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CAHIERS DE LA FONDATION NATION ALE DES SCIENCES POLITIQUES -12- PIERRE GEORGE M.AGULHON, L.A.LAVANDEYRA H. D. ELHAI, R. SCHAEFFER ETUDES SUR LA BANLIEUE DE PARIS ESSAIS M£THODOLOGIQUES LIBRAIRIE ARMA D COLIN Extrait de la publication

PIERRE GEORGE M.AGULHON, L.A.LAVANDEYRA H. ……CAHIERS DE LA FONDATION NATIONALE DES SCIENCES POLITIQUES-12-PIERRE GEORGE M.AGULHON, L.A.LAVANDEYRA H. D. ELHAI, R. SCHAEFFER ETUDES

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CAHIERS DE LA FONDATION NATIONALEDES SCIENCES POLITIQUES

-12-

PIERRE GEORGEM.AGULHON, L.A.LAVANDEYRAH. D. ELHAI, R. SCHAEFFER

ETUDESSUR LA

BANLIEUE DE PARISESSAIS M£THODOLOGIQUES

LIBRAIRIE ARMA D COLIN

Extrait de la publication

La Fondation Nationale des Sciences Politiques a été orééo par une Ordonnancedu 9 octobre 1945. .Elle a pour objet de favoriser lo progrès et la dillusion desEciences Politiques. Economiquos et Socides.

8on administiation of ga diiection sont aasurées de la manière suivante :

Conseil d' Adninistration :Président.. M Àndr6 Sreornrro, do I'Académie Française.

Vicc-prèai,ilants .' MM. Bnrri, Premier Président de la Cour des Comptes; LucionFruvu, Professeur au Collège de France.

Membres .' MM. Andr6 Ar-r.rx, Recteur ds I'Université de Lyon;Etienne A xron r rrr, Professeur à la Faculté de Droit de Montpellier;Jules Brsorvexr', Membre de I'Institut, Professeur honoraire à

la Faculté de Droit de Paris; Président de la Cour Interna-tionale de J ustice;

Wilfrid Bruuc^RrNER, Gouverneur de la Banque de France;Bounoer.u nr Foxrrrr.v, Directour de l'École Nationale d'Adrni

nistration;Jacques Currsrr,, Directeur de I'Institut d Études Politiques de

I'Université de Paris;Bernard Cnenor, Maltre des Requêtes au Conseil d'Etat;Jeau-Jacques Cnnv.rlr.ren, Professeur à la Faculté de Droit de

Paris IRené Counrrn, Professeur à la Faculté de Droit de Paris,Cleorges Duurunr, de I'Académie Française;Paul Dunrno, Professour à la Faculté de Droit de Nancy;Pisne Founmnn Gouvorneur honoraire de la Banque de !'rance,Léon Jousrux, Présidsnt de la C. G. T. F. O;Edmond LcaÉs, Directeur général du Crédit Industriel et

Commeroial:Gabriel Ls Bnrs. Professeur à la Faculté,1o Droit de l'aris;Charles Monrzô, Dirocteur d'Études à I'Écoledes Hautes-Études;L6on Nosr,, Membre do I'Institut, Ambassadeur de France;Mario R,,e u es, Membre de lllnstitut, Pqofosseurhonoraire qu Collège

de l'rance, Directeur d'Études à l'École des Hautes-Études:'André SÉcrr.,rr, Maltre des Roquêtes au Conseil d'État, Secré.

taire général du Gouvernement;Max Sonno, Professeur honoraire à la Faculté dss Lettres de Paris;Paul Vrurux Secrétaire général do la Fédération Nationale de

la Mutualité Agricole.

Administaæur .' M. Roger Srvooux.

Secrétaire génèral : M. Jean Msxl,rup.

La Fondation assure la publication :

to du Butletin Analytiquc d,e Documentation Politique, Économique et SocialeContenzporaine. répertoire méthodique bimestriel des principaux articles concernantles queêtions rclevant des Sciences-Politiques, Éconoinique's et Sociales, ainsi quede là documentation sur les problèmes contemporaius du môme ordre, publiésdans les revuos francaises et étransères. (Abonnement: France:1000fr,paran:Étranger : 1200 fr. Éar an. - Préeses Ùniversitaires de France, 108, boùlovardSaint-ôermain, Paris, 6c, C. C. P. Paris 392.33) ;

20 ds lascirttles biblioeraphioues consacrés aux principaux aspects dee SciencesPolitiqués, Économiques'et Soôiales, à I'intentioû iles étirdiants

-et du grand public

cultivé. Los deux prèmiers de ces fascicules, relatifs à I'histoire des faik politiques,économiques ot sociaux depuis le milieu du XVIIIo siècle, et à la fonction publi-que et au personnel civil des administrations publiques, ont été publiée par lesÉditions Domat-Montchrestien, 160, ruo Saint-Jacques, Paris, 5o;

3o d,e Cahiers publiés, plusieurs fois par an, par la Librairie Armand Colin, etd-estinés à faire progressei la rschercho dans Ie domaine des Sciences Politiques,Economiques et Socialee.

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ETUDESsur Is

BANLIEUE DE PARIS

Extrait de la publication

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Text Box
ISBN de la version numérique : 9782724683813

DANS LA MSME COLLECTION:

Callier n° 1. CHARLES MORAZE, R. B. MAc CALLUM, GABRIEL LE BRAS,PIERRE GEORGE. Etudes de Sociologie Electorale. 1 VO!., 89 pages.90 francs.

Callier·no 2. JOSEPH GARAVEL. Les Paysans de Morette : Un Siilclede Vie rurale dans une commune du Dauphinl;. 1 VO!., 124 pages,1 carte hors texte et 13 graphiques. 160 francs .

.'Callier n° 3. ROBERT GCETZ-GIREY. La Pensee syndicale :fraD­~aise. Militants et Thl;oriciens. 1 VO!., 173 pages. 230 francs.

Callier n° 4. HENRY PUGET ET DIVERS. La Modernisation desInstrUUlents de Travail et des Ml;thodes dans les Adminis­trations puhliques. 1 VO!., 120 pages. 180 francs.

. Callier n° 6. JACQUES CADART. Rl;gime l;lectoral et rl;gim.e parle­m.entaire en Grande-Bretagne. 1 VO!., 224 pages, nombreux gra­phiques et tableaux dont un hors texte. 350 francs.

Callier n° 6. GUY BRAIBANT. La Planification en Tchl;coslovaquie.Le Plan biennal. 1 voL, ,160 pages, 23 tableaux. 250 francs.

Callier n° 7. GABRIEL DESSUS, PIERRE GEORGE, JACQUES WEU­LERSSE. Materiaux pour une Geographie volontaire de l'Indus­trie fran9aise. 1 voL, 178 pages, 17 cartes cit graphiques. 250 francs.

Callier n° 8. ANDRE ALLIX, RAYMOND GUILLIEN, JACQUES LAMBERT,ROBERT PELLOUX. Les FondeDlents de la Politique exterieure desEtats-Unis. 1 vo!., 205 pages. 300 francs.

Cahier n° 9. ANDRE SIEGFRIED. Gl;ographie electorale de l'Ar­dache. 1 vol., 140 pages, 31 figures· et cartes dont une hors texte.250 francS.

Callier no 10. PAUL GulOT. ThuriDs: Etude dl;m.ogeographique.1 vol., 170 pages, 40 figures et cartes. 250 francs. .

Cahier nn 11. JOHN U. NEF. La Route de la guerre totale. 1 vol.,164 pages. 300 francs.

EN PREPARATION:

Les grands Courants de la Sociologie aDlericaiDe. par un groupede professeurs americains.

Les Institutions politiques italien:Des, par un groupe de profes­seurs italiens.

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CAHiERS DE LA FONDATION NATIONALEDES SCIENCES POLITIQUES

-- 12 --

. PIERRE" GEORGEM.AGULHON, L.A.LAVANDEYRAH. D. ELHA I, R. SCHAEFFER

ETUDESSU~ LA

BANLIEUE DE PARISESSAIS METHODOLOGIQUES

- .

...

o

1950 -

LIBRAIRIE ARMAND COLIN103, boulevard Saint-Michel, Paris, 5e

Tous droits de .reproduction, de traduction et d'adaptation reserves pour tous pays.

Extrait de la publication

L'illustration des trauaux de MM. P. George, M. Agulhonet L. Lauandeyra a eli realisee par Marius Cagnion.M. D. Elhai s'est charge d'etablir l'illustration de sonarticle.

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SOMMAIRE

AVANT-PROPOS. • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • •• 9

I. - Pierre GEORGE. - La Banlieue: une forme moderne de develop-pement urbain'. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 11

II. - Maurice AGULHON. - L'opinion politique dans une communede banlieue sous la Troisieme Republique. Bobigny de 1850 a1914. 27

III. - L. A. LAVANDEYRA. - Saint-Maur-des-Fosses • • . •• 57

IV. - H. D. ELHAI. - Les H. B. M. de la Porte d'Aubervilliers. 147

V. - R. SCHAEFFER. - La repartition geographique du personnel_d'une grande usine de la banlieue parisienne : l'usine des Oompteurs

de M ontrouge • • . • • •• ••.••..••.••.• 177

"

/

Extrait de la publication

A VANT-PROPOS

Les etudes rennies dans Ie present fascicule ont 13M elaboreesdans des cadres universitaires divers et sons des directions de tra­vail multiples. II ne faut donc pas y chercher nne uniM preconsme.C'est precisement parce qu'il a paru inMressant de confronter lesresultats d'enquet~s menees suivant des methodes· et des perspec-tives differentes, que l'on a songe ales rassembler. .

L'etude de M. Pierre George,qui figure en tete de ce cahier, aeM redigee a posteriori et ne saurait donc etre consideree comme Ie.theme de depart des enquetes dont on lira les resultats ensuite.

L'essai de M. Agulhon sur l'evolution historique des conditionseconomiques et sociales et les transformations de l'opinion politiquea Bobigny a 13M elaboree sons la directionde M. E. Labrousse, alaSorbonne. M. Agulhon est nn eleve de l'Ecole Normale Superieure.II a beneficie de l'enseignement historique de la FaculM des Lettrespour la realisation de ce travail, etabli d'apres son memoire de D~- .plOme d'Etudes Superieures, auquel a etC attribuee la mentionTres Honorable. . .

Les pages que M. L. A. Lavandeyra a consacrees a Saint-Maurs'inspirent des exercices de seminaire' de l'Institut d'Etudes Poli­tiques. L'enseignement de M. Le Bras, les etudes du Centre derecherches de Sociologie ~lectora;Ie, preside par M. Siegfried et dontM. F. Goguel est nn des animateurs, ont tres fa~orablementinfluencece travail, dirige par M. Pierre ,George au titre de la preparationd'nne these de DiplOme de l'Institut d'Etudes politiques.\. C'est aussi a partir d'nn memoire elabore sons la direction de

- M. Pierre George qu'a etC mise au point la presentation de lacite d'habitationS a bon marcM de la porte. d'Aubervilliers parM. H. D. Elhai. Mais il s'agit ici d'nn memoire de DiplOme d'EtudesSuperieures de Geographie, qui a vaIn a son anteura la Facult6des Lettres la mention Tres Honorable.

Extrait de la publication

10 .A.VANT-PROPOS

Enfin, M. Pierre George a extrait d'un autre memoire de Diplomed'Etudes superieures, egalement tres distingue, celui de MIne R.Schaeffer, une geographe bresilienne, deux cartes et leur cornmen­taire, relatifs aux conditions de residence des ouvriers d'une grandeusine de la ~anlieue de Paris,I'usine des Compteurs de Montrouge.

n n'y a pas de conclusion a cat ensemble d'etudes, car leur objetn'est pas de conduire aune conclusion, qui ne pourrait etre que pre­maturee, meme au strict point de vue methodologique. Qu'elleseveillent descuriosiMs, sus~itent et guident des recherches nou­velles, et les editeurs de ce Cahier auront atteint leur but.

Octobre 1949.

I

LA BANLIEUEUNE FORME MODERNE

DE DEVELOPPEMENT URBAINpar

PIERRE GEORGEProfesseur de geographie humaine a la Sorbonne

et a I'Institut d'Etudes Politiques•

Extrait de la publication

Extrait de la publication

L~expression de banlieue date du Moyen Age. Mais Ie fait geograo_phique de banlieue est un pMnom~ne tres recent. Au strict pointde vue du vocabulaire et de l'histoire du mot, banlieue est synonymede zone suburbaine ou periurbaiIiel • Le mot a designe dans Ie vieuxlangage fran9ais une peripMrie juridique a I'interieur de laquelleles faubourgs se localisaient Ie long odes grands chemins; Banlieueetait une denomination abstraite, Ie fait concret etant Ie faubourg.ExceptionneUement, dans Ie developpement de quelques villesplacees dans des conditions historiques particulieres comme Paris,les intervalles entre les faubourgs se sont combIes, la banlieue estdevenue une realite urbaine et, en devenant une realite urbaine,a cesse d'exister : la ville a incorpore l'ancienne zone juridique debanlieue, devenue portion d'elle-meme, et repousse plus loin sesfrontieres administratives. Mais cetteevolution est specifique d'uneforme d'accroissement urbain qui est celle des villes eo'mmerciales,administratives et industrielles au cours de la periode qui a precedeIe developpement de la grande industrie.

L'essor de la grande industrie, lie aux formes de concentrationtechnique et financiere de la fin du xrxe siecle, a apporte des modi­fications quantitatives et qualitatives au developpement urbain.Les processus recents de'l'accroissement des grandes villes, la cons­titution des groupes de communes urbaines plusou moins serres(conurbations), des complexes economiques auxquels on a donne Ienom de « Gross Berlin », « Greater London »,« Velika Praha », etc.different de ceux qui ont abouti ala, formation des grandes capitalesnationales ou regionales du milieu du XIXe siecle. Pour Paris, Iedeveloppement de la banlieue au sens commun du mot s'inscritdans Ie cadre chronologique des cinquante dernieres annees. Parsens commun du mot banlieue, nous entendrons, a titre d'approxi­mat.ion initiale, I'acception par ailleurs assez vague que lui donnentles documents officiels et l'usage courant. Au point de vue adminis-

1. R. CLOZIER, La gare du Nord, Paris, these Lettres1940 et Essai sur la banlieue,La Pensee, 1945, pp. 49-57.

14: LA BANLlEUE: UNE FORME MODERNE DE DEVELOPPEMENT URBAIN

tratif, il s'agit de toute la fraction de l'ensemble urbain situee horsdes limites juridiques et financieres de la « vieille ville » autour delaquelle les agglomerations ont prolifere it une epoque receJfte. PourIe citadin, la notion de banlieue est, en meme temps qu'une notionformelle calquee sur les contingences derivees de la conception admi­nistrative, une notion de distance et, secondairement, une notionde conditions d'habitabilite, et de nature du peuplement.

La rupture entre les processus d'evolution urbaine anterieure auxxe siecle et les processus contemporains est determinee en premierlieu par l'acceleration de la croissance urbaine, qui a fait ecla~er lesanciens cadres de l'extension urbaine. La modification initiale estdone une modification quantitative. Entre 1851 et 1938, Londres agagne plus de six millions d'habitants, Paris environ quatre millions.Mais Ie nombre ne suffit pas it expliquer les nouvelles formes dedeveloppement urbain, ou bien il faudrait admettre qu'un nombrelimite fixe la frontiere entre la grande ville ancien style et l'agglo­meration de forme recente. Et il faudrait ne point tenir compte dufait que Ie peuplement de la banlieue est en partie issu de deplace­menta de populatioll parties de la «vieille ville ». La courbe d'accrois­sement n'est pas telle qu'elle suffise it expliquer une ;modificationdu type de croissance.n ne s'agit pas seulement d'une modificationquantitative du fait urbain, mais en meme temps d'une modifica­tion qualitative profonde.

n est evident que ce sont les villes qui ont enregistre au maximumles transformations de I'economie survenues au cours du derniersiecle, car ces transformations - industrialisation et developpementde l'economie bancaire - sont, geographiquement, des faits urbains.Ce sont elles qui ,pnt Ie plus beneficie des nouvelles formes d'organi­sation des transports, parce qu'elles sont, par destination anterieure,des carrefours de communications. n est done normal que Ie deve­loppement urbain subisse les effets de ces transformations. Lesmodifications du developpement urbain en decoulent.

Laconcentratiori industrielle et financiere, qui caracterise ladeuxieme phase de developpement du Capitalisme, a pour effetsconcrets l'apparition de tres gros etablissements industriels, com­merciaux et bancaires. L'appareil de l'Etat, alourdi par de nou­velles fonctions, liees en particulier it l'extension internation~ledes

LA BANLIEUE:UNE FORME MODERNE DE D'EVELOPPEMENT URBAIN 15

activites economiques (colonisation, diverses formes d'expansion),comporte des Services· publics de plus en plus importants, centra­lises dans les villescapitales. n resulte de ces diverses conditions,non seulement un accroissement du nombre des personnes activesrassembIees dans les villes et specialement dans les tres grandesvilles, mais un changement qualitatif des rapports sociaux. La diffe­renciation sociale atteint des proportions inconnues au cours de laperiodeanterieure, et inconnues en dehors de ces organismesurbains1

D'une part, it. l'ancienne aristocratie sociale de la periode ante­rieure, faite de commer9ants, d'artisans, de petits manufacturiers,d'hommes de loi, de elercs, de fonctionnaires d'une administrationencore modeste, s'est superposee une classe dirigeantenouvelle,moins nombreuse en proportion absolue, mais dont l'action s'exercesur des masses de production et de credit beaucoup plus importantes.La prosperite de cette classe dirigeaI;lteen fait un groupe attractifqui agglutine un nombre de plus en plus eleve· de personnes vivantdans son ombre, sorte de clientele modeme - mutatis mutandis ­de ce nouveau patriciat. Cette clientele est representee par un com­plexe social differencie comportant en majeure partie des improduc­tifs, allant des grands commis des appareils directeurs du systemeeconomique et politique, des speculateurs de grande envergure,jusqu'aux menus profiteurs vivant en parasites des riches, flattantles appetits les plus divers :. complexe social propre aux tresgrandes villes et specialement aux villes capitales. Le centre de Parisdevient de plus en plus lieu d'echanges et de transactions. Les fonc­tions proprement productives sont refouleesvers l'exterieur.

Les anciens rapports sociaux apparaissent perimes, mais ils conti­nuent it. dominer, dans des conditions fondamentales differentes descpnditions anciennes, les conditions d'existence d'une partieimportante de la population. Nous avons dit plus haut que la con­centration avait superpose une classe dirigeante it. une autre. nn'y a pas eu substitution radicale et systematique, bien que la

1. A l'exception de quelques zones de residence temporaire qui, pendant quelquessemaines ou quelques mois par an, beneficient d'un transfert des categories sociale­ment les plus avantagees et de tout Ie dispositif economique et social que celles-ci·entrainent dans leur sillage: lieux de villegiature de luxe, Vichy, CaIIJles, etc.

Cet eclatement de l'ancien systeme de promiscuite sociale a ete montre parM. ARIES dans Histbire des popUlations fra~ises, p. 268-344.

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16 LA BANLIEUE :UNE. FORME MODERNE DE DEvELOPPEMENT URBAIN

concentration ·ait poureffet la liquidation d~ type d;entreprisecaracterisant la periode anterieure et servant de base ala structuresociale de cette periode. n y a ala fois reductioIrnumerique progres­sive acceleree au cours des crises at subordination. La reductionnumerique preleve dans l'ancienne classe dirigeante devenue classemoyenne un· petit nombre d'individus accedant a la nouvelle« elite » economique et sociale, des auxiliaires devoues (les {( cadrestechniques» notamment), et en rejette un nomb,re beaucoup pluseleve dans Ie proletariat. Les mouvements sont complexes. Auxperiodes de facilite economique et de speculation maxima (notam­ment pendant les gU~ITes et au cours des annees succedant immedia­tement aux gueITes), on peut etre trompe par l'apparence d'uneascension sociale : creation de petites entreprises par des ouvriers,agrandissement de petites entreprises,. accumulation de profitsapparents par Ie petit commerce et l'artisanat, liee a l'augmenta­tion de valeur des stocks en periode de penurie, et al'inflation. Lesperiodes de crises .1iquident les plus faibles de ces entreprises, ennombre superieur a celui des creations de la periode precedente. Lefait social Ie plus important est l'augmentation du nombre desouvriers d'industrie,des employes de grands magasins, d'etablis­sements de credit, des petits fonctionnaireset agents des servicespublics, transports, voirie, police, e.tc., qui constituent economi­quement un proletariat a diversifications internes.

La vieille ville avait sa bourgeoisie et son compagnonnage, sesepaves et sa cour des miracles. Mais sa structure sociale demeuraitsimple et, en fait, simple aussi son- panorama geographique. Lesgrands contrastes du paysage social et geographique des grandesvilles sont nes de la, periode ind1l;strielle. La segregation sociale al'interieur de la grande ville d'abord, de l'agglomerati~nparisienneau sens large ensuite, s'est effectuee suivant un processus regulie­rement acceIere au coors du XIXe siecle et de la premiere moitiedu Xxe. Le paysage urbain s'est complique en meme temps quese compliquait la structureeconomique et sociale de Iii populationurabine. De plus, les nouvelles formes de rapports sociaux ontengeridre'des risques pour la stabilite du systeme. Ces risques sontde deux natures. n s'agit d'abord d'un danger demographique. Lesconditions d'entassement de la population laborieuSe dans des villesbrusquement congestionnees et OU la speculation immobiliere e:;,t

Extrait de la publication

LA BANLIEUE : UNE FORME MODERNE DE DEVELOPPEMENT URBAIN 17

apparue pour un temps une des formes les plus sUres d'un enrichis­sement rapide - specialement entre 1860 et 1890 a Paris - ontaccru la morbidite. L'industrialisation a ete accompagnee de l'appa­rition du taudis qui est generalement Ie produit d'un amenagementsommaire a une habitabilite dense de locaux dont ladestinationpremiere avait ete toute autre (cas des vieux immeubles bourgeoisdesertes par leurs anciens habitants dans les Ine et IVe arrondisse­ments de Paris) ou Ie resultat de speculations sordides sur les terrainsa batir conduisant atirer de lasuperficie brute Ie pourcentage maxi­mum de superficie locative. Cette speculation est d'autant plusavantageuse que Ie nombre de logements demeure toujours infe­rieur aux besoins, de telle sorte que Ie demandeur soit a la discre­tion du logeur. L'entassement humain qui en resulte a pour effetsl'accroissement des risques de contagion" l'augmentation de lamortallte infantile, et contribue a reduire la fecondite demogra­phique. On a'donc redoute, a certains moments, un retrecissementdu marche du travail accroissant Ie prix de la main-d'reuvre, uneaugmentation excessive des depenses sociales (hopitaux, sanatoria,asiles, ·etc.) et un abaissement du rendement productif de la main­d'reuvre urbaine. La seconde serie de risques decoule de la struc­ture meme du systeine, c'est-a-dire de la lutte de ~lasses. Pourconserver un marche de main-d'reuvre suffisant, pour detournerl'attention et l'activite d'un certain nombre de proIetaires de lalutte revolutionnaire et pour eloigner l'ouvrier des quartiers bour­geois, la classe dirigeante a ete amenee a pratiquer une politiqueurbaine nouvelle. Enfin, des fractions des agglomerationsurbaines(communes de banlieue notamment) ont ete gerees pendant desperiodes plus ou moins longues par des municipalites proIetariennes,qui ont applique une politique urbaine particuliere. On perl}oit ladiversite des actions enregistrees par Ie paysage urbain au cours descinquante dernieres annees. II est facile de constater que ces actionsBont souvent contradictoires et successivement contradictoires. Or,l'agglomeration urbaine est, du fait de l'importance desinvestisse­ments engages, un assemblage de faits .geographiques durables. On­ne demolit qu'en cas de force majeure extreme. Une influence eco­nomique, une politique urbaine generale ou locale, ne se traduisentpas tout de suite par 'Ull-e revolution du paysage urbain. Celui-cieilregistre les actions les plus diverses et les plus contradictoires, et-

Etudes sur la banlieue de P aria.. 2

Extrait de la publication

i 8 :LA B.llffiIEUE : UN1JJ FORME MODERNE DE DEVELOPPEMENT UltBAIN

les Cionttaires sont lents a s'eliminer. Souvent, Ie contenu changeplusieurs fois sans que la forme exterieure ait varie, abstractionfaite de son vieillissernent et de la decrepitude correspondante.

Ces remarques generales vont permettre de mettre un peu d'ordredans l'analyse des faits multiformes qui caracterisent l'essor desbanlieues et la naissance des grands complexes urbains contempo­rains: d'orienter les etudes longues et deIlca,tes qui apporteront uneconnaissance positive de la structure urbaine modert!e et des besomsdivers qu'elle fait naitre.

Dne premiere cause d'eclatement des grandes villes a ete la cons­truction de grandes mines\ Tant que l'industrie n'a comporte quedes etablissements employant une centaine d'ouvriers ou moins decent ouvriers, elle a trouve sa place au Goour meme des installationsurbaines existantes, dans des immeubles desaffectes de leur desti­nation primitive, dans des cours et des terrainS vagues, au centrede quartiers en voie de construction, dans des zones immediate­Dient contigues a la ville, amorces d'une simple extensIon urbaine,sans modification qualitative du contenu urbain. La fonction indus­trielle De se separait pas geographiquement de la fonction commer­ciaIe e't de Ia fonction d'habitation. L'industriel recrutait ses ouvtiersdans Ie quartier, et ceux~cl se flattaient d'avoir travaille dix ans,vingt ans, trente ana pour Ie merne patron.

L'a;c'croissement des dimensions des etablissements, des quantiMsd'energie et de matiere, des effectifs de main-d'oouvre accompagnantla concentration. industrielle, a lIDpos~ la recherche de terrains platsbien desservis par les voies de communication se pretant aux trans­'ports de Diasse. En meme temps, l'instabilite de l'emploi resultantdes crises .et aussi des modifications frequentes introduites dans lesfabrications du fait des variatio.llS de la technique et du marcMrompt l'ancienne liaison organique et geographique entre l'etablis­sement etsa main-d'omvre. La creation des grandes usines attireIe peuplernent proIetarien a proximite, mais on constate assezvite

1. La premiere pBriode d'extensioR --'- eRcore timide -desbanlieues correspondit celIe de la mise en place des premieres lignes de chemins 'de fer, roam la croissan.cereelle lte la banIieu~ 'appa:rtient alii Xx. mecle.

LA BANLIEUE: UNE FORME MODERNE DE DlflvELOPPEMENT URBAIN 19

que les rapports reels entre residence et travail cessent d'etre desrapports geographiques. Un trait moderne des grandes villes estapparu : Ie brassage quotidien de la population laborieuse, les« mouvements pendulaires » ou osciIlatoires des travailleurs entreleur domicile et leur lieu de travail, qui ont ete specialement etudiespar M. H. Bunle1 .

Par contre, une division geographique des fonctions urbainess'esquisse en raison du fait que tous les terrains ne conviennent pasa l'installation des grands etablissements industriels. Les secteursde la peripMrie urbaine qui conviennent au developPement desusines attireront Ie peuplement proIetarien it la fois pour des raisonspositives et pour des raisons negatives. La presence d'un marcMde travail fixe toujours de la main-d'ceuvre lors meme que celle-cisera appeIee it chercher un autre marche de travail. En revanche,Ie voisinage des usines exerce UI;t.e action repulsive sur tous ceux quine voient pas dans leur presence un element important de leur exis­tence. Les incommodites industrielles ont progressivement chassedes localites preexistant partiellement au developpement industrielles anciens occupants. Cette evolution constitue un cas de substitu­tion de contenu humain it l'interieur d'un ensemble bati. Une segre­gation sociale s'e:lfectue ainsi spontanement. Elle tend it etre deplus en plus marquee parce que la predominance d'une classe socialedans un quartier ou dans ~e localite joue un role repulsif it l'egarddes classes antagonistes. La specialisation est d'autant plus radicalequ'il s'agit d'industries insalubres ou employant lill proletariatd'ouvriers non qualifies d'origine etrangere ou venant des territoiresde l'Union Fran9ai~e (cas des industries chimiques it ParisetitLyonnotamment).

Quand l'installation industrielle s'e:lfectue en "terrain vierge, ellecree un noyau de peuplement specifique : une villtl-champignon debanlieue. Quand, au contraire, elle interesse la marge d'une agglo- _meration anterieure, faubourg, localite suburbaine d'activite ruraleou de residence (permanente ou temporaire), elle determine toutun cycle de transformations des quartiers prealablement etablis. Lamarche des processus est d'autant plus rapide que Ie rythme generaldes constructions est vif et assure des possibilites de deplacements

I.H. BUNLE : L'agglomeration parisienne et ses migrations alternllntes en 1936.. Bull. Stati8t. gle Fr. XXVIII, fase; 1. ·oet,-diic. 1938, p. 95.157.

Extrait de la publication

20 LA BANLIEUE : UNE FORME MODERNE DE DEVELOPPEMENT URBAiN

de Ill, population a l'interieur de l'agglomeration urbaine tout entiere.A chaque etape de cette mutation correspond une certaine forme desymbiose d'eIements professionnels et sociaux differents ca,racMrisespar une formule politique determinee, specifique de Ill, localite a uneepoque donnee1, La mutation interesse Ill, totaliM ou seulement unepartie de, Ill, circonscription urbaine (commune) envisagee, suivantles inegalites de resistance a l'industrialisation et a la protetarisationdu peuplement. Ces inegalites procedent de Ill, topographie du terri­toire envisage (les terrains accidentes ne conviennent pas auxgrandes constructions industrielles) et de Ill, force acqU:ise par Iesinstallations anterieures : un vieux quartier de residence aisee oupetite bourgeoise rassemblant quelques milliers d'habitants resis­tera longtemps a Ill, maree montante de l'industrialisation et dupeuplement proIetarien (exemple de ce~tains quartiers d'Asnieres,de Saint-Maur-des-Fosses).

L'extension de Ill, grande industrie au travers de zones suburbainesdeja parsemees d'annexes de Ill, grande ville ne se borne pas a creerdes types urbains nouveaux et a rompre l'unite de developpementurbain de Ill, periode anterieure par l'introduction de facteurs eco­nomiques et sociaux originaux. Elle pose des problemes de contact,de contagion et de mutation.,

'En meme temps, Ill, concentration condanme a Ill, disparition bonnombre des petites entreprises suburbaines et urbaines. Leur per­sonnellocal est appete a travailler ailleurs, a entrer dans Ie rythmedes 'mouve~ents jourIialiers. D'anciens locaux professionnelsdevieiment locaux d'habitation.'La vie communale se transforme etse depersonnalise; Ie commerce local periclite, au moms dans cer-_tains secteurs d'affaires, parce qu'une population journalierementitinerante lui est de moins en moins fidele. Ainsi nait a Ill, place d'unancien faubourg d'artisans et de petits manufacturiers une com­mune:dortoir proIetarienne d'aspect archaique et souvent Iepreux(Gentilly).

Le developpement du grand commerce, des activites bancaires,des services publics, a accru Ie nombre des salaries non directement

1. Y compris les formes de coexistence temporaire ou de voisinage des activites in­dustrielles et des activites agricoles dontlaformeetla'destinationsubissentles effetsde la modificationdumarche de consommation consecutive au developpement urbain.

Extrait de la publication

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