place et rôle des PME dans la dynamique de l'innovation

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    Communication au 9me CIFEPME

    Lentrepreneur et les PME,

    vecteurs de changement et dinnovation

    Universit Catholique de Louvain29-31 octobre 2008.

    Place et rle des PME dans la dynamique de l'innovation, ou quand lespolitiques de soutien aux entreprises font systme.

    Denis CarrEconomiX, universit de Paris 10 Nanterre Nadine LevrattoEconomiX, universit de Paris 10 NanterreEuromed Marseille Ecole de Management

    Rsum :Ce texte cherche identifier les raisons de la modeste participation des PME

    l'innovation technologique malgr les politiques de soutien mises en place depuis plus devingt ans. Nous abordons cette question partir d'une analyse rtrospective des diffrents

    dispositifs institutionnels mobiliss et en montrant comment les actions mises en uvre ontoscill entre amnagement du territoire et renforcement du systme national de recherche etdveloppement. Il apparat alors que la relative faiblesse de leur participation et leur positionadventice sexpliquent moins par les formes spcifiques des dispositifs en cause que par lespolitiques de soutien ces entreprises mises en place.

    La premire partie montre que la modeste implication des PME aux programmesnationaux d'innovation rsulte la fois d'un manque de ciblage sur cette catgoried'entreprises et de linsuffisante mise en rseau de la plupart des entreprises constitutives dece sous-ensemble. La deuxime partie indique comment les ples de comptitivit ont cherch contourner ces handicaps grce leurs modalits de dfinition et leur mode d'organisationinterne. La troisime partie, plus prospective, dresse un premier bilan de la mise en place des

    ples de comptitivit et de l'effet dynamisant sur l'innovation par et dans les PME.

    Thmes : 10, 12, 19.

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    Les thories de la croissance endogne se sont imposes comme le cadre gnral despolitiques de croissance lchelon europen. La manifestation la plus rcente en est lastratgie de Lisbonne dont une partie consacre le rle moteur de linnovation et limportancedes mesures en sa faveur. Les PME ne sont pas oublies puisquelles doivent dune partcontribuer lentre de lEurope dans lconomie de la connaissance et dautre part prendre

    leur part dans les programmes de RD mis en place par la Commission (CRAFT, PCRD). Ladclinaison franaise des objectifs de Lisbonne reprend ces principes. Prenant appui sur lesdispositifs publics en faveur de linnovation et des politiques de soutien aux PME, elle insistesur laccompagnement des PME pour mener bien leur projet innovant, sur laccs aufinancement et sur la coopration avec les grandes entreprises et les centres de recherche.

    Malgr les efforts raliss, des rapports ou des bilans annuels soulignent de manirergulire la relative faiblesse de la contribution des PME franaises l'innovation,technologique notamment (SESSI, 2006 ; Oso, 2007, pp. 79-87). Le constat ne date pasd'aujourd'hui. Ds les annes quatre-vingt, la recherche acadmique et une partie de la sphreinstitutionnelle se sont alarmes de la place limite quoccupent les PME dans le processusd'innovation. Ces inquitudes ont galement touch les dcideurs et ont motiv l'adoption de

    programmes de dveloppement technologiques dans lesquels figuraient des lignesspcifiquement ddies aux PME. O en est-on vingt ans aprs ?

    Il nest pas du ressort de ce texte de proposer une nouvelle faon de voir la maniredont les entreprises de petite et moyenne dimension sintgrent dans les filires innovantes etcomment elles innovent travers des oprations de rseautage par exemple (sur ce point on serfrera Julien et Carrier, 2002 par exemple). Le but de cet article est de reprer les grandesfamilles de causes des difficults innover des PME et d'utiliser le faisceau d'explicationsainsi identifies pour apporter un clairage sur les effets attendre des ples de comptitivitmis en place en 2005. La dmarche retenue insiste sur la manire dont les structuresindustrielles et institutionnelles psent sur les comportements et les performances desentreprises de qui nous permettra dabord de montrer les limites du dispositif d'valuationexistant, puis de jeter les bases d'une mthode danalyse alternative. La premire partiemontre que si les PME ont peu profit des programmes nationaux d'innovation c'est nonseulement en raison d'un manque de ciblage sur cette catgorie d'entreprises mais aussi parceque leurs caractristiques ne correspondent pas au profil des firmes innovantes. La deuximepartie indique comment les ples de comptitivit inaugurs en 2005-2006 ont cherch contourner ces handicaps grce leurs modalits de dfinition et leur mode d'organisationinterne. La troisime partie, plus prospective, dresse un premier bilan de la mise en place desples de comptitivit et de l'effet dynamisant sur l'innovation par et dans les PME.

    1. LesPME,parentpauvredespolitiquesd'innovationSi la quatrime enqute communautaire sur l'innovation (CIS4) ralise en Francemontre qu'au total, un quart des entreprises de dix salaris ou plus ont innov au moins une

    fois entre 2002 et 2004, une analyse plus approfondie des rsultats met en relief d'importantesdisparits. Celles-ci sont multiples : secteur, statut juridique, localisation et taille sont causesd'une importante dispersion. Reprenant les grands indicateurs relatifs la Recherche-Dveloppement (ci-aprs note R&D) et linnovation, nous mettrons l'accent sur le critrede taille (voir annexe 1) pour expliquer les carts observs entre grandes entreprises et PME.Nous montrerons ainsi que la moindre participation des PME l'innovation qu' la Valeurajoute ou l'investissement sexplique par leurs caractristiques propres (1.1) mais aussi parla conception et lorganisation des politiques de soutien la R&D (1.2).

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    1.1. DesPMEpeuadapteslaR&DLe dbat sur la place et le rle des PME dans le processus d'innovation est ancien et

    productif. De manire gnrale, les grandes enqutes et les travaux conomtriquesconsacrent la faible contribution des PME linnovation technologique. Ces rsultats ne sontcontests que par des tudes menes des chelles moindres (secteur, forme dinnovation ou

    localisation) qui montrent que les PME innovent mais autrement (St Pierre et Mathieu, 2004)dont linfluence sur les grands dispositifs nationaux reste limite. Les grands programmesnationaux dinnovation qui incluent les PME auxquels nous nous intressons ici, reposent surles hypothses de lconomie industrielle et de lconomie de la technologie qui fontapparatre les difficults des entreprises de dimension petite et moyenne innover entechnologie et en procds. Dune certaine faon, les organisations professionnellesrevendiquent ce handicap et contribuent le faire connatre. Elles insistent ainsi sur lesdifficults propres que chaque PME rencontre pour accder linnovation et sur la faibleproportion dentreprises innovantes parmi lensemble des PME. Ainsi, le Comit Richelieu,principale association franaise de PME innovantes, qui demande la mise en place de soutiensparticuliers cette catgorie dentreprises regroupe aujourdhui 204 PME adhrentes et 2400PME associes sur les 2,4 millions de PME recenses en France par le Ministre delconomie. En dpit de beaux succs, les PME ont donc toujours du mal occuper lespacede linnovation en raison peut-tre de linfluence que les grands comptes exercent surlorganisation de ce dernier.

    En conomie industrielle, diffrents auteurs (voir Audretsch et Fritsch, 2002) ont tentde faire le point sur la question en traitant aussi bien de la contribution de cette catgoried'entreprises que des indicateurs qui permettent de la mesurer. La plupart des travaux conduitsdans cette veine en France et l'tranger concluent au caractre polaris de la R&D. Celle-ciest concentre dans quelques entreprises et dans un petit nombre de rgions. A lissue duneanalyse dtaille de la gographie du personnel de R&D en France, Lung (1997) montre ainsi

    que, tous secteurs confondus, non seulement la R&D franaise est concentre entre les mainsdun petit nombre dentreprises, mais aussi que six rgions franaises accueillent 75% de lamain duvre de R&D totale, contre seulement 45% de la main duvre de production. Sontude apporte un clairage nouveau quant la concentration spatiale de linnovationpuisquelle se focalise non plus sur loutput dinnovation, mais sur lun des inputs de lactivitinnovante. Ces rsultats semblent contraster avec les analyses factuelles produites notammentpar des organismes internationaux qui se plaisent souligner le rle dterminant des PMEdans le processus d'innovation. En prenant l'acception la plus large de l'innovation telle quedfinie dans la 3me dition du Manuel d'Oslo (OCDE, 2005) qui inclut les innovationsdorganisation et de commercialisation, prs de la moiti des entreprises se dclarentinnovantes en France.

    Comment expliquer les carts entre les rapports institutionnels et la littratureacadmique ? Lambivalence des rsultats des tudes sur la relation entre taille et innovationne serait-elle pas la consquence des difficults quil y a mesurer empiriquementlinnovation et de l'expansion continue de sa dfinition ?

    Si l'on tient compte des diffrentes acceptions du terme, on observe que les PME necontribuent pas de la mme faon l'ensemble des parties constitutives de l'innovation au senslarge. Linnovation organisationnelle est la plus rpandue, quels que soient le secteurdactivit ou la taille des entreprises. Les innovations de procds sont en gnral plusfrquentes que celles de produits. Cependant ces dernires dominent dans les secteurs les plusnovateurs : certaines activits industrielles, les activits financires ou de recherche etdveloppement. Quel que soit le segment considr, les petites entreprises innovent toujours

    moins que les grandes. Ainsi, les profils de taille des secteurs expliquent en partie lesdiffrences de taux dentreprises innovantes dune activit lautre (Figure 1).

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    Source : Kremp et Rousseau (2006)

    Figure 1 - Taux d'entreprises innovantes en Produits, Procds et activits d'innovation (hors innovationorganisationnelle et marketing) par secteur et tranche de taille

    La discrimination par taille est d'autant plus nette que l'on se concentre sur le curtechnologique de l'innovation, savoir le brevet. La propension breveter est troitement lie la taille des entreprises. Sagissant des entreprises innovantes de plus de 10 salaris, quiconstituent le champ de la quatrime enqute europenne sur linnovation, il s'avre que plusleurs effectifs sont importants, plus leur propension breveter est leve : alors que 16 %seulement des entreprises franaises de 10 49 salaris, innovantes en produits ou procds,ont dpos des brevets entre 2002 et 2004, ce taux passe 30 % pour les entreprises de 50 249 salaris et atteint 48 % pour celles de 250 salaris ou plus. Les chiffres sont voisins enAllemagne. Or, cela a t maintes fois soulign, le tissu industriel franais souffre dunmanque dentreprises de taille moyenne. Cette diffrence de structure par taille des entreprisesindustrielles pourrait expliquer une part substantielle des carts sectoriels de dpts de brevetsentre les deux pays. Les dpts de brevets sont galement trs concentrs : en 2004, les vingtpremiers dposants ont ralis un tiers des dpts franais par des personnes morales auprsde lInstitut National de la Proprit Industrielle et cette proportion est encore plus leve(40 %) pour les dpts auprs de lOffice Europen des Brevets. Dix-huit de ces dposantssont de grandes entreprises ou de grands groupes de dimension internationale, auxquelssajoutent deux organismes publics : le CEA et le CNRS.

    La taille de l'entreprise demeure donc bien un lment essentiel pour analyser la miseen place dinnovations dans les entreprises. Par exemple, selon les rsultats de lenqute Moyens et modes de gestion de limmatriel du Ministre de lindustrie, la proportion

    dentreprises de mille salaris et plus ayant au moins une forme dinnovation (produits,procds, marketing, organisation) est deux fois plus leve que celle des entreprisesinnovantes de moins de dix salaris. Il en va de mme pour lorganisation en groupe quidtermine positivement linnovation, de produit et de procd surtout, dans une entreprise(Kremp et Tessier, 2006).

    Plutt petites et isoles, les PME franaises se voient ainsi handicapes pour mettre enplace des programmes dinnovation dont le cot dpend de la taille de lentreprise et delintensit de la concurrence (Askenazy, Cahn et Irac, 2007) comme le montre la figure 2 ci-dessous. Selon cette approche dite de la courbe en U invers , (Aghion et al., 2005), larelation entre lintensit de linnovation et celle de la concurrence suit une courbe en Uinvers. Lorsque la concurrence est faible et augmente, l'innovation s'intensifie (effet de fuite

    devant la concurrence). Mais lorsqu'elle devient trop forte elle annule la rente de monopole etlimite les innovations (effet schumptrien). Au total, la courbe est globalement positive, mais

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    montre une forme en cloche. Les recherches empiriques confirment les conclusions de cemodle. Si les secteurs dactivit sont classs selon une mesure de lintensit de laconcurrence fonde sur les marges bnficiaires, une augmentation de la concurrence semblefavoriser linnovation dans les secteurs les moins concurrentiels et la ralentir dans ceux quisont dj trs concurrentiels.

    Figure 2- Effets dune diminution de la taille des entreprises relativement au cot de linnovation dans unsecteur

    La taille ne serait donc pas la seule variable explicative des performances linnovation. Celle-ci dpend aussi du secteur et de la concurrence qui y prvaut ainsi que desrelations entre les units qui le composent. Limportance des relations interfirmes et la remiseen cause du clivage par taille quelle implique a t mise en lumire dans le rapport Beffa de2004 qui montre que lefficacit dun systme dinnovation dpend en grande partie de laqualit et de la densit des relations qui sinstaurent entre entreprises de diffrentes tailles. Lesliens interentreprises jouent de ce fait un rle grandissant en matire dinnovation, car celle-ciest de plus en plus conue sur un mode partenarial ou collectif, tout au moins dans sa phase

    pr-comptitive, et que ce soit via des liaisons verticales entre fournisseurs et clients ou bien travers des alliances de type horizontal entre concurrents directs.

    1.2. DesgrandsprogrammesdeR&DquilaissentpeudeplacelaparticipationdesPME

    Le rle de linnovation dans la dynamique de croissance des conomies nationales estsuffisamment mis en exergue depuis de nombreuses annes pour que nul ne songe lecontester. Ce qui est en dbat, ce sont les modalits de stimulation de linnovation, lesniveaux dintervention adquats, les acteurs mobiliser et la dfinition de leurs rlesrespectifs. Un bref retour sur vingt ans de politiques technologique en France et lclairage

    par les thories de la relation science-industrie nous aideront mieux comprendre lvolutionde la place des PME dans les grands dispositifs de R&D nationaux. Car parmi les domainesinfluencs par lanalyse conomique les politiques en faveur de linnovation mises en place enFrance et en Europe figurent en bonne place, cot de la rglementation de la concurrence, lalibralisation des marchs Comment lconomie de la technologie a donc pu influencer lespouvoirs publics ?

    Deux approches analytiques des relations entre science et industrie fournissent unegrille de lecture des transformations des systmes d'innovation. La premire, et galement laplus connue, est la thorie de la nouvelle production du savoir (The New Production ofKnowledge , que nous noterons NPK), propose par M. Gibbons et al. (1994) et prolongeen 2001 par H. Nowotny (2001). Leur intuition centrale peut tre rsume par l'ide d'une

    transformation radicale de la science et de ses relations avec la socit et l'conomie : lascience traditionnelle, acadmique, dcoupe en disciplines, loigne des proccupations

    Secteurs niveau

    technologique diffrenciSecteurs niveau

    technologique

    indiffrenci

    Diminution de la taille de lentreprise

    relativement au cot de linnovation

    Innovation

    Concurrence

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    conomiques et sociales, indiffrente l'ide de finalisation du savoir, viendrait se substituerune science en symbiose avec lindustrie, dont les caractristiques sont synthtises dans letableau ci-dessous :

    Mode 1 Mode 2

    Connaissance dveloppe dans un contexte d'applicationProblmes dfinis et rsolus dans uncontexte largement domin par lacommunaut universitaire

    Collaboration plus grande avec des praticiens,autour de problmes bien spcifiques et localiss

    Disciplinaire Transdisciplinaire

    Homogne Htrogne

    Hirarchique et conservateur Dcentralis et phmre

    Contrle de la qualit par les pairs Contrle de la qualit bas sur l'utilit socialeTableau 1 Synthse des deux principales conceptions de la relation science-industrie

    La NPK a fortement influenc la mise en uvre des politiques technologiques enFrance. Les moyens retenus pour dvelopper la recherche et linnovation ont en effet repossur lintensification des changes entre la recherche publique et le monde des entreprises, laconstitution de structures professionnelles de valorisation, la promotion de lessaimage etlamlioration des dispositifs fiscaux pour les entreprises innovantes. Trois familles defacteurs ont t privilgies :

    Les acteurs (niveau micro) : supposs se comporter en se rfrant des rles et desmodles daction qui font interagir et converger des cultures nombreuses et varies(acadmique, industrielle et gouvernementale)

    les institutions (niveau mso) ont la tche dorganiser la production et utilisent le

    savoir technologique. On y trouve des agents hybrides dinnovation, les interfacesdinnovation entre lindustrie et la recherche et les coordinateurs dinnovationresponsables de la coordination et de la gestion des diverses phases de lactivitdinnovation.

    la rglementation (niveau macro). Elle existe travers le cadre rglementaire quiest suppos crer les conditions requises par linstauration dun mcanismedhybridation.

    Reposant sur lide que les laboratoires de recherche des universits et lesdpartements de R&D des grands groupes industriels tractent linnovation, les programmesissus de cette approche ont la fois consacr et renforc le rle mineur jou par les PME dansle systme national dinnovation. La filire nuclaire, le TGV, Airbus-EADS et les autres

    grands succs technologiques et industriels, se sont tous appuys sur des grands programmesnationaux dans lesquels les PME jouaient un rle secondaire. Les cots levs de cesprogrammes pluriannuels de grande envergure coupls la rduction des dpensesbudgtaires ralise dans un contexte thorique et institutionnel dmontrant la supriorit dudsengagement de ltat ont favoris le rapprochement entre lconomie de linnovation et lanouvelle gographie conomique ds la fin des annes quatre-vingt sans que le soclethorique soit cependant radicalement rnov. Seul le niveau spatial a chang. Do lepassage des formes territorialises des politiques de linnovation fondes sur les synergies etles complmentarits entre acteurs implants sur un mme territoire prconis par les rapportsChabbal (1997) et Guillaume (1998). Leurs propositions ont triomph avec les technopoles oules parcs scientifiques qui visaient regrouper sur un mme site les diffrents acteurs duprocessus dinnovation et les mettre en rseau sous la houlette dorganismes dinterface,CRITT et RDT en tte. Avec un succs dautant plus ingal que les moyens mis leur

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    disposition taient finalement assez limits et que les cooprations effectives restaientcantonnes des cas bien particuliers et historiquement dtermins.

    Ces semi-checs ont amen rviser les modalits de construction des systmesdinnovation. Dautant que la NPK a t trs vivement critique pour le simplisme historiquede l'opposition entre une science passe indiffrente la socit et une science actuelle

    totalement implique (Pestre, 1997), pour la pauvret de son contenu empirique et pour lemanque de prcision des concepts proposs (Shinn, 2002). Malgr ses faiblesses, elle reste larfrence des approches de la technoscience des annes 90. C'est ct de ce courant, et pourune part contre lui, que sest dveloppe une famille de thorie nodiffrenciationniste (Shinn & Ragouet, 2005), qui tenter de rconcilier l'intuition philosophique d'une frontiremarquant les territoires de la science et la reconnaissance de la complexit des relations et desintrications des sphres scientifiques, conomiques, sociales et tatiques. Dans ce systme, lesentreprises trouvent une place active et interviennent dgales gales avec les autres grandsacteurs de linnovation. On trouve en particulier dans ce courant la thorie de la triplehlice , concept notamment port par Etzkowitz et Leydesdorff (1997), qui dcrit uneinfrastructure de savoirs par le chevauchement des diffrentes sphres institutionnelles et

    l'mergence d'organismes hybrides aux interfaces (Leydesdorff et Etzkowitz, 2000).Ce modle repose et insiste sur limportance des interactions entre les nombreux

    acteurs constitutifs du dispositif de recherche, dinnovation et de transfert de technologie. Eneffet, la triple hlice se traduit en principe par la multiplication des participants au dispositifdinnovation par un mcanisme dhybridation suppos favoriser la diffusion desconnaissances vers lindustrie. Le modle de la triple hlice renvoie concrtement tout unventail d'institutions : parc d'innovation technologique, incubateurs technologiques,corporate universities, etc. qui rassemblent autour de projets communs, et parfois en un mmelieu, des scientifiques, des industriels, des reprsentants des instances publiques nationales ourgionales et des financiers nouant un dialogue conomiquement et scientifiquementproductif. Dans ce schma, les acteurs de l'innovation scientifique et technique sont de plus enplus impliqus au sein d'organisations nouvelles et se voient attribuer de nouvelles missionsen rponse aux changements sociaux.

    Les actions politiques sinscrivent dans une logique de coordination des actions desdiffrentes catgories dacteurs au lieu de procder dune dmarche de transmission de linformation de la recherche vers les entreprises. En tant que facilitateur ou animateur des coordinations locales, lEtat va chercher :

    aider les PME au niveau local rvler leurs besoins technologiques, promouvoir la recherche cooprative inter-firmes et entre firmes et organismes

    publics, faciliter la diffusion des connaissances par des collaborations en rseaux qui

    irrigueront le systme conomique, favoriser la cration dentreprises partir des dcouvertes des chercheurs (spin off).

    La fertilisation croise ou hybridation entre ces trois sous-ensembles comme levoudrait les thories qui insistent sur la proximit comme facteur de coopration est loindtre garantie comme la montr une valuation trs locale dun dispositif de triple hlice telque port par la loi sur linnovation de 1999 (Lamy & Levratto, 2005). La proximit descomposantes d'un systme ne garantit en rien l'existence de projets communs et decooprations. Ce semi-chec des Systmes rgionaux d'innovation illustr par les rapportsd'valuation qui mettent en cause leur relation au territoire (voir Doloreux et Bitard, 2005) asans-doute motiv le changement de la relation entre amnagement du territoire et politiquesd'innovation. Elle a galement eu pour effet de transformer la dclinaison franaise du

    processus de Lisbonne en soulevant la question des modalits mettre en uvre pourfavoriser l'entre de la France dans l'conomie de la connaissance.

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    Les rponses cette question semblent avoir chang depuis lavnement destechnopoles dans les annes quatre-vingt. Comment est-on pass d'une politiqued'amnagement du territoire dans laquelle l'innovation constitue un facteur adventice despolitiques technologiques inscrites dans une logique territoriale ? Plus que les composantesmises en uvre cest la faon dont elles sont combines qui change. Ce changement ne sest

    pas fait subitement, il a t progressif. Lanne 2004 a toutefois marqu une rupture dans laconception d'une politique de croissance fonde sur l'innovation. Publi cette anne l, lerapport Pour un cosystme de la croissance dplore en effet que la puissance publiquen'aide gure les entreprises s'adapter la mondialisation et au poids croissant de l'innovationcar elle n'a pas modifi son territoire et ses leviers d'action (Blanc, 2004, p.12).Renouant avec Porter et les clusters, le rapport en appelle alors une polarisation gnralisedu dispositif de recherche et d'innovation. A l'organisation verticale domine par lesministres et les grands programmes nationaux doit alors se substituer une organisationterritoriale dans laquelle les processus locaux sont pris en charge par les grandes entreprisescharges de coordonner les acteurs locaux autour de projets de recherche-dveloppement.Ainsi, dun systme mission-oriented (Ergas, 1987) en vigueur jusque dans les annes

    quatre-vingt, la France sest dplace vers un systme dorganisation de la recherche et de latechnologie model par la convention de lEtat facilitateur ou situ. Ce faisant, le pays a dunecertaine faon adopt le modle utilis dans les systmes sociaux dinnovation et deproduction de type intgration europenne ou public (Amable et Petit, 2002).

    Ce changement est particulirement perceptible dans les orientations du CIADT du 14septembre 2004, lequel a arrt une nouvelle stratgie industrielle qui repose sur unpartenariat actif entre les industriels, les centres de recherche et les organismes de formationinitiale et continue directement inspire du rapport pour un cosystme de croissance (Blanc, 2004). Lobjectif est datteindre, sur un espace gographique dtermin et dans lecadre dun march dfini (par exemple : agro-alimentaire, biotechnologies, industries destransports), une masse critique aux plans conomique, scientifique et technique pour mieuxfaire face la concurrence internationale et prvenir les risques de dlocalisation. Des moyensfinanciers publics provenant du budget de ltat et dtablissements publics dont la Caisse desDpts et Consignations, sont mobiliss. Les projets financs la suite dappels projets sontlabelliss par le CIADT aprs examen par des experts indpendants en appui dun groupe detravail interministriel.

    Les dispositifs d'action publique ainsi mobiliss s'inscrivent bien dans une doublelogique :

    i) Entre dans l'conomie de la connaissance (processus de Lisbonne)ii) Dveloppement des territoires

    En quoi ces orientations ont-elles inaugur la rvolution de la politique des ples de

    comptitivit ?2. Lapolitiquedesplesdecomptitivit:unervolution?

    La politique des ples de comptitivit (ci-dessous PPC) a pour enjeu la productiond'innovations et, au-del, la dynamisation des entreprises et des territoires. Elle vise mettreen relations tout autant des entreprises, grandes et petites, que des centres de recherchepublics et privs et des institutions de formations. Politique mise en place en 2005 (Cf.www.diact.org), elle concerne actuellement 71 ples, rpartis dans les diffrentes rgions(voir annexe 2) et relevant de diffrentes catgories (ple d'envergure mondiale , vocation mondiale , ple national ). Ces ples, retenus travers un processus d'appel projet qui a fait surgir une centaine de propositions, bnficient (et bnficieront) la fois

    d'avantages fiscaux et sociaux et de mcanismes de soutien la recherche.

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    Selon la terminologie de lconomie de proximit (Pecqueur, Zimmermann, 2004),lobjectif de la politique des ples de comptitivit serait ainsi la transformation dun potentield'interactions entre agents gographiquement proches en de relles interactions ou proximitsorganises. Compte tenu de ces diffrentes caractristiques, cette politique, au regard despolitiques antrieures, constitue une sorte de rvolution mme si elle sinspire de pratiques

    venues dailleurs. En effet, il sagit fondamentalement de faire travailler ensemble, partirdune dmarche de projets, des acteurs, des entreprises, dont des PME, gographiquementproches. Toutefois, les interactions inter organisationnelles ne vont pas de soi ; la

    juxtaposition gographique d'entits n'induit pas mcaniquement des interactions. Ledveloppement de ces dernires implique la fois un ensemble de conditions permissives associes au contexte technico-conomique et un jeu de mcanismes et comportements, pourtransformer ces relations de contigut en relations de coopration.

    Cette politique repose donc, de manire implicite ou explicite, sur une sried'hypothses inscrites dans les questions suivantes :

    Quel rle joue le dveloppement d'interrelations dans les processus d'innovation ? Et quelles conditions un tel dveloppement opre-t-il ?

    En quoi la proximit gographique constitue-t-elle un facteur positif, sinon essentiel,dans la construction ou le renforcement de ces interrelations ?

    2.1. LesfondementsdelacooprationLe processus dinnovation, reconnu comme complexe et non linaire, dans la mesure

    o il repose sur un ensemble d'interactions (Dosi, 1988), suppose la mobilisation decomptences de diffrentes natures, disponibles au sein de la firme mais aussi, de plus en plusdans son environnement, chez ses fournisseurs ou les utilisateurs (Lundvall, 1997) ou encoredans des centres de recherche (CCIP, 2007). La transmission et la discussion desconnaissances, associes ces comptences, mettent en uvre des apprentissages reposant sur

    des interactions interpersonnelles au sein de boucles interactives (Kline et Rosenberg, 1986)et ceci dans le cadre de structures dorganisation et de routines.La coopration, en reprenant la classification tablie par Hagedoorn, Link et Vonortas

    (cite par Dhont-Peltrault, 2005), vise donc obtenir des ressources spcifiques travers desrelations rduisant l'inefficacit transactionnelle par recours diffrents types daccords(rduction des cots de transaction). Ceci permet galement lentreprise de concentrer sesressources dans un domaine spcifique (ou quelques domaines) et par l de bnficier d'conomies d'chelle . Les accords de coopration peuvent tre galement l'occasion pourlentreprise d'amliorer sa position concurrentielle via l'largissement de sa gamme d'activits.Selon Cohendet, Foray, Guellec et Mairesse, il s'agit d'amliorer la division dans lesactivits de recherche et d'innovation en cours, notamment par l'organisation d'actions

    concertes (1999, p.376).Au-del des seules entreprises, lune des particularits de la priode contemporaine esten effet la dimension de plus en plus rticulaire de la comptitivit et de linnovation, cest--dire le rle croissant des rseaux, au sein de systmes impliquant notamment tissudentreprise, organismes de recherche et structures dducation et de formation. Le nombredaccords de coopration inter entreprise a ainsi connu une vritable explosion au cours desdeux dernires dcennies (Moati, 2002). Il sagit dun important changement par rapport auxpratiques qui ont longtemps conduit les entreprises prfrer investir dans la R&D interne.Sans passer par lintgration capitalistique, cette logique collaborative vise notamment faire jouer certaines conomies dchelle, en mutualisant une partie des cots et des risques.

    En tout cas, ces nouvelles formes dinnovation (et de commercialisation) en rseau

    montrent bien quil sagit moins dopposer les diffrents types dacteurs (grands groupes vs.PME, entreprises prives vs. organismes publics de recherche, etc.) que de les faire travailler

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    en bonne intelligence, notamment au sein des divers ples de comptitivit, districtsindustriels ou autres grappes dactivits (clusters).

    Toutefois ces principes gnraux se dclinent selon des configurations spcifiques enfonction de la nature des activits industrielles et des caractristiques des entreprises, enparticulier leur taille. Il faut en effet admettre que les processus de R&D et l'impact des

    contributions des diffrents acteurs environnant lentreprise (laboratoires publics de R&D,centres techniques, institutions de formation, etc.) dpendent largement de la nature dessecteurs, des mondes de production , et en particulier du caractre de process oud'assemblage de lactivit industrielle considre (Storper, 2000, Lung, 1997).

    Le dveloppement et lefficacit de ces interactions dpendent galement de lacapacit des acteurs concerns cooprer les uns avec les autres. Gnralement on voque lesobstacles qui peuvent surgir lintrieur des entreprises et perturber ou bloquer la ncessairecoopration entre services (problmes de communication interne, par exemple en raison dediffrences entre la culture technique des centres de R&D ou bureaux dtudes et lesproccupations du marketing). Dautres obstacles au dveloppement dinteractions peuventapparatre loccasion des changes entre l'industrie et la recherche, ou encore entre grandes

    et petites entreprises. Cest ce propos que la notion de proximit ou de distance cognitive(Nooteboom, 2002) peut tre utilise pour dlimiter l'espace d'change d'information. Demanire simple, une information na de sens que si, dune part, elle peut tre assimile,absorbe et si dautre part nouvelle, elle prsente une certaine pertinence. Ces conditions,videntes, ont des implications la fois analytiques et pratiques importantes. Nous yreviendrons.

    D'autres mcanismes microconomiques et sociaux participent enclencher desrapprochements ou inversement leur faire obstacle. Cest ainsi le cas en particulier desasymtries de pouvoir dans l'tablissement de cooprations. Ces dernires remarques invitent proposer un clairage complmentaire sur les dimensions socio-conomiques rgionales. Ilest largement admis que les relations conomiques, a fortiori les relations technologiques,sencastrent dans un ensemble de caractristiques sociales, de relations et de conventions,diffrencies selon les territoires et leur histoire. Il est ainsi fait rfrence un individualismeplus marqu dans les grandes agglomrations urbaines et, linverse, des pratiques plusfrquentes de coopration dans des territoires moins densment peupls. Peuvent alors sedessiner des trajectoires technologiques rgionales diffrencies, reposant en particulier sur lanature des interdpendances hors march (Storper, 1995).

    2.2. LhypothsedeproximitCette politique repose donc sur des actions collectives construites autour de projets

    ports par des acteurs gographiquement proches. En quoi la proximit gographique entre les

    acteurs serait source defficacit du processus dinnovation ? Au-del dune rponse de bonsens ou intuitive, on peut tout dabord constater que les cooprations en matire de recherche innovation ne sont pas seulement entre acteurs locaux ; les observations (Dhont-Peltrault)indiquent que celles-ci ne concentrent quenviron un tiers des cooprations. Toutefois, onconsidre quen tendance, la proximit gographique facilite les changes. Par ailleurs, laproximit gographique renvoie implicitement lide de polarisation ou de concentration desacteurs. Sil importe de rappeler les avantages que procurerait la concentration des entreprisessur leur performance, en revanche il est galement ncessaire de nuancer lhypothse ; laconcentration nimplique pas ncessairement des interrelations, celle-ci relevant la fois decomportements mais galement de profils structurels ou autres caractrisant les acteurs etressources. Prcisons tout ceci.

    La proximit gographique : des interrelations facilite ! La raison la plusfrquemment invoque est que la production dinnovation suppose des changes

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    dinformations tacites et non codifies (ou peu codifies) ; or seule la proximit gographiquepermettrait que cet change sopre sans dperdition ou dformation. Par ailleurs, le processusde recherche de linformation pertinente et au-del de lacteur, de lentreprise, du centre derecherche serait facilit et donc moins coteux (hypothse de rduction des cots detransaction). Nanmoins ce principe peut tre discut.

    Entre autres, la proximit organisationnelle par exemple entre filiales dun mmegroupe - pourrait galement jouer un rle important pour faciliter cet change dinformations.Et dans cette perspective, les TIC peuvent, pour partie, faciliter la mise en relation (sur cedbat, par exemple : Galliano, Lethiais, Souli, 2008) et le transfert ou les changesdinformations.

    Par ailleurs, si la proximit gographique facilite les interrelations, elle ne suffit paspour induire ncessairement les changes et la coopration ; la coopration proximit ne vapas de soi. Outre lexistence mme de la volont de cooprer, elle implique ou elle est facilitpar lampleur du march de la coopration , la concentration locale dautres entreprisesoffrant des ressources en adquation avec les besoins en ressources externes.

    La concentration source defficacit ? Diffrents travaux ont cherch apprcier cet

    impact sur la production d'innovation, en particulier en tudiant leffet de la concentrationd'activits plus ou moins spcialises d'un ct (Cf. Massard, Riou, 2002), et limpact de laco-prsence de structures de recherche publique et de recherche prive de l'autre (Acs, 2002).Plus largement, la littrature met en parallle concentration dactivits et conomiesdagglomration (Catin & Ghio, 2001). Lide que la concentration gographique dacteurs etdactivits contribuerait rendre plus efficace les entreprises repose sur lexistencedconomies dchelle et de cots de transaction. Les premires poussent la concentrationtandis que les seconds la construction de clusters . En effet, si la concentration induitmcaniquement des conomies en raison du partage dinfrastructures, elle noblige pas pourautant la ralisation dexternalits actives (des cooprations).

    Par ailleurs, il y a dbat autour de la nature du profil des activits et des entreprises. Lecaractre spcialis ou alternativement diversifi du tissu conomique est considr commeun facteur defficacit du territoire, comme une source dexternalits technologiques. Onretourne ici, notre avis, au dbat sur la distance ou proximit cognitive qui considre que lapertinence de linformation est associe une certaine diversit au regard de lacqureur maisgalement une certaine proximit pour quil y ait comprhension et absorption (Van He2008).

    2.3. Unepolitiquepertinente?Inspire par diverses expriences trangres, par les limites des pratiques de type

    technopolitain et par le besoin de renouvellement de politiques plus individuelles en faveur

    des PME, cette politique des ples se fonde donc un double principe celui de la proximitgographique des acteurs et celui de la collaboration active partir de projets collectifs. Nousreviendrons ci-dessous sur le fonctionnement par projet et sur la place des PME. Maisauparavant, un rapport rcent fait le point sur la pertinence de cette politique.

    Cest dans cette perspective analytique que sinscrit en effet le rapport de Duranton,Martin, Mayer, Mayneris, (2007) qui analyse les performances des firmes membres de cesrseaux localiss. Ce rapport qui peut donc tre considr comme une valuation ex ante de la pertinence de cette politique conclut assez ngativement sur la porte de ce type depolitique. Il nous semble ici ncessaire den faire part dans la mesure o il sinscrit assezlargement contre-courant des options des experts et des politiques en faveur des grappesdactivits (Clusters) en Europe dont la note de veille n92 de mars 2008 du Centre

    danalyse stratgique sest fait lcho.

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    Lvaluation des politiques de regroupement dactivits et de recherche sur un mmeespace pose, comme les Auteurs lindiquent de redoutables problmes tant en ce qui concernele recueil et le traitement de linformation que lexploitation des rsultats obtenus pour fournirun avis sur le bien fond ou la pertinence du programme , lefficacit et a fortiori limpactde telles politiques. Concernant seulement ici la pertinence du programme, il s'agit donc de

    voir comment lenjeu initial de cette politique la stimulation de la production d'innovations est bien traduit par les objectifs choisis et affichs, en l'occurrence ici, le dveloppement descooprations en matire de recherche-innovation (hypothse 1) entre des acteurs situs sur unterritoire donn (hypothse 2).

    Ltude du Cepremap analyse le lien potentiel qui existerait entre des concentrationsdactivits ou dentreprises et des performances, censes mesurer les effetsdagglomration traduits en particulier travers une surproductivit au niveau desentreprises concernes. Portant sur la priode 1996 2004, lexploitation de lEnquteAnnuelle dEntreprise indique labsence de relations statistiques significatives1entre le niveaudes performances des entreprises et lampleur des phnomnes de concentration naturelle ou incits . Plus prcisment, il est difficile de voir une diffrence significative de productivit

    (vacue des dotations factorielles) entre les entreprises membres dun SPL et celles isoles.Par extension, ltude sinterroge sur la pertinence de telle politique base sur la valorisationdes effets de proximit.

    Si en tant que tels, ces rsultats ne sont pas discutables, en dehors du fait quils sedmarquent de certains travaux antrieurs (Cf. Oerlemans, Meeus, 2005) en revanche, lescommentaires qui en sont tirs nous paraissent excessifs mais plus encore oublier mme lesfondements de ces politiques. Tout dabord, leffet trs limit constat de la concentration sur la productivit, considr

    comme lment de dmonstration, peut tre en fait rinterprt en sinspirant de la critiquedes conomistes de la proximit : la proximit gographique nest pas suffisante pour faire systme . Or, lobservation, au sein de nombre de SPL, indique des pratiques desfirmes, en matire de coopration, assez limites ; le partage de moyens collectifs estsouvent la dmarche dominante et souvent dune partie seulement des membres du SPL.

    Deuximement, les commentaires faits partir du traitement statistique compar sur lesentreprises membres des SPL nous paraissent oublier que la dure ncessaire pourapprcier les effets se situe au-del de la priode traite.

    Enfin, la dmarche analogique tirant des conclusions potentielles sur la PPC (Politique deples de comptitivit) partir des constats oprs sur les SPL peut tre conteste dans lamesure o tout dabord les moyens sont bien plus grands et par ailleurs la dmarche deprojet base sur la coopration est au cur du dispositif et non secondaire.

    Toutefois, cette position critique vis--vis de cette tude ne doit pas alternativement

    aboutir la conclusion de politique ncessairement pertinente et efficace. En particulier,lobservation de terrain souligne la trs grande diversit de situations et de rsultats desSPL. On peut de mme douter de la volont si ce nest de la capacit de nombre dentreprises raliser des actions visant produire de lefficacit travers la mutualisation de cots, travers des dmarches de coopration en matire de production de valeur ajoute.

    Ds lors que lon considre que les politiques de SPL et de Ples de Comptitivitvisent transformer des proximits gographiques en des proximits organises , laquestion centrale alors concerne la cohrence et lefficacit de ces politiques soit savoir si lesinstruments et moyens engags ont t, sont ou seront suffisants pour crer une telledynamique de la coopration et en particulier du point de vue des PME.

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    Nous laissons de ct les questions techniques relatives la mesure conomtrique des diffrences deproductivit entre les entreprises localises au sein de lespace de rfrence (lieu de concentration dactivit,appartenance un SPL) au regard des autres entreprises situes en dehors de cet espace ou en dehors du SPL.

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    3. LamiseenuvredelaPPC:fonctionnementdesplesetplacedesPMESil est bien trop tt pour fournir une valuation pertinente des rsultats et de limpact

    de la PPC, cette affirmation dailleurs constituant une rserve lencontre de certainesvaluations, en revanche on propose quelques lments factuels susceptibles de contribuer alimenter le dbat sur le fonctionnement et lefficacit de cette politique.

    Sans revenir sur les motifs de politique dinnovation et damnagement ayant conduit une slection trs extensive des projets de Ple de comptitivit, il importe par contre ici desouligner la diversit de leurs configurations sur le plan du fonctionnement, de la nature desinnovations ou encore de la prsence des PME en insistant sur le paramtre essentiel de cespolitiques, cest--dire le processus de clustering .

    3.1. DesplesdenatureetdecontenuvarisLa diversit des Ples de comptitivit sexprime tant travers leur activit, qu

    travers leur taille ou encore du point de vue du poids des PME (SESSI, 2007). Elle est

    galement observe du point de vue de leur localisation gographique mme si le nombre deples doit tre pondr par leur dimension. Ainsi, la rgion Ile de France compte environ 10%des ples mais plusieurs mondiaux et vocation mondiale.

    La distinction opre travers les ples mondiaux, ceux qui sont vocation mondialeet les ples nationaux permet ainsi de voir que les intentions de financements publics (en2006) atteignaient 47,4% pour les Ples mondiaux (Source : annexe 3) ou encore que le totaldes aides prvues System@tic atteint 118 millions deuros, entre 30 et 80 millions deurospour les autres ples mondiaux, et moins de 4 millions pour une trentaine de ples.

    Des typologies complmentaires permettent la fois de prciser la nature de ces pleset de fournir des grilles dvaluation plus adaptes. Ainsi, cette PPC recouvre les deuxlogiques fondant les relations entre la science et lindustrie (DGE, 2008) ; soit linnovation

    pousse par la recherche (ple technologique), soit linnovation plus oriente par lemarch (ple cratif). Mais nombre de ces ples prsente simultanment cette doubleorientation, orientation galement exprime travers la typologie distinguant les ples enfonction du poids relatif de la R&D publique et de la R&D prive. Selon le degr deconcidence (Acs, 2002), on distingue 4 catgories de Ples, ceux essentiellement dots enR&D, soit publique, soit prives et ceux caractriss par des dotations quilibres fortes ou aucontraire rduites.

    Concernant la place, le rle et le profil des PME appartenant ces ples, on peutrappeler les grandeurs suivantes :

    Le poids relatif des PME est fort vari selon les ples. Les Tableaux de bord figurantsur le site de la DIACT prcisent le poids des PME, celles-ci tant dfiniesuniquement comme des entreprises comptabilisant moins de 250 salaris. Il nest doncpas fait rfrence lorigine du capital et de fait lappartenance ou non un groupe.Sans faire ici dune analyse comparative exhaustive, le poids relatif des PME variequasiment de 0 100% du nombre dentreprises du ple, comme en parallle la partdes projets ports ou des financements obtenus (Cf. annexe 5). Nanmoins, le poidsdes PME dans les ples est trs largement infrieur ; lemploi atteint 19% au regarddes 58% quelles reprsentent dans lemploi total et 50% dans lemploi industriel(SESSI, 2007). Et dans les ples mondiaux et vocation mondiale, il est infrieur 12%

    Le profil des PME engages dans les ples est sensiblement diffrent de celui des

    PME en gnral, mme si de notables diffrences sont noter selon la vocation des

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    ples. Ainsi, leur taux dexportation est plus lev et elles sont sans doute, plussouvent membre elles-mmes dun groupe.

    On peut aussi faire tat de 3 catgories de PME concernes par les ples : La premire catgorie correspond des entreprises, souvent trs petites et issues

    plus ou moins directement de la recherche ou de grandes entreprises (par exemple

    Mdicen Paris Rgion) La seconde catgorie (Cf. par exemple Thals dans CAP Digital Paris rgion)

    correspond des PME disposant de savoir-faire ou de capacits trs spcifiquesqui entrent dans les processus de co-production de produits innovants.

    La troisime catgorie enfin comprend des PME membres de ples vocation cration (Cf. par exemple le Ple enfant ).

    Sans bien sr pouvoir porter des lments de conclusions un peu systmatiques surlimpact de cette politique vis--vis des PME, on peut nanmoins admettre que, pour linstantau moins, leur poids est relativement limit et sans doute encore surestim si on tient comptede lappartenance un groupe.

    3.2. UnelogiquedeprojetsRappelons, tout dabord que les Ples de comptitivit ont t retenus partir de

    projets rpondants des appels doffre et de fait largement inspirs par le bas : acteurslocaux dun ct (firmes et animateurs) et grandes entreprises de lautre. Et la dfinition deDupuy, Gilly, Perrat, (2000) dcrivant la gouvernance comme le processus institutionnel demise en compatibilit de compromis entre acteurs (privs et/ou publics) gographiquementproches, en vue de rsoudre un problme productif ou de raliser un projet collectif , sembletout fait adapte ici. A contrario, cette politique ne nous parat pas, comme ceci est affirmdans le rapport Duranton et alii, une dmarche essentiellement du haut vers le bas ; et lacritique faite sur linsuffisante information dont disposerait ltat en matire de choix de

    bons secteurs et de bons territoires ne peut sappliquer ici. En fait, ces ples, pour lamajorit dentre eux, sont anims, coordonns, impulss par les grandes entreprises quiltat a dune certaine manire dlgu son pouvoir en matire de politique dinnovation.

    Sans entrer dans le dtail, la complexit des structures de gouvernance et desprocdures retient l'attention des commentateurs (Cf. par exemple Charbit, Dubarle, 2006).Sur le plan des procdures, les financements sont distribus nouveau par lintermdiairedappels projets dont le droulement est le suivant :

    Les structures de gouvernance des ples slectionnent en leur sein les projetsqu'elles souhaitent prsenter aux diffrents dispositifs d'appui publics (y compris auxcollectivits locales : rgions, dpartements, ) ;

    Les instances publiques dans un second temps slectionnent puis prennent la

    dcision d'aide au projet de R&D ou l'agrment pour les exonrations fiscales etallgements de charges sociales .

    Enguisedeconclusion:lapprentissagedelacoopration,conditionsdefficacitdespolitiquesetdeprennitdesPME?

    Il s'agit grce aux ples de favoriser la mobilisation des PMI. On peut, titreexploratoire, prsenter les lments factuels suivants : Premirement, la place des PME est fortement conditionne par la nature des secteurs,

    des activits et des profils technologiques des ples. On peut encore ajouter que silest difficile des PME dentrer dans les Ples, les grandes entreprises pilotes

    rencontrent des difficults pour reprer les PME. Nanmoins, mme si toute gnralit

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    est ici fragile, la prsence des PME est incontestable mais sans douteproportionnellement pas en surnombre par rapport leur poids.

    Deuximement, les grandes entreprises sont charges de la politique industriellevis--vis de ces PME ; il s'agit pour elles de reprer, slectionner, soutenir etaccompagner les PME qu'elles considrent comme pertinentes du point de vue de leur

    capacit s'inscrire dans les projets. On parle ici dingnierie de systme. Troisimement, on peut penser que les PME retenues sont, pour une part, sans doute

    trs consquente, dj engages dans des rseaux, des oprations collectives, etc.. End'autres termes, elles sont dj visibles, repres et disposent elles-mmes de capacitsd'insertion et de fonctionnement en rseau.

    Quatrimement, il n'est sans doute pas excessif de souligner la difficult de mettre enuvre rapidement les processus de travail en commun, l'apprentissage collectif ouorganisationnel (Huet, Lazaric, 2008). Il parat ds lors surprenant de livrer cettepolitique des valuations approfondies, les rsultats ne pouvant absolument pas treatteints ici ; la critique avait t mise au sujet des SPL dont la cration est antrieure celle des ples de comptitivit. On voit trs bien, travers lexemple du pleSystm@tic, la monte des PME qui confirme ce dlai (Cf. annexes 3 et4).

    Cinquimement, les PME nous semblent aussi trs marques par le territoire danslequel elles s'inscrivent. En effet, la densit des territoires, si ce n'est leur sociologie , suggre des difficults de diffrents degrs en matire d'intgration oud'encastrement dans des rseaux socio-conomiques. La raret relative des entreprisessur un espace induit des avantages relatifs en matire de lisibilit du tissu des PMI etde fait conduit une participation plus ou moins facilite tel ou tel ple.Alternativement, les observations de terrains dans les grands espaces mtropolitains,lIle-de-France en tout premier lieu, soulignent la difficult que rencontrent lesentreprises dans les processus didentification.

    Siximement, on peut ajouter le constat, soulign par ailleurs, du nombre insuffisantde PME de taille moyenne (compar celui des petites) ce qui constitue une difficultsupplmentaire darticulation entre grandes et petites.

    Enfin, mme si le critre de productivit est largement utilis pour apprcierlefficacit conomique, les effets dagglomration , ne doit-on pas, au vu du cahierdes charges de ces projets, retenir un critre intermdiaire autour des notions deperformances technologiques ? Et des critres tels, que le degr de prennit desentreprises ou encore le taux de cration demploi (Porter, 2003) nont-ils pasvocation, au moins autant que la productivit, apprcier le degr defficacit de tellepolitique ? La confrontation dailleurs de diffrents critres de performances dpassede beaucoup lintrt intrinsque de chacun deux. Sans aller toutefois vers des

    dispositifs comparatifs multicritres (type les travaux de lEIM), on peut concevoir desdmarches plus complexes dvaluation de ces politiques (Cf. la recommandationn6 du rapport dvaluation du BCG et CM International, 2008) et cela dautant plusque ces ples sont trs divers.

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    Annexe 1 : Rpartition des dpenses de R&D selon la taille des entreprises effectuant de laR&D (en 2005)

    Source : MESR DEPP-C2

  • 8/2/2019 place et rle des PME dans la dynamique de l'innovation

    19/20

    19

    Annexe 2 : La carte des 71 ples de comptitivit

    Source : http://www.competitivite.gouv.fr

    Annexe 3 : Rpartition des aides entre acteurs R&D (hors cinquime appel projets du fondsunique interministriel)

    Source : Potier (2008)

  • 8/2/2019 place et rle des PME dans la dynamique de l'innovation

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    Annexe 4 : Poids des PME dans le financement (%)

    FCE = Fonds de comptitivit des entreprisesSource : Comit Richelieu, Rencontres Partenariats Projets.