93
Domaine ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES Mention GEOGRAPHIE Parcours 2 : Société et Aménagement ---------------------- MEMOIRE DE MASTER 2 PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UN NOUVEAU DEPARTEMENT : LE SECRETARIAT D’ETAT CHARGE DE LA MER (SEMer) A MADAGASCAR Présenté par : RAVOLATSARA Sonya Nadine Sous la direction de : Madame RAKOTOARISOA Jacqueline, Maître de conférences 30 Janvier 2017

PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

  • Upload
    vudien

  • View
    215

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

Domaine ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

Mention GEOGRAPHIE

Parcours 2 : Société et Aménagement

----------------------

MEMOIRE DE MASTER 2

PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UN

NOUVEAU DEPARTEMENT : LE SECRETARIAT

D’ETAT CHARGE DE LA MER (SEMer) A

MADAGASCAR

Présenté par : RAVOLATSARA Sonya Nadine

Sous la direction de : Madame RAKOTOARISOA Jacqueline, Maître de

conférences

30 Janvier 2017

Page 2: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel
Page 3: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Domaine ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

Mention GEOGRAPHIE

Parcours 2 : Société et Aménagement

----------------------

MEMOIRE DE MASTER 2

PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UN

NOUVEAU DEPARTEMENT : LE SECRETARIAT

D’ETAT CHARGE DE LA MER (SEMer) A

MADAGASCAR

Présenté par : RAVOLATSARA Sonya Nadine

Sous la direction de : Madame RAKOTOARISOA Jacqueline, Maître de

conférences

30 Janvier 2017

Page 4: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

i

REMERCIEMENTS

Nous voudrions exprimer nos remerciements à toutes les personnes qui ont contribué de près

ou de loin à la réalisation de ce mémoire. Notamment,

- A Madame RAMAMONJISOA Joselyne, professeur émérite, qui malgré ses lourdes

responsabilités a accepté de présider le jury de ce mémoire.

- A Monsieur RAZANAKOTO Pascal, Maitre de Conférences, qui a bien voulu juger

ce mémoire

- A Madame RAKOTOARISOA Jacqueline, Maitre de Conférences, pour ses conseils

et ses encadrements durant l’élaboration de ce travail.

- A Madame RANDRIANARISOA Léonide Ylénia, Secrétaire d’Etat chargée de la

mer, qui nous a permis d’effectuer un stage au sein de son département.

- A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer.

- A tout le personnel du SEMer

- A nos parents et famille, pour le soutien moral et financier ainsi que l’encouragement

durant nos études.

- A nos amis, qui nous ont soutenus moralement.

Page 5: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

ii

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ................................................................................................................. i

SOMMAIRE ............................................................................................................................. ii

RESUME .................................................................................................................................. iii

TABLE DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................ v

LISTE DES FIGURES ............................................................................................................. v

LISTE DES CROQUIS ............................................................................................................ v

LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................ v

LISTE DES PHOTOS ............................................................................................................. vi

LISTE DES ANNEXES .......................................................................................................... vi

LISTE DES ACRONYMES .................................................................................................. vii

GLOSSAIRE ............................................................................................................................. x

INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................ 1

PARTIE I : CADRE GENERAL DE LA RECHERCHE .................................................... 4

Chapitre 1 : Conceptualisation ............................................................................................... 5

Chapitre 2 : Travaux de recherche proprement dit ............................................................ 26

PARTIE 2 : MENACES SUR L’ENVIRONNEMENT MARIN MALGACHE ET LES

ENJEUX DE LA MISE EN PLACE DU SEMer A MADAGASCAR .............................. 35

Chapitre 3 : Menaces actuelles sur l’environnement marin et côtier de Madagascar .... 36

Chapitre 4 : Analyse spatiale des enjeux du SEMer ........................................................... 47

CONCLUSION GENERALE ............................................................................................... 62

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 64

ANNEXES ............................................................................................................................... 66

TABLE DES MATIERES ..................................................................................................... 76

Page 6: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

iii

RESUME

Comme dans d’autres pays du monde, Madagascar subit aujourd’hui une forte

pression anthropique qui favorise la perturbation écologique marine en général, la dégradation

des écosystèmes côtiers et l’épuisement rapide des ressources en mer.

Pour y faire face et compte tenu de la promesse de Sydney en 2014 d’augmenter le

nombre des Aires Marines Protégées (AMP) de l’île, l’Etat a mis en plus un département en

charge de la mer dont le Secrétariat d’Etat chargé de la mer (SEMer) rattaché Ministère des

Ressources Halieutiques et de la pêche (MRHP), en espérant la bonne gestion du monde

halieutique à Madagascar. La création du nouveau département a été réalisée suite au

changement du membre de gouvernement le mois d’avril 2016 et à la deuxième passation de

service auprès du Ministère des Ressources Halieutiques et de la pêche.

Le SEMer a pour mission de sécuriser et de défendre l’environnement marin à

Madagascar. En outre, sa vision est axée principalement sur la bonne santé de l’océan, en

faisant référence aux différentes conventions internationales, et aux lois malgaches

précédentes relatives à la mer afin d’entamer une nouvelle modification sur les décrets et lois

nationales.

Les résultats de cette recherche revèlent les menaces actuelles pesant sur les

écosystèmes marins et côtiers malgaches en analysant le degré de capacité du SEMer en

fonction de ses actes, et ses enjeux qui ont une relation étroite avec les problèmes marins

actuels de la grande île.

Mots clés : Madagascar, dégradation, écosystèmes, mer, Etat, Secrétariat d’Etat chargé de la

mer.

Page 7: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

iv

ABSTRACT

As in other countries of the world, Madagascar is now experiencing strong human-

induced pressure that favors marine ecological disruption in general, degradation of coastal

ecosystems and rapid depletion of resources at sea.

In response to Sydney's promise in 2014 to increase the number of Marine Protected

Areas on the island, the State has also set up a department in charge of the sea (SEMer),

attached to the Ministry of Fishery Resources and Fisheries, hoping for the good management

of the fisheries world in Madagascar. The creation of the new department was carried out

following the change of the government member in April 2016 and the second visit to the

Ministry of Fishery Resources and Fisheries.

The mission of SEMer is to secure and defend the marine environment in Madagascar.

In addition, its vision is mainly focused on the good health of the ocean, referring to the

various international conventions and previous Malagasy laws relating to the sea in order to

initiate a new amendment on national decrees and laws.

The results of this research reveal the current threats to Malagasy marine and coastal

ecosystems by analyzing the degree of capacity of the SEMer according to its actions and its

stakes that have a close relationship with the current marine problems of the big island.

Keywords: Madagascar, degradation, ecosystems, sea, State, State Secretariat in charge of the

sea.

Page 8: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

v

TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Inégale répartition des mers et des terres .................................................................... 7

Figure 2: Schéma de l’organigramme du SEMer ..................................................................... 12

Figure 3: évolution de la production de la pêche et de l’aquaculture marine malgache en 3

années ....................................................................................................................................... 16

Figure 4: Hypothèses de la recherche ...................................................................................... 28

Figure 5: Démarche de recherche ............................................................................................. 29

Figure 6: Répartition des tâches effectuées durant le stage...................................................... 31

Figure 7: Facteur de dégradation de l’environnement marin et côtier ..................................... 47

Figure 8: Missions du SEMer ................................................................................................... 48

Figure 9: Projet du SEMer pour l’année 2017 ......................................................................... 59

LISTE DES CROQUIS

Croquis 1: localisation du siège central du SEMer .................................................................... 9

Croquis 2: Zones d’interventions du SEMer ............................................................................ 11

Croquis 3: Les écosystèmes les plus vulnérables à Madagascar .............................................. 38

Croquis 4 Draft de la Planification Spatiale Maritime réalisé par le SEMer ........................... 58

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Différence entre mer et océan ................................................................................. 7

Tableau 2: La production de la pêche et de l’aquaculture marine malgache pour les années

2014-2015 et perspectives 2016 (unité : tonne) ...................................................................... 15

Tableau 3: Effectif des services interviewés dans les directions de la CGP ........................... 33

Tableau 4: Effectif des personnels interviewés ....................................................................... 33

Tableau 5: Exemples des menaces au niveau des embouchures des lacs ............................... 42

Page 9: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

vi

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Mer de Toamasina ....................................................................................................... 5

Photo 2: Océan indien ................................................................................................................ 6

Photo 3: Récifs coralliens du sud-ouest de Madagascar .......................................................... 23

Photo 4: Côtes rocheuses de Mahajanga .................................................................................. 24

Photo 5: Estuaire de la zone intertropicale ............................................................................... 24

Photo 6: les mangroves de Mahajanga ..................................................................................... 25

Photo 7: Herbier de phanérogames marins............................................................................... 25

Photo 8: Dégradation de foret de palétuviers à Manombo (Sud-Ouest de Madagascar) ......... 37

Photo 9: exemple de dégradation (blanchissement) des coraux de l’océan indien .................. 37

Photo 10: Coupe de bois dans la forêt littorale de Tampolo (région Analanjirofo) ................. 40

Photo 11: Menaces au niveau des dunes et des plages dans le sud de Madagascar ................. 41

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1: Décret d’attribution du SEMer ............................................................................... 66

Annexe 2: Identification des zones marines potentielles à protéger ........................................ 75

Page 10: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

vii

LISTE DES ACRONYMES

AMP : Aires Marines Protégées

CCPTM : Cellule de Coordination et de la Planification du Territoire Maritime

CGP : Coordination Générale de Programme

CNM : Commission Nationale des Marchés

CNGIZC : Comité National de Gestion Intégrée des Zones Côtières et Marines de

Madagascar

COAP : Code des Aires Protégées

DAF : Direction Administrative et Financière

DAJ : Direction des Affaires Juridiques

DGRMAM : Direction de Gestion des Ressources Marines et des Activités Maritimes

DPM : Direction de la Préservation de la Mer

DPSE : Direction de la Planification et du Suivi Évaluation

DRH : Direction des Ressources Humaines

DRM : Délégués Régionaux de la Mer

DVMEB : Direction de la Valorisation de la Mer en Économie Bleue

FAO: Food and Agriculture Organisation

INSTAT : Institut National de la Statistique

ICAM : Intoxication Collective par consommation d’animaux marins

IHSM : Institut Halieutique et des Sciences Marines

MNP : Maritime National Planning

MRHP : Ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche

MSP : Maritime Spatial Planning

OLEP : Organe de Lutte contre l’Évènement de Pollution marine contre l’hydrocarbure

ONG : Organisme Non Gouvernemental

ONU : Organisation des Nations Unies

PRM : Personne Responsable du Marché Public

QMM : QIT Madagascar Minerals

Page 11: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

viii

SAEB : Service d’Appui à l’Exécution Budgétaire

SAJMDM : Service des Affaires Juridiques Marines et du Droit de la Mer

SAV : Service d’Appui et de Vulgarisation

SCBM : Service de Conservation de la Biodiversité Marine

SCGAMP : Service de Création et de Gestion des Aires Marines Protégées

SCGBDM : Service de Création et de Gestion de Base des Données Marines

SCPEM : Service de Coordination et de Planification de l’Espace Maritime

SD3P : Service de Développement de Partenariat Public privé

SDEB : Service de Développement de l’Économie Bleue

SEGEM : Secrétariat Exécutif de la Gouvernance de l’Espace Maritime

SEMer : Secrétariat d’État auprès du Ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche

chargé de la Mer.

SESE : Service d’Études du Suivi – Évaluation

SFRC : Service de Formation et de Renforcement de Capacité

SGP : Service de Gestion du Personnel

SICC : Service d’Intégration du Changement Climatique

SIG : Système d’Information Géographique

SLC : Service de Législation et de Contentieux

SLP : Service de Logistique et de Patrimoine

SLPM : Service de Lutte contre la Pollution Marine

SPB : Service de Programmation Budgétaire

SPDD : Service de Partenariat de Développement Durable

SPGIM : Service de Prévention et de Gestion d’Intoxication Marine

SPPFin : Service de Programmation et de Pérennisation Financière

SRVEM : Service de Recommandation et de Validation des Exploitations Maritimes

Page 12: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

ix

SSAIJT : Service de Suivi à l’Application des Instruments Juridiques et Techniques

SSIC : Service de Système d’Information et de Communication

UGPM : Unité de Gestion de la Passation des Marchés

WWF: World Wildlife Found

Page 13: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

x

GLOSSAIRE

Amphibies : ce qui vit à la fois dans le milieu aquatique et dans le milieu terrestre, par

exemple les grenouilles.

Aquaculture : production d’espèces animales et végétales d’eau douce ou d’eau de mer. On

considère l’aquaculture comme une activité agricole en dépit des nombreuses différences qui

la sépare de l’agriculture. L’aquaculture produit une vaste gamme d’organismes comprenant

des algues, des plantes aquatiques, des poissons et des mollusques.

Biotopes : En biologie, c’est un milieu stable caractérisé par l’association de sa faune et de

sa flore à un moment déterminé.

Eaux territoriales : zone maritime située entre la ligne de base dessinée autour du territoire

terrestre de l’Etat et la haute mer. Séparation entre territoire terrestre de l’Etat

et le territoire maritime.

Embouchure : en Géographie, c’est l’endroit où un cours d’eau se déverse dans la mer ou

dans un autre cours d’eau.

Estuaire : partie terminale d’un fleuve dans laquelle l’eau douce se mêle à l’eau de mer.

Granulométrie : étude des dimensions des granulats de diverses compositions (farines,

sables, aérosols…)

Habitats pélagiques : Aire de peuplement animal ou végétal en haute mer.

Haute mer : vaste étendue d’eau salée qui entoure les continents et couvre les 2/3 de la

surface du globe.

Houle : mouvement ondulatoire de la mer formé par une succession de vagues qui ne se

brisent pas.

Intertidale : toute forme de vie représentée par les organismes marins peuplant le zone

littorale comprise entre le niveau des marées les plus hautes et celui des marées les plus

basses.

Page 14: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

xi

Lagon : En Géographie, c’est une zone d’eau salée et peu profonde située au centre d’un

atoll ou protégée de l’océan par un récif corallien.

Lagunes : étendue d’eau salée peu profonde généralement séparée de la mer par un cordon

littoral.

Mollusque : embranchement d’animaux à corps mou généralement pourvus d’une coquille

externe ou interne.

Nodules polymétalliques : concrétion minérale disposée sur le fond des océans et résultant

d’encroûtements d’O2 métalliques autour d’un noyau.

Péninsule : grande presqu’île par étendue de terre d’une grande superficie entourée par la

mer et rattachée à la côte par un isthme.

Polypes : animal invertébré marin, en forme de tube fixé à sa base et portant les bras à son

sommet correspondant à l’une des 2 phases du cycle de vie des cnidaires, l’autre étant la

phase méduse.

Substrat : En Géologie, c’est une couche plus profonde sur laquelle repose une autre couche

de terrain.

Trépangs : grosse holothuries comestible des mers chaudes.

Zone Economique Exclusive : c’est une zone qui s’étend au-delà de la mer territoriale

jusqu’à 200miles marins de la ligne de base.

Page 15: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

1

INTRODUCTION GENERALE

Page 16: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

2

INTRODUCTION GENERALE

Avec une superficie de 592.000km2, Madagascar est la 4ème plus grande île du

monde, située dans l’océan indien et proche du continent africain. Elle est reconnue par sa

vaste étendue marine longeant plus de 5000km, ses îlots, ses plateaux et talus, ses habitats

pélagiques, intertidaux et estuariens ainsi que ses mangroves et ses récifs. Ces zones marines

constituent un patrimoine naturel exceptionnel avec une riche biodiversité de taux

d’endémisme très élevé.

Du point de vue économique, Madagascar est classé actuellement parmi les pays les

plus pauvres du monde, cette pauvreté atteint toutes les régions malgaches, que ce soit dans

les régions côtières que dans les régions centrales. Par ailleurs, la crise politique que le pays

vit depuis 2009 a eu des graves conséquences sur la situation économique et sociale. En 2010,

près de 75% des malgaches sont pauvres, ce qui correspond à 16 million de personnes

(Banque mondiale). En 2014, la pauvreté affecte 92% de la population (INSTAT), ce qui fait

de Madagascar aujourd’hui au 145è rang sur 185 pays derrière Haïti (Banque Mondiale

2014).

Face à cette pauvreté d’une part, et de la croissance démographique actuelle d’autre

part, la population malgache surtout celle qui vit dans le milieu rural recourt à l’exploitation

des ressources naturelles notamment les ressources en mer pour mieux survivre. Ces dernières

sont aujourd’hui en danger en raison des pressions qu’elles subissent. L’homme est le premier

responsable de la dégradation de l’environnement marin et le fait que les ressources

forestières sont presque épuisées, les paysans, même ceux qui viennent des hautes terres, vont

recourir aux ressources marines. De plus, les lois relatives aux zones marines sont mal

appliquées et la mauvaise gouvernance règne, ce qui engendre des grandes menaces au

niveau des écosystèmes marins et côtiers de la grande île.

Au milieu de cette situation vulnérable, et compte tenu de la promesse de Sydney en

2014 qui vise le renforcement de la protection des paysages terrestres, des zones humides et

des paysages marins pour inclure tous les sites essentiels pour la conservation de la nature, en

particulier dans les océans, l’Etat malgache a mis place le Secrétariat d’Etat auprès du

Ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche (MRHP) chargé de la mer ou SEMer

suite au décret n°2016-250 portant sur la nomination des nouveaux membres du

gouvernement malgache en avril 2016. Ce département a pour attributions la conception et la

mise en œuvre de la politique de l’État Malagasy dans le domaine de la mer. D’après

Page 17: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

3

Randrianarisoa Léonide Ylénia secrétaire d’Etat chargée de la mer, le nouveau département

opte pour une nouvelle vision de la Grande île, désormais plus tournée qu’auparavant, vers

l’océan.

Notre recherche intitulée « Pertinence de la mise en place d’un nouveau département : le

Secrétariat d’Etat chargé de la mer (SEMer) à Madagascar » se penchera sur les enjeux

spatiaux du SEMer vis-à-vis des menaces pesant sur l’environnement marin du pays.

L’hypothèse est alors de déterminer les différents écosystèmes marins et côtiers de la grande

île avec leurs ressources en vérifiant les dangers qu’ils subissent. De ce fait on entamera une

analyse objective de la proportionnalité entre ces problèmes et les enjeux spatiaux du SEMer.

Sur ce, nous allons essayer de répondre à la problématique suivante : «Est-ce que

l’implantation du SEMer peut-elle contribuer à l’amélioration de la gestion et de la

préservation de l’environnement marin et côtier à Madagascar ? ». Pour ce faire, notre travail

subdivisera en 2 parties à savoir :

- Première partie : Cadre général de la recherche.

- Deuxième partie : Menaces sur l’environnement marin malgache et les enjeux de la

mise en place du SEMer à Madagascar.

Page 18: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

4

PARTIE I : CADRE GENERAL DE LA RECHERCHE

Page 19: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

5

PARTIE 1 : CADRE GENERALE DE LA RECHERCHE

Cette partie concerne le cadre général de la recherche portant sur la conceptualisation du

thème étudié c’est-à-dire les concepts fondamentaux de la recherche et son contexte général et

sur le travail de recherche proprement qui détermine le choix du sujet, les objectifs de l’étude,

la problématique et les démarches suivies dans la réalisation de ce travail.

Chapitre 1 : Conceptualisation

Ce chapitre présente essentiellement les concepts fondamentaux et le contexte général du

thème étudié.

1-1 Concepts fondamentaux

1-1-1 Définitions des mots clés

1-1-1-1 Mer et océan

Mer

Au sens large, le terme mer désigne l’ensemble des eaux salées à la surface du globe dont la

plus grande partie constitue l’océan1. Le mot est plus largement employé que celui d’océan.

Au sens étroit, la mer c’est ce qui s’oppose à l’océan, la partie de l’océan identifiée, partie

bordière de l’océan, et une étendue maritime relativement isolée de l’océan comme la mer

méditerranée et la mer du Nord. Elle est plus petite qu’un océan et plus proche des continents.

C’est un ensemble des eaux océaniques, communiquant entre elles et ayant le même niveau de

base.La convention des Etats Unies sur le droit de la mer exige la souveraineté aux Etats

côtiers dont elle délimite les eaux territoriales, la zone économique exclusive ainsi que la

haute mer. D’où, chaque Etat, développé ou non a sa propre mer.

Photo 1: Mer de Toamasina

Source : Cliché de l’Auteur, 2016

1 BRUNET (R) et Al, 1992, “Les mots de la Géographie”, 3è édition Revu et Argumentée, collection Dynamique.

2 Dictionnaire LAROUSSE, edition 2004.

Page 20: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

6

Océan

C’est une vaste étendue d’eau salée qui couvre la plus grande partie du globe2. On peut

distinguer 5 types d’océan à travers le monde : l’Atlantique, le pacifique, l’indien et parfois

l’austral et l’arctique3. Au sens strict, le terme s’oppose à la mer, il désigne une grande

étendue d’eau salée. Les océans se sont formés dès les premiers millions d’années de la

constitution du globe terrestre à partir de l’expulsion de l’eau piégée dans la masse terrestre

sous forme gazeuse et déjà avec une forte teneur en sel4.

Photo 2: Océan indien

Source : cliché de l’Auteur, 2012

La répartition des mers et des terres est inégale et singulière. Les mers et les océans couvrent

70% de la surface du globe, soit 2,45 fois plus des mers que de terre5.

2 Dictionnaire LAROUSSE, edition 2004.

3 DEBOUDT (P), MEUR-FEREC (C), MOREL (V), 1979, “Géographie des mers et des océans”, édition SEDES, p20.

4 BRUNET (R), THERY (H), FERRAS (R), 1992, “Les mots de la Géographie”, 3è édition Revu et Argumentée,

collection Dynamique. 5 Présentation d’AGARDI (T) et de STAUB (F) sur l’Introduction à la biodiversité marine de conservation, année

2005.

Page 21: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

7

Figure 1: Inégale répartition des mers et des terres

Source : DEBOUDT (P) et Al, 1980

Critère de différenciation entre mer et océan

Tableau 1: Différence entre mer et océan

CRITERES MERS OCEANS

-Extension

-Profondeur

-Localisation

Peu étendues

Peu profondes, inférieur à 200m

En bordure des continents

Très étendus

Très profonds, supérieur à 200m

Eloignés des continents

Source : cours lithosphère niveau A

1-1-1-2 Pertinence

Le mot se dit d’un caractère de ce qui est pertinent c’est-à-dire, ce qui se rapporte exactement

à ce dont il est question. Qui dit pertinent dit approprier c’est-à-dire ce qui convient, juste et

adéquat6.

Le sujet ici concerne surtout l’analyse de la pertinence du SEMer face aux problèmes et

menaces des écosystèmes marins et côtiers de Madagascar actuellement.

1-1-1-3 Département

Se dit des administrations du gouvernement d’un Etat, des branches spécialisées d’une

administration ou d’un organisme.7

6 Dictionnaire LAROUSSE, édition 2004.

7 Dictionnaire LAROUSSE, édition 2004.

Page 22: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

8

1-1-2 Secrétariat d’Etat

C’est un département souvent rattaché à un ministère ou à la primature mais pouvant être

autonome, et se charge d’un unique domaine d’activité. Le secrétariat d’Etat ne dispose pas

d’une administration à leur service mais il bénéficie néanmoins l’appui d’un cabinet. Il

participe au conseil de ministre seulement si leur présence était sujette à un ordre du jour

concernant leurs attributions.

Le SEMer est un département rattaché au Ministère des Ressources Halieutiques et de la

Pêche (MRHP) et responsable d’un domaine d’activité qui est la mer.

Fonctions : le secrétariat d’Etat exerce ses fonctions sous l’autorité du Premier ministre, soit

de façon autonome à la tête d’un département ministériel.

1-1-3 Secrétariat d’Etat chargé de la mer (SEMer) : Présentation et organisation générale

1-1-3-1 Présentation générale

Localisation du siège du SEMer (bureau du SEMer à Antananarivo)

Page 23: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

9

Croquis 1: localisation du siège central du SEMer

Page 24: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

10

Le SEMer est un nouveau département implanté à Madagascar depuis Avril 2016 afin

d’assurer la conception et la mise en œuvre de la politique de l’Etat malagasy dans le domaine

de la mer.

D’après le croquis n°1, le siège du SEMer est en ce moment situé dans la ville

d’Antananarivo, plus précisément dans le quartier d’Ampefiloha (immeuble ARO, 3è étage p

301-401), approximativement dans la longitude 47°31’10’’Est et la latitude 18°54’40’’Sud.

C’est un milieu urbain caractérisé par la présence notamment des bâtiments administratifs et

commerciaux. C’est là que s’est déroulé notre stage durant 5semaines.

Raison d’implantation

Lors du congrès mondial des parcs à Sydney en novembre 2014, les autorités malgaches

ont pris des engagements sur la mise en protection définitive de ses aires protégées, le

triplement de leur nombre et leur intégration dans un paysage environnemental global

harmonieux avant le 15 mai 2015. Ces engagements ont été renforcés par la loi n°2001-005

du 11 février 2003 portant sur le code de gestion des Aires protégées. En avril 2016, suite à la

désignation du nouveau chef du gouvernement et à la nomination des membres de ce

gouvernement8, deux cabinets ont été créé afin de gérer le monde halieutique dont le ministère

des ressources halieutiques et de la pêche (MRHP) et le secrétariat d’Etat chargé de la mer

auprès de ce ministère.

Avant sa nomination, le SEMer n’était qu’un simple service auprès du ministère de

l’environnement. En 2015, il est devenu direction générale en charge de la mer au sein du

même ministère et en ce moment il est rattaché au MRHP.

Zones d’interventions

8 Décret n°2016-265

Page 25: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

11

Croquis 2: Zones d’interventions du SEMer

Page 26: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

12

D’après le croquis n°02, le SEMer intervient dans les 13 régions côtières de Madagascar à

savoir : Diana, Sava, Sofia, Boeny, Melaky, Menabe, Atsimo andrefana, Androy, Anosy,

Atsimo atsinanana, Vatovavy fitovinany, Atsinanana et Analanjirofo. Le seul siège du

département qui est le siège central, se situe en ce moment dans la région Analamanga et les

délégations régionales de la mer en charge de la mise en œuvre des politiques directives du

SEMer sont en cours de disposition dans les régions.

1-1-3-2 Organisation générale

Organigramme du SEMer

Figure 2: Schéma de l’organigramme du SEMer

Source : Décret N°2016-301

DRH DAF

CABINET DU

SEMer

PRMP

SEMer SEGEM

- SCGAMP

- SCBM

- SLPM

- SCGBDM

- SCPEM

- SDEB

- SAV

- SAJMDM

- SLC

- SPPFin

- SESE

- SD3P

DPM DGRMAM DAJ DPSE DVMEB

CGP

- SPB

- SAEB

- SGP

- SFRC

- SSIC

Organismes

Rattachés

DÉLÉGATIONS RÉGIONALES

Page 27: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

13

D’après l’organigramme (figure n°2), Le Secrétariat d’Etat auprès du Ministère des

Ressources Halieutiques et de la Pêche est constitué par deux organes. L’un qui est au niveau

central est rattaché directement au SEMer et l’autre au niveau régional est chargé de

représenter le SEMer dans les régions côtières de Madagascar (voir annexe 1).

Au niveau central, on a :

- Les organismes rattachés au SEMer tels que le Comité National de Gestion Intégrée

des Zones Côtières et Marines de Madagascar qui est rattaché directement au

département et l’Organe de Lutte contre l’Évènement de la Pollution marine contre

l’hydrocarbure et la Cellule de Coordination et de la Planification du Territoire

Maritime qui sont des organes placés sous coordination du SEMer.

- Le Secrétariat Exécutif de la Gouvernance de l’Espace Maritime, qui est une structure

placée sous l’autorité directe du secrétaire d’Etat.

- Le Cabinet du SEMer, qui assiste le secrétaire d’Etat dans l’accomplissement de ses

missions. Il est dirigé par un directeur de cabinet, premier collaborateur politique du

département.

- La Personne Responsable du Marché Publique, qui est engagé pour conduire la

procédure de passation de marché.

- La Direction des Ressources Humaines, qui assure l’administration du personnel, la

communication, la formation des ressources humaines ainsi que la gestion de

l’information.

- La Direction Administrative et Financière, qui se charge de la gestion des affaires

logistiques et financières.

- La Coordination Générale de Programme, qui coordonne l’exécution des directives du

SEMer relative à la gouvernance de la mer et de ses ressources telles que la Direction

de la Préservation de la Mer, la Direction de la Gestion des Ressources Marines et des

Activités Maritimes, la Direction de la Valorisation de la Mer en Economie Bleue, la

Direction des Affaires Juridique ainsi que la Direction de Planification et Suivi-

Evaluation.

Au niveau régional, on a les Directions Régionales de la Mer. Elles sont chargées de la mise

en œuvre des politiques et directives du SEMer au niveau des Régions, en relation avec les

Collectivités Territoriales Décentralisées, les ONG, les Secteurs Privés, les Associations, les

Communautés de base, les Services Déconcentrés et Décentralisés (décret n°2016-301).

Page 28: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

14

1-2 Contexte général

1-2-1 Atout et potentialité de la zone marine

1-2-1-1 Sur le plan environnementa

Régulateur d’oxygène atmosphérique

L’océan est un lieu favorable au développement de la photosynthèse dont celle-ci permet à

l’atmosphère de se recouvrir d’une couche d’ozone (O3) pour protéger la surface terrestre des

rayonnements ultraviolets mortels. Grâce à la mer et à l’océan, l’atmosphère est pauvre en

CO2 puisque celui-ci est capté sous forme de coquille carbonatées9. La diminution de la

teneur en C02 entraine la baisse de la température sur la planète terre. D’où l’océan est un

régulateur thermique.

Responsable de la respiration humaine et des animaux

Grâce à la photosynthèse, la composante végétale du plancton et le phytoplancton produit

de l’02. Ce dernier est nécessaire pour la respiration par les composantes animales du

plancton et du zooplancton et par les autres animaux marins ainsi que pour l’oxydation de la

matière organique. La mer a plus de producteurs primaires que les écosystèmes forestiers.

Une partie de l’oxygène océanique est libérée dans l’atmosphère, ce qui permet la respiration

humaine et celle des animaux marins.

Changement au niveau des êtres vivants

L’abondance de l’oxygène dans l’atmosphère grâce à la mer fait apparaître un nouveau

type de cellule (eucaryote) et fait évoluer la formation d’organismes pluricellulaires.

1-2-1-2 Sur le plan socio-économique

Pêche

L’exploitation des ressources halieutiques et des divers produits de l’espace côtier figure

parmi les activités les plus rémunératrices. D’après l’Organisation des Nations Unies pour

l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), 90,1 % des captures en pêche sont d’origine marine.

Etant donné la situation géographique de Madagascar avec les 4 500km de côtes, les

177000km de plateau continental et l’étendue de la zone économique exclusive de 1 000 000

de km2 (MRHP), la pêche constitue une importante source de revenu pour ses régions

côtières, voir même pour le pays. Le secteur pêche est l’une des sources de devise pour

Madagascar, il apporte environ 160 000 000 de dollars par an.

9 AGARDY (T) et STAUB (F), 2007, Introduction à la biologie marine de conservation, REPC Madagascar.

Page 29: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

15

Tableau 2: La production de la pêche et de l’aquaculture marine malgache pour les

années 2014-2015 et perspectives 2016 (unité : tonne)

Années

Productions

2014 2015 2016

Pêche industrielle 31,400 32,895 35,397

Crevettes 3,300 3,250 3,210

Poissons d’accompagnement 4,100 4,150 4,010

Crevettes d’eau profondes 0,040 0,045 0,050

Poissons pélagiques 0,425 0,450 0,475

Thons 23,535 25,000 27,652

Pêche artisanale 0,307 0,314 0,321

Poissons demerseaux 0,307 0,314 0,321

Pêche traditionnelle 63,586 65,477 67,125

Crevettes 2,238 1,927 1,850

Crabes 3,350 2,500 2,000

Langoustes 0,380 0,350 0,375

Poissons 42,948 44,500 45,000

Trépangs 0,800 0,850 0,900

Autres produits 13,870 15,350 17,000

Aquaculture marine 5,645 6,035 6,368

Crevetticulture 4,045 4,285 4,368

Algoculture 1,600 1,750 2,000

Total 100,938 104,721 109,211

Source : Ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche

Le tableau n°2 est tiré du Ministère des Ressources Halieutiques et de la pêche, il

indique la production maritime et aquaculture de Madagascar au cours de deux ans (2014-

2015) et l’estimation pour l’année 2016. D’après ce tableau il existe 4 formes de production

maritime à Madagascar telles que la pêche industrielle, la pêche artisanale, la pêche

traditionnelle et l’aquaculture marine.

Page 30: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

16

La pêche traditionnelle est la plus productive avec un total de 63,586 tonnes en 2014, 65,477t

en 2015 et estimée augmenter jusqu’à 67,125t en 2016. Elle cible essentiellement des

crevettes, des crabes, des langoustes, des poissons, des trépangs ainsi que des autres produits

de mer. Ce type de pêche est le plus pratiqué à Madagascar, pourtant c’est le plus destructif

car les pêcheurs ne suivent pas les normes, d’où épuisement rapide des stocks des ressources

marines malgaches. Ensuite on a au 2ème

rang la pêche industrielle avec une production totale

de 31,400t en 2014, 32,895t en 2015 et peut aller jusqu’à 35,397 en 2016. Les thons et les

crevettes d’eau profonde sont les plus exploités dans ce type de pêche. L’aquaculture marine

se place au 3ème

rang avec un total de 5,645t en 2014, 6,035t en 2015 et estimé augmenter à

6,368t en 2016. Le crevetticulture et l’algoculture sont les méthodes les plus pratiquées dans

l’aquaculture marine. Enfin la pêche artisanale se trouve à la dernière place avec 0,307t

seulement de production en 2014, 0,314t en 2015 et estimé augmenter à 0,321t en 2016.

(2014, 2015 et perspectives 2016)

Figure 3: évolution de la production de la pêche et de l’aquaculture marine malgache en

3 années

En général, on constate, d’après la figure n°3, que La production totale de la pêche et de

l’aquaculture à Madagascar n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Plus de la moitié de

la population malgache dépend de l’exploitation des ressources naturelles, et notamment de

la pêche traditionnelle et industrielle pour leur survie. La pêche est l'un des trois principaux

31,4

0,307

63,586

5,645

32,895

0,314

65,477

6,035

35,397

0,321

67,125

6,368

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Pêche industrielle Pêche artisanale Pêche traditionnelle Aquaculture marine

qu

anti

té e

n t

on

ne

2014

2015

2016

Page 31: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

17

secteurs porteurs de l’économie (avec le secteur minier et le tourisme). L’exportation de ces

produits marins sur le marché mondial pourrait améliorer la situation économique du pays.

L’innovation est vraiment dans l’implication du SEMer avec la participation active de toutes

les parties prenantes telles que le MRHP, le ministère de l’éducation pour la recherche et la

formation, l’administration du secteur maritime ainsi que les opérateurs économiques. Tous

revoient en détail les activités liées à la pêche, notamment les normes sanitaires, la

surveillance, le contrôle, le cadre juridique, et la gestion de ce secteur. Les principes de bonne

gouvernance sont prioritaires pour élaborer la politique. En effet, pour le nouveau

département, il ne s’agit pas seulement de remettre à jour la politique existante mais aussi de

souhaiter qu’à long terme, toutes les parties prenantes jouent leur rôle dans l’exploitation

responsable et la valorisation des richesses halieutiques malgaches.

Tourisme balnéaire

Il désigne le tourisme de vacance au bord de la mer. C’est la forme de tourisme la plus

répandue au monde dont l’Union Européenne est la première destination mondiale. En

France, le littoral concentre 1/3 des investissements touristiques nationaux sur le territoire

(soit pour une commune littorale 3,1 millions d’Euro investis en moyenne en 2012 et les

communes du littoral enregistrent des recettes communales généralement supérieures aux

recettes moyennes des autres communes)10

. En 2006, le littoral accueille chaque année

environ 35 millions de personnes pour une consommation dépassant 270 millions de nuitées

pour les Français et 92 millions pour les étrangers11

. Par ailleurs, les régions littorales les plus

attractives sont : PACA (Pays de Loire) 7,3%, Bretagne 7,6%, Languedoc-Roussillon 7,1%,

Aquitaine 6,7%12

.

A Madagascar le tourisme balnéaire est un secteur en plein essor. La plupart des touristes,

que ce soit nationaux ou étrangers préfèrent la mer que beaucoup d’autres endroits de l’île. Ils

sont attirés particulièrement par la beauté du paysage sous-marin et côtiers (récifs coralliens,

côtes rocheuses…), les magnifiques sables de plage ainsi que le whale watching ou

l’observation des baleines à bosse. En effet, le tourisme balnéaire figure au premier rang du

secteur tourisme de la grande île et grâce à la multiplication des investisseurs privés, il

participe beaucoup au développement économique du pays.

10

www.offices-de-tourisme-de-france.org 11

www.europe1.fr 12

www.offices-de-tourisme-de-france.org

Page 32: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

18

Selon le ministère du tourisme, 58% des touristes choisissent la destination côtière, ce qui

offre 35% des établissements hôteliers. Ces touristes se situent en particulier dans les régions

de Nosy-Be, d’Antsiranana, de Sainte Marie, de Mahajanga, de Morondava, de Taolagnaro et

de Toliara.

Les récifs sont une source de devise essentielle grâce au tourisme, principalement concentré

en zone littorale récifale, et qui est considéré dans presque tous les pays de la région comme

l'une des possibilités de développement. Au plan local, les ressources vivrières des récifs sont

une source en protéines et vitale pour la plupart des pays de la région où la pêche artisanale

est l'une des principales activités des populations côtières.

Transports maritimes

La mer est également un lieu de transport, un lieu d’échange entre différents pays. Depuis

l’essor de l’aviation, le transport de personnes par voie maritime a perdu beaucoup

d’importance, ce qui fait du transport maritime plus important pour le transport des

marchandises. L’essentiel des matières premières (charbon, produits pétroliers, alumine,

céréales, phosphate …) est transporté par voie maritime. Le transport maritime est le moyen

de transport le plus important en termes de capacité dans le commerce mondial. Le nombre de

trafic s’accroit d’une année à l’autre. En 2012, 50 000 navires naviguent dans le monde

entier, et plus de 8,7 milliards de tonnes empruntent la mer en 2011 ce qui fait 90 % du trafic

mondial13

. Un marché de 1 500 milliard d’euros a été représenté par le transport maritime

dans l’année 2012 et représente 80 % du commerce mondial en volume en 2015

14. Le

transport maritime est le moyen le plus idéal pour l’exportation et l’importation des

marchandises, il joue un grand rôle dans l’économie nationale. A part, ce type de transport est

également nécessaire pour le transport des personnes dans certaines régions ayant un mauvais

état routier, il est souvent pratiqué par les pêcheurs ainsi que par les touristes balnéaires

passionnés du voyage en mer.

A Madagascar on distingue seize principaux ports15

classés comme suit :

- Un port long-courrier principal : Toamasina, ouvert sur la côte est, et relié à la capitale par

une route bitumée.

- Trois ports long-courriers secondaires à Antsiranana, Mahajanga et Toliara. Le premier est

situé au nord du pays dans une zone difficilement accessible par voie routière et les deux

13

Banque mondial 2011 14

Banque Mondial années 2012 et 2015 15

Plan National de Transport 2004-2020, évaluation des principaux flux de transport maritime.

Page 33: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

19

derniers sont ouverts sur la côte ouest (canal du Mozambique) et reliés à la capitale

respectivement par les routes nationales 4 et 7.

- Douze ports de cabotage principaux et secondaires : Manakara, Mananjary, Morondava,

Nosy-Be, Port Saint Louis, Taolagnaro, Vohemar, Antsohihy, Antalaha, Maintirano,

Maroantsetra,

Morombe.

L’espace maritime et ses ressources

A part les ressources halieutiques très diversifiées, les océans disposent également

d’importantes ressources minières et énergétiques. Le sous –sol recèle entre 1/4 et 1/3 des

réserves de gaz et de pétrole et fournit 1/3 de la production mondiale grâce aux progrès

technique de l’offshore profond16

. Aussi, la mer est une source de salinité nécessaire pour la

fabrication des sels utilisés notamment dans la gastronomie.

Mer : un lieu de détente et de loisirs

La mer est un endroit idéal pour se déstresser, pour changer d’air et oublier la routine du

quotidien. Elle constitue un lieu de loisir et de plaisir, un lieu de rencontre entre différentes

personnes avec diverses cultures ainsi qu’un lieu de pratiques sportives et de détente.

A Madagascar, les touristes balnéaires choisissent en particulier les régions côtières pour

l’admiration des plages, pour le surf, l’observation des baleines à bosse notamment dans l’île

Sainte Marie, pour la pêche le long de la côte, pour la plongée sous-marine ainsi que pour les

croisières.

1-2-2 Evolution historique de la considération de la mer à Madagascar

L’histoire de la marine malgache commence avec la découverte de l’île par les

premiers navigateurs venant du Sud de Bornéo, ils ont acquis des anciens Austronésiens une

grande maîtrise de la navigation dont ils utilisaient une grande diversité d’embarcation, les

courants marins et les vents de l’océan indien17

.

Au début, la mer était un endroit oublié par les Malgaches. La peur et l’inaptitude aux

activités maritimes leur ont découragé à franchir le long de la mer. A ce temps-là, il y a eu un

grand contraste entre la mer et le continent. Il valait mieux, pour la plupart de la population,

travailler la terre ou récupérer les ressources de la forêt plutôt que de naviguer sur la mer pour

des pêches.

16

DEBOUDT (P) et Al, 1979, “Géographie des mers et des océans”, édition SEDES 17

http://fr.wildmadagascar.org/kids/05.history.html

Page 34: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

20

Par la suite est née la navigation et le commerce dans l’océan indien par les Arabes et

les Africains. Le trafic Arabe avec l’intercommunication océanique s’était de plus en plus

manifesté dans les régions malgaches. Rappelons que les commerçants arabes avait fait de

Madagascar une destination pour des voyageurs venant du Moyen orient, d’Asie et d’Afrique

et avait également entrainé l’entrée des grands circuits maritimes et la fréquentation des

Arabes dans l’itinéraire nord-ouest au nord Est c’est-à-dire du pays Sakalava à la baie

d’Antongil18

.

Au XVII è siècle, le grand roi Andrianampoinimerina qui conquit Antananarivo, avait

déjà considéré la valeur de la mer en inculquant chez ses sujets le concept de nation et fût

l’auteur de la phrase célèbre « la mer est la limite de ma rizière ». Au XVIII è siècle. Suite à

l’introduction du commerce maritime depuis la baie d’Antongil jusqu’à Tamatave, avec la

présence des musulmans venant de l’île Comores et de l’Afrique de l’Est, les techniques de

construction navale avait été diffusées dans l’île19

. Les pratiques étaient encore négligées, ce

qui favorise les diverses erreurs de navigation. Au cours du temps, la nature des matériaux

navals c’est-à-dire les outils ou matières premières utilisées pour la construction des moyens

de transport maritime était très importante. A cette époque-là, les Malgaches se sont rendu

compte de l’aptitude nautique de leurs ancêtres, ce qui entraine leur navigation le long de la

mer mais uniquement en cas de besoin et avec des bateaux bien adaptés20

, par exemple la

pêche comme moyen de subsistance aux habitants de la côte.

Au fur et à mesure de l’évolution de la navigation, le cabotage ou la navigation

marchande côtière s’était installé, cela a favorisé l’intensité de la relation entre la côte

Sakalava avec les Comores ainsi qu’entre le nord-ouest et sud-est de Madagascar. C’est là

qu’est née la notion du « Fady » de la pirogue, une forme d’interdiction de caractère religieux

qui caractérise la société malgache traditionnelle dont la plupart restent encore de nos jours.

En XIX ème siècle, le déblocage de l’intérieur s’est débuté, une période où le royaume

Merina était le plus puissant des royaumes de Madagascar. Par conséquent, les relations entre

les côtes et les hautes terres centrales se sont développées. La région d’Imerina était en

communication avec Foulpointe, Tamatave et Mahajanga, le Betsileo avec Morondava et le

pays Bara avec le Saint Augustin. Cette puissance s’était dilatée sous le roi Radama I, afin

d’évoluer les relations de l’intérieur avec les côtes pour le développement de l’exploitation

maritime de l’île.

18

http://fr.m.wikipedia.org/wiki/histoire-de-Madagascar 19

Cours Histoire Générale de Madagascar (HGM), niveau A 20

MOLLAT (M), “La mer et Madagascar”P27 à 36

Page 35: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

21

1-2-3 Lois et règlements relatifs à la mer

1-2-3-1 Convention de Montego-Bay

C’est une convention des Etats Unies sur le droit de la mer. Elle est adoptée le 10 décembre

1982 à Montego-Bay et entre en vigueur le 16 novembre 1994. Celle-ci concerne tous les

Etats membres de l’ONU ayant un territoire maritime. Cette convention constitue

essentiellement les différents droits et obligations des Etats effectuant des activités relatives à

la mer et à la navigation, aux ressources biologiques et non biologiques, à la conservation,

protection et préservation du milieu marin ainsi qu’aux diverses recherches scientifiques

marines. Elle constitue également le cadre juridique général que doit s’inscrire toutes activités

touchant les mers et les océans.

1-2-3-2 Convention internationale sur la sauvegarde de la vie humaine en mer

C’est une convention conclue à Londres le 17 juin 1960. Elle concerne particulièrement les

lois et règles applicables aux navires autorisés à battre le pavillon d’Etat dont le

gouvernement est un gouvernement contractant (article II de la convention). Ce dernier

s’engage à promulguer toutes les lois, décrets, ordre et règlement et aussi à prendre les

mesures nécessaires pour donner le plein et entier effet à la convention afin de garantir

l’aptitude d’un navire au service auquel il est destiné.

A part ces conventions d’autres ont aussi été réalisées à savoir la convention Internationale

pour l’unification de certaines règles en matière de connaissance sur les passagers clandestins

sur la limitation de la responsabilité à Bruxelles et la convention internationale sur le droit de

la mer à Genève.

1-2-3-3 Droits maritimes

Ce sont des droits qui concernent les choses, les activités et les évènements liés à la mer21

. Il

traite des affaires relatives aux navigants, aux navires et aux autres bâtiments de mer, aux

contrats d’affrètement et de transport maritime, à l’armement et aux ventes maritimes, à la

sécurité maritime, aux évènements de mer et aux assurances maritimes.

21

PANCRACIO (JP), 2010,”Droit de la mer”, Edition Dalloz, 520p

Page 36: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

22

A l’échelle internationale

Le droit maritime se divise, à l’échelle internationale, en trois branches telles que le droit

maritime public international qui concerne la mise en œuvre des règles communes pour la

règlementation de la circulation en mer, le droit maritime privé internationale qui est un droit

propre à chaque pays mais qui tient compte des différentes conventions faites par l’Etat

souverain , et le droit maritime commercial international qui recommande vivement le droit,

l’intérêt et la liberté de chaque Etat sur la mer.

A l’échelle nationale

A Madagascar, la loi qui porte la refonte du code maritime malagasy est la loi n°99-023 du 03

février 2000. Le code maritime malagasy est l’ensemble des lois qui règlent le domaine

maritime malgache c’est-à-dire toutes activités concernant la mer. Différents domaines

constituent ce code tels que : la mer, le navire, le marin, l’organisation des transports

maritimes, l’évènement de mer, l’autorité administrative maritime, le régime disciplinaire et

pénal, la créance sur le navire, le personnel et les auxiliaires de l’exploitation, le transport, la

vente et les assurances maritimes, ainsi que l’action en justice.

1-2-4 Spécificité de l’écosystème marin et côtier malgache

1-2-4-1 Plage sableuse

Madagascar abrite de nombreuses plages toutes aussi belles les unes que les autres. Il est

caractérisé, du nord au sud en passant par la côte Est, par une vaste étendue de sable blanc

bordées par la mer turquoise et de récifs coralliens22

. Les plus belles plages de Madagascar

sont situées notamment dans l’île de Tsarabanjina et Nosy Iranja au nord, Nosy ve au sud, île

Sainte Marie à l’Est et Anjavy et la baie de Maromba à l’ouest23

.

1-2-4-2 Récifs coralliens

Selon la géologie, le récif corallien est un relief sous-marin des mers chaudes formé par de

polypes à squelette calcaire. C’est un groupe de rochers à fleur d’eau ; ils sont caractérisés par

la présence de diversités des biotopes tels que les substrats durs, les formations vaseuses et les

formations sableuses. De ce fait, ils présentent une importante richesse en biodiversité, et

contribuent aux véritables vivriers naturels. A Madagascar, les récifs coralliens font partie des

plus beaux sites de plongée, ils couvrent une superficie de plus de 2000km2. De Toliara à

Antsiranana et du cap d’ambre à Toamasina ils longent environ 1400km de côte. Sur la côte

22

www.ile-en-ile.com 23

www.guide-de-voyage.com

Page 37: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

23

ouest, la deuxième plus grande barrière de corail au monde forme entre Itampolo et

Morombe24

, un immense lagon de plusieurs centaines de kilomètre de long. Des îlots

coralliens et des récifs se trouvent également à Belo sur mer, dans la baie de Baly, aux îles

Barren (en face de Maintirano), et dans l’archipel de Nosy-be. Ces récifs sont moins

nombreux sur la côte Est, ils se limitent à des endroits comme Foulpointe, presqu’île Masoala

et Sainte Marie25

.

Photo 3: Récifs coralliens du sud-ouest de Madagascar

Source : www.île-en-île.com

1-2-4-3 Côtes rocheuses

Elles sont formées à partir des consolidations de la granulométrie des sables médio- littoraux.

Ces consolidations se présentent souvent sous forme de succession des strates superposées

avec une longue surface inclinée vers la mer26

. La partie Est de Madagascar est la plus

dominée par ces écosystèmes marins. A Fort Dauphin, notamment sur la péninsule

d’Evatraha, les crêtes de socle métamorphique composent le littoral et elles se prolongent

sous le niveau de la mer jusqu’à une profondeur de 10 à 12m, c’est l’origine de

l’environnement sablonneux de la baie de Fort Dauphin27

. Dans la région de Tuléar et celle de

Majunga, les côtes rocheuses se trouvent surtout sur les saillants du littoral et les plages

orientées face à la houle.

24

Ile en île, Madagascar guide 2012 25

Ile en île, Madagascar guide 2012 26

http://books.google.com. 27

AGARDY (T) et STAUB (F), 2007, Introduction à la biologie marine de conservation, REPC Madagascar.

Page 38: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

24

Photo 4: Côtes rocheuses de Mahajanga

Source : Auteur, novembre 2012

1-2-4-4 Estuaires

En géographie, on appelle estuaire, la partie de l’extrémité d’un cours d’eau dans laquelle

l’eau de mer vient se mélanger à l’eau douce28

. La vie à l’intérieur d’un estuaire est

conditionnée par la salinité de fleuve, dont cela diminue de l’océan à l’embouchure du fleuve.

L’estuaire est favorable à la production d’un écosystème qui représente la moitié de la matière

vivante dans les océans29

. Enfaite, l’association de l’estuaire avec des marais et des lagunes

maintient l’équilibre hydrologique en filtrant l’eau des polluants et fournit un habitat pour les

oiseaux, les crustacés, les mollusques et d’autres organismes importants30

. La partie nord-

ouest est la plus dominée par ces estuaires.

Photo 5: Estuaire de la zone intertropicale

Source : RAMAMPIERIKA(D) et Al, 2007

28

BRUNET (R), THERY (H), FERRAS (R), 1992, “Les mots de la Géographie”, 3è édition Revu et Argumentée, collection Dynamique. 29

Encarta collection 2009. 30

BECK et Autre 2001, et Levin Autre 2001.

Page 39: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

25

1-2-4-5 Mangroves

En botanique, les mangroves désignent les formations forestières caractéristiques des littoraux

tropicaux vaseux, essentiellement constituées de palétuviers. Elles abritent des faunes riches

et très variées comme les poissons, les mollusques, les crustacés, les coquillages, les algues,

les oiseaux rares et tous amphibies. Les mangroves jouent donc un rôle écologiquement et

économiquement important. A Madagascar, elles couvrent 320.000 ha dont 98% sont

réparties sur la côte ouest sur 29 sites, et sur la côte est sur 11 sites31

.

Photo 6: les mangroves de Mahajanga

Source : cliché de l’Auteur, novembre 2012

1-2-4-6 Herbier de phanérogames marins

Ce sont des plantes à fleurs qui colonisent habituellement des régions à fond meuble des

océans s’étendant des tropiques aux zones tempérées.

Photo 7: Herbier de phanérogames marins

Source : IHSM Toliara

31

Information sur les ressources en environnement dans les îles de l’Océan Indien, mars 2001, p113-117

Page 40: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

26

A Madagascar, on rencontre douze espèces de Phanérogames marines (RAMAMPIHERIKA

(D) et Al 2007) : Enhalus acoroïdes, Thalassia Hemprichi, Halophila ovalis, Halophila

decipiens, Halophila stipulacea, Halodule wrightii, Halodule tridentata, Halodule uninervis,

Thalassodendron ciliatum, Cymodocea rotundata, Cymodocea serrulata, Syringodium

isoetifolium. La plupart de ces herbiers se trouvent dans le Sud-ouest de l’île.

1-2-4-7 Iles et îlots

Une île est une portion de terre environnée d’eau de toutes les côtes32

et un îlot est une petite

île normalement inhabitée33

. Madagascar est entouré d’environ 270 îles et ilots dont 75% sont

situés dans l’extrême nord et nord-ouest et seulement 5%pour la part de la côte Est et du

sud34

. La plupart sont d’origine corallienne. Les îles éparses sont parmi ces îles, elles sont

située au sud-ouest de l’océan indien et composées de l’Europa, Bassas da India, les

Glorieuses, Juan de Nova et Tromelin, qui sont des beaux sites à caractéristiques spécifiques

et riche en biodiversités.

Chapitre 2 : Travaux de recherche proprement dit

2-1 Choix du sujet et objectifs de recherche

2-1-1 Justification du choix

2-1-1-1 Intérêt géographique

Notre étude se fait à grande échelle. Elle concerne les régions littorales de Madagascar (voir

croquis n°2). Egalement la recherche est basée sur l’analyse spatiale et temporelle des enjeux

du SEMer par rapport aux problèmes des écosystèmes marins de la grandes île actuelle.

2-1-1-2 Intérêt économique

Le projet de mise en place du MSP (Maritime Spatial Planning) ou Planification Spatiale

Maritime par le SEMer constitue un intérêt économique considérable pour le pays. Le MSP

sert d’information pour les scientifiques et pour les chercheurs, il permet de voir sur une

carte les sites de localisation des ressources marines et sous-marines (ressources halieutiques,

pétrole et gaz, nodule polymétalliques…), ce qui peut engendrer la valorisation de

l’exploitation de l’espace maritime.

32

http://www.cosmovisions.com/ile-html. 33

BRUNET (R), THERY (H), FERRAS (R), 1992, “Les mots de la Géographie”, 3è édition Revu et Argumentée, collection Dynamique 34

AGARDY (T) et STAUB (F), 2007, Introduction à la biologie marine de conservation, REPC Madagascar.

Page 41: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

27

2-1-1-3 Intérêt personnel

D’abord, la création du SEMer est l’une des actualités récentes ces derniers temps dans le

cadre de la politique générale de l’Etat malgache.

Ensuite, la mer constitue une véritable richesse pour Madagascar, pourtant elle est depuis

longtemps négligée par l’administration publique. Les lois relatives à la mer sont encore

insuffisantes. Pour ces raisons, on a choisi d’analyser la situation marine actuelle et de voir si

cette implantation du SEMer pourrait apporter enfin une veille à la bonne santé de la mer par

une prise de conscience collective en faveur de la préservation marine et les ressources qu’elle

renferme. D’où, une bonne gouvernance de l’environnement marin à Madagascar.

2-1-2 Objectifs

2-1-2-1 Objectif général

Analyse spatiale des enjeux du SEMer, en fonction desquels on peut savoir son degré de

capacité.

2-1-2-2 Objectifs spécifiques

Savoir les relations du SEMer avec le Ministère des ressources halieutiques et de la

pêche.

Connaître la raison d’implantation de ce premier.

Etudier ses procédures de création et son organisation générale.

Déterminer ses missions et ses propres stratégies.

Identifier et analyser les problèmes relatifs aux ressources marines à Madagascar.

2-2 Problématique et hypothèses

2-2-1 Problématique

Madagascar est une île de l’océan indien. Son étendue marine est 3 à 4 fois plus vaste que sa

superficie terrestre. Il possède approximativement 5000 km de côte et très riche en ressources

halieutiques. Cette situation géographique devrait permettre à ce pays de profiter davantage

des ressources de la mer.

D’un côté, la plupart des Malgaches vivent aujourd’hui au seuil de la pauvreté, en effet, les

gens de mer35

dépendent des ressources marines pour mieux survivre dont la plupart de ces

ressources sont destinées à l’autoconsommation. De plus, face à la dégradation actuelle des

35

Ce sont des marins ou des personnes qui tirent leurs revenues de la pêche.

Page 42: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

28

ressources forestières, les populations agricoles venant de la forêt migrent vers la côte pour

chercher une vie plus meilleure au dépend des ressources de la mer.

D’un autre côté, l’initiative de l’administration publique pour la bonne gestion des ressources

marines n’est que minime. Les lois en vigueur ne sont pas légalement appliquées et encore

insuffisantes. Alors, l’accès en mer est libre, ce qui favorise l’insécurité marine comme la

piraterie et l’exploitation illicite et irresponsable des ressources halieutiques.

Par conséquent, les écosystèmes marins malgaches sont aujourd’hui en danger et de plus en

plus exposés par les pressions anthropiques. L’exploitation massive des ressources

halieutiques et des forêts littorales est devenue le quotidien des habitants côtiers. D’où, une

baisse de quantité des ressources halieutiques et dégradation de l’environnement marin, une

menace pour les côtes malgaches.

La problématique qui se pose est donc: « Est-ce que l’implantation du SEMer peut-elle

contribuer à l’amélioration de la gestion et de la préservation de l’environnement marin

et côtier à Madagascar ? »

2-2-2 Hypothèses

Les hypothèses se basent à connaître le degré de capacité du SEMer en fonction de ses projets

et de sa vision face aux menaces affectant les écosystèmes marins et côtiers de Madagascar.

Figure 4: Hypothèses de la recherche

Menaces Mer

ANALYSE

SEMer

Page 43: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

29

Hypothèse 1 : On détermine les différents écosystèmes marins et côtiers que possède

Madagascar avec les ressources qu’ils recouvrent.

Hypothèse 2 : On vérifie les dangers qui caractérisent les écosystèmes marins et

côtiers de l’île actuellement, en constatant ceux qui sont les plus vulnérables.

Hypothèse 3 : On détermine la raison d’implantation du SEMer, sa vision globale et

ses projets en vigueur.

Hypothèse 4 : Cette dernière hypothèse consiste à effectuer une analyse objective à

laquelle on constate la proportionnalité entre les problèmes des ressources marines à

Madagascar et les enjeux du SEMer.

2-3 Démarche et technique de recherche

Pour mener à bien notre travail de recherche, nous avons choisi la démarche inductive, ce qui

veut dire qu’on a essayé de collecter des données empiriques pour pouvoir généraliser le cas à

la fin de notre étude. Notre technique pour la recherche est basée surtout à l’étude

bibliographique et à l’interview de certain personnel du SEMer pour avoir plus d’information.

Sur ce, nous avons utilisé des outils comme le Système d’Information Géographique (SIG),

les données statistiques ou les photos afin de justifier les idées collectées.

2-3-1 Démarche

Figure 5: Démarche de recherche

DEMARCHE

S1 S2 S3 S4 S5

Phase préparatoire

Documentation Visite sommaire

Stage

Traitement+Analyse

Page 44: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

30

2-3-1-1Phase préparatoire

C’est la phase préliminaire de la recherche. Elle est subdivisée en deux sous-étapes dont la

documentation et la visite sommaire des deux régions côtières en particulier.

La documentation, en bibliothèque, sur internet ou autres, est une étape très importante dans

le cadre de notre recherche. Elle a été réalisée au préalable afin d’avoir un aperçu général sur

le thème étudié. Elle servira également à rassembler les informations concernant les

attributions du SEMer, ses zones d’interventions ainsi que toutes les informations relatives

aux écosystèmes marins malgaches et les lois et conventions qui les régissent. Cette étape

s’est poursuivie tout au long du stage ainsi que durant le traitement des données.

La visite sommaire des régions littorales a été faite dans les régions Atsinanana et

Analanjirofo. Nous avons effectué, durant cette visite une observation globale de la situation

marine et côtière actuelle des deux régions dont on constate d’une part la potentialité de la

zone marine et d’autre part, la forte dégradation des écosystèmes côtiers causée surtout par la

pression anthropique.

2-3-1-2 Stage

Notre stage a été effectué au sein du siège central du SEMer à Antananarivo (voir croquis

n°1). Cette étape de recherche nous a beaucoup aidés dans la réalisation de notre travail. Il

nous a permis d’une part d’exercer une activité temporaire auprès du SEMer et d’autre part

de connaitre l’environnement général du département, ses missions ainsi que ses projets (non

réalisés ou en cours de réalisation). Le plan de travail est représenté comme suit :

Page 45: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

31

Figure 6: Répartition des tâches effectuées durant le stage

D’après la figure n°6, notre stage a duré 5 semaines (S1, S2, S3, S4, S5). La première

semaine, nous avons passé à la connaissance de l’environnement général du département

(SEMer) et élaboré pour la première fois le Plan National Maritime (PNM) avec les leaders

du SEMer. Ensuite en deuxième semaine, nous avons effectué une collecte de base de

données pour pouvoir mettre en place le MSP (Maritime Spatial Planning) ou Planification de

l’espace maritime malgache. L’interview a eu lieu à la troisième semaine du stage dans les

directions et services en charge de la mer. Pour servir de référence, des conventions et lois

internationales sont étudiées à la quatrième semaine afin de déterminer ensuite la délimitation

de la ligne de base nationale. Enfin en dernière semaine, nous avons fait une mise au point

finale de notre travail.

2-3-1-3 Traitement et analyse des données

Après la documentation, la visite sommaire des régions littorales et le stage, nous avons passé

au classement des données recueillies. Ceux qui sont pertinentes ont été retenus afin de mettre

en cohérence par rapport à la problématique et ce sont les hypothèses qui ont guidé l’analyse

des résultats.

S 1 • Connaissance du SEMer et élaboration du PNM

S 2 • Collecte de base de données pour le MSP

S 3 • Interview

S 4 • Etude des conventions et lois internationales

S 5 • Mise au point

Page 46: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

32

2-3-2 Technique de recherche

Elle est composée par la bibliographie et l’interview effectuée lors du stage.

2-3-2-1 Bibliographie

Elle constitue des outils fondamentaux dans l’élaboration de la présente recherche. Des

ouvrages (anciens ou récents), des mémoires, des lois, des décrets, des conventions… ont été

consultés pour avoir des renseignements pertinents relatifs au sujet.

Décret n°2016 – 301 : ce décret a été mis en place suite à la nomination du premier ministre

malgache et les membres du gouvernement en avril 2016, au décret concernant les hauts

emplois de l’Etat, ainsi qu’à l’ordonnance relative à la règlementation sur les hauts emplois de

l’Etat et les textes subséquents. Il fixe essentiellement en premier lieu les dispositions

générales du SEMer dont ses attributions et ses missions, et au second lieu, il détermine

l’organisation générale du département qui détaille les organes, les directions et les services

constituant le SEMer.

RAHERINIAINA (S), 2009, « Intérêts de la défense côtière dans le développement, cas

de Madagascar », Université d’Antananarivo, département Economie, 52p (mémoire de

fin d’études) : ce mémoire parle surtout de la corrélation entre la défense côtière et le

développement économique de Madagascar. Il fait un rappel sur la potentialité géographique

que possède le pays notamment les importantes ressources que la mer renferme. Il affirme que

les ressources marines jouent un rôle important dans le développement de l’économie d’un

pays. Pourtant, la protection et la surveillance de la zone côtière et marine malgache sont en

manque à cause de la pauvreté et de l’incapacité de l’administration public à résoudre certains

problèmes faute des moyens techniques et financiers, ce qui favorise l’exploitation illicite, le

pillage inconsciemment des ressources marines d’où une menace pour les écosystèmes côtiers

et la biodiversité marine. De ce fait l’Auteur exige l’importance de la défense côtière par la

protection du territoire maritime de Madagascar afin de développer l’économie nationale.

2-3-2-2 Outils de recherche

Des outils ont été utilisés lors de l’élaboration de ce travail à savoir :

- Le Système d’Information Géographique (SIG), qui nous a permis de collecter des

informations à distance relatives à notre zone de recherche.

- Les photos, qui sont prises par nous-même ou par d’autres chercheurs précédent.

- Les données statistiques, nous a permis de déterminer les chiffres et les pourcentages

nécessaires pour la recherche.

Page 47: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

33

2-3-2-3 Interview

Notre interview s’est fait en deux étapes. La première a été effectuée lors de la visite

sommaire des deux régions de la côte Est malgache (Atsinanana et Analanjirofo), auprès des

pêcheurs pour avoir des informations sur le type de pêche le plus pratiqué dans les régions et

la destination des ressources capturées. La deuxième s’est faite durant le stage dont les

personnels ciblés sont les responsables de directions et services au sein du SEMer.

L’échantillonnage :

Tableau 3: Effectif des services interviewés dans les directions de la CGP

Direction Nombre de service

interviewé

Pourcentage

DPM 3 50

DGRMAM 2 33,33

DAJ 1 16,67

Sous total 6 100

Tableau 4: Effectif des personnels interviewés

-

Poste Nombre de personne

interviewée

Pourcentage

SEGEM 1 11,11

CGP 1 11,11

Assistant Secrétaire d’Etat 3 33,33

Assistant SEGEM 2 22,22

Assistant DAJ 1 11,11

SP CGP 1 11,11

Sous total 9 100

Page 48: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

34

2-3-3 Problèmes rencontrés

Dans la réalisation de ce travail de recherche, quelques difficultés ont été rencontrées

notamment :

- Dans la recherche bibliographique, les ouvrages spécifiques à notre recherche ont été

difficilement trouvés, en effet les ouvrages consultés ne parlent du thème que d’une

manière générale et ils sont presque tous anciens. Parfois, au niveau de la pagination,

les pages intéressantes sont déchirées, ce qui nous empêche à avoir les éléments

essentiels à notre recherche.

- A propos de notre visite dans la côte Est, les interviews menés auprès des pêcheurs ne

sont pas pertinents puisqu’ils sont peu nombreux lors de la visite et qu’il y a également

ceux qui ne veulent pas répondre aux questions.

- Durant notre stage, nous avons pu interviewer que quelques directions et services en

charge de la mer puisque à ce temps-là, les personnels du département ne sont pas

exactement formés, il y avait encore des postes vides.

Conclusion partielle

Pour conclure, les mers et les océans couvrent la totalité du globe terrestre.

L’engagement de l’extension de la superficie des Aires marines protégées faite par l’Etat

malgache en 2014 est l’une des raisons sur laquelle est créé le SEMer. Le siège central de ce

dernier est situé dans la ville d’Antananarivo mais il intervient dans les régions côtières de

Madagascar par intermédiaire des organes régionaux. Les zones marines possèdent une

grande potentialité pour l’environnement naturel et pour l’homme, elles sont spécifiques pour

tous les pays et ont leur propre histoire comme celle de Madagascar qui a commencé lors du

passage des premiers navigateurs européens. Outre, des lois et des conventions sont établies

pour le respect du droit sur la mer au niveau national qu’international. L’objectif de notre

recherche c’est de pouvoir analyser les enjeux spatiaux du SEMer afin de savoir son degré de

capacité. De ce fait l’organisation de notre travail est caractérisée par la documentation, la

visite sommaire des deux régions côtières, le stage et le traitement et analyse des données

recueillis. Toutefois, des problèmes ont été rencontrés, mais cela ne nous a pas empêché de

mener à bien le travail.

Page 49: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

35

PARTIE 2 : MENACES SUR L’ENVIRONNEMENT

MARIN MALGACHE ET LES ENJEUX DE LA MISE

EN PLACE DU SEMer A MADAGASCAR

Page 50: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

36

PARTIE 2 : MENACES SUR L’ENVIRONNEMENT MARIN MALGACHE ET LES

ENJEUX DE LA MISE EN PLACE DU SEMer A MADAGASCAR

Les avantages venant des mers et des océans sont très importants pour

l’environnement naturel que pour la vie des êtres humains. Madagascar est constitué par des

milieux marins naturels parmi les plus riches et plus diversifiés de la région de l’océan indien.

Ces milieux représentent un intérêt tant pour la communauté régionale, nationale que pour la

communauté scientifique internationale. Toutefois, ils sont de plus en plus menacés de

disparition en raison des pressions humaines. De ce fait, l’Etat a mis en place le SEMer afin

d’améliorer la gestion du monde marin malgache. Mais quelles sont les problèmes des

écosystèmes marins malgaches actuels et leurs ressources ? Et quelles sont les initiatives du

SEMer face à cette situation ?

Cette partie comprend 2 chapitres dont le premier concerne les menaces actuelles sur

l’environnement marin et côtier de Madagascar et le second est axé sur l’analyse spatiale des

enjeux du SEMer.

Chapitre 3 : Menaces actuelles sur l’environnement marin et côtier de Madagascar

Ce chapitre discute certaines des principales menaces qui dégradent l’environnement marin

malgache et ses ressources dont on dégage les causes directes et indirectes de ces menaces.

3-1. Principales menaces sur les écosystèmes marins et leurs ressources

3-1-1 Au niveau des mangroves et des récifs coralliens

Les mangroves et les récifs coralliens sont les écosystèmes les plus vulnérables à Madagascar.

Leurs menaces sont dues aux phénomènes naturels qui peuvent s’exercer sur tous les milieux

et aux activités humaines qui sont les plus destructives.

D’abord, le changement climatique intervient beaucoup sur les propriétés physico-chimiques

des mangroves à partir des facteurs abiotiques. L’augmentation de la température provoque la

montée capillaire de la nappe phréatique, en effet l’eau s’évapore et le sel reste avec un taux

de salinité élevé. Par contre les précipitations diminuent, ce qui favorise la destruction des

mangroves. Pour le cas de Mangoky et de Menabe, l’extension de l’aménagement salicoles

pour l’exploitation de sel favorise la coupe des bois, d’où, une destruction massive de la forêt

de palétuviers36

.

36

Mangrove.mangals.over-blog.com/tag/Madagascar

Page 51: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

37

Photo 8: Dégradation de foret de palétuviers à Manombo (Sud-Ouest de Madagascar)

Source : ONE

C’est aussi à cause de ce changement global de climat à l’échelle planétaire que les coraux

subissent des blanchissements dus au réchauffement des eaux de surface avec l’absence de

lumière, ce qui pouvant entrainer les mortalités coralliennes37

.

Photo 9: exemple de dégradation (blanchissement) des coraux de l’océan indien

Source : commissionoceanindien.org

Ensuite, la déforestation des bassins versants essentiellement pour l’agriculture entraine

l’hyper sédimentation c’est-à-dire une forte augmentation des apports terrigènes apportés par

les fleuves vers la mer, ce qui favorise une forte érosion du sol qui va entrainer un

déséquilibre écologique des mangroves et une destruction des récifs coralliens par

étouffement des coraux, c’est la cause majeures de la détérioration des récifs à Madagascar.

37

Commissionocéanindien.org

Page 52: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

38

De plus le cyclone tropical caractérisé par des houles et de forte sédimentation terrigène au

débouché des rivières est responsable de la destruction des récifs.

La pollution de l’eau par le rejet des eaux usées vers la mer affecte aussi les mangroves et

l’installation de village ou de campement dans les zones suburbaines autour de cet écosystème

créée une zone de dépôt des ordures ce qui est une grande menace pour la survie des

palétuviers (cas de Mahajamba à l’ouest de Madagascar)38

.

Croquis 3: Les écosystèmes les plus vulnérables à Madagascar

38

Latribune.cyber-diego.com

Page 53: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

39

D’après le croquis n°3, la plupart des récifs et des mangroves se concentrent dans la

partie occidentale de Madagascar notamment dans le Nord et dans le Sud. Ils sont peu

nombreux dans le centre ouest et dans la partie orientale. De Morombe à Androka, le grand

récif de Tuléar est le plus fréquenté des récifs de Madagascar. L’accroissement de la pêche les

dégrades dont les pêcheurs utilisent des méthodes et techniques destructives pour augmenter

leur effort. Des filets à maille réduite, des moustiquaires, le recours au poison laro sont des

méthodes qui mettent en péril la biodiversité des récifs. D’après l’IHSM le grand récif de

Tuléar est caractérisé par une fréquentation de 6 à 8 personnes/jour/km2 avec un taux de

destruction par pécheur autour de 7,7m2/homme/jour. Le nombre de pêcheur augmente de tant

en tant à cause de la sècheresse qui ne permet pas aux agriculteurs de pratiquer leurs activités

En effet, les ressources de mer sont presque épuisées ce qui favorise le changement de

nouvelles activités pour les paysans qui n’est autre que l’exploitation des bois de forêt de

mangrove de façon illicite et traditionnelle. Selon le croquis n°3, les mangroves les plus

menacées de l’île se trouvent dans les baies d’Ambaro et d’Ambanja. Elles sont utilisées

nécessairement pour la construction (maison, navire…), les médicaments, la collecte des

crabes et de poissons ainsi que des bois de chauffe et de charbon. Les paysans préfèrent les

jeunes plantes de diamètre variant entre 1,5 à 2,5 cm, ce qui entraine la perturbation du

renouvellement de peuplement.

3-1-2 Au niveau des forêts littorales

Les forets littorales sont des formations forestières qui se développent en arrière des plages ou

jusqu’au bord de la mer. Elles existent surtout le long de la côte ouest de la grande île au nord

de Maintirano et entre Morombe et Morondava.

Le cyclone est l’une des causes naturelles de la dégradation des forêts littorales. Par exemple,

le passage du cyclone Honorinina à Madagascar en 1996, d’après l’ESSA-Forêt avait laissé

des dégâts majeurs sur la forêt littorale de Tampolo (région Analanjirofo) dont 1/3 de la forêt

sont détruites.

Ensuite, on a la propagation des espèces exotiques à croissance rapide comme les les

Melaleuca (kininibonaka) pourrait constituer une menace potentielle pour les formations

forestières littorales climaciques très fragmentées en cas de mauvaise gestion.

A plus long terme, les changements climatiques sont responsables des plus grands

changements du système côtier pourraient éventuellement avoir des effets négatifs sur

Page 54: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

40

l’existence de ces écosystèmes, déjà très fragmentés et de taille réduite, notamment sur les

forêts littorales.

Les plus grandes menaces au niveau des forêts littorales sont les pressions anthropiques. Les

pratiques traditionnelles utilisent le feu, soient pour entretenir les pâturages, soit pour

pratiquer une culture surbrulie dont les cycles de rotation sont généralement courts pour

assurer la régénération des sols. En effet, les paysans sont obligés d’avancer toujours plus loin

de la forêt. Selon le QMM, 4312 ha de forêts littorales ont disparu dans la région du sud à

raison de 86ha/an entre 1950 et 2000.

A part les activités agricoles, la population riveraine utilise aussi la forêt comme :

- Matières premières

Elles sont utilisées surtout dans l’artisanat dont les artisans utilisent la forêt pour obtenir des

matières premières à savoir le raphia, hafopotsy, et les lianes. Les habitants utilisent aussi la

forêt pour diverses constructions comme celle de l’habitation, de la pirogue et des bateaux.

- Extraction des produits secondaires

On entend par produits secondaires ou produits non ligneux, les plantes alimentaires comme

les fruits et les palmiers, il y a aussi les plantes médicinales utilisées surtout dans la médecine

traditionnelle. Ces produits sont nécessaires dans la vie quotidienne de la population riveraine

- Exploitation des produits ligneux

Les produits de la forêt littorale sont essentiellement destinés pour les bois d’œuvre, les bois

d’industrie, les bois de cuisson, le charbon de bois et autres usages domestiques (ONE). Cela

favorise l’exploitation illicite de la forêt pour des raisons de commerce.

Photo 10: Coupe de bois dans la forêt littorale de Tampolo (région Analanjirofo)

Source : Cliché de l’Auteur septembre 2015

Page 55: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

41

3-1-3 Menaces au niveau des marécages et des lagunes

Dans les marécages39

, le plus grand problème est l’impact du cyclone tropical qui favorise

l’envahissement des espèces tel que le Melaleuca quinquenervia et qui pourrait éliminer

d’autres espèces utiles comme le ravinala (Ravenala madagascariensis). D’où, une menace

pour l’écosystème naturel.

Les plus importantes des lagunes40

sont le Loza situé dans le sud-ouest de Madagascar avec

une superficie de 456km2 et le canal de Pangalane dans la côte Est avec 180km

2 de superficie.

D’une part, les grandes pluies fréquentes entrainant la dessalure des courants d’eau au bord

des lagunes sont les phénomènes naturels qui favorisent la dégradation des milieux lagunaires.

Ce phénomène empêche le développement des mangroves et l’accomplissement des cycles

biologiques des poissons et favorise la réduction des franges des palétuviers. D’autre part, la

surpêche pour l’ensemble des eaux intérieures41

a augmenté au cours des 10 dernières années.

De plus, le réaménagement et le drainage des zones propices pour l’aquaculture et le

crevetticulture se sont développés, d’où la destruction de l’ensemble de l’écosystème.

3-1-4 Menaces au niveau des dunes et des plages

Photo 11: Menaces au niveau des dunes et des plages dans le sud de Madagascar

Photo : RAMAMPIERIKA, 2007

L’érosion est un phénomène très actif dans ces écosystèmes. Elle est favorisé par le

défrichement des bassins versants et les actions éoliennes et pluviales. Il y a des dunes très

actives d'environ 20m de haut mais qui n’ont aucune végétation. Ces dunes sont localisées

surtout près de l’estuaire du lac Lanirano à 7km de la ville de Fort Dauphin, du lac Ranofotsy

39

C’est un terrain humide couvert de marais 40

C’est une étendue d’eau marine retenue derrière un cordon littoral 41

Selon l’article 1.1.02 du code maritime Malagasy, les eaux situées en deçà de la ligne de base de la mer territoriale font partie des eaux intérieures de Madagascar

Page 56: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

42

et Anony au sud d’Amboasary. De plus, les affleurements rocheux sont abondants sur les

plages comme le cas du lac Vinanibe et de la baie de Tolagnaro. Il y a également la fréquence

des encorbellements littoraux dans les grès calcaires exposés à la corrosion marine et

l’ensablement des lagunes et des embouchures.

En voici les différents cas des embouchures des lacs :

Tableau 5: Exemples des menaces au niveau des embouchures des lacs

Cas Menaces

Embouchure du lac Ranofotsy -Baie constituée par une dune grésifiée.

-Fond de la baie constitué par une vaste plage

de sable.

-Souffle de vent du sud-ouest entraine le

refoulement de sable d’Andavaposa (bordure

occidentale).

-Ensablement empêchement d’échange

entre lagune et mer, d’où diminution de la

biodiversité et des ressources.

Embouchure du lac Lanirano -Embouchure occupé par des bancs de sable

Embouchure du lac Vinanibe -Embouchure occupé par des bancs de sable

Embouchure du lac Anony -Avancement continuel des dunes de chaque

côté de l’estuaire envahissement de

l’embouchure en véritable champs de loisirs

et de culture maraîchère.

Page 57: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

43

Embouchure de Mandrare (plus grand lac du

sud malgache)

-Ecoulement sous forme de nappe souterraine

durant la période de l’étiage.

-Assèchement de lit qui devient un champ de

culture et de voie de desserte (automobiles,

charrettes, bicyclette…)

-Conflit humains au niveau des dunes et

plages (occupation du sol)

-Développement économique, urbanisation

pollution.

-Exportation massive des coquillages

-Remplacement du sable par la terre rouge

-Disparition de la végétation érosion.

-Diminution de nombre de tortue

Source : RAMAMPIERIKA (D) et Al, 2005 rapport non publié

3-1-5 Menaces au niveau des ressources marines

Mammifères marins

Face au changement global du climat et aux activités anthropiques comme les chasses

intentionnelles, les captures accidentelles, les trafics maritimes et le tourisme, les baleines à

bosses, des espèces emblématiques de la grande île deviennent actuellement menacées

d’extinction. Apparemment, les espèces de mammifères marins restantes sont vulnérables. La

baleine bleue est en danger critique, et les cinq espèces de dauphins tels que le grand dauphin

de l’Indopacifique, le grand dauphin commun, le dauphin à bosse, le dauphin de Fraser, et le

dauphin de Risso sont classées aujourd’hui dans la catégorie données insuffisantes.

Tortues marines

Victime d’un trafic local, trois des cinq espèces de tortues de mer vivant à Madagascar sont

menacées de disparition. D’après l’ONE, plusieurs centaines de tortues marines sont capturées

chaque année notamment dans le sud-ouest de l’île dont le prix de leur viande est écoulé à

quelque 5000 ariary le kilo.

Poissons

Les stocks de poissons marins notamment les poissons endémiques sont presque épuisés à

Madagascar. Plusieurs raisons ont été évoquées à l’origine de cette disparition progressive. Il

Page 58: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

44

s’agit entre autre de la surexploitation des ressources halieutiques. Cela se manifeste par

l’utilisation des matériaux de pêche prohibés comme les filets à maille à très petite dimension,

voire même les filets de moustiquaire. De plus la plupart des pêcheurs ne respectent pas la

période de fermeture de pêche, ce qui menace le renouvellement de nouvelle génération.

Requin et autres ressources marines

Dans le sud-ouest comme dans le nord, les communautés côtières risquent leur vie en

parcourant de longues distances en pirogue pour satisfaire une demande lucrative d’ailerons

de requins. Elles sont confrontées aux pratiques de pêche non durables qui menacent la

pérennité des ressources marines dont elles dépendent, ce qui favorise le déclin de stock de

requin. Apparemment, les espèces d’holothuries (concombres de mer) à haute valeur

commerciale sont devenues rares à cause de la surexploitation des produits de mer à fin

touristique.

3-2 Causes des menaces

3-2-1 Causes directes

Erosion et sédimentation

Au niveau des hautes terres et des bassins versants, la déforestation favorise l’accroissement

dramatique de l’érosion. L’eau de ruissellement attaque la roche mère et emporte les

sédiments en aval en se déposant au niveau des estuaires42

. Ce phénomène augmente la

composante sableuse des sédiments estuariens et diminue la fraction colloïdale. Après

déforestation au niveau des bassins versants, les sols des surfaces déboisées subissent

l’érosion après lessivage par les eaux de pluies43

. Les sédiments sont par la suite transportés

par les rivières et les fleuves jusqu’à la mer. Au cours de leur transport les particules solides

se sédimentent progressivement lors de leur passage dans des endroits stables tels que les lacs,

les marais et les marécages jusqu’à l’embouchure des rivières. Les sédiments s’entassent et se

colmatent entraînant l’envasement de ces zones. Cet envasement des zones humides conduit à

l’encombrement et à la réduction de superficies des plans d’eaux. Les sédiments de sables et

de latérites sont pauvres et modifient la végétation et la biocénose lentique.

Espèces envahissantes

L’invasion des zones côtières et marines par les espèces exotiques ou non indigènes est une

grande menace pour la biodiversité marine et le fonctionnement de l'écosystème marin de la

grande île. Les activités humaines sont responsables de la propagation de ces espèces

42

Cours morphogenèse-pédogenèse niveau B 43

Ministère de l’Environnement et des forets, 4eme rapport national de la convention sur la diversité biologique de Madagascar

Page 59: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

45

exotiques. L’utilisation des débris flottant ou des navires de haute mer comme vecteurs de

transport favorise la propagation des pathogènes marins, des poissons ou des crustacés de

leurs zones de distribution vers d’autres endroits où leurs prédateurs ne vivent pas pour

maintenir leurs populations sous contrôle. En effet, les espèces envahissantes concurrencent

les espèces indigènes pour la nourriture et l'habitat et facilitent la diffusion de maladies. Les

estuaires sont parmi les plus envahi par les espèces exotiques provoquant de grands

changements écologiques.

Changement climatique

Le changement global du climat est le responsable des plus grands changements du système

côtier à Madagascar que dans le monde entier. Ce phénomène est caractérisé par

l’augmentation de la température à l’échelle planétaire. Il existe des causes normales et

anthropiques pour cette augmentation alarmante des températures mais seuls les processus

normaux qui ne peuvent pas causer des changements brusques. Plutôt, ces changements sont

le résultat d'une augmentation du dégagement des "gaz à effet de serre," causé par la

combustion excessive des combustibles fossiles, surtout par les nations industrielles. Les

impacts du changement de climat sur les communautés marines et côtières sont significatives,

l’effet simultané de l’augmentation de la température et de la salinité serait intolérable pour

les coraux notamment pour les récifs déjà sous stress (due aux actions anthropiques). Il

augmente la dominance algale, provoque une dominance d’espèces envahissantes et une

diminution de la couverture en coraux. Cela pourrait être à l’origine du changement total de

peuplement au niveau des zones récifales actuelles, dont un développement des poissons

herbivores au détriment des poissons carnivores. Le changement climatique provoque

également la réduction de la couverture corallienne et la perturbation de la vie des faunes

marines à Madagascar. Par exemple au niveau de la vie des tortues marines l’augmentation du

niveau de la mer déplace les plages où elles pondent de plus l’abondance de la précipitation

inonde les nids et diminue le taux d’éclosion et l’’augmentation de la température affecte les

sex-ratios lors de l’éclosion (plus la température augmente plus la chance d’avoir des femelles

augmente), cela affecte leur développement. D’où l’élévation de la température perturbe le

fonctionnement du cycle de vie en général des écosystèmes marins et de leurs ressources.

Surexploitation des ressources marines

A Madagascar, L’exploitation intensive des ressources halieutiques dans les zones où le

plateau continental se réduit aux récifs coralliens conduit à une diminution importante des

stocks dans certaines régions comme celle du sud-ouest (IHSM), bien que le caractère très

informel de l’exploitation des ressources ne facilite pas leur suivi. Les efforts consentis pour

Page 60: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

46

la protection des écosystèmes forestiers terrestres ont pour effet d’accroître la pression

humaine sur les zones côtières. Outre le poisson et d’autres ressources comme les holothuries

(concombres de mer), les poulpes, les requins et les raies, et certains mollusques subissent une

surexploitation.

Tourisme et les activités de loisirs

Le tourisme a une répercussion négative sur l’environnement marin lors de l'aménagement

des infrastructures touristiques (construction d'hôtels,…) et pendant le déroulement de

certaines activités touristiques sur les récifs (bris des coraux et collectes des organismes

comme les coraux et les coquillages). Les activités touristiques entraînent aussi une pression

accrue sur certaines ressources naturelles telles que les poissons et les langoustes en vue de

satisfaire la demande des consommateurs.

3-2-2 Causes indirectes

Pauvreté

La pauvreté constitue la principale cause indirecte des menaces sur les écosystèmes marins et

ses ressources. Toutefois, 92% de la population malgache sont aujourd’hui affectées par la

pauvreté (INSTAT 2014). En effet, la plupart de la population côtière recourt aux

ressources marines pour leur subsistance, ce qui favorise la pêche illicite, l’exploitation non

durable des ressources halieutiques ainsi que la destruction des habitats marins et côtiers

comme les mangroves et les récifs coralliens.

Mauvaise gouvernance

La fragilité de Madagascar est due au fait que l’état de droit n’est pas respecté de façon

systématique et que le système judiciaire est incapable de faire réellement appliquer la loi.

L’insuffisance en matière de gouvernance entretient l’exploitation illicite des ressources

halieutiques et des produits marins. De plus, les activités de contrôle ne sont pas bien menées,

la corruption gagne du terrain et l’application de la loi est encore déficiente. En effet, cette

situation favorise le libre accès en mer d’où, la dégradation massive de l’environnement marin

et du littoral.

D’après les différentes menaces pré-citées, on peut dire que l’homme est le principal

acteur qui favorise la dégradation des écosystèmes marins et côtiers que ce soit des facteurs

climatiques ou des facteurs non climatiques, or c’est lui-même qui supporte les conséquences.

A Madagascar, l’homme de part ces activités contribue au processus de production de gaz à

effet de serre (CO2). Cette situation engendre le changement climatique caractérisé par une

grande élévation de la température qui ne pourrait plus être temporisée par les précipitations.

Il en résulte alors une augmentation du taux de salinité des eaux de mangrove, un

Page 61: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

47

blanchissement des récifs ainsi qu’un disfonctionnement global de l’écologie marine d’où une

dégradation de l’environnement marin et côtiers (figure n°7).

Figure 7: Facteur de dégradation de l’environnement marin et côtier

Chapitre 4 : Analyse spatiale des enjeux du SEMer

4-1 Attributions

Dans le cadre de la politique générale de l’État, sous l’autorité du Premier Ministre, Chef du

Gouvernement, le Secrétariat d’État auprès du Ministère des Ressources Halieutiques et de la

Pêche chargé de la Mer (SEMer) a pour attributions la conception et la mise en œuvre de la

politique de l’État Malagasy dans le domaine de la mer (décret n°2016-301).

4-2 Missions

D’après la secrétaire d’Etat chargée de la mer Randrianarisoa Léonide Ylénia, la mer est un

élément important, voire essentiel dans le redressement économique du pays c’est pour

cela, que la principale mission du SEMer est la sécurisation et la défense des ressources

marines. Et à une échelle plus vaste, il s’agit de gouvernance de l’océan, pour que

Madagascar puisse en tirer le meilleur parti. Parmi les objectifs les plus en vue du

département figurent l’élaboration de la politique nationale marine sur laquelle se baseront les

actions à entreprendre dans tous les domaines liés à la mer.

MENACES CLIMATIQUES

Erosion

Inondation

Temperature élevée

Granulométrie

Cyclone

Vent

Niveau de la mer

élevé

PERTURBATION NON

CLIMATIQUE

Urbanisation

Pêche

Défrichement

Feux

Aquaculture

Pâturage

Exploitation des sels

Riziculture

Abattage des bois

DEGRADATION DE L’ENVIRONNEMENT MARIN ET COTIER

HOMME

Page 62: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

48

Figure 8: Missions du SEMer

Pour l’exercice de ses attributions, le Secrétariat d’État auprès du Ministre des

Ressources Halieutiques et de la Pêche chargé de la Mer a pour missions de promouvoir la

préservation, la gestion de l’exploitation, la sécurisation des ressources marines et l’économie

bleue. Cette dernière est un modèle économique qui suffit aux besoins de base en valorisant

ce qui est disponible localement. Elle se fonde sur les principes de l’économie circulaire,

c’est-à-dire que toute chose relative à la mer se transforme et même les déchets sont

considérés comme élément de valeur. Le SEMer opte aussi pour une mise en œuvre et une

coordination de l’Etat en mer. À ce titre, il est mandaté pour porter la Politique Maritime

Intégrée de Madagascar à travers une approche transversale de la mer et une coordination des

différentes politiques, qui s’appuient sur une gouvernance adaptée.

4-3 Ressources de base du SEMer presque mises en place

Pour qu’un département soit bien fondé et capable dans l’exercice de ses missions, il

est indispensable d’avoir des ressources financières et patrimoine bien adaptées et des

ressources humaines bien formées. D’où, le SEMer 5 mois après son implantation (à compter

du mois d’avril 2016), d’après le rapport trimestriel effectué au mois de septembre 2016, a

presque atteint son objectif en matière de financement et de formation de personnel dans

chaque direction et service.

Mise en œuvre

et coordination

de l’action de

l’Etat en mer

Préservation

MISSIONS

Promotion

Gestion de

l’exploitation

Sécurisation des

ressources

Economie bleue

Page 63: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

49

4-3-1 Au niveau des ressources financières

Programmer et budgétiser les ressources financières sont les premiers objectifs du

SEMer. Il a déjà mis en place un budget programme qui a été préparé et élaboré au préalable

avec la planification et le respect du la date limite « deadline » à partir du calendrier

budgétaire du département. A part le budget programme, il a aussi atteint à 100% la formation

des responsables sur les procédures d’exécution du budget. Son but était d’appuyer et de

conseiller ces responsables par la dotation du budget d’exécution à partir du 2ème

semestre, par

la nomination des acteurs, et le respect des délais imposés par le code des marchés publics.

Le deuxième objectif c’est de gérer et de suivre les ressources financières. En effet,

d’une part la comptabilité matières du SEMer a été mis en place mais la nomination des

responsables compte matières était en cours de réalisation durant cette période et l’acquisition

des matériels n’était pas encore effectué. D’autre part, les suivis financiers et suivis des

activités physiques ainsi que les audits internes ont été réalisés périodiquement même si la

mise en place des directions centrales était en cours à ce temps-là.

4-3-2 Au niveau des ressources humaines et du patrimoine

Les ressources humaines et le patrimoine du SEMer ont été gérés d’une façon efficace

à cette période. Concernant les ressources humaines, la procédure de nomination et

recrutement des agents au sein du département est achevé. Le SEMer a estimé recruter 135

agents, alors qu’à ce temps-là, il en a déjà recruté 65. Ensuite, les capacités de ces agents ont

été renforcées et les actes administratifs pour la gestion interne du personnel sont disponibles.

Ainsi le département a déjà réalisé des études sur les capacités des ressources humaines avec

la préparation des conférences pour l’élaboration du Politique Nationale Marine (PNM).

A propos du patrimoine du SEMer, ce premier a été aussi géré d’une façon efficace.

D’abord, le maintien d’un réseau internet fonctionnel a été réalisé à 100% afin de faciliter les

recherches et les travaux internes du département. Ensuite on a la mise en place d’une

diffusion d’information qui permet la communication rapide entre le personnel de chaque

direction et service. Enfin, grâce au suivi des dossiers contentieux arrivés au SEMer, tous les

dossiers relatifs au marché publics sont presque traités. Sur les huit (8) marchés prévus dans la

mise à jour du Plan de Passation de Marchés 2016 en date du 29 Août 2016, cinq (5) ont été

lancés et actuellement en cours d'établissement de dossier des conventions nécessaires à

l'engagement financier. En effet tous les matériels du SEMer sont acquis, et par rapport aux

étapes nécessaires à la commande publique tels que la collecte des besoins, l’établissement du

Page 64: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

50

Plan de Passation des Marchés à soumettre pour visa du CNM, le lancement des marchés,

l’ouverture et l’évaluation des offres reçues, l’information des candidats (retenu et non

retenus), l’établissement des dossiers de Convention nécessaires à l'engagement financier

pour les Candidats retenus ainsi que la notification des candidats et la réception des matériels,

on peut confirmer que le département est à 75% des étapes obligatoires.

4-4 Projets de texte relatif à la mer presque réalisés

4-4-1 Gestion des Aires Marines Protégées (AMP)

L’objectif c’est d’élaborer des textes relatifs aux AMP. Cela engage d’une part,

l’élaboration d’une liste des espèces marines protégées et des écosystèmes. Une partie de cette

liste a été déjà élaborée malgré le manque en personnel par rapport au volume de travail prévu

ainsi, le financement de la conservation de certaines espèces vulnérables a pu être obtenu par

des promoteurs. D’autre part, elle engage la gestion efficace des AMP. Deux dossiers

concernant la création des Aires Marines Protégées sont parvenus : l’un sur le renouvellement

de la protection temporaire et l’autre demande la création des AMP privées. On peut évaluer à

15% les travaux faits dans le traitement de dossiers. Ce qui veut dire que le projet de texte

relatif aux AMP est élaboré par les équipes concepteurs, et validé par les parties prenantes,

ainsi une réunion de validation et recueil des recommandations est réalisée.

4-4-2 Prévention des Pollutions marines

Le but c’est d’abord la bonne gestion de la pollution marine. L'esprit de

comptabilisation de cette activité sous-entend que tous les évènements de pollution marine

seront systématiquement couverts en termes d'intervention. Certes, des activités liées aux

sensibilisations des citoyens sur la santé de la mer ont été réalisées mais celles-ci ne seront

pas comptabilisées dans cette activité. En outre, un organisme rattaché se charge actuellement

de la régularisation de son rattachement au SEMer. Ensuite, la réduction de l’avènement de

l’Intoxication collective par Consommation d’Animaux Marins (ICAM) est en cours de

réalisation. Certes, aucun personnel n'a encore été affecté pour couvrir cette activité.

Toutefois, la direction a pu établir la planification des sous-activités pour la réalisation de

cette attribution accomplie à 10% sur les 50% prévues. Enfin, La capacité d’adaptation des

communautés locales dans les régions côtières aux activités liés au changement climatique est

identifiée mais cela reste un projet étant donné que les structures régionales du SEMer ne sont

pas encore installées. Enfin, une veille judiciaire de la législation existante sur la pollution

Page 65: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

51

marine à Madagascar est élaborée grâce aux travaux réalisés concernant les textes relatifs à

cette pollution

4-4-3 Gestion des ressources marines

Cette gestion demande la mise en place d’un système d’information au niveau du

département. Celle-ci est en cours de réalisation. Parallèlement, elle demande la mise en place

d’une Base de Données scientifiques fiables. Les deux premières étapes pour sa mise en place

ont été effectuées à 50%, la troisième étape est à 10%, tandis que la dernière étape n'a pas

encore été entamée. Ainsi, cette gestion demande l’établissement et la mise à jour de

document de Planification Spatiale Marine dont seule la première étape a été faite, et les 4

prochaines étapes sont en cours de réalisation. Dans l’élaboration de la base de données, la

SEMer a effectué :

- Le recensement des acteurs et l’identification des sources de données potentielles

- La soumission d’une communication verbale pour approbation

- La correspondance avec les acteurs concernés

4-4-4 Gestion des activités maritimes

Cette gestion est en cours de réalisation. Son but est de mettre en place et de rendre

opérationnelle une Autorité Scientifique Marine Nationale. De ce fait le département a élaboré

un manuel de procédures pour l’octroi d’une autorisation de Recherche Scientifique Marine

(RSM). Pour cela, une analyse préalable et une élaboration de document ont été déjà

effectuées.

4-4-5 Valorisation de la mer en économie bleue

La mise en place d’un secrétariat d’Etat central en charge de la valorisation de la mer en

économie bleue est en cours de réalisation. Cette activité concerne :

L’organisation des activités liées à l'économie bleue à Madagascar

La promotion des partenariats techniques et financiers relatifs à l’économie bleue et

La création des Petites et Moyennes Entreprises (PME) d’innovation en économie

bleue

Page 66: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

52

4-4-6 Autres travaux effectués

4-4-6-1 Mise en place d’un Comité National de la délimitation des Espaces

Maritimes à Madagascar (CNDEM)

Concernant la mise en place du CNDEM, les textes relatifs à la délimitation des espaces

maritimes sont recueillis et les acteurs par département concernés sont identifiés. Outre, un

projet de décret de mise en place d’un comité est envoyé aux ministères concernés pour avis

et observation et également soumis aux autorités compétentes.

4-4-6-2 Elaboration d’un décret relatif à la ligne de base nationale

Le SEMer a déjà recueillis, étudié, analysé et amélioré les documents relatifs à la ligne de

base de Madagascar. Le projet de décret relatif à celle-ci est envoyé aux ministères concernés

pour avis et observation, ainsi il est soumis aux autorités compétentes.

4-5 Réalisation de la promesse de Sydney

Lors du 6 ème congrès mondial des parcs à Sydney en Novembre 2014,

Madagascar a pris des engagements connus sous le nom de « Promesse de Sydney ». Un de

ces engagements s’agit de tripler les surfaces des Aires Marines Protégées (AMP).

Le processus pour la réalisation de ces engagements a été initié. Plusieurs étapes ont

été effectuées, parmi elles le projet de décret d’application fixant sur les modalités de

création et de gestion des Aires Marines Protégées, l’identification des zones marines à

protéger et la création de Comité de Pilotage (COPIL).

4-5 Réalisation de la promesse de Sydney

4-5-1 Projet de décret d’application

Les Aires Marines Protégées sont des outils essentiels dans la régénération et la

protection de l’océan et des services vitaux qu’il fournit aux générations actuelles et futures.

Leurs bénéfices sont nombreux, incluant la protection des habitats contre les impacts du

changement climatique et des désastres naturels, la reproduction et la survie des espèces, la

reconstitution des stocks halieutiques, la sécurité alimentaire à long terme, la maintenance des

moyens de subsistance liés à la pêche, la séquestration de carbone combattant le changement

climatique, le développement du tourisme côtier amenant à la création d’emplois et de

commerce, et la production de services culturels importants.

Page 67: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

53

A Madagascar, deux textes législatifs différents établissent chacun le cadre juridique

régissant la gestion des pêcheries et celle des AMP. A ce propos, la loi n°2015-005 du 26

février 2015 portant refonte du Code de gestion des Aires protégées (COAP) en créant un

ensemble structuré et cohérent des Aires Protégées, y compris une nomenclature de statuts

spécifiques applicables aux AMP a établi des outils juridiques nécessaires pour la mise place

des structures de relance des AMP existantes et la création de la gestion des nouvelles AMP.

Le présent projet de décret constitue un texte d'application de la loi COAP concernant

exclusivement les Aires Marines Protégées. Il contient 08 chapitres répartis dans 113 articles.

- Le chapitre premier, intitulé « Dispositions générales » comportant quatre sections

- Le chapitre II, intitulé « Administration des Aires marines protégées », comportant

deux sections

- Le chapitre III, intitulé « Création des Aires Marines Protégées », comportant quatre

sections

- Le chapitre IV intitulé « Changement de statut ou de limites », comportant trois

sections

- Le chapitre V, intitulé « Modalités de gestion des Aires Marines Protégées »,

comportant cinq sections

- Le chapitrer VI, intitulé « Ressources des Aires Marines Protégées », comportant trois

sections

- Le chapitre VII, intitulé « Dispositions transitoires », comportant un seul article

- Le chapitre VIII, intitulé « Dispositions diverses et finales », comportant deux articles.

4-5-2 Identification des zones marines à protéger (voir annexe 2)

Pour concrétiser cette promesse de tripler les surfaces des AMP, les sites potentiels

à protéger doivent être identifiés. Dans ce cadre, le groupe de travail traitant le Maritime

Spatial Planning (MSP) a effectué des analyses basées sur des approches scientifiques afin de

déterminer les zones marines potentielles à protéger.

Le groupe thématique MSP s’est réuni deux fois. Des collectes de données

biologiques et socio-économiques sur les AMP existantes ont été faites. Ensuite les données

collectées ont été formatées et après formatage, elles sont traitées sur le logiciel MARXAN.

Ce traitement permet de localiser les sites prioritaires en prenant compte des objectifs, de la

diversité biologique et des paramètres socio-économiques. C’est un outil d’aide à la prise de

décision.

Page 68: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

54

Les étapes de cette analyse se déroulent comme suit :

Division de la zone d’étude en unité de planification

Création d’une base de données SIG des caractéristiques de conservation (en incluant

la répartition des espèces et les différents écosystèmes).

Préparation des fichiers d’entrée Marxan (données biologiques et socio-économiques

des AMP existantes)

Examination et analyse des résultats

Ajout des nouvelles informations

Affinage des paramètres d’entrée et

Relancement du logiciel

Les résultats des zones marines potentielles pour les futures AMP ont été obtenus à partir des

données des AMP existante. Ces zones sont une dans la région Anosy, une dans la Région

Atsimo atsinanana, une dans la Région Boeny et une possibilité d’extension est identifiée

pour certaines des AMP existantes.

4-5-3 Création de Comité de Pilotage (COPIL)

Afin de mettre en œuvre la Promesse de Sydney, relative à la multiplication des Aires

Marines Protégées à Madagascar, un Comité de Pilotage désigné sous le sigle COPIL a été

placé sous la coordination du Secrétariat d’Etat chargé de la Mer (SEMer).

4-5-3-1Missions

Le COPIL a pour missions :

-D’appuyer le SEMer dans la réalisation des engagements pris par Madagascar au Congrès

Mondial des Parcs de Sydney en Novembre 2014 (Promesse de Sydney), dans la recherche de

financements en vue de mettre en œuvre ces engagements, dans la réflexion sur les moyens de

pérenniser les AMP et dans la communication des informations entre les différents acteurs

concernés.

- De servir de plateforme d’orientation, de coordination, de coopération, de validation, et de

suivi-évaluation dans les différentes phases du processus (conception, planification, création,

gestion, développement de textes et outils, …) pour la mise en œuvre de la Promesse de

Sydney.

- D’échanger et de capitaliser les acquis et les expériences en matière de gestion des AMP et

de gestion durable des ressources biologiques marines ;

- De discuter les textes réglementaires au Code des Aires Protégées s'appliquant au milieu

marin

Page 69: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

55

- D’appuyer les Déléguées Régionales du SEMer en tant que points focaux au niveau des

régions dans la mise en place d’une coordination de proximité impliquant les autres secteurs

dans la planification et la mise en œuvre des AMP

- De réfléchir et d’identifier les risques et contraintes dans l’atteinte des objectifs de la promesse

de Sydney concernant les AMP

- De porter les éventuels conflits d’intérêts entre les secteurs et les acteurs concernés au niveau

des instances compétentes (commissions interministérielles, cellules environnementales, …)

4-5-3-2 Compositions

Le COPIL est composé des représentants des institutions et entités suivantes :

- Deux (02) représentants du SEMer

- Un (1) Représentant du Ministère en charge de l’Aménagement du Territoire

- Un (1) Représentant du Ministère en charge des Mines et du Pétrole

- Un (1) Représentant du Ministère en charge des Ressources Halieutiques et de la

Pêche

- Un (1) Représentant du Ministère en charge de l’Environnement, de l’Ecologie et des

Forêts

- Un (1) Représentant du Ministère en charge de l’Eau, de l’Assainissement et de

l’Hygiène

- Un (1) Représentant du Ministère en charge de la Recherche scientifique

- Un (1) Représentant du Ministère en charge du Transport maritime

- Un (1) Représentant du Ministère en charge du Tourisme

- Deux (02) Représentants des Bailleurs de Fonds

- Quatre (04) Représentants des ONG environnementaux et

- Deux (02) Représentants de groupement des secteurs privés exerçant leurs activités

dans le domaine marin ou maritime.

Le SEMer coordonne les ressources et l’expertise de ces différents Ministères ou

Organismes.

4-5-3-3 Organisation

Le COPIL peut constituer des Groupes thématiques de travail spécialisés dans l’étude

détaillée de certains sujets techniques et sur des questions scientifiques particulières. Il peut

solliciter à chaque fois que cela est nécessaire avec l’appui de consultants et experts étrangers

ou de toute autre personne en raison de ses compétences techniques. Il est présidé par le

Page 70: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

56

Coordinateur General de Programme du SEMer. Son secrétariat est assuré par l’autre membre

du SEMer

4-5-3-4 Fonctionnement

Le COPIL se réunit deux fois par an sur convocation de son Président en session ordinaire. A

la demande de la majorité des membres du COPIL ou par suggestion du SEMer, le Président

du COPIL peut appeler des réunions extraordinaires.

4-6. Mise en place de la Planification Spatiale Maritime (MSP)

La planification spatiale maritime est un outil intersectoriel de gestion permettant aux parties

prenantes et aux autorités publiques d’appliquer une approche coordonnée et intégrée. Elle

sera développée à Madagascar selon l’importance des enjeux économique et social accordés

aux différentes régions et par les différents opérateurs de cet espace. Ces plans doivent être

basés sur l’engagement soutenu des intervenants, et il doit tenir compte des intérêts des parties

prenantes. Le MSP contribue au respect de droit de la mer, à la coordination de la gestion des

espaces maritimes, au renforcement des moyens opérationnels par l’utilisation des outils

technologiques modernes et aux coopérations maritimes avec les Etats tiers. Il développe

l’économie bleue et les métiers de la Mer, et forge des relations solides entre les Universités et

les industries.

4-6-1 Objectif

L’objectif général de la mise en place de la Planification Spatiale Maritime sera de

contribuer aux efforts fournis dans le développement durable de l’espace maritime par une

amélioration de prise de décision plus coordonnée, plus cohérente et plus transparente pour

ceux qui sont des politiques sectorielles.

4-6-2 Intérêt du MSP

Les avantages de la planification maritime comprennent :

Un meilleur accès aux données et informations : la coordination régionale améliore

l'accès à la disposition du public des données et de l'information développée et détenue

par les représentants de l’organisme de pilote du MSP.

La réduction des conflits : amélioration des relations inter-institutions et la

coordination intergouvernementale pour soutenir de multiples utilisations marines.

Page 71: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

57

Le partage des données de base et de l'information qui représente l'utilisation de

l’espace maritime des parties prenantes, ainsi que l'engagement de ces derniers tout au

long du processus de planification pour que leurs intérêts soient représentés par

l’établissement des conditions de base par lequel les intérêts des intervenants seront

pris en compte dans les actions de gestion et de réglementation.

Une meilleure protection, conservation et la mise en valeur des ressources

environnementales : la participation des intérêts multiples fournit de plus en plus

d'informations et tire parti des ressources financières limitées aux défis

environnementaux prioritaires.

Augmentation du développement économique : grâce à de meilleures données et

informations, grâce aussi à la réduction des conflits, et une plus grande certitude

réglementaire, la planification maritime crée des économies qui peuvent rendre plus

rentables les utilisations commerciales et industrielles (telles que la pêche, le transport

maritime, et l'énergie) et peuvent fournir de fortes incitations pour de nouvelles

utilisations comme les énergies renouvelables.

La cohérence et l'efficacité de la réglementation : la compétence sur les activités

marines réglementées reste exclusivement à l'entité juridictionnelle en cours, et les

plans marins fournissent des ressources de base contextuelle et les données

d'utilisation qui aident les organismes de réglementation à rendre des décisions plus

rapides et plus intelligentes.

4-6-3 Délimitation des zones de planification

Page 72: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

58

Croquis 4 Draft de la Planification Spatiale Maritime réalisé par le SEMer

Source : SEMer

Page 73: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

59

D’après le croquis n°4, plusieurs approches peuvent être considérées dans la mise en

place du MSP. Pour une délimitation optimale, plusieurs facteurs doivent être considérés

suivants la spécificité et l’importance de la zone à planifier tels que les sites d’oiseaux, les

blocs pétroliers, les écosystèmes les plus vulnérables, ainsi que les zones de planification.

Dans le démarche du SEMer, la délimitation sera en fonction du découpage officiel de sa zone

maritime. Cette délimitation est basée sur l’importance des activités se pratiquant dans les

différentes zones. L’avantage est que les stratégies de mise en place du MSP adoptées seront

différentes. Deux zones de planification sont identifiées dans le processus du MSP telles que :

-La mer territoriale malgache, avec une largeur qui s’étend vers le large jusqu’à 12 milles

marins à partir de la ligne de base : cette partie couvre toutes les zones côtières. On y

rencontre presque toutes les activités liées à la mer ainsi que les plus importants écosystèmes

marins.

-La zone contiguë, qui est une zone située au-delà de la mer territoriale et adjacente à celle-

ci. Sa largeur est limitée à 12 milles marins et la zone économique exclusive qui se situe au-

delà de la mer territoriale et adjacente à la zone contiguë ne s’étend pas au-delà de 200miles

marins de la ligne de base.

4-7 Projet pour l’année 2017

Figure 9: Projet du SEMer pour l’année 2017

Instauration de la gouvernance de l'espace maritime

Coordination de l'action de l'Etat en mer

Page 74: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

60

4-7-1 Instauration de la gouvernance de l’espace maritime

4-7-1-1 Mise en place des comités intersectoriels nécessaires à la gouvernance

de l'espace maritime

4-7-1-2 Etablissement des textes juridiques relatifs à la gouvernance de la mer

Etablir et mettre à jour le cadre juridique relatif à la gouvernance de la mer

Etablir un document stratégique sur la Politique Maritime Nationale

Etablir un document technique pour le règlement de différends relatifs aux îles

Malgaches de l’Océan Indien

4-7-1-3 Soumission des textes juridiques

Soumettre une proposition de loi sur la délimitation des frontières maritimes

nationales

Emettre une requête auprès de l'ONU sur l'extension du plateau continental

4-7-2 Coordination de l'Action de l'Etat en mer

Installation des antennes régionales

Coordination des interventions et mission en mer

Mobilisation des divers secteurs administratifs

Gestion des situations qui nécessitent la mobilisation de plusieurs administrations

Renforcement de la capacité des administrations en termes de coopération et d'actions

intersectorielles.

Conclusion partielle

Bref, les menaces identifiées dans les écosystèmes côtiers et marins de Madagascar

sont de plus en plus alarmantes. Les mangroves et les récifs coralliens sont les plus

vulnérables, toutefois ils jouent des rôles considérables dans l’environnement naturel, dans

l’économie nationale et dans la vie quotidienne de la population côtière, voir non côtière.

Cette situation mène à prouver que c’est l’homme qui est le premier responsable de la

dégradation massive de l’environnement marin actuel de Madagascar. Pour y faire face, le

SEMer a opté ses missions vers la bonne santé de l’océan. De ce fait le nouveau département

a atteint son objectif sur la programmation, la budgétisation, la gestion et le suivi des

ressources financières ainsi que la gestion efficace des ressources humaines et du patrimoine

Page 75: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

61

qui sont les bases du fonctionnement du département. De plus la réalisation de la promesse de

Sydney est au cours de démarrage et

avec l’engagement d’augmenter le nombre des aires marines protégées à Madagascar,

l’identification des zones marines à protéger, la création des comités de pilotage sont déjà

effectuées. D’où les projets de texte relatifs à la mer sont presque réalisés.

Page 76: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

62

CONCLUSION GENERALE

Page 77: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

63

CONCLUSION GENERALE

En guise de conclusion, l’élaboration de cet ouvrage nous a permis de dire que la mer

constitue un intérêt considérable notamment pour les êtres humains. Madagascar, vu son

étendue marine plus vaste que sa superficie terrestre, est très avantageux en matière de

biodiversité marine. Ses écosystèmes côtiers et marins sont spécifiques et ses ressources sont

abondantes, certes, mais en danger en raison des pressions qu’elles subissent. Ces dernières

sont d’une part, d’origine naturelle et d’autre part d’origine anthropique et pour le cas de la

grande île, c’est l’homme qui est surtout le premier responsable de la dégradation massive

actuelle de l’environnement marin et côtier.

Face à la situation alarmante, l’Etat a implanté le SEMer, afin de multiplier le nombre

de département en charge de la mer et pour améliorer la gestion et la gouvernance marine à

Madagascar. En effet, le nouveau département, quelques mois après sa nomination a déjà

établi et géré de façon efficace ses ressources financières et ses ressources humaines. En

outre, il a presque réalisé tous les projets de texte relatifs à la mer tel que la gestion des AMP,

la prévention des pollutions marines, la gestion des ressources marines, la gestion des activités

maritimes, la valorisation de la mer en économie bleue, la mise en place du Comité National

de la Délimitation des Espaces Maritimes à Madagascar, l’élaboration d’un décret relatif à la

ligne de base de Madagascar, la réalisation de la promesse de Sydney et la mise en place de

la Planification Spatiale Maritime. Pour l’année 2017, le SEMer envisage d’instaurer la

gouvernance de l’espace maritime et de coordonner l’action de l’Etat en mer.

On peut en déduire que les travaux réalisés et les projets envisagés par le SEMer sont

axés sur les points essentiels concernant le maximum de préservation de l’environnement

marin malgache. Ils visent d’un côté, une bonne marche du monde marin et d’un autre côté la

solution adéquate pour réduire les menaces sur la biodiversité marine et l’écosystème marin

de la grande île.

De ce fait, on peut tirer que le SEMer est pertinent dans son domaine, d’où son

implantation peut contribuer à l’amélioration de la gestion et de la préservation de

l’environnement marin et côtier à Madagascar.

Une stabilité politique du pays, un environnement politique favorable ainsi qu’un

budget suffisant et stable sont nécessaires pour veiller la bonne marche des activités du

SEMer.

Page 78: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

64

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages généraux

CHABOUD (C), 2006, « Gérer et valoriser les ressources marines pour lutter contre la

pauvreté », pp 178-197.

Cours Lithosphère niveau A (2010)

DEBOUDT (P) et Al, 1980, « Géographie des mers et des océans », Edition Armand

colin, pp 33-35.

FFEM, 2005, « projet de création du réseau régional des AMP des pays de la COI »,

rapport de présentation, 60p.

FROGER (G) et Al, 2007, « Regards croisés sur les Aires Protégées Marines et

Terrestres », Monde en développement vol 35-2007/2-n°138.

LESOURD (M), 2003, « L’Afrique : vulnérabilité et défis », collection questions de

Géographie, édition du temps, pp 354-376.

Ministère de l’Environnement des Eaux et Forêts, 2005, « 3ème

rapport national de la

convention sur la diversité biologique », programme des Nations Unies pour

l’environnement.

PETIT (G), 1923, « La vie sur les côtes de Madagascar et l’industrie indigène de la

pêche », in Annales de Géographie t32, n° 176, pp 142-164.

Plan National de Transport (2004-2020), 2004, « Evaluation des principaux flux de

transport maritime, rapport final provisoire, 25p.

RAMAMPIERIKA (D) et Al, 2007 « Introduction à la biologie marine de

conservation » (présentation)

Ouvrages spécifiques

CeRSAE, 2011, « Atelier de formation sur la planification spatiale de la conservation

en milieu marin et côtier à Madagascar », 27p.

Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, 1982, texte original, 194p

Madagascar Plan d’Actions Environnemental, 2002, « Programme Environnement III

document stratégique, 32p.

SIT Madagascar – Ecologie et conservation, 2009, « Diagnostic sur la santé des récifs

coralliens à Nosy Tanikely et la baie d’Ambanoro », 26p

Ouvrages juridiques

Décret n° 2010-137 portant règlementation de la Gestion Intégrée des Zones Côtières

et Marines de Madagascar

Page 79: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

65

Décret n° 2016-265 portant nomination des membres du gouvernement.

Décret n°2016-301 fixant les attributions du Secrétariat d’Etat auprès du Ministère des

Ressources Halieutiques et de la Pêche chargé de la mer ainsi que l’organisation de

son département.

Loi n°96-025 du 30 septembre 1996 relative à la gestion locale des ressources

naturelles

Loi n°99-028 du 03février 2000 portant refonte du code maritime.

Loi n°2001/05 portant Code de Gestion des Aires Protégées.

Loi n°2015-005 portant refonte du code de gestion des Aires Protégées, 22 janvier

2015

Loi n°2015-053 portant code de la pêche et de l’aquaculture.

Thèses et Mémoire

ANDRIAMALALA (C), 2007, « Etude écologique pour la gestion des mangroves à

Madagascar », Université de Bâle, 268p, (thèse de doctorat).

RAJOELISON (L), 2005, « Les forets littorales de la région orientale de Madagascar :

vestiges à conserver et à valoriser », Université d’Antananarivo, ESPA, 268p, (thèse

de doctorat).

RAHERINIAINA (S), 2009, « Intérêt de la défense côtière dans le développement :

cas de Madagascar », Université d’Antananarivo, Département économie (mémoire de

maitrise) 66p.

Webographie

Commissionocéanindien.org

http://books.google.com

http://fr.m.wikipedia.org/wiki/histoire-de-madagascar

http://fr.wildmadagascar.org/kids/05.history.html

http://www.cosmovisions.com/île-html

http://www.ihsm.mg

http://www.one.org

Mangrove.mangals.over-blog.com/tag/Madagascar

www.europe1.fr

www.guide-de-voyage.com

www.île-en-île.com

www.ofices-de-tourisme-de-france.org

Page 80: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

66

ANNEXES

Annexe 1: Décret d’attribution du SEMer

SECRÉTARIAT D’ÉTAT AUPRÈS DU

MINISTÈRE DES RESSOURCES HALIEUTIQUES

ET DE LA PÈCHE CHARGE DE LA MER

----------------------

Décret N° 2016 – 301

Fixant les Attributions du Secrétariat d’État auprès du

Ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche chargé de la Mer

ainsi que l’Organisation Générale de son Département.

LE PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT

Vu la Constitution ;

- Vu l’ordonnance n° 93-027 du 13 mai 1993 relative à la réglementation sur les Hauts

Emplois de l’État et les textes subséquents ;

- Vu le Décret n° 76-132 du 31 mars 1976 modifié et complété par le Décret n° 93-842

du 16 novembre 1993 concernant les hauts emplois de l’État ;

- Vu le Décret n° 2016-250 du 10 avril 2016 portant nomination du Premier Ministre,

Chef du Gouvernement ;

- Vu le Décret n° 2016- 265 du 15 avril 2016 portant nomination des membres du

Gouvernement ;

- Sur proposition du Secrétaire d’État auprès du Ministère des Ressources Halieutiques

et de la Pêche chargé de la Mer ;

- En Conseil de Gouvernement

Page 81: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

67

DÉCRÈTE:

CHAPITRE PREMIER

DISPOSITIONS GÉNÉRALES

*********

Section première: Attributions

Article premier. - Dans le cadre de la politique générale de l’État, sous l’autorité du Premier

Ministre, Chef du Gouvernement, le Secrétariat d’État auprès du Ministère des Ressources

Halieutiques et de la Pêche chargé de la Mer a pour attributions la conception et la mise en

œuvre de la politique de l’État Malagasy dans le domaine de la mer.

Section 2 : Missions

Article 2. - Pour l’exercice de ses attributions fixées par l’article précédent, le Secrétaire

d’État auprès du Ministre des Ressources Halieutiques et de la Pêche chargé de la Mer a pour

missions de :

- promouvoir (a) la préservation, la gestion de l’exploitation et la sécurisation des

ressources marines, (b) l’économie bleue et

- mettre en œuvre et coordonner l’Action de l’État en mer.

À ce titre, il est mandaté pour porter la Politique Maritime Intégrée de Madagascar à

travers une approche transversale de la mer et une coordination des différentes politiques, qui

s’appuient sur une gouvernance adaptée.

CHAPITRE II

ORGANISATION GÉNÉRALE

*********

Section première : Organisation générale

Article 3. - Pour l’exécution des missions fixées par l’article 2 du présent décret,

l’Organisation Générale du Secrétariat d’État auprès du Ministère des Ressources

Halieutiques et de la Pêche chargé de la Mer est fixée comme suit :

Page 82: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

68

Des organes rattachés directement au Secrétariat d’État auprès du Ministère des

Ressources Halieutiques et de la Pêche chargé de la Mer comprenant :

- Le Cabinet du Secrétaire d’État ;

- La Direction Administrative et Financière ;

- La Direction des Ressources Humaines ;

- La Coordination Générale de Programme qui comporte les Directions et Services ;

- Le Secrétariat Exécutif de la Gouvernance de l’Espace Maritime et

- La Personne Responsable du Marché Public.

Des Délégations Régionales de la Mer.

Section 2 : Au niveau central

Article 4.-Le Cabinet du Secrétariat d’État auprès du Ministère des Ressources Halieutiques

et de la Pêche chargé de la Mer est une instance de conseil. Il assiste le Secrétaire d’État dans

l’accomplissement de ses missions. Le Directeur de Cabinet est le premier collaborateur

politique du Secrétariat d’État auprès du Ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche

chargé de la Mer (SEMer). Il assure la mission de conseil du SEMer et coordonne les activités

des membres du Cabinet. Par délégation, il peut représenter le Secrétaire d’État auprès du

Ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche chargé de la Mer dans les cérémonies ou

missions officielles et peut être chargé des missions particulières. Le Cabinet du SEMer est

composé de:

- un (01) Directeur de Cabinet ;

- trois (03) Conseillers Techniques ;

- deux (02) Chargés de Mission ;

- trois (03) Inspecteurs ;

- un (01) Attaché de Presse ;

- un (01) Conseiller Médico-social ;

- un (01) Chef Protocole et

- un (01) Chef Secrétariat Particulier.

Article 5.- La Direction Administrative et Financière (DAF) a pour mission d’assurer la

gestion des affaires logistiques et financières du SEMer.

Page 83: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

69

Elle comprend les Services suivants :

- Le Service de Programmation Budgétaire (SPB) ;

- Le Service d’Appui à l’Exécution Budgétaire (SAEB) et

- Le Service de Logistique et de Patrimoine (SLP).

Article 6.- La Direction des Ressources Humaines (DRH) a pour mission d’assurer

l’Administration du personnel, la planification, la gestion et la formation des ressources

humaines du SEMer. Elle assure également la gestion de l’Information et de la

communication du SEMer.

Elle comprend les Services suivants :

- Le Service de Gestion du Personnel (SGP) ;

- Le Service de Formation et de Renforcement de Capacité (SFRC) et

- Le Service de Système d’Information et de Communication (SSIC).

Article 7.- La Coordination Générale de Programme (CGP) a pour mission de coordonner

l’exécution des directives du SEMer concernant la gouvernance de la mer et de ses ressources.

Elle assiste, à cet effet, le Secrétaire d’État auprès du Ministère des ressources halieutiques et

de la pêche chargé de la Mer dans l’exercice de ses fonctions dans le domaine de la

conception, de l’impulsion, de l’animation, de la direction et de la supervision des activités

entrant dans le cadre de l’accomplissement des missions et attributions confiées au SEMer.

La CGP est placée sous l’autorité du SEMer ayant rang du Directeur Général de

Ministère. Par délégation, celui-ci peut signer des actes au nom du Secrétaire d’État chargé de

la Mer, à l’exclusion des actes engageant l’État.

Le Coordonnateur Général de Programme assure le bon fonctionnement des activités des

directions techniques suivantes qui lui sont directement rattachées :

- La Direction de la Préservation de la Mer (DPM) ;

- La Direction de la Gestion des Ressources Marines et des Activités

Maritimes (DGRMAM);

- La Direction de la Valorisation de la Mer en Économie Bleue (DVMEB);

- La Direction des Affaires Juridiques (DAJ) et

- La Direction de la Planification et du Suivi-Évaluation (DPSE).

Page 84: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

70

Article 8. - La DPM, rattachée à la CGP, est chargée de préserver la qualité de la mer,

d’élaborer et de mettre en œuvre la stratégie de conservation ainsi que le développement des

Aires Marines Protégées. Elle est également chargée de la lutte contre les pollutions marines

et de l'intégration des impacts du changement climatique dans la Gouvernance de la mer.

En outre, elle a pour mission de :

- piloter la réalisation de la promesse présidentielle à Sydney sur l’augmentation de la

superficie des aires marines protégées, plus particulièrement par la mise en place d’un cadre

juridique facilitant leur promotion ;

- définir les orientations en matière de protection des milieux marins et des écosystèmes

sensibles ;

- assurer la protection de la biodiversité marine ;

- définir les orientations des luttes contre les déversements d’hydrocarbures ;

- élaborer et mettre en œuvre des Politiques, Stratégies et Plans d’Actions pour la prévention

des intoxications dues à la consommation des produits marins et

- élaborer et mettre en œuvre des politiques de réduction de la vulnérabilité écologique et

sociale vis-à-vis du changement climatique.

En vue d'accomplir sa mission, elle collecte les données scientifiques marines pertinentes

disponibles auprès des organismes, des comités et des institutions scientifiques concernés.

Elle dispose de cinq Services :

- Le Service de Création et de Gestion des Aires Marines Protégées (SCGAMP) ;

- Le Service de Conservation de la Biodiversité Marine (SCBM) ;

- Le Service de Lutte contre la Pollution Marine (SLPM) ;

- Le Service de Prévention et de Gestion d’Intoxication Marine (SPGIM) ;

- Le Service d’Intégration du Changement Climatique (SICC).

Article 9.- La DGRMAM, structure rattachée à la CGP, est chargée de la mise en œuvre des

Instruments Techniques et Juridiques, nationaux et internationaux pour une Gestion Intégrée

de l’Océan. À ce titre, elle a pour mission de :

- mettre en place et utiliser le système d’information pour donner recommandations et

appuyer les prises de décision dans la Gestion des Ressources Marines et des Activités

Maritimes ;

Page 85: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

71

- mettre en place et gérer la planification de l’espace maritime pour son usage optimal et

- mettre en place et diriger l’autorité scientifique marine nationale (composée des institutions

de recherche marines et des représentants des utilisateurs des résultats de recherches) qui a

pour rôle de (a) valider les résultats de recherches et l’attribution des autorisations de

recherches et d’exploitations des ressources marines et (b) orienter les programmes de

recherche et de développement.

La DGRMAM dispose des Services suivants :

- Le Service de Création et de Gestion de Base des Données Marines (SCGBDM) ;

- Le Service de Coordination et de Planification de l’Espace Maritime (SCPEM) et

- Le Service de Recommandation et de Validation des Exploitations Maritimes

(SRVEM).

Article 10.- La DVMEB, structure rattachée à la CGP, est chargée de promouvoir le

développement de Politique et de Stratégie nationales de l’Océan valorisant l’Économie bleue

en vue d’un développement durable de Madagascar et de sa mise en œuvre effective.

À ce titre, elle a pour mission de :

- piloter l’élaboration de la politique nationale relative à l’Économie bleue ;

- développer les partenariats (nationaux et internationaux) nécessaires pour la promotion de

l’économie bleue à Madagascar ;

- prospecter des fonds d’investissements privés et multilatéraux et

- promouvoir la création des Petites et Moyennes Entreprises par l’innovation.

La DVMEB dispose des Services suivants :

- Le Service de Développement de l’Économie Bleue (SDEB) ;

- Le Service d’Appui et de Vulgarisation (SAV) et

- Le Service de Partenariat de Développement Durable (SPDD).

Article 11.-La DAJ, structure rattachée à la CGP, est chargée des questions juridiques

touchant le domaine maritime et les Conventions et Accords internationaux relatifs à la mer

et à ses ressources, ainsi que leurs implications pour Madagascar.

À ce titre, elle assure :

Page 86: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

72

- la proposition des mesures à prendre afin d’adapter, de compléter ou de mettre à jour la

législation en vigueur ;

- l’étude des questions juridiques relatives à l’élaboration et à l’exécution des accords, des

traités et des conventions régionaux et internationaux ;

- l’élaboration de projets de textes juridiques relatifs aux contrats, ou aux conventions de

partenariat, ou protocoles d'accord entre la SEMer et ses partenaires ;

- l’examen des problèmes juridiques ou techniques soulevés par les différents secteurs

maritimes concernés ou par toutes les parties prenantes au sein des structures de l’État

relatifs à l’interprétation des dispositions législatives ou réglementaires affectant le domaine

maritime et

- la réglementation, en coordination avec les Départements concernés, des autorisations des

recherches scientifiques marines, des autorisations d'exploration off-shore et des modalités

de l'Étude d’Impact Environnemental.

La DAJ dispose des Services suivants :

- Le Service des Affaires Juridiques Marines et du Droit de la Mer (SAJMDM) ; et

- Le Service de Législation et de Contentieux (SLC).

Article 12.- La DPSE, rattachée au CGP, a pour mission de :

- veiller à la cohérence globale et à la synergie des programmes, des projets et des actions

en matière de la Gouvernance de l’Océan et de la Mer avec ceux des autres Départements

ministériels ;

- superviser l’élaboration des programmes techniques et faire le lien avec la budgétisation ;

- promouvoir un mécanisme de suivi évaluation pour assurer une performance technique ;

- superviser le montage de nouveaux dossiers de projets et l’élaboration des plans d'action

du Département ;

- piloter et superviser les missions de suivi et d’évaluation des projets/programmes/plans

d’actions et

- mettre en place un système de lutte contre la corruption.

Elle assure aussi l’implication de toutes les parties prenantes à la mise en œuvre de la

Politique de l’État relative à la Gouvernance Intégrée de l’Océan et de la Mer, la mobilisation

Page 87: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

73

des ressources nécessaires y afférentes ainsi que la mise en place des mécanismes pour en

assurer la communication et la médiatisation.

Elle dispose de trois Services :

- Le Service de la Programmation et de Pérennisation Financière (SPPFin);

- Le Service d’Études du Suivi – Évaluation (SESE) et

- Le Service de Développement du Partenariat Public Privé (SD3P).

Article 13.-Le Secrétariat Exécutif de la Gouvernance de l’Espace Maritime(SEGEM),

structure placée sous l’autorité directe du Secrétaire d’État, a pour mission de coordonner les

activités en mer entre autre tout ce qui touche à la transversalité. IL s’agit de:

- assurer et rendre effective l’Action de l’État en mer ;

- définir la stratégie en vue d’entamer la délimitation des frontières maritimes entre les États

voisins ;

- finaliser la délimitation de l’extension du Plateau Continental Malagasy et

- mettre en œuvre des résolutions pertinentes de l’Assemblée Générale des Nations Unies

(ONU) relatives aux Iles Malagasy de l'Océan indien.

Le SEGEM conduit la Délégation Interministérielle Malagasy au sujet relatif à ces

points. Il est membre de droit de tout groupe éventuel d’experts chargé d’entamer les

procédures sur l’affaire des Iles Malagasy de l’Océan indien. Il est placé sous l’autorité du

SEMer et ayant rang du Directeur Général de Ministère.

Article 14.-La Personne Responsable du Marché Public (PRMP) est chargée de conduire la

procédure de passation de marché depuis le choix de cette dernière jusqu’à la désignation du

titulaire et l’approbation du marché définitif. La PRMP est assistée par l’Unité de Gestion de

la Passation des Marchés (UGPM) ; elle a rang du Directeur de Ministère.

Section 3 : Au niveau régional

Article 15. -Des Délégations Régionales de la Mer (DRM) représentent le Secrétariat d’État

en charge de la Mer dans les treize (13) Régions côtières. Elles sont rattachées à la

Coordination Générale de la Mer et ont le même niveau hiérarchique que les Services

techniques centraux.

Page 88: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

74

Les Délégués Régionaux de la Mer sont chargés de la mise en œuvre des politiques et

directives du SEMer au niveau des Régions, en relation avec les Collectivités Territoriales

Décentralisées, les ONG, les Secteurs Privés, les Associations, les Communautés de base, les

Services Déconcentrés et Décentralisés.

Section 4 : Les organes rattachés et/ou sous la coordination exclusive

Article 16. - Le Comité National de Gestion Intégrée des Zones Côtières et Marines de

Madagascar (CNGIZC) est l’organe directement rattaché au SEMer.

L’Organe de Lutte contre l’Évènement de Pollution marine contre l’hydrocarbure

(OLEP) et la Cellule de Coordination et de la Planification du Territoire Maritime (CCPTM)

sont les organes placés sous coordination du SEMer.

Jusqu’à la promulgation d’une loi stipulant le rattachement de l’OLEP auprès du

Secrétariat d’État chargé de la mer, l’organe en question restera rattaché au Ministre de

l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts.

Article 17. - Sont et demeurent abrogées toutes dispositions antérieures contraires à celles du

présent Décret.

Article 18.- Le Ministre des Finances et du Budget, le Ministre de la Fonction Publique

et de la Réforme de l’Administration, le Ministre de l’Environnement, de l’Écologie et des

Forêts, le Ministre des Ressources Halieutiques et de la Pêche, et le Secrétaire d’État auprès

du Ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche chargé de la Mer sont chargés

chacun, en ce qui le concerne, de l’exécution du présent Décret qui sera publié au Journal

Officiel de la République.

Fait à Antananarivo, le 26 avril 2016

Page 89: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

75

Annexe 2: Identification des zones marines potentielles à protéger

Page 90: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

76

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS .............................................................................................................................. i

SOMMAIRE ...........................................................................................................................................ii

RESUME ................................................................................................................................................ iii

ABSTRACT ........................................................................................................................................... iv

TABLE DES ILLUSTRATIONS .......................................................................................................... v

GLOSSAIRE ........................................................................................................................................... x

INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................................... 1

PARTIE I : CADRE GENERAL DE LA RECHERCHE ................................................................. 4

1-1-1-2 Pertinence ............................................................................................................................ 7

1-1-1-3 Département ........................................................................................................................ 7

1-1-2 Secrétariat d’Etat ................................................................................................................. 8

1-1-3 Secrétariat d’Etat chargé de la mer (SEMer) : Présentation et organisation générale ......... 8

1-1-3-1 Présentation générale ....................................................................................................... 8

1-1-3-2 Organisation générale .................................................................................................... 12

1-2 Contexte général .................................................................................................................... 14

1-2-1 Atout et potentialité de la zone marine .............................................................................. 14

1-2-1-1 Sur le plan environnementa ........................................................................................... 14

1-2-2 Evolution historique de la considération de la mer à Madagascar .................................... 19

1-2-3 Lois et règlements relatifs à la mer .................................................................................... 21

1-2-3-1 Convention de Montego-Bay ........................................................................................ 21

1-2-3-2 Convention internationale sur la sauvegarde de la vie humaine en mer ............................ 21

1-2-3-3 Droits maritimes ................................................................................................................ 21

1-2-4 Spécificité de l’écosystème marin et côtier malgache ........................................................... 22

1-2-4-1 Plage sableuse .................................................................................................................... 22

1-2-4-2 Récifs coralliens ....................................................................................................................... 22

1-2-4-3 Côtes rocheuses ................................................................................................................. 23

1-2-4-4 Estuaires ............................................................................................................................ 24

1-2-4-5 Mangroves ......................................................................................................................... 25

1-2-4-6 Herbier de phanérogames marins ...................................................................................... 25

1-2-4-7 Iles et îlots ................................................................................................................................ 26

Chapitre 2 : Travaux de recherche proprement dit ......................................................................... 26

2-1 Choix du sujet et objectifs de recherche ......................................................................................... 26

Page 91: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

77

2-1-1 Justification du choix ............................................................................................................. 26

2-1-1-1 Intérêt géographique ................................................................................................................. 26

2-1-1-2 Intérêt économique ............................................................................................................ 26

2-1-1-3 Intérêt personnel ................................................................................................................ 27

2-1-2 Objectifs ................................................................................................................................ 27

2-1-2-1 Objectif général ........................................................................................................................ 27

2-1-2-2 Objectifs spécifiques ......................................................................................................... 27

2-2 Problématique et hypothèses ........................................................................................................... 27

2-2-1 Problématique .............................................................................................................................. 27

2-2-2 Hypothèses ............................................................................................................................ 28

2-3 Démarche et technique de recherche ............................................................................................... 29

2-3-1 Démarche............................................................................................................................... 29

2-3-1-1 Phase préparatoire ............................................................................................................. 30

2-3-1-2 Stage .................................................................................................................................. 30

2-3-1-3 Traitement et analyse des données .................................................................................... 31

2-3-2 Technique de recherche ......................................................................................................... 32

2-3-2-1 Bibliographie ..................................................................................................................... 32

2-3-2-2 Outils de recherche ............................................................................................................ 32

2-3-2-3 Interview ............................................................................................................................ 33

2-3-3 Problèmes rencontrés ............................................................................................................ 34

PARTIE 2 : MENACES SUR L’ENVIRONNEMENT MARIN MALGACHE ET LES ENJEUX

DE LA MISE EN PLACE DU SEMer A MADAGASCAR............................................................. 35

Chapitre 3 : Menaces actuelles sur l’environnement marin et côtier de Madagascar .................. 36

3-1. Principales menaces sur les écosystèmes marins et leurs ressources ............................................ 36

3-1-1 Au niveau des mangroves et des récifs coralliens ....................................................................... 36

3-1-2 Au niveau des forêts littorales .................................................................................................... 39

3-1-3 Menaces au niveau des marécages et des lagunes ....................................................................... 41

3-1-4 Menaces au niveau des dunes et des plages ................................................................................ 41

3-1-5 Menaces au niveau des ressources marines ................................................................................. 43

3-2 Causes des menaces ........................................................................................................................ 44

3-2-1 Causes directes ............................................................................................................................. 44

3-2-2 Causes indirectes ......................................................................................................................... 46

Chapitre 4 : Analyse spatiale des enjeux du SEMer ........................................................................ 47

4-1 Attributions ..................................................................................................................................... 47

Page 92: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

78

4-2 Missions .......................................................................................................................................... 47

4-3 Ressources de base du SEMer presque mises en place ................................................................... 48

4-3-1 Au niveau des ressources financières .......................................................................................... 49

4-3-2 Au niveau des ressources humaines et du patrimoine ................................................................. 49

4-4 Projets de texte relatif à la mer presque réalisés ............................................................................. 50

4-4-1 Gestion des Aires Marines Protégées (AMP) .............................................................................. 50

4-4-2 Prévention des Pollutions marines ............................................................................................... 50

4-4-3 Gestion des ressources marines ................................................................................................... 51

4-4-4 Gestion des activités maritimes ................................................................................................... 51

4-4-5 Valorisation de la mer en économie bleue ................................................................................... 51

4-4-6 Autres travaux effectués .............................................................................................................. 52

4-4-6-1 Mise en place d’un Comité National de la délimitation des Espaces Maritimes à Madagascar

(CNDEM) .............................................................................................................................................. 52

4-4-6-2 Elaboration d’un décret relatif à la ligne de base nationale ...................................................... 52

4-5 Réalisation de la promesse de Sydney ............................................................................................ 52

4-5-1 Projet de décret d’application ...................................................................................................... 52

4-5-2 Identification des zones marines à protéger (voir annexe 2) ................................................. 53

4-5-3 Création de Comité de Pilotage (COPIL) .............................................................................. 54

4-5-3-1 Missions ............................................................................................................................. 54

4-5-3-2 Compositions ..................................................................................................................... 55

4-5-3-3 Organisation ...................................................................................................................... 55

4-5-3-4 Fonctionnement ........................................................................................................................ 56

4-6. Mise en place de la Planification Spatiale Maritime (MSP) ..................................................... 56

4-6-1 Objectif ........................................................................................................................................ 56

4-6-2 Intérêt du MSP ............................................................................................................................. 56

4-6-3 Délimitation des zones de planification ....................................................................................... 57

4-7 Projet pour l’année 2017 ................................................................................................................. 59

4-7-1 Instauration de la gouvernance de l’espace maritime ............................................................ 60

4-7-1-1 Mise en place des comités intersectoriels nécessaires à la gouvernance de l'espace maritime 60

4-7-1-2 Etablissement des textes juridiques relatifs à la gouvernance de la mer .................................. 60

4-7-1-3 Soumission des textes juridiques .............................................................................................. 60

4-7-2 Coordination de l'Action de l'Etat en mer.............................................................................. 60

Page 93: PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UNbiblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/ravalotsaraSonyaN... · - A Monsieur le coordonnateur général du programme au sein du SEMer. - A tout le personnel

79

CONCLUSION GENERALE............................................................................................................. 62

BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 64

ANNEXES ............................................................................................................................................ 66

TABLE DES MATIERES .................................................................................................................. 76