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Papiers personnels de Monseigneur Julien (1856-1930), évêque d'Arras by Ghislaine BellartReview by: Etienne FouillouxArchives de sciences sociales des religions, 26e Année, No. 52.2 (Oct. - Dec., 1981), p. 192Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30115844 .

Accessed: 14/06/2014 01:34

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

La place de l'amour dans la litt~rature arabe classique a d6j& retenu l'attention de plusieurs chercheurs. Parmi les monographies rdcentes je rappellerai celle de J.-C. Vadet, L'Esprit courtois en Orient dans les cinq pre- miers sidcles de l'H4gire, Paris, 1968; et Lois A. Giffen, Theory of Profane Love among the Arabs : the Development of the Genre, New York, 1971. L'amour dans la pens~e islami- que a 6t6 &tudi6 davantage encore en relation avec le puissant courant sufT, mais c'est la premiere fois que ce theme est longuement examin6 dans des textes aussi reprosentatifs que ceux d'Ibn al-Jawzi (597/1200), I.Q. al- Jawziyya (751/1350), Ibn Taymiyya (728/ 1328). Nous disposons ainsi d'un jalon nou- veau sur la route qui conduira g une synthbse, sur la place de l'amour dans la pensde arabe et islamique.

Les matbriaux r6unis par I. al-Jawzi dans Dhamm al-hawd tiennent h la fois de l'adab- littbrature, de l'adab-6thique et de I'adab-vie religieuse. Ibn Taymiyya s'avance davantage vers les discussions thboriques sur l'amour entre Dieu et I'homme. I. al-Qayyim al- Jawziyya, juriste et sermonneur, s'est igale- ment int~ress6 & l'amour surf, notamment dans Rawdat al-muhibb~n, Al-Mawrid al-stfi (malheureusement perdu) et plusieurs autres ouvrages importants (cf. tableau de l'oeuvre p. 102).

( J'ai 6td oblig6, 6crit l'auteur, de recons- truire pi ce par piece un bon nombre de leurs arguments en utilisant de courts passages et parfois m~me des phrases isolres puisdes dans les livres et les courts trait~s sur une multi- tude de sujets > (p. 209). Cette m6thode ne doit pourtant pas &tre utilis6e sans pr6cau- tions; on passe, en effet, de la rh~torique et du mode de composition propres a l'adab, a I'expos6 syst6matique que r6clame la raison analytique moderne. Que perd-on, que n6- glige-t-on et qu'ajoute-t-on dans ce passage ? Il faut poser ces questions et y r6pondre chemin faisant. On mesurera alors la distance qui sbpare deux types de culture, deux m6tho- des d'enseignement, deux manibres d'appren- dre. Comme la plupart des arabisants, l'A. s'en est tenu 5 l'effort de compr6hension des textes explicites; il reste encore beaucoup & faire pour 6tudier les fonctions psychologi- ques, sociales et id~ologiques de la litt6rature sur l'amour.

Mohammed Arkoun.

Papiers personnels de Monseigneur Julien (1856-1930), Ev~que d'Arras. Lille, Universit6 de Lille III, 1980, 323 p.

52.345 BELLART (Ghislaine).

PrStre de l'archidiockse de Rouen, long- temps directeur de l'Institution Saint-Joseph puis archipr~tre au Havre, I'abb6 Julien est nomm6 6v~que d'Arras en 1917. Ce pr6lat lettr6 et ouvert joue un r61e dans le rappro- chement entre la R6publique frangaise et le Saint-Siege aprbs la guerre. Ses papiers, res- titu~s B l'6v~ch6 d'Arras, ont 6t6 classes par G.B. selon six grandes rubriques : documents d'int6r0t biographique, 6crits antdrieurs et post6rieurs a l'6piscopat, dossiers sur quelques affaires importantes (rapports avec Rome, l'6piscopat, I'Etat, Action frangaise...), corres- pondance revue et coupures de presse. Comportant des pi~ces inbdites de valeur, la quatridme et la cinquibme int6resseront tout particulibrement les historiens. Des annexes bio-bibliographiques et un index compl&tent cet utile instrument de travail.

Etienne Fouilloux.

Muslim National Communism in the Soviet Union. Chicago (Ill.), The University of Chi- cago Press, 1979, 267 p.

52.346 BENNIGSEN (Alexandre), WINBUSH (Enders).

Le thbme : la pbriphdrie musulmane > de l'Union Sovi6tique et de fagon plus large les < nationalit6s a sovi6tiques. L'introduction est claire quant B l'objectif des auteurs : <pas une analyse exhaustive du ph~nom~ne d'un communisme national islamique en Union Sovi~tique mais plut6t un essai d'interpr&- tation >.

Finalement, nous diront les auteurs, ce livre traite de l'attrait du marxisme sur des peuples qui ne remplissent pas les conditions d'un passage

. un marxisme orthodoxe, c'est-

a-dire des peuples qui ne posshdent pas de proletariat, ne sont pas engag6s dans une lutte de classes mais qui adaptent le marxisme 5 leurs besoins. Or ces besoins, dans les pays en bordure de la Russie, au d6but du si~cle, sont des besoins nationaux. o La nation 6tait au cceur des th6ories communistes nationales islamiques >.

Au d6part, on tente d'expliquer l'introduc- tion des id6es socialistes en Russie avant 1917 puis le passage de ces id6es socialistes i des id6es d'un communisme national. On insiste sur un point : le socialisme apparait aux 6lites autochtones non comme une fin mais comme un moyen d'action, ce qui fait r6sumer la question dans la formule stalinienne invers6e : < socialiste dans la forme et national dans le fond >. Moyennant quoi, s'il n'y avait pas plus d'une douzaine de musulmans bolcheviks militants en 1917, il y en avait des milliers un an plus tard. Le chapitre suivant examine

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