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Scopitone Vendredi 18 Septembre 009 Le magazine du festival

Paplar, Scopitone 2009 - Vendredi

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Paplar, Scopitone 2009 - Vendredi

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Scopitone

Vendredi 18 Septembre 009

Le magazine du festival

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Sexy Sushi sort son billet

Pourquoi on n’est pas sur l’affiche ? Si c’est comme ça, on ne joue pas. Sûre-

ment un problème d’encre chez l’imprimeur… Pourtant l’affiche, on l’aime bien. Le logo, tout ça…

Pour notre concert de ce soir, on a invité une partie des catcheurs à moustache. On les a sollicités presque par hasard. D’abord parce qu’on a un compte à rendre avec Pich, l’un des dessinateurs. Du coup, on s’est dit qu’on pourrait se mettre facilement sur la gueule avec lui. L’idée de ce soir, c’est que ça dégénère plus d’habi-tude. Aussi bien chez eux, les catcheurs, que chez nous. Il faut que tout parte en vrille. Pour eux, on a sollicité auprès de notre régisseur, notre bonne, notre nounou, des femmes et des vêtements propres. Notre régisseur, il est cool, il fait le ménage. Pich, on est obligé de le cen-

surer : il veut qu’on dise que Sexy Sushi amène de la douceur clitoridienne dans ce monde de dessinateurs à moustache. On a eu un mal de chien à leur trouver des bracelets, aux catcheurs. Pourtant, Tangui, l’un d’eux, il trouvait que c’était mignon le coup des bracelets.En tout cas, ça fait un an qu’on n’a pas joué à Nan-tes, ou presque. La dernière fois, c’était à Couëron. À la MJC. On devait faire une chanson d’anniversaire qu’on n’a pas réussi à balancer. Le seul truc qu’on a réussi à balancer, c’était des capsules de sang qui ont inondé les trente personnes présentes. Si on pouvait faire un copier-coller de cet édito, ce serait la phrase avec les vêtements propres : « Pour les catcheurs, on a demandé des femmes et des vêtements propres. »Voilà, à tout de suite.

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—Fish numeric—

EOD 02

Ils ont du mal à les quitter, leurs poissons... Il est 18 heures, en ce mardi 1er septembre, et le Château des Ducs de Bretagne s’ap-prête à fermer. Pendant que Frederik reste scotché devant l’un des quatre aquariums de EOD 02, Manuel transmet ses dernières consignes à Pierre Chotard, le responsable qui a la lourde tâ-che, jusqu’au 27 septembre, de veiller sur les vedettes de l’ins-tallation. «Tu prendras bien soin d’eux, n’est-ce pas ? » Depuis, catastrophe, l’un des poissons de l’aquarium 4 est décédé lors d’une rixe avec son colocataire... Présentée dans le cadre de l’exposition La Mer pour Mémoire, «EOD 02 met en scène des poissons vivants aveugles qui communiquent entre eux à l’aide de signaux électriques de faible intensité, sous forme d’ondes ou d’impulsions. Ces signaux sont capturés et traduits en son et en lumière.» ça, c’est le speech du dossier de presse. Pour le reste, on s’attable deux heures durant avec les créateurs : Frederik De Wilde, qui a proposé l’idée à Manuel Abendroth, créateur avec trois collègues de LAb[au], structure bruxelloise qui défend la re-cherche en architecture et en urbanisme. «J’ai eu cette idée en feuilletant des livres sur l’Ancienne Égypte, confie Frederik. Sur les amphores, on voyait des animations avec des poissons. En consultant une encyclopédie, j’ai découvert que des poissons de haut voltage avaient vécu dans le Nil. Les Égyptiens utilisaient leurs pouvoirs pour soigner les épileptiques.» Un mois de rési-dence chez LAb[au] en 2006 et Frederik présente une première version de l’installation : EOD 01. «C’était un prototype. J’en suis à EOD 02, mais je travaille sur la troisième version. Il y en aura même une quatrième réalisée en collaboration avec une univer-sité.» Cette installation constituera sans doute l’un des espaces les plus poétiques du festival Scopitone. « En règle générale, le public est captivé, confirme Manuel Abendroth. Cette pièce se situe entre l’art et la science. Quand tu travailles sur la technolo-gie, il devient normal de requestionner la nature. Alors c’est vrai que beaucoup se demandent où est l’Art là-dedans... Mais ce qui compte pour nous, c’est de créer ce moment de contemplation. Jamais les scientifiques ne mettraient de miroir sans tain sur les aquariums ! » Un seul bémol : l’installation est présentée dans un des halls du Château. Dans un hall, par définition, on entre et on sort. La lumière extérieure vient donc, toutes les deux minutes, casser la magie bleue de EOD 02. Jusqu’au 27 septembre, au Château - Gratuit.

Ils sont aveugles et africains, mais rien à voir avec Amadou

et Mariam... Les vedettes de l’installation EOD 02 sont des

poissons qui, par le biais de décharges électriques, illuminent

le hall du Château des Ducs de Bretagne. Un moment de poésie à ne

rater sous aucun prétexte.

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Axes

Percevoir la musique

AyrAULt tIqUEMercredi soir, après le pot d’ouver-ture de Scopitone, Jean-Marc Ayrault a fini au Point-Bar, le lieu de ralliement des artistes du fes-tival. Sur place, une jeune fille a sollicité le maire de Nantes pour qu’il la conduise en voiture à l’Olym-pic. Elle avait la flemme de prendre le tramway. En pleine campagne de promotion du Bicloo, JMA a hésité.

nAïvE nEw BLACk hOUsEArrivés la veille de leur passage à Scopitone, les Naïve New Beaters ont joué Just another day cinq fois pour les besoins d’une captation. Après trois semaines de vacances, il a fallu se remettre dans le bain...

tÉLEXEn journée, la sympathique équipe de sécurité du festival ne coûte pas cher en catering : la majorité des vigiles fait le Ramadan... ///// Khima France s’est égarée hier dans Orvault, en banlieue de Nan-tes. Partie voir sa grand-mère, la chanteuse de Kap Bambino a été rapatriée par Alex, un des runners du festival. ///// Des petits malins ont essayé de piquer un oriflamme de la Ville de Nantes, fixé devant la Friche Numérique. Et pourquoi pas celui du Crédit Mutuel ? ///// Hier soir à Nantes, on a également croisé les trois Suisses de Solange La Frange. Pas dans un couloir de Scopitone, mais au Pôle étudiant.

Ils se font sermonner, les deux sales mômes, rattraper par le colback. Mercredi, lors d’une des premières séances de Axes au Château des Ducs de Bretagne, le public, totalement plongé dans l’obscurité, se disperse autour d’une rosace projetée au sol. Deux enfants s’assoient en bordure, le plus près possible. Et Maman arrive, vous gênez. C’est pourtant ça, l’esprit de cette création de Perce-valmusic. Les spectateurs sont vivement invités à prendre part à la déflagration de sons et d’images, sous leurs yeux, leurs pieds. Camarades de lycée, Tony Chauvin, co-créateur du mythique Chevreuil (en sommeil depuis près de trois ans) et Laurent Chomette, vidéaste-parisien plasticien, se sont retrouvés il y a un an et demi. Une première création pour Estuaire 2009 et très vite arrive aux oreilles de Cédric Huchet, co-programmateur de Scopitone, l’écho du projet Axes. On réserve le deuxième étage du Château, dont personne ne voulait, et la tour est jouée. « On a travaillé autour de l’idée du sacré, explique Laurent à l’heure du cocktail d’ouverture du festival. Dans sa musique, Tony explorait déjà cette notion. Le fait de présenter notre travail dans une pièce du Château collait parfai-tement. » Le résultat, sans trop en dévoiler : une rosace qui se ventile, se disperse façon puzzle, alors que six enceintes diffusent une musique créée en amont et en parallèle. Encore une raison de prendre le château d’assaut.Gratuit - Retrait des places à la Friche numérique tous les jours de 13 à 19 h.

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Fredo n’est pas le fils du vidéaste Bill viola. Il aurait bien aimé, pourtant, jouer dans « le parc d’attraction » digital de papa. histoire de lui donner la Friche, on l’a emmené dans le terrain vague qui ressemble au nid d’oiseau pékinois. Et les histoires d’hybrides et de vampires sont sorties toutes seules.« C’est tricher, ce bâtiment, parce que la structure est tout à fait banale. Ils ont juste collé des formes étranges dessus… » Et le Fredo, il ne triche pas en créant une armée de lui chan-tant sur écran, comme lors du vernissage de Scopitone ? « Il n’y a pas grand chose de pré-enregistré, je projette juste les vidéos que tu peux trouver sur mon site web et je sample ma voix en direct. C’est comme ça que je me dédouble. Re-jouer un album live serait un sacerdoce. » Army of Me, c’est pas copyrighté Björk ? « Je ne joue d’aucun instrument, alors mon seul moyen pour composer de la musique, c’est d’être chez moi et d’improviser avec moi-même. » C’est que Fredo Viola se partage entre la musique avec son groupe et ses vidéos, plus expérimentales. « Je suis un hybride. J’ai tou-jours été intéressé par le visuel ET la musique, mais je n’ai jamais penché plus d’un bord que de l’autre. » L’ami ne pren-dra donc pas de cachets contre la schizophrénie. Des anti-anxiolytiques, par contre, peut-être. Le bonhomme stressait tellement avant sa performance solo, qu’il s’est entraîné sans relâche dans sa chambre d’hôtel la nuit précédant sa per-formance. « Qui t’a dit ça ? L’hôtel s’est plaint ? J’aime bien chanter devant des gens mais souvent, entre les morceaux, je réalise soudain que je suis là, debout, devant des incon-nus… » Pas aussi bizarre que lorsqu’il sort de la nuit. « Si tu grandis trop vite, tu tombes malade, alors que si tu continues à aspirer le monde en permanence, tu gardes ton pouvoir de vie. Comme un vampire… » Complexe d’Œdipe mal résolu ? Il aurait fallu être mordu à l’adolescence… Et revivre une ex-périence douloureuse pour l’éternité : les cours de chant. « Le directeur de l’école était fou. Si tu chantais mal, il te filait une taloche. Et, quand un directeur est méchant, les enfants sont encore plus méchants qu’ils ne le sont déjà. » L’expérience se révèle traumatisante puisque Fredo abandonne le chant. Ne s’y remettant qu’il y a cinq ans… Pour autant, l’homme au look lunettes sous chapeau emprunté à Elvis Costello est atteint d’un complexe de Peter Pan irréversible. « Je ne pense pas être adulte. Enfin, je sais que j’en suis un, mais je n’ai ja-mais pensé à la maturité. Avec mes vidéos, j’essaie de mon-trer le quotidien sous un angle différent de manière à ce que les gens soient choqués comme des enfants qui entendraient une chanson pour la première fois... »

Fredo Viola

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Hier - 21h37

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#1. Cage aux folles. #2.Deviendra Benart. #3. L’éclipse du siècle.

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#4. Et la redevance ? #5. Burako Bama #6. Cul de plombier. #7. Les huiles à Rachid.

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Vous intéressez-vous à ce qui a déja été fait dans le domaine des ciné-concerts ?Marc : Non. Moi je déteste les ciné-concerts. La plupart du temps le film est détourné. Cela ne m’intéresse pas. Je suis super fan de musique de film, alors quand on me l’enlève, quand c’est remplacé par un groupe… Je sais pas, vous aimez bien les ciné-concert vous !?Ben : Souvent, le film devient juste un clip sur une bande-son. C’est pour cela que nous n’avons pas enlevé les dialogues. Du coup, nous ne jouons pas tant que cela. Si on cumule tout, nous ne devons jouer que la moitié du film.

Marc : Un projet comme celui-ci n’a aucun sens. C’était une commande, et heureusement qu’on s’en est sorti… C’est un truc auquel je ne croyais pas du tout. Mais on l’a pris à cœur et le résultat est bon. On est très content. Le violoncelle est hyper bien. Cela sert le film finalement. Il y a des moment très longs sans musique.Ben : Ce qu’on a fait, je l’espère, c’est que no-tre proposition musicale ait autant de pertinence que la bande-son d’origine.

Au Cinématographe, samedi à 20h30.

réinventer la bande-son d’un film est une entreprise périlleuse. C’est pourtant ce que font Marc Morvan et Ben Jarry sur the shooting, un western de Monte hellman.

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—Yvette—

Rédacteurs en chef / Sylvain Chantal et Jerome Taudon – Invités / Sexy Sushi – Graphisme / H1N1 – Journalistes / DamePipi, Jean-Paul Kevin, Marie Gallic, Jean-Kevin, Patrice Letarnec – Photos / Mathieu Jouen, Karpate – Thanks / Marieke, Jennifer et toute l’équipe de Scopitone – Imprimerie : Imprimedia – Mail / [email protected] magazine Paplar bénéficie du soutien du Conseil Régional des Pays-de-la-Loire et du Conseil Général de Loire-Atlantique.

Où va-t’on si on ne peut plus trouver de muscadet à Nantes ? Je suis arrrivée à 19h10, deux heures de TGV, trois heures de taxi, à cause d’une magouille liée à la mafia des licences gratuites, c’est le chauffeur qui me l’a dit. Direction le Point-Bar, le resto qui accueille les artistes de Scopitone. ça m’a tellement plu que j’ai foncé à la Black House, la soirée Off du festival. Pareil, ça n’assurait pas au niveau Muscadet. Je suis un peu mauvaise juge, je préfère nettement la musique techno ; je n’aime pas les medium qu’il y a dans le rock. L’ambiance était excellente à part ça. Six prises à deux caméras pour faire ça, chapeau… J’ai beaucoup aimé les sculptures de Didier, le réalisateur. Bon, à demain...

Le papier de DamePipi

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