20
Page 2 | Mutuelle Peps La protection sociale : un droit pour les pigistes aussi. Page 4 | Revue de presse : les pigistes dans l’actualité À chaque parution, Bénédicte Rallu tient sa revue de presse. On parle de nous, dans la presse et ailleurs. Tour d’actualité concernant les pigistes avec, cette fois-ci, double ration… « Ex-politique ou politique paumé cherche emploi dans la presse en tant que pigiste chroniqueur. Voici une annonce qui aurait pu marcher depuis la rentrée. Les pigistes n’ont pas assez de concurrence, il faut que les politiques s’en mêlent. Le Monde du 27 septembre évoque le cas d’un pigiste non rémunéré travaillant à Lyon Capitale» Page 8 | Rapport d’activité 2004-2005 du pôle Pigistes du SNJ À la demande du pôle Pigistes, le SNJ n’a pas signé en mars l’accord de branche presse écrite sur la formation car les employeurs ont refusé de men- tionner explicitement les journalistes pigistes comme bénéficiaires du DIF (droit individuel à la formation)… Page 10 | Quel avenir pour le journalisme scientifique ? La culture scientifique traverse une crise profonde. Les journalistes scienti- fiques ont-ils encore leur place, quels rôles peuvent-ils prétendre jouer, quelles sont les évolutions à envisager ? Réservé aux adhérents de Profession : Pigiste Page 16 | Juris'piges : Piges et congé maternité Comment s’en sortir, enceinte jus- qu’aux dents, dans les dédales de la CNAMTS. Critères pris en compte, le versement, le calcul des indemnités journalières, le complément libre choix d’activité de la CAF, le congé paternité. Les bloggeurs La lecture des blogs sur la Toile rappelle quelques visites au musée d’art contemporain… Page 7 3 questions à un rédac chef Rédacteur en chef de la rubrique médias des Inrockuptibles, Jean-Marie Durand privilégie l’engagement entre pigistes et rédaction. Page 13 Portrait de pigiste Yves Barros n’écrit pas, il croque. Dessinateur et journaliste à la fois, il esquisse en quelques traits l’actualité. Page 14 • Tendances : s’équiper éthique et sans flamber | Page 6 • Carnet de bord | Page 7 • Jargonnerie | Page 12 • Brèves de la presse | Page 18 • Actu des groupes | Page 20 Pigiste. Le mag’ des pigistes n° 10 • novembre 2005 ©Yann Kerveno

Pigiste_10 intégral

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Page10 | Quel avenir pour le journalisme scientifique? Page4 | Revue de presse: les pigistes dans l’actualité 3 questions à un rédac chef Page16 | Juris'piges: Piges et congé maternité Le mag’ des pigistes n°10 • novembre2005 La lecture des blogs sur la Toile rappelle quelques visites au musée d’art contemporain… Page 7 La protection sociale: un droit pour les pigistes aussi. ©Yann Kerveno

Citation preview

Page 1: Pigiste_10 intégral

Page 2 | Mutuelle PepsLa protection sociale : un droit pour les pigistes aussi.

Page 4 | Revue de presse : les pigistes dans l’actualitéÀ chaque parution, Bénédicte Rallu tient sa revue de presse. On parle denous, dans la presse et ailleurs. Tour d’actualité concernant les pigistes avec,cette fois-ci, double ration…« Ex-politique ou politique paumé cherche emploi dans la presse en tant

que pigiste chroniqueur. Voici une annonce qui aurait pu marcher depuis la rentrée. Les pigistes n’ont pas assez de concurrence, il faut que les politiques s’en mêlent. Le Monde du 27 septembre évoque le cas d’un pigiste non rémunéré travaillant à Lyon Capitale… »

Page 8 | Rapport d’activité 2004-2005 du pôle Pigistesdu SNJÀ la demande du pôle Pigistes, le SNJ n’a pas signé en mars l’accord debranche presse écrite sur la formation car les employeurs ont refusé de men-tionner explicitement les journalistes pigistes comme bénéficiaires du DIF(droit individuel à la formation)…

Page 10 | Quel avenir pour le journalisme scientifique ?La culture scientifique traverse une crise profonde. Les journalistes scienti-fiques ont-ils encore leur place, quels rôles peuvent-ils prétendre jouer,quelles sont les évolutions à envisager ?

Réservé aux adhérents de Profession : Pigiste

Page 16 | Juris'piges :Piges et congé maternitéComment s’en sortir, enceinte jus-qu’aux dents, dans les dédales de laCNAMTS. Critères pris en compte, leversement, le calcul des indemnitésjournalières, le complément librechoix d’activité de la CAF, le congépaternité.

Les bloggeursLa lecture des blogs sur la Toile rappelle quelques visites au muséed’art contemporain…

Page 7

3 questions à un rédac chefRédacteur en chef de la rubrique médias des Inrockuptibles, Jean-Marie Durand privilégiel’engagement entre pigistes et rédaction.

Page 13

Portrait de pigisteYves Barros n’écrit pas, il croque. Dessinateur et journaliste à la fois, il esquisse en quelques traits l’actualité.

Page 14

• Tendances : s’équiperéthique et sans flamber |Page 6

• Carnet de bord | Page 7• Jargonnerie | Page 12• Brèves de la presse |

Page 18• Actu des groupes | Page 20

Pigiste.Le mag’ des pigistes n° 10 • novembre 2005

-

©Yann Kerveno

Page 2: Pigiste_10 intégral

Salarié mais quand même externe aux entreprises depresse pour lesquelles il travaille, le pigiste bénéficierarement d’une mutuelle de groupe, et n’a pas tou-jours le réflexe ou les moyens de se payer une couver-ture complémentaire. L’association Peps a voulu com-bler ce vide et a négocié un tarif de groupe auprèsd’Audiens pour ses adhérents (5 euros l’adhésionpour deux ans).

Les garanties proposées

La garantie santé pigistes propose deux options : lapremière à 29,44 euros par mois et par adulte pourles personnes en bonne santé, notamment sansproblèmes dentaires ou oculaires, et une autre à49,82 euros, répondant à des besoins plus spéci-fiques. La première ne couvre pas les dépassementsd’honoraires, pourtant si fréquents. La seconde rem-bourse à un meilleur taux, qui s’avère utile en casd’actes chirurgicaux effectués en clinique ou defrais de séjour en milieu hospitalier. Pour complé-ter le système, Audiens dispose d’un centre médi-cal, à Paris (centre de santé René-Laborie), ouvertà tous et regroupant de multiples spécialistes prati-quant le tarif Sécurité sociale. Les mutualistesn’ont pas de frais à avancer.

Adhérer

Pour adhérer, la carte de presse est demandée. Maisles non-encartés ne sont pas exclus pour autant :trois bulletins de salaire prouvant le statut de pi-giste de presse suffisent. Perdre sa carte en cours deroute n’a pas non plus d’effet. Comme avec n'im-porte quelle mutuelle, une carence de trois moiss’applique pour le remboursement des soins de mé-decine générale et la pharmacie, et de six mois pourles autres secteurs de santé. Cette carence neconcerne pas les nouveaux adhérents précédem-ment affiliés à une autre mutuelle. Pour la résilia-tion, prévoir un préavis de deux mois, sauf dans lecas où les pigistes quittent Audiens pour une mu-tuelle de groupe obligatoire.

Le régime de prévoyance

Dans un autre registre, tout journaliste cotise àAudiens pour sa retraite complémentaire, via l’IRPS(ex-Anep-Bellini) et à un régime de prévoyance (ils’agit souvent de la même ligne sur le bulletin de sa-laire). Ce dernier couvre deux risques majeurs :décès et arrêt maladie, ce qui signifie qu’en cas depépin, un capital ou des indemnités sont versés. Celapeut ne pas suffire. Ainsi, l’équipe d’Audiens pro-pose-t-elle également des garanties facultatives cou-vrant l’incapacité permanente de travail et la dépen-dance. Quant à la retraite supplémentaire, les pigistespeuvent en outre ouvrir un PERP (plan d’épargne re-traite) à partir de 25 euros par mois.

En cas de coup dur, le pigiste peut également setourner vers Audiens pour trouver une solution à sesproblèmes. Chômage, perte de piges, reconversion,accident, handicap, décès d’un proche ou autre, legroupe propose diverses prestations comme l’écou-te, le conseil, l’orientation vers des formations, desaides financières, des prêts pour le logement, etc.Autant de ressources bien souvent oubliées, maisnéanmoins à disposition des journalistes.

Bénédicte Rallu

- 2 -

La protection sociale :un droit pour les pigistes aussi

Audiens74, rue Jean-Bleuzen92177 Vanves cedexwww.audiens.org0800 022 023 (numéro gratuit)e-mail : [email protected] (demande de la brochure de présentationet des formulaires d’adhésion)

Centre médical René-Laborie29, rue de Turbigo75002 Paris0820 21 33 33

Pigiste n° 10 - novembre 2005

Mutuelle, prévoyance, retraite, action sociale : autant de thèmes abordés parl’équipe d’Audiens, le 5 octobre dernier, lors d’une réunion d’information. Le grou-pe de protection sociale de la presse a rappelé son offre de services à destinationdes journalistes et l’importance d’une bonne couverture en cas d’accidents de lavie. Premiers concernés : les pigistes.

Page 3: Pigiste_10 intégral

Cinq ou six mètres carrés de loyer, des frais detéléphone, des salaires répartis sur dix moisau lieu de douze, les Ticket-Restaurant, les

absences pour maladies, les journées « enfants ma-lades », les stylos, cahiers, ordinateurs, matériel pho-tographique éventuellement, la documentation… Laliste des substantielles économies que les journalis-tes pigistes permettent aux journaux qui les em-ploient de réaliser est longue. Sans même parler,surtout dans la presse spécialisée, des changementsde pagination liés à la publicité, qui font varier lenombre de pages d’un numéro à l’autre, parfoismême au dernier moment, repoussant la publica-tion d’un papier pourtant livré à l’heure. Report im-médiatement répercuté sur le versement du salaire,il va sans dire. À cette flexibilité que nous appor-tons aux entreprises, et que nous assumons tout oupartie par manque d’organisation, de combat, de ré-clamations pourtant légitimes (pourquoi les entre-prises n’investiraient-elles pas avec nous dans notreoutil de travail ?), nos employeurs voudraient ajou-ter d’autres économies, réalisées celles-là sur notredos (tarifs de piges indécents), mais aussi sur le dosde la convention collective et du code du travail endépit des sanctions régulièrement prononcées parles tribunaux. Faire respecter les droits des journa-listes pigistes est l’affaire de chacun et des syndi-cats. Il faut y travailler, nous y investir, mais sansoublier non plus d’explorer d’autres pistes surlesquelles nous avons plus de prises au quotidien.Il nous faut constamment nous poser la questionde notre efficience dans le travail, de notre organi-sation, de la pertinence de nos propositions, suivrel’actualité au plus près pour ne rien rater… Rester,en somme, en état d’alerte permanent, état qui de-vrait être le commun de tout journaliste, pigiste ouintégré.

Yann Kerveno

Économies Sommaire

Pigiste n° 10 - novembre 2005

4 REVUE DE PRESSE• On parle des pigistes…

5 MON BUREAU ET MOI• Les joies de la colocation

6 TENDANCES• S’équiper éthique et sans flamber

7 CARNET DE BORD• Humeurs d’un pigiste au jour le jourJOURNALISME(S)• Les bloggeurs

8 COMMUNIQUÉ DU SNJ-PIGISTES• Rapport d’activités du pôle Pigistes

pour la période 2004-2005

10 L’ASSOCIATION DU MOIS• L’Association des journalistes

scientifiques de la presse d’information(AJSPI)

12 JARGONNERIELU POUR VOUS• Les Vertus du mensonge,

d’Édouard Dor et Bernard Valette

13 3 QUESTIONS À UN RÉDAC CHEF• Jean-Marie Durand, des Inrockuptibles

14 PORTRAIT DE PIGISTE• Yves Barros

15 PETITES ANNONCES• Les Incorrigibles recherchent un local• Un autre collectif cherche à s’élargir pour

réduire ses frais de fonctionnement

16 JURIS’PIGES• Congé maternité

18 EN BREF• Nominations, mouvements

20 VIE DE L’ASSOCIATION• Groupe des parrainages• Les choses qui bougent

pages adhérents

Pigiste.-Rédaction : [email protected]

Président de Profession : pigiste, directeur de publication : Yann KERVENO(06 08 49 89 54 - [email protected])Rédacteur en chef : Christophe BELLEUVRE(06 72 70 19 01 - [email protected])

Rédaction : Catherine BÉAL - Jean CHABOD-SERIEIS - Karine CLAEREN -Éric DELON - Philippe FONT - France GARCIA-FICHEUX - Élisabeth NODI-NOT - Victoire N’SONDÉ - Bénédicte RALLU - Valérie SIDDAHCHETTYBrigitte TIXIER - Cyril TRÉPIER - Dominique ZNAMIROWSKI

Croqueur : Yves BARROS • Maquette : Dominique ZNAMIROWSKICommunication – Relations presse : Marie-Jeanne MARTI

Éditeur : Profession : pigiste (loi 1901), l’association des journalistes pigistesde la presse écrite, 66, rue Labrouste, 75015 Paris.E-mail : [email protected] • Web: http://profession.pigiste.free.frToute reproduction intégrale ou partielle sans le consentement de l’auteur est

- 3 -

Page 4: Pigiste_10 intégral

On parle de nous, dans la presse et ailleurs. Pas de notre cher magazine mais denos confrères pigistes. Revue d’actualité concernant les pigistes avec, cette fois-ci,double ration…

- 4 -

Revue de presse« pigiste »

Être au bon endroit au bonmoment, n’est-ce pas là l’unedes qualités nécessaires à un

journaliste ? Denis Derond, photo-graphe pigiste pour Corse Matina, de ce point de vue, réalisé un« coup » ce lundi 1er août. Il a pris LAphoto de l’avion en train de se dislo-quer dans les airs (et qui prouverapeut-être l’incident technique plutôtque la faute de pilotage). Libé du4 août relate ainsi l’événement :« Il était parti voir un client quandil est tombé sur l’incendie et lesCanadair. “Je me suis dit : ‘Je vaisfaire une photo pour le journal.’ Jeme positionne, prêt à déclencher.Et ça s'est passé là, dans mon ob-jectif. Le premier cliché que je fais,c'est la queue qui se désolidarisede l'avion et qui s'envole, l'avionqui part en vrille et tombe.” »Pour les pigistes moins « chan-ceux », pas de panique. Il existed’autres moyens de s’en sortir etde se faire connaître des rédac-teurs en chef. En créant par exem-ple un réseau, à l’image de la Ré-dac nomade. À lire l’interview dePierre Lorimy, l’un de ses troismembres fondateurs, sur le siteplacedesreseaux.com, il n’y a queça de vrai. « Nous pouvons touspratiquer à temps plein le métierque nous avons choisi et en vivrebien, ce qui dans le contexte ac-tuel de la presse tient du luxe. »Travailler en réseau, ça donne ducourage, ça permet d’encaisser lescoups durs et, surtout, la Rédacnomade fournit une force de pro-position supérieure aux pigistesisolés : « Travailler en réseau nouspermet d’être beaucoup plus réac-tifs. Nous pouvons constituer une

équipe qui pourra produire desreportages de fond, clés en main,en un temps record.« Enfin, nous pouvons accroîtrenotre champ d’expérience et d’in-vestigation. Aujourd’hui des jour-nalistes de différentes régions de

France, mais aussi des Belges etdeux Français basés à Londres,ont intégré le réseau. Cela nouspermet de proposer des sujetsplus ambitieux sur une base eu-ropéenne, ce qui intéresse parti-culièrement les titres de la presseprofessionnelle qui manquent decorrespondants à l’étranger. »Alors tous à vos réseaux… à moinsque vous ne preniez pour modèleHunter S. Thompson, « pigiste ult-ime » (Le Point du 11 août) et pré-fériez vous accorder « une fabu-leuse liberté journalistique qu’ilne tolérait pas de voir rognée ».Dans ce cas, plongez-vous dans lalecture du recueil épistolaire Gon-zo Highway (publié chez RobertLaffont, dans la collection « Pavil-lons »), et dont Le Point donnaitun aperçu au cours de l’été.

Vous deviendrez peut-être cé-lèbre ensuite, à l’instar de FreddyAlborta (qui vient de mourir, à73 ans), auteur de la photo du ca-davre de Che Guevara, en 1967.Dans son édition du 19 août, LeMonde donne, indirectement, àméditer sur notre statut : « Soncliché montrant le Che, torse nuet les yeux ouverts, allongé surun brancard dans une salle del'hôpital de Vallegrande aprèsavoir été tué par l'armée bolivien-ne, avait fait le tour du monde.Publiée dans les journaux dumonde entier, la photo ne rap-porta pourtant que 75 dollars etune poignée de mains de félicita-tions à Freddy Alborta, alors pi-giste pour une agence de presse in-ternationale. Le photographe dutlancer de nombreuses procéduresjudiciaires pour obtenir des droitsd'auteur. »Situation pas très enviable… Lestatut de pigiste sollicite pourtantles imaginaires théâtraux. L’undes personnages clé de la pièceArrête de pleurer Pénélope, jouéecet été à La Baule, est une « pi-giste en secret pour Voici ». Chut,faut pas le dire.

...

Ex-politique ou politique paumécherche emploi dans la presse enqualité de pigiste chroniqueur. LeMonde du 27 septembre évoque lecas d’un pigiste non rémunéré tra-vaillant à Lyon Capitale. Groschoc !… et double effet, lorsque lelecteur s’aperçoit de qui il s’agit.« Après un court passage au théâ-

D.R

.

Pigiste n° 10 - novembre 2005

Page 5: Pigiste_10 intégral

- 5 -

tre, quatre romans, un retour sur les bancs de la facultépour passer une thèse en science cognitive, puis la créationd’une société et d’un site Internet d’exercices d’entraîne-ment à la mémoire, Michel Noir devient pigiste dans lapresse. » Vous ne rêvez pas, il s’agit bien de l’ancien maireRPR de Lyon, ancien ministre, condamné dans l’affaireBotton. Il a commencé le 27 septembre une chroniquemensuelle dans l’hebdomadaire…

Il semblerait que cet épisode ait donné des idées àd’autres… Et notamment à un ancien ministre tombé pourune affaire de logement payé par l’État. Le Monde du 20 oc-tobre relate en effet une deuxième affaire Gaymard. Aprèsêtre parti du gouvernement, l’ancien ministre de l’Écono-mie doit quitter Le Figaro et une place de chroniqueur auFigaro littéraire. « Mercredi 12 octobre, le secrétariat del'élu savoyard faisait savoir à l'AFP que ce dernier tien-drait “à partir de jeudi [13 octobre] une chronique régu-lière dans Le Figaro littéraire”. De fait, jeudi, M. Gaymardsignait un article sur Le Poète secret, un livre de MarioRigoni Stern. Le signataire y était présenté comme “au-teur de Pour André Malraux”, sans mention de ses respon-sabilités politiques. Or l'ancien ministre, contraint à la dé-mission le 25 février après des révélations sur son logementde fonction, est toujours conseiller général de Savoie,conseiller régional de Rhône-Alpes et président du syndicatmixte Tarentaise-Vanoise. » Branle-bas de combat à la di-rection du Figaro – qui n’était pas au courant –, et arrêt dela collaboration avec une justification pour le moinsétrange de la part de Francis Morel, directeur général duquotidien. Celui-ci a déclaré « qu’il ne s'agissait qued'une collaboration occasionnelle et qu’en aucun cas la di-rection de la rédaction ne s'était fait ou ne se ferait impo-ser des choix éditoriaux qu'elle ne souhaiterait pas ».L’auteur de l’article, Pascale Santi, évoque Serge Dassault…

Autre affaire de pigiste viré, mais cette fois-ci plus sérieuseet plus dramatique, celle d’un journaliste de l’hebdoma-daire Le Marin, édité par Infomer, filiale du groupe Ouest-France. En février et mars dernier, les pigistes de cetterevue avaient fait grève pour obtenir une augmentation duprix du feuillet (cf. Pigiste n° 6-7, avril-mai 2005). L’und’entre eux, Nicolas de La Casinière, est aujourd’hui licen-cié pour faute grave après dix-sept ans de service. Lien decause à effet ? Sans aucun doute pour le syndicat CNT, quidénonce l’attitude d’Infomer sur son site Internet. Sansaucun doute non plus pour l’Observatoire nantais des mé-dias : « Aucun fait identifié n’est reproché précisément,aucun article particulier, daté, n’étaye les reproches. Or,légalement, la prescription est de deux mois pour qu’unefaute grave puisse être retenue et entérinée. » Son seul faitd’arme : écrire dans un journal trimestriel associatif et sati-rique nantais, La Lettre à Lulu, très critique à l’égard duPDG de Ouest-France, François-Régis Hutin.

Bénédicte Rallu

Après deux années passées à squatter le salon puisune des trois chambres de l’appartement familial,comme tout bon pigiste qui se respecte, me voici

depuis quelques mois dans un vrai bureau. « T’es devenu journaliste intégré dans une vraie

rédaction, toi ? » Pas du tout, j’ai juste trouvé trois confrères qui en avaient ras la casquette

(eux aussi !) de contempler leur PC trônantfièrement dans la salle à manger ou d’être réveillés

à cinq heures du mat’ par des fax annonçantl’agenda du préfet, et ont décidé de se lancer dans la colocation d’un bureau de journalistes pigistes.

Et cela donne trois garçons et une fille dans un 60 m2 en plein centre de Toulouse, sans rédac

chef gueulard ni collègues aigris et désabusés qui tournent autour de la machine à café. Pourl’organisation du bureau proprement dite, tout

un chacun s’y retrouvera un peu. Les dossiers liés à l’actu plus ou moins chaude ont une place

privilégiée sur le bureau, entre le pot à crayons, la photo des enfants et le modem pour recevoir

les fax… du préfet ! Une fois par semaine et quandje passe plus de quinze minutes à trouver

un communiqué de presse dans mes dossiers, je m’accorde une session de rangement. Le seul hic

réside dans l’archivage des journaux : comme j’ai tendance à garder et à ne pas prendre le temps

d’archiver et classer, j’entasse sur le plancher et la pile commence à vaciller dangereusement.

Heureusement que je dispose de davantage de place – je vous ai épargné les rangées de boîtes

à archives dans le couloir – et que ma femme n’est pas là pour contempler le spectacle.

Philippe Font

Les joies de la colocation

© P

hil

ippe

Fon

t

Pigiste n° 10 - novembre 2005

MON BUREAU ET MOI

Page 6: Pigiste_10 intégral

Une colle maligne, une règle incassable, des stylos et des cahiers issus du commerceéquitable, des petits prix… de quoi être de bonne humeur pour se mettre au boulot.Alors au boulot ! Brigitte Tixier et Dominique Z.

S’équiper éthique et sans flamber

En quoi suis-je ? En os! Stylo de 10 cm env. Existe en beige,2,50 €, ÉquiTerre. http://www.equiterre.com.

Recyclage réussi. Cahiers indiens en papier recyclé, 13 x 13 cm(140 p.), 17 x 13 cm (132 p.), bloc A4 (50 p.), 6,50 € pièce.

Authentiques. Stylos-bille du Ghana, en bois peint et sculpté main, 14 cm modèles Lily, et 15 cm Binga (avec un masque), pot en argile, 11 cm x Ø 8 cm, 11 € et 7€.

Raconte-moi une histoire. Plumiers du Népal en papier mâché verni. 19 x 8 x 4,5 cm. Existent en cinq autresmotifs, 5 € pièce. VoiCe-tm, http://www.voice-tm.com.

Économique. Lampe en PVC et aluminium, ampoule fluo 11 W,H 57 cm, Baz Silver, 20 €, Conforama. http://www.conforama.fr.

Discret. On ferme les portes du haut, L 82 x P 33 x H 106 cm,100 €, et du bas, L 81 x P 58 x H 102 cm, 199 €, et… on fait la fêtedans son studio. En panneaux de fibres de bois, Alve.

Indispensable. Boîte à compartiments crayons, en contreplaquéde bouleau verni, L 34 x P 16 x H 17 cm 6,95 €. Mackis, Ikea.http://www.ikea.fr.

Ligne parfaite. Étagères en verre satiné ou range-CD en aluminium 60 x 20 cm, Wing. 23 € et 35 €, fixations en aluminium satiné 15 €. Bleu lagon. Chaise en polyamide et fibre de verre, assise et dossier réglables. Existe en noir et rouge.27 €, Jet 20, Atlas. http://www.meublesatlas.com.

Coller sans s’enmettre plein les doigts. Roller

jetable à colle repositionnable ou collepermanente. UHU. 2,70€.

En grandes surfaces et papeteries.

Incassable. Règle en PVC, Twist and Flex, Maped. En grandes surfaces. 1€.

Les prix s’entendent environ, sauf pour la VPC.

Qui est qui?ÉquiTerre est une association à but non lucratif d'étudiants et dejeunes professionnels mobilisés pour le commerce équitable.Vente en ligne, soutien de projets de développement de producteurs,ÉquiTerre anime aussi un site d'information et de débats.

VoiCe-tm, petite société qui a pour objectif de développer uncatalogue d'objets « tendance » issus du commerce équitable,travaille soit directement dans les pays avec les associationsréférencées par l'IFAT, International fair trade association(http://www.ifat.org), soit avec des acteurs européens reconnus(Veja, Solidar'monde).

Où trouver du papier d’impression recyclé?http://pageperso.aol.fr/planeteeco/CyclePapier/Achat.htmlwww.gibertjeune.fr. Papier Xerox 100 % recyclé, désencré sansblanchiment, la ramette de 500 feuilles, 3,88 €.

- 6 -

Pigiste n° 10 - novembre 2005

3

2

2

4

5

6

7

9

11

11

1

3

4

4

5

6

7

8

8

9

10

10

1

Page 7: Pigiste_10 intégral

Ça ? Ce n’est rien… » « Rien » est un bloc detrois cents pages reliées avec soin sous unebordure noire autocollante. « Rien » estposé sur le coin d’un bureau de l’AFP entreune foule de dossiers colorés et des carnetsde notes gribouillés. La journaliste del’agence a très envie de parler et d’éclaircirce « rien » qui se trouve en fait être toutpour elle. « C’est un bouquin que j’écris. Jene l’ai pas encore terminé. À l’agence, l’écri-ture des dépêches est tellement cadrée, tel-lement réglée qu’on étouffe vite. » Du boutde son pouce, elle fait défiler les pages àgrande vitesse. Elle se concentre pour m’ex-pliquer sa démarche : « Beaucoup de jour-nalistes ici ont ce besoin d’écrire autrechose, de s’aérer la tête. »La jeune femme n’est pas la seule qui m’aitparlé de ce curieux phénomène, ce besoinirascible qui démange les journalistes : écri-re. Pourtant je me souviens des leçons dog-matiques lors des jurys d’école au coursdesquelles on apprend que le journalisten’est pas poète et que le manque d’inspi-ration ne le concerne pas. Si sa page resteblanche, c’est que l’information en est absen-te. Point barre. À 19 ans, je disais : « Je seraijournaliste parce que j’aime écrire. » « Faux!m’ont répondu les oracles. Vous vous trom-pez de métier. » Alors j’ai désappris ce goûtet j’ai remis l’info au centre, j’ai nettoyé mesphrases pour les rendre plus efficaces.Celles de la jeune femme de l’AFP sontdevenues si efficaces qu’elle s’en est dessé-chée. Elle s’ennuie. Son métier, qui a besoinde ce dessèchement, a envahi sa tête, sa mainet sa plume. Elle rêve d’écrire des phrasessans verbe, des phrases à rallonge, des ono-matopées. Elle est fière de ses descriptionsinutiles qui s’étalent sur trente pages.« Rien » est sa soupape. Combien de jour-nalistes cachent sous leur bureau un « rien »qui leur donne à respirer ?

Jean Chabod-Serieis

- 7 -

Carnetde bord

«

LE(S) JOURNALISME(S)

Pigiste n° 10 - novembre 2005

La lecture des blogs sur la Toile rappelle quelques visites au musée d’Art contemporain lorsque, au détour d’une toileénigmatique et abstraite d’un peintre avant-gardiste, un visiteur s’exclame fièrement : « C’est du n’importe quoi, je fais la même chose quand je veux. » Le blog naît du mêmeressentiment (les journalistes et les peintres ont un pouvoirillégitime) et aboutit au même constat (« je vais le faire moi-même »). Blog est le diminutif de « weblog », carnet de bord électronique en anglais. Pour l’Académie française, qui les appelle « blocs-notes », ce sont des « sites, souventpersonnels, présentant en ordre chronologique de courts articles ou notes généralement accompagnés de liens vers d’autres sites ». Même si la plupart se contentent d’écrire leur journal intime, beaucoup de bloggeurs livrent leurs impressions sur l’actualité et vont jusqu’à présenter des informations invérifiables auxquelles ils donnent la formede véritables articles de presse (présentation en pyramide, citations, etc.) Leurs naissances sont si nombreuses et leur durée de vie si aléatoire qu’un référencement précis reste quasi impossible. On parlera donc avec pudeur de « plusieurs dizaines de millions ».Les premiers menacés par ce phénomène-qui-n’en-est-plus-un sont les journalistes. Que deviendront-ils lorsque tout le monde se sera déclaré journaliste – autrement dit, lorsque plus personne ne le sera ? Grâce au blog, n’importe qui peut se targuer de faire ses articles, ses « enquêtes et reportages ». Du coup, le journalisme à la papa s’en trouvesacrément ébranlé. Exemple en 2002, lorsque Dan Rather,vedette de CBS, fut contraint à la démission. Les documentsconcernant le passé militaire de George W. Bush dont il avait alimenté ses journaux se sont avérés faux. Qui a révélé cette information ? Des bloggeurs, qui ont passé lesdits documents au peigne fin.Le blog plus fort que le journaliste ? Plusieurs magazines ont déjà cédé à la tentation en publiant des pages entières de blogs comme ils publieraient l’article d’un de leurs journalistes. En février, Le Monde 2 publiait quatre pages du blog d’un dentiste irakien qui témoignait de la vie quotidienne à Bagdad… Mieux : les journalistes eux-mêmes se sont mis à blogger massivement, s’offrant ainsi une tribune pour des papiers soit trop pointus, soit trop personnels ou trop corrosifs. Dans ces cas-là, le blog, qui apparaît comme un exutoire pour des plumes trop originales, devient un lieu d’expérimentations et d’expression libre. Le blog, sauveur de la presse ?

J. C.-S.

Les bloggeursÀ la question « qui suis-je? », le journaliste n’apas toujours donné la même réponse. L’Histoirelui a permis de connaître mille rôles différents,comme autant de genres journalistiques avecleurs codes et leurs héros. Chaque mois, retoursur l’un d’eux.

Page 8: Pigiste_10 intégral

Le pôle Pigistes a renouvelé au printemps 2005 sa « journée pigistes » en invitanttoutes les sections SNJ à rencontrer les journalistes pigistes de leur entrepriseou de leur région pour les écouter et tenter ensuite de régler les problèmesauxquels ils sont confrontés. Avec ou sans membre du pôle, des journées pigistesont été organisées chez Bayard, Hachette, dans les groupes Le Moniteur/LaGazette, Liaisons, Tests, à Télérama, La Provence. Elles ont apporté une réponsepositive à certains journalistes pigistes persuadés que « les syndicats » ne s’oc-cupent que des permanents.

Informer les pigistes sur leurs droits et les mobili-ser favorise le respect de la convention collectiveau bénéfice de tous les journalistes. Mais cela

peut aussi permettre aux sections SNJ d’entreprisede renforcer leurs rangs, d’avoir de nouveaux candi-dats et d’élargir leur score aux prochaines élections.À l’occasion de la « journée pigistes », un SNJ Infos« spécial pigistes » avait été édité par le SNJ Régionparisienne. Des délégués de régions ont émis le sou-hait d’une couverture plus large, tout à fait envisa-geable tant en termes de contenu que de diffusion.

Pour les élections d’entreprise, la permanenceAction syndicale et le pôle Pigistes diffusent un mo-dèle de protocole d’accord préélectoral précisantbien comment les journalistes pigistes doivent êtrepris en compte dans les effectifs et rappelant quepour eux aussi l’ancienneté requise est de trois moispour être électeur et un an pour être éligible. Les né-gociateurs peuvent fixer un seuil minimal de revenumais celui-ci ne devrait pas être supérieur – pourêtre électeur – à trois fois la moitié du barème de ré-férence mensuel (indice 100).

Les employeurs ont tout intérêt à « dissi-muler » les pigistesLe SNJ ne doit pas les y aider en signant des proto-coles ne les prenant pas en compte. Le SNJ a obtenuen justice une expertise – actuellement en cours –après le refus de sa déléguée syndicale du Moni-teur/La Gazette de signer un protocole préélectoralexcluant la majorité des journalistes pigistes du corpsélectoral et du calcul des effectifs. Une expertise surles effectifs a également été obtenue au Marin, où ladirection a dénoncé l’accréditation comme DS d’undélégué du personnel SNJ en faisant état d’un effectifinférieur à 50 alors que de nombreux journalistes pi-gistes et de prétendus CLP n’ont pas été comptabili-sés (contestation venant après une grève des journa-listes pigistes pour une augmentation du tarifmisérable en vigueur alors : 28 euros le feuillet).

C’est à la justice également que recourent les sec-tions syndicales d’Emap et Emap France avec le sou-tien du SNJ face à des directions qui, notamment,retranchent la masse salariale des pigistes de lamasse salariale globale. Dans le premier cas, les bud-gets fonctionnement et activités sociales du CE sontamputés alors que le CE fait bénéficier les pigistesréguliers de ses prestations. Dans le second cas, pen-dant des années, la réserve de participation a été mi-norée et les journalistes pigistes illégalement privésde leurs droits à cette participation aux bénéfices.Ces anomalies ont pu être décelées par l’expertcomptable du CE, Olivier Schwartzbard, dans lesdeux cas. Mais il appartient à tous les CE d’alerterleur expert sur ce risque afin qu’il vérifie que, dansles comptes de l’entreprise, les salaires des pigistessont bien affectés à la rubrique salaires et non dansune rubrique autre.

Les fédérations patronales hostiles à la créationd’une commission sur les violations du droit dutravail et de la convention des journalistesÀ l’initiative du pôle Pigistes et avec l’appui desautres syndicats de journalistes, le SNJ a demandéau ministère du Travail la création d’une commis-sion mixte paritaire sur les violations du droit dutravail et de la convention collective des journalistessubis par les journalistes rémunérés à la pige dans lapresse écrite et dans l’audiovisuel. Après avoir étéreçu une première fois, en compagnie du SNJ-CGTet de la CFTC, le SNJ s’est entendu dire par laDirection des relations du travail que les fédérationspatronales ne voyaient pas l’intérêt et étaient globa-lement réticentes à la création d’une telle commis-sion. Il a été demandé au SNJ seul de revenir avecune proposition « recentrant le débat » et offrant« une porte d’entrée ». Le SNJ est retourné en sep-tembre à la DRT avec une demande d’établissementdes barèmes de pige dans toutes les formes depresse, conformément à l’article 22 de la CCNTJ. Il afourni les barèmes existants dans douze formes de

- 8 -

Rapport d’activité 2004-2005du pôle Pigistes du SNJ

COMMUNIQUÉ DU SNJ-PIGISTES

Pigiste n° 10 - novembre 2005

Page 9: Pigiste_10 intégral

presse pour les permanents parmi lesquels trois seu-lement – quotidiens nationaux, hebdomadairesd’opinion, agences radios – disposent d’un barèmede pige. Il a été demandé au SNJ de proposer des ba-rèmes par groupes de formes de presse. Le SNJ a in-formé les autres syndicats de journalistes et leur aproposé de travailler ensemble sur ce thème.

Des négociations qui ont tourné courtIl faut savoir que les négociations ouvertes en 2003sur l’établissement de barèmes ont toutes tournécourt. À la FNPS, tous les syndicats de journalistesont refusé la proposition de 35 euros le feuillet(1 500 signes). Le SPMI a suspendu sine die les négo-ciations. Le SPPMO également, mais après avoir si-gné une minute de discussion reconnaissant que sontarif à la ligne s’entendait pour 30 signes – ce qui metle tarif du feuillet à 47,50 euros. Partout, le SNJ a re-vendiqué un barème minimal de 60 euros le feuillet(plus congés payés et 13e mois). L’absence de barè-mes ailleurs ne doit pas empêcher les négociateursSNJ de branche et d’entreprise de réclamer la réper-cussion des augmentations annuelles sur les tarifs depige pratiqués comme cela a été obtenu en PQD.

À la demande du pôle Pigistes, le SNJ n’a pas signéen mars l’accord de branche presse écrite sur la for-mation car les employeurs ont refusé de mentionnerexplicitement les journalistes pigistes comme béné-ficiaires du DIF (droit individuel à la formation). Des« négociations » pour l’application de ce droit aux jour-nalistes pigistes se sont ouvertes en juin sous l’égidede la FNPF. Les fédérations d’employeurs n’ont faitaucune proposition sinon celle d’interroger leurs ad-hérents sur ce que représente la masse salariale desjournalistes pigistes dans la masse salariale globale.Le pôle Pigistes a travaillé sur une proposition pourlaquelle il serait intéressant de savoir si elle est sou-tenue par le SNJ. La réunion intersyndicale prépara-toire n’a réuni que SNJ, CFDT et CGT.

Pour une mesure du temps de travail despigistesLe SNJ-CGT prépare une proposition fondée surl’exercice du DIF dans une entreprise de référence,l’employeur principal. Il souhaite aussi réclamer lamesure du temps de travail pour chaque pige, parexemple que soit contractualisé le fait que tel arti-cle représente trois jours de travail. Cette revendi-cation n’a pas empêché le SNJ-CGT de signer l’an-nexe B de l’accord sur la formation décrivant lespigistes comme « personnels dont le temps de tra-vail n’est pas mesurable ». Le SNJ peut se déter-miner par rapport à ces propositions peut-être sé-

duisantes mais, pour la deuxième, sans doute irré-alistes après trente ans de pratique de la pige sansréférence au temps de travail du moins dans la pres-se écrite. Le SNJ devrait surtout avoir sa propreproposition, celle du pôle Pigistes ou une autre àélaborer et à faire défendre par les deux représen-tants SNJ à la négociation. En attendant un éven-tuel accord de branche, les délégués SNJ doiventrappeler aux directions que leur obligation de for-mation (1,6 % de la masse salariale, celle des pi-gistes incluses) doit bénéficier à tous les salariés,pigistes compris (plan de formation, CIF, DIF, pé-riodes de professionnalisation).

Des réponses à vos questionsLe pôle Pigistes répond à tous les courriels envoyés àl’adresse : [email protected]. La plupart émanent de pi-gistes en butte aux difficultés, hélas, courantes : non-paiement de piges, licenciement, congé maternité,paiement autre qu’en salaire, etc. Y arrivent aussiquelques demandes d’employeurs concernant l’ap-plication des droits des journalistes aux pigistes. Lepôle a apporté conseils et jurisprudences à des jour-nalistes pigistes agissant aux prud’hommes ouconfrontés à la liquidation de leur entreprise. Il aaussi travaillé sur les conclusions de divers dossiersavec les journalistes et les avocats concernés.

Le pôle a aussi plusieurs fois répondu à des de-mandes émanant de délégués SNJ : requalificationsde contrats de travail de pigistes, accès des pigistesaux élections dans l’entreprise, licenciements, casindividuels. Et il a aidé des pigistes nouvellementélus ou désignés DS SNJ au Moniteur/La Gazette, àInfomer, à Action commerciale, au Quotidien dumédecin.

Des journalistes pigistes se sont syndiqués au SNJpour marquer leur soutien aux actions du pôle Pigistes.

Martine RossardRoyat 13 octobre 2005, pôle Pigistes SNJ

- 9 -

COMMUNIQUÉ DU SNJ-PIGISTES

Pigiste n° 10 - novembre 2005

Page 10: Pigiste_10 intégral

La culture scientifique traverse une crise profonde. Les journalistes scientifiques ont-ils encore leur place, quels rôles peuvent-ils prétendre jouer, quelles sont lesévolutions à envisager? À l'auditorium de la Cité des sciences et de l'industrie, àParis, le 20 septembre, près de 300 personnes venues prendre part au cinquan-tenaire de l'Association des journalistes scientifiques de la presse d'informationont tenté d'apporter des éléments de réponse.

Quel avenir pour le journalismescientifique ?

La question de la place des journalistesscientifiques s’avère bel et bien récurrente.Les premiers membres de l’AJSPI, fondée

en mars 1955, devaient déjà se battre pour réserverun espace à leur spécialité. Au sein de leur proprerédaction d’abord, mais également avec les chercheurs, à l’époque nettement réticents à livrer leurs découvertes de peur de voir leurs propos déformés, « sensationnalisés ». De profondes transformations structurelles se sont opérées depuis. Après le colloque de Nice,organisé en 1969 par l’association, de nombreuxinstituts et laboratoires de recherche se sont dotés de services de relation presse et communicationscientifique. Et les chercheurs n’ont pour la plupart aujourd’hui plus peur des médias. Les journalistes scientifiques ne sont-ilsaujourd’hui « plus que des passeurs de savoir » ?

Leurs missions vues par eux-mêmesL’enquête menée en 2005 par l’AJSPI auprès de ses membres révèle qu’ils s’estiment des responsabilités allant bien au-delà de la simpleinformation des citoyens. « Notre boulot: faciliter la compréhension, donner des outils de connaissancequi permettent au lecteur de se faire sa propreopinion », explique Vincent Tardieu, responsable du DESS de journalisme scientifique de Montpellier.Il s’agit donc de rendre la science plus familière et, plus loin encore, de mettre l’actualitéscientifique en perspective et d’en traiter dès que possible la dimension sociétale. Pourtant, la pratique ne suit pas. Sur les sujets à enjeux sociétaux proposés par les répondants à l’enquête à leur rédaction, seuls 50 % ontbénéficié d’une enquête de terrain, les recherchessur Internet prenant le pas. Mais attend-on autre chose d’eux ? Un autre journalismescientifique est-il à inventer ?

Susciter de nouvelles vocations

Philippe Busquin, député européen et anciencommissaire européen à la recherche, estimeessentiel qu’il y ait de plus en plus de journalistesscientifiques. Une responsabilité concerne, selon lui, la revalorisation de l’image de la science.Car le rapport Hamelin de novembre 2003 le confirme : les formations scientifiques et techniques subissent une réelle désaffection des lycéens et des étudiants. À l’heure où l’Europeestime à 700 000 le nombre de chercheursnécessaires pour assurer le renouvellement des générations, aux médiateurs donc de relayer les enseignants et de susciter de nouvelles vocations.

Développer une culture du débatpublic en FrancePlusieurs pays européens sont déjà dotés de structures visant à faciliter la compréhensiondes enjeux des sciences par la population, et à collecter et confronter les questionnementsémanant du public. La France, quant à elle, reste à la traîne. Membre de l’Office parlementaire

- 10 -

Portrait d’uneassociation : l'AJSPI

ASSO DU MOIS

Pigiste n° 10 - novembre 2005

Table ronde « Journalistes scientifiques : une espèce à part ? »

© C

ath

erin

e B

éal

Page 11: Pigiste_10 intégral

d’évaluation des choix scientifiques et techniques,Claude Saunier souligne clairement combien le législateur ne peut se passer de l’éclairagescientifique lors de l’élaboration d’une nouvelle loi.Devant la surdité et l’inertie des pouvoirs publicsface aux alertes lancées, populariser la science lui semble un bon moyen de faciliter la mobilisationde l’opinion publique, la plus à même de faireréagir les politiques. Ainsi, les risques accrus par la mondialisation en matière de zoonosesvirales avaient été soulevés dès décembre 2004.Avertissements restés sans écho… Pour Yves Marignac, rédacteur en chef de Plutonium investigation, il s’agit de passer d’une démocratie représentative à un systèmeparticipatif. Et les journalistes scientifiquesdevraient y occuper une place de premier plan,animant les discussions, mettant en perspective les conflits d’intérêt et d’opinion, explicitant les enjeux non seulement sociétaux, mais aussipolitiques et économiques. Sentiment largementpartagé par Dorothée Benoît-Browaeys, journalistescientifique qui n’a pas attendu pour passer à l’action : VivAgora, sa jeune fondation pour le débat sciences-société, se veut une plate-formede veille, d’information et de dialogue entre les acteurs de la société civile, de l’industrie, de la recherche et des pouvoirs publics.

Nous l’avons vu, les journalistes scientifiques ont bien des missions spécifiques et de grandschantiers les attendent. Reste à leur en donner les moyens…

Catherine Béal

L’AJSPI a récemment lancé les appels d’offres de la quatrième session de la bourse d’échange

chercheurs-journalistes (cf. Pigiste n° 2,novembre 2004). Depuis 2001, une dizaine

de chercheurs par an participent ainsi en tant que journalistes stagiaires pendant

cinq jours à la vie d’une rédaction, pendant que des journalistes intègrent un laboratoire de recherche. Une rémunération est versée

aux pigistes pour compenser le manque à gagner lié à cette période d’indisponibilité.

La formule remporte un vif succès et la majorité des rédactions se disent prêtes

à renouveler l’expérience. Aujourd’hui,pas moins de trente-cinq journalistes

et trente chercheurs ont pu découvrir« l’autre monde ».

La formule du jour, « A-t-on encore besoin des journalistes scientifiques? », donnait le ton.Provocation ou doutes réels dans la profession?L’interrogation semblait d’autant plus fondée que le hors-d’œuvre se révélait tout aussi percutant:avec « L’actualité scientifique, vous êtes sûr que cela existe ? », l’existence du matériau de travail était remise en question. Au plat de résistance, « Journalistes scientifiques : une espèce à part? », les opinions s’accordaient pour dire qu’un journaliste scientifique est d’abord un journaliste. Les deux dernières tables rondes,« Fais-moi rêver, fais-moi peur » et « Un rôle (petit, grand, nul) dans le jeu démocratique? »,ont clos la journée sur une note plus optimiste : oui, les journalistes scientifiques sont utiles,et même indispensables !

Un « Vis ma vie »journalistes-chercheurs

ASSO DU MOIS

Vous avez dit précarité ?La paupérisation de la profession n’épargne mal-heureusement pas les spécialités scientifiques.Alors que, selon la CCIJP, le taux de pigistes chezles encartés évolue peu de 2000 à 2004 – de 18,8 %à 18,7 % –, il passe de 30,3 % à 44,1 % (116 sur 263)dans le même temps au sein de l’AJSPI. L’enquêteréalisée en 2005 par l’association révèle, pour 59 ré-ponses, 35 pigistes, parmi lesquels quatre sur cinqont une activité supplémentaire, généralementdans l’édition ou la communication. Leur revenubrut mensuel, entre 1 000 et 2 000 euros, ne repré-sente la totalité des ressources que pour un tiersd’entre eux, tandis que pour six pigistes, l’activitéjournalistique ne couvre pas la moitié de leurs res-sources mensuelles.

Pigiste n° 10 - novembre 2005

- 11 -

Table ronde « Fais-moi rêver, fais-moi peur » .

Au menudes tables rondes

© C

ath

erin

e B

éal

© C

ath

erin

e B

éal

Page 12: Pigiste_10 intégral

Salauds de journalistes qui nous cachent tout. La chaudeambiance qui règne dansle métier depuis quelquesannées n’est pas nourrie par des obsédés du complot. Les journalistes eux-mêmesl’alimentent. En 2002,Édouard Dor, rédac chef

de RFI et Bernard Valette, rédac chef du service politique de France Inter, publientLes Vertus du mensonge… ou comment

les journalistes ont eux-mêmes ruiné leur crédibilité.La couverture noire de l’ouvrage laisse penser que chacun dans le métier va en prendre pour son grade. C’est le cas. Sur 200 pages, sans la moindreanimosité mais avec résignation, ils énumèrent les dérapages de la profession qui, mis bout à bout, ont conduit à la perte de confiance du public. Ils passent en revue les nombreux exemples d’auto-intoxications, de bidonnages, de mensonges et d’infos non vérifiées qui se sont révélées dangereuses…S’agit-il pour autant d’une énième liste noire que la répétition a fini par rendre inutile ? Non, parce que les très nombreux exemples qui la composent la préservent de l’infect règlement de comptes personnelqui est généralement à l’origine de nombreux ouvragesdu même genre. L’anonymat de tous les acteurs de ces dérapages est conservé. La démonstration a un but résumé dans le dernier chapitre, « Avant qu’il ne soit trop tard… » Dor et Valette y préconisent en effet la création d’un Observatoire des journalistes.Aujourd’hui, arguent-ils, un professionnel de l’information peut « vanter les mérites des auteursd’un génocide, détruire par des supputationsmensongères la vie d’un innocent, truquer des interviews […] et continuer à exercer son métiercomme s‘il avait le droit à l’impunité. Qui peut tolérerun tel privilège ? » Un observatoire veillant au respectdes règles permettrait de redonner confiance à un public désorienté. Hélas, concluent les auteurs,« les journalistes perçoivent le mot règle comme une atteinte à leur liberté. » Faut-il s’y résigner ?

J. C.-S.

« Les vertus du mensonge… Information,déformation, manipulation », Édouard Dor et Bernard Valette, Sens & Tonka, Paris, 2002, 209 p., 12 €

Lu pourvous

JargonnerieLes rédacteurs en chef parlent aux pigistes :

passage en revue de ces truculentesexpressions qui vous gâchent la vie.

Absurdités, questions pièges, tout estpermis pour que vous ne rappeliez pas.

Mais vous rappellerez.

A comme Actualité« Le sujet est intéressant mais il n’y a pas

d’actualité », vous rétorque avec une tendressecompatissante le rédac chef à qui vous vouliez

fourguer une enquête de fond sur les collectionneurs de harpons esquimaux.« Il y a cinq ans, je vous aurais pris votre

papier sans problème, mais aujourd’huil’exigence d’actu est telle que je ne peux pas »

(sic). Quelle actualité vous demande-t-on ?Libé et surtout Le Monde 2 suivent-ils

au détail près le sacro-saint fil de l’AFP ? Non, et comme le faisait remarquer récemment

une pigiste, « le fait de traiter un sujet donnedes idées aux confrères qui à leur tour

s'engouffrent et enquêtent sur le même thème.Du coup le sujet devient sinon d'actualité

du moins à la mode !…» L’actualité est une notion bien vague dont le synonyme est souvent « alibi » : au lieu d’enquêter

à la suite d’un événement, on trouve d’abord le thème et après seulement on cherche l’alibi

dans l’actualité qui justifiera qu’on en parle.

B comme Bouclage« C’est une super idée mais là, nous sommes

en bouclage », vous lâche d’un air sincèrementdésolé le rédac chef que vous pistiez depuis

une semaine pour lui vendre votre article sur le désarroi des pêcheurs du Boulonnais.Cette façon de renvoyer le pigiste à son bac

à sable est si fréquente que l’on se demande si la presse française ne passe pas tout son temps

dans un éternel bouclage, une sorte de cyclesans fin où l’on ne sait plus trop dans quel

ordre doivent se faire la rédaction et le bouclage.Pour bien boucler, bouclons tout le temps…

Afin d’être certain que le rédac chef débordé et pressé de raccrocher n’est pas en train

de vous ressortir l’excuse de façon mécanique,notez bien la période à laquelle vous avez

appelé et tâchez de rappeler à un autremoment. Un mensuel vous dit qu’il boucle

le 20 ? Rappelez-le le 15 du mois suivant et s’il vous redit qu’il boucle, ménagez

vos nerfs et parlez calmement.

Jean Chabod-Serieis

Pigiste n° 10 - novembre 2005

- 12 -

Page 13: Pigiste_10 intégral

Rédacteur en chef de la rubrique médiasdes Inrockuptibles, Jean-Marie Durandprivilégie l’engagement entre pigistes etrédaction.

Travaillez-vous avec beaucoup de pigistes ?Dans l’absolu, non. Seulement une dizaine de régu-liers. Je pourrais représenter ça par deux cercles : uncercle restreint d’environ quatre personnes qui col-laborent en tant que permanents réguliers, et unautre, d’environ une dizaine de personnes qui pigentponctuellement.

Quels sont, selon vous, les gages de qualité etles attentes des Inrocks envers un pigiste ?Les qualités nécessaires pour être un bon pigiste ? Àmon avis, c’est partout pareil. On demande au pi-giste, peut être plus qu’aux autres journalistes, d’êtrerégulier dans son travail, ponctuel. Ici, l’hebdoma-daire a un rythme tendu, rapide, je demande aujournaliste pigiste de bien écrire, mais pas seule-ment. Il doit être curieux. Paradoxalement, je nepeux pas lui demander une enquête trop longue,étant donné le rythme d’un hebdo. Je prends encompte le problème de temps que peut connaître lepigiste dans telle ou telle recherche. Nous leur de-mandons aussi de faire le travail que nous-mêmes nepouvons pas faire en interne. Alors là, les pigistesdoivent être disponibles, polyvalents. Bizarrement,on demande plus de travail à un pigiste : il doit fairepreuve de davantage d’originalité, alors qu’il se trou-ve dans une situation, que beaucoup connaissent, deprécarité, d’incertitude. Je les considère comme desjournalistes à part entière, c’est important. J’ai uncontrat moral avec certains, c’est-à-dire que je m’en-

gage implicitement pour que certains puissent envivre et s’en sortent à la fin du mois. Le feuillet est àpeu près à 50 euros. Le mieux est de collaborer avecdeux ou trois supports différents pour en vivre, voilàmon conseil. Et puis, peut-être que le fait d’écrireaux Inrocks assoit une certaine notoriété. Ce quel’on apprécie aussi chez nos pigistes, c’est leur rap-port à la langue et leur qualité d’écriture, c’est unplus et c’est la politique des Inrocks, ce qui donne leton au magazine.

Comment voyez-vous le métier de pigiste ?J’ai été pigiste pendant un an, j’ai pu prendreconscience durant cette période de la différence destatut, de la présence irrégulière ou pas du pigiste ausein d’une rédaction. Auparavant, j’ai travaillé auservice de communication d’un ministère. Avant tout,le pigiste doit avoir son réseau relationnel dans cemilieu, s’il veut continuer à avancer. Sans connais-sances, la progression me paraît difficile. Le métierest mal payé, le nombre de pigistes ne cesse de dimi-nuer dans certaines rédactions chaque année, toutpasse par la fidélisation et la spécialisation du pi-giste. Il doit mettre son savoir-faire en avant. S’il aun bon sujet sur quelque chose de très spécifique, ilpeut décrocher une commande. Pour moi, l’idéal se-rait d’avoir un travail stable à côté, en rapport avecun métier de la culture. Ici, nous avons des ensei-gnants. Le régime de la presse est assez dur, alors ilfaut avoir plusieurs cordes à son arc.

Propos recueillis par Karine Claeren

© D

.R.

3 questions àun rédac chef

Les Inrockuptibles, hebdomadaire national

Diffusion : 40 500 ex. OJD

Prix du feuillet : 50 €

Contact :[email protected]él. : 01 42 44 16 16

- 13 -

Pigiste n° 10 - novembre 2005

Page 14: Pigiste_10 intégral

Yves Barros n’écrit pas, il croque. Dessinateuret journaliste à la fois, il esquisse en quelquestraits l’actualité. Alors que le rédacteur doitêtre objectif, neutre et détaillé, l’illustrateur a droit au raccourci et à l’insolence, mais la presse laisse peu de place à cette formegraphique du journalisme.

Yves se rappelle avoir toujours dessiné mais,contrairement aux autres enfants, il ne s’est pasarrêté et a choisi d’en faire son métier. Il rêvait de devenir un Sempé ou un Topor. Autodidacte,comme la plupart de ses autres modèles, Fred 1

et Bosc 2, Yves commence sa carrière dans la presse en 1986, à 17 ans, en animant les pages de Sud-Ouest Dimanche de ses dessins d’humour.Face à la montée du Front national, son travaildevient plus engagé. Cette prise de consciencepolitique pourra s’exprimer en 1992 dans La Grosse Berta, hebdomadaire satirique dontl’équipe relancera Charlie-Hebdo la même année.Yves illustre aujourd’hui l’actualité pour le mensuelPsikopat, qu’il estime plus engagé et moins bobo que Fluide glacial. L’état du mondel’inspire. Il se décrit comme « un grand énervé ». À l’entendre,on le croit. Sa voix est basse,précipitée, il avale parfois les motset entrecoupe ses phrases de rires sans joie. Il s’énerve contre le propriétaire du reluisant 4x4 climatisé qui roule exclusivement sur le bitume des villes, contre les responsables des marées noires, contre les extrémismes religieux, contre le ministre de l’Intérieur et mille choses encore.Yves note en vrac ce qui se passe dans l’actualité et se retrouve vite submergé par les papiers. Il trace des croquis au kilomètre. Vient ensuite le momentdu tri. Les mauvais dessins ou qui ne sont plus à la Une disparaissent avant que l’auteur finalise les épreuves conservées. Son style aigu et nerveuxrappelle celui de Pessin. La comparaison flatte notre dessinateur : « Lorsqu’il illustre un sujet, tout est dit. » Yves admire également Pétillon,présent dans Le Canard enchaîné et créateur du héros de bande dessinée Jack Palmer. Il est moinstendre avec Plantu, qu’il trouve trop consensuel. Pourlui, un bon dessin doit être subtil et sans méchanceté.Dans les années 1990, il croyait encore à une carrièredans la presse. Las des courriers sans réponses, des interlocuteurs non décisionnaires, de la difficultéde joindre les bons responsables dans les rédactionset surtout des refus injustifiés, Yves, qui s’admet

piètre commercial, se tourne vers l’institutionnel. Si l’on en croit la Commission de la carte d’identitédes journalistes professionnels, ils ne sont qu’une centaine à tirer la majorité de leurs revenus de la presse et à porter le titre de « reporter dessinateur ». Yves ne bénéficie donc pas de la carte de presse comme nombre de ses confrères et cotise à la Maison des artistes.

Dans la presse d’entreprise, il estime que les rapports sontplus clairs et le travail bien mieuxpayé. Il collabore avec la SNCF,Orange et la Snecma, croque

dans des journaux d’entreprise, pour des sitesInternet, des éditions techniques. Il animeégalement des colloques et des séminaires en illustrant en direct les propos des intervenants. Ces défis le stimulent : « Il faut être bon et rapide. La sanction est immédiate. »Yves Barros vit à Bordeaux. L’informatique lui permet de travailler à distance. Il conçoit que vivre à Paris simplifie les rencontres : « Dix minutes de conversation dans un cocktaildonnent plus de résultats que des messagesélectroniques. » L’illustrateur regrette souvent que la qualité du travail ne soit pas plus privilégiéeque le contact. Aujourd’hui, les propositions de travail viennent à lui, oublié le temps des douloureux démarchages. Il ajoute la maquette à ses activités d’illustrateur et collabore à l’écriture de scenarii. Yves Barros regrette juste qu’« il n’y ait plus de place pour les dessins mordants dans la presse. » Élisabeth Nodinot

1. Fred, né en 1931, créateur de Philémon.2. Jean-Maurice Bosc, mort en 1973, créateur de la Boscavie,

où évoluaient ses personnages au gros nez.

« Un bon dessin doitêtre subtil et sans

méchanceté »

- 14 -

Portrait

Pigiste n° 10 - novembre 2005

Yves

Bar

ros

• y

ves.

barr

os@

free

sbee

.fr

Page 15: Pigiste_10 intégral

Aux éditions Grafouniages :Grandir, 2004, album pour enfantsLa vie est une loterie, 2002Pan dans la gueule !, 2001Beauté du sport, 1999Dessins exécutés, 1999

En collaboration avec Coconut,toujours chez Grafougniages :L’Amour enfin, 2005, à paraîtreL’Amour encore !, 2002

Chez Insep Consulting :Le manager trop performant, 2004

Parutions

Quelques dessins d’Yves pour Pigiste

Pigiste n° 10 - novembre 2005

PORTRAIT DE PIGISTE

- 15 -

Les Incorrigibles recherchent un localCollectif regroupant une dizaine de pigistes (rédacteurs,JRI, photographes et graphiste), Les Incorrigibles (cf.Pigiste n° 1, octobre 2004) va perdre son local du 20e

arrondissement de Paris début avril 2006. Le bureau,actuel et à venir, est un lieu de travail pour tous cesprofessionnels. Pour continuer à travailler ensemble, àéchanger leurs idées, leurs expériences, et à mutualiserleurs – faibles – moyens, le collectif recherche pour leprintemps prochain un nouveau local d'environ 100 m2,dans l'Est parisien (Paris ou petite couronne).Contact : Manuel Jardinaud, 06 83 35 56 40,[email protected]

.0Cinq pigistes et photographes recherchent deux cama-rades free-lance pour les rejoindre dans un local quidevrait bientôt leur servir de bureau. Ça se passe àParis et il faut pouvoir débourser environ 150 eurospar mois (Internet et téléphone compris).Contacts : Elsa au 06 21 73 28 52,

Yoanna au 06 61 54 82 44.

Petites annonces qui n’ont rien à voir

Yves

Bar

ros

• y

ves.

barr

os@

free

sbee

.fr

• h

ttp:

//gra

fou

nia

ges.

free

.fr

Page 16: Pigiste_10 intégral

Ou comment s’en sortir, enceinte jusqu’auxdents, dans les dédales de la CNAMTS.Les critères pour l’ouverture des droits : àvos calculettes ! (Cf. articles L.313-1-3°, R.313-1-3° et R.313-3-1° du code de la Sécurité sociale)D’abord, il faut bien savoir que les pigistes, commetous les salariés, dépendent de la CNAMTS, la Caissenationale d’assurance maladie des travailleurs sala-riés. Pour bénéficier des indemnités journalières del’assurance maternité, la règle appliquée à toute sala-riée est l’une des suivantes :

• avoir travaillé 200 heures au cours des trois der-niers mois précédant la date de référence 1,

• avoir cotisé à hauteur d’au moins 1 015 fois le SMIChoraire brut 2 sur 6 mois, ou alors 2 030 fois leSMIC horaire brut sur 1 an,

• être au chômage et toujours indemnisée parl’Assedic au moment du congé maternité. Dans cecas, les droits sont ouverts sans difficulté (donc pasla peine de courir après les piges).

Lors de l’examen du dossier, la Caisse primaire d’as-surance maladie (CPAM) regarde dans un premiertemps si l’ouverture des droits est possible en tenantcompte de ces critères. Mais il existe également desrègles d’ouverture des droits dites « d’arrêtés d’équi-valence » applicables aux journalistes rémunérés àla pige, plus favorables.

Pour ce nouveau calcul, la pigiste doit :• soit avoir cotisé sur un salaire égal à 25 fois le pla-

fond journalier en vigueur (en 2004, ce plafond étaitde 112 euros, soit un total de 2 800 euros) au coursdu trimestre précédant la date d’examen des droits 1,

• soit avoir cotisé sur un salaire égal à 100 fois le pla-fond journalier (soit 11 200 euros en 2004) aucours des quatre trimestres précédant la dated’examen des droits 1.

Un conseil : en prévision d’un congé maternité, ilfaut demander à ses employeurs de payer tous les sa-laires dus avant le congé et surtout vérifier que lesfiches de paie correspondantes mentionnent bien unedate antérieure à la date présumée d’arrêt de travail.Une indemnisation peut être refusée parce qu’ilmanque 13 euros de cotisations (et je sais de quoi jeparle). Tous les salaires comptent ! Attention, les pigeseffectuées avant la date présumée d’arrêt de travailmais payées après ne seront pas comptabilisées. Ellessont même illégales si leur versement intervient pen-

dant le congé. Mais l’expérience montre que la Sécuferme souvent les yeux sur ces sommes, surtout sielles ne sont pas très élevées. Il faut également noterque tout paiement en droits d’auteur ou en honoraires(ce qui, rappelons-le, est illégal) ne compte pas.

Si le calcul de la CPAM n’est pas favorable, il fautd’abord consulter la jurisprudence en vigueur. Si elledonne raison à la salariée, celle-ci doit plaider sa si-tuation en s’appuyant sur ces nouvelles données.Sinon il faut adresser, sous deux mois, un recours au-près du tribunal des affaires de la Sécurité sociale(immeuble le Brabant, 11, rue de Cambrai, 75945Paris cedex 19).

Le complément libre choix d’activité : unesolution si le congé maternité est refuséRétroactive à partir du mois de naissance de l’enfant,cette prestation est versée par la Caisse d’allocationsfamiliales (CAF), qui semble moins tatillonne que laCNAMTS. Pour en bénéficier à la naissance d’unpremier enfant, il faut justifier d’au moins huit tri-mestres de cotisations vieillesse (en continu ou non),dans les deux années qui précèdent sa naissance.Pour un deuxième enfant, la période de référence estde quatre ans, et de cinq ans pour trois enfants ouplus. Si vous avez un employeur régulier dont lespremières fiches de paie remontent à au moins deuxans, demandez-lui de vous préparer une attestationemployeur. S’il refuse (mais il n’y a pas de raison carcela ne lui coûte rien), essayez de trouver une fichede paie qui indique la date d’entrée dans l’entreprise.Cette prestation s’élève à 347,42 euros (montant va-lable jusqu’à fin 2005) par mois, auquel peut s’ajou-ter l’allocation de base pour atteindre 512,64 euros.Plus d’infos sur le site : www.caf.fr, rubrique Pajepour « prestation d’accueil du jeune enfant ».

- 16 -

Juris’PigesPiges et congé maternité

Pigiste n° 10 - novembre 2005

© V

icto

ire

N’S

ondé

Page 17: Pigiste_10 intégral

Le versement de l’indemnité: gérer soi-mêmele dossier pour éviter le casse-tête… avecl’aide du papa pour limiter les contractionsSi vous remplissez les conditions pour bénéficier ducongé maternité, demandez à vos employeurs d’en-voyer une attestation de salaire à la CPAM.

Un conseil : il est plus judicieux de se procurer soi-même les feuilles d’attestation à la CPAM, de lesadresser à ses différents employeurs en leur deman-dant de nous les retourner et enfin de les porter à laCPAM. Parce que si l’un d’eux a oublié de donner la fa-meuse attestation à la Sécu, les salaires qu’il aura ver-sés ne seront pas comptabilisés et, par conséquent, lesindemnités seront plus basses. Et souvent, la Sécu estincapable de désigner l’employeur indélicat.

Comment la Sécu calcule-t-elle les indem-nités journalières (IJ) ?IJ maternité = salaire soumis à cotisation (c’est-à-dire salaire brut, le cas échéant abattu de 30 %) –cotisations obligatoires – CSG et CRDS. Le calculdes indemnités mensuelles est obtenu en multi-pliant le montant des IJ par le nombre de joursdans le mois. Mais attention, les indemnités men-suelles sont en général plafonnées à 2 516 euros(plafond de la Sécurité sociale au 1er janvier 2005).Plusieurs décisions 3 ont pourtant imposé à la Sécud’appliquer un plafond annuel et non mensuel lorsdu calcul des indemnités journalières d’une pigiste,mais dans la pratique ces décisions se voient rare-ment appliquées d’emblée.

Un conseil : un courrier explicatif, accompagnéd’une copie des jugements, adressé à la direction devotre centre permet d’obtenir gain de cause. On peutse procurer ces copies auprès du SNJ, notamment.

« Un congé sera accordé aux journalistes profes-sionnelles en état de grossesse, conformément à lalégislation en vigueur. Pendant son congé mater-nité, la femme salariée recevra le paiement intégralde son salaire, sous déduction des prestations en es-pèces de la Sécurité sociale et, le cas échéant, de tousautres régimes collectifs pour lesquels l’entreprisecotise », article 42 de la convention collective natio-nale du travail des journalistes. À l’employeur doncde compléter les IJ à hauteur du salaire net journa-lier perçu par la pigiste au cours des 12 mois précé-dant le congé. N’hésitez pas à faire vous-même lecalcul et à réclamer ce dû par courrier auprès del’employeur (par le biais du forum Piges notamment,des tableaux expliquant le calcul et des lettres typessont disponibles. Si besoin, lui rappeler les textes.

La demande de subrogation auprès de sonou ses employeursUn bon moyen selon certaines pour éviter les mar-chandages et les énervements, déconseillés quandon est enceinte. Comment ça marche ? L’employeurcalcule le salaire moyen sur les douze derniers mois,sans appliquer de plafond. La Sécu lui verse vos in-demnités (selon son propre mode de calcul).L’employeur, quant à lui, reverse ces indemnités à lapigiste, plus un complément pour atteindre le mon-tant du salaire moyen qu’il a calculé. Cela peut sepratiquer avec plusieurs employeurs. Quand l’un deces employeurs refuse ou que les sommes en ques-tion ne représentent pas grand-chose, la Sécu vousverse directement les indemnités correspondantes àchacun d’eux (avec son plafond mensuel…).

Et le congé paternité ?Nous attendons qu’un papa pigiste qui en a fait lademande nous fasse part de son expérience…

Un dernier conseil : rester zen face à la Sécu parceque, finalement, ce qui compte, c’est le bébé à naître.Et pour clore cet article pas très rigolo, un petit témoi-gnage (pas très rigolo non plus) : le mien. J’habite dansles hauteurs de Paris (Ménilmontant) et mon bébé estné à la limite de la prématurité (mais sans problème desanté). Ce jour-là, j’étais grimpée à la Sécu pour redis-cuter de mon dossier maternité. Et j’ai perdu les eauxdans la nuit. Le comble de l’affaire, c’est que je n’aimême pas eu droit au congé maternité…

Victoire N’Sondé,avec l’aimable collaboration de mamans du forum Piges

1. À chaque fois, les calculs se fondent sur deux différentes datesde référence : la date présumée du début de grossesse et ladate du début du repos prénatal.

2. Attention, pour tous les calculs, si la journaliste « bénéficie »d’un brut abattu, le calcul se fait à partir du brut abattu.

3. Décision de la commission de recours amiable, 4 décembre1995, Mme Guillemaud c/ CNAM ; tribunal des affaires deSécurité sociale 9 mai 1994, Mme Seitre c/ CNAM d’Indre-et-Loire ; décision de la commission de recours amiable 2002,M. Leligny c/ la CNAM.

Nous ne vous renvoyons pas vers le site de la Sécuritésociale, hélas extrêmement pauvre en informations.Entrez les mots « pigiste » ou « pige » dans le moteurde recherche et vous verrez…

- 17 -

JURIS’PIGES

Pigiste n° 10 - novembre 2005

Page 18: Pigiste_10 intégral

« Remettre de l’ordre. »C’est ce que se proposait de faireÉdouard de Rothschild, principalactionnaire de Libération(38,87 %), début octobre. « Je suis venu pour y faire du développement autour de la marque Libération et autour du quotidien », a-t-il ajouté. Serge July avaitrécemment annoncé un projetd’optimisation de l’organisation.On parle de la suppression de 40 à 80 postes sur un total de 330 salariés.

Le revoilà !Terraeconomica,magazinecritique,indépendant et grand publicsur l’économierevient le29 septembre.

Après une parenthèse de huit mois(voir Pigiste n° 6-7, avril-mai2005). Nouvelle parution – un jeudi sur deux –, nouvellemaquette et nouvelles rubriquesmarquent son retour en ligne,par courrier sur abonnement et dans certains points de vente à Nantes et Paris.Responsable de la rédaction :David Solon, Terra economica, 42, rue de la Tour-d’Auvergne,44200 Nantes,http://www.terra-economica.info

Petite sœur de Psychologiesmagazine, Mood entend« chatouiller agréablement les neurones » des toutes jeunesfemmes, de 16 à 22 ans. Ce mensuel féminin pas commeles autres parle société, culture,mode, shopping. Signeparticulier : l’interactivité. Le journal part en permanence à la rencontre des lecteurs dansla rue, sur son site Internet ou encore par SMS. Même la « fille de la couv’ » est une lectrice !148 pages, 2,50 €. N° 2 en kiosquedepuis le 20 octobre. Rédactrice en chef du journal :Cécile Lestienne, 01 44 95 50 24. Rédactrice en chef du site Internet:Florence Servan-Shreiber, au même numéro de téléphone.Mood, 29, rue de Lisbonne,75008 Paris.http://www.mood.fr

Ulyssenous inviteau voyage.Pour J.-Ch.Rampal, son nouveaurédacteur en chef, Ulysse « fait sa révolution »avec un nouveau format, une nouvelle maquette et de nouvelles rubriques. À découvrir en kiosque depuis le 20 octobre.

À partir du 9 décembre,Envoyé Spécial sera venduen kiosque. L’édition papier de l’émission de reportages de France 2 sera trimestrielle et disposera de ses propresdossiers. Son premier numéro, qui sera diffuséà 100 000 exemplaires,présentera une rétrospective des événements de 2005.

Le 3 octobre, Le Figaroa changé de formuleet de maquette. Il se composedésormais de quatre cahiers :trois fixes – Le Figaro, Le Figaroéconomie et Le Figaro et vous –et un quatrième, selon le jour.Pour son lancement, le quotidienannonce une diffusion totalesupérieure à 400 000 exemplairesà comparer aux 343 690 (chiffresOJD) de la période 2004-2005.Directeur de la rédaction :Nicolas Beytout,Le Figaro, 14, bd Haussmann, 75438 Paris cedex 09,01 57 08 50 00.

France-Soir placé en redressement judiciairepour six mois.En cessation de paiement, le quotidien a échappé à la liquidation. À l’équipedirigeante de trouver des solutions. Les actionnairesactuels semblant mal disposés, il va falloir trouver des repreneurs.Difficile pour un titre en souffrance, perdant700 000 euros par mois et qui aurait besoin de 6 millionsà 8 millions d’euros pour revivre.Les syndicats ont fait appel aux pouvoirs publics. France-Soir, c’est 118 salariés, dont 74 journalistes.

Sorti en kiosque le 14 mars,le bimestriel Croisièresdes éditions Bipole a cesséd’exister fin juillet après

- 18 -

En brefRadikal, Velvet : adieu !La société Pop Média, en location-gérance des magazines musicauxRadikal (hip-hop) et Velvet (rock), a déposé le bilan le 26 septembre.Acquéreuse des droits de gérance des deux titres il y a six mois, lasociété est en cessation de paiement depuis début juillet. Fin juin, elleorganisait le festival de rock Fury Fest au Mans. La recette, d’unmontant de 200 000 euros, disparaissait dans des circonstances encoreinexpliquées. Le festival organisé sur le compte de la société a sonné leglas des magazines ! À ce jour, dix salariés et autant de pigistesattendent trois mois et demi de salaires. Ils devaient être versés à la findu mois d’octobre. Valérie Siddahchetty

Pigiste n° 10 - novembre 2005

Page 19: Pigiste_10 intégral

trois beaux numéros.http://www.bipole.fr/html/CROISIERE.htm

À nous Paris. Roularta,premier groupe de presse belge a augmenté sa participation dansl'hebdomadaire gratuit de 30 % à 84,5 % en rachetant les partsdétenues par Métrobus, la régiepublicitaire des transportsparisiens. Roularta était déjàéditeur à 100 % d’À nous Lyonet d’À nous Lille.

Les bassistes ont leur revue !Édité par BGO, BassisteMagazine vise les mélomanes

qui préfèrentles notes gravesen pop, rock,jazz, métalou fusion.Interviews de bassistescélèbres telRobert Trujillo,de Metallica,

dossiers pratiques, essais de matériel et exercices avec partitions et CD audiocomposent les accords majeurs de ce trimestriel paru fin août.68 pages, 5,80 €. Directeur de la publication et de la rédaction : Dominique Suisse. Bassiste est édité par BGO, 115, rue de l’Abbé-Groult, 75015 Paris, 01 46 99 17 19,[email protected]

Denis Bouchez a été nommédirecteur du Syndicat de la presse parisienne (SPP)pour les affaires administrativeset juridiques. Il était jusque-làdirecteur adjoint du SPMI(Syndicat de la presse magazined'information).

Depuis le 5 septembre,Le Parisien s’étoffe chaque lundid’un supplément économie

de 56 pages en couleur. Il parle management, emploi,environnement, vie des entreprises, innovation et actualité économique. Il vise les salariés comme les grands patrons, les PMEcomme les grandes entreprises.Le prix demeure inchangé: 0,90 €.Rédactrice en chef du supplément :Béatrice Madeline, 01 40 10 33 77,[email protected]

Recapitalisé ! Avec l’arrivéede Lagardère et de l’EspagnolPrisa pour 25 millions d’euroschacun, Le Mondea bouclé sa recapitalisation. Le groupe Stampa (Italie)participe à hauteur de 2,5 millions d’euros. Une tranche de 10 M€est réservée aux actionnaires déjà présents au capital.

Bretons. C’est un nouveaumensuel et le point communà Dominique A., Patrick Le Lay,Isild Le Besco, Jacques Le Goff,Miossec et Michel Desjoyaux. Au menu de ce titre pasdu toutbretonnant des éditionsBlanc et Noir,des portraitsde Bretons de racines et de cœur,des reportages,une grandeinterview et une enquête. Sujet de la première : « Fait-il vraimentun temps pourri en Bretagne ? »68 pages, 4,90 €. Rédacteur en chef : Didier Le Corre. Bretons,2, rue Brizeux, 56000 Vannes, 02 97 47 22 30,[email protected]

Computer Arts fait peauneuve. Pour son numéro de septembre, le mensuel des infographistes amateurs ou

professionnelsédité parFuture Francechangesa maquetteet propose de nouvellesrubriques,comme un espace

« trucs et astuces », des dossierspratiques et un dossier de fond.En cadeau, Computer Artstroque ses CD-Rom pour un DVD-Rom.108 pages, 7,50 €. Le titre a ses collaborateursréguliers, mais le rédacteur en chef, Jean-David Hernandez, se dit « toujours à l’écoute de nouveaux sujets et envies. »[email protected] Arts, 101-109 rue Jean-Jaurès, 92300 Levallois-Perret. Tél. : 01 41 27 38 38,Fax : 01 41 27 38 39.

Le 13 juillet, les petites fillesde 3 à 7 ans ont découvert la nouvelle formule de Disney’sPrincess. Plus petit mais avecplus de jeux, de coloriages et de tests, le bimestriel des éditions Disney Hachettepresse offre en outre de nouvellesrubriques et plus d’histoires.3,90 €. Le titre a ses collaborateursréguliers en rédaction, mais pourDisney’s Princess ou les autrestitres de la gamme d’éveil du groupe comme Bambiou Winnie, les illustrateurspeuvent contacter Sandra Dusseau 01 41 34 89 31. Disney’s Princess, 10, rue Thierry-Le-Luron, 92110 Levallois-Perret cedex,01 41 34 87 75.

- 19 -

En bref

Pigiste n° 10 - novembre 2005

Page 20: Pigiste_10 intégral

Thierry Bogaty, ancienrédacteur en chef adjoint du Figaro, a rejoint Investir Magazineen tant que rédacteur en chef délégué.

C’est jeudi, c’est L’Express !Depuis le 15 septembre,l’hebdomadaire du groupeExpress-Expansion paraît de nouveau le jeudi. La parution le lundi, décidéedébut 2004, n’a pas apporté le surcroît de ventes en kiosqueespéré. L’Express sort donc le même jour que Le Nouvel Observateur, Paris Match et Le Point.430 000 exemplaires, 3 €.Directeur de la rédaction : Denis Jeambar. L’Express, 29, rue de Châteaudun, 75009 Paris, 01 75 55 10 00.

L’empreinte de l’Histoiresur le papier.L’Officiel du manuscrit invite à cette recherche. Ce nouveaubimestriel littéraire de TSPublications, paru le 20 juillet, se passionne pour lesautographes et manuscritsanciens etcontemporains. Richementillustré, il dresse le portrait d’un grand personnage

sous l’angle de ses écrits, puis éclaire l’ensemble de l’univers des autographes et manuscrits.68 pages, 5,80 €. Rédacteur en chef : Serge Vidal, L’Officiel du manuscrit, 6, rue du Centenaire, 93182 Montreuil cedex. Tél. : 01 41 58 10 58,Fax : 01 41 58 10 50,[email protected]

Depuis le 24 août, Phosphore,mensuel du groupe Bayard Presse,a lancé une nouvelle formule et un nouveau bimestrielpratique, Phosphore études, qui balaie tous les domaines des vies lycéenne et étudiante,des méthodes de travail à la colocation.148 pages, 7,50 €. Contact pour Phosphore études :Sandrine Pouverreau,01 44 35 48 48. Phosphore études et Phosphore, 3-5, rue Bayard, 75008 Paris, 01 44 35 60 60.

Cyril Trépier et Christophe Belleuvre

Groupe des parrainages

Difficile de prôner ex cathedrales vertus du parrainage

et de m’y soustraire à titrepersonnel. Depuis la mi-juin,

j’ai l’honneur de « guider » Claire Sauvaire. Jeune adhérentede l’association, 25 ans, diplômée

de l’ESJ de Lille, elle pigedepuis novembre dernier.

Sa requête, sur laquelle nous avons commencé

à plancher ? « Obtenir un petitcoup de pouce pour savoir

comment gérer les questionsadministratives, comment

ne pas perdre trop de tempspour proposer un sujet, s'il faut

se spécialiser ou pas. »Éric Delon

Les choses qui bougentLe nouveau site de Profession:

pigiste, pour lequel Pierre Martin a planché tout l'été, sera

opérationnel dans quelques jours,avec un nouveau nom de domaine,

un look sobre, et toute la gestionjusqu'ici bricolée de l'association

s’opérera désormais par son intermédiaire.

Y gagnerons-nous en efficacité? À vous de dire. L'autre dossier bien

avancé cet automne concerne les formations « pigistes »

que nous avons mises sur pied avec l’ESJ Médias. Nous avons

obtenu un accord de principe pour développer ces formations

en 2006 et 2007 afin de les rendreaccessibles aux journalistes pigistes

n'œuvrant pas à Paris. Nous vous proposerons

un programme complet et détailléavant la fin de l'année. D'autres

projets pourraient voir le jourl'année prochaine avec le CFPJ.

Le mensuel dont vous achevez la lecture devrait lui aussi

connaître un sérieux lifting dansles semaines à venir. À suivre.

Yann Kerveno

En bref

70 titres toujours pris en otage !Depuis seize mois, la Socpresse est détenue par leGroupe Dassault. Jeudi noir de l’histoire de l’indé-pendance de la presse : l’industriel de l’armementavait conclu un accord le 11 mars 2004 pour porterde 30 % à 80 % sa participation dans le capital dupremier éditeur de presse français.

- 20 -

Vie del’association

Pigiste n° 10 - novembre 2005