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Perception du soutien social chez les adolescentes victimes
d’agression sexuelle
Olivia Regnault, PhD (c) et Isabelle Daigneault, PhD
25 janvier 2012, TCVCASL
Le soutien social
aux victimes d’agression sexuelle…
À suivre
3
Contexte Théorique
Mise en contexte du trauma
et de l’agression sexuelle (AS)
Prévalence des abus sexuels commis à l'endroit des filles de moins de 18 ans: 34% (étude canadienne de Badgley et al. 1984)
Agression sexuelle au Québec :
Échantillon de 411 femmes de plus de 18 ans, 5,2% avaient subi un viol durant l’enfance (Tourigny, Hébert, Joly, Cyr & Baril, 2008)
804 adultes québecois âgés de plus de 18 ans, 22,1% des femmes de leur échantillon avaient subi une agression sexuelle durant l’enfance (Hébert, Tourigny, Cyr, McDuff et Joly, 2009)
5
Problématique de l’agression sexuelle
La victimisation sexuelle augmente avec l'âge des enfants: les adolescents-es sont les plus nombreux parmi les victimes.
Conséquences chez les adolescentes victimes d’agression sexuelle (VAS)
abus de substances (Kilpatrick, et al., 2000)
troubles alimentaires (Paul, Schroeter, Dahme, & Nutzinger, 2002)
tentatives de suicide (Ferguson, Woodward, & Horwood, 2000)
...
Chez 1/3 des victimes
Absence de symptômes cliniques post agression (Kendall-Tackett, Williams, & Finkelhor, 1993)
Adaptation et fonctionnement ultérieurs efficaces (Farber & Egeland, 1997)
Facteurs favorisant un ajustement post-
traumatique favorable
Quelques exemples :
Absence de situations de vie stressantes (Blair, 2000)
Confiance interpersonnelle (Daigneault, Hebert, & Tourigny, 2007)
Absence de symptômes dépressifs (Shalev, et al., 1998)
Présence de soutien de la part de l’entourage (Brewin,
Andrews, & Valentine, 2000; Ozer, Best, Lipsey, & Weiss, 2003)
7
Soutien social et trauma
Reconnu comme l’une des meilleures variables d’ajustement
post-traumatique (APT) (Brewin, Andrews,& Valentine, 2000;
Ozer, Best, Lipsey, & Weiss, 2003)
Toutefois, impact bénéfique varierait selon :
la source (Ullman, 1996)
le type (Feiring, Taska, & Lewis, 1998)
la perception qu’en ont les victimes (Campbell, Ahrens, Sefl, Wasco, & Barnes, 2001).
8
Aperçu du soutien social (1)
Concept multidimensionnel !
Soutien positif (4 types) : informationnel (donner des conseils ou des informations)
émotionnel (échanger sur les émotions)
instrumental (apporter de l’aide matérielle ou financière)
de camaraderie (faire des activités avec l’autre)
(Guay, Marchand, & Billette, 2006)
Présent / Manquant
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Aperçu du soutien social (2)
Soutien négatif : peu étudié, définitions
floues (Guay, Billette et Marchand, 2006)
- Manque d’interactions soutenantes ?
- Présence d’interactions non soutenantes ?
Variable affectant davantage l’APT des victimes que le soutien positif
(Campbell, et al., 2001; Davis, Brickman, & Baker, 1991; S. E. Ullman, 1996)
Ex : Présence de réactions négatives de la part de l’entourage peuvent amener la victime à adopter des comportements contre productifs lors d’une thérapie pour un trouble de stress post-traumatique (Foa & Rothbaum, 1998)
Dans les 1er temps, les VAS se tournent davantage vers des sources informelles (amies, chum, proches) que formelles (police, intervenants sociaux, psychologues) (Davis & Brickman, 1996)
2 composantes du soutien social sont particulièrement importantes à observer :
nombre de personnes disponibles dans le réseau de l’individu
qualité perçue de la relation
Aperçu du soutien social (3)
11
Aperçu du soutien social (4)
Victimes d’agression sexuelle s’accordent sur ce qui est
aidant mais pas sur ce qui les blesse (Campbell, Ahrens, Sefl, Wasco & Barnes, 2001)
Études soutien social et AS (1)
Grande majorité des études portent
sur les adultes VAS (seulement 4 études
recensées sur le soutien des adolescents VAS (Collings & Payne,
1991; Feiring et al. 1998; Spaccarelli & Kim, 1995; Helmers, Everett, &
Trickett, 1991)).
Parmi ces études 1 seule sur le soutien social perçu des adolescents
Chez adultes VAS 1 seule étude qualitative sur le soutien social
perçu (Ahrens, 2006)
Cependant, très nombreuses études sur le soutien
maternel, chez les enfants VAS
Études soutien social et AS (2)
Soutien des amis serait un facteur important dans l’APT des
adolescents VAS :
Perspective développementale (Berndt, 1989)
Étude (Feiring et al, 1998) :
Échantillon de 154 jeunes VAS âgés de 8 à 15 ans
Trois groupes : je reçois du soutien de mes amis uniquement / de mes parents
uniquement / de mes amis et mes parents
Résultats:
Le groupe qui dit recevoir du soutien des amis uniquement n’est composé que
d’adolescents VAS
Soutien parents
seulement
Soutien amis
seulement
Soutien parents
et amis
17% ados 100% ados 38% ados
Nature de mon étude (1)
Étude qualitative (nécessité de se pencher sur le lien entre les facteurs
personnels et interpersonnels de manière qualitative afin de mieux
comprendre l’APT (Daigneault, Cyr & Tourigny, 2007))
Cherche le sens que l’individu donne à son expérience
Nature de mon étude (2)
Utilise de petits échantillons et éclaire la recherche existante
Pertinent dans l’étude de processus complexes, multidimensionnels et contextuels, comme le soutien social
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Objectifs de la présente étude
Mieux comprendre l’expérience de soutien social d’adolescentes victimes d’agression sexuelle
Clarifier ce qui est aidant ou non dans le soutien social pour les adolescentes victimes d’agression sexuelle
Importance de distinguer qualitativement les
types de soutien qui sont bénéfiques de ceux
ayant des effets plus nuisibles (Berman, Kurtines, Silverman & Serafini,1996; Daigneault, 2007)
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Méthodologie
8 adolescentes québecoises âgées de 13 à 17 ans
Critères d’inclusion : pouvoir consentir, avoir été
victime d’AS
Critères d’exclusion : ne pas parler le français,
présence d’un trouble psychotique
Échantillon (1)
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Échantillon (2)
Prises en charge par la Direction de la protection de
la jeunesse (DPJ) pour agression sexuelle
Agression de nature intrafamiliale
Contact physique avec l’agresseur (père 62% des cas)
Agression survenue en moyenne 4,25 ans avant
l’étude
Adolescentes placées, 1 résidant chez ses grands
parents
Échantillon (3)
Le soutien social n’a pas à être vécu juste après l’agression pour avoir un impact sur l’APT :
Impact important plusieurs années plus tard (Ullman, 1996)
Plus le temps écoulé entre le trauma et l’évaluation du trouble de stress post-traumatique est grand, plus la relation inverse entre le trouble et le soutien social sera forte (Ozer, Best, Lipsey et
Weiss, 2008)
21
Instrument et procédure
Multidimensional Trauma Resiliency and Recovery interview MTRR (Harvey et al., 1994)
Entrevue semi structurée effectuée au domicile des
participantes par une clinicienne chercheure, concernant 8
domaines d’ajustement post traumatiques (remémoration,
intégration des affects, tolérance/régulation des affects,
maîtrise des symptômes, estime de soi, cohésion du soi,
attachement, sens donné au trauma).
La participante raconte librement son histoire de vie, incluant
son histoire d’agression sexuelle, sans toutefois y être limitée
Exemple de question
Maintenant, peux-tu me parler de ta vie actuelle comme ce
que tu fais comme travail; qui sont les personnes
importantes dans ta vie; ou tout autre événement qui a été
particulièrement important pour toi, bon ou mauvais?
Quand tu es anxieuse ou bouleversée, quelles sont les
choses que tu peux faire pour t’aider à t’en sortir ou à en
venir à bout?
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Méthode d’analyse (1)
Retranscription puis analyse qualitative à l’aide de QDA Miner
(Péladeau, 2007)
Codage fermé du soutien
Types : instrumental, émotionnel, informationnel, camaraderie
Sources : parent, famille, ami, partenaire amoureux, professionnel, adulte
Portrait descriptif de la provenance et de la nature du
soutien perçu par les participantes
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Méthode d’analyse (2)
2. Codage ouvert : Analyse thématique (Paillé & Mucchielli,
2008) du soutien social négatif et positif
1- Écouter et lire récit du 1er participant plusieurs fois
2- Ressortir les grands thèmes émergents
3- Regrouper les thèmes, les ordonner selon leur prévalence
4- Répéter ces étapes pour les participants suivants
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Résultats
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Codage fermé : soutien positif présent
Amis
Distribution des sources de soutien
Adultes
Famille
Part. amoureux 4% Parents 2%
10%
16%
20%
48%
Source Type
Informationnel Instrumental
Camaraderie Émotionnel
11,5%
25%
25% 38,5%
Professionnels
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Codage fermé :
Soutien positif présent, sources et types
Amis Famille Adultes Professionnels Part. amour. Parents
Émotionnel 46% 40% 13% 40% 100%
Instrumental 17% 20% 50% 40% 100%
Camaraderie 38% 20% 25%
Informationnel 8% 20% 13% 20%
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Codage fermé : soutien positif manquant
Source Type
Parents
Professionnels Amis
33%
13%
20%
33%
40%
20%
40%
Instrumental Informationnel
Camaraderie Émotionnel
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Codage fermé :
Soutien positif manquant, sources et types
Amis Professionnels Parents Adultes Part. amour. Famille
Émotionnel 33% 33% 33%
Instrumental 50% 17% 33%
Informationnel
50%
Camaraderie 17% 33%
Exemples de soutien manquant (1)
Instrumental des amis
J'ai un de mes amis, lui, y'était dans la rue là […]. Je lui
dis : Écoute, j'ai une chambre chez nous tu sais. Tu peux venir.
Pis y'a deux semaines, après être venu, y'est parti
comme ça là. C'était vraiment tough là […] parce qu’il
fallait que je paye le mois de juin
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Exemples de soutien manquant (2)
A : […] Je me demandais si je devais faire enfermer mes frères, ça ça fait plusieurs mois que là j'me le demande.
I : Si tu devrais faire comme un signalement à la police
A : Ouais […] fait que là c'est ça, c'est prendre en charge moi-même pis savoir est ce que moi ce serait bon pour moi de, de faire ça, de faire toutes les démarches pour ça, est ce que je suis assez apte, assez capable. […] Je trouve dommage que dans les centres d'accueil ou bien les travailleurs sociaux ils ne te font pas réfléchir à ça, à savoir est ce que ce serait bon pour toi, est ce que c'est ça que tu veux vraiment faire, un signalement ou non. Ils ne posent pas vraiment ces questions là.
Informationnel des professionnels
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Codage ouvert :
1er thème de soutien négatif
1. Rumeurs négatives répandues par le partenaire amoureux sur la sexualité de l’adolescente
A : Je sortais avec un gars, X, puis ce même gars, dans 1 mois et demie, deux mois que je sortais avec, il m'a demandé genre des rapports sexuels. […] Comme il n'arrivait pas à me pénétrer alors c'était fini. C'est comme ce gars là, à chaque fois qu'il voit tous les gars qui parlent de moi, il faut toujours qu'il radote ça […] Puis à cause de ça les gars me mettent de côté.
I : À cause de… ?
A: À cause de ce que X a dit
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Codage ouvert :
2e thème de soutien négatif
2. Violence verbale du partenaire amoureux
I : Il [partenaire amoureux] t'engueule beaucoup ?
A : Mmmm mmm. Mais sauf quand y'a mes amies qui sont là là.
Ils me disent «Calme toi, calme toi, parce que c't'un jaloux,
y'est jaloux pour rien»
I : Ouais… tu dirais tu qu'il peut être agressif ou violent avec toi
des fois ?
A : Mmm non.
I : Il va plutôt crier ou…
A : Ouais ! crier. Mais il va pas dire des paroles, il va les crier.
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Codage ouvert :
3e thème de soutien négatif
3. Trahisons de l’entourage concernant les confidences
faites sur l’agression sexuelle
I : Pis tu dis y'a comme pas personne à qui tu peux te confier ?
A : J'peux pas faire confiance à personne. […]. Les gens en général
sont comme ça, ils se fâchent contre toi et ils mettent toutes
tes histoires dehors. […] C'est pour ça que je raconte pas toute
ma vie aux gens non plus, tsais jvais pas raconter, ma vie jla
raconte pas avec tout le monde parce que je sais que c'est ça
qui va arriver, parce que ça m'est déjà arrivé plein de fois.
4e thème de soutien négatif : solitude et
contexte de centre d’accueil (1)
1 seule participante :
C'est vraiment cette image là que j'ai dans ma tête des
centres d'accueil c'est comme si on prenait quelqu'un
pis on le mettait là pis c'est comme c'est fini. Desfois
j'ai encore ce sentiment là, j'ai l'sentiment de vraiment là
être seule, être seule là ! j'me souviens quand j'étais en
centre d'accueil j'vivais vraiment là la solitude du fait
que y'a personne que je connais à l'entour de moi.
4e thème de soutien négatif : solitude et
contexte de centre d’accueil (2)
Transition après les centres d’accueil
Quand t'arrives à 18 ans ils ferment le dossier c'est fini,
ben rgarde oui il m'a jamais rappelé, j'ai jamais eu de
nouvelles de mes travailleuses sociales, j'ai jamais, c'est
comme «Byebye là tsais, c'est fini t'es un numéro pis
c'est fini». Tsais ça m'écoeure là, jvoudrais savoir,
jvoudrais que le monde ils, qu ils prennent des
nouvelles de moi là tsais
Codage ouvert :
5e thème de soutien négatif
5. Restructuration des liens (réaction au soutien
négatif)
A Nouveaux critères de sélection des relations
B Rupture des liens sociaux
B1 Voulue
B2 Non voulue
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Thème 5 : restructuration des liens
A. Nouveaux critères de sélection des relations
(1)
A : L'an dernier c'tait plus ben jfaisais confiance, si j'm'entendais bien avec elle j'faisais confiance mais plus maintenant, j'prends plus le temps là. […]
I : Comment tu fais aujourd'hui pour savoir pour décider qui qu'y'est ton ami pis qui qui…
A : ben j'te dirais quand je rencontre la personne, pis que j'commence à y parler c'est comme j'attends, j'attends vraiment avant de dire les vraies affaires tsais , j'va, j'va parler de moi mais pas plus qu'il faut. […] Si je vois que c'est pas, que c'est quelqu'un qu'y'est menteur jvais le laisser loin […] je regarde plus les gens aller parce qu'avant je regardais pas ça tsais. »
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Thème 5 : restructuration des liens
A. Nouveaux critères de sélection des relations
(2)
I : Comment ça se passe avec tes amies de filles ?
A : ça va bien.
I : ouais ?
A : ouais. Ça va bien.
I : ouais… c'est tu différent de l'année passée tu dirais ?
A : ben j'en ai plus pis c'est plus des, c'est des meilleures amies que celles que j'avais tsais. Elles étaient dans la drogue.
I : ouais ok.
A: là c'est du monde qui sont clean
Thème 5 : restructuration des liens
B. Rupture de liens sociaux
Raisons variées :
- trahison
- non respect d’un engagement envers l’ado
- nouvelles AS
- Absence d’aide de la famille biologique
Rupture voulue/non voulue
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Thème 5 : restructuration des liens
B1. Rupture de liens sociaux voulue (1)
I : Est-ce que tu vois beaucoup ta famille encore ?
A : Ben jles voyais un peu là, on svoit un peu mais j'les
ai, jles ai abandonné ma famille, euh jsuis un peu ben,
pas révoltée contre eux autres là mais jveux dire, j'ai pas
aimé c'qu'on fait j'veux dire j'aurais pu avoir de l'aide
d'eux autres pis je l'ai jamais eu fait que à c't'heure c'est
comme jdis, jfais ma ptite vie.
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Thème 5 : restructuration des liens
B1. Rupture de liens sociaux voulue (2)
J'ai coupé le contact avec plusieurs personnes parce
que c'était du monde qui me jouait dans le dos, qui me
faisaient des mauvais coups, des choses comme ça. Ça
fait que vraiment… Dans un court laps de temps, ça a
fait comme… Là j'ai su c'était qui mes vrais amis, tu
sais
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Thème 5 : restructuration des liens
B2. Rupture de liens sociaux non voulue
Moi je sais que c'est arrivé [elle fait référence à son
agression sexuelle], je sais que c'est pesant, y'a des gens
qu'y'ont de la misère tsais pis avant j'avais des amis pis
tsais après leur avoir dit c'est comme jles ai perdus mais,
j'ai appris à, à vivre avec
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Discussion et conclusion
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Sources de soutien social
Amis sont la source de soutien la plus aidante
Partenaire amoureux, peu de soutien positif présent
Partenaire amoureux, réactions de soutien négatives (violence verbale, rumeurs négatives) (White & Rollins,
1981; Holmstrom & Burgess, 1979)
Parents, peu de soutien positif présent (Berndt, 1989) … mais échantillon de jeunes filles placées
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Types de soutien social (1)
Soutien émotionnel, type le plus présent, mais aussi celui dont elles disent le plus manquer… grand besoin!
Soutien manquant, peu abordé dans la littérature mais présence importante (15 situations mentionnées dans mes entrevues où le soutien n’est pas explicitement questionné !)… importance d’en tenir compte
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Types de soutien social (2)
Soutien informationnel venant des professionnels : présence très faible et manque très élevé
Les professionnels donnent peu de soutien informationnel alors que les participantes
aimeraient en recevoir davantage de leur part
Types de soutien social (3)
Résultats convergents dans la littérature, du côté des
aidants des victimes :
- Entrevues effectuées auprès de 203 proches d’enfants
victimes d’agression sexuelle.
- Insatisfaction de ne pas clairement savoir ce qui se
passe avec le cas de l’enfant (où l’enfant est dirigé,
qu’est ce qui va se passer par la suite, comment se
préparer aux procédures judiciaires) (Jones, et al., 2010)
Thèmes 1 et 3 : rumeurs négatives du part. amoureux
et trahisons de l’entourage (1)
Jamais retrouvés dans la littérature
Liés à la notion de CONFIANCE 1 des 4 dynamiques traumatogènes du modèle de Finkelhor et
Browne (1985) :
Sentiment de trahison : l’enfant VAS peut se sentir profondément trahi par quelqu’un qu’il aime, que cette personne soit l’agresseur ou non.
Plus haut potentiel de susciter un sentiment de trahison quand :
- agressions de nature intra familiales ou commises par un agresseur
- l’agression a été une surprise totale
- le jeune a été blâmé ou rejeté suite au dévoilement.
Thèmes 1 et 3 : rumeurs négatives du part. amoureux
et trahisons de l’entourage (2)
Seconde trahison (concernant des confidences liées à l’agression sexuelle) s’ajoute à la dynamique préexistante… il est possible de croire que cela aura un impact très négatif sur l’établissement d’un lien de confiance futur
Impact possible sur le sentiment d’isolement et la capacité à aller chercher du soutien futur
Importance de la confiance dans la relation avec un intervenant, thérapeute ou autre
impact potentiel sur l’établissement du lien avec les
professionnels
Thème 2 : violence verbale du
partenaire amoureux
Concordance avec une littérature extensive sur l’agression sexuelle durant l’enfance comme facteur de risque de la violence en relation de couple (Coid, et al., 2001; Wekerle, et al., 2001; Whitfield, Anda, Dube, & Felitti, 2003).
Étude menée auprès d’adolescentes entre 13 et 17 ans recrutées dans la population générale :
Les victimes d’agression sexuelle intrafamiliale sont de trois à quatre fois plus susceptibles d’avoir vécu de la violence physique ou psychologique dans leurs relations amoureuses. (Tourigny, Lavoie, Vézina et Pelletier, 2006)
Cas «atypique»
Inscrit dans un discours plus général de rage et de colère
Cette jeune a coupé les liens aussi avec sa famille biologique
Hypothèse : sa rage et sa colère font en sorte qu’il est plus difficile pour elle de bénéficier d’un réseau qui existe mais qu’elle ne souhaite pas percevoir comme soutenant et dont elle préfère se détacher
Thème 4 : solitude et contexte de
centre d’accueil
Thème 4 : solitude et contexte de
centre d’accueil (1)
Insatisfaction sur la transition post centre d’accueil :
Travaux de Goyette et ses collègues sur les transitions des jeunes de
centre d’accueil, 3 dynamiques possibles :
- Dépendance envers son réseau : le jeune ne fait que prendre l’aide, sans l’utiliser pour s’inscrire dans un mouvement d’autonomie.
- Interdépendance : échanges mutuels entre le jeune et ses soutiens et le jeune pense à son avenir en lien avec son réseau.
- Indépendance : le jeune ignore les soutiens qu’il possède et s’organise seul dans un but d’émancipation (notre participante ?)
Thème 4 : solitude et contexte de
centre d’accueil (2)
Goyette précise :
Il ne suffit pas qu’un soutien soit fourni à un jeune pour
que cette action soutenante favorise les transitions à la
vie adulte. Un soutien devient support, dès lors que le
rapport du jeune au soutien permet une adéquation (Goyette, 2009)
Thème de restructuration des liens (1)
Rejoint les stades de rétablissement post traumatique du
modèle de Lebowitz, Harvey et Herman (1993)
Stade 1 : Assurer sa sécurité au niveau de l’estime de soi et de
l’attachement (avoir au moins une relation d’attachement stable
et sécure avec un adulte).
Stade 2 : Intégration de la mémoire, de l’affect et de la cognition en
lien avec le trauma
Stade 3 : Établir de nouvelles relations interpersonnelles
mutuelles et égalitaires
Thème de restructuration des liens (2)
Exemple d’une attitude active, où les adolescentes ne font pas que
recevoir le soutien qui est autour d’elles mais vont-elles-mêmes en
rechercher, en vue de ce qu’elles ont appris par le passé.
Malgré certaines difficultés relationnelles de confiance
mentionnées précédemment, ces jeunes sont en mesure de croire
en la création de nouvelles relations, selon des critères qui font du
sens pour elles.
Forces et limites de la présente étude
Forces
Codage fermé ET analyse thématique
Résultats sur le soutien plus spécifiques aux adolescentes
Soutien social beaucoup ressorti malgré le fait qu’il n’ait pas
été explicitement questionné
Limites :
Interviewer ≠ analyste
Échantillon de filles uniquement
? Entrevues effectuées entre 1998 et 2003
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Recommandations et
pistes futures (1)
Préparer les victimes aux réactions potentiellement
négatives des partenaires amoureux
Encourager le soutien émotionnel, par exemple à
travers des ateliers de sensibilisation et de prévention
Favoriser davantage de soutien informationnel de la
part des professionnels
Importance de l’ADÉQUATION entre le soutien
offert et ce que les jeunes perçoivent comme aidant et
répondant vraiment à leurs besoins.
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Recommandations et
pistes futures (2)
Futures études Effectuer de nouvelles entrevues où le soutien social est
explicitement questionné
Examiner le rôle du soutien social du partenaire amoureux et son impact à l’adolescence
Questionnaires quantitatifs examinent le nombre d’amis, le degré de satisfaction…Informations interessantes mais possibilité d’omettre des besoins importants chez le sujet
Examiner le rôle du soutien social manquant…
- Serait-il aussi important que le soutien négatif ?
- Devrait-on systématiquement examiner cette variable
pour mieux cerner les besoins des victimes ?
61
Exemple soutien social manquant
I : on fait pas mal le tour en tout cas de, je sais pas si toi y'a des
choses importantes euh dans la dernière année par exemple qui
sont arrivées dont on n'a pas parlé ou que, tu trouves ce serait
important ?
A : Non mais y'a pas vraiment grand-chose, c'est ça, à part que
j'aurais besoin de ptêtre de l'aide ou quoi que ce soit ben jme dis
au moins ça va quand même assez bien tsais, ça dépend des
jours, ben jsuis toujours fatiguée pis j'ai toujours de la rage pis
c'est sur que jsuis tannée
Boucler la boucle…
Ma définition du soutien social
Évaluation subjective de la concordance entre
l’aide matérielle et émotionnelle qui est offerte à
l’individu et ses besoins à ce moment
65
Références principales (1) Badgley, RF et al. Infractions sexuelles à l'égard des enfants. Vol. 1, gouvernement du Canada,
Ottawa, 1984.
Brewin, C.R., Andrews, B., & Valentine, J.D. (2000). Meta-analysis of risk factors for
posttraumatic stress disorder in trauma-exposed adults. Journal of Consulting and Clinical Psychology,
68, 748-766. Daigneault, I. (1998) Description of trauma and resilience in sexually abused adolescents : An
integrated assessment. Journal of trauma practice, 3(2), 23-47
Tourigny, M., Hébert, M., Joly, J., Cyr, M., & Baril, K. (2008). Prevalence and co-occurrence of
violence against children in the Quebec population. Australian and New Zealand Journal of Public
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Hebert, M., Tourigny, M., Cyr, M., McDuff, P., & Joly, J. (2009). Prevalence of childhood sexual
abuse and timing of disclosure in a representative sample of adults from Quebec. The Canadian
Journal of Psychiatry / La Revue canadienne de psychiatrie, 54(9), 631-636.
Davis, R & Brickman, E. (1996). Supportive and unsupportive aspects of behavior of others
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Feiring, C, Taska, L & Lewis, M. (1998) Social support and children’s and adolescents’ adaptation to sexual abuse, Journal of interpersonal violence, 13(2), 240-260
66
Références principales (2)
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Tourigny, M., Lavergne, C., Les agressions à caractère sexuel. État de la situation, efficacité des programmes de prévention et facteurs associés à la dénonciation. Laboratoire de recherche en écologie humaine et sociale (LAREHS), Université du Québec à Montréal, Mars 1995, 87 pages
Ullman, S. (1999). Social support and recovery from sexual assaut, a review. Agression and violent behavior, 4(3), 343-358.
Jones, L. M., Atoro, K. E., Walsh, W. A., Cross, T. P., Shadoin, A. L., & Magnuson, S. (2010). Nonoffending caregiver and youth experiences with child sexual abuse investigations. Journal of Interpersonal Violence, 25(2), 291-314.
Lebowitz, L., Harvey, M. R., & Herman, J. L. (1993). A stage-by-dimension model of recover
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