291
Petit lexique de pédologie Denis Baize N O U V E L L E A U G M E N T É E ÉDITION

petit lexique de pedologiepublic.verdeterreprod.fr/Livres semis direct... · 2019. 5. 7. · Petit lexique de pédologie Denis Baize N O U V E L L E A U G M E N T é E éDITION @

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Petit lexique de pédologie

Denis Baize

NO

UVELLE

AU G M E N T éE

éDITION

Note
@ Éditions Quæ, 2016 ISBN : 978-2-7592- 2446-3 (c.a.d. l’eISBN) Tous droits réservés Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, notamment sa rediffusion sous forme numérique ou imprimée, ou la création de liens hypertextes pointant vers ladite œuvre, faite sans l'autorisation de l'Éditeur ou de l'auteur, est illicite et constitue une contrefaçon, soumettant son auteur et toutes les personnes responsables aux sanctions pénales et civiles prévues par la loi. Seules sont de plein droit autorisées les reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective, ainsi que les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d'information de l'œuvre dans laquelle elles sont incorporées.

Petit lexique de pédologie

Petit lexique de pédologie

Denis Baize

éditions Quæ

© Éditions Quæ, 2016eISBN : 978-2-7592-2446-3

Éditions Quæ RD 10

78026 Versailles Cedex

Le code de la propriété intellectuelle interdit la photocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Le non-respect de cette disposition met en danger l'édition, notamment scientifique, et est sanctionné pénalement. Toute reproduction, même partielle, du présent ouvrage est interdite sans autorisation du Centre français d'exploitation du droit de copie (CFC), 20 rue des Grands- Augustins, Paris 6e.

5

Sommaire

Avertissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7Liste des abréviations, sigles et symboles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Annexe : vocabulaire lié au calcium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253Références bibliographiques consultées et conseillées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255Index anglais-français . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261

A . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68F . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81G . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92H . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116J . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125K . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125L . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126M . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133

N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146O . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150P . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153Q . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201T . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224U . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241V . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243W . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248X . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249

7

Avertissement (2e édition)

Quels mots ?Dans cet ouvrage, n’ont été retenus que les mots vraiment utiles du vocabulaire fran-cophone. Les vieux termes poussiéreux ont été le plus souvent éliminés, certains ont été traités en leur donnant un remplaçant moderne. En matière de « classifications », le Référentiel Pédologique a été privilégié car c’est le système officiel en usage en France. Il est même utilisé hors de nos frontières1.Le vocabulaire de la micromorphologie, réservé à des spécialistes, a été volontairement délaissé. En revanche, étant donné l’importance croissante des couvertures pédologiques dans la problématique environnementale, un certain nombre de mots relatifs aux pro-blèmes de pollution avaient déjà été retenus dans la première édition de cet ouvrage, par exemple phytodisponibilité, valeur d’assainissement, charges critiques, zinc, plomb, etc. Dans cette nouvelle édition, viennent s’ajouter 98 nouvelles « entrées », comme phyto- remédiation, génie pédologique, biochar, géophysique, pédométrie, modèles, séquestra-tion du carbone, enchytréides, RMQS.

ContenuLe lecteur trouvera les définitions de 1 146 mots ou locutions (pour 1 208 entrées) et de nombreux renvois. De nombreux encadrés apportent des compléments ou des développements.Il a fallu prendre en compte les quelques modifications qui sont intervenues dans la 3e version de 2008 du Référentiel Pédologique par rapport à la 2e version de 1995.

Les mots au plurielContrairement à l’usage, la plupart des entrées sont présentées au pluriel. Par exemple : sols, horizons A, structures construites, couvertures pédologiques, limons, fractions granulométriques, Calcosols, etc.Ceci, afin de bien souligner le caractère de pluralité et de diversité inclus dans ces notions. Il n’y a pas un sol, ni une couverture pédologique, ni un horizon A, ni un seul type de Calcosols. L’ emploi du singulier serait une abstraction réductrice et trompeuse.

Les « domaines »Beaucoup de termes traités dans cet ouvrage relèvent exclusivement du domaine de la pédologie, mais certains servent également en agronomie tandis que d’autres viennent tout droit de la géologie ou de la minéralogie, voire de la foresterie. Le Référentiel

1. Les termes de la World Reference Base (WRB) ne sont plus traités dans cet ouvrage.

Petit lexique de Pédologie

8

Pédologique et la World Reference Base for Soil Resources ne sont pas, à proprement parler, des « domaines » distincts de celui de la pédologie, mais ils sont disposés typo-graphiquement comme les domaines. En effet, les définitions présentées sous ces deux rubriques peuvent être différentes ou, le plus souvent, plus précises que celles du langage pédologique courant.

Des partis prisL’ auteur a parfois pris parti ! Il a tenté de proposer un vocabulaire cohérent, reflet d’une longue pratique et d’une certaine conception de la pédologie.

Les traductions vers l’anglaisUne traduction en anglais est fournie systématiquement (équivalent britannique ou proposition de traduction pour des concepts français). En revanche, n’ont pas à être traduits : – les noms des références du Référentiel Pédologique (à reprendre tels quels, y compris les accents) ; – le terme « Référentiel Pédologique » lui-même.Des mots vernaculaires comme « grison », « grep », « boulbènes », ou bien des mots du jargon quotidien comme « savonnette » ou « effet baignoire » sont bien difficiles à traduire car ils n’ont pas d’équivalents en anglais !

écriture des noms des catégories du Référentiel PédologiqueSeuls, les noms exacts des 110 Références doivent être écrits avec des initiales en majuscules (ex. : Thiosols, Rédoxisols, Luvisols Dégradés, Podzosols Duriques). Les autres noms, correspondant le plus souvent à un Grand Ensemble de Références (GER), sont écrits entièrement en minuscules (ex. : luvisols, andosols, paravertisols, planosols, réductisols).

Pour en savoir beaucoup plusDe très nombreuses notions évoquées succinctement dans cet ouvrage sont développées et/ou abondamment illustrées dans cinq autres ouvrages publiés précédemment par Inra Éditions, puis Quæ Éditions : Sol : interface fragile (1998) ; Guide des analyses en pédologie (2000) ; Référentiel Pédologique (2008) ; Guide pour la description des sols (2011) ; Les sols et leurs structures (2013). Le lecteur est donc invité à s’y reporter.

9

Liste des abréviations, sigles et symboles

ACCT Agence de coopération culturelle et techniqueADN Acide désoxyribonucléiqueAfes Association française pour l’étude des solsAfnor Association française de normalisationAOC Appellation d’origine contrôléeARN Acide ribonucléiqueATP Adénosine triphosphateBRF Bois raméaux fragmentésBRGM Bureau de recherches géologiques et minièresCEA Capacité d’échange anioniqueCEC Capacité d’échange cationiqueCilf Conseil international de la langue françaiseCOLE Coefficient of linear extensibilityComifer Comité français d’étude et de développement de la fertilisation raisonnéeCPCS Commission de pédologie et de cartographie des solsCSE Capacité de stockage pour l’eauEDTA Acide éthylène diamine tétra-acétiqueETM Éléments (en) traces métalliquesFAO Food and Agriculture OrganizationFFE Fer facilement extractibleFPGN Fond pédogéochimique naturelGeppa Groupe d’étude des problèmes de pédologie appliquéeGER Grands Ensembles de Références (Référentiel Pédologique)GSR Groupe de sols de référence (WRB)ICH Indice cumulo-humiqueIDT Indices de différenciation texturaleIE Indice d’entraînementIGCS Inventaire, gestion et conservation des solsInra Institut national de la recherche agronomiqueIPC Indice de pouvoir chlorosantISO International Standard OrganisationMOP Matières organiques particulairesMOS Matières organiques des solsOrstom Office de la recherche scientifique et technique d’outre-mer (devenu IRD)PCB PolychlorobiphénylesPEM Profondeur d’enracinement maximalepF (logarithme décimal du potentiel capillaire)ppm Partie par millionPUM Profondeur utilisable maximaleRFU Réserve facilement utilisable

Petit lexique de Pédologie

10

RMQS Réseau de mesures de la qualité des solsRU Réserve utileRUM Réservoir utilisable maximalS (somme des 4 cations échangeables Ca2+, Mg2+, K+ et Na+)SIG Système d’information géographiqueSIRS Système d’information à référence spatialeSUITMA Soils of urban, industrial, traffic, mining, and military areasT (symbolisait autrefois la CEC de l’horizon)TAH Teneurs agricoles habituellesTDR Time domain reflectometryTUH Teneurs urbaines habituellesUCS Unité cartographique de solUnesco United Nations Educational Scientific and Cultural OrganizationUSDA United States Department of AgricultureUTS Unité typologique de solWRB World Reference Base for Soil Resources

Abréviations grammaticalesadj. adjectif Ant. antonymeEng. anglais f. fémininl. locution m. masculinn. nom p. plurielsymb. symbole Syn. synonymev. verbe

A

11

Aabsorption, n.f.

Agronomie, PédologieMécanisme par lequel les plantes prélèvent des éléments ou espèces chimiques pré-sents dans la solution du sol, grâce à leurs racines.Parfois l’absorption peut concerner des retom-bées atmosphériques et s’opérer directement par les stomates. Dans tous les cas, il y a fran-chissement d’une membrane cellulaire. Une fois entré dans la plante, l’élément (ou l’espèce chimique) est soit stocké dans les racines, soit redistribué dans d’autres organes (tiges, feuilles, grains) en fonction de la « stratégie » propre à chaque plante, en fonction du carac-tère utile (nutritif) ou potentiellement toxique de l’élément.L’ absorption racinaire résulte de l’interac-tion de trois séries de facteurs : – les espèces chimiques présentes dans la solution du sol (nature et concentration)  ; –  l’espèce et la variété de l’organisme vivant considéré (géno-type) ; – les propriétés physico-chimiques et microbiologiques du milieu sol.

absorptionVoir : phytodisponibilité.

accidents siliceux, l.m.p.Voir : siliceux (accidents).

accrescence, n.f.PédologieAccumulation de calcaire secondaire d’aspect bourgeonnant, localisée géné-ralement à la face inférieure d’éléments grossiers plats.Très courantes entre les dalles à la partie supé-rieure des calcaires durs, ces accumulations dures sont parfois nommées « calcin » (d’après Lozet et Mathieu, 1997).

accrescence

accumulation, n.f.PédologieAugmentation dans un horizon de la proportion d’un constituant quelconque (argiles, matières organiques, calcaire, silice, fer, sels, etc.).On doit distinguer l’accumulation relative : le constituant s’accumule suite au départ d’autres substances, et l’accumulation absolue  : le constituant s’immobilise après transfert latéral ou vertical en provenance d’autres horizons ou d’une source extérieure.

accumulationVoir  : duripan, horizons BT, horizons podzoliques, horizons calcariques, encroûtement.Cf. encadré 1

acide, adj.GéologieQualifie une roche magmatique contenant 66 % ou plus de silice (d’où en général présence de quartz) et pauvre en Mg, Fe et Ca (Foucault et Raoult, 2000).Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum dont le pH eau est inférieur ou égal à 6,5.acid, acidicAnt. : alcalin, basique.Voir : pH.Cf. encadré 25

acides fulviques, l.m.p.PédologieFraction des matières organiques définie sur la base d’une procédure d’extraction chimique. Substances non précipitées par acidification des extraits alcalins d’un échantillon de sol, solubles à tous pH (Andreux, in Bonneau et Souchier, 1994).Cette procédure ne permettant pas de distin-guer des constituants organiques de composi-tion et de structures définies, ces séparations sont de moins en moins utilisées, car acides

Petit lexique de Pédologie

12

humiques et fulviques ne diffèrent pas essen-tiellement par leurs propriétés biologiques et physiques ni par leur dynamique (d’après Calvet et al., 2015).

fulvic acidsVoir : acides humiques, humines.

acides humiques, l.m.p.

PédologieFraction des matières organiques définie sur la base d’une procédure d’extraction chimique. Substances extraites d’un échan-

tillon de sol en milieu alcalin et repréci-pitées par acidification à pH inférieur à 2 (Andreux, in Bonneau et Souchier, 1994).Cette procédure ne permettant pas de distin-guer des constituants organiques de composi-tion et de structures définies, ces séparations sont de moins en moins utilisées, car acides humiques et fulviques ne diffèrent pas essen-tiellement par leurs propriétés biologiques et physiques ni par leur dynamique (d’après Calvet et al., 2015).

humic acidsVoir : acides fulviques, humines.

Encadré 1. Morphologie des accumulations de calcaire secondaire en climats semi-arides et méditerranéens

Distributions diffuses : fins cristaux de dimensions inférieures à 1 mm, observables à la loupe.

Distributions discontinues : calcaire secondaire concentré, individualisé en un certain nombre de sites séparés. Principales formes :•pseudomycéliums : fins filaments blancs qui soulignent la porosité et en particulier les pores d’origine radiculaire ;•revêtements de calcite (calcitanes) qui recouvrent la surface d’un agrégat ou d’un gravier et la partie inférieure de certains cailloux ;•amas friables : forte concentration non consolidée de calcaire secondaire qui imprègne un ou plusieurs agrégats, limites en général peu nettes ;•nodules : amas durs qu’on ne peut écraser entre les doigts à l’état sec, formes le plus souvent subsphériques ou allongées, volume de quelques centimètres cubes.

Distributions continues : la concentration en calcaire secondaire devient telle qu’elle fait disparaître totalement l’aspect de l’horizon d’accueil ; elle devient un horizon continu, plus ou moins épais et durci, appelé encroûtement (horizons Kc ou Km du Référentiel Pédologique) :•encroûtements non feuilletés massifs : d’aspect crayeux, structure massive ou finement feuilletée, dureté en général faible ;•encroûtements non feuilletés nodulaires : constitués par des nodules de différentes tailles, emballés dans une gangue de couleur claire ; dureté en général assez forte, surtout à sec ;•encroûtements feuilletés :

– les croûtes calcaires se présentent comme une superposition de feuillets durcis mais non pétrifiés, d’épaisseur unitaire de quelques millimètres à plusieurs centimètres. Ces feuillets ne sont pas continus mais séparés par des fentes et anastomosés. La structure interne de chaque feuillet peut être massive, nodulaire ou finement feuilletée,

– les dalles calcaires compactes sont constituées par un ou plusieurs feuillets (épaisseur de chacun pouvant atteindre 10 ou 20 cm) ou lits de calcaire secondaire extrêmement durs. Ils sont pétrifiés et généralement continus avec une structure interne très massive.

D’après Ruellan (1970) et Blancaneaux et al. (1987)

A

13

acidification des sols, l.f.PédologiePhénomène lié à l’élimination de cations échangeables alcalins et alcalino-terreux (principalement Ca2+ et Mg2+) dans un ou plusieurs horizons et qui se traduit par un abaissement du pH.Sur le complexe adsorbant, Ca2+ et Mg2+ sont progressivement remplacés par Al3+ et H+. L’ acidification résulte de pertes liées à la lixi-viation et à l’exportation par les récoltes.

soil acidification

acidiphile, adj.

Écologie, PédologieQualifie une espèce végétale ou un grou-pement d’espèces qui tolère un sol acide.

acidophilous

acidité (du sol), n.f.

PédologieCaractère acide d’un horizon ou d’un sol.L’ acidité est essentiellement due à la présence d’ions H+ et Al3+. D’autres ions comme Mn2+ et Fe2+ sont également susceptibles de fournir des protons.L’ acidité des horizons pédologiques joue un grand rôle vis-à-vis des plantes (spontanées ou cultivées) par le biais de la disponibilité des éléments nutritifs et de la toxicité éven-tuelle de métaux majeurs (aluminium) ou traces.En toute rigueur, la mesure de pH faite cou-ramment au laboratoire porte sur un échan-tillon de terre fine préalablement séché, mis en suspension dans l’eau ou dans des solutions de KCl ou CaCl2, dans des conditions standard (un certain rapport solide/réactif)  : il s’agit donc en réalité de l’acidité d’un échantillon de sol et non de l’acidité « du sol ».

soil acidityVoir : pH, acidiphile.

acidité d’échange, l.f.PédologieQuantité de protons H+ et de cations Al3+ (initialement adsorbés sur le complexe d’échange) extraite en traitant un échantil-lon de sol par un sel neutre non tamponné (en général KCl).Cette quantité dépend du sel neutre employé (Comifer, 1997).

exchange acidity

acidité effective, l.f.PédologieConcentration de la solution du sol en H3O

+ (Comifer, 1997).

effective acidity

acido-complexolyse, n.f.

PédologieProcessus biochimique d’altération défini comme une attaque des minéraux primaires par des solutions contenant des composés organiques acides et complexants.Il en résulte une élimination de l’aluminium, du fer et des cations alcalins et alcalino- terreux, et la formation d’un horizon résiduel appauvri en ces éléments (horizon E) (d’après Lozet et Mathieu, 1997).

acido-complexolysis

acidolyse, n.f.

PédologieHydrolyse des minéraux primaires par des solutions acides, sans intervention notable des matières organiques.

acidolysis

acrotelm, n.m.

PédologieNiveaux supérieurs des solums d’histosols (50 premiers centimètres environ) présentant,

Petit lexique de Pédologie

14

relativement aux parties inférieures, une conductivité hydraulique élevée, des échanges nombreux entre l’eau et l’atmosphère, des fluc-tuations importantes de la nappe, une forte activité des organismes aérobies. Ces hori-zons subissent en priorité les conséquences de conditions alternées (principalement modification de la structure).acrotelmVoir : catotelm.

actif (calcaire), adj.Voir : calcaire actif.

activité biologique, l.f.Agronomie, PédologieEnsemble des actions directes et indirectes des organismes vivant dans les sols ou qui y sont enracinés (micro-organismes, champignons, insectes, vers, animaux supérieurs, plantes, etc.).On peut distinguer quatre grands types d’actions : – les altérations de minéraux et les évolutions pédogénétiques ; – les apports de matières organiques fraîches, puis leurs transformations ; – l’absorption d’éléments chimiques (nutritifs, oligoéléments, métaux potentiellement toxiques) ; – la construction d’agrégats particuliers.

biological activityVoir  : humification, minéralisation, construites (structures).

adhésivité, n.f.AgronomieAptitude d’un horizon labouré à adhérer aux surfaces qui viennent à son contact lorsqu’il est humide, par exemple aux socs d’une charrue.Un test d’adhésivité sur le terrain consiste à former une pâte avec un petit échantillon suf-fisamment humidifié et à juger du caractère plus ou moins collant entre deux doigts.

stickiness, adhesion

adsorbant (complexe), l.m.

Voir : complexe adsorbant.

adsorption, n.f.

Agronomie, PédologieFixation réversible de particules, molé-cules ou ions sur les surfaces des consti-tuants du complexe d’échange.

adsorptionAnt. : désorption.Voir : complexe d’échange.

aération (état d’), l.m.

PédologieÉtat favorable à la respiration des racines et à l’activité biologique en général.L’ état d’aération d’un horizon dépend de sa porosité (volume total, dimensions des vides) et de l’occupation plus ou moins complète de cette porosité par l’eau à un moment donné.

aeration

aérobiose, n.f.

Agronomie, PédologieVie nécessitant la présence de l’oxygène de l’air.Sont dits aérobies les organismes qui ont besoin d’oxygène de façon facultative ou obligatoire pour leur croissance (Cilf, 1999).

aerobiosisVoir : aération, anaérobiose, anoxie.

affleurement rocheux, l.m.

Géologie, PédologieEmplacement où il n’y a pas de couverture pédologique et où une roche dure vient à l’affleurement.Ne pas confondre avec un bloc détaché du substrat rocheux.

(bed)rock outcrop

A

15

âge d’un sol, l.m.

PédologieDurée d’évolution pédogénétique.En cas de très faible vitesse d’évolution, un sol peut être âgé sans être fortement différencié. Inversement, un sol peut être fortement dif-férencié et relativement jeune.

soil ageVoir : différenciation, évolution pédogé-nétique, paléosols, polycyclique.

agrégat, n.m.

Agronomie, Pédologie1. Agglomérat de particules élémentaires dont la cohésion interne est assurée par divers ciments (argiles, oxydes de fer, matières organiques, eau).Les agrégats sont le résultat de l’organisation naturelle des constituants d’un sol. Ce ne sont donc pas des fragments, lesquels résulteraient de la brisure d’objets préexistants.

aggregate, pedVoir : architecture, motte, structure (des horizons).

Travaux publics, Bâtiment2. Matériau de construction granulaire inerte calibré (cailloux, sables) destiné à être aggloméré avec un liant pour former un mortier ou un béton.

aggregateSyn. : granulat.

agricompacté, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un solum dont l’horizon de sur-face est fortement compacté sous l’action d’une agriculture mal menée.En conséquence, la porosité et l’activité bio-logique sont très diminuées.

agricompacted

agricutanes, n.m.p.

PédologieRevêtements constitués de matières (orga-niques et minérales) provenant de l’hori-zon de surface labouré.Fréquents sur les faces des agrégats des hori-zons BT des Luvisols Typiques et Néoluvisols.

agricutans

agrologie, n.f.

Agronomie, PédologieÉtude des propriétés des sols considérés dans leurs rapports avec les plantes (surtout les plantes cultivées) (Plaisance et Cailleux, 1958).

agrology

agrosystème, n.m.

Agronomie, PédologieÉcosystème entièrement ou partiellement cultivé et fortement artificialisé de ce fait.

agrosystemVoir : écosystème.

albéluvisols, n.m.p.

WRBCatégorie de sols de la WRB caractérisés par des horizons supérieurs éluviaux blan-chis et des glosses blanchies pénétrant un horizon profond plus argileux et bariolé, formés suite à des engorgements tempo-raires intenses.Ils étaient nommés « podzoluvisols » dans la Légende révisée FAO-Unesco (1989), mais ce terme a été abandonné car les processus en cause ne correspondent pas à une podzolisa-tion selon les conceptions modernes.

Voir : podzolisation, dégradation, luvisols.

albique, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un solum comportant un hori-zon E albique.

Petit lexique de Pédologie

16

L’ horizon E albique est un horizon éluvial nettement blanchi par perte presque totale du fer. Il ne reste que des particules limoneuses et/ou sableuses non revêtues.

albicVoir : éluvial.

alcali (sol à), l.m.PédologieSol présentant des teneurs en sels alcalins (carbonates et bicarbonates) telles que le pH est supérieur à 8,8, ce qui empêche la croissance de la plupart des plantes. Le sodium échangeable représente au moins 15 % du complexe d’échange. La structure est instable et nettement dégradée (d’après Lozet et Mathieu, 1997).La matière organique du sol est partiellement solubilisée (black alcali soils).

alkalized soil

alcalin, adj.GéologieQualifie diverses roches plus ou moins riches en ions Na et/ou K (granites, basaltes).alkalineAnt. : acide.PédologieQualifie un horizon ou un sol dont le pH eau est supérieur à 7,5.alkalineSyn. : basique.

alcalinisation, n.f.Agronomie, PédologieAugmentation du pH d’un sol consécutive à l’accumulation dans ce sol de sels tel le carbonate de sodium.alkalization, alkalinization

alcalins (cations), l.m.p.

Agronomie, PédologieCations des métaux monovalents de la colonne 1A de la classification périodique des éléments.Dans les sols, les cations alcalins les plus fré-quents sont le potassium (K+) et le sodium (Na+).

alkali cations

alcalino-terreux (cations), l.m.p.

Agronomie, PédologieCations des métaux bivalents de la colonne 2A de la classification périodique des éléments.Dans les sols, les cations alcalino-terreux les plus fréquents sont le calcium (Ca2+) et le magnésium (Mg2+).

alkaline-earth cations

alios, n.m.

PédologieHorizon d’accumulation induré consti-tué de sables cimentés par des matières organiques mais surtout par des oxydes de fer et parfois de manganèse et d’aluminium.La compacité de l’alios le rend imperméable et infranchissable pour les racines. Il correspond le plus souvent à des horizons BP indurés de certains podzosols (Landes de Gascogne), mais on observe également des alios sans rapport avec la podzolisation, résultant de l’accumulation de fer dans la zone d’oscillation de nappes (alios de nappe).

iron pan, hardpan

allitisation, n.f.

PédologieHydrolyse extrême des roches alumino- silicatées au cours de la pédogenèse.

A

17

La silice et les cations alcalins et alcalino- terreux sont totalement évacués, seul reste en place l’hydroxyde d’aluminium qui cristallise sous forme de gibbsite. Ce type d’altération caractérise les zones à climats équatoriaux humides (d’après Lozet et Mathieu, 1997).

allitization

allochtone, adj.

PédologieQualifie un matériau ou des horizons situés à la partie supérieure d’un solum, non formés par altération du matériau que l’on observe sous eux.

Il peut s’agir, par exemple, d’un lœss, d’un solum colluvial ou d’un horizon colluvionné.

allochthonous, externalAnt. : autochtone.

allochtonie, n.f.PédologieFait, pour un matériau, pour la partie supérieure d’un solum ou pour un trait pédologique, de ne pas s’être formé à l’em-placement où on l’observe aujourd’hui.allochthony, external originAnt. : autochtonieCf. encadré 2

allophanes, n.m.p.Minéralogie, PédologieGroupe d’aluminosilicates hydratés qui semblent amorphes lorsqu’on les étudie en diffraction des rayons X.Ces substances, de structures et de composi-tions irrégulières, sont abondantes dans cer-tains andosols et leur confèrent des propriétés particulières.

allophanesVoir : silandosols, minéraux paracristal-lins, test NaF.

allotérite, n.f.alloteriteVoir : altérite.

alocrisols, n.m.p.Référentiel PédologiqueCatégorie de sols acides, caractérisés par l’abondance de l’aluminium échangeable sur le complexe d’échange.Anciennement désignés comme « sols bruns acides » et « sols bruns ocreux ».

altération, n.f.Géologie, PédologieEnsemble des phénomènes de transfor-mation chimique ou de dissolution des minéraux primaires dans les roches et dans les sols.S’oppose à désagrégation.

Encadré 2. Différents arguments et indices pour

déceler une allochtonie•Éléments grossiers ne provenant pas de la roche sous-jacente (ex. : alluvions anciennes à graviers granitiques dans un solum sur calcaire jurassique).

•Constituants de la terre fine ne prove-nant pas de la roche, directement ou après son altération (ex. : solum non calcaire et sableux au-dessus d’une roche calcaire dont le résidu de décarbonatation ne contient pas de sables).

•Raisonnement sur la nature des miné-raux argileux (ex. : horizons supérieurs smectitiques au-dessus d’une argile sé-dimentaire kaolinitique).

•Présence de minéraux aisément alté-rables (micas noirs, calcite) au-dessus d’un matériau très altéré qui n’en contient plus.

•Minéraux lourds d’origine lointaine en surface, en désaccord avec ceux présents en profondeur.

Petit lexique de Pédologie

18

weatheringVoir : altérite, altéroplasmation, minéraux altérables, minéraux primaires, minéraux secondaires, pédoplasmation.

altérite, n.f.

Géologie, PédologieFormation résiduelle provenant de l’altération météorique d’une roche sous l’action des agents climatiques et pédologiques.Si l’altérite a conservé les structures origi-nelles de la roche (grain, texture, fissuration), on parlera d’« isaltérite ». Si l’altérite a subi des transformations volumiques (tassements, dissolutions) et/ou minéralogiques impor-tantes (argilisation ou autres néogenèses minérales), on parlera d’« allotérite » (Lebret et al., 1993).

alteriteSyn. : saprolithe.

altéromorphe, n.m.

Pédologie (micromorphologie)Entité provenant de transformations, par altération, des minéraux primaires en produits secondaires, quels que soient sa forme et le degré de préservation de ses formes et de son volume originels (Del-vigne, 1998).

alteromorphVoir : pseudomorphose.

altéroplasmation, n.f.

Pédologie (micromorphologie)Remplacement (par altération) des miné-raux primaires par des produits secon-daires (plasma primaire ou altéroplasma) (Delvigne, 1998).

alteroplasmationVoir : pédoplasmation.

aluandosols, n.m.p.Référentiel PédologiqueCatégories d’andosols très acides où l’aluminium complexé par des acides organiques domine sur l’aluminium des minéraux allophaniques.La fertilisation de ces sols est très difficile.Voir : andosols.

aluminium (Al), n.m.Géologie, PédologieÉlément chimique majeur de la croûte ter-restre (environ 8,1 %), l’aluminium entre dans la composition de nombreux silicates dits aluminosilicates (feldspaths, micas, minéraux argileux, allophanes, imogolite).Dans certains sols et paléosols tropicaux (bau-xite), il se trouve également sous la forme de gibbsite – Al(OH)3 – et de boehmite – Al O(OH).

aluminiumVoir : libre, aluminium échangeable.

aluminium échangeable, l.m.PédologieForme échangeable de l’aluminium (Al3+) pouvant se fixer sur le complexe d’échange et génératrice d’acidité.L’ aluminium échangeable n’existe qu’à des pH eau inférieurs à 5,5. S’ils sont trop abondants, les cations Al3+ peuvent devenir toxiques pour de nombreuses plantes : c’est la toxicité aluminique.

exchangeable aluminiumVoir : acidification.

aluminosilicates, n.m.p.Minéralogie, PédologieSilicates dans lesquels certains atomes de silicium des tétraèdres sont remplacés par des atomes d’aluminium, d’où associa-tion de [SiO4]

4– et [AlO4]5– (feldspaths).

Dans le cas des micas et des minéraux

A

19

argileux, des couches octaédriques de Al(OH)3 sont associées à une ou deux couches dites tétraédriques pour for-mer les feuillets élémentaires (Foucault et Raoult, 2000).D’autres aluminosilicates hydratés existent dans certains sols (andosols, podzosols), plus ou moins bien cristallisés (allophanes, imogolite).

aluminosilicatesVoir : silicates.

amas, n.m.

PédologieForme d’accumulation discontinue et de petites dimensions de calcite secondaire (ou de gypse ou d’oxydes de fer et/ou de manganèse) dont la cohésion est inférieure ou égale à celle des agrégats.

soft noduleSyn. : nodules friables.

amendement, n.m.

Agronomie1. Substance épandue sur une parcelle agricole pour améliorer les propriétés physiques ou physico-chimiques du sol (fumier, chaux, etc.).

soil amendment (e.g. chalk or farm yard manure)

2. Opération qui consiste à apporter un amendement au sol d’une parcelle agricole.

soil amelioration

amorphe, adj.

PédologieQualifie des substances qui sont, ou qui paraissent, non cristallisées avec certaines techniques (fer amorphe, silice amorphe, gels amorphes).

amorphous, non-crystallineVoir : minéraux paracristallins.

amphimus, n.m.

PédologieForme d’humus forestière prise en compte en France depuis les années 1990. Elle est caractérisée par la séquence d’horizons de type OL/OF/OH superposée à un horizon A très grumeleux à forte activité biologique.Cette contradiction apparente entre des hori-zons holorganiques à forte accumulation de matières organiques et un horizon organo-minéral biomacrostructuré est corrélée à des conditions hydriques contrastées ou témoigne d’une évolution en cours (changement du type de litière par exemple) (Gobat, d’après Jabiol et al., 2007). Remplace le terme « amphimull ».

amphimus

anaérobiose, n.f.

Agronomie, PédologieVie en l’absence d’air.Sont dits anaérobies les organismes vivant en absence d’air, l’oxygène de l’air ayant un effet toxique ou inhibiteur (Cilf, 1999).

anaerobiosisVoir : aérobiose, anoxie.

analyse granulométrique, l.f.

Voir : granulométrie (sens 1).

analyse de sol, l.f.PédologieEnsemble d’analyses relatives à un échan-tillon de sol.Effectuée au laboratoire, l’analyse de sol a comme objectif de mieux cerner les caractéristiques et les propriétés des sols en liaison avec d’autres méthodes d’étude (morphologie, minéralogie, tests et mesures in situ et au laboratoire, etc.).Elle consiste en une vingtaine de détermi-nations chimiques et granulométriques et est appliquée aux principaux horizons d’une couverture pédologique observés dans une

Petit lexique de Pédologie

20

fosse. Elle est pratiquée sur un échantillon sup-posé représentatif d’un seul horizon et fournit des informations durables, sauf interventions brutales de l’homme.

soil analysisVoir : analyse de terre.

analyse de terre, l.f.Agronomie, PédologieEnsemble d’analyses relatives à un échan-tillon de sol.

Demandée à un laboratoire, l’analyse de terre se limite le plus souvent à doser azote, phosphore, potassium et pH, plus rarement le carbone, la capacité d’échange cationique, la granulométrie et les oligoéléments. Limi-tée à l’horizon de surface labouré, elle a un objectif d’application agricole immédiate, la « conduite » d’une parcelle, et cherche donc à caractériser cette parcelle à un moment donné.Elle est pratiquée sur un échantillon com-posite constitué par plus d’une dizaine de « prises » effectuées au hasard ou selon une

Encadré 3. Analyse structurale (des couvertures pédologiques)•Basée sur la notion de « couverture pédologique » considérée comme un « continuum structuré variant latéralement », la philosophie de l’analyse structurale s’oppose au concept américain de « pédon » et à une approche trop « verticaliste » qui se limiterait à l’étude de « profils » dans des fosses pédologiques. Elle met en valeur la description et la com-préhension des organisations, selon une approche pédologique ascendante, sans a priori conceptuel. C’est un aller-retour continuel entre analyse et synthèse.

•Appliquée sur des unités de modelé de faibles superficies (quelques hectares), elle constitue une analyse très fine grâce à de nombreux sondages à la tarière localisés de manière très serrée en fonction des besoins : il est toujours possible de faire un sondage supplémentaire entre deux sondages jugés trop différents, afin d’affiner les limites.

•Dans la pratique, elle s’organise en quatre phases : – réalisation de transects orientés selon les lignes de plus grandes pentes ; description fine des sondages et comparai-son immédiate de ceux-ci par l’utilisation de « comparateurs » (relevé de la topographie permettant la reconstitution de toposéquences précises) ; – à partir de cette première analyse, on détermine les variations latérales susceptibles d’être repérées de façon fiable sur le terrain : l’apparition ou la disparition de tels ou tels volumes pédologiques, voire de certains caractères seulement ; – on repère ces variations latérales le long de transects complets ou partiels, ce qui permet de tracer des courbes d’iso-différenciation repérées sur un plan ; – c’est seulement à ce stade de fin d’analyse que l’on choisit l’emplacement de fosses qui permettront des études morphologiques plus fines et des prélèvements pour analyses chimiques ou examens micromorphologiques.

•Originalité de cette démarche : certains caractères ou types d’organisation sont sou-vent considérés de façon indépendante les uns des autres, en toute liberté, sans a priori conceptuel. Cette approche féconde et (à l’époque) novatrice privilégie les transformations et processus orientés latéralement le long des versants. C’est pourquoi elle a permis de mettre en évidence des « systèmes de transformation » totalement méconnus auparavant, tels que des systèmes sols ferrallitiques/podzols.

•Méthode d’étude plus particulièrement adaptée aux milieux avec versants où les roches sont relativement homogènes (boucliers africain et amazonien) et où les facteurs de dif-férenciation pédogénétiques sont liés à la dynamique de l’eau (en climats intertropicaux).

•Sa mise au point et son utilisation ont fait grandement progresser les conceptions de l’école française.

A

21

grille pré-établie et doit être renouvelée périodiquement.

soil analysisVoir : analyse de sol.

analyse structurale (des couvertures pédologiques), l.f.

PédologieMéthode d’analyse tridimensionnelle des couvertures pédologiques sur le terrain.Cette méthode a été mise au point au début des années 1980 par des pédologues de l’Orstom travaillant en Guyane française et en Afrique.

structural analysis (of soil mantles)Cf. encadré 3

andique, adj.

Référentiel Pédologique 2008Qualifie un brunisol, un Rankosol ou un Nitosol ayant, sur au moins 30 cm d’épais-seur depuis la surface, certaines caracté-ristiques et propriétés proches de celles de silandosols ou d’aluandosols, mais pas les propriétés andosoliques typiques permet-tant un rattachement parfait.Ce qualificatif souligne donc un caractère intergrade. L’ évolution de ces sols mène, selon les climats, vers une brunification ou la formation d’halloysites (Nitosols).

andicVoir : andosols, intergrade, Nitosols.

andosols, n.m.p.

PédologieCatégorie de sols reconnue mondialement (GER du Référentiel Pédologique, GSR de la WRB), sols développés presque toujours à partir des matériaux volcaniques (pyro-clastiques ou durs), dont les propriétés par-ticulières (couleur noire, structure stable micro-agrégée, densité apparente inférieure à 0,9, rétention en eau très élevée, etc.) sont largement déterminées par la dominance

soit de colloïdes amorphes ou paracristal-lins (allophanes, imogolite), soit de com-plexes aluminium-matières organiques.Voir : aluandosols, silandosols.

anéciques (vers de terre), l.m.p.

Pédologie, ZoologieVers de terre vivant dans le sol. Pendant la nuit, ils viennent à la surface, prélèvent la litière et la tirent dans des galeries verti-cales. Ils rejettent ensuite à la surface du sol des matériaux organominéraux provenant en partie des horizons profonds.Ils jouent un rôle pédogénétique majeur dans la formation de tous les mulls et, par le passé, ont constitué un facteur essentiel dans la genèse des Veracrisols (Béarn). Leurs galeries jouent également un grand rôle dans la circulation rapide verticale de l’eau.

anecic earthwormsVoir : mulls, turricules.

anmoors, n.m.p.

Référentiel PédologiqueFormes d’humus spécifiques à certaines zones humides, caractérisées par un type particulier d’horizon A.L’ horizon An des anmoors est un horizon noir, épais (jusqu’à 30 cm), parfois très riche en carbone organique (> 20 %), à consistance plastique et structure massive en période d’engorgement, biomacrostructuré en période d’abaissement de la nappe. Cet horizon se forme sous l’influence d’un engorgement prolongé par une nappe permanente à faible battement.L’ incorporation de la matière organique est due à une forte activité d’animaux fouisseurs (vers de terre, larves d’insectes) lors des périodes estivales où le niveau de la nappe baisse. Cette activité n’aboutit pas à une struc-turation durable de l’horizon (déstabilisation par l’engorgement).

anmoors

Petit lexique de Pédologie

22

anoxie, n.f.

Agronomie, PédologieAbsence d’oxygène dans un horizon de sol, suite à un engorgement par l’eau prolongé.anoxic conditions, anoxia

anthropique, adj.

PédologieRelatif à l’homme, résultant des actions ou interventions humaines.

man-made, man-induced

anthropogène, adj.

PédologieQualifie une modification, une conta-mination ou une pollution liée à une ou plusieurs activités humaines.S’oppose à « géogène » et à « pédogène ».

anthropogenic

anthroposols, n.m.p.

Référentiel Pédologique 2008Catégorie de sols caractérisés par une très grande influence de l’homme sur des solums demeurés en place ou par le trans-port de matériaux pédologiques naturels ou par leur nature entièrement artificielle.On distingue : les Anthroposols Transformés, les Anthroposols Reconstitués, les Anthropo-sols Construits, les Anthroposols Artificiels et les Anthroposols Archéologiques.

Voir : génie pédologique, technosols.

apédique, adj.

PédologieQualifie la structure d’un horizon qui, en conséquence de son évolution pédo-logique, ne présente plus d’agrégats, soit suite à des départs de matières (hori-zons E), soit par suite d’accumulations sous des formes indurées.

apedalVoir : structure des horizons.

apparentement (unité d’), n.f.

PédologieUnité typologique dont le rattachement est encore hypothétique à cause d’un manque d’informations suffisantes et qui est provisoirement classée à côté d’une unité taxonomique déjà définie en atten-dant que des études plus poussées, ou un diagnostic mieux affirmé, permettent de la placer définitivement dans la classification (d’après CPCS, 1967).Dans le Référentiel Pédologique, ce problème est résolu par le rattachement imparfait.

estimated unitVoir : rattachement.

appauvrissement (en argile), n.m.

PédologieDiminution de la teneur en argile d’un horizon de sol pouvant résulter de divers processus pédogénétiques (illuviation ver-ticale, lessivage latéral, départ des parti-cules les plus fines suite au ruissellement superficiel).En général, les horizons appauvris en argile (plus ou moins intensément) sont les horizons supérieurs, et notamment l’horizon de surface.

clay impoverishment, clay lossCf. encadré 41

aptitude culturale, l.f.Agronomie, PédologieJugement porté sur une parcelle agricole ou un type de sol du double point de vue : – des potentialités caractérisées par les niveaux de production et leur fréquence d’obtention ; – de la souplesse et de la sécu-rité dans le choix et la mise en œuvre des systèmes de culture (Comifer, 1993).

A

23

L’ aptitude culturale ne peut être jugée que par rapport à une production végétale précise (blé, vigne, asperges, maïs grain, tabac, chanvre, etc.) ou, au contraire, à l’étendue de la gamme des usages possibles sans porter atteinte à la qualité du sol (multifonctionnalité).

cropping suitability, crop suitability

aquifère, n.m.

GéologieCouche géométriquement définie de roches perméables comportant une zone saturée et suffisamment conductrice pour permettre l’écoulement significatif d’une nappe sou-terraine et le captage de quantités d’eau appréciables (Castany et Margat, 1977).

aquifer

arable, adj.

Agronomie1. Qualifie un terrain qui est ou pourrait être labouré ou cultivé.

arable (land)

2. Qualifie la couche supérieure d’un sol cultivé qui est effectivement labourée.

ploughed (layer/horizon)

architecture, n.f.

Agronomie, PédologieL’ architecture d’un horizon de sol est le mode d’assemblage des éléments structu-raux, ce qui revêt une grande importance vis-à-vis de la circulation de l’air et de l’eau et donc vis-à-vis du drainage agricole.Elle est dite « ajustée » quand les agrégats, anguleux, bien individualisés et délimités par un système de fissures, s’emboîtent de telle façon que, une fois réhumectés, ils ne laissent aucun écart entre eux pour la percolation de l’eau (sans pour autant se souder). L’ archi-tecture est dite « lâche » ou « ouverte » si les éléments structuraux sont empilés sans emboî-tement, en ménageant, même à leur humi-

dité maximale, des lacunes suffisantes pour une rapide circulation de l’eau. Rare dans les horizons profonds, cette architecture lâche est souvent le résultat d’interventions humaines (labours, sous-solages, etc.) (Concaret, 1981).

overall structureVoir : agrégats, sous-solage.

arène, n.f.Géologie, PédologieFormation superficielle, autochtone ou subautochtone, provenant de la décompo-sition d’une roche cohérente ignée (gra-nites) ou métamorphique (gneiss).L’ altération progressive des minéraux les plus altérables (biotites, ferromagnésiens) entraîne des néoformations d’argiles. Une partie des matières libérées par altération est évacuée en solution. Les minéraux primaires inaltérés (quartz, feldspaths, muscovite) dominent, d’où une granulométrie sableuse ou graveleuse (arène granitique, arène gneissique, par exemple).

granite sand, growan, sandy regolithVoir : altérite, saprolithe.

arénisation, n.f.Géologie, PédologieDécomposition d’une roche ignée ou métamorphique en arène.arenization, granular disintegrationVoir : arène, altérite.

Arénosols, n.m.p.Référentiel Pédologique, WRBCatégorie de sols faiblement différenciés dont la morphologie et les propriétés sont dominées par une granulométrie sableuse sur toute leur épaisseur.

argilane, n.m.Pédologie (micromorphologie) Cutane constitué essentiellement d’argiles.Syn. : revêtement argileux.argillan

Petit lexique de Pédologie

24

argiles, n.f.p.

Agronomie, Pédologie1. Ensemble des particules de dimension inférieure à 2 μm. Terme recommandé : fraction (granulométrique) argiles.Syn. : lutum

clays, clay fraction, clay particle

Minéralogie, Pédologie2. Famille de silicates en feuillets (phyllo-silicates) dont les cristaux, en général de très petite taille, excèdent parfois 2 μm. Hérités directement ou issus de l’altéra-tion des minéraux primaires, ces minéraux possèdent des propriétés très particulières, notamment en ce qui concerne la fixation et l’échange d’ions.Terme recommandé : minéraux argileux.

clay mineralsVoir : kaolinite, beidellites, chlorites, hal-loysites, illites, montmorillonite, nontro-nites, smectites, vermiculites.

Géologie3. Roches sédimentaires ou résiduelles dont la granulométrie est dominée par les fractions granulométriques argiles, mais non ou peu calcaires (argiles vertes, argiles à silex, etc.).

argilite, claystone, mudstone, clayey material, clayey sedimentSyn. : pélites, argilites.Cf. tableau 1 et figure 6

argiles à chailles, l.f.p.

Géologie, PédologieArgiles de décarbonatation, riches en fer et contenant des quantités variables de fragments de chailles, résultant de l’al-tération, sur de très longues durées, de certains calcaires jurassiques (Bourgogne, Nivernais).

clays with chertsVoir : chailles.

argiles à silex, l.f.p.

Géologie, PédologieArgiles de décarbonatation, riches en fer et contenant des quantités variables de silex, résultant de l’altération, sur de très longues durées, de certaines craies du Crétacé supé-rieur (Normandie, Picardie, Faux Perche).

clays with flints

argiles de décarbonatation, l.f.p.

Géologie, PédologieFormations résiduelles argileuses résul-tant de la décarbonatation totale de roches calcaires, sur de très longues durées, avec accumulation sur place des fractions sili-catées insolubles et des oxyhydroxydes de fer (argiles à silex, argiles à chailles).Le terme « argile de décalcification » n’est donc pas correct.

residual clays

argiles gonflantes, l.f.p.

Minéralogie, PédologieMinéraux argileux de certaines roches argileuses et de certains sols, susceptibles de gonfler fortement à l’état humide.

swelling claysVoir : smectites, vertisols, gonflement.

argiles micacées, l.f.p.

Minéralogie, PédologieMinéraux argileux de la famille des illites, résultant de la microdivision de micas.

micaceous claysVoir : argiles (2).

argileux, adj.

Agronomie, Pédologie1. Qualifie un horizon, un sol, un matériau constitué surtout de particules argileuses et ayant de ce fait certaines propriétés

A

25

(forte capacité d’échange cationique, plas-ticité, etc.).Ce terme doit être employé en référence à l’un des triangles de texture en usage.Bien distinguer les sols et horizons argileux issus de matériaux sédimentaires marins ou lacustres, souvent mal structurés et peu perméables (voir  : pélosols, planosols), des matériaux argileux issus de la décarbonatation totale de roches calcaires dures ou tendres. Ces derniers sont souvent très bien structurés et aérés et, de ce fait, s’avèrent perméables malgré des teneurs en argiles souvent très élevées.

clayeyVoir : argiles, texture (triangle de).2. De la nature, de la dimension ou de la famille minéralogique des argiles.clay (minerals), (particles)Voir : minéraux argileux.

argilique (horizon B), l.m.PédologieHorizon diagnostique de la Légende de la carte mondiale des sols FAO-Unesco (1975), caractérisé par une importante accumulation d’argiles illuviales.Concept abandonné dans la WRB au profit de l’horizon argique.

argillic B horizon

argilisation, n.f.PédologieNéoformation de minéraux argileux suite à l’altération de certains minéraux primaires ou apparition de particules de la taille des argiles suite à la désagrégation de pseudo- particules plus grosses.argillizationVoir : néogenèse.

argilluviation, n.f.PédologieIlluviation de particules argileuses.

argilluviation, clay translocationVoir : illuviation, argiles, horizon BT.

arrondi, n.m.Géologie, PédologieCaractère plus ou moins émoussé d’un élément grossier ou d’un grain de sable.Les formes les plus arrondies indiquent soit une usure mécanique par transport longitudi-nal (galets), soit une dissolution in situ.

roundnessVoir : savonnette.

assainissement (agricole), n.m.Agronomie, PédologieEnsemble des opérations ayant pour but d’éliminer les excès d’eau dans les sols (sai-gnées, fossés, drains).draining, reclamation

assemblage, n.m.Pédologie (micromorphologie)Disposition relative, à l’échelle microsco-pique, des différentes particules solides et des différents vides associés. L’ « assem-blage élémentaire » (elementary fabric) est l’assemblage du fond matriciel et des traits pédologiques qui lui sont inclus.fabricVoir : structures.

assimilable, adj.

availableVoir : éléments assimilables.

associations de sols, l.f.p.PédologieUnités cartographiques complexes per-mettant de rendre compte de certains aspects de la distribution des sols, mais ne devant être employées comme catégories

Petit lexique de Pédologie

26

d’une légende de carte pédologique que lorsque l’échelle utilisée ne permet pas de faire apparaître à sa place chacune des unités simples (CPCS, 1967).On distingue les juxtapositions, les séquences et les catenas.

soil associationsVoir : unité cartographique de sol, unité typologique de sol.

associations organominérales, l.f.p.

Voir : complexes organominéraux.

atmosphère du sol, l.f.PédologiePhase gazeuse occupant tous les espaces laissés libres par les phases solide et liquide. Sa composition est différente de celle de l’air atmosphérique, avec lequel il existe cependant de nombreux échanges. La teneur en CO2 est notablement plus élevée (0,5 à 5 %), contre 0,035 % dans l’atmosphère. En contrepartie, la teneur en dioxygène est parfois plus basse, alors que O2 est nécessaire à la respiration des organismes vivant dans le sol (racines, champignons, vers de terre, etc.). Sauf sur les premiers centimètres en périodes sèches, l’atmosphère du sol est pratique-ment saturée par de la vapeur d’eau.Le gaz carbonique est apporté par les eaux de pluie, mais il résulte surtout de la décom-position biologique des résidus organiques et de la respiration des racines et des autres organismes vivants endogés. Le dégagement de CO2 mesure l’activité biologique dans le sol. La solution de CO2 est faiblement acide, c’est pourquoi elle dissout le CaCO3 cent fois plus vite que l’eau pure, d’où, sous nos climats, la décarbonatation progressive des sols et des roches calcaires.En terrains pollués, les mesures in situ des gaz du sol permettent une évaluation rapide

de la nature de la pollution et l’identification de sa source.

soil gases, soil atmosphereVoir  : aérobiose, anoxie, engorgement, hypoxie.

atteintes portées aux sols, l.f.p.

PédologieFormule utilisée par la législation suisse pour désigner les dommages pouvant affecter les sols.Cette législation distingue des atteintes chimiques (pollutions), physiques (érosion, tassements) et biologiques.

damage to soils

atténuation (naturelle), n.f.

EnvironnementDiminution spontanée, au cours du temps, de la fraction la plus biodisponible de cer-tains polluants, spécialement les xénobio-tiques organiques.Le plus souvent, grâce à l’activité microbienne des sols contaminés, et en fonction des condi-tions de milieu, une biodégradation (par ex.) des HAP peut se produire dans certains hori-zons. Cette diminution peut être accélérée par diverses techniques qui favorisent l’activité biologique.Des phénomènes physiques peuvent éga-lement intervenir (advection, dispersion, dilution, diffusion, volatilisation, sorption/désorption) ou des changements de spéciation par échange d’ions ou complexation. Il peut s’agir aussi de transferts vers la profondeur hors de portée des racines.

(natural) attenuationVoir : résilience, bioremédiation, vieillissement.

atterrissement, n.m.

Agronomie, PédologieDépôt de matériaux terreux, résultant d’un épisode d’érosion en amont ou plus haut

A

27

sur un versant, qui sont venus s’accumuler dans un point bas ou contre un obstacle (haie, chemin).alluviation, accumulation, accretion

autochtone, adj.Pédologie1. Qualifie un matériau ou un solum formé par altération ou désagrégation de la roche que l’on observe sous lui.2. Qualifie un trait pédologique formé in situ.autochthonousAnt. : allochtone.

autochtonie, n.f.PédologieFait, pour un matériau, un solum, un horizon ou un trait pédologique, de s’être formé (à quelques mètres près) à l’empla-cement où on l’observe aujourd’hui.L’ autochtonie d’un solum dans son ensemble doit être vérifiée avant tout raisonnement pédogénétique.

autochthony, in situ origin, in situ characterAnt. : allochtonie.Cf. encadré 2

autofoisonnement, n.m.Agronomie, PédologieIntense division des mottes en fins frag-ments anguleux (parfois en agrégats grumeleux ou granulaires), affectant les premiers centimètres des vertisols et solums argileux vertiques, soit sous l’effet d’alternances imbibitions/dessiccations, soit sous l’effet du gel.Cette division spontanée d’horizons de sur-face argileux facilite la préparation des lits de semences et protège le sol de l’évaporation en période sèche.

self-mulchingSyn. : autodivision.

azonal, adj.azonalVoir : zonalité.

azote (N), n.m.Agronomie, PédologieÉlément chimique d’importance majeure pour les processus biologiques. Consti-tuant essentiel des matières organiques vivantes et mortes, l’azote est indispensable à la croissance des végétaux.nitrogenVoir : gaz à effet de serre, rapport C/N.

Petit lexique de Pédologie

28

Bbariolage, n.m.

PédologieJuxtaposition au sein d’un horizon ou d’un solum de diverses couleurs contrastées, le plus souvent des teintes blanchâtres, rouille et noires.

Le bariolage est très généralement un signe d’hydromorphie correspondant à des engor-gements actuels ou fossiles.

mottling

Base de référence mondiale pour les ressources en sols, l.f.

Voir  : World Reference Base for Soil Resources.

bases échangeables, l.f.p.

Agronomie, PédologieCette locution désigne les quatre cations alcalins et alcalino-terreux les plus fré-quents sur le complexe d’échange des sols : calcium (Ca2+), magnésium (Mg2+), potas-sium K+) et sodium (Na+).

Les cations étant plutôt des acides, cette locu-tion est à éviter.

exchangeable bases

basique, adj.

GéologieQualifie une roche magmatique, pauvre en silice (45 à 52 % en poids), d’où l’ab-sence de quartz, et riche en magnésium, fer et calcium (de 20 à 35 %) (Foucault et Raoult, 2000).

basic (rock)

Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un sol dont le pH eau est compris entre 7,5 et 8,7.

alkaline (soil)Syn. : alcalin.Ant. : acide.Cf. encadré 25

bassin-versant, n.m.

HydrologieTerritoire dont les eaux (de surface comme de profondeur) alimentent un exutoire commun. Il est délimité par des lignes de partage des eaux.

watershed

bathy-Voir : préfixes.

battance, n.f.

Agronomie, PédologieDestruction des agrégats à la surface de certains sols sous l’impact des gouttes de pluie (ou de certains dispositifs d’irriga-tion), conduisant à la formation d’une mince croûte (0,5 à 5 mm) à structure litée, plus ou moins continue.Cette croûte de battance fait obstacle à l’in-filtration de l’eau dans le sol. Il en résulte la formation de flaques d’eau et, souvent, du ruissellement, stade initial de l’érosion.

soil crusting, soil capping, soil sealingVoir : croûte de battance, indice de battance.

battant, adj.

Agronomie, PédologieQualifie un sol cultivé dont l’horizon de surface présente des propriétés favorables au développement du phénomène de bat-tance en saison pluvieuse.

B

29

Un tel horizon est caractérisé par une faible teneur en argile et en matières organiques et une grande abondance des limons.

sensitive to crusting, capping, sealingVoir : stabilité structurale.

battement, n.m. (zone de)

Voir : zone de battement d’une nappe.

bauxite, n.f.

GéologiePaléosol ferrallitique contenant de grandes quantités d’hydroxydes d’alumi-nium (boehmite et gibbsite) et consti-tuant de ce fait un excellent minerai d’aluminium.

bauxite

bauxitisation, n.f.

PédologieMécanisme d’altération de divers tecto-silicates et phyllosilicates, conduisant à la formation de gibbsite, par lixiviation progressive des cations alcalins et alcali-no-terreux et de toute la silice.

bauxitizationVoir : gibbsite, allitisation.

beidellites, n.f.p.

Minéralogie, PédologieMinéraux phylliteux 2/1 dioctaédriques avec substitution en couche tétraédrique et équidistance des feuillets variable.Deux variétés sont connues, la beidellite fer-rifère ou nontronite, où Fe3+ remplace presque complètement Al3+, et un type chromifère, où Cr3+ remplace partiellement Al3+.

beidellitesVoir : smectites, nontronites. Cf. tableau 2

bentonite, n.f.

Géologie, Minéralogie1. Roche composée d’argile et de silice col-loïdale, provenant de l’altération in situ de cendres volcaniques vitreuses.2. Terme commercial désignant des miné-raux argileux de la famille des smectites à propriétés colloïdales et adsorbantes.

bentonite, Denver mud

besoin en chaux, l.m.

AgronomieQuantité d’amendements calciques (à l’ex-clusion du gypse et du plâtre) nécessaire pour remonter le pH d’un sol à une valeur souhaitée.

lime requirement

bigénétique, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un solum dans lequel on peut distinguer sans ambiguïté deux pédo- genèses différentes affectant des horizons superposés les uns au-dessus des autres ou, parfois, surimposées l’une à l’autre au sein des mêmes horizons.

bilan hydrique, l.m.

Agronomie, PédologieBilan des apports et des pertes en eau, cal-culé ou estimé sur une période déterminée (décade, mois, année), pour un certain volume de sol.Les différents termes du bilan hydrique sont : – les apports par les précipitations, l’irrigation, le ruissellement superficiel, les circulations hypodermiques, les remontées capillaires  ; – les pertes par l’évapotranspiration, le ruis-sellement superficiel, les circulations hypoder-miques, les eaux percolant vers la profondeur.

water balance

Petit lexique de Pédologie

30

bilithique, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un solum développé dans deux matériaux différents superposés.bilithic

biochar, n.m.Agronomie, PédologieCharbon de bois à usage agricole obtenu par pyrolyse à partir de résidus organiques. Le charbon de bois est ajouté sous forme de poudre ou de petits fragments dans les sols (particulièrement les sols tropi-caux les plus pauvres) pour en améliorer les propriétés physiques, chimiques et biologiques.« Son utilisation semble intéressante pour les sols ferrallitiques tropicaux, toutefois rien n’indique qu’il en soit de même dans d’autres contextes pédoclimatiques. » (Dome-nech, 2015)

biochar, biocharcoalVoir : charbons.

biodisponibilité, n.f.Agronomie, PédologiePropriété d’une espèce chimique ou d’un élément présent dans le sol d’être plus ou moins facilement absorbé par les organismes vivants (végétaux, animaux, micro-organismes), le plus souvent via la solution du sol.Cette propriété s’applique aussi bien aux éléments nutritifs (phosphore, potassium) qu’aux oligoéléments (Cu, Zn) ou aux métaux potentiellement toxiques (Cd, Pb). Elle implique le franchissement d’une barrière biologique : les parois cellulaires (racines ou stomates des végétaux supérieurs). Lorsqu’il s’agit de plantes, on parle de phytodisponi-bilité. Biodisponibilité et phytodisponibilité sont des potentiels résultant de la nature des espèces chimiques présentes dans la solution du sol (nature et concentration), lesquelles dépendent largement des propriétés physico-

chimiques et microbiologiques du milieu sol. L’ espèce de l’organisme vivant est également à prendre en compte ainsi que la variété (dans le cas d’une plante cultivée).

bioavailabilityVoir : absorption.

biogène, adj.

PédologieQualifie une modification ou un processus lié à un ou plusieurs organismes vivants (homme exclu).S’oppose à « anthropogène » et à « géogène ».

biogenic

bio-indicateurs (organismes), n.m.p.

Pédologie (d’après Bispo et al., 2009)Organismes ou communautés d’orga-nismes qui renseignent sur l’état et le fonctionnement d’un écosystème. Les uns accumulent des substances issues de leur environnement, permettant ainsi d’évaluer leur exposition (bio-indicateurs d’accumulation). D’autres (bio-indicateurs d’impact) permettent de révéler des effets lors de l’exposition à des polluants (issus d’épandages de déchets, des pratiques agri-coles, de retombées atmosphériques ou bien de contaminations industrielles) ou à d’autres stress anthropiques ou naturels (ex. : tassement, changement d’usage, sta-tut de la matière organique).Ces effets incluent des modifications morpho-logiques, histologiques ou cellulaires, méta-boliques, de comportement ou de structure de populations. Certains indicateurs sont bien adaptés pour mettre en évidence des chan-gements à long terme des écosystèmes. Au contraire, d’autres indicateurs biologiques, tels que des modifications cellulaires ou méta-boliques, permettent de détecter des effets précoces afin de prévenir les risques à plus long terme.

B

31

Idéalement, les caractéristiques d’un bio-indi-cateur doivent être les suivantes : – biologie et écologie bien connues scientifiquement ; – être lié ou corrélé à des fonctions de l’écosystème ; – intégrer des propriétés ou des processus physiques, chimiques et biologiques du sol ; –  pouvoir rendre compte notamment des méthodes de gestion des sols et des différents types de pollution des sols ; – présenter des qualités de mesure (précision, fiabilité, robus-tesse)  ; – être validé (connaître l’amplitude des réponses liées aux variations naturelles) ; – être facile à utiliser et peu cher (échantil-lonnage et détermination).

(soil) bioindicatorsVoir : indicateur, qualité des sols.

biomacrostructuré, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un horizon A montrant une struc-ture grumeleuse ou grenue, construite par une intense activité biologique.Ce type de structure résulte d’un brassage par les vers de terre de la totalité de la masse humique avec des particules minérales.

with a biotic macrostructureVoir : horizon A, structures.

bioremédiation, n.f.

PédologieUtilisation de micro-organismes ou de plantes pour traiter des sols pollués, soit en réduisant la mobilité des polluants, soit en les transformant en composés peu ou non toxiques.L’ utilisation des plantes pour l’extraction des contaminants présents dans un sol (plus par-ticulièrement les métaux) est nommée « phy-toremédiation » (voir ce mot).Les méthodes biologiques faisant appel aux micro-organismes ont prouvé leur efficacité pour dégrader les polluants organiques. Ces opérations peuvent être réalisées en systèmes fermés (bioréacteurs) ou in situ. Pour accé-lérer les dégradations biologiques, on peut stimuler les micro-organismes naturellement

présents en leur fournissant de l’oxygène et des nutriments.

bioremediationVoir : phytoremédiation, réhabilitation, atténuation, xénobiotiques.

biostasie, n.f.

Géologie, PédologieThéorie de Erhart (1956). Dans les cycles géologiques, phase d’équilibre relatif des écosystèmes terrestres pendant laquelle les processus d’érosion/sédimentation sont négligeables par rapport à ceux d’altération in situ et de pédogenèse.Dans les mers péricontinentales, la sédimen-tation est surtout chimique et biochimique (calcaires, dolomies, silex).

biostasyVoir : rhexistasie.

biotite, n.f.

Géologie, MinéralogiePhyllosilicate du groupe des micas noirs ferromagnésiens, assez rapidement altéré dans les sols.

biotiteSyn. : mica noir.

bisiallitisation, n.f.

PédologieType d’altération par hydrolyse partielle où l’élimination de la silice est faible, ce qui aboutit à la formation de minéraux argileux de néoformation de la famille des smectites.

bisiallitizationVoir : hydrolyse, smectites.

blocs, n.m.

bouldersVoir : éléments grossiers.

Petit lexique de Pédologie

32

boehmite, n.m.Voir : aluminium.

bois raméaux fragmentés (BRF), l.m.p.

AgronomieMélange non composté de résidus de broyage de rameaux de bois d’essences feuillues ou de déchets verts de parcs et jardins (diamètres < 7 cm). Il y a diffé-rentes façons de les utiliser en agriculture et jardinage. Les BRF sont incorporés dans les premiers 5 cm du sol, sur une épais-seur variant de 1,5 à 5 cm (voire plus). L’ objectif affiché est de recréer un « humus forestier » et de réaliser un « transfert de fertilité » car ces rameaux seraient parti-culièrement riches en nutriments.Cette utilisation des BRF a comme but princi-pal de réinstaller une forte activité biologique et donc d’améliorer à moyen terme la struc-ture de la partie supérieure des sols. Autres avantages : l’absence d’apports d’engrais de synthèse, et la limitation voire la suppression de l’arrosage. Les BRF peuvent aussi être utili-sés, sans incorporation, comme paillis.Étant donné les épaisseurs préconisées (3 à 5 cm, voire plus), on voit mal la possibilité d’utiliser les BRF sur de vastes surfaces agri-coles, suite à la difficulté d’approvisionnement pour de tels volumes (300 m3/ha pour une épaisseur de 3 cm) ! Sous prétexte de « trans-fert de fertilité », il ne faudrait pas appauvrir un écosystème pour en enrichir un autre.

ramial chipped woodVoir : cycle biogéochimique, paillis.

bore (B), n.m.Agronomie, PédologieOligoélément non métallique présent dans les sols en très faibles quantités (2 à 200 mg/kg, dont moins de 5 % sous une forme assimilable).Dans certaines circonstances (stocks du sol insuffisants, conditions de pH, état hydrique),

des carences peuvent survenir sur des plantes sensibles (betterave, carotte, colza, vigne, etc.).

boron

boulbène, n.f.

Agronomie, PédologieTerme vernaculaire désignant des Luvi-sols-Rédoxisols épais, limoneux et à structure fragile en surface, des terrasses alluviales des cours d’eau aquitains.Voir : luvisols.

boulettes fécales, l.f.PédologieExcrétions ovoïdes de la mésofaune du sol.Constituées essentiellement de matières orga-niques sans débris figurés visibles à l’œil nu, ces boulettes se présentent comme des amas holorganiques de formes variables (sphé-roïdes, ovoïdes, etc.) de quelques dizaines de µm à 1 ou 2 mm de diamètre. Elles sont formées de matériel majoritairement végétal ou fongique, microfragmenté et aggloméré.

faecal pellets

broyage, n.m.

Agronomie, PédologieAction de réduire en fragments plus petits par pression ou chocs.Ne pas confondre le concassage des agrégats pour préparer la terre fine (crushing) et le véritable broyage de la terre fine préalable aux analyses chimiques (grinding).Voir : émottage, terre fine.

broyage des pierres, l.m.

AgronomieTechnique visant à casser des pierres plates situées dans l’horizon de surface d’un sol en fragments plus petits (cailloux, gra-viers) afin d’améliorer la régularité des semis.

B

33

Pour que ce soit techniquement possible et utile, il faut que les pierres soient plates, nom-breuses et gênantes, pas trop dures, et que les fragments ne soient pas coupants.

stone breaking

bruns (sols), n.m.p.PédologieAncien terme, de signification impré-cise, désormais abandonné comme por-tant ambiguïté avec la couleur brune. Il est donc recommandé d’éviter désormais tous les termes comme sol brun calcaire, sol brun calcique, sol brun acide, sol brun lessivé, sol brun forestier, sol brun isohu-mique, etc.brown soilsVoir : brunisols, brunification.

brunification, n.f.PédologieProcessus pédogénétique des climats tem-pérés, intervenant après une éventuelle décarbonatation préalable, caractérisé par une acidité modérée et une altération peu intense des minéraux primaires.brunificationVoir : brunisols.

brunifié, adj.PédologieQualifie un sol présentant les caractères morphologiques (forme d’humus, struc-tures) et physico-chimiques (pH, taux de saturation) de la brunification.brunifiedVoir : brunisols, brunification.

brunisols, n.m.p.Référentiel PédologiqueCatégories de sols non calcaires caractéri-sés par la présence d’un horizon structural

(horizon S) très bien développé et possé-dant une notable macroporosité fissurale et biologique.Les brunisols ne montrent pas de différencia-tion texturale notable. Ce sont donc des sols « brunifiés » non argilluviés (ancien groupe des « sols bruns » de la classification CPCS, 1967). Leur pédogenèse est marquée par des altérations modérées et par une faible néoge-nèse d’argiles.Leur pH eau est presque toujours compris entre 5,0 et 6,5 sous forêt et, en général, il n’excède pas 7,6 sous cultures. Le taux de satu-ration est variable, en fonction de la roche-mère, de la végétation ou de l’histoire du site (cultures, prairies, friche, etc.).Sous forêt, en règle générale, l’épisolum humifère est un eumull ou un mésomull (plus rarement un oligomull) dont l’horizon A présente une structure construite d’origine biologique (horizon A biomacrostructuré). L’ activité biologique favorise la constitution de complexes argiles-humus-fer stables.Le Référentiel Pédologique 2008 ne distingue plus que deux Références selon le taux de satu-ration du complexe adsorbant de l’ensemble du solum ou, au moins, de l’horizon S : les Bruni-sols Eutriques (rapport S/CEC > 50 %) et les Brunisols Dystriques (rapport S/CEC < 50 %).Voir : brunification.

Petit lexique de Pédologie

34

Ccadmium (Cd), n.m.

PédologieMétal dont les concentrations naturelles dans les sols sont très faibles (on compte en centièmes de ppm).Sa grande toxicité pour l’homme et les ani-maux en fait un des éléments les plus redoutés. Mobile, même à pH neutre, et assez facilement biodisponible, il peut passer dans notre chaîne alimentaire via les végétaux ou bien migrer en profondeur pour aller contaminer les nappes phréatiques.Dans la plupart des sols, les teneurs naturelles sont très inférieures à 0,40 mg/kg. De fortes anomalies (teneurs comprises entre 0,8 et 23 mg/kg) ont été observées fréquemment dans des sols décarbonatés développés à partir de calcaires jurassiques (Jura, Bourgogne, Poitou). La médiane des sols agricoles français (horizons de surface labourés) s’élève à 0,30 mg/kg (y compris les contaminations agricoles diffuses).Les sources du cadmium anthropique sont multiples  : agricoles (engrais phosphatés), industrielles liées au zinc (traitement des minerais, affinage et métallurgie) ou urbaines (déchets et chauffages domestiques, boues d’épuration des eaux).

cadmiumVoir : éléments traces.

cailloux, n.m.p.pebblesVoir : éléments grossiers.

calcaire, n.m.Agronomie, PédologieCarbonate de calcium, présent naturel-lement dans les sols ou apporté comme amendement.lime, calcium carbonateVoir : calcaire actif.

GéologieRoche sédimentaire contenant plus de 50 % de CaCO3.Pour désigner les divers calcaires, on utilise une nomenclature pratique fondée sur dif-férents critères  : – proportion de calcite et de dolomite (c. magnésien ; c. dolomitique) ; – proportion d’argile (c. marneux) ; – milieu de dépôt (c. marin, c.  lacustre, c. fluviatile, croûtes calcaires de certains sols) ; – dimen-sions du grain (c.  micritique, c.  grenu, c. saccharoïde) ; – structure (c. oolithique ; c. graveleux, c. massif)  ; – importance des fossiles ou de leurs débris (c. lumachellique ; c. bioclastique ; c. à entroques) ; – présence de matériel terrigène (c. silteux).

limestoneVoir : faciès lithologique, débit.Cf. annexe

calcaire, adj.

Agronomie, PédologieQualifie un horizon, un sol ou un maté-riau qui contient suffisamment de CaCO3 pour faire effervescence à froid avec l’acide chlorhydrique.

Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum carbo-naté dans lequel CaCO3 est seul présent ou très largement majoritaire (rapport molaire CaCO3/MgCO3 > 8).Effervescence à froid généralisée dans la masse. Sera considéré également comme « calcaire » un horizon ou un solum non calcaire dans la terre fine, mais qui contient des graviers et cail-loux calcaires en grand nombre dans sa masse.

calcareous, limyCf. annexe

calcaire actif, l.m.

Agronomie, PédologieCalcaire très fin (particules de la taille des limons ou plus fines), très réactif et facilement solubilisé, auquel les plantes sont très sensibles.

C

35

Le dosage du calcaire dit « actif » consiste à déterminer la quantité de Ca2+ qui réagit avec l’oxalate d’ammonium.

active calcium carbonate

calcaricole, adj.Écologie, PédologieQualifie une espèce végétale ou un grou-pement d’espèces qui tolère la présence de calcaire (notamment le calcaire actif) dans les sols.Ce terme pourrait être remplacé par « calcarotolérant ».

calcicole, calciphile

calcarifuge, adj.Écologie, PédologieQualifie une espèce végétale ou un grou-pement d’espèces qui ne tolère pas la pré-sence de calcaire (notamment le calcaire actif) dans les sols.calcifuge, calciphobe

calcarique, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un solum dans lequel un horizon calcarique K ou Kc est présent.Attention : selon la Légende FAO révisée de 1989 et désormais dans la WRB, ce terme a une tout autre signification. Il s’applique à des sols qui sont calcaires sur toute l’épaisseur comprise entre 20 et 50 cm (fluvisols, régosols, arénosols, cambisols, etc.).

calcaric

Calcarisols, n.m.p.Référentiel PédologiqueCatégorie de sols carbonatés caractérisés par l’existence à faible profondeur (moins de 25 cm) d’horizons d’accumulation de calcaire secondaire indurés (horizons Kc ou Km).Voir : horizons calcariques.

calcicole, adj.Écologie, PédologieQualifie une espèce végétale ou un grou-pement d’espèces que l’on observe exclu-sivement ou préférentiellement sur des sols dans lesquels le calcium échangeable est abondant.calcicole, calcicolous, calciphile

calcifuge, adj.Écologie, PédologieQualifie une espèce végétale ou un groupe-ment d’espèces qui ne tolère pas les sols dont le complexe d’échange est saturé en calcium.calcifuge, calciphobe

calcimagnésique, adj.PédologieTerme ancien qui qualifiait des sols dont l’évolution est sous l’influence prépondé-rante des ions calcium et magnésium.Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum dont le complexe adsorbant est saturé à plus de 80 % et dans lequel le rapport Ca2+/Mg2+ est compris entre 5 et 2.calcimagnesic

calcimétrie (volumique), n.f.PédologieTechnique classique de détermination du calcaire total (ou des carbonates totaux). On fait agir un excès d’acide chlorhydrique sur un poids connu d’échantillon et on mesure le volume de CO2 dégagé.Cette méthode, simple à mettre en œuvre, suf-fit dans la plupart des cas. Mais elle présente deux défauts : – en présence de faibles teneurs en CaCO3, l’imprécision de la mesure devient trop grande ; – en présence de dolomie, l’attaque à froid est lente et incomplète. La calcimétrie s’avère donc aléatoire pour les sols dolomitiques.

(volumetric) calcimetry

Petit lexique de Pédologie

36

calcin, n.m.Syn. : accrescence.

calcique, adj.PédologieRelatif au calcium ou dont le complexe d’échange est saturé, principalement par du calcium.Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum non carbonaté dont le complexe adsorbant est saturé à plus de 80 % et dans lequel Ca2+ est largement dominant (rapport Ca2+/Mg2+ supérieur à 5).calcium-saturatedVoir : horizon calcique.

Calcisols, n.m.p.Référentiel PédologiqueCatégorie de sols non carbonatés caracté-risés par une saturation de leur complexe adsorbant par du calcium et du magnésium, le calcium étant très largement dominant.Attention : le même terme a un sens diffé-rent dans la WRB, où il désigne une catégorie de sols dans lesquels une accumulation de carbonates de calcium (sous la forme d’un horizon calcique) est ou a été le processus pédogénétique dominant.Voir : horizon calcique, WRB.

calcite, n.f.Géologie, PédologieForme cristalline la plus courante du car-bonate de calcium dans les roches et dans les sols.calcite

calcium (Ca), n.m.Agronomie, PédologieMétal alcalino-terreux, très fréquent dans les sols, sous la forme de carbonates (sols

calcaires ou dolomitiques), sous la forme de sulfate (gypse), ou bien, en plus faible abondance, comme constituant de certains silicates (feldspaths sodi-calciques). Il se trouve également sous la forme de cations échangeables Ca2+.Ces cations sont des agents efficaces de la flo-culation des colloïdes et donc de la stabilité des agrégats. Outre ce rôle majeur sur la struc-turation des sols, ce macroélément joue aussi un rôle physiologique éminent, qu’attestent les troubles du métabolisme survenant en son absence (il favorise la nutrition minérale des plantes via la remontée du pH, stimule l’ac-tivité biologique, règle les équilibres ioniques avec Mg et Ca dans les cellules).

calciumVoir : gypse, carbonates, calcaire, calcique.Cf. annexe

Calcosols, n.m.p.Référentiel PédologiqueCatégorie de sols présentant au moins deux horizons, carbonatés sur toute leur épaisseur, avec dominance du carbonate de calcium.Voir : Calcisols, Dolomitosols.

calcrète, n.f. (anglicisme)PédologieCroûte calcaire se formant à la surface du sol ou à faible profondeur, par évaporation ou capillarité, sous l’influence des eaux d’infiltration et cimentant des éléments grossiers donc formant un conglomérat.Fréquente surtout en régions arides et semi-arides (d’après Lozet et Mathieu, 1997).

calcrete

caliche, n.m.PédologieTerme vernaculaire mexicain assez géné-ral désignant des croûtes calcaires ou dolomitiques se formant en surface ou

C

37

à faible profondeur, sous climat aride ou semi-aride.

calicheVoir : calcrète, croûte.

cambisols, n.m.p.

PédologieCatégorie de sols de la WRB caractérisés par un certain développement de leur structure ou par des couleurs indiquant un degré d’altération et de différenciation modérés. En réalité, ils sont définis par l’existence d’un horizon cambique et sur-tout par l’absence de tout autre horizon ou caractère diagnostiques.Cette catégorie, comme autrefois les « sols bruns », rassemble des solums peu typés et peu différenciés.Voir : horizon cambique, WRB.

capacité au champ, l.f.Agronomie, PédologieTeneur maximale d’un horizon en eau non mobilisable par la seule force de gravité.Pour déterminer cette teneur, l’horizon étudié doit préalablement connaître un excès d’eau suivi d’un ressuyage vertical avec drainage libre. Cette valeur ne peut donc être déterminée que sur le sol en place, en hiver ou au printemps.

field capacity

capacité d’échange anionique (CEA), l.f.

Pédologie, AgronomieMesure conventionnelle réalisée sur un échantillon de sol et destinée à approcher la capacité d’un horizon à fixer de façon réversible des anions échangeables.Dans la plupart des sols, notamment ceux des climats tempérés, la CEA est négligeable par rapport à la CEC. Il n’en est plus de même dans le cas de certains sols tropicaux acides, où les oxydes métalliques sont très abondants. Un

cas extrême, où la CEA peut dépasser la CEC, est représenté par certains types d’andosols caractérisés par l’abondance d’allophanes, d’imogolite et de complexes organo-minéraux.Voir  : allophanes, andosols, imogolite, horizons oxydiques, oxydisols.

anionic exchange capacity

capacité d’échange cationique (CEC), l.f.

Agronomie, PédologieMesure chimique conventionnelle réali-sée sur un échantillon de sol et destinée à approcher la capacité d’un horizon à fixer de façon réversible des cations échangeables.De nombreuses méthodes de détermination existent, fournissant des résultats différents pour un même échantillon. Notation tradi-tionnelle : T.

La CEC effective (ou CEC au pH du sol) (effec-tive exchange capacity) est évaluée par des méthodes modifiant peu le complexe adsor-bant, en particulier en ce qui concerne le pH.La CEC est exprimée désormais sous la forme de centimoles par kg (cmol+/kg) (autrefois en milliéquivalents/100 g = mé/100 g).

cation exchange capacity (CEC)Voir : rapport S/CEC.

capacité d’infiltration, l.f.HydrologieQuantité d’eau maximale qui peut s’infil-trer à l’interface atmosphère/sol, sur une durée donnée.

capacité de rétention, l.f.Agronomie, PédologieQuantité d’eau retenue par un horizon ou un échantillon de sol à tel ou tel degré de contrainte, mesurée au laboratoire par diverses techniques.

water holding capacityVoir : humidités caractéristiques.

Petit lexique de Pédologie

38

capacité de stockage pour l’eau (CSE), l.f.

Agronomie, PédologieVolume maximal d’eau que peut retenir un horizon contre les seules forces de gravité in situ (il y a donc correspondance avec la notion de capacité au champ).Exprimée en mm d’eau, elle est calculée par la formule :

CSE en mm = Hv × Eoù Hv est l’humidité volumique exprimée en pour cent, obtenue au stade correspondant à la définition, les mesures in situ étant préférables aux mesures de laboratoire. E est l’épaisseur en décimètres de l’horizon. La somme des CSE des horizons successifs, jusqu’à la profondeur utilisable maximale, donne la CSE du solum dans son ensemble.La CSE, calculée en millimètre sous la forme d’une «  lame d’eau », peut être confrontée aisément à des hauteurs de précipitations ou à des doses d’irrigation. Sa détermination, pour chaque horizon, ne nécessite que deux séries de mesures : humidités à la capacité au champ et densités apparentes.

water storage capacityVoir : réserve, réservoir utilisable maximal.

caractéristique, n.f.

PédologiePropriété ou attribut d’un horizon ou d’un sol que l’on peut mesurer, comparer ou noter.

characteristic

carapace (ferrugineuse), n.f.

PédologieHorizon d’accumulation à structure conti-nue, moyennement induré, constitué prin-cipalement par des oxydes et hydroxydes de fer.Un tel horizon se façonne aisément à la bêche et se fragmente à la main.

carapaceVoir : horizons duroxydiques.

carbonaté, adj.

PédologieQualifie un horizon, un sol ou un matériau qui contient du carbonate (le plus souvent du carbonate de calcium, parfois du carbo-nate double de calcium et de magnésium).

carbonate-rich, carbonate-bearingVoir : carbonate.Cf. annexe

carbonates, n.m.p.

Minéralogie, PédologieMinéraux caractérisés par l’ion (CO3)

2–.Dans les sols, existent souvent des carbonates de calcium (calcite, aragonite), parfois un car-bonate double de calcium et de magnésium (dolomite).Dans le cas de pollutions d’origine industrielle, des carbonates de néoformation peuvent appa-raître, par exemple de plomb (cérusite) ou de cuivre (malachite).

carbonatesVoir : calcaire, calcite, dolomite.

carbone (C), n.m.

Agronomie, PédologieÉlément majeur de grande importance dans les sols. Le carbone organique est impliqué dans toutes les matières organiques (vivantes ou non). Le car-bone minéral est celui intégré aux ions carbonates.

carbonVoir  : matières organiques, carbonate, facteur de conversion C → MO, puits de carbone, séquestration du carbone.

carence, n.f.

Agronomie, PédologieFort déficit dans une plante ou une popu-lation de plantes d’un (ou plusieurs) élé-ment(s) indispensable(s) à sa nutrition minérale (macro ou oligoélément) résul-

C

39

tant de l’absence ou d’une disponibilité insuffisante de cet élément dans le sol.La carence se traduit par une diminution importante de la croissance et souvent éga-lement par des symptômes foliaires qui varient selon l’élément et l’espèce considérés (Lévy et Lefèvre, 2001).

deficiency

carte de sols, l.f.soil mapSyn. : carte pédologique.

carte pédologique, l.f.PédologieReprésentation conventionnelle de la nature et de la diversité des couvertures pédologiques, localisée sur un fond de carte topographique.soil mapSyn. : carte de sols.

cartogenèse, n.f.Voir : cartographie des sols.

cartogramme, n.m.

GéographieReprésentation sur une carte de toutes les observations, analyses ou mesures au moyen de symboles (de formes et de couleurs variées) mais ne comportant aucune limite.

cartogramme

cartographie des sols, l.f.PédologieEnsemble des opérations techniques, intel-lectuelles et graphiques qui concourent à la réalisation d’une carte de sols.Il faut distinguer trois phases distinctes et succes-sives : 1) le recueil des informations pédologiques sur le terrain ; 2) la cartogenèse : traitement des informations recueillies, choix et hiérarchisa-tion des critères de classement des données, débouchant sur l’élaboration de la légende  ; 3) la cartographie sensu stricto : dessin des contours et représentation des unités cartographiques.

soil mapping, soil surveyVoir  : cartographie thématique, unité cartographique.Cf. encadrés 4, 5 et 6

Encadré 4. La cartographie des sols

Elle est basée d’abord sur une analyse du paysage naturel et rural (pour le choix de la localisation des observations ponctuelles), puis sur l’analyse spatiale des couvertures pédologiques elles-mêmes. Ensuite, il s’agit de représenter schématiquement sur une feuille de papier (ou dans la partie « géométrique » d’un SIG) le résultat de cette étude.

Une carte de sols, aussi bien faite soit-elle, est toujours un modèle simplifié de la répartition spatiale de « types de sols » différents dont la description était classiquement fournie dans une notice explicative (désormais dans une base de données, partie « sémantique » d’un SIG).

L’objectif du cartographe est de subdiviser les couvertures pédologiques en sous-ensembles territoriaux suffisamment homogènes qui puissent être localisés et délimités avec précision sur un fond topographique et qui permettront une action de l’homme adaptée à chacun de ces sous-ensembles (mise en valeur, amendement, protection, etc.). Ces derniers sont conçus et distingués différemment selon la préoccupation d’application principale : agronomique, sylvicole, géotechnique, environnementale, etc.

Baize et King, 1991

Petit lexique de Pédologie

40

cartographie thématique, l.f.GéographiePour représenter l’organisation du milieu naturel, des spécialistes dressent diverses cartes thématiques : géologiques, hypso-métriques, géomorphologiques, pédolo-giques, hydrologiques, botaniques, etc.

PédologieEst dite carte thématique toute carte uti-lisant des données pédologiques (seules

ou combinées à d’autres types de don-nées) pour répondre à des questions particulières.

Ex. : carte des réservoirs utilisables maximaux, carte de vulnérabilité aux pluies acides, carte de risque de pollution des nappes phréatiques par les nitrates, etc.

thematic mappingVoir : thématisation.Cf. encadré 5

Encadré 5. Cartes de synthèse et cartes thématiques

Jusqu’à une date récente, l’impression d’une carte détaillée avec de nombreuses couleurs était un processus long (plusieurs mois) et coûteux. Selon les cas, le pédologue cartographe connaissait parfaitement son « client » et ses préoccupations d’applications pratiques ou bien, au contraire, il réalisait un inventaire général des sols d’un territoire sans savoir à l’avance qui allait s’en servir.

Pour répondre à une attente précise, ou bien pour anticiper sur des demandes potentielles très diversifiées, les pédologues ont été amenés à réaliser deux types de cartes :

– la carte de synthèse (carte des sols ou encore carte pédologique), centrée sur l’objet-sol lui-même et qui cherchait à distinguer et à délimiter au mieux des « types de sols », mais aussi à exprimer les lois qui régissent leur formation et sont à l’origine de leur organisation dans l’espace ;

–et des cartes dites « thématiques » (ou « dérivées »), cherchant à répondre à telle ou telle question pratique et ne prenant en compte que quelques caractères pertinents, caractères pédologiques intrinsèques et, souvent aussi, caractères non pédologiques (ex. : la pente ou l’occupation du sol = caractères extrinsèques).

Avant les années 1980, par souci d’économie en temps et en argent, nombre de cartes thématiques ont ainsi été réalisées « à la main » et en un tout petit nombre d’exemplaires donnés au client. En revanche, les cartes d’inventaire général (cartes pédologiques de la France à 1/100 000 par exemple) étaient imprimées en grand nombre et mises à la disposition d’un large public. Dans les deux cas, on se trouvait face à des cartes papier, documents figés, présentant de façon plus ou moins pédagogique une partie seulement des données recueillies pour les élaborer.

Aujourd’hui, avec les SIG et le développement des techniques informatiques, la situation a totalement changé. Cartes de synthèse ou cartes thématiques peuvent désormais être publiées une à une, à la demande. Ce qui permet à la fois d’introduire des mises à jour au fur et à mesure et d’éviter de stocker de nombreux invendus. En outre, toutes les données recueillies (qu’elles aient servi ou non à dessiner la carte) sont accessibles dans leur « base ».

Voir : systèmes d’information géographique.D’après Baize et King, 1991

C

41

catena ou caténa, n.f.

PédologieSéquence de sols, issus d’un même maté-riau parental, se succédant du haut en bas d’un versant et dont les différences sont dues à la position topographique sur ce versant.Tous les sols sont donc liés génétiquement, chacun d’eux ayant reçu de son voisin ou cédé à son voisin certains constituants.

catenaSyn. : chaîne de sols.

cations échangeables, l.m.p.

Agronomie, PédologieCations retenus par le complexe adsorbant dont ils compensent la charge négative et susceptibles d’être remplacés charge pour charge par d’autres cations provenant de la solution du sol (Comifer, 1997).Les principaux cations échangeables sont : Ca2+, Mg2+, K+, Na+, Al3+ et H+.

exchangeable cations

cations alcalins et alcalino-terreux, l.m.p.

Agronomie, Chimie, PédologieCette formule, quoique longue à dire ou écrire, est préférable à celle de « cations basiques » ou « bases échangeables », car les cations sont plutôt acides.

alkali and alkaline-earth cationsVoir : alcalins (cations), alcalino-terreux (cations).

catotelm, n.m.

PédologiePartie inférieure des solums d’histosols (au-delà de 50  cm environ) pouvant atteindre plusieurs mètres d’épaisseur.La conductivité hydraulique et les mouve-ments de l’eau y sont très faibles. La faune

aérobie est inexistante, en raison de l’absence complète d’échanges entre l’eau et l’atmosphère.

catotelmVoir : acrotelm.

cavités, n.f.p.

Pédologie (micromorphologie)Vides assez gros dans un matériau pédolo-gique, autres que les vides d’entassement, de formes irrégulières et non connectés avec les autres vides de dimensions équi-valentes (Delvigne, 1998).

vughs, cavities

cendres (taux de), l.m.

PédologieProportion pondérale de matières résistant à une calcination.Détermination analytique spécifique aux his-tosols et aux horizons holorganiques. C’est le complément à 100 % de la perte au feu. Le taux de cendres est obtenu par calcination d’un échantillon sec (séché à 105 °C) à 600 °C pendant 2 heures (après deux paliers succes-sifs de 1 heure à 350 et 450 °C). Il permet une bonne estimation des teneurs réelles en matières organiques.

ash content

chailles, n.f.

Géologie, PédologieAccidents siliceux présents dans certains calcaires jurassiques, que l’on retrouve sous la forme de fragments dans les formations résiduelles (« argiles à chailles ») après la décarbonatation de ces calcaires et dans les sols qui en sont issus.Les chailles sont parfois appelées silexites.

cherts

chaîne de sols, l.f.Voir : catena.

Petit lexique de Pédologie

42

champignons mycorhiziens, l.m.p.

Pédologie, AgronomieLa grande majorité des végétaux terrestres vivent en étroite collaboration avec de nom-breux organismes du sol, parmi lesquels les champignons mycorhiziens jouent un rôle majeur. Ces derniers établissent des relations symbiotiques avec près de 80 % des plantes terrestres, dont de nombreuses plantes cultivées telles que céréales, légu-mineuses, divers fruits et légumes, etc. Le mycélium de ces champignons permet aux plantes de mieux exploiter l’eau et les miné-raux d’un volume de sol étendu. Il en résulte des plantes mieux nourries et en meilleure santé, qui résistent davantage aux stress environnementaux tels que la sécheresse, le refroidissement et la pollution, et sur-vivent mieux aux attaques de champignons et bactéries pathogènes.

L’ association d’un champignon et d’une racine (mycorhize) est un élément essentiel de la nutrition des arbres forestiers. Les champi-gnons mycorhiziens sont particulièrement abondants dans les horizons OFr des moders, où leurs mycéliums sont consommés par la faune (Jabiol et al., 2007).

mycorrhizal fungi

champignons saprophytes, n.m.p.

PédologieChampignons qui s’alimentent à partir de matières organiques mortes (litières, bois, racines, etc.). Exemples : les « pourritures blanches » (agarics, pleurotes, collybies, ou armillaires, laccaires).Colonisant les litières forestières, ils sont res-ponsables de la formation des horizons OLv et peuvent être les premiers agents de la dégra-dation des litières en l’absence de vers de terre

Encadré 6. Cartographie ascendante et cartographie descendante

Rassemblés sous le même vocable de « cartographie des sols », il y a deux modes de décou-page de l’espace en pédologie. Dans les deux cas, les sols sont au cœur de la préoccupation et, dans ce sens, il s’agit bien de deux cartographies pédologiques. Mais, selon le degré de détail de la prise d’information sur le terrain, et selon la place de l’objet-sol vis-à-vis du processus du découpage spatial, on doit distinguer les deux démarches ci-dessous :

– la cartographie ascendante, ou cartographie typologique : les observations sont sou-mises à une « classification statistique » permettant de définir des « types de sols » (en fonction de la nature, de la succession et de l’épaisseur des horizons). Ces types de sols sont ensuite délimités au mieux sur une carte topographique. Ce mode de cartographie est celui qui s’impose lorsqu’on établit des cartes détaillées ou très détaillées (à 1/25 000 et échelles plus grandes) ;

– la cartographie descendante, ou cartographie paysagique : des unités paysagiques sont d’abord définies et délimitées (éléments de plateau, versants, vallées, terrasses), dont le « contenu pédologique » est décrit ensuite. Cette démarche est employée pour des cartes régionales à petites et très petites échelles de représentation (1/250 000 et plus petites). La raison en est simple : à ce degré de synthèse, les ensembles roches-relief-sols-paysage rural sont les éléments les mieux adaptés pour structurer la représentation des paysages et donc pour structurer ce type de carte (notion de « pédopaysage »).

Dans certains cas, notamment à des échelles de représentation dites « moyennes », on peut être amené à employer une démarche mixte.

Baize et King, 1991

C

43

anéciques. Leur réseau mycélien, développé à l’intérieur et à l’extérieur des organes végé-taux morts, constitue à l’inverse une ressource alimentaire essentielle pour la faune du sol (d’après Jabiol et al., 2007).

saprophytic fungi

changement textural brusque, l.m.

PédologieChangement de texture très important et brutal (en moins de 4 cm) entre deux horizons superposés, l’horizon supérieur contenant beaucoup moins d’argiles que l’horizon inférieur.Ce changement peut résulter du dépôt de deux couches sédimentaires de granulométries contrastées (ex. : planosols sédimorphes) ou d’un processus pédogénétique d’appauvrisse-ment ou de dégradation géochimique (ex.  : planosols pédomorphes).

abrupt textural changeVoir : planosols.

charbons, n.m.p.

PédologieComposés organiques constitués de mélanges de macromolécules organiques altérées par la chaleur. Ils représentent par-fois une grande proportion du carbone organique du sol dans certaines situa-tions où les feux de forêts sont fréquents ou à proximité de sources de fumées industrielles.Ces formes de carbone stabilisé présenteraient des âges de 500 à 10 000 ans, expliqués par

leur inertie chimique (d’après Calvet et al., 2015). L’ abondance des charbons serait une des raisons de la grande fertilité de la terra preta amazonienne.

coalsVoir : biochar, terra preta.

charge, n.f.

Agronomie, PédologieQuantité d’éléments grossiers (graviers, cailloux et plus gros) présents dans un horizon ou un sol.

stoninessSyn. : pierrosité.Voir : éléments grossiers.

charges critiques, l.f.p.

PédologieFlux d’entrée de polluants atmosphériques au-delà desquels les sols sont en régime d’enrichissement progressif.Cette notion a été définie initialement pour les pluies acides et les risques liés à l’acidifi-cation des sols. Déterminer une charge cri-tique implique de quantifier non seulement les entrées, mais également les flux de sortie par la végétation (exportations) et la lixiviation vers la profondeur, ce qui n’est jamais le cas.

critical loadsVoir : exportation, lixiviation.

charges permanentes, l.f.p.

PédologieCharges, presque toujours négatives, de certains minéraux (principalement des phyllosilicates) dues au remplacement dans le réseau cristallin de certains cations par d’autres de charge différente (substi-tution isomorphique) (Comifer, 1997).

permanent charges

Encadré 7. Définition plaisante de la cartographie des sols

C’est l’art d’interpréter des carottes pour dessiner des patates…

Voir : sondages, aire cartographique.

Petit lexique de Pédologie

44

charges variables, l.f.PédologieCharges dues aux réactions des groupe-ments fonctionnels superficiels des phases solides du sol (minéraux et matières orga-niques) avec certains ions de la solution du sol, particulièrement H+ et OH–.Ces charges dépendent donc de la composition de la solution du sol, en particulier de son pH (Comifer, 1997).

variable charges

chaulage, n.f.

Agronomie, PédologieApplication de chaux ou de matières cal-caires (marnes, calcaires, craie, tangue, écumes de défécation) sur une parcelle agricole comme amendement basique calcique.

liming

chaux, n.f.

AgronomieOxyde de calcium (CaO, chaux vive) ou hydroxyde de calcium (Ca(OH)2, chaux éteinte) utilisé comme amendement calcique.

lime

chéluviation, n.f.

PédologieProcessus d’évolution pédogénétique dans lequel des complexes organométalliques solubles (chélates d’aluminium et de fer) sont formés, puis évacués des horizons supérieurs de certains types de sols.Ces complexes migrent et vont s’accumuler plus en profondeur.

cheluviationVoir : chilluviation, horizons podzoliques, podzolisation, podzosols.

chernosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueCatégories de sols correspondant aux cher-nozems. Ils sont caractérisés par l’existence d’un horizon Ach (A « chernique ») épais d’au moins 40 cm.Cet horizon de surface est riche en matières organiques très évoluées, dont la teneur diminue progressivement avec la profondeur (caractère « clinohumique »). En conditions de végétation permanente, la teneur en carbone est d’au moins 3 % dans les 10 premiers cen-timètres pour une texture argilo-limoneuse. L’ horizon Ach présente à l’état humide une couleur noire, il est généralement non cal-caire ; il peut l’être faiblement (moins de 5 %). En conditions de végétation permanente, sa structure est grenue, grumeleuse ou poly-édrique subanguleuse fine ou très fine ou à sous-structure fine (agrégats < 2 mm). Cette structure caractéristique est due notamment à de fréquents brassages d’origine biologique. Elle peut être partiellement ou totalement dégradée en surface par la mise en cultures (horizon LAh agricompacté, à structure poly-édrique grossière et tendance massive).

chernozems, n.m.p.

PédologieTerme russe devenu classique. Sols noirs, très fréquents en Ukraine, en Moldavie et au sud de la Russie, caractérisés par leur couleur, une très fine structure, une forte activité biologique, une forte imprégnation de matières organiques très humifiées en profondeur, et réputés pour leur fertilité.Voir : chernosols.http://mots-agronomie.inra.fr/mots-agrono-mie.fr/index.php/Couleurs_des_sols

chilluviation, n.f.

PédologieAccumulation de chélates d’aluminium et de fer dans un horizon podzolique.

C

45

Comme pour le couple illuviation/éluviation, la chilluviation en un endroit résulte d’une chéluviation à un autre endroit.

chilluviationVoir : chéluviation, horizon podzolique, illuviation.

chlorites, n.f.p.

Minéralogie, PédologieMinéraux argileux ferromagnésiens à feuillets élémentaires épais de 1,4  nm. Ils sont communs dans certaines roches magmatiques ou faiblement métamor-phiques où ils résultent de l’altération de silicates ferromagnésiens (Foucault et Raoult, 2000).Bien connues des géologues sous leurs formes macrocristallines, les chlorites sont largement représentées dans les fractions les plus fines (argiles, limons) de certains sédiments. Dans certains sols, elles résultent de néoformations liées à des types spécifiques d’altération (chlo-rites gonflantes ou pseudochlorites ou chlo-rites secondaires).

chloritesVoir : chloritisation, montmorillonites.Cf. tableau 1

chloritisation, n.f.

GéologieFormation de chlorites dans les roches selon divers processus, par exemple trans-formation de certaines argiles au cours de la diagenèse, puis du métamorphisme épi-zonal ou par métamorphisme rétrograde à partir de biotite ou pyroxène (Foucault et Raoult, 2000).

PédologieNéoformation de chlorites dans des alté-rites ou des horizons de sols à drainage interne lent, à partir d’éléments libérés par l’hydrolyse de minéraux ferromagnésiens.

chloritization

chlorose ferrique, l.f.Agronomie, PédologieMaladie qui, dans le cas de sols à teneur élevée en calcaire actif, frappe certaines plantes (vigne, cerisier, pin sylvestre, mélèze du Japon, lupin blanc, etc.).La chlorose ferrique résulte d’un défaut d’ab-sorption ou d’utilisation du fer par la plante. D’autres facteurs de constitution ou d’état ins-tantané jouent aussi un rôle dans le déclen-chement de cette maladie, comme un excès d’eau dans le sol au printemps.

(iron) chlorosis

chorologiques (règles), l.f.p.

PédologieLiens déterministes que l’on peut mettre en évidence entre certains attributs des couvertures pédologiques (caractères intrinsèques) et leur distribution dans le paysage (facteurs extrinsèques).Ainsi, pour un même matériau parental, lors-qu’on est sur un versant, plus la pente est forte (facteur extrinsèque), plus l’épaisseur du sol est faible en conséquence d’une érosion plus intense (d’après Girard, 1983).Au moment de la délimitation des plages car-tographiques, la prise en compte de ces règles aide au dessin des contours en complétant l’information fournie par les observations ponctuelles (fosses et sondages).

cartographic rules, cartographic corre- lationsVoir : plage cartographique.

chroma, n.f. (anglicisme)

Voir : pureté.

chrome (Cr), n.m.

PédologieMétal présent naturellement dans les sols en très faibles quantités.

Petit lexique de Pédologie

46

Il se présente dans les sols et les eaux sous une forme trivalente Cr(III), peu mobile et sans danger, alors que la forme rare Cr(VI) s’avère mobile et toxique pour les plantes et les animaux.Les teneurs en chrome total sont proportion-nelles aux taux d’argile et très bien corrélées à celles du nickel et du fer (teneurs cou-rantes dans les sols français : 10 à 90 mg/kg, médiane 38).De fortes anomalies naturelles (200 à 3 000 mg/kg) sont observées dans le cas de vieilles couvertures pédologiques argileuses et ferrugineuses ou dans des sols issus de roches riches en minéraux ferromagnésiens (pérido-tites, basaltes) ou des formations superficielles remaniant ces roches (moraines).

chromiumVoir : éléments traces.

chronoséquence de sols, l.f.

PédologieSuccession théorique dans le temps de sols issus de matériaux parentaux identiques, dont les différences sont dues uniquement à la durée de la pédogenèse.Un bon exemple est donné par les sols déve-loppés dans des alluvions anciennes d’âge croissant d’une même rivière (qui ont le même bassin d’alimentation amont).

chronosequence

cimentation, n.f.

Agronomie, PédologieInduration d’un horizon de sol par un ou plusieurs ciments : oxydes de fer ou d’alu-minium, silice.

cementation

circulation hypodermique (de l’eau), l.f.

Agronomie, PédologieCirculation latérale de l’eau à faible pro-fondeur soit au niveau d’une semelle de

labour, soit au contact entre horizons per-méables et plancher imperméable.

hypodermic flowVoir : planosols.

clarté, n.f.

PédologieAxe de l’espace des couleurs à trois dimen-sions et coordonnées cylindriques. Il cor-respond à l’addition de blanc ou de noir à la teinte de base.

valueVoir : Munsell soil color charts.Cf. figure 7

classement, n.m.

PédologieRangement d’un solum-image ou d’une unité typologique dans une catégorie d’une classification préétablie.

allocationVoir : classification, rattachement.Cf. encadré 39

classes de drainage naturel, l.f.p.

PédologieDécoupage du continuum typologique des solums en catégories selon le régime hydrique.Ce découpage tient compte de la fréquence et de la durée des périodes pendant lesquelles le sol est saturé par l’eau ou l’est seulement dans certains horizons, et de la profondeur d’apparition des engorgements.Ces classes peuvent être définies sur la base de « classes d’hydromorphie » fondées sur l’obser-vation des traits d’hydromorphie rédoxiques et d’éventuels horizons réductiques et dont l’interprétation en classes de drainage interne repose sur un étalonnage par rapport à des sols régionaux dont on connaît bien le régime hydrique.Elles peuvent aussi, comme font les pédolo-gues britanniques, être définies directement

C

47

selon les véritables régimes hydriques des solums (profondeur d’apparition et durée observée des engorgements).

natural drainage classesVoir : classes d’hydromorphie, engorge-ment, hydromorphie, régime hydrique, découpage de continuums, traits rédoxiques.

classes granulométriques, l.f.p.

Agronomie, PédologieSubdivisions, plus ou moins nombreuses, du continuum granulométrique de la terre fine des sols, en fonction des proportions de sables, limons et argiles.Ces classes sont définies et nommées dans les différents triangles de texture utilisés dans les différents pays.

particle-size classesVoir : fractions granulométriques, texture (triangle de).Cf. figure 1

classes d’hydromorphie du Geppa, l.f.p.

PédologieDécoupage du continuum pédologique en catégories basées sur l’existence et la pro-fondeur d’apparition de traits rédoxiques et d’éventuels horizons réductiques.Les arrêtés du 24  juin  2008 et du 1er octobre 2009 « précisant les critères de défi-nition et de délimitation des zones humides » se réfèrent expressément à des « classes d’hy-dromorphie du Geppa, 1981, modifié ». Ces classes ne sont pas explicitées dans l’arrêté lui-même, mais sont schématisées sous la forme d’une figure en couleur présentée à l’annexe 4 d’une circulaire datée du 18 janvier 2010. Cette figure, à but essentiellement pédagogique, a été élaborée à partir d’un schéma en noir et blanc datant de 1981, extrait d’un document du Geppa dont l’objectif principal était l’esti-mation des besoins en drainage des sols agri-coles, sans aucune référence à la notion de

zone humide. Pour être complet, on a rajouté à la droite de cette figure : – le cas qui corres-pond à des engorgements limités à l’horizon de surface, dus à des tassements ; – et le cas des histosols.Dès l’été 2010, il est apparu que cette figure présentée dans la circulaire du 18 janvier 2010 était imparfaite et qu’elle devait être quelque peu modifiée et clarifiée.Voir : Groupe d’étude des problèmes de pédologie appliquée, horizons réduc-tiques, traits rédoxiques, zones humides.

classes de texture, l.f.p.

Agronomie, Pédologie

particle-size classes, texture classesSyn. : classes granulométriques.

classification, n.f.

GénéralSystème général de classification.Concept largement utilisé par les biologistes. « Un inventaire non structuré des quelque deux millions d’espèces actuellement correc-tement décrites serait à la fois inintéressant et inutilisable. La nécessité d’une classifica-tion pour la simple vie courante se traduit par l’existence de mots tels que plantes, ani-maux, poissons, oiseaux, serpents, dont cha-cun désigne collectivement de nombreuses espèces dont la ressemblance est perçue de manière plus ou moins intuitive. […] Une classification biologique est toujours une classification hiérarchisée. Chaque groupe ou unité systématique a un certain rang. » (Salem, 1990)En biologie, les taxonomies classifient des espèces à l’intérieur desquelles nous pou-vons aisément distinguer des individus. En pédologie, il n’y a ni individu ni espèces, on classifie donc des « types ».

StatistiqueLa classification est à la fois une action et le résultat de cette action. « C’est l’ac-tion de diviser une population ou de ras-sembler des individus en groupes. Cela

Petit lexique de Pédologie

48

peut être aussi l’ensemble des classes qui résultent d’une telle action. » (Webster et Oliver, 1990) Soit on part d’une population donnée et on la subdivise en catégories (classification descendante), soit on part des individus considérés séparément que l’on regroupe en catégories (classification ascendante).Dans les deux cas, pour cette opération on uti-lise soit l’ensemble des caractères pour lesquels on a recueilli l’information, soit seulement certains critères sélectionnés.Dans le cas d’un système général de classi-fication, c’est l’ensemble de la connaissance relative à une discipline que l’on tente d’orga-niser, et chaque catégorie est désignée par un nom. On traite l’ensemble des êtres vivants, l’ensemble des roches, l’ensemble des éléments chimiques. Dans le sens statistique, on ne se préoccupe que du jeu de données dont on dispose.

classificationVoir : classement, typologie.

classification de sols, l.f.PédologieSystème de classification appliqué aux « sols ».

Quelques systèmes ont une vocation mon-diale (Soil Taxonomy, Classification française, Classification russe, WRB), mais de nombreux pays ont préféré élaborer une classification nationale en fonction de leurs spécificités culturelles et adaptée aux couvertures pédo-logiques présentes sur leur territoire (Angle-terre et Pays de Galles, Écosse, Allemagne, Roumanie, République sud-africaine, Canada, Australie, Pologne, Suisse, Brésil, etc.). Au contraire, certains pays n’ont jamais eu de classification nationale (Espagne, Italie).

soil classificationVoir : classification, individu, génétique, sols, Soil Taxonomy, WRB.

classification française des sols, l.f.

PédologieSystème de classification mondiale des sols, élaboré collectivement par la Com-mission de pédologie et de cartographie des sols (CPCS, composée de 27 membres, secrétaire J. Boulaine) et publié en 1967 sous une forme provisoire.Ce système, largement inspiré du projet d’Au-bert et Duchaufour (1956), devait être mis à l’épreuve, puis rapidement amendé. En fait,

Figure 1. Fractions granulométriques. Selon leurs besoins, les pédologues subdivisent la « terre fine » (< 2 mm) en 3, 5 ou 8 fractions.

Échelle des dimensions des particules

LT Limons totaux

ST Sables totaux

EG Éléments grossiers

EG

EG

C

49

les travaux collectifs de l’école française ne reprirent qu’en 1979 et aboutirent au Réfé-rentiel Pédologique (versions de 1992, 1995 et 2008).

classifier, v.

PédologieC’est décider librement de regrouper désormais telles et telles entités selon certains critères, selon certaines règles ; c’est instituer des classes, des catégories.

classify (to)Voir : classement, classification.

clay-skin, n.m. (anglicisme)

clay-skinSyn. : argilane.

clinohumique, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un solum qui présente à sa par-tie supérieure une forte accumulation de matières organiques fortement colorées et très liées à la matière minérale. En outre, la quantité de matières organiques décroît progressivement avec la profondeur. Il y a encore au moins 0,6 % de carbone orga-nique à plus de 40 cm de profondeur.Remplace désormais l’ancien terme « isohumique ».

clinohumic

cobalt, n.m.

PédologieMétal naturellement présent dans les sols en très faibles quantités (le plus souvent 2 à 20 mg/kg).Cet élément, peu toxique, est de ce fait peu redouté et rarement analysé. Il serait assez mobile en milieu acide et hydromorphe.

cobaltVoir : éléments en traces.

coefficient d’extension linéaire (COLE), l.m.

Pédologie, GéotechniqueMesure linéaire du potentiel de gonfle-ment/rétraction d’un échantillon de sol, utilisée pour caractériser des matériaux à argiles gonflantes.Le COLE est défini comme (Lh/Ls) – 1, dans lequel Lh est la longueur d’un agrégat humide à la capacité au champ (environ 33 kPa) et Ls sa longueur à sec (séché à 105 °C).

coefficient of linear extensibility

cognat (ensemble), l.m.

(de cognat et cognation = parenté naturelle)Référentiel PédologiqueEnsemble rassemblant toutes les Réfé-rences et tous les Types (et tous les solums ou unités typologiques qui s’y rattachent) présentant un caractère important en commun.Dans le domaine typologique, l’organisation des Références et des Types en ensembles plus généraux est laissée au libre choix des pédologues. Par exemple, on peut rassembler en un seul ensemble cognat (à la fois concep-tuel et paysagique) tous les fluviosols et tous les types « fluviques » (Calcosols fluviques, Arénosols fluviques, réductisols fluviques, etc.). De même, tous les Types ou Références connaissant des engorgements à moins de 50 cm de profondeur.

cognate (set, grouping)

COLE, acronyme

Voir : coefficient d’extension linéaire.

collemboles, n.m.p.

PédologieInsectes sans ailes, détriticoles ou humivores, se nourrissant de débris végé-taux et de champignons et jouant ainsi

Petit lexique de Pédologie

50

un rôle important dans la formation de certaines formes d’humus.collembola

colloïdes, n.m.p.Agronomie, PédologieSubstances constituées de particules extrê-mement fines (moins de 0,5 µm) ayant de ce fait des propriétés particulières dites colloïdales.Les propriétés colloïdales sont une charge électrique, une grande surface spécifique et la capacité de rester en suspension dans l’eau ou de floculer selon les conditions physico- chimiques du milieu. Dans les sols, les col-loïdes sont : les argiles les plus fines, certaines matières organiques, la silice et les oxydes de fer et d’aluminium. Ils assurent en grande partie la cohésion des agrégats. Lorsqu’ils sont à l’état dispersé, ils sont susceptibles de migrer.

colloidsVoir : lessivage.

colluvions, n.f.p.Géologie, PédologieDépôts de bas de versants, généralement fins, mis en place par ruissellement diffus et transportés perpendiculairement aux cours d’eau ou vallons secs sur de faibles distances.colluvium

colluvionnement, n.m.Géologie, PédologieEnsemble des mécanismes responsables de la mise en place des colluvions.Il s’agit d’une accumulation progressive de matériaux pédologiques, d’altérites ou de roches meubles arrachés plus haut dans le paysage, lorsque la couverture végétale n’est pas continue. Ces matériaux sont transpor-tés le plus souvent par ruissellement sur de courtes distances selon les lignes de plus

grandes pentes d’un versant. Cette mobili-sation peut être combinée avec des coulées de boue, en cas de fonte de neige ou d’averses brutales.

colluviationVoir : colluvions.

Colluviosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueCatégorie de solums développés entière-ment dans des colluvions dont l’épaisseur excède 50 cm à partir de la surface.

columnaire (structure), l.f.columnarVoir : prismatiques (structures).

compacité, n.f.

PédologieCaractère plus ou moins compact d’un horizon, apprécié in situ en faisant péné-trer un couteau dans cet horizon.

compactness

compactage, n.m.

Agronomie, PédologieDiminution de la porosité d’un horizon sous l’action de la pression exercée par des engins agricoles (ou forestiers) ou par le piétinement des animaux.Lorsque la microporosité est affectée, le com-pactage est difficilement réversible.

compactionSyn. : tassement.

complexe adsorbant, l.m.

Agronomie, PédologieEnsemble des constituants des sols sus-ceptibles de retenir des cations provenant de la solution du sol. Toutefois, ces der-niers ne sont que momentanément fixés

C

51

et demeurent échangeables. Il s’agit d’une adsorption, phénomène de surface, sans réaction chimique.Ces constituants sont surtout les minéraux argileux phylliteux et les matières organiques humifiées.

adsorbing complexVoir : capacité d’échange cationique.

complexe argilo-humique, l.m.

Agronomie, PédologieTerme vieilli désignant l’association étroite entre les minéraux argileux et des consti-tuants organiques humifiés, par l’inter-médiaire de cations métalliques comme le calcium, le fer ou l’aluminium.Ce complexe joue un rôle majeur dans la formation des agrégats stables des structures construites grumeleuses ou grenues et dans la nutrition minérale des plantes.

clay-humus complexVoir : complexes organominéraux.

complexe d’altération, l.m.

PédologieEnsemble des minéraux primaires en cours d’altération et des constituants néoformés, à l’exclusion des minéraux primaires intacts.Ce complexe comprend donc des minéraux argileux en cours de transformation ou tota-lement néoformés et des phases amorphes, cryptocristallines ou cristallisées, minérales ou organominérales, notamment tous les oxyhydroxydes.

weathering complex

complexe d’échange, l.m.

exchange complexSyn. : complexe adsorbant.

complexes organominéraux, l.m.p.

PédologieAssociations étroites entre les minéraux argileux et des constituants organiques.Ils exercent sur la pédogenèse une influence très différente, voire opposée, selon la nature des constituants organiques en cause. Les composés solubles ou à petites molécules favorisent les processus d’entraînement soit par la formation de complexes organo- métalliques mobiles (voir : chéluviation), soit par dépôt d’une pellicule hydrophile autour des particules d’argiles (voir  : illuviation). Les composés insolubles à grosses molécules exercent une action inverse : ils jouent un rôle de ciment entre les particules minérales et favorisent la formation d’agrégats stables en présence d’une quantité suffisante de cations floculants (Ca2+, Al3+, Fe(OH)n).

organo-mineral complexes

composition granulométrique, l.f.

PédologieRépartition, exprimée sous une forme pondérale, des particules minérales selon leur grosseur (terre fine et éléments grossiers).Une fois admises les limites de différentes classes de dimensions des particules (frac-tions granulométriques ; ex. : argiles, limons, sables, graviers, cailloux), c’est la répartition des particules d’un échantillon de sol selon ces différentes fractions.

particle-size distributionSyn. : granulométrie.Voir : fractions granulométriques.

compostage, n.m.

AgronomieTraitement biologique de matières orga-niques biodégradables en milieu aérobie avec production de chaleur. Quand il est

Petit lexique de Pédologie

52

appliqué à de gros volumes, il s’accom-pagne d’une augmentation de la tem-pérature interne à plus de 60 °C, ce qui concourt à leur hygiénisation.Les principaux déchets organiques traités sont les déchets verts (tontes de pelouses, feuilles, déchets végétaux de jardins, etc.), lesquels servent aussi de support carboné pour le compostage de boues d’épuration urbaines ou industrielles. Sont également compostés les déchets agroalimentaires, les déchets de cuisine et de restauration, ainsi que la fraction organique des déchets ménagers triés et des effluents d’élevage (fientes, fumiers, lisiers, etc.).Outre le recyclage de déchets organiques agri-coles ou urbains, le compostage fournit un amendement organique hygiénisé d’un grand intérêt agronomique : le compost.Grâce à l’action de champignons, certains xénobiotiques organiques sont dégradés par le compostage, notamment pendant la phase de maturation.

composting

concrétions, n.f.p.

PédologiePetits volumes (millimétriques à centi-métriques) formés par précipitation de substances préalablement dissoutes, puis déplacées : oxydes de fer, d’aluminium et de manganèse, carbonate de calcium et/ou de magnésium, sels divers.Ce terme est plus spécialement utilisé lors-qu’une structure concentrique peut être observée.

concretionsVoir : nodules.

conductivité électrique, l.f.PédologiePropriété qu’a un milieu de transmettre un courant électrique (inverse de la résistivité).

En ce qui concerne les sols, la conductivité électrique est proportionnelle à la salinité. Sa mesure s’effectue sur un « extrait de pâte saturée ». La conductivité de cet extrait est la conductance de cette solution mesurée entre des électrodes de 1 cm2 de surface, distantes de 1 cm.La conductivité est désormais exprimée en milliSiemens/cm (mS/cm) (autrefois en millimhos/cm = mmhos/cm).

electric conductivityVoir : extrait de pâte saturée.

conductivité hydraulique, l.f.Agronomie, Hydrologie, PédologieAptitude d’un conduit naturel ou d’un ensemble de conduits d’un milieu poreux (horizon ou tout autre volume de sol) à permettre le déplacement de l’eau sous l’effet d’un gradient de charge hydraulique.Elle est une manifestation de l’effet de résis-tance à l’écoulement dû aux forces de frot-tement, cet effet étant proportionnel à la perméabilité intrinsèque de la phase solide et inversement proportionnel à la viscosité dynamique du liquide (ici l’eau) (d’après Musy et Soutter, 1991).Cette notion est souvent confondue avec le coefficient de perméabilité, la perméabilité, le coefficient de filtration, etc.

hydraulic conductivity

connectivité (des vides), n.f.

Physique du solPropriété générale d’un réseau de vides dans un matériau solide d’offrir des itiné-raires continus permettant la circulation plus ou moins rapide des fluides (gaz, eau). Cette propriété est d’une grande importance : des vides abondants mais non connectés peuvent générer une poro-sité totale notable sans permettre cette circulation.

(voids) connectivity

C

53

consistance, n.f.

PédologieEnsemble de diverses propriétés pouvant être testées sur le terrain sur chaque hori-zon, à différents états d’humidité : adhé-sivité, compacité, plasticité, friabilité, fragilité ou dureté.

consistence

consistance (classes de), l.f.p.

PédologieClasses permettant de caractériser l’état de consistance des sols et des matériaux sulfatés-acides (Sulfatosols et Thiosols).L’ appréciation de la consistance permet de déterminer sur le terrain le degré de matu-ration physique d’un solum. Cinq degrés de maturation correspondant à cinq classes de consistance ont ainsi été définis.La consistance de ces matériaux particuliers plus ou moins gorgés d’eau a été décrite par Pons et Zonneveld qui ont défini un indice n lié à la teneur en eau, à la granulométrie et à l’abondance des matières organiques. Plus n est élevé, moins le sol est « maturé » (voir le Référentiel Pédologique, p. 308).

consistence classesVoir : Sulfatosols, Thiosols.

construites (structures), l.f.p.

PédologieQualifie les types de structures pédiques (structures grenues et grumeleuses) dont les agrégats aux formes arrondies sont essentiellement construits par une activité biologique intense (vers de terre, racines).

pedobiological structures, built structuresSyn. : pédobiologiques (structures).

contact planique, l.m.

PédologieChangement majeur, subhorizontal et brusque, entre deux horizons. Le

plus souvent, il s’agit d’un changement granulométrique.planic contactVoir : changement textural brusque.

contamination, n.f.Environnement, PédologieForte augmentation dans un sol de la teneur en une (ou plusieurs) substance(s) poten-tiellement toxique(s) minérale(s) (métaux traces) ou organique(s) (pesticides, PCB, dioxines, hydrocarbures, etc.), directement ou indirectement liée à une activité humaine, mais sans qu’il apparaisse de dommages aux écosystèmes ou agrosystèmes.Souvent, la substance introduite n’existe pas dans la nature (elle est dite xénobiotique).

contaminationVoir : pollution.

contaminé, adj.Environnement, PédologieSol ayant subi une contamination du fait d’une ou de plusieurs substances poten-tiellement toxiques.contaminatedVoir : contamination.

continues (structures), l.f.p.PédologieTypes de structures sans agrégats (apé-diques) par suite de l’absence de fissures et de la cohésion des particules minérales entre elles.S’il y a une forte cohésion des particules et que la fragmentation ne peut être obtenue qu’arti-ficiellement par choc ou brisure, la structure sera dite « massive indurée ». C’est le cas de tous les horizons plus ou moins cimentés par du fer, du calcaire, de la silice, etc., appelés aussi encroûtements, croûtes, carapaces, cui-rasses, alios, grep, grison, etc.

massive structuresSyn. : massives (structures).

Petit lexique de Pédologie

54

contrainte, n.f.Agronomie, Pédologie1. Propriété d’un sol ou d’un terrain pou-vant constituer une limitation à telle ou telle production agricole, dans un certain contexte technique et climatique.Ainsi une texture argileuse lourde ou une pente très forte constituent des contraintes majeures à la plupart des productions agricoles.

2. Force appliquée à un échantillon de sol de différentes manières (pressions, succions, dessiccations) et pouvant de ce fait modifier son état d’humidité, voire l’organisation de sa phase solide.Dans ce sens, le terme « contrainte » s’applique aussi aux solums et aux horizons in situ.constraintVoir : facteur limitant, contrainte pédoclimatique.

contrainte pédoclimatique, l.f.AgronomieInteraction entre des facteurs pédolo-giques et climatiques (se manifestant par défaut ou par excès) et susceptible de limiter la croissance des plantes cultivées.pedoclimatic constraint

coprogènes (structures), l.m.p.PédologieTypes de structures développées à par-tir d’un matériel essentiellement végétal, dont les micro-agrégats sont constitués surtout de déjections millimétriques de la mésofaune, plus ou moins remaniées mais toujours individualisées.coprogenicSyn. : granulaires (structures).

coprolithe, n.m.PédologieDéjection subsphérique de lombricien, de diamètre 1-2 ou 7-8 mm, selon le genre.coprolite

couches D, l.f.p.

Référentiel PédologiqueRoches non altérées, qui constituent une discontinuité physique ou mécanique à la base de certains sols. Elles sont compo-sées de matériaux durs fragmentés, puis déplacés ou transportés, non consolidés, formant un ensemble pseudo-meuble où les éléments grossiers dominent (cailloutis, grèves alluviales, éboulis cryoclastiques, blocailles, éboulis, moraines, etc.).Ces couches peu cohérentes sont souvent faciles à travailler avec les outils agricoles habituels.

D layers

couches M, l.f.p.

Référentiel PédologiqueRoches meubles ou tendres non ou peu frag-mentées, non altérées, qui constituent une discontinuité physique ou mécanique à la base de certains sols (craies, marnes, lœss).Ces couches sont cohérentes mais facilement dislocables avec les outils agricoles habituels et le sol peut être aisément approfondi.

M layers

couches R, l.f.p.

Référentiel PédologiqueRoches dures, massives ou peu fragmen-tées, non altérées, qui constituent une discontinuité physique ou mécanique à la base de certains sols.Ces couches, qui présentent souvent des diaclases et/ou des fissures, sont très diffi-cilement dislocables par les outils agricoles habituels et le sol ne peut être approfondi.

R layers

coulée boueuse, l.f.mud flowVoir : solifluxion.

C

55

couleurs (des sols), n.f.p.

PédologieTeintes d’un horizon, d’un sol ou d’un trait pédologique, désignées soit en utilisant le vocabulaire courant (avec un risque de biais subjectif), soit en référence à des chartes de couleurs.http://mots-agronomie.inra.fr/mots-agrono-mie.fr/index.php/Couleurs_des_sols

soil coloursVoir : Munsell soil color charts, chroma, clarté, teinte de base.Cf. figure 7 et encadré 8

courbe de retrait, l.f.PédologieMéthode d’étude du retrait de matériaux pédologiques argileux.On opère par dessiccation progressive par succion d’un échantillon préalablement saturé d’eau. La courbe de retrait met en relation indice des vides (en ordonnées) et indice d’eau (en abscisses) et présente généralement trois phases. Au début, tout départ d’eau s’accom-pagne d’une diminution égale du volume des vides (retrait proportionnel). À partir d’un certain moment (point d’entrée d’air), la dimi-nution du volume des vides est inférieure au volume de l’eau qui part. Dans une troisième

phase, le volume apparent de l’échantillon reste constant. Cette approche nécessite malheureu-sement de nombreuses mesures de volumes qui demeurent délicates.

shrinkage curveVoir : indice d’eau, indice des vides, retrait.

couverture de sol, l.f.PédologieFormule inadéquate et ambiguë car il y a risque de confusion avec « couverture du sol » (surtout en anglais). Employer le terme de « couverture pédologique » qui est sans ambiguïté.

soil cover

couverture du sol, l.f.PédologieVégétation naturelle ou cultivée qui se développe à la surface des sols et les cache donc à l’observation aérienne ou depuis l’espace.

Terme ambigu car risque de confusion avec « couverture pédologique ». Terme recom-mandé : couverture végétale (plant cover).

soil cover

Encadré 8. Désignation littérale des couleurs

Pour les sols de France, choisir au mieux parmi les adjectifs suivants :

blanc beige blanchi beige beige-jaune gris clair gris foncé ardoise noir

brun-beige brun clair brun franc brun foncé brun-noir brun ocre brun rouille brun rougeâtre brun violacé

ocre jaune rouille orangé rougeâtre rouge rouge vineux lie-de-vin rose saumon

jaune verdâtre vert clair vert épinard gris verdâtre gris-bleu gris bleu clair gris bleuâtre verdâtre bleuâtre

Petit lexique de Pédologie

56

couvertures pédologiques, l.f.PédologieObjets naturels dont l’existence et l’état actuel résultent de l’évolution au cours du temps d’un matériau géologique sous l’action combinée de facteurs climatiques (températures, précipitations) et de l’ac-tivité biologique (végétaux, animaux, micro-organismes).Ce que l’on appelle couramment « le sol » ou « les sols » est beaucoup mieux désigné par le terme de « couvertures pédologiques ».Les couvertures pédologiques sont des conti-nuums variant dans les trois dimensions. Elles ne se déplacent pas et sont donc strictement localisées ; leur aspect et leurs propriétés en chaque point de l’espace sont la résultante de l’action des facteurs extérieurs de leur genèse, mais aussi de leur auto-évolution pédologique. Quoique immobiles, les couvertures pédo-logiques se transforment au cours du temps.

soil mantlesVoir : évolution pédogénétique, découpage de continuums.

craies, n.f.Géologie, PédologieRoches sédimentaires marines, conte-nant plus de 90 % de CaCO3, à grain fin, blanches, poreuses, tendres et friables. Elles sont formées pour la plus grande part par une accumulation de tests calcaires d’algues unicellulaires.Roches très spéciales par leurs propriétés chimiques et hydriques, fréquentes dans les formations du Crétacé supérieur du Bassin parisien et dans le sud-est de l’Angleterre. Les divers types de craie sont dénommés selon la présence d’organismes ou de minéraux acces-soires particuliers : c. à oursins, c. dolomiti-sée, argileuse, phosphatée, glauconieuse, etc. (Foucault et Raoult, 2000).Les cristaux de calcite, soudés à leurs points de contact, donc sans ciment, laissent entre eux 40 % de porosité. L’ assemblage des parti-cules élémentaires détermine des cavités dont le diamètre varie de 0,2 à 3 µm formant un

réseau ouvert et continu, accessible en totalité à l’air et à l’eau (d’après Ballif et al., 1995). Il en résulte la possibilité de transferts d’eau capil-laire depuis les craies en place vers les horizons supérieurs et un caractère extrêmement gélif. La gélifraction des craies a été intense durant toutes les périodes glaciaires du Quaternaire (voir : graveluche).Les sols crayeux présentent des propriétés extraordinaires  : souvent plus de 70 % de CaCO3, pH compris entre 7,9 et 8,5, sura-bondance du calcaire « actif », risque de rétro-gradation du phosphore.

chalks

crotovina, n.f.

PédologieGalerie d’animaux fouisseurs ou de gros lombriciens comblée par des matériaux en provenance d’autres horizons ou par des accumulations de substances.En général, il y a mouvement du haut vers le bas mais l’inverse peut être observé. Il y a contraste de couleur, de texture et souvent de compacité entre le matériau de comblement et l’horizon environnant.

crotovina

croûte de battance, l.f.Agronomie, PédologieCroûte très mince (0,5 à 10 mm) se for-mant à la surface d’un sol nu sous l’action des gouttes de pluie, suite à la destruction des agrégats et l’individualisation des par-ticules de limons.Cette croûte fait obstacle à l’infiltration nor-male des eaux de pluie et génère le flacage, puis le ruissellement (voir ces mots).

slaking crust

croûte calcaire, l.f.PédologieHorizon continu d’accumulation généra-lisée de calcaire secondaire, plus ou moins

C

57

induré, présentant souvent une structure interne lamellaire ou rubanée.

calcareous crust, calcreteVoir : encroûtement, horizons calcariques, calcrète, caliche.Cf. encadré 1

cryoclastie, n.f.

Syn. : gélifraction.

cryoreptation, n.f.

Voir : solifluxion.

cryosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueCatégorie de sols caractérisés par l’ac-tion intense du gel et du dégel presque en permanence (sous climats glaciaires ou en haute montagne) et par une faible différenciation.

cryoturbations, n.f.p.

Géologie, PédologieRemaniements et brassages sous l’effet des alternances gel/dégel, sous climat péri-glaciaire, de formations superficielles, d’horizons de sol, voire de roches dures.

C’est en observant les formes résultant de ces remaniements (festons, urnes, involutions) que l’on reconnaît que des climats périgla-ciaires ont sévi durant le Quaternaire dans nos régions aujourd’hui tempérées.cryoturbation

cryoturbé, adj.

Géologie, PédologieQualifie un horizon, un sol ou un matériau fortement remanié par la cryoturbation.

cryoturbated

cryptocristallin, adj.

PédologieQualifie une substance dont les cristaux sont si petits que la plupart des techniques ne permettent pas de les déceler.

cryptocristalline

cuirasse ferrugineuse, l.f.PédologieHorizon à structure continue, fortement induré constitué par l’accumulation de sesquioxydes de fer et/ou d’aluminium, parfois de manganèse ou autres métaux.Voir : horizons pétroxydiques.

iron crust, hardpan, ironstoneVoir : carapace.

cuivre (Cu), n.m.

PédologieOligoélément présent naturellement dans les sols en très faibles quantités (le plus souvent de 5 à 30 mg/kg).Des sels de cuivre ayant été employés massi-vement et depuis longtemps comme produit « antibiotique » pour traiter les vignes contre le mildiou, certains sols de vignobles sont aujourd’hui pollués par le cuivre en surface (teneurs comprises entre 100 et 600 mg/kg), ce qui peut entraîner une diminution de l’activité des micro-organismes du sol et une toxicité vis-à-vis de nouvelles plantes cultivées après arrachage de la vigne.

copperVoir : éléments traces, oligoélément.

cutane, n.m.

Pédologie (micromorphologie)Modification (à l’échelle du millimètre ou plus petit) de la granulométrie ou de l’assemblage des particules sur des surfaces naturelles des matériaux pédo-logiques (faces d’agrégats, conduits de vers, tubules) dus à des concentrations de

Petit lexique de Pédologie

58

certains constituants ou à des modifica-tions in situ du plasma.Les cutanes peuvent être constitués par n’im-porte quelle substance présente dans le sol. Selon le principal composant, il sera question d’argilanes (argiles), de ferranes (fer), de ferri- argilanes (fer + argile), de calcitanes (calcite), de squelettanes (particules limoneuses ou sableuses), etc.Les cutanes de tension (stress cutans) sont une autre sorte de cutanes : ils correspondent à des réorientations du plasma sous l’influence de forces comme le cisaillement.

cutanVoir : traits pédologiques.Cf. encadré 9

cycle biogéochimique, l.m.Agronomie, PédologieSuccession de transferts d’un élément ou d’une substance chimique au sein d’un écosystème, impliquant particulière-ment les différents horizons des sols et les plantes (racines et parties aériennes).On peut s’intéresser aux cycles du carbone, de l’eau, du phosphore, du cadmium, etc.

biogeochemical cycle

Encadré 9. Mode de formation et interprétation des cutanes

Il est le plus souvent très difficile de reconnaître ces différents types de revêtements sans faire appel aux techniques d’examen de lames minces (« micromorphologie »).

En ce qui concerne le mode de formation des « cutanes », Lozet et Mathieu (1997) pro-posent les catégories et les définitions suivantes (d’après Brewer, 1964) :

–agricutanes : revêtements constitués de matières provenant de l’horizon de surface la-bouré (le plus souvent matières organiques et argiles). Ils tapissent les agrégats d’un horizon de profondeur et sont reconnaissables à leur couleur identique à celle de l’horizon labouré. Ils sont souvent observés dans les sols cultivés pas trop sableux, à bon drainage interne ;

–cutanes d’illuviation : revêtements formés suite à un déplacement de matières (en solution ou sous forme de suspension) suivi d’un redépôt. Les argilanes d’illuviation sont faciles à reconnaître en lames minces par leur pureté (uniquement de l’argile et du fer), la bonne orientation de leurs particules argileuses élémentaires, et les fines couches suc-cessives bien visibles. Sur le terrain, les critères les plus utiles sont l’aspect « cireux », la différence de couleur avec le fond matriciel et les dégradés de couleur. Les argilanes et ferri-argilanes d’illuviation sont les signes les plus évidents du processus d’argilluviation, ou « lessivage des argiles » ;

–cutanes de diffusion : revêtements dus à une concentration d’un élément au sein du fond matriciel, concentration qui atteint son maximum à leur surface externe ;

–cutanes de tension (stress cutans) : revêtements dus à une modification in situ des par-ticules argileuses sous l’effet de forces mécaniques différentielles comme le cisaillement. Ce ne sont pas des revêtements par dépôt.

D

59

Ddalle, n.f.

Géologie, Pédologie1. Fragment de roche dure limité naturel-lement par deux faces parallèles, et bien moins épais (2 à 20 cm) que large (Fou-cault et Raoult, 2000).flag(stone), slabVoir : débit.2. Surface subhorizontale régulière d’une roche dure, non ou peu altérée, venant à l’affleurement ou située à faible profondeur.bedrock3. Faciès particulier d’horizon d’accumula-tion de calcaire secondaire, continu, épais et très induré, impénétrable aux racines.pavement, hard crust, petrocalcic horizon.Voir  : croûte, encroûtement, horizon calcarique.Cf. encadré 1

damage, n.m.Agronomie, Travaux publicsCompactage mécanique volontaire du sol par des passages répétés d’engins lourds.tamping

danger, n.m.EnvironnementCapacité d’un agent biologique, chimique ou physique, ou propriété de cet agent, pouvant avoir un effet néfaste sur la santé d’un être vivant.hazardVoir : risque, exposition.

débit, n.m.Général, Hydrologie1. Quantité d’un fluide qui s’écoule ou qui est fourni par unité de temps (Larousse).flow, outflow

Géologie, Pédologie2. Façon dont certaines roches dures se divisent spontanément sous l’action de l’al-tération météorique et/ou de la tectonique.Le débit naturel des roches dures peut revêtir une grande importance pour l’enracinement des plantes et pour la progression de l’alté-ration vers la profondeur le long des joints. Il est également responsable de l’aspect des cailloux et pierres observables dans les sols les plus minces. Les formes les plus typées sont : « pavés » presque cubiques ; « laves » ou « lauzes » ou « dalles » de 1 à 5 cm d’épaisseur, régulières ; plaquettes minces. C’est seulement en coupes (talus, carrières, fosses profondes) que de bonnes observations sont possibles. Certaines roches massives ne présentent pas de débit spontané.

splitting, jointing

décalcarisation, n.f.

Géologie, PédologieProcessus de disparition du calcaire par dissolution.Pratiquement synonyme de décarbonatation.

lime dissolution

décalcification, n.f.

Agronomie, PédologieAppauvrissement d’un horizon ou d’un sol en ions calcium.Ne pas confondre avec décarbonatation.

decalcificationVoir : décarbonatation.

décapage des sols, l.f.Travaux publicsEnlèvement volontaire des horizons supé-rieurs d’un sol par un engin de terrasse-ment à lame.

soil scraping

Petit lexique de Pédologie

60

décarbonatation, n.f.

Géologie, PédologieProcessus de disparition progressive des carbonates d’un sol ou d’une roche par dissolution.Cette disparition provoque arithmétiquement l’accumulation relative de tous les constituants insolubles ou peu solubles (sables et limons silicatés, minéraux argileux, oxyhydroxydes de fer et éléments traces associés, etc.).

carbonate removal, carbonate leaching, carbonate dissolutionVoir : accumulation, argiles de décarbona-tation, décalcification, fraction insoluble.Cf. annexe

décoloration, n.f.

PédologieAtténuation ou perte progressive de cou-leur d’un horizon ou d’un volume de sol, tirant vers des teintes livides, suite à une perte de fer (associé ou non à des miné-raux argileux).

discoloration, bleachingVoir : albique.

décontamination, n.f.

Environnement, PédologieÉlimination partielle ou totale de subs-tances dangereuses présentes dans un sol afin de restaurer ses fonctions et de le remettre en état pour un usage voulu (ISO-Afnor, 1997).

decontamination

décomposition (des matières organiques), n.f.

PédologieProcessus biochimique d’altération des matières organiques fraîches.Si le processus est complet, il mène à la for-mation de composés organiques plus ou

moins humifiés. S’il est incomplet (absence de décomposeurs, anoxie), il conduit à la forma-tion d’horizons holorganiques OF, Hf ou Hm.

decay

décomposition (roches), n.f.GéologiePhase initiale de la formation des sols où coexistent des processus physiques de fragmentation (désagrégation) et des processus géochimiques ou biochimiques de transformation ou de destruction des minéraux primaires (altération).rock decay, disaggregation

découpage de continuums, l.m.PédologieArt de subdiviser des objets réels ou des notions abstraites continus en classes à des fins opérationnelles.Beaucoup d’objets réels de grande étendue spa-tiale sont des continuums à 1, 2 ou 3 dimensions (notamment les couvertures pédologiques). Il en va de même de notions plus abstraites comme le temps (continuum temporel) ou l’« espace typologique », ou encore de gran-deurs comme les dimensions des particules (continuum granulométrique). Depuis toujours les hommes, par nécessité, sont confrontés au problème d’opérer des « découpages » plus ou moins artificiels et si possible judicieux (opérationnels) dans ces continuums pour prendre en compte des classes ou des ensembles discontinus (ex. : les ères géologiques et les étages de l’échelle stratigraphique). À partir du moment où l’on veut subdiviser en classes un phénomène continu, le choix du nombre de classes et la fixation de leurs limites doivent être raisonnés, fondés sur des critères perti-nents, mais ils demeurent cependant subjectifs ou arbitraires ou conventionnels. C’est le cas des classes granulométriques (et notamment du seuil de 2 mm qui sépare la terre fine des éléments grossiers), des classes de drainage, des classes de RUM, etc.Les volumes élémentaires que sont les hori-zons ou les surfaces élémentaires que sont

D

61

les plages cartographiques ne nous sont pas donnés : c’est à nous de les définir et de les déli-miter au mieux (par le découpage des solums en horizons, par le dessin de cartes de sols). Autres exemples de tels « découpages » : le découpage de grands territoires en paysages pédologiques ou en petites régions naturelles ; la stratification d’une population.

subdividing continuaVoir  : classification, échantillonnage, horizons, paysages pédologiques, plage cartographique, stratification, terre fine, typologie des sols, unité cartographique de sol, unité typologique de sol.Cf. encadré 10 et figure 2

défonçage, n.m.

AgronomieSyn. : défoncement.

défoncement, n.m.

AgronomieLabour très profond (40 cm à 1 m) réalisé exceptionnellement pour disloquer des horizons profonds indurés ou des roches dures situées en profondeur et améliorer ainsi l’enracinement de la vigne ou d’arbres fruitiers et forestiers.

deep ploughing

dégradation, n.f.

Général1. Détérioration d’un édifice, d’une situa-tion ; altération progressive d’un milieu (dégradation physique d’un sol, dégra-dation des matières organiques, forêt dégradée) ; affaiblissement d’un caractère (climat océanique dégradé).

Pédologie2. Processus d’altération pédogénétique des minéraux argileux, se traduisant macro- scopiquement dans les solums par l’appa-rition de volumes appauvris en argile et en fer prenant la forme de squelettanes sur les faces d’agrégats ou de langues (ou glosses) plus ou moins larges et profondes.Ce processus est caractéristique de certains luvisols (Luvisols Dégradés) et fréquent dans certains planosols. Il s’exprime dans un contexte physico-chimique d’acidité et d’al-ternance rapide de phases d’oxydation et de périodes de réduction, au contact entre des horizons E et des horizons beaucoup plus riches en argiles et en fer (horizons BT ou S).Morphologiquement, on distingue trois types de dégradation : glossique, planosolique ou diffuse. Les deux premiers types constitue-raient deux voies d’évolution distinctes : la voie « glossique » dans des matériaux à potentiel de structuration élevé et bonne perméabilité ; la voie « planosolique » dans des matériaux à

Encadré 10. Modes de découpage du continuum typologique•Typologie détaillée ou typologie grossière ?•Grand nombre de catégories ou petit nombre de catégories ?•Nombreux critères pris en compte ou critères peu nombreux ?•Le choix de ces critères peut être orienté par :

– la disponibilité plus ou moins aisée de l’information (d’où le succès des anciennes typo-logies d’Europe de l’Est : « sols noirs de steppes », « brunizems », « sols gris de prairie », « sols bruns forestiers », etc.) ;

–notre jugement de la plus ou moins grande importance ; –ou de la plus ou moins grande signification de tel ou tel caractère ; –ou de sa capacité discriminante ; –ou de préoccupations particulières (sylvicoles, géotechniques, drainage agricole, etc.).

•Élaboration de typologies très grossières qui peuvent suffire dans certains cas, ou, à l’inverse, de typologies beaucoup plus fines (séries de sols).

Petit lexique de Pédologie

62

potentiel de structuration faible et mauvaise perméabilité. La dégradation diffuse est un stade intermédiaire ou un état initial.

degradationVoir : luvisols, langues, squelettane.Minéralogie3. Altération des minéraux argileux des sols et des roches se traduisant par une perte d’ions et une désorganisation des feuillets.degradation

dénitrification, n.f.Agronomie, PédologieTransformation biochimique (réduction) des formes d’azote nitriques et nitreuses

en protoxyde d’azote NO2, puis en oxydes d’azote NyOx et finalement en azote molé-culaire (Comifer, 1993).Grâce à certaines bactéries anaérobies, cer-tains sols de « zones humides » sont capables de dénitrification et jouent, de ce fait, un rôle environnemental éminent.

denitrification

dénomination (des horizons et des solums)

Voir : désignation.

Figure 2. Deux façons de « découper » les couvertures pédologiques.I en volumes homogènes : les horizons.II en volumes hètérogènes : des territoires présentant une même superposition d’horizons.

D

63

densité apparente, l.f.Agronomie, PédologiePoids d’un échantillon de sol dont l’orga-nisation n’a pas été modifiée lors du pré-lèvement rapporté au poids d’un même volume d’eau.Selon la grosseur de cet échantillon, la den-sité apparente prendra en compte ou non la macroporosité biologique et fissurale. La détermination de la densité apparente permet, en effet, de quantifier la porosité totale. Elle permet en outre le passage de concentrations (poids/poids) à des stocks (poids/unité de surface) qui pourront être confrontés à des flux.

bulk density, packing densityVoir : masse volumique, porosité.

densité réelle, l.f.Agronomie, PédologiePoids spécifique moyen de l’ensemble des particules solides constitutives d’un échantillon de sol.solid density, particle density

densitomètre à membrane, l.m.PédologieAppareil permettant de mesurer in situ la densité apparente d’un horizon.On opère en creusant une cavité hémisphé-rique dans cet horizon. Le densitomètre per-met de mesurer le volume de cette cavité et le poids de la terre extraite est déterminé par pesée.

membrane densitometer

dépôts de versants, l.m.p.Géologie, PédologieDépôts mis en place sous climat périgla-ciaire au Quaternaire sur de nombreux versants.Leur mise en place fait appel à des processus divers liés aux alternances gel/dégel (gélifrac-

tion, gélifluction, fauchage, cryoreptation) et se caractérise par des déplacements faibles et lents. On distingue des dépôts relativement fins, bien triés et lités (grèzes, graveluches, arènes litées)  ; des dépôts plus hétéromé-triques (heads) et des cônes d’éboulis lités (Lebret et al., 1993).Ils sont souvent le véritable matériau parental des sols.

slope deposits, slope formations, heads

désagrégation, n.f.

Géologie, PédologieDécomposition d’une roche ou des élé-ments grossiers d’un sol par l’action phy-sique des agents atmosphériques (gel, changements de température).

physical weathering

Agronomie, PédologieDestruction des agrégats d’un sol, par dif-férents processus, par exemple sous les impacts des gouttes de pluie, ou par écla-tement lors d’une réhumectation brutale d’agrégats secs.

disaggregation, crumbling

désaturation, n.f.

PédologiePhénomène progressif de remplacement des cations alcalins et alcalino-terreux du complexe adsorbant par des cations Al3+ ou des protons.

desaturation

désaturé, adj.

Référentiel PédologiqueDésigne un solum ou un horizon dont le taux de saturation du complexe adsorbant (rapport S/CEC) est inférieur à 20 %.

desaturated

Petit lexique de Pédologie

64

désignation (des solums et des horizons), n.f.

PédologieDénomination donnée à un solum ou à un horizon, soit par rattachement à une catégorie d’une typologie ou d’une classifi-cation de référence, soit de façon purement descriptive.

soil, horizon designationVoir : référentiel, horizons, taxon.Cf. encadré 11

désorption, n.f.

PédologiePhénomène inverse de celui de l’adsorp-tion. Les particules, molécules ou ions préalablement adsorbés sur des surfaces chargées électriquement sont libérés.

desorption

dessèchement, n.m.

Syn. : dessiccation.

dessiccation, n.f.

Agronomie, PédologieDiminution de la teneur en eau d’un volume de sol, in situ (par évaporation directe en surface, sous l’action des racines des plantes) ou ex situ au laboratoire.

desiccation, dryingVoir : retrait.

développement, n.m.

PédologieRésultat de la différenciation progressive des horizons au cours de la pédogenèse.Terme vieilli, mieux vaut utiliser désormais le terme « différenciation ».

soil development

différenciation, n.f.PédologieProcessus de formation progressive des différents horizons au cours de la pédogenèse.Une différenciation (texturale, structurale, de couleur) peut être observée selon un axe vertical (solum) ou le long d’un versant (topo-séquence, catena).Le degré de différenciation n’est pas forcément proportionnel à l’âge des couvertures pédolo-giques. Certains sols peuvent être vieux et peu différenciés tandis que d’autres, de formation beaucoup plus récente, peuvent présenter des horizons très contrastés.

differentiationVoir : horizonation, indice d’entraînement, indices de différenciation texturale.

diffractométrie X, n.f.Minéralogie, PédologieTechnique, fondée sur la loi de Bragg, per-mettant de mesurer les distances entre les plans réticulaires des minéraux cristallisés et ainsi d’en identifier la nature.À l’aide de certains protocoles de séparation et de traitements, il est possible de reconnaître la structure des minéraux argileux et donc leurs principales familles.

X-ray diffraction, X-ray diffractometryVoir : minéraux argileux.

discontinuité lithologique, l.f.PédologiePrésence de deux matériaux bien distincts superposés au sein d’un solum.La discontinuité complique l’interprétation pédogénétique mais peut favoriser certains phylums évolutifs comme la formation de planosols sédimorphes.Un certain nombre de critères peuvent servir à reconnaître l’existence d’une discontinuité : granulométrie (y compris les éléments gros-siers), nature des minéraux argileux, nature des éléments grossiers, etc.

D

65

lithological discontinuityVoir : sédimorphe, indices de différen-ciation texturale, bilithique, allochtonie.

dislocation (état de), l.m.

Agronomie, GéologieÉtat d’une roche dure dont l’organisation initiale a été fortement modifiée (par frag-mentation et déplacement des fragments) sous l’action du gel durant les périodes froides du Quaternaire (gélifraction,

cryoturbations) ou suite à des contraintes tectoniques.L’ état de dislocation des roches sous-jacentes dures revêt une grande importance pour l’en-racinement profond des plantes et même vis-à-vis des processus d’altération.C’est seulement en coupes (talus, carrières, fosses profondes) que de bonnes observations sont possibles.Sur les plateaux de Bourgogne, la disloca-tion des calcaires durs n’est observée que sur les versants où elle a tendance à redresser

Encadré 11. Désignation des solumsLe lièvre et le planosol

Quand un humain (qu’il soit français, anglais, allemand, espagnol ou italien) voit un lièvre dans un champ, il dit « voici un lièvre » et, pour pouvoir affirmer cela, il n’est pas nécessaire qu’il soit docteur en zoologie. En effet, étant donné la longueur des oreilles et la forme des pattes postérieures, il est évident qu’il ne s’agit pas d’un lapin, ni d’un chien, ni d’un félin, ni d’un mustélidé.

Même si lièvre se dit hare en anglais, Hase en allemand, liebre en espagnol et lepre en italien, l’unanimité est vite faite : tous tomberont d’accord pour dire : voici un individu de l’espèce « lièvre ». Le concept de « lièvre » est non ambigu et universel, immédiat, pour tous les humains, sur toute la planète.

Après qu’un pédologue expérimenté a longuement examiné une « coupe de sol » visible dans une fosse pédologique, la désignation synthétique par des mots de ce qu’il voit n’est pas évidente. Il doit positionner « l’image » de ce qu’il vient d’observer par rapport à un système de référence (personnel ou collectif) préalablement établi. Si un autre pédologue, non moins expérimenté mais d’une autre école de pensée, prend sa place dans la fosse, il est probable que les deux désignations ne seront pas identiques1.

En outre, ce que le pédologue observe et cherche à désigner n’est pas un individu mais un « échantillon », une « vue » localisée d’un ensemble continu, beaucoup plus grand, qu’il doit étudier.

On ne peut pas dire autrement que « ceci est un lièvre », mais on ne peut pas dire vraiment « ceci est un planosol ». On peut dire, tout au plus : ce que je vois, et ce que j’en comprends, m’incitent à rattacher ce « solum » à la catégorie typologique des « planosols ».

Autre conséquence : les études anatomiques, physiologiques, génétiques ou pathologiques réalisées au Japon sur des lièvres seront immédiatement applicables à tous les lièvres des cinq continents. En revanche, des études menées sur des « sols » désignés comme « plano-sols » au Japon n’auront probablement qu’un intérêt relatif et ne seront guère utilisables pour les autres planosols de notre planète, tant les conditions lithologiques, climatiques, hydrologiques, pédologiques, socio-économiques, seront différentes.

1. Constat très courant lorsque plusieurs « experts » se succèdent dans une même fosse, lors de réunions internationales.

Petit lexique de Pédologie

66

verticalement les pierres qui sont normale-ment horizontales. Tout ceci favorise l’enra-cinement des plantes en profondeur.Cailloutis ou « pierrailles » denses diffèrent complètement d’une roche en place, plus ou moins disloquée. Ils sont l’indice de l’existence d’une formation de pente (voir ce mot). La dislocation artificielle des roches dures sous-jacentes peut être pratiquée par des moyens mécaniques. Elle permet d’approfondir le sol et d’améliorer l’enracinement de cultures pérennes (arbres, vigne).

dislocation, dislodging

disponibilité, n.f.availabilityVoir : biodisponibilité, phytodisponibilité, élément assimilable.

dissolution, n.f.Géologie, PédologiePassage en solution de la totalité d’un minéral ou d’une substance solide sous l’action d’un liquide (solvant).Rares sont les constituants du sol susceptibles d’être dissous directement et rapidement par les agents climatiques (eaux chargées de gaz carbonique et d’acides organiques). C’est le cas des sels solubles (dont le gypse), mais surtout de la calcite, constituant principal des roches carbonatées.

dissolution, solutionVoir : décarbonatation, hydrolyse.

dolines, n.f.Géomorphologie, PédologieDépressions circulaires du modelé kars-tique dont le fond présente des accumu-lations de terre fine.Les « dolines d’effondrement » sont presque aussi profondes que larges et résultent de l’effondrement de cavités souterraines. Les « dolines de dissolution » sont peu profondes et résultent de la dissolution localement plus intense des roches calcaires sous-jacentes.

dolines, sinks

dolomie, n.f.

Géologie, PédologieRoche sédimentaire carbonatée conte-nant 50 % ou plus de carbonates, dont la moitié au moins sous forme de dolomite. Tous les intermédiaires existent entre les dolomies et les calcaires d’une part et les roches détritiques d’autre part (Foucault et Raoult, 2000).

dolostone, dolomiteVoir : dolomite.

dolomite, n.f.

Géologie, PédologieCarbonate double de calcium et de magnésium.

dolomiteVoir : dolomie.

dolomiteux, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum car-bonaté qui présente un rapport molaire CaCO3/MgCO3 compris entre 1,5 et 8.

dolomitous

dolomitique, adj.

Géologie, PédologieQualifie une roche contenant de la dolo-mite et, spécialement, un calcaire qui contient de 10 à 50 % de dolomite.

Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum carbonaté dans lequel MgCO3 est du même ordre de grandeur que CaCO3 ou est dominant (rapport molaire CaCO3/MgCO3 < 1,5). Pas d’effervescence à froid ou très faible.

dolomiticVoir : dolomiteux, dolomitique.

D

67

Dolomitosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueRéférence de sols carbonatés sur toute leur épaisseur, présentant un ou deux horizons (horizon A dolomitique/S dolomitique ou A dolomitique seul).Voir : Calcisols, Calcosols, dolomitique.

données, n.f.p.

GénéralCe qui est donné, connu, déterminé dans l’énoncé d’un problème et qui sert à décou-vrir ce qui est inconnu. Ce qui est admis, connu ou reconnu, et qui sert de base à un raisonnement, de point de départ à une recherche (Petit Robert).

PédologieLes informations relatives aux couvertures pédologiques ne nous sont pas «  don-nées ». C’est à nous d’aller les recueillir sur le terrain selon une méthode et des techniques adaptées au but poursuivi, aux caractéristiques du milieu étudié et aux moyens disponibles.

dataVoir : pédologie, échantillonnage, prélè-vements, représentativité.

drain, n.m.

AgronomieConduit souterrain destiné à évacuer l’eau en excès d’un sol (Cilf, 1999).

drain

drainage agricole, l.m.

AgronomieÉvacuation des eaux superficielles ou souterraines excédentaires au moyen de drains enterrés ou de fossés (Cilf, 1999).

land drainage

drainage naturel, l.m.PédologieCapacité de ressuyage spontané d’un sol, verticalement (drainage interne) ou laté-ralement (drainage externe), par ruisselle-ment en surface ou à très faible profondeur par circulation hypodermique.soil drainageVoir : circulation hypodermique.

drainage taupe, l.m.AgronomieTechnique consistant à mouler dans un sol, entre 50 et 60 cm de profondeur, des galeries cylindriques présentant des pentes douces et régulières.L’ outil utilisé (charrue taupe) est une sorte d’obus tiré par un tracteur par l’intermédiaire d’un coutre-étançon. Ces galeries jouent le rôle de drains à condition de ne pas se rebou-cher spontanément. Elles doivent donc être moulées dans un horizon suffisamment plas-tique (> 35 % d’argile) et stable et déboucher dans un fossé ou une tranchée drainante. Ces galeries sont souvent associées à un réseau de drains conventionnels à grand écartement (30 à 60 m ou plus).Syn. : taupagemole drainage

dureté, n.f.PédologiePour un horizon, c’est l’inverse de la fragilité. C’est aussi une caractéristique importante des nodules et autres éléments secondaires.hardness

durinodules, n.m.p.PédologieNodules plus ou moins indurés, cimentés par de la silice secondaire, en général à structure concentrique.durinodules

Petit lexique de Pédologie

68

duripan, n.m.Référentiel Pédologique, WRBHorizon de référence du Référentiel Pédologique et horizon diagnostique de la WRB.Horizon cimenté essentiellement par de la silice secondaire et dont les fragments secs ne se délitent pas dans l’eau ou dans l’acide chlorhydrique. Les formes de concentration sont continues et indurées. Les racines sont incapables de pénétrer la masse de l’horizon.

duripanVoir : horizons siliciques.

dystrique, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum (notam-ment un brunisol) dont le taux de satu-ration du complexe adsorbant (rapport S/CEC) est inférieur à 50 %.dystric

dystrophe, adj.PédologieQualifie un horizon ou un sol dans lequel les conditions de nutrition des plantes sont mauvaises, soit pour des raisons chimiques (manque de calcium), soit pour des raisons physiques (manque d’oxygène : anoxie).dystrophicVoir : eutrophe, mésotrophe, oligotrophe.

Eeau (teneur en), l.f.

Agronomie, PédologieQuantité d’eau contenue dans un échan-tillon de sol, exprimée soit en volume par rapport au volume apparent, soit en poids par rapport au poids de cet échantillon séché à 105 °C.water content, moisture content

eau capillaire, l.f.Hydrologie, PédologieEau retenue dans la porosité d’un horizon sous l’effet des forces capillaires (s’oppose à eau gravitaire). Une partie de cette eau est utilisable par les racines des plantes.capillary waterVoir : frange capillaire, microporosité.Cf. figure 3

eau de constitution, l.f.Minéralogie, PédologieEau entrant dans la composition chimique de certains minéraux, notamment des miné-raux argileux ou de certains oxydes de fer.C’est seulement par chauffage à des tempéra-tures supérieures à 350 °C que cette eau peut être extraite.

combined water

eau du sol, l.f.PédologieEau sous toutes ses formes (capillaire, utile, libre, etc.) et de toutes origines (plu-viale, de source, phréatique) susceptible d’être présente dans un volume de sol.soil waterVoir : solution du sol.Cf. figure 3

E

69

eau gravitaire, l.f.Hydrologie, PédologieEau susceptible de circuler dans le sol par la seule action de la gravité. Cette eau circule donc, verticalement ou oblique-ment, dans des pores relativement gros, de dimensions supérieures à 10 µm.

gravity waterSyn. : eau libre.

eau libre, l.f.gravity water, free waterSyn. : eau gravitaire.

eau régale, l.f.Chimie, PédologieMélange d’acide nitrique et d’acide chlo-rhydrique employé pour la mise en solu-tion d’échantillons de sols (ou roches ou sédiments) pour dosage des éléments traces.Ce réactif ne permet pas d’atteindre des teneurs véritablement totales car il est inca-pable de dissoudre la totalité des silicates. Il fournit des teneurs dites « pseudo-totales ».

aqua regia

eau utile, l.f.Agronomie, PédologiePart de l’eau du sol susceptible d’être absor-bée par les plantes.Cette part est définie comme la différence entre deux humidités caractéristiques : à la capacité de rétention et au point de flétrisse-ment permanent (voir ces mots).

available soil water

éboulis, n.m.

Géologie, PédologieAccumulation de fragments rocheux dont le déplacement est régi par la gravité.

Leur granulométrie est toujours gros-sière (cailloux, pierres, blocs) (Lebret et al., 1993).

scree

échantillon, n.m.

GénéralPartie extraite d’un tout à des fins d’analyse et d’étude (Cilf, 1999).

PédologieDans ce domaine, le « tout » n’est pas une population d’individus mais un conti-nuum tridimensionnel. L’ échantillon est donc un volume extrait d’un horizon de sol pour le caractériser et l’étudier.La modélisation des couvertures pédologiques en volumes plus ou moins homogènes pré-cède généralement la prise d’échantillons. On distingue les échantillons remaniés (rewor-ked samples, bulk samples) et les échantillons non remaniés ou non perturbés (undisturbed samples). Les déterminations de porosité ou les examens microstructuraux ne peuvent être réalisés que sur ces derniers.

sampleVoir : échantillonnage, horizon, représentativité.Cf. encadré 12

échantillon composite, l.m.

Géologie, PédologieEnsemble d’échantillons unitaires préle-vés sur une certaine superficie et qui sont ensuite soigneusement mélangés pour n’en constituer qu’un seul.Cette superficie peut être l’ensemble d’une parcelle agricole, ou un cercle de 15 m de diamètre. L’ intérêt d’opérer de cette façon est de ne réaliser les analyses souhaitées que sur un seul échantillon et ainsi de « lisser » d’éventuelles hétérogénéités d’échelles déci-métriques, métriques ou décamétriques.

composite sample

Petit lexique de Pédologie

70

échantillonnage des sols, l.m.

PédologieEnsemble des actions (définition d’un plan préalable, choix des outils et des volumes prélevés, précautions) concou-rant au prélèvement d’échantillons de sols pour études ultérieures ex situ (analyses, observations, mesures, tests), cherchant à assurer la meilleure représentativité possible de l’échantillon par rapport au volume pédologique étudié et sa validité par rapport aux propriétés que l’on veut déterminer.Cette procédure implique que soit maintenue l’intégrité de composition et/ou d’organisation (échantillons non remaniés).On doit distinguer trois stratégies d’échantil-lonnage : – échantillonnage stratifié (stratified sampling), méthode par laquelle on découpe a priori la couverture pédologique étudiée en sous-ensembles ou « strates » (au sens statis-tique de ce terme) avant de prélever chacune ou seulement certaines de ces « strates » (hori-zons, volumes pédologiques, séries de sols) ; – échantillonnage aléatoire (random sampling) où les emplacements des prélèvements sont

définis selon des méthodes respectant les lois du hasard ; – échantillonnage systématique, par exemple aux nœuds d’une grille (grid sam-pling) ou selon une incrémentation de 5 en 5 cm selon un axe vertical.

soil sampling

échelle (en cartographie), n.f.

GénéralPour toutes les représentations carto-graphiques, l’échelle est un rapport de la forme 1/X. C’est l’inverse du rapport d’une distance dans la réalité et de sa représen-tation sur la carte. Ainsi 1/25 000 signifie qu’une longueur de 1 cm sur la carte repré-sente 25 000 cm sur le terrain, soit 250 m. Donc l’échelle sera d’autant plus grande que le nombre au dénominateur sera petit.

Géologie, PédologieDeux notions sont à distinguer. Il y a souvent cohérence entre ces deux notions mais parfois divergence complète.

1. L’ échelle d’une carte pédologique ou géologique est l’échelle graphique du fond

Figure 3. Représentation schématique de l’occupation de la porosité d’un volume de sol par l’eau. P : porosité totale ; CSE : capacité de stockage pour l’eau = réservoir total ; RUM : réservoir utilisable maximal ; HV : humidité volumique au moment t ; R : réserve utilisable au moment t.

E

71

de carte topographique sur lequel cette carte est publiée. Ex.  : carte géologique régulière à 1/50 000.Les études cartographiques qui sont publiées sur des fonds de carte :

– à 1/1 000, 1/5 000 ou 1/10 000 sont dites « à grandes échelles » ;

– à 1/25 000, 1/50 000 ou 1/100 000 sont dites « à moyennes échelles » ;

– à 1/200 000, 1/250 000 ou 1/500 000 sont dites « à petites échelles » ;

– à 1/1 000 000 ou plus petites sont dites « à très petites échelles ».

Lorsque l’échelle est exprimée en chiffres, il convient d’écrire « carte à 1/X », et non pas « carte au 1/X «, « échelle de 1/X » et non pas « échelle du 1/X ». En revanche, on écrira en toutes lettres « carte au millionième » et « échelle du vingt millième » (Afnor).

2. Ce que l’on appelle parfois (à tort) « échelle des levers » d’une carte corres-pond au degré de détail dans l’analyse des couvertures pédologiques ou des forma-tions géologiques.Cette notion est habituellement quantifiée par le nombre moyen de points de recueil d’infor-mation par unité de surface. Ex. : 1 sondage pour 25 hectares.

scale

écobuage, n.m.Foresterie, PédologiePratique ancienne d’aménagement sylvo-pastoral consistant à découper en mottes la couche la plus superficielle du sol (avec herbes et racines), à entasser ces mottes, puis à les brûler, enfin à répandre les cendres (Plaisance et Cailleux, 1958).slashing and burning, ash farming

économie en eau, l.f.PédologieTerme vieilli. Terme recommandé : régime hydrique.water regime

écosystème, n.m.ÉcologieUnité écologique de base, fonctionnelle et spatiale, associant un milieu naturel de vie (le biotope) et l’ensemble des êtres vivants qui occupent ce milieu (la biocénose).ecosystemVoir : agrosystème.

écoulement hypodermique, l.m.

hypodermic flowVoir : circulation hypodermique.

écriture (règles d’), l.f.p.Référentiel PédologiqueVoir : règles d’écriture.

édaphique, adj.PédologieRelatif au sol. Les conditions ou facteurs édaphiques régissent la vie végétale et ani-male. Leur étude est une partie importante de l’écologie (Plaisance et Cailleux, 1958).edaphic

édaphologie, n.f.edaphologySyn. : pédologie.

effervescence, n.f.PédologieRéaction d’un échantillon de sol ou de roche contenant du calcaire à quelques gouttes d’acide chlorhydrique (dégage-ment de CO2 sous forme de bulles).Ce test est très utile sur le terrain pour déceler la présence de calcaire, mais peu précis. Il est plus sensible à la réactivité des particules (surfaces réactives liées à leur granulométrie) qu’à la véritable teneur en CaCO3.

effervescence

Petit lexique de Pédologie

72

effet baignoire, l.m.

PédologiePrésence d’une grande quantité d’eau sta-gnant dans une fosse ouverte depuis plu-sieurs jours (voire plusieurs semaines) et qui n’est pas en équilibre avec une nappe fonctionnelle. En fait, c’est seulement une eau piégée dans un trou aux parois imper-méables. Si l’on retire cette eau piégée, la fosse ne se remplira pas aussitôt.

effet tranchée, l.m.

AgronomieDans le cadre du drainage agricole par tuyaux enterrés posés au fond de tran-chées, les travaux réalisés pour l’ouver-

ture et le rebouchage de ces dernières bouleversent complètement l’architecture structurale initiale du sol. Notamment, il est ainsi créé une importante macroporo-sité artificielle à travers laquelle les eaux pourront percoler rapidement jusqu’aux drains. La persistance dans le temps de cet « effet tranchée » est un gage de bon fonctionnement du réseau de drainage.

trench effect

effet voûte, l.m.

AgronomieVolume compacté dont la limite inférieure épouse la forme d’une voûte, qui se forme fréquemment à la partie supérieure d’une

Encadré 12. échantillon et « sol »

Nous sommes tous condamnés à travailler sur des échantillons ramenés au laboratoire, plus ou moins nombreux. Mais ne confondons pas un échantillon avec « le sol » !

Pour caractériser un morceau d’une couverture pédologique (c’est-à-dire un territoire), il nous faut prélever un certain nombre d’échantillons (dans des fosses ou grâce à des sondages), choisis et localisés selon leur représentativité vis-à-vis du modèle de compré-hension que nous avons de ce territoire (découpage des horizons, types de sols) et selon les moyens (temps, crédits) disponibles.

Mais il ne faut pas assimiler « le sol » (c’est-à-dire un morceau de couverture pédologique), milieu continu, tridimensionnel, hétérogène (mais structuré), dynamique et contenant des organismes vivants… avec l’échantillon, qui est :

–supposé représentatif mais d’un seul horizon (ce n’est pas parce que mon échantillon présente une granulométrie limoneuse que le « sol » est limoneux sur toute son épaisseur) ;

–sorti de son contexte (par exemple, il ne subit plus les contraintes de pression des agrégats voisins et le poids des horizons supérieurs, et peut donc se décomprimer) ;

–très souvent séché à l’air (ce qui constitue une très forte contrainte) ; –très souvent passé à 2 mm (préparation de la terre fine), ce qui occasionne une déstruc-

turation presque totale.

D’où des précautions spéciales d’échantillonnage et de traitement des échantillons quand on veut étudier :

– la porosité et les propriétés structurales (ne pas compacter pendant le transport, conser-ver les agrégats naturels) ;

– les phénomènes biologiques, les matières organiques, les formes de l’azote (conserver à 4 °C, ne pas sécher, rapporter rapidement au laboratoire) ;

– le pH in situ de la solution du sol, la solution du sol elle-même, etc.

Voir : représentativité, fosse, sondage, pH et encadré 35.

E

73

tranchée de drainage, en continuité avec la semelle de labour, après le rebouchage de la tranchée.Cette zone compactée fait obstacle au trajet normal des eaux de subsurface vers le drain et nuit donc au fonctionnement général du dispositif de drainage.

arching effect

efflorescences, n.f.PédologieCristallisations de sels solubles, localisées à la surface du sol, de fentes ou d’agrégats, suite à une forte dessiccation.efflorescences

élément assimilable, l.m.Agronomie, PédologieQuantité d’un élément chimique déter-minée sur un échantillon de sol selon une méthode qui tente de prévoir la capacité d’absorption de certaines formes de cet élément par une culture.available elementVoir : élément extractible.

élément extractible, l.m.Agronomie, PédologieQuantité d’un élément chimique (élément nutritif, oligoélément, élément majeur) déterminée sur un échantillon de sol après mise en solution ou déplacement par un réactif donné.Il faut donc toujours préciser la nature de l’extractant. Ex. : zinc extractible par l’EDTA.

extractable element

éléments fertilisants, l.m.p.Agronomie, PédologieÉléments essentiels de la nutrition des plantes (azote, phosphore et potassium) dont les composés peuvent seuls régle-

mentairement être qualifiés d’engrais (Cilf, 1999).nutrientsVoir : azote, oligoéléments, phosphore, potassium.

éléments grossiers, l.m.p.Agronomie, PédologieEnsemble des constituants minéraux individualisés (fragments élémentaires de roches, poly ou monominéraux) de dimensions supérieures à 2 mm.Même s’ils ont perdu, partiellement ou tota-lement, leur structure lithique originelle par altération, ces éléments n’ont pas acquis de structure pédologique. Ils ne doivent donc pas être confondus avec des agrégats. Sont consi-dérés également comme éléments grossiers certains nodules suffisamment gros et durs. Leur description se fait indépendamment de celle des constituants plus fins (terre fine). La séparation d’avec la terre fine se fait grâce à une passoire à trous ronds de 2 mm. Selon leur (plus grande) dimension, il faut distinguer :

0,2 à 2 cm graviers2 à 5 (ou 7,5) cm cailloux5 (ou 7,5) à 20 cm pierresplus de 20 cm blocs

coarse fragmentsVoir : terre fine, refus, émottage, nodule.

éléments majeurs, l.m.p.Agronomie, Géologie, PédologieÉléments chimiques, principaux consti-tuants de la croûte terrestre continen-tale, dont la concentration a été évaluée comme supérieure à 0,1 % pour chacun. À eux douze, ils représenteraient 99,4 % (en masse).Ce sont, par ordre d’abondance décroissante, l’oxygène, le silicium, l’aluminium, le fer, le calcium, le sodium, le potassium, le magné-sium, le titane, l’hydrogène, le phosphore et le manganèse (d’après Goni, 1966).

major elementsVoir : éléments traces, macroéléments.

Petit lexique de Pédologie

74

éléments secondaires, l.m.p.

Voir : secondaires (éléments).

éléments structuraux, l.m.p.

Syn. : agrégats, peds.

éléments traces (ou éléments en traces), l.m.p.

Agronomie, Géologie, PédologieConventionnellement, ce sont les 80 élé-ments chimiques dont la concentration dans la croûte terrestre continentale est évaluée, pour chacun d’entre eux, comme inférieure à 0,1 (d’après Goni, 1966). À eux tous, ils ne représenteraient que 0,6 % du total (en masse).Certains éléments en traces sont indispen-sables au déroulement des processus biolo-giques : ce sont les oligoéléments. La plupart des oligoéléments peuvent s’avérer nocifs pour tel ou tel compartiment d’un écosystème dès que leur teneur devient trop élevée (Cu, Zn, Mo, As, Se).D’autres éléments en traces dont le caractère indispensable n’est pas démontré sont égale-ment toxiques au-delà d’une certaine concen-tration (Cd, Hg, Pb, Sn). La détermination d’un « seuil de toxicité » est particulièrement délicate, car le risque de toxicité dépend lar-gement de la cible, de la nature du sol et des formes chimiques prises par l’élément.

trace elementsVoir : métaux traces, métaux lourds, oli-goéléments, danger, risque.

éluvial, adj.

PédologieQualifie un horizon appauvri en argiles, en fer et en certaines autres substances par des processus pédogénétiques.

eluvialVoir : éluviation, appauvrissement, hori-zons éluviaux.

éluviation, n.f.PédologieDépart d’un constituant solide par trans-fert vertical ou latéral.eluviationVoir : illuviation, lessivage.

émottage, n.m.Agronomie, Pédologie1. Au champ : opération qui consiste à diminuer la taille des mottes, par concas-sage avec des rouleaux.2. Au laboratoire : opération qui consiste à écraser de façon ménagée les agrégats ou les mottes, préalablement séchés, d’un échantillon de sol pour séparer la terre fine et les éléments grossiers.Il s’agit de réduire les agrégats en fragments pouvant passer à travers une passoire à trous ronds de 2 mm tout en séparant les éléments grossiers. Il ne s’agit donc pas d’un broyage. Cette préparation ne doit pas modifier la granulométrie des particules, ni écraser les éléments grossiers les plus fragiles.crumbling (of clods)Syn. : réduction (des mottes).Voir : refus, préparation de la terre fine, éléments grossiers.

enchytréides (des sols), n.m.p.Zoologie, PédologiePetits vers annélides oligochètes, transpa-rents, à peine visibles à l’œil nu, pullulant dans certaines formes d’humus forestières où s’accumule de la matière organique.La matière organique présente sous la litière épaisse est noire, tirant légèrement sur le rouge, elle est constituée par l’accumulation des déjections de ces animaux minuscules, qui proviennent pour une part essentielle de la transformation des feuilles mortes. Les enchy-tréides, dont on a pu démontrer expérimen-talement qu’ils « repoussent » les lombrics, semblent donc effectuer tout le contraire des vers de terre (d’après Ponge).

potworms

E

75

encroûtement, n.m.

Pédologie1. Processus de formation d’une croûte.2. Forme d’accumulation continue de calcaire ou de gypse dans les sols, pou-vant présenter divers aspects (ex. : mas-sif, nodulaire, feuilleté, rubané) et divers niveaux de dureté.

encrustation, crustVoir : croûte, horizons calcariques, hori-zons gypsiques.Cf. encadré 1

endogés (vers), adj.

Voir : vers de terre.

engorgé, adj.

PédologieQualifie un horizon ou un terrain com-plètement saturé par l’eau.

waterlogged

engorgement, n.m.

Agronomie, PédologieOccupation de la totalité de la porosité d’un horizon par l’eau. La notion d’engor-gement correspond donc à celle de satu-ration par l’eau.Lorsqu’il est engorgé (= saturé), un horizon est à son humidité maximale, laquelle dépasse largement sa capacité au champ.Ceci a deux conséquences : – la macroporosité de l’horizon est occupée par l’eau qui s’y trouve « libre ». Cette eau est capable de circuler ver-ticalement ou latéralement et rapidement dans le sol, si les conditions s’y prêtent, mais elle peut aussi stagner ; – l’eau, occupant la poro-sité, en chasse l’air : les réserves d’oxygène sont donc rapidement épuisées, le milieu devient asphyxiant et réducteur.

waterloggingVoir : anoxie, excès d’eau, réduction.

enracinement, n.m.Agronomie, PédologieAction pour une plante supérieure de s’enraciner. Ce terme désigne aussi, par extension, le système racinaire.La forme et la distribution des racines d’une plante adulte annuelle ou pérenne au sein d’un solum peuvent renseigner utilement sur la compacité des différents horizons.

taking root, rootingVoir : obstacles à l’enracinement.Cf. encadré 13

enrichissement, n.m.PédologieAugmentation de la proportion d’un constituant dans un horizon ou un volume de sol.Toute teneur plus élevée en un élément (argile, fer, plomb, etc.) dans un horizon par rapport à un autre horizon du même solum n’implique pas nécessairement un transfert de l’un vers l’autre (ni un apport extérieur) et ne mérite pas forcément d’être appelé « enrichissement » ! Dans certains cas, cela résulte seulement d’une accumulation relative (suite, par exemple, à une décarbonatation). Dans d’autres cas, cela résulte d’un appauvrissement de l’horizon présentant la plus faible teneur, sans accu-mulation absolue dans l’horizon présentant la teneur la plus élevée.

enrichmentVoir  : accumulation, appauvrissement, chéluviation, décarbonatation.

ensemble cognat, l.m.Voir : cognat.

épi-Voir : préfixes.

épigénie, n.f.Géologie, PédologieRemplacement progressif dans une roche en cours d’altération, à basse température

Petit lexique de Pédologie

76

et basse pression, d’un minéral par un autre minéral, atome par atome.Les éléments de remplacement soit n’existaient pas dans le minéral initial, soit n’étaient pré-sents qu’en faible concentration (Delvigne, 1998).

epigenesisSyn. : remplacement épigénétique, métasomatose.

épigés (vers), adj.

Voir : vers de terre.

épisolum (humifère), n.m.

Référentiel PédologiqueEnsemble des horizons supérieurs d’un solum contenant des matières organiques et dont la succession et l’organisation sont sous la dépendance essentielle de l’activité biologique.En sol cultivé, l’examen du profil cultural est l’étude de l’épisolum cultural.

episolumVoir : formes d’humus, profil cultural.

érodibilité, n.f.

Agronomie, PédologieVulnérabilité d’un sol à l’érosion, dans des circonstances précises (état de surface, humidité, type de précipitation).

erodibilityVoir : érosivité.

érosion des sols, l.f.Agronomie, PédologieEnsemble des processus, naturels ou liés aux interventions humaines, de mobilisation, de transfert puis de dépôt de matériaux arrachés aux couvertures pédologiques sous l’effet d’agents externes, essentiellement les pluies et le vent.

Il en résulte une troncature plus ou moins importante de ces couvertures pédologiques sur des superficies variables, entraînant une perte de fertilité pour une longue durée.En ce qui concerne l’érosion hydrique, on distingue classiquement l’érosion en nappe (sheet erosion), en rigoles (rill erosion) et en ravines (gully erosion).On appelle parfois « érosion chimique » des processus de dissolution, d’hydrolyse ou d’élu-viation latérale qui se déroulent dans certains sols (ex. : les planosols).

soil erosionVoir : ruissellement, nappe (érosion en), ravinement, rigoles, atterrissement.

érosivité, n.f.

Agronomie, PédologieCapacité des pluies ou du vent à provo-quer l’érosion des sols, dans des circons-tances précises (type de sol, pente, couvert végétal).

erosivityVoir : érodibilité.

espace, n.m.

PédologieVoir : structures, cartographie, découpage de continuums, géostatistique, systèmes d’information géographique.

spaceCf. encadré 14

espèces indicatrices, l.f.p.

Pédologie, PhytosociologieEspèces végétales dont la présence sponta-née en un lieu permet de réaliser un pre-mier diagnostic sur certains caractères du sol : acidité, régime hydrique, richesse en azote ou en calcium.

indicator species

E

77

essartage, n.m.

Agronomie, PédologieAction de couper un bois, une forêt, afin de les mettre en culture et de profiter de l’humus accumulé.

On distingue l’essartage définitif, ou déboise-ment, et l’essartage périodique, où 2 ou 3 ans de cultures succèdent à des phases boisées de 15 à 20 ans. Ce dernier est une pratique culturale courante dans certains pays.

ground clearing

eutrique, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum (notam-ment un brunisol) dont le taux de satu-

ration du complexe adsorbant (rapport S/CEC) est supérieur à 50 %.eutric

eutrophe, adj.PédologieQualifie un sol (autre qu’un histosol) ou un horizon dans lequel les conditions de nutrition des plantes sont toutes favorables (abondance suffisante en nutriments et en calcium, aération).Référentiel PédologiqueQualifie un histosol dont la production pri-maire de biomasse est forte. Un tel milieu est imparfaitement révélé par un pH > 6,5.eutrophicVoir : dystrophe, mésotrophe, oligotrophe.

Encadré 13. Propriétés du sol et enracinement

Facteurs favorables (à un enracinement dense et profond) : –solum homogène ou à différenciations (texturale ou structurale) progressives ; –texture grossière (si pas trop compact) ; –structure ou sous-structure en agrégats fins et bonne stabilité structurale ; –forte activité biologique de la mésofaune créant une macroporosité ; –conséquences des deux points précédents : bonne porosité totale (> 45 %) et porosi-

té > 10 µm suffisante, faible résistance à la pénétration ; –et bonne aération, absence d’engorgements.

Facteurs défavorables et comportement des racines :•Obstacles relatifs :

–grande abondance de cailloux et pierres : résistance à la pénétration, cheminements sinueux, déformations ;

–horizons assez compacts (structures massives) ; –structures pédiques grossières (notamment en milieu argileux) : enracinement en feu-

trage sur les faces d’agrégats, faible volume prospecté ; –discontinuités texturales ou structurales : rétrécissements ; –grosses cavités : enroulement des racines en pelotes ; –horizons engorgés temporairement : mort des racines.

•Obstacles généralement absolus : –pas de porosité (roches compactes, horizons indurés) ou « macroporosité » insuffisante

(horizons fortement compacts ou artificiellement tassés) : absence de ramifications, feutrages à la surface de l’obstacle, racines à port rigide ;

– lissages en milieu argileux (semelles de fond de labour, par tarière de plantation) ; –horizons engorgés de façon permanente (horizons Gr) ; –horizons chimiquement toxiques.

Petit lexique de Pédologie

78

évaluation (des couvertures pédologiques), l.f.

PédologieDans une optique purement pédolo-gique (sans préoccupation d’évaluation vénale), l’évaluation est une activité sub-jective et conjoncturelle. Elle est fonc-tion de l’époque et du type de société, de son contexte culturel et de son niveau technique. Les sols n’ont pas de valeurs ni de qualités/défauts intrinsèques. Ces termes renvoient à des usages effectifs ou potentiels.Un même terrain peut avoir des « valeurs » très différentes selon l’usage envisagé ou pos-sible. L’ idée selon laquelle les sols, éléments naturels, pourraient avoir une « vocation » est à rejeter. Les sociétés humaines recon-naissent désormais aux couvertures pédolo-giques des fonctions environnementales qui constituent une grande valeur de « services rendus » irremplaçables.

soil evaluationVoir : aptitude culturale, contrainte, fac-teur limitant, fertilité, fonction des sols.Cf. encadré 29

évolution pédogénétique, l.f.PédologieEnsemble des transformations que subit une couverture pédologique au cours du temps sous l’influence de facteurs natu-rels (climat, végétation, pente) ou anthro-piques (déboisement, drainage, chaulages, fertilisations, irrigation).

soil formation, soil evolution

excès d’eau, l.m.

Agronomie, PédologieJugement par un utilisateur qu’il y a trop d’eau, à un moment donné, dans un sol, une parcelle agricole. Cette formule est souvent utilisée comme synonyme d’en-gorgement ou de saturation par l’eau.

Les effets néfastes des excès d’eau se font sentir de trois façons :

– l’anoxie temporaire ou permanente gêne, voire empêche totalement le développement du système racinaire. Un engorgement est donc d’autant plus nuisible qu’il se rapproche de la surface du sol et qu’il affecte des plantes jeunes ;

– lorsque l’excès d’eau touche l’horizon de sur-face, le labour et plus généralement toutes les opérations de travail du sol risquent d’occasion-ner des tassements sous les roues, des lissages ou la formation de « semelles de labour ». Autant d’obstacles au développement racinaire dans les 25 à 30 premiers centimètres du solum ;

– lorsque le sol est gorgé d’eau, il perd de sa portance et n’est plus capable de supporter le passage d’engins agricoles ou forestiers.La décision de lutter contre les excès d’eau et les moyens employés vont dépendre de quatre critères : – la superficie affectée ; – l’utilisa-tion du terrain ; – la durée et la période par rapport au calendrier cultural ; – l’origine de l’eau en excès.

excess water, waterloggingVoir  : anoxie, assainissement, drainage agricole, engorgement, hypoxie, saturé.

exportation, n.f.

Agronomie, PédologieQuantité d’un élément chimique (macro- élément, oligoélément, élément trace) contenue dans les produits végétaux exportés hors d’une parcelle agricole ou forestière par l’enlèvement des récoltes (grains, troncs) ou des résidus végétaux (rémanents, litière, paille).

offtake, removalVoir : bois raméaux fragmentés, cycle bio-géochimique, soutrage.

exposition, n.f.

Géographie, TopographieOrientation d’un terrain incliné.La pente doit être suffisante pour que l’expo-sition ait une signification écologique réelle (influence sur le microclimat et le pédocli-mat, donc sur la végétation). Elle s’exprime

E

79

en référence à un des huit points cardinaux. L’ exposition générale d’un versant (échelle hectométrique ou kilométrique) peut être différente de celle à l’emplacement d’une observation (échelle décamétrique). La for-mule « versant nord » est ambiguë, puisque le versant qui est situé au nord est exposé au sud. Préciser : « versant exposé au nord ».

(slope) aspectEnvironnementContact d’un être vivant avec un agent biologique, chimique ou physique poten-tiellement dangereux durant une certaine période.

L’ estimation de l’exposition passe par celle de l’in-tensité, de la durée et de la fréquence du contact entre l’organisme cible et la substance dangereuse.

exposureVoir : danger, risque.

extractible, adj.

PédologieQualifie la quantité d’un élément chimique que l’on peut extraire d’un échantillon de sol en employant tel ou tel réactif dans des conditions opératoires définies.

extractable

Encadré 14. Notion d’espace en pédologie

Ce que l’on appelle couramment « les sols » sont des continuums qui varient dans les trois dimensions de l’espace. D’où le concept moderne de « couvertures pédologiques ». Pour étudier ces continuums, il existe deux méthodes d’étude. D’une part, il est indispensable de creuser des trous (fosses ou sondages à la tarière) qui permettent d’observer la structure d’une couverture pédologique selon un axe vertical, en un point de coordonnées x, y, z et à un moment t. Cette méthode est la seule à pouvoir fournir des informations complètes sur les différents caractères descriptifs d’un solum, mais elle est ponctuelle. D’autre part, viennent en complément des techniques de recueil d’informations intégrées spatialement (radiométrie, mesures géophysiques) dont le niveau de résolution dépend du capteur et relatives généralement à un petit nombre de caractères.

La problématique de l’espace en pédologie est voisine de celle de la cartographie géo-logique, mais fort différente de celle des spécialistes de l’« espace rural ». On doit noter quelques points qui font sa spécificité :

– le pédologue traite d’un volume continu, tridimensionnel, dont l’existence est indé-pendante et antérieure à l’homme (milieu naturel), quoique intensément modifié par lui ;

–ce volume à étudier n’est facilement visible qu’à sa surface (interface sol/atmosphère), ce qui complique beaucoup le recueil des données. Le pédologue va lui-même recueillir in situ son information de base avec une stratégie d’échantillonnage raisonnée, non systématique ;

– il ne peut pas se limiter à des études ponctuelles ou le long de quelques transects : il se doit de reconstituer la structure tridimensionnelle d’un espace continu (territoire) ;

– les objets qui vont être cartographiés ne lui sont pas prédonnés : c’est à lui d’étudier le continuum, de définir des entités typologiques pour ensuite découper ce continuum en sous-ensembles spatiaux dont il devra fournir des limites. À la différence de la biologie, il n’y a ni individu, ni espèce en pédologie.

C’est donc au pédologue de définir contenant et contenu selon une dialectique spécifique, tout en subissant un certain nombre de contraintes : recueil des données forcément limité, contrainte graphique, etc.

Voir : découpage des continuums, cartographie des sols.Baize et King, 1991

Petit lexique de Pédologie

80

extractions (partielles, sélectives, séquentielles), n.f.p.

PédologieLa spéciation chimique des métaux traces des sols repose sur l’utilisation de réactifs chimiques qui extraient une part plus ou moins importante des métaux présents dans un échantillon. Cette extraction est suivie de la mesure dans la solution de la concentration des métaux extraits.

Cette approche permet de mesurer des concentrations très faibles.Dans le cas des extractions dites sélectives ou partielles, on utilise un seul réactif chimique, et la spéciation recherchée est alors essentiel-lement fonctionnelle : métaux traces échan-geables ou biodisponibles.

Dans le cas des extractions séquentielles, on emploie successivement plusieurs réactifs chimiques de plus en plus agressifs. Dans ce dernier cas, l’objectif de spéciation correspond plutôt à la localisation des métaux dans les dif-férents compartiments du sol susceptibles de les fixer (matières organiques, oxyhydroxydes de fer, carbonates, etc.).Parmi les nombreuses critiques émises vis-à-vis des protocoles d’extractions séquen-tielles, les principales sont la refixation des métaux extraits et la non-sélectivité des réac-tifs chimiques employés. Leur intérêt réside donc dans leur caractère de « spéciation opé-rationnelle », c’est-à-dire leur caractère de test comparatif.

partial selective, sequential extractionsVoir : teneur totale, teneur pseudo-totale, spéciation.Cf. encadré 15

Encadré 15. Extractions sélectives et séquentielles. Réactifs et formes supposées extraites

•Extractions sélectives des métaux traces des sols (une seule extraction)

Réactifs « Formes » des métauxNitrate d’ammonium (1 M) Métaux mobiles

EDTA (0,01 M) + acétate de NH4 (1 M) à pH = 7 Cu, Zn et Mn « assimilables »DTPA (0,02 M) + TEA (0,1 M) pH = 7,3 Cu, Zn, Fe et Mn biodisponibles

Chlorure de calcium (0,01 M) Métaux biodisponibles et mobilesNitrate de sodium (0,1 M) Métaux solubles

EDTA (0,05 M), pH = 4 Cuivre biodisponible

•Différents protocoles d’extractions séquentielles

Réactif Compartiments du sol attaqués

Réaction chimique

Réactifs oxydants Matières organiques

Oxydation et dissolution de la matière organique – H2O2

– NaClORéactifs complexants Matières

organiques et hydroxydes de fer

Complexation en solution– EDTA– acide citrique

Réactifs réducteurs Hydroxydes de Fe et de Mn

Acidification et réduction des oxydes (dissolution)– hydroxylamine

– acide oxalique

F

81

extrait de pâte saturée, l.m.PédologieMéthode d’extraction des sels solubles présents dans un échantillon de sol par laquelle on cherche à se rapprocher des conditions in situ, tout en opérant selon des conditions standardisées.L’ échantillon préalablement séché est amené à saturation (à sa « limite de liquidité ») par malaxage avec de l’eau distillée. La confection de la pâte nécessite au moins 300 g de terre afin d’obtenir 50 cm3 de solution d’extraction. On crée ainsi un rapport terre/eau variable selon la texture (par exemple 1/2 pour une texture argileuse et 1/5 pour un échantillon sableux). La salinité de l’extrait de pâte saturée est déterminée par la mesure de la conduc-tivité électrique.

saturated paste extractVoir : limite de liquidité, salinité, conduc-tivité électrique.

Ffaces de glissement, l.f.p.

Syn. : slickensides.

faces luisantes, l.f.p.PédologieFaces d’agrégats lisses, luisantes à tous les états d’humidité, résultant de la présence soit d’argilanes généralisés, soit de faces de pression à argiles orientées.shining (ped) facesVoir : argilane, slickensides.Cf. encadré 16

faciès lithologique, l.m.Géologie, PédologieCatégorie dans laquelle on range une roche selon un ou plusieurs caractères litholo-giques (Foucault et Raoult, 2000).En ce qui concerne les calcaires, le faciès a une grande importance pour déterminer le type d’évolution pédogénétique ultérieure des sols développés à partir de ce calcaire. Selon qu’il s’agit d’un calcaire pur et dur, d’un calcaire marneux et gélif, ou d’un calcaire tendre et crayeux, il y aura exclusivement dissolution progressive et libération de résidus totale-ment décarbonatés sans éléments grossiers ou, au contraire, fragmentation dominante et genèse de sols calcaires à charge caillouteuse abondante.

lithological faciesVoir : calcaire, lithologie.

facteur de conversion C → MO = 1,724

PédologieFacteur mondialement utilisé pour passer d’une teneur en carbone organique dosée

Petit lexique de Pédologie

82

dans un échantillon de sol à une teneur en matières organiques.

conversion factorVoir : carbone, matières organiques.Cf. encadré 17

facteur limitant, l.m.

Agronomie, PédologiePropriété ponctuelle d’une couverture pédo-logique pouvant constituer une contrainte à telle ou telle utilisation par l’homme.Certains facteurs limitants peuvent être levés ou atténués par un aménagement ou un amen-dement. Lorsqu’on ne peut le réduire, il faut s’adapter au facteur limitant, par le mode d’utilisation du terrain, le choix des cultures ou des pratiques culturales.

limiting factor, key constraint

fatigue des sols, l.f.AgronomieInaptitude d’un sol à assurer le même niveau de production qu’auparavant alors qu’on y emploie les mêmes techniques culturales (Cilf, 1999).

Cette expression cache mal une méconnais-sance des véritables causes d’une perte de ferti-lité constatée. Ces causes, en général multiples, peuvent être physiques (pertes de porosité), chimiques (pollutions, résidus de pesticides), biochimiques (résidus de culture toxiques) ou biologiques (maladies, attaques parasitaires, perturbation de l’activité bactérienne).

soil exhaustion

Encadré 16. Aspect des faces. Traits pédologiques liés aux faces

Revêtements : en général, ce sont des dépôts de substances sur différentes surfaces des agrégats (faces, vides, chenaux, etc.). Assez bien visibles à la loupe binoculaire ou au « compte-fil », surtout s’ils ont une couleur différente de celle du fond matriciel, ils présentent un aspect cireux. Sur les faces d’agrégats, ils ennoient les microrugosités. Dans certains cas (notamment squelettanes), il ne s’agit pas d’apports mais de résidus demeurés en place. Syn. : cutanes.

Faces luisantes : ce terme est employé lorsque la quasi-totalité des faces des agrégats sont lisses et luisantes. Cela peut résulter de revêtements argileux très nombreux ou, plus souvent, de faces de pression à argiles orientées.

Faces de glissement ou « slickensides » : surfaces de pression et de friction qui sont luisantes et souvent gauchies et striées.

Réorganisations : visibles seulement en lames minces, elles se traduisent par des faces luisantes.

Imprégnations du fond matriciel sur quelques millimètres ou dixièmes de millimètres d’épaisseur par du fer et/ou du manganèse (rouille, brun rouille, noir).

Décolorations : il y a perte de fer (teinte blanchie) ou bien le fer ferrique devient ferreux (coloration grise), sans changement granulométrique du fond matriciel.

« Dégradation » (morphologique) : à la surface des éléments structuraux et sur quelques millimètres d’épaisseur, il y a départ ou destruction de l’argile et du fer. Il reste une poudre fragile et peu cohérente limoneuse ou sableuse, blanchâtre (silane ou squelettane, « silt »).

Cf. encadré 9

F

83

faune (du sol), n.f.

PédologieEnsemble des animaux habitant dans les sols et particulièrement ceux qui jouent un rôle dans la décomposition des litières.Selon leurs dimensions on distingue : –  la microfaune (microfauna), seulement observable au microscope (dimensions <  0,4  mm, ex.  : protozoaires, certains nématodes) ; – la mésofaune (mesofauna, dimensions com-prises entre 0,2 et 4 mm, ex. : larves de dip-tères, vers enchytréides, petits arthropodes) ; – et la macrofaune (macrofauna, dimensions comprises entre 4 et 80 mm, ex. : lombrics, isopodes, diplopodes, mollusques, termites et autres insectes).

(soil) fauna

feldspaths, n.m.p.

Minéralogie, Pédologie Aluminosilicates (tectosilicates), miné-raux essentiels de la plupart des roches

magmatiques et de certaines roches métamorphiques.On distingue les f. potassiques (microcline, orthose, sanidine) et les f. sodi-calciques, ou plagioclases (série continue de l’albite à l’anor-thite) (Foucault et Raoult, 2000).

feldspars, felspars

fentes en coin, l.f.p.

Géologie, PédologieFentes verticales formées en climat péri-glaciaire dans des matériaux meubles par élargissement d’un coin de glace.Ces fentes sont encore observables de nos jours dans certains solums et sur certaines photographies aériennes. Elles forment un réseau hexagonal d’environ 10 m de diamètre. Leur profondeur peut atteindre plusieurs mètres.

ice wedges

Encadré 17. Facteur de conversion C → MO = 1,724

Ce facteur de conversion semble avoir une très longue histoire. Il a survécu à l’épreuve du temps et aux méthodes modernes d’analyse car il est toujours utilisé en France et dans d’autres pays.

Dans la littérature, ce facteur conventionnel est attribué à van Bemmelen (1890) ou à Emil von Wolff (1864), voire à Carl Sprengel (1826). Il fut basé sur des travaux montrant que « la matière organique des sols » contient 58 % de carbone. Depuis lors, ce facteur est devenu universel, en dépit des nombreuses études ultérieures montrant qu’il serait trop bas pour la plupart des sols et que des valeurs de 1,9 ou 2,0 seraient plus exactes. Pribyl (2010) conclut que « commodité, autorité et tradition sont, pour une large part, les raisons de la très large acceptation de ce facteur de conversion conventionnel beaucoup plus que la force de la démonstration ».

Le ratio entre teneur en MO et en C organique est à l’évidence différent d’un sol à un autre, et même d’un horizon à un autre au sein d’un même solum. Il dépend de l’origine des MO (espèces végétales, organes), du degré de biodégradation et d’humification, donc du type de sol, des conditions pédoclimatiques locales et des pratiques culturales. Une seule valeur conventionnelle, quelle qu’elle soit, ne peut donc pas convenir universellement. Il vaut donc mieux raisonner sur les taux de carbone (qui sont effectivement mesurés) que sur les teneurs en MO qui sont grossièrement estimées.

Petit lexique de Pédologie

84

fente de retrait, n.f.PédologieFente subverticale débutant à la surface du sol et pouvant recouper plusieurs hori-zons, s’ouvrant suite à une forte dessicca-tion dans les sols iso-argileux, surtout ceux constitués d’argiles gonflantes.crackVoir : argiles gonflantes, smectites, vertisols.

fer (Fe), n.m.Géologie, PédologieÉlément majeur de la croûte terrestre et des couvertures pédologiques (teneurs couramment comprises entre 0,5 et 6 %, pouvant atteindre 22 % dans certains sols français).Ses composés fortement teintés fournissent, dès la phase d’observation sur le terrain, de précieuses indications quant à son abondance et à son état :

– bruns, rouille et ocre : oxydes de fer « hydra-tés » (goethite) ;

– rouges : oxydes de fer non hydratés ou fer amorphe (présence d’hématite) ;

– rouges violacés : hématite ; – orange vif (en revêtements) : lépidocrocite

(indice d’un engorgement temporaire) ; – gris-bleu, gris-vert : fer ferreux, indice d’un

milieu réducteur ; – taches jaune clair : jarosite (Sulfatosols et

Thiosols) ; – en accumulations plus ou moins indurées

ou en pellicules, le fer (associé au manganèse) est plutôt noir, brun foncé ou violacé ;

– blanc (en milieu non calcaire)  : absence de fer.

Le fer est un élément très aisément mobili-sable suite à des cycles d’oxydation/réduction. Il peut « sortir » des réseaux cristallins des minéraux ferrifères par altération in situ ; il s’associe très intimement avec les feuillets des minéraux argileux (et peut donc migrer avec) ; il peut se concentrer et se redistribuer au sein d’un horizon (en nodules, en concrétions, en pellicules, en « plombs de chasse ») ; il peut aussi se déplacer et venir s’accumuler dans un

horizon inférieur ou bien en bas de versant (horizon BP podzolique, horizons ferriques, horizon placique, alios, grep, grison, etc.)  ; il peut enfin partir sous forme soluble dans les nappes circulantes ou précipiter dans les drains sous l’action de bactéries (colmatage ferrique).

ironVoir : ségrégation, horizons ferriques.

AgronomieLe fer est un oligoélément de première importance car il est impliqué dans la formation de la chlorophylle.

ironVoir : chlorose.

ferrallitisation, n.f.

PédologieFormation de sols spécifiques des zones équatoriales ou tropicales humides, par hydrolyse totale de tous les minéraux primaires alumino-silicatés, évacuation des cations alcalins et alcalino-terreux et d’une partie de la silice, individualisation d’oxydes de fer et d’aluminium (hématite, goethite, gibbsite) et néoformation de kaolinite.Termes recommandés : allitisation et monosiallitisation.

ferralitization

ferrallitisols, n.m.p.

Référentiel Pédologique 2008Sols des zones intertropicales humides caractérisés par une altération complète des minéraux alumino-silicatés primaires, l’abondance du quartz résiduel, l’élimina-tion de la majeure partie des cations alca-lins et alcalino-terreux et d’une grande partie de la silice.En outre, des minéraux de néogenèse sont présents en abondance tels que la kaolinite et/ou des hydroxydes d’aluminium (gibbsite et produits amorphes), des hydroxydes et oxydes

F

85

de fer (goethite, hématite, produits amorphes) et des oxydes de manganèse. Il résulte de cette composition une capacité d’échange catio-nique faible des différents horizons, dans cer-tains cas la présence d’une capacité d’échange anionique, des taux de saturation du complexe adsorbant faibles et des pH acides. Présence d’horizons ferrallitiques.Voir  : horizons ferrallitiques, horizons duroxydiques, horizons pétroxydiques.

ferri-argilane, n.m.

PédologieRevêtement composé d’argiles et d’oxyhy-droxydes de fer associés.

ferri-argillan

ferrolyse, n.f.

PédologieDestruction géochimique des minéraux argileux dans des horizons de sols sou-mis à des engorgements temporaires, en milieu acide.L’ oxydation des matières organiques fournirait l’énergie nécessaire tandis que le fer, alternati-vement sous formes réduites, puis réoxydées, serait le moteur du processus de destruction. Vraisemblable dans des conditions extrêmes comme celles des rizières régulièrement inon-dées, cette théorie n’a pas reçu l’aval unanime de tous les pédologues pour des sols à engor-gement temporaire.

ferrolysis

ferromagnésiens (minéraux), n.m.p.

Géologie, PédologieMinéraux primaires (silicates) ayant comme principaux cations le fer et/ou le magnésium (biotites, amphiboles, pyroxènes, péridots, chlorites, etc.).

ferromagnesian minerals

ferromanganique, adj.

PédologieQualifie divers traits pédologiques d’ac-cumulation (nodules, revêtements, etc.) constitués principalement de fer et de manganèse et, de ce fait, colorés en noir ou brun-noir.

ferri-manganiferous

ferrugineux, adj.

Général, PédologieQui contient une grande proportion ou constitué uniquement d’oxyhydroxydes de fer.

ferruginous

ferrugineux tropicaux (sols), l.m.p.

PédologieSous-classe de la Classification française des sols (CPCS, 1967). Ces sols sont désor-mais désignés comme ferruginosols.

grey ferruginous soilsVoir : ferruginosols, horizons ferrugineux.

ferruginosols, n.m.p.

Référentiel Pédologique 2008 (p. 169)Les ferruginosols se forment : – dans les régions intertropicales ayant une longue saison sèche ; – à partir de roches acides dans lesquelles les minéraux susceptibles de s’altérer en argiles 2/1 (feldspaths, fer-romagnésiens) sont peu abondants, ou à partir de cuirasses (horizons pétroxy-diques OXm), ou à partir d’altérations kaolinitiques (horizons réticulés RT)  ; – sur des surfaces anciennes permettant une genèse longue.Ils sont riches en fer, par accumulation relative ou absolue, pouvant conduire à une indura-tion. Ils présentent des structures peu déve-loppées et des taux de saturation (S/CEC) très

Petit lexique de Pédologie

86

variables. Les textures sont très marquées par les sables grossiers.Ce sont donc des sols polygénétiques dont la pédogenèse actuelle se superpose à une plus ancienne, longue et géochimiquement pous-sée. Ces caractères hérités et non réversibles rendent difficiles la perception de l’action de la pédogenèse actuelle et son interprétation. Dans la CPCS, ces sols étaient dénommés « sols ferrugineux tropicaux ».Voir  : cuirasse ferrugineuse, horizons ferrugineux  FE, horizons pétroxy-diques OXm, horizons réticulés RT.

fersiallitique (pédogenèse), l.f.PédologiePédogenèse associée à une altération de type bisiallitique : l’hydrolyse ménagée des minéraux primaires provoque une nette argilisation non seulement par héritage (bisiallitisation apparente), mais aussi par agradation et néoformation (bisialli-tisation vraie). Cette altération s’accom-pagne d’une forte libération du fer, lequel contracte généralement avec les minéraux argileux des liaisons étroites.Des phénomènes de redistribution mécanique de l’argile associée au fer peuvent intervenir. Il en résulte des sols évolués et différenciés, qui sont caractérisés par une structure anguleuse et stable, et par des couleurs vives rouges.La pédogenèse fersiallitique est associée le plus souvent au milieu subtropical à la saison sèche chaude (climat méditerranéen) et au milieu tropical où le drainage climatique profond est nul ou réduit.

fersiallitic pedogenesisVoir : fersialsols.

fersialsols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueGER caractérisées par une pédogenèse fersiallitique.Voir : fersiallitique (pédogenèse), horizons fersiallitiques.

fertilité (d’un sol), n.f.

Agronomie, Foresterie, PédologieAptitude d’un sol à fournir des récoltes.La fertilité ne peut donc être valablement estimée que lorsque la culture envisagée est précisée (blé, maïs, vigne, bois d’œuvre, truffes, etc.). La fertilité d’un sol à telle ou telle utilisation dépend de toute une série de caractères. C’est pourquoi on peut distinguer une « fertilité physique » (netteté et stabilité de la structure, compacité, aération, épaisseur), une « fertilité chimique » (capacité d’échange, garniture cationique du complexe adsorbant, éléments majeurs et oligoéléments assimi-lables), une « fertilité hydrique » (capacité de rétention et de cession de l’eau aux racines, en cas de besoin) et une « fertilité biologique » (richesse, variété et activité de la mésofaune et de la microfaune du sol).

soil fertility

feuilletée (structure), l.f.PédologieType de structure développée à partir d’un matériel essentiellement végétal (hori-zons holorganiques), composée surtout de débris de feuilles ou aiguilles disposés horizontalement.

foliated, laminated (structure)Voir : lamellaire (structure).

fibres frottées (taux de), l.m.

PédologieDétermination spécifique des histosols. Le taux de fibres frottées est obtenu par pesée du refus sur tamis de 200 µm après agitation pendant 12 h et tamisage à l’eau. Il est exprimé sous la forme d’une pro-portion pondérale sur échantillons séchés à 105 °C.Ce taux permet de classer les horizons his-tiques en sapriques, mésiques et fibriques.

disaggregated fibre concentration

F

87

fibreuse (structure), l.f.PédologieType de structure développée à partir d’un matériel essentiellement végétal (hori-zons holorganiques) composée surtout de résidus organiques fibreux entremêlés (mousses, fougères).fibrous structure

fimique, adj.Référentiel Pédologique1. Qualifie un anthroposol dont l’horizon de surface est devenu très humifère par suite d’épandages répétés de fumiers ou lisiers.2. Un horizon labouré fimique est très épais (plus de 30 cm) et contient généra-lement des débris de briques ou de pote-ries sur toute son épaisseur. Sa teneur en éléments fertilisants est très élevée, notamment en P2O5 (plus de 250 mg/kg, extraction à l’acide citrique).fimic

fissuration (aptitude à la), l.f.PédologieCapacité d’un échantillon de sol de se fis-surer au cours du dessèchement. Elle peut être estimée grâce à des normes d’interpré-tation des compositions granulométriques, mais la nature des minéraux argileux est également à prendre en compte.cracking potentialVoir : argiles gonflantes.

fixation, n.f.Agronomie, PédologieEnsemble des phénomènes physiques et chimiques, plus ou moins réversibles, pouvant conduire à une diminution de la biodisponibilité des éléments chimiques présents dans le sol (Comifer, 1993).Cette définition s’applique particulièrement au phosphore et au potassium.

fixationVoir : pouvoir fixateur, phosphore, potas-sium, rétrogradation.

flacage, n.m.

Agronomie, PédologieApparition de petites flaques dans des microdépressions à la surface d’un sol nu, suite à la formation d’une croûte de battance.

ponding

flétrissement, n.m.

Voir : point de flétrissement permanent.

floconneuse (structure), l.f.fluffy (structure)Syn. : microgrumeleuse (structure).

fluviosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueCatégorie de sols caractérisés par leur développement dans des matériaux allu-viaux fluviatiles, fluvio-marins ou lacustres récents et par un fonctionnement hydrique lié à leur situation en position basse, dans des plaines alluviales (nappe phréatique peu profonde, crues).Selon le degré de différenciation du solum (incorporation de matières organiques, struc-turation en agrégat, altérations), on distingue quatre Références : les Fluviosols Bruts, les Fluviosols Juvéniles, les Fluviosols Typiques et les Fluviosols Brunifiés.Voir : Thalassosols.

fonctionnements (d’un sol), l.m.p.

PédologieSuccessions, à court pas de temps (jour, semaine, saison), des phénomènes relatifs

Petit lexique de Pédologie

88

à la circulation et à la rétention de l’eau (fonctionnement « hydrique »), au jeu des agrégats (fonctionnement « structu-ral »), à l’activité biologique (fonctionne-ment « biologique ») et aux températures (fonctionnement « thermique »), dans les différents horizons d’un sol.Ces quatre « fonctionnements » ne sont pas indépendants.

soil dynamics, soil functioningVoir : pédogenèse.

fonctions de pédotransfert, l.f.p.

Voir : pédotransfert (fonctions de).

fonctions des sols, l.f.p.

PédologieFonctions multiples, souvent contradic-toires, assignées de nos jours aux couver-tures pédologiques et dont les importances relatives dépendent des spécificités cultu-relles et du degré de développement techni- que des sociétés humaines.Selon cette vision délibérément anthro-pocentrique, on peut distinguer neuf fonctions.

soil functionsVoir : qualité des sols.Cf. encadrés 18 et 29

fond géochimique, l.m.

GéologieConcentration naturelle d’un élément majeur ou trace dans un matériau géo-logique, résultant uniquement de son histoire géologique  : sédimentation et diagenèse, pétrogenèse et minéralisations post-formation.Le fond géochimique n’a pas la même signi-fication selon le territoire concerné : forma-tion géologique locale, département, pays tout entier. S’ajoute souvent la notion d’opposition entre des teneurs en substances recherchées

faibles considérées comme « normales » ou « de fond » et des anomalies naturelles pouvant constituer un minerai exploitable.

geochemical background, background levelVoir : fond pédogéochimique naturel.

fond matriciel, l.m.

PédologieEnsemble des matières (plasma, grains de squelette et vides associés) constituant les agrégats élémentaires d’un horizon (ou un matériau pédologique apédique), mais non intégrées à des traits pédologiques.C’est le « motif » général de l’horizon résultant de l’organisation des différentes particules et de la porosité d’entassement, de la fissuration, de l’activité biologique, etc. C’est lui qui forme la grande masse de l’horizon. Sur le terrain, il est possible d’en apprécier la couleur et la macro- structure. Au microscope, sur lames minces, on pourra visualiser nombre de constituants et décrire une ou plusieurs organisations.

s-matrix, soil matrixSyn. : masse basale, matrice.Voir : traits pédologiques.Cf. encadré 19

fond pédogéochimique naturel (FPGN), l.m.

Géochimie, PédologieConcentration naturelle d’un élément majeur ou trace dans un horizon de sol, résultant uniquement de l’évolution géolo-gique et pédologique, à l’exclusion de tout apport d’origine anthropique.L’ héritage initial du matériau parental (fond géochimique) est progressivement plus ou moins modifié par les processus pédogéné-tiques de différenciation des horizons. D’un point à un autre de l’espace géographique, cette concentration peut varier très largement, en fonction de la nature du matériau parental et du type de sol qui s’est développé (types de pro-cessus pédogénétiques et leur durée d’action).

F

89

Les FPGN (valeurs médianes, gammes de varia-tion) n’ont de sens que rapportés explicitement à un territoire défini sur des critères administratifs (ex. : commune), fonciers (ex. : parcelle) ou natu-rels (ex. : bassin-versant ou aire d’existence d’une unité typologique). Plus le territoire considéré est grand, plus il englobe une grande variété de roches et de sols et plus la notion de fond pédo-géochimique naturel perd de son étroitesse (les fourchettes de valeurs s’élargissent) et donc de

son intérêt pratique (ils ne peuvent plus servir à l’interprétation ou à la prédiction).

natural pedogeochemical concentration (or background)Syn.  : concentration pédogéochimique naturelle.Voir : fond géochimique, teneurs agricoles habituelles.

Encadré 18. Les « fonctions » assignées à nos sols•Fonction de production agricole, alimentaire (céréales, fruits, légumes, huiles, cacao, élevage d’animaux pour les produits laitiers ou pour la viande) ou industrielle (lin, coton, biocarburants, amidon, etc.).

•Fonction de production forestière : bois d’œuvre (meubles, construction), panneaux, boissellerie, caisserie et biomasse (chauffage).•Support de la végétation à des fins non directement productives : lieu de vie des ani-maux sauvages et du gibier ; production d’oxygène (air sain) ; lieux de loisirs ; paysages agréables ; tourisme.•Équilibre des écosystèmes terrestres (locaux et planétaires), directement ou indirectement par l’intermédiaire de la végétation : protection contre l’érosion ; stockage et déstockage du carbone, lieu de vie de la flore et de la faune endogée ; réservoir immense et très mal connu de micro-organismes.•Fourniture de matériaux utiles : la « terre de bruyères », la tourbe, les minerais de nickel de Nouvelle-Calédonie ou la bauxite (minerai d’aluminium) sont des sols ou des paléosols ; de nombreux sols français riches en fer ont servi autrefois de minerai.•Usage géotechnique : supports des constructions légères (petites maisons, hangars, cabanes) et des voies de communication terrestres (chemins, routes, voies ferrées, pistes d’aéroports), lieu d’enfouissement de tout ce qui est enterré (fondations, canalisations, câbles, citernes, cimetières).•Rôle majeur dans le cycle de l’eau, quantitatif et qualitatif. Beaucoup de sols dits « hu-mides » retiennent les eaux de pluies un peu comme une éponge. À l’inverse, le drainage agricole de milliers d’hectares ou le goudronnage de vastes superficies (rues, parkings) sont en partie responsables de certaines crues. Rôle également sur la qualité des eaux souterraines. Dans les milieux naturels comme dans les zones cultivées, il y a une relation directe entre nature des sols et composition chimique des eaux.•Lieux d’épandages de nos déchets (agricoles, industriels, urbains), avec l’espoir que ces déchets vont pouvoir être « éliminés ». Le pouvoir épurateur des sols est réel mais n’est pas illimité. On éparpille dans notre environnement un certain nombre de produits plus ou moins dangereux, soit par leur toxicité potentielle (éléments traces, xénobiotiques organiques), soit par leur excès (azote, phosphore), ce qui risque d’entraîner la pollution des nappes ou l’eutrophisation des eaux douces. Souvent, les sols n’éliminent pas ces déchets mais les stockent grâce à leur pouvoir fixateur.•Mémoire des sociétés humaines antérieures : lieu des fouilles archéologiques.

Cf. encadré 29

Petit lexique de Pédologie

90

formations de pentes, l.f.p.

Voir : dépôts de versants.

formations résiduelles, l.f.p.

Géologie, PédologieFormations superficielles autochtones dont les matériaux résultent d’une alté-ration intense de roches préexistantes qui ont perdu par dissolution une part impor-tante de leurs constituants (ex. : argiles de décarbonatation).

residual formations

formations superficielles, l.f.p.

Géologie, PédologieCes formations géologiques apparaissent en surface sous l’influence de l’action météorique.D’origine continentale, meubles ou secon-dairement consolidées, elles résultent de la désagrégation physique et/ou de l’altération chimique de roches préexistantes. Elles peuvent rester en place, au-dessus de la roche qui leur a donné naissance (formations autochtones), être déplacées sur de courtes distances (forma-tions subautochtones), être remobilisées par les agents de la géodynamique de surface (gravité, glace, eau, vent) et secondairement déposées (formations allochtones), et être exception-nellement enfouies. D’épaisseur métrique à pluridécamétrique, elles sont en relation avec la topographie actuelle. Des paléoformations superficielles (bauxites, altérites tertiaires, etc.) révèlent des paléosurfaces. Sous l’effet de la pédogenèse, la partie supérieure des formations superficielles évolue en sols, dont l’organisation et le fonctionnement ont leur règles propres (Lebret et al., 1993). Elles sont souvent le véri-table matériau parental des sols.

superficial, surficial, surface deposits

formes d’humus, l.f.p.

Référentiel PédologiqueEnsemble des caractères morphologiques macroscopiques de l’épisolum humifère

(horizons O et A et leur succession), dépen-dant de son mode de fonctionnement.Mieux vaut réserver le mot « humus » employé seul pour désigner la fraction des matières organiques du sol transformées par voie biochimique.

humus formsVoir  : anmoors, moders, mors, mulls, hydromoders, hydromors, hydromulls.

fosse pédologique, l.f.PédologieFosse creusée pour pouvoir observer, décrire et prélever une couverture pédo-logique en un point donné.Une telle fosse doit être de profondeur suf-fisante pour pouvoir recouper tous les hori-zons, y compris la partie supérieure de la roche sous-jacente.

soil pit, soil trenchVoir : solum, profil pédologique.

fraction insoluble, l.f.Géologie, PédologieConstituants des roches calcaires autres que le carbonate de calcium et résistant de ce fait à une simple décarbonatation (naturelle sur le terrain ou in vitro par des acides).La composition granulométrique et chimique de cette fraction détermine la granulométrie et la composition chimique initiale du sol ou du matériau issu de la décarbonatation totale. La même formule peut être appliquée aux impu-retés insolubles des roches gypseuses.

insoluble fraction

fractionnement, n.m.

PédologieSéparation mécanique de divers consti-tuants d’un échantillon de sol selon des critères granulométriques et/ou den-simétriques pour y effectuer des ana-

F

91

lyses chimiques ou des observations complémentaires.Les deux techniques peuvent être couplées et, par exemple, permettre de séparer des frac-tions grossières légères (matières organiques particulaires) et grossières lourdes (sables siliceux ou silicatés).

fractionation

fractions granulométriques, l.f.p.Agronomie, PédologieSubdivisions, plus ou moins nombreuses, du continuum granulométrique de la « terre fine » des sols, en fonction de la dimension des particules (supposées sphériques).Les principales fractions sont (des plus petites aux plus grosses)  : les fractions « argiles », « limons » et « sables ».

particle-size fractionsVoir : classes granulométriques, argiles, limons, sables.Cf. figure 1

fragilité, n.f.PédologiePropriété, déterminée à l’état sec, d’un agrégat ou d’une motte d’être fragmenté plus ou moins facilement avec les mains.Ant. : dureté.consistence when dryVoir : friabilité.

fragipan, n.m.PédologieHorizon non situé en surface, de texture moyenne et pauvre en matières orga-niques, très compact à l’état sec et pré-sentant une densité apparente élevée.Un tel horizon constitue un obstacle à la per-colation verticale de l’eau et au passage des racines.

fragipan

fragmentaires (structures), l.f.p.

PédologieTerme souvent utilisé pour désigner cer-tains types de structure dont les agrégats présentent des arêtes anguleuses.Ce terme ne paraît pas approprié car un frag-ment est un « morceau d’une chose qui a été brisée » (Petit Robert) et un agrégat n’est pas un fragment.

fragmental (structures)Voir : agrégat.

frais, adj.

PédologieQualifie l’état d’humidité d’un horizon ressenti comme intermédiaire entre un état humide et un état sec.

slightly moistVoir : humidité (état d’).

frange capillaire, l.f.Hydrologie, PédologieZone de transition entre la zone saturée et la zone non saturée dans laquelle l’eau remonte par capillarité dans les vides les plus fins. Quand elle est peu profonde, cette frange capillaire peut fournir aux plantes un supplément d’eau en période de sécheresse.

capillary zone, capillary fringeVoir : vadose (zone).

friabilité, n.f.

PédologiePropriété, déterminée à l’état frais, d’un agrégat ou d’une motte d’être fragmenté plus ou moins facilement.

consistence when moistVoir : fragilité.

fulviques, adj.

Voir : acides fulviques.

Petit lexique de Pédologie

92

Ggaize, n.f.

GéologieRoche détritique, tendre, grise, poreuse et légère, qui ressemble donc un peu à une craie mais constituée essentiellement de spicules siliceux d’éponges, d’opale et, avant altération, d’un peu de calcaire. S’y ajoutent souvent des grains de glauconie.Les graviers de gaize s’altèrent et se désa-grègent assez facilement en fournissant une poudre limoneuse ou argileuse.

gaize

gammamétrie, n.f.

PédologieTechniques de mesure in situ des densités apparentes ou des humidités utilisant une source radioactive de rayons gamma.On distinguait la « gammamétrie de profon-deur », où l’on faisait descendre une source et un compteur des rayons rétrodiffusés dans un tube d’accès, et la « gammamétrie de sur-face », où l’on opérait sur des marches creusées dans le sol.Pour la mesure des humidités in situ, ces techniques sont désormais remplacées par des techniques moins coûteuses et surtout moins contraignantes (il fallait manipuler des sources radioactives) comme la TDR, la mesure de capacité ou la dissipation de la chaleur.

gamma radiometryVoir : réflectométrie temporelle.

garluche, n.f.

PédologieTerme vernaculaire du Sud-Ouest dési-gnant des horizons d’accumulation ferru-gineux très durcis pouvant faire obstacle au labour ou à l’enracinement des plantes.

iron panVoir : grep, grison.

gaz à effet de serre (GES) (émis par les sols), l.m.p.

Géochimie, AgronomieComposants gazeux qui absorbent le rayonnement infrarouge émis par la sur-face terrestre et contribuent à l’effet de serre. L’ augmentation de leur concentra-tion dans l’atmosphère terrestre est l’un des facteurs à l’origine du récent réchauf-fement climatique.Deux GES sont significativement émis par les sols agricoles : le méthane (CH4), mais surtout le protoxyde d’azote (N2O) libéré par les sols, notamment suite à l’apport d’engrais azotés. Les processus biochimiques de nitrification aussi bien que ceux de dénitrification sont la cause des émissions de N2O. La contribution de chacun de ces processus va dépendre des conditions météorologiques, des caractéris-tiques pédologiques et des pratiques culturales.Il faut y ajouter le dioxyde de carbone (CO2) qui est libéré par le changement d’usage des sols (déforestation, mise en culture des prairies). Une forêt mature est un réservoir important de car-bone. La disparition de surfaces toujours plus grandes de forêts au profit de cultures ou de pâturages (emmagasinant une quantité moindre de matières organiques) a pour effet d’augmenter les rejets de CO2 dans l’atmosphère.Les spécificités des émissions de GES par les sols (leur caractère diffus, la difficulté des mesures et leur origine liée à des processus biologiques) rendent leur quantification et leur limitation difficiles.

greenhouse gases

gaz du sol, l.m.p.Voir : atmosphère du sol.

gélif, gélive, adj.Géologie, PédologieQualifie une roche poreuse ou un élément grossier poreux et donc très sensibles à

G

93

la gélifraction (craies, marnes, calcaires crayeux, etc.).easily cracked by frost

gélifluxion, n.f.gelifluctionVoir : solifluxion.

gélifraction, n.f.Géologie, PédologieFragmentation d’une roche ou d’un élé-ment grossier sous l’effet du gel.C’est le principal mécanisme à l’origine des éboulis et des grèzes.(con)gelifractionSyn. : gélivation, cryoclastie.

géliturbation, n.f.Syn. : cryoturbation.

gélivation, n.f.Syn. : gélifraction.

génétique, n.f.BiologieScience de l’hérédité, c’est-à-dire de la transmission des caractères d’un être vivant à ses descendants.PédologieDans ce domaine, il n’est pas question d’êtres vivants : il n’y a ni ADN, ni gènes, ni individus, ni espèces, ni reproduction, ni descendance, ni phylogenèse. Il n’y a donc pas d’hérédité, ni de génétique, même si on peut parler d’héritage, de roche-mère, de phylum évolutif et de pédogenèse.Pour les mêmes raisons, l’adjectif « génétique » ne peut être appliqué aux sols et aux phéno-mènes pédologiques.geneticsVoir : pédogenèse, pédogénétiques (processus).Cf. encadré 24

génie pédologique, l.m.Pédologie, Génie civilEnsemble des techniques de construction volontaire d’un « sol » avec des objectifs précis, entre autres de réhabilitation de terrains fortement dégradés, en particu-lier pour obtenir un milieu aussi fertile que possible dans le cadre d’opérations de végétalisation ou de plantation d’arbres en milieux urbains. Les sols ainsi obte-nus sont désignés comme Anthroposols Reconstitués, Anthroposols Construits ou Anthroposols Artificiels.L’ utilisation de déchets ou de sous-produits industriels permet d’économiser les maté-riaux terreux naturels peu abondants et très convoités.

pedological engineeringVoir : réhabilitation, technosols, anthroposols.

géochimie, n.f.GéologieBranche de la géologie appliquée à tous les constituants du globe terrestre (solides, liquides et gazeux), particulièrement à ceux de l’écorce terrestre (roches et sols). Elle étudie la répartition des éléments chimiques et leur comportement.geochemistryVoir : fond géochimique.

géogène, adj.PédologieQualifie une propriété chimique d’un hori-zon ou d’un solum dont l’origine doit être recherchée dans la composition du maté-riau parental.Ainsi, les teneurs parfois très élevées en cadmium mesurées dans les sols du Jura français et suisse sont géogènes. S’oppose à anthropogène.

geogenicVoir : pédogène.

Petit lexique de Pédologie

94

géophagie, n.f.Médecine tropicale, PédologieIngestion involontaire ou volontaire de « terre » par les humains ou les animaux.Involontaire : par les petits enfants (pica) et par les animaux domestiques qui broutent et absorbent de la terre en même temps que de l’herbe. Ces voies d’exposition ne sont pas négligeables en cas de sols pollués.Volontaire : par des animaux (chimpanzés, perroquets, etc.) et par des humains apparte-nant à certaines cultures (Afrique, Caraïbes, Amérique latine) à des fins diverses : coupe-faim en cas de famine, aliments détoxifiants, médicaments, apports de minéraux pendant les grossesses, etc. La géophagie est considé-rée parfois comme résultant de troubles du comportement alimentaire.Les matériaux ingérés volontairement par les hommes comme par les animaux semblent être préférentiellement des « argiles » dont les effets, positifs ou négatifs, semblent toujours très discutés.geophagy

géophysique, n.f.PédologieEnsemble de techniques de prospection permettant la caractérisation des sols in situ via la mesure de paramètres physiques à partir de la surface ou grâce à des son-dages. En pédologie, donc pour des pro-fondeurs faibles n’excédant que rarement 2 m, c’est surtout la résistivité apparente qui est mesurée.Avantages : techniques assez faciles à mettre en œuvre, continues, exhaustives (tout un terri-toire peut être caractérisé), non destructrices… Inconvénients : les valeurs mesurées sont très dépendantes des conditions de température et surtout d’humidité (donc de l’état structural) et du matériel utilisé. Ces techniques nécessitent donc des étalonnages et des traitements mathé-matiques complexes pour accéder aux variables d’intérêt (teneurs en eau, teneurs en argiles, masses volumiques). Elles ont de nombreuses applications en archéologie.geophysics

géostatistique, n.f.

Géologie, PédologieApplication de méthodes statistiques à des jeux de données géologiques ou pédolo-giques en tenant le plus grand compte des positions géographiques relatives des sites où ces données ont été acquises.La géostatistique est basée sur deux hypo-thèses : la stationnarité et l’autocorrélation spatiale. Toute propriété peut ainsi être estimée par différents modes de calcul (interpolation, pondération en fonction des distances) ainsi que par sa variance d’estimation en tout point de l’espace à partir des valeurs mesurées sur un certain nombre de sites. Cet ensemble de méthodes permet une cartographie probabi-liste complète du territoire échantillonné. Les variables analysées sont considérées comme des variables régionalisées, c’est-à-dire qu’elles présentent simultanément un aspect aléatoire et un aspect structuré (structure spatiale). Les méthodes géostatistiques doivent être appliquées à des zones a priori homogènes. Il serait absurde de ne pas tenir compte des discontinuités majeures déjà connues de la zone d’étude (par exemple limites géologiques et/ou pédologiques).

geostatistics

Geppa, acronyme

Voir : groupe d’étude des problèmes de pédologie appliquée.

gibbsite, n.f.

Minéralogie, PédologieHydroxyde d’aluminium, de formule Al(OH)3, constituant secondaire carac-téristique des bauxites et de la plupart des sols ferrallitiques.La couche octaédrique des feuillets de cer-tains minéraux argileux est dite « couche » ou « réseau gibbsitique », car elle a la même composition que la gibbsite.

gibbsite

G

95

gilgaïVoir : microrelief gilgaï.

glauconie, n.f.GéologieAssociation de minéraux argileux à haute teneur en fer, appartenant à une série dont un pôle est de type smectite et l’autre de type glauconite (Foucault et Raoult, 2000).Formée en milieu marin, elle se présente fré-quemment sous la forme de grains arrondis (0,1 à 3 mm) de couleur vert foncé. Dans les sols, après une altération modérée, ces grains multiparticulaires se désagrègent et fournissent un matériau argileux.

green earth, glaucony

glauconite, n.f.MinéralogieMinéral argileux ferrifère (jusqu’à 20 % de Fe2O3) de la famille des illites, composant principal de la glauconie.glauconite

gley, n.m.PédologieTerme ancien désignant des volumes pédologiques caractérisés par la réduction du fer suite à un engorgement prolongé, d’où des teintes bleuâtres ou verdâtres.Employé aussi bien pour des petits volumes dans un horizon labouré, des horizons réduits, voire des solums entiers, ce terme est déconseillé car ambigu. Il est préférable d’employer des formules plus claires telles que volumes réductiques, horizons réductiques ou réductisols.

gleyVoir : horizons réductiques, réductisols.

glosses, n.f.p.PédologiePénétrations d’un horizon dans un autre horizon sous-jacent sous la forme d’on-

dulations plus ou moins régulières mais beaucoup plus profondes que larges.

tonguesSyn. : langues.Voir : interdigitations.Cf. figure 5

glossique, adj.

PédologieQualifie une limite d’horizon ayant la forme de glosses (ou de langues).Voir : limite entre horizons.

Référentiel PédologiqueQualifie un certain type de dégradation dans les solums de Luvisols Dégradés au contact entre horizons E et horizons BT.

glossicVoir : dégradation.

goethite, n.f.

Minéralogie, PédologieHydroxyde de fer (formule FeO-OH) extrêmement courant dans tous les sols et sous tous les climats.Minéral de néoformation, il est le principal colorant des couvertures pédologiques, don-nant une couleur brune en présence de col-loïdes organiques, une couleur jaune lorsque ceux-ci sont peu abondants. Les goethites des sols sont rarement pures : l’ion Al3+ remplace souvent le cation Fe3+ selon des proportions variables mais importantes (0 à 30 % sur une base molaire).

goethite

gonflantes (argiles), l.f.p.

Minéralogie, PédologieQualifie des minéraux argileux 2/1 (ver-miculites, smectites) dont les espaces interfoliaires sont occupés par des cations Na, Ca ou Mg plus ou moins hydratés et capables de ce fait de gonfler en adsorbant

Petit lexique de Pédologie

96

une ou plusieurs couches d’eau entre leurs feuillets.À une autre échelle, les smectites empri-sonnent de grandes quantités d’eau dans une sorte de réseau spongieux.

swelling clays, swelling clay mineralsSyn. : minéraux argileux expansibles.Voir : smectites.Cf. tableau 1 et figure 6

gonflement, n.m.

PédologiePropriété de certains types de minéraux argileux (et donc de matériaux ou d’ho-rizons constitués majoritairement par ces minéraux) de gonfler fortement par adsorption d’eau entre les feuillets, mais aussi par emprisonnement dans une sorte de réseau spongieux (jusqu’à dix fois leur poids d’eau).

swellingVoir : smectites, gonflantes (argiles), ver-tisols, fentes de retrait.

Grands Ensembles de Références (GER), l.m.p.

Référentiel PédologiqueEnsembles typologiques dont le concept central est bien défini et reconnu par nombre de classifications dans le monde.La nécessité des GER a été ressentie surtout pour éviter les répétitions inutiles dans la pré-sentation des Références. Ils correspondent à des chapitres du référentiel et regroupent plu-sieurs Références qui ont de nombreux carac-tères communs et qui, par exemple, montrent les mêmes horizons de référence. Leurs fron-tières avec les autres Grands Ensembles voisins peuvent être assez floues.La présentation de ces caractères communs et de ces horizons communs dans un même chapitre répond donc surtout à une néces-sité rédactionnelle et didactique. Ainsi, sept Références caractérisées par l’existence d’un

processus de podzolisation sont rassemblées dans un même GER, celui des podzosols.

major sets of referencesVoir : règles d’écriture.

granulaires (structures), l.m.p.

PédologieTypes de structures développées à partir d’un matériel essentiellement végétal tota-lement décomposé, constitué en grande partie d’amas millimétriques globulaires (déjections de la mésofaune) plus ou moins remaniés mais toujours individualisés.

granular (structures)Syn. : coprogène.Attention  : en anglais granular signifie aussi « grenue ».

granulomètres, n.m.p.

PédologieAppareils permettant de mesurer en un temps très court (< 1 min) la granulomé-trie des particules de terre fine (mises en suspensions dans un liquide ou sous forme de poudres) et d’obtenir une distribution granulométrique quasi continue.Les méthodes d’analyse les plus courantes sont : – l’analyse par diffusion et absorption de rayons laser ; – l’analyse par spectrosco-pie acoustique (ultrasons)  ; – l’analyse par sédimentation et absorption de RX  ; –  le compteur à variation de résistance électrique ; –  l’analyseur d’image avec caméra (comp-tage, distribution de taille et forme). Chaque méthode nécessite un mode de préparation approprié de l’échantillon. La préparation de l’échantillon dépend également du résultat escompté, à savoir « granulométrie élémen-taire » (dispersion totale) ou « granulométrie apparente » (non destruction des agrégats). La gamme granulométrique mesurée dépend du type d’appareil. Certains instruments ont une gamme réduite (ex. : 0,01 à 100 µm), d’autres une gamme plus large (0,02 à 2000 µm).

particle sizers, particle size analysers

G

97

granulométrie, n.f.

Agronomie, Pédologie1. Détermination de la composition gra-nulométrique d’un échantillon de sol par différentes méthodes (pipette de Robin-son, tamisage, méthodes densimétriques, granulomètres).

particle size analysisSyn. : analyse granulométrique. Voir  : granulomètres, pipette (méthode à la).

2. Expression pondérale de la répartition des particules minérales selon leur gros-seur (terre fine et éléments grossiers).Une fois admises les limites de différentes classes de dimensions des particules (fractions granulométriques, c’est-à-dire argiles, limons, sables, graviers, cailloux), c’est la répartition des particules d’un échantillon de sol selon ces différentes fractions. La granulométrie de la terre fine est déterminée au laboratoire après destruction des ciments et annulation des forces de cohésion qui agrègent les par-ticules élémentaires  ; elle est exprimée par des pourcentages d’argiles, limons et sables, et peut être positionnée sur des triangles de texture.

particle size distributionSyn. : composition granulométrique.Voir : fractions granulométriques, triangle de texture, classes de texture.

graveleux, adj.

PédologieQualifie un horizon ou un solum consti-tué uniquement ou majoritairement de graviers.

gravelly

graveluche, n.f.

PédologieTerme vernaculaire désignant en Cham-pagne crayeuse une formation de pente (grèze) formée uniquement de sables

crayeux et de graviers de craie dont le diamètre n’excède pas un centimètre.Les sols développés sur graveluche sont dif-férents et moins fertiles que ceux développés directement sur la craie en place.

fine chalk gravel

graviers, n.m.p.

PédologieÉléments grossiers de dimensions com-prises entre 2 et 20 mm.

Référentiel Pédologique 2008Dans le Référentiel Pédologique 1995, les graviers n’étaient pas pris en compte pour la définition des Peyrosols. Ils le sont désormais.

gravelsVoir : éléments grossiers, Peyrosols.

gravitaire, adj.

Voir : eau gravitaire.

grenue (structure), l.f.PédologieType de structure pédique construite où les agrégats sont peu ou non poreux, subsphériques (pas d’arêtes ni d’orienta-tion préférentielle) et de petites dimen-sions (< 5 mm).

granular (structure)Voir : construites.

grep, n.m.

PédologieTerme vernaculaire du Sud-Ouest dési-gnant des horizons profonds d’accumu-lation ferro-manganiques durcis.On les observe particulièrement dans les boul-bènes des terrasses du bassin de la Garonne.

deep iron panVoir : grison, garluche.

Petit lexique de Pédologie

98

grève (ou grave) alluviale, l.f.Géologie, PédologieAlluvions grossières des grandes vallées alluviales, constituées surtout de graviers ou de petits cailloux plus ou moins roulés.Ces alluvions sont souvent exploitées dans des « gravières » ou « sablières » pour fournir du granulat.

alluvial gravelVoir : couche D.

grèzes (litées), n.f.p.

GéologieDépôts de versants formés sous climat périglaciaire par l’action du gel, consti-tués de petits éclats anguleux de cal-caires durs (parfois de craie) bien triés (5 à 10 mm), emballés dans une matrice limono-sableuse et très calcaire.Le plus souvent, une coupe perpendiculaire aux courbes de niveau montre une structure en lits centimétriques superposés, inclinés selon la pente, certains lits plus « maigres » alternant avec des lits contenant plus de matrice limoneuse (grèzes litées).Très fréquentes en Bourgogne et en Charentes calcaires, sur des versants exposés à l’est et au sud-est.

(stratified) screesSyn. : éboulis cryoclastiques.Voir : graveluche.

grisols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueCatégorie de sols caractérisés par un épi-solum humifère à caractère clinohumique et des pH faiblement acides, formés dans des zones à climats tempérés continentaux, intermédiaires entre la zone des forêts feuillues et celle de la steppe.L’ activité biologique y est forte et peut se marquer par des coprolithes (dans les hori-zons supérieurs), par de nombreux tubules et chambres biologiques et par des crotovinas de

grandes dimensions en profondeur. À la diffé-rence des chernosols, l’altération géochimique des minéraux primaires est assez forte, on observe notamment une « dégradation » active à la surface des agrégats dans certains hori-zons, dénudant les particules sableuses, d’où des teintes gris clair.Les grisols correspondent aux « greyzems » de la Légende FAO (désormais intégrés aux phaeozems de la WRB) et aux « sols gris fores-tiers » des anciens auteurs russes. Ce GER est encore expérimental, il mériterait d’être entièrement revu par des spécialistes.

grison, n.m.PédologieTerme vernaculaire désignant des horizons d’accumulation ferro-manganiques très durs qui se forment en contexte de sols acides à nappes temporaires.Le fer et le manganèse dissous en amont pré-cipitent par réoxydation en position d’émer-gence de nappe et cimentent de façon plus ou moins continue le matériau initial en incluant souvent des graviers ou des cailloux.

iron-manganese hardpan

grossiers (éléments), l.m.p.Voir : éléments grossiers.

Groupe d’étude des problèmes de pédologie appliquée (Geppa)

PédologieGroupe créé en 1956 à la demande de pédologues confrontés à des problèmes d’aménagement du territoire.Diverses commissions ont fonctionné de 1956 à 1986 sous la présidence de Stéphane Hénin : cartographie des sols, structure, texture, éro-sion, hydromorphie, aptitudes culturales, méthodes analytiques, sol système épura-teur, travail du sol. Elles rassemblaient tous les meilleurs spécialistes de l’époque. Malheu-reusement, les résultats de ces travaux n’ont pas reçu la diffusion qu’ils auraient méritée.Rappelons, parmi d’autres choses, l’élaboration du diagramme textural triangulaire, associé aux

G

99

définitions des classes de texture, largement uti-lisé par l’ensemble des pédologues français. En outre, un schéma en noir et blanc a été extrait d’un document du Geppa datant de 1981 dont l’objectif principal était l’estimation des besoins en drainage des sols agricoles. Il a été modifié et mis en couleurs pour illustrer l’application des arrêtés relatifs aux sols de zones humides.Voir  : classes d’hydromorphie, texture (triangle de), zones humides.

groupes de sols de référence (GSR), l.m.p.

Pédologie, WRBCatégorie typologique de niveau le plus élevé de la WRB.Au nombre de 32, ils sont définis par une séquence verticale d’horizons diagnostiques sur une épaisseur définie, par l’organisation latérale de ces horizons ou bien par leur absence.

reference soil groups (RSG)Voir : horizons diagnostiques.

grumeleuse (structure), l.f.PédologieType de structure pédique construite où les agrégats sont très poreux, irréguliers et mamelonnés, présentant un ensemble complexe de faces courbes dominantes et de faces planes à surfaces irrégulières.Ces grumeaux sont souvent plus ou moins agglomérés entre eux. Structure caractéris-tique des horizons de surface humifères, bien aérés, à forte activité biologique et notamment à forte activité de vers de terre.

crumb (structure)Voir : construites.

gypse, n.m.

Géologie, PédologieSulfate de calcium hydraté (de formule CaSO4, 2 H2O), présent initialement comme minéral primaire dans certaines roches sédimentaires.

Facilement soluble dans l’eau, le gypse est dis-sous, transporté à l’état de solutions dans les nappes et dans les couvertures pédologiques ; il peut aussi être repris sous forme solide et transporté par le vent.On le trouve sous diverses formes secon-daires (fines aiguilles, petits cristaux) dans beaucoup de sols des zones à climat aride ou semi-aride, où presque tous les solums pré-sentent des manifestations gypseuses pouvant aller de seulement quelques traces de sulfates dans les solutions du sol jusqu’à de puissantes croûtes polygonales.

gypsumVoir : gypsosols, horizons gypsiques.

gypseux, adj.

PédologieQualifie un horizon ou un solum qui contient du gypse.

Référentiel PédologiqueQualifie un solum (autre qu’un gypsosol) dont un horizon contient du gypse.

gypseous

gypsique, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un solum (autre qu’un gypsosol) présentant une accumulation de gypse en profondeur.

gypsicVoir : horizons gypsiques.

gypsosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueCatégorie de sols caractérisés par des accu-mulations de gypse secondaire dans les horizons supérieurs, sous climats arides et semi-arides (précipitations annuelles < 300 mm).Ces accumulations peuvent constituer un facteur limitant pour l’agriculture et le déve-loppement des plantes.

Petit lexique de Pédologie

100

Hhalloysites, n.f.p.

Minéralogie, PédologieMinéraux argileux 1/1 de la famille des kaolinites mais de morphologie tubu-laire ou sphérulaire. L’ écartement des feuillets élémentaires est de 1 nm (si état hydraté, ce qui est le cas dans des condi-tions pédoclimatiques humides) ou 0,7 nm (métahalloysite).Ces minéraux résultent de la monosiallitisa-tion et se trouvent donc principalement dans les sols ferrallitiques et les Nitosols.

halloysitesVoir  : monosiallitisation, ferrallitisols, Nitosols.

halomorphe, adj.PédologieTerme vieilli, qualifiant un sol dont les propriétés sont dominées par l’abondance des sels neutres ou alcalins, principale-ment les chlorures de Na et/ou Mg.halomorphic

halophile, adj.Écologie, PédologieQualifie une espèce végétale ou un grou-pement d’espèces qui tolère (jusqu’à un certain point) la présence de chlorure de sodium dans le sol.halophilous

head, n.m. (anglicisme)headVoir : dépôts de versants.

hématite, n.f.Minéralogie, PédologieOxyde de fer, principal minerai de fer, de formule Fe2O3.Cet oxyde de néoformation, finement cristal-lisé, apparaît dans certains sols (fersialsols, sols ferrallitiques) en association avec la goethite, de préférence en conditions de pH neutres et sous des climats présentant une période de sécheresse.Associé à des minéraux argileux, il forme l’« ocre rouge ». Un à quelques pour cent d’hématite suffisent pour générer une cou-leur rouge.

hematiteVoir : goethite, limonite, lépidocrocite, oxyhydroxydes, rubéfaction.

hémi-organique, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un horizon très humifère (mais non holorganique) contenant plus de 8 g/100 g de carbone organique.hemi-organicVoir : holorganique.

héritage, n.m.PédologiePropriété ou composition d’un horizon ou d’un solum héritée initialement du matériau parental, plus ou moins modifiée ensuite par les processus pédogénétiques.Ainsi, dans de nombreux sols du Bassin pari-sien, on décèle de la kaolinite en abondance dans la fraction < 2 µm. Cette kaolinite est simplement héritée de la sédimentation marine et reste stable (non altérable) sous nos climats. Il en va différemment dans certains paléosols argileux formés depuis le Tertiaire (telles certaines « argiles à silex »), où la dominance de la kaolinite résulte d’une longue paléopédogenèse de type ferrallitique.

inheritance, inherited properties, inhe-rited composition

H

101

hétérogénéité, n.f.

PédologiePropriété des couvertures pédologiques, dans les trois dimensions de l’espace et observable à toutes les échelles d’inves-tigation (du micromètre au kilomètre).C’est cette hétérogénéité qui rend si difficiles leur échantillonnage, leur modélisation et leur spatialisation.

heterogeneityVoir : horizon, cartographie.Cf. encadré 19

histosols, n.m.p.

Pédologie, Référentiel Pédologique 2008Types de sols composés de matières orga-niques et d’eau. Le solum se construit à partir de débris végétaux morts qui se transforment lentement en conditions

d’anaérobiose en raison de son engorge-ment permanent ou quasi permanent. Un histosol est constitué presque exclusive-ment d’horizons holorganiques H.Le Référentiel Pédologique 2008 distingue cinq Références : H. Fibriques, H. Mésiques, H. Sapriques, H. Composites et H. Leptiques.Voir  : tourbe, horizons histiques, topo-gène, ombrogène, soligène.

holorganique, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un sol entièrement constitué de matières organiques, humi-fiées ou non, pratiquement sans matière minérale (horizons organiques O et hori-zons histiques H).Deux seuils analytiques sont proposés : plus de 30 g/100 g de carbone organique, ou perte au feu à 600 °C supérieure à 50 g/100 g.holorganic

Encadré 19. L’hétérogénéité interne des horizons : fond matriciel et traits pédologiques

•Les horizons sont le résultat du découpage raisonné d’une couverture pédologique en volumes considérés comme homogènes. Mais cette notion d’homogénéité est relative, elle correspond à une certaine échelle d’investigation, celle du pédologue sur le terrain avec ses mains et ses yeux. Elle admet explicitement une hétérogénéité dans le détail. Le premier niveau d’hétérogénéité au sein d’un horizon est l’existence de volumes naturels individualisés : les agrégats ou peds. Au sein de chaque agrégat, on peut distinguer encore plusieurs niveaux d’hétérogénéité : les différents constituants formant le fond matriciel, mais aussi les divers traits pédologiques.•Le fond matriciel, c’est le « motif » général de l’horizon, résultant de l’organisation des différentes particules et de la porosité d’entassement, de fissuration, d’activité biologique, etc. C’est lui qui forme la grande masse de l’horizon. Sur le terrain, il est possible d’en apprécier la couleur et la macrostructure. Au microscope, sur lames minces, on pourra visualiser nombre de constituants (sables, limons, séparations et petits « domaines » argileux) et décrire une (ou plusieurs) organisation(s). Logiquement, les éléments grossiers font partie du fond matriciel lorsqu’ils sont bien répartis dans la masse, mais la coupure granulométrique conventionnelle à 2 mm nous pousse à les considérer à part.•Les traits pédologiques sont tous les éléments (d’origine pédologique) qui ne font pas partie du fond matriciel : revêtements, accumulations localisées, nodules, taches, langues et lentilles, éléments secondaires, tubules, cavités, etc. Les traits pédologiques peuvent nous fournir des renseignements très utiles sur le fonctionnement actuel (ou passé) du solum étudié (illuviation d’argile, gonflement, migrations verticales, accumulations, signes d’hydromorphie, activité biologique).

Petit lexique de Pédologie

102

horizonation, n.f.

PédologieProcessus de différenciation d’horizons distincts au cours de la pédogenèse. Ce terme désigne également le résultat de ce processus.

horizonationVoir : différenciation.

horizon calcique, l.m.

PédologieHorizon diagnostique de la WRB carac-térisé par l’accumulation de carbonate de calcium secondaire. Les carbonates peuvent provenir d’un transfert depuis la surface ou d’un transfert latéral le long d’une toposéquence.Attention ! Ce terme a été bien mal choisi car, selon sa définition même, l’«  horizon calcique » n’est pas « calcique » mais calcaire (ou carbonaté).

calcic horizonVoir : calcique, calcaire (adj.), horizons calcariques.

horizon cambique, l.m.

PédologieHorizon diagnostique de la WRB caracté-risé par une structure pédologique nette et par des couleurs indiquant un degré d’altération modéré.Cet horizon correspond assez bien à la notion d’« horizon structural » du Référen-tiel Pédologique.

cambic horizon

horizons, n.m.p.

PédologieCouches superposées d’une couverture pédologique qui résultent d’un découpage par la pensée et qui ont des propriétés dif-férentes les unes des autres.

Les couvertures pédologiques montrent en général des différenciations selon un axe vertical. De là est née, très anciennement, la notion d’horizon. Dans une fosse, les horizons résultant de ce découpage sont des volumes, paraissant macroscopiquement homogènes, des sous-ensembles de la couverture pédolo-gique étudiée. Par leur dimension verticale centimétrique à métrique, ils sont directement perceptibles à l’œil nu, sur le terrain. L’ horizon est le niveau d’investigation le plus commode pour décrire, échantillonner et définir les cou-vertures pédologiques.Les pédologues utilisent couramment les « horizons-concepts » qui sont le résultat de l’interprétation de certains caractères mor-phologiques propres à l’horizon étudié et que nous considérons comme typiquement asso-ciés à des processus pédogénétiques, mais qui résultent aussi de la prise en compte des autres horizons et de divers éléments de l’environne-ment pédologique. Ces « horizons-concepts » sont l’objet d’une typologie morphogénétique et d’un langage synthétique auquel sont asso-ciés des symboles : H, O, A, E, S, BT… Dans le Référentiel Pédologique, ils sont nommés horizons de référence.

(soil) horizonsVoir : horizon diagnostique.Cf. figure 2, encadré 19

horizons A, l.m.p.

Référentiel PédologiqueHorizons «  organominéraux  » ou « hémi-organiques », c’est-à-dire conte-nant en mélange de la matière organique et de la matière minérale, situés à la base des horizons holorganiques lorsqu’ils existent, sinon à la partie supérieure du solum.Les horizons A présentent une structuration pédologique généralisée d’origine biologique (action de la faune et/ou des racines et/ou des matières organiques). Ils présentent obligatoi-rement l’un des trois modes majeurs d’incor-poration et de liaison de la matière organique à la matière minérale suivants  : horizon A biomacrostructuré, h. A d’insolubilisation ou h. A de juxtaposition. Selon les conditions

H

103

de saturation du complexe d’échange ou la dominance de tel ou tel composant (calcaire, dolomie), le Référentiel Pédologique distingue et définit douze sous-types d’horizons A. À noter le rôle particulier des horizons A sous végétation permanente (forêts, prairies, pelouses, alpages) : c’est le lieu de retour des débris des organes aériens des plantes et de leurs composants (cycle biogéochimique des éléments majeurs et traces) et l’interface entre lithosphère et atmosphère (retombées atmosphériques).

A horizonsVoir : épisolum, formes d’humus.

horizons BT, l.m.p.

Référentiel PédologiqueHorizons qui contiennent en abondance des argiles phylliteuses illuviales et qui se forment en relation avec un horizon éluvial, lequel se trouve au-dessus de lui dans le même solum ou plus haut sur un versant.Les propriétés texturales, structurales et de porosité d’un horizon  BT (anciennement nommé B « textural » et codé Bt) sont gran-dement déterminées par l’abondance des par-ticules argileuses illuviées (le plus souvent sous la forme de revêtements sur les faces des agrégats ou sur les faces de vides). Aux particules argileuses peuvent être associées d’autres substances, notamment des oxydes de fer et des matières organiques. Un horizon BT peut se trouver en surface si le solum a été partiellement tronqué.

BT horizonsSyn. : horizons argilluviaux.Voir : argilanes, revêtements, illuviation, luvisols.

horizons C, l.m.p.

Référentiel PédologiqueHorizons minéraux de profondeur qui diffèrent des couches M ou R en ce que leurs constituants ont subi, dans toute

leur masse, une fragmentation importante et/ou une certaine altération météorique.Ils diffèrent des horizons A, E, S, BT, G, g, etc., car ils n’ont pas acquis de structuration pédo-logique généralisée et conservent en grande partie leur structure lithologique originelle (isaltérite, allotérite).

C horizonsVoir : altérites.

horizons cailloutiques, l.m.p.

Référentiel PédologiqueVoir : horizons peyriques.

horizons calcariques, l.m.p.

Référentiel PédologiqueHorizons où l’accumulation de carbo-nate de calcium secondaire est jugée très importante, voire dominante.Selon que les formes des concentrations sont discontinues, continues non indurées ou continues et indurées, on distingue les « horizons calcariques » (codés K), les « hori-zons calcariques continus » (codés Kc) et les « horizons pétrocalcariques » (codés Km).Les horizons calcariques correspondent à l’« horizon calcique » de la WRB.

K horizons

horizons diagnostiques, l.m.p.

PédologieHorizons dont la seule présence oblige de rattacher un solum à une catégorie d’une classification ou d’une typologie sous réserve de respecter certaines conditions de situation, de profondeur ou certains critères analytiques.Juger qu’un horizon qu’on a distingué sur le terrain correspond à un certain type d’hori-zon (horizon de référence) ou, a fortiori, à un horizon diagnostique résulte d’une interpré-tation des informations recueillies au cours d’observations et des résultats analytiques.

Petit lexique de Pédologie

104

Pour la WRB, les horizons diagnostiques et certaines propriétés des sols sont censés reflé-ter l’expression de processus pédogénétiques, communément reconnus comme intervenant dans les sols. Ils peuvent donc être utilisés pour décrire et définir des catégories de sols. Ils sont considérés comme « diagnostiques » quand ils atteignent un degré suffisant d’ex-pression, ce qui est déterminé par la visibilité, la proéminence, la possibilité d’être mesuré, l’importance et la pertinence vis-à-vis de la formation et de l’utilisation des sols, et des cri-tères quantitatifs. Pour être diagnostiques, les horizons doivent aussi atteindre une épaisseur minimale, qui peut être appréciée en relation avec des facteurs bioclimatiques (on s’attend, par exemple, à ce qu’un horizon spodique soit moins épais en régions boréales que sous les tropiques). Pour le Référentiel Pédologique, un horizon de référence n’est pas, en géné-ral, diagnostique à lui tout seul. Ce sont cer-taines successions d’horizons de référence (les « solums diagnostiques ») qui permettent de rattacher tel solum à telle Référence.

diagnostic horizonsVoir  : solum diagnostique, horizon- concept, horizon de référence.

horizons duroxydiques OXc, l.m.p.

Référentiel Pédologique 2008Horizons du domaine ferrallitique, peu différents des horizons pétroxydiques mais s’en distinguant par leur moindre degré de dureté. Les horizons duroxydiques peuvent être brisés difficilement à la main mais assez facilement avec un outil léger.Syn. : carapaces ferrugineuses.Voir  : ferrallitisols, horizons pétroxy-diques, oxydisols.

horizons éluviaux, l.m.p.Référentiel PédologiqueHorizons organominéraux, appauvris en fer et/ou en minéraux argileux phylliteux et/ou en aluminium, avec concentration corrélative en minéraux résistants.

Codés E, ce sont des horizons d’éluviation (par entraînement vertical, oblique ou latéral) à laquelle s’ajoute souvent une dégradation géo-chimique. Directement mobiles ou libérées par altération, les matières quittent ces horizons sous forme de solutions ou de suspensions et transitent vers des horizons plus profonds et/ou hors du solum. Les horizons E contiennent beaucoup moins de carbone organique que les horizons A ou L sus-jacents. Ils sont net-tement moins argileux, moins bien structurés et moins colorés que les horizons BT, BP ou S sous-jacents ou correspondant latéralement.Certains horizons E sont dits « albiques » lorsque la couleur très claire de l’horizon est déterminée par celle des particules primaires de limons et de sables et non plus par des revêtements sur ces particules.

eluvial horizons, E horizonsVoir : éluviation, dégradation.

horizons ferrallitiques F, l.m.p.Référentiel Pédologique 2008Horizons caractéristiques du domaine ferrallitique.La structure, fragmentaire moyenne à très fine ou massive, est souvent constituée de micro-agrégats d’un diamètre inférieur au mil-limètre. La couleur vive homogène, due aux oxydes et hydroxydes de fer, est rouge, jaune ou rouge violacé. Ces deux caractères de struc-ture et de couleur l’ont fait dénommer structi-chron par certains auteurs. On distingue des horizons F rouges et des horizons F jaunes. Le taux d’argile minéralogique est > 12 % de la terre fine : il s’agit principalement de kaoli-nite, plus rarement d’halloysite. Les minéraux argileux 2/1, si présents, représentent moins de 10 % de la fraction argileuse. Le rapport moléculaire SiO2/Al2O3 du produit d’altération (hormis le quartz résiduel) est < 2,2.Les oxyhydroxydes métalliques de fer (goethite, hématite), mais aussi d’aluminium (gibbsite), de titane, de chrome, de cobalt, de nickel, sont souvent mélangés, mais générale-ment l’un d’eux domine largement. La somme des oxydes (dosés par méthode triacide ou fusion alcaline) est <  60  % de la fraction < 2 μm (le plus fréquemment entre 3 et 18 %).Voir : ferrallitisols, horizons oxydiques Ox.

H

105

horizons ferriques Fe, l.m.p.

Référentiel Pédologique 2008Ce sont des horizons sous climats tempé-rés (désormais codés Fe) où l’accumulation absolue de fer est jugée dominante.S’il y a en outre une forte induration, on définit des horizons « pétroferriques » (codés Fem) très durs, épais de 10 à 50 cm, souvent dis-continus, formés soit de nodules et ciments ferro-manganiques, soit d’éléments grossiers (graviers, galets) cimentés par des oxydes ferro- manganiques. Ces horizons durcis sont sou-vent situés en position de piémont ou de rup-ture de pente.Les horizons « placiques » (codés Femp) sont minces (1 à 10 mm) et indurés, cimentés par du fer seul, du fer + du manganèse ou un complexe matières organiques-fer.

Fe horizonsVoir : garluche, grep, grison.

horizons ferrugineux (FE), l.m.p.

Référentiel Pédologique 2008Ces horizons se forment à partir d’ho-rizons de vieilles altérations. Ils se caractérisent par une concentration en hydroxydes, principalement de fer.Il s’agit, pour la majeure partie du fer, d’une accumulation relative résultant : – de la dis-solution ou de la transformation de minéraux primaires altérables  ; – de l’élimination de minéraux secondaires argileux, principale-ment de la kaolinite, entraînés par l’eau de nappes temporaires.Une accumulation absolue de fer, due à d’autres processus, peut venir s’ajouter à l’ac-cumulation relative. L’ observation permet de séparer les zones d’illuviation d’argile et d’altération par la présence ou non de cutanes d’illuviation. Ces horizons sont meubles, et de couleur rougeâtre. La kaolinite et la goethite sont les constituants dominants, majoritaire-ment issus de l’altération des minéraux pri-maires (les formes sont en effet conservées). Il reste fort peu de minéraux primaires altérables (orthose et biotite). Le pH est compris entre 6,0 et 6,5. La somme des cations échangeables

alcalins et alcalino-terreux est < 5 cmol+/kg. La CEC est de l’ordre de 10 cmol+/kg, ce qui implique un taux de saturation S/CEC < 50 %.

La concentration du fer diminue vers le bas de l’horizon (gradient vertical) et vers le bas des versants (gradient latéral).Voir : ferruginosols.

horizons fersiallitiques, l.m.p.Référentiel PédologiqueHorizons (codés FS) qui présentent tous les caractères ci-dessous.Les minéraux argileux 2/1 jouent un rôle dominant, même s’ils peuvent être présents en proportion faible. La fersiallitisation a été souvent caractérisée par un rapport fer libre/fer total > 0,50. En fait, le seuil pertinent dépend largement du matériau parental. Il est plus intéressant de doser le fer « facilement extractible » (FFE), quantifié grâce à une ciné-tique d’extraction. Pour les horizons FS, le rapport FFE/fer total serait toujours supérieur à 0,20. La pertinence du FFE s’explique par le fait que le fer des horizons FS se trouve en partie sous la forme de cristallites très fins (3 à 5 nm) d’hématite.Sur roche calcaire, la fersiallitisation inter-viendrait après décarbonatation  : les car-bonates présents dans certains horizons FS résulteraient donc de reprécipitations ou de colluvionnement. La couleur de la matrice ou au moins celle des faces des agrégats est 5 YR ou plus rouge (selon la charte Munsell). La structure est polyédrique anguleuse, très fine, fine ou moyenne, très bien développée et très nette. Elle est extrêmement stable et s’organise souvent en une sur-structure cubique ou pris-matique, à faces luisantes ; elle se subdivise généralement en une sous-structure millimé-trique anguleuse, très typique. La distribution relative du plasma et du squelette est généra-lement porphyrique.L’ illuviation d’argile est observée dans certains horizons FS (notés alors FSt). Typiquement, il n’y a pas de ségrégation du fer et du man-ganèse, sauf parfois sous forme de très fins enduits noirs sur les faces des peds. Nette-ment argilisés et riches en minéraux 2/1, les horizons FS ont généralement une capacité

Petit lexique de Pédologie

106

d’échange assez élevée et de bonnes capacités de rétention en eau.Les horizons FS peuvent être carbonatés, cal-ciques ou insaturés.

fersiallitic horizons, FS horizonsVoir : bisiallitisation, fersialsols, matrice, xanthomorphe, Munsell soil color charts.

horizons graveliques gr, l.m.p.Référentiel Pédologique 2008Voir : horizons peyriques.

horizons gypsiques Y, l.m.p.Référentiel PédologiqueHorizons où l’accumulation de sulfate de calcium (gypse) secondaire est jugée très importante, voire dominante.L’ horizon gypsique de surface (codé Ys) est un horizon de surface ou proche de la surface, d’épaisseur sensiblement constante et comprise entre 20 et 50 cm, caractérisé par une concentra-tion continue (encroûtement) de gypse micro-cristallisé en relation avec l’activité racinaire et le cycle humectation/dessiccation en zones arides et semi-arides, sur roches-mères gypseuses. À l’horizon Ys est associée une végétation natu-relle adaptée, avec notamment le groupe végétal des thiophores qui accumulent beaucoup de soufre, calcium et magnésium.L’ horizon pétrogypsique (codé Ym) est situé tout à fait en surface. Il correspond à une concentration continue (croûte) de gypse ; il est induré et morcelé en plaques polygonales dont l’amorce est visible dans l’horizon sous-jacent qui est toujours un horizon Ys. L’ hori-zon gypsique de profondeur (codé Yp) montre une épaisseur très variable (10 à 100 cm). Il est caractérisé par une concentration continue (encroûtement) de gypse cristallisé et parfois induré, en relation soit avec une nappe phréa-tique, soit avec des phénomènes d’illuviation verticale ou avec une circulation latérale des solutions. C’est un horizon de moyenne pro-fondeur, parfois assez proche de la surface, en relation avec le niveau de la nappe phréatique ou avec des situations aval dans le paysage.

Ys or Yp horizons

horizons histiques H, l.m.p.

Référentiel PédologiqueHorizons holorganiques, codés H, for-més en milieu saturé par l’eau durant des périodes prolongées (plus de 6 mois par an) et composés principalement à par-tir de débris de végétaux hygrophiles ou subaquatiques.En raison de leur constitution holorganique, des méthodes analytiques spécifiques doivent être employées pour les caractériser. Selon le degré de décomposition du matériel végétal, on distingue trois types d’horizons H :

– horizons H « fibriques » (codés Hf) : faible décomposition des fibres, structures végétales facilement identifiables ;

– horizons H «  mésiques  » (codés Hm)  : la décomposition du matériel végétal est moyenne à forte ; les structures végétales sont difficilement identifiables ;

– horizons H «  sapriques  » (codés Hs)  : décomposition presque totale à totale du matériel végétal ; les structures végétales ne sont plus discernables.

Le Référentiel Pédologique distingue égale-ment les horizons H « assainis » (codés Ha) et les horizons H « labourés » (codés LH). Ils sont tous formés de matières organiques très décomposées et de couleur foncée. Un abais-sement du niveau de la nappe, avec mise en culture (horizon LH) ou sans (horizon Ha), entraîne une forte structuration.

histic horizonsVoir : histosols, tourbe.

horizons « jeunes » J, l.m.p.

Référentiel PédologiqueHorizons très peu différenciés, soit parce que la durée d’évolution du solum est encore insuffisante, soit parce que les autres facteurs de la pédogenèse sont absents ou bloquent l’évolution. Les processus d’altération (décarbonatation, libération du fer, etc.) et de redistribution interne de matières (argile, fer, calcaire) sont à peine amorcés et peu visibles. Ce ne sont plus des couches M ou D, car il existe

H

107

une structure pédologique, mais peu déve-loppée et tributaire de la granulométrie.Les horizons J de surface (Js) comme les hori-zons J de profondeur (Jp) peuvent être décrits dans certains fluviosols, thalassosols, cryosols, Arénosols.

horizons labourés L, l.m.p.

Référentiel PédologiqueHorizons de surface, codés L, dont la morphologie et le fonctionnement ont été anciennement ou sont encore pério-diquement artificialisés par un labour et/ou d’autres pratiques agricoles.La notion d’« horizon labouré » est à prendre au sens large : il s’agit d’une couche résultant du travail d’une charrue ou de tout autre outil (machine à bêcher, chisel, outil rotatif, etc.) qui réalise un ameublissement profond. Cela laisse ainsi la possibilité :

– de distinguer des horizons LA, LE, LS, LBT, LO ou LH selon les caractères pédologiques encore reconnaissables ;

– et de subdiviser verticalement, puis laté-ralement cet horizon majeur en sous-hori-zons selon la méthode de Gautronneau et Manichon. Les horizons labourés (anciennement codés Ap) se distinguent des horizons naturels par trois séries de caractères :

– rehomogénéisation des horizons de surface jusqu’à 25-30 cm de profondeur, disparition du gradient de matières organiques, mélange des apports superficiels (retombées atmosphé-riques, épandages) ;

– structure complètement artificialisée (mottes, lit de semences, etc.) ;

– concentration des éléments fertilisants à proximité de la surface, d’où un enracinement très dense dans cet horizon.

En outre, c’est le lieu de retour au sol des organes aériens non exportés des plantes cultivées et de leurs constituants (cycle biogéo-chimique des éléments majeurs et traces). C’est l’interface entre la lithosphère, l’agrosphère (fertilisants, amendements, produits phyto-sanitaires, épandages divers) et l’atmosphère (retombées atmosphériques).

ploughed horizons, L horizons

horizons nitiques Sn, l.m.p.Référentiel Pédologique 2008Horizons de texture argileuse lourde, à structure bien développée et stable, où les minéraux argileux de type halloysite sont dominants. Les horizons Sn présentent des alternances saisonnières de gonflement et de retrait de faible amplitude, se traduisant par des « faces luisantes » centimétriques dues à des pressions, localisées sur les faces planes des agrégats. Ces horizons sont caractéristiques des Nitosols.Voir : halloysite, Nitosols.

horizons nodulaires ND, l.m.p.Référentiel Pédologique 2008Dans ces horizons du domaine ferral-litique, traditionnellement qualifiés de nodulaires ou gravillonnaires, le fer et/ou les autres métaux s’accumulent sous forme de nodules, de concrétions, etc.La teneur en ces éléments sesquioxydiques doit être > 60 % (en poids), valeur à partir de laquelle des contraintes apparaissent pour l’utilisation des sols, et ce, quelle que soit la dimension de ces éléments. Les nodules peuvent être le résultat d’une réelle accumula-tion sous cette forme ou résulter du démantè-lement d’horizons pétroxydiques. Ils peuvent s’être formés sur place ou provenir d’apports.

horizons organiques O, l.m.p.Référentiel PédologiqueHorizons holorganiques, codés O, formés en conditions aérobies, constitués principa-lement de débris ou de fragments végétaux morts (feuilles, aiguilles, racines, matériels ligneux) plus ou moins transformés et tou-jours situés à la partie supérieure des solums, au-dessus des autres horizons ou couches.Trois types d’horizons organiques doivent être distingués qui se différencient par l’état moyen de transformation des débris végétaux lié à l’activité biologique :

– les horizons OL, constitués de débris foliaires non ou peu évolués et de débris

Petit lexique de Pédologie

108

ligneux. La forme originelle des débris est aisément reconnaissable à l’œil nu ;

– les horizons OF, formés de résidus végétaux, surtout d’origine foliaire, plus ou moins frag-mentés, reconnaissables à l’œil nu, en mélange avec des proportions plus ou moins grandes (moins de 70 % en recouvrement visuel) de matières organiques fines sous la forme de boulettes fécales. Les horizons OF sont sou-vent parcourus par un réseau racinaire fin plus ou moins abondant et par des mycéliums ;

– les horizons OH, qui contiennent plus de 70 % en volume de matières organiques fines. Celles-ci sont sous forme de boulettes fécales et/ou de microdébris végétaux et mycéliens sans structure reconnaissable à l’œil nu. Ce pourcentage est évalué hors racines fines (mortes ou vivantes) qui sont souvent très abondantes. Les horizons OH se présentent comme un produit assez homogène de teinte brun rougeâtre à noire, à structure continue ou granulaire ou fibreuse. La présence de grains minéraux visibles à l’œil nu est possible.

Les distinctions entre OL, OF et OH sont indispensables car elles servent à la définition des formes d’humus.

O horizonsVoir : litière, formes d’humus, boulettes fécales, horizons histiques.

horizons oxydiques OX, l.m.p.

Référentiel Pédologique 2008 (p.  146 et suivantes)Ces horizons meubles des couvertures ferrallitiques, d’apparence massive, pré-sentent en fait une structure polyédrique émoussée, fine à très fine.Les micro-agrégats de la taille des limons et des sables sont très abondants. La porosité est élevée. Le taux d’argile minéralogique est <  12  % de la terre fine. Les oxydes et hydroxydes métalliques (Fe, Al, Ti, Mn, Cr, Co, Ni, etc.) sont les constituants essentiels de ces horizons. La somme des oxydes dosés (par méthode triacide ou fusion alcaline) est > 60 % de la fraction < 2 μm. Le pourcentage de minéraux altérables autres que le quartz et la muscovite est <  10  % de la fraction

20-200 μm. En fonction de la nature de l’élé-ment dominant, on distingue des horizons oxydiques allitiques (boehmite et gibbsite), ferritiques (goethite et hématite), bauxitiques (mixte), titaniques (oxydes de titane). En conséquence, les teintes varient du rouge violacé très foncé parfois presque au noir et plus rarement au jaune. Les couleurs très sombres sont dues à la présence de magnétite ou de chromite.Voir : ferrallitisols, oxydisols, oxy- hydroxydes.

horizons pétroxydiques OXm (cuirasses), l.m.p.

Référentiel Pédologique 2008Ces horizons se caractérisent par l’ac-cumulation d’oxydes et d’hydroxydes métalliques (Fe, Al, Cr, Ni, etc., seuls ou en mélange) sous des formes consolidées continues. Ils ne peuvent être brisés que très difficilement avec un outil (marteau, barre à mine).Ces cuirasses (ferritiques ou bauxitiques) sont extrêmement fréquentes dans le domaine fer-rallitique où, bien souvent, elles fossilisent des surfaces géomorphologiques anciennes (ère tertiaire). Ces horizons, dont on peut démontrer l’origine pédologique, dérivent de roches très variées : volcaniques, ultraba-siques, métamorphiques, éruptives, etc., et même sédimentaires.Les horizons OXm peuvent être continus, mais le plus souvent ils présentent de nombreuses fractures.Syn. : cuirasses ferrugineuses.Voir : ferrallitisols, ferruginosols, oxydi-sols, oxyhydroxydes.

horizons peyriques X, l.m.p.

Référentiel Pédologique 2008Ces horizons, épais de plus de 10  cm, contiennent plus de 60 % d’éléments gros-siers > 2 mm (teneur pondérale rapportée à la terre totale sèche).

H

109

En fonction des proportions de graviers, cail-loux et pierres, on distingue :• s’ils contiennent plus de 50 % de [cailloux + pierres + blocs]

–et que les cailloux dominent : horizons cail-loutiques, codés Xc

–et que les pierres et/ou blocs dominent : horizons pierriques, codés Xp,

• s’ils contiennent plus de 50 % de graviers : horizons graveliques, codés Xgr ;• s’ils n’appartiennent à aucune de ces deux catégories : horizons grossiers, codés X.Remarque : dans la version de 1995 du Réfé-rentiel Pédologique, les graviers n’étaient pas pris en compte pour la définition des horizons peyriques.Voir : éléments grossiers, Peyrosols.

horizons pierriques, l.m.p.

Référentiel Pédologique 2008Voir : horizons peyriques.

horizons placiques, l.m.p.

placic horizonsVoir : horizons ferriques.

horizons podzoliques, l.m.p.

Référentiel PédologiqueHorizons, codés BP, caractéristiques et obligatoires des podzosols, caractérisés par une accumulation absolue de produits amorphes constitués par des matières organiques et de l’aluminium, avec ou non du fer.Les horizons BP présentent toujours les carac-tères suivants :

– une teinte à l’état humide 7,5 YR selon le code Munsell ou plus rouge ;

– des taux d’aluminium et de fer extractibles à l’oxalate d’ammonium plus élevés que dans les horizons sus-jacents A ou E ;

– une fraction majoritaire de matières orga-niques extractibles au pyrophosphate de sodium ; dans cette fraction extractible, les acides fulviques sont essentiellement de type polyphénolique.

Ils présentent souvent les caractères suivants : – une microstructure pelliculaire, les revête-

ments étant constitués de matière organique amorphe associée à l’aluminium et, éventuel-lement, au fer ;

– une cimentation continue d’une partie de l’horizon par des constituants amorphes organiques associés à l’aluminium et, éven-tuellement, au fer.La morphologie et les caractéristiques analy-tiques des horizons BP sont susceptibles de varier largement. On distingue notamment des horizons BP cimentés (alios, ortstein) et des horizons BP meubles ou friables. Certains horizons BP (codés BPh) ont une teneur élevée en carbone, relativement aux teneurs en Al et Fe extractibles, d’autres (codés BPs, s pour sesquioxydes) ont une teneur plus faible en car-bone, et Al et Fe extractibles sont alors domi-nants. Ces deux types d’horizons BP peuvent exister dans un même solum, dans ce cas l’ho-rizon BPh est situé au-dessus de l’horizon BPs.

BP horizonsVoir : alios, chéluviation, horizons pla-ciques, podzosols.

horizons rédoxiques, l.m.p.Référentiel PédologiqueHorizons, codés g ou –g, dont la morpholo-gie résulte de la succession, dans le temps, de processus de réduction avec mobilisation du fer (périodes de saturation en eau) et de processus d’oxydation avec immobilisation du fer (périodes de non-saturation). Ces horizons correspondent donc à des engor-gements temporaires.Ils sont caractérisés par une répartition du fer très hétérogène : juxtaposition de volumes clairs appauvris en fer et de volumes enri-chis en fer (taches rouille ou amas et nodules noirs). Ces ségrégations du fer sont perma-nentes et visibles quel que soit l’état d’humidité de l’horizon. Les immobilisations se main-tenant lorsque le sol est de nouveau saturé, elles tendent ainsi à former peu à peu des accumulations localisées de fer.

redoxic horizons, g horizonsVoir : hydromorphie, réductiques (hori-zons), traits rédoxiques.

Petit lexique de Pédologie

110

horizons réductiques G, l.m.p.

Référentiel PédologiqueHorizons, codés G ou –G, dont la morpho-logie est à attribuer à la prédominance des processus de réduction et de mobilisation du fer suite à des engorgements perma-nents ou quasi permanents.Dans les horizons réductiques, la répartition du fer est plutôt homogène. Leur morphologie varie au cours de l’année en fonction de la persistance ou du caractère saisonnier de la saturation (battement de nappe profonde) qui les génère. D’où la distinction entre horizons réductiques sensu stricto (codés Gr) et ceux temporairement réoxydés (codés Go). Les premiers sont caractérisés par leur couleur qui peut être soit uniformément bleuâtre à verdâtre, soit uniformément blanche à noire ou grisâtre. Dans le cas des horizons Go, la saturation par l’eau est interrompue périodi-quement. Des taches de teintes rouille sont observables pendant les périodes de non-sa-turation, au contact des vides, des racines, sur les faces de certains agrégats. Ces taches dispa-raissent quand l’horizon est de nouveau saturé d’eau. Lorsque la porosité et les conditions hydrologiques permettent le renouvellement de l’eau en excès, ces horizons s’appauvrissent progressivement en fer. Une déferrification complète peut parfois intervenir, d’où le blan-chiment de l’horizon (horizon G albique).

reductic horizons, G horizonsVoir : hydromorphie, rédoxiques (hori-zons), réductisols.

horizons de référence, l.m.p.

Voir : horizons.

horizons réticulés RT, l.m.p.

Référentiel Pédologique 2008Horizons de profondeur, d’épaisseurs variables, caractéristiques des couvertures ferrallitiques, se situant entre les horizons d’altération et les horizons ferrallitiques F ou oxydiques OX.

Ils sont caractérisés par une grande variété de couleurs (rouge, ocre rouge, jaune, ocre jaune, beige, blanc, gris, etc.) et par un réseau plus ou moins régulier, dont la maille, de type alvéolée, réticulée ou anastomosée, se répète systématiquement tous les centimètres ou tous les décimètres. Le faciès typique montre une égale importance de taches fortement contrastées : rouge et jaune, rouge et blanc, jaune et blanc, rouge et gris, etc. Ségrégations importantes des oxydes de fer.Dans le passé, ces horizons ont été désignés de façons multiples : argile tachetée ou bariolée, zone tachetée, plinthite, latérite hydromorphe, mottled clay, rétichron. Ils étaient souvent codés Cg.

horizons saliques Sa, l.m.p.Référentiel PédologiqueHorizons caractérisés par une accumu-lation marquée de sels plus solubles que le gypse.Il peut s’agir de sels chlorurés, sulfatés, bicar-bonatés, carbonatés ou nitratés : sels simples KCl, NaCl, MgCl2, CaCl2, Na2SO4, MgSO4, NaHCO3, Na2CO3, NaNO3, ou sels complexes plus ou moins hydratés. Le cation le plus fréquent est le sodium. Outre ce critère de solubilité, le type anionique de salure et la conductivité électrique de la solution du sol sont pris en considération :

– enrichi en chlorures et/ou en sulfates ou nitrates (sels de la série neutre), avec un pH de l’extrait de pâte saturée inférieur à 8,5, un horizon est défini comme « salique » si, à un moment de l’année, la conductivité électrique de cet extrait de pâte saturée atteint 15 dSie-mens/m à 25 °C ;

– enrichi en bicarbonates et carbonates (sels de la série alcaline), avec un pH de l’extrait de pâte saturée supérieur à 8,5, un horizon est défini comme « salique » si, pendant une période de l’année, la conductivité électrique de cet extrait de pâte saturée atteint 8 dSie-mens/m à 25 °C.

Notation des horizons : SaA, SaS, SaC, SaY, éventuellement SaBT, SaH, SaK, etc.La teneur de cet horizon en sodium et/ou en magnésium échangeable peut être élevée

H

111

relativement au calcium, et elle l’est d’autant plus que la salinité est forte, mais la structure n’est pas dégradée.

Sa horizonsVoir : salsodiques (solums), salisols.

horizons siliciques Si, l.m.p.

Référentiel PédologiqueHorizons subsuperficiels cimentés par de la silice en quantité importante, voire dominante, à tel point que des fragments de l’horizon séché à l’air ne se délitent pas après immersion prolongée dans l’eau ou dans l’acide chlorhydrique.Le degré de cimentation est variable suivant l’accumulation de silice. Selon que les formes des accumulations sont discontinues ou conti-nues et faiblement indurées, ou bien conti-nues et indurées, on distingue les horizons siliciques (codés Si) et les horizons pétrosili-ciques, ou « duripans » (codés Sim).

Si horizons

horizons sodiques Na, l.m.p.

Référentiel PédologiqueHorizons caractérisés par une forte pro-portion de sodium échangeable.Ces horizons sont affectés également par une structure dégradée et compacte, soit totale-ment continue, soit grossièrement poly-édrique, prismatique ou en colonnes. Cette évolution structurale est en relation avec des conditions pédoclimatiques de plus en plus humides provoquant la mobilisation du sodium au sein des solums ou latéralement. La porosité intra-agrégats est toujours faible non seulement en saison humide, mais aussi en saison sèche.Cette dégradation de la structure est provo-quée par une teneur en sodium échangeable et hydrolysable plus ou moins élevée, mais représentant au moins 15  % de la somme des cations échangeables alcalins et alcalino- terreux. Cette teneur peut être inférieure lorsque le sodium manquant est compensé par une teneur élevée en magnésium échangeable

et surtout déséquilibrée par rapport à celle du calcium. Selon la nature minéralogique des argiles présentes, une teneur en sodium inférieure à 15 % peut aussi causer des dégra-dations structurales. La teneur en sels solubles de ces horizons est nulle ou très faible.

Notation des horizons : NaA, NaS, NaC, NaBT.

Na horizonsVoir : salsodiques (solums), sodisols.

horizons structuraux S, l.m.p.Référentiel PédologiqueHorizons, codés S, qui sont le siège de processus nets tels que l’altération des minéraux primaires, la libération d’oxyhy-droxydes de fer, la décarbonatation, etc. Cela se traduit par une structuration pédologique généralisée, une couleur dif-férente de celle du matériau parental et une certaine néoformation (ou libération) de minéraux argileux phylliteux.Au sein d’un horizon S, des redistributions internes de matières (CaCO3, argile) peuvent intervenir, mais il ne s’agit pas d’accumulations illuviales. C’est en cela que les horizons S dif-fèrent des horizons BT et BP. Les horizons S diffèrent des horizons A car ils ne sont pas le siège de l’humification primaire et car ils ne présentent pas une structuration d’origine biologique. Ils diffèrent des horizons E car ils ne sont pas appauvris en minéraux argileux ni en fer et que, en conséquence, ils présentent une structuration pédologique nettement plus affirmée et une couleur différente.Selon les conditions de saturation du com-plexe d’échange ou la dominance de tel ou tel constituant (calcaire, dolomie), le Référentiel Pédologique distingue et définit dix sous-types d’horizons S.

S horizons

horizons sulfatés U, l.m.p.Référentiel PédologiqueHorizons minéraux ou organominéraux qui ont toujours un pH inférieur à 3,5 après séchage (rapport terre/eau = 1) et,

Petit lexique de Pédologie

112

le plus souvent, des taches jaune pâle de jarosite. Des sulfates sont présents, sous forme de jarosite ou de sulfate d’alumine, avec une teneur en soufre total > 0,75 %.

U horizonsVoir : Sulfatosols.

horizons vertiques sphénoïdes V, l.m.p.

Référentiel PédologiqueHorizons profonds, codés V, présentant tous les caractères généraux des horizons à propriétés vertiques et caractérisés en outre par une structure sphénoïde et l’exis-tence de nombreuses faces de glissement, ou slickensides.Cette structure est caractérisée par la présence de vastes surfaces gauchies et luisantes qui, se recoupant suivant des angles de 10 à 60° sur l’horizontale, souvent très aigus, déterminent l’existence de gros agrégats, à section voisine du losange, dont les faces sont parfois striées ou cannelées. En période de dessèchement, la partie supérieure de l’horizon V se rétracte et il apparaît des fentes et des fissures mettant en évidence une sur-structure prismatique qui se surimpose à la structure sphénoïde. Cependant, la masse de l’horizon V connaît d’assez faibles variations d’humidité au cours des saisons et demeure toujours un milieu confiné.

edge shaped V horizons, sphenoid vertic V horizonsVoir  : vertisols, slickensides, structure sphénoïde, vertiques (propriétés).

hue, n.f. (anglicisme)

Voir : teinte de base.

humidité, n.f.

PédologieQuantité d’eau, exprimée sous la forme d’une proportion pondérale ou volumique, présente à un moment donné dans un cer-tain volume de sol.

Cette quantité est le plus souvent détermi-née ex situ sur échantillons sortis de leur contexte pédologique initial, mais il existe des méthodes de mesure et de suivi in situ (ex. : TDR, méthodes de résistivité électrique).

soil moistureVoir : géophysique, humidités caractéris-tiques, humidité (état d’), réflectométrie temporelle.

humidité (état d’), l.m.PédologieHumidité d’un horizon telle que ressentie et observée sur le terrain à l’aide de sen-sations tactiles, mais aussi à l’aide d’autres impressions comme le comportement mécanique.Cinq modalités peuvent être raisonnablement distinguées :

– sec : pas d’humidité décelable ; – frais ; – humide : échantillon malléable, humidité

voisine de la capacité au champ  ; absence d’eau libre ;

– très humide ; – noyé : présence d’eau libre, saturant tout ou

partie de la porosité.Les modalités « frais » et « très humide » sont des appréciations intermédiaires.

(soil) moisture conditions

humidités caractéristiques, l.f.p.PédologieHumidités déterminées sous certaines contraintes ou sous certaines conditions expérimentales sur des échantillons de sols pour caractériser les propriétés de rétention de tel ou tel horizon.Exemples :

– humidité à la capacité au champ (field capa-city water content) ;

– humidité au point de flétrissement (water content at the wilting point) ;

– humidité équivalente (equivalent water content) ;

– humidité résiduelle (residual water content).

characteristic water contents

H

113

humifère, adj.

PédologieQualifie un horizon qui contient une quan-tité relativement importante de matières organiques humifiées.Ce sont, par exemple, les horizons de surface organominéraux par opposition aux horizons profonds.

Référentiel PédologiqueQualifie un horizon non holorganique ou un solum qui contient beaucoup plus de car-bone organique que la norme (notation h, par exemple Ah, Sh, BTh).

humus-bearing, humose, humus-rich, humiferousVoir : épisolum, humique.

humification, n.f.

Agronomie, PédologieEnsemble des processus biochimiques, intervenant dans les horizons de surface, qui décomposent les matières organiques fraîches, puis contribuent à la synthèse de substances humiques.

humification

humine, n.f.

PédologieEnsemble des substances humifiées non extraites au laboratoire par des solutions aqueuses alcalines (à la différence des acides humiques et des acides fulviques).« L’ humine étant un résidu d’extraction, il ne s’agit pas d’une fraction homogène et l’on peut considérer que c’est un objet d’étude arté-factuel. Elle rassemble probablement toutes sortes de composés non extraits comme pro-bablement des acides humiques fortement liés à des minéraux, des polymères ligno-pro-téiques, des polysaccharides complexes et des corps microbiens. » (Calvet et al., 2015)Voir : acides humiques, acides fulviques.

humin

humique, adj.

PédologieRelatif à l’humus ou particulièrement riche en matières organiques humifiées.Ainsi, les horizons podzoliques BP, de teinte brune ou noire et contenant beaucoup de car-bone, sont dits « humiques » et codés BPh.

Référentiel Pédologique 2008Qualifie un solum ou un épisolum humifère présentant, sur au moins 20 cm d’épaisseur depuis la base des horizons O, une couleur noire ou sombre qui témoigne d’une grande richesse en matières orga-niques : présence d’horizons humifères et/ou hémiorganiques.Remarques : – ce terme ne convient pas pour qualifier un horizon ou un matériau (voir « humifère ») ; – il est parfois inclus, avec le même sens, à la dénomination d’une référence. Ex. : Alocrisol Humique.

humic

humiques (acides), l.m.p.

Voir : acides humiques.

humus, n.m.

Agronomie, PédologieEnsemble des constituants organiques du sol qui n’ont plus d’organisation bio-logique (végétale, animale, bactérienne) identifiable et qui sont issus de l’évolution biochimique lente des diverses matières organiques des sols (Comifer, 1993).Pour ce sens restreint, les scientifiques pré-fèrent désormais la formule « matières orga-niques des sols » (MOS).Attention aux autres acceptions de ce mot :

– dans le langage courant, l’humus est la « terre noirâtre formée par la décomposition des végétaux » (Petit Robert) ;

– en pédologie, il désignait fautivement l’en-semble des horizons de surface holorganiques et organominéraux comportant beaucoup de matières organiques. On préférera désormais le

Petit lexique de Pédologie

114

terme d’« épisolum humifère ». Attention donc à ce terme ambigu aux significations variées.

humusVoir  : humification, formes d’humus, épisolum humifère, matières organiques, mull, moder, mor, anmoor, terre végétale.

humus (formes d’)Voir : formes d’humus.

humus brut, l.m.PédologieTerme désuet à éviter.raw humus, forest peatSyn. : mor.

hydrolyse, n.f.PédologieAltération complète d’un ou plusieurs minéraux par réaction avec des molécules d’eau au sein d’une altérite ou d’horizons pédologiques. Certains constituants sont évacués en solution, tandis que d’autres restent sur place et participent à des néoformations.Dans le cas de l’altération géochimique des roches alumino-silicatées dans les milieux naturels, Pédro (1979) distingue entre :

– l’hydrolyse totale : tous les éléments appa-raissent sous formes d’hydroxydes, les uns comme Na et Si restent en solution, tandis que Al précipite in situ sous forme d’hydroxydes cristallisés (le plus souvent de la gibbsite), c’est l’« allitisation » ;

– l’hydrolyse partielle  : une fraction de la silice libérée par l’altération réagit avec la totalité de l’alumine libérée pour engendrer de nouveaux composés silicatés. Il y a néofor-mation de minéraux argileux (phyllosilicates) : c’est la « siallitisation ». Dans un premier cas, ce processus mène à la formation de minéraux argileux de type 1/1 (kaolinite ou halloysite) : c’est la « monosiallitisation » ; ou bien l’hy-drolyse partielle aboutit à l’individualisation de minéraux argileux 2/1 de type smectites :

c’est la bisiallitisation sensu stricto, ou « bisial-litisation vraie ».

hydrolysis

hydromoders, n.m.p.

PédologieFormes d’humus affectées par des engor-gements et présentant la succession d’horizons holorganiques OL/OF/OH (n’excédant pas quelques centimètres)/A. Ce dernier est un horizon A de juxtaposi-tion montrant des taches rouille.On distingue des hydromoders acides dans lesquels l’engorgement a moins d’impact que l’acidité et des hydromoders formés en milieux peu acides ou neutres où l’engorgement est le facteur prépondérant dans le mode de trans-formation des litières (Jabiol et al., 2007).

hydromoders

hydromorphe, adj.

PédologieQualifie un horizon ou un solum dont la morphologie a été fortement influencée par des engorgements temporaires ou permanents (anciens ou toujours actifs).

hydromorphicVoir : hydromorphie.

hydromorphie, n.f.

Agronomie, PédologieDans un horizon ou un solum, manifesta-tion morphologique de l’engorgement sous la forme de taches, de ségrégations, de colo-rations ou de décolorations. Ce phénomène résulte de la dynamique du fer et du manga-nèse (tous deux éléments colorés) en milieu alternativement réducteur, puis réoxydé.Ne pas confondre les causes et les effets en employant le mot « hydromorphie » pour désigner un engorgement. L’ hydromorphie persiste généralement même quand l’engorge-ment a cessé (saison sèche, terrains drainés).

H

115

http://mots-agronomie.inra.fr/mots-agrono-mie.fr/index.php/Hydromorphie

hydromorphyVoir : engorgement, horizons rédoxiques, horizons réductiques.

hydromors, n.m.p.PédologieFormes d’humus de milieux très acides affectées par des engorgements par nappes fluctuantes proches de la surface pouvant disparaître pendant deux ou trois mois.Les horizons holorganiques présentent une épaisseur importante (jusqu’à 30 cm d’épais-seur au total). Les horizons OL, OF et la partie supérieure de l’horizon OH ont les caracté-ristiques de ceux des formes d’humus aérées, mais la base de l’horizon OH a une couleur très foncée, une structure massive et une consistance grasse. L’ horizon A sous-jacent est souvent très noir, à structure massive et à limite inférieure irrégulière. Les racines sont gainées de rouille (Jabiol et al., 2007).

hydromors

hydromulls, n.m.p.PédologieFormes d’humus montrant la succession d’horizons OL (litière) au-dessus d’ho-rizons  A grumeleux et présentant des taches rouille liées à des engorgements temporaires.Les hydromulls se forment sous l’influence de la frange capillaire d’une nappe.

hydromulls

hydroxydes, n.m.p.Voir : oxyhydroxydes.

hypercalcaire, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum car-bonaté contenant plus de 40 g/100 g de

calcaire total et, en même temps, plus de 15 g/100 g de calcaire « actif ».hypercalcareous

hypermagnésique, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum dont le complexe adsorbant est saturé à plus de 80 % et dans lequel le rapport Ca2+/Mg2+ est < 0,2.hypermagnesic

hypocalcaire, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum carbo-naté contenant moins de 15 g/100 g de calcaire total (dans la terre fine).hypocalcareous

hypodermique, adj.Voir : circulation hypodermique.

hypoxie, n.f.PédologieForte baisse du taux d’oxygène dans un volume de sol, préjudiciable à la respira-tion des racines et donc à la végétation. L’ hypoxie existe temporairement dans les sols à drainage interne lent et en début de phase d’engorgement. La prolongation de l’engorgement conduit à des condi-tions d’anoxie suite à la consommation de l’oxygène résiduel par l’activité biolo-gique/microbienne (d’après Vocabulaire forestier, 2011).hypoxia, hypoxic conditionsVoir : engorgement, anoxie.

Petit lexique de Pédologie

116

IIGCS (Inventaire, gestion et conservation des sols), sigle

PédologieSystème unique d’information multi- échelle rassemblant tous les programmes de cartographie des sols en France, dont l’animation et l’harmonisation ont été confiées à l’unité InfoSol de l’Inra d’Orléans.Ce programme comprend trois volets : – des synthèses régionales, les Référentiels régio-naux pédologiques (RRP) ; – les inventaires à moyenne échelle (cartes à 1/100  000 et 1/50 000, programme Connaissance pédo-logique de France, CPF) ; – et des secteurs de référence pour l’étude des fonctionnements des sols à une échelle parcellaire.http://www.gissol.fr/le-gis/programmes/inventaire-gestion-et-conservation-des-sols-igcs-67Voir  : échelle, référentiels régionaux pédologiques.

illites, n.f.p.

Minéralogie, PédologieFamille de minéraux argileux 2/1 diocta- édriques et potassiques dont l’écartement des feuillets à 1,0 nanomètre est fixe.Minéraux peu gonflants, à capacité d’échange modérée, les illites se présentent sous la forme de particules polycristallines résultant de l’as-semblage de plusieurs cristallites élémentaires, de forme le plus souvent lenticulaire. En fait, les édifices illitiques des sols sont toujours une association de divers minéraux micacés de petite taille pouvant avoir des compositions diverses et plusieurs origines.

illitesVoir : argiles micacées, argiles (2), microdomaines.Cf. tableau 1

illuvial, adj.

PédologieQui a trait à ou qui résulte du processus d’illuviation.

illuvialVoir : illuviation, horizons BT.

illuviation, n.f.

PédologieApport de matières solides fines dans un horizon provenant d’autres horizons situés au-dessus au sein d’un même solum (illuviation verticale) ou plus haut sur le versant (illuviation latérale ou oblique).Cet apport peut résulter de processus de trans-fert de particules fines (< 10 µm), ou par préci-pitation. Comme il s’agit d’un transfert au sein d’une couverture pédologique, l’illuviation à un endroit résulte toujours d’une éluviation à un autre endroit.

illuviation, translocationVoir : argilluviation, horizons BT, luvisols, lessivage.

imbibition, n.f.

PédologieType particulier de saturation d’un hori-zon par l’eau en l’absence de pores gros-siers  : l’eau est alors fortement liée à la phase solide par des forces capillaires et demeure très peu mobile.

imbibition, soakingVoir : eau gravitaire, saturé, nappe phréa-tique, nappe perchée.

immobilisation, n.f.

PédologiePhénomène (réversible) de passage de substances ou de particules du sol d’une forme mobile à une forme immobile.

immobilisationVoir : adsorption, fixation.

I

117

imogolite, n.f.PédologieAluminosilicate hydraté à organisation cristalline (mais non décelable par dif-fractométrie X), se présentant dans les sols sous la forme de très fins filaments entremêlés (diamètre de l’ordre de 20 angströms, soit 2 nanomètres).Il s’agit d’un minéral de néoformation associé aux allophanes dans les silandosols et présent également dans les horizons podzoliques BP des podzosols.

imogoliteVoir : allophanes, silandosols, podzosols.

indicateur, n.m.Sciences sociales et économiquesValeur représentative retenue pour suivre l’évolution d’une situation (sociale ou éco-nomique) choisie parce que ses variations sont en corrélation significative avec celles d’une grandeur ou d’un ensemble de gran-deurs qui ne se prêtent pas à une mesure directe ou dont la mesure est longue et/ou coûteuse.PédologieCette notion est désormais appliquée au suivi de la « qualité des sols ».indicatorVoir  : bio-indicateurs, qualité des sols, espèces indicatrices.Cf. encadré 30

indice cumulohumique, l.m.PédologieIndice permettant d’évaluer plus objec-tivement la véritable richesse en matière organique des sols sans se laisser influen-cer par de minces horizons de surface très humifères.L’ indice cumulohumique (ICH), proposé par Boulaine (1980), est la somme, sur une épais-seur de 0 à 60 cm, des produits de la teneur en matières organiques (exprimée en % pondéral)

par l’épaisseur des différents horizons (expri-mée en dm). Il varie de 4 pour un Luvisol Dégradé à eumull acide, jusqu’à 25 pour un vertisol noir de Limagne et dépasse 100 dans le cas d’histosols.

cumulative organic matter index

indice de battance, l.m.Pédologie, AgronomieComme il était long et coûteux de réaliser des tests complets de stabilité structurale, Rémy et Marin-Laflèche (1974 puis 1977) ont proposé une estimation simplifiée des risques de battance par une sorte de « fonction de pédotransfert » avant l’heure. Ils ont considéré le rapport :

1,5 LF + 0,75 LG – C R = ––––––––––––––––––––––––––––

A + 10 MOoù LF = limons fins ; LG = limons grossiers ; A = argiles ; MO = matières organiques.LF, LG, A et MO sont exprimés en ‰.où C = 0,2 × (pH – 7) est un correctif à sous-traire lorsque le pH est supérieur à 7.Cette formule était bien corrélée avec les résul-tats des tests de stabilité de Hénin, mais elle n’est utilisable que si l’horizon considéré n’est ni nettement caillouteux (taux d’éléments gros-siers > 15 %), ni très argileux (A > 500 ‰), ni fortement calcaire (CaCO3 > 250 ‰), ni très humifère (MO > A/2).L’ indice de battance final Ib vaut alors : Ib = 5 (R – 0,2).L’ horizon de surface est dit « très battant » si Ib > 9 ; « battant » si 9 > Ib > 8 ; « assez battant » si 8 > Ib > 7 ; « peu battant » si 7 > Ib > 6 et « non battant » si Ib < 6.

soil slaking indexVoir  : battance, pédotransfert, tests de stabilité structurale.

indice d’eau, l.m.PédologieExpression de la capacité de rétention en eau d’un échantillon de sol non per-turbé sous une forme volumique. Le

Petit lexique de Pédologie

118

volume d’eau (Ve) est exprimé par rap-port au volume de solide (Vs), lequel reste constant quel que soit l’état hydrique de l’échantillon. L’ indice d’eau Ie = (Ve/Vs).

water ratioVoir : indice des vides.

indice d’entraînement, l.m.

PédologieIndice employé autrefois pour quantifier le processus d’argilluviation au sein d’un solum.Un tel indice se justifiait mais il a été utilisé de façon déraisonnable. Trop souvent, des taux d’argile plus faibles en surface qu’en profon-deur ont servi de seul argument pour conclure à l’existence d’une illuviation d’argile au sein de solums et à leur désignation comme des « sols lessivés ». Pour affirmer l’existence d’un phénomène d’illuviation d’argile, le princi-pal argument est l’observation d’abondants revêtements argileux au sein des horizons de moyenne profondeur (horizons BT). Si l’on veut quantifier l’intensité de l’illuviation d’argile à l’aide de valeurs granulométriques, il faut être sûr de l’homogénéité initiale du matériau parental ou, au moins, vérifier que ce matériau n’était pas initialement franchement hétérogène. Pour cela, on utilise généralement des considérations fondées sur les « squelettes granulométriques », sur l’étude des minéraux lourds, etc.

clay translocation indexVoir : lessivage, argilluviation, différencia-tion, indices de différenciation texturale.Cf. encadré 20

indice d’instabilité structurale, l.m.

PédologieIndice (noté Is) combinant les résultats de tests de stabilité structurale en une seule valeur numérique.Les valeurs obtenues expérimentalement par les auteurs de la méthode (Hénin et al., 1969)

variaient de 0,1 pour des échantillons de terres calcaires humifères à plus de 100 pour des échantillons de sols sodiques très instables. Il s’agit donc bien d’un indice d’instabilité. Il a été convenu d’utiliser le logarithme décimal de Is × 10, soit log 10 Is qui s’échelonne donc, en général, de 1 à 3.

structure instability indexVoir : tests de stabilité structurale.

indice de plasticité, l.m.

PédologieGamme des teneurs en eau situées entre la limite de liquidité et la limite de plasticité, pour laquelle l’échantillon de sol montre un comportement plastique.

plasticity index

indice de pouvoir chlorosant (IPC), l.m.

Agronomie, PédologieIndice combinant les résultats d’analyses du calcaire « actif » et du fer « extractible » réalisées sur échantillons de sols, utilisé pour évaluer le risque de chlorose ferrique pour la vigne et certains arbres fruitiers.La chlorose ferrique est une maladie physiolo-gique dont l’origine est un défaut d’absorption ou d’utilisation du fer par certaines plantes en cas d’abondance de calcaire « actif » dans le sol. Initialement, le fer extractible était celui mobilisable par l’oxalate d’ammonium, désor-mais c’est celui extrait par l’EDTA. Une échelle de résistance des porte-greffes, corrélée aux valeurs de cet indice, a été proposée et est couramment utilisée.

chlorosis-risk indexVoir : calcaire actif.

indice pyrophosphate, l.m.

PédologieIndice servant à mesurer le degré de décomposition du matériel végétal par

I

119

extraction des composants organiques solubles dans le pyrophosphate de sodium.Détermination spécifique à l’étude des hori-zons histiques.

pyrophosphate indexVoir : horizons histiques.

indice des vides, l.m.

PédologieAutre façon d’exprimer la notion de poro-sité, utilisée par les mécaniciens et physi-ciens du sol. Symbole e ou Iv.Soit Vv le volume des vides, Vs le volume des phases solides et P la porosité totale. L’ indice des vides Iv = Vv/Vs = P/1 – P.Il présente l’avantage de se rapporter à une grandeur (Vs) qui reste constante, quel que soit l’état structural ou hydrique du volume de sol étudié. Alors que P se rapporte au volume

apparent, lequel est susceptible de modifica-tions (gonflement, retrait, tassements).

void ratioVoir : porosité.

indices de différenciation texturale (IDT), l.m.p.

PédologieIndices servant à quantifier le contraste granulométrique entre divers horizons. Ces indices sont calculés pour un horizon ou un solum à partir des taux d’argiles granulométriques, les particules argileuses étant les plus susceptibles de migrations ou de dégradation géochimique.Il existe un grand nombre de causes ou de processus susceptibles d’aboutir à une différenciation texturale au sein d’un solum : discontinuité lithologique, apports

Encadré 20.

Indice d’entraînement (IE)

C’était le quotient : taux d’argile de l’horizon de surface le plus pauvre en argile/taux d’argile de l’horizon profond le plus riche en argile du même solum.

Dans la Classification française des sols (CPCS, 1967), l’indice d’entraînement servait, avec d’autres critères, à distinguer :

– les sols bruns faiblement lessivés pour lesquels IE > 1/1,4 ; – les sols bruns lessivés pour lesquels 1/1,4 > IE > 1/2,0 ; – les sols lessivés pour lesquels IE < 1/2,0 ; – les sols lessivés faiblement podzoliques pour lesquels IE souvent < 1/3,0.

Indices de différenciation texturale (IDT)

IDT d’un horizon (IDTh) : taux d’argile de l’horizon considéré/taux d’argile de l’horizon le plus pauvre en argile du même solum.

IDT d’un solum (IDTs) : taux d’argile de l’horizon le plus riche en argile/taux d’argile de l’horizon le plus pauvre en argile du même solum.

Une valeur d’IDT égale à 3 indique, à l’évidence, une forte différenciation texturale, mais n’indique pas s’il s’agit d’un ratio 18/6 ou 63/21. La comparaison entre IDT de différents solums n’est acceptable que s’il s’agit de matériaux assez analogues granulométriquement.

La notion d’IDT exclut de raisonner sur des horizons calcaires, et il est implicite également que la comparaison envisagée entre horizons d’un même solum concerne plutôt les couples E/S, E/BT, E/BP ou A/S, que les couples S/C, BT/C ou BP/C.

Petit lexique de Pédologie

120

superficiels, « lavage », appauvrissement en surface, lessivage d’argile vertical ou latéral, destruction géochimique des minéraux argi-leux, néoformation d’argile granulométrique en profondeur par néogenèse, par altération de minéraux primaires ou par microdivision de particules plus grossières. Pour le pédologue, il est justement primordial de pouvoir discerner parmi ces différentes possibilités.

texture differentiation indexesVoir : appauvrissement, argilluviation, illu-viation, indice d’entraînement, lessivage, dégradation, discontinuité lithologique.Cf. encadré 20

individu, n.m.

Pédologie, StatistiqueL’ individu (au sens statistique) est le plus souvent un horizon, caractérisé par un certain nombre de données numériques analytiques (plus rarement par des don-nées qualitatives, morphologiques).

Souvent le pédologue traite un relativement petit nombre d’individus caractérisés par un assez grand nombre de variables.

individual

individu-sol, n.m.

PédologieConcept ancien, inspiré de la biologie.À la différence de la biologie, il n’y a ni indi-vidus ni espèces en pédologie, seulement un continuum tridimensionnel variant. Incon-sciemment influencées par la biologie et par les courants philosophiques du xixe siècle, des générations de pédologues se sont cassé les dents à rechercher un illusoire « individu-sol ». Aujourd’hui, bon nombre d’auteurs ont défi-nitivement rejeté cette idée. En conséquence, nous nous heurtons au délicat problème du continuum, aussi bien sur le plan spatial (carto-graphie) que sur le plan typologique. On ne sait quel volume élémentaire prendre en considéra-tion, notamment dans un but de classification.

soil individualVoir : pédon, individu (sens statistique), solum, découpage de continuums.Cf. encadrés 21 et 24

induré, adj.

PédologieQualifie un horizon ou un trait pédolo-gique devenu dur suite à l’accumulation d’un ciment (calcaire, oxydes de fer, silice, gypse).

Encadré 21. L’individu-sol n’existe pas !

« Le concept d’un individu-sol en tant qu’ultime entité pédologique et référent pour les propriétés des sols a défié et échappé aux pédologues pendant de nombreuses années… aucun volume unique ne peut servir comme un tel individu-sol. Le référent pédologique ultime est localisation et non volume. » (Holmgren, 1986)

Pour Fitzpatrick (1971), « un système fondamental de classification n’est pas possible » (en pédologie). Si certains en ont cependant édifié « c’est à cause de la fausse supposition et l’incroyable idée fausse que les sols peuvent être traités comme des entités discrètes qui ont des limites finies ».

« Le sol est un milieu continu au sein duquel il est artificiel et dangereux de vouloir conti-nuer à individualiser des unités définies par un profil vertical que l’on cherchera ensuite à caractériser, à classer, à cartographier. L’individu-sol, équivalent à l’individu-animal ou à l’individu-végétal, n’existe pas. Le rêve du profil individu-sol doit être abandonné. » (Ruellan, 1985)

I

121

induratedVoir : duripan, horizons calcariques, hori-zons ferriques, horizons siliciques, hori-zons gypsiques.

infiltration, n.f.PédologiePénétration d’eau dans un sol à partir de sa surface.La capacité instantanée d’infiltration d’un horizon de surface peut être inférieure au débit d’eau apporté par une averse ou un arrosage, d’où la formation de flaques en surface pou-vant mener à un processus de ruissellement. Dans un tel cas, deux causes (non exclusives) peuvent être invoquées : des précipitations trop importantes ou la surface du sol fermée par une croûte de battance.

infiltrationVoir : percolation, croûte de battance.

insaturation, n.f.PédologieNon-saturation complète du complexe adsorbant d’un horizon (ou d’un solum) par les cations échangeables alcalins et alca-lino-terreux (taux de saturation < 80 %).unsaturation

insaturé, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum dont le taux de saturation du complexe adsorbant (rapport S/CEC) est inférieur à 80 %.unsaturatedVoir : mésosaturé, oligosaturé, désaturé, dystrique.

insolubilisation (horizon A d’), l.m.Référentiel PédologiqueType particulier d’horizons de surface humifères correspondant à des conditions de faible activité des vers de terre, relayée

par une forte activité mycolytique. Il n’y a pas de macrostructuration biologique : la structure, microgrumeleuse, résulte de précipitations physico-chimiques.Les conditions physico-chimiques (fer, argile) permettent une forte insolubilisation des molécules solubles : l’humine d’insolubilisa-tion est majoritaire, l’humine microbienne encore notable, l’humine organo-argillique rare ou absente dans les complexes argilo- humiques. On observe ce type d’horizons organominéraux juste en dessous des hori-zons OH de certains podzosols et des hydromors.

A horizons « d’insolubilisation »Voir : horizons A, podzosols, hydromors.

interdigitations, n.f.p.

PédologiePénétrations d’un horizon E dans un hori-zon BT (ou S) sous-jacent le long des faces des unités structurales, essentiellement verticales.Ces pénétrations ne sont pas assez larges pour constituer des langues, mais forment des sque-lettanes continus (concentrations relatives de sables et/ou limons, après départ ou destruc-tion des particules argileuses).

interfingeringVoir : dégradation, langues, squelettane.Cf. figure 5

intergrade, adj. et n.m.

Pédologie1. Qualifie un solum (ou une catégorie typologique) intermédiaire entre deux catégories de classification de même niveau hiérarchique.Dans le Référentiel Pédologique, ce problème est partiellement résolu par le rattachement double. Cf. figure 4

Référentiel Pédologique2. Qualifie des solums que leurs carac-tères situent en dehors des périmodes des

Petit lexique de Pédologie

122

Références les plus proches (impossibilité d’un rattachement double) mais qui sont à mi-distance.Il peut exister des intergrades multiples.

3. Sont dits « intergrades » des horizons présentant des caractères additionnels les rendant intermédiaires entre deux grands types d’horizons.

Par exemple un horizon Sv est un horizon structural présentant quelques caractères ver-tiques et un horizon Ck un horizon C présen-

tant des traits peu abondants d’accumulation de calcaire secondaire.Voir : rattachement.

Minéralogie4. Sont dits parfois «  intergrades » des minéraux argileux résultant de transfor-mations progressives à partir d’illites ou de micas et possédant des propriétés d’hy-dratation et de gonflement intermédiaires entre vermiculites et smectites.Voir : smectites (de transformation).

intergrade

Figure 4. Ancienne représentation de la notion d’intergrade (Coppenet, 1969).

I

123

interstratifié, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un histosol dans lequel de minces couches de matériaux minéraux sont inter-calées sur plus de 50 cm en épaisseurs cumulées, mais dont chaque couche a moins de 30 cm d’épaisseur.interstratified

interstratifiés, adj.Voir : minéraux interstratifiés.

intertextique, adj.Pédologie (micromorphologie)Désigne un mode d’arrangement des constituants les plus fins (plasma) et des grains du squelette (limons et sables), dans lequel ces derniers sont liés les uns aux autres par des ponts de matériaux plus fins (argiles ou matières organiques).Ce type d’assemblage génère des réseaux conti-nus de vides assez gros.

intertextic

intrazonal (sol), l.m.Voir : zonalité.

investigation (niveaux d’), l.m.p.PédologieNiveaux d’approche auxquels on considère les structures emboîtées des couvertures pédologiques (particules, assemblages élé-mentaires, agrégats, horizons, systèmes pédologiques) en fonction des outils d’ob-servation employés (microscope électro-nique, microscope optique, loupe, œil, transects, imagerie satellitaire).levels of investigationVoir : organisation (niveaux d’), structures.

isaltérite, n.f.isalteriteVoir : altérite.

iso-Voir : préfixes.

iso-argileux, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un solum argileux sur toute son épaisseur.iso-clayey

isoélément (raisonnement/bilan), l.m.

PédologieRaisonnement qui permet de calculer pertes et gains de matières dans les hori-zons supérieurs d’un solum au cours de la pédogenèse par rapport à un horizon profond supposé non ou peu altéré et ser-vant d’horizon de référence.Ces calculs sont réalisés à partir des compo-sitions des horizons, un élément chimique (supposé immobile sous les conditions pédo-climatiques de la station) servant d’invariant. Ex. : raisonnement isotitane.Ce type de raisonnement est plus simple que le raisonnement isominéral, mais rares sont les éléments qui ne sont pas susceptibles de migrer et ne sont pas associés à des minéraux altérables.

isoelement balanceVoir : isominéral.

isohumique, adj.PédologieTerme ancien qui qualifiait des sols à fortes teneurs en matières organiques dans leurs horizons supérieurs, tels les chernozems.Les sols isohumiques constituaient une classe de la Classification française des sols de 1967. Le préfixe « iso- » n’étant pas adéquat (car les teneurs en matières organiques de ces sols décroissent nettement avec la profondeur), le Référentiel Pédologique a proposé de remplacer le terme « isohumique » par « clinohumique ».

isohumicVoir : clinohumique.

Petit lexique de Pédologie

124

isominéral (raisonnement/bilan), l.m.

PédologieRaisonnement de même nature que le rai-sonnement isoélément mais dans lequel c’est un minéral, supposé non ou très peu altérable sous les conditions pédoclima-tiques de la station, qui sert d’invariant.Ex.  : raisonnement isoquartz, r.  isozircon. Un tel raisonnement est plus complexe que le simple raisonnement isoélément car il nécessite une reconstitution minéralogique (le taux de quartz ne se confond pas avec le taux de silicium).

isomineral balanceVoir : isoélément.

isovolume (raisonnement/bilan), l.m.

PédologieRaisonnement permettant d’établir des bilans géochimiques, c’est-à-dire des éva-luations quantitatives exactes des gains et pertes de matières enregistrés dans les différents horizons d’un solum, rapportés à la roche parente.La comparaison directe de résultats d’analyses chimiques obtenus sur des horizons plus ou moins altérés et de ceux obtenus sur la roche sous-jacente inaltérée ne permet pas d’obtenir une information quantitative sur les véritables mécanismes intervenus au cours de l’altéra-tion. Car cette comparaison met en jeu des teneurs pondérales issues de matériaux aux densités apparentes très différentes. En fait on compare des volumes très inégaux. D’où la nécessité de ramener les teneurs à une même unité de volume pour tous les horizons d’un même solum.D’après Delvigne (1998), l’application de cette méthode est aussi valable que les bilans de masses chimiques faits en admettant le titane constant ou le zirconium constant ou le quartz constant.

isovolumetric balance, i. budgetVoir : isoélément, isominéral.

issu de, l.Référentiel PédologiqueSignifie que le solum considéré provient directement de l’altération in situ du maté-riau parental dont la description suit. Ce terme s’oppose à « sur ».developed in, formed in

K

125

Jjarosite, n.f.

PédologieSulfate basique de fer et de potassium, de couleur jaune pâle et de formule KFe3 (SO4)2 (OH)6, qui se forme par oxydation de la pyrite dans les Thiosols et les Sulfatosols.jarosite

jaunissement, n.m.yellowingSyn. : lutéfaction.

juxtaposition (de sols), l.f.PédologieAssociation, sur une carte, de différents types de sols dont chacun d’eux ne repré-sente qu’une petite surface à l’échelle de cette carte et dont la coexistence ne paraît dépendre d’aucune règle de répartition reconnue (d’après CPCS, 1967).soil juxtapositionVoir : association (de sols).

juxtaposition (horizon A de), l.m.Référentiel PédologiqueType particulier d’horizons A correspon-dant aux épisolums à faible activité bio-logique, sans activité notable de vers de terre (podzosols).Le milieu ne permet pas l’insolubilisation dans cet horizon A des molécules solubles qui peuvent participer alors à l’acidocomplexolyse. Il n’y a pas d’humine d’insolubilisation, ni organo-argilique  ; l’humine microbienne est peu abondante, les complexes argilo-hu-miques rares ou absents. La matière organique est sous forme d’humine héritée majoritaire (digestion quasi nulle des pigments bruns par la faune du sol), sous forme de boulettes fécales juxtaposées aux particules minérales.

juxtaposition A horizon

Kkaolinite, n.f.

Minéralogie, PédologieType de minéraux argileux 1/1 alumineux, dioctaédriques et neutres. Ce sont des édi-fices rigides à équidistance invariable entre les feuillets (0,7 nanomètre). La charge externe est nulle, d’où une très faible capa-cité d’échange cationique et une faible capacité de gonflement. La composition chimique est relativement bien définie.La kaolinite se présente sous la forme de par-ticules monocristallines (cristallites) dont les dimensions, en général importantes, varient largement en fonction de l’origine du minéral. C’est le minéral argileux de néogenèse des sols des zones intertropicales humides. Dans les sols français, elle est souvent héritée du matériau parental ou bien résulte de paléopé-dogenèses (argiles à silex, argiles à chailles).

kaoliniteVoir : monosiallitisation, ferrallitiques, minéraux argileux.Cf. tableau 1

Petit lexique de Pédologie

126

Llabile, adj.

PédologieQualifie des substances (particulière-ment des matières organiques) facilement dégradées par les micro-organismes.Ce terme est à éviter car peu précis.labile

labourés (horizons), l.m.p.Voir : horizons labourés.

langues (pénétration de), l.f.tonguingVoir : dégradation, glosses, luvisols.

lames minces, l.f.p.Géologie, Pédologie, MicromorphologieÉchantillons de roches, de minéraux ou de sols suffisamment amincis pour deve-nir transparents et pouvoir être observés au microscope polarisant. L’ épaisseur est voisine de 0,03 mm (d’après Lozet et Mathieu, 1997).Pour les échantillons de sols, une longue et délicate imprégnation préalable par des résines est nécessaire, suivie par une phase de dur-cissement. C’est seulement alors que l’on peut tailler des lames suffisamment minces qui per-mettent l’étude des constituants, des macro-vides, et de leurs relations fonctionnelles et chronologiques.

thin sectionsVoir : micromorphologie.

lamellaire (structure), l.f.PédologieType de structure pédique dont les agré-gats à arêtes vives sont caractérisés par

une orientation préférentielle horizontale et une épaisseur beaucoup plus faible que leur largeur.Une telle structure reflète souvent soit un tassement important, soit une superposition de minces apports successifs (ex. : une croûte de battance ou un dépôt d’atterrissement).

platy structure

lapiaz ou lapiès ou lapiez, n.m.

GéomorphologieSurface de roches calcaires ou dolomi-tiques, dépourvue de toute couverture pédologique, creusée de trous, cannelures ou rigoles, par dissolution des carbonates (d’après Foucault et Raoult, 2000). Forme karstique rare en plaine, plus courante dans les montagnes calcaires.Des formes identiques existent parfois en plaine, masquées sous des couvertures pédolo-giques plus ou moins épaisses (lapiaz couvert).

karren, lapies, solution rills, clint, grike

laquefilm, n.m.

PédologieMéthode de prélèvement non destruc-tive de solums, respectant pratiquement toutes leurs propriétés (couleurs, struc-ture, épaisseur et succession des horizons, éléments grossiers) et permettant leur pré-sentation en salle.Le prélèvement consiste d’abord en une imprégnation avec une résine spéciale (ou « laque ») d’une paroi bien préparée (nettoyée et lissée) d’une fosse pédologique sur laquelle est appliquée une toile. On laisse ensuite cette résine durcir à l’air pendant 24 heures, puis on procède à l’arrachage de la toile sur laquelle est désormais collée une certaine épaisseur de « sol ».

peeling, lacquer peel

L

127

latérite, n.f.

Géographie, Géologie, PédologieTerme inventé en 1807 par Buchanan pour nommer un matériau naturel utilisé en Inde comme matériau de construction.Ce mot a été employé depuis lors par des géo-logues, des minéralogistes, des ingénieurs des mines ou du génie civil et les anciens pédolo-gues. Alexander et Cady le définissent ainsi en 1962 : « C’est un matériau intensément altéré, riche en oxydes secondaires de fer et/ou d’aluminium. Presque dépourvu de bases et de silicates primaires, il peut contenir de grandes quantités de quartz et de kaolinite. Il est dur ou susceptible de durcir lorsqu’il est exposé à des alternances d’humectation et de dessiccation. » Ce terme a également été utilisé pour désigner des sols des zones intertropicales humides, rouges, ferrugineux et présentant des horizons plus ou moins dur-cis. Désuet et peu clair, il est à éviter.

lateriteVoir : ferrallitique, allitisation, cuirasse ferrugineuse.

lehm, n.m.

Voir : lœss.

légende FAO, l.f.PédologieLégende d’une carte des sols du monde à 1/5 000 000 publiée en 1974 par la FAO-Unesco (traduite en français en 1975) et ayant servi de première classification mondiale acceptée internationalement.Révisée en 1988 (version anglaise) et en 1989 (version française), cette Légende est en partie à l’origine de la WRB.

FAO legendVoir : WRB.

lépidocrocite, n.f.

Minéralogie, PédologieOxyhydroxyde ferrique ayant pour pré-curseurs des ions ferreux et apparaissant

donc dans certains sols hydromorphes où sa présence peut être suspectée par la teinte orange vif de certaines taches (en association avec de la goethite) (Herbillon, in Bonneau et Souchier, 1994).lepidocrocite

leptique, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un solum d’épaisseur plus faible que la norme (sans compter l’horizon C, ni les couches M, D ou R).lepticAnt. : pachique.

Leptismectisols, n.m.p.Référentiel PédologiqueSolums peu épais, dont tous les horizons sont argileux, smectitiques et présentent des propriétés vertiques.Le solum est souvent limité en profondeur soit par une roche dure et massive carbonatée ou non (couche R), soit par un encroûtement calcaire (horizon Kc ou Km). C’est pourquoi il n’existe pas en profondeur d’horizon V à structure sphénoïde.Voir  : horizons vertiques sphénoïdes, smectites, horizons calcariques.

lessivage, l.m.Agronomie, PédologieEntraînement par l’eau de percolation (ou autres liquides) de particules fines du sol (argiles) et de substances dissoutes (azote, potassium, bicarbonate de calcium, etc.).Sous nos climats, peuvent exister un lessivage vertical de particules argileuses (menant à la formation des luvisols) et un lessivage latéral ou oblique de ces mêmes particules (certains planosols).Toujours bien préciser quelle substance ou type de particules sont affectés par le lessivage.

leachingCf. encadré 41

Petit lexique de Pédologie

128

lessivés (sols), l.m.p.

PédologieSols dont la morphologie et le fonctionne-ment sont dominés par un entraînement mécanique vertical de particules argileuses en milieu neutre ou peu acide.Des horizons supérieurs appauvris en argile et en fer se différencient progressivement (horizons éluviaux), tandis que des horizons d’accumulation se forment à moyenne pro-fondeur (horizons argilluviaux BT). Reconnus par Duchaufour dès 1948 comme totalement distincts des sols podzolisés, ils formaient un groupe de la sous-classe des « sols brunifiés » dans la Classification française des sols (CPCS, 1967).

« sols lessivés », leached soilsVoir : luvisols.

libre, adj.

PédologieQualifie les formes d’éléments chimiques (fer, aluminium, manganèse) extractibles par certains réactifs sous certaines condi-tions opératoires (de concentration, tem-pérature, pH, présence de rayonnements ultraviolets) et susceptibles d’avoir été néoformées («  libérées ») au cours des processus pédogénétiques d’altération.La fraction « libre » d’un élément est celle sortie des réseaux cristallins des minéraux primaires. Elle est souvent confrontée à la teneur totale du même élément, ce rapport « libre/total » constituant un bon indicateur du degré d’altération de l’horizon étudié.

freeVoir : teneur totale.

limites (entre les horizons), n.f.p.

PédologieSéparations virtuelles que l’on décide de définir lorsqu’on découpe un solum en horizons.

Dans une fosse, ces limites sont plus ou moins sinueuses et plus ou moins nettes. On doit donc décrire à la fois leur netteté et leurs formes. La netteté dépend à la fois du contraste entre les deux horizons et de la tran-sition plus ou moins rapide : une transition graduelle peut accompagner un contraste fort et une limite nette séparer deux horizons peu contrastés. Une limite est donc d’autant plus difficile à localiser et à définir que la transition est graduelle.Dans l’espace, ce sont des surfaces vir-tuelles courbes.

horizon boundariesVoir  : horizons, changement textural brusque.Cf. figure 5

Figure 5. Diverses formes des limites entre horizons (d’après Fitzpatrick, 1983).

limoneux, adj.

Agronomie, PédologieQualifie un horizon, un sol, un matériau dont la granulométrie est dominée par les fractions granulométriques limons (2-50 μm).

silty, loamy (horizon, soil)loess-like (material, deposit)

L

129

limonite, n.f.Géologie, PédologieHydroxydes de fer, de couleur jaune ou noire.Il s’agit en fait d’un mélange de minéraux où domine la goethite cryptocristalline. Ce terme ancien est déconseillé.

limoniteVoir : goethite.

limons, n.m.p.Agronomie, Pédologie1. Ensemble des particules de dimensions comprises entre 2 et 50 μm.On distingue les limons fins (2 à 20 μm) et les limons grossiers (20 à 50 μm).Employer de préférence la formule : fractions (granulométriques) limons.

silt fraction, silts, fine silts, coarse siltsCf. figure 12. Ce terme désigne abusivement des sols dont les horizons supérieurs et/ou les roches-mères sont riches en particules de 2 à 50 µm (ex. : les « limons de Brie »).Employer de préférence les formules  : sols limoneux, horizons limoneux, sols à horizons de surface limoneux, sols issus de matériaux limoneux, etc.

silty material, silty deposit, silty horizonGéologie, Pédologie3. Formations superficielles dont la gra-nulométrie est dominée par les fractions limons (dépôts éoliens, de ruissellement ou alluviaux). Ex : limons lœssiques, lœss.loess, loess-like deposit, loam

liquidité (limite de), l.f.PédologieTeneur en eau correspondant à un certain état de liquidité d’un échantillon auquel on a ajouté beaucoup d’eau, apprécié selon un test au protocole très précis mis au point par Atterberg.

liquid limitVoir : plasticité, indice de plasticité.

lisier, n.m.AgronomieMélange plus ou moins liquide de fèces et d’urine d’animaux et de paille recueilli dans des étables et épandu sur les parcelles agricoles.Le lisier de porc, souvent épandu à trop fortes doses, pose problème car il contient beaucoup d’azote, de phosphore, de cuivre et de zinc, d’où le risque d’eutrophisation des eaux de surface et d’augmentation des teneurs en Cu et Zn dans l’horizon de surface des sols récepteurs.

liquid manure, (pig) slurry

lithiques (structures), l.f.p.PédologieQualifie des structures (ou organisations) observables dans certains horizons pro-fonds, héritées directement des matériaux parentaux et plus ou moins résiduelles (schistosité, litage, filons).Les structures lithiques s’opposent aux struc-tures pédologiques ou pédobiologiques en agrégats.

lithological structuresVoir  : structure (des sols), pédiques, pédobiologiques.

litho- (formes d’humus) l.f.p.Référentiel Pédologique 2008 (p. 348 et 349)Voir : peyro- (formes d’humus).

lithochrome, adj.PédologieQualifie un horizon ou un solum dont la couleur prononcée (rouge, verte, noirâtre) est principalement un héritage du maté-riau parental et ne résulte pas de processus pédogénétiques.lithochromic

Petit lexique de Pédologie

130

lithologie, n.f.GéologieNature des roches d’une formation géolo-gique (composition chimique ou minéra-logique, taille et cohésion des particules qui les constituent, mode de mise en place) indépendamment de leur âge.lithology

lithologiques (structures), l.f.p.Syn. : lithiques (structures).

lithomorphe, adj.Pédologie1. Qualifiait un planosol dont la forte dif-férenciation texturale résulte surtout de la préexistence de deux couches sédimen-taires superposées.On préfère désormais le terme « sédimorphe ».Voir : planosols, sédimorphe.2. Qualifie un vertisol dont l’existence résulte essentiellement d’un héritage du matériau parental, constitué surtout de smectites et à drainage externe possible (CPCS, 1967).Voir : Lithovertisols, vertisols, smectites.lithomorphic

lithoreliques, n.f.p.PédologieTraits pédologiques constitués de petits débris de roches altérées (taille des graviers ou plus petits).C’est seulement sur lames minces qu’elles sont reconnaissables grâce à leur « organisation » (fabric) interne.

lithorelicts

lithoséquence, n.m.PédologieSuccession de sols dans l’espace dont la cause principale de différenciation est une

succession latérale de deux ou plusieurs matériaux parentaux distincts.

lithosequenceVoir : toposéquence, topolithoséquence.

Lithosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueSolums très minces, limités en profondeur par un matériau cohérent, dur et continu (roche non altérée ou horizons pédolo-giques durcis) situé à 10 cm de la surface ou moins.Voir : Régosols.

Lithovertisols, n.m.

Référentiel PédologiqueVertisols qui se développent dans des matériaux issus de l’altération in situ de roches (basaltes, certaines marnes, certaines argiles) dont l’altération pro-duit ou libère de grandes proportions de smectites.Comme les Lithovertisols sont liés à certains matériaux parentaux, leur répartition est indé-pendante du climat. Ils sont parfois observés sous climats tempérés (Gâtinais, Limagne) ou continentaux (Balkans).Voir : Topovertisols.

litière, n.f.

Agronomie, PédologieAu sens strict : ensemble des débris végé-taux (feuilles, aiguilles, brindilles) non ou peu transformés, s’accumulant à la surface des sols forestiers. Syn. : horizons OL.Au sens large : ensemble des horizons holor-ganiques OL + OF + OH (quand ils existent).

litter, forest floorVoir : horizons organiques, soutrage.

L

131

lixiviat, n.m.PédologieLiquide, ainsi que ses constituants dissous, particulaires et adsorbés, recueilli par un dispositif du genre lysimètre après lixivia-tion à travers un ou plusieurs horizons ou un solum entier.leachateVoir : lysimètre.

lixiviation, n.f.Agronomie, PédologieEntraînement vers la profondeur des ions les plus mobiles (dissous ou adsorbés sur de fines particules) présents dans la solu-tion du sol.Ce processus qui intéresse surtout les cations alcalins et alcalino-terreux est, entre autres, responsable de l’acidification progressive des sols non calcaires ou de la pollution des nappes phréatiques par les nitrates (Cilf, 1999).

leaching, lixiviationVoir : chéluviation, éluviation, lessivage.Cf. encadré 41

loam, n.m.PédologieAnglicisme désignant un matériau de granulométrie limono-argileuse et, dans certains triangles de texture, une classe granulométrique limono-argileuse (dans ce sens, il s’oppose à silt).Terme ambigu, rarement employé en fran-çais. L’ adjectif « loameux » est parfois utilisé (loamy).

loam

lœss, n.m.Géologie, PédologieFormations superficielles éoliennes de granulométrie essentiellement limoneuse, formées au Quaternaire sous climats périglaciaires.

D’origine lointaine ou relativement proche, les lœss tapissent sur des épaisseurs variant de 1 à 10 m aussi bien les plateaux (Picardie, Vexin, Haute-Normandie) que des versants ou des terrasses alluviales. En Europe occidentale, les lœss sont faiblement calcaires (10 à 15 %) et plus ou moins sableux. La partie supérieure décarbonatée des lœss était autrefois nommée « lehm » (terme à éviter). Leur décarbonata-tion rapide sous nos climats donne un maté-riau limoneux et poreux, particulièrement favorable au processus d’illuviation d’argile et au développement de Néoluvisols et Luvisols Typiques très fertiles.

loess

lœssoïde, adj.

PédologieQualifie des matériaux d’origine périgla-ciaire qui ressemblent plus ou moins aux lœss typiques mais qui sont souvent net-tement plus argileux. Ces matériaux sont observés fréquemment en Europe de l’Est.

loess-like

lutéfaction, n.f.

PédologieJaunissement d’un sol rouge résultant de la dissolution préférentielle de l’hématite au profit de la goethite, sous l’influence de conditions d’engorgement temporaire.

yellowingSyn. : jaunissement.

lutum, n.m.

PédologieTerme utilisé par les pédologues néerlan-dais pour désigner la fraction granulomé-trique « argiles » (particules inférieures à 2 µm). L’ emploi de ce terme évite l’ambi-guïté du mot « argiles ».Voir : argiles (1).

lutum

Petit lexique de Pédologie

132

luvique, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un solum présentant des traits d’illuviation d’argile dans un horizon, insuffisants cependant pour que cet hori-zon soit considéré comme un véritable horizon BT.Ex.  : Brunisol Eutrique luvique, Arénosol luvique, etc.

luvic

luvisols, n.m.p.Référentiel PédologiqueSolums relativement épais montrant une nette différenciation texturale résultant d’une illuviation verticale d’argile.Les horizons supérieurs appauvris en argile et en fer (horizons E) sont moins colorés, moins bien structurés et assez perméables, tandis que les horizons illuviaux semi- profonds (horizons  BT), plus colorés et moins perméables, montrent une structure bien développée polyédrique anguleuse ou prismatique. Selon l’intensité de l’illuvia-tion d’argile, le degré d’hydromorphie et de « dégradation morphologique » de la partie supérieure des horizons BT et selon le degré de troncature, six Références de luvisols sont distinguées : Néoluvisols, Luvisols Typiques, Luvisols Dégradés, Luvisols Derniques, Luvi-sols Tronqués et Quasi-Luvisols.Pour qu’il y ait argilluviation importante et formation de luvisols, il faut trois conditions simultanées  : 1) un climat suffisamment pluvieux où les précipitations sont très net-tement supérieures à l’évapotranspiration ; 2) un matériau parental suffisamment per-méable ; 3) la présence d’argiles dispersables. C’est pourquoi les luvisols ne peuvent pas se développer dans des matériaux argileux ni dans des sables quartzeux. Les matériaux les plus favorables sont les matériaux limoneux, particulièrement les lœss ou limons lœssiques qui se décarbonatent vite (CaCO3 < 15 %) et dont la porosité s’accroît encore après la dis-solution des particules calcaires.Voir : dégradation.

lysimètre, n.m.Agronomie, PédologieTout dispositif permettant d’isoler une colonne verticale de sol (depuis sa sur-face jusqu’à une certaine profondeur) et de récolter les eaux qui y percolent dans de bonnes conditions expérimentales, pour étude des débits et des compositions de ces eaux, sous différentes circonstances naturelles ou artificielles.On distingue les « lysimètres fermés » (dans un caisson, avec un plancher drainant), dont le volume percolé est parfaitement connu, et les « lysimètres ouverts » (sans parois laté-rales). Les premiers sont en général construits puis remplis de terre, et ce remplissage du caisson est toujours délicat, reconstituant très imparfaitement les véritables structures initiales du sol en place. L’ installation des seconds perturbe très peu l’organisation du matériau pédologique étudié. Les lysimètres ouverts sont donc constitués d’une ou deux plaques drainantes enfoncées latéralement dans le solum à partir d’une fosse creusée préa- lablement et qui sera utilisée ensuite pour la collecte des eaux de drainage. Certains d’entre eux peuvent être mis en dépression (lysimètres à tension), tandis que les autres (dits « sans tension ») recueillent seulement les eaux à écoulement gravitaire.

lysimeter

M

133

Mmâchefer, n.m.

PédologieTerme vernaculaire désignant des horizons argileux profonds présentant des accumu-lations ferrugineuses et manganésifères discontinues. Ces horizons, compacts et irrégulièrement indurés, se forment dans des sols engorgés temporairement non cal-caires (Auxois, Bresse).

clay iron pan

macroéléments, n.m.p.

Physiologie végétaleÉléments chimiques entrant dans la com-position des végétaux avec des concen-trations comprises entre quelques pour mille et quelques pour cent de matière sèche (Cilf, 1999).Ex. : l’azote, le soufre, le phosphore, le calcium.

macronutrientsVoir : oligoéléments, éléments majeurs.

macrofaune (du sol), n.f.

macrofaunaVoir : faune (du sol).

macroporosité, n.f.

Agronomie, PédologieDomaine de porosité, typique des trans-ferts relativement rapides des eaux gravi-taires et capillaires (pores de dimensions supérieures à 6-10 µm mais plus petits que 3 mm).Certains auteurs distinguent la « macropo-rosité » (pores de dimensions supérieures à 0,2 mm), dans laquelle l’eau circule librement sous l’effet de la gravité, et la « mésoporosité »

(pores de 6-10 à 200 µm), dans laquelle l’eau circule plus ou moins rapidement.

macroporosityCf. tableau 3

macrorestes, n.m.p.

PédologieDébris organiques incomplètement décomposés des histosols.L’ étude morphologique des macrorestes permet la reconnaissance botanique des élé-ments et la distinction entre végétaux her-bacés, ligneux et muscinaux. Les bryophytes se partagent entre les sphaignes et les autres types de mousses. Les herbacées se composent essentiellement de Graminées, Cypéracées, Joncacées, Typhacées et Équisétacées. Les arbres et les arbustes se limitent à quelques espèces de Pinacées, Fagacées, Bétulacées, Salicacées, Myricacées et Éricacées.La caractérisation des macrorestes s’effectue sur des refus de tamis de 200 µm après passage des échantillons dans une solution de potasse normale à ébullition.

macro-residuesVoir : histosols.

magnésique, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum dont le complexe adsorbant est saturé à plus de 80 % et dans lequel le rapport Ca2+/Mg2+ est < 2 (mais supérieur à 0,2).

magnesic

magnésium (Mg), n.m.

Géologie, PédologieÉlément chimique majeur de la croûte terrestre (2,2  % environ) présent dans certains silicates (dits ferromagnésiens) ainsi que dans la dolomite.En paysage calcaire, une abondance relative de cet élément dans un sol peut être la marque de la présence de dolomie. Dans le domaine

Petit lexique de Pédologie

134

des roches magmatiques plutoniques et des roches métamorphiques, le magnésium pro-vient des minéraux ferromagnésiens (biotites, amphiboles, pyroxènes, péridots) et de leurs altérations (chlorites). Dans les sols, les teneurs totales en Mg sont généralement inférieures à 0,8 %, mais elles atteignent 1 à 4 % dans cer-tains cas particuliers (sols dolomitiques, sols issus de gneiss à biotites, d’amphibolites ou de serpentinites). L’ abondance de Mg dans les fractions granulométriques < 2 ou 5 µm peut signifier la présence de glauconite, de chlorites, de vermiculites ou de smectites dioctaédriques.

AgronomieÉlément indispensable à la vie des plantes.Le magnésium joue un rôle important dans de nombreux métabolismes, il est notamment nécessaire au maintien de l’intégrité des chlo-roplastes et mitochondries.

magnesiumVoir : ferromagnésiens, dolomite.

magnétite, n.f.Minéralogie, PédologieOxyde de fer FeO-Fe2O3 ou Fe3O4 à pro-priétés magnétiques. Dans les sols, elle est présente comme minéral primaire, hérité le plus souvent de roches magmatiques basiques ou de roches volcaniques.magnetite

majeurs (éléments), l.m.p.Voir : éléments majeurs.

manganèse (Mn), n.m.PédologieÉlément chimique majeur de la croûte terrestre (environ 0,1 %).C’est un métal très réactif et très «  dyna-mique » dans les sols, pouvant aisément deve-nir mobile. Il joue un rôle éminent vis-à-vis des éléments traces potentiellement toxiques, car ses oxyhydroxydes développent une forte capacité à les adsorber énergiquement, au même titre que les composés du fer. Dans

les sols, la plus grande partie du manganèse se trouve sous des formes d’oxydes manga-niques trivalents ou tétravalents, alors qu’une faible proportion se présente à l’état soluble (divalent) ou sous forme d’ion échangeable (Mn2+). Le passage des formes oxydées vers la forme soluble est favorisé par des condi-tions de milieu réductrices  : niveau tassé et/ou engorgé, abondance de matières orga-niques acides, etc.Selon le potentiel d’oxydoréduction et selon le pH, Mn est donc susceptible de prendre différentes formes :

– soit réduites (bivalentes), relativement mobiles ;

– soit oxydées (polyvalentes), beaucoup moins mobiles. En sols acides, Mn est plus mobile encore que le fer. À un pH > 5 (et surtout en milieu calcaire), Mn est insolubilisé sous forme insoluble (MnO2), d’où la possibilité de carences car Mn est un oligoélément essentiel.Les ségrégations de Mn (en général asso-ciées à du fer) s’expriment sous divers traits pédologiques ou horizons d’accumulation de couleur noire.

manganeseVoir  : mâchefer, nodules, ségrégations, grep, grison, horizons ferriques, toxicité.

mangrove, n.f.

Écologie, PédologieAssociation végétale halophile constituée principalement de palétuviers et localisée aux rivages plats et vaseux, non battus par la houle, et aux estuaires à eaux saumâtres des régions tropicales.Ces vases sont à la fois riches en chlorures et en matières organiques mais aussi en soufre, présent sous forme de sulfures.

mangroveVoir : Sulfatosols, Thiosols.

marmorisation, n.f.

PédologieFormation de marbrures et de taches de couleurs contrastées, le plus souvent grises

M

135

ou blanchâtres et ocre ou rouille, dans des horizons de sols, suite à des engorgements temporaires par l’eau.

mottlingVoir : bariolage, hydromorphie, horizons rédoxiques.

masse basale, l.f.groundmassVoir : fond matriciel.

masse volumique, l.f.Agronomie, PédologieRapport entre la masse et le volume appa-rent (volume enveloppe) d’un échantillon de sol non perturbé.

volumetric mass, volume weightVoir : densité apparente.

massives (structures), l.f.p.

Voir : continues (structures).

mat racinaire, l.m.

Agronomie, PédologieSorte de tapis se formant sur quelques centimètres d’épaisseur à la partie supé-rieure de certains sols de prairie ou d’al-page, constitué de très nombreuses racines entremêlées emprisonnant de la terre fine-ment agrégée.

root mat

matériau originel, l.m.

Syn. : matériau parental.

matériau parental, l.m.

PédologieRoche (au sens le plus large, incluant toutes les formations superficielles) située aujourd’hui sous les horizons pédolo-

giques et à partir de laquelle ces horizons se sont développés.En toute rigueur et par définition, le vrai maté-riau parental des horizons pédologiques supé-rieurs n’existe plus (puisqu’il est transformé en sol). Le matériau parental que l’on observe aujourd’hui peut être un peu (ou très) différent de celui qui a disparu !On pourrait aussi bien employer le terme « matériau parent » (Plaisance et Cailleux, 1958).

parent materialVoir : roche-mère, substrat, héritage, roche sous-jacente, formation superficielle.

matières organiques particulaires (MOP), l.f.p.

PédologieFines particules organiques, constituées par de petits débris végétaux ou provenant d’amendements organiques ou de retom-bées industrielles.On distingue les MOP «  externes  », non incluses dans les agrégats, que l’on peut sépa-rer par flottation dans l’eau ou grâce à une solution de masse volumique 1,6, et les MOP « internes » (incluses dans les agrégats), sépa-rées par tamisage après dispersion.Les MOP externes sont particulièrement réactives vis-à-vis des xénobiotiques et des métaux en traces, elles sont susceptibles de translocations rapides dans la porosité des sols. C’est pourquoi on les retrouve dans les eaux superficielles.

particulate organic matter

matières organiques des sols (MOS), l.f.p.

Agronomie, PédologieCe terme rassemble tous les constituants des sols formés de carbone, d’hydrogène, d’oxygène et, le plus souvent, d’azote (Comifer, 1993). Étant donné la variété morphologique, chimique et biologique de

Petit lexique de Pédologie

136

ces constituants, il est conseillé d’employer toujours le pluriel.Les matières organiques des sols jouent un rôle majeur aussi bien sur le plan agronomique ou forestier que sur le plan environnemental :

– rôle dans l’adsorption et la rétention de l’eau, des cations échangeables, du phosphore, de l’azote, des éléments traces métalliques (par-ticulièrement du plomb et du cuivre), des pesticides, etc. ;

– rôle positif sur la stabilité structurale des horizons de surface, d’où une influence sur les phénomènes de battance, ruissellement, érosion ;

– rôle de fourniture d’énergie vis-à-vis de la mésofaune et des micro-organismes ;

– rôle dans le cycle planétaire du carbone ; les couvertures pédologiques contiendraient trois fois plus de carbone que la biomasse végétale terrestre : d’où l’importance du stockage ou du déstockage de ce carbone pédologique (défo-restation, réchauffement global).Voir  : carbone, épisolum, facteur de conversion C → MO, matières organiques particulaires.soil organic matter (SOM)

matrice, n.f.Voir : fond matriciel.

mélanisation, n.f.Pédologie1. Sens ancien : formation de l’humus et son incorporation progressive au sol (Plai-sance et Cailleux, 1958).2. Sens moderne : acquisition d’une cou-leur noire ou très foncée par un horizon de sol argileux suite à la pénétration de petites quantités de matières organiques dans les feuillets d’argiles (en position interfoliaire).C’est le cas de certains vertisols ou Leptismec-tisols (dits « mélanisés ») et de certains hori-zons supérieurs de sols rouges en position de bas de versants à mauvais drainage interne.

melanization

mercure (Hg), n.m.

PédologieÉlément trace métallique redouté car très toxique, volatil à température ambiante.Il est présent naturellement dans les roches et les sols en quantité très faible (généralement de 0,02 à 0,10 mg/kg). De nombreux composés industriels du mercure sont volatils et parti-cipent de ce fait à des retombées atmosphé-riques à longue distance des points d’émission. Autrefois, plusieurs fongicides agricoles et produits de protection des semences conte-naient du mercure. Lorsqu’appliqué ainsi aux sols, Hg est rapidement immobilisé principa-lement par les matières organiques auxquelles il se lie sous forme de complexes organométal-liques très stables. Suite à sa forte rétention par les phases solides, il est pratiquement absent de la solution du sol. Sa grande aptitude à la méthylation le conduit à former du mono ou du diméthyl-mercure sous l’action de bacté-ries ou d’une réaction directe avec les acides fulviques. Le caractère volatil de ces composés comme du mercure élémentaire est à l’origine des bilans fortement déficitaires établis dans les sols ayant reçu des quantités notables de ce métal. Ces pertes très importantes par volati-lisation interviennent aussi bien en conditions de plein champ qu’au laboratoire lors du trai-tement d’échantillons de sols. En effet, il est impératif de ne pas sécher à plus de 40 °C si l’on veut réaliser l’analyse du mercure.

mercury

mésofaune (du sol), n.f.

mesofaunaVoir : faune (du sol).

mésoporosité, n.f.

mesoporosityVoir : macroporosité.

mésosaturé, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum dont le taux de saturation du complexe adsorbant

M

137

(rapport S/CEC) est compris entre 50 et 80 %.mesosaturated

mésotrophe (sol, tourbe), adj.PédologieQualifie un sol (autre qu’un histosol) ou un horizon dans lequel les conditions de nutrition des plantes (abondance des nutriments et du calcium, aération) ne sont pas très favorables.Référentiel PédologiqueQualifie un histosol dont la production primaire de biomasse est moyenne.Un tel milieu est imparfaitement révélé par un pH compris entre 4,5 et 6.

mesotrophicVoir : eutrophe, dystrophe, oligotrophe.

métaux lourds, l.m.p.Agronomie, PédologieTerme médiatique à connotation péjora-tive utilisé improprement, car les éléments ainsi désignés ne sont pas toujours des métaux et certains ne sont pas particu-lièrement « lourds ».Mieux vaut employer les termes d’« éléments traces métalliques » ou « métaux traces », s’il s’agit bien de métaux, « éléments traces » ou « éléments traces potentiellement toxiques » si d’autres éléments que des métaux (As, Se, B) sont également désignés.

heavy metalsVoir : éléments traces, métaux traces.

métaux traces, l.m.p.Agronomie, PédologieÉléments en traces appartenant aux métaux.Le cuivre, le cadmium et le plomb sont des métaux traces mais pas l’arsenic, ni le sélénium.

trace metalsSyn. : éléments traces métalliques.

micas, n.m.p.

Géologie, MinéralogiePhyllosilicates dont les feuillets élémen-taires font 0,1 nanomètre d’épaisseur.Ce sont des minéraux primaires de la plupart des roches ignées et métamorphiques et de quelques roches sédimentaires.

micasVoir : biotite, muscovite, argiles micacées.

micacées (argiles), l.f.p.

Voir : argiles micacées.

microdomaines, n.m.p.

Minéralogie, PédologieParticules polycristallines caractéristiques des illites, résultant de l’assemblage d’un certain nombre de cristallites élémentaires et de forme le plus souvent lenticulaire.

microdomainsVoir : illites.

microfaune (du sol), n.f.

microfaunaVoir : faune (du sol).

microgrumeleuses (structures), l.f.p.

PédologieTypes de structures pédiques dont les agrégats sont de formes ovoïdes et de dimensions très petites (moins de 1 mm).Dues à des précipitations d’oxyhydroxydes d’aluminium, les structures microgrumeleuses sont caractéristiques des horizons S alumi-niques des alocrisols ainsi que de certains horizons d’andosols  : horizons très poreux à faible densité apparente, d’aspect soufflé.

fluffy structuresSyn. : floconneuses.Voir : alocrisols.

Petit lexique de Pédologie

138

micromasse, n.f.

micromassVoir : plasma.

micromorphologie (des sols), n.f.

PédologieBranche de la pédologie qui consiste à étu-dier des échantillons non remaniés de sols ou de roches altérées, par examen de lames minces à l’aide d’un microscope optique ou bien grâce à diverses techniques sub-microscopiques comme la microscopie électronique.C’est un outil de recherche irremplaçable qui permet de reconnaître certains constituants, d’étudier les altérations et d’observer les orga-nisations à ces niveaux d’investigation.

micromorphology

micropolyédriques (structures), l.f.p.

PédologieStructures polyédriques anguleuses très fines (moins de 5 mm, souvent beaucoup moins), en général très nettes et très stables, caractéristiques de certains hori-zons ou paléosols argileux (horizons de profondeur comme horizons de surface).Dans ce dernier cas, il s’agit souvent d’hori-zons labourés argileux riches en smectites qui s’émiettent sous l’effet du gel.

very fine blocky structuresVoir : fersialsols, autofoisonnement.

micropolluant, n.m.

Environnement, PédologieSubstance ou élément qui présente un danger potentiel de toxicité, même à très faible concentration, dans les eaux, les sols, les sédiments.

Comme micropolluants organiques, on peut citer les pesticides ou les dioxines ; comme micropolluants minéraux, le mercure ou l’arsenic.

micropollutant

microporosité (du sol), n.f.

PédologieDomaine de porosité extrêmement fine (pores de moins de 6-10 µm de diamètre) où la rétention de l’eau domine.Certains auteurs distinguent la « micropo-rosité » (pores de 6 à 0,2 µm) et la « porosité matricielle » (pores de dimensions inférieures à 0,2 µm) où l’extraction de l’eau par les racines devient pratiquement impossible.

soil microporosityCf. tableau 3

microrelief gilgaï, l.m.

PédologieForme de terrain consistant soit en une succession de microdépressions fermées et de micromonticules sur des surfaces presque planes, soit de microvallées et de microcrêtes parallèles suivant le sens de la pente.La hauteur des microcrêtes est de l’ordre de quelques centimètres jusqu’à un maximum de 1 m. Ce microrelief est la conséquence du gon-flement différentiel de masses de sols à argiles gonflantes au moment de la réhumectation et de la fermeture des macrofentes.Il est typiquement associé aux vertisols, mais des terrains constitués de vertisols peuvent en être dépourvus.

gilgai microrelief

milliéquivalent, n.m.

PédologieUnité spécialement utilisée pour trai-ter de la capacité d’échange cationique et des ions échangeables (abréviation

M

139

mé et non méq) et valant un millième d’équivalent-gramme.Un équivalent-gramme est égal à un atome-gramme ou une molécule-gramme ou un ion-gramme divisé par la valence. Selon les normes officielles, il vaut mieux employer désormais la mole, qui définit la même grandeur que l’équivalent. En conséquence : 1 mé/100 g est exactement égal à 1 cmol+/kg.

milliequivalent

minéral, adj.

PédologieTerme incorrect qualifiant souvent des horizons ou des sols pauvres en matières organiques.En fait, tous les horizons pédologiques contiennent des matières organiques plus ou moins abondantes : c’est même une de leurs caractéristiques spécifiques. Terme recom-mandé : horizon (ou sol) peu humifère.

mineralVoir : organique, organominéral.

minéralisation (des matières organiques), n.f.

Agronomie, PédologieEnsemble des processus de transformation biologique dans le sol de différentes molé-cules organiques (matières organiques ou substances xénobiotiques) en composés minéraux tels que CO2, NH4

+, H2O (Comi-fer, 1993).Ces processus interviennent essentiellement sous l’action des micro-organismes.

mineralization

minéraux altérables, l.m.p.

PédologieMinéraux primaires susceptibles d’être altérés, si les conditions pédoclimatiques y sont favorables, et constituant un réser-voir d’éléments (majeurs, oligoéléments,

éléments traces) qui vont être libérés progressivement.weatherable minerals

minéraux amorphes, l.m.p.Minéralogie, PédologieMinéraux pour lesquels l’absence de régu-larité dans l’arrangement des atomes ne donne pas de biréfringence à l’examen de lames minces au microscope polarisant, ni de spectre reconnaissable en diffraction de rayons X.amorphous mineralsVoir : minéraux paracristallins.

minéraux argileux, l.m.p.Minéralogie, PédologiePhyllosilicates de petites dimensions (presque toujours < 5 µm) abondants ou très abondants dans les sols, résultant de l’altération de minéraux primaires ou directement hérités (cas des roches sédimentaires).Les minéraux argileux 1/1 sont caractérisés par un feuillet à une couche de tétraèdres de SiO2 pour une couche octaédrique de Al2O3 et dont la charge électrique est nulle. Ce feuil-let a une épaisseur de 0,7 nanomètre. Voir : kaolinite, halloysite.Les minéraux argileux 2/1 sont des minéraux dont le feuillet est constitué de la superposi-tion de deux couches de tétraèdres de SiO2 pour une couche octaédrique gibbsitique. Ce feuillet, d’une épaisseur supérieure ou égale à 1,0 nanomètre, présente une certaine charge électrique qui doit être compensée par la rétention d’un certain nombre de cations en positions interfoliaires.

clay mineralsCf. tableau 1 et figure 6

minéraux (argileux) interstratifiés, l.m.p.

Minéralogie, PédologieMinéraux argileux formés par l’alternance plus ou moins régulière de feuillets de

Petit lexique de Pédologie

140

natures différentes. Ex.  : illite-smectite, illite-chlorite (Foucault et Raoult, 2000).

mixed-layer clay minerals

minéraux lourds, l.m.p.

GéologieEnsemble des minéraux de forte densité dont les grains coulent au fond dans un bain de bromoforme (densité 2,87) alors que les minéraux légers (ex.  : quartz, feldspaths) flottent. Ex. : sphène, zircon, rutile, anatase, tourmaline.Leur étude permet d’avoir une idée de l’origine des composants détritiques du sédiment aux-quels ils appartiennent (Foucault et Raoult, 2000). Ne pas confondre « minéraux lourds » et « métaux lourds ».

heavy minerals

minéraux paracristallins, l.m.p.

Minéralogie, PédologieMinéraux constitués de très petits cristaux, que l’on ne peut percevoir et reconnaître qu’avec certaines techniques.Ces minéraux (allophanes, imogolite, etc.) semblent amorphes lorsqu’ils sont étudiés par

d’autres techniques, par exemple la diffraction des rayons X.

short-range-order(ed) minerals, para- crystalline minerals

minéraux phylliteux, l.m.p.

Voir : phyllosilicates, phyllites.

minéraux primaires, l.m.p.

PédologieMinéraux hérités directement des roches ou matériaux parentaux d’où proviennent les sols ou les altérites.Certains minéraux primaires sont plus ou moins aisément altérables, d’autres le sont peu ou pas du tout (mais cela dépend beaucoup des conditions pédoclimatiques et de la durée d’exposition aux agents de l’altération). Les produits d’altération des minéraux primaires non totalement évacués sont susceptibles de se recombiner et de former des minéraux nouveaux, absents des roches originelles, les minéraux secondaires.

primary mineralsVoir  : hydrolyse, minéraux altérables, minéraux secondaires.

Tableau 1. Principaux minéraux argileux des sols (Stengel et Gelin, 1998).

Type d’em-pilement

Épais-seur des feuillets (nano-mètre)

Substitution dans la couche

tétraédrique et valeur de la substitution

Substi-tutions dans la couche octaé-drique

Nom du minéral

Cations in-terfoliaires

CEC milliéqui-

valents par gramme

Eau inter-foliaire

Dis-tance inter-

foliaire (nano-mètre)

Te/Oc 0,7 Non – Non Kaolinite Non < 0,1 Non 0,7

Te/Oc/Te 1,0 Non – Oui Montmo-rillonite

Oui, divers 1-1,2 Oui Variable

Al3+ 0,5 Non Beidellite Oui, divers 1-1,2 Oui Variable

Al3+ 0 < x < 1 Oui Illite K+ 0,2-0,3 Non 1,0

Al3+ 1 Oui Vermicu-lite

Divers 1-1,5 Oui Variable

Al3+ > 1 Oui Chlorite Mg2+, Al3+ 0,1-0,15 Oui 1,4

M

141

minéraux secondaires, l.m.p.

PédologieMinéraux de néoformation présents dans les sols ou les altérites et qui n’existaient pas initialement dans les roches ou maté-riaux parentaux.Ces minéraux résultent de l’altération des minéraux primaires et de la recombinaison des éléments non totalement évacués.

weathering mineralsVoir : oxydes, monosiallitisation, bisialli-tisation, minéraux primaires.

mineurs (éléments), l.m.p.

minor elementsVoir : oligoéléments.

mobilité (d’un élément), n.f.

Agronomie, PédologieAptitude potentielle d’un élément à passer d’un compartiment du sol, où il est retenu avec une certaine énergie, dans un autre, où il est retenu avec une moindre énergie.

Figure 6. Différents niveaux d’organisation des minéraux argileux. L’exemple d’une montmorillonite. Le premier niveau d’organisation est celui du feuillet. Le deuxième correspond à l’empilement ordonné des feuillets. Le troisième est celui des particules ou quasi-cristaux et le quatrième correspond à l’assemblage tridimensionnel lâche de ces particules (d’après Tessier, 1986, in Stengel et Gelin, 1998).

Petit lexique de Pédologie

142

Un élément peut ainsi, au cours du temps, pas-ser successivement dans des compartiments d’énergie de rétention décroissante pour abou-tir en fin de compte dans la solution du sol, voire dans l’atmosphère de celui-ci (cas du mercure). Un élément présent dans la solution du sol sera susceptible d’être absorbé par les racines des plantes ou d’être entraîné vers la profondeur.

mobility

mobilisation, n.f.

Agronomie, PédologiePassage de substances ou de particules présentes dans un sol d’une forme immo-bile à une forme mobile.

mobilisationAnt. : immobilisation.Voir : mobilité.

modèles, n.m.p., et modélisation, n.f

Cf. encadré 22

models, modelling

moders, n.m.p.

Référentiel PédologiqueFormes d’humus forestiers aérés carac-térisés par la présence d’un horizon A de juxtaposition, la séquence d’horizons OL,

Encadré 22. Modèles et modélisation

Un modèle est un outil de synthèse de connaissances, une aide pour progresser dans la compréhension d’un système complexe. Après avoir établi quelques schémas conceptuels, on cherche à établir des relations algébriques ou statistiques faisant intervenir plusieurs composantes élémentaires du système, appelées « variables ». Ces relations prennent souvent la forme d’équations différentielles qui se résolvent analytiquement (dans les cas favorables).

Modèles, schémas conceptuels et modèles mathématiques contribuent au discours ration-nel et scientifique en aidant à interpréter les phénomènes observés. Ils vont au-delà de la description naturaliste des différents éléments du système.

Mais la modélisation n’est pas le seul discours rationnel, et l’acte de modélisation ne constitue pas en soi une garantie de rigueur. Si le schéma conceptuel n’est pas satisfaisant, le modèle numérique qui en découle ne le sera pas davantage.

Sortir du domaine pour lequel le modèle a été établi et vérifié est très risqué. Un modèle est également un puissant outil de communication. D’outil de recherche, un modèle peut devenir un outil de gestion… et de prédiction (d’après La Seine en son bassin, ouvrage collectif, 1998).

Problèmes liés à la modélisation

Trop souvent les modèles sont de belles constructions théoriques. Mais à quoi sert un modèle faisant intervenir quinze paramètres si l’on sait en quantifier ou en estimer seulement trois ? Il s’agit de modéliser la connaissance, pas une ignorance ou une vision purement théorique de la réalité (ex. : billes de verre pour simuler des constituants minéraux). En outre, tout modèle n’est pas automatiquement mathématique ! Il en existe d’analogiques et de géométriques ! Le découpage des couvertures pédologiques en volumes homogènes (les horizons) ou en successions spécifiques d’horizons est une modélisation.

Voir : découpage de continuums, horizons, figure 2, figure 8.

M

143

OF, OH, A ou OL, OF, A et un passage très progressif entre les horizons O et A.L’ horizon OH peut être sporadique ou avoir plusieurs centimètres d’épaisseur. Il est essen-tiellement constitué de boulettes fécales. L’ horizon A est un horizon « coprogène » dû à la juxtaposition de boulettes fécales de la mésofaune (larves de diptères, vers enchy-tréides, arthropodes) aux grains minéraux qui restent nus. Cette matière organique est riche en débris peu évolués, l’insolubilisation des composés organiques est généralement faible et n’est pas favorisée par l’activité biologique.La destruction des litières est due principa-lement à la mésofaune citée plus haut et à la macrofaune de surface : isopodes, diplopodes, lombrics épigés, mollusques. Transformation et incorporation sont donc faibles. L’ activité des pourritures blanches peut encore être sensible.Les moders sont observés là où les conditions sont défavorables à l’activité des vers de terre anéciques  : – pH bas du solum (< 5) asso-cié quelquefois à des textures défavorables (sableuses) ou à des résidus végétaux à fort rap-port C/N ; – températures basses (montagne, zones boréales) ; – sécheresse ; – asphyxie. La présence d’un moder correspond à une faible insolubilisation des composés organiques solubles : c’est une condition du déclenchement des processus de podzolisation. Selon la mor-phologie des horizons holorganiques présents et leur épaisseur, on distingue : hémimoders, eumoders (moders typiques) et dysmoders.

modersVoir : anéciques, boulettes fécales, copro-gènes (structures), hydromoders, juxtapo-sition (horizon A de).

monolithe, n.m.

PédologieGros échantillon de sol non remanié, découpé sur toute l’épaisseur du solum et ramené au laboratoire pour exposition.Le prélèvement sur le terrain nécessite un long travail de dégagement et un transport délicat. Au laboratoire, un minutieux travail de dégrossissage et de retouche est encore nécessaire, accompagné parfois d’une conso-lidation par des résines.

monolithVoir : laquefilm.

monosiallitisation, n.f.

PédologieType d’altération par hydrolyse intense, désalcalinisation totale des minéraux pri-maires et édification de minéraux argileux 1/1 de néogenèse (kaolinite ou halloysite).Ce type particulier d’altération est caractéris-tique des sols ferrallitiques.

monosiallitizationVoir : ferrallitiques, bisiallitisation.

montmorillonites, n.f.p.

Agronomie, PédologieFamille de minéraux phylliteux 2/1 dioc-taédriques avec substitutions en couches octaédriques et équidistance des feuillets variables.Le cation de substitution est généralement Mg2+ (dans les montmorillonites typiques) ou bien Fe2+, Mn2+ ou Cr2+. La charge globale est < 0,6. La caractéristique essentielle de ces minéraux est de posséder entre les feuillets un certain nombre de couches d’eau, d’où une équidistance variable.La capacité d’échange, très élevée, est comprise entre 100 et 130 cmol+/kg.Sont appelés « montmorillonites de dégrada-tion » ou « smectites de transformation » des minéraux argileux issus de l’altération d’argiles micacées ayant acquis des propriétés de gon-flement mais ne montrant pas les propriétés physiques et chimiques caractéristiques des véritables smectites.

montmorillonitesVoir : smectites, beidellites.Cf. tableau 1 et figure 6

morille, n.f.

PédologieConcrétion siliceuse subsphérique de 2 à 5 cm, ressemblant un peu à une morille,

Petit lexique de Pédologie

144

que l’on trouve dans certains calcaires des Charentes ou conservée dans les sols.

silica nodule (shaped like a morel)

morphogénétique, adj.

PédologieQualifie une classification ou une typo-logie fondée principalement sur la mor-phologie des solums et l’interprétation pédogénétique qui en est donnée.C’était le cas de la Classification française des sols de 1967 élaborée par la CPCS.

morphogenetical

morphologie des sols, l.f.Agronomie, PédologieÉtude de l’aspect des solums observé à l’œil nu dans une fosse ou une tranchée.Tous les horizons qui se succèdent doivent être observés et décrits (couleur, structure, texture, éléments grossiers, etc.), ainsi que la forme et la netteté des transitions entre horizons. Ne pas confondre la morphologie des sols avec la (géo)morphologie.

soil morphologyVoir : micromorphologie, fosse pédo- logique.

mors, n.m.p.

Référentiel PédologiqueFormes d’humus forestiers aérés caracté-risés par la séquence d’horizons OL/OF/OH/horizon peu humifère ou OL/OF/OH/horizon humifère. La transition très rapide entre l’horizon OH et l’horizon sous-jacent est un caractère diagnostique.En plaine, l’horizon organominéral qui suc-cède à OH peut contenir de la matière orga-nique de diffusion et quelques boulettes fécales correspondant à la consommation de racines par une faune peu active. L’ horizon OH pré-sente des épaisseurs très importantes, de quelques centimètres à parfois plus de 50 cm.

Les mors correspondent à des milieux où l’acti-vité faunique est beaucoup plus faible que dans les moders, les horizons OF et OH étant en conséquence plus pauvres en boulettes fécales et au contraire riches en filaments mycéliens et résidus transformés. Cette activité faunique est spécifique, les échanges entre horizons holor-ganiques et organominéraux étant quasiment nuls. La transformation de la matière organique est très faible et lente en l’absence d’activité animale notable : humine héritée dominante, composés organiques solubles non insolubili-sés. L’ incorporation des matières organiques à la fraction minérale du sol ne peut se faire que par diffusion de ces composés.Les mors sont observés là où les conditions sont très défavorables à toute activité animale : – très forte acidité du solum associée à la présence de végétaux à résidus difficilement biodégradables ou à sécrétions toxiques (certains résineux, Éri-cacées) ; – climat limitant l’activité biologique (froid) ; – engorgement prolongé.

morsVoir : horizons organiques, hydromors.

motte, n.f.

Agronomie, PédologieAgrégat ou fragment artificiel des hori-zons de surface des sols cultivés, travaillés fréquemment par les outils agricoles, et dans lesquels la structuration naturelle est constamment modifiée par des actions qui cassent et émiettent et par d’autres qui compactent.

clodVoir : agrégat, structure.

mottling, n.m. (anglicisme)

Voir : bariolage, marmorisation.

mouillabilité (des parois des pores), n.f.

Agronomie, PédologiePropriété des parois des pores ayant une grande importance dans les processus

M

145

d’humectation des volumes pédologiques et, en conséquence, dans l’éclatement des agrégats au moment d’une réhumectation brutale.Si ces parois sont tapissées par des matières orga-niques hydrophobes, l’eau ne pourra pas pénétrer certains pores et les agrégats n’éclateront pas.

wettability (of pore walls)

mouillère, n.f.Agronomie, PédologiePartie d’un champ ou d’un pré affectée sur une faible superficie par une sortie d’eau localisée, temporaire ou permanente.Les mouillères sont formées soit par la résur-gence d’un écoulement souterrain (sources), soit par accumulation d’eau de ruissellement dans de petites dépressions.

wet patch, boggy patch

mulch, n.m.Voir : paillis.

mulls, n.m.p.Référentiel PédologiqueFormes d’humus forestiers aérés caracté-risés par un horizon A biomacrostructuré

et/ou à complexe argilo-humique et par une discontinuité nette entre horizons O et cet horizon A.Selon la morphologie des horizons holorga-niques présents et leur épaisseur, on distingue « eumulls », « mésomulls », « oligomulls », « dysmulls » et « amphimulls ».Seul est bien connu le fonctionnement des mulls à litière peu épaisse : ce sont des formes d’humus à forte activité de vers de terre ané-ciques assurant une incorporation rapide et profonde des matières organiques avec les matières minérales dans les horizons A et leur complexation avec les argiles. Cette activité masque en outre une diversité fau-nique importante et une activité fongique intense. Dans les oligomulls et les dysmulls, cette activité des vers, plus faible ou presque nulle, est accompagnée d’une forte activité de pourritures blanches entraînant la présence d’horizons OLv, voire OF.Dans le cas des amphimulls, il semble qu’il y ait, pour des raisons pédoclimatiques, une dualité de fonctionnement entre les hori-zons A à forte activité de vers de terre, et les horizons O à activité mal connue.

mullsVoir : horizons organiques, hydromulls.

multi-Voir : préfixes.

Figure 7. L’espace des couleurs de la charte Munsell ® et ses coordonnées cylindriques.Hue : teinte de base ; chroma : pureté ou intensité ; value : clarté.

Petit lexique de Pédologie

146

Munsell soil color charts®PédologieCharte permettant la désignation objective et sous une forme codée des couleurs des matériaux pédologiques.Cette charte est organisée selon un espace à trois dimensions et coordonnées cylin-driques : la teinte de base, la clarté et la pureté. Voir ces mots.Cf. figure 7

muscovite, n.f.Géologie, MinéralogiePhyllosilicate du groupe des micas blancs alumineux, résistant fortement à l’altération.muscovite

mycélium, n.m.PédologiePartie stérile des champignons qui se déve-loppe sous forme de filaments (hyphes) dans les horizons O et A (Jabiol et al., 2007).myceliumVoir : pseudomycéliums.

mycorhize, n.f.PédologieAssociation du mycélium d’un champi-gnon et d’une racine de plante supérieure à bénéfices réciproques.On distingue classiquement deux catégories. Dans le cas des ectomycorhizes (dites aussi m.  ectotrophes), les filaments du champi-gnon forment un manchon plus ou moins dense autour de la racine et y pénètrent, mais sans franchir les parois des cellules vivantes. Dans le cas des endomycorhizes (dites aussi m. endotrophes), les plus abondantes dans la nature, le champignon se nourrit à l’intérieur même des cellules de la racine hôte.

mycorrhizaVoir : champignons mycorhiziens

NNaF (test au), l.m.

Voir : test NaF.

nappe (érosion en), l.f.PédologieL’ érosion en nappe résulte d’un détache-ment d’éléments du sol par la pluie et le ruissellement et d’un écoulement superfi-ciel relativement homogène dans l’espace d’eau tenant en suspension ou tractant les éléments terreux arrachés.Cette eau chargée de particules s’écoule le long des pentes comme une nappe, et le sol se trouve décapé par couches successives. Aux premiers stades, l’aspect général du terrain n’est pas modifié, mais ensuite apparaissent des changements dans la couleur du sol (des horizons plus clairs ou plus rouges venant à l’affleurement), une concentration relative en cailloux ou une retenue de terre en amont du moindre obstacle. L’ érosion en nappe est sou-vent qualifiée d’insidieuse car elle est difficile à déceler tant qu’elle n’a pas occasionné des dégâts importants (Fournier, 1972).

sheet erosion

nappe de gravats, l.f.PédologieMince lit de cailloux, à peu près paral-lèle à la surface topographique du terrain mais localisé à une certaine profondeur de celle-ci (un à plusieurs mètres).L’ origine des nappes de gravats, fréquemment observées dans les sols ferrallitiques, reste encore très controversée.

stoneline

nappe libre, l.f.Agronomie, Hydrogéologie, PédologieEau contenue dans un aquifère peu profond dont le trop-plein peut donner

N

147

naissance à une source et dont la partie supérieure peut générer un engorgement temporaire ou permanent dans des hori-zons de sols (d’après Grosclaude, 1999).

unconfined water(table)Voir  : aquifère, zone de battement de nappe.

nappe perchée, l.f.Agronomie, PédologieNappe d’eau libre, permanente ou tempo-raire, formée au-dessus d’une zone non saturée dans un aquifère perché.On peut trouver plus profondément une nappe libre d’extension plus générale (d’après Castany et Margat, 1977).

perched water, perched groundwaterVoir : aquifère, nappe libre.

nématodes (des sols), n.m.p.

PédologieInvertébrés ayant la forme de minces tubes multicellulaires. Ce sont des vers « ronds », filiformes, non segmentés, généralement petits, voire microscopiques.Ces organismes vivent dans les environne-ments les plus variés et les plus extrêmes. Après les bactéries, les nématodes sont les invertébrés telluriques les plus abondants. Ils pullulent dans la solution du sol. Ils consti-tuent des bio-indicateurs de choix pour le suivi de la qualité biologique des sols car leurs grandes diversités spécifique, trophique et fonctionnelle ainsi que leur écologie les rendent sensibles aux perturbations anthro-piques et environnementales. Ils ont un impact significatif sur les populations microbiennes et ils jouent également un rôle dans la miné-ralisation des matières organiques.

(soil) nematodes, (soil) nemasVoir  : qualité des sols, solution du sol, bio-indicateurs.

néo-Voir : préfixes.

néoformation, n.f.

PédologieProcessus de formation d’un minéral qui n’existait pas initialement dans le sol ou dans le matériau parental. Ex. : minéraux argileux de néoformation.

neoformationVoir : minéraux secondaires, pseudo- morphose.

néogenèse, n.f.

neogenesisSyn. : néoformation.

néoluvique, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un solum montrant un début d’il-luviation d’argile sous la forme de quelques revêtements argileux, sans que l’on admette l’existence d’un véritable horizon BT (ex. : présence d’un horizon codé St).

neoluvic

Néoluvisols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueSols jeunes dont le processus évolutif prin-cipal est une illuviation d’argile, laquelle n’a pas encore mené à une différenciation du solum très marquée.La succession des horizons est A/E/BT sous forêts, LA/E/BT ou LA/BT sous cultures. L’ horizon éluvial est modérément appauvri, encore assez coloré, assez bien structuré et aéré. La transition entre E et BT est assez pro-gressive. L’ indice de différenciation textural est en général compris entre 1,3 et 1,8. Les Néoluvisols correspondent aux « sols bruns lessivés » de la classification CPCS.Voir : luvisols, indice de différenciation textural.

Petit lexique de Pédologie

148

netteté (des limites d’horizons), n.f.

PédologieQualité dépendant à la fois du contraste et de la transition plus ou moins rapide entre deux horizons.La netteté de la limite entre deux horizons superposés est aussi importante à décrire que sa forme. Une transition graduelle peut accompagner un contraste fort et une limite nette séparer deux horizons peu contrastés. Une limite est donc d’autant plus difficile à localiser et à définir que la transition est gra-duelle. Le glossaire Informatique et biosphère de 1969 propose les cinq modalités suivantes :

– transition très nette = contact direct (pas de transition) ;

– transition nette (ou abrupte) = transition se faisant sur moins de 2 cm ;

– transition distincte = transition se faisant sur 2 à 5 cm ;

– transition graduelle = transition se faisant sur 5 à 12 cm ;

– transition diffuse = transition se faisant sur plus de 12 cm.

Si la transition se fait sur plus de 12 cm, il est préférable de distinguer un horizon « indé-pendant » que l’on peut décrire en tant que tel, ou bien que l’on peut nommer « horizon de transition » sans obligatoirement le décrire.

distinctnessVoir  : changement textural brusque, limites (entre les horizons).

nickel (Ni), n.m.

Géologie, PédologieÉlément trace métallique dont la concen-tration moyenne dans la croûte terrestre serait de l’ordre de 80 mg/kg.Ni se substitue à Fe ou Mg dans certains silicates, en particulier dans les péridots et pyroxènes des roches magmatiques basiques et ultrabasiques. Dans les sols, sa teneur totale varie de 2 à 70 mg/kg, généralement propor-tionnelle aux taux d’argiles et de fer.

La réglementation française sur l’épandage des boues de stations d’épuration urbaines sur des sols agricoles a fixé, pour le sol récep-teur, une teneur limite de 50 mg de Ni/kg. Ce seuil a été fixé beaucoup trop bas. Il est très souvent dépassé dans le cas de sols issus de basaltes ou tout simplement de sols argileux, particulièrement ceux, rougeâtres et riches en fer, des plateaux calcaires jurassiques (Jura, Bourgogne, Charentes, Poitou, Berry).

nickel

Nitosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueSols généralement observés sous climat tropical ou subtropical à courte saison sèche (pluviosité moyenne annuelle de 1 500 à 3 500 mm) qui se forment à partir de roches volcaniques ou de roches méta-morphiques basiques.Antérieurement, ils ont été appelés « sols brun rouille à halloysite » (en Martinique) et « sols ferrallitiques à halloysite ». Les Nitosols sont caractérisés par des horizons de subsurface très argileux (> 50 %) dont la fraction infé-rieure à 2 μm est constituée principalement d’halloysite, mais qui contient aussi de la goethite et de l’hématite. Ils sont également caractérisés par des faces luisantes sur les faces d’agrégats des horizons de subsurface (leur nom vient du latin nitidus : luisant, brillant). L’ halloysite se présente sous deux formes : l’une, hydratée, présentant des feuillets dis-tants de 1,0 nanomètre, et l’autre, déshydra-tée, avec une distance interfoliaire typique de 0,7 nanomètre (métahalloysite).Voir : halloysites.

nitrification, n.f.

Agronomie, PédologieProcessus d’oxydation biologique de l’azote, réalisé par des micro-organismes, au cours duquel l’azote passe de la forme ammonia-cale (NH4

+) à la forme nitreuse (NO2–), puis

nitrique (NO3–) (Comifer, 1993).

nitrification

N

149

nitrophile, adj.ÉcologieQualifie une espèce animale ou végétale qui vit préférentiellement dans des milieux riches en azote minéral (Cilf, 1999).nitrophilous (species)

nodosités, n.f.p.Agronomie, PédologiePetites boursouflures se formant sur les racines de nombreuses espèces de plantes, notamment les légumineuses (Fabacées), sous l’action de bactéries du genre Rhizobium. Grâce à cette associa-tion symbiotique, où la plante fournit les substances carbonées et les bactéries les substances azotées, la plante fixe l’azote atmosphérique, ce que les autres plantes non infestées ne peuvent pas faire (d’après Wikipédia).nodules

nodules, n.m.p.GéologieMasses globuleuses, de dimensions cen-timétriques ou décimétriques, se diffé-renciant par leur composition ou leur structure du reste de la roche qui les contient (Foucault et Raoult, 2000).Il peut s’agir de nodules siliceux, phosphatés, polymétalliques, etc.

PédologiePetits volumes (quelques cm3 au maxi-mum) d’origine pédogénétique, indurés, présentant une cohésion très supérieure à celle de l’horizon qui les englobe.Ce terme est plus général que « concrétions ». Il existe des nodules calcaires et ferro-man-ganiques. Certains nodules, hérités des maté-riaux parentaux ou de paléosols disparus, se retrouvent inaltérés ou peu altérés dans les sols. Attention de ne pas broyer involontai-rement les nodules lors de la préparation de la terre fine.

nodulesVoir : concrétion, éléments grossiers, pré-paration (de la terre fine).

nontronites, n.f.Minéralogie, PédologieMinéraux argileux du groupe des smectites dioctaédriques alumino-ferrifères dans lesquels le rapport Al/Fe est inférieur à 1.Syn. : beidellites ferrifères (d’après Lozet et Mathieu, 1997).nontronitesVoir : smectites.

nuciforme (structure), l.f.PédologieType de structure intermédiaire entre une structure polyédrique subanguleuse et une structure grumeleuse, dont les agrégats sont très arrondis et de la taille d’une noi-sette. Terme vieilli.nutty, nut-shaped (structure)

Petit lexique de Pédologie

150

Oobstacles (à l’enracinement), n.m.p.

Agronomie, PédologieHorizons ou couches présentant des pro-priétés physiques (couche R, semelle de labour, fragipan), chimiques (excès de calcaire « actif », aluminium échangeable toxique), hydriques (horizon engorgé) ou structurales (structures pédiques très gros-sières) gênant ou empêchant le dévelop-pement optimal des racines d’une plante annuelle ou pérenne.

obstacles to rootingVoir : enracinement, horizons calcariques.Cf. encadré 13

occupation des sols, l.f.Agronomie, PédologieMode d’affectation de l’espace rural (à l’échelon parcellaire) à tel ou tel usage agricole ou forestier, à un moment donné.Cette affectation est variable dans le temps en fonction des conditions socio-économiques et du niveau technique de la société qui gère cet espace. Ne pas confondre « occupation du sol » et « couverture du sol ».

land useSyn. : utilisation du sol.

oligoéléments, n.m.

Agronomie, PédologieÉléments traces ou majeurs, présents naturellement dans les sols ou apportés en complément de la fertilisation, indispen-sables en petites quantités au déroulement des processus biologiques.Ce ne sont pas les mêmes pour le règne animal ou pour le règne végétal. Pour les « grandes cultures », ce sont Cu, Fe, Mn, Zn, Mo, B.

La plupart des oligoéléments peuvent s’avérer toxiques pour diverses formes de vie, à cer-tains niveaux de teneurs (et en fonction des espèces chimiques présentes). Ex. : le cuivre, le zinc ou le manganèse.

micro-elements, micro-nutrientsSyn. : microéléments.Voir : macroéléments.

oligosaturé, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum dont le taux de saturation du complexe adsorbant est compris entre 20 et 50 %.oligosaturated

oligotrophe, adj.PédologieQualifie un sol (autre qu’un histosol) ou un horizon dans lequel les conditions de nutrition des plantes sont nettement défavorables : rareté des nutriments et du calcium, faible aération.Référentiel PédologiqueQualifie un histosol dont la production primaire de biomasse est faible.Un tel milieu est imparfaitement révélé par un pH très acide < 4,5.

oligotrophicVoir : eutrophe, dystrophe, mésotrophe.

ombrogène, adj.PédologieQualifie un histosol lorsque les seules sources d’alimentation hydrique du marais tourbeux sont les précipitations et non des eaux venues des versants environnants.S’oppose à « soligène ».

ombrogenous, ombrogenic

optimum pédoclimatique, l.m.Agronomie, PédologieObjectif de rendement agricole parfai-tement proportionné aux conditions

O

151

pédoclimatiques, pour lequel on choisit des pratiques agricoles et on adapte la fertilisation.

soil climate optimumVoir  : pédoclimatiques (conditions), contraintes pédoclimatiques.

organique, adj.

PédologieQui provient de tissus vivants ou de trans-formations subies par des produits prove-nant d’organismes vivants.Le terme « horizons organiques » doit être réservé aux horizons holorganiques O.Ne pas confondre « organique » et « humifère » !

organicVoir : horizons organiques.

organisation (de l’azote), n.f.

Agronomie, PédologieAssimilation par les micro-organismes d’azote minéral du sol, conduisant à la for-mation d’azote organique (Comifer, 1993).

immobilisation

organisation (du sol), n.f.

PédologieOrganisation dans l’espace des divers constituants des matériaux pédologiques, particulièrement à l’échelle de l’observation micromorphologique.

soil fabricVoir : assemblage, fond matriciel, micro-morphologie, structures, traits pédolo-giques, organisation (niveaux d’).Cf. figure 6

organisation (niveaux d’), l.m.p.

PédologieLes particules, les assemblages élémen-taires, les agrégats, les horizons, les

systèmes pédologiques peuvent être considérés comme des « niveaux d’orga-nisation » des couvertures pédologiques.Il est souvent fait mention de ces volumes emboîtés que les pédologues étudient à dif-férentes échelles spatiales et avec différents outils d’investigation adaptés. S’agit-il de véritables niveaux d’organisation ou s’agit-il plutôt d’une façon pédagogique et simplifiée de présenter une réalité complexe en fonction des moyens d’investigation employés ?

levels of organizationVoir : investigation (niveaux d’), struc-tures, variabilité spatiale.Cf. figure 6

organominéral, adj.

Agronomie, PédologieQualifie un horizon qui contient à la fois des matières organiques et des matières minérales.Cet adjectif est employé surtout pour les hori-zons de surface humifères car, en fait, tous les horizons pédologiques contiennent au moins un peu de matières organiques.

Référentiel PédologiqueQualifie un horizon constitué d’un mélange de matières organiques et miné-rales avec des teneurs en carbone orga-nique < 8 g/100 g.

organo-mineralVoir : hémi-organique, holorganique.

organosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueSols épais de plus de 10 cm, constitués uniquement d’horizons holorganiques O et/ou d’horizons Aho hémi-organiques (c’est-à-dire contenant plus de 8 % de car-bone organique), formés en milieu aérobie bien ou assez bien drainant.Selon le taux de saturation de l’horizon Aho ou son caractère carbonaté, on distingue des

Petit lexique de Pédologie

152

Organosols Calcaires, des Organosols Saturés, et des Organosols Insaturés.Voir : Organosols Holorganiques.

Organosols Holorganiques, l.m.p.

Référentiel PédologiqueOrganosols comportant uniquement des horizons holorganiques  OF et/ou OH et/ou OHta.Un cas particulier est représenté par les Organosols Holorganiques à tangel, dans lesquels l’horizon de référence obligatoire est un horizon OHta (épais généralement de 5 à 45 cm). Il y a en outre contact lithique avec un substrat dur carbonaté ou toute autre roche basique massive. Les horizons OL et OF ont tendance à devenir plus épais (plusieurs déci-mètres jusqu’à un mètre) au fur et à mesure que l’altitude croît et que le climat est plus froid.Les Organosols Holorganiques à tangel occupent fréquemment des zones karstiques caractéri-sées par des calcaires durs non gélifs à réseaux de « lézines » (fissures profondes, 10 à 20 cm de large sur plusieurs mètres de profondeur). Ces fissures sont remplies par des matériaux holorganiques plus ou moins saturés en cations alcalins et alcalino-terreux, qui conditionnent la fertilité du milieu dans son ensemble.Les Organosols Holorganiques à tangel sont fréquents dans les forêts des montagnes humides (Jura, Alpes, Pyrénées) sous un cli-mat suffisamment chaud et lumineux pour fournir une biomasse abondante. Ils doivent être réservés à la forêt, où ils peuvent montrer une très bonne productivité.Voir : tangel, organosols.

oribates, n.m.p.

Zoologie, PédologieGroupe d’acariens surtout abondants dans les sols. Ils consomment des débris végé-taux qu’ils fragmentent en petits éléments et facilitent ainsi le rôle des bactéries dans la décomposition des matières organiques.

oribatids, oribatid mites

ortstein, n.m.

PédologieTerme traditionnel d’origine allemande désignant un horizon podzolique  BP induré.

ortsteinSyn. : alios.

oxydes, n.m.p.

Minéralogie, PédologieMinéraux très courants dans les sols, la plupart néoformés suite aux processus d’al-tération. Les principaux sont les oxydes de fer (goethite, hématite, lépidocrocite), d’aluminium (gibbsite, boehmite) et de manganèse (pyrolusite, birnessite).D’autres oxydes métalliques, nettement plus rares, sont des minéraux primaires hérités. Ex. : le rutile (TiO2) ou la chromite (FeCr2O3).

oxidesVoir : aluminium, oxyhydroxydes, gibb-site, goethite, hématite, lépidocrocite, manganèse, minéraux secondaires.

oxydisols, n.m.p.

Référentiel Pédologique 2008Sols des climats intertropicaux humides, en général très épais, caractérisés par l’altération très poussée des minéraux (y compris le quartz), l’élimination de la majeure partie des cations alcalins et alca-lino-terreux ainsi que de la silice, la forte teneur en sesquioxydes de fer (et souvent aussi d’aluminium), la présence exclusive de kaolinite comme minéral argileux, une CEC très basse et l’abondance des charges variables. Présence d’horizons oxydiques.D’après Mathieu et Lozet (2011), cette caté-gorie de sols représenterait un stade ultime de l’altération ferrallitique.Voir : ferrallitisols, horizons oxydiques, horizons duroxydiques, horizons pétroxydiques.

P

153

oxydoréduction, n.f.ChimieToute réduction d’un atome, d’une molé-cule ou d’un ion correspond à l’oxydation de celui qui lui cède des électrons.PédologieSuccession plus ou moins rapide de phases de réduction et de phases d’oxydation dans des volumes pédologiques engorgés temporairement.Quand un volume est saturé en eau (périodes de réduction), il y a mobilisation du fer à l’état ferreux, et quand l’aération revient (périodes d’oxydation), le fer redevient immobile à l’état ferrique et précipite sous la forme de taches, nodules, films, etc.

oxidoreductionVoir  : horizons rédoxiques, hydromor-phie, Rédoxisols, réductisols, bariolage, marmorisation, ségrégations.

oxyhydroxydes, n.m.p.PédologieTerme général englobant les oxydes et les hydroxydes de Fe, Al et Mn, hydratés ou non, qui sont souvent associés entre eux avec des degrés d’oxydation divers.Seule une étude approfondie, longue et coû-teuse, peut permettre de les distinguer et de les quantifier.Oxydes de fer : goethite, hématite, lépidocro-cite et magnétite.Oxydes d’aluminium : gibbsite et boehmite.Oxydes de manganèse : pyrolusite, birnes-site, etc.

oxihydroxides

Ppachique, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un solum d’épaisseur parti-culièrement grande par rapport à une norme (sans compter l’horizon C ni les couches M, D ou R).Par exemple, un podzosol de plus de 200 cm ou un luvisol dont l’horizon argilluvial débute à plus de 100  cm seront désignés comme « pachiques ».

pachicAnt. : leptique.

paillis, n.m.AgronomieTechnique agricole consistant à recouvrir la surface du sol pour la protéger du gel ou de l’impact des gouttes de pluie, pour freiner le développement des adventices, ralentir l’évaporation de l’eau, l’enrichir en matières organiques.Ainsi que la paille, utilisée traditionnellement, de nombreux autres matériaux naturels ou synthétiques peuvent être utilisés.

mulchVoir : bois raméaux fragmentés.

paléo-Voir : préfixes.

paléorédoxique, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un solum dans lequel les traits rédoxiques observés ne correspondent plus à des engorgements actuels mais à des conditions d’évolution anciennes.Syn. de « à hydromorphie fossile ».Voir  : rédoxique, engorgement, traits rédoxiques.

Petit lexique de Pédologie

154

paléosolum, n.m.Référentiel Pédologique 2008Ensemble des horizons observables en profondeur, qui ont été formés dans des conditions de climat et de végétation diffé-rentes de celles qui prévalent aujourd’hui. Leur évolution pédogénétique a été ensuite bloquée ou nettement modifiée.Un paléosolum est généralement enfoui sous des matériaux plus récents ou situé sous des horizons formés postérieurement dans d’autres conditions pédogénétiques. Il cor-respond à la totalité ou, le plus souvent, à une partie seulement du solum initial issu de la pédogenèse la plus ancienne (ex. : après tron-cature ou cryoturbation). Plusieurs pédoge-nèses ou plusieurs phases d’un même type de pédogenèse peuvent donc être identifiées.Remarque : le plus souvent, les paléosolums ne sont pas atteints par des prospections (fosses, sondages à la tarière) peu profondes (de moins de 120 cm).Voir : paléosols.

paléosols, n.m.p.PédologieSols ou matériaux ayant subi une évolution pédogénétique ancienne sous des condi-tions climatiques bien différentes du climat actuel et ayant conservé des constituants et une morphologie liés à ces conditions passées.Soit ces sols ou matériaux sont aujourd’hui recouverts par d’épais dépôts plus récents, et ce sont alors des sols « fossiles » qui n’évoluent plus, soit ils ont subi l’action d’un ou plusieurs cycles d’évolution plus récents sous l’influence d’un ou plusieurs autres climats. Il y a alors « surimposition des pédogenèses », il s’agit alors de sols polycycliques (Duchaufour, 1968).Certaines roches ou matériaux géologiques sont des paléosols d’âges variés (argiles à silex, bauxite, lœss superposés) ou contiennent des niveaux correspondant à des paléosols.

palaeosolsVoir : évolution pédogénétique, poly- cyclique.

panaché, adj.

PédologieQualifie un horizon qui montre des jux-tapositions de taches ou de veines de colorations différentes et contrastées, le plus souvent dans le cas d’horizons hydromorphes.

variegated, mottled (horizon)Voir : bariolage, marmorisation, hydro-morphe, horizons rédoxiques.

paracristallins, adj.

Voir : minéraux paracristallins.

paravertisols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueCatégorie de solums très évolués faisant transition entre les Lithovertisols et les Planosols Typiques (phase initiale de dévertisolisation).Ces solums présentent encore les princi-paux caractères des vertisols (horizons pro-fonds vertiques SV et V), mais les horizons de surface ne présentent plus les propriétés vertiques. On distingue les Paravertisols Hapliques, dont les horizons de surface sont nettement moins riches en argiles (moins de 40 %), et les Paravertisols Planosoliques, dont les horizons supérieurs (sur 20 à 30 cm d’épaisseur) sont nettement appauvris en argiles. En outre, un horizon éluvial mince mais bien reconnaissable existe entre l’hori-zon de surface et l’horizon SV sous-jacent. Les horizons A et Eg sont souvent insaturés (rapport S/CEC inférieur à 80 %).

particulaire (structure), l.f.Agronomie, PédologieStructure sans agrégats (apédique) par suite d’un manque de cohésion des par-ticules minérales entre elles.Le plus souvent, il s’agit de matériaux sableux ou graveleux, mais aussi quelquefois de sables limoneux ou de craie.

single-grain structure

P

155

parties par million (ppm), l.f.p.PédologieUnité massique utilisée couramment pour exprimer les concentrations des éléments en traces.Il est recommandé d’employer plutôt des rap-ports de masses, tels que mg/kg ou µg/g ou g/tonne.

parts per million (ppm)

pâte saturée, l.f.Voir : extrait de pâte saturée.

pavage, n.m.Référentiel PédologiqueMince horizon pierrique ou cailloutique situé en surface et dépourvu de terre fine.pavementVoir : horizons peyriques.

paysages pédologiques, n.m.p.PédologiePetites unités naturelles paraissant homo-gènes à un certain niveau de généralisa-tion, découpées par le pédologue sur des critères comme la lithologie des roches sous-jacentes, les formes de modelé et d’autres éléments du paysage tels que l’hydrologie, l’occupation du sol, la végétation.En effet, à certaines échelles de publication de cartes de synthèse (ex. : 1/250 000), il n’est en général plus possible de distinguer graphi-quement les différents types de sols tels qu’ils avaient pu être différenciés, par exemple sur des cartes publiées à 1/50 000.Ces unités de paysage ne résultent pas de l’agré-gation raisonnée de plusieurs unités pédolo-giques, elles sont délimitées directement en tant qu’unités cartographiques « physiographiques » (ex. : vallées alluviales, plateaux, grands ver-sants). C’est seulement dans un second temps que leur contenu pédologique est fourni au lec-teur. On décrit donc toujours les sols présents,

mais les « clés » principales du découpage des unités cartographiques ne sont pas forcément des clés pédologiques !

soilscapes, pedo-landscapesVoir : associations, pédopaysage, systèmes pédologiques.Cf. encadré 6

ped, n.m.pedSyn. : agrégat.

pédicité, n.m.Agronomie, PédologieCapacité d’un horizon de s’organiser dans sa totalité en agrégats (ou peds) stables.pedalityVoir : agrégat, structure des horizons.

pédique, adj.Agronomie, PédologieQualifie la structure d’un horizon qui est constitué d’agrégats.pedalAnt. : apédique.

pédobiologiques (structures), l.f.p.

PédologieTypes de structures pédiques (s. grenues et grumeleuses) dont les agrégats aux formes arrondies sont essentiellement construits par une activité biologique intense (vers de terre, racines).pedobiological structuresSyn. : construites (structures).

pédoclimat, n.m.Agronomie, PédologieEnsemble des conditions de température et d’humidité régnant dans les horizons d’un sol, variables au cours de l’année.

Petit lexique de Pédologie

156

Ne pas confondre « pédoclimat » et « condi-tions pédoclimatiques ».http://mots-agronomie.inra.fr/mots-agrono-mie.fr/index.php/Pédoclimat

soil climateVoir : régime hydrique.

pédoclimatiques (conditions), l.f.p.

Agronomie, PédologieEnsemble des caractères du climat local et des caractères des sols d’une exploitation ou d’une parcelle, servant de cadre à la production agricole.

http://mots-agronomie.inra.fr/mots-agrono-mie.fr/index.php/Pédoclimatique

pedoclimatic conditionsVoir : optimum pédoclimatique.

pédodiversité, n.f.

PédologieConcept calqué sur la notion de biodiver-sité utilisée en biologie et qu’on a voulu appliquer aux sols.La notion de biodiversité porte aussi bien sur la variété des espèces dans un écosystème ou un territoire donné que sur la variabilité des gènes à l’intérieur d’une même espèce. En pédologie, il n’y a ni gènes, ni espèces, ni

Encadré 23. La pédogenèse

Tout pédologue se pose toujours peu ou prou des questions sur le mode de formation du solum qu’il est en train d’étudier. Il est naturel de vouloir comprendre comment s’est formé ce que l’on observe et il est sain de vouloir le resituer par rapport à sa propre expérience et par rapport aux travaux des autres. Mais il y a aussi d’autres raisons. L’affectation d’un sym-bole codé aux horizons, la désignation globale d’un solum selon une classification générale ou son rattachement à un référentiel nécessitent toujours un minimum d’interprétation des informations recueillies en termes de pédogenèse. L’interprétation pédogénétique peut sembler surtout du ressort des spécialistes et de peu d’intérêt pratique. Il est vrai qu’un corpus minimum de connaissances est nécessaire. En outre, la pédogenèse est une évolution très lente qui échappe à l’observateur. Celui-ci en est donc réduit à essayer de la reconstituer, grâce à des démarches et approches très variées.

En revanche, les fonctionnements actuels des couvertures pédologiques (fonctionnements hydrique, structural, thermique, physico-chimique) intéressent beaucoup plus les utilisa-teurs et les aménageurs et ils peuvent être suivis au jour le jour. Mais ces deux notions ne sont pas antinomiques, bien au contraire. Ce que l’on nomme pédogenèse n’est que la sommation, sur des centaines ou des milliers d’années, des résultats des dynamiques journalières, saisonnières et annuelles.

Le solum que nous observons, décrivons et analysons aujourd’hui est la résultante de l’action de plusieurs processus pédogénétiques successifs et/ou simultanés ayant agi sur un matériau initial. Une série d’informations permettent de caractériser le fonction-nement présent du solum : pédoclimat, végétation, forme d’humus, régime hydrique, composition des eaux de drainage, pH, état du complexe d’échange. D’autres, telles que la morphologie et les constituants du solum étudié, intègrent l’héritage de la roche-mère et les effets des différents processus pédogénétiques intervenus dans le passé. Tout ce que l’on peut observer aujourd’hui (aspects macro et micromorphologiques) et analyser (analyses granulométriques, chimiques et minéralogiques) est relatif à ce qui est resté sur place et qui résulte de transformations plus ou moins importantes.

P

157

individus. La diversité des « types de sols » dépendra donc beaucoup plus des capacités et du talent du cartographe, du degré de détail de la typologie employée et de la variabilité des facteurs de la pédogenèse (notamment de la lithologie) que d’une propriété « naturelle » supposée des couvertures pédologiques.

pedodiversityVoir  : génétique, typologie, variabilité spatiale.Cf. encadré 24

pédogène, adj.Environnement, PédologieQualifie une propriété chimique d’un hori-zon ou d’un solum dont l’origine doit être recherchée dans un type particulier de pédogenèse ou une durée exceptionnelle d’évolution.Ainsi, les teneurs très élevées en Cd, Pb et Zn mesurées dans certains paléosols ferrallitiques du Poitou issus de la décarbonatation totale de calcaires jurassiques sont pédogènes. Ce terme s’oppose à « anthropogène ».

pedogenicVoir : géogène.

pédogenèse, n.f.PédologieEnsemble des processus concourant à la formation et à l’évolution des couvertures pédologiques, au cours du temps, à partir des matériaux parentaux.pedogenesis, soil formationSyn. : évolution pédogénétique.Voir : pédogénétiques (processus).Cf. encadré 23

pédogénétiques (processus), l.m.p.

PédologieEnsemble des phénomènes naturels ou anthropiques d’altérations, néogenèses, transferts, remaniements, concourant à la

formation et à l’évolution des couvertures pédologiques.

soil forming processesVoir : pédogenèse.Cf. encadré 23

pédologie, n.f.

PédologieÉtude des structures, des propriétés et des fonctionnements des couvertures pédo-logiques et de leurs variations spatiales et temporelles.La pédologie est donc beaucoup plus que la seule pédogenèse.Il faut bien distinguer 1) le recueil des don-nées par des observations, des dosages et des mesures (pour identifier les constituants, reconnaître les organisations, comprendre les fonctionnements) et 2) le traitement et l’inter-prétation de ces données en ce qui concerne : – les mécanismes et l’évolution à long terme (pédogenèse) ; – les propriétés agronomiques, sylvicoles, géotechniques, environnementales (pédologie appliquée) ; – l’organisation spa-tiale tridimensionnelle (cartographie des sols, analyse structurale)  ; – les typologies et les classifications.

pedology, soil scienceVoir : science du sol, couvertures pédologiques.Cf. encadré 24

pédométrie, n.f.

PédologieEnsemble de techniques mathématiques et de méthodes statistiques servant à quantifier la distribution et les processus d’évolution des sols. Ces quantifications s’appliquent à l’étude des sols dans leur environnement naturel.La pédométrie traite des problèmes liés aux sols quand il y a incertitude due à des varia-tions déterministes et/ou stochastiques, ou manque de précision ou absence de connais-sance relatives à des propriétés des sols ou

Petit lexique de Pédologie

158

à des processus pédologiques. Elle repose sur des méthodes mathématiques, statis-tiques et numériques et inclut des approches numériques de classification pour traiter de variables supposées déterministes. Des modèles de simulation prennent en compte des incertitudes en adoptant la théorie du chaos, ou la distribution statistique ou la logique floue.La pédométrie s’adresse à la pédologie dans la perspective de champs de recherche émergents comme l’analyse par ondelettes, la géostatis-tique, la théorie des ensembles flous et des techniques d’exploration de données pour des applications de modélisation de données sols. L’ avancée de la pédométrie est aussi liée aux progrès de la télédétection proche ou lointaine.

pedometrics

pédomorphe, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un solum (planosol ou pélosol) dont la différenciation texturale est d’ori-gine pédologique et ne résulte pas de l’existence de deux matériaux parentaux superposés.Ce terme s’oppose à « sédimorphe ».

pedomorphic

pédon, n.m.

PédologieUnité d’échantillonnage de la Soil Taxonomy définie comme « un corps pédologique tri-dimensionnel qui a des dimensions laté-rales suffisamment grandes pour inclure les variations représentatives dans la forme et les relations des horizons et dans la com-position du sol. Sa superficie varie de 1 à 10 mètres carrés selon la nature de la varia-bilité dans le sol ».Ce concept assez artificiel n’a pas été retenu par le Référentiel Pédologique car jugé sans nécessité pratique ni théorique.

pedonVoir : individu-sol, solum, polypédon.

pédopaysage, n.m.

Référentiel PédologiqueEnsemble des horizons pédologiques et des éléments du paysage (végétation, effets des activités humaines, géomorphologie, hydrologie, roches-mères ou substrats) dont l’organisation spatiale permet de définir, dans son ensemble, tout ou partie d’une couverture pédologique.

soil landscape, soilscape

Encadré 24. Deux mondes différents ! Des concepts distincts !Biologie (végétale et animale) PédologieMonde vivant Milieu associant monde minéral et monde vivant

Gènes, ADN, Génotype NON !Caractères CaractèresPhénotype Morphologie*Individu NON !Parents Roche-mère*, Matériau parental*Espèce Type*Reproduction NON !Hérédité, Génétique Héritage*Phylogénie, Évolution Pédogenèse*, Évolution*Phylum, Lignée évolutive Phylum évolutif*

Certains de ces concepts majeurs de la biologie n’ont aucun équivalent en pédologie ! Les autres n’ont que des équivalents approximatifs (*).

P

159

pédoplasmation, n.f.

Micromorphologie, Pédologie Réarrangements, sous l’effet d’actions mécaniques et biologiques, des minéraux primaires et des constituants issus de l’alté-ration, effaçant toute trace de la structure lithologique originelle.Adj. pédoplasmé : désigne un horizon ayant subi la pédoplasmation.

pedoplasmationVoir : plasma, altéroplasmation.

pédorelique, n.f.

PédologieNodule ou trait pédologique hérité d’un matériau pédologique plus ancien, déplacé, puis redéposé et observable aujourd’hui en micromorphologie dans un horizon de sol.

pedorelictVoir : lithorelique.

pédothèque, n.f.

PédologieLieu où sont stockées de façon rationnelle et dans de bonnes conditions de conser-vation des quantités importantes d’échan-tillons de sols.L’ objectif est de disposer de plusieurs kilo-grammes d’échantillons de sols parfaitement identifiés et caractérisés que l’on pourra réana-lyser plus tard, si nécessaire.

soil library

pédotransfert (fonctions de), l.f.p.

PédologieRelations statistiques permettant de relier des caractéristiques assez facilement déter-minées en routine sur échantillons de sols (et de ce fait plus aisément cartogra-phiables) à des propriétés ou des compor-tements beaucoup plus difficiles à mesurer

directement et en de nombreux points (déterminations lourdes et coûteuses).Initialement employées pour estimer les quantités d’eau retenues à certaines valeurs de potentiel matriciel à partir de détermina-tions simples comme les données granulo-métriques, les teneurs en carbone, la CEC, le volume massique, etc.

Utilisées désormais pour estimer d’autres variables, par exemple prédire les proprié-tés d’adsorption d’horizons profonds vis-à-vis des produits phytosanitaires à partir des paramètres de constitution. Cette notion a été élargie récemment vers celle de « règles de pédotransfert » (pedotransfer rules) dans lesquelles les relations sont moins purement mathématiques et plus définies en termes de « système expert ».http://mots-agronomie.inra.fr/mots-agrono-mie.fr/index.php/Fonction_de_pédotransfert

pedotransfer functions

pédoturbation, n.f.

PédologieMouvements locaux (de quelques centi-mètres à quelques décimètres) des maté-riaux des sols sous l’influence de l’activité biologique (sous toutes ses formes), du gel et du dégel ou du gonflement des minéraux argileux, à l’exception des transferts par illuviation.

pedoturbation

peeling, n.m. (anglicisme)

Voir : laquefilm.

pellicule d’arrachement, l.f.PédologiePellicule calcaire blanche se décollant d’une roche ou d’un fragment de roche en voie d’altération et restant adhérente aux agrégats.Figure courante (Bourgogne, Jura, Poitou) au contact entre un horizon plus ou moins acide

Petit lexique de Pédologie

160

et un substrat de calcaire dur. C’est un signe de décarbonatation active.

detached calcitan

pélosols, n.m.p.Référentiel PédologiqueSols argileux assez jeunes et de ce fait assez peu évolués et différenciés qui se dis-tinguent des autres sols argileux par deux caractères spécifiques : – une faible évolu-tion des minéraux phylliteux hérités direc-tement de sédiments argileux (marnes, argilites) ; – des comportements structural et hydrique particuliers, défavorables à l’agriculture comme à la sylviculture.Une faible perméabilité des horizons de moyenne profondeur, suite à l’absence de macroporosité et à une architecture très « ajus-tée » des agrégats, génère un engorgement des horizons de surface en hiver et au printemps. On observe souvent des caractères vertiques en profondeur (faces de glissement), mais sans pédoturbation généralisée comme dans le cas des vertisols.Dans certains cas, on observe un net appauvrissement en argile des horizons de surface, ce qui pourrait indiquer une tran-sition vers les planosols et ce qui accroît le contraste entre des horizons supérieurs assez perméables et des horizons plus profonds imperméables (Pélosols Différenciés).Voir : planosols, vertisols.

pénétromètre, n.m.Agronomie, PédologiePetit appareil qui permet de comparer la résistance de différents horizons super-posés à l’enfoncement vertical d’une tige métallique dans le sol.Cette tige comporte à son extrémité une pointe conique de section et d’angle connus. Le dispo-sitif le plus simple comprend une masse coulis-sante venant frapper une butée et provoquant ainsi l’enfoncement du pénétromètre par chocs successifs. On dispose également d’une échelle graduée permettant de suivre l’enfoncement de la tige en fonction du nombre de coups.

Les tests pénétrométriques sont très dépen-dants des conditions d’humidité des horizons traversés, ils sont donc surtout utiles pour comparer des points différents d’une même parcelle à un moment donné. Ils permettent de déceler la présence en profondeur d’horizons compacts, de semelles de labour localisées, de voûtes, ou, au contraire, de grosses cavités et lacunes.

penetrometerVoir : semelle de labour, effet voûte.

perchée (nappe), l.f.Voir : nappe perchée.

percolation, n.f.

PédologieTraversée du sol, du haut en bas, par les eaux de précipitation ou d’irrigation et les substances qu’elles entraînent.La percolation diffère de l’infiltration et de la filtration car elle désigne essentiellement l’écoulement de l’eau par les fissures, lacunes ou galeries d’animaux, donc l’écoulement d’une eau qui transite rapidement (d’après Lozet et Mathieu, 1997).

percolationVoir : tests de percolation, architecture, remontée capillaire, infiltration.

pergélisol, n.m.

PédologieCouches de sol et des roches sous-jacentes gelées en permanence et de ce fait imperméables.Le pergélisol serait le plus grand réservoir de carbone continental. Suite au réchauffement global, de vastes superficies de pergélisols de Sibérie et du Grand Nord canadien fondent en libérant des quantités considérables de gaz à effet de serre (gaz carbonique, méthane).

pergelisol, permafrostSyn. : permagel.Voir : gaz à effet de serre.

P

161

permagel, n.m.Voir : pergélisol.

perméabilité, n.f.Hydrologie, PédologieAptitude d’un milieu continu poreux ou fissuré (horizon ou tout autre volume de sol) à se laisser traverser par un fluide sous l’effet d’un gradient de potentiel.Elle s’exprime quantitativement (en ce qui concerne l’eau) par le coefficient de perméa-bilité (de Darcy), ou perméabilité pris en abrégé dans ce sens quantitatif (Castany et Margat, 1977).

permeability

perte au feu, l.f.PédologiePerte de poids d’un échantillon après cal-cination à 1 100 °C, rapportée au poids initial (séché à l’air).D’autres températures sont également employées, par exemple 650  °C pour les horizons holorganiques. Les échantillons contenant des quantités non négligeables de minéraux argileux devront être chauffés à plus de 1 000 °C afin que les processus de déshy-dratation, puis de désorganisation, enfin de recristallisation des argiles et des oxydes de fer s’effectuent entièrement (pertes de poids progressives entre 200 et 1 000  °C). Si les échantillons contiennent des carbonates, un chauffage à plus de 1 000 °C est également nécessaire.La perte au feu regroupe quatre pertes bien distinctes :

– l’humidité résiduelle à 105 °C ; – toutes les matières organiques qui brûlent ; – l’eau de constitution des minéraux argi-

leux (qui représente de 4,6 à 13 % du poids de ces minéraux argileux selon leur nature minéralogique) ;

– lorsqu’il y a du CaCO3, il y a perte de 44 % du poids par décomposition et dégagement de CO2 ; s’il y a de la dolomite, il y a perte de 47,9 % selon le même mécanisme.

C’est l’inverse du « taux de cendres » dans le cas d’horizons holorganiques.

loss on ignition

pétro-Voir : préfixes.

pétrocalcariques, pétroferriques, pétrogypsiques, pétrosiliciques, adj.

Voir  : horizons calcariques, horizons ferriques, horizons gypsiques, horizons siliciques.

peyro- et litho- (formes d’humus), l.f.p.

Référentiel Pédologique 2008 (p. 348 et 349)Formes d’humus des sols sans fraction minérale fine.Dans certains types de sols (certains Peyrosols et Lithosols), l’absence ou la rareté de frac-tions minérales fines, et donc d’horizon A, ne permettent pas un rattachement immédiat des formes d’humus aux formes classiques (mulls, moders, mors). Par analogie de fonc-tionnement biologique avec celles-ci, il est possible de définir les formes spécifiques sui-vantes relatives aux sols soit très caillouteux à succession d’horizons O/horizons X (souvent des éboulis), soit très superficiels à séquence d’horizons O/couches R ou D : peyromulls, lithomoders, peyromoders, lithomors, pey-romors, tangel, peyro-amphimus.Voir : tangel, horizons organiques.

Peyrosols, n.m.p.

Référentiel Pédologique 2008Solums dans lesquels les éléments grossiers (graviers, cailloux et pierres) dépassent ensemble un taux pondéral de 60 % de la terre brute totale dès la surface et sur

Petit lexique de Pédologie

162

une épaisseur importante (> 50 cm depuis la surface).La grande abondance de ces éléments gros-siers est une contrainte majeure aussi bien à une utilisation agricole que vis-à-vis d’autres utilisations non agricoles. L’ accumulation de débris rocheux abondants a également une signification pédogénétique et géomorpho-logique qu’on ne peut négliger.Dans la version de 1995 du Référentiel Pédolo-gique, les graviers n’étaient pas pris en compte pour la définition des Peyrosols. Autre modi-fication : il n’y a plus désormais qu’une seule référence de Peyrosols.Voir : éléments grossiers, horizons peyriques.

pF, n.m.

Agronomie, PédologieLogarithme décimal de la valeur absolue du potentiel matriciel, exprimé en centi-mètres de hauteur d’une colonne d’eau.Plus le pF est élevé, plus la rétention d’eau est forte. La gamme courante va de 1 à 6 (dessic-cation totale à l’air). C’est une manière pratique

d’exprimer un niveau de contrainte hydrique, quelle que soit la façon de l’obtenir.

pFVoir : potentiel matriciel, point de flétris-sement, capacité au champ.Cf. tableau 2

pH (du sol), n.m.

Agronomie, PédologieIndicateur de grand intérêt pour juger de l’état d’acidité ou d’alcalinité d’un horizon de sol.C’est la mesure de la concentration en ions H3O

+ à l’état dissocié dans le liquide surna-geant après mise en suspension d’un échan-tillon de sol dans de l’eau ou dans diverses solutions. Ces ions sont en équilibre avec ceux présents à l’état non dissocié, fixés sur certains composants solides du sol tels que les minéraux argileux, les matières organiques et certains composés dans lesquels l’aluminium est associé à des molécules d’eau et à des OH–.En toute rigueur, la mesure de pH faite cou-ramment au laboratoire porte sur un échantil-lon de terre fine préalablement séché, mis en

Tableau 2. Équivalences entre pF, contraintes physiques, rayons de pore équivalents et techniques utilisées (d’après Hénin et al., in Baize, 2000).

Valeurs des contraintes physiques appliquées Techniques utilisées et leur domaine d’application

Pression équivalente (Pa)*

pF

Hauteur d’une

colonne d’eau

équivalente (cm)

Rayon de pore

équivalent (mm)

Pression (air

comprimé)

Succion (pompe)

Fixation d’une

humidité relative par

des solutions salines sur-

saturées

Séchage à l’air

9,8 x 102 98 x 102 310 x 102 492 x 102 980 x 102 3 101 x 102 9 804 x 102 15 686 x 102 98 039 x 102

122,52,73,03,544,255,76

10100316502

1 0003 163

10 00016 000

100 000

150 15 4,6 2,9 1,5 0,46 0,15 0,095 0,015 0,003 0,0015

Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui

Oui Oui Oui

Oui Oui Oui

pF ≈ 6* 1 bar = 100 000 pascals.

P

163

suspension dans l’eau ou dans des solutions de KCl ou CaCl2, dans des conditions de rapport solide/réactif standardisées : il s’agit donc en réalité du pH d’un échantillon de sol et non du pH « du sol » (Comifer, 1997). Il peut donc exister des différences notables entre le pH ainsi mesuré et le pH in situ de la solution du sol. En outre, on ne sait rien des pH existant très localement dans des microsites, notam-ment dans la rhizosphère, où le pH est modifié par les excrétions racinaires et où il influence les populations bactériennes.

soil pHVoir  : acidité, alcalinité, absorption, phytodisponibilité, rhizosphère, taux de saturation.Cf. encadré 25

phaeosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueSolums de couleur très foncée avec une teneur élevée en matières organiques en surface et qui diminue progressivement vers la profondeur (épisolum à caractère clinohumique).Ces matières organiques présentent un rap-port C/N de 8 à 10 et sont très liées à la matière minérale. Le complexe adsorbant est le plus souvent saturé ou subsaturé par le calcium dans les horizons S ou BT (taux de saturation > 80 %), tandis qu’il est nettement insaturé dans l’horizon de surface sous végétation naturelle ou permanente (taux de saturation compris entre 50 et 80 %).

Encadré 25. Importance du pH

Le pH joue un grand rôle vis-à-vis de l’assimilabilité des principaux éléments fertilisants et des oligoéléments. Pour des sols non calcaires, l’optimum agronomique peut être fixé entre pH 6,5 et 7,5.

En outre, le pH est universellement reconnu comme un facteur majeur pour la mobilité des éléments traces et leur disponibilité vis-à-vis des êtres vivants. Ainsi, par exemple, la rétention du cadmium par la phase solide croît exponentiellement avec les pH croissants et devient très forte au-delà du pH 6,5.

En règle générale, plus le pH d’un horizon est bas et plus le taux de saturation risque d’être bas, lui aussi. Cependant, il n’y a pas proportionnalité rigoureuse. En effet, pour une même valeur du rapport S/CEC, le complexe adsorbant d’un sol à forte capacité d’échange pourra libérer dans la solution beaucoup plus d’ions H+ qu’un sol à faible CEC. L’origine des ions H+ ainsi que l’intensité de leur liaison avec les colloïdes jouent également un rôle. C’est pourquoi la détermination des pH doit être complétée par celle de la capacité d’échange et par celle des cations échangeables (y compris Al3+ pour les sols acides et très acides).

Domaines de pH

Pour désigner des horizons ou des solums, le Référentiel Pédologique propose de dis-tinguer sept « domaines » de pH (mesuré par mélange de terre fine avec de l’eau) et les qualificatifs correspondants :

pH inférieur à 3,5 hyperacidepH entre 3,5 à 4,2 très acidepH entre 4,2 et 5,0 acidepH entre 5,0 et 6,5 peu acidepH entre 6,5 et 7,5 neutrepH entre 7,5 et 8,7 basiquepH supérieur à 8,7 très basique

Petit lexique de Pédologie

164

Ces sols se développent principalement dans des roches meubles telles que marnes, lœss, alluvions, formations superficielles redistri-buées. Ils se forment dans des zones à climats à saisons contrastées, avec un hiver pluvieux, frais ou froid, et un été chaud, sec et orageux. La végétation naturelle est de type herbacée avec des bosquets disséminés telle que celle de la prairie des États-Unis et du Canada ou celle de la pampa d’Argentine ou d’Uruguay. Les phaeosols sont les équivalents des phaeozems de la Légende FAO et de la WRB ; ils corres-pondent sensiblement aux « brunizems » de la classification CPCS de 1967 et aux « bruno-sols » de la classification uruguayenne.

phases (du sol), n.f.p.

PédologieClassiquement, on distingue trois phases dans un matériau pédologique : la phase solide (constituants minéraux et organiques), la phase liquide (eau du sol, solution du sol) et la phase gazeuse (atmosphère du sol).Pour les constituants solides, la formule « phases solides » serait préférable.

soil phases

phosphore (P), n.m.

Agronomie, PédologieÉlément chimique majeur absolument indispensable aux végétaux car il entre dans la constitution de nombreux com-posés organiques, notamment des acides nucléiques et de l’adénosine triphosphate (ATP). En outre, son rôle dans la photo-synthèse est fondamental, ce processus ne pouvant intervenir sans sa participation dans les réactions biochimiques.C’est pourquoi l’analyse du phosphore des sols est presque toujours orientée vers l’estima-tion des quantités disponibles pour les plantes en vue de mettre en œuvre une fertilisation phosphatée.Le phosphore dit « assimilable », appelé aussi « réserve assimilable » ou « fraction labile », est

celui susceptible d’être absorbé par les racines. On y trouve différentes formes d’anions (PO4

3–, PO4H

2–, PO4H2–) : les uns dissous dans la solu-

tion du sol, d’autres plus ou moins fortement adsorbés sur les surfaces externes des miné-raux argileux, mais aussi et surtout sur les surfaces sorbantes des oxyhydroxydes de fer et/ou d’aluminium. Il se pourrait enfin que les anions phosphoriques précipitent au contact du calcaire fin dit « calcaire actif ». Tous ces phénomènes de précipitation et d’adsorption sur les surfaces des minéraux argileux ou des oxyhydroxydes ont souvent été appelés « rétrogradation » ou « fixation ».

phosphorusVoir : absorption.

phyllites, n.f.p.

phyllitesVoir : phyllosilicates.

phyllosilicates, n.m.

Minéralogie, PédologieFamille de silicates en feuillets rassem-blant essentiellement le talc, les micas et les minéraux argileux des sols.

phyllosilicates, sheet silicatesSyn. : phyllites.Voir : minéraux argileux, silicates.

phylum évolutif, l.m.

PédologieReconstitution, grâce à des raisonnements, des formes successives prises en un endroit par une couverture pédologique au cours de son évolution pédogénétique.On notera l’analogie avec la biologie, où un « phylum » est la « suite des formes revê-tues par les ascendants d’une espèce » (Petit Robert).

lineage, phylumVoir : pédogenèse.

P

165

phytodisponibilité, n.f.

Agronomie, PédologieDisponibilité d’une espèce chimique pré-sente dans le sol pour les plantes.

Tout se joue à l’interface entre solution du sol et racines.

phytoavailabilityVoir : biodisponibilité, absorption, solu-tion du sol.

phytolithe, n.m.

PédologieRésidu inorganique d’origine biologique de très petite taille (moins de 1 mm, fréquem-ment de la taille des limons) constitué d’opale, inclus dans le lumen des cellules végétales (d’après Lozet et Mathieu, 1997).La décomposition des graminées en libère beaucoup.

phytolith

Encadré 26. Les techniques de phytoremédiation

phytostabilisation, n.f.Recours à des plantes supérieures vasculaires pour réduire la mobilité et la diffusion dans l’environnement des polluants contenus dans un sol : que ce soit sous forme de poussières entraînées par le vent, ou d’ions ou particules lessivés par l’eau. La phytostabilisation ne vise pas l’élimination de la pollution, mais la fixation du polluant, évitant ainsi la reconta-mination de l’environnement autour des sites pollués.phytostabilization

phytovolatilisation, n.f.Certaines plantes extraient du sol les métaux volatils (ex. : le mercure et le sélénium), puis ces éléments absorbés sont transportés vers les parties aériennes où ils sont volatilisés.phytovolatilization

phytoextraction, n.f.Processus employé pour la décontamination des sols, qui utilise des végétaux afin d’ex-traire et d’accumuler les métaux potentiellement polluants dans les parties récoltables de plantes sélectionnées pour leur capacité de tolérance aux polluants et pour leur poten-tiel d’extraction et d’accumulation (plantes hyperaccumulatrices). La plante accède à la fraction la plus mobile des métaux du sol, appauvrit notablement cette fraction et par conséquent réduit les risques de transfert des éléments toxiques vers les cibles sensibles, organismes vivants et eaux.phytoextraction

phytodégradation, n.f.Accélération de la dégradation de composés organiques polluants (hydrocarbures, HAP, solvants chlorés, pesticides, explosifs, etc.) grâce à la présence de certaines plantes (phragmites, saules, peupliers, aulnes, iris des marais, massettes). Cette dégradation peut avoir lieu soit hors de la plante, grâce à l’activité des micro-organismes de la rhizosphère, soit dans la plante après absorption du composé puis dégradation dans les cellules par des enzymes spécifiques (d’après Wikipédia).phytodegradation

Petit lexique de Pédologie

166

phytoremédiation, n.f.Environnement, PédologieEnsemble de techniques de traitement des sols pollués utilisant les plantes et leurs interactions avec les micro-organismes du sol. On distingue : phytostabilisation, phytovolatilisation, phytoextraction et phytodégradation.Ces techniques présentent peu d’inconvé-nients, mais elles sont lentes à donner des résultats et il est difficile de traiter de vastes superficies. Selon la nature des polluants, elles ne sont pas toutes applicables.

phytoremediationCf. encadré 26

pierres, n.f.p.Agronomie, PédologieÉléments grossiers dont la plus grande dimension est comprise entre 5 (ou 7,5) et 20 cm.(large) stonesVoir : éléments grossiers, dalle, broyage, Peyrosols.

pierriques (horizons), l.m.p.Voir : horizons pierriques.

pierrosité, n.f.stoninessSyn. : charge.

piézomètres, n.m.p.Agronomie, PédologieDispositifs permettant de mesurer la profondeur de la limite supérieure d’une nappe libre (temporaire ou permanente, superficielle ou profonde) dans le sol et de suivre ses variations au cours du temps.En général, il s’agit de tubes percés de nom-breux trous, enfoncés verticalement dans le sol. Le suivi du niveau d’eau dans le piézomètre

peut se faire par relevé à intervalles plus ou moins réguliers ou par un enregistrement continu.

piezometers

pipette (méthode à la), l.f.Agronomie, PédologieTechnique courante d’analyse granulomé-trique d’échantillons de terre fine. Après leur mise en suspension grâce à la destruc-tion des ciments et à l’adjonction d’un sel dispersant, les particules individualisées sédimentent librement par gravité dans une allonge remplie d’eau. On opère des prélèvements avec une pipette à une cer-taine profondeur après une certaine durée de chute, ces valeurs étant calculées par la loi de Stokes.Cette technique permet la détermination des fractions « argiles » et «  limons fins », les autres fractions > 20 µm étant obtenues par tamisage. Généralement assez simple à mettre en œuvre, cette technique est difficile à automatiser.

pipet methodVoir : granulométrie, terre fine.

pisé, n.m.

Bâtiment, Travaux publicsMatériau de construction constitué de terre crue, souvent mélangée à des gra-viers, damée à l’intérieur d’un coffrage. Il sert à réaliser des murs porteurs. Ce matériau a été souvent utilisé pour des bâtiments ruraux aux xviiie et xixe siècles en région Rhône-Alpes.Le torchis est, lui aussi, constitué de terre crue additionnée de fibres végétales (paille), mais ce n’est pas un matériau porteur, il sert de garnissage à l’intérieur de l’ossature en bois des maisons à colombages.

rammed-earth, adobe

P

167

pisolithes (ou pisolites), n.m.p.Géologie, PédologieConcrétions calcaires ou ferrugineuses ayant une forme ovoïde et la dimension d’un petit pois.pisolites

plage cartographique, l.f.Général, PédologieUnité graphique d’une carte ayant un contour fermé et un contenu sémantique défini.Une plage cartographique correspond à une superficie précisément localisée de la sur-face terrestre. À noter l’équivalent familier : « patate ».

map delineationVoir : cartographie des sols, unité cartographique.Cf. encadrés 6 et 7

plaggen, n.m.p.Agronomie, PédologieSols sableux rendus très humifères sur une épaisseur de plus de 50 cm par addition, répétée pendant des siècles, d’apports organiques et d’autres types d’amende-ments. Des déplacements massifs de maté-riaux ont également été effectués au sein de petites parcelles agricoles (« champs bombés »), mais celles-ci ont été nivelées à l’époque moderne.Ce mot d’origine allemande (Plaggenboden) désigne des sols strictement associés à des sables fluvio-glaciaires ou de couverture, observés depuis Anvers jusqu’à Hambourg (Flandres et Campine belges, Pays-Bas, nord-ouest de l’Allemagne). Les sols de type plaggen sensu stricto résultent d’un système de culture pratiqué depuis le xiiie siècle sur des sols très pauvres. Des mottes d’horizons humifères pré-levées sous forêt, sous landes à bruyères ou dans des zones marécageuses ont été appor-tées dans les étables. Le fumier ainsi obtenu a été épandu intensivement sur les parcelles

cultivées. Il en a résulté un rehaussement de plusieurs décimètres de la surface de ces par-celles par rapport aux terrains environnants non amendés.D’autres types de sols sableux à horizons A très épais et très humifères sont considérés également comme des « plaggen » : sols des champs bombés, sols des champs à billon, sols à labours profonds (d’après Langohr, 2001). Dans le Référentiel Pédologique, tous ces sols sont désignés comme Anthroposols Transfor-més, plaggiques, sableux.

plaggen (soils)

plancher, n.m.

PédologieHorizon non ou peu perméable faisant obstacle à la percolation de l’eau et géné-rant de ce fait un engorgement tempo-raire et, éventuellement, une circulation latérale.

impervious layer, impervious floorVoir : engorgement, circulation hypo- dermique.

planique, adj.

Voir : contact planique.

planosolique, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un solum (autre qu’un planosol) dans lequel on observe un passage subho-rizontal et sans transition entre un hori-zon éluvial et un horizon BT ou entre un horizon éluvial et un horizon fersiallitique.

planosolicVoir : planosols.

planosolisation, n.f.

PédologieEnsemble des processus pédogénétiques concourant à la formation progressive d’un horizon éluvial superficiel, par

Petit lexique de Pédologie

168

départ de particules argileuses, sans accumulation de ces particules en profon-deur. S’il n’y a pas troncature des horizons supérieurs par érosion, la planosolisa-tion mène à la formation de planosols texturaux.

planosolizationVoir : planosols, horizons éluviaux, appauvrissement.

planosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueSols définis principalement par leur morphologie différenciée, elle-même étroitement liée à un type particulier de fonctionnement hydrique. Dans tous les cas, un grand contraste existe entre des horizons supérieurs perméables qui sont saisonnièrement le siège d'engorge-ments et présentent donc des caractères rédoxiques marqués et un horizon plus profond dont la perméabilité est très faible ou nulle (« plancher »).Le cas le plus courant est celui des planosols « texturaux » qui présentent une forte dif-férenciation texturale entre horizons supé-rieurs limoneux ou sableux et horizons plus profonds, beaucoup plus argileux et très peu perméables. Il y a un changement textural brusque entre horizons supérieurs et horizons plus profonds, et le contact est subhorizontal, ce qui exclut la présence de glosses larges et profondes. Les nappes perchées temporaires montrent un écoulement essentiellement latéral. Si la forte différenciation texturale résulte d’une pédogenèse in situ au sein d’un matériau unique et homogène, le planosol est dit « pédomorphe », mais si elle résulte princi-palement de la préexistence de deux couches sédimentaires superposées, le planosol est dit « sédimorphe » (autrefois « lithomorphe »). Les planosols texturaux sont assez fréquents en France, développés à partir de sédiments argileux marins du Crétacé inférieur, du Lias ou du Trias (Champagne humide, Puisaye, Plaine lorraine).

Les planosols ne sont donc pas seulement observés sous climats tropicaux à saisons contrastées, mais aussi sous nos climats tem-pérés océaniques ou continentaux.h t t p : / / m o t s - a g r o n o m i e . i n r a . f r /mot s - ag ronom i e . f r / i nd e x . php / L e s _planosols_:_sols_à_engorgement_superfi-ciel_et_circulation_d’eau_latéraleVoir : changement textural brusque.

plaquettes obliques (structure en), l.f.p.

Voir : sphénoïde (structure).

plasma, n.m.

Pédologie (micromorphologie)Tous les constituants d’un matériau pédo-logique qui peuvent être (ou ont été) déplacés, réorganisés ou concentrés par les processus pédogénétiques.Le plasma inclut toutes les matières minérales ou organiques de la dimension des colloïdes et les sels relativement solubles, non inclus dans les grains de squelette. Le plasma de la matrice est désigné comme M-plasma, par opposition à celui qui peut être observé à l’intérieur d’un trait pédologique (Delvigne, 1998).

plasma, micromassSyn. : micromasse.

plasticité, n.f.

GénéralAptitude d’un corps à être déformé sans se casser et à le rester quand la force défor-mante a cessé (Plaisance et Cailleux, 1958).

PédologiePropriété d’un horizon appréciée sur le terrain, en réalisant un pâton de terre humidifiée malaxé entre les doigts, selon l’aptitude de ce pâton à former un mince cylindre souple (boudin) plus ou moins fin et cassant.

plasticity

P

169

plasticité (limite de), l.f.PédologieTest de laboratoire mis au point par Atter-berg. Quantité d’eau contenue dans un échantillon de sol en cours d’humectation progressive à un stade où l’on commence à pouvoir réaliser à la main un petit bou-din de 3 mm de diamètre sans qu’il se fragmente.plasticity limitVoir : indice de plasticité, liquidité.

plinthite, n.f.PédologieMatériau d’altération de roches basiques des climats intertropicaux, mélange d’ar-gile et de quartz, riche en fer et pauvre en humus, susceptible de devenir aussi dur que de la brique après dessiccation à l’air.Sa formation se fait selon deux processus : – une accumulation relative ou absolue de ses-quioxydes de fer ; – des ségrégations de taches rouges de fer liées à des phases successives d’oxydation et de réduction et organisées selon un motif polygonal ou réticulé. La plinthite se forme dans les zones basses et humides. Si le pédoclimat devient sec (descente du niveau de base, changement climatique), la plinthite durcit et devient une cuirasse ferrugineuse continue (pétroplinthite) par cristallisation des composés amorphes du fer sous la forme de goethite et déshydratation de la goethite en hématite et de la gibbsite en boehmite.

plinthite

plomb (Pb), n.m.Environnement, Géologie, PédologieÉlément chimique, connu pour être toxique pour l’homme et les animaux, dont la teneur moyenne dans la croûte terrestre serait de 16 mg/kg.Pb2+ est susceptible de remplacer K+ dans les réseaux des silicates ou bien Ca2+ dans les car-bonates et les phosphates. Le plomb a une forte affinité pour le soufre (on dit qu’il est

chalcophile)  ; c’est pourquoi il s’associe aux sulfures des roches. Son principal minerai est la galène (PbS). Dans les roches, sa teneur croît proportionnellement aux teneurs en silice, depuis les roches ultrabasiques vers les roches ignées acides.Dans les sols, les teneurs habituelles sont com-prises entre 10 et 50 mg/kg, tandis qu’elles dépassent nettement 100  mg/kg en zones d’anomalies naturelles.Le plomb est toujours plus abondant dans les horizons de surface qu’en profondeur. Est-ce là le résultat du cycle biogéochimique naturel ou le très vieil impact des activités minières antiques et médiévales ? Quelle que soit l’ori-gine de ce plomb, les matières organiques sont responsables de leur immobilisation en surface. Le plomb et ses composés tendent donc à s’accu-muler dans les sols suite à leur faible solubilité et mobilité. Généralement, une très faible pro-portion du plomb des sols est phytodisponible.Les sources principales de pollution des sols par le plomb sont les exploitations minières (actuelles ou anciennes), les fonderies, les épandages de boues d’épuration urbaines et les gaz d’échappement des véhicules. Seul le dosage des principaux isotopes permet de dis-tinguer les sources anthropogènes et géogènes.

lead

plombs de chasse, l.m.p.

PédologieSurnom donné à de petits nodules d’ori-gine pédogénétique, à limites nettes par rapport à la matrice du sol, subsphériques ou ovoïdes, de 1 à 5 mm de diamètre, gris foncé ou noirs, que l’on observe en grand nombre dans certains sols très riches en fer (ex. : en Auxois).Ils contiennent eux-mêmes beaucoup de fer et de manganèse et peuvent être de ce fait le lieu d’accumulation d’éléments traces métalliques (plomb, cadmium, zinc, etc.). Si possible, ne pas les broyer au moment de la préparation de la terre fine.Ne pas confondre avec la véritable grenaille de plomb utilisée par les chasseurs.

lead shots

Petit lexique de Pédologie

170

podzolique, adj.

PédologieQualifie un type de sol affecté en surface plus ou moins nettement par le proces-sus de podzolisation, mais insuffisamment pour être désigné comme « podzol ».

podzolicVoir  : horizons podzoliques, podzols, podzosols.

podzolisation, n.f.

PédologieProcessus de formation des podzosols dans lequel les matières organiques, for-mées en milieu acide et peu actif biolo-giquement, jouent un rôle majeur. Il y a altération des minéraux argileux par acido- complexolyse et formation de complexes organominéraux mobiles qui vont préci-piter en profondeur.Seuls des matériaux parentaux sableux, acides, filtrants et très pauvres en minéraux altérables permettent à la podzolisation de se développer rapidement.L’ ancien concept russe de podzolisation était extrêmement large à l’origine, incluant le lessivage des argiles et tous les processus de dégradations géochimiques tels qu’observés dans certains planosols ou dans les Luvisols Dégradés. C’est le grand mérite de Duchau-four (dès 1948) d’avoir clairement montré la différence fondamentale entre lessivage des argiles et podzolisation.

podzolizationVoir  : podzols, podzosols, acido-com-plexolyse, horizons podzoliques, chélu-viation, chilluviation.

podzolisé, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum dans lequel un processus de podzolisation peut être mis en évidence par des indices mor-phologiques, physico-chimiques ou miné-

ralogiques, sans qu’on puisse identifier un véritable horizon podzolique BP.podzolizedVoir : podzolisation, horizons podzoliques.

podzols, n.m.p.PédologieTerme très ancien, d’origine russe, dési-gnant aujourd’hui des solums entièrement façonnés par les processus de podzolisa-tion « vraie ».Contrairement à ce qu’on croyait autrefois, ces sols sont rares sous climats tempérés humides, limités aux affleurements de sables quartzeux purs, c’est-à-dire dénués de miné-raux altérables (Landes de Gascogne, forêt de Fontainebleau, terrasses sableuses alluviales de Sologne).Voir : podzolisation, podzosols, chéluvia-tion, chilluviation, horizons podzoliques.podzols

podzoluvisols, n.m.p.PédologieAncien nom des albéluvisols dans la Légende de la carte mondiale des sols FAO (1989).Le préfixe « podzo- » a été abandonné car ces sols ne subissent pas une podzolisation au sens moderne de ce mot.Voir : albéluvisols, podzolisation.

podzosols, n.m.p.Référentiel PédologiqueSolums dans lesquels le processus de podzolisation est jugé dominant.Le concept de podzolisation implique :

– un processus biogéochimique d’altération dit « acido-complexolyse », défini comme une attaque des minéraux primaires par des solutions contenant des composés organiques acides et complexants. Cette attaque a pour effet l’élimination de l’aluminium et du fer ainsi que celle des cations alcalins et alcalino-

P

171

terreux. Il se forme alors un horizon résiduel, essentiellement quartzeux, correspondant à un horizon éluvial E (parfois peu visible car masqué par des matières organiques) ;

– un processus de migration et d’immobili-sation des constituants organiques et de com-plexes organominéraux d’aluminium et/ou de fer. L’ accumulation de ces substances conduit à la formation d’un horizon podzolique BP. L’ hypothèse d’une migration de l’aluminium sous forme de composés alumino-siliciques (proto-imogolite) et leur immobilisation sous forme d’imogolite dans les horizons BP a été avancée.Voir : horizons podzoliques, chéluviation, podzols, podzolisation.

poids volumique, l.m.

Syn. : masse volumique.

point de flétrissement permanent, l.m.

Agronomie, PédologieDegré de dessiccation d’un volume de sol au-delà duquel intervient un flétrissement permanent de la plupart des plantes culti-vées qui y sont enracinées. Il s’agit d’une teneur en eau correspondant à un certain niveau de contrainte.« Quand une plante se développe sur un sol qui n’a pas reçu de précipitations depuis un certain temps, elle commence à flétrir d’abord pendant les heures chaudes de la journée, mais recouvre sa turgescence pendant la nuit. Au bout d’un certain temps, la plante reste tou-jours flétrie car, à ce moment, sa force de suc-cion n’est plus suffisante pour extraire l’eau du sol. Il semble que cette succion limite soit à peu près la même pour toutes les plantes cultivées. On l’appelle le point de flétrissement permanent. Il correspond à une succion de 16 atmosphères, soit un pF de 4,2. » (Hénin et al., 1969)

permanent wilting pointVoir : humidités caractéristiques.

polder, n.m.PédologieTerrain constitué de sédiments récents, marins ou fluvio-marins, de granulomé-trie fine, isolé des invasions marines par des digues.À partir du moment où ces matériaux sont endi-gués, la mise en valeur comporte différentes phases : évacuation par gravité ou pompage des eaux en excès par des réseaux de canaux, de fos-sés et de drains ; contrôle du niveau de la nappe ; irrigation par des eaux douces ; implantation de prairies puis, dans un second temps, mise en culture ; fertilisation ; gypsage ; amendements calcaires ou organiques, etc.Dans ces conditions artificielles, un sol salé peut se voir dessalé par les pluies en quelques années.

polderVoir : thalassosols.

pollution (des sols), n.f.Environnement, PédologieForte augmentation dans un sol de la teneur en une ou plusieurs substances potentiellement toxiques minérales (métaux traces) ou organiques (pesticides, PCB, dioxines, hydrocarbures) provoquant des dommages visibles aux écosystèmes ou agrosystèmes.Pour certains écotoxicologues, l’introduction d’une substance n’existant pas dans la nature est déjà considérée comme une pollution.

soil pollutionVoir : xénobiotiques, contamination.

polycyclique, adj.PédologieQualifie un solum dont la pédogenèse actuelle se superpose à une pédogenèse antérieure différente, laquelle explique certains caractères morphologiques ou minéralogiques.polygenic, polycyclicSyn. : polyphasé, polygénique.

Petit lexique de Pédologie

172

polyédriques (structures), l.f.p.PédologieTypes de structures pédiques dont les agrégats montrent des arêtes nettement anguleuses et des faces planes mais pas d’orientation préférentielle (à la diffé-rence des s.  lamellaire, prismatique ou columnaire).Les structures cubiques sont une forme par-ticulière des s. polyédriques. Si les arêtes des agrégats sont nettement émoussées, la struc-ture est dite polyédrique subanguleuse ou « émoussée ».

blocky, polyhedral structures

polygénique, adj.polygenic, polygeneticVoir : polycyclique.

polygonaux (sols), l.m.p.PédologieRéorganisation, sous climats arctiques ou de hautes montagnes, de matériaux très peu altérés mais fortement désagrégés sous l’action de nombreux cycles gel/dégel ou sous l’influence de fortes dessiccations, sous la forme de réseaux de pentagones ou d’hexagones, parfois limités par un réseau de fentes en coin.La maille de ces réseaux varie de 10 cm à plu-sieurs décamètres de diamètre. Les pierres les plus grosses sont au centre et les particules les plus fines à l’extérieur ou le contraire.

stone polygon soilVoir : cryosols, fentes en coin.

polypédon, n.m.PédologieUnité de classification de la Soil Taxonomy, constituée de pédons similaires contigus.« Un sol, le sol que nous classifions consiste en pédons similaires contigus qui sont limités sur tous les côtés par des non-sols ou par des

pédons d’une nature différente. Ce groupe de pédons similaires contigus est appelé poly-pédon. Les polypédons sont les objets réels que nous voulons classifier. » (Soil Taxonomy)

polypedonVoir : pédon.

polyphasé, adj.

polyphased, polygenicSyn. : polycyclique.

poral (espace), l.m.

(soil) pore spaceVoir : porosité.

porosimètre à mercure, l.m.

PédologieAppareil permettant d’obtenir un spectre continu de la distribution de la taille des pores sur de petits échantillons non rema-niés de sols, en y injectant du mercure à des pressions croissantes.Une relation mathématique simple relie le diamètre d’un pore à la pression qu’il faut appliquer à ce liquide non mouillant pour qu’il y pénètre. Le porosimètre mesure la quantité de mercure qui a pénétré dans l’échantillon en fonction de la pression appliquée, donc du diamètre des pores. On peut donc tracer une courbe Vmercure = f (volume de poro-sité) pour des pores de plus en plus fins. En réalité, ce ne sont pas des diamètres constants (comme dans des capillaires) qui sont ainsi quantifiés, mais plutôt des diamètres de « seuils de constriction ».

mercury porosimeter

porosité, n.f.

PédologieEnsemble des volumes d’un échantillon de sol ou d’un horizon non occupés par la phase solide et disponibles de ce fait soit pour l’air, soit pour le stockage ou la circulation des fluides.

P

173

Au laboratoire, la porosité est quantifiée par le rapport du volume non occupé par de la matière solide (volume d’air + volume d’eau) sur le volume total V d’un échantillon de sol. V est un volume « apparent », c’est-à-dire qu’il correspond à l’« enveloppe externe » de l’échantillon considéré.Englobés dans cette porosité totale, il existe toutes sortes de vides très différents quant à leurs formes (tubules, cavités, fissures pla-naires, chambres, vésicules), leurs origines (entassement, retrait, activité faunique ou racinaire), leurs dimensions.

(soil) porosityVoir : macroporosité, microporosité, poro-sité structurale, porosité texturale, indice des vides, tortuosité, connectivité.Cf. tableau 3

porosité biologique, l.f.PédologiePorosité générée par l’activité biologique (racines et radicelles, vers, insectes, ani-maux fouisseurs, etc.).

biotic, biogenic porosity

porosité structurale, l.f.PédologiePorosité dont la mesure est accessible sur des mottes ou des ensembles de mottes de volumes importants.

Elle intègre une porosité fissurale (intra et inter-agrégats) et une porosité biologique, voire d’origine culturale.

structural porosity

porosité texturale, l.f.PédologiePorosité d’assemblage élémentaire des par-ticules, accessible en mesurant la porosité de fragments d’agrégats de plus en plus petits jusqu’à une valeur de porosité limite.

Au sein d’un horizon non homogénéisé par le travail du sol, il peut exister plusieurs modes d’assemblages élémentaires, donc plusieurs valeurs de porosités texturales.

textural porosity

porphyrique, adj.

PédologieEn micromorphologie, désigne un mode d’arrangement des constituants les plus fins (plasma) et des grains du squelette, dans lequel ces derniers sont entièrement noyés dans la masse du plasma, sans pores interstitiels visibles à cette échelle (Del-vigne, 1998).

porphyric

Tableau 3. Propriétés liées aux dimensions de la porosité (d’après Callot et Bruand, in Baize et Jabiol, 2011).

Dimension des vides Visibilité Dynamique de l’eau Accessibilité

2 mmVers de terre

MacroporositéŒil nu Circulation

de l’eau libreMésofaune

0,2 mm (200 μm)

MacrophotographieCoiffes racinaires

Poils racinairesMésoporosité

6 à 10 μmMicroscope Rétention d’eau

disponible pour les végétaux

Hyphes mycéliens

BactériesMicroporosité

0,2 μmRétention d’eau non

disponiblePorosité

matricielle

Petit lexique de Pédologie

174

portance, n.f.

AgronomieCapacité d’un sol à supporter le passage d’engins lourds sans qu’ils s’embourbent ou le passage d’animaux sans qu’ils s’en-foncent par poinçonnement.La portance dépend de l’état structural et de l’état d’humidité instantané.

bearing capacity, trafficability

porte-greffe, n.m.

AgronomieEn arboriculture (et particulièrement en viticulture), plante qui a reçu ou doit rece-voir un greffon (Cilf, 1999).Lorsque le calcaire « actif » est abondant dans le sol ou le sous-sol, le porte-greffe doit être choisi avec soin pour que la vigne résiste à la chlorose.

root stockVoir  : calcaire actif, indice de pouvoir chlorosant.

potassium (K), n.m.

Agronomie, Géologie, PédologieÉlément chimique majeur de la croûte terrestre (2,1 à 2,5 % selon les auteurs) présent dans les feldspaths potassiques (orthose) et la plupart des micas (illites, biotites, glauconite).À partir de la teneur en K2O des fractions < 2 ou < 5 µm, on peut estimer le pourcentage d’illite, sachant que les « grosses » particules d’illite contiennent environ 10 % de K2O, tan-dis que les illites couramment présentes dans les sols ont une teneur plus proche de 7,5 %.Le potassium est un élément nutritif indis-pensable aux plantes et particulièrement aux cultures sarclées (betterave, pomme de terre). En effet, il joue un rôle majeur dans de nom-breux processus physiologiques (absorption d’eau, régulation osmotique, photosynthèse, activités enzymatiques).

Il peut se trouver sous forme soluble dans la solution du sol ou comme cation échangeable adsorbé sur le complexe adsorbant. Il peut être « rétrogradé », c’est-à-dire fixé de façon assez vigoureuse mais réversible, par certains minéraux argileux comme les vermiculites et les smectites de transformation.

potassium

potentialité (des sols), n.f.

Voir  : contrainte, évaluation, aptitude culturale.

potentiel capillaire, l.m.

Voir : potentiel matriciel.

potentiel d’oxydoréduction, l.m.

PédologieParamètre le plus utilisé pour rendre compte des propriétés oxydantes ou réduc-trices d’un volume de sol.Entre chaque couple d’oxydoréduction (par exemple NO3

–/NO2– ; Fe3+/Fe2+  ; Mn3+/Mn2+),

il y a échange d’électrons entre le réducteur (donneur d’électrons) et l’oxydant (accep-teur d’électrons). Pour mesurer le potentiel d’oxydoréduction (noté Eh), on mesure la dif-férence de potentiel existant entre une élec-trode de platine et une électrode de référence à potentiel fixe (théoriquement une électrode à l’hydrogène, en pratique une électrode au calomel) plongées toutes deux dans le milieu à étudier. Ces mesures potentiométriques sont faites de préférence in situ et permettent le suivi des variations de Eh au cours de l’année. On doit assurer un excellent contact entre les deux électrodes et la solution du sol.Le Eh varie, pour l’ensemble des sols terrestres, entre + 900 mV (conditions les plus oxydantes) et – 300 mV (conditions très réductrices). Ses variations dépendent de nombreux facteurs : – la concentration de l’élément « actif » (par exemple le fer) ; – l’humidité ; – le pH ; – l’intro-duction de substances organiques (par exemple des pluviolessivats) ; – la microflore, laquelle joue un rôle majeur dans les processus d’oxydo-

P

175

réduction tant en conditions aérobies qu’anaé-robies. Ainsi, dans un milieu engorgé contenant des substances organiques métabolisables, la microflore consomme d’abord l’oxygène du sol, puis réduit Mn4+ en Mn2+, puis Fe3+ en Fe2+ et le Eh s’abaisse. L’ addition de substances accep-teuses d’électrons (ex. : nitrates) empêche la baisse du Eh et la formation de fer ferreux.

redox potential

potentiel matriciel, l.m.Agronomie, PédologieGrandeur physique qui rend compte de la différence d’état énergétique de l’eau liée aux particules solides dans la porosité d’un volume de sol par rapport à celui d’une eau « libre ».Si l’humidité d’un volume de sol renseigne sur les quantités d’eau emmagasinée, elle est relati-vement indépendante de l’état de siccité tel que les végétaux le perçoivent. Ainsi une plante flétrira sur un sol argileux à 25 % d’humidité, tandis qu’elle gardera sa turgescence sur un sol plus limoneux dont l’humidité n’est que de 15 %. La grandeur qui rend compte de cet état est le « potentiel matriciel » symbolisé par la lettre grecque Ψ (psi). C’est l’énergie nécessaire pour porter l’unité de volume d’eau de l’état d’eau libre à la pression atmosphérique jusqu’à l’état considéré dans le volume pédologique, à température et altitude constante.Ainsi défini comme le quotient d’un travail par un volume, le potentiel matriciel a la dimension d’une pression. C’est pourquoi on l’exprime en bars ou en mégapascals (1 MPa = 10 bars). Comme il faut fournir un travail pour effectuer la transformation inverse (pas-sage d’eau liée dans le volume de sol à l’état d’eau libre), le potentiel matriciel est forcé-ment négatif. Il est parfois exprimé en hauteur d’eau. La notion de pF a été introduite pour désigner le logarithme de la valeur absolue du potentiel matriciel exprimé en centimètres d’une colonne d’eau. Ainsi 1 bar ≈ 0,1 MPa ≈ 1 000 cm ≈ pF 3 (d’après Hallaire, 1988).

matrix potential, matric (water) potentialSyn. : potentiel capillaire.Voir : pF.

poupée (du lœss), n.f.Géologie, PédologieNodule calcaire aux formes allongées et arrondies, le plus souvent disposé verti-calement, que l’on trouve en profondeur dans les lœss, suite à la décarbonatation partielle ou totale des horizons supérieurs.lime nodule, loess doll

pouvoir fixateur, l.m.Agronomie, PédologieAptitude de certains constituants du sol à transformer des formes du potassium et du phosphore mobiles en formes moins mobiles (Comifer, 1993).fixing powerVoir : fixation, rétrogradation, phosphore.

pouvoir tampon, l.m.Agronomie, PédologiePropriété que possèdent certains consti-tuants d’un sol (à l’état solide, adsorbé ou dissous) à s’opposer à une variation de concentration de potassium et/ou de phosphore dans la solution du sol suite à un apport d’éléments fertilisants ou à un prélèvement par les cultures (Comifer, 1993).C’est également l’aptitude de ces constituants à s’opposer à de brusques variations de pH de la solution du sol qui pourraient résulter de l’apport de substances acidifiantes.

buffering capacity

préfixesRéférentiel PédologiquePréfixes utilisés pour forger un qualificatif, ou le nom d’une Référence ou d’un horizon de référence.bathy- : indique qu’un certain caractère ou qu’un certain horizon n’existe qu’en profon-deur (ex. : bathyluvique, bathyhistique, bathy-carbonaté, bathylithique, etc.).

Petit lexique de Pédologie

176

épi- : indique qu’un certain caractère ou qu’un certain horizon n’existe qu’en surface, le plus souvent sur moins de 50 cm d’épaisseur (ex. : épihistique, épivitrique, épicarbonaté).iso- : indique qu’un certain caractère s’ap-plique à l’ensemble des horizons du solum (ex. : iso-argileux, isocalcaire).multi- : indique que le solum est composé de plusieurs ensembles d’horizons résultant d’un même type de pédogenèse, ces ensembles ayant été constitués : – dans le même type de maté-riau (ex. : dépôts de lœss successifs) ; – à deux ou plusieurs périodes, séparées par des événe-ments divers (changements climatiques entraî-nant des modifications de fonctionnement, érosions ou colluvionnement) ; et – aboutis-sant à la formation des mêmes horizons de référence d’âges différents (ex. : multioxydique, multiferrallitique, multiferrugineux).néo- : indique qu’un processus pédogénétique est débutant et n’a pas encore beaucoup modi-fié la morphologie et les propriétés du solum (ex. : Néoluvisol, néoluvique).paléo-  : indique qu’un processus visible morphologiquement n’est plus fonction-nel (ex.  : paléoluvique, paléopodzolique, paléorédoxique).pétro-  : indique un horizon de référence induré dans toute sa masse (ex.  : horizon pétrocalcarique, horizon pétroferrique, hori-zon pétrogypsique, horizon pétroxydique, horizon pétrosilicique).

prélèvement (par les plantes), n.m.

Agronomie, PédologieQuantité d’un élément chimique (élément nutritif, oligoélément, élément trace) pré-sent dans les plantes après absorption raci-naire, rapportée à une unité de surface.uptakeVoir : exportation.

prélèvement (d’échantillons de sols), n.m.

PédologieAction de prendre un échantillon in situ pour opérer examens, analyses, tests com-plémentaires en d’autres lieux (ex situ).

Toutes précautions doivent être prises pour assurer l’intégrité de l’échantillon et sa repré-sentativité par rapport au volume que l’on veut caractériser.

samplingVoir : échantillonnage, représentativité.

préparation (de la terre fine), n.f.PédologieOpérations destinées à obtenir, à par-tir d’un échantillon de sol, une poudre homogène et représentative sur laquelle seront réalisées diverses déterminations analytiques.Les trois opérations successives sont  : le séchage, l’émottage, puis le tamisage à 2 mm. Deux objectifs sont poursuivis :

– émietter considérablement les agrégats (s’ils existent) et obtenir ainsi une poudre dans une sorte d’état « standard » et sur laquelle seront réalisées les différentes déterminations analytiques (lesquelles concerneront donc la terre fine séchée à l’air). La « terre fine » ainsi obtenue est un « mélange statistique » qui gomme les hétérogénéités internes à l’horizon considéré et où les constituants de la matrice dominent en général largement ceux des traits pédologiques ;

– déterminer le taux pondéral d’éléments grossiers par rapport à la terre brute totale.

Il faut demeurer vigilant à ne pas salir l’échan-tillon (par un matériel mal lavé, par exemple) et à ne pas modifier sa granulométrie car il ne s’agit pas d’un broyage.

preparation of the fine earthVoir : émottage, terre fine, broyage.

primaires (minéraux), l.m.p.Voir : minéraux primaires.

prismatiques (structures), l.f.p.PédologieTypes de structures pédiques dont les agrégats présentent des faces planes et des arêtes vives et sont nettement allon-

P

177

gés suivant une orientation préférentielle verticale.Elles sont caractéristiques d’horizons argileux profonds ou très profonds encore peu mar-qués par l’activité biologique. Si le sommet des prismes montre un sommet arrondi (cas rare, typique des « solonetz » mais observé aussi dans certains planosols de dégradation géochimique), la structure est dite « colum-naire », ou « en colonnes ».

prismatic structures

processus pédogénétiques, l.m.p.

Voir : pédogénétiques (processus).

profil, n.m.

Référentiel PédologiqueSéquence d’informations concernant un solum, ordonnée de haut en bas.Ces informations sont relatives à des carac-tères visuels (profil structural) ou bien à une seule variable (profil calcaire, profil hydrique, profil granulométrique) ou bien à des considé-rations plus synthétiques : profil d’altération, profil cultural.

(soil) profileVoir  : solum, profil cultural, profil pédologique.

profil cultural (examen du), l.f.Agronomie, PédologieMéthode d’observation et de description détaillée des couches superficielles indi-vidualisées par l’intervention des instru-ments de culture et par les racines des végétaux cultivés.L’ objectif est de porter un diagnostic agrono-mique quant à l’état physique et structural de la partie supérieure d’un solum cultivé, en vue d’apprécier les effets des pratiques culturales.

arable profileVoir : épisolum, horizons labourés, profil pédologique.

profil pédologique, l.m.

PédologieEnsemble des informations recueillies relatives à un solum, synthétisées et inter-prétées horizon par horizon.Ce terme ancien est à utiliser avec précau-tion. Dans le passé, en effet, le mot « profil » a été employé à la fois pour désigner le solum (volume réel tel qu’il est désormais défini), l’ensemble des informations recueillies dans une fosse et présentées à un lecteur, la paroi verticale de la fosse et… la fosse elle-même. Profil cultural et profil pédologique ne s’op-posent nullement. En terrains cultivés, l’en-semble des horizons doit être étudié avec soin, pas seulement ceux directement remaniés par les travaux agricoles, car les horizons profonds jouent un rôle non négligeable vis-à-vis du res-suyage, du stockage d’eau, de l’enracinement, de l’alimentation minérale, etc.

soil profileVoir  : fosse pédologique, profil, profil cultural, solum.

profond, adj.

Pédologie1. Qualifie un solum dont l’ensemble des horizons représente une épaisseur impor-tante (par exemple plus de 80 cm).

thickSyn. : épais.Ant. : mince.

2. Qualifie un horizon situé en profondeur, donc assez loin de la surface.

deepAnt. : superficiel.

profondeur, n.f.

Général, Pédologie1. Dimension verticale d’un corps à trois dimensions, comptée du haut vers le bas (Petit Robert).Syn. : épaisseur.

Petit lexique de Pédologie

178

2. Lieu relativement distant de la surface (du sol, de la mer) (Petit Robert). Profon-deur s’oppose alors à « surface ».

depth

profondeur d’enracinement maximale (PEM), l.f.

PédologieProfondeur limite exploitable par les racines (à moduler donc selon l’espèce végétale considérée) en un site déterminé.On peut soit la constater directement sur le terrain sous une végétation pérenne adulte ou, sous cultures annuelles, au stade phénologique du développement maximal de l’enracinement. Lorsque le solum ne supporte pas de végéta-tion ou que l’on n’a pas l’espèce végétale ou le stade phénologique souhaités, on doit l’estimer par un jugement relatif à l’existence d’éventuels obstacles à l’enracinement.La PEM sert à estimer le réservoir utilisable maximal d’un solum, d’une unité typologique ou d’une unité cartographique. Celui-ci est égal à la somme des réservoirs utilisables de chaque horizon jusqu’à la PEM.

maximum rooting depthVoir : obstacles.

profondeur utilisable maximale (PUM), l.f.

PédologieProfondeur d’enracinement maximal esti-mée de façon générale, c’est-à-dire pour toutes les plantes cultivées ou toutes les essences forestières, en vue de caractériser un solum ou une unité typologique.On est donc réduit à juger de la profondeur du sol jusqu’à l’apparition d’un obstacle ou du matériau parental intact non prospectable.

maximum available depthVoir : obstacles, profondeur d’enracine-ment maximale.

propriétés intrinsèques et extrinsèques, l.f.p.

PédologiePropriétés intérieures et spécifiques ou, au contraire, extérieures de tel ou tel morceau de couverture pédologique qui méritent d’être étudiées et décrites pour le caractériser.Les propriétés intrinsèques sont celles liées aux constituants et aux organisations pédolo-giques. Les propriétés extrinsèques ont aussi une grande importance pour déterminer les fonctionnements et les possibilités de mise en valeur. Ce sont : la position par rapport au versant, l’inclinaison de la pente, l’exposition, l’altitude, le microclimat, le microrelief du terrain, l’occupation du sol, la végétation, etc.

intrinsic and extrinsic properties

propriétés mécaniques, l.f.p.PédologieEnsemble des propriétés de comportement physique d’échantillons de sols, évalués par des tests de terrain ou de laboratoire.Dans une fosse, un certain nombre de tests peuvent être effectués pour évaluer les pro-priétés mécaniques de chaque horizon. Ils s’appliquent à des états d’humidité différents, soit naturels, soit obtenus par humectation. Au laboratoire, des méthodes plus ou moins sophistiquées existent, courantes en physique du sol (limites de liquidité et de plasticité d’At-terberg, test de compactage Proctor, tests de cisaillement par œdométrie, etc.).

mechanical propertiesCf. encadré 27

propriétés de rétention (en eau), l.f.p.

PédologieEnsemble des propriétés liées à la rétention de l’eau dans les diverses porosités déter-minées pour un certain volume de sol.Ces propriétés sont quantifiées par la déter-mination des quantités d’eau présentes dans un échantillon de sol (ou in situ) à différents

P

179

états de contraintes, d’où l’intérêt des « courbes de rétention » où l’on porte les quantités d’eau en fonction du pF. Ces quantités peuvent être exprimées sous la forme de proportions pon-dérales ou de proportions volumiques.

water-retention propertiesVoir : capacité au champ, capacité de réten-tion, capacité de stockage pour l’eau, pF, humidités caractéristiques, indice d’eau, point de flétrissement, réservoir, réserve.

pseudogley, n.m.PédologieTerme ancien employé pendant long-temps en France pour désigner des

volumes ou des horizons caractérisés par la succession de phases d’oxydation et de réduction liée à des engorgements temporaires. Ces phases successives entraînent la formation de ségrégations de fer sous différentes formes (notam-ment de nodules) et la juxtaposition de teintes rouille et blanchâtres.Malheureusement, le même mot a aussi été employé pour désigner des solums entiers (« pseudogley podzolique »). C’est pourquoi le Référentiel Pédologique a banni ce terme ambigu au profit des expressions « horizons rédoxiques » et « Rédoxisols » (voir ces mots).

pseudogley

Encadré 27. Tests de propriétés mécaniques au champ

•Test de compacité : il s’agit d’un test de pénétration fait à l’aide du couteau, directement sur la face verticale de l’horizon, à son état d’humidité instantané.•Test de pénétrométrie (voir : pénétromètre).•Test de plasticité : pratiqué sur un pâton de terre abondamment humecté, roulé entre les doigts. La plasticité est estimée selon l’aptitude de ce pâton à se transformer en un mince cylindre souple, ou « boudin » (Ø 3 mm).•Test d’adhésivité : l’aptitude d’un horizon de sol à coller sur des objets. On l’estime en pressant un échantillon entre le pouce et l’index. Ce test doit être pratiqué sur un horizon à la capacité au champ ou à une humidité un peu supérieure.

Les tests d’adhésivité et de plasticité sont parfois regroupés sous la dénomination « consis-tance à l’état humide » (FAO, 1994).•Test de friabilité : celle-ci est déterminée sur une motte ou un agrégat, à un état d’hu-midité dit « état frais ». Il n’est donc pas toujours possible d’opérer ce test sur le terrain, il faut souvent attendre le retour au laboratoire et un certain dessèchement. Ce test est aussi nommé « consistance à l’état frais ».•Test de fragilité : il s’effectue sur un échantillon séché à l’air, sur des agrégats ou petites mottes. Il ne pourra être réalisé sur le terrain que pour des horizons vraiment secs. Sinon, il faut attendre le séchage complet des échantillons prélevés pour opérer au laboratoire. Comme pour la friabilité, il s’agit d’un test de cisaillement. Ce test est également nommé « consistance à l’état sec » ou « dureté ».•État de cimentation : pour un horizon à structure continue et consistance rigide.•Auscultation avec un manche de couteau : dans le cas particulier de l’examen du profil cultural, Hénin et al. (1969) proposent d’ausculter le solum en frappant la paroi avec le manche d’un fort couteau. Les différences d’intensités et de tonalités résultant des chocs peuvent aider à distinguer des couches ou des zones ne présentant pas les mêmes pro-priétés d’humidité, de structure, de compacité, etc. La même approche peut également servir dans le cas des sols forestiers.

Petit lexique de Pédologie

180

pseudo-luvique, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un solum dont la morphologie et le fonctionnement hydrique simulent ceux d’un véritable luvisol, mais qui résulte de la superposition de deux matériaux (un moins argileux au-dessus d’un autre plus argileux) et ne présente pas de traits d’ar-gilluviation (revêtements argileux).Voir : argilane, argilluviation, horizons BT.

pseudo-luvisols, n.m.p.

Référentiel Pédologique 1995Un solum dans lequel on reconnaît la superposition de deux matériaux diffé-rents (discontinuité lithologique), avec des horizons supérieurs généralement limoneux ou sableux reposant sur des horizons plus profonds nettement plus argileux, simule la morphologie d’un Luvisol Typique ou d’un Néoluvisol et en a grosso modo le comportement. La différenciation texturale est d’origine lithologique (et non pédogénétique) et aucun processus d’argilluviation n’y est donc décelable.Dans le Référentiel Pédologique 1995, de tels solums constituaient une Référence qui a été supprimée dans l’édition 2008 car ils peuvent être désignés comme Brunisols Eutriques (ou Dystriques) bilithiques, pseudoluviques.Voir : bilithique, pseudo-luvique.

pseudomorphose, n.f.

MinéralogiePhénomène résultant du métamorphisme ou d’une altération, par lequel un minéral ori-ginel, identifiable par sa forme, est remplacé par un minéral nouveau ou un agrégat de minéraux nouveaux qui conserve la forme initiale (d’après Foucault et Raoult, 2000).

pseudomorphosis

pseudomycéliums, n.m.p.

PédologieFins dépôts de calcite secondaire sou-lignant la porosité d’origine radiculaire ou tapissant des fissures ou des faces d’agrégats, ayant la forme de fins fila-ments et ressemblant donc à des hyphes de champignons.

pseudomyceliaVoir : mycélium.

pseudo-sables, n.m.

PédologiePseudoparticules de la taille des sables, souvent assez dures, formées en réalité par des particules beaucoup plus fines et capables de résister aux méthodes clas-siques de dispersion précédant l’analyse granulométrique.Ex.  : les grains de glauconie ou les pseudo- sables des sols ferrallitiques. Ces derniers sont composés d’oxydes de fer associés à des minéraux argileux.

pseudosands

pseudo-totale, adj.

Voir : teneur pseudo-totale.

puits de carbone, l.m.

Voir : séquestration du carbone.

pureté, n.f.

PédologieAxe de l’espace des couleurs à trois dimen-sions et coordonnées cylindriques.La pureté correspond à une dilution croissante de la teinte de base.

chromaSyn. : intensité.Voir : Munsell soil color charts.Cf. figure 7

Q

181

Qqualificatifs, n.m.p.

Référentiel PédologiqueAdjectifs ou périphrases qui, ajoutés au nom d’une Référence, permettent de trans-mettre un maximum d’informations rela-tives aux caractères spécifiques d’un solum ou d’une unité typologique aussi bien en ce qui concerne ses propriétés intrinsèques (minéralogie, texture, structure, signes d’hydromorphie, épaisseur, présence d’horizons particuliers, forme d’humus, matériau parental) que ses propriétés extrinsèques (position dans le paysage, végétation, actions de l’homme).Le rattachement d’un solum ou d’une unité typologique à une ou plusieurs Références peut suffire à l’échelle mondiale pour désigner ces entités à un haut niveau de généralisation ou pour exprimer la répartition de grandes tendances pédologiques. En revanche, aux échelons national, régional ou local, il est indispensable de fournir une information beaucoup plus complète et concrète.Une première liste de qualificatifs a été éta-blie dans le Référentiel Pédologique. Chacun exprime un caractère et est précisément défini. La liste des qualificatifs est ouverte et devra être complétée dans le futur en fonction des besoins. Les qualificatifs doivent être toujours écrits en lettres minuscules.Voici trois exemples d’emploi des qualificatifs :

– Planosol Typique pédomorphe, albique, dystrique, à eumoder, issu d’argile sableuse albienne ;

– Brunisol Eutrique mésosaturé, colluvial, pachique, limoneux, à mull, de gneiss, de bas de versant ;

– Luvisol Dégradé drainé, resaturé, à fragipan, issu de limon ancien quaternaire.Voir : rattachement.Cf. encadré 28

WRBAdjectifs définis en nombre limité et employés afin de subdiviser les groupes de sols de référence (GSR).Quoique voisine de celle du Référentiel Pédo-logique, la conception du qualificatif dans la WRB n’est pas exactement semblable à celle du Référentiel Pédologique  : elle demeure plus rigide et son objectif est de générer des catégories de deuxième niveau hiérarchique.

qualifiersVoir : groupes de sols de référence.

qualité des sols, l.f.PédologieToutes les propriétés actuelles (d’un sol) jugées positives ou négatives par rapport à une utilisation ou aux fonctions des sols (norme ISO 11704-3).Cette notion, pourtant très vague, est bien perçue par les décideurs. C’est pourquoi elle est employée par les scientifiques pour obte-nir des financements auprès des institutions disposant des crédits.Comme pour la fertilité et en fonction des méthodes d’études applicables, on peut dis-tinguer une qualité chimique, une qualité physique et une qualité biologique.Afin de quantifier objectivement l’état des sols, à tout moment et en tout lieu, et pour suivre à moyen terme une éventuelle évolution, il est nécessaire d’utiliser des indicateurs. Or il s’avère très difficile d’identifier des indicateurs pertinents et fiables qui soient à la fois suffisam-ment robustes et suffisamment sensibles aux évolutions que l’on souhaite mettre en évidence.

soil qualityVoir : bio-indicateurs, fonctions, indi- cateur.Cf. encadrés 29 et 30

quartz, n.m.Géologie, PédologieSilicate de formule SiO2 très commun dans la plupart des sols comme minéral primaire.

Petit lexique de Pédologie

182

Le quartz contient en général peu d’impuretés et peut donc être considéré, dans les recons-titutions minéralogiques, comme constitué de 46,7 % de silicium. Comme il est très peu altérable sous nos climats, il montre une accumulation relative dans tous les horizons éluviaux (notamment ceux des luvisols et planosols). En revanche, il est soluble sous les climats intertropicaux humides où il est totalement altéré dans certaines conditions pédoclimatiques.

Attention  : tout le silicium dosé dans un échantillon n’est pas seulement du quartz.

quartzVoir : accumulation, allitisation, ferral-litiques, horizons éluviaux, isominéral, silice.

quasi-cristaux, n.m.p.quasi-crystalsVoir : smectites.Cf. figure 6

Encadré 28. Qualificatifs

Dans le Référentiel Pédologique, les qualificatifs servent :•à préciser la nature du matériau parental ou du substrat, tout en distinguant bien entre une origine directe par altération et une superposition :

ex. : de craie tendre ; issu d’alluvions anciennes ; sur calcaire dur (substrat) ; super-posé à un Calcosol (2 solums superposés)

•à informer que le solum montre des caractères hérités d’une pédogenèse ancienne :ex. : anciennement ferrallitique ; paléoluvique

•à exprimer que de nouveaux processus pédologiques débutent, sans affecter l’ensemble du solum :

ex. : podzolisé ; à micropodzol ; en voie de brunification ; néoluvique•à souligner qu’il y a disjonction entre la morphologie du solum et son fonctionnement hydrique ou physico-chimique actuel, suite ou non à une intervention de l’homme :

ex. : assaini ; drainé ; à hydromorphie fossile ; amendé ; resaturé ; fertilisé ; recarbonaté•à signaler que la succession normale des horizons a été modifiée par des phénomènes naturels ou anthropiques :

ex. : cryoturbé ; labouré ; tronqué ; cumulique•à transmettre des informations complémentaires telles que :

– la position topographique :ex. : de doline ; de bas de versant ; de fond de vallon

– ou le paysage environnant :ex. : de polder, d’erg, alpin, arctique, de bad-lands, de delta

– ou la morphologie de l’épisolum humifère :ex. : à dysmoder ; à eumull

•à signaler la présence de tel ou tel horizon de référence supplémentaire :ex. : rédoxique, à horizon réductique de profondeur, gypsique

•à indiquer l’origine et l’intensité des excès d’eau :ex. : à nappe perchée temporaire d’origine pluviale ; surrédoxique

•à préciser l’état du complexe adsorbant :ex. : dystrique ; mésosaturé ; recarbonaté

•à préciser la granulométrie :ex. : à charge grossière ; iso-argileux ; sableux en surface

Q

183

Encadré 29. Qualités, usages et fonctions des sols

C’est la préoccupation de surveillance de l’état des sols qui a mené à la notion intuitive de qualité des sols.

Or, l’idée de qualité des sols ne peut être définie que par rapport à leur contribution à la satisfaction de la demande socio-économique de telle ou telle société humaine.

Deux grands types de finalités des ressources en sols doivent être distinguées : les usages et les fonctions, par rapport auxquels peut être effectivement défini un ensemble de qua-lités (d’ordre physique, chimique ou biologique) susceptibles d’être estimées à un moment donné et suivies au cours du temps.

La distinction entre usages et fonctions se fait selon que le sol est considéré comme un matériau ou en tant que milieu.

Les usages du sol peuvent être, par exemple, l’extraction de matières premières (granulats, argiles), l’utilisation comme support (voies de communication, industries, urbanisation), qui conduisent à des modifications plus ou moins profondes et plus ou moins irréversibles de l’état initial des sols concernés.

Les fonctions du sol font, quant à elles, référence au sol considéré en tant que milieu organisé, chimiquement et biologiquement actif. On peut citer les fonctions de production agricole et forestière ; de réception, de stockage, de transfert, de filtre pour l’eau et les effluents ; de nutrition minérale et hydrique des végétaux… Toutes sont essentielles pour le maintien et le développement de la vie sur la planète.

Il apparaît ainsi une dualité entre usages et fonctions, car l’utilisation du sol en tant que matériau est généralement incompatible avec le maintien de fonctions qui sont essen-tiellement liées à :

–un mode d’organisation tridimensionnel (structures) ; –un ensemble de caractéristiques physiques et physico-chimiques auxquelles les diffé-

rentes formes de vie se sont adaptées et qu’elles ont transformées ; –une activité biologique intense ;

… et qui résultent de milliers ou de centaines de milliers d’années d’interactions entre le monde minéral et le monde du vivant.

D’après Mamy, 1993

Petit lexique de Pédologie

184

Rrajeunissement d’un sol, l.m.

PédologieReprise d’une nouvelle phase d’évolution pédogénétique après troncature partielle ou totale des horizons supérieurs d’un solum.Le sol semble ainsi brusquement « rajeuni » parce qu’il est moins différencié et semble donc moins « âgé » qu’avant érosion. Des couches profondes peu altérées sont rappro-chées de la surface, l’évolution reprend à un stade évolutif antérieur.Une érosion modérée mais continue est éga-lement capable de maintenir un solum dans un état continuel de « jeunesse », c’est-à-dire

faiblement évolué et peu différencié (rajeu-nissement permanent).

rejuvenation

rankers, n.m.p.

PédologieTerme ancien désignant des sols minces, ne présentant qu’un horizon de surface très humifère au-dessus d’une roche sili-ceuse acide.L’ accumulation de matières organiques et la minceur du sol peuvent être dues soit à une position sur forte pente et un rajeunissement perpétuel (rankers d’érosion), soit à un climat froid et rigoureux (rankers alpins).

rankersVoir : Rankosols.

Encadré 30. Indicateurs de la « qualité des sols » Exemple de la « qualité biologique » dans les agrosystèmes

Des tests et mesures réalisables en routine commencent à être disponibles, mis au point et testés par des spécialistes de la biologie des sols. Pour Chaussod (1996), un bon indicateur de qualité biologique doit répondre à plusieurs critères exigeants. Il doit :

–être pertinent, c’est-à-dire en cohérence avec le problème étudié ; –être capable de rendre compte d’évolutions présentant un impact potentiel sur le fonc-

tionnement des sols ; –être global (afin de permettre de juger du caractère durable de l’agrosystème étudié).

Ces indicateurs globaux sont généralement reliés aux matières organiques ; –être suffisamment sensible pour déceler rapidement des déséquilibres avant qu’ils

n’aient des effets irréversibles ; –être suffisamment robuste pour ne pas être trop affecté par les variations naturelles

à court terme (telles que les variations liées aux aléas météorologiques ou au stade de végétation) ;

–être réalisable en routine, à moindre coût et être raisonnablement reproductible.

Outre la variabilité temporelle, très forte en matière biologique, il existe aussi une grande variabilité spatiale à différentes échelles : variété des types de sols à échelle kilomé-trique, mais aussi variations intraparcellaires décamétriques, voire métriques. La stratégie d’échantillonnage devra tenir compte de cette variabilité spatiale afin de s’assurer d’un maximum de représentativité des mesures.

Pour la plupart des déterminations biologiques globales, la variabilité spatiale observée est du même ordre de grandeur que celle liée aux caractéristiques physico-chimiques classiques. Les deux types de déterminations sont d’ailleurs en parfaite cohérence et la même stratégie d’échantillonnage peut être appliquée.

R

185

Rankosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueSolums peu différenciés dont le solum dia-gnostique se limite à une succession d’ho-rizons O (facultatif)/A ou Ah ou LA/R.

Quatre autres caractères sont obligatoires  : – aucun horizon n’est carbonaté ; – l’épaisseur des horizons humifères [O + (A ou Ah ou LA)] est comprise entre 10 et 40 cm ; – présence d’éléments grossiers non calcaires ; – absence d’horizons E, BP, BT ou S de plus de 10 cm.

Pour certains Rankosols, la faible évolution est liée uniquement à une situation sur pentes fortes  : ce sont les Rankosols « d’érosion », constamment rajeunis. D’autres résultent d’un équilibre avec un mésoclimat rude et une végétation adaptée : on les observe dans des zones de hautes altitudes ou de hautes latitudes, situées au-dessus de la limite ther-mique de la végétation forestière. La tempé-rature moyenne très basse ralentit l’activité biologique et les processus biochimiques d’altération. Ce sont les Rankosols « alpins » et « arctiques ».Voir : rankers, rajeunissement.

Encadré 31. Rapport S/CEC

Le Référentiel Pédologique propose l’échelle ci-dessous qui distingue cinq « domaines » en fonction du rapport S/CEC. Pour les sols acides, il conviendrait de déterminer la CEC effective (T au pH du sol).

S/CEC (%) Référentiel Pédologique (qualificatifs) Légende FAO, 1989 et Référentiel Pédologique

100 – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –saturé (ou resaturé)

95 – – – – – – – – – – – subsaturé (ou resaturé) eutrique

80 – – – – – – – – – – – mésosaturé

50 – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –oligosaturé dystrique

20 – – – – – – – – – – – désaturé

0 – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

Le qualificatif « insaturé » qualifie un horizon ou un solum dont le rapport S/CEC est inférieur à 80 %.

– – – – – – – – –

Le rapport S/CEC (ou S/T), mesuré dans les horizons S, est utilisé par le Référentiel Pédologique 2008 pour distinguer les deux Références de brunisols et préciser leur degré de saturation :

S/CEC compris entre 80 et 100 % Brunisols Eutriques saturésS/CEC compris entre 50 et 80 % Brunisols Eutriques mésosaturésS/CEC compris entre 20 et 50 % Brunisols Dystriques oligosaturésS/CEC < 20 % Brunisols Dystriques désaturésComplexe resaturé par la mise en culture S/CEC > 80 % et pH eau > 6,0 Brunisols Eutriques resaturés

Petit lexique de Pédologie

186

rapport C/N, l.m.Agronomie, Pédologie, SylvicultureRapport entre le carbone organique et l’azote total d’un horizon.Ce rapport est un indicateur très utilisé depuis longtemps par les forestiers pour les horizons humifères holorganiques (O ou H) ou organo-minéraux (horizons A, BP, etc.).En agriculture, il sert aussi à caractériser glo-balement les matières organiques présentes dans le sol, mais également les apports et res-titutions organiques, tels que fumiers, pailles, composts, boues d’épuration.Pour les sols forestiers, l’interprétation dépend de l’horizon considéré. Pour des horizons holorganiques OF ou OH, le rapport C/N s’échelonne entre 20 et 40. Pour un horizon A organominéral ou hémi-organique, il varie de 9 à 28. Pour une même forme d’humus, ces valeurs peuvent varier largement, elles sont cependant de plus en plus basses quand on passe des mors aux moders et aux mulls. Le rapport C/N des matières organiques humi-fiées dépend en partie de celui des matières organiques fraîches (horizons OL). Cepen-dant, un rapport C/N bas de l’ensemble de l’épisolum humifère traduit à la fois une évolu-tion rapide des litières (turn-over rapide) et de bonnes possibilités d’alimentation des arbres en azote. Principale exception à cette règle, les horizons A des eumulls carbonatés, où le rapport C/N est très bas (12 à 15) et où le taux de minéralisation de l’azote est faible (0,5 à 2 %). Il en va de même pour les horizons A des andosols ou des chernosols ou de certains sols calciques. Dans tous ces cas, les teneurs élevées en matières organiques peuvent compenser le faible taux de minéralisation.

C/N ratio, carbon-to-nitrogen ratioVoir : carbone, azote, formes d’humus, mulls, moders, mors.

rapport S/CECPédologieMode d’expression du taux de saturation du complexe adsorbant où S est la somme des quatre principaux cations alcalins et alcalino-terreux (Ca2+, Mg2+, K+, Na+).

Attention à la méthode d’obtention de la CEC ! Autrefois, ce rapport était appelé rapport S/T.

S/CEC ratioVoir : capacité d’échange cationique.Cf. encadré 31

rapport S/TMode d’expression traditionnel du taux de saturation du complexe adsorbant où S symbolise la somme des quatre princi-paux cations alcalins et alcalino-terreux (Ca2+, Mg2+, K+, Na+) et T symbolisait la CEC. Ce rapport est désormais désigné comme S/CEC.Attention à la méthode d’obtention de T ! Ce rapport était noté anciennement V.

S/T ratioVoir : rapport S/CEC.Cf. encadré 31

rattachement, n.m.

GénéralAction d’établir par la pensée une relation d’appartenance ou un lien logique entre une entité et une catégorie prédéfinie d’une typologie ou d’un référentiel.Webster et Oliver (1990) emploient le terme « allocation », qu’ils définissent comme « l’af-fectation d’individus (au sens statistique) à des classes ou l’identification d’individus comme appartenant à ces classes ».

Référentiel PédologiqueLe rattachement consiste à relier un solum(-image) ou une unité typologique à une ou plusieurs Références, puis à lui donner les noms correspondants.Le rattachement se fait par un raisonnement pédologique qui est du même ordre que celui effectué lors de l’interprétation des horizons. C’est un système souple qui nécessite l’étude de la ressemblance entre un solum (ou une unité typologique) et les diverses Références. Pour analyser cette ressemblance, on peut se fonder sur les concepts statistiques de « modes » et de

R

187

Figu

re 8

. Du

réel

aux

con

cept

s. L

e ra

ttac

hem

ent s

elon

le R

éfér

entie

l Péd

olog

ique

.

Petit lexique de Pédologie

188

« distances mathématiques » et employer des méthodes telles que des « analyses multidi-mensionnelles » ou des « systèmes experts ».On distingue des rattachements « simples », « imparfaits », « doubles » et « multiples ».

attribution, allocationVoir : intergrade.Cf. encadré 32 et figure 8

ravinement (érosion par), l.f.PédologieMode d’érosion par ruissellement concen-tré, accentuation de l’érosion en rigoles,

s’exprimant sous la forme de ravines qui sont trop profondes et trop larges pour être effacées ensuite par de simples façons culturales.

gully erosionVoir : érosion, rigoles, nappe (érosion en).

rayon de pore équivalent, l.m.

PédologieDimension seuil de la porosité d’un échan-tillon pour chaque valeur de pF.

Encadré 32. Le rattachement au Référentiel PédologiqueQue rattache-t-on ?•Un solum effectivement observé et étudié.•Ou bien un « solum modal » ou une « unité typologique de sol », établis par démarche d’expert ou par une méthode statistique, à partir de l’étude de plusieurs solums et/ou de l’observation de nombreux sondages.

Qu’utilise-t-on pour exprimer le rattachement ?•Ses connaissances générales en pédologie, géologie, géomorphologie, agronomie, phytoé-cologie, etc.•La connaissance du (des) solum(s) :

–morphologie (terrain et laboratoire) ; –résultats des analyses et/ou de tests ; –fonctionnements (hydrique, structural), comportements.

•La connaissance du paysage environnant (y compris les sols). Plus on accumule de connaissances, mieux c’est !

Les rubriques à renseigner•Interpréter et conceptualiser les horizons décrits sous la forme d’« horizons de réfé-rence », puis de « solum-concept ».•Rattacher à la référence ou aux références la(les) plus proche(s).•Rubriques utiles à renseigner (si elles ne sont pas déjà incluses dans le choix de la Réfé-rence) par l’utilisation de « qualificatifs » ou de périphrases (dans un ordre quelconque) :

–nature de la roche-mère ou du substrat (lithologie, minéralogie, granulométrie, âge, état d’altération ou de dislocation, etc.) (issu de, sur) ;

–granulométrie du solum entier ou de certains horizons ; –ambiance physico-chimique (eutrique, dystrique, calcique, saturé, mésosaturé, désaturé,

salé, carbonaté, etc.) ; –« forme d’humus » (à mor, à eumoder, à eumull calcique, à anmoor, etc.) ; –action de l’homme (cultivé, sous prairie, drainé, amendé, défoncé, chaulé, etc.) ; –fonctionnement hydrique actuel (qui peut être différent de ce qu’indique la morphologie) ; –position dans le paysage ; –autres caractères additionnels jugés importants (humifère, appauvri, vertique, etc.).

Cf. encadré 28

R

189

À chaque valeur de pF correspond une valeur de force de rétention de l’eau par la porosité et donc une dimension seuil de cette porosité (qui n’est pas cylindrique).

equivalent pore radiusVoir : pF.Cf. tableau 2

rayons X (diffraction des), l.f.Minéralogie, PédologieMéthode d’étude des minéraux cristallisés qui utilise la diffraction de rayons X sur les plans atomiques des réseaux cristallins (selon la loi de Bragg).Bien qu’elle puisse aussi permettre de recon-naître nombre de minéraux cristallisés des fractions limons et sables, cette technique est surtout utilisée pour identifier les diffé-rentes familles de minéraux argileux. Plusieurs d’entre elles présentant des feuillets d’épais-seurs identiques (notamment les smectites, les vermiculites et les chlorites = 1,4 nm), différents prétraitements sont nécessaires afin de pouvoir les distinguer les unes des autres : – traitements au glycérol ou à l’éthylène-glycol pour provoquer le gonflement des smectites ; – chauffages à 200, 400, 550 °C pour éliminer l’eau interfoliaire et provoquer le retour de 1,4 à 1,0 nm des feuillets des vermiculites. À noter qu’après un chauffage à 550 °C les pics de la kaolinite disparaissent des diagrammes.

X-ray diffractionSyn. : diffractométrie X.

réaction du sol, l.f.soil reactionSyn. : pH du sol.

reconstitution minéralogique, l.f.

Minéralogie, PédologieEnsemble des raisonnements, techniques et calculs permettant de passer des résul-tats d’une analyse élémentaire (analyses

totales des éléments majeurs) à une esti-mation quantitative des minéraux présents dans un horizon.Une reconstitution minéralogique nécessite la connaissance qualitative des minéraux pré-sents (ex. : par diffractométrie X) et de leur composition exacte.Parmi les principaux obstacles, citons divers degrés d’altération de certains minéraux (ex. : la teneur en potassium des illites), des substi-tutions dans les minéraux primaires, des diffé-rences de composition dans une même famille de minéraux (feldspaths calcosodiques).

mineralogical reconstitution

recyclage biogéochimique, l.m.

Agriculture, Pédologie, SylvicultureRecyclage naturel d’éléments majeurs et d’éléments traces présents dans les sols via les végétaux qui les absorbent par leurs racines, puis les restituent après leur mort.Dans les écosystèmes naturels, la plupart des éléments majeurs, des oligoéléments et des éléments traces sont susceptibles d’être absorbés par les racines des plantes dans tous les horizons effectivement prospectés par celles-ci. Après redistribution dans les différents organes des végétaux, ces éléments finissent par retourner au sol soit directement dans le sol (décomposition des racines), soit à sa surface (débris des parties aériennes, litières forestières), sous des formes plus mobiles et plus facilement biodisponibles. Le recyclage naturel de tel ou tel élément via les végétaux dépend probablement très largement du type de sol, du pH (acide, neutre, calcaire) et des espèces végétales présentes.Le même recyclage existe sous agriculture et sylviculture, mais l’exportation des récoltes rompt ce cycle car elle entraîne le départ des éléments absorbés par les plantes, puis trans-férés dans les feuilles (salades, épinards), les grains (céréales), les racines ou tubercules (carottes, betteraves, pommes de terre), vers la chaîne alimentaire des hommes et des ani-maux. Il en va de même des éléments localisés dans les troncs d’arbres et les branches. Des écosystèmes forestiers fragiles peuvent ainsi

Petit lexique de Pédologie

190

être gravement déséquilibrés après seulement quelques « récoltes ».

biogeochemical recyclingVoir : absorption, cycle biogéochimique, horizons A.

rédox (potentiel), l.m.

redox potentialVoir : potentiel d’oxydoréduction.

rédoxique, adj.

Référentiel Pédologique1. Qualifie un horizon dans lequel un engorgement temporaire plus ou moins prolongé engendre des cycles d’oxydoré-duction, la ségrégation du fer et l’apparition de bariolages accompagnés souvent de la formation de nodules ferro-manganiques.2. Qualifie un solum (autre qu’un Rédoxi-sol, un planosol ou un Luvisol Dégradé) dans lequel un horizon g ou –g débute entre 50 et 80 cm de profondeur.

redoxicVoir : Rédoxisols, horizons rédoxiques, oxydoréduction, hydromorphie, marmo-risation, bariolage, panachage.

Rédoxisols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueSolums dans lesquels les processus d’oxy-doréduction sont jugés prédominants, voire seuls à s’exprimer. Le fonctionnement de ces solums est dominé par l’existence de saturations temporaires par l’eau, plus ou moins prolongées, et ils présentent parfois un épisolum humifère épais et foncé.Les Rédoxisols « primaires » sont peu fréquents. On ne les observe que sur des dépôts alluviaux et/ou colluviaux, présentant une discontinuité texturale propre à générer la formation d’une nappe perchée. Celle-ci n’est pas seulement alimentée directement par les précipitations, mais souvent aussi par des apports latéraux provenant de la partie haute des versants.

Voir : horizons rédoxiques, oxydoréduc-tion, hydromorphie.

réduction, n.f.PédologieÉlimination de l’oxygène dans l’atmosphère d’un volume de sol (anoxie) consécutive à un engorgement par l’eau suffisamment durable.En présence de fer, la réduction se manifeste par des volumes colorés en gris bleuâtre ou gris verdâtre, le fer se trouvant alors à l’état ferreux. L’ anoxie a un grand impact sur les populations de micro-organismes et sur la respiration des racines (anaérobiose).

reductionVoir  : anoxie, oxydoréduction, réduc-tique, réductisols, horizons réductiques, émottage.

réductique, adj.Référentiel Pédologique1. Qualifie un horizon, ou une partie seulement d’un horizon, dans lequel un engorgement permanent ou quasi perma-nent engendre l’anoxie, la réduction du fer et l’apparition de couleurs gris-bleu ou gris verdâtre.2. Qualifie un solum (autre qu’un réducti-sol) dans lequel un horizon réductique G débute entre 50 et 80 cm de profondeur.reducticVoir : horizons réductiques, réductisols, rédoxique.

réductisols, n.m.p.Référentiel Pédologique 2008Solums dont le fonctionnement est dominé par l’existence de saturations par l’eau permanentes ou quasi permanentes. Présence d’un horizon réductique G débu-tant à moins de 50 cm de profondeur.Selon la profondeur d’apparition des horizons réductiques G et selon le régime hydrique, on

R

191

distingue les Réductisols Typiques (à saturation permanente remontant saisonnièrement dans le solum suite aux fluctuations d’une nappe permanente profonde) et les Réductisols Sta-gniques (à saturation prolongée affectant l’hori-zon A, nappe perchée ou imbibition capillaire).La Référence des Réductisols Dupliques défi-nie dans le Référentiel Pédologique 1995 a été supprimée, car de tels solums (dont la séquence d’horizons de référence est A/g/Go/Gr ou A/g/Sg ou Cg/G) peuvent être désignés comme Rédoxisols réductiques ou comme Rédoxisols à horizon réductique de profondeur, selon la profondeur d’apparition de l’horizon réductique G.Voir : anoxie, horizons réductiques, imbi-bition capillaire, Rédoxisols.

Références, n.f.p.Référentiel Pédologique 2008Catégories typologiques de plus haut niveau définies, le plus souvent, par des solums diagnostiques, c’est-à-dire par des séquences verticales d’horizons repla-cées dans leur contexte pédologique et géomorphologique.Mais certaines Références sont définies d’autres façons :

– par leur position basse dans le paysage et la nature de leur roche-mère (cas des fluviosols et des Colluviosols) ;

– ou bien par des macro-caractères du solum, c’est-à-dire par des traits pédologiques ou des caractères qui affectent plusieurs horizons comme, les fissures des vertisols ou bien la forte différenciation texturale et le « change-ment textural brusque » des planosols.En 2008, elles sont au nombre de 110.

ReferencesVoir  : horizon de référence, règles d’écriture.

référentiel, n.m.GénéralSystème de repérage qui permet de situer un objet ou un événement dans l’espace et dans le temps.

PédologieEn pédologie, un référentiel sert à situer un solum, une série de sols, toute unité typologique de sols par rapport à d’autres déjà décrits et caractérisés. On peut consti-tuer des référentiels locaux, régionaux, nationaux ou mondiaux. Quoique rela-tifs à des territoires plus ou moins grands, de tels référentiels se conçoivent dans le domaine de la typologie, dans un « espace typologique » à n dimensions.

(soil) reference baseVoir : Référentiel Pédologique, World Refe-rence Base, typologie.

Référentiel Pédologique, l.m.

PédologieSystème de désignation de solums et d’unités typologiques de sols élaboré collectivement par plus d’une centaine de pédologues français et étrangers sous l’égide de l’Association française pour l’étude du sol (Afes). Trois versions suc-cessives ont été publiées en français : en 1992, en 1995 et en 2008. Des traductions en ont été faites en anglais (1998), en ita-lien (2000) et en russe (2000).Le Référentiel Pédologique est le seul système de typologie des sols reconnu officiellement en France. Il est utilisé pour le programme IGCS et le RMQS, recommandé par la norme Afnor NF X31-003 « Description du sol », et il sert de référentiel aux arrêtés du 24 juin 2008 et du 1er octobre 2009 relatifs « à la définition et la délimitation des zones humides ». C’est pourquoi il a été privilégié dans cet ouvrage.Résultat d’une révision tardive de la Clas-sification des sols de 1967, il a été présenté pour la première fois au niveau internatio-nal à Kyoto en 1990. Ce système souple, très peu hiérarchisé, est entièrement construit sur les concepts de couvertures pédolo-giques, de solums, d’horizons, d’horizons de références, de Références, de qualificatifs et de rattachement (voir ces mots). Il présente également une typologie des formes d’humus forestiers basée sur leur morphologie et leur

Petit lexique de Pédologie

192

fonctionnement biologique. Ses conceptions ont influencé notablement l’élaboration de la WRB.

Référentiel PédologiqueVoir : référentiel, RMQS, solums, typo-logie, unités typologiques, WRB, zones humides.Cf. figure 8, encadré 28

référentiel régional pédologique (RRP), l.m.

PédologieBase de données géographique sur la nature et la distribution spatiale des sols, possédant un degré de précision permet-tant une restitution cartographique à l’échelle du 1/250 000. Ne pas confondre avec le Référentiel Pédologique.http://www.gissol.fr/fiches_pdf/Fiches_RRP_2014.pdfVoir : IGCS, Référentiel Pédologique.

réflectométrie temporelle, l.f.PédologieMéthode de mesure in situ de l’humidité dans des horizons de sols basée sur le fait que la constante diélectrique de l’eau est beaucoup plus élevée que celle des consti-tuants solides.Le dispositif, très coûteux et nécessitant une électronique complexe, émet une onde élec-tromagnétique dans deux tiges métalliques enfoncées dans le sol et mesure le temps de retour de cette onde.

time domain reflectometry (TDR)

refus, n.m.Agronomie, PédologieEnsemble des éléments ne passant pas à travers une passoire à trous ronds de 2 mm lors de la préparation de la terre fine.Le refus est constitué des éléments grossiers, de débris végétaux, de nodules et, parfois, d’agrégats insuffisamment fragmentés.

oversize, refuse, screeningsVoir : émottage, éléments grossiers, terre fine.

régime hydrique, l.m.PédologieLe régime hydrique d’un sol est défini d’une part par la capacité de rétention de ses différents horizons et d’autre part par sa capacité d’évacuation des eaux pluviales par ruissellement, infiltration et perco-lation ou évapotranspiration au cours d’une période de temps (année moyenne ou période pluriannuelle).Ces capacités sont sous la dépendance de facteurs extrinsèques (climat, pente) et de facteurs intrinsèques (granulométrie, struc-ture, perméabilité) (d’après Jamagne, 1967).

soil water regime, soil moisture regimeVoir : drainage agricole, drainage naturel.

règles d’écriture, l.f.p.Référentiel PédologiqueCf. encadré 33

régolithe, n.m.Géologie«  Espace compris entre le sol enrichi en matière organique (sol cultivable) et la roche-mère saine. Il est constitué de formations géologiques dites de surface (ou de subsurface) par opposition au domaine géologique profond. […] Ces terrains constituent l’épiderme de la Terre et résultent de l’interaction chimique et physique de la lithosphère avec l’hydro- sphère, l’atmosphère et la biosphère. Ils recouvrent l’essentiel des terres émer-gées et immergées d’un manteau presque continu et forment un ensemble de roches le plus souvent meubles formées in situ (altérites ou régolithe autochtone) ou d’ori-gine sédimentaire et transportées, consti-tuant le régolithe allochtone (sédiments fluviatiles, lacustres, côtiers, glaciaires, ou

R

193

éoliens, éboulis, colluvions et formations de pente). » (Wikipédia)

Chez certains auteurs anglo-saxons, regolith est défini comme « all surficial material above fresh bedrock ». Dans un tel cas, sol et régolithe peuvent se confondre.Syn. : proche sous-sol.Voir : sous-sol.PédologieL’ usage de ce terme, qui correspond à une notion peu claire, est donc déconseillé.

regolith

Régosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueSolums très minces comportant à moins de 10 cm de profondeur une couche M, c’est-à-dire un matériau non ou très peu altéré, meuble ou peu dur, sans contact lithique à moins de 50 cm de la surface.

Le matériau sous-jacent est cohérent mais approfondissable avec des outils tels que bêches, pioches, charrues. Les dépôts allu-viaux très récents sont exclus en raison de leur mode de dépôt et de leur position géo-morphologique (dans un tel cas, les solums sont rattachés aux Fluviosols Bruts).Ils peuvent résulter également de conditions qui retardent considérablement les processus pédo-génétiques, comme des climats désertiques secs et chauds ou bien l’existence d’un pergélisol.Voir : fluviosols, Lithosols.

réhabilitation (d’un sol), n.f.

Environnement, PédologieActions entreprises pour restaurer cer-taines fonctions de sols contaminés, pollués ou dégradés ou pour protéger l’homme et l’environnement des dangers générés par cette contamination, pollution ou dégradation.

Encadré 33. Les mystérieuses règles d’écriture du Référentiel Pédologique

Elles sont très simples et au nombre de trois.

Règle 1. Le nom des Références doit être écrit :•soit entièrement en capitales (avec les accents) :

LUVISOLS DÉGRADÉS, ARÉNOSOLS•soit en petites capitales (avec les accents) :

luvisols dégradés, arénosols

•soit en minuscules avec les initiales en capitales :Luvisols Dégradés, Arénosols

Règle 2. Le nom des GER doit être écrit en minuscules :

les pélosols, les podzosols, les vertisols

Règle 3. Les qualificatifs doivent être écrits en minuscules

En application des règles 1 et 2, on écrira :•les luvisols, les planosols (GER) mais : •les Luvisols Dégradés et les Planosols Typiques (Références)•les réductisols (GER comportant 2 Références distinctes) et les Rédoxisols (Référence)•les fluviosols (GER comportant 4 Références distinctes) et les Colluviosols (Référence).

Voir : GER, qualificatifs, Références.

Petit lexique de Pédologie

194

soil restoration, soil rehabilitation, soil remediationSyn. : restauration.Cf. encadré 34

rejaillissement, n.m.Voir : splash.

relargage, n.m.EnvironnementÉmission ou transfert d’une substance ou d’un élément après une période d’immobi-lisation ou de confinement (par l’homme).Ce terme est également appliqué aux sols pour désigner une remobilisation après une période d’adsorption et d’accumulation.

release, remobilization

reliquat d’azote minéral, l.m.Agronomie, PédologieQuantité d’azote minéral présente dans un sol, à une profondeur donnée, à un moment donné (automne, hiver, après récolte, etc.).residual inorganic nitrogen

remanié, adj.

Pédologie1. Qualifie un horizon ou un solum dont l’organisation initiale et naturelle en hori-zons a été nettement modifiée par des phé-nomènes naturels (cryoturbations, coulées boueuses, glissement de terrain, termites) ou par l’action de l’homme (fouilles, déca-pages, nivellements, transports et dépôts de matériaux terreux).

disturbed

2. Qualifie également un échantillon de sol dont on n’a pas conservé l’organisation telle qu’elle était in situ.

reworked, bulk (sample)Voir : échantillon.

remédiation, n.f. (anglicisme)

Voir : réhabilitation.

remontée capillaire, l.f.Voir : frange capillaire.

Encadré 34. Reclamation, restoration

En anglais, la formule land reclamation recouvre une large signification dont le point com-mun est de mettre un terrain en état de produire, c’est un point de vue essentiellement économique. Les traductions en français sont nombreuses et variées : mise en valeur, reconquête, assainissement, assèchement, drainage, défrichement, réaménagement, amendement.

En anglais, le mot restoration reflète beaucoup plus un point de vue écosystémique et fait référence implicitement aux multiples fonctions des sols et des terrains, et particu-lièrement à celles d’intérêt écologique.

Les définitions de ce terme peuvent varier, mais quatre éléments sont toujours présents : –un état originel inaltéré ; –des actions humaines qui ont modifié cet état (d’une manière jugée négative) ; –d’autres actions qui vont tenter de porter remède à cette évolution négative ; –une certaine vision (culturelle) de la nature.

Les traductions de restoration sont « réhabilitation », « restauration » ou « régénération ».

Voir : atteintes portées aux sols, fonctions des sols, réhabilitation.

R

195

Rendisols, n.m.p.Référentiel PédologiqueSols calciques, de faible épaisseur (moins de 35 cm), ne présentant qu’un seul hori-zon (Aci ou LAci) au-dessus de matériaux calcaires (horizon C ou couche D ou M ou R).

Rendosols, n.m.p.Référentiel PédologiqueSols calcaires, de faible épaisseur (moins de 35 cm), ne présentant qu’un seul hori-zon (Aca ou LAca) au-dessus de matériaux calcaires (horizon C ou couche D ou M ou R).

rendzine, n.f.PédologieTerme ancien, d’origine polonaise, dési-gnant des solums de faible épaisseur, à substrat ou roche-mère calcaire, et pré-sentant des éléments grossiers calcaires.Il est recommandé de ne plus employer ce terme obsolète car il a des acceptions variées d’un auteur à un autre, d’une époque à une autre et surtout d’un pays à un autre.

rendzinaVoir : Rendosols, Rendisols.

représentativité, n.f.PédologieCaractère de généralité d’un échantillon ou d’une observation par rapport à l’ensemble échantillonné ou observé (horizon, terri-toire, couverture pédologique).C’est le problème clé des pédologues et de nombreux scientifiques. Où prélever ? Que prélever ? Comment prélever (échantillon ponctuel ou composite) ? Que représente ce qui vient d’être prélevé ?Pour des raisons d’économie de moyens (temps et crédits disponibles), on s’efforce d’optimiser l’échantillonnage  : diminuer le nombre de prélèvements ou d’observations

et faire en sorte que chacun d’entre eux repré-sente le mieux possible l’ensemble. Il est assez vertigineux de prétendre caractériser une cou-verture pédologique de plusieurs centaines ou de plusieurs milliers d’hectares (sur une épais-seur d’un mètre ou plus) par quelques dizaines de prélèvements seulement, de quelques kilos chacun tout au plus. C’est cependant la pré-tention du cartographe travaillant à moyenne échelle. D’où l’importance du choix des lieux d’étude et de prélèvement (sondages, fosses) et l’importance également d’un découpage judicieux des solums en horizons, lesquels seront ensuite autant d’unités de description et d’échantillonnage.

representativenessVoir : échantillonnage.Cf. encadrés 12 et 35

resaturé, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un solum ou un horizon dont on sait qu’il était naturellement insaturé et dont le taux de saturation du complexe adsorbant (rapport S/CEC) a été remonté à plus de 80 %, en conséquence d’une mise en culture accompagnée de chaulages.resaturated

réseau de mesures de la qualité des sols (RMQS), l.m.

PédologieRéseau de mesures systématiques de nom-breuses propriétés des sols en 2 200 points localisés a priori selon une maille carrée de 16 km de coté, coordonné par l’unité InfoSol de l’Inra.En chaque site sont déterminées à la fois des propriétés physiques (masse volumique), chimiques (pH, taux de carbone organique, cations échangeables, éléments majeurs et éléments en traces, certains xénobiotiques organiques) et biologiques (ADN micro-bien, biomasse microbienne, nématofaune). Les prélèvements sont réalisés partout où cela est possible sur la totalité du territoire

Petit lexique de Pédologie

196

national, y compris les DOM (terrains agri-coles ou urbains, prairies, forêts, pelouses de montagnes, etc.). Tous les échantillons pré-levés sur les sites du RMQS sont archivés au Conservatoire européen d’échantillons de sols (CEES), situé à Orléans.Les campagnes de prélèvements et d’analyses se succèdent avec un écart temporel de dix ans. La première campagne (comportant une caractérisation pédologique complète des sites) s’est déroulée de 2000 à 2009. La deuxième a débuté en 2015.

réserve en eau (instantanée), l.f.Agronomie, PédologieQuantité d’eau utilisable par les racines des plantes à plus ou moins court terme

présente dans un horizon ou dans l’en-semble d’un solum, à un moment donné.Elle est exprimée sous la forme d’une pro-portion volumique ou d’une proportion pondérale.

present water reserveCf. figure 3 et encadré 36

réserve facilement utilisable (RFU), l.f.

Agronomie, PédologieFraction de la réserve en eau la plus faci-lement accessible aux plantes.En fonction de la dimension des pores, il est certain que toute l’eau « utile » n’est pas aussi

Encadré 35. Représentativité des observations et mesures

Le problème de l’échantillonnage et de sa représentativité est très général dans toutes les sciences naturelles et humaines. Pour vérifier la qualité d’un produit industriel, un tirage aléatoire d’échantillons suffit. Mais, qu’il s’agisse d’une enquête d’opinion publique ou de l’analyse du milieu naturel, on choisit et étudie un très petit nombre d’échantillons qui représentent vraiment peu de choses par rapport à l’énormité et à la complexité du phénomène à caractériser. En pédologie, c’est une carotte de 7 cm de diamètre pour caractériser quelques mètres carrés ou plusieurs dizaines d’hectares ! En pédologie sur le terrain, l’échantillonnage consiste d’abord en une stratégie de sondages avec l’objectif d’une optimisation des moyens mis en œuvre. Il s’agit d’acquérir une information la plus riche et la plus signifiante possible, en ne réalisant pas trop de sondages ni, a fortiori, de fosses.

Dans la plupart des cas, il faut assurer une représentativité optimale aux observations que l’on va faire. Ce problème est d’autant plus crucial que l’on fera peu de sondages pour une superficie donnée. Inversement, plus les observations sont rapprochées et nombreuses et moins ce problème se pose. Cette recherche de la représentativité maximale des points décrits implique que l’on possède certaines capacités pour analyser le paysage et pour faire des hypothèses sur les lois de répartition spatiale des sols. En effet, la pédologie nous enseigne que les couvertures pédologiques ne sont pas structurées au hasard : la localisation des différents « types de sols » est étroitement liée à des facteurs stationnels tels que la nature et l’état des roches-mères, le mésoclimat, la position topographique, etc. Les moyens d’analyse dont le prospecteur dispose sont ses connaissances générales en sciences de la terre (pédologie, géologie, géomorphologie) et des connaissances fraîche-ment acquises sur place, telles que lithologie locale, nature et répartition des formations superficielles, associations végétales, etc.

Il n’est pas possible de reconnaître la représentativité d’un seul sondage ou d’une seule fosse. C’est par la confrontation et l’interprétation permanente de plusieurs observations que l’on peut s’y retrouver : faire le tri entre ce qui est général, représentatif ou, au contraire, accidentel ou anecdotique.

R

197

facilement utilisable par le végétal. Certains auteurs ont donc proposé la notion de réserve facilement utilisable.Pour estimer grossièrement cette RFU, il existe plusieurs formules empiriques : RFU = 1/2 ou 2/3 de RU (réserve utile) ou RFU = 1/3 de la CSE (recommandations du Geppa). Les agronomes modernes critiquent vigou-reusement les estimations de la RFU par des formules aussi simplistes. Ils préfèrent que soit déterminée a posteriori la RFU après qu’on a pu suivre le développement du végétal et l’évolution du stock d’eau.

easily available water reserveVoir : réserve en eau (instantanée), réserve utile, capacité de stockage pour l’eau.

réserve utile (RU) (du sol), l.f.Agronomie, PédologieQuantité d’eau présente dans le sol et utili-sable par les plantes et classiquement défi-nie comme la différence entre l’humidité à la capacité de rétention et l’humidité au point de flétrissement.Ce terme traditionnel n’est pas très clair. C’est pourquoi il est proposé de bien distinguer les notions de « réservoir » et de « réserve », le réservoir étant un volume relativement constant plus ou moins rempli d’eau et la réserve étant la fraction de ce réservoir occu-pée par de l’eau à un moment donné.

(soil) available water, available reserveVoir : réservoir, réservoir utilisable maxi-mum, réserve en eau (instantanée), réserve facilement utilisable, capacité de rétention, point de flétrissement.Cf. encadré 36

réservoir en eau, l.m.

Agronomie, PédologieVolume de porosité qui peut contenir durablement de l’eau et qui est une carac-téristique relativement permanente d’un horizon ou d’un solum.

Ne pas confondre avec la « réserve », qui est la quantité d’eau se trouvant à un moment donné dans le réservoir.

soil water storageVoir  : capacité de stockage pour l’eau, réserve en eau (instantanée), réservoir utilisable maximal.Cf. figure 3 et encadré 36

réservoir utilisable maximal (RUM), l.m.

Agronomie, PédologieVolume maximal de porosité suscep-tible de contenir de l’eau accessible aux plantes, estimé pour un solum ou une unité typologique.Pour aboutir à l’évaluation de la quantité d’eau maximale accessible aux plantes pour un solum donné, le calcul de la CSE des différents horizons ne suffit pas. Il faut aussi connaître la profondeur limite exploitable par les racines et estimer la part du réservoir qui sera utilisable pour l’alimentation hydrique des végétaux de chaque horizon.Le pédologue qui désire caractériser une unité typologique et cherche à en estimer le réser-voir utilisable maximal devra donc prendre en compte la profondeur d’enracinement maximal. L’ agronome, lorsqu’il étudie une parcelle ou un solum, préférera suivre au cours du temps la réserve réelle du sol, en tenant compte de l’enracinement effectif. Il y a là deux démarches différentes, liées à deux objectifs distincts.

maximum available water storageVoir  : profondeur utilisable maximale, réserve en eau (instantanée).Cf. encadré 36

résilience, n.f.Pédologie, PhysiqueAptitude d’un système à revenir à son équilibre initial après une perturbation.Ce concept est appliqué aux sols dans le cas d’une contamination chimique ou d’une per-turbation physique (ex.  : ornière) ou biolo-gique majeure.

resilience

Petit lexique de Pédologie

198

ressuyage, n.m.

Agronomie, PédologieRetour progressif et spontané d’un horizon ou d’un sol à un état d’humidité proche de la capacité au champ par percolation d’un excès d’eau gravitaire.

gravitational soil water movementVoir : percolation.

restauration (d’un sol), n.f.

Voir : réhabilitation.

rétention (capacité de), l.f.Voir : capacité de rétention, propriétés de rétention.

retombées atmosphériques, l.f.p.

Environnement, PédologiePoussières et aérosols transportés dans l’atmosphère, pouvant contenir des pol-luants et micropolluants et tombant à la surface des sols.Selon leur origine, on doit distinguer les retombées naturelles (émissions volca-niques, embruns, poussières sahariennes) et les retombées involontaires liées aux activités humaines (industrielles, urbaines, moteurs de véhicules automobiles, pulvérisations agri-coles). Selon le degré de proximité à la source (ou aux sources), on distingue les retombées locales à quelques kilomètres seulement de la source (usine, incinérateur, centrale ther-mique) et les retombées générales (ou diffuses) qui peuvent provenir de longues, voire très longues distances. Dans le premier cas, les flux peuvent être importants mais touchent des surfaces réduites ; dans le second cas, les sources sont multiples, les flux sont faibles, mais ils affectent des superficies considérables et mènent généralement à des concentrations modérées en substances potentiellement toxiques dans les sols.

Certains dispositifs de mesures permettent de distinguer les retombées par voie sèche et celles par voie humide (liées aux pluies).

atmospheric deposition

retrait (des matériaux argileux), n.m.

PédologieDiminution de volume d’échantillons de sols ou d’horizons in situ, suite à une des-siccation importante.Le retrait affecte principalement les matériaux de textures argileuses (au-delà d’un seuil de

Encadré 36. Réservoir et réserve

La capacité de stockage pour l’eau (CSE) représente le volume du réservoir poten-tiel total qu’un horizon (ou un volume de sol) constitue pour l’eau. Mais, d’une part, une partie non négligeable de l’eau contenue dans ce réservoir total n’est pas accessible aux plantes car trop fortement retenue par une porosité très fine : on peut donc admettre l’existence d’un « réser-voir utilisable » de contenance inférieure à celle du réservoir total. D’autre part, au cours de l’année, ce réservoir utili-sable sera plus ou moins rempli d’eau. Ainsi est-il proposé de bien distinguer le réservoir, qui est un volume de porosité pouvant contenir durablement de l’eau et qui est une caractéristique relativement permanente d’un horizon ou d’un volume de sol, et la réserve, qui est la quantité d’eau se trouvant à un moment donné dans le réservoir. C’est pourquoi il vaudrait mieux éviter la notion de « réserve utile », décidément trop floue, et employer les notions de réservoir utilisable maximal (RUM) et de réserve instantanée.

Voir : capacité de stockage pour l’eau, réservoir utilisable maximal, réserve.

Cf. figure 3

R

199

30 % d’argiles) et surtout ceux contenant des argiles gonflantes. In situ, le retrait se traduit par l’ouverture de fissures ou de fentes, mais également par une perte d’épaisseur, ce qui est difficile à apprécier en l’absence de repère fixe. Au laboratoire, la limite de retrait est la teneur en eau (exprimée en % poids de MS) à partir de laquelle le volume d’un échantillon cesse de diminuer quand sa teneur en eau continue de décroître (d’après Lozet et Mathieu, 1997).

shrinkageAnt. : gonflement.Voir : COLE (indice), courbe de retrait, fente de retrait, fissuration.

rétrogradation, n.f.

Agronomie, PédologiePassage d’un élément initialement présent dans la solution du sol sous une forme absorbable vers une forme moins soluble ou insoluble, inassimilable par les plantes.Ce terme s’applique principalement au phos-phore, au potassium et à l’ion ammonium.

reversion, retrogressionSyn. : fixation.

revêtements, n.m.p.

PédologieFines couches de n’importe quelle subs-tance redistribuée couvrant les parois de vides, de particules (y compris des élé-ments grossiers) ou d’agrégats.Certains revêtements sont très petits et visibles seulement par l’examen de lames minces. Lorsqu’ils sont nombreux et généralisés, les revêtements argileux sont les meilleures preuves de la réalité et de l’importance du processus d’argilluviation. Ils caractérisent alors les horizons BT.

coats, coatings, (clay-)skinsVoir : cutanes, argilanes, ferri-argilanes, illuviation, horizons BT.Cf. encadré 16

rhexistasie, n.f.Géologie, PédologieThéorie de Erhart (1956). Dans les cycles géologiques, phase de rupture de l’équi-libre des écosystèmes terrestres pendant laquelle en amont l’érosion domine large-ment les processus d’altération in situ et de pédogenèse, tandis qu’en aval se produit la sédimentation.Dans les mers péricontinentales, la sédimen-tation est dominée par les minéraux argileux et des dépôts détritiques plus grossiers (sables, conglomérats).

rhexistasyVoir : biostasie.

rhizosphère, n.f.PédologieEnsemble des volumes de sol situés au voi-sinage ou en contact direct avec les racines et soumis à leur influence.Il s’y manifeste une intense activité biologique (exsudats racinaires, micro-organismes, cham-pignons symbiotiques, etc.). Interface majeure pour tous les phénomènes d’altération des miné-raux, de nutrition et d’absorption racinaire.

rhizosphere

rigoles (érosion en), l.f.Agronomie, PédologieMode d’érosion par ruissellement concen-tré s’exprimant sous la forme de petits sillons perpendiculaires aux courbes de niveau qui peuvent être effacées ensuite par de simples façons culturales.rill erosionVoir : ravinement, nappe (érosion en).

risque, n.m.EnvironnementProbabilité d’un effet néfaste et de l’impor-tance d’un tel effet résultant de la présence d’un danger.

Petit lexique de Pédologie

200

Pour qu’il y ait risque, il faut l’existence d’un danger et l’exposition d’un ou plusieurs orga-nismes vivants (dits « organismes cibles ») à ce danger. L’ ampleur du risque résulte de l’importance de l’exposition croisée avec l’in-tensité du danger.riskVoir : danger, exposition.

rizicultivé, adj.Référentiel PédologiqueQualificatif désignant un solum cultivé en rizière inondée et dont les fonction-nements hydrique, physico-chimique et biologique sont complètement modifiés par l’inondation des champs une ou deux fois par an, souvent depuis des siècles.paddy, rice grown

roche-mère, n.f.PédologieRoche dure ou meuble à partir de laquelle s’est formé le solum ou l’unité typologique étudiés, directement ou par l’intermédiaire d’une alté-rite (d’où l’emploi du terme « issu de »).Le terme « matériau parental » est préférable car plus universel.

parent rock, mother rockVoir  : matériau parental, roche sous-jacente, substrat, issu de.

roche sous-jacente, l.f.PédologieRoche (au sens large, y compris les for-mations superficielles) non altérée, située sous le solum considéré et qui peut être soit le véritable matériau parental, soit un simple substrat.Cette formule neutre, purement descriptive, est recommandée en cas de doute.

underlying rock, underlying materialVoir  : roche-mère, matériau parental, substrat.

rubéfaction, n.f.PédologieProcessus d’acquisition d’une couleur fran-chement rouge liée à des modifications de l’état d’hydratation des oxydes de fer.Cette couleur est liée à la présence d’une pro-portion notable d’hématite. La rubéfaction est caractéristique des pédogenèses fersiallitiques, mais elle ne se limite pas aux climats médi-terranéens ou subtropicaux.

rubefaction, rubification, reddeningVoir : lutéfaction, hématite.

ruissellement (superficiel), n.m.Hydrologie, PédologieEau circulant à la surface d’un terrain suite à une arrivée d’eau supérieure à la capacité instantanée d’infiltration du sol (débit excessif ou fermeture de la surface).S’il n’est pas stoppé rapidement, le ruisselle-ment est susceptible de donner naissance à une érosion en nappe, en rigoles ou en ravines.

surface runoffVoir : infiltration, érosion, battance.

RUMVoir : réservoir utilisable maximal.

S

201

SS, symb.

Voir : rapport S/CEC.

sables, n.m.p.Agronomie, Pédologie, Sédimentologie1. Ensemble des particules de dimensions comprises entre 50 et 2 000 µm. On dis-tingue les sables fins (50 à 200 µm) et les sables grossiers (200 à 2 000 µm).Termes recommandés : fractions sableuses, sables fins, sables grossiers.

sand fraction(s), fine sands, coarse sandsAgronomie, Géologie2. Matériaux, roches, horizons, sols dont les particules sont majoritairement com-prises entre 50 et 2 000 µm.Termes recommandés : matériaux, roches, sols, horizons sableux.

sandy material, sandy sediment, sandy deposit, sandy soil, sandy horizonTravaux publics3. Graviers extraits dans les alluvions flu-viatiles et qui sont souvent appelés à tort « sables ».Termes recommandés : graviers, « grève ».

alluvial gravelCf. figure 1

sables délavés, l.m.p.PédologieGrains de sables délavés situés à la sur-face du sol, car dégagés des agrégats, qui sont typiques de certains types de sols et influencent les caractéristiques de réflexion du terrain où ils sont présents et donc les images obtenues par télédé-tection (FAO, 1994).bleached sands

sableux, adj.Agronomie, PédologieQualifie un horizon, un sol, un matériau constitué surtout de particules sableuses et ayant de ce fait certaines propriétés (faible capacité d’échange cationique, faible réser-voir en eau, faible cohésion, etc.).Ce terme doit être employé en référence à l’un des triangles de texture en usage.

sandyVoir : sables.

salés (sols), l.m.p.PédologieTerme très général englobant tous les sols contenant en abondance des sels solubles, notamment des chlorures et sulfates de Na, Mg, K, etc.saline soilsVoir : salinité, salsodiques, salisols, sels solubles, sodisols.

salin, adj.Référentiel PédologiqueQualifie un solum ou un horizon dans lequel est reconnue une certaine abon-dance de sels plus solubles que le gypse, mais dont la conductivité électrique est en deçà des normes de définition de l’horizon salique.saline

salinisation, n.f.PédologieAccumulation dans les sols de sels très solubles, en particulier chlorures et sul-fates de sodium ou de magnésium.Cette accumulation compromet le dévelop-pement des plantes, qui puisent plus diffici-lement l’eau dont elles ont besoin par suite du changement de potentiel osmotique de l’eau du sol.

salination

Petit lexique de Pédologie

202

salinité, n.f.

PédologieQuantité de sels solubles présents dans la solution du sol.Certains sels peu solubles sont sous la forme de cristaux ou d’efflorescences (cas du gypse) mais, le plus souvent, ils sont sous une forme dissoute, des anions et cations étant présents dans la solution du sol.Pour les extraire et déterminer la salinité, deux méthodes de laboratoire sont utilisées. Dans les deux cas, la salinité est déterminée par la mesure de la conductivité électrique du liquide.Dans la première méthode, on cherche à se rapprocher de ce qui se passe dans le sol en place, tout en opérant en conditions standar-disées. L’ échantillon de sol (préalablement séché) est porté à sa « limite de liquidité » par malaxage avec de l’eau distillée (« pâte saturée »). La salinité globale de l’« extrait de pâte saturée » est déterminée par la mesure de la conductivité électrique. Sur ce même extrait, il est possible également de réaliser le dosage des anions et cations solubles : carbonates, bicarbonates, chlorures, sulfates, ainsi que Ca2+, Mg2+, K+ et Na+.La seconde méthode consiste à mélanger la terre sèche avec beaucoup d’eau pour obtenir de fortes dilutions.

salinityVoir : conductivité électrique, extrait de pâte saturée, limite de liquidité.

salique, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un solum (autre qu’un salisol) dans lequel un horizon salique est reconnu à plus de 60 cm de profondeur (et à moins de 125 cm).

salicVoir : horizons saliques.

salisols, n.m.p.

Référentiel Pédologique

Solums salsodiques caractérisés par la présence d’un « horizon salique », appa-raissant à moins de 60 cm de profondeur. La présence de sels solubles en quantité suffisante entraîne obligatoirement dans ce même horizon un transfert de sodium sur le complexe d’échange, mais la structure n’est pas dégradée.Selon le type anionique de salure, on dis-tingue deux Références : – les Salisols Chlo-ruro-sulfatés, affectés par une salure neutre ou faiblement acide (pH inférieur à 8,5) et riches en sels neutres de sodium, magnésium ou calcium (milieux souvent marins mais pas exclusivement) ; – les Salisols Carbona-tés, dont la salure est dominée par des sels alcalins (pH supérieur à 8,5 ; milieux conti-nentaux). En relation avec une dynamique ascendante ou descendante de leur profil salin, ces solums peuvent présenter ou non des états de surface bien différenciés et caractéristiques (croûte saline ou gypso-saline, efflorescences, structure poudreuse, salant hygroscopique ou structure superficielle friable à agrégats conservés).Voir  : salsodiques, horizons saliques, sodisols.

salsodiques (sols, solums), l.m.p.Référentiel PédologiqueGER regroupant tous les solums fortement affectés par les sels plus solubles que le gypse présents dans la solution du sol (salinité) et/ou par la présence de cations Na+ (sodicité) ou Mg2+ sur le complexe adsorbant.La nature chimique de leurs constituants, leurs caractères morphologiques et d’organi-sation et surtout leurs comportements phy-sico-chimique et hydrique particuliers et à dynamique parfois rapide, entraînent la for-mation de paysages typiques, une végétation spécialisée (halophytes, xérophytes) ou tota-lement absente et des problèmes spécifiques de mise en valeur.Ils correspondent à l’ensemble des « solontchaks », « solonetz » et « solods » des anciens auteurs russes.

S

203

salsodic sola, salsodic soilsVoir : salinité, sodicité, salisols, sodisols, solontchaks, solonetz, solods.

saprolithe, n.m.

GéologieMatériau meuble provenant de l’altéra-tion sur place d’une roche qui conserve sa structure originale.

saprolite, saprolitheSyn. : isaltérite.

sapropèle, n.m.

Géologie, PédologieVase sous-aquatique formée en eau sta-gnante, comportant une grande propor-tion de matières organiques.Un tel milieu réducteur contient des sulfures métalliques.

sapropel

SAR (sodium adsorption ratio)Mesure de la quantité de Na+ échangeable dans la solution du sol exprimée par rap-port aux concentrations en Ca2+ et en Mg2+.Voir : sodicité.

saturation (par l’eau), n.f.

waterloggingVoir : saturé.

saturation, n.f.

Voir : taux de saturation.

saturé, adj.

PédologieÉviter l’ambiguïté de cet adjectif (qui peut désigner l’état du complexe adsorbant aussi bien qu’un état d’humidité) en précisant

toujours par quoi l’horizon ou le sol est saturé.1. Qualifie un horizon dont toute la poro-sité est occupée par de l’eau (à l’exception d’un peu d’air emprisonné). Cet état de saturation peut être temporaire ou per-manent (zone dite « saturée »).Voir : vadose (zone).water saturated, waterlogged)Référentiel Pédologique2. Qualifie un horizon ou un solum non carbonaté dont le complexe adsorbant est entièrement occupé par les cations échangeables alcalins et alcalino-terreux et principalement par Ca2+ et Mg2+ (d’où un rapport S/CEC = 100 ± 5 %).saturated

savonnette, n.f. (expression familière)PédologieCaillou calcaire aplati, très émoussé par dissolution in situ au sein d’un horizon non calcaire.« rounded cake of soap »

scellé, adj.PédologieQualifie un sol dont la surface est « fer-mée » par un revêtement de chaussée (gou-dron, ciment, pavés) ou par la construction de bâtiments.Voir : scellement (du sol).sealed

scellement (du sol), n.m.PédologieInstallation ou présence d’un obstacle dur et imperméable à la surface d’un sol (revê-tements de chaussée, bâtiments), ou en profondeur (fondations), modifiant consi-dérablement le fonctionnement hydrique et réduisant les services écosystémiques rendus par ce sol.soil sealing

Petit lexique de Pédologie

204

science du sol, l.f.Discipline scientifique s’appliquant à l’étude des sols.Terme classique présentant l’inconvénient de mettre le mot « sol » au singulier.

soil scienceVoir : sol, pédologie.Cf. encadré 37

séchage (des échantillons), n.m.PédologieSéchage réalisé au laboratoire pour obtenir des échantillons dans un état standardisé et surtout pouvoir les conserver en évitant des fermentations bactériennes.Le séchage peut être lent, à température ambiante, ou accéléré, dans une étuve. Ne pas dépasser 40 °C si le dosage du mercure est envisagé.Dans trois cas particuliers, il ne faut pas faire sécher les échantillons : – dans le cas des ando-sols ; – si l’on veut doser les reliquats d’azote ; – ou pour réaliser des mesures de qualité bio-logique. Dans ces trois cas il est souhaitable de mettre les prélèvements dans une glacière à 5 °C et de les rapporter au laboratoire aussi vite que possible.

drying

secondaire, adj.Géologie, Pédologie1. Qui est en rapport avec le Secondaire (ère géologique regroupant Trias, Juras-sique et Crétacé).Ex.  : les sédiments secondaires, la mer secondaire.mesozoic2. Qui est de moindre importance (s’op-pose alors à « majeur ») ou qui se produit en un deuxième temps (s’oppose alors à « primaire »).Qualifie donc des constituants dont la for-mation résulte de l’évolution pédogénétique et non de l’héritage du matériau parental (les minéraux secondaires ; accumulation de calcite

secondaire) ou des processus correspondant à une phase plus récente (argilanes d’illuviation secondaire). Qualifie également des substances de moindre abondance ou importance.

secondaryVoir : secondaires (minéraux), secondaires (éléments).

secondaires (éléments), l.m.p.

Pédologie1. Toutes les concentrations carbonatées, gypseuses, siliceuses ou sesquioxydiques, présentes sous différentes formes et obser-vables à l’œil nu dans une fosse.On décrit leur nature chimique, leur aspect, leur dureté, leurs dimensions.

secondary pedofeaturesVoir : pseudomycéliums, amas, nodules, encroûtements, croûtes, concrétions, pellicules.Cf. encadré 1

Agronomie2. Éléments chimiques (tels Ca, Mg, S, Fe) nécessaires à la croissance des plantes en assez grande quantité, présents dans le sol ou apportés en complément.

Encadré 37. Sciences du sol ou science des sols ?

Doit-on parler de « sciences du sol » (c’est-à-dire différentes sciences comme la physique, la chimie, la biologie, appli-quées à l’étude « du sol ») ou de « science des sols » (une science unique avec ses propres concepts appliquée à l’étude « des sols » dans leur variété) ? En français, il y a beaucoup plus qu’une nuance. Cette distinction n’est pas possible en anglais !

Pour beaucoup de pédologues modernes, « science des sols » est synonyme de pédologie. Pour les Anglo-Saxons, il semblerait qu’il y ait des connotations différentes. Lesquelles ?

S

205

Ces éléments ont été nommés ainsi pour les distinguer de C, O, H, N, P et K d’une part et des oligoéléments d’autre part.

secondary nutrientsVoir : éléments majeurs, oligoéléments.

secondaires (minéraux), l.m.p.

Voir : minéraux secondaires.

sédimorphe, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un planosol ou un Pélosol Dif-férencié dont la différenciation texturale est la conséquence de la nature complexe de la roche-mère.Sédimorphe s’oppose à pédomorphe.

sedimorphicVoir : discontinuité lithologique.

ségrégations (de fer, de manganèse), n.f.

PédologieConcentrations d’oxyhydroxydes de fer et/ou de manganèse au sein d’un hori-zon sous la formes de taches, amas, films, nodules.Ces concentrations résultent des phéno-mènes d’oxydoréduction : solubilisation ini-tiale en milieu réducteur, puis transfert à une échelle centimétrique, enfin réoxydation et précipitation + immobilisation.

(iron, manganese) segregationsVoir  : horizons rédoxiques, horizons réductiques, oxyhydroxydes.

ségrégations (de glace), n.f.

PédologieMasses de glace s’individualisant sous dif-férentes formes dans les cryosols et provo-quant des déplacements de matières et des

tassements : lentilles de glace, pipkrakes, gonflement cryogénique, coins de glace (ice wedges), palses, etc.

ice segregations

sels solubles, l.m.p.

PédologieTous les sels plus solubles que le gypse (CaSO4, 2H2O) dont le produit de solu-bilité log Ks à 25 °C = – 4,85. Il peut donc s’agir de sels chlorurés, sulfatés, bicarbo-natés, carbonatés ou nitratés : sels simples KCl, NaCl, MgCl2, CaCl2, Na2SO4, MgSO4, NaHCO3, Na2CO3, NaNO3, etc., ou sels complexes plus ou moins hydratés.Ces sels sont caractéristiques des solums salsodiques.

soluble saltsVoir  : salinité, salsodiques, salisols, solontchaks.

semelle de labour, l.f.AgronomieNiveau compacté se formant à la longue à la base de l’horizon labouré lorsqu’on uti-lise des charrues à socs, et pouvant consti-tuer un obstacle difficilement franchissable pour l’eau et les racines.Ce niveau, peu ou pas perméable, devient un plan de circulation préférentielle dans le sens de la pente pour les eaux ayant percolé à travers la couche travaillée.La destruction de cette semelle par éclatement est réalisée par sous-solage.

plough pan, tillage pan, plough soleVoir : effet voûte, obstacle, pénétromètre, sous-solage.

séquence de sols, l.f.PédologieSuccession de solums à morphologie diffé-rente dans un certain ordre en fonction de la durée de pédogenèse (chronoséquence)

Petit lexique de Pédologie

206

ou en fonction de leur position sur un versant (toposéquence) ou en fonction d’un changement de matériau parental (lithoséquence).

soil sequence

séquestration du carbone (dans les sols), l.f.

Pédologie, AgronomieProcessus de captation du CO2 de l’at-mosphère terrestre et de stockage dans un réservoir, naturel ou artificiel, suscep-tible de l’absorber durablement (puits de carbone), pour contribuer à diminuer la quantité de CO2 atmosphérique.La photosynthèse est le point de départ du mécanisme naturel de séquestration du car-bone. Ensuite, les trois principaux modes d’entrée du carbone dans les sols sont : l’ac-cumulation de débris organiques dans les his-tosols, la décomposition des parties aériennes des végétaux à leur surface et celle des racines mortes sur toute l’épaisseur d’enracinement. La biomasse bactérienne ne doit pas être oubliée.On estime que les sols stockaient à la fin du xxe siècle environ 2 000 gigatonnes de car-bone sous forme de matières organiques. C’est presque trois fois le carbone atmosphérique, et quatre fois le carbone de la biomasse végétale vivante. Mais, conséquences de la mise en culture des prairies et des forêts depuis des décennies dans de nombreuses régions du monde, ces stocks de carbone pédologiques ont tendance à baisser.Les horizons profonds, quoique présentant des teneurs faibles en C, ne sont pas à négliger par rapport aux épisolums humifères, car les épaisseurs (donc les volumes) sont beaucoup plus importantes et les matières organiques y sont plus stables. L’ augmentation des quantités de matières organiques fixées dans les sols permettrait d’améliorer la qualité de ces sols et la quantité de carbone séquestré.

carbon sequestrationVoir : histosols, pergélisols.

série de sols, l.f.PédologieType de sol existant localement, développé dans un matériau parental précis, parfai-tement caractérisé  : – sur le plan mor-phologique (structure, couleur, succession et épaisseur des horizons, éléments gros-siers) ; – sur le plan fonctionnel (régime hydrique) ; – sur le plan minéralogique (nature des minéraux argileux) ; – sur le plan analytique (granulométrie, CEC, taux de fer, carbone, calcaire, etc.).C’est donc une catégorie d’une typologie très détaillée. Une « série » ne peut pas être dési-gnée par une simple référence à un système de classification générale, elle doit définir aussi son matériau parental et sa zone d’existence. Ainsi, Rendosols, Luvisols Dégradés, Cal-cisols, ne peuvent pas suffire à désigner des « séries » tant les sols que l’on peut rattacher à ces catégories sont encore divers. En revanche : – Néoluvisols issus de limons lœssiques des plateaux du Vexin ; – Luvisols Dégradés issus de limons anciens, du sud-est du Bassin parisien ; – Calcosols argileux, issus des marnes à bélem-nites du Carixien de l’Avallonnais ; – Calcisols leptiques, ferrugineux sur calcaire sinémurien à gryphées arquées de l’Auxois (dites localement « terres noires »)… sont autant de « séries » bien définies dont on trouvera des descriptions approfondies dans telle ou telle publication cartographique ou typologique.Les raisonnements basés sur une stratification par « séries de sols » ouvrent différentes pos-sibilités : – la spatialisation d’une propriété à partir d’une carte de sols préalablement établie sur la base de telles séries ; – en l’absence de carte pédologique, on peut appliquer toutes les connaissances préalablement acquises sur une série de sols (analyses, mesures, expéri-mentations) à tout solum dont on reconnaît l’appartenance à cette « série de sol » ainsi qu’au territoire environnant que ce solum représente.« La série de sol sert de véhicule essentiel pour transférer l’information pédologique et la connaissance des chercheurs d’une plage de sol à une autre. » (Soil Taxonomy) C’est l’unité la plus basse de la Soil Taxonomy : « une caté-gorie conceptualisée d’objets pédologiques ».

S

207

soil seriesVoir : typologique (raisonnement), stratification.

services écosystémiques (rendus par les sols), l.m.p.

PédologieBénéfices que les humains retirent des éco-systèmes sans avoir à agir pour les obtenir. On distingue les « fonctions » écologiques qui sont les processus naturels de fonction-nement et de maintien des écosystèmes, alors que les « services » sont le résultat de ces fonctions.L’ Évaluation des écosystèmes pour le Millé-naire (MEA, 2005) en propose trois catégo-ries : des services d’approvisionnement (ex. : production de bois, ressources génétiques), des services de régulation (ex.  : épuration des eaux, séquestration du carbone dans les sols) et des services culturels (ex. : spirituels et religieux, écotourisme). On y inclut par-fois les aménités offertes par la nature comme la beauté des paysages. Certains soulignent cependant que les écosystèmes sont aussi à l’origine d’effets jugés négatifs. Ainsi, les zones humides rendent des services considérés comme très positifs (cf. encadré 43), mais elles sont également les premières sources de maladies parasitaires en zones tropicales.

Ne pas confondre avec la notion de « ser-vices environnementaux » employée dans le domaine de l’agriculture, où il s’agit de services rendus par des agriculteurs afin de protéger l’environnement.

sesquioxydes, n.m.p.

Géologie, PédologieOxydes métalliques trivalents de formule générale R2O3.Ce terme désigne indistinctement les oxydes de métaux les plus fréquents dans le sol (fer, aluminium, manganèse) ou leur mélange.

sesquioxides

seuil d’investigation, l.m.

Environnement, PédologieValeur de concentration en une substance potentiellement toxique ou en un élément polluant dans les matériaux pédologiques (en place ou déplacés), définie par une réglementation et servant de seuil au-delà duquel une étude approfondie des dangers est obligatoire.Les valeurs des seuils d’investigation sont souvent modulées en fonction de l’utilisation effective ou potentielle du sol considéré.

investigation thresholdVoir : valeur indicative, valeur d’intervention.

siallitisation, n.f.

PédologieType d’altération par hydrolyse partielle des minéraux aluminosilicatés au cours de laquelle une fraction de la silice libérée se recombine avec la totalité de l’aluminium libéré pour former de nouveaux minéraux argileux.

siallitizationVoir : allitisation, bisiallitisation, mono-siallitisation, minéraux secondaires.

signes d’hydromorphie, l.m.p.

PédologieCaractères morphologiques (taches, bario-lages, nodules) liés à des engorgements par l’eau, observables sur un solum même en saison sèche et servant classiquement de base à un jugement sur son fonctionne-ment hydrique (durée, profondeur d’ac-tion et origine des excès d’eau au cours des cycles annuels).Assez fréquemment, il n’y a pas de relation réciproque entre engorgement et hydromor-phie. En effet, il peut y avoir hydromorphie sans engorgement : c’est le cas de signes fos-siles, témoins de régimes hydriques passés. On observe des signes d’hydromorphie qui

Petit lexique de Pédologie

208

ne correspondent plus à un fonctionnement hydrique actuel : suite à l’assainissement agri-cole ou suite à un changement de pédoclimat. À l’inverse, il peut y avoir engorgements sans hydromorphie : – soit que l’engorgement est très éphémère ; – soit que la nappe d’eau est circulante et bien oxygénée (sols alluviaux) ; –  soit que l’horizon contient très peu de fer (cas de certains matériaux sableux ou limoneux, blanchis).On notera que l’hydromorphie se marque peu dans les matériaux très calcaires, car le fer est d’autant plus mobile que le pH est bas.

hydromorphic featuresVoir : hydromorphie, horizons rédoxiques, horizons réductiques.

silane, n.m.

PédologieCutane essentiellement composé de silice.

silan

silandosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueCatégories d’andosols caractérisés par la prédominance des minéraux secondaires paracristallins ou cryptocristallins tels que allophanes, imogolite et hisingerite. Seule une petite quantité d’aluminium est complexée par les acides organiques par rapport à l’aluminium des minéraux allophaniques. Le pH est acide, peu acide, voire neutre ou basique.

silcrètes, n.m.p. (anglicisme)

Géologie, PédologieDifférentes formes de croûtes siliceuses ou d’horizons indurés cimentés par de la silice.

silcretes

silex, n.m.

Géologie

Roche siliceuse d’origine biochimique, constituant des accidents siliceux dans des formations géologiques calcaires et principalement certaines craies.Comme ils sont presque totalement inalté-rables, les silex se retrouvent, dans les sols autochtones comme dans des formations superficielles déplacées, sous la forme d’élé-ments grossiers plus ou moins fragmentés. Ces fragments sont de dimensions variables et montrent des formes plus ou moins éloi-gnées de leur forme originelle : petits éclats anguleux ou cailloux émoussés, voire galets arrondis après un long transport.

flint, flintstoneVoir : silexites, chailles, argile à silex.

silexites, n.f.

GéologieTerme (peu précis) désignant diverses formes de roches sédimentaires siliceuses à grain très fin ou d’accidents siliceux observés dans les roches calcaires (silex, chailles).

silexites

silicates, n.m.p.

Géologie, PédologieGrande famille de minéraux caractéri-sés par le motif élémentaire tétraédrique [SiO4]

4–.Selon la façon dont ces tétraèdres sont reliés entre eux et se structurent en trois dimen-sions, on distingue des silicates en îles (néso-silicates), en chaînes (inosilicates), en anneaux (cyclosilicates), en feuillets (phyllosilicates), à structures tridimensionnelles dans lesquelles les tétraèdres sont reliés les uns aux autres par leurs 4 sommets (tectosilicates).Les silicates sont abondants, voire dominants dans la plupart des sols comme minéraux pri-maires (quartz, feldspaths, micas, pyroxènes, péridots, amphiboles, etc.) ou comme minéraux secondaires (minéraux argileux, allophanes, imogolite). Ils se présentent soit bien cristalli-

S

209

sés (et donc reconnaissables en diffraction des rayons X), soit sous une forme paracristalline.Pour obtenir des teneurs totales en éléments traces et majeurs, il est nécessaire d’employer des méthodes de mises en solution capables de dissoudre les silicates (acide fluorhydrique, fusion alcaline) ou bien la fluorescence X.

silicatesVoir  : aluminosilicates, minéraux pri-maires, eau régale, teneur totale.

silice, n.f.Géologie, PédologieLa silice (formule SiO2) est une macro-molécule minérale très courante dans la croûte terrestre sous différentes formes.Elle se présente fréquemment sous un état cristallin ; elle possède alors une périodicité dans les trois dimensions correspondant à l’enchaînement de tétraèdres [SiO4]

4– (quartz, cristobalite, tridymite). Dans d’autres cas, il n’y a aucune périodicité et les tétraèdres sont en désordre : ce sont des formes amorphes (gels de silice). Les opales témoignent d’un degré plus ou moins avancé d’organisation (Millot, 1964).

PédologieOxyde de silicium, très abondant dans les sols, se présentant soit sous forme de grains de quartz (minéraux primaires), soit sous forme de fragments de silex ou chailles (élé-ments grossiers résiduels), soit sous forme d’accumulations amorphes ou microcristal-lines, soit encore sous forme de gels.Ne pas confondre silicium, silice, quartz et silicate.

silicaVoir : horizons siliciques, duripan, duri-nodules, gaize, morille, phytolithes, sili-cates, silex.

siliceux (accidents), l.m.p.GéologieEnsemble des ségrégations siliceuses d’ori-gine chimique ou biochimique en concré-tions, en rognons ou en lits, apparaissant au sein de roches sédimentaires (le plus

souvent des calcaires marins ou lacustres) (Foucault et Raoult, 2000).

siliceous concentration, siliceous segre-gation, siliceous concretionsVoir : chailles, silex.

silicification, n.f.

GéologieImprégnation ou épigénie par de la silice (quartz, calcédoine, opale) d’une roche préexistante, pouvant être liée à des phé-nomènes magmatiques et hydrothermaux, à des migrations de la silice dans certaines roches métamorphiques et à des précipi-tations de silice dans des roches sédimen-taires (Foucault et Raoult, 2000).

silicification

silicium, n.m.

Géologie, PédologieÉlément chimique majeur de l’écorce ter-restre, le deuxième en abondance après l’oxygène (environ 28 %).Associé à ce dernier, il participe à la consti-tution de la silice et des silicates.

silicon

silt, n.m.

siltSyn. : fraction granulométrique « limons » (2 à 50 µm).Voir : limons (1).

slickensides, n.m.p. (anglicisme)

PédologieGrosses faces d’agrégats lisses, gauchies et striées, résultant des pressions et du frot-tement de masses de sol les unes sur les autres pendant les épisodes de réhumec-tation et de gonflement anisotropes (pédoturbation).

Petit lexique de Pédologie

210

Macrocaractères caractéristiques des horizons vertiques sphénoïdes et des vertisols.

slickensidesSyn. : faces de glissement.Voir : horizons vertiques sphénoïdes, ver-tisols, sphénoïdes (structures).

smectites, n.f.p.

Minéralogie, PédologieTerme général qui englobe tous les miné-raux argileux 2/1 présentant des propriétés de forte absorption d’eau en position inter-foliaire et donc de gonflement, de fortes surfaces spécifiques et des CEC élevées comprises entre 80 et 120 cmol/kg (mont-morillonites, beidellites, nontronites).Ces minéraux sont caractéristiques des frac-tions argiles de certains niveaux sédimentaires (ex. : les argiles, marnes et craies du Cénoma-nien dans le Bassin parisien), de l’altération de certains matériaux parentaux (cendres volca-niques, basaltes) et des milieux confinés riches en magnésium en milieux alcalins (vertisols).Les smectites se présentent le plus souvent sous la forme de particules polycristallines de faible épaisseur et de grande extension latérale : les quasi-cristaux.Les « smectites de transformation » sont des minéraux très courants dans les sols des cli-mats tempérés, issus de l’altération d’illites ou de micas, présentant des propriétés d’hy-dratation et de gonflement mais ne montrant pas les propriétés physiques et chimiques des véritables smectites.

smectitesVoir : montmorillonites, beidellites, ben-tonite, gonflantes (argiles), nontronites, vertisols.Cf. tableau 1 et figure 6

sodicité, n.f.

PédologieQuantité de sodium échangeable Na+ exprimée par rapport à la capacité d’échange cationique.Un horizon est dit « sodique » dès que le taux de sodium échangeable excède 15 % alors que

la structure reste de type agrégée, tandis que le pH demeure inférieur à 8,8. Un horizon est dit « à alcali » lorsque la sodicité dépasse 15 % et que la structure se dégrade, le pH excédant alors 8,8.

sodicity, exchangeable sodium percentageSyn. : sodivité.

sodique, adj.PédologieQualifie un horizon dans lequel le taux de sodium échangeable (Na+/CEC) excède 15 % alors que la structure reste de type agrégée, tandis que le pH demeure infé-rieur à 8,8.Voir : sodicité.Référentiel PédologiqueQualifie un solum (autre qu’un sodisol) dans lequel un horizon sodique apparaît à plus de 60 cm de profondeur (et à moins de 125 cm).sodic

sodisation, n.f.PédologieFixation de sodium sur le complexe adsor-bant des sols.La sodisation se traduit souvent par une dégradation des propriétés physiques des horizons affectés (tendance à une structure massive donc à l’imperméabilisation).

sodium fixation, sodication

sodisols, n.m.p.Référentiel PédologiqueSolums salsodiques caractérisés par la présence d’un « horizon sodique » appa-raissant à moins de 60 cm de profondeur, et par l’absence quasi totale de sels solubles en présence desquels la structure se main-tiendrait stable.Selon la garniture cationique du complexe d’échange, on peut différencier des sodisols « sodiques » et des sodisols « magnésiens ».

S

211

Au plus haut niveau, seul le degré d’évolu-tion verticale du couple argile-sodium (fonc-tion des conditions hydroclimatiques) est pris en considération pour distinguer trois Références :

– les Sodisols Indifférenciés (= sodiques), dans lesquels la dispersion de l’argile sodique provoque seulement une dégradation de la structure qui devient très massive ; la porosité intra-agrégats est faible ; il n’y a pas de migra-tion verticale, ni d’ions, ni d’argile. Le pH est généralement supérieur à 8,7 (alcalinisation) ;

– les Sodisols Solonetziques (= lessivés), dans lesquels une certaine désaturation en sodium du complexe échangeable, puis une éluviation d’argile se manifestent dans les horizons supé-rieurs et dont le pH s’abaisse, devenant proche de la neutralité. Les horizons inférieurs, enri-chis en sodium et en argile, ont une structure prismatique ou en colonnes avec une porosité intra-agrégats très faible ;

– les Sodisols Solodisés (= «  dégradés  »), dans lesquels une désaturation complète du complexe adsorbant dans les horizons supé-rieurs provoque un abaissement du pH jusqu’à des valeurs comprises entre 4 et 5. L’ action conjointe de l’acidité libérée et des phéno-mènes d’oxydoréduction provoque une dégra-dation géochimique des minéraux argileux qui se manifeste sous forme d’un blanchiment de l’horizon E et du sommet des colonnettes de l’horizon NaBT ; cet horizon inférieur enrichi en sodium présente un pH élevé, alcalinisé (compris entre 9 et 10).Voir  : salsodiques, horizons sodiques, solontchaks, solonetz, solods.

sodivité, n.f.

Voir : sodicité.

Soil Taxonomy, l.f.PédologieSystème de taxonomie des sols de l’US Department of Agriculture développé depuis 1975 (7e approximation) et régu-lièrement amélioré et complété depuis lors.Voir : série de sols, pédon.

sol, n.m.

GénéralTerme polysémique servant aussi bien à désigner la couche labourée dans un champ, le bien foncier (les terres), le « ter-roir » (le sol natal), un territoire (« plan d’occupation des sols », le « droit du sol »), la surface de notre planète (l’avion s’est écrasé au sol), un terrain (« sites et sols pollués ») et même le plancher dans dif-férents types d’habitats (« revêtements de sols », « tapis de sol »).En français, le mot « sol » est chargé d’am-biguïté. À ces mots «  sol  » ou «  sols  », les scientifiques préfèrent désormais la notion de « couvertures pédologiques » qui permet à la fois de se démarquer des sens courants évoqués précédemment et de rendre beaucoup mieux compte de leur caractère de continuité dans l’es-pace. Dans le langage quotidien, cependant, les mots « sol » et « sols » seront encore bien utiles et souvent irremplaçables. On notera enfin que le mot « sol » n’a pas formé d’adjectif en fran-çais, ce qui nous oblige à utiliser les adjectifs de rechange « pédologique » ou « édaphique ».

Pédologie, Sylviculture, AgronomieLes sols sont des formations naturelles, tridimensionnelles, qui varient dans l’es-pace verticalement et latéralement, et qui résultent de la transformation de roches (au sens large), puis de leur évolution auto-nome sous l’action de facteurs climatiques et biologiques. Étant donné leur extrême variété sur notre planète, mieux vaut parler « des sols » que « du sol ».Les sols diffèrent des roches dont ils sont issus par cinq caractères : – certains miné-raux subissent des transformations chimiques (altérations), voire une disparition totale par dissolution ; – de nouvelles espèces minérales apparaissent qui n’existaient pas dans le maté-riau géologique initial (néoformations) ; – des matières organiques (mortes ou vivantes) d’origine biologique y sont abondantes ; – de très nombreux organismes vivants s’y déve-loppent grâce à la présence d’oxygène et de matières organiques ; – en conséquence, les sols acquièrent des structures spécifiques,

Petit lexique de Pédologie

212

Encadré 38. Bon usage du mot « sol »

« Le sol », « les sols », « un sol », « des sols » ne sont pas toujours des termes très clairs, ni très bien adaptés à ce que l’on veut exprimer. Les expressions « solum » et « couvertures pédologiques » seraient préférables chaque fois qu’il s’agit de désigner les objets naturels réels tridimensionnels. Dès qu’il s’agit de sous-ensembles territoriaux (sous-ensembles de couvertures pédologiques), on est dans le domaine des « unités cartographiques » ou des « séries de sols », et quand on traite de « sols conceptualisés » on entre dans le domaine des « unités typologiques » ou des « types de sols ». De plus, il ne faut pas confondre « échantillon » et « sol » ! Cf. encadré 12

Malgré tout, le mot « sol » ne peut être banni complètement de notre vocabulaire quotidien. Afin d’éviter de longues périphrases, il est toujours convenable et utile de l’employer, sous ses différentes formes, à condition de bien prendre conscience de leur signification implicite.

Précédé d’un article défini à valeur démonstrative, au singulierC’est un aperçu d’une couverture pédologique en un emplacement précis à un moment donné (observation rendue possible par le creusement de fosses ou à l’occasion de son-dages à la tarière). On dira par exemple : « le sol de la parcelle 429 de la Forêt d’Orléans montre des signes nets d’hydromorphie, à faible profondeur ».Mais on dira, de préférence, « un solum étudié dans une fosse dans la parcelle 429 de la Forêt d’Orléans montre des signes nets d’hydromorphie, à faible profondeur ».

Précédé d’un article défini à valeur démonstrative, au plurielCe sont des « morceaux » de couvertures pédologiques (correspondant donc à des terri-toires) dont on a pu se faire une idée plus ou moins précise par une étude plus ou moins approfondie. Ces « morceaux », de superficies très variables, sont délimités par l’homme soit en fonction de leurs caractéristiques intrinsèques, soit en rapport avec une limite administrative, foncière ou naturelle. Ainsi on dira : « les sols de cette exploitation », « les sols de la vallée de l’Yonne en aval de Joigny », « les sols de l’unité cartographique n° 14 », « les sols de la commune de Vézelay », « les sols de Champagne humide ».

Précédé d’un article défini pluriel (collectif) ou indéfini (distributif)Ce sont des regroupements typologiques de « sols-concepts ». On dira : « les sols sableux sont le plus souvent très perméables », « les sols cultivés représentent 59 % du territoire national », « un sol sableux est le plus souvent très perméable », « un sol podzolisé évolue sous l’influence d’une certaine forme d’humus ».

Précédé d’un article défini singulier (non déterminé par un complément ni par une proposition)C’est le nom générique, le concept abstrait. On dit couramment : « la science du sol », « le sol est un corps naturel organisé… ». Mais l’usage du pluriel serait bien préférable, rendant ainsi beaucoup mieux compte de la diversité des morphologies et des fonctionnements dans l’espace. Ainsi, on pourrait dire tout aussi bien : « la pédologie est la science des sols », « les sols sont des corps naturels organisés… ».

Voir : sol, solum, couvertures pédologiques, unité typologique, unité cartographique, type de sol, échantillon, série de sol.

S

213

différentes de celles des roches initiales  : le plus souvent une organisation en agrégats.

soilVoir : couvertures pédologiques, échan-tillon, horizons, pédologie, solum, type de sol, altération, néoformation, matières organiques, structure, agrégat.Cf. encadrés 12 et 38

solifluxion (ou solifluction), n.f.

Géomorphologie, PédologieMouvement lent vers le bas des versants affectant dans son ensemble un matériau fin humide ayant franchi la limite de plas-ticité ou, plus souvent, de liquidité.

solifluction

soligène, adj.

PédologieQualifie un histosol lorsque l’alimentation en eau du marais tourbeux dépend des apports du bassin-versant amont et des infiltrations ou ruissellements latéraux.Soligène s’oppose à «  ombrogène  » et à « topogène ».

soligenous

solods (ou soloths), n.m.p.

PédologieTerme ancien désignant des sols parvenus à un stade d’évolution très avancée d’un solonetz sous l’influence d’eaux douces.

solothsVoir : solodisation, solonetz, sodisols.

solodisation, n.f.

PédologieÉvolution progressive d’un solonetz en solod. La solodisation comprend le lessi-vage d’argiles et des ions sodium, la dégra-dation des minéraux argileux, la formation d’un horizon de surface blanchi, très acide

et sans structure, et l’alcalinisation des horizons profonds.solodizationVoir : sodisols, solod, alcalinisation.

solonchaks (ou solontchaks), n.m.p.PédologieTerme russe ancien désignant des sols salins, peu différenciés morphologique-ment, à mauvais drainage, contenant en abondance des sels neutres ou alcalins (chlorures, carbonates, sulfates, de Na+, Ca2+, Mg2+ ou K+). La structure des hori-zons n’est pas dégradée.Voir : salisols, solonetz, solums salsodiques.

solonetz, n.m.PédologieTerme russe ancien désignant des sols sodiques montrant un lessivage des argiles sodiques et leur accumulation en profon-deur dans un horizon à structure grossière prismatique ou columnaire. Le pH, neutre en surface, peut atteindre 9 à 10 en pro-fondeur. La séquence d’horizons est E/BT.Voir : sodisols, prismatiques (structures).

solubilisation, n.f.PédologiePassage d’un état solide à un état soluble (ex.  : solubilisation du fer en milieu réducteur).solubilisation

solum (plur. solums), n.m.Référentiel PédologiqueTranche verticale d’une couverture pédo-logique observable dans une fosse ou une tranchée.Si possible, on intègre dans le solum une épaisseur suffisante de la roche sous-jacente pour en permettre la caractérisation. Les dimensions horizontales d’un solum sont

Petit lexique de Pédologie

214

décimétriques : quelques décimètres de lar-geur et quelques centimètres d’épaisseur pour l’exploration et la description des caractères. La dimension verticale d’un solum varie de quelques centimètres (Lithosols) à plusieurs mètres (vieilles couvertures pédologiques ferrallitiques).Cette notion remplace désormais l’ancien terme de « profil ». Un solum est donc un « échan-tillon » de couverture pédologique observable en un point précis de l’espace géographique.Attention : dans d’autres écoles pédologiques (Grande-Bretagne, Belgique), la notion de solum n’intègre pas la roche sous-jacente.http://mots-agronomie.inra.fr/mots-agrono-mie.fr/index.php/Solum

solum (plur. sola)Voir : profil, fosse, horizons, Références, rattachement.Cf. figure 9 et encadré 39

solution du sol, l.f.PédologieEau occupant la porosité du sol, contenant divers éléments dissous (sels minéraux, matières organiques), mais également des fines particules en suspension, en équilibre dynamique avec les phases minérales plus ou moins altérées et les phases organiques.

C’est dans la solution du sol que les racines puisent les éléments minéraux. Ses proprié-tés (pH, composition chimique en majeurs et traces) déterminent les phénomènes d’ab-sorption (par les organismes vivants) et d’ad-sorption (sur les phases solides minérales et organiques).

soil solutionVoir : biodisponibilité.

Encadré 39. Solums-images, solums-concepts et solums diagnostiques

Notion de « solum-image ». Grâce à ses observations in situ, aux résultats des analyses et à des examens ou tests complémentaires de laboratoire, le pédologue se construit une certaine « image » plus ou moins précise et complète d’un solum étudié. Notamment, il le modélise en distinguant différents horizons. Chaque horizon est ensuite interprété en fonction des autres horizons présents et dans son contexte paysagique. Un code inter-prétatif lui est affecté (ex. : horizon A, horizon S, horizon C).

On aboutit ainsi à un solum conceptualisé, ou « solum-concept », modélisé sous la forme d’une superposition, dans un certain ordre, d’horizons de référence.

Les « solums diagnostiques » sont des abstractions qui se construisent dans le conscient collectif d’un groupe de pédologues par généralisation d’observations répétées. Cette modélisation-schématisation, tributaire de l’état d’avancement des sciences et de l’ex-périence de chacun, associe une certaine morphologie, un certain fonctionnement, un ensemble de propriétés et un mode d’évolution pour définir des catégories morphologiques, pédogénétiques ou autres.

Certaines successions d’horizons de référence, complétées par certains caractères addi-tionnels (macrocaractères), sont jugées caractéristiques et permettent de rattacher tel solum à telle Référence. Le plus souvent, les Références sont définies par des solums diagnostiques (ex. : les Fersialsols Éluviques sont définis par la superposition d’horizons de référence E/FS ; les Gypsosols Pétrogypsiques par la succession Ym/Ys/Cy/My), mais certaines Références sont définies d’autres façons.

S

215

sondages, n.m.p.

PédologieTrou vertical étroit creusé à l’aide d’une sonde ou tarière, permettant d’extraire des carottes et d’observer un solum beaucoup plus facilement et rapidement qu’en creu-sant une fosse.Les échantillons ainsi extraits sont modéré-ment perturbés verticalement (respect des successions verticales à 1 ou 2 cm près), mais déformés et mélangés horizontalement, ce qui se traduit par quelques artefacts, notamment l’écrasement des agrégats naturels. Certaines données ne peuvent jamais être décrites par sondages à la tarière  : structure, forme des limites d’horizons, enracinement, abondance et nature des vides, état de la roche sous-jacente, etc. D’autres ne peuvent être décrits qu’impar-faitement : abondance des éléments grossiers,

taches, profondeurs des limites entre horizons. D’autres enfin ne souffrent pas de la méthode : texture, couleurs, humidité, effervescence. En outre, la réalisation d’un sondage permet, comme le creusement manuel d’une fosse, de découvrir par sensation directe certaines carac-téristiques mécaniques du matériau (compa-cité). La limitation la plus nette à l’utilisation de la tarière est l’abondance des éléments grossiers (impossibilité d’enfoncement).

auger borings, boreholes, augerholesVoir : fosse pédologique, tarière.

sorption, n.f.

PédologieLiaison réversible d’une substance par des constituants du sol. Les mécanismes de sorption incluent par exemple l’échange

Figure 9. Termes à employer pour désigner les différents horizons d’un solum.

Petit lexique de Pédologie

216

d’ions, l’adsorption de surface, la disso-lution de produits chimiques organiques dans les matières organiques du sol (norme ISO 11704-3).sorption

soufre (S), n.m.Géologie, PédologieÉlément trace (teneur moyenne dans la croûte terrestre continentale de 0,06 %) présent dans ladite croûte sous forme de sulfates (gypse) ou de sulfures.Ces derniers sont des minerais comme la pyrite FeS2, la blende ZnS, la galène PbS, le cinabre HgS, la stibine Sb2S3, le mispickel FeAsS, etc.Dans les marais maritimes des zones inter-tropicales, la pyrite présente dans les sédi-ments fins peut s’oxyder en acide sulfurique par réoxydation.Voir : gypse, mangrove, secondaires (élé-ments), sulfidique (matériau), Thiosols.AgronomieÉlément secondaire d’importance majeure pour les organismes vivants, nécessaire pour l’élaboration de leurs tissus (acides aminés soufrés).Le soufre est apporté en complément aux sols cultivés sous la forme de sulfates. Les retombées atmosphériques de soufre ne sont pas négligeables (5 à 10 kg/ha/an en zones rurales). Le gypse est également utilisé pour améliorer la structure des sols sodiques et éviter la prise en masse des matériaux de rebouchage des tranchées de drainage.Du soufre en poudre est appliqué directement sur le feuillage de certaines plantes (vignes) pour lutter contre l’oïdium (soufrage).

sulphur

sous-sol, n.m.Géologie1. Domaine d’étude de la géologie. Désigne tout ce qui est situé « sous le sol », donc le domaine des roches.Le BRGM gère la « banque du sous-sol ».

underground, basement, subsurface

Agronomie2. Terme souvent employé par les agro-nomes pour désigner les couches de sol se trouvant sous l’horizon labouré et atteintes seulement par les instruments à action profonde.Ce terme (très utilisé également par les Anglo-Saxons) est à éviter car erroné et trompeur. On ne sait pas de quoi il s’agit : de la partie infé-rieure du sol ou de quelque chose situé sous le sol donc qui n’est plus du sol (une altérite, la roche sous-jacente) ?Termes recommandés : « horizons non situés en surface » ou « horizons profonds ».http://mots-agronomie.inra.fr/mots-agrono-mie.fr/index.php/Sous-sol

subsoilVoir : sous-solage.Cf. figure 9

sous-solage, n.m.

AgronomieTravail du sol ayant pour objet de l’ameublir en profondeur sans remonter d’éléments en surface.Le sous-solage se pratique avec des outils à dents à un état plutôt sec afin de démante-ler une architecture ajustée ou d’éclater une semelle de labour ou une voûte.

subsoiling, subsoil tillageVoir : sous-sol.

sous-structure, n.f.

PédologieSubdivision des agrégats qui forment sur le terrain la structuration la plus apparente.Une sous-structure correspond donc à des agrégats nettement plus petits que ceux de la structure principale et qui ne se dégagent pas spontanément mais sous l’action des doigts ou d’un instrument.

substructure, primary structureVoir : structure, sur-structure.

S

217

soutrage, n.m.Agronomie, PédologieEnlèvement des débris végétaux et de la couche superficielle des sols forestiers ou landes boisées pour faire des litières d’animaux.Opération autrefois très courante, appauvris-sant et acidifiant les sols (Plaisance et Cailleux, 1958).

litter collection

spéciation, n.f.Environnement, PédologieIdentification et quantification des diffé-rentes formes chimiques (forme ionique, structure moléculaire) sous lesquelles se trouve un élément dans un milieu donné (sols, eaux, déchets) à un moment donné.Par extension, ce mot a pris un sens plus large, recouvrant également les procédés permet-tant de définir les différentes phases porteuses minérales ou organiques, et particulièrement les techniques consistant à extraire une frac-tion de l’élément en employant divers réactifs (spéciation opérationnelle).Dans les sols, les diverses formes chimiques peuvent résulter d’un état d’équilibre sur de longues durées (pédogenèse) ou d’apports exo-gènes récents (réorganisation à court terme).Il faut souligner l’importance de la reconnais-sance des formes chimiques présentes, tant dans les phases solides que dans la solution du sol, pour expliquer et évaluer la mobilité, la biodisponibilité, la toxicité et les dangers résultant de la présence des éléments en traces dans les sols.

speciationVoir  : extractions, élément extractible, mobilité, biodisponibilité, dangers, toxicité.

sphénoïdes (structures), l.f.p.PédologieTypes de structures pédiques dont les agré-gats présentent une orientation préféren-

tielle oblique (ni verticale, ni horizontale), des arêtes vives et des faces planes, parfois gauchies, presque toujours lisses et sou-vent striées.Ces structures sont caractéristiques des hori-zons profonds de vertisols ou de solums « à caractères vertiques ».

wedge-shaped structures, sphenoid structuresSyn.  : structures en coins, structures en plaquettes obliques.Voir : horizons vertiques sphénoïdes.

sphéricité, n.f.

Pédologie, SédimentologieDegré avec lequel la forme d’une particule (élément grossier, grain de sable) approche de celle d’une sphère.

sphericityAnt. : aplatissement.

splash, n.m. (anglicisme)

Agronomie, PédologieDétachement de fines particules des agré-gats situés à la surface du sol sous l’impact de grosses gouttes de pluie.Ces particules sont déplacées dans toutes les directions et peuvent participer à la formation progressive d’une croûte de battance.

splashSyn. : rejaillissement.

squelettane, n.m.

Pédologie (micromorphologie)Cutane de composition essentiellement limoneuse et silicatée.Un squelettane est souvent formé à la surface supérieure d’agrégats par dégradation géo-chimique des minéraux argileux.

skeletanVoir : cutane, dégradation.

Petit lexique de Pédologie

218

squelette, n.m.

Pédologie (micromorphologie)Terme désignant le plus souvent les par-ticules les plus grosses (sables et limons grossiers), par opposition au plasma.Ce même terme est utilisé en Suisse et en Alle-magne pour désigner les éléments grossiers.

skeleton

squelettes granulométriques, l.m.p.

PédologieMode d’expression des analyses granu-lométriques après exclusion de la frac-tion < 2 µm par une règle de trois. Les différentes fractions granulométriques limoneuses et sableuses sont recalculées et exprimées en pour cent de leur somme.L’ objectif est d’établir des comparaisons granulométriques entre différents horizons d’un même solum (comparaisons dites « ver-ticales ») ou bien entre des horizons issus de solums différents (comparaisons dites « hori-zontales  »). Pour comparer entre eux ces différents horizons sur la base de leur consti-tution actuelle, il ne faut pas tenir compte de la fraction granulométrique « argiles » car, au cours de la pédogenèse, celle-ci a pu : – migrer verticalement d’un horizon à l’autre (illuviation) ; – être évacuée hors du solum sous forme de particules en suspension (les-sivage latéral) ou sous forme de molécules en solution après destruction géochimique (acidolyse, ferrolyse) ; – s’accumuler, en pro-venance d’horizons éluviés situés en amont ; – apparaître par microdivision de particules ou pseudoparticules plus grosses (micas, glauconie) ; – être libérée par dissolution de grains calcaires dans lesquels elle était sous forme d’impuretés.On notera que le raisonnement sur les « sque-lettes granulométriques » considère les limons et les sables comme stables chimiquement et granulométriquement et incapables de migra-tions importantes.

granulometric skeletons

stabilité structurale, l.f.Agronomie, PédologieAptitude d’un horizon à maintenir un bon état d’agrégation lorsqu’il est soumis à l’action brutale de l’eau.C’est essentiellement dans les couches les plus superficielles des sols cultivés, directement soumises à l’impact des gouttes de pluie ou bien à une réhumectation subite, que cette action intervient de façon notable, d’autant que les premiers centimètres sont souvent dans un état initial très sec. Quantifier cette aptitude présente un grand intérêt, notam-ment pour estimer la sensibilité à la battance, donc au ruissellement et à l’érosion.La stabilité structurale est fonction de carac-téristiques de constitution telles que compo-sition granulométrique, abondance et nature des matières organiques, garniture cationique. En général, cette notion ne s’applique qu’aux horizons de surface labourés, mais elle peut être appliquée également à des horizons pro-fonds pour détecter d’éventuels matériaux à structure instable ou des matériaux de rem-plissage de tranchées de drainage afin d’esti-mer la pérennité de « l’effet tranchée ». Dans la conception française (Hénin et successeurs), on s’efforce d’évaluer la stabilité intrinsèque des horizons testés, indépendamment de leur état structural et hydrique du moment. C’est pourquoi les conditions de désagrégation ont été standardisées au niveau le plus sévère. Les méthodes d’évaluation reposent sur la mise en œuvre d’une série de tests dont les résultats sont combinés dans un indice unique.

structure stabilityVoir : battance, tests de stabilité structu-rale, indice d’instabilité structurale, effet tranchée.

stagnogley, n.m.

PédologieType de sol hydromorphe caractéristique des dépressions mal drainées où l’engor-gement par des eaux météoriques est quasi permanent dès l’horizon de surface. Dans ces sols d’altitude de climats froids et humides, le milieu étant acide, le fer

S

219

demeure à l’état ferreux, donc très mobile. Il pourrait être exporté hors du solum.Ce terme ancien est à éviter.

stagnogleyVoir : réductisols.

stoneline, n.f. (anglicisme)

Voir : nappe de gravats.

strate, n.f.

PédologieDans le strict cadre de la base de don-nées DoneSol, une strate correspond soit à un seul horizon, soit à un regroupement de plusieurs horizons superposés. Pour chaque strate sont fournies des infor-mations qualitatives (descriptions) et numériques (résultats analytiques) afin de caractériser une unité typologique de sol.

stratégie d’échantillonnage, l.f.p.

PédologieManière d’organiser l’échantillonnage d’une couverture pédologique, et parti-culièrement choix de la localisation des sites et des profondeurs de prélèvements.Cette stratégie doit être adaptée à la complexité ou aux spécificités du territoire étudié et au problème à résoudre. Elle doit aussi être opti-misée afin d’obtenir une information adéquate et aisément exploitable pour un coût acceptable.Le grid sampling (échantillonnage systéma-tique selon une grille préétablie) ravit les statisticiens mais nécessite en général un trop grand nombre d’échantillons. L’ échan-tillonnage stratifié, tenant compte des limites d’horizons et des séries de sols, est le plus souvent retenu en pédologie pour les grands territoires.

sampling strategyVoir : échantillonnage, séries de sols, typo-logique (raisonnement).

stratification, n.f.

GéologieFait, pour une formation géologique sédi-mentaire, d’être composée de couches superposées distinctes.Ne pas confondre «  stratification  » et « schistosité ».

StatistiqueStratification d’un échantillonnage. Subdi-vision a priori d’une population en fonction d’un ou plusieurs critères dont on connaît l’importance (ex. : séries de sols, types de matériaux parentaux) pour y effectuer des traitements statistiques séparés.Pourquoi, en effet, se priver d’une information dont on sait qu’elle est d’importance majeure et traiter ensemble toutes les sous-populations ?

stratificationVoir : échantillonnage.

structurale (porosité), l.f.Voir : porosité structurale.

structuraux (horizons), l.m.p.

Voir : horizons structuraux.

structures, n.f.p.

GénéralTous arrangements relatifs de composants, à n’importe quelle échelle spatiale et dans un espace à une, deux ou trois dimensions.

GéologieOn distingue selon les composants dont on considère les relations  : structure cristalline ; s. minérale ; s. des roches (ou s. pétrographique ou texture ou pétrofa-brique) ; s. tectonique ; s. du globe (Fou-cault et Raoult, 2000).

PédologieArrangements, à toutes échelles d’espace et tous niveaux d’investigation, des com-posants des couvertures pédologiques.

Petit lexique de Pédologie

220

Il est recommandé, lorsqu’on parle de structure, de toujours préciser à quelle échelle d’espace on se place et quels sont les composants intéressés.

structuresSyn. : organisations.Voir  : structure (des horizons), couver-tures pédologiques, organisation (niveaux d’), investigation (niveaux d’), texture.

structure (des horizons), n.f.

Agronomie, PédologieFaçon selon laquelle un horizon se sub-divise ou s’organise en agrégats.La structure d’un horizon est la façon selon laquelle s’arrangent naturellement et dura-blement les particules élémentaires (sables, limons, argiles, matières organiques) en formant ou non des volumes élémentaires macroscopiques appelés agrégats (ou peds). La structure est une propriété qui s’exprime plus ou moins et différemment au cours du temps, selon l’état d’humidité de l’horizon considéré. Ce niveau d’organisation de l’ho-rizon (« macrostructure » visible à l’œil nu) ne doit pas être confondu avec d’autres niveaux d’organisation pédologiques  : la «  micro- structure » interne des agrégats (étudiée en microscopie) ou la «  mégastructure  » des couvertures pédologiques à l’échelle hecto-métrique ou kilométrique.On notera l’opposition entre les structures lithologiques (héritées de celles des matériaux parentaux) et les structures pédologiques acquises suite à l’action des processus de la pédogenèse. On distingue des structures pédiques (grenues, grumeleuses, cubiques, polyédriques, prismatiques, columnaires, lamellaires, sphénoïdes) et apédiques (parti-culaires ou continues). Voir ces mots.

soil structureVoir : agrégats, pédique, apédique.

subsaturé, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un horizon ou un solum dont le taux de saturation du complexe adsorbant

(rapport S/CEC) est compris entre 80 et 95 %.subsaturated

substrat(um), n.m.PédologieRoche sous-jacente dont on pense qu’elle n’est pas la roche-mère du solum étudié.Il s’y ajoute souvent une connotation de quelque chose de dur (bedrock).

Attention : ce mot prend des significations très différentes selon qu’il est employé en bota-nique, en géologie, en pédologie, en micro-biologie ou en horticulture.Dans ce dernier cas, il s’agit d’un matériau naturel ou artificiel, résultant souvent d’un mélange, dans lequel est cultivé un végétal hors sol (growing medium).

substrate, bedrock

succession (des horizons), l.f.PédologieRésultat de la différenciation d’horizons au sein d’une couverture pédologique au cours de la pédogenèse.La succession verticale ou latérale des hori-zons n’est jamais quelconque, mais résulte de la superposition ou succession éventuelle de différents matériaux parentaux et des proces-sus pédogénétiques ayant agi ultérieurement sur ce ou ces matériaux.La succession verticale des horizons (solum diagnostique) sert à la définition de la plupart des Références du Référentiel Pédologique.

horizon sequenceVoir : différenciation, Références, solum, toposéquence.

SUITMA, acronyme(Soils of urban, industrial, traffic, mining, and military areas)PédologieAcronyme anglais désignant tous les sols très intensément affectés par les activités

S

221

humaines : voies de circulation ferrées et routières, zones urbaines, industrielles, minières et militaires.Voir : anthroposols, technosols.

sulfatés-acides (sols), l.m.p.

PédologieSols caractéristiques des estuaires et deltas des régions tropicales soumis à l’action de la marée et initialement couverts d’une formation végétale spécifique : la man-grove à palétuviers.La pédogenèse est dominée par le soufre pré-sent sous forme de sulfure de fer (pyrite). C’est l’oxydation de la pyrite qui est à l’origine de l’acidification de ces sols dans la partie supé-rieure des solums, suite à l’abaissement de la nappe phréatique par drainage. Le principal produit de l’oxydation est la jarosite, laquelle se présente sous forme de taches de couleur jaune pâle, généralement associées aux gaines racinaires des palétuviers.Le pH est le principal caractère chimique qui sert à définir ces sols. Le pH mesuré sur place est généralement voisin de la neutralité ou compris entre 6 et 7. Mesuré sur échantillon séché à l’air, il peut s’abaisser à des valeurs inférieures à 4, voire 3,5.On les observe parfois aussi dans les zones deltaïques ou marécageuses des régions tem-pérées et même parfois en zones continentales (sols sur schistes pyriteux du Québec).

acid sulphate soilsVoir : Sulfatosols, Thiosols, mangrove.

Sulfatosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueRéférence de sols sulfatés-acides, sols caractérisés par la présence d’un hori-zon sulfaté situé à moins de 50 cm de la surface. Un matériau sulfidique existe en profondeur.Voir : consistance (classes de), horizons sulfatés, Thiosols, mangrove, jarosite, sul-fidique (matériau).

sulfidique (matériau), l.m.

Référentiel PédologiqueMatériau minéral ou organominéral, gorgé d’eau, qui contient au moins 0,75 % de soufre, surtout sous forme de sulfures.Ce matériau s’accumule dans des zones conti-nuellement saturées en eau généralement salée ou saumâtre (mangroves, marais maritimes). Les sulfates présents dans l’eau sont réduits par voie biologique en sulfures. Par assèchement naturel ou par drainage artificiel, les sulfures s’oxydent et produisent de l’acide sulfurique. Le pH normalement voisin de la neutralité peut s’abaisser en dessous de 2. L’ acide réagit avec le sol pour former des sulfates de fer et d’aluminium, dont la jarosite.

sulfidic materialSyn. : matériau thionique.Voir : jarosite, Sulfatosols.

superficiel, adj.

Pédologie1. Qualifie un solum de faible épaisseur totale.shallow

2. Qualifie un horizon situé en surface.

surface, uppermost (horizon)

sur, prép.

Référentiel PédologiqueIndique que le solum étudié ne semble pas provenir directement de la roche sous-jacente qui est donc considérée comme un substrat.

overVoir : issu de.

surface spécifique, l.f.MinéralogieSurface totale des particules d’un échan-tillon rapportée à l’unité de poids (ou bien à l’unité de volume).

Petit lexique de Pédologie

222

Dans le cas des très petites particules miné-rales des sols, cette surface est considérable (on compte en m2/g). La surface totale est la somme des surfaces externes (d’autant plus grandes que les particules sont petites), auxquelles s’ajoutent d’éventuelles surfaces internes. En effet, dans le cas des minéraux argileux expansibles (vermiculites, smectites), les espaces interfoliaires sont accessibles à l’eau (et aux polyalcools pour effectuer des mesures).

specific surfaceCf. tableau 4

surrédoxique, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un solum dans lequel les carac-tères rédoxiques (bariolages liés à des engorgements fonctionnels non perma-nents) apparaissent à moins de 20 cm de profondeur.

surredoxic

sur-structure, n.f.

PédologieLes agrégats qui correspondent sur le terrain au niveau de structuration le plus apparent peuvent former des

ensembles plus grands, décrits comme une sur-structure.Ex. : structure polyédrique anguleuse fine à sur-structure prismatique.

overall structure, secondary/tertiary structureVoir : structure, sous-structure.

système d’information géographique (SIG), l.m.

Géographie, PédologieSystème composé de moyens humains, de méthodes et de matériels informatiques que l’on approvisionne avec divers types d’informations et qui permet de les ana-lyser, de les combiner et de les présenter pour comprendre et modéliser l’organi-sation et le fonctionnement de l’espace étudié.Le SIG produit de nouvelles informations qui, ajoutées aux premières, sont une aide à la gestion de cet espace. La spécificité d’un SIG par rapport à d’autres systèmes d’information est la nature géographique des informations traitées, décrite par la localisation, l’extension et/ou la forme des objets dans l’espace. Un SIG comporte deux ensembles : une partie sémantique (banque de données multi ou monothématique) et une partie graphique

Figure 10. Système pédologique en Picardie (Jamagne, in Baize et al., 2013).UTS : unité typologique de sol ; UCS : unité cartographique de sol ; UFS : unité fonctionnelle de sol.

S

223

qui permet d’effectuer l’analyse spatiale des données, qu’elles soient ponctuelles, linéaires ou aréales. Des simulations et des projections vers l’avenir sont relativement aisées.

geographic information system (GIS)Syn. : système d’information à référence spatiale (SIRS).Cf. encadrés 5 et 6

systèmes pédologiques, l.m.PédologieGrands fragments de couverture pédolo-gique pouvant être étudiés chacun comme un seul ensemble fonctionnel possédant une organisation propre (mégastructure) et une dynamique évolutive unique.Cette organisation, liée à une unité de modelé du terrain, se répète souvent régulièrement dans une région. Chaque système pédolo-gique correspond donc à un territoire plus ou moins grand et peut être défini et décrit par sa géomorphologie, la nature et la répartition des matériaux parentaux, la géométrie des différents horizons présents (leur succession tant verticale que latérale, mais aussi leurs relations), son fonctionnement hydrique, sa végétation, etc. On notera que certaines interfaces entre horizons sont en évolution relativement rapide et qu’il est possible d’étu-dier dans quel sens et à quelles vitesses ces « fronts de transformation » se déplacent. C’est

pourquoi un système pédologique peut être aussi défini par son stade d’évolution dans une chronoséquence.Cf. figure 10soil systemsVoir : toposéquence, structures.

Tableau 4. Surfaces spécifiques et capacités d’échange des constituants minéraux des sols (d’après Robert et Herbillon).

ConstituantsSurface

spécifique (m2/g)

Nature des surfaces Capacité d’échange (cmol+/kg)

Minéraux argileuxKaolinites Illites Vermiculites Smectites Chlorites Minéraux fibreux

5 à 20 100 à 200

800 800 20

100

Externes Externes + internes Externes + internes Externes + internes

Externes Externes + internes

1 à 20 10 à 40

120 à 200 90 à 120

20 10 à 30

AutresAllophanes Imogolite Ferrihydrite Hématites et goethites

400 à 900 1 000

200 à 600 60 à 200

Externes ?

Externes Externes

135 à 150 20 à 50

Petit lexique de Pédologie

224

Ttaches, n.f.p.

PédologieImprégnations d’un petit volume du fond matriciel par un élément additionnel (oxyhydroxydes de fer, calcaire, matières organiques) ou décolorations d’un petit volume du fond matriciel par départ d’un élément coloré (le fer en général).Dans tous les cas, la notion de tache implique une coloration différente de certains petits volumes, mais dans une proportion nettement minoritaire par rapport à l’ensemble de l’ho-rizon (sauf cas des horizons hydromorphes rédoxiques où les taches peuvent devenir majoritaires).La description des taches in situ implique un jugement immédiat sur leur nature (oxydation, réduction, dégradation, décoloration, matières organiques, d’un autre horizon), leur abon-dance, leur couleur, la netteté de leurs limites, leur dimension, leur forme et leur orientation (arrondies, en traînées horizontales ou verti-cales ou obliques, en réseau orthogonal), le contraste par rapport au fond matriciel, la distribution par rapport aux faces d’agrégats, aux vides, aux racines, aux éléments grossiers.Une observation attentive des taches peut servir à porter des jugements sur le régime hydrique, la dynamique des carbonates, l’ac-tivité biologique, ou à comprendre certains processus pédogénétiques.

mottles, spotsVoir : fond matriciel, dégradation, hydro-morphie, mottling, bariolage, horizons rédoxiques, signes d’hydromorphie.

tactoïde, n.m.

MinéralogieDans le cas des argiles de types smectites, la présence de couches de molécules d’eau associées aux cations compensateurs induit une liaison faible entre feuillets

élémentaires. On observe alors une grande variabilité de l’espace interfoliaire et un empilement désordonné des feuillets élé-mentaires. Un tel empilement est appelé « tactoïde » par certains auteurs.tactoid

tamisage, n.m.Géologie, Pédologie, SédimentologieTechnique de séparation de particules ou d’agglomérats selon leur grosseur.Le tamisage, utilisé surtout pour les fractions comprises entre 50 µm et 5 mm, peut être effectué à sec ou sous courant d’eau, après dis-persion totale des particules des agrégats (gra-nulométrie) ou sans dispersion (émottage).

sieving, sifting, screeningVoir : granulométrie, émottage.

tampon (pouvoir), l.m.Voir : pouvoir tampon.

tangel (horizon OH de), l.m.Référentiel Pédologique 2008Horizons OH (codés OHta) de consistance grasse et tachant les doigts, constitués de déjections animales, biomésostructurés (agrégats de 1-2 mm), résultant de l’acti-vité de vers épigés, parfois épi-anéciques.Ils sont décrits généralement sur matériaux parentaux calcaires comme saturés, au moins à leur base, à plus de 80 % par Ca2+ et/ou Mg2+, avec un pH compris entre 5 et 7. Mais ils pourraient également exister sur matériaux parentaux acides. Les horizons OHta correspondent à des milieux aérobies à activité faunique importante, mais à faible biodégradation, en conditions climatiques contraignantes (en particulier en altitude). Ils pourraient témoigner de phases de végé-tation antérieures au fonctionnement actuel. Ils reposent fréquemment sur un horizon A biomésostructuré très humifère (Ah), avec une transition très graduelle.

OHta horizon

T

225

tarière, n.f.PédologieInstrument métallique enfoncé verticale-ment dans le sol permettant d’opérer des prélèvements et de faire des observations sur de petites carottes.La présence de graviers et a fortiori de cailloux peut empêcher l’utilisation d’une tarière comme outil d’étude des couvertures pédologiques.

(soil) augerSyn. : sonde.Voir : sondages. Cf. figure 11

tassement, n.m.

Agronomie, PédologieDiminution du volume total de porosité d’un volume de sol ou d’un horizon dans son ensemble, agissant sur la macroporo-sité et/ou sur la porosité texturale.Le tassement s’opère verticalement et résulte soit de phénomènes pédogénétiques natu-rels très lents (décarbonatation, éluviation), soit d’actions humaines volontaires (roulage) ou involontaires (piétinement des animaux, charge excessive des tracteurs et des engins agricoles ou forestiers).

Figure 11. Tarière, Jean-Jacques Grandville (1803-1847).

Petit lexique de Pédologie

226

Il entraîne une diminution de l’aération et du réservoir en eau et, en conséquence, des difficultés d’enracinement.

compactionSyn. : compactage.Voir : macroporosité, porosité, porosité texturale.

taupage, n.m.

AgronomieDrainage d’un sol agricole réalisé au moyen de drains creusés et moulés dans des horizons profonds argileux par une charrue spéciale, dite « charrue taupe » ou « charrue draineuse ».Voir : drainage taupe.

mole drainage

taux d’acidité d’échange, l.m.

PédologieAcidité d’échange rapportée à la CEC effective et multipliée par 100, soit (Al3+ + H+) × 100/CEC effective.Ce pourcentage correspond à un taux d’« insaturation ».

exchange acidity ratioVoir : acidité d’échange, capacité d’échange cationique.

taux de saturation (du complexe adsorbant), l.m.

PédologieProportion des sites du complexe adsor-bant effectivement occupés par les quatre cations échangeables alcalins et alca-lino-terreux (Ca2+, Mg2+, K+, Na+) à un moment donné, pour un horizon de sol.Le taux de saturation est un précieux indi-cateur pédologique et agronomique quant à la richesse chimique du milieu, laquelle détermine l’activité biologique, la qualité de la structure, les réserves en éléments fertili-sants, etc. Cependant, on a trop souvent éta-

bli une sorte d’équivalence automatique entre taux de saturation et « niveaux trophiques », exprimés par les termes eu-, méso-, oligo- et dys-trophes. Cette attitude est critiquable, car le niveau trophique d’un sol dépend de beaucoup d’autres facteurs tels que teneur en argile, structure, aération, pH, teneurs en N, P, K, etc. Le Référentiel Pédologique propose de distinguer cinq « domaines » en fonction du taux de saturation : désaturé, oligosaturé, mésosaturé, subsaturé, saturé (ou resaturé).

(base) saturation ratio, base saturation levelVoir : rapport S/CEC.Cf. encadré 31

taxon (ou taxin), n.m.PédologieCatégorie d’une classification, d’une taxonomie.taxon (plur. taxa)

taxonomie (ou taxinomie), n.f.GénéralScience de l’étude théorique des classifi-cations, de leurs fondements, principes et règles (Cilf, 1999). Résultat de l’application de cette science à un certain domaine.taxonomySyn. : classification.Voir : Soil Taxonomy, classification.

TDR, sigleVoir : réflectométrie temporelle.

technosols, n.m.p.WRBCatégorie de plus haut niveau de la WRB (introduite en 2006) qui rassemble des sols dont les propriétés et la pédogenèse sont déterminés par leur origine technologique.Ils contiennent une quantité significative d’ar-tefacts (éléments dans le sol reconnaissables

T

227

comme fabriqués ou fortement altérés par l’activité humaine ou extraits à de plus grandes profondeurs) ou sont scellés par des maté-riaux durs technologiques, ou contiennent une géomembrane.Les technosols, localisés dans les zones urbaines et industrielles sur de faibles superfi-cies, incluent des sols jeunes en cours de for-mation dans divers déchets (décharges, boues de curage et d’épuration, déblais de mines, cendres, boues de papeteries). Ce terme, sou-vent utilisé en France, ne recouvre que les Anthroposols Artificiels et les Anthroposols Construits.Voir : anthroposols, SUITMA.

teinte de base, l.f.PédologieAxe de l’espace des couleurs à trois dimen-sions et coordonnées cylindriques de la charte des couleurs Munsell®.La teinte de base correspond à une teinte pure allant du jaune (Y) vers le rouge (R) en passant par l’orangé (YR). Il y a une planche Munsell pour chaque teinte de base.

hueVoir : Munsell soil color charts.Cf. figure 7

télédétection, n.f.

Général, PédologieEnsemble des connaissances et techniques utilisées pour déterminer des caractéris-tiques physiques et biologiques d’objets par des mesures effectuées à distance, sans contact matériel avec ceux-ci (Journal offi-ciel, 11 décembre 1980).Par télédétection (satellites, photos aériennes), on n’appréhende directement que la surface des couvertures pédologiques et seulement si la végétation ne fait pas obstacle. Quelles que soient les longueurs d’onde utilisées (infra-rouge, visible, ondes radar), la signature spec-trale de cette surface est très dépendante des caractéristiques de composition des premiers millimètres (abondance du calcaire, du fer, des

matières organiques), mais aussi de caractéris-tiques d’état instantané (humidité, rugosité), d’où la difficulté d’étudier correctement les couvertures pédologiques dans leurs trois dimensions. Certaines informations relatives aux horizons profonds peuvent être obtenues cependant, en certaines circonstances, par l’in-termédiaire de la végétation (ex. : une réserve en eau variable trahie par la hauteur d’une céréale ou par son degré de maturation et de dessèchement).

remote sensing

teneurs agricoles habituelles (TAH), l.f.p.

PédologieGammes de concentrations en éléments traces mesurées le plus fréquemment dans les horizons de surface labourés soumis à des pratiques agricoles usuelles, en l’absence de pollutions industrielles ou minières ou de contaminations majeures.Tous les horizons de surface des sols cultivés ont reçu des apports d’éléments traces liés à des pratiques agricoles classiques (fertili-sants, chaulages, fumiers, traitements phyto-sanitaires, apports d’oligoéléments) ou à des épandages d’effluents ou de déchets (lisiers, composts, gadoues, boues de stations d’épu-ration). Ces horizons ont également reçu des retombées atmosphériques d’origine proche ou lointaine, naturelles ou liées aux activités humaines, en quantité variable. En consé-quence, une étude statistique des teneurs en éléments traces métalliques de ces horizons de surface labourés ne permet plus de déterminer le fond pédogéochimique naturel, mais seule-ment les concentrations « les plus fréquentes ».Les TAH (valeurs médianes, gammes de varia-tion) n’ont de sens que rapportées explicite-ment à un territoire défini sur des critères administratifs, fonciers ou naturels. Plus le territoire considéré est grand, plus il englobe une grande variété de roches et de sols et plus la notion de TAH perd de son étroitesse (les fourchettes de valeurs s’élargissent), donc de son intérêt pratique (elles ne peuvent plus servir à l’interprétation ou à la prédiction). La

Petit lexique de Pédologie

228

notion de TAH présente donc un maximum d’intérêt pratique lorsqu’on considère une seule série de sol ou seulement un territoire de superficie restreinte. Dans un tel cas, toute valeur nettement supérieure aux TAH corres-pond très probablement à une contamination modérée ou forte.

usual agricultural concentrationsSyn. : concentrations agricoles habituelles.Voir : fond pédogéochimique, éléments en traces.

teneur pseudo-totale, l.f.PédologieTeneur en éléments traces ou majeurs obtenue par dosage après mise en solu-tion par l’eau régale.Ce réactif (acide chlorhydrique associé à l’acide nitrique) n’est en effet pas capable de dissoudre tous les silicates, pourtant si abon-dants dans la plupart des sols.

pseudo-total content, pseudo-total concentrationVoir : eau régale, silicates, teneur totale.

teneur totale, l.f.Environnement, PédologieTeneur en éléments majeurs ou en élé-ments traces obtenue par dosage après mise en solution préalable de tous les constituants, notamment de tous les sili-cates, si abondants dans les sols.Ceci implique d’employer l’acide fluorhydrique (HF) ou des méthodes de fusion alcaline. On notera cependant que quelques minéraux rares (comme la chromite, les grenats, les zircons) résistent à l’acide fluorhydrique. L’ utilisation des techniques de fluorescence X est une autre façon (non destructrice) d’accéder aux teneurs totales.La formule « teneur totale » peut sembler un peu redondante, mais est utile car une teneur peut ne pas être vraiment totale.

total content, total concentrationVoir : teneurs pseudo-totales, extractions.

teneurs urbaines habituelles (TUH), l.f.p.

PédologieGammes de concentrations totales ou pseudo-totales en éléments traces mesu-rées le plus fréquemment dans les couches de surface des sols urbains d’une même agglomération.Dans le cas des sols restés en place, à la teneur agricole habituelle, viennent s’ajouter des retombées atmosphériques d’origine proche ou plus éloignée. Évidemment, le cœur ancien des villes est plus contaminé que la périphé-rie urbanisée plus récemment. Dans le cas de matériaux rapportés (Anthroposols Reconsti-tués, Anthroposols Artificiels, Anthroposols Construits), ces teneurs sont essentiellement dépendantes de la nature et de l’origine dudit matériau.

usual urban concentrationsVoir  : teneurs agricoles habituelles, anthroposols, teneurs totales, teneurs pseudo-totales.

tensiomètre, n.m.Agronomie, PédologieInstrument de mesure in situ du potentiel matriciel de l’eau du sol en un point.Une pointe ou un petit godet en matière poreuse est enfoncé dans le sol et relié à un manomètre. Une série de tensiomètres enfon-cés à différentes profondeurs permet de tracer un profil de dessiccation et de procéder à des suivis au cours du temps, d’où la possibilité d’étudier le régime hydrique en période de sécheresse et de conduire une irrigation.

tensiometerVoir : potentiel matriciel.

termites, n.m.p.Entomologie, PédologieInsectes isoptères vivant généralement dans les régions intertropicales où ils remplissent un triple rôle d’une grande importance pédologique : – ils participent très acti-

T

229

vement à la fragmentation, à la décompo-sition, voire (pour certaines espèces) à la minéralisation des matières organiques ; – ils interviennent directement sur la poro-sité ; – ils assurent des remaniements plus ou moins profonds du sol.Certaines espèces peuvent ainsi apporter en surface plus d’une tonne de terre fine par hec-tare et par an, qu’elles vont chercher à plus d’un mètre de profondeur. Leur action peut ainsi aboutir à reconstituer un sol neuf au-dessus de cuirasses ferrallitiques érodées (d’après Lozet et Mathieu, 1997).

termites

terra fusca, l.f.PédologieTerme utilisé par Duchaufour pour dési-gner des matériaux pédologiques argileux, non calcaires, bruns ou brun rougeâtre, recouvrant les calcaires durs dans plu-sieurs régions d’Europe sous climats continentaux.Ce seraient des sols polycycliques anciens, plus ou moins affectés par les dernières périodes glaciaires. L’ emploi de ce terme est déconseillé.

terra fusca

terra preta, l.f.PédologieAu cœur de la forêt amazonienne, dans un océan d’oxydisols et de ferrallitisols, existent de petits îlots de sols noirs et fertiles  : la terra preta (terre noire en portugais).Ce sol artificiel (véritable Anthroposol Archéologique) a été formé, au cours des siècles, par l’incorporation de déchets orga-niques produits par les Indiens sur leur lieu de vie (épluchures, graines, os, excréments), mélangés à du charbon de bois. S’est ainsi constituée une épaisse couche organominé-rale, stable et fertile, dans un contexte nor-malement hostile à cette intégration (d’après Gobat et al., 2010).

La terra preta est devenue un objet mythique que certains veulent reconsti-tuer avec du biochar.Voir : anthroposols, biochar, ferrallitisols, oxydisols.

terra rossa, l.f.PédologieSols argileux, riches en sesquioxydes et de couleur rouge, qui se seraient formés sur une longue durée par décarbonatation de calcaires durs en climats méditerranéens chauds à saisons contrastées.Lorsqu’ils sont observés dans des régions à climats méditerranéens à saisons peu contras-tées, ces sols seraient très vieux et résulteraient de l’action de climats plus chauds que l’actuel. Ils seraient alors nettement polycycliques. L’ emploi de ce terme ancien est déconseillé.

terra rossaVoir : hématite, polycyclique, rubéfaction, sols fersiallitiques.

terre, terres, n.f.Agronomie, Géographie, Pédologie1. Couche meuble de la surface de la croûte terrestre où poussent les plantes (earth). En ce sens, très général, « terre » s’oppose à « roches » et à « pierres ».Le mot « terre » a été très utilisé dans le langage populaire et dans le passé pour qualifier cer-tains types de sols (terre forte, terre blanche) ou de matériaux propres à une utilisation (terre à brique, terre à foulon, terre de Sienne) (d’après Lozet et Mathieu, 1997).

2. « Terre » désigne également un échantil-lon de sol sorti de son contexte et destiné à subir des analyses ou des tests (échantillon de terre, analyse de terre, terre fine).3. Au pluriel, « terres » signifie « terrains », « étendues », « espaces », « propriétés » (ex. : terres labourables) (land, lands).earth, ground, land, soilVoir : analyse de terre, terre de bruyères, terre fine, terre végétale, terreau, terroir.

Petit lexique de Pédologie

230

terreau, n.m.

HorticultureMatériau organique d’origine végétale arrivé à un stade avancé de décomposition, pouvant être utilisé seul (t. de feuilles : leaf compost ; t. de fumier : farmyard compost) ou en mélange avec de la terre ou un maté-riau inerte pour servir de milieu de semis ou de culture (Cilf, 1999).

compost, vegetable mould

terre de bruyères, l.f.AgronomieHorizons supérieurs, holorganiques ou hémi-organiques, de sols podzolisés que l’on prélève sous végétation de bruyères et que l’on emploie comme substrat pour la culture de plantes calcifuges et acidiphiles, notamment les Éricacées.

heather soil, acid peat, ericaceous compostVoir : horizons organiques, mors.

terre fine, l.f.Agronomie, PédologieEnsemble des particules de diamètre infé-rieur à 2 mm d’un échantillon de sol.La terre fine est séparée des éléments gros-siers lors de l’émottage par passage à travers une passoire à trous ronds de 2 mm. Elle est constituée le plus souvent de petits fragments d’agrégats. C’est sur la terre fine que sont réa-lisées toutes les analyses (granulométrie, fer-tilisants, éléments majeurs, éléments traces, complexe d’échange, etc.) et la plupart des tests (mais pas tous !).

fine earthVoir : émottage, éléments grossiers.

terre franche, l.f.AgronomieTerre qui serait parfaitement adaptée à la culture, présenterait de bonnes propriétés

physiques, hydriques, chimiques, biolo-giques, à texture équilibrée, c’est-à-dire sans excès d’aucune fraction granulomé-trique (Plaisance et Cailleux, 1958).Cette «  terre » idéale contiendrait de 20 à 30 % d’argiles, 50 à 70 % de sables, 5 à 10 % de calcaire et 5 à 10 % d’humus. Une telle composition ne doit pas être facile à trouver ! En outre, on ne sait rien de l’épaisseur d’un tel matériau. C’est un mythe de l’ancienne littérature agronomique.

ideal earth

terre végétale, l.f.Travaux publics, Horticulture, Génie pédologiqueTerme désignant de façon peu claire les matériaux pédologiques superficiels (épaisseur et nature inconnues). Ce terme, employé par les entrepreneurs de tra-vaux publics, les exploitants de carrières et certains géologues, est formellement déconseillé.La norme NF U 44-551 sur les supports de culture en donne désormais la définition suivante : « Terre issue d’horizons de surface humifères ou d’horizons profonds pouvant être mélangée avec des matières organiques d’ori-gine végétale, des amendements organiques et/ou des matières minérales. » En outre, deux critères de composition sont à respecter : de 3 à 15 % de matière organique et une fraction fine (< 2 mm) supérieure à 50 % en masse.Il est heureux qu’une définition objective et précise soit enfin donnée à la « terre végé-tale  », car il existe désormais un marché pour l’échange de volumes de plus en plus importants de « terre » dont il n’y avait pas de définition officielle.http://mots-agronomie.inra.fr/mots-agrono-mie.fr/index.php/Terre_végétale

terroir, n.m.Agronomie, GéographieLieu défini par des qualités physiques par-ticulières : pente, exposition, ensoleille-ment, nature du sol et du sous-sol.

T

231

Du point de vue de la production agricole, un terroir correspond à l’ensemble des terres où l’on cultive le même produit et où celui-ci présente les mêmes qualités (vin, cidre, fro-mage). S’y ajoutent des considérations cultu-relles (savoir-faire, traditions), commerciales et juridiques (labels, AOC).

terroirVoir : terre, terrain.

tests, n.m.p.

PédologieProcédés d’évaluation quantitative d’une propriété, permettant d’obtenir une infor-mation comparative grâce à un protocole précis appliqué à différents échantillons dans des conditions standardisées.Les résultats sont tributaires des conditions du test (notamment de la préparation de l’échantillon et des prétraitements qu’on lui fait subir) et ne reflètent pas forcément la réalité du terrain.

testsSyn. : épreuves, essais.

tests de percolation, l.m.p.

PédologieTests permettant d’évaluer au laboratoire, en conditions standardisées et sur un échantillon séché et tamisé, les propriétés d’un matériau pédologique vis-à-vis de la percolation d’eau.Voici l’exemple des tests de percolation propo-sés par Hénin et ses collaborateurs dès 1960. On opère sur des échantillons de terre séchés et forcés sur un tamis à mailles de 2 mm × 2 mm, avec lesquels on remplit des tubes de façon que les « grains » de terre fine tombent toujours dans un excès d’eau. Ensuite la percolation se fait sous une charge d’eau constante. Ce qui percole au cours des cinq premières minutes est éliminé (le moment zéro correspondant à l’établissement de la charge). On mesure ensuite les volumes d’eau percolés au cours de différents espaces de temps.

Des coefficients K1, K2, K24, Kx peuvent être calculés au bout de 1, 2, 24 ou x heures, selon la formule : K = e.V/H.Se = hauteur (cm) de la colonne de terreV = volume d’eau percolé (cm3)H = hauteur de la charge d’eau (cm)S = section intérieure du tube (cm2)K s’exprime en cm/h.Les résultats obtenus s’échelonnent de 0 à 50 cm/h, ce qui est suffisant pour opérer un classement des différents échantillons. K peut être combiné à l’indice d’instabilité structu-rale Is pour caractériser le comportement de chaque échantillon. Is et K1 sont exprimés sous la forme de log (10.Is) et log (10.K). Portés sur un graphique respectivement en abscisses et en ordonnées, les points expé-rimentaux ont tendance à se grouper autour d’une droite.

percolation testsVoir : tests, indice d’instabilité structurale, percolation.

tests de stabilité structurale, l.m.p.

PédologieTests permettant d’évaluer au laboratoire, en conditions standardisées et sur un échantillon séché et tamisé, les proprié-tés d’un matériau pédologique en ce qui concerne la stabilité de ses agrégats.Hénin et ses collaborateurs furent les premiers à mettre au point ces tests, qui étaient réalisés sur échantillons de sol séchés à l’air puis for-cés à la main à travers un tamis à mailles de 2 mm × 2 mm. Trois prises subissaient trois traitements distincts avant d’être soumises à une action brutale de l’eau : 1) prétraite-ment à l’alcool éthylique ; 2) prétraitement au benzène ; 3) sans prétraitement. Le trempage brutal provoque la pénétration rapide d’eau dans les pores, ce qui donne naissance à des compressions internes et à un éclatement plus ou moins complet des fragments d’agrégats. Ceux qui ont résisté sont récupérés par tami-sage sous l’eau, sur un tamis de 0,2 mm. Les taux d’agrégats stables après ces prétraitements

Petit lexique de Pédologie

232

étaient notés Aga, Agb et Age. Agb était un indicateur très sensible quant au rôle protec-teur des matières organiques sur la stabilité des agrégats. Chacun des trois tests avait donc un sens par lui-même, et il était intéressant de considérer les trois valeurs pour pouvoir établir les causes d’une instabilité structurale d’un échantillon donné. La combinaison de ces trois valeurs en un indice unique permettait de classer globalement différents échantillons de sols et de les comparer entre eux. Par la suite, le protocole a dû être modifié afin d’évi-ter l’emploi du benzène qui, trop toxique, fut banni des laboratoires.Dès 1995, Le Bissonnais et le Souder ont pro-posé une nouvelle méthode de mesure de la stabilité structurale, largement inspirée des travaux antérieurs et qui sert désormais à toutes les études sur ce thème. L’ objectif est de donner une description réaliste du com-portement des horizons de surface soumis à l’action des pluies et de permettre un clas-sement relatif des matériaux. Les trois tests proposés ont pour objectif de rendre compte de ce comportement dans différentes condi-tions climatiques, hydriques et structurales que les agrégats peuvent subir à la surface du sol, chacun étant spécifique à un mécanisme de désagrégation : – traitement par humec-tation rapide : immersion dans de l’eau afin d’estimer l’éclatement (comportement de matériaux secs soumis à une irrigation par submersion ou à des pluies intenses) ; – trai-tement par humectation lente  : humecta-tion par capillarité pour tester le gonflement différentiel des argiles (comportement de matériaux secs ou peu humides soumis à des pluies modérées) ; – traitement par désagréga-tion mécanique : agitation après immersion dans l’éthanol (comportement de matériaux humides, réhumectés préalablement sans provoquer d’éclatement).h t t p s : / / w w w 6 . v a l - d e - l o i r e . i n r a . f r /ur-sols/Equipements/Physique-du-sol/Protocole-de-tests-de-stabilite-structurale

structure stability testsVoir : indice d’instabilité structurale, sta-bilité structurale, tests.

test NaF (au fluorure de sodium), l.m.

PédologieTest mis au point pour détecter sur le ter-rain la présence d’allophanes.Ces produits amorphes sont typiques des andosols mais aussi des horizons BP podzo-liques. On dépose une pastille de terre humide sur un papier filtre imbibé d’une solution alcoolique neutre de phénol-phtaléine. On imprègne ensuite l’échantillon de sol par quelques gouttes d’une solution de fluorure de sodium (NaF). En présence d’allophanes, il se développe rapidement (moins de 40 secondes) une vive couleur rouge liée à l’apparition d’un pH supérieur à 9,5. En effet, les allophanes et gels aluminiques ont la propriété de réagir avec NaF pour former des fluo-aluminates et de la soude, d’où une réaction fortement alcaline.

sodium fluoride testVoir : allophanes, andosols.

textural (horizon B), l.m.

Voir : horizons BT.

texturale (porosité), l.f.Voir : porosité texturale.

texturales (classes), l.f.p.

texture classesVoir : classes de texture, classes granulo- métriques.

texture, n.f.

Agronomie, PédologieAppréciation globale des propriétés méca-niques d’un matériau pédologique portée grâce à des sensations tactiles (comme le pétrissage entre les doigts), exprimée sous la forme d’une dénomination et permet-tant, après étalonnement et en l’absence

T

233

de toute analyse, une estimation de la composition granulométrique.La détermination de la texture permet d’at-tribuer au matériau (horizon, solum) le nom d’une classe texturale (ex. : limon léger, argile sableuse, sable argilo-limoneux). À chaque classe correspondent plus ou moins étroite-ment des comportements (adhésivité, plasti-cité) et des propriétés (de rétention d’eau, de porosité) ou des aptitudes (à la fissuration, au tassement, à la formation de croûtes de battance).

(soil) textureVoir : classe texturale.GéologieMode d’arrangement des particules miné-rales dans une roche (fabric).Attention à cette grande différence de signi-fication d’une discipline à l’autre !

texture (triangle de), n.m.

Agronomie, PédologieDiagramme permettant de présenter les résultats de l’analyse granulométrique. Les compositions granulométriques sont réduites à trois fractions (argiles, limons totaux, sables totaux) exprimées de façon que leur somme fasse 100 %.Chaque diagramme est divisé en un nombre variable de classes devant correspondre à des textures, donc à des comportements différents.Il en existe de nombreux modèles, mais le principe en est toujours le même, que le triangle soit équilatéral ou rectangle  : on positionne la composition granulométrique selon deux des trois fractions (la troisième, égale au complément à 100  %, n’est plus « indépendante »).Il existe un grand nombre de diagrammes dans le monde dont ni les dénominations, ni les limites de classes ne sont identiques. On peut citer le diagramme USDA (12 classes), le diagramme de la carte mondiale des sols FAO-Unesco (3 classes), le diagramme belge (7  classes), ainsi que les triangles anglais (11 classes), suisse (10 classes), néerlandais (10 classes), ISSS (12 classes), etc. En France,

les deux triangles utilisés sont celui du Service de la carte des sols de l’Aisne (équilatéral) et celui du Geppa (isocèle rectangle).

texture triangleVoir : classes granulométriques, fractions granulométriques, Groupe d’étude des problèmes de pédologie appliquée.

thalassosols, n.m.p.

Référentiel Pédologique 2008Sols jeunes développés dans des forma-tions d’apports marins ou fluvio-marins (estuaires, deltas), situés à des altitudes voisines de celles de la mer (négatives ou positives), peu différenciés, non décarbo-natés entièrement (s’ils étaient carbonatés à l’origine), non brunifiés.Les thalassosols n’ont pas les propriétés des sols salsodiques, ni des sols sulfatés acides. Constitués de matériaux en général très fins (80 à 90 % de particules < 50 µm), ces terrains subissent l’influence d’une nappe phréatique plus ou moins salée proche de la surface, dont les fluctuations sont liées au rythme des marées. Les sédiments eux-mêmes contiennent des sels, du gypse, du CaCO3.Trois Références sont distinguées : les Thalas-sosols Bruts (sols de la slikke), les Thalassosols Juvéniles (sols du schorre) et les Thalassosols Poldérisés. Seuls des solums suffisamment dessalés et situés dans des sites endigués, drainés ou assainis seront rattachés aux Tha-lassosols Poldérisés.Voir : horizons jeunes, polder, salsodiques (sols), sulfatés acides (sols).

thématisation (de données pédologiques), l.f.

PédologieTraitement des informations recueillies ou disponibles, sur un thème purement pédologique ou mettant enjeu des don-nées pédologiques, pour répondre à une question précise.

Petit lexique de Pédologie

234

thematization, making of thematic maps, making derived maps, derived mappingVoir : cartographie thématique, système d’information géographique.Cf. encadrés 5 et 40

thionique (matériau), adj.

Voir : sulfidique (matériau).

Thiosols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueRéférence de sols sulfatés-acides, définis par la présence d’un matériau sulfidique situé à moins de 50 cm de la surface. Les caractères diagnostiques sont les suivants : – présence de soufre élémentaire et de sul-fates de fer, avec une teneur en soufre total supérieure à 0,75 % ; – pH s’abaissant à des valeurs inférieures à 3,5 après séchage ; – consistance fluide à très plastique (de classes 1 ou 2) ; – absence de structure, lorsque toujours inondés ; – souvent inter-calations d’horizons histiques.

Voir  : consistance (classes de), jarosite, sulfatés-acides, sulfidique (matériau), Sulfatosols.

thixotropie, n.f.

PédologiePropriété réversible d’un matériau très humide dont la consistance passe brus-quement d’un état plutôt rigide et résistant à un état très fluide sous une forte pression (des doigts, du poids du corps).Certains andosols présentent cette propriété (Silandosols Perhydriques et Aluandosols Perhydriques) ainsi que certaines vases marines.

thixotropy

topogène, adj.

PédologieQualifie un histosol ou un horizon his-tique dont la formation dépend princi-palement de conditions topographiques :

Encadré 40. La thématisation de données pédologiques

La thématisation implique la réunion de cinq éléments :1. un demandeur (client) qui pose une ou plusieurs questions concrètes ;2. un thème qui devra être bien précisé après dialogue avec le demandeur et qui peut s’avérer différent de la question initiale : – certains thèmes sont purement pédologiques (analytiques ou synthétiques) ; – d’autres mettent en jeu des données pédologiques mais dépassent la seule pédologie (combinaisons avec des données climatiques, socio-économiques, etc.) ;3. un ou plusieurs thématiseurs (pédologue seul ou bien équipe pluridisciplinaire) ;4. un ensemble de données pédologiques (déjà acquises) à thématiser, cartographiques ou non ;5. un corpus de connaissances générales dans lequel il faut puiser : pédologie, agronomie, bioclimatologie, sociologie rurale, physiologie végétale, climatologie, etc.

La thématisation, c’est le traitement des informations recueillies ou disponibles (élément 4) grâce aux connaissances d’aujourd’hui (élément 5) par les thématiseurs (élément 3) pour répondre au mieux à la question posée par le demandeur (élément 1) sur le thème (élé-ment 2). C’est donc un « savoir-faire ».

La qualité du résultat dépend des compétences du thématiseur, des connaissances (ou des ignorances) du moment, mais surtout de la qualité des données disponibles (fiabilité, pertinence, abondance et localisation).

T

235

la tourbière est alimentée par les eaux de ruissellement.Topogène s’oppose à « ombrogène ».

topogenous, topogenic

topolithoséquence, n.f.

PédologieToposéquence dont la cause principale de différenciation est la succession de roches ou de matériaux parentaux lithologique-ment différents.

topolithosequenceVoir : toposéquence, lithoséquence.

toponyme, n.m.

PédologieNom de lieu (village, colline, rivière, forêt, lieu-dit, etc.) pouvant fournir au pédo-logue une indication sur la nature ou cer-taines propriétés des sols qui s’y trouvent.Ex. : Bois des Perruches, Bornais perrucheux (dont les sols contiennent de nombreux cail-loux siliceux)« Les ardilles » : sols brûlant facilement« Les rougets » : sols de teinte rougeâtre (tron-cature de luvisols faisant apparaître en surface les horizons BT, plus colorés)« Chaillot » : présence de nombreux cailloux siliceux« Les Champagnes » : sols de plaine profonds et fertiles« Les Laumes » : sols de vallée profonds et sains« La Lavière » : sols minces sur calcaires en dalles (« laves »)« Vèvre » : terrain marécageux boisé« Les terres noires », « les rouges terres »« Les varennes » (sols sableux).

place name, toponym

toposéquence (de sols), n.f.

Pédologie1. Série de sondages ou de fosses creusées selon la plus grande pente afin d’étudier

l’organisation des couvertures pédolo-giques le long d’un versant.

Voir : transect.

2. Succession, le long d’un versant, de solums à morphologie différente, dans un certain ordre, en fonction de leur position sur ce versant.Dès que la pente du terrain est importante, de nombreux transferts latéraux interviennent, et les solums observables sont différents depuis le haut vers le bas, même dans le cas d’un maté-riau parental unique. Cette différenciation d’horizons s’organisant le long d’un versant peut résulter soit des processus pédogéné-tiques latéraux seuls (toposéquence s.s.), soit de la combinaison de ces processus latéraux avec la présence de différents matériaux paren-taux (topolithoséquence).

(soil) toposequenceVoir : lithoséquence, topolithoséquence, catena.

Topovertisols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueVertisols situés en position de bas-fonds (plaines alluviales, dépressions karstiques, cuvettes dans un microrelief gilgaï, etc.) dont le pédoclimat est plus humide que le climat général.Les Topovertisols existent sous des climats chauds à saisons contrastées. Pendant la saison humide des altérations interviennent. Puis les ions libérés se concentrent à la saison sèche et participent à la néoformation de smectites. Cette concentration peut avoir lieu sur place (sur roches basiques ou marnes) ou bien dans les points bas du paysage. L’ altération des matériaux originels riches en minéraux basiques ou « mafiques » comme les plagio-clases, l’anorthite et les ferromagnésiens mène, en conditions confinées, à la formation de minéraux smectitiques. Coexistent donc à la fois des transformations des minéraux pri-maires et des néogenèses favorisées par un pH légèrement basique et la présence de grandes quantités de Si et de Mg. De par leur fonction-

Petit lexique de Pédologie

236

nement géochimique, les Topovertisols évo-luent dans le sens d’un « autorenforcement ».Voir : vertisols, Lithovertisols.

torchis, n.m.cobVoir : pisé.

tortuosité, n.f.Physique du solRapport moyen de la longueur du chemi-nement réel parcouru entre deux points à la distance rectiligne qui les sépare (Musy et Soutter, 1991). La tortuosité dans un volume de sol traduit la forme plus ou moins contournée des connexions entre les vides. Elle a une influence majeure sur la diffusion moléculaire et sur la conduc-tivité hydraulique.(soil) tortuosity Voir : connectivité.

totale (teneur), l.f.Voir : teneur totale.

tourbe, n.f.Agronomie, Écologie, GéologieRoche combustible légère, brunâtre, for-mée essentiellement de l’accumulation de débris végétaux.Ce terme présente une connotation plus géo-logique et écologique que pédologique, la clas-sification des tourbes ayant comme critère premier les conditions écologiques de genèse. Le matériau tourbe a servi (et sert encore) en tant que combustible. Il est utilisé comme substrat pour certaines cultures florales ou maraîchères hors sol.La géologie considère les tourbes comme des roches, tandis que la pédologie les considère comme des sols subaquatiques. C’est pourquoi le terme d’histosol a été retenu dans le Réfé-rentiel Pédologique pour désigner les solums et leur fonctionnement.

peat, peat soil, turfVoir : histosols.

tourbière, n.f.

Géologie, PédologieLieu où se forme la tourbe et où on l’ex-ploite (Foucault et Raoult, 2000).Les tourbières basses sont des tourbières de vallées à hypnacées (mousses) dont l’existence est surtout liée à la topographie (tourbières « topogènes »), tandis que les tourbières hautes sont des tourbières à sphaignes, dont l’exis-tence est plutôt liée aux conditions climatiques (tourbières « ombrogènes »).

peat bog

toxicité, n.f.

GénéralPropriété d’une substance chimique intro-duite dans un organisme vivant d’engen-drer, temporairement ou durablement, des troubles de certaines fonctions.La toxicité aiguë cause la mort ou des troubles très importants et irréversibles immédiate-ment après l’exposition, une toxicité subaiguë est liée à des doses moindres et s’avère parfois réversible, tandis que la toxicité chronique cause des effets irréversibles à long terme par effet cumulatif de petites doses.

Agronomie, PédologieEffet de la présence de substances toxiques sur un organisme vivant ou une population.Dans certains sols non pollués, on observe une toxicité aluminique due à un excès d’ions aluminium échangeables (pH inférieur à 5,5), dans d’autres, une toxicité manganique par l’effet d’un excès de manganèse présent sous une forme assimilable (en milieu réducteur).

toxicity

traces (éléments en), l.m.p.

Voir : éléments traces, métaux traces.

T

237

traitement (in situ) des sols pollués, l.m.

Environnement, PédologieAction sur un sol pollué dont le but recher-ché est soit de retrouver les propriétés originelles du sol (avec un objectif de mul-tifonctionnalité), soit, le plus souvent, de seulement diminuer les dangers en fonc-tion des usages envisagés ou admissibles.On distingue des méthodes physiques et phy-sico-chimiques (confinement, barrières drai-nantes fixatrices de polluants, immobilisation in situ, lavage) et des méthodes biologiques (bioremédiation, phyto-extraction, action de bactéries sélectionnées).Ces traitements sont en général très coûteux : ils ne sont donc employés que sur de petites surfaces très polluées présentant un danger pour les riverains ou pour la nappe phréatique.

treatment of polluted soilsVoir : atténuation naturelle, bioremédia-tion, phytoremédiation, réhabilitation, restauration.

traits pédologiques, l.m.p.

PédologieÉléments d’origine pédologique qui ne font pas partie du fond matriciel.Ex. : revêtements, accumulations localisées, nodules, amas, taches, éléments secondaires, tubules, cavités, etc.Dans la pratique quotidienne, la frontière conceptuelle entre « traits » et « fond matri-ciel » peut s’estomper.

pedofeaturesVoir  : fond matriciel, secondaires (élé-ments), illuviation, nodules, revêtements, taches, amas.Cf. encadré 19

traits rédoxiques, l.m.p.

PédologieIls résultent d’engorgements temporaires occasionnant des alternances de phases

d’aération (milieu oxydant) et de phases d’anoxie (milieu réducteur). Le fer réduit (soluble) migre sur quelques millimètres ou centimètres puis reprécipite sous formes de taches ou de petits volumes rouille, et de nodules ou films bruns ou noirs. En même temps, les petits volumes appauvris en fer se décolorent.Les traits rédoxiques demeurent visibles, même en périodes sèches ou quand le sol a été drainé, voire quand il n’existe plus aucun engorgement à aucune période (traits fossiles). Ils sont donc reconnaissables en permanence comme étant des traits rédoxiques. Dans un tel cas, il y a disjonction complète entre une morphologie hydromorphe et une absence d’engorgements.Quand les traits rédoxiques sont suffisam-ment nombreux et contrastés, et qu’ils cor-respondent à un fonctionnement hydrique actuel, l’horizon considéré doit être désigné comme « horizon rédoxique ». Dans le cas d’horizons ou de matériaux dénués de fer, les traits rédoxiques ne peuvent pas apparaître.Voir  : anoxie, engorgement, horizons rédoxiques, hydromorphie, nodules, paléorédoxique, Rédoxisols, zones humides.

redoxic features

trajet granulodynamique, l.m.

PédologieProcédé de présentation des analyses gra-nulométriques effectuées sur plusieurs horizons d’un même solum.Les compositions granulométriques sont posi-tionnées sur un diagramme triangulaire, puis les points ainsi obtenus sont reliés entre eux, dans l’ordre où ils sont superposés, du bas vers le haut.Les « trajets » ainsi dessinés peuvent être signi-ficatifs de certains processus pédologiques qui affectent la granulométrie : fragmentation des particules, dissolutions, déplacements d’argile, formation d’argile aux dépens de particules plus grosses (argilogenèse). Ainsi, un trajet dont le prolongement passe très près du pôle

Petit lexique de Pédologie

238

argile (A = 100 %) est révélateur d’un rapport sables/limons constant. Selon le sens de ce trajet, on devra distinguer : – la concentration d’un squelette stable par soustraction d’argiles (éluviation, appauvrissement) ; – et la dilution d’un squelette stable par adjonction d’argiles (illuviation).

particle size path

transect, n.m.

Pédologie, PhytosociologieSérie d’observations, de relevés floris-tiques, de sondages pédologiques ou de fosses organisés selon une ligne droite et espacés plus ou moins régulièrement.Dans le cas de l’étude d’un versant, le transect est orienté selon la plus grande pente.

transectVoir : toposéquence.

transferts dans les sols, l.m.p.

PédologieMigrations de substances en solution ou sous forme particulaire dans les cou-vertures pédologiques, causées par l’eau, l’air ou les organismes du sol, sous l’in-fluence de processus naturels ou d’activités humaines.

translocations, transfersCf. encadré 41

transition (entre horizons), n.f.

Voir : netteté (des limites d’horizons).

travertin, n.m.

GéologieRoche sédimentaire calcaire continentale, plus ou moins vacuolaire et grossièrement

Encadré 41. Transferts Remarques sur le vocabulaire

Sous nos climats, plusieurs éléments sont susceptibles d’être entraînés du haut des solums vers le bas (ou obliquement ou même latéralement) sous trois formes :

–sous forme d’ions minéraux (solutions) : des cations (calcium, magnésium, potassium, sodium, fer, aluminium, silicium, ammonium, etc.) ou des anions (chlorures, bicarbonates, nitrates, sulfates, etc.) ;

–sous forme de chélates (complexes organométalliques solubles) ; –ou sous forme de particules (en suspension dans l’eau ou par gravité) de la dimension

des argiles (< 2 µm) ou des limons les plus fins (2 à 10 µm).

Dans la littérature, on trouve de nombreux termes qui s’appliquent à ces entraînements de matières : lessivage, lixiviation, éluviation, illuviation, chéluviation, perte, migration, translocation, appauvrissement, enrichissement, accumulation, etc.

Mieux vaut ne pas employer ces termes seuls car ils sont ambigus. Précisons si ce lessi-vage, cette illuviation, cet appauvrissement, cette accumulation est relatif(ve) à l’azote, aux cations échangeables alcalino-terreux, à la silice, à des particules d’argile, au fer, à des matières organiques, etc.

Ex. : illuviation d’argile (ou argilluviation) ; enrichissement en fer ; lessivage du carbonate de calcium ; entraînement des nitrates ; accumulation de matières organiques.

Voir : accumulation, appauvrissement, chéluviation, décarbonatation, éluviation, enrichis-sement, illuviation, lessivage.

T

239

litée, formée par précipitation de calcite ou d’aragonite aux émergences de certaines sources en milieux carbonatés.L’ aspect caverneux est dû en partie à la décom-position de débris végétaux encroûtés (Fou-cault et Raoult, 2000).

travertine, (calcareous) tufaSyn. : tuf calcaire.

triangle de texture, l.m.Voir : texture (triangle de).

tronqué, adj.PédologieQualifie un solum dont la partie supé-rieure a été enlevée par l’érosion, ce qui fait apparaître en surface des horizons formés initialement en profondeur (ex. : horizons LBT).Un solum est considéré comme tronqué lors-qu’on juge par un raisonnement qu’il manque à ce solum un ou plusieurs horizons supé-rieurs. Ce raisonnement est analogique : le solum considéré est comparé à un autre solum voisin qui lui est identique, aux horizons de surface près. Cette troncature a des consé-quences agronomiques, puisqu’elle fait affleu-rer d’anciens horizons profonds moins riches en matières organiques et éléments fertilisants.

truncated (soil, solum)Voir : nappe (érosion en), rajeunissement.

tuf, n.m.Géologie1. Tuf calcairetufa, travertineSyn. : travertin.2. Tuf volcaniqueRoche formée par accumulation de projec-tions volcaniques en fragments de quelques millimètres, pouvant contenir des blocs et des cendres (Foucault et Raoult, 2000).

tuff, volcanic tuff

Pédologie3. Terme vernaculaire de nombreuses régions françaises désignant des couches de sol relativement dures, différents types de sols ou diverses roches.

turricules, n.m.p.

PédologieDéjections de vers de terre anéciques, enroulées en amas et formant de petits reliefs à la surface de certains sols, sous forêts ou prairies.

earthworm casts, earthworm piles

type, n.m.

GénéralCatégorie rassemblant plusieurs objets ou êtres réels, lesquels présentent en commun des caractères essentiels ou des caractères distinctifs, des traits généraux.Le terme « type » contient la notion de modèle et de concept abstrait : c’est le résultat de la conceptualisation d’une réalité observée.

Référentiel PédologiqueCatégorie de niveau inférieur, définie et désignée par le nom d’une ou plusieurs Références suivi de plusieurs qualificatifs.La liste de ceux-ci étant ouverte et leur utilisa-tion étant libre, le nombre des types possibles est illimité.

typeVoir : type de sol, Références, qualificatifs.

type de sol, l.m.

PédologieCatégorie abstraite résultant d’une typo-logie dans le domaine de la pédologie et selon une vision classique « verticaliste ».En effet, les types de sols correspondent à des superpositions d’horizons de mêmes natures, dans le même ordre et avec des épaisseurs sensiblement de même ordre de grandeur. Selon le degré de détail de cette action de

Petit lexique de Pédologie

240

typologie et selon la variabilité de la popula-tion de solums étudiée sur un même territoire, les types seront plus ou moins nombreux et « détaillés ».

soil typeVoir : type, typologie de sols, unité typo-logique de sol, série de sols.Cf. figure 2 et encadré 10

typologie, n.f.GénéralScience de l’élaboration des types, facili-tant l’analyse d’une réalité complexe et la classification (Petit Robert).Le mot « typologie » désigne aussi bien l’action que le résultat de cette élaboration.

typologyVoir : type.

typologie de sols, l.f.PédologieTypologie de solums élaborée pour un territoire plus ou moins grand.Il n’est pas possible d’établir une typologie de « sols » au sens d’« individus-sols ». L’ étude de sondages à la tarière ou l’examen de fosses ne sont que des observations ponctuelles per-mettant d’échantillonner et d’acquérir une connaissance discrète et localisée relative aux couvertures pédologiques. D’où l’intérêt de la notion de solum : volume réel effectivement observable et prélevable. Il est donc possible d’élaborer une typologie de solums-images ou de solums-concepts pour des territoires plus ou moins grands (typologies locales, régionales, nationales, mondiales). À partir des données disponibles (morphologiques, analytiques), on s’efforce de distinguer des catégories judicieuses sur la base de cri-tères jugés pertinents et/ou discriminants dans le contexte de l’étude (milieu naturel, thématique).À la différence de nombreuses classifications, une typologie n’implique pas nécessairement de hiérarchie. Des méthodes mathéma-tiques de classification par « ressemblance »

peuvent aider à l’élaboration de typologies « objectives », mais l’on reste alors totalement dépendant des variables (quantitatives ou qua-litatives) utilisées.

soil typologyVoir : découpage, solum, type, typologique (raisonnement).Cf. encadré 10

typologique (raisonnement), l.m.PédologieRaisonnement basé sur l’hypothèse que si certains territoires ont exactement le même matériau parental (même mode de mise en place et même lithologie), la même position dans le paysage, la même « his-toire » (évolution pédogénétique) et pré-sentent donc le même solum, alors les sols de ces territoires ont toutes chances de pré-senter les mêmes constituants, les mêmes organisations, les mêmes fonctionnements et les mêmes aptitudes et contraintes à telle ou telle utilisation humaine.Malheureusement, de nombreuses interven-tions humaines peuvent venir perturber la validité complète de ce raisonnement : change-ments de végétation, drainage agricole, chau-lage, pollutions, compactage, etc.

Le raisonnement typologique est cependant un outil efficace de généralisation spatiale et d’expertise ponctuelle à partir d’expérimen-tations et d’études localisées.

typological reasoning, t. approachSyn. : démarche typologique.Voir : séries de sols.

U

241

Uultisols, n.m.p.

PédologieVieux sols très altérés (moins de 10 % de minéraux altérables dans l’horizon le plus superficiel) et très désaturés (taux de satu-ration < 35 % dans l’ensemble du solum).En profondeur, on note un enrichissement en argile, et la kaolinite, le quartz et les oxydes de fer sont abondants. On observe les ultisols

dans des régions humides tempérées ou tro-picales. Ils forment un des douze ordres de la Soil Taxonomy, alors que, dans la WRB, ils sont désignés comme Acrisols.Voir : Soil Taxonomy, WRB.

unité de sol, l.f.PédologieFormule peu claire car on ne sait pas si cette « unité » est considérée dans le domaine d’une typologie, d’une taxonomie ou dans le cadre d’une cartographie. Elle est donc déconseillée.

Encadré 42. Unités typologiques et unités cartographiques

Les couvertures pédologiques ne sont pas identiques d’un point à un autre. Les différents « types de sols » (= les unités typologiques) sont définis avec un plus ou moins grand degré de détail à partir de l’ensemble des observations et mesures faites sur le terrain ou au laboratoire. Cette définition prend en compte tous les horizons superposés et, pour chaque horizon, toute une série de caractères élémentaires (texture, structure, teneurs en calcaire ou en carbone, éléments grossiers, épaisseur, etc.). La définition d’une unité typo-logique résulte d’une action de « classification » (au sens statistique du terme), que cette classification soit opérée par démarche d’expert ou à l’aide de traitements informatisés.

Le pédologue cartographe a toujours souhaité pouvoir délimiter des unités cartographiques « pures », c’est-à-dire correspondant chacune à une seule unité typologique. Malheureu-sement ce n’est que rarement possible. Très souvent, le cartographe est contraint de pré-senter sur sa carte papier des unités cartographiques complexes constituées de plusieurs « types de sols » différents (« associations », séquences, complexes) :

–souvent il y est contraint à cause de la trop petite échelle de publication de sa carte (« contrainte graphique ») : il ne peut pas représenter séparément des unités spatiales qu’il aurait pu représenter à une échelle de publication plus grande (« je sais mais je ne peux pas ») ;

–souvent aussi il est contraint de recourir à ces unités cartographiques complexes par suite de la trop faible densité d’information dont il dispose par rapport à la complexité du milieu étudié (« je ne peux pas car je ne sais pas »).

Une unité cartographique n’a donc d’existence que dans le cadre précis d’une représentation d’une couverture pédologique sous la forme d’une carte avec une échelle graphique donnée.

L’unité typologique, elle, est une « catégorie » conceptuelle définie dans le domaine où le solum est considéré en lui-même, sans aucune référence à une localisation précise ni à une extension spatiale.

Voir : classification, cartographie des sols, typologie et encadré 10.Baize et King, 1991

Petit lexique de Pédologie

242

soil unitVoir : unité cartographique de sol, unité typologique de sol, typologie.Cf. encadré 42

unité cartographique de sol (UCS), l.f.

PédologieEnsemble des plages cartographiques d’une même carte, ayant le même contenu sémantique (même définition, mêmes attributs) et donc représentées sous la même couleur ou le même figuré. Une UCS correspond à des superficies préci-sément localisées de la surface terrestre.La « pureté » des UCS est très dépendante de l’échelle de représentation, du degré de détail du recueil des données et de la complexité du territoire étudié.

soil mapping unitVoir : unité typologique de sol, association, juxtaposition, plage cartographique, topo-séquence, catena, paysage pédologique.Cf. encadré 42

unité typologique de sol (UTS), l.f.

PédologieCatégorie d’une typologie de sols.Les unités typologiques sont distinguées en prenant en compte l’aspect et les propriétés de solums effectivement étudiés, sans aucune référence à une localisation, ni à une extension spatiale. Leur définition est donc indépen-dante de l’échelle graphique de publication d’une carte.Pratiquement synonyme de « type de sol ».

typological soil unitVoir : unité cartographique de sol, typo-logie, classification, référentiel.Cf. encadrés 10 et 42

utile, adj.availableVoir  : eau utile, réserve utile, réservoir en eau.

utilisation des sols, l.f.land useSyn. : utilisation des terres, u. de l’espace, u. du territoire.Voir : occupation des sols.

V

243

Vvadose (eau), l.f.

HydrogéologieEau d’origine atmosphérique percolant dans la zone vadose.

vadose water

vadose (zone), l.f.HydrogéologieLa zone vadose (ou zone non saturée, ZNS) est l’ensemble du sol + la partie du sous-sol situés au-dessus de la nappe phréatique. Dans tous ces matériaux, les vides sont seulement partiellement remplis d’eau, contrairement à la zone saturée située en dessous (nappe souterraine libre).

vadose zoneVoir : atmosphère du sol, frange capillaire.

valeur indicative (ou de référence), l.f.

Environnement, PédologieValeur de concentration en une substance potentiellement toxique, ou en un élément indésirable, dans un volume de sol, définie par une réglementation et servant de seuil au-delà duquel la fertilité du sol étudié n’est plus garantie à long terme.Ce n’est pas un seuil au-delà duquel un sol est présumé pollué. La fixation de telles valeurs pour chaque élément ou substance potentielle-ment polluants est particulièrement délicate : placées trop haut elles ne servent à rien, pla-cées trop bas elles provoquent investigations et coûteuses interventions sans réelle nécessité.La principale critique que l’on peut faire à ce type de valeur réglementaire est d’être unique et de devoir être appliquée à la large variété des sols (et de leurs fonds pédogéochimiques naturels initiaux), d’autant plus large que le

territoire concerné est plus grand et plus varié sur le plan géologique.

reference valueVoir : seuil d’investigation, valeur d’intervention.

valeur d’intervention ou d’assainissement, l.f.

Environnement, PédologieValeur de concentration en une substance potentiellement toxique ou en un élément indésirable dans un volume de sol, définie par une réglementation et servant de seuil au-delà duquel une intervention ou un assainissement est obligatoire.Ces valeurs sont souvent modulées en fonc-tion de l’utilisation effective ou potentielle du terrain considéré. L’ intervention peut se limiter à l’interdiction de telle ou telle utili-sation (cultures alimentaires, place de jeux). L’ assainissement implique d’obtenir une dimi-nution notable du danger.

remediation valueVoir : danger, seuil d’investigation, valeur indicative.Cf. encadré 34

value, n.f. (anglicisme)

Voir : clarté.

variabilité spatiale, l.f.PédologieVariabilité de la constitution, des struc-tures et des propriétés des couvertures pédologiques dans les trois dimensions et à toutes les échelles de l’espace.À l’échelle millimétrique et centimétrique, elle peut être étudiée par des techniques de micromorphologie (traits pédologiques, fond matriciel, vides) ; à l’échelle décamétrique et hectométrique, par analyse structurale (nature des horizons et leurs relations). À l’échelle kilométrique, cette variabilité rend nécessaire et en même temps difficile la cartographie des

Petit lexique de Pédologie

244

sols ou la cartographie de tel ou tel carac-tère ou propriété élémentaire (ex. : humidité, teneur en carbone organique, concentration en plomb, réservoir en eau). À cette échelle, la variabilité associe deux notions distinctes : – la plus ou moins grande rapidité du chan-gement (changements de types de sols ou du caractère en 10, 100 ou 500 m) ; – le plus ou moins grand contraste entre les types de sols distingués ou les grandeurs mesurées pour la propriété étudiée.

spatial, space variabilityVoir : couverture pédologique, hétérogé-néité, cartographie des sols, micromor-phologie, analyse structurale.

végétation naturelle, l.f.Voir : espèces indicatrices.

Veracrisols, n.m.p.

Référentiel PédologiqueSolums présentant un épisolum humifère particulier, très épais et de couleur sombre, formé par l’action principale de vers de terre géants (caractère biomacrostructuré), dans des conditions très acides et de pédo-climat engorgé (épisolum vermihumique).Les Veracrisols se localisent sous un climat tempéré atlantique, particulièrement doux et humide toute l’année (Pays basque, Béarn, Chalosse). Ils sont principalement développés en situation plane dans les dépôts limoneux des terrasses anciennes des gaves pyrénéens. L’ accumulation de matières organiques résulte de la combinaison d’une végétation florissante (lande acidiphile et hygrophile à ajoncs, fou-gères et molinie bleue) et d’un pédoclimat particulièrement humide. Malgré la forte acidité, l’intense activité biologique des vers de terre tend à approfondir considérablement les horizons Ah et se manifeste jusqu’à une grande profondeur (parfois plus de 2  m), par de nombreuses galeries et chambres qui constituent autant de chemins préférentiels pour la circulation de l’eau et le développe-ment racinaire. La maïsiculture intensive après

drainage entraîne la disparition, au moins en surface, de l’épisolum vermihumique.Voir : vermihumique.

vermiculites, n.f.p.Minéralogie, PédologieGroupe de minéraux argileux 2/1 trioctaé-driques à charges interfoliaires comprises entre 0,6 et 0,9.L’ épaisseur des feuillets est de 1,0 nanomètre, mais les espaces interfoliaires de ces miné-raux « chargés » peuvent être occupés soit par des cations « secs » comme K, soit par des cations plus hydratés comme Na, Mg ou Ca, plus rarement par des cations hydroxylés Al ou Fe. L’ épaisseur de ces espaces interfo-liaires pourra varier largement en fonction de la nature des cations interfoliaires et de leur degré d’hydratation.Ces minéraux expansibles proviennent prin-cipalement de la transformation des micas (biotites) ou des illites. Ils présentent une forte capacité d’échange : 100 à 150 cmol+/kg. En sols très acides (pH < 5), il peut y avoir for-mation progressive de vermiculites hydroxya-lumineuses (dites parfois « pseudochlorites » ou « chlorites secondaires ») dans lesquelles une couche discontinue d’aluminium interfo-liaire empêche la fermeture des feuillets lors de tests de chauffage au laboratoire et bloque les capacités de gonflement.

vermiculitesCf. tableau 1 et figure 6

vermihumique (épisolum), l.m.Référentiel PédologiqueÉpisolum caractéristique des Veracrisols, constitué d’horizons A très épais (50 à 150 cm), très humifères, biomacrostruc-turés, notés Ah.La structure est grumeleuse ou polyédrique arrondie, en grande partie construite par des vers anéciques géants du genre Schero-theca, d’où l’abondance des chenaux et des boulettes fécales de grandes dimensions (Ø 7 à 8 mm). La macroporosité est impor-tante, d’où des densités apparentes faibles, le plus souvent comprises entre 0,9 et 1,2. Cet

V

245

épisolum se prolonge par de nombreuses gale-ries et chambres de lombriciens qui pénètrent dans les horizons sous-jacents. En zones non cultivées (landes), le pH est très acide, tam-ponné par l’aluminium, généralement compris entre 4,0 et 4,9. Le rapport S/CEC est inférieur à 30 %, l’aluminium échangeable représente de 2 à 7 mé/100 g et décroît légèrement avec la profondeur, il occupe 10 à 50 % de la CEC. Le rapport Al3+/S est toujours supérieur à 1. Ces horizons Ah, bien que très acides, ne pré-sentent pas de caractères podzoliques.

vermihumic episolumVoir : Veracrisols, biomacrostructuré.

vers de terre, l.m.p.

PédologieOn distingue couramment différentes catégories de vers vivant dans les sols, selon des critères morphologiques et comportementaux.Les vers anéciques (vers «  verticaux  » de grande taille) vivent dans le sol. Pendant la nuit, ils viennent à la surface, prélèvent la litière et la tirent dans des galeries verticales. Ils jouent un rôle pédogénétique et fonction-nel majeur en rejetant à la surface du sol des matériaux provenant des horizons profonds et en facilitant la circulation de l’eau dans des conduits de grande taille. Ils ont joué un rôle essentiel dans la formation des Veracri-sols du Béarn. Les vers épigés (vers dits « digesteurs ») se nourrissent uniquement de matières organiques en décomposition et vivent donc en surface. Leur anatomie les pré-dispose à des déplacements rapides. Les vers endogés vivent en permanence en profondeur.

earthwormsVoir : Veracrisols, anéciques.

vertique, adj.

PédologieQualifie un horizon argileux, situé en surface ou en profondeur, présentant des caractères vertiques (slickensides, struc-tures sphénoïdes, autofoisonnement s’il

est en surface) dus à des alternances de gonflements et de retraits et à l’abondance des minéraux argileux de type smectites.Référentiel PédologiqueQualifie un solum dont certains horizons de profondeur présentent des caractères vertiques mais insuffisamment pour qu’on le rattache aux vertisols.verticVoir : vertisols, slickensides, sphénoïdes (structures), smectites.

vertiques (propriétés), l.f.p.PédologiePropriétés communes à divers horizons dits «  vertiques  », qu’ils soient situés en surface (horizons Av) ou en profon-deur (horizons SV et V). Ces propriétés résultent d’une composition particulière : teneur en argile supérieure à 40 % (souvent beaucoup plus) et smectites dominantes.En conséquence, ces horizons présentent une CEC très élevée, un complexe adsorbant saturé, une forte densité apparente et une faible macroporosité des agrégats. L’ expression de ces propriétés vertiques, sous la forme de tel ou tel type de structure, est sous la dépendance de la dynamique du dessèchement (lequel est d’autant plus intense que l’horizon considéré est proche de la surface) et du poids des hori-zons sus-jacents (d’autant plus grand que l’ho-rizon considéré est profond).

vertic propertiesVoir : autofoisonnement, horizons ver-tiques sphénoïdes, micropolyédriques (structures), sphénoïdes (structures), slickensides, vertisols.

vertisols, n.m.p.Pédologie, Référentiel PédologiqueSolums argileux et épais dont la com-position est dominée par des minéraux argileux de la famille des smectites qui gonflent par humectation et se rétractent quand ils se dessèchent.

Petit lexique de Pédologie

246

À l’état desséché, ils présentent de larges fentes de retrait depuis la surface jusqu’à une profon-deur d’au moins 50 cm. La partie supérieure du solum consiste généralement en gros agrégats prismatiques, tandis que les horizons pro-fonds montrent une structure typiquement « vertique » qui résulte des alternances de rétraction et de gonflement et qui se manifeste par des slickensides, ou des agrégats en coins ou des agrégats parallélépipédiques avec des faces courbes brillantes et striées.Selon le Référentiel Pédologique, les verti-sols dérivent soit de produits d’altération de roches, soit de sédiments fins, tous riches en minéraux argileux smectitiques (basaltes, tufs, roches métamorphiques basiques, calcaires, marnes, alluvions marines lacustres ou flu-viatiles). Le seul héritage suffit à expliquer l’existence des Lithovertisols.La néogenèse de minéraux argileux smecti-tiques dans les points bas du paysage en milieu confiné est caractéristique du développement des Topovertisols. Les paravertisols sont d’an-ciens vertisols ayant suffisamment évolué pour perdre leurs propriétés vertiques dans leurs horizons de surface.

vertisolsVoir : sphénoïdes (structures), slicken-sides, microrelief gilgaï, Lithovertisols, Topovertisols, paravertisols.

vétuste, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un solum qui a évolué depuis fort longtemps par rapport à l’âge fréquent des mêmes types de solums (ex. : des milliers d’années pour un podzosol, plusieurs mil-lions d’années pour un ferrallitisol), et qui n’a jamais été enfoui de façon significative. Un solum vétuste a été soumis antérieure-ment à des climats différents de l’actuel et a gardé sa morphologie antérieure.

vides, n.m.p.

PédologieEnsemble des lacunes existant dans un horizon, quelles que soient leurs dimen-sions, leurs formes et leur origine.

Les vides tirent leur origine soit de l’activité biologique (au sens large), soit de phénomènes physiques comme l’alternance d’humecta-tions et de dessiccations, soit de phénomènes chimiques (dissolutions, altérations).

On distingue trois catégories de vides en fonc-tion de leur relation avec la structuration en agrégats :

– les vides inter-agrégats : tous les espaces qui séparent les agrégats (fentes, fissures, espaces d’entassement d’agrégats non agglomérés) ;

– les vides intra-agrégats : discernables à l’œil nu ou à la loupe, ils sont relativement perma-nents et non impliqués par la description de la structure. Par leur caractère régulièrement répété et leurs petites dimensions, ils font par-tie du fond matriciel. Ce sont des vides d’en-tassement de particules ou de micro-agrégats agglomérés, des cavités et canalicules divers dont les trous laissés par les radicelles ;

– les vides trans-agrégats : en général assez gros (> 2 mm), ils sont organisés de façon relativement indépendante des agrégats élé-mentaires. Ce sont les chenaux et terriers d’animaux, les trous des plus grosses racines, les fentes de retrait, etc.

voidsVoir : fond matriciel, porosité, structure (des horizons), connectivité, tortuosité.Cf. tableau 3

vieillissement, n.m.

EnvironnementEnsemble des processus conduisant, avec le temps et sans aucune intervention humaine, à une moindre extractabilité des composés organiques (HAP, pesticides) et donc à une diminution de leur biodispo-nibilité et de leur mobilité.Peuvent être invoqués principalement des phénomènes de biodégradation entraînant des changements de spéciation et des séquestra-tions dans les fractions organiques.

ageingVoir : atténuation, biodisponibilité, mobi-lité, spéciation.

V

247

Vitrandosols, n.m.p.Référentiel Pédologique 2008Solums se limitant à un horizon de sur-face sableux, peu altéré, formé à partir d’un matériau volcanique pyroclastique, dans lequel les verres volcaniques et autres minéraux primaires non altérés sont encore abondants et qui contient peu d’allophanes. Cet horizon est nommé « horizon A vitrique ».Les Vitrandosols constituent un stade « jeune » préalable à la formation d’andosols. Ils sont souvent riches en cations échangeables et en phosphore assimilable. Leurs facteurs limitants sont d’ordre physique : profondeur restreinte, macroporosité importante, fort drainage et faible rétention d’eau. En consé-quence, il y a un risque de lixiviation rapide de certains éléments : azote minéral, potassium échangeable et phosphore assimilable.Dans le Référentiel Pédologique 1995, ils étaient nommés Vitrosols.Voir : andosols.

volume massique, l.m.PédologieVolume apparent d’un échantillon divisé par sa masse.Le volume massique est donc l’inverse de la masse volumique.

volume per unit massVoir : masse volumique.

volumique (expression), l.f.PédologieExpression d’une quantité sous une forme d’une proportion volume/volume (ex.  : teneurs en eau, porosité, éléments grossiers).Dans ce contexte, « volumique » s’oppose à « pondérale ».

volumetric (expression)

vulnérabilité, n.f.PédologieAptitude d’un sol à subir un dommage à la suite d’un événement naturel (ex.  : érosion suite à une averse orageuse) ou anthropique (ex.  : retombées de pluies acides, épandages d’eaux usées).vulnerability

Petit lexique de Pédologie

248

WWorld Reference Base for Soil Resources (WRB), l.f.

Base de référence mondiale pour les res-sources en sols

PédologieSystème mondial de typologie des sols dont la première version a été publiée en 1998.Son objectif affiché est « de fournir un appro-fondissement et un arrière-plan scientifique à la Légende FAO révisée de 1988, en incluant les dernières connaissances sur les ressources en sols du monde et sur leurs interactions. Il était devenu nécessaire d’apporter à cette légende révisée un nombre limité de change-ments importants afin d’y inclure les travaux pédologiques les plus récents et afin d’élargir l’utilisation du système d’une base agronomique à une optique environnementale plus large ».Le système a été basé initialement sur la définition de 40 horizons diagnostiques, de 12 propriétés diagnostiques et de 7 maté-riaux diagnostiques, permettant de définir 30 [désormais 32] catégories de sols de plus haut niveau taxonomique : les groupes de sols de référence (GSR). Ces catégories supérieures sont subdivisées de manière souple par l’utili-sation de termes bien définis et univoques : les qualificatifs (initialement au nombre de 121).Ce système, employé dans un premier temps comme outil commun aux pays de l’Union européenne, est désormais reconnu comme langage international, notamment par l’Union internationale des sciences du sol (IUSS). Il a reçu quelques modifications depuis sa pre-mière version.Voir  : Légende FAO, groupes de sols de référence, horizons diagnostiques, qualificatifs.

WRB, sigle

Voir  : World Reference Base for Soil Resources.

Xxanthomorphe, adj.

Référentiel PédologiqueQualifie un solum qui présente un ou plu-sieurs horizons à caractère xanthomorphe (notés Sj, Scij ou BTj).xanthomorphicVoir : xanthomorphe (horizons à caractère).

xanthomorphe (horizons à caractère), l.m.p.

Référentiel PédologiqueHorizons argileux qui présentent les carac-tères suivants : une forte proportion de fer « libre » ; des couleurs vives, jaunes, dans la matrice comme sur les faces d’agrégats ; une structure anguleuse nette, assez fine, à faces luisantes ; des redistributions du fer et du manganèse, sous forme de fins enduits noirs sur les faces des agrégats.Ces horizons, dits «  à caractère xantho-morphe », ressemblent aux horizons fersial-litiques. Ils s’en distinguent cependant par leur couleur non rouge, parce qu’ils ne présentent pas de sous-structure micropolyédrique, par les redistributions du fer et du manganèse et par une moindre abondance du fer facilement extractible.Le caractère « xanthomorphe » peut s’appli-quer à différents types d’horizons tels que S, Sci ou BT. Ils sont alors codés Sj, Scij ou BTj.

horizons with xanthomorphic featuresVoir : horizons fersiallitiques.

xénobiotiques, n.m.p.EnvironnementSubstances étrangères aux milieux natu-rels (notamment produits chimiques de synthèse) introduites dans le sol, l’eau ou l’air et potentiellement toxiques pour les

Z

249

organismes vivants, même en très faibles concentrations.xenobiotics

xérophile, adj.Écologie, PédologieQualifie une espèce végétale ou un grou-pement d’espèces qui tolère un sol à pédo-climat sec.xerophilous, drought tolerant

xérocalcicole, adj.Écologie, PédologieQualifie une espèce végétale ou un grou-pement d’espèces que l’on trouve exclu-sivement ou préférentiellement sur des sols à pédoclimat sec et dans lesquels le calcium est abondant.xerocalcicole, xerophytic calcicole

Zzinc (Zn), n.m.

Agronomie, Géologie, PédologieÉlément trace métallique assez abondant dans la croûte terrestre continentale (70 à 132 mg/kg en moyenne selon les auteurs).Les principaux minerais de zinc sont les sul-fures (blende), les oxydes ou les carbonates.Les teneurs les plus courantes dans les sols sont comprises entre 10 et 100 mg/kg.Zn est assez facilement absorbé par les végé-taux et peut être considéré comme relative-ment mobile. Ses formes les plus mobiles seraient aisément adsorbées par les consti-tuants organiques et minéraux de telle sorte qu’elles tendraient à s’accumuler dans les horizons de surface.C’est un oligoélément indispensable pour la croissance des plantes (synthèse de l’ARN). La culture du maïs en exige beaucoup, d’où la nécessité d’apports complémentaires. Des sels de zinc sont ajoutés à l’alimentation des ani-maux, surtout des porcs, pour éviter certaines maladies et se retrouvent en abondance dans les lisiers, d’où un risque de contamination en zones d’épandages excessifs.

zinc

zircon, n.m.GéologieNésosilicate de formule Zr(SiO)4 et de densité supérieure à 4,2.Du fait de sa densité, il fait partie des « miné-raux lourds ». Minéral accessoire assez commun dans les roches cristallines et métamorphiques, le zircon est pratiquement inaltérable, d’où sa reprise et son accumulation relative dans les sédiments détritiques (fractions sables fins). Il peut donc servir de minéral invariant dans des raisonnements isoélément.

zirconVoir : isoélément (raisonnement), miné-raux lourds.

Petit lexique de Pédologie

250

zonal (sol), l.m.

Voir : zonalité.

zonalité, n.f.

PédologieThéorie ancienne de la pédologie selon laquelle les différents types de pédoge-nèse s’organisent à l’échelle planétaire en grandes zones, définies principalement par leur climat et leur végétation.En conséquence, on distinguait  : – des sols zonaux, relativement indépendants de leur matériau parental, mais dépendant étroite-ment du climat et de la végétation ; – des sols azonaux, sols peu évolués dont les caractères sont très proches de ceux de leur roche-mère (sols encore très jeunes ou dont l’évolution est très ralentie par différents facteurs) ; – et des sols intrazonaux, pour lesquels le principal facteur de pédogenèse est une caractéristique

locale (matériau parental, excès d’eau, halo-morphie, etc.), indépendamment de la zone climatique où ils se situent. Cette théorie donne trop d’importance aux grandes zones climatiques et ne prend pas assez en compte le rôle des particularités stationnelles (pro-priétés des matériaux parentaux, conditions hydrologiques locales, relief, mésoclimat) et des changements de végétation induits par l’homme.

zonation, the concept of soil zones

zone de battement de nappe, l.f.

HydrologieCouches du sol et/ou des roches sous-jacentes dans lesquelles s’opèrent les fluc-tuations du niveau de la surface libre d’une nappe, au cours du temps.

Encadré 43. Services rendus par les zones humides continentales

Il est désormais admis (notamment par la loi sur l’eau de 2006) que les « zones humides » doivent être protégées étant donné tous les services irremplaçables qu’elles nous rendent :

–régulation des flux d’eaux superficielles, écrêtement des crues ; –productions agricoles, sylvicoles et aquacoles particulières (prairies humides, peupliers,

pisciculture) ; –réserve de biodiversité végétale et animale ; –régulation du climat local ou régional ; –épuration des eaux des rivières et de celles en provenance des bassins-versants agricoles

(prairies humides, bandes enherbées, forêts inondables, ripisylves) : la forte production organique et l’importante activité des micro-organismes tant aérobies qu’anaérobies per-mettent non seulement la dégradation du C organique dissous dans l’eau, mais aussi des toxiques organiques et des pesticides. En outre, immobilisation de contaminants comme le phosphore, les polluants organiques persistants (POP) et des métaux ;

– les conditions anaérobies permettent la dénitrification = la décomposition bactérienne des nitrates en diazote N2 (si cette décomposition est complète, sinon NO ou N2O = gaz à effet de serre) ;

–blocage des particules en suspension mobilisées par érosion et des contaminants qui y sont fixés ;

–puits de carbone ; –zones de loisirs (pêche).

Voir : puits de carbone.D’après Balesdent et al., 2015

Z

251

Terme recommandé : « zone de fluctuation du niveau de la nappe ».

piezometric fluctuation zone, zone of watertable fluctuation

zones humides (sols des), l.m.p.

PédologieDans tous les pays, il a été très difficile de définir objectivement les «  zones humides  » afin de les protéger, étant donné tous les services qu’elles sont susceptibles de nous rendre. En France, leur définition est précisée par l’arrêté du 24 juin 2008, modifié ensuite par l’arrêté du 1er octobre 2009. Ces arrêtés s’efforcent de fournir des critères pédologiques objectifs ou des critères phytosociologiques pour reconnaître et délimiter les sols de zones humides. Malheureusement, l’application sur le terrain de ces critères demeure déli-cate, surtout par des non-pédologues qui prospectent uniquement à la tarière. Il risque d’en résulter des conflits sans fin entre défenseurs de la ressource en eau et certains agriculteurs désireux de drainer leurs terrains.

wetland soilsVoir : engorgement, horizons rédoxiques, horizons réductiques, hydromorphie, traits rédoxiques.Cf. encadré 43

zoogène, adj.

Référentiel PédologiqueDésigne un horizon holorganique OF ou OH dont la structure et les autres pro-priétés résultent essentiellement de l’ac-tion, actuelle ou récente, de la faune du sol. Les horizons OFzo et OHzo peuvent être observés dans le cas des moders et des amphimus. À l’inverse, les horizons OFnoz, voire OHnoz (non zoogènes), caractérisent les formes d’humus mors.

zoogenic

253

AnnexeVocabulaire lié au calcium

Calcium : élément chimique (Ca) entrant dans la composition de nombreux minéraux des roches : carbonates, feldspaths, minéraux argileux, etc.Carbonates : minéraux caractérisés par l’ion CO3

2–. Ils sont nombreux (MgCO3, FeCO3, MnCO3), mais les carbonates de calcium CaCO3 (calcite ou aragonite) et les carbonates doubles (CaMg)CO3 (dolomite) représentent l’immense majorité des carbonates des roches et des sols. D’où l’utilisation très fréquente des termes « carbonates » ou « carbonaté » pour ces deux seuls carbonates.Carbonaté (horizon ou solum) : qui contient de la calcite ou de la dolomite dans la terre fine (plus de 5 %). Effervescence généralisée avec HCl à froid ou à chaud. Dans le langage courant, « carbonaté » est souvent employé comme synonyme de « calcaire ».Roche carbonatée  : roche constituée pour 50 % au moins de carbonates : calcaires et dolomie.Calcaire (substantif) : roche sédimentaire carbonatée contenant au moins 50 % de CaCO3. Ex. : un calcaire marneux, un calcaire biodétritique.Calcaire (adjectif) : qui contient du ou est constitué essentiellement de CaCO3. Ex. : un horizon calcaire, des graviers calcaires.Remarque : « mull carbonaté » = mull calcaire.En outre, le Référentiel Pédologique propose deux qualificatifs additionnels :

– hypo-calcaire : moins de 15 % de calcaire total ; – hyper-calcaire  : plus de 40 % de calcaire total et, en même temps, plus de 15 % de

calcaire « actif ».Calcique : qualifie un solum ou un horizon dont le complexe adsorbant est saturé à plus de 80 % (saturé, sub-saturé ou resaturé) et dans lequel Ca2+ est largement dominant (rapport Ca2+/Mg2+ > 5). Pas d’effervescence à HCl, ou seulement localement ou ponctuellement.

– calci-magnésique : même définition, mais le rapport Ca2+/Mg2+ est compris entre 5 et 2 ; – magnésique : même définition, mais le rapport Ca2+/Mg2+ est < 2 (mais > 1/3) ; – hyper-magnésique : le rapport Ca2+/Mg2+ est < 1/3.

Calcifuge : qualifie une espèce végétale ne tolérant pas les ions calcium abondants ni, a fortiori, le calcaire dans la terre fine.Calcarifuge : se dit d’une espèce ne tolérant pas la présence de calcaire principalement dans les fractions fines.Et inversement : calcicole/calcaricole se disent d’une espèce végétale qui tolère ou apprécie un sol saturé en calcium ou franchement calcaire.Décalcification : appauvrissement en ions calcium.Décarbonatation ou décalcarification  : processus de disparition des carbonates par dissolution. Le terme « argile de décalcification » est donc à bannir.

255

Références bibliographiques consultées et conseillées

(classement chronologique)

Le lecteur souhaitant en savoir plus est invité à consulter les ouvrages dont l’année est en gras.

1956 – AUBERT G. et DUCHAUFOUR Ph. – Projet de Classification des Sols. C.R. VIe Congrès int. Sc. Sol. Paris, D, pp. 597-604.

1956 – ERHART H. – La genèse des sols en tant que phénomène géologique. Masson et Cie, Paris, 90 p.

1958 – PLAISANCE G. et CAILLEUX A. – Dictionnaire des sols. La maison rustique, Paris, 604 p.

1964 – BREWER R. – Fabric and mineral analysis of soils. Wiley, New York. 470 p.

1964 – MILLOT G. – Géologie des argiles. Masson et Cie, Paris, 500 p.

1966 – GONI J. – Contribution à l’étude de la localisation et de la distribution des éléments en traces dans les minéraux et les roches granitiques. Mémoire Bureau recherches géologiques minières, n° 45.

1967 – Classification des sols – Travaux CPCS. 1963-1967. Multicopie, Inra Orléans, 96 p.

1967 – JAMAGNE M. – Bases et techniques d’une cartographie des sols. Ann. Agron., numéro hors série, 142 p.

1968 – DUCHAUFOUR P. – L’ évolution des sols. Essai sur la dynamique des profils. Masson et Cie, Paris. 94 p.

1969 – COPPENET M. – Les sols de la Galice comparés aux sols de la Bretagne occidentale. Science du sol, 2, pp. 43-56.

1969 – HÉNIN S., GRAS R. et MONNIER G. – Le profil cultural. Masson, Paris, 332 p.

1969 – ORSTOM – Informatique et biosphère. Glossaire de pédologie. Description des horizons en vue du traitement informatique, Paris, 82 p.

1970 – Comité français de cartographie – Glossaire français de cartographie. Bulletin du Comité français de cartographie, n° 46, 4, 260 p.

1970 – RUELLAN A. – Contribution à la connaissance des sols des régions méditerranéennes : les sols à profil calcaire différencié des plaines de la Basse Moulouya (Maroc oriental). Thèse Sciences Strasbourg. Mém. Orstom, n° 54, Paris, 304 p.

1971 – FITZPATRICK E.A. – Pedology, a Systematic Approach to Soil Science. Oliver & Boyd, Edimburgh.

1972 – FOURNIER F. – Les aspects de la conservation des sols dans les différentes régions climatiques et pédologiques de l’Europe. Coll. Sauvegarde de la nature. Conseil de l’Europe, 206 p.

1974 – DAGET Ph. et GODRON M. – Vocabulaire d’Écologie. Hachette, Paris.

1974 – RÉMY J.C. et MARIN-LAFLÈCHE A. – L’ analyse de terre : réalisation d’un programme d’interprétation automatique. Annales agronomiques, 25, 4, pp. 607-632.

Petit lexique de Pédologie

256

1975 – FAO-UNESCO – Carte mondiale des sols à 1:5 000 000. Vol. 1. Légende. Paris. 62 p.

1977 – CASTANY G. et MARGAT J. – Dictionnaire français d’hydrogéologie. BRGM, Orléans, 249 p.

1978 – ACCT – Vocabulaire de l’environnement pédologique tropical. ACCT, Paris, 81 p.

1979 – JONGERIUS A. et RUTHERFORD G.K. – Glossary of micromorphology. CAP & D, Wageningen.

1979 – PÉDRO G. – Les conditions de formation des constituants secondaires. In : Pédologie 2. Constituants et propriétés du sol. M. Bonneau et B. Souchier, édit. Masson, Paris. 460 p.

1980 – BOULAINE J. – Pédologie appliquée. Masson, Paris, 220 p.

1981 – CONCARET J., coord. – Drainage agricole. Théorie et pratique. Chambre d’Agriculture de Bourgogne, 509 p.

1981 – BECKER M., PICARD J.-F. et TIMBAL J. – La forêt. Masson, Paris, 192 p.

1982 – STIPA – Notice pour l’entrée des descriptions et analyses de sols en banque de données. Inra Orléans et Montpellier, 137 p.

1982 – CAILLÈRE S., HÉNIN S. et RAUTUREAU M. – Minéralogie des argiles. Tomes I et II. Col-lection Actualités scientifiques et agronomiques de l’Inra. Masson, Paris, 184 et 189 p.

1983 – DUCHAUFOUR P. – Pédologie. Tome 1 : Pédogenèse et classification. 2e édition. Masson, Paris, 491 p.

1983 – FITZPATRICK E.A. – Soils, their formation, classification and distribution. Longman, London, 353 p.

1983 – GIRARD M.-C. – Recherche d'une modélisation en vue d'une représentation spatiale de la couverture pédologique. Application à une région des plateaux jurassiques de Bourgogne. Paris 7. Publié dans SOLS 12, 414 p.

1985 – DELPECH R., DUMÉ G. et GALMICHE P. – Typologie des stations forestières. Vocabulaire. Ministère de l’Agriculture/Institut pour le développement des forêts, 243 p.

1985 – BULLOCK P., FEDOROFF N., JONGERIUS A., STOOPS G. et TURSINA T. – Handbook for soil thin section description. Waine research Pub. Wolverhampton, UK, 152 p.

1985 – RUELLAN A. – Les apports de la connaissance des sols intertropicaux au développement de la pédologie : la contribution des pédologues français. Catena, 12, 1, pp. 87-98.

1986 – HOLMGREN G.G.S. – The soil individual. Transactions XIIIe Congrès international de la science du sol. Hambourg. 3, pp. 1146-1147.

1987 – BLANCANEAUX P., HOUMANE B., GALLALI T. – Les différents faciès d’accumulations calcaires dans la région orientale de la péninsule du Cap-Bon (Tunisie septentrionale). Cah. Orstom, sér. Pédol., vol. XXIII, n° 4, pp. 253-273.

1987 – Journal officiel – Vocabulaire de l’hydraulique du drainage agricole. 15 mai.

1988 – HALLAIRE M. – L’ eau et le sol. In : Techniques Agricoles - Climat et Sol, Paris.

1988 – Mc RAE S.G. – Practical pedology. Studying soils in the field. Ellis Horwood, Chichester, 253 p.

1989 – CHAMAYOU H. et LEGROS J.-P. – Les bases physiques, chimiques et minéralogiques de la science du sol. ACCT/CILF/PUF, Paris, 594 p.

1989 – FAO-UNESCO – Carte mondiale des sols. Légende révisée. Rome, 119 p.

1990 – AVERY B.W. – Soils of the British Isles. CAB International, Wallingford, 463 p.

1990 – PARCEVAUX de S., PAYEN D., BROCHET P., SAMIE C., HALLAIRE M. et MÉRIAUX S. – Dictionnaire encyclopédique de l’agro-météorologie. CILF/Inra/Météo France, 324 p.

RéféRences bibliogRaphiques

257

1990 – SALEM L., coord. – Le dictionnaire des sciences. Hachette, Paris, 482 p.

1990 – WEBSTER R. et OLIVER M.A. – Statistical methods in soil and land resources survey. Oxford University Press, 316 p.

1991 – BAIZE D. et KING D. – La modélisation spatiale des couvertures pédologiques. « Carte papier » et SIG - Séminaire Systèmes d’information géographique. Florac, octobre 1991. pp. 17-27.

1991 – DRIESSEN P.M. et DUDAL R. – The major soils of the world. Agric. University Wageningen & Katholieke Universiteit Leuven, 310 p.

1991 – MUSY A. et SOUTTER M. – Physique du sol. Presses polytechniques et universitaires romandes, Lausanne, 335 p.

1992 – HUGUET C. et COPPENET M., coord. – Le magnésium en agriculture. Inra Paris, 278 p.

1993 – LEBRET et al. – Cartographie des formations superficielles. Réactualisation des principes de représentation à 1/50 000. Géologie de la France, n° 4, 39-54.

1993 - BONNEVAL de L. – Systèmes agraires, systèmes de production. Vocabulaire français-anglais. Inra Paris, 285 p.

1993 – COMIFER – Glossaire de la fertilisation N-P-K, 18 p.

1993 – MAMY J. – Qualités, usages et fonctions des sols. In : Chambres d’Agricultures, supplément au n° 817, p. 6.

1994 – FAO – Directives pour la description des sols. 3e éd. révisée. Rome, 73 p.

1994 - BONNEAU M. et SOUCHIER B. coord. - Pédologie. 2. Constituants et propriétés du sol. 2e éd. Masson, Paris, 665 p.

1995 – BALLIF J.-L., GUÉRIN H. et MULLER J.-C. – Éléments d’agronomie champenoise. Connais-sance des sols et de leur fonctionnement. Inra Paris, 104 p.

1995 - BAIZE D. et GIRARD M.C., coord. – Référentiel Pédologique 1995. Inra Paris, 332 p.

1995 - JUSTE C., CHASSIN P., GOMEZ A., LINERES M., MOCQUOT B., FEIX I. et WIART J. – Les micro-polluants métalliques dans les boues résiduaires des stations d’épuration urbaines. ADEME, 209 p.

1995 – Le BISSONNAIS Y., Le SOUDER Ch. – Mesurer la stabilité structurale des sols pour évaluer leur sensibilité a la battance et a l’érosion. Étude et gestion des sols, 2, 1, pp. 43-55.

1996 – CHAUSSOD R. – La qualité biologique des sols : évaluation et implications. Étude et gestion des sols, 3, 4, pp. 261-278.

1996 – LEGROS J.-P. – Cartographie des sols. Presses polytechniques et universitaires romandes, Lausanne, 321 p.

1996 – MULLER J.-C. (coord.) – Trente ans de lysimétrie en France (1960-1990). Inra Paris, 390 p.

1996 – Soil Science Society of America – Glossary of soil science terms, 134 p.

1997 – COMIFER – Glossaire Chaulage. Groupe Chaulage. 7 p.

1997 – LOZET J. et MATHIEU C. – Dictionnaire de science du sol - 3e éd., Tec et Doc, Lavoisier, Paris, 488 p.

1997 – ISO AFNOR Qualité du sol – Vocabulaire. Partie 1 : termes et définitions relatifs à la protection et à la pollution du sol. Norme NF ISO 11074-1.

1998 – DELVIGNE J.E. – Atlas of micromorphology of mineral alteration and weathering. Min. Assoc. of Canada & Orstom édit., 495 p.

1998 – MATHIEU C. et PIELTAIN F. – Analyse physique des sols. Méthodes choisies. Tec et Doc, Lavoisier, Paris, 275 p.

Petit lexique de Pédologie

258

1998 – AFNOR – Qualité du sol. Description du sol. NF X 31-003.1998 – ISO AFNOR – Qualité du sol. Description simplifiée du sol. NF ISO 11259.1998 – STENGEL P. et GELIN S., coord. – Sol : interface fragile. Inra Paris, 214 p.1998 – MEYBECK M., De MARSILY G. et FUSTEC É. (coord.) – La Seine en son bassin. Fonction-

nement écologique d’un système fluvial anthropisé. Elsevier, 752 p.1999 – CILF – Dictionnaire d’agriculture, Paris, 1 009 p.1999 – ISO AFNOR Qualité du sol – Vocabulaire. Partie 2 : termes et définitions relatifs à l’échan-

tillonnage. Norme NF ISO 11074-2.1999 – GROSCLAUDE G. (coord.) – L’ eau. Milieu naturel et maîtrise. Inra, Paris, 204 p.2000 – BAIZE D. – Guide des analyses en pédologie. 2e éd. Inra Paris, 257 p.2000 – FOUCAULT A. et RAOULT J.-F. – Dictionnaire de géologie. 5e éd. Masson, Paris, 380 p.2001 – DUCHAUFOUR P. – Introduction à la science du sol (6e éd. de l’Abrégé de Pédologie).

Dunod, Paris, 331 p.2001 – LANGOHR R. – L’ anthropisation du paysage pédologique agricole de la Belgique depuis le

Néolithique ancien - Apports de l’archéopédologie. Étude et gestion des sols, vol. 8, 2, pp. 103-117.2001 – LÉVY G. et LEFÈVRE Y. – La forêt et sa culture sur sol à nappe temporaire. Engref, Nancy,

223 p.2001 – BRUNET R., FERRAS R. et THÉRY H. – Les mots de la géographie, dictionnaire critique.

3e éd. Reclus - La Documentation française. Montpellier-Paris, 520 p.2002 – BAIZE D. et TERCÉ M., coord. – Les éléments traces métalliques dans les sols. Approches

fonctionnelles et spatiales. Inra Paris, 570 p.2006 – FAO – Guidelines for soil profile description. 4th ed. Rome, 97 p.2007 – JABIOL B., BRÊTHES A., PONGE J.-F., TOUTAIN F. et BRUN J.-J. – L’ humus sous toutes

ses formes. 2e éd. AgroParisTech, Nancy, 68 p.2008 – RICHER de FORGES A., FELLER C., JAMAGNE M., ARROUAYS D. – Perdus dans le

triangle des textures. Étude et gestion des sols, vol. 15, 2. pp. 97-111.2009 – BAIZE D. et GIRARD M.C., coord. – Référentiel Pédologique 2008. Éd. Quæ, Versailles, 432 p.2009 – BISPO A., GRAND C. et GALSOMIES L. – Le programme ADEME “Bioindicateurs de

qualité des sols” : vers le développement et la validation d’indicateurs biologiques pour la pro-tection des sols. Étude et gestion des sols, vol. 16, 3/4, pp. 145-158.

2010 – FOUCAULT A. et RAOULT J.-F. – Dictionnaire de géologie. 7e éd. Dunod, Paris, 416 p.2010 – GOBAT J.M., ARAGNO M. et MATTHEY W. – Le sol vivant. Bases de pédologie. Biologie

des sols. 3e éd. Presses polytechniques et universitaires romandes. 844 p.2010 – PRIBYL D.W. – A critical review of the conventional SOC to SOM conversion factor.

Geoderma 156, pp. 75-83.2011 – BAIZE D. et JABIOL B. – Guide pour la description des sols. 2e éd. Éditions Quæ, 430 p.2011 – BASTIEN Y. et GAUBERVILLE C. – Vocabulaire forestier. Écologie, gestion et conservation

des espaces boisés. AgroParisTech/IDF/ONF, 608 p.2011 – GIRARD M.-C., WALTER C., RÉMY J.-C., BERTHELIN J. et MOREL J.-L. (coord.) – Sols

et environnement. 2e éd. Dunod, 296 p.2011 – JABIOL B., LÉVY G., BONNEAU M. et BRÊTHES A. – Comprendre les sols pour mieux gérer

les forêts: contraintes et fragilités des sols, choix des essences, précautions sylvicoles, améliorations. AgroParisTech/Engref, 624 p.

RéféRences bibliogRaphiques

259

2011 – MATHIEU C. et LOZET J. – Dictionnaire encyclopédique de science du sol. Tec et Doc, Lavoisier, Paris, 733 p.

2013 – BAIZE D., DUVAL O. et RICHARD G. (coord.) – Les sols et leurs structures. Observations à différentes échelles. Éditions Quæ, 264 p.

2013 – MICHEL J.P., CARPENTER M.S.N. et FAIRBRIDGE R. W. – Dictionnaire bilingue des sciences de la Terre. 5e éd. Dunod, Paris. 510 p.

2014 – BAIZE D. et DUCOMMUN C. – Reconnaître les sols de zones humides – Difficultés d’ap-plication des textes réglementaires. Étude et gestion des sols, 21, pp. 85-101.

2015 – BALESDENT J., DAMBRINE E. et FARDEAU J.-C. – Les sols ont-ils de la mémoire ? 80 clés pour comprendre les sols. Éditions Quæ, 176 p.

2015 – CALVET R., CHENU C. et HOUOT S. – Les matières organiques des sols. Rôles agronomiques et environnementaux. 2e éd. Éditions France agricole. 352 p.

2015 – DOMENECH G. – Jardiner sur sol vivant. Larousse. 160 p.http://mots-agronomie.inra.fr/mots-agronomie.fr/index.php/Accueil

261

Index anglais-français

Cet index ne présente pas une traduction des mots anglais, mais seulement l’équivalent français (l’entrée) où le lecteur trouvera une définition et, éventuellement, des commentaires.Il a été construit par inversion à partir de l’index français-anglais. C’est pourquoi certains termes anglais qui y figurent ne font pas partie du vocabulaire pédologique anglophone, mais constituent une « anglicisation » de néologismes proposés par le Référentiel Pédolo-gique, comme holorganic, pachic, hypercalcareous, iso-clayey, etc.

AA horizon « d’insolubilisation » insolubilisation (horizon A d’)A horizons horizons Aabrupt textural change changement textural brusqueabsorption absorptionaccrescence accrescenceaccretion atterrissementaccumulation accumulation, atterrissementacid acideacid peat terre de bruyèreacid sulphate soils sulfatés-acides (sols)acidic acideacido-complexolysis acido-complexolyseacidolysis acidolyseacidophilous acidiphileacrotelm acrotelmactive calcium carbonate calcaire actifadhesion adhésivitéadobe piséadsorbing complex complexe adsorbantadsorption adsorptionaeration aération (état d’)aerobiosis aérobioseageing vieillissementaggregate agrégatagricompacted agricompactéagricutan agricutaneagrology agrologieagrosystem agrosystèmealbic albiquealcalinization alcalinisationalkali and alkaline-earth cations cations alcalins et alcalino-terreuxalkaline (soil) alcalin, basique (sol)

Petit lexique de Pédologie

262

alkaline-earth cations alcalino-terreux (cations)alkalization alcalinisationalkalized soil alcali (sol à)allitization allitisationallocation classement, rattachementallochthonous allochtoneallochthony allochtonieallophanes allophanesalloterite allotéritealluvial gravel grève alluviale, sables (sens 3)alluviation atterrissementalterite altéritealteromorph altéromorphealteroplasmation altéroplasmationaluminium aluminiumaluminosilicates aluminosilicatesamelioration (soil) amendementamendment (soil) amendementamorphous amorpheamorphous minerals minéraux argileuxamphimus amphimusanaerobiosis anaérobioseandic andiqueanecic earthworms anéciques (vers de terre)anionic exchange capacity capacité d’échange anioniqueanmoors anmoorsanoxia anoxieanoxic conditions anoxieanthropogenic anthropogèneapedal apédiqueaqua regia eau régaleaquifer aquifèrearable arablearable profile profil cultural (examen du)arching effect effet voûtearenization arénisationargilite argiles (sens 3)argilization argilisationargillan argilaneargillic B horizon argilique (horizon B)argilluviation argilluviationash content cendres (taux de)ash farming écobuageaspect (slope) expositionatmospheric deposition retombées atmosphériquesattribution rattachementauger (soil) tarièreauger borings sondages

Index AnglAIs-FrAnçAIs

263

augerholes sondagesautochthonous autochtoneautochthony autochtonieavailability disponibilitéavailable assimilable, utile, disponibleavailable element élément assimilableavailable reserve réserve utile du solavailable soil water eau utile, réserve utile du solazonal azonal

Bbackground level fond géochimiquebasement sous-sol (sens 1)basic basique (géologie)bauxite bauxitebauxitization bauxitisationbearing capacity portancebedrock dalle, substratbedrock outcrop affleurement rocheuxbeidellites beidellitesbentonite bentonitebilithic bilithiquebioavailability biodisponibilitébiochar, biocharcoal biocharbiogenic biogènebiogenic porosity porosité biologiquebiogeochemical cycle cycle biogéochimiquebiogeochemical recycling recyclage biogéochimiquebioindicators (soil) bio-indicateurs (organismes)biological activity activité biologiquebioremediation bioremédiationbiostasy biostasiebiotic macrostructure (with a) biomacrostructurébiotic porosity porosité biologiquebiotite biotitebisiallitization bisiallitisationbleached sands sables délavésbleaching décolorationblocky structures polyédriques (structures)boggy patch mouillèreboreholes sondagesboron boreboulders blocsbrown soils bruns (sols)brunification brunificationbrunified brunifiéBT horizons horizons BT

Petit lexique de Pédologie

264

buffering capacity pouvoir tamponbuilt structures construites (structures)bulk (sample) remanié (sens 2)bulk density densité apparente

CC horizons horizons CC/N ratio rapport C/Ncadmium cadmiumcalcareous calcaire (adj)calcareous crust croûte calcairecalcic horizon horizon calciquecalcicole calcaricole, calcicolecalcicolous calcicolecalcifuge calcarifuge, calcifugecalcimagnesic calcimagnésiquecalcimetry (volumetric) calcimétrie (volumique)calciphile calcaricolecalciphobe calcarifuge, calcifugecalcite calcitecalcium calciumcalcium carbonate calcairecalcium saturated calciquecalcrete calcrète, croûte calcairecaliche calichecambic horizon horizon cambiquecapillary fringe (zone) frange capillairecapillary water eau capillairecarapace carapacecarbon carbonecarbon sequestration séquestration du carbone (dans les sols)carbonate dissolution décarbonatationcarbonate leaching décarbonatationcarbonate removal décarbonatationcarbonate-bearing carbonatécarbonate-rich carbonatécarbonates carbonatescarbon-to-nitrogen ratio rapport C/Ncartogramme cartogrammecartographic correlations chorologiques (règles)cartographic rules chorologiques (règles)catena catenacation exchange capacity capacité d’échange cationiquecatotelm catotelmcavities cavitéscementation cimentationchalks craies

Index AnglAIs-FrAnçAIs

265

characteristic water contents humidités caractéristiquescheluviation chéluviationcherts chailleschilluviation chilluviationchlorites chloriteschloritization chloritisationchlorosis (iron) chlorose (ferrique)chlorosis-risk index indice de pouvoir chlorosantchroma puretéchromium chromechronosequence (soil) chronoséquence de solsclassification classificationclassify (to) classifierclays argilesclay (minerals, particles) argileuxclay fraction argiles (sens 1)clay impoverishment appauvrissement (en argile)clay iron pan mâcheferclay loss appauvrissement (en argile)clay minerals argiles (sens 2)clay particle argiles (sens 1)clay translocation index indice d’entraînementclayey argileuxclayey material argiles (sens 3)clayey sediment argiles (sens 3)clay-humus complex complexe argilo-humiqueclays with cherts argiles à chaillesclays with flints argiles à silexclay-skin clay-skinclaystone argiles (sens 3)clinohumic clinohumiqueclint lapiaz (lapiès, lapiez)clod mottecoals charbonscoarse fragments éléments grossierscoarse sands sables grossiers (sens 1)coarse silt limons grossiers (sens 1)coatings revêtementscoats revêtementscob pisécobalt cobaltcobbles caillouxcoefficient of linear extensibility COLE (indice)cognate cognatcollembola collembolescolloids colloïdescolluviation colluvionnementcolluvium colluvions

Petit lexique de Pédologie

266

columnar columnaire (structure)combined water eau de constitutioncompaction compactage, tassementcompactness compacitécomposite sample échantillon compositecompost terreaucomposting compostageconcretions concrétionsconnectivity connectivité (des vides)consistence consistanceconsistence classes consistance (classes de)consistence when dry fragilitéconsistence when moist friabilitéconstraint contraintecontaminated contaminécontamination contaminationconversion factor C → OM = 1.724 facteur de conversion C → MO = 1,724copper cuivrecoprogenic coprogènes (structures)coprolite coprolithecrack fente de retraitcracking potential fissuration (aptitude à la)critical loads charges critiquescrop suitability aptitude culturalecropping suitability aptitude culturalecrotovina crotovinacrumb (structure) grumeleuse (structure)crumbling désagrégationcrumbling (of clods) émottagecrushing broyagecrust encroûtementcrusting encroûtementcryoturbated cryoturbécryoturbation cryoturbationscryptocristalline cryptocristallincumulative organic matter index indice cumulohumiquecutan cutane

DD layers couches Ddamage to soils atteintes portées aux solsdata donnéesdecalcification décalcificationdecay décomposition (matières organiques)decontamination décontaminationdeep profonddeep iron pan grep

Index AnglAIs-FrAnçAIs

267

deep ploughing défoncementdeficiency carencedegradation dégradationdenitrification dénitrificationDenver mud bentonitedepth profondeurdesaturated désaturédesaturation désaturationdesignation (soil, horizon) désignation (des solums et des horizons)desorption désorptiondessiccation dessiccationdetached calcitan pellicule d’arrachementdeveloped in issu dediagnostic horizons horizons diagnostiquesdifferentiation différenciationdisaggregated fibre concentration fibres frottées (taux de)disaggregation décomposition (des roches), désagrégationdiscoloration décolorationdislocation dislocation (état de)dislodging dislocation (état de)dissolution dissolutiondistinctness netteté (des limites d’horizon)disturbed remaniédolines dolinesdolomite dolomie, dolomitedolomitic dolomitiquedolomitous dolomiteuxdolostone dolomiedrain draindrainage classes classes de drainage natureldraining assainissement (agricole)drought tolerant xérophiledrying dessiccation, séchagedurinodules durinodulesduripan duripandystric dystriquedystrophic dystrophe

Eearth terre(s)earthworms vers de terreeasily available water reserve réserve facilement utilisable (RFU)easily cracked by frost gélif(ve)ecosystem écosystèmeedaphic édaphiqueedaphology édaphologieedge shaped V horizons horizons vertiques sphénoïdes

Petit lexique de Pédologie

268

effective acidity acidité effectiveeffervescence effervescenceefflorescences efflorescenceselectric conductivity conductivité électriqueeluvial éluvialeluvial horizons horizons éluviauxeluviation éluviationencrustation encroûtementenrichment enrichissementepigenesis épigénieepisolum épisolumequivalent pore radius rayon de pore équivalentericaceous compost terre de bruyèreerodibility érodibilitéerosivity érosivitéestimated unit apparentement (unité d’)eutric eutriqueeutrophic eutropheexcess water excès d’eauexchange acidity acidité d’échangeexchange acidity ratio taux d’acidité d’échangeexchange complex complexe d’échangeexchangeable aluminium aluminium échangeableexchangeable bases bases échangeablesexchangeable cations cations échangeablesexchangeable sodium percentage sodicitéexposure expositionexternal allochtoneexternal origin allochtonieextractable extractibleextractable element élément extractibleextractions (selective, sequential) extractions (sélectives, séquentielles)

Ffabric assemblagefaecal pellets boulettes fécalesFAO legend légende FAOfauna faunefeldspars (felspars) feldspathsferralitization ferrallitisationferri-argillan ferri-argilaneferri-manganiferous ferromanganiqueferrolysis ferrolyseferromagnesian ferromagnésiensferruginous ferrugineuxfersiallitic (pedogenesis) fersiallitique (pédogenèse)fersiallitic horizons horizons fersiallitiques

Index AnglAIs-FrAnçAIs

269

fibrous (structure) fibreuse (structure)field capacity capacité au champfimic fimiquefine chalk gravel graveluchefine earth terre finefine sands sables fins (sens 1)fine silts limons fins (sens 1)fixation fixationfixing power pouvoir fixateurflag (stone) dalleflint silexflintstone silexflow débit (sens 1 général)fluffy (structure) floconneuse, microgrumeleuse (structure)foliated (structure) feuilletée (structure)forest floor litièreforest peat humus brutformed in issu defractionation fractionnementfragipan fragipanfragmental (structures) fragmentaires (structures)free librefree water eau librefulvic acids acides fulviques

Ggaize gaizegamma radiometry gammamétriegelifluction gélifluxiongelifraction gélifractiongenetics génétiquegeochemical background fond géochimiquegeochemistry géochimiegeogenic géogènegeographic information system (GIS) système d’information géographique (SIG)geophagy géophagiegeophysics géophysiquegeostatistics géostatistiquegibbsite gibbsitegilgai microrelief microrelief gilgaïglauconite glauconiteglaucony glauconiegley gleyglossic glossiquegoethite goethitegranite sand arènegranular (structure) grenue, granulaire (structure)

Petit lexique de Pédologie

270

granular disintegration arénisationgranulometric skeletons squelettes granulométriquesgravelly graveleuxgravels graviersgravitational soil water movement ressuyagegravity water eau gravitaire, eau libregreen earth glauconiegreenhouse gases gaz à effet de serregrey ferruginous soils ferrugineux tropicaux (sols)grike lapiaz (lapiès, lapiez)grinding broyageground terre(s)ground clearing essartageground mass masse basalegrowan arènegully erosion ravinement (érosion par)gypseous gypseuxgypsic gypsiquegypsum gypse

Hhalloysites halloysiteshalomorphic halomorphehalophilous halophilehard crust dallehardness duretéhardpan alios, cuirasse ferrugineusehazard dangerhead headheather soil terre de bruyèresheavy metals métaux lourdsheavy minerals minéraux lourdshematite hématitehemi-organic hémi-organiqueheterogeneity hétérogénéitéhistic horizons horizons histiquesholorganic holorganiquehorizon boundaries limites (entre les horizons)horizon sequence succession des horizonshorizonation horizonationhorizons (soil) horizonshue teintehumic humiquehumic acids acides humiqueshumification humificationhumin huminehumose humifère

Index AnglAIs-FrAnçAIs

271

humus humushumus forms formes d’humushumus-bearing humifèrehumus-rich humifèrehydraulic conductivity conductivité hydrauliquehydrolysis hydrolysehydromoders hydromodershydromorphic hydromorphehydromorphic features signes d’hydromorphiehydromorphy hydromorphiehydromors hydromorshydromulls hydromullshypercalcareous hypercalcairehypermagnesic hypermagnésiquehypocalcareous hypocalcairehypodermic flow circulation hypodermique, écoulement hypodermiquehypoxia hypoxiehypoxic conditions hypoxie

Iice segregations ségrégations (de glace)ice wedges fentes en coinillites illitesilluvial illuvialilluviation illuviationimbibition imbibitionimmobilisation immobilisation, organisation (de l’azote)imogolite imogoliteimpervious floor plancherimpervious layer plancherin situ character, origin autochtonieindicator indicateurindicator species espèces indicatricesindividual individuindurated induréinfiltration infiltrationinheritance héritageinherited composition, properties héritageinsoluble fraction fraction insolubleinterfingering interdigitationsintergrade intergradeinterstratified interstratifiéintertextic intertextiqueintrisic and extrinsic properties propriétés intrinsèques et extrinsèquesinvestigation (levels of) investigation (niveaux d’)investigation threshold seuil d’investigationiron fer

Petit lexique de Pédologie

272

iron chlorosis chlorose ferriqueiron crust cuirasse ferrugineuseiron pan alios, garlucheiron-manganese hardpan grisonironstone cuirasseisalterite isaltériteiso-clayey iso-argileuxisoelement, isomineral balance isoélément, isominéral (raisonnement, bilan)isohumic isohumiqueisovolumetric (balance, budget) isovolume (raisonnement, bilan)

Jjarosite jarositejointing débit (sens 2 géologie)juxtaposition (soil) juxtaposition (de sols)juxtaposition A horizon juxtaposition (horizon A de)

Kkaolinite kaolinitekarren lapiaz (lapiès, lapiez)key constraint facteur limitant

Llabile labilelacquer peel laquefilmlaminated (structure) feuilletée (structure)land terre(s)land drainage drainage agricoleland use occupation des sols, utilisation des solslapies lapiaz (lapiès, lapiez)laterite latériteleachate lixiviatleached soils lessivés (sols)leaching lessivage, lixiviationlead plomblead shots plombs de chasselepidocrocite lépidocrociteleptic leptiquelevels of organization organisation (niveaux d’)lime calcaire, chauxlime dissolution décalcarisationlime nodule poupéelime requirement besoin en chauxlimestone calcaireliming chaulagelimiting factor facteur limitant

Index AnglAIs-FrAnçAIs

273

limonite limonitelimy calcaire (adj)lineage phylum évolutifliquid limit liquidité (limite de)liquid manure lisierlithochromic lithochromelithological discontinuity discontinuité lithologiquelithological facies faciès lithologiquelithological structures lithiques (structures)lithology lithologielithomorphic lithomorphelithorelicts lithoreliqueslithosequence lithoséquencelitter litièrelitter collection soutragelixiviation lixiviationloam limons (sens 3), loamloamy (horizon, soil) limoneuxlœss limons (sens 3), lœsslœss doll poupéelœss-like lœssoïdelœss-like (material, deposit) limoneuxlœss-like deposits limons (sens 3)loss on ignition perte au feulutum lutumluvic luviquelysimeter lysimètre

MM layers couches Mmacrofauna macrofaunemacronutrients macroélémentsmacroporosity macroporositémacro-residues macro-restesmagnesic magnésiquemagnesium magnésiummagnetite magnétitemajor elements éléments majeursmajor sets of references Grands Ensembles de Référencesmanganese manganèsemangrove mangroveman-made, man-induced anthropiquemap delineation plage cartographiquemapping cartographiemassive structures continues (structures)matric (water) potential potentiel matricielmatrix potential potentiel matriciel

Petit lexique de Pédologie

274

maximum available depth profondeur utilisable maximalemaximum available water storage réservoir utilisable maximum (RUM)maximum rooting depth profondeur d’enracinement maximalemechanical properties propriétés mécaniquesmelanization mélanisationmembrane densitometer densitomètre à membranemercury mercuremercury porosimeter porosimètre à mercuremesofauna mésofaunemesoporosity mésoporositémesosaturated mésosaturémesotrophic mésotrophemesozoic secondaire (sens 1)micaceous clays argiles micacéesmicas micasmicrodomains microdomainesmicro-elements oligoélémentsmicrofauna microfaunemicromass micromasse, plasmamicromorphology micromorphologiemicro-nutrients oligoélémentsmicropollutant micropolluantmicroporosity (soil) microporosité (du sol)milliequivalent milliéquivalentmineral minéralmineralization minéralisationmineralogical reconstitution reconstitution minéralogiqueminor elements mineurs (éléments)mixed-layer clay minerals minéraux (argileux) interstratifiésmobilisation mobilisationmobility mobilitémodelling, models modélisation et modèlesmoders modersmoisture conditions (soil) humidité (état d’)moisture content eau (teneur en)mole drainage drainage taupe, taupagemonolith monolithemonosiallitization monosiallitisationmontmorillonites montmorillonitesmorphogenetical morphogénétiquemorphology (soil) morphologie (des sols)mors morsmother rock roche-mèremottled panachémottles tachesmottling bariolage, marmorisationmud flow coulée boueusemudstone argiles (sens 3)

Index AnglAIs-FrAnçAIs

275

mulch paillismulls mullsmuscovite muscovitemycelium mycéliummycorrhiza mycorhizemycorrhizal fungi champignons mycorhiziens

Nnatural attenuation atténuation naturellenatural pedogeochemical concentration fond pédogéochimique naturel(or background) nematodes (soil), nemas (soil) nématodes (des sols)neoformation néoformationneogenesis néogenèseneoluvic néoluviquenickel nickelnitrification nitrificationnitrogen azotenitrophilous nitrophilenodules nodules, nodositésnon-crystalline amorphenontronites nontronitesnutrients éléments nutritifsnut-shaped (structure) nuciforme (structure)nutty (structure) nuciforme (structure)

Oobstacles to rooting obstacles à l’enracinementofftake exportationoligosaturated oligosaturéoligotrophic oligotropheombrogenic ombrogèneombrogenous ombrogèneorganic organiqueorgano-mineral complexes complexes organominérauxoribatid mites oribatesoribatids oribatesorstein orsteinoutflow débitover suroverall structure architecture, sur-structureoversize refusoxides oxydesoxidoreduction oxydoréductionoxihydroxides oxyhydroxydes

Petit lexique de Pédologie

276

Ppachic pachiquepacking density densité apparentepara-crystalline minerals minéraux paracristallinsparent material matériau parentalparent rock roche-mèrepartial extractions extractions partiellesparticle density densité réelleparticle-size analysers granulomètresparticle-size analysis granulométrieparticle-size classes classes de texture, classes granulométriquesparticle-size distribution composition granulométrique, granulométrieparticle-size fractions fractions granulométriquesparticle-size path trajet granulométriqueparticle sizers granulomètresparticulate organic matter matières organiques particulairesparts per million (ppm) parties par millionpavement dalle, pavagepeat tourbepeat bog tourbièrepeat soil tourbepebbles caillouxped agrégat, pedpedal pédiquepedality pédicitépedobiological structures construites, pédobiologiques (structures)pedoclimatic conditions pédoclimatiques (conditions)pedoclimatic constraint contrainte pédoclimatiquepedodiversity pédodiversitépedofeatures traits pédologiquespedogenesis pédogenèsepedogenic pédogènepedogeochemical background, concentration fond pédogéochimique naturelpedo-landscapes paysages pédologiquespedological engineering génie pédologiquepedology pédologiepedometrics pédométriepedomorphic pédomorphepedon pédonpedoplasmation pédoplasmationpedorelict pédoreliquepedotransfer functions pédotransfert (fonctions de)pedoturbation pédoturbationpeeling laquefilmpenetrometer pénétromètreperched groundwater nappe perchéeperched water nappe perchéepercolation percolation

Index AnglAIs-FrAnçAIs

277

percolation tests tests de percolationpergelisol pergélisolpermafrost pergélisolpermanent charges charges permanentespermanent wilting point point de flétrissement permanentpermeability perméabilitépetrocalcic horizon dalle calcairepF pFphosphorus phosphorephyllites phyllitesphyllosilicates phyllosilicatesphylum phylum évolutifphysical weathering désagrégationphytoavailability phytodisponibilitéphytodegradation phytodégradationphytoextraction phytoextractionphytolith phytolithephytoremediation phytoremédiationphytostabilization phytostabilisationphytovolatilization phytovolatilisationpiezometric fluctuation zone zone de battement de nappepipet method pipette (méthode à la)pisolites pisolithesplacic horizons horizons placiquesplaggen (soils) plaggenplanic contact contact planiqueplanosolic planosoliqueplanosolization planosolisationplasma plasmaplasticity plasticitéplasticity index indice de plasticitéplasticity limit plasticité (limite de)platy structure lamellaire (structure)plinthite plinthiteplough pan, sole semelle de labourploughed arable, labouréploughed horizons horizons labouréspodzolic podzoliquepodzolization podzolisationpodzolized podzolisépolder polderpolycyclic polycycliquepolygenetic polygéniquepolygenic polycyclique, polygénique, polyphasépolyhedral structures polyédriques (structures)polypedon polypédonpolyphased polyphaséponding flacage

Petit lexique de Pédologie

278

pore space (soil) poral (espace)porosity porositéporphyric porphyriquepotassium potassiumpotworms enchytréidespreparation of the fine earth préparation de la terre finepresent water reserve réserve en eau (instantanée)primary minerals minéraux primairesprimary structure sous-structureprismatic structures prismatiques (structures)profile (soil) profilpseudogley pseudogleypseudomorphosis pseudomorphosepseudomycelia pseudomyceliumspseudo-sands pseudo-sablespseudo-total concentration, content teneur pseudo-totalepyrophosphate index indice pyrophosphate

Qqualifiers qualificatifsquartz quartzquasicrystals quasicristaux

RR layers couches Rramial chipped wood bois raméaux fragmentésrammed-earth pisérankers rankersraw humus humus brutreclamation assainissement (agricole)reddening rubéfactionredox potential potentiel d’oxydoréduction, rédox (potentiel)redoxic rédoxiqueredoxic features traits rédoxiquesredoxic horizons horizons rédoxiquesreductic réductiquereductic horizons horizons réductiquesreduction réductionreference base (for soils) référentiel (pour les sols)reference soil groups groupes de sols de référencereference value valeur indicativeReferences Référencesrefuse refusregolith altérite, régolitherejuvenation rajeunissement (d’un sol)release relargageremediation value valeur d’intervention

Index AnglAIs-FrAnçAIs

279

remobilization relargageremote sensing télédétectionremoval exportationrendzina rendzinerepresentativeness représentativitéresaturated resaturéresidual clays argiles de décarbonatationresidual formations formations résiduellesresidual inorganic nitrogen reliquat d’azote minéralresilience résilienceretrogression rétrogradationreversion rétrogradationreworked remaniérhexistasy rhexistasierhizosphere rhizosphèrerice grown rizicultivérill erosion rigoles (érosion en)risk risquerock decay décomposition (roches)rock outcrop affleurement rocheuxroot mat mat racinairerootstock porte-grefferooting enracinementroundness arrondirubefaction rubéfactionrubification rubéfaction

SS/CEC ratio rapport S/CECS/T ratio rapport S/T, rapport S/CECsalic saliquesalination salinisationsaline salinsaline soils salés (sols)salinity salinitésalsodic soils, sola salsodiques (sols, solums)sample échantillonsampling échantillonnage, prélèvement (d’échantillons)sampling strategy stratégie d’échantillonnagesands sablessandy sableuxsandy (deposit, horizon, material) sables (sens 2)sandy regolith arènesandy (sediment, soil) sables (sens 2)saprolite saprolitesapropel sapropèlesaprophytic fungi champignons saprophytes

Petit lexique de Pédologie

280

saturated saturésaturated paste extract extrait de pâte saturéescale échellescree éboulisscreening tamisagescreenings refussealed scellésecondary secondaire (sens 2)secondary nutrients secondaires (éléments)secondary pedofeatures secondaires (éléments)secondary structure sur-structuresedimorphic sédimorphesegregations (iron, manganese) ségrégations (de fer, de manganèse)selective extractions extractions sélectivesself-mulching autofoisonnementsensitive to crusting, capping, sealing battantsequential extractions extractions séquentiellessesquioxides sesquioxydesshallow superficiel (sens 1)sheet erosion nappe (érosion en)sheet silicates phyllosilicatesshining faces faces luisantesshort-range-order minerals minéraux paracristallinsshrinkage retraitshrinkage curve courbe de retraitsiallitization siallitisationsieving tamisagesifting tamisagesilan silanesilcretes silcrètessilexites silexitessilica silicesilicates silicatessiliceous concentration siliceux (accidents)siliceous segregation siliceux (accidents)silicification silicificationsilicon siliciumsilt, silts silt, limons (sens 1)silt fraction limons (sens 1)silty (horizon, soil) limoneuxsilty (deposit, horizon, material) limons (sens 2)single-grain structure particulaire (structure)sinks dolinesskeletan squelettaneskeleton squeletteskins (clay-) revêtements argileuxslab dalleslaking crust croûte de battance

Index AnglAIs-FrAnçAIs

281

slashing and burning écobuageslickensides slickensidesslightly moist fraisslope deposits, slope formations dépôts de versantsslurry (pig) lisiers-matrix fond matricielsmectites smectitessoaking imbibitionsodic sodiquesodication sodisationsodicity sodicitésodium fixation sodisationsodium fluoride test test NaFsoft nodule amassoil solsoil acidification acidification des solssoil acidity acidité (du sol)soil age âge du solsoil analysis analyse de sol, analyse de terresoil associations associations de solssoil atmosphere atmosphère du solsoil capping battancesoil classification classification de solssoil climate pédoclimatsoil climate optimum optimum pédoclimatiquesoil colours couleurssoil cover couverture de sol, couverture du solsoil crusting battancesoil development développementsoil drainage drainage naturelsoil dynamics fonctionnements (d’un sol)soil erosion érosion des solssoil evaluation évaluation (des couvertures pédologiques)soil evolution évolution pédogénétiquesoil exhaustion fatigue des solssoil fabric organisation (du sol)soil fertility fertilitésoil formation évolution pédogénétique (cf. pédogenèse)soil forming processes pédogénétiques (processus)soil functioning fonctionnements (d’un sol)soil functions fonctions des solssoil gases atmosphère du solsoil individual individu-solsoil landscape pédopaysagesoil library pédothèquesoil mantles couvertures pédologiquessoil map carte pédologiquesoil mapping cartographie des sols

Petit lexique de Pédologie

282

soil mapping unit unité cartographique de solsoil matrix fond matricielsoil moisture humiditésoil moisture regime régime hydriquesoil organic matter matières organiques des solssoil pH pH (du sol)soil phases phases (du sol)soil pit fosse pédologiquesoil pollution pollution (des sols)soil profile profil pédologiquesoil quality qualité des solssoil reaction réaction du solsoil rehabilitation réhabilitation (d’un sol)soil remediation réhabilitation (d’un sol)soil restoration réhabilitation (d’un sol)soil sampling échantillonnage des solssoil science pédologie, science du solsoil scraping décapage des solssoil sealing scellement (du sol)soil sequence séquence de solssoil series série de solssoil slaking index indice de battancesoil solution solution du solsoil structure structure (des horizons)soil survey cartographie des solssoil systems systèmes pédologiquessoil trench fosse pédologiquesoil type type de solsoil typology typologie de solssoil unit unité de solsoil water eau du solsoil water regime régime hydriquesoil water storage réservoir en eausoil zones (the concept of) zonalitésoilscapes paysages pédologiques, pédopaysagessolid density densité réellesolifluction solifluxionsoligenous soligènesolodization solodisationsoloths solodssolubilisation solubilisationsoluble salts sels solublessolum (pl. sola) solum (pl. solums)solution rills lapiaz (lapiès, lapiez)sorption sorptionspace espacespace, spatial variability variabilité spatialespeciation spéciation

Index AnglAIs-FrAnçAIs

283

specific surface surface spécifiquesphenoid structures sphénoïdes (structures)sphenoid vertic V horizons horizons vertiques sphénoïdessphericity sphéricitésplash splashsplitting débit (géologie)spots tachesstagnogley stagnogleystickiness adhésivitéstone breaking broyage des pierresstone polygon soil polygonaux (sols)stoneline nappe de gravatsstones pierresstoniness charge, pierrositéstratification stratificationstratified screes grèzes litéesstructural analysis analyse structuralestructural porosity porosité structuralestructure instability index indice d’instabilité structuralestructure stability stabilité structuralestructure stability tests tests de stabilité structuralestructures structuressubdividing continua découpage des continuumssubsaturated subsaturésubsoil sous-solsubsoil tillage sous-solagesubsoiling sous-solagesubstrate substratsubstructure sous-structuresubsurface sous-sol (sens 1)SUITMA SUITMAsulfidic material sulfidique (matériau)sulphur soufresuperficial deposits formations superficiellessurface superficiel (sens 2)surface deposits formations superficiellessurface runoff ruissellementsurficial deposits formations superficiellessurredoxic surrédoxiqueswelling gonflementswelling clay minerals gonflantes (argiles)swelling clays gonflantes (argiles)

Ttactoid tactoïdetaking root enracinementtamping damage

Petit lexique de Pédologie

284

taxon taxontaxonomy taxonomietensiometer tensiomètretermites termitesterra fusca terra fuscaterra rossa terra rossaterroir terroirtertiary structure sur-structuretests teststextural porosity porosité texturaletexture (soil) texturetexture classes classes de texturetexture differentiation indexes indices de différenciation texturaletexture triangle texture (triangle de)thematic mapping cartographie thématiquethick profond, épaisthin section lame mincethixotropy thixotropietuff tuftillage pan semelle de labourtime domain reflectometry (TDR) réflectométrie temporelletongues glosses, languestopogenic topogènetopogenous topogènetopolithosequence topolithoséquencetoponym toponymetoposequence (soil) toposéquence (de sols)topsoil (organic) terre végétaletortuosity (soil) tortuositétotal concentration, content teneur totaletoxicity toxicitétrace elements éléments en tracestrace metals métaux tracestrafficability portancetransect transecttransfers transferts (dans les sols)translocation(s) illuviation, transferts travertine travertin, tuftreatment (in situ) of polluted soils traitement (in situ des sols pollués)trench effect effet tranchéetruncated (soil, solum) tronquétufa tuftufa (calcareous) travertinturf tourbetype typetypological approach, reasoning typologique (raisonnement)typological soil unit unité typologique de soltypology typologie

Index AnglAIs-FrAnçAIs

285

Uunconfined water(table) nappe libreunderground sous-solunderlying material, rock roche sous-jacenteunsaturated insaturéunsaturation insaturationuppermost (horizon) superficiel (sens 2)uptake prélèvement (par les plantes)usual agricultural concentrations teneurs agricoles habituellesusual urban concentrations teneurs urbaines habituelles

Vvadose water vadose (eau)vadose zone vadose (zone)value clartévariable charges charges variablesvariegated panachévegetable mould terreauvermiculites vermiculitesvermihumic episolum vermihumique (épisolum)vertic vertiquevertic properties vertiques (propriétés)very fine blocky structure micropolyédriques (structures)void ratio indice des videsvoids videsvolcanic tuff tuf (volcanique)volume per unit mass volume massiquevolume weight masse volumiquevolumetric (expression) volumique (expression)volumetric mass masse volumiquevughs cavités

Wwater balance bilan hydriquewater content eau (teneur en)water holding capacity capacité de rétentionwater ratio indice d’eauwater regime économie en eauwater saturated saturé (par l’eau)water storage capacity capacité de stockage pour l’eauwaterlogged engorgé, saturé (par l’eau)waterlogging engorgement, excès d’eau, saturation (par l’eau)water-retention properties propriétés de rétentionwatershed bassin-versantweatherable minerals minéraux altérablesweathering altération

Petit lexique de Pédologie

286

weathering complex complexe d’altérationweathering minerals minéraux secondaireswedge-shaped structures sphénoïdes (structures)wetland soils zones humides (sols des)wet patch mouillèrewettability mouillabilité

XX-ray diffraction diffractométrie X, rayons X (diffraction des)X-ray diffractiometry diffractométrie Xxanthomorphic xanthomorphexanthomorphic features (horizons with) xanthomorphe (horizons à caractère)xenobiotics xénobiotiquesxerocalcicole xérocalcicolexerophilous xérophilexerophytic calcicole, xérocalcicole

Yyellowing jaunissement, lutéfaction

Zzinc zinczircon zirconzonation zonalitézone of watertable fluctuation zone (de battement de nappe)zoogenic zoogène

Édition : Juliette BlanchetMise en page : Acis et Galaté

Impression :Dépôt légal :

Réf. 02527Éditions Cirad, Ifremer, Inra, Irstea

www.quae.com

Mise à jour et augmentée, cette nouvelle version du Petit lexique de pédologie définit désormais plus de 1 200 termes spécifiques et donne leur équivalent en anglais.

N’ont été retenus que les mots vraiment utiles du vocabulaire pédologique francophone et ceux relevant du seul système typologique français contemporain (le Référentiel Pédologique). De nouvelles entrées relatives à la contamination des sols ou en rapport avec l’actualité ont été ajoutées, par exemple : phytoremédiation, génie pédologique, biochar, géophysique, pédométrie, modèles, séquestration du carbone, enchytréides, RMQS, etc.Ce lexique n’a pas la « neutralité » des dictionnaires habituels : pour certaines rubriques clés, l’auteur précise et développe sa conception d’une pédologie moderne, donnant ainsi matière à débattre.Il prolonge les ouvrages précédents du même auteur (Guide des analyses en pédologie, 2000 ; Guide pour la description des sols, 2011) et donne au lecteur – spécialiste ou non des sols – le goût d’approfondir ses connaissances en pédologie et surtout de les appliquer à des problèmes concrets.Destiné plus particulièrement aux étudiants et aux enseignants, ce lexique intéressera aussi les agro-pédologues, agronomes, forestiers, géologues, géographes, archéologues, spécialistes de l’aménagement du territoire, environnementalistes, paysagistes, etc.

Denis Baize, docteur ès sciences, directeur de recherche à l’Inra d’Orléans, est spécialiste de pédologie générale, de typologie et de cartographie des sols. Il est l’animateur et le coordinateur général du Référentiel Pédologique (AFES, Quae, 2008).

Couverture : planosol fersiallitique situé près du village de Karnobat, Bulgarie (photo : D. Baize).

Réf. 02527

ISBN : 978-2-7592-2445-635 €

INRA 2012

Petit lexique de pédologie