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Pascal Bourassin

Professeur d’histoire-géographie, IUFM du Centre-Val-de-Loire

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TABLE DES MATIÈRES

■ Introduction ......................................................................................................................................... 5

– Textes relatifs au concours– Comment aborder la préparation– Méthodologie de l’épreuve– Exemple de sujet sans document– Exemple de sujet avec document

■ La Préhistoire .................................................................................................................................. 23

– La maîtrise du feu et ses conséquences– Quelle signification donner à l’art des cavernes ?– Le néolithique, une révolution ?

■ L’Antiquité .......................................................................................................................................... 30

– Les villes, lieux privilégiés de la romanisation de la Gaule ?– Le rôle des moines dans la christianisation de la Gaule romaine

■ Le Moyen Âge .................................................................................................................................. 34

– L’encadrement des hommes par l’Église– L’affirmation du pouvoir royal– Jeanne d’Arc, un personnage important dans l’Histoire de France ?

■ Les Temps modernes .................................................................................................................. 44

– L’humanisme et la Renaissance : nouvelle vision de l’homme et du monde– Le château de Versailles, instrument de la politique de Louis XIV– En quoi la philosophie des Lumières remet-elle en cause l’Ancien Régime ?

■ Le XIXe siècle ..................................................................................................................................... 52

– 1788-1815 : une France bouleversée par la Révolution et l’Empire– Les conséquences de l’industrialisation sur la société française– Quel rôle joua l’école laïque, gratuite et obligatoire dans l’implantation de laRépublique ?

■ Le XXe siècle ...................................................................................................................................... 60

– Le bilan humain et social de la Première Guerre mondiale– La Seconde Guerre mondiale : une guerre totale– En quoi les progrès scientifiques et techniques ont-ils contribué à modifier le

mode de vie des Français après 1950 ?– Le président de la République sous la Ve République– Les enjeux de l’euro

HISTOIRE – HISTOIRE DES ARTS – INSTRUCTION CIVIQUE ET MORALEI

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■ Des réalités géographiques locales à la région où vivent les élèves ............. 75

– Quelles sont les caractéristiques des zones périurbaines en France ?– L’eau, un enjeu du développement durable dans la commune– Les départements sont-ils toujours des territoires pertinents aujourd’hui ?

■ Le territoire français dans l’Union européenne .......................................................... 83

– Les mutations des paysages français métropolitains– Les frontières de la France : périphéries ou interfaces ?

■ Les Français dans le contexte européen ......................................................................... 90

– Comment expliquer l’inégale répartition de la population française ?– Le rôle des villes dans l’organisation de l’espace français

■ Se déplacer en France et en Europe .................................................................................. 95

– Le TGV, facteur de l’organisation du territoire français

■ Produire en France ....................................................................................................................... 98

– Les stations touristiques des Alpes françaises– Une zone industrialo-portuaire : Dunkerque– La Bretagne : une région agricole et ses enjeux pour le développement durable

■ La France dans le monde ....................................................................................................... 106

– Où et pourquoi parle-t-on français dans le monde actuel ?– Quels sont les atouts et les contraintes dans les îles et archipels de la Polynésie

française ?

GÉOGRAPHIE – INSTRUCTION CIVIQUE ET MORALEII

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INTRODUCTION

LES ÉPREUVES D’HISTOIRE-GÉOGRAPHIE-INSTRUCTION CIVIQUE ET MORALE AU

NOUVEAU CRPE.

■ Définition de l’épreuveL’Arrêté du 28 décembre 2009, paru au JO du 6 janvier 20101 définit les nouvelles épreuvesd’histoire-géographie du CRPE :

« Annexe I »

A. – Épreuves du concours externe de recrutement de professeurs des écoles

I. – Épreuves d’admissibilité

L’admissibilité comporte deux groupes d’épreuves de quatre heures chacun, en français ethistoire-géographie et instruction civique et morale, d’une part, et en mathématiques etsciences expérimentales et technologie, d’autre part.

Dans chaque épreuve écrite, il est tenu compte, à hauteur de trois points maximum, de lacorrection syntaxique et de la qualité orthographique de la production des candidats.

I-1. Épreuve écrite de français et d’histoire, géographie et instruction civique etmorale

L’épreuve vise à évaluer :– la maîtrise des savoirs disciplinaires nécessaires à l’enseignement dans ces domaines, enréférence aux programmes de l’école primaire ;– la connaissance et la maîtrise de la langue française, en particulier la grammaire, l’ortho-graphe et le vocabulaire ;– la capacité à comprendre et exploiter des textes ou des documents pour en faire une ana-lyse, une synthèse ou un commentaire rédigé avec clarté et précision, conformément auxexigences de polyvalence attachées au métier de professeurs des écoles.

L’épreuve comporte deux parties :Dans la première partie de l’épreuve, le candidat doit répondre, sous la forme d’une ana-lyse, d’une synthèse ou d’un commentaire, à une question relative à un texte ou à unensemble de textes littéraires ou documentaires dont certains peuvent avoir trait à l’acqui-sition et à l’enseignement du français. La production écrite du candidat doit permettre aujury d’évaluer son aptitude au raisonnement, à la structuration ordonnée d’une penséelogique ainsi que sa capacité à exposer de façon claire, précise et simple une probléma-tique complexe.

I TEXTES RELATIFS AU CONCOURS EXTERNE DE RECRUTEMENTDE PROFESSEURS DES ÉCOLES (CRPE)

1. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=81FE2073F38C6B01D08D06126577D442.tpdjo07v_2?cidTexte=JORFTEXT000021625956&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id

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Il doit ensuite répondre à trois questions ayant trait à la grammaire, à l’orthographe et aulexique.

Dans la seconde partie, le candidat répond à des questions d’histoire (y compris his-toire des arts), de géographie, d’instruction civique et morale ayant trait à desnotions inscrites dans les programmes du premier degré. Ces questions peuventprendre appui sur des documents.

L’épreuve est notée sur 20 : 12 points sont attribués à la première partie (dont 6 aux ques-tions relatives à la grammaire, à l’orthographe et au lexique), 8 points sont attribués à laseconde partie ; coefficient 3.Durée de l’épreuve : quatre heures. »(Au moment ou nous rédigeons cet ouvrage, aucun document de cadrage n’est paru.)

■ ProgrammesC’est l’article 14 de l’arrêté paru au JO le 6 janvier 2010 qui fait référence au programme duconcours : « Les sujets des épreuves écrites d’admissibilité des concours cités à l’article 1er

ont pour programmes de référence ceux du collège et sont établis en tenant compte desprogrammes d’enseignement en vigueur à l’école primaire. »

En ce qui concerne l’histoire-géographie et l’instruction civique et morale, cette formula-tion peut rendre dubitatif, tant les programmes du collège et du primaire sont différents.Comme le montrent les « sujets 0 » proposés sur le site du Ministère de l’Education natio-nale2, il s’agit de prendre le niveau de connaissances du collège comme référence,mais les sujets seront définis par rapport aux programmes de l’école primaire. Pourl’histoire-géographie, il s’agit des programmes du cycle 3 parus au BO hors-série n° 3 du 19 juin 2008.

2. http://www.education.gouv.fr/cid50557/session-2011-exemples-de-sujets.html

HISTOIRE

L’étude des questions suivantes permet auxélèves d’identifier et de caractériser simple-ment les grandes périodes qui seront étu-diées au collège. Elle s’effectue dans l’ordrechronologique par l’usage du récit et l’obser-vation de quelques documents patrimoniaux.Il ne s’agit donc, en aucune façon, de traiterdans tous leurs aspects les thèmes du pro-gramme mais seulement de s’assurer que lesélèves connaîtront les personnages ou événe-ments représentatifs de chacune de cespériodes. Les événements et les personnagesindiqués ci-dessous en italique constituentune liste de repères indispensables que lemaître pourra compléter en fonction de seschoix pédagogiques. Jalons de l’histoirenationale, ils forment la base d’une culturecommune. Ces repères s’articuleront avecceux de l’histoire des arts.

La PréhistoireLes premières traces de vie humaine, la maî-

trise du feu et les débuts de l’agriculture,l’apparition de l’art.L’homme de Tautavel il y a près de 500 000 ans ;Lascaux il y a 17 000 ans.

L’AntiquitéLes Gaulois, la romanisation de la Gaule et lachristianisation du monde gallo-romain.Jules César et Vercingétorix ; 52 avant notre ère :Alésia.

Le Moyen ÂgeAprès les invasions, la naissance et le dévelop-pement du royaume de France.Les relations entre seigneurs et paysans, lerôle de l’Église.Conflits et échanges en Méditerranée : les Croi-sades, la découverte d’une autre civilisation,l’Islam.La guerre de Cent Ans.496 : baptême de Clovis ; 800 : couronnement de Charlemagne ; 987 : Hugues Capet, roi deFrance ; Saint Louis ; Jeanne d’Arc.

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Les Temps modernesLe temps des Découvertes et des premiers em-pires coloniaux, la traite des Noirs et l’esclavage.La Renaissance : les arts, quelques découvertesscientifiques, catholiques et protestants.Louis XIV un monarque absolu.Les Lumières.Gutenberg ; 1492 : Christophe Colomb en Amé-rique ; François Ier ; Copernic ; Galilée ; Henri IVet l’édit de Nantes ; Richelieu ; Louis XIV,Voltaire,Rousseau.La Révolution française et le XIXe siècleLa Révolution française et le Premier Empire :l’aspiration à la liberté et à l’égalité, la Terreur,les grandes réformes de Napoléon Bonaparte.La France dans une Europe en expansion indus-trielle et urbaine : le temps du travail en usine,des progrès techniques, des colonies et del’émigration.L’installation de la démocratie et de la Répu-blique.Louis XVI ; 14 juillet 1789 : prise de la Bastille ;26 août 1789 : Déclaration des droits de l’Hommeet du citoyen ; 21 septembre 1792 : proclama-tion de la République ; 1804 : Napoléon Ier,empereur des Français ; 1848 : suffrage universelmasculin et abolition de l’esclavage ; 1882 :Jules Ferry et l’école gratuite, laïque et obliga-toire ; Pasteur ; Marie Curie ; 1905 : loi de sépara-tion des Églises et de l’État.Le XXe siècle et notre époqueLa violence du XXe siècle :– les deux conflits mondiaux ;– l’extermination des Juifs et des Tziganes parles nazis : un crime contre l’humanité.La révolution scientifique et technologique, lasociété de consommation.La Ve République.La construction européenne.1916 : bataille de Verdun ; Clemenceau ; 11 no-vembre 1918 : armistice de la Grande Guerre ;18 juin 1940 : appel du général de Gaulle ; JeanMoulin ; 8 mai 1945 : fin de la Seconde Guerremondiale en Europe ; 1945 : droit de vote desfemmes en France ; 1957 : traité de Rome ;1958 : Charles de Gaulle et la fondation de la Ve République ; 1989 : chute du mur de Berlin ;2002 : l’euro, monnaie européenne.

GÉOGRAPHIE

Le programme de géographie a pour objec-tifs de décrire et de comprendre comment leshommes vivent et aménagent leurs territoi-res. Les sujets étudiés se situent en premierlieu à l’échelle locale et nationale ; ils visent àidentifier, et connaître les principales caracté-

ristiques de la géographie de la France dansun cadre européen et mondial. La fréquen-tation régulière du globe, de cartes, de pay-sages est nécessaire.Le programme de géographie contribue, aveccelui de sciences, à l’éducation au développe-ment durable.Les repères indispensables sont mentionnésen italique, ils intègrent et construisent pro-gressivement le cadre européen et mondialdu programme. Ils peuvent être complétés enfonction des choix du professeur.Des réalités géographiques locales à larégion où vivent les élèves– les paysages de village, de ville ou de quar-tier, la circulation des hommes et des biens,les principales activités économiques ;– un sujet d’étude au choix permettant unepremière approche du développement dura-ble (en relation avec le programme de scien-ces expérimentales et de technologie) : l’eaudans la commune (besoins et traitement) oules déchets (réduction et recyclage) ;– le département et la région.Étude de cartes.Le territoire français dans l’Union euro-péenne– les grands types de paysages ;– la diversité des régions françaises ;– les frontières de la France et les pays del’Union européenne.Principaux caractères du relief, de l’hydrogra-phie et du climat en France et en Europe : étudede cartes.Le découpage administratif de la France (dépar-tements, régions) : étude de cartes.Les pays de l’Union européenne : étude de cartes.

Les Français dans le contexte européen– la répartition de la population sur le terri-toire national et en Europe ;– les principales villes en France et en Europe.Répartition de la population et localisation desprincipales villes : étude de cartes.

Se déplacer en France et en Europe– un aéroport ;– le réseau autoroutier et le réseau TGV.Le réseau ferré à grande vitesse en Europe :étude de cartes.

Produire en France– quatre types d’espaces d’activités : une zoneindustrialo-portuaire, un centre tertiaire, unespace agricole et une zone de tourisme.Dans le cadre de l’approche du développementdurable ces quatre études mettront en valeur les

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notions de ressources, de pollution, de risques etde prévention.

La France dans le monde– les territoires français dans le monde ;– la langue française dans le monde (en rela-tion avec le programme d’instruction civiqueet morale).

Ces deux questions s’appuieront sur une étudedu globe et de planisphères : les océans et conti-nents, les grands traits du relief de la planète, lesprincipales zones climatiques, les zones denses

et vides de population, les espaces riches et pau-vres à l’échelle de la planète.

Au cours de ces trois années, le programmepeut être étudié dans l’ordre de sa présenta-tion. Le CE2 peut être consacré aux « réalitésgéographiques locales » ; au CM1, les élèvespeuvent étudier « le territoire français dansl’Union européenne », « la population de laFrance et de l’Europe » et « se déplacer enFrance et en Europe » ; le CM2 peut êtreconsacré aux parties « produire en France »,« la France dans le monde ».

Instruction civique et morale

L’instruction civique et l’enseignement de la morale permettent à chaque élève de mieux s’intégrer à la collectivité de la classe et de l’école au moment où son caractère et son indé-pendance s’affirment.Elle le conduit à réfléchir sur les problèmes concrets posés par sa vie d’écolier et, par là-même,de prendre conscience de manière plus explicite des fondements même de la morale : les liensqui existent entre la liberté personnelle et les contraintes de la vie sociale, la responsabilité deses actes ou de son comportement, le respect de valeurs partagées, l’importance de la poli-tesse et du respect d’autrui.En relation avec l’étude de l’histoire et de la géographie, l’instruction civique permet aux élèves d’identifier et de comprendre l’importance des valeurs, des textes fondateurs, des symboles de la République française et de l’Union européenne, notamment la Déclaration desdroits de l’Homme et du citoyen.

Au cours du cycle des approfondissements, les élèves étudient plus particulièrement les sujetssuivants :

1. L’estime de soi, le respect de l’intégrité des personnes, y compris de la leur : les principalesrègles de politesse et de civilité, les contraintes de la vie collective, les règles de sécurité et l’interdiction des jeux dangereux, les gestes de premier secours, les règles élémentaires desécurité routière, la connaissance des risques liés à l’usage de l’internet, l’interdiction absoluedes atteintes à la personne d’autrui.

2. L’importance de la règle de droit dans l’organisation des relations sociales qui peut êtreexpliquée, à partir d’adages juridiques (« nul n’est censé ignorer la loi », « on ne peut être jugeet partie », etc.).

3. Les règles élémentaires d’organisation de la vie publique et de la démocratie : le refus desdiscriminations de toute nature, la démocratie représentative (l’élection), l’élaboration de la loi(le Parlement) et son exécution (le Gouvernement), les enjeux de la solidarité nationale (pro-tection sociale, responsabilité entre les générations).

4. Les traits constitutifs de la nation française : les caractéristiques de son territoire (en relationavec le programme de géographie) et les étapes de son unification (en relation avec le pro-gramme d’histoire), les règles d’acquisition de la nationalité, la langue nationale (l’Académiefrançaise).

5. L’Union européenne et la francophonie : le drapeau, l’hymne européen, la diversité des cultures et le sens du projet politique de la construction européenne, la communauté de langues et de cultures composée par l’ensemble des pays francophones (en relation avec leprogramme de géographie).

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Histoire des arts

L’histoire des arts porte à la connaissance des élèves des œuvres de référence qui appartien-nent au patrimoine ou à l’art contemporain ; ces œuvres leur sont présentées en relation avecune époque, une aire géographique (sur la base des repères chronologiques et spatiauxacquis en histoire et en géographie), une forme d’expression (dessin, peinture, sculpture, archi-tecture, arts appliqués, musique, danse, cinéma), et le cas échéant une technique (huile surtoile, gravure…), un artisanat ou une activité créatrice vivante.L’histoire des arts en relation avec les autres enseignements aide les élèves à se situer parmiles productions artistiques de l’humanité et les différentes cultures considérées dans le tempset dans l’espace. Confrontés à des œuvres diverses, ils découvrent les richesses, la permanenceet l’universalité de la création artistique.En arts visuels comme en éducation musicale, au titre de l’histoire des arts, les élèves bénéfi-cient de rencontres sensibles avec des œuvres qu’ils sont en mesure d’apprécier. Selon laproximité géographique, des monuments, des musées, des ateliers d’art, des spectaclesvivants ou des films en salle de cinéma pourront être découverts. Ces sorties éveillent la curio-sité des élèves pour les chefs-d’œuvre ou les activités artistiques de leur ville ou de leur région.

L’enseignement d’histoire des arts s’articule sur les six périodes historiques du programmed’histoire ; il prend en compte les six grands domaines artistiques suivants :– les arts de l’espace : architecture, jardins, urbanisme ;– les arts du langage : littérature, poésie ;– les arts du quotidien : objets d’art, mobilier, bijoux ;– les arts du son : musique, chanson ;– les arts du spectacle vivant : théâtre, chorégraphie, cirque ;– les arts visuels : arts plastiques, cinéma, photographie, design, arts numériques.

Des indications concernant ces domaines sont présentées ci-dessous. Par ailleurs, une listed’œuvres de référence sera publiée dans laquelle chacun puisera à sa convenance.

La Préhistoire et l’Antiquité gallo-romaine

– Architecture préhistorique (un ensemblemégalithique) et antique (des monumentsgallo-romains).– Une mosaïque gallo-romaine.– Peintures de Lascaux ; une sculpture anti-que.

Le Moyen Âge

– Architecture religieuse (une église romane ;une église gothique ; une mosquée ; uneabbaye) ;– Bâtiments et sites militaires et civils (un châ-teau fort ; une cité fortifiée ; une maison àcolombage).– Un extrait d’un roman de chevalerie.– Un costume, un vitrail, une tapisserie.– Musique religieuse (un chant grégorien) etmusique profane (une chanson de trouba-dour).– Une fête et un spectacle de la culture popu-laire et nobiliaire (le carnaval, le tournoi).

– Une fresque ; une sculpture romane ; unesculpture gothique ; un manuscrit enluminé.

Les Temps modernes

– Une architecture royale (un château de laLoire, Versailles), une architecture militaire(une fortification) ; une place urbaine ; un jar-din à la française.– Des poésies de la Renaissance ; un conte ouune fable de l’époque classique.– Une pièce de mobilier et de costume ; unmoyen de transport ; une tapisserie.– Musique instrumentale et vocale du réper-toire baroque et classique (une symphonie ;une œuvre vocale religieuse). Une chansondu répertoire populaire.– Un extrait de pièce de théâtre.– Des peintures et sculptures de la Renais-sance, des XVIIe et XVIIIe siècles (Italie, Flandres,France).

Le XIXe siècle

– Une architecture industrielle (une gare).Urbanisme : un plan de ville.

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■ Connaître le programme et les objectifs de l’épreuveLes programmes d’Histoire-géographie (avec maintenant l’instruction civique et morale,l’histoire des arts) sont importants en termes de connaissances, ce qui déroute ou décou-rage souvent les candidats, d’autant que ceux-ci ont d’autres matières à réviser et que letemps leur est compté. Pour les différents points du programme, nous conseillerions decommencer par bien cerner chacun des points forts. On peut s’appuyer sur les anciensDocuments d’application du programme 2002 qui donnaient les enjeux, les grands repèreset des références pour chacun des éléments du programme. Mais attention ! les intitulés duprogramme ont changé, en histoire et surtout en géographie. Il ne faut donc conserver quece qui correspond au programme 2008 (cf. p. 6 à 10).

En ce qui concerne les épreuves elles-mêmes, les textes officiels cités plus haut consti-tuent la référence de base et il faut donc les connaître. Comme les années précédentes, desrapports du jury paraissent après les épreuves. Il est important de les lire pour mieux cer-ner les erreurs à éviter et répondre aux attentes de l’épreuve. Les jurys déplorent générale-ment le déséquilibre entre les réponses concernant l’histoire et celles sur la géographie,visiblement moins bien maîtrisée, voire négligée. Les grands repères du programme sontflous. Les exemples précis nécessaires à l’argumentation sont rares et celle-ci est souventmal construite. Cela contribue à limiter les notes et crée un sentiment d’inutilité du travailréalisé, cela nuit aussi à la reconnaissance de l’histoire et de la géographie chez de futursenseignants du primaire.

Il faut donc s’entraîner régulièrement à la réalisation des exercices des épreuves quesont les questions de connaissances pour s’habituer à manipuler les connaissances et lesméthodes, se familiariser avec les programmes et les objectifs d’enseignement.

À retenir

– Maîtrise des connaissances et des notions fondamentales de l’histoire et géographie.

– Maîtrise d’une démarche scientifique spécifique à l’histoire et à la géographie.

– Des récits, des poésies.– Des éléments de mobilier et de décorationet d’arts de la table (Sèvres, Limoges).– Extraits musicaux de l’époque romantique(symphonie, opéra).– Un extrait de pièce de théâtre, de ballet.– Quelques œuvres illustrant les principauxmouvements picturaux (romantisme, réalisme,impressionnisme) ; un maître de la sculpture ;un court-métrage des débuts du cinémato-graphe ; des photographies d’époque.

Le XXe siècle et notre époque

– Architecture : ouvrages d’art et habitat.

– Des récits, nouvelles, récits illustrés, poésies.– Design graphique (une affiche) ; design detransport (un train).– Des musiques du XXe siècle (dont jazz, musi-ques de films, chansons).– Spectacle de mime, de cirque, de théâtre ;un extrait d’un spectacle de danse moderneou contemporaine.– Quelques œuvres illustrant les principauxmouvements picturaux contemporains ; unesculpture ; des œuvres cinématographiques(dont le cinéma muet) et photographiques ;des œuvres cinématographiques illustrant lesdifférentes périodes historiques.

II COMMENT ABORDER LA PRÉPARATION

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■ Être méthodiqueEn ce qui concerne le travail sur les connaissances, il faut d’abord commencer par deséléments de base et se mettre au clair sur les grandes périodes chronologiques et surles grands ensembles ou phénomènes spatiaux. Pour cela, que l’on travaille à partir decours ou de manuels, il faut dans un premier temps faire une mise au point solide (pas for-cément longue et détaillée, mais à jour scientifiquement), prendre soin de définir lesnotions et le vocabulaire essentiels, maîtriser les éléments de chronologie et de localisationles plus importants. Ensuite, dans le cadre des différents thèmes du programme, il importede bien prendre en notes les manuels et ouvrages consultés ou les cours proposés. Pourcela, il ne s’agit pas simplement de recopier, même en surlignant. Il faut d’abord lire para-graphe par paragraphe pour dégager l’idée principale et ensuite recomposer la chaînelogique des arguments, causes et conséquences par exemples. Une bonne fiche de travailne doit pas être rédigée, mais structurée autour de titres hiérarchisés, figurer des schémas,des organigrammes, des cartes, … mettant en valeur ce qui est vraiment important. Lesnotes constituées à partir des diverses sources consultées pourront être organisées,d’abord dans un fichier correspondant aux points forts et thèmes du programme et ainsirévisés régulièrement. Mais, il importe aussi de constituer une sorte de répertoire desnotions importantes, des dates, des personnages (sans recopier là non plus des articles dedictionnaires, mais en ne gardant que les éléments essentiels, qui font sens pour le pro-gramme), et des lieux.

Pour un point fort comme « la romanisation de la Gaule », on peut ainsi se demander :– Quelles sont les modalités et les vecteurs de la romanisation ?– Comment celle-ci est-elle acceptée par les Gaulois ? Qui en profite ou non ?– Quelles en sont les conséquences pour la culture gauloise ?

On pourra compléter cette série de fiches par des éléments de grands débats historiques ougéographiques. Par exemple en histoire à propos de la romanisation, ou de notions tellesque l’art « roman » ou « gothique », la Renaissance, les Lumières, la Révolution Française, …Pour la géographie, les débats actuels portent sur les explications des phénomènes (parexemple avec le rôle des acteurs politiques et sociaux, des pratiques de l’espace, plus quedes facteurs naturels pour la localisation de tel ou tel phénomène géographique).

Les connaissances disponibles sont nombreuses, une partie de la réussite vientd’abord de la capacité à sélectionner et à hiérarchiser dans ces connaissances ce quirépond vraiment aux intitulés du programme et ensuite, aux questions du concours.

Rappelons-le, l’objectif du CRPE n’est pas de recruter des spécialistes en histoire et géogra-phie comme pour les concours de l’enseignement secondaire. Les textes de l’arrêté citéprécédemment précisent clairement les objectifs des épreuves du concours.

Il n’entre pas dans l’objectif de cet ouvrage de proposer des bibliographies pour les diffé-rents points du programme, toutefois, il nous paraît important de signaler qu’un candidatconsciencieux devrait se doter d’outils de travail à consulter régulièrement tout au long desa préparation (et valables encore tout au long de sa carrière) :

En histoire :

– Jacques Marseille, Nouvelle histoire de France, Perrin (si possible dans l’édition de 1999avec illustrations).– J. Carpentier et F. Lebrun (dir.), Histoire de France, Paris, Le Seuil, collection « points his-toire » n° 125, édition mise à jour en 2000.– Suzanne Citron, Le mythe national, Éditions de l’Atelier (pour bien comprendre les enjeuxde la création et de l’enseignement de l’histoire en France).

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– Des manuels de collège ou de lycée pour les différents points du programme (à noter quela Gaule par exemple est peu étudiée dans le secondaire, quelques heures au plus ensixième, par contre les autres points du programme d’histoire correspondent à ce qui estenseigné au collège et au lycée).

En géographie :

– P. Baud, S. Bourgeat, C. Bras, Dictionnaire de géographie, Hatier, collection « Initial »,réed. 2003.– F. Smits, Géographie de la France, Hatier, collection « Initial », 2007.– Des manuels de géographie de sixième (le nouveau programme de sixième recoupe celuidu primaire avec l’évocation des espaces proches, de quatrième et troisième, voire de pre-mière (pour la France et l’Europe).– Pour compléter ces ouvrages, quelques numéros de revues comme La Documentationphotographique (la Documentation française), des Textes et Documents pour la Classe (TDC,éditée par le SCEREN-CNDP) ainsi que d’une revue comme La Documentation par l’Imageseront également utiles. On pourra les consulter en médiathèque ou dans les Centresrégionaux ou départementaux de documentation pédagogique (CDDP-CRDP) ou dans lesCRD des IUFM.

III MÉTHODOLOGIE DE L’ÉPREUVE

■ Cadrage horaireUne première chose à faire est de se donner une stratégie très précise pour le jour del’épreuve. Nous conseillons de commencer par les questions d’histoire-géographie-instruction civique et morale et d’y consacrer environ une heure et trente minutes. Il y a 8 points en jeu et il ne faut pas les négliger. Ensuite, on traite les questions de français pendant deux heures trente environ.

Selon le nombre de questions posées, on aurait comme organisation du temps dispo-nible :– Pour 2 questions (configuration la plus probable) : 45 minutes maximum par question– Pour 3 questions : 30 min maximum par question ;– Pour 4 questions, 20 min maximum par question.

■ Quel type d’exercice ?L’Arrêté du 28 décembre 2009 qui définit l’épreuve ne précise pas le nombre total desquestions qui peuvent être posées au concours, de même que l’on ne sait pas si les ques-tions portent sur tous les domaines énoncés : histoire (y compris histoire des arts), géogra-phie et instruction civique et morale. Les « sujets 0 » disponibles sur le site du MEN depuisle 12 février 2010 ne proposent à chaque fois que deux sujets, un d’histoire (dont un exem-ple mélangeant histoire et histoire des arts) et un sujet de géographie (dont un exemplemélangeant géographie et instruction civique et morale). On peut supposer que c’est cemodèle qui va être suivi.

À retenir

– Un travail régulier tout au long de la préparation.

– Des méthodes rigoureuses pour maîtriser les notions ainsi que les repères chronolo-giques et spatiaux.

III MÉTHODOLOGIE DE L’ÉPREUVE

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« L’épreuve vise à évaluer :– la maîtrise des savoirs disciplinaires nécessaires à l’enseignement dans ces domaines, enréférence aux programmes de l’école primaire ; (…)– la capacité à comprendre et exploiter des textes ou des documents pour en faire une ana-lyse, une synthèse ou un commentaire rédigé avec clarté et précision, conformément auxexigences de polyvalence attachées au métier de professeurs des écoles. »

En ce qui concerne l’histoire-géographie et l’instruction civique, les questions por-tent avant tout sur des connaissances. Il n’est pas question de considérations didac-tiques ou pédagogiques. De même, vu le peu de temps disponible, les réponses ne peuventpas être élaborées comme des dissertations, mais sous formes de paragraphes argumentés(2 ou 3 au maximum). Toutefois, ces réponses sont rédigées et organisées, on ne peutdonc pas se contenter d’une ligne ou deux ni d’un mot (ce n’est pas un QCM), mais ellesdoivent aussi être concises.

D’ailleurs, l’introduction aux pistes de correction des « sujets 0 » proposées sur le site duministère précise les démarches à suivre. « Cette partie de l’épreuve se compose de ques-tions appelant des réponses concises. Il s’agit, pour le candidat, de faire la preuve qu’il maî-trise les principaux concepts et notions en œuvre dans le sujet. Par réponse concise à unequestion, il faut entendre la rédaction de deux ou trois paragraphes argumentés (c’estce modèle qui est adopté dans les sujets 0). Selon la nature du sujet, un croquis, un schémaou un organigramme peuvent constituer partiellement ou totalement la réponse à la ques-tion posée. À cet égard, on reste dans le type de sujets qui constituaient les épreuves« mineures » de l’ancien concours.

Les instructions officielles évoquant la possibilité (« peuvent ») de « prendre appui »sur des documents, il n’est pas question de faire un commentaire détaillé (on n’auraitpas le temps de toute façon), mais bien de comprendre ces documents et de s’yappuyer pour répondre au sujet. « Le document ou les documents éventuellement jointsaux questions sont à considérer comme une aide. Leur analyse, synthèse ou commentaireconstituent alors tout ou partie de la réponse à la question posée. » C’est-à-dire que l’ontrouvera dans le ou les documents proposés des exemples ou des pistes mais pas toute laréponse au sujet posé. De toute façon, un document « ne parle pas de lui-même ». Ce sontvos connaissances qui vous permettent d’identifier telle ou telle idée et de la mettre enperspective par rapport au sujet posé. Il faut donc faire très attention au risque de para-phrase, c’est-à-dire au fait de réécrire un document sans rien y ajouter et dans l’interrogeren fonction du sujet posé.

Comme les documents officiels n’évoquent pas d’introduction, on pourra se contenterd’une ou deux phrases de « lancement », afin de cadrer le sujet (dates en histoire ou locali-sation en géographie, définition de la ou des notions principales) et reformuler le sujet enmettant en valeur sa problématique, mais pas plus. De même une phrase rapide de conclu-sion reprenant le point clé de la réponse suffira. Elle n’est pas obligatoire, mais les sujets « 0 » en ont.

Tous les sujets du CRPE depuis 2002 ont été formés à partir des points forts du pro-gramme. Leur maîtrise est donc indispensable, et ce dès les révisions.Toutefois, il ne s’agirajamais d’entrer dans des détails inutiles. Il faut connaître et avoir compris les éléments clésde ces points forts et être capable de les exposer clairement en s’appuyant sur des exem-ples précis et pertinents.

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■ Méthodologie généraleVoici la méthode de travail que nous vous proposons de suivre et appliquons aux corrigésdes sujets présentés dans cet ouvrage :1. lecture du sujet et commentaire éventuel2. analyse du sujet : compréhension de la question posée3. mobilisation des connaissances : noter au fur et à mesure sur un brouillon les connais-sances qui reviennent en mémoire4. organisation des connaissances dans un plan structuré : réfléchir à l’ordre logique danslequel les réponses sont données5. rédaction des réponses : prévoir une phrase de lancement (en substitut d’une introduc-tion), présenter sous forme de « parties », prévoir éventuellement une phrase de conclusion.

■ Des types de sujetsPour ne pas être trop surpris et désarçonné le jour de l’épreuve, il faut avoir réfléchiaux types de sujets possible. Le but n’est pas de jouer les extralucides pour deviner leprochain sujet du concours, mais de bien comprendre les logiques qui président aux for-mations des sujets. Les sujets des années précédentes sont disponibles sur Internet(http://www.education.gouv.fr/siac/siac1/default.htm). Comme la formulation des nou-velles questions d’histoire-géographie-instruction civique et morale reprend celle desanciennes questions dites « mineures » du concours 2005-2010, on peut déjà dire que cesquestions sont formées à partir des points forts du programme de concours ou duprogramme d’enseignement en cycle 3. Les noms, dates ou lieux évoqués dans le pro-gramme sont considérés comme étant les repères indispensables pour des candidats à un concours d’enseignement. Les ignorer serait très préjudiciable, car les correcteurs attendent au minimum ces références.

On peut d’ailleurs définir plusieurs types de sujets à partir d’intitulés déjà connus commele montre le tableau suivant :

Éléments de structuration

– Ne pas paniquer devant un intitulé de question inconnu ou « étrange », mais le lire cal-mement et y repérer les mots clés.– Le cas échéant, reformuler la question avec ses propres mots pour voir si on l’a bien comprise.– Noter sur un brouillon les idées qui viennent en tête (sans rédiger !) à partir du/des mot(s)clé(s) en répondant aux questions : qui ? où ? quand ? comment ? pourquoi ?…– Organiser ces idées, en distinguant les arguments et les exemples.– Classer les arguments en grandes idées en fonction du sens de la question et hiérarchiserles arguments les uns par rapport aux autres.– Rédiger la réponse en commençant par une phrase de lancement qui recadre bien le sujet(quoi ? quand ? où ?) puis chacune des parties de l’argumentation.

Sujets d’histoire Sujets de géographie

Dates : En quoi la date de 52 avant J.-C. est-elle une dateimportante pour l’histoire de la France ?

Lieux ou espaces : Paris, une métropole.

Caractériser un phénomène historique : LaRésistance française 1940-1944 (France Libre, RésistanceIntérieure).

Caractériser un phénomène géogra-phique : Quelles sont les caractéristi-ques des zones périurbaines en France ?

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■ L’organisation des idéesSoulignons ensuite que les intitulés des questions proposent déjà des pistes d’organi-sation des idées. Par exemple, la question « La mégalopole européenne, définition etcaractéristiques » impose quasiment le plan de réponse. D’autres sujets sont de formeinterrogative et peuvent impliquer une réponse nuancée : « oui… mais » ou encore « conséquences positives et conséquences négatives » comme le sous-entend le sujet« En quoi les progrès scientifiques et techniques ont-ils contribué à transformer les modesde vie des Français dans la deuxième moitié du XXe siècle ? » ou celui sur les Lumières. Pourde tels sujets, on pourrait aussi proposer un plan thématique, à condition de rester dansles limites de l’épreuve, c’est-à-dire deux ou trois paragraphes argumentés… Le problèmeest alors de trouver deux grands thèmes particulièrement fédérateurs, comme les condi-tions de vie et les lieux de vie pour la question précédente. Une question comme « En quoila date de 52 avant J.-C. est-elle une date importante pour l’histoire de la France ? » peutdonner lieu à un plan chronologique « avant/après », mais aussi à un plan plus dialectiqueautour de l’idée d’importance de cette date : 52 avant J.-C. est une rupture dans le contextede son époque, mais elle n’est devenue une date de référence que plus tard, lors de l’insti-tutionnalisation de l’histoire de France. On retrouve la structure en « oui… mais ». Unequestion portant sur des explications comme « Comment expliquer l’inégale répartition dela population française ? » implique de trouver des facteurs dont on comparera l’impor-tance. Pour un sujet sur « les localisations de la population, dans le monde, en Europe ou enFrance », le débat reste le même : quelle part pour les explications naturelles et quelle partpour les causes humaines ? Des sujets sur les évolutions, enjeux ou conséquences d’unphénomène peuvent être résolus en évoquant les conséquences positives puis néga-tives (ou les contradictions) où alors par un plan thématique …

Si l’intitulé du sujet n’offre pas de telles pistes, on peut aussi partir d’une liste de connais-sances notées au brouillon, dans l’ordre où l’on se les remémore, pour ensuite les classer enrelation avec les mots-clés du sujet.

Vient ensuite l’argumentation interne de chaque grande idée. Il faut partir de questions debase (quand ? où ? comment ? combien ? pourquoi ? conséquences ?…), elles permettentau candidat de maîtriser ses connaissances pour ne pas être tenté de vouloir tout dire, ouà l’inverse de paniquer face au sujet compte tenu du temps imparti.

Sujets d’histoire Sujets de géographie

Évolution : Les principales évolutions de la société fran-çaise dans la seconde moitié du XXe siècle.

Dynamiques : Les mutations des cen-tres ville (exemples français).

Explications : En quoi les progrès scientifiques et tech-niques ont-ils contribué à transformer les modes de viedes Français dans la deuxième moitié du XXe siècle ?

Explications : Comment expliquer l’iné-gale répartition de la population fran-çaise ?

Conséquences : En quoi la philosophie des Lumièresremet-elle en cause l’Ancien Régime ?

Enjeux : Les littoraux touristiques fran-çais, atouts et enjeux.

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a) CommentaireLà encore, ce sujet s’appuie sur la formulation d’un point fort du thème de la préhis-toire, il ne doit donc pas surprendre. De plus, ce sujet participe aussi à la réflexion surl’histoire des arts.

Quelles significations donner à l’art des cavernes ?

La Préhistoire

Documents supports

Document 1 : photographie d’une peinture pariétale (Lascaux)

Document 2 : Extrait de : J. Clottes, « De l’art pour l’art au chamanise, l’interprétationde l’art préhistorique », La revue pour l’art du CNRS, n° 8, mai 2003 (disponible sur :http://histoire-cnrs.revues.org/document553.html) « Mircea Eliade, Andreas Lommel,Weston La Barre, Joan Halifax et Noël Smith (1), entreautres, ont suggéré que certaines peintures représentaient des chamanes et leursesprits tutélaires et que l’art paléolithique résultait de pratiques chamaniques. Cesexplications avaient le mérite de poser un problème qui aurait dû l’être bien avant. Eneffet, la nappe de religions chamaniques qui couvre tout le nord de la planète et unepartie des Amériques peut donner à penser qu’il s’agissait là d’une religion trèsancienne, amenée en Amérique du Nord et dans le nord de l’Amérique du Sud parceux qui peuplèrent initialement ce continent au paléolithique supérieur. En outre, lechamanisme est la religion par excellence des peuples chasseurs. (…)Ils se sont rendus dans les cavernes profondes, pendant vingt millénaires au moins,pour y faire des dessins. Or, partout dans le monde, le domaine souterrain est perçucomme le royaume des esprits ou des morts, une porte sur l’au-delà que l’on se gardele plus souvent de franchir. Aller sous terre, c’était donc braver les peurs ancestrales,s’aventurer délibérément dans le monde surnaturel et partir à la rencontre des esprits.L’analogie avec le voyage chamanique est flagrante, mais le périple souterrain dépas-sait de loin l’équivalent métaphorique de ce voyage : c’était sa concrétisation dans unmilieu où l’on se déplaçait physiquement et où les forces surnaturelles étaient littéra-lement à portée de la main. Un tel état d’esprit, conforté par l’enseignement reçu, nepouvait manquer de favoriser la venue des hallucinations que suscite le milieu souter-rain. Les grottes pouvaient donc avoir un double rôle, aux aspects fondamentalementliés : faciliter les visions ; entrer en contact avec les esprits à travers la paroi. (…) »

(1) Des spécialistes de l’histoire des religions.

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b) Analyse

■ Que faut-il faire pour bien répondre à cette question ?Il ne s’agit pas seulement de décrire l’art des cavernes, mais surtout de monter comment on peut l’expliquer et à quoi il a pu servir, dans la limite des hypothèsesactuelles.

■ Mobilisation des connaissances– Sur un brouillon, on note au fur et à mesure, les connaissances qui reviennent enmémoire.

• Les différents types de représentations des grottes : grands animaux, peu de repré-sentations humaines (surtout filiformes) sauf pour les traces de mains en ocre ;

• Les techniques utilisées : ocre soufflé, traits au charbon, pigments fabriqués à partirde minerais (oxyde de fer), estompage, points, …

• Les différentes interprétations de l’art des grottes : art pour l’art, art magique (relancérécemment par J. Clottes avec l’idée du chamanisme), interprétations structuralistesd’A. Leroi-Gourhan, théorie mythologique…

■ Organisation des connaissances dans un plan structuréSelon quelle logique organiser sa réponse ?

Trois parties sont possibles. D’abord les sujets représentés, ensuite les techniques etenfin les hypothèses sur le sens de ces représentations.

c) CorrigéIntroduction

Évoquer l’art préhistorique fait immédiatement penser aux grottes ornées telles queLascaux (vers 20 000 ans avant notre ère). C’est Homo sapiens qui est l’auteur de cet artinconnu des espèces précédentes. Leurs productions artistiques concernaient aussi lasculpture (les « Vénus ») mais aussi sans doute des images sur du bois ou sur la peau,qui ne nous sont pas parvenues.

Première partie : qu’est-ce qui est représenté ?Trois éléments majeurs dominent dans les grottes ornées. D’abord, la dominationquasi exclusive de grands animaux : surtout des bisons et aurochs, chevaux, des cervi-dés et des mammouths, quelquefois des félins ou des ours, des biches, des rhinocéros,des bouquetins, des oiseaux (un pingouin dans la grotte Cosquer) et des poissons…Une espèce domine en général localement : les mammouths à Rouffignac ou lesbisons à Altamira. On ne trouve jamais de végétaux ni d’oiseaux et peu d’êtreshumains, ou alors représentés de façon très symboliques et de façon filiforme.Toutefois, quelques représentations associent traits humains et animaux comme le « sorcier » peint dans la grotte des Trois-frères, dans l’Ariège.

Par contre, on trouve souvent des empreintes de mains («les « mains négatives »)d’adultes et d’enfants, sous forme de pochoirs, avec des doigts repliés ou mutilés. Desétudes récentes ont pu aboutir à l’identification de mains féminines dans ces séries.

Enfin, on trouve beaucoup de signes dans les grottes. Emmanuel Anati a proposé unclassement de ces signes en trois catégories. À coté des pictogrammes (les images,zoomorphes ou anthropomorphes) qui retiennent généralement l’attention, il distin-gue les idéogrammes (une trentaine de signes, répétitifs, que l’on retrouve souvent

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d’une grotte à l’autre) : point, série de points, lignes, cercles, signes en V, en T, en S, zig-zags, … qu’il répartit également en trois catégories : signes anatomiques (surtoutsexuels), numériques (points) et conceptuels (disques, croix, …) et les psychogram-mes, qui ajoutent un caractère émotif à la scène (violence par exemple).

Deuxième partie : quelles sont les techniques utilisées ?Loin d’être des graffitis hasardeux ou naïfs, les peintures des grottes montrent aucontraire une organisation impressionnante, révélant une véritable société. Souventpeintes en hauteurs, ces représentations ont nécessité des échafaudages. Situées aufond de grottes obscures, il a fallu éclairer pour les réaliser. On a d’ailleurs retrouvé descharbons ou de petites lampes à huile.

Les colorants eux-mêmes sont issus d’une préparation minutieuse.Transportés depuisleur site d’extraction, ils sont transformés avant d’être utilisés. Par exemple, le rouge,très prisé, est réalisé à partir d’oxyde de fer et d’ocre rouge. On les faisait chauffer et lesmélangeait à d’autres substances pour obtenir la teinte désirée, faire adhérer le pig-ment à la paroi ou augmenter son volume. Là encore, des traces nombreuses révèlentles techniques utilisées : godets, broyeurs, crayons, fragments d’os. Les pigmentsétaient reportés sur les parois soit par traçage au doigt ou avec des outils, en soufflantou en crachant de la poudre. C’est notamment par ce moyen qu’ont été réalisés lespochoirs des mains trouvés dans de nombreuses grottes.

En outre, l’homogénéité des styles, sur de longues périodes, voire de grandes distan-ces, laisse supposer un art codifié, avec un enseignement et sa diffusion.

Troisième partie : comment interpréter ces signes ?Depuis sa découverte, l’art des grottes a été l’objet de nombreuses interprétations,dont certaines font toujours débat. À la fin du XIXe siècle, on pense à « l’art pour l’art »,dans une conception purement esthétique. Mais pourquoi réaliser ces peintures aufond des grottes ? Par la suite, c’est une interprétation magique voire religieuse quidomine. Dans les années 1960 le préhistorien André Leroi-Gourhan a proposé uneinterprétation structuraliste en fonction de la position des signes, de leur nature, etc.mais cette interprétation ne fonctionne pas dans toutes les grottes. Actuellement, ledébat tourne autour de la dimension religieuse. L’idée d’un art propitiatoire (s’attirerles faveurs des « esprits » pour la chasse) est contredite par le fait que les animauxreprésentés ne sont pas ceux qui sont chassés ni consommés. Par contre, la localisationdes représentations au fond des grottes, le fait que beaucoup de figures représentéesépousent les contours des parois est à l’origine de la théorie « chamanique » du pré-historien J. Clottes, toutefois très discutée. Une autre théorie, « mythologique » voitdans ces représentations des récits des origines.

ConclusionL’art des grottes n’a cessé de susciter l’admiration depuis qu’on la découvert.Toutefois,les explications de ces extraordinaires représentations restent encore aujourd’huiobjets de débats.

La Préhistoire

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a) CommentaireLe sujet correspond au quatrième point fort du XXe siècle : la construction européenne.On peut relier ce sujet au programme d’instruction civique et morale (point 5).

b) Analyse

■ Que faut-il faire pour bien répondre à cette question ?Les enjeux de l’euro sont d’abord économiques (coordonner la politique économiquede différents pays, relations avec les autres monnaies, notamment le dollar…), maisaussi politiques (qui dirige l’euro ? quelle marge de manœuvre pour les pays mem-bres ? pourquoi certains ont-ils refusé l’euro ?) et aussi symboliques (une référencecommune). C’est ainsi que l’on retrouve la géographie, dans la dialectique entre l’unitéet la diversité et dans l’articulation de différentes échelles, nationales, européenne etmondiale.

■ Mobilisation des connaissancesDans le désordre :

• les critères de Maastricht,• les pays membres de l’euro et les autres,• la symbolique de l’euro,• les problèmes de la politique monétaire européenne,• la BCE, son rôle, ses limites…

■ Organisation des connaissances dans un plan structuréSelon quelle logique organiser sa réponse ?

Pour répondre à une question aussi ouverte en gardant la thématique des enjeux, onpeut faire une partie avantages et une partie inconvénients.

c) CorrigéIntroduction

L’euro est la monnaie commune des 25 États membres de l’Union européenne, et lamonnaie unique de 16 d’entre eux, ainsi que de facto de certains États et territoires,comme le Kosovo.Son émission est gérée par la Banque centrale européenne.Mis en cir-culation en 2002 sous sa forme fiduciaire,mais en usage dès 1999, il succède à l’EuropeanCurrency Unit (ECU), soit « l’unité de compte européenne », mise en service en 1979.

Première partie : quels avantages ?D’abord l’euro est la manifestation la plus tangible de la volonté européenne pourles populations. Le fait que différents pays européens aient la même monnaie symbo-lise clairement cette volonté d’union que l’on retrouve dans la forme même des billets(ponts et fenêtres des différents styles architecturaux) et des pièces (une face com-mune montrant l’Union ou l’Europe et une face nationale). La circulation des piècesd’un pays à l’autre permet de renforcer les liens entre les pays et renvoie à la devise del’Union : « l’unité dans la diversité ».

Les enjeux de l’euro.

Le XXe siècle

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En même temps, la monnaie unique a des avantages réels que les citoyens euro-péens ne connaissent pas très bien. L’euro a non seulement permis de protéger noséconomies contre les turbulences financières internationales en fournissant un envi-ronnement stable aux échanges entre les États membres notamment grâce à la dispa-rition des opérations et des commissions de change, mais il assure aussi une espèce desolidarité collective et il facilite aussi la comparaison des prix pour le consommateur.Actuellement, le cours élevé de l’euro par rapport au dollar atténue la hausse desmatières premières, notamment du pétrole. Enfin, la mise en place de l’euro a nécessitéune harmonisation des politiques économiques européennes sur la base des fameuxcritères de Maastricht définis en 1992 (inflation limitée, déficit de l’État inférieur à 3 %du PIB et endettement inférieur à 60 % du PIB) et les États membres de l’eurogroupeont consenti à un transfert de souveraineté en faveur de la Banque centrale euro-péenne qui siège à Francfort, totalement indépendante des pouvoirs politiques. L’euroest donc un acte fort de la volonté de construction européenne.

Deuxième partie : des problèmes ?Pourtant l’euro semble aussi être à l’origine de nombreuses contradictions. Son intro-duction n’a pas soulevé l’enthousiasme des Européens qui ont même été victimes defortes hausses des prix, signe d’une confiance limitée des acteurs économiques dansla nouvelle monnaie unique. D’autre part, l’euro ne fait pas l’unanimité des membresde l’Union. Certains pays qui satisferaient largement les critères de 1992, comme leRoyaume-Uni ou le Danemark, ont refusé d’y adhérer, notamment pour conserver unepolitique monétaire autonome.

D’ailleurs, la politique de la BCE est régulièrement critiquée par les hommes poli-tiques de certains pays (en France notamment), on lui reproche une certaine rigidité,le fait d’être « obsédée » par le contrôle de l’inflation et de ne rien faire pour véritable-ment pousser la croissance économique, contrairement à la Banque centrale améri-caine. Il faut dire que la charte de la BCE ne parle pas de croissance et limite justementson rôle à l’inflation… On lui reproche aussi son indépendance et de ne pas dépendred’instances démocratiques.

Une autre critique de l’euro porte sur son cours qui traduit moins la force de l’éco-nomie européenne que la puissance des États-Unis qui, eux, utilisent le dollar commeun instrument, à la hausse pour attirer les capitaux, ou à la baisse pour exporter davan-tage. On notera pourtant que certains pays européens comme l’Allemagne se satis-font parfaitement d’un euro élevé puisqu’ils exportent des produits de très bonnequalité dont les prix élevés sont justifiés.

ConclusionL’Euro est à bien des égards révélateurs de la construction européenne, à la fois sym-bolique, souvent décevante dans la réalité, mais pourtant protecteur.

■ Autres sujets possibles– Les caractéristiques du régime nazi.

– Le génocide des juifs et des tziganes pendant la Deuxième Guerre mondiale.

– Les Français et la société de consommation pendant la deuxième moitié du XXe siècle.

– Les étapes de la construction européenne.

– La construction européenne et ses défis actuels.

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IV – SE DÉPLACER EN FRANCE ET EN EUROPE

Le TGV, facteur de l’organisation du territoire français.

Documents supports

Document 1 : carte des distances en fonction du temps de transport en France depuisParis avec le TGV.

Carte extraite du Manuel de géographie 1re L-ES-S, J. L. Mathieu (dir.), Nathan, 2007, page 170.

Document 2 : centre d’affaire Euralille (gare TGV, immeubles de bureaux, hôtels,centres commerciaux).

Source de l’image : http://www.fichman.fr/images/euralille.jpg

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a) Analyse

■ Que faut-il faire pour bien répondre à la question ?Il s’agit de montrer comment le TGV a pu modifier l’organisation du territoire français,et ce à différentes échelles comme le suggèrent les deux documents proposés.

■ Mobilisation des connaissancesSur un brouillon, on note au fur et à mesure les informations des documents et lesconnaissances qui reviennent en mémoire.– Lancement du TVG au début des années 1980 avec la ligne Paris-Lyon, puis Paris-Lille, Paris-Tours (puis vers Poitiers et Bordeaux, mais sur des lignes normales), Paris-Marseille, Paris-Strasbourg…– Réseau TGV centré sur Paris.– Conséquences des liaisons rapides entre grandes villes : l’espace-temps se contractetrès inégalement (voir carte en anamorphose) : alors que certaines distances rétré-cissent, d’autres s’éloignent.– « Effet-tunnel ».– Dynamisme des quartiers des gares de TGV situées en ville (Lille) à l’opposé des « gares au milieu des champs » (Amiens, Avignon).

■ Organisation des connaissances dans un plan structuré Selon quelle logique organiser sa réponse ?

Préparer un plan en trois parties : on présentera d’abord l’organisation du réseau TGVet ensuite, les conséquences de cette organisation, d’abord à l’échelle nationale, puisà l’échelle locale.

b) CorrigéIntroduction : le développement du réseau TVG en France

Véritable pari technologique à l’époque du tout automobile, le TGV a été lancé dansles années 1970 pour être inauguré en 1981 (ligne Paris-Lyon). Aujourd’hui, il estdevenu le fleuron de la SNCF et un élément important de l’organisation du territoirefrançais, voire européen.

Première partie : l’organisation du réseau TGVLe réseau TGV est centré sur Paris et reprend la fameuse « étoile de Legrand » qui structure les transports français depuis la fin du XIXe siècle. De la capitale, il dessert pardes voies spéciales les grandes villes périphériques du pays, notamment celles quisont situées à l’est : Lille, Lyon, Marseille et Strasbourg. Pour les villes de l’ouest, seuleTours bénéficie d’une voie rapide, après le train doit emprunter des voies normales etroule donc moins vite. De plus, pour être vraiment efficace, le TGV ne peut desservirque des destinations assez lointaines, il ne doit pas s’arrêter trop souvent pour main-tenir sa vitesse et son tracé doit être aussi rectiligne que possible, ce qui lui interdit de faire trop de détours. On retrouve donc avec le TGV les invariants des transports enFrance : la centralisation sur Paris et l’axe dominant qui va de Lille à Marseille.

Deuxième partie : ses conséquences à l’échelle nationaleDe ce fait, le développement du TGV a d’importantes conséquences sur l’organisationet sur l’évolution de l’espace français. En privilégiant les grandes villes pour sa rentabi-

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Se déplacer en France et en Europe

lité, et du fait de l’absence de liaisons transversales, le TGV renforce la métropolisa-tion, notamment de Paris. Les activités et la population se concentrent encoredavantage sur les agglomérations desservies. Entre elles, la rareté des d’arrêts provo-que un « effet-tunnel » qui vide ces espaces intermédiaires qui semblent s’éloigner descentres. Les villes et les régions ignorées se marginalisent rapidement. La carte 1 mon-tre que le sud-ouest est deux fois plus éloigné de Paris que Marseille. Les logiquesactuelles de rentabilité privilégiées par la SNCF risquent d’accentuer encore cettepolarisation sur les grandes villes et les axes dominants, comme l’a montré l’exemplerécent de fermeture de la liaison direct Nantes-Lille.

Troisième partie : ses conséquences à l’échelle localeLocalement, le TGV peut avoir des effets revitalisants. Les gares TGV sont des oppor-tunités de développement économique, par la création de nouveaux quartiers d’affaires, notamment dans des villes qui souffraient d’un certain retard ou d’une dif-ficile reconversion. L’exemple de Lille (doc. 2) est significatif : sur d’anciennes friches etterrains vagues a surgi un centre d’affaire international connecté au TGV, à proximitédu centre historique. En même temps, l’existence d’une gare TGV attire des habitantsnouveaux dans et autour des villes concernées. Des parisiens quittent la capitale pourhabiter Tours, Lyon ou Marseille. Ceux qui en ont les moyens s’installent dans les centres de ces villes, plus abordables que celui de Paris, ce qui provoque un renchéris-sement du foncier. Sinon, ils vont habiter dans les zones périurbaines qui continuentde s’étendre. Et chaque jour ou plusieurs jours par semaine, ils font la navette avecParis, étendant encore plus loin l’influence de la capitale.

ConclusionFleuron technologique, le TGV est devenu un outil majeur d’organisation du territoireà toutes les échelles, pour le meilleur comme pour le pire.

■ Autres sujets possibles– Les réseaux de transport (autoroutes et TGV) dans l’espace français.

– L’aéroport, un espace multimodal.

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VI – LA FRANCE DANS LE MONDE

a) CommentaireCe sujet participe aussi de l’Instruction civique et morale (thème 4 : « Les traits consti-tutifs de la nation française : (…) la langue nationale »).

b) Analyse

■ Que faut-il faire pour bien répondre à la question ?Il ne s’agit pas seulement de faire l’histoire de la langue française. C’est un sujet degéographie. Il faut donc montrer quelles sont les localisations du parler français dansle monde actuel et expliquer pourquoi, plus de 40 ans après la fin de la colonisation,cette langue reste utilisée dans des parties du monde aussi diverses.

■ Mobilisation des connaissancesSur un brouillon, on note au fur et à mesure les connaissances qui reviennent enmémoire.• La place du français dans les langues parlées sur la planète : entre 160 et 200 millionsde locuteurs, la neuvième langue parlée mais la deuxième étudiée.• Les grandes lignes de l’évolution du français.• Les héritages coloniaux.• Des choix particuliers : Bulgarie et Roumanie.• Le développement de la Francophonie après les indépendances.• La signification de parler français aujourd’hui dans certains pays : l’exemple del’Algérie.

Où et pourquoi parle-t-on français dans le monde actuel ?

Document support

Le monde de la francophonie. Carte extraite du site http://www.francophonie.org

■ 56 États et gouvernements membres de l’OIF

■ 14 États observateurs

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La France dans le monde

■ Organisation des connaissances dans un plan structuréUn plan en trois parties est possible, avec d’abord les héritages, notamment coloniaux,et ensuite la situation actuelle du français, notamment la Francophonie.

c) CorrigéIntroduction : le français dans le monde actuel

Entre 160 et 200 millions de personnes parlent le français de par le monde. Ce n’est quela neuvième langue du monde actuel. Mais avec l’anglais, c’est la seule langue parlée surtous les continents de la planète et c’est la deuxième langue étudiée dans le monde.

Première partie : la naissance du françaisLangue latine comportant aussi de nombreux emprunts germaniques mais aussivikings, arabes…, le français est né dans la moitié nord de la France actuelle (on dit quec’est le parler tourangeau qui est le français le plus « pur ») au cours du Moyen Âge. Leserment de Strasbourg (842) est le plus ancien texte connu où se dessine la future lan-gue française. Par la suite, au cours du Moyen Âge, les déclinaisons héritées du latins’effacent. Avec la Renaissance, le français s’affirme à la fois comme langue officielle(Édit de Villers-Cotterêts en 1539) et littéraire. Au XVIIe siècle, on fixe à la fois le sens desmots (Académie Française fondée en 1635) et les règles d’orthographe et de gram-maire. À la fin du XIXe siècle, l’école gratuite, laïque et obligatoire assure sa diffusiondéfinitive dans tout le pays. Toutefois, du fait d’évolutions frontalières ou des influen-ces politiques et culturelles, des pays voisins ont aussi une partie de leur populationdont le français est la langue maternelle, en Belgique et en Suisse par exemple.

Deuxième partie : la diffusion du français est d’abord un héritage historiqueLes pays où l’on parle français sont les pays d’origine de cette langue, ceux où elle aété imposée par la colonisation, où encore des pays qui ont choisi d’étudier cette lan-gue pour des raisons particulières.

Les deux aventures coloniales successives de la France, aux XVIIe et XVIIIe siècles puis auxXIXe et XXe siècles ont assuré la diffusion du français sur trois ou quatre autres conti-nents. En Amérique, avec le Québec, la Louisiane, les Antilles et la Guyane, en Afriquedu nord mais aussi occidentale et centrale ainsi qu’à Madagascar, en Asie enfin avecl’Inde (la France y avait conservé 5 villes jusqu’en 1947) et l’ex Indochine. Le Pacifiqueest aussi concerné avec la Polynésie et La Nouvelle Calédonie. Ne demeurent commepossessions françaises que les DROM-COM où le français est véritablement l’uniquelangue officielle, tout en ayant donné naissance à des parlers créoles. Ailleurs, il coha-bite avec d’autres langues officielles (Canada, pays d’Afrique centrale) ou demeurecomme langue véhiculaire, quelquefois malgré la volonté des autorités de le faire dis-paraître (Algérie).

Toutefois, certains États ont adopté le français sans avoir été des colonies. Ainsi pen-dant la guerre froide, la Roumanie et la Bulgarie ont développé l’étude du français. Nepouvant utiliser l’anglais et ne voulant pas trop utiliser le russe, ils se sont tournés versle français. Aujourd’hui, comme le montre la carte, de nombreux pays d’Europe cen-trale sont observateurs à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

Troisième partie : pourquoi encore parler français aujourd’hui dans le monde?Dans le monde actuel où l’anglais est la langue internationale, on peut se demander sil’usage du français a encore de l’avenir.

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L’Organisation internationale de la francophonie en assure la promotion dans le monde.Créée en 1970 à Niamey, au Niger, cette organisation qui regroupe aujourd’hui 56 paysfrancophones, mais aussi 14 pays au statut d’observateurs, est née de la volonté des nouveaux dirigeants d’anciennes colonies françaises de ne pas perdre l’héritageculturel du français. Beaucoup des promoteurs de la francophonie étaient d’ailleurs debrillants écrivains comme Léopold Sedar Senghor. Si la mission actuelle de l’OIF resteculturelle (avec TV5 Monde notamment), elle s’étend aussi à des domaines politiques(promotion de l’État de droit, participation à des processus électoraux…), sociaux(aides aux femmes, aux jeunes) et du développement durable.

Toutefois, il existe aussi une francophonie non officielle avec laquelle l’usage du fran-çais peut avoir des résonnances politiques et culturelles, comme en Algérie. Une loi de1991 visait l’arabisation totale de la presse algérienne, imposait l’usage unique de lalangue arabe et interdisait « toute langue étrangère » avec de fortes amendes pour lescontrevenants. Il s’agissait de lutter contre les islamistes en rompant avec l’héritagecolonial. Mais, face à la pression de la population, révélée par un sondage favorable aufrançais, le gouvernement algérien annonça en 2002 l’introduction de l’enseignementdu français dès la deuxième année du primaire et en 2006, il annonçait que l’enseigne-ment supérieur allait être donné en français.

ConclusionHéritage colonial, le français est dans le monde d’aujourd’hui un élément de diversitéqui échappe largement à la France comme en témoigne la richesse des littératuresfrancophones des Antilles et d’Afrique.

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