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archives patrimoine 84-88 avenue du Général-Leclerc ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h 30 sauf le vendredi matin tél 01 49 15 39 99 2 euros Les grands mouvements de l’architecture du XX e siècle à Pantin Promenade architecturale à Pantin Rémi Rouyer Architecte et enseignant à l’École d’architecture de Versailles Parcours d’architecture Service archives patrimoine Service archives patrimoine

Parcoursd’architecture - Pantin · construction est intégrée dans l'ordre de l'architecture (à partir de la Renaissance, la règle sur l'architecture prend le pas sur les règles

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archives patrimoine84-88 avenue du Général-Leclerc

ouvert du lundi au vendredide 9h à 12h30et de 13h30 à 17h 30sauf le vendredi matin

tél 01 49 15 39 99

2 euros

Les grands mouvementsde l’architecture du XXe siècle à Pantin

Promenade architecturale à Pantin

Rémi RouyerArchitecte et enseignantà l’École d’architecture de Versailles

Parcours d’architecture

Servicearchivespatrimoine

Servicearchivespatrimoine

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Les grands mouvements de l’architecturedu XXe siècle à Pantin

Qu’est-ce qu’une ville ? Un ensemble bâti d’habitations, de voiesde circulations, d’établissements publics et privés qui durent bien plus longtempsque ceux et celles qui les occupent et les font vivre pour leurs besoins et leurs usages.

Pantin, comme d’autres villes de la première couronne de Paris s’est beaucoupdéveloppée au XIXe siècle sous l’effet d’une industrialisation rapide. Elle porte encoreles marques de cette période, qui vit son avènement en tant que ville de banlieue, etdes suivantes, qui la façonnèrent pour l’essentiel telle que nous la voyons aujourd’hui.

Mais notre ville a vocation à changer aussi, car ce sont bien toujours les hommes et lesfemmes qui l’occupent qui peuvent et doivent décider de son évolution. Les principesarchitecturaux du passé sont en effet pour la plupart révolus parce qu’ils necorrespondent plus aux réalités des femmes et des hommes d’aujourd’hui ni à cellesque nous pouvons imaginer et vouloir pour demain. Les idées de rationalité, de cohérence,de vitesse déclinées dans une architecture dépouillée presque exclusivementsoucieuse de fonctionnalité et d’optimisation de l’usage par rapport à un coût ontrégi les constructions du siècle passé. Ces idées sont pour partie responsables dességrégations mentales, spatiales et sociales, et donc du mal-vivre et des insécuritésd’aujourd’hui. Leur coût est sans conteste bien lourd pour la collectivité.

Notre municipalité, loin de ces dogmatismes d’antan entend bien depuis trois ansfaire prévaloir et vivre dans ses projets et dans ses actes des idées de qualité de vieet de justice, qui se traduisent par un urbanisme à visage humain, qui n’oublie pasla dimension populaire de notre ville.

C’est pourquoi nous travaillons aussi activement par exemple au renouvellementurbain par la réhabilitation des quartiers dégradés, la lutte contre l’habitat insalubreet donc indigne, l’amélioration des circulations, la prise en compte des handicapésdans la ville entre autres. Cela se fait en lien avec les nouveaux conseils de quartier,dispositif de démocratie locale qui participe de cette idée que l’amélioration de laqualité de la ville n’est possible qu’en collaboration avec les hommes et les femmesqui la font vivre.

Nous voulons ainsi contribuer activement à rendre notre ville plus belle, plussolidaire, plus tranquille en un mot plus humaine.

Nathalie Berluadjointe au maire

déléguée à la Cutureet à la CommunicationPhoto des pages 1 et 4 de couverture : en 2001, le centre administratif, rue Victor-Hugo (1969-

1972), devient Centre national de la danse.Photo des pages 2 et 3 de couverture : cité Victor-Hugo, architecte F. Pouillon, 1957.

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Plan du Centre d’hygiène sociale rue Berthier ; architecte, D. Letailleur, 1927

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Tour Méhul, rue Méhul, architecte D. Honegger, 1953-1955

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Promenade architecturale à PantinLe patrimoine du xXe siècle

C’est à la fin du XIXe siècle que le territoireurbain de Pantin entame un long cyclede développement et d’extension mû,notamment, par la révolution industrielleet la croissance démographique.Pantin est alors une des localités les plusindustrialisées de la région, la populationouvrière s’installe aux portes de Paris ;Montreuil, Bagnolet, le Pré-Saint-Gervaiset bien sûr Pantin en sont les principalesbénéficiaires. Nombre de municipalités vontchercher à répondre à ces importantesmutations par des politiques urbaines,dans lesquelles le développement dulogement et des équipements collectifs,l’aménagement des espaces publicsconstituent les principaux objectifs.

Le parcours proposé ne cherche pas àcouvrir l’ensemble de la productionarchitecturale du XXe siècle sur le territoiremunicipal. Les contraintes de temps etd’éloignement nous ont poussés àsélectionner quelques édifices réalisésau cours du XXe siècle, qui nous permettent,sinon de reconstituer une histoire del’architecture et de l’urbanisme, tout dumoins d’en dégager les lignes principales.Il semble particulièrement important dereplacer la conception et la réalisationde ces édifices choisis parmi les courantssignificatifs de l’histoire de l’architecturedu XXe siècle.

Afin d’en comprendre les problématiquesarchitecturales et urbaines, noussurvolerons les contours de la scènearchitecturale du siècle précédent. Onpourra alors mieux comprendre commentnombre de questions soulevées au XIXe

siècle ne trouveront leurs modalités deréalisation qu’au cours du XXe siècle.

Tout au long du XIXe siècle, la disciplinede l’architecture traverse une criseimportante qui porte notamment sur undésaccord entre les techniciens de laconstruction et les politiques sur lesrègles et les modèles de la construction.Alors qu’aux XVIIe et XVIIIe siècles, laconstruction est intégrée dans l'ordre del'architecture (à partir de la Renaissance,la règle sur l'architecture prend le passur les règles de la construction, cessantde relever de l'autorité exclusive desmétiers). Il s’énonce une théorie del'architecture qui tente de s’adapter auxcirconstances et aux volontés du pouvoir.Après la Révolution qui annonce ladisparition de l’Académie d’architecture(qui est le lieu de l'autorité de la théorie),les architectes ne peuvent plus justifierleur autorité par référence aux règles del'architecture, à sa théorie ou à unprincipe de goût. Cette autorité est remiseen cause et déstabilisée ; débats,polémiques vont alors bon train.

Rémi RouyerArchitecte et maître-assistantà l’Ecole d’architecture de Versailles

Parcours d’architecture

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Les architectes sont remis en causepar les politiques et les techniciens(ingénieurs, constructeurs, industriels…)dans leur capacité à énoncer le programmede l'architecture, et donc à participer àun véritable projet politique et social.

La production architecturale et urbainedu XXe siècle se caractérise en premierlieu par la spécificité de certainsprogrammes, qui rendent compte desthéories et dispositifs en matièred’organisation politique et culturelle duterritoire, et se sont diffusés à toutesles échelles. Les quatre principalescatégories sont : les ensembles urbains

d’habitat collectif, l’habitat individuel,les équipements culturels et de loisirs,les équipements techniques et industriels.Au travers de ces principaux programmes,il faut souligner les avancées techniquesmises en œuvre pour leur réalisation.Le XXe siècle est traversé par des grandescultures constructives qui ont profondémenttransformé les modes de production :l’apparition et le développement dubéton armé (de l’expérimentation àl’industrialisation et la production demasse), le métal, les matériaux tradition-nels, les constructions mixtes cherchantde nouvelles formes d’« hybridation » etd’association dans la mise en œuvre.

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Les grands mouvements de l’architecture du XXe siècle à Pantin

Les années 1890-1914Les mouvements d’avant-garde européensse développent en Allemagne, enAutriche, en Angleterre, en Belgique,et également en France. Les principauxcourants de l’Art nouveau tentent dedéfinir des rapports plus étroits entrel’industrie et le monde des arts décoratifs.L’architecture, à la croisée de cesdisciplines, est au cœur de cette question.Certains architectes français commeAnatole de Baudot ou les frères Perret,associés à des entrepreneurs,expérimentent le béton armé pour endégager de nouvelles qualités structurelleset spatiales. D’autres, comme HectorGuimard, explorent un registre formelinspiré de la nature. Les créateurscherchent des rapprochements avec lemonde industriel au travers de salons,d’expositions et de réalisationsexpérimentales. Le groupe dit de« L’École de Nancy » piloté par le maître-verrier Émile Gallé constitue unedémarche fructueuse dans ce domaine.

La Belle époque est également unepériode de transition importante pourles politiques urbaines. Avec la naissancedes sciences sociales à la fin du XIXe

siècle, la ville va devenir un objet deconnaissances et d’études scientifiquespour les théoriciens. Démographie,géographie, histoire et mutations socialesapparaissent comme des nouveauxoutils. La ville n'est plus le cadre réservédes architectes et des ingénieurs, ellene doit plus être seulement embelliemais gérée selon des méthodesrationnelles. Les centres anciens dégagésde leurs murs d’enceintes ont unerelation différente à la périphérie.La ville s’ouvre sur le territoire et prendpeu à peu la forme d’une métropole.

L’Espagnol Soria y Mata (projet d’unecité linéaire, 1882-90), le BritanniqueHoward (La cité-jardin, 1898) ou leFrançais Garnier (projet pour une citéindustrielle, 1901-04), proposent chacunune solution particulière aux problèmesposés par la ville industrielle. Lesarchitectes réinterprètent les projetsde communautés idéales issues dupaternalisme industriel (Familistère deGuise, 1846). Les réseaux de transportsuburbains vont anticiper et contrôlerleur développement. Si ces quartierssont décentralisés, ils conserventnéanmoins un lien avec le noyau ancien.Par ce nouveau phénomène, la villeabsorbe ses propres limites et setransforme selon un processus continu.La structure de la ville se conçoit selonun schéma global d'aménagement, où lanotion de zonage prend forme : penserdes formes d'espaces spécialisées où laville doit devenir un ensemble cohérent,un territoire partagé selon des catégoriessociales et fonctionnelles.L'urbanisme devient une discipline àpart entière. La transmission d'un savoir,à l'échelle internationale, contribue àson rapide développement. À Berlin,en 1910, se tient le premier Congrèsinternational d’urbanisme dans lequelest définie une approche rationnellebasée sur la séparation fonctionnelleentre zones résidentielles, industrielles,administratives, commerciales etrécréatives. À la périphérie de Londres,se construit une des premières cités-jardins, Hampstead Heath qui, reliéeau centre ville par une ligne de cheminde fer, constitue un modèle à suivreconcernant les villes-satellites à dominanterésidentielle.

Voûte en béton d’une des halles jumelées du garage SITA construit en 1924,visite du patrimoine, octobre 1999

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Les années 1920-1930Dès l’immédiat après-guerre,l’insuffisance de logements pose derapides problèmes. Elle est due enpartie à la destruction de certaines villesdurant le conflit mais surtout à l’arrêtdes opérations de construction. Lademande accrue ne peut plus être résorbéepar des lotissements périphériquesponctuels. La création de plusieursdizaines de milliers de logements est laseule réponse par une intervention del’État indispensable. Elle se matérialisepar des subventions, des investissementslocaux et le vote de lois facilitant lesopérations. Les offices municipaux deconstruction et de gestion de logementsse multiplient. Les social-démocraties,comme en Allemagne ou en Autriche,se lancent dans des pratiquesopérationnelles à très grande échellecomme à Berlin ou Francfort. Dans cettedernière, l’architecte Ernst May qui dirigeles services municipaux d’urbanisme etd’architecture, réalise près de 15 000logements dans des cités-jardins où lesespaces publics, maisons semi-individuelleset appartements sont conçus dans unsouci de grande qualité.Une nouvelle génération d’architectesd’avant-garde devient opérationnelle enAllemagne, en Italie, en France, auxPays-Bas, qui envisage une conceptionde l’architecture ancrée dans un rapportétroit à la production industrielle et à lagrande série. Les idéaux du Mouvementmoderne s’accordent pleinement à cesgrandes opérations, où expérimentationstechniques et spatiales se combinent.Le tissu urbain traditionnel de la ville nerésiste pas face à ces transformations.Une nouvelle rationalité apparaît etmodifie la forme urbaine jusqu’alorsconstituant la ville : l’îlot.

L’immeuble ne suit plus la rue, il s’orienteselon l’ensoleillement. Façades avant etarrière ne font plus sens.

Les mouvements artistiques d’avant-guerre comme le cubisme ou le futurisme,confrontent les architectes à penserautrement les notions d’espace et detemps qui conditionnent la pensée surl’architecture. La vitesse, le déplacement,la circulation doivent être au centre desréflexions. La recherche de formes justes,en rapport avec leur temps, conduit àproduire des édifices dépouillés, danslequel l’ornementation est exclue, pourdégager une esthétique nouvelle quis’émanciperait des règles et des modèlesde l’architecture du passé. « Faire rupture »est l’expression maîtresse.

Les années 1930-1940Les expérimentations urbaines en matièrede logement et d’équipement sont l’objetde discussions et d’échanges dans lesCongrès internationaux d’architecturemoderne, les CIAM fondés en 1928,conduiront à la rédaction de la Charted’Athènes (1940). Les premiers bilanspermettent de questionner les donnéespolitiques, sociales, économiques etculturelles qui conditionnent l’architectureet l’urbanisme. Dans ces disciplines, unepensée universelle s’instaure. On parled’un Style international qui pourraits’ancrer dans tout contexte quel qu’il soit.

Les années 1945-1965Après les destructions massives de laSeconde Guerre mondiale, il faut inventerde nouvelles règles entre le politique,le social et l'économique. En Franceest créé un appareil administratif etpolitique sur le partenariat social.L’État met en place une politique deconstruction massive de grandsensembles, basé sur la préfabricationlourde, à laquelle peu de grandesfigures du Mouvement moderne del’entre-deux-guerres participeront.Alors que la reconstruction bat son pleindans une urgence qui ne permet pasune approche critique, une rencontredes CIAM porte sur le thème descentres-villes. Ce sujet est déjà en soitune entorse à la conception modernede la ville puisqu'il suppose non plusla ségrégation spatiale fonctionnalisteprévue par la Charte d'Athènes, maisenvisage de trouver des formesd’articulation avec les anciennesstructures urbaines. Seules quelquesexpérimentations verront encore le jourcomme l'unité d'habitation deLe Corbusier à Marseille (1946-52).En 1953 une nouvelle génération se faitjour parmi les architectes modernes. Cesderniers n’ont pas participé aux débatsd'avant-guerre et se regroupent sous lenom de Team X avec les architectesCandilis (quartier du Mirail, Toulouse),Bakema (reconstruction d'Amsterdam) etles Smithson (quartier de Golden Lane,Londres). Leur approche de la réalitéurbaine se veut plus complexe, pluslocale, moins internationale et universelle.La séparation des circulations (piétons,vélos, automobiles) reste la règle.Au lieu de barre ou de tour, ils préfèrentl'idée de trames continues, de collagesdes bâtiments permettant une circulationhorizontale par coursives.

Cette méthode permet aussi bien decréer de nouveaux « établissementshumains » hors de tout contexte, quede venir coller une nouvelle structuresur la ville existante. Cette conceptionà multiples niveaux cherche l'intégrationde l'habitat au paysage.La production architecturale est marquéepar des courants divers, tous marquéspar un discours sur les questionstechniques. L’élaboration de nouveauxmatériaux, la meilleure qualité desbétons armés permettent de jouer surdes effets de matière de plus en plusrecherchés, on parle alors d’architecturebrutaliste. Le caractère puriste desarchitectures des années 20 est déjà loin.

Cité des Courtillières, architecte É. Aillaud,1958-1961

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Les grands mouvements de l’architecture du XXe siècle à Pantin

Les années 1970-1980L'échec des politiques urbaines etspécifiquement la ségrégation sociale etspatiale que le zonage a particulièrementrenforcée, annonce une relecture del'histoire urbaine et des savoir-faireanciens dont on espère pouvoir tirer desenseignements. Au-delà de l'étude destypologies et des morphologies urbainesdu passé, se fait jour l'idée de stratificationsurbaines qui, par opérations successives,conduiraient à une ville contemporaineet moderne. Celle-ci apparaît alorscomme l'accumulation d'objetsarchitecturaux majeurs ou vernaculairesqui permettent parfois de retrouver desarticulations ou bien de laisser évidentela fragmentation.Nombre d’architectes, en particulier dela jeune génération, ne se retrouventpas dans la production des grandsensembles, et cherchent de nouvellesdémarches dans les mouvements dethéorisation sur l’histoire et de la cultureurbaine. Le Mouvement moderne entredans l’histoire et laisse place aux débatssur la « post-modernité » : remise encause des projets à grande échelle pourun développement de projets à « micro-échelle », positionnement critique sur latechnologie, l’industrialisation ou encorel’usage des matériaux nouveaux.

Les années 1980-2000Les vingt dernières années du XXe sièclemarquent d’une certaine façon lalégitimation de l’éclectisme. Les différentsrationalismes qui avaient guidé lesthéories et les doctrines architecturalesne trouvent plus le même écho. Lesrapports que les architectes entretiennentavec les données techniques, program-matiques, urbaines ont atteint un teldegré de complexité, qu’une démarcheunique et universelle n’est désormaisplus possible. Chaque courant doitdégager de nouvelles idées pour guiderla conception du projet. Certainsprivilégieront le rapport au site et lerespect de l’échelle urbaine, d’autresdonneront une grande importance ausoin de la mise en œuvre et au chantier.La notion floue d’écologie prend dusens aussi en architecture où la questiondu développement durable, du recyclageet l’économie d’énergie est tout à faitd’actualité.Les politiques de décentralisation et lesnouvelles lois sur la qualité architecturaleont permis de retrouver, au travers descommandes publiques notamment, dansla production architecturale des élémentsde réflexion de qualité, tant en matièrede logement qu’en matière d’équipementspublics et d’aménagement de l’espacepublic. La reconversion et la réhabilitationdeviennent des outils prépondérantsdes stratégies de développement urbain.En cette fin de siècle jamais une prisede conscience de la « métropolisation »de l'ensemble du territoire n'aura été sivive. L'idée de ville s'efface pour laisserplace à des collages de fragmentsterritoriaux qui débordent toutes lesfrontières, où se collent successivementlignes de TGV, bretelles d'autoroutes,hypermarchés, technopoles, aéroports,aires de loisirs.

La mondialisation des échanges, ladélocalisation des unités de production,la redistribution des fonctions entrel'ancienne ville centre, les nouvellesformes de centralité en banlieue et lagrande périphérie laissent les inventeurset expérimentateurs de la métropolecontemporaine sans projet global.Dans ces espaces éclectiques, lesréseaux dynamiques (infrastructures)font figure d'éléments qui structurentl'espace. Architectes, urbanistes, édilesen sont réduits à accepter ces boulever-sements qui semblent se gérer horsde leur maîtrise et compétence. Commele mentionne l’architecte hollandais RemKoolhaas « être contemporain, c'est jouerà faire concourir des forces de passage àla création d'une image ». Il ajoute :« c'est se débrouiller avec la ville defragments porteurs de bribes de lamodernité ». Il n'est plus interdit dejouer sur le substrat, le patrimoine déjàconstruit sans pour autant recourir àla citation de formes historiques.

Le vide, celui qui reste entre les zonesdéjà construites devient un enjeu de larecomposition spatiale. Après la fin desutopies, y compris celle de l'organisationspatiale inspirée par les villes antérieures,reste à gérer sans illusions les forcesqui fabriquent l'urbain d'aujourd'hui :comment organiser désordres, disconti-nuités, désurbanisation ? Comment penseret projeter la périphérie de la périphérieurbaine ? Comment contrôler les videset les friches ? L'ensemble de ces questionsrenvoie à la responsabilité politique, àl'écologie urbaine, à l'articulation entregestion locale et délocalisation. C'estaussi là que se résolvent - ou pas - lesproblèmes d'identité et d'appartenancefragilisées par les crises d'adaptation etla mondialisation du territoire.Collectivité territoriale et démocratielocale s'en trouvent renforcées dans leurtâche bien au-delà de l'image marketingque chaque ville tente de donner d'elledans la concurrence quelque peu effrénéequ'elles se livrent.

La caserne des pompiers, rue Cartier-Bresson, architectes Crespel & Ropa, 1996

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École Jean-Lolive, rue É. Vaillant, architectesJ. Kalisz et J. Perrottet, 1971

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Escalier de l’école de Plein air, 30 rue Méhul, architecte F. Nanquette, 1932-1933

Commentaires sur les édifices vus au cours de la promenade

Dans les années 30, un vaste mouvement progressiste en banlieue parisienne vapermettre de lancer des politiques urbaines ambitieuses dans le domaine du logementet des équipements collectifs. Si la notion d’hygiénisme date de la fin du XIXe siècle,les outils qui permettront d’améliorer le cadre de vie ne seront opérationnels qu’aprèsla Première Guerre mondiale. Le mouvement pour les cités-jardins est largementporté par Henri Sellier, député-maire de Suresnes, où la cité-jardin et l’école de pleinair font office de réalisations pilotes. Charles Auray, sénateur-maire de Pantin, s’inscritpleinement dans cette lignée qui anime les élus du département de la Seine.

Dès 1912, une loi permet aux adminis-trations communales de construire deslogements populaires. En 1915, est créépour la Seine un office départementaldes habitations à bon marché, quiconstruira près de 18 000 logementsdans la période de l’entre-deux-guerres.Le groupe de la rue Méhul s’inscrit dansce programme de construction.

À l’origine, les logements sont de deuxcatégories. La première regroupe desunités de une à trois pièces avec sallecommune ou cuisine, WC, eau, gaz,électricité et chauffage par poêles. Laseconde regroupe des unités de deux àcinq pièces, parfois avec balcon et dotéesdu chauffage central. La disposition desimmeubles cherche les meilleursensoleillements par le système du redanet la dimension des cours intérieures.

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Habitations à Bon Marché (HBM), rue Méhul / 1932

Habitations à Bon Marché (HBM), rue Méhul, 1932

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Les grands mouvements de l’architecture du XXe siècle à Pantin

À Pantin, l’école maternelle s’intègredans un vaste projet d’aménagement de7 hectares comprenant des logementsHBM et des équipements (Parc des sports),situé sur le domaine de la Seigneurie,au plateau de Romainville, recommandépour les « malades pulmonaires » et« l’élevage des nourrissons ». L’écoleremplace une école de plein air temporairequi existait déjà depuis 1923. Elle estdestinée aux enfants de la ville« déficients et pré-tuberculeux » dontl’effectif peut monter à 320 élèves.Le projet de Florent Nanquette porte surune école de 8 classes qui prend laforme d’un E ouvert sur le sud pourbénéficier d’un ensoleillement maximum.

À son origine, l’opération de logementsde l’avenue du 8 mai 1945 est unaménagement ambitieux soutenu par leMinistère de la Reconstruction (MRU) etcomprenant un ensemble de 2 000logements répartis dans des tours etdes barres, un centre commercial, unegare routière avec parc de stationnementliée aux stations de bus et de métro.Il s’agit d’une grande compositionmonumentale axée sur l’avenue deParis, qui s’appuie sur le regroupementdes différents moyens de transport (voiture,métro, bus) avec des lieux de commercesdont le marché, des habitations et deséquipements culturels et communaux.Elle poursuit le développement de cequartier lancé par Charles Auray dansl’entre-deux-guerres. Le principe est decréer un nouveau lieu de centralité àPantin, en contrepoint du quartier nord(mairie, gare, équipements…). Quatretours situées de part et d’autre del’avenue de Paris devaient marquer cettecomposition monumentale. Tous lesimmeubles de logements sont orientésnord-sud, perpendiculairement à l’avenuede Paris, pour d’une part diminuer lesnuisances sonores et bénéficier d’une

La cour est ainsi protégée des vents etoffre un espace de jeux idéal pour lesenfants. Sa superficie couvre environ10 000 m2. Dans la disposition intérieure,la barre verticale du E comprend lesclasses, tandis que les barres horizontalescontiennent respectivement le réfectoireet la cuisine, la salle d’exercices et dejeux, le dortoir et les douches. Chaquesalle a été conçue pour être de plain-pied sur le jardin et ouvre à l’extérieurpar une grande paroi vitrée pouvants’éclipser en sous-sol durant la bellesaison. Le système de ventilationintérieure a été particulièrement étudiépour éviter toute stagnation.

Le style architectural ici utilisé s’inspireplutôt du modèle régionaliste et diffèredu vocabulaire moderne, que Beaudoinet Lods pour Suresnes ou Lurçat pourVillejuif ont utilisé. L’entrée est coifféepar un lourd pignon, les toits à fortepente sont recouverts de tuiles roses,les parements de façade sont en grèsrose. La monumentalité des élémentsarchitecturaux répond à la volonté demarquer l’importance de tels équipementsdans le tissu urbain.

orientation est ou ouest dans les appar-tements. La première tranche qui a étéréalisée, comptait 811 logements répartisdans deux types d’immeubles : lesimmeubles bas de 4 étages avec appar-tements de 4 et 5 pièces, les immeubleshauts de 9 ou 14 étages composésd’appartements de 1, 2 et 3 pièces.

La surface moyenne des appartementsest de 55 m2 environ. Cette opérationest classée (loi de 1951) au titre du« secteur industrialisé » et a été édifiéeavec des procédés constructifs basés surla grande série et la préfabrication, deséléments porteurs aux panneaux defaçade.Honegger est un architecte issu del’atelier d’Auguste Perret qui, à la mêmeépoque, dirige la reconstruction duHavre. On saisit très nettement l’influencede celui qui a été un des chefs de filedu rationalisme constructif en Francedès le début du siècle.

École de Plein air, 30 rue Méhul / 1932-1933Florent Nanquette, architecte

École de Plein air, 30 rue Méhul, architecte F. Nanquette, 1932-1933

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Cité, avenue du 8 mai 19451953-1955Denis Honegger, architecte

Cité, avenue du 8 mai 1945,architecte D. Honegger, 1953-1955

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Les grands mouvements de l’architecture du XXe siècle à Pantin

Centre administratif, rue Victor-Hugo, architecte Jacques Kalisz, 1969-1972Reconversion en Centre national de la danse, 2001

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À l’origine, le centre administratif dePantin a pour but de rassembler desinstances administratives (commissariatde police, tribunal d’instance, quelquesservices municipaux, Sécurité sociale,etc...) en un lieu unique au bord ducanal de l’Ourcq, pour faciliter lesdémarches des usagers. Pour marquer lerôle symbolique d’un tel lieu dans laville, le parti a été de concevoir un édificemonumental et de le distinguer d’unbanal immeuble de bureaux. C’estpourquoi, l’édifice est marqué en soncentre par un hall traversant toute sahauteur. Un grand soin a été porté auxespaces de circulations (dimensionsgénéreuses, lumière naturelle…). Lechoix du béton dit « brut de décoffrage »n’est pas fortuit, même si pour beaucoupaujourd’hui il revêt une connotationnégative. Kalisz a souhaité à sa manièreexprimer une forme de vérité constructive,en laissant le matériau de constructiontel quel, sans le revêtir d’un parementou de l’enduire.

Il joue sur les épaisseurs et les effetsde matière. Kalisz affirme que le bétonpar une mise en œuvre soignée peutdevenir un matériau noble, au mêmetitre que la pierre, le bois ou le métal.Déjà, Le Corbusier et d’autres dans lesannées 50, ont ainsi utilisé le bétoncomme à la Cité radieuse de Marseilleou le couvent de la Tourette à Éveux(près de Lyon).

L’édifice, progressivement amputé de sesfonctions repositionnées dans la ville, aété cédé par la municipalité au Ministèrede la Culture pour qu’il y installe leCentre national de la danse. Celui-ci aconfié à l’EPMOTC (organisme publicchargé de la maîtrise d’ouvrage des projetsculturels de l’État) le soin d’organiserun concours pour sa transformation,remporté par deux jeunes architectesAntoinette Robain et Claire Gueysse.Celles-ci, malgré la contestation deKalisz, affirment conserver le caractèrede l’édifice. Elles proposent de renforcerl’identité du hall de circulation commelieu central du bâtiment, et de lui trouverdes liaisons visuelles avec les différentsespaces du Centre. Les architectes ontcherché à développer le nouveauprogramme dans la carcasse existantede l’édifice sans altération. Les deuxmodifications principales portent surd’une part l’installation d’une « façadeintérieure » constituée de panneauxmétalliques, qui traverse tout l’édificed’est en ouest dans les circulations pourredonner une unité à l’édifice. D’autrepart, la cour de l’ancien commissariatest couverte pour accueillir un studio dedanse, en liaison avec le hall principal.À l’extérieur, les bétons doivent êtrerénovés ; sur la pointe ouest et la façadeparvis, les ouvertures en meurtrière sontdotées de volets métalliques pivotantspour permettre l’occultation à l’intérieurlors de spectacles.

Centre administratif, rue Victor-Hugo / 1969-1972Jacques Kalisz, architecteReconversion en Centre national de la danse / 2001Antoinette Robain et Claire Gueysse, architectes

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Les grands mouvements de l’architecture du XXe siècle à Pantin

La bibliothèque a été conçue par deuxmembres du groupe de l’AUA (Atelierd’Urbanisme et d’Architecture) fondé en1960 par des anciens étudiants de l’Écoledes Beaux-Arts qui avaient renoncé àl’enseignement traditionnel, en accordantune grande importance à la rigueurconstructive et programmatique. Lesprincipaux membres sont J. Allégreturbaniste et sociologue, P. Chemetov,H. Ciriani, J. Deroche, J. Perrotet et J. Kalisz,architectes. Leur travail s’inscrit dans unengagement politique fort (certains sontmembres du Parti Communiste) et lesconduit à travailler pour les municipalitésde banlieue (La Courneuve, Pantin,Romainville…) sur des programmes delogements et d’équipements sociaux.Leur réalisation majeure porte sur laconception du quartier de l’Arlequin àGrenoble, où les études préalables deprogrammation ont permis d’intégrer defaçon simultanée des équipementscollectifs aux habitations, afin d’évitertout abandon du programme en coursde réalisation.La bibliothèque, réalisée dans la deuxième

période de l’AUA, est basée sur unprincipe de trame dite « proliférante ».Celui-ci repose sur la combinaison d’unmaillage organique, matérialisé parl’ossature métallique apparente. L’idée,que l’on retrouve dans nombre deréalisations de cette époque, s’appuiesur l’emploi de systèmes combinatoiresdonnant une grande liberté de mise enforme, avec l’utilisation d’élémentspréfabriqués et répétitifs. Il cherche àdégager de nouvelles formes d’inventionà partir d’une logique d’industrialisationlégère, en tout point opposée àla préfabrication lourde des grandsensembles élaborée vingt ans auparavant.L’emprise totale de la bibliothèque estde 1 700 m2, répartie en 5 modulesidentiques de 140 m2 de surface au sol.Le niveau principal des salles de lecturea été disposé au premier étage et bénéficied’éclairages zénithaux, le soubassementen retrait donne plus de légèreté àl’ensemble. Les volumes des sallesprincipales, suspendus à l’ossaturemétallique apparente, donnent ainsil’impression de flotter au-dessus du sol.

Bibliothèque Elsa-Triolet, avenue Jean-Lolive / 1972Jean Perrottet et Jacques Kalisz (groupe AUA), architectes

Une autre réalisation à Pantin du groupe de l’AUA, rue Formage où l’architecte P. Chemetovjoue sur la texture des matériaux

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Bibliothèque Elsa-Triolet, avenue Jean-Lolive, architectes J. Perrottet et J. Kalisz, 1972

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Hôtel industriel, avenue du Général-Leclerc / 1987-1989Paul Chemetov et Borja Huidobro, architectes

Le programme de cette opération comprendun centre d’activités polyvalent, un hôtel,un immeuble de bureaux et un parkingsouterrain, et se déploie sur une superficiede 67 000 m2. Il manifeste l’idée demaintenir des activités professionnellesen milieu urbain, dans la lignée del’histoire industrielle de Pantin. Lespremières études qui remontent à 1978débouchent sur une proposition troponéreuse, qui demande à être révisée.Pour maintenir un coût modéré (3 000 F/m2,1990), les architectes ont opté pour desmatériaux industriels comme le bardageet les charpentes métalliques afin derespecter l’enveloppe budgétaire. Lebâtiment est composé de quatre corpsdisposés autour d’une cour centrale quipermet le stationnement et les livraisons.

Cette cour distribue par des escaliersdes coursives sur trois niveaux quidesservent les locaux d’activités. Ceux-cisont répartis sur de grands plateauxlibres, portés par une ossature mixteen acier et en béton. Cette flexibilitéintérieure laisse la possibilité derediviser les plateaux en lots de taillesdifférentes, selon la nature de l’activité.L’organisation intérieure s’opère selonune stratification horizontale : le premierniveau a été spécialement conçu pouraccueillir des petites industries diteslourdes utilisant des équipementsimportants, le deuxième niveau pourdes activités industrielles plus légères,et enfin le troisième plateau est réservéaux activités tertiaires.

Les grands mouvements de l’architecture du XXe siècle à Pantin

Synagogue, 8 rue Gambetta / 1993-1994Christine et Dominique Carril, architectes

Cette synagogue gérée par une associationest le fruit d'une longue recherche.Avant sa construction, la communautéjuive s'est longtemps réunie dans unlieu peu adapté au culte. C'est sur unesouscription que sa réalisation a pu sefaire avec la proposition architecturaledes architectes C. et D. Carril.Les concepteurs ont été choisis parcommande directe, et ont proposé unschéma d'organisation pensé à partir d'uneorientation de la salle de la synagoguevers l'est. L'édifice est positionné debiais par rapport à la rue Gambetta,toute son organisation intérieure découlede cette disposition. L'ensemble estcomposé au rez-de-chaussée d'une grandesalle de culte, la synagogue même,d'une salle de réunion qui peut lui êtreassociée en cas d'affluence. Un grandhall en double hauteur sépare ces deuxsalles des quatre salles de classedisposées autour d'un patio, utilisépour les récréations des enfants et lesgrandes fêtes religieuses.

Au sous-sol, sous la synagogue se trouveune grande salle des fêtes, ainsi qu'unlieu destiné aux bains rituels. Le bâtimentse distingue de l'extérieur par sa toitureen forme de coque inversée quisurplombe la salle de la synagogue.Cette toiture en béton dont la sous-faceest recouverte de bois, est légèrementdécollée des parois et supportée parune ossature en béton armé, afin delaisser pénétrer la lumière par le hautdans le lieu de culte. La double hauteurde la salle permet la présence d'unemezzanine en balcon pour la séparationdes hommes et des femmes. Lesarchitectes ont délibérément souhaité ungrand dépouillement dans le bâtiment,afin de mieux faire saisir l'organisationet l'emboîtement des volumes.Les jeux de lumière et d'ombre sur lesparois en pierre ou enduites accentuentl'effet d'abstraction recherché par lesconcepteurs.

Hôtel industriel, avenue du Général-Leclerc, architectes P. Chemetov et B. Huidobro, 1987-1989

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Synagogue, 8 rue Gambetta, architectes C. et D. Carril, 1993-1994

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Les grands mouvements de l’architecture du XXe siècle à Pantin

Escalier du Centre national de la fonction publique territoriale, 145 avenue Jean-Lolive,architecte L. Meyer, 1998

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Avec le soutien de la direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-FranceMinistère de la culture et de la communication

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