnosies, les praxies, cherche la présence de troubles attentionnels ou d’une possible héminégligence.

Au terme de son bilan, il aura fait un inventaire complet des déficiences acquises et des possibilités résiduelles. Il rédigera le compte rendu de bilan.

S’il l’a jugé nécessaire, l’orthophoniste commencera la prise en charge rééducative dont les objectifs sont variables selon les individus, et dépend de la sévérité de l’atteinte et des perspectives de récupération. Il peut s‘agir d’adapter le sujet à son environnement, d’optimiser les échanges linguistiques et les capacités de communication dans la vie quotidienne, de développer des modes de communication palliatifs dans les cas les plus sévères. Dans les formes modérées, il s’agira de réorganiser les processus cognitifs du langage sur un mode analogue à l’état antérieur à l’AVC. L’organisation de la rééducation Sur la base des résultats du bilan, l’orthophoniste et le médecin décident en collaboration de la nécessité de démarrer une rééducation. Celle-ci est entreprise dès que l’état du patient le permet. La prise en charge orthophonique se déroule en hôpital, en établissement de réadaptation, en centre de rééducation du langage, à domicile ou en cabinet privé.

La collaboration orthophoniste-famille doit s'établir de façon continue pour prolonger l'effet des séances et permettre une bonne réintégration socio familiale.

La rééducation orthophonique peut durer plusieurs mois, parfois plusieurs années. Des interruptions ou « fenêtres thérapeutiques » peuvent être décidées en fonction des progrès ou des difficultés du patient. L’efficacité de la thérapie effectuée est mesurée par l’orthophoniste et permet de décider et de justifier de la poursuite ou de l’arrêt de la prise en charge.

Fédération Nationale des Orthophonistes – www.orthophonistes.fr

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Orthophonie consécutive à un AVC – mai 2010 © FNO

Fédération Nationale des Orthophonistes – www.orthophonistes.fr

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L’intervention orthophonique Troubles pris en charge Type d’aphasies non fluentes : - Aphasie de Broca, - Aphasie globale, - Aphasie transcorticale motrice et mixte. Type d’aphasies dîtes fluentes : - Aphasie de Wernicke, - Aphasie de conduction, - Aphasie anomiques, - Aphasie transcorticale sensorielle, - Aphasie sous-corticale.

Type d’apraxies : - Apraxie bucco-faciale, - Apraxie idéomotrice, - Apraxie idéatoire,

Rééducation des troubles consécutifs à un AVC Un accident vasculaire cérébral peut engendrer différents types de déficits cognitifs dont le plus fréquent est l’aphasie, trouble du langage. Les dernières avancées dans le domaine du langage ont montré que celui-ci n’était pas indépendant du reste du cerveau, et que le fonctionnement langagier était interdépendant des autres fonctions cognitives (mémoire, fonctions exécutives, capacités visuo-spatiales, etc.). Ces conceptions ont profondément modifié l’interprétation des déficits langagiers de même que leur prise en charge rééducative. Ces conceptions ont aussi conduit les thérapeutes à cibler leurs thérapies sur l’ensemble des déficits cognitifs présents, chacun ayant des conséquences sur le fonctionnement des autres. L’orthophoniste a recours à une classification clinique pour dresser le profil sémiologique du patient. Elle repose sur la notion de fluence qui définit le langage spontané en termes de débit.

• Les aphasies non fluentes : le patient présente une forte réduction du langage, tout essai de communication représente un effort considérable pour lui.

• Les aphasies dites fluentes : elles sont caractérisées par un débit qui, selon le degré de sévérité de l’atteinte peut être normal, logopénique ou logorrhéique.

• Les troubles attentionnels et l’héminégligence, les troubles visuels d’origine centrale : ces troubles s’expliquent par la lésion cérébrale. Les lésions qui touchent la zone pariétale entraînent une négligence spatiale unilatérale : pour le patient une partie de l’espace n’existe pas. Si la lésion est temporale les objets peuvent être recopiés par le patient mais cependant il ne les reconnaît pas. Si la lésion est occipitale, lorsque le patient fixe le centre d’une image, il n’en voit que la partie droite ou gauche.

• Les troubles de la déglutition ou dysphagie : on parle de dysphagie pour tout problème qui survient entre la mise en bouche des aliments et leur passage dans l’estomac. Le trouble le plus connu est « la fausse route » dont les conséquences peuvent être désastreuses chez l’adulte cérébro-lésé (décès, pneumopathie).

• Les troubles praxiques, visuo-spatiaux, visuo-perceptifs, et visuo-constructifs : les apraxies correspondent à des perturbations du geste chez des sujets qui ne présentent pas de déficits sensori-moteurs. Les patients ne peuvent produire les gestes sur commande ou/et sur imitation. Ces capacités sont intimement impliquées dans la production de la parole et du langage et dans la communication non verbale. Les troubles visuo-spatiaux, visuo-perceptifs (agnosie visuelles, tactiles, asomatognosie, prosopagnosie etc.) et visuo-constructifs sont souvent présents dans les tableaux aphasiques résultant d’AVC.

• Le syndrome dysexécutif : les fonctions exécutives sont le « chef d’orchestre » du cerveau humain, et sont à ce titre nécessaires au bon fonctionnement de toutes les fonctions supérieures. Quand le lobe frontal est lésé, le chef d’orchestre ne répond plus, le patient présente un syndrome dysexécutif.

• Les troubles mnésiques (troubles de la mémoire). La chaîne de soin : de la prise en charge initiale en phase

aiguë à la stabilisation Selon les recommandations de la HAS, le patient victime d’un AVC doit rencontrer un orthophoniste dès sa prise en charge initiale à l’hôpital :

• En phase aiguë – les 15 jours suivant la survenance d’un AVC – le patient est hospitalisé, une équipe pluridisciplinaire se met en place autour de lui. Dès ce stade, une prise en charge orthophonique peut être prescrite pour l’évaluation et la rééducation d’une aphasie, d’une dysarthrie, de troubles de la parole ainsi que de troubles de la déglutition.

• Au stade de récupération : pendant cette phase qui peut durer de six à douze mois, le malade va sortir de l’hôpital pour rentrer chez lui si c’est possible ou, selon ses troubles, aller en service de Médecine Physique et de Réadaptation. Les séances d’orthophonie doivent être fréquentes, de six heures au moins par semaine, à raison de séances de trois-quarts d’heure à une heure, si l’état du patient le permet.

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Orthophonie consécutive à un AVC – mai 2010 © FNO

• Au stade de stabilisation : l’orthophonie doit être poursuivie même si progressivement la fréquence des séances va se réduire. Le travail personnel effectué par le patient à domicile prend une importance non négligeable. Ce travail est coordonné et contrôlé par l’orthophoniste. Peu à peu le patient regagne une autonomie suffisante pour permettre l’arrêt de la thérapie.

• Participation des orthophonistes à l'éducation thérapeutique du patient : Des programmes « pilotes » d'éducation thérapeutique du patient sont en cours d'expérimentation dans le cadre de différents services hospitaliers. Ils ont pour objectif de proposer une orientation complémentaire dans la prise en charge du handicap partagé (personne aphasique et aidant) inhérent à l'aphasie, tant dans le secteur de la communication, de l'information que dans le champ psychosocial.

Fédération Nationale des Orthophonistes UNADREO L’Union Nationale pour le Développement de la Recherche en Orthophonie (UNADREO) est la société savante d’orthophonie www.unadreo.org

La Fédération Nationale des Orthophonistes (FNO) oeuvre pour améliorer la prise en charge quotidienne des patients victimes d’un AVC :

• en initiant, en organisant, en encourageant la formation continue professionnelle.

• des sessions de formation continue sont organisées chaque année par les organismes formateurs des syndicats régionaux et départementaux membres de la FNO sur tout le territoire (métropole et outre-mer) relatives aux troubles neurologiques et à leur rééducation. De plus, la formation continue conventionnelle, gratuite et indemnisée pour les professionnels libéraux, comporte un thème « Bilan des troubles neurologiques ».

• en participant chaque année à la journée AVC ;

• en éditant et en distribuant, par sa société d’édition « Ortho Edition », de nombreux ouvrages et du matériel d’évaluation et de rééducation spécifique pour les patients cérébrolésés.

• en participant, avec sa société savante l’UNADREO, à la mise en place d’équipes de recherche autour de l’aphasie et des troubles afférents aux lésions cérébrales ;

• en informant les professionnels par sa revue, « l’Orthophoniste » ;

• en informant et en formant les autres professionnels aux troubles de la communication et du langage consécutifs à un AVC ;

• en formant les « aidants » ;

• en collaborant avec les associations de patients.

• La FNO participe à un groupe de travail mis en place par la SOFMER, qui se situe dans le cadre d’une demande de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie d’élaborer « un cahier des charges pour une consultation ou une séance d’éducation thérapeutique »

Copyright : Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse de la Fédération Nationale des Orthophonistes (adresser les demandes à [email protected])

Auteur : Fédération Nationale des Orthophonistes Adresse ; 145 boulevard de Magenta - 75010 Paris Contact : Secrétariat : 01.40.35.63.75 - [email protected] Site web : www.orthophonistes.fr

Fédération Nationale des Orthophonistes – www.orthophonistes.fr

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