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P.319 Etat nutritionnel des personnes âgées hébergées en maisons de retraite en France métropolitaine : résultats d’une enquête prospective

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Page 1: P.319 Etat nutritionnel des personnes âgées hébergées en maisons de retraite en France métropolitaine : résultats d’une enquête prospective

A208 GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33

P.319 Etat nutritionnel des personnes âgéeshébergées en maisons de retraite enFrance métropolitaine : résultats d’uneenquête prospective

X Hébuterne (1), JF Zazzo (2), B Lesourd (3), B Dorigny(4), V Mazon (4), JC Desport (5)(1) Nice ; (2) Clamart ; (3) Clermont-Ferrand ; (4) Rueil-Malmaison ; (5) Limoges.

Introduction : La prévalence de la dénutrition en établisse-ments d’hébergement pour personnes âgées dépendantes(EHPAD) na jamais été évaluée sur une grande échelle. Lebut de cette étude était de préciser la prévalence de la dénu-trition en, ainsi que les facteurs associés à la dénutrition.

Patients et Méthodes : Des questionnaires ont été remplispar les personnels soignant et administratif de 67 EHPAD(secteur public 34 %, privé lucratif 45 %, privé non lucratif19 %). Les questions concernaient les pathologies, la duréede présence en EHPAD, la déambulation, le niveau d’appétit(très bon, correct, faible, mauvais), l’existence d’une aideaux repas, d’une déambulation, le grignotage, la consomma-tion de repas enrichis, de compléments nutritionnels oraux(CNO), de médicaments, les composantes de l’alimentation,la texture, s’il y avait une intervention diététique. Le ques-tionnaire EHPAD notait le nombre de résidents, de person-nels, de personnels présents aux repas, si les repas étaientpréparés sur site, en liaison chaude ou froide, si une gouver-nante travaillait dans l’établissement. La dénutrition étaitévaluée selon les critères HAS 2007 (IMC < 18,5 ou < 21chez les plus de 70 ans, ou perte de poids > 5 % en 1 moisou > 10 % en 6 mois). L’analyse statistique utilisait les testsde Student, Mann-Whitney, Kruskal-Wallis, l’analyse multi-variée.

Résultats : 1 550 résidents, présents depuis 40,7 ± 37,1 mois,âgés de 86,2 ± 7,5 ans (femmes 76 %) étaient évalués. Ilssouffraient de 1,8 ± 0,9 pathologies. 27 % étaient dénutris,29 % en excès de poids. 85 % prenaient une collation,23,3 % grignotaient, 31 % avaient une aide au repas, 4,4 %une intervention diététique, 18,6 % une alimentation enri-chie, 6,8 % déambulaient. Ils prenaient 6,4 ± 4,9 comprimésou gélules/j. La texture des repas était normale (60 %),hachée (17 %), mixée (23 %). 26,6 % des résidents consom-maient 1,9 ± 0,8 CNO/j. L’appétit était très bon (21 %), cor-rect (48 %), faible (25 %), mauvais (6 %). Le nombre derésidents était de 94,2 ± 52,2/EHPAD, soit un ratio de3,0 ± 1,7 résidents/personnel soignant. 8,0 ± 4,9 personnelsétaient présents aux repas. 15,6 % des EHPAD avaient unegouvernante affectée à l’alimentation, 89,6 % une cuisine sursite, 88,1 % étaient en liaison chaude 11,9 % en liaisonfroide. En analyse multivariée, le seul critère associé à ladénutrition sur l’ensemble de la population, ou en segmen-tant par âge (> ou < 85 ans) ou par durée de présence dansl’EHPAD (> ou < 6 mois) était le niveau d’appétit(p < 0,001), avec une relation dose-effet (population totale :appétit correct vs très bon : RR 2,5 [1,5 - 4,1], appétit faiblevs très bon : RR 4,9 [2,9 - 8,2], appétit mauvais vs très bon :RR 6,8 [3,2 - 14,3]).

Conclusion : Vingt sept pour cent des résidents en EHPADsont dénutris. L’appétit est faible ou mauvais pour 31 % dela population globale. L’appétit est le meilleur marqueur dedénutrition, et devrait donc être évalué de manière systéma-tique.

P.320 Effets d’une supplémentation orale prolon-gée en leucine sur le tissu adipeux chez lerat âgé

G Zeanandin (1), I Mothe-Satney (1), N Gautier (1), DDardevet (2), X Hébuterne (1), E Van Obberghen (1), SMSchneider (1)(1) Nice ; (2) Clermont-Ferrand.

Introduction : La sarcopénie liée à l’âge se traduit par uneréduction de la masse musculaire squelettique avec augmen-tation de la masse grasse. La supplémentation en leucine estune piste thérapeutique prometteuse, du fait d’une excellentebiodisponibilité et d’un effet propre sur l’augmentation de lasynthèse protéique musculaire. Son action passe essentielle-ment par une stimulation de la voie mTOR impliquée dansla régulation de la traduction des ARNm. Elle exerce aussivia cette voie des effets sur l’adipogenèse et la morpho-genèse du tissu adipeux. Toutefois, il n’existe aucune étudede l’effet d’une supplémentation chronique en leucine sur letissu adipeux. Le propos de notre étude a été de déterminer,chez des rats âgés, les effets d’une supplémentation oraleprolongée en leucine libre sur le tissu adipeux.

Matériels et Méthodes : 71 rats mâles Wistar de 18 moisont reçu ad libitum durant 5 mois un régime à 15 % de pro-téines supplémenté soit en glycine (lot T, 35 rats), soit enleucine (lot Leu, 36 rats). Durant l’intervention, les ingesta etle poids ont été relevés et les rats sacrifiés au terme, avecrecueil de différents tissus dont le tissu adipeux péri rénal.Ce dernier a servi pour l’étude des protéines de la voie insu-linique (GLUT4, IR, IRS1, PKBβ) et de la voie mTOR(mTOR, Rictor, Raptor, 4EBP1, S6K), ainsi que de certainesadipokines (adiponectine, leptine, TNFα, IL-6) et de PPARγ,régulateur de la différenciation adipocytaire. La quantitéd’ARNm des enzymes de la lipogenèse (ACC, FAS,SREBP1c) a également été mesurée sur ce tissu.

Résultats : A la fin de l’intervention, en comparaison au lotT, les rats du lot Leu avaient un poids significativement plusélevé (718 ± 17 g vs 618 ± 14 g, P < 0,05) dû essentiellementà un gain de 40 % de tissu adipeux (P < 0,001), tous lesautres organes ayant un poids similaire, y compris les diffé-rents muscles prélevés. Ce gain pondéral était obtenu durantla première quinzaine de l’expérimentation et dû à desingesta significativement augmentés durant cette période. Auniveau protéique, aucune différence significative concernantles protéines de la voie mTOR et de la voie insuliniquen’était observée entre les deux lots, excepté pour PKBβ, aug-mentée dans le lot Leu (P < 0,0003). Au niveau des ARNm,il n’y avait pas de différence entre les deux groupes pour lesenzymes de la lipogenèse et les adipokines étudiées. Enrevanche, le lot Leu présentait un niveau d’expression enARNm significativement diminué pour les protéines Rictoret IRS1 et augmenté pour la protéine PPARγ.

Conclusion : Un apport oral prolongé de leucine sur lajournée induit donc chez le rat âgé un gain significatif demasse adipeuse et une stimulation de la différenciation adi-pocytaire, avec effets sur l’expression de PKBβ, Rictor etIRS-1, sans influence sur la masse musculaire. Ces données,qui nécessitent approfondissement, peuvent remettre enquestion l’intérêt de l’apport en leucine en situation de sar-copénie.