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COLLECTION PROBLÈMES SOCIAUX ET INTERVENTIONS SOCIALES Penser les liens entre santé mentale et société Les voies de la recherche en sciences sociales Sous la direction de Marie-Chantal Doucet Nicolas Moreau

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COLLECTIONPROBLÈMES SOCIAUX ET INTERVENTIONS SOCIALES

Penser les liens entre santé mentale et sociétéLes voies de la recherche en sciences sociales

Sous la direction de Marie-Chantal Doucet Nicolas Moreau

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Directeur Henri Dorvil, Ph. D. École de Travail social, Université du Québec à Montréal

Codirectrice Guylaine Racine, Ph. D. École de Service social, Université de Montréal

Fondée par Henri Dorvil (UQAM) et Robert Mayer (Université de Montréal)

L’analyse des problèmes sociaux est encore aujourd’hui au cœur de la formation de plusieurs disciplines en sciences humaines, notamment en sociologie et en travail social. Les milieux francophones ont manifesté depuis quelques années un intérêt croissant pour l’analyse des problèmes sociaux, qui présentent maintenant des visages variables compte tenu des mutations des valeurs, des transformations du rôle de l’État, de la précarité de l’emploi et du phé-nomène de mondialisation. Partant, il devenait impératif de rendre compte, dans une perspective résolument mul-tidisciplinaire, des nouvelles approches théoriques et méthodologiques dans l’analyse des problèmes sociaux ainsi que des diverses modalités d’intervention de l’action sociale, de l’action législative et de l’action institution-nelle à l’égard de ces problèmes.

La collection Problèmes sociaux et interventions sociales veut précisément témoigner de ce renouveau en permettant la diffusion de travaux sur divers problèmes sociaux. Pour ce faire, elle vise un large public comprenant tant les étudiants, les formateurs et les intervenants que les responsables administratifs et politiques.

Cette collection était à l’origine codirigée par Robert Mayer, professeur émérite de l’Université de Montréal, qui a signé et cosigné de nombreux ouvrages témoignant de son intérêt pour la recherche et la pratique en intervention sociale.

COLLECTIONPROBLÈMES SOCIAUX ET INTERVENTIONS SOCIALES

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Penser les liens entre santé mentale et société

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La Loi sur le droit d’auteur interdit la reproduction des œuvres sans autorisation des titulaires de droits. Or, la photocopie non autorisée – le « photocopillage » – s’est généralisée, provoquant une baisse des ventes de livres et compromettant la rédaction et la production de nouveaux ouvrages par des profes-sionnels. L’objet du logo apparaissant ci-contre est d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit le développement massif du « photocopillage ».

Mem

bre

de

Presses de l’Université du Québec Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2 Téléphone : 418 657-4399 Télécopieur : 418 657-2096 Courriel : [email protected] Internet : www.puq.ca

Diffusion / Distribution :

Canada Prologue inc., 1650, boulevard Lionel-Bertrand, Boisbriand (Québec) J7H 1N7 Tél. : 450 434-0306 / 1 800 363-2864

France AFPU-D – Association française des Presses d’université Sodis, 128, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, 77 403 Lagny, France – Tél. : 01 60 07 82 99

Belgique Patrimoine SPRL, avenue Milcamps 119, 1030 Bruxelles, Belgique – Tél. : 02 7366847

Suisse Servidis SA, Chemin des Chalets 7, 1279 Chavannes-de-Bogis, Suisse – Tél. : 022 960.95.32

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Penser les liens entre santé mentale et sociétéLes voies de la recherche en sciences sociales

Sous la direction de Marie-Chantal Doucet Nicolas Moreau

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Les Presses de l’Université du Québec reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada et du Conseil des Arts du Canada pour leurs activités d’édition.

Elles remercient également la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour son soutien financier.

Conception graphique Richard Hodgson

Image de couverture Shutterstock

Mise en pages Interscript

Dépôt légal : 3e trimestre 2014 › Bibliothèque et Archives nationales du Québec › Bibliothèque et Archives Canada

© 2014 – Presses de l’Université du Québec Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés

Imprimé au Canada

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Vedette principale au titre :

Penser les liens entre santé mentale et société : les voies de la recherche en sciences sociales

(Collection Problèmes sociaux et interventions sociales ; 70)

Comprend des références bibliographiques.

ISBN 978-2-7605-4095-8

1. Santé mentale – Aspect social. I. Doucet, Marie-Chantal, 1961- . II. Moreau, Nicolas, 1977- . I. Collection : Collection Problèmes sociaux & interventions sociales ; 70.

RA790.5.P462 2014 362.2’042 C2014-941046-8

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Table des maTières

Liste des figures et tabLeaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XV

introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1Marie-Chantal Doucet et Nicolas Moreau

Partie 1L’épreuve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Chapitre 1« Mis à L’épreuve »repenser les liens entre troubles dépressifs et société . . . . . . . . . . . . 11

Geneviève Nault et Nicolas Moreau1. L’épreuve : un cadre conceptuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112. Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143. Les dimensions de l’épreuve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

3 .1 . Les particularités de la logique narrative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 .2 . Un acteur capable et responsable de son classement final . . . . . . 173 .3 . L’enjeu de la fonctionnalité :

intervention et socialisation à la norme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194. La dépression est-elle une épreuve ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

4 .1 . La dépression comme résultat d’un échec à une épreuve ? . . . . . . 224 .2 . La santé mentale comme épreuve ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

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VIII Penser les liens entre santé mentale et société

5. Limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

Chapitre 2cyberdépendances et pathoLogisation du sociaLaspects psychosociaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Amnon Jacob Suissa1. La cyberdépendance : vers un essai de définition . . . . . . . . . . . . . . . 292. Être accro à facebook . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 343. L’individualisme et le vide des liens sociaux

comme déterminants potentiels des cyberdépendances . . . . . . . . . 374. Qu’est-ce qu’une dépendance ?

survol de la perspective psychosociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

Chapitre 3renouer avec sa santé et son iMageLa double peine des travailleurs qui s’absentent en raison d’un trouble mental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

Laurie Kirouac et Henri Dorvil1. stigmatisation et troubles mentaux :

un fléau toujours d’actualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 512. stigmatisation dans le domaine du travail :

le cas des troubles mentaux courants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 523. Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 554. discrédit moral et capacitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

4 .1 . Discrédit moral : « Simulateur intéressé » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 574 .2 . Discrédit capacitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

Partie 2nouveLLes représentations sociaLes de La foLie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

Chapitre 4coMMent étudier La foLie dans La cité ?spécificité et non-spécificité de la folie civile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

Marcelo Otero1. de la désinstitutionnalisation à aujourd’hui : les fous dans la cité . . 762. La folie civile : consistance « spécifique »

et des problèmes « non spécifiques » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

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Table des matières IX

3. Le rapport déréglé à soi et aux autres : les cas de figure de la non-spécificité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88

4. Les « situations-problèmes » de la folie civile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 935. Les dimensions ontologiques de la folie civile :

« mental perturbé » et « social problématique » . . . . . . . . . . . . . . . . . 101conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113

Chapitre 5La représentation sociaLe de La dépression et L’accès aux services de santé MentaLe des jeunes francophones canadiens en contexte Minoritaire . . . . . . 117

Lilian Negura, Nicolas Moreau et Émilie Boutin1. Les francophones en situation minoritaire et leur accès

aux services de santé au canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1172. L’état de santé des francophones en situation minoritaire

au canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1183. Les barrières linguistiques et la question de l’accès aux services

de santé mentale en français . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1184. Le problème de la demande des services de santé mentale

en français . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1195. Les représentations sociales, les dynamiques identitaires

et la demande des services en santé mentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1206. La demande des services de santé de mentale

chez les jeunes francophones minoritaires : une question de représentations sociales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122

7. Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1228. La technique d’évocation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1269. Les entrevues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127

9 .1 . Le jugement de la société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1299 .2 . La honte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1309 .3 . L’identité dépressive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1319 .4 . Les dimensions descriptives et sociales de la dépression . . . . . . . 133

10. une représentation qui vient de l’expérience . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137

Chapitre 6Quand Le droit et La justice contribuent à La MarginaLisationsur la rupture de solidarité sociale en santé mentale au Québec . . . . 141

Emmanuelle Bernheim1. une vision enchantée du droit et de la justice . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1412. Les droits et la justice comme nouveaux dogmes en psychiatrie . . 1433. responsabilité et socialisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147

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X Penser les liens entre santé mentale et société

4. égalité, justice et solidarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1505. droits et rupture de solidarité sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153

Chapitre 7vous avez dit intégration ?incertitudes et tensions dans les représentations de l’intégration sociale dans les publications gouvernementales et les programmes sociaux au Québec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159

Marie-Laurence Poirel et Benjamin Weiss, en collaboration avec le comité de suivi de la recherche Repenser l’intégration

1. Quelques précisions conceptuelles et méthodologiques . . . . . . . . . 1611 .1 . L’importance et l’efficacité des représentations

dans le champ social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1621 .2 . Quelques précisions méthodologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163

2. représentations de l’intégration des groupes marginalisés et des personnes aux prises avec des problèmes graves de santé mentale dans les publications et les programmes gouvernementaux au Québec . . . . . . . . . . . . . . 1642 .1 . Première période : 1989-1998 .

Les balbutiements de l’intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1662 .2 . Deuxième période : 1998-2005 .

L’intégration comme responsabilité collective . . . . . . . . . . . . . . . . . 1672 .3 . Troisième période : 2005-2012 .

L’emploi, vecteur privilégié d’intégration ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1693. regards d’acteurs du terrain sur les programmes 

gouvernementaux et les mesures de soutien à l’intégration . . . . . . 1713 .1 . Représentations de l’intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1723 .2 . Regards sur les programmes gouvernementaux . . . . . . . . . . . . . . . 1733 .3 . Les milieux de pratique en santé mentale devant la responsabilité

de l’intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178

Partie 3L’identité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181

Chapitre 8santé MentaLe, société et sexuaLitéentre acceptabilité sexuelle et figures de l’individualité . . . . . . . . . . . 183

Dominic Dubois1. L’incitation à la liberté, le devoir de dépathologiser . . . . . . . . . . . . . 1862. L’hypothèse pluraliste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1883. Le phénomène trans : de l’identité trouble

à l’individualité souffrante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1954. du « dispositif de la sexualité » aux « règles de l’individualité » . . . . 199bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202

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Table des matières XI

Chapitre 9entre grandeur et vuLnérabiLité du soiLe narcissisme ordinaire au temps du « singularisme » . . . . . . . . . . . . 205

Dahlia Namian et Laurie Kirouac1. Le mouvement de dépathologisation du narcissisme :

du « trouble » aux « traits » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2091 .1 . L’approche dimensionnelle : une « singularisation »

de la personnalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2111 .2 . Le « grand schisme » entre psychiatres et chercheurs . . . . . . . . . . . 212

2. du narcissisme à l’estime de soi : le grand renversement « mental » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2142 .1 . Les hautes (et normales) estimes de soi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2152 .2 . Les estimes de soi vulnérables (et pathologiques) :

de la basse à la haute-instable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2162 .3 . Entre excès et moindre soi : le narcissisme ordinaire . . . . . . . . . . . 218

3. de l’égalité à la singularité : le grand renversement « social » . . . . . 220conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224

Partie 4théories et savoirs cLiniQues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227

Chapitre 10pratiQues de soin, pratiQues de soidynamiques et tensions dans les sociétés de la modernité avancée . . 229

Lise Demailly1. La psychanalyse en france aujourd’hui et le service public

de santé mentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2321 .1 . Le déclin de la psychanalyse dans la psychiatrie française . . . . . . . 2321 .2 . La résistance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2351 .3 . La lenteur de l’implantation des TCC dans l’espace français . . . . . . 236

2. La psychanalyse et la psychiatrie biomédicale : des représentations en controverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2392 .1 . Les points sensibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2402 .2 . Les rapports à la modernité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243

3. Les contradictions de l’individualisme contemporain . . . . . . . . . . . . 245conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249

Chapitre 11graMMaire du Métier de praticien de preMière Ligne en santé MentaLe jeunessecatégories cognitives et configuration d’une individualité « authentique » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251

Marie-Chantal Doucet1. Le paradigme du développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2532. un métier relationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256

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XII Penser les liens entre santé mentale et société

2 .1 . Qu’est-ce qu’un métier relationnel ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2572 .2 . L’ambiance humaniste : configuration

d’une individualité « authentique » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2593. connaissance de la sMj . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260

3 .1 . Penser la SMJ : trois schèmes logico-cognitifs . . . . . . . . . . . . . . . . 2613 .2 . Des catégories cognitives pour penser la SMJ . . . . . . . . . . . . . . . . 264

conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275

Chapitre 12accoMpagner La santé par Le sondes bienfaits de la musique aux avenues vibratoires . . . . . . . . . . . . . 277

Louis Morin, Florence Vinit, Julie Migner Laurin et Annabelle Renzo1. La musicothérapie et la musique comme médium thérapeutique . . 2782. Les effets thérapeutiques de la musique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2803. La musique en médecine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2804. comment la musique peut-elle atténuer la douleur ? . . . . . . . . . . . . 2815. La variable relationnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2826. La harpe : un instrument de soin mythique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2837. des thérapies vibro-acoustiques à la tvah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287

Chapitre 13EmpowErmEnt et intervention en santé MentaLeun regard critique sur les perceptions des usagères et des intervenantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291

Marie-Pier Rivest1. Qu’est-ce que l’empowerment ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2922. pourquoi l’empowerment en santé mentale ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2933. survol des critiques de l’empowerment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2954. Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2965. résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296

5 .1 . Perceptions du rôle de l’intervenante : entre soutien matériel et soutien moral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296

5 .2 . Rôle de l’usagère : une actrice de son cheminement ? . . . . . . . . . . 2975 .3 . Relation d’aide : une relation doublement bénéfique . . . . . . . . . . . . 2985 .4 . Perceptions de l’empowerment : inconnu par les usagères,

indispensable pour les intervenantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2995 .5 . Tableau récapitulatif : perceptions des usagères

et des intervenantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3006. discussion des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302

6 .1 . Absence de notions liées à l’empowerment dans le discours des usagères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302

6 .2 . Empowerment : une pratique d’accompagnement ? . . . . . . . . . . . . 3036 .3 . Empowerment et autonomie : un duo inséparable ? . . . . . . . . . . . . 305

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Table des matières XIII

7. Limites de l’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 306conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 306bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307

Chapitre 14Le « passage obLigé »La folie selon Michel foucault et erving goffman . . . . . . . . . . . . . . . . 311

Katharine Larose-Hébert1. épistémologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314

1 .1 . Épistémologie de Michel Foucault . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3141 .2 . Épistémologie d’Erving Goffman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 317

2. Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3192 .1 . Méthodologie de Foucault . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3192 .2 . Méthodologie de Goffman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321

3. notion de soi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3223 .1 . Le sujet chez Foucault . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3233 .2 . Le self de Goffman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 324

4. folie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3254 .1 . La folie selon Foucault . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3264 .2 . La folie selon Goffman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 327

conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 328bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 329

concLusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333Marie-Chantal Doucet et Nicolas Moreau

notices biographiQues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 337

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lisTe des figures eT Tableaux

figure 2.1. construction du cycle de la dépendance . . . . . . . . . . . 40

figure 4.1. distribution du poids des rapports déréglés à soi et aux autres comme élément dominant des situations problématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

figure 4.2. distribution des « situations-problèmes » – Montréal, 2007 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100

figure 4.3. continuum des « situations-problèmes » en fonction des dispositifs d’intervention déclenchés . . . . . . . . . . 101

figure 4.4. prédominance de la vulnérabilité ou de l’agressivité selon la catégorie de « situation-problème » . . . . . . . . 111

figure 5.1. diagramme causal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125

tableau 4.1. composition des « situations-problèmes » caractérisées par le « danger envers soi-même » . . . . . 108

tableau 4.2. composition des « situations-problèmes » caractérisées par le « danger envers les autres » . . . . . 109

tableau 5.1. caractéristiques sociodémographiques de l’échantillon (n = 10) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124

tableau 5.2. analyse des termes associés à l’inducteur « dépression » selon leur rang d’importance et leur fréquence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126

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XVI Penser les liens entre santé mentale et société

tableau 6.1. nombre de lits psychiatriques par 100 000 habitants . . 144

tableau 6.2. échantillon de la collecte des données . . . . . . . . . . . . . 148

tableau 13.1. perceptions des usagères et des intervenantes . . . . . . 301

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inTroducTionMarie-chantal doucet et nicolas Moreau

La question de la relation entre santé mentale et société n’est pas récente. Les premiers écrits des sciences sociales diffusés en Amérique du Nord et en France traitant de cette relation remontent aux années 1950 et s’étaient alors donné le rôle de pourfendeurs d’une psychiatrie normative, stigma-tisante et déshumanisante, ouvrant ainsi la voie aux recherches sur les inégalités de santé et les représentations sociales de la folie, ou encore à l’émergence de l’antipsychiatrie. Ces perspectives critiques, que l’on se souvienne des Foucault (1961), Bastide (1965), Goffman (1961), Cooper (1970) ou Illich (1975), ont laissé un héritage certain. De plus, des travaux majeurs s’insérant dans un schème structuro-fonctionnaliste, comme ceux de Parsons (1951), se sont attardés sur le rapport clinique, en particulier entre le médecin et son patient, en tant que rapport social qui distribue les rôles et fonctions de chacun dans le processus de traitement.

Tous ces chemins se sont aujourd’hui complexifiés, engageant les réflexions théoriques et les recherches empiriques sur des pistes prenant en compte les transformations sociales et épistémiques. La question n’est plus de se convaincre des liens devenus évidents entre santé mentale et société ; elle concerne plutôt la nature de ceux-ci. En effet, le champ de la santé mentale a pris des proportions telles qu’il est devenu nécessaire d’en saisir les diverses appréhensions dans la production de connaissances.

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2 Penser les liens entre santé mentale et société

À ce titre, la dimension psychique, traditionnellement circonscrite aux seules disciplines de la psychologie et de la philosophie, devient peu à peu objet de réflexion des sciences sociales. Le récent ouvrage paru dans cette même collection, La souffrance à l’épreuve de la pensée (Moreau et Larose-Hébert, 2013), en est d’ailleurs un parfait exemple. Ainsi, dans le contexte contemporain d’individualisation des épreuves, la souffrance et le travail sur soi semblent en grande partie définir la figure du sujet (Doucet, 2013 ; Nault et Moreau, chapitre 1). Parallèlement, on assiste à une certaine hypertrophie des émotions qui se manifeste par l’émergence de troubles de l’humeur tels que la dépression (Negura, Moreau et Boutin, chapitre 5) ou encore d’un certain impératif engageant à se connaître soi-même, à s’accepter et même à s’estimer (Namian et Kirouac, chapitre 9). Apparaissent donc une ouverture sur des conceptions sociologique, histo-rique, voire politique de l’intériorité et des sentiments ainsi que l’hypothèse d’une configuration historico-sociale de l’affectivité.

La santé mentale devient un sujet d’intérêt public dans la mesure où chacun peut se voir, pour un temps ou de manière définitive, revêtir les habits de celui que l’on appelait autrefois le « fou ». Le génie de ce person-nage est qu’il peut être joué par tous et traverse d’une manière spectaculaire l’ensemble des échelons sociaux ainsi que les genres (Dubois, chapitre 8). On pourrait presque dire, ironiquement, qu’il est de bon ton aujourd’hui de se « donner du diagnostic », de montrer son soi abîmé ou encore fragi-lisé. De plus, comme la frontière entre vie intime et vie publique n’a jamais été aussi poreuse, il n’est pas étonnant de constater que les pré-occupations pour la santé mentale font partie de la banalité du monde contemporain. Pensons aux personnages publics qui, inscrits sur la toile narrative des réseaux sociaux et médiatiques, racontent leur trouble anxieux, leur dépendance sexuelle ou encore leur passion du jeu. On assiste aussi à la mise en débat à la fois scientifique et sociale de la forma-tion de nouveaux diagnostics, dont la cyberdépendance n’est pas le moindre (Suissa, chapitre 2).

Par ailleurs, ce renouvellement normatif concernant l’intime ne peut qu’induire d’autres transformations, dont celle de la notion d’exclusion. En effet, la démarcation entre ce que seraient les lieux de l’inclusion et ceux de l’exclusion se fait plus floue qu’auparavant. Le champ de la santé mentale, qui recouvrait essentiellement les groupes exclus et marginalisés (Otero, chapitre 4), intègre à présent un thème majeur, celui de la rela-tion individu-société. Il est alors possible de s’intéresser maintenant à la souffrance des « inclus ».

Un autre phénomène ayant récemment émergé est le problème de la relation (parents-enfants, conjugale, entre collègues, etc.) qui met en scène des individus réflexifs aux transactions symétriques. Ce problème devient objet d’investigation dans le contexte du brouillage des frontières

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Introduction 3

entre vie privée et vie publique mentionné précédemment. Les relations s’exprimeront aussi à travers l’interaction clinique non directive entre le praticien et le sujet selon les prescriptions diverses, mais aussi contradic-toires des théories du comportement humain (Demailly, chapitre 10 ; Doucet, chapitre 11).

Depuis le Stigmates de Goffman (1963), les voies de la recherche en sciences sociales se sont diversifiées dans ce champ, ce qui permet un raf-finement de ce concept. Tout en approfondissant la recherche à partir d’un questionnement sur le rôle du droit et de la justice dans la gestion sociale de la folie (Bernheim, chapitre 6), des questions sont simultanément posées sur ce que l’on peut bien entendre par les concepts d’intégration (Poirel et Weiss, chapitre 7), ou encore d’empowerment (Rivest, chapitre 13), tandis que d’autres interrogations se centrent sur le phénomène identitaire à travers l’épreuve du stigmatisé (Dubois, chapitre 8). Autant de questions qui débouchent sur le problème plus large de la reconnaissance.

Parallèlement aux représentations changeantes de la folie, on assiste à l’émergence de groupes de pression pour la reconnaissance d’un syn-drome ou son maintien comme catégorie diagnostique. Cette demande de légitimation de certaines pathologies mentales vient d’ailleurs faire direc-tement écho aux principales directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a fait de la lutte contre la stigmatisation des personnes aux prises avec des troubles mentaux dans l’espace public et les lieux de travail un important cheval de bataille. On se préoccupe alors de « travail-leurs honteux » qui reviennent d’un congé de maladie pour cause de burn-out ou de troubles dépressifs (Kirouac et Dorvil, chapitre 3).

L’importance accordée au champ de la santé mentale par les sciences sociales a également pour conséquence l’étude des liens entre aspects identitaires ou culturels et troubles mentaux. Quels seraient alors les liens entre l’identité francophone hors Québec et la représentation sociale de la dépression ou encore la demande d’accès aux services de santé mentale (Negura, Moreau et Boutin, chapitre 5) ?

Enfin, les traitements et les services font l’objet d’investigations qui conduisent à l’analyse des discours en santé mentale. Le discours des pra-tiques renvoie dos à dos les principales théories du comportement humain en usage que sont la psychanalyse, le cognitivo-comportementalisme et le discours biomédical (Demailly, chapitre 10 ; Doucet, chapitre 11 ; Larose-Hébert, chapitre 14). Ainsi, une grammaire du métier de praticien en santé mentale s’établit dans un pluralisme pragmatique pourtant relativement unifié autour de la représentation d’une ontologie de l’individualité, celle d’un individu authentique et anhistorique.

Que nous disent les troubles mentaux – leur forme et leur régula-tion  – sur le social ? Comment comprendre les interventions dans ce domaine ? Quelle en est donc la « sociologie implicite », pour paraphraser

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4 Penser les liens entre santé mentale et société

Sévigny (1993) ? L’intérêt actuel pour le champ de la santé mentale et les récents développements psychiatriques se sont-ils accompagnés d’une transformation des liens entre santé mentale et société ? Plus générale-ment, quels sont les liens possibles entre ces deux sphères ? Reflètent-ils des enjeux épistémologiques ? disciplinaires ? culturels ? temporels ? Le présent ouvrage vise à rendre compte de domaines de recherche du monde francophone concernant les liens entre santé mentale et société à travers la multiplicité des enjeux dont le domaine de la santé mentale est l’objet.

Ainsi, nous avons choisi de diviser cet ouvrage – composé de 14 cha-pitres – en quatre principaux thèmes : 1) l’épreuve ; 2) les nouvelles représen-tations sociales de la folie ; 3) l’identité ; 4) les théories et savoirs cliniques.

La première partie porte sur l’épreuve de la santé mentale. Dans une société où la santé mentale devient un idéal à atteindre et à maintenir, les individus doivent s’y mesurer. Le concept d’épreuve renvoie à une concep-tion de l’individu comme sujet et acteur, qui doit composer avec les situa-tions. Elle permet aussi de lire ces situations en rattachant les grands ensembles à l’expérience individuelle et subjective.

Geneviève Nault et Nicolas Moreau s’intéressent à la notion d’épreuve du sociologue français Danilo Martuccelli afin de mieux saisir le sens de la dépression dans les sociétés contemporaines occidentales. Ces auteurs soutiennent que la pertinence de ce concept réside dans le fait qu’il permet de renouveler l’articulation des liens entre société et expérience subjective de la dépression.

Amnon Jacob Suissa se penche, quant à lui, sur la cyberdépen-dance. Loin de faire l’unanimité parmi les scientifiques et les divers acteurs sociaux, le concept de cyberdépendance est l’objet d’un débat entre plu-sieurs écoles de pensée. Alors que l’approche axée sur la pathologie exerce une influence importante sur la saisie du phénomène des dépendances et les traitements à privilégier, l’auteur privilégie une analyse psychosociale en questionnant certains déterminants et enjeux sociaux sous-jacents à ce problème contemporain qu’est la cyberdépendance.

Enfin, Laurie Kirouac et Henri Dorvil s’attaquent à la question des milieux de travail. S’absenter du travail pour un motif de trouble mental courant (dépression, burn-out, etc.) est encore vu comme une tare, pouvant suffire à sortir le travailleur du cercle des « normaux » et à lui faire rejoindre celui des « stigmatisés ». Il arrive en effet que l’expérience inva-lidante d’un trouble mental introduise une rupture dans les relations professionnelles du travailleur, marquée d’un double discrédit : moral et capacitaire. Et si diverses stratégies peuvent l’aider à mettre un terme à ce discrédit, tous ne disposent pas des mêmes moyens d’y parvenir.

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Introduction 5

La deuxième partie présente les nouvelles représentations sociales de la folie dans la cité comme dans les cours de justice, au sein des minorités et dans les discours gouvernementaux. Si les discours des uns et des autres se présentent sous un jour positif et intégratif, l’incertitude reste en ce qui a trait aux troubles mentaux sévères. En effet, l’étrangeté demeure alors que l’espace public s’est empli de ces « désaliénés ». En même temps, les recherches contemporaines sont de plus en plus portées à faire l’étude des représentations sociales des personnes aux prises avec un trouble mental, ce qui fait penser que la pensée sociale s’est peu à peu ouverte au récit de cet autre, du « fou ».

Marcelo Otero montre que la folie civile, c’est-à-dire celle qui « pose problème » concrètement dans la cité aux uns (les personnes direc-tement concernées) et aux autres (familles, entourage, étrangers), ne peut être comprise ni prise efficacement en charge sans considérer les deux consistances ontologiques qui la composent : le « mental perturbé » et le « social problématique ». Se basant sur les résultats de plusieurs recherches empiriques qu’il a menées, Otero propose quelques outils méthodo-logiques permettant d’étudier la folie civile à partir d’une perspective sociologique large.

Le chapitre de Lilian Negura, Nicolas Moreau et Émilie Boutin présente des données issues d’une enquête réalisée auprès de jeunes fran-cophones de la ville d’Ottawa qui ont déclaré avoir eu une expérience « dépressive ». Les résultats montrent que les jeunes associent la dépression essentiellement à l’isolement, à la tristesse et au désespoir tout en accor-dant une dimension sociale importante à ce trouble. Ainsi, l’intériori-sation des préjugés et du jugement social façonne les processus identitaires de ces jeunes, ainsi que leurs comportements en ce qui a trait à la consultation des services de santé mentale.

De son côté, Emmanuelle Bernheim s’intéresse au droit et à la justice. S’ils apparaissent généralement comme des instruments d’éman-cipation et d’égalité, qu’en est-il vraiment ? Et, surtout, quel est le lien entre droit, justice et solidarité sociale ? Ces questions sont explorées à la lumière d’entretiens menés auprès de juges et de psychiatres, et de séances d’observation d’audience de garde en établissement et d’autorisation de soins.

Enfin, pour clore cette partie, le texte de Marie-Laurence Poirel et Benjamin Weiss se penche sur les incertitudes et tensions qui, dans le Québec contemporain, accompagnent la construction d’un discours gouvernemental et d’une action publique sur l’intégration sociale des personnes vivant avec des problèmes graves de santé mentale.

La troisième partie s’articule autour de deux chapitres – ceux, d’une part, de Dominic Dubois et, d’autre part, de Dahlia Namian et Laurie Kirouac – et traite de la problématique de l’identité. Les travaux portant

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6 Penser les liens entre santé mentale et société

sur une nouvelle lecture de l’individualité contemporaine se concentrent sur une affectivité sociale en tant qu’objet de connaissance sociologique1. L’identité change de forme, car désormais l’individu doit « être lui-même », ce qui comporte son lot de paradoxes.

Dominic Dubois nous offre un chapitre sur le mouvement de dépathologisation des sexualités qui a cours depuis quarante ans. Contrai-rement aux interprétations qui privilégient une analyse en termes de fluc-tuations des seuils de la normativité sexuelle, son approche vise à mettre en relief ses liens avec une transformation d’ensemble de la santé mentale et l’émergence d’une nouvelle figure de l’individualité.

Dahlia Namian et Laurie Kirouac s’interrogent également sur le mouvement de dépathologisation, cette fois sur celui qui traverse le trouble de la personnalité narcissique et le continuum qui relie désormais le narcissisme normal au narcissisme pathologique. Ainsi, le narcissisme est aujourd’hui compris comme faisant partie du destin « ordinaire » de tout individu. Or le rôle de l’estime de soi dans cette transformation est central. Cette nouveauté modifie la considération de l’identité dans une société singulariste.

La quatrième et dernière partie réunit les chapitres qui concernent les théories et savoirs cliniques en usage dans le champ de la santé men-tale. L’intérêt de l’étude des théories sera de les saisir comme des construits sociaux qui, à leur tour, sont des éléments de construction de l’individu et de la société. Les différents modes d’appréhension de l’individu sont ici conçus comme étant des logiques de production de l’individu. Cette construction s’effectue d’après des perspectives qui relèvent soit de don-nées probantes, soit de l’univers symbolique ou encore d’un projet de transformation sociale. L’étude des théories et des savoirs cliniques du comportement humain passe nécessairement par l’étude du rapport sujet-objet. Dans ce contexte, il est peut-être utile ici de déconstruire l’idée d’une objectivité sans failles. Il se trouve que le praticien et son objet, contrairement à d’autres domaines, sont de même nature, ce qui, il faut bien le dire, complique les choses dans l’explication des comportements et donne lieu à des conflits d’interprétation2.

Lise Demailly oppose deux conceptions de l’autonomie : l’autono-mie comme adaptation au monde et l’autonomie comme émancipation, dont la coexistence est caractéristique de la modernité avancée. Dans

1. On se reportera, pour plus de détails, aux travaux québécois de Doucet sur la soli-tude contemporaine (2007), d’Otero (2012), de Moreau sur la dépression (2009), de Namian sur une sociologie de la vie moindre (2012), de Kirouac sur les souffrances au travail (2012), puis de Dubois (2012) sur la problématique du genre.

2. On se souviendra, à ce titre, de la boutade de Pierre Bourdieu et de ses compères : « c’est peut-être la malédiction des sciences de l’homme que d’avoir affaire à un objet qui parle » (Bourdieu, Chamboredon et Passeron, 1968, p. 64).

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Introduction 7

l’espace culturel et sanitaire français, en ce qu’il a de particulier, cette tension s’exprime dans les luttes d’influence et de légitimité entre la psy-chanalyse (au moins dans ses interprétations les plus libertaires) et les techniques comportementales et cognitives.

Pour sa part, le texte de Marie-Chantal Doucet met en relief l’exis-tence d’une grammaire implicite du métier de praticien de première ligne en santé mentale dans le domaine de l’enfance. À travers les principales catégories à partir desquelles les praticiens parlent de la santé mentale se profile une conception particulière de l’individualité, c’est-à-dire une indi-vidualité considérée comme authentique, pour laquelle il serait essentiel de permettre un espace de développement et d’expressivité.

Selon Louis Morin, Florence Vinit, Julie Migner Laurin et Annabelle Renzo, parmi les approches complémentaires accompagnant les soins, l’utilisation de la musique est reconnue depuis la nuit des temps. Ainsi, ce chapitre porte sur les bénéfices de la musique dans ses effets physiologiques, dans la relation à l’autre dont elle est le vecteur (individu et culture), ainsi que dans les différentes représentations du corps qu’elle peut véhiculer. On a pris ici l’exemple de la harpe, en soulignant sa portée mythique ainsi que ses dimensions vibroacoustiques.

Le chapitre de Marie-Pier Rivest s’articule autour d’une recherche qui visait à comparer les perceptions des interventions et du concept de l’empowerment auprès d’usagères et d’intervenantes d’un organisme offrant des services de santé mentale. Les résultats permettent à l’auteure de réflé-chir aux implications de cet accent placé sur l’empowerment, notamment sur le plan de la normativité sociale contemporaine ainsi que sur celui des pratiques d’accompagnement.

Enfin, Katharine Larose-Hébert propose un tour d’horizon com-paratif des épistémologies et méthodologies utilisées par Michel Foucault et Erving Goffman dans leurs œuvres respectives : Histoire de la folie et Asiles. À travers leurs recherches, ces auteurs ont remis en question l’inter-nement et le traitement des aliénés au sein de l’institution asilaire ainsi que l’« évidence » biomédicale de la folie, explicitant par le fait même le rap-port, à la fois disciplinaire et normalisateur, liant santé mentale et société.

BiBliographie

BASTIDE, R. (1965). Sociologie des maladies mentales, Paris, France : Flammarion.

BOURDIEU, P., J.-C. PASSERON et J.-C. CHAMBOREDON (1968). Le métier de sociologue, Paris, France : Mouton.

COOPER, D. G. (1970). Psychiatrie en anti-psychiatrie, Paris, France : Seuil.

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8 Penser les liens entre santé mentale et société

DOUCET, M.-C. (2007). Solitude et sociétés contemporaines, une sociologie de l’individu et du rapport à l’autre, Québec, Canada : Presses de l’Université du Québec.

DOUCET, M.-C. (2013). « Le champ de l’affectivité et la notion de souffrance : une voie heuristique pour les sciences sociales », dans N. Moreau et K. Larose-Hébert (dir.), La souffrance à l’épreuve de la pensée, Québec, Canada : Presses de l’Université du Québec, p. 41-62.

DUBOIS, D. (2012). « Le phénomène trans. Les mises en problème de l’identité », dans M. Otero et S. Roy (dir.), Qu’est-ce qu’un problème social aujourd’hui ? Repenser la non-conformité, Québec, Canada : Presses de l’Université du Québec, p. 125-167.

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Page 27: Penser les liens entre santé mentale et société · et société Les voies de la recherche en sciences sociales Sous la direction de Marie-Chantal Doucet Nicolas Moreau. ... au

SI LA PREUVE DES LIENS ENTRE SANTÉ MENTALE ET SOCIÉTÉ n’est plus à faire – pensons notamment aux travaux de Foucault ou de Goffman –, le contexte sociohistorique contemporain nous oblige à repenser la nature de ceux-ci. Dans une société où la fron-tière entre vie intime et vie publique n’a jamais été aussi poreuse, et où l’univers de la santé mentale n’a jamais été aussi large, l’intériorité devient peu à peu objet de réflexion des sciences sociales.

Les auteurs de cet ouvrage analysent cette socialisation de la santé mentale dans toute sa complexité. Que nous disent les troubles mentaux – leur forme et leur régula-tion – sur le social ? Comment comprendre les interventions dans ce domaine ? L’intérêt actuel pour le champ de la santé mentale et les récents développements psychiatriques se sont-ils accompagnés d’une transformation des liens entre santé mentale et société ? Et quels sont les enjeux (disciplinaires, culturels, temporels, etc.) qui découlent de ces liens ? L’ouvrage, qui se divise en quatre principaux thèmes – l’épreuve, les nouvelles représentations sociales de la folie, l’identité et les théories et savoirs cliniques –, montre toute la fécondité de la santé mentale comme phénomène social et culturel.

Marie-Chantal Doucet est sociologue et professeure à l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal. Elle s’intéresse à l’individu contemporain, aux aspects sociaux de la santé mentale et à l’analyse des métiers de la relation. Elle a publié en 2007, chez le même éditeur, Solitude et société contemporaine : une sociologie clinique de l’individu et du rapport à l’autre.Nicolas Moreau est sociologue et professeur agrégé à l’École de service social de l’Université d’Ottawa. Il s’intéresse aux questions de santé mentale et aux pratiques sportives. Il a précédemment codirigé d’autres ouvrages dont, en 2013, chez le même éditeur, La souffrance à l’épreuve de la pensée.

Ont collaboré à cet ouvrageEmmanuelle Bernheim, Émilie Boutin, Lise Demailly, Henri Dorvil, Marie-Chantal Doucet, Dominic Dubois, Laurie Kirouac, Katharine Larose-Hébert, Julie Migner Laurin, Nicolas Moreau, Louis Morin, Dahlia Namian, Geneviève Nault, Lilian Negura, Marcelo Otero, Marie-Laurence Poirel, Annabelle Renzo, Marie-Pier Rivest, Amnon Jacob Suissa, Florence Vinit, Benjamin Weiss

COLLECTIONPROBLÈMES SOCIAUX ET INTERVENTIONS SOCIALES

Henri Dorvil – directeurGuylaine Racine – codirectrice

PUQ.CA

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