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C hacun, comme à chaque fois que l'his- toire fait irruption et surgit avec sa violence impré- visible, et que l'on sort de l'ordinaire, se souviendra où il était et ce qu'il faisait lorsqu'il découvrit l'horreur de ce mas- sacre perpétré envers la rédac- tion d'un journal satirique, des policiers en fonction et les clients d'un supermarché juif. Quand la tragédie fait irrup- tion sur la scène de l'histoire nous surprenant dans la bana- lité du quotidien ! L a tradition philosophique s'est toujours construite en marge ou contre la pensée religieuse. Chez les Grecs, l'affirmation du logos, la raison, se fait au détriment du mythos, le mythe, l'histoire que l'on ra- conte afin de donner un sens à la naissance de l'univers, au scandale de la maladie de la mort, du tragique de la condi- tion humaine … c'est le para- doxe pascalien de la grandeur de l'homme qui découvre sa petitesse ; du haut de sa force, il se connaît dans son extrême faiblesse … Mais la force de la raison, c'est, par un long travail de Sisyphe, d'accé- der à la vérité et de construire un monde de savoir. La con- naissance s'oppose à la croyance. Pour les artisans de la pensée rationnelle, scienti- fiques ou philosophes, juristes ou techniciens, la religion est une illusion qui peut s'avérer dangereuse dès lors qu'elle prétend se substituer à l'activi- té de la connaissance ration- nelle. Le philosophe Ludwig Feuerbach affirmait que c'est sa propre essence que l'homme projette en Dieu. Après avoir été conçu comme étant à l'image de Dieu, c'est Dieu qui devient à l'image de l'homme ! Et lorsque Marx écrit ". La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit des conditions sociales d'où l'esprit est exclu. Elle est l'opium du peuple.", il cerne avec exacti- tude l'impact et le rôle du phénomène religieux. La Ré- volution française en procla- mant l'existence d'une huma- nité universelle promeut l'uni- té du genre humain. Les reli- gions se sont progressivement orientées vers un humanisme altruiste. Il demeure que les groupes humains, à travers leur culture, leurs pratiques sociales, les contradictions d'un capitalisme en crise qui utilise guerres et conflits comme outil de régénéres- cence … génèrent les pires Résistez! N°19 – 15 MARS 2015 P erspectives « L’Humanité » Journal fondé par Jean Jaurès – 18/04/1904 inquiétudes. C 'est une grande victoire de l'Esprit humain que de pouvoir transgresser des fron- tières, celles qu'imposent les dictatures de quelque ordre qu'elles soient. Tuer les dessi- nateurs de Charlie-Hebdo, c'est vouloir abolir l'art qui dévoile une réalité qu'il rend visible. Quoi de plus vain ! I l est un magnifique rêve de Grenade, celui d'Aragon, lorsqu'il évoque dans Le Fou d'Elsa l'Andalousie des trois religions monothéistes réconci- liées. Mais le rêve s'achève dans le cauchemar d'une Inquisition victorieuse. " Et puis je sens se dessécher Ces mots de moi dans ma salive C'est là le malheur pas le mien Le malheur qui nous est commun Épouvantes des autres hommes Et qui donc t'eut donné la main Étant donné ce que nous sommes" Jean Knauf, Président des Amis de l'Humanité BP 14 63018 Clermont-Ferrand cedex 2 [email protected] http://amishuma63.over-blog.com Tel : 06 75 95 59 01 06 26 43 19 65 CCP : Amis de l’Huma n°07525668R024 J.O : 23.07.2011 n°947/3387

Perspectives n°19

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Page 1: Perspectives n°19

C hacun, comme à

chaque fois que l'his-

toire fait irruption et

surgit avec sa violence impré-

visible, et que l'on sort de

l'ordinaire, se souviendra où il

était et ce qu'il faisait lorsqu'il

découvrit l'horreur de ce mas-

sacre perpétré envers la rédac-

tion d'un journal satirique, des

policiers en fonction et les

clients d'un supermarché juif.

Quand la tragédie fait irrup-

tion sur la scène de l'histoire

nous surprenant dans la bana-

lité du quotidien !

L a tradition philosophique

s'est toujours construite

en marge ou contre la pensée

religieuse. Chez les Grecs,

l'affirmation du logos, la raison,

se fait au détriment du mythos,

le mythe, l'histoire que l'on ra-

conte afin de donner un sens

à la naissance de l'univers, au

scandale de la maladie de la

mort, du tragique de la condi-

tion humaine … c'est le para-

doxe pascalien de la grandeur

de l'homme qui découvre sa

petitesse ; du haut de sa

force, il se connaît dans son

extrême faiblesse … Mais la

force de la raison, c'est, par un

long travail de Sisyphe, d'accé-

der à la vérité et de construire

un monde de savoir. La con-

naissance s'oppose à la

croyance. Pour les artisans de

la pensée rationnelle, scienti-

fiques ou philosophes, juristes

ou techniciens, la religion est

une illusion qui peut s'avérer

dangereuse dès lors qu'elle

prétend se substituer à l'activi-

té de la connaissance ration-

nelle. Le philosophe Ludwig

Feuerbach affirmait que c'est

sa propre essence que

l'homme projette en Dieu.

Après avoir été conçu comme

étant à l'image de Dieu, c'est

Dieu qui devient à l'image de

l'homme ! Et lorsque Marx

écrit ". La religion est le soupir de

la créature opprimée, l'âme d'un

monde sans cœur, comme elle est

l'esprit des conditions sociales d'où

l'esprit est exclu. Elle est l'opium

du peuple.", il cerne avec exacti-

tude l'impact et le rôle du

phénomène religieux. La Ré-

volution française en procla-

mant l'existence d'une huma-

nité universelle promeut l'uni-

té du genre humain. Les reli-

gions se sont progressivement

orientées vers un humanisme

altruiste. Il demeure que les

groupes humains, à travers

leur culture, leurs pratiques

sociales, les contradictions

d'un capitalisme en crise qui

utilise guerres et conflits

comme outil de régénéres-

cence … génèrent les pires

Résistez!

N ° 1 9 – 1 5 M A R S 2 0 1 5

Perspectives « L’Humanité » Journal fondé par Jean Jaurès – 18/04/1904

inquiétudes.

C 'est une grande victoire de

l'Esprit humain que de

pouvoir transgresser des fron-

tières, celles qu'imposent les

dictatures de quelque ordre

qu'elles soient. Tuer les dessi-

nateurs de Charlie-Hebdo, c'est

vouloir abolir l'art qui dévoile

une réalité qu'il rend visible.

Quoi de plus vain !

I l est un magnifique rêve de

Grenade, celui d'Aragon,

lorsqu'il évoque dans Le Fou

d'Elsa l'Andalousie des trois

religions monothéistes réconci-

liées. Mais le rêve s'achève dans

le cauchemar d'une Inquisition

victorieuse.

" Et puis je sens se dessécher

Ces mots de moi dans ma salive

C'est là le malheur pas le mien

Le malheur qui nous est commun

Épouvantes des autres hommes

Et qui donc t'eut donné la main

Étant donné ce que nous sommes"

Jean Knauf,

Président des Amis de l'Humanité

BP 14 63018 Clermont-Ferrand cedex

2

[email protected]

http://amishuma63.over-blog.com

Tel : 06 75 95 59 01 06 26 43 19 65

CCP : Amis de l’Huma n°07525668R024

J.O : 23.07.2011 n°947/3387

Page 2: Perspectives n°19

L a séance d’ouverture a bien auguré de la suite de la semaine

avec notamment la projection du film lauréat de l’édition

2014 ‘Mon ami Nietzsche’ du réalisateur brésilien Fauston Da

Silva et celle du film de René Vautier ‘Afrique 50’ que j’ai re-

trouvé le lundi suivant au Rio avec la chaleureuse présence de

Michel Le Thomas

D’abord le prix du public ‘Guy Mo-

quet’ du réalisateur Demis Herenger

(programme français n° 12)

Bien sûr j’ai voté pour ce film, parce

qu’il m’a touché par sa fraîcheur, son

humour et aussi par sa pertinence par

rapport à l’actualité de ce début d’année démontrant que cette jeunesse

colorée des ‘quartiers’, des ‘banlieues’, n’a pas des aspirations diffé-

rentes de celles des autres jeunes : quête d’amour, quête d’absolu,

quête d’amour absolu, et de reconnaissance. Peut-être qu’en allant à la

rencontre de ces jeunes (et moins jeunes !), et en retis-

sant le lien social avec eux pourrait-on se prémunir de

la répétition des dramatiques événements de ce début

d’année ? Ce film est une belle contribution à ce travail.

Ensuite le film ‘Les invisibles’ du réalisateur japonais

Akihiro Hata (programme français n°6), astucieuse

réalisation (tournée en Auvergne) qui nous fait pénétrer

dans la réalité sociale de la vie des travailleurs du nu-

cléaire, et illustre la casse humaine provoquée par leurs

conditions de travail. Avec un zeste d’onirisme et une

pincée de philosophie pour pimenter cela. Dans ce

même programme un conte très drôle et très inventif

du réalisateur Guillaume Rieu : ‘Tarim le brave contre

l e s m i l l e e t u n e f f e t s ’

Collectivement aux programmes ‘vélo’ (rétro-pédalage),

pratiquant et amateur de la ‘petite reine’ depuis mon enfance j’ai aimé

et apprécié les différents films des 3 programmes consacrés à ce sujet,

de qualité très homogène, approché sous des angles divers : historique

(frères Lumière, Jacques Tati, Louis Malle, …), humoristique (L’école

des facteurs, Paris Shanghai, Panique au Village, …). Tous ces films

traduisent parfaitement la sensation de liberté totale et ce sentiment de

faire partie intégrante de la nature par tous ses sens (contacts avec les

éléments, le relief, les parfums, …) qui sont vécus par tout pratiquant

de ce sport de cette activité. Non définitivement le vélo n’est pas un

sport, n’est pas qu’un sport, c’est une façon de vivre, un art de vivre !

=> Collectivement également aux programmes ‘Afrique’ et ‘Palestine’.

Ces films ayant pour principal sujet la lutte des peuples de ces nations

pour se sortir de situations de précarités liées aux conflits et/ou aux

conséquences des colonialismes d’hier et d’aujourd’hui, nous interpel-

lent. Ils nous confortent aussi sur la nécessité de faire corps avec eux

pour une lutte commune, les prédateurs de nos pays occidentaux étant

également ceux de ces pays du sud, d’Afrique, du Moyen-Orient et

d ’ A s i e .

Mention particulière au film de la réalisatrice Claire Savary ‘Sous

l’arbre à palabres’ (programme Afrique n°1) film de restauration de la

mémoire de la ‘grande époque’ coloniale française vu ‘du côté des

vaincus’ et qui m’a amené à mettre en perspective ce film avec les réa-

lisations de René Vautier et celles de Jean Rouch et a donné lieu à

quelques échanges épistolaires avec Claire Savary.

Enfin les programmes ‘Court d’histoire’, ‘Carte Blanche ‘Politique’

e t C o l l e c t i o n ’ s u r B o r i s V i a n .

- Une belle rencontre tout d’abord lors de la séance ‘Court d’His-

toire’ avec l’historienne Sylvie Lindeperg que j’avais découvert

quelques jours avant en visualisant sur Arte la colossale série sur la

shoah ‘jusqu’au dernier’, touché par son attachement à restituer la

mémoire et l’histoire des ‘petites gens’ des ‘seconds rôles’ et sa

conviction que je partage que ce sont ces personnes aussi qui font

la ‘grande histoire’ et non pas uniquement les monarques, empe-

reurs et autres généraux. La lecture des travaux des historiens amé-

ricains ‘Howard Zinn’ (A people’s History of America) et Francis

Jennings (The Founders of America) m’avait mis sur cette voie il y

a q u e l q u e s a n n é e s .

Pas étonné également que Sylvie Lindeperg et Ginette Lavigne

cinéaste franco-portugaise (la nuit du coup d’état – nuit du 25 avril

1974) se soient retrouvées pour des réalisations communes.

- De belles surprises dans le programme ‘Carte

Blanche Politique’ avec notamment un film ‘bonus’

non annoncé de Jean-Gabriel Périot sur les Black

Panthers ‘The Devil’ ; de ce même réalisateur ‘Eût-elle

été criminelle’ avec des séquences communes avec le

film projeté pour le ‘le court d’histoire’ ‘Journal de la

résistance : la libération de Paris’ et enfin le film mili-

tant et historique de la cause féministe réalisé par

Agnès Varda en 1975 ‘réponse de femmes : notre

c o r p s , n o t r e s e x e ’ .

- Pas déçu non plus par les différents films de la col-

lection consacrés à Boris Vian (programme C2) ou

l’on retrouve toutes les facettes de l’esprit, du génie !,

de Vian, poésie, surréalisme, humour noir et décalé,

iconoclaste, avec pour chacun de ces films la reprise

d’une chanson emblématique du répertoire de Boris Vian interpré-

t é p a r u n ( e ) j e u n e a r t i s t e .

Les déceptions

Déçu mais pas surpris par l’appropriation du slogan ‘Je suis Char-

lie’ à des fins commerciales par l’un des principaux annonceurs du

f e s t i v a l .

Déçu et surpris, interpellé, par des films de réalisatrices mettant en

scène des femmes en position dégradée, soumises, odieuses ou

ridicules (‘Irene’ d’Alexandra Latishev programme International

n°11 ; ‘No free Lunch’ de Leeron Revah programme International

1). OK le statut des femmes doit être amélioré et ces situations

doivent être dénoncées, mais perçus au premier degré ces réalisa-

tions ne contribuent-elles pas à perpétuer dans nos esprits (surtout

chez les ‘mâles’) et dans les faits de telles situations ?, telle est mon

i n t e r r o g a t i o n .

Ces films m’ont rappelé une autre réalisation de la même nature

projetée à Clermont-Ferrand dans le cadre de la ‘Semaine du Ciné-

ma Hispanique’ : ‘Pelo Melo’ film multi-primé de la réalisatrice

Vénézuélienne Mariana Rondón de 2013.

Pascal DOYEN

Page 3: Perspectives n°19

René VAUTIER, « le petit breton à la caméra

rouge » nous a quittés

N é le 15 janvier 1928 d’un père ouvrier d’usine et d’une mère institutrice, René Vau-tier est mort chez lui à Cancale le 4 janvier 2015. Membre des Eclaireurs de France, il mène sa première activité militante au sein de la Résistance en 1943, alors âgé de

15 ans, ce qui lui vaut la Croix de Guerre à 16 ans et une citation à l’Ordre de la Nation par le général de Gaulle en 1944 pour faits de Résistance. Après des études secondaires, il entre en 1948 à l’Institut des Hautes Etudes Cinématographiques (IDHEC) d’où il sort diplômé . Militant du Parti Communiste, il réalise en 1950 son premier film « Afrique 50 », chef-d’œuvre du cinéma engagé . Interdit pendant plus de 40 ans, ce film lui vaudra 13 inculpa-tions et une condamnation à un an de prison pour violation d’un décret datant de 1934 si-gné Pierre Laval. Il est incarcéré à la prison militaire de St-Maixent, puis en zone occupée en

Allemagne, d’où il sort en 1952 . En 1955, il réalise « Une nation : l’Algérie », histoire de la colonisation, qui lui vaudra d’être pour-suivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Entre 1957 et 1958, il tourne dans les maquis des Aurès , au péril de sa vie (il sera blessé 3 fois) , un film superbe : « Algérie en flammes » . Après l’indépendance , il est nommé directeur du Centre Audiovisuel d’Alger où il donne des cours pour former les algériens à l’image et leur permettre de réaliser eux-mêmes leurs films. De retour en France, c’est en 1972 qu’il est révélé au grand public grâce au film « Avoir 20 ans dans les Aurès » pour lequel il a obtenu à Cannes le prix de la critique internationale. Toute sa vie, caméra citoyenne et indignée au poing, René Vautier n’a cessé de s’engager contre le capitalisme , le patronat , le ra-cisme. D’où tournages difficiles, montages clandestins, négatifs confisqués, commissions de censure, inculpations, condamnations, emprisonnements, grève de la faim, dégradation ou destruction des copies, séances de diffusion menacées, attentat . Voilà les actes qui ont accompagné le cinéaste et son œuvre, riche d’une cinquantaine de films ou documentaires et d’un livre : « Caméra citoyenne - Mémoires ». Avec l’aide de sa fille Moïra, elle-même cinéaste, une petite coopérative audiovisuelle a édité un coffret regroupant 15 films , dont « Avoir 20 ans dans les Aurès » en version restaurée. Préserver son œuvre est un devoir de mémoire car elle est un témoin précieux des luttes et des évènements de notre histoire récente. Malgré son âge et des problèmes de santé, René avait accepté plusieurs fois de faire le voyage jusqu’à Clermont pour présenter ses films et animer des débats . On garde de lui le souvenir d’un homme de conviction, courageux, simple et chaleureux , un camarade. Un hommage lui sera rendu au cinéma Le Rio le 2 février à 20H avec une présentation de cinq documentaires, en présence de Mi-chel Le Thomas , cinéaste et ami de René.

Gilbert BEAUMONT

Nos conférences

Jeudi 29 janvier à 20h

Stéphane VEYER

« Faire société :

le choix des coopératives » Une réflexion sur la manière d’organiser le travail aujourd’hui et de

promouvoir le modèle des coopératives ouvrières.

Stéphane Veyer est ancien dirigeant de la

société coopérative Coopaname

Amphi 2 — Fac de Lettre — Entrée libre

Jeudi 19 février à 20h

Benoît Schneckenburger

« L’intelligence du

matérialisme » Alors que nous assistons à un retour du religieux, faisons un effort de

réflexion pour remonter aux sources du matérialisme afin d’en explo-

rer toute la richesse analytique.

Benoît Schneckenburger est agrégé et docteur en philosophie

Salle multimédia — Espace Georges Conchon

7 Rue Léo Lagrange

Page 4: Perspectives n°19

ADHESION 2015

L'Humanité et l'Humanité Di-

manche sont en grand danger. Des

difficultés de trésorerie les menacent grave-

ment. Pour faire face à cette situation, l'Hu-

manité et ses équipes font appel à leurs lec-

trices et lecteurs, aux organisations progres-

sistes et démocratiques, à toutes les per-

sonnes attachées au pluralisme des idées et de

la presse.

Conférence des Ami(e)s de la Commune

Véronique FAU-VINCENTI et Josiane GARNOTEL

« Soirée Louise MICHEL»

Vendredi 06 mars — 20h à 22h30

Salle multimédia — Espace G. Conchon — 7, rue Léo Lagrange