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PLAN DE FEMINISATION DE LA FFCK
2
Table des matières 1. Les chiffres clés................................................................................................................... 3
1.1 Répartition H/F de la Fédération Française de Canoë-Kayak.......................................... 3 1.2. Les licences ..................................................................................................................... 4
2. Historique de la démarche fédérale ..................................................................................... 4 3. Place des féminines dans l’organisation fédérale................................................................ 5
3.1. Au plan statutaire ......................................................................................................... 5 3.2. Au plan du développement........................................................................................... 5 3.3. Au plan sportif.............................................................................................................. 6 3.3.1. Evolutions de la règlementation internationale ......................................................... 6 3.3.2. Haut niveau ............................................................................................................... 6 3.3.3. Animation sportive nationale .................................................................................... 8 3.3.4. Projet fédéral 2010 – 2020 ........................................................................................ 9 3.3.5. Equipement des clubs................................................................................................ 9
ANNEXES ............................................................................................................................... 10
3
1. Les chiffres clés
1.1 Répartition H/F de la Fédération Française de Canoë-Kayak
4
1.2. Les licences
2. Historique de la démarche fédérale Sensible aux enjeux de développement de la pratique féminine au sein de l’organisation fédérale, le Bureau Exécutif de la FFCK (BEx) a mis en place un groupe de réflexion et validé une note de cadrage1 en février 2010. Cette note de cadrage prévoyait d’orienter la réflexion sur les 5 thématiques suivantes :
Les conditions d’accueil dans les clubs, La formation spécifique des cadres (bénévoles et professionnels(les), L’accès au haut niveau et le haut niveau, L’animation sportive et de loisir, Le positionnement identitaire de nos activités et la communication.
Pour mener à bien cette étude, le groupe de travail a mené une enquête auprès des comités régionaux et organisé un colloque spécifique en décembre 20102.
Crédit photo : Geneviève GRANGE
1 Annexe 1 : Note de cadrage « Développement du Canoë-‐Kayak féminin » 2 Annexe 2 : Article dans le Canoë-‐Kayak Information n° 119 – février 2011
5
En septembre 2011, la responsable du groupe de travail, Madame Marie-‐Françoise PRIGENT, Directrice du Pôle France de Cesson Sévigné et Directrice de l’Equipe de France de Descente a présenté son rapport3 aux membres du BEx. Ce rapport a servi de base de réflexion à la construction du projet fédéral 2013-‐2020. Un certain nombre de préconisations a déjà été mis en œuvre et d’autres le seront au cours de l’Olympiade.
3. Place des féminines dans l’organisation fédérale
3.1. Au plan statutaire Dans les instances dirigeantes de la FFCK, la place des femmes est prévue statutairement de manière proportionnelle au pourcentage de licenciées féminines. Extraits des statuts : 2.2.2. Rôle, composition et fonctionnement du Conseil fédéral : 2.2.2.2. Le Conseil fédéral se compose de 24 membres. Tous les membres doivent être titulaires d’une licence à jour. Il comprend un nombre de femmes (ou d’hommes) en proportion du nombre de licencié(e)s éligibles. Il est dirigé par un(e) Président(e) élu(e) en son sein. 2.2.2.4. Le Conseil fédéral garantit l’égal accès des femmes et des hommes à ses instances dirigeantes, dans le respect des textes législatifs en vigueur.
2.2.3. Rôle, composition et fonctionnement du Bureau exécutif : 2.2.3.2. Le Bureau exécutif est composé du/de la Président(e) fédéral(e), d'un(e) Secrétaire général(e), d'un(e) Trésorier(e), et de trois Vice-‐Président(e)s. Il comprend un nombre de femmes (ou d’hommes) en proportion du nombre de licencié(e)s. Cette répartition statutaire entre les femmes et les hommes dans les instances dirigeante est également prévue dans les statuts des Comités Régionaux et Départementaux de la FFCK.
3.2. Au plan du développement La stratégie du projet de développement fédéral 2013 – 2020, repose prioritairement sur le développement de ses clubs. Pour cela, la FFCK a mis au point des outils et des services pour les accompagner dans une démarche de progrès et de qualité. Parmi ces outils, la FFCK met en place au 1er janvier 2014 un label Ecole Française de Canoë-‐Kayak (EFCK) destiné à constituer un réseau de clubs de qualité. Le règlement de ce label EFCK exige de satisfaire à un certain nombre de critères dont celui d’avoir un minimum de 30% de licenciées féminines.
3 Annexe 3 : Rapport Canoë-‐Kayak au féminin
6
3.3. Au plan sportif
3.3.1. Evolutions de la règlementation internationale Les principales évolutions de la règlementation sportive internationale :
Ouverture de la catégorie canoë féminin senior dans les disciplines Course en Ligne, Slalom, Descente en 2008,
En 2009, le C1 dame est en démonstration au Championnat du Monde de Slalom, de Course en Ligne et de Descente,
A partir de 2010, l’épreuve C1 dame devient progressivement officielle dans les catégories junior, moins de 23 ans et senior dans les différentes disciplines,
En 2010, la parité hommes femmes est décidée en Kayak-‐Polo (2 équipes Hommes, 2 équipes Dames),
En 2013, la Fédération Internationale de Canoë (FIC) décide de modifier le programme olympique :
o 2020 : intégration des épreuves C1 dame en Slalom et C1 dame 200m en Course en Ligne,
o 2024 : parité dans les épreuves de Slalom et de Course en Ligne. Vincent HOHLER, Président de la FFCK soutien le Président de la FIC dans sa démarche et lui
propose de ramener la parité dès les Jeux Olympiques de 2020.4
3.3.2. Haut niveau Les principales mesures réalisées :
Mise en place d’une stratégie de perfectionnement des féminines, particulièrement en canoë, au travers de programme de stages de perfectionnement par discipline et transversaux aux disciplines sportives,
Participation d’athlètes à des stages internationaux de perfectionnement du canoë féminin, Parcours d’Excellence Sportive : le nombre de féminines et leur performance sportive
constituent des éléments de reconnaissance des structures pour être identifiés dans le PES mais également d’évaluation et donc de maintien dans le PES à l’issue de l’Olympiade :
o PES 1 (accès au sport de compétition) : l’admissibilité des clubs dans le PES 1 est conditionnée, entre autre, à :
L’obtention du label « Ecole Française de Canoë-‐Kayak » (30% de féminine), La capacité à alimenter la liste ministérielle « Espoir » ou de haut niveau, de 3
athlètes, dont une féminine, dans la période des 3 dernières années. o PES 2 (accès au sport de haut niveau) : chaque structure identifiée dans le PES 2 doit
permettre à au moins 3 athlètes dont une féminine d'accéder à une liste de haut niveau ou à une catégorie supérieure au sein des listes de haut niveau dans une période de 3 ans pour être maintenue dans le PES5.
o PES 3 (accès aux podiums et titres internationaux) : création de 3 nouveaux bâtiments de Pôle France (Nancy, Cesson Sévigné, Pau) dans le but, entre autre, d’encourager la transversalité entre les disciplines et la mixité. Mise en place d’une dynamique féminine spécifique sur le pôle France de Cesson.
4 Annexe 4 : Courrier de Vincent HOHLER au Président de la FIC. 5 Annexe 5 : « Parcours d’Excellence Sportive 2013-‐2016 » de la FFCK – « point 3.2.2 : Suivi et évaluation du réseau »
7
Sensibilisation de l’encadrement à la spécificité des publics féminins : o Organisation d’un colloque spécifique en 2010, o Réalisation d’un « Echo des Pôles » spécial sur la pratique féminine en 20106, o Participation de plusieurs entraîneurs nationaux au module de FPC spécifique au
public féminin, o Nomination d’une Directrice de l’Equipe de France de Descente en 2010, o Mise en place d’un entraîneur référent du projet sportif féminin dans les différentes
disciplines, o Renforcement des entraineurs féminins dans les collectifs, o Renforcement des cadres féminins dans les équipes de soutien logistique et de vidéo
pour le Slalom. Participation à la création de la première forme de canoë slalom pour les femmes en 2011
(elles utilisaient du matériel pour les hommes jusqu’alors).
Les principaux résultats obtenus : 2011 : Caroline LOIR est la première française titrée en C1 Dame au Championnat d’Europe
Slalom, 2011 : Marjolène HECQUET devient la première française Championne du Monde juniors en
canoë dame en Descente à Opava en République Tchèque, 2012 : premier stage spécifique pour les canoës dames en Descente sur stade d’eau vive de
Pau, 2012 : Doublé féminin en Descente en canoë dame chez les seniors avec Marjolène HECQUET
et Julie PAOLETTI au Championnat du monde à la Plagne, 2012 : Triplé féminin aux Championnats du Monde pour les kayaks dames en Descente à la
Plagne, 2013 : Nouveaux doublés féminins en canoë dame sur mondial senior Descente à Solkan en
Slovénie, 2012 et 2013 : la France est 1ère nation dans les catégories féminines au classement des
nations sur les Championnats du Monde en descente de rivière, 2012 : Emilie FER devient la première française Championne Olympique en Kayak, 2013 : Sarah GUYOT devient Championne du Monde moins de 23 ans sur 500m en Course en
Ligne.
6 Annexe 6 : Echo des Pôles N°11 -‐ Février 2010
8
3.3.3. Animation sportive nationale Mise en place de manifestations dédiées uniquement à un public féminin :
o Roxy Va’a cup / Va'ahine Race o Femina Va’a Cup
Renforcement de la place des féminines dans les règlements sportifs 2014 de nos activités : o Kayak-‐Polo : obligation pour un club ayant une équipe N1 homme d’avoir des
sportives inscrites dans une équipe du championnat féminin sous peine de sanctions financières et / ou sportives.
o Freestyle : mise en place d’un stage de formation à l’activité dédié au public féminin. o Autres activités : maintien de l’attribution des titres de champion de France pour les
épreuves féminines « cadettes » et « juniors » même si le nombre de participantes ne respecte pas les minimas de délivrance.
o Modification des programmes de course afin de permettre aux jeunes filles de participer aux épreuves de kayak et de canoë sur la même compétition dans les disciplines Slalom et Descente.
Challenge National Jeune : Mise en place de la parité dans la composition des équipes de région (3 filles – 3 garçon). Auparavant nous avions 3 filles pour 5 garçons.
Crédit photo : FFCK / Vincent HOHLER
9
Dragon-‐Ladies : o Le Dragon-‐Ladies est une forme de pratique de l’activité Dragon-‐Boat par des
sportives ayant été ou atteintes par un cancer du sein (donc une population fragile où tout peut être remis en question suite à une reprise évolutive de la maladie).
o Actuellement, le développement de cette pratique est important (en moyenne, un nouvel équipage par mois sur le territoire).
o En 2013, un diagnostic sur les spécificités et les contraintes d’accueil de ce public dans nos structures a été réalisé.
o En 2014, nous prévoyons de développer les outils nécessaires (publication, réunion de partage d’expérience, formation…) pour accompagner nos clubs dans l’accueil de cette pratique.
Crédit photo : Club NACK
3.3.4. Projet fédéral 2010 – 2020 Le projet fédéral 2010 – 2020 comprend 3 priorités et 38 défis dont :
Défi n°8 : Développer la pratique féminine au sein de notre fédération : o Nos activités, particulièrement en eau calme correspondent aux attentes d'un public
féminin. Il convient donc d'adapter nos structures et notre offre de services.
3.3.5. Equipement des clubs Mise en place d’un challenge club avec notre partenaire Crédit Coopératif dans le but d’améliorer la qualité d’accueil dans les clubs notamment par la création de nombreux vestiaires et sanitaires séparés.
10
ANNEXES Annexe 1 : Note de cadrage « Développement du Canoë-‐Kayak féminin » Annexe 2 : Article dans le Canoë-‐Kayak Information n° 119 – février 2011 Annexe 3 : Rapport Canoë-‐Kayak au féminin Annexe 4 : Courrier de Vincent HOHLER au Président de la FIC. Annexe 5 : « Parcours d’Excellence Sportive 2013-‐2016 » de la FFCK – « point 3.2.2 : Suivi et évaluation du réseau » Annexe 6 : Echo des Pôles N°11 -‐ Février 2010
FFCK/Note de cadrage du groupe de travail « Développement du CK féminin » Page 1
Pratique filles/garçons, femmes/hommes au sein de notre fédération :
Où en sommes-nous ? … Quelle évolution possible ?... Comment ?
Note de cadrage pour le groupe de réflexion sur le développement de la pratique féminine au sein de la FFCK
1) Problématique
Les pratiques sportives « aquatiques » (regroupement de aviron, canoë et ski nautique / natation) touche de façon comparable les hommes et les femmes voire avec un pourcentage en faveur des femmes (natation 56%) Statistiques Insee de 2000 à 2009, Participation culturelle et sportive, Insee. Economie et statistique N°423, 2009 et Apprendre avec l'INSEE - La parité hommes - femmes. La pratique du CK hors champ fédéral touche de façon comparable les hommes et les femmes (étude SOFRES) Le CK est une activité de plein air, un mode de déplacement doux, permettant une approche originale de la nature et qui, sous la forme d’un loisir, peut facilement être pratiquée de façon similaire par les hommes et les femmes. Selon des études réalisées en 2003 et 2007, en collaboration avec TNS Soffres pour Horizons experts, intitulées « Synthèse du Nautisme en France, et profils pratiquants Canoë Kayak », le canoë kayak est la seconde activité nautique pratiquée par les femmes (et les hommes) derrière la pratique du bateau moteur (présentation ci jointe), Par ailleurs, les femmes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer des activités physiques et sportives (48%) et le nombre de femme ne cesse d’augmenter dans notre société, et représente à ce jour 51,4% de la population française. Pourtant, la place des femmes au sein de la FFCK ne correspond pas à cette réalité. Malgré une augmentation régulière depuis plusieurs années, le nombre de femmes atteint seulement 27,5 % du nombre de licenciés soit moins de 1/3 de celle des hommes. Les femmes sont sous représentées que ce soit aux postes de dirigeants fédéraux, 4 femmes sur 30 Présidents de CRCK (12%) où dans les clubs avec 94 femmes Présidentes sur 682 clubs (14%), comme dans la fonction de Conseiller Technique Sportif (10 femmes sur 67 CTS soit 14%). Pourquoi la FFCK n’est elle pas le miroir de la société française ? Pourquoi la pratique au sein de la FFCK ne correspond pas à la réalité de la pratique libre ? Quels sont les enjeux sociaux, moraux, identitaires, organisationnels et autres… sous jacents au développement des publics féminins au sein de la FFCK ? La fédération et ses clubs peuvent-ils devenir plus attractifs ? Comment ?
FFCK/Note de cadrage du groupe de travail « Développement du CK féminin » Page 2
Afin d’aborder toutes ces problématiques en profondeur, il est décidé de constituer un groupe de travail chargé de mener un regard critique sur les attentes de ce public, sur les services de notre fédération et de formuler des propositions à court, moyen et long terme, dans tous les domaines jugés utiles.
2) Commande
Le groupe de travail devra prioritairement centrer sa réflexion sur les 5 thématiques suivantes :
- Les conditions d’accueil dans les clubs : - modalités d’accueil et d’attractivité du public féminin dans le club, - équipements minimums nécessaires, - prestations (animation, activités, méthodes d’enseignement et services) à proposer dans les clubs selon les motivations à
définir et les catégories d’âge, le projet de club - accession aux fonctions de dirigeantes dans les associations sportives
- La formation spécifique des cadres (bénévoles et professionnels(les):
- proportion de femmes s’engageant dans les formations fédérales et d’Etat et points de rupture et ou d’inégalités territoriales, - attractivité et valorisation des formations - contenus spécifiques des formations à l’encadrement des féminines - complémentarité des équipes d’encadrement femme/homme - accompagnement des femmes aux fonctions de dirigeantes et officielles (tous territoires, tous niveaux)
- L’accès au haut niveau et le haut niveau :
- Densité des féminines dans les structures du Parcours d’Excellence Sportive (niveau 1 à 3) - Détection, admissions et effectifs dans les Pôles (catégories d’âge et suivi des groupes) - Présence des femmes dans les équipes d’encadrement - Optimisation de l’accompagnement des féminines - Même chances de médailles « Prise de conscience et accès aux médailles » - Objectifs sportifs : championnes du Monde et Championnes Olympiques
FFCK/Note de cadrage du groupe de travail « Développement du CK féminin » Page 3
- L’animation sportive et de loisir : Différenciation des groupes d’âge : de 8 à 14 ans, animation sportive et de loisir sur les mêmes fondements d’apprentissage; à partir de 15 ans et jusqu’aux « masters », orientation plus spécifique vers une pratique de compétition et ou de loisir.
Quelque soient les âges, prise en compte du public féminin : • sur les différents évènements (animation, compétition, rassemblement, stage…) en termes d’accueil et d’organisation • sur les formats de compétition (évolution des règlements) et d’animation (ouverture et adaptation)
- Le positionnement identitaire de nos activités et la communication :
- Mise en valeur de la spécificité féminine en CK (communication interne et externe), - Equité de traitement des résultats obtenus dans l’ensemble des disciplines et modèle féminin de haut niveau à valoriser, - Formation à la communication avec médias (journaux, TV, Radio), - Un partenariat spécifique, des actions et ou dotations spécifiques, - Evénementiel féminin, - Pages spécifiques internet, mise à jour et développement du fond documentaire, photothèque et vidéothèque, - Suivi et diffusion des chiffres clefs
Pour chacun, il devra :
- définir les principales attentes du public féminin, - analyser la situation existante et en extraire les principaux points forts et points faibles, - formuler des préconisations à court, moyen ou long terme.
3) Organisation
- Chef de projet : Marie Françoise PRIGENT - Collaboratrices référentes par ordre des thématiques: Sandrine PRINET, Sylvaine DELTOUR, Marianne AGULHON, Sabine OLLA et
Nathalie GASTINEAU - Groupe de pilotage : Vincent HOHLER, Bernard LALANNE, Cyril FOURNIER, Philippe GRAILLE, Nathalie LATIMIER - Moyens financiers : proposition chef de projet, validation PG.
4) Rendu
Rendus par le chef de projet : intermédiaire: vendredi 26 mars final : vendredi 17 juin
1ER COLLOQUE « CANOE KAYAK AU FEMININ »INSEP 10 ET 11 DÉCEMBRE 2010
Bilan de ce premier colloque : un bilan très positif à tous
points de vue
u Nombreuse participation (58 effectives) malgré un
délai d’information relativement court pour
l’invitation officielle,
u Réactivité positive des comités et des clubs pour
la diffusion de l’information et la contribution au
déplacement souvent groupé des participantes (ts)
sur l’Insep,
u15 régions représentées dont la Guyane,
u Une présence massivement féminine avec 45 sur
58 soit 78 % mais tout de même aussi masculine
avec 13 sur 58 soit 22 %, cette majorité de
féminines n’est pas habituelle au sein de notre
fédération, pour rappel il y a en 2010, 27 % de
licenciées féminines et beaucoup moins quand il
s’agit des cadres, dirigeantes ou encore
entraîneures, on passe à moins de 15 % voire
moins de 10 % selon les catégories de cadres,
u Le public féminin a répondu présent pour ce
premier colloque,
u Présence de l’ensemble des milieux de pratique
(eau calme, mer et eau vive),
u Présence de nombreuses féminines pratiquantes
en loisir, en eau calme, haute rivière mais surtout
en mer,
u Des interventions d’expertes : Doriane Gomet et
Anne Le Coniat, d’une très grande qualité et qui
ont très bien répondu aux attentes des organisateurs
(trices) du colloque et surtout du public présent,
u L’alternance du travail en petit groupe (15
personnes max.) et les apports théoriques et
concrets des expertes en intervention magistrale
a permis une grande efficacité et pertinence dans
les échanges,
u Le partage et les échanges sur « les bonnes
pratiques » pour les publics féminins dans les clubs
et Régions, à tous niveaux, pour tous publics,
u Les conclusions et préconisations réalisées par les
différents groupes, qui vont venir enrichir les
travaux du groupe CK au féminin qui rendra son
rapport d’expertise courant février au Bex et à la
Direction Technique Nationale,
u Très bonne organisation logistique sur site, merci
à l’équipe du siège fédéral, Hélène, Isabelle,
Sandrine et Cyril ainsi que Jean-Christophe pour le
suivi vidéo,
u Un accueil de grande qualité sur l’Insep avec des
salles adaptées au double travail en groupe et les
interventions magistrales entièrement filmées
dans l’Amphi par les équipes vidéo de l’Insep sur
notre demande.
Perspectives et conclusions :
Un compte rendu du colloque est en cours de réalisation
pour les présentes (ts) mais aussi pour tous ceux et celles
qui n’ont pu être des nôtres.
Il sera mis en ligne très prochainement avec l’ensemble des
interventions et les conclusions des groupes de travail.
L’ensemble des préconisations apparaitront dans un tableau
récapitulatif général qui concernera tous les acteurs de la vie
fédérale (du club aux équipes de France).
Nous vous invitons à rejoindre dès à présent la communauté
facebook « Canoë-Kayak au féminin », l’accès est ouvert à
toutes et tous et c’est déjà un moyen efficace d’échanger des
infos sur les bonnes pratiques, des liens utiles, des photos et
bien plus encore.
Nous attendons que ce colloque ne soit pas « un coup d’épée »
dans l’eau, mais qu’il soit le catalyseur d’une prise de
conscience nécessaire au sein de notre fédération (à tous
niveaux) de l’existence d’un public féminin « spécifique » à
accueillir et à accompagner tout au long de sa pratique
qu’elle soit de loisir, de compétition, de très haut niveau, et
qu’il soit déclencheur de plus nombreuses initiatives au sein
des clubs et des régions d’un plus grand nombre d’actions
en faveur des publics féminins (de tous âges).
Marie-Françoise PRIGENT
Directrice du Pôle France de CESSON
18 Canoë-Kayak Information - Février 2011 - n°119
COLLOQUE
19Canoë-Kayak Information - Février 2011 - n°119
QUELQUES CHIFFRES
u 58 participantes (ts), 15régions de la métropole représentées
et la Guyane
u Répartition géographique des participantes (ts) :
Alsace : 1
Aquitaine : 6
Bretagne : 8
Centre : 1
Guyane : 1
Ile de France : 8 dont représentante féminine du
CROS Ile de France,
Languedoc Roussillon : 4
Lorraine : 2
Nord Pas de Calais : 2
Normandie : 4
Pays de la Loire : 1
PACA : 1
Picardie : 1
Poitou Charente : 2
Rhône Alpes : 7
Plus CTN, EN, siège fédéral et/ou BEX : 9 personnes
Catégories représentées :
u 8 CTR dont 4 femmes soit 100% de présentes
(si on inclut Mathilde PICHERY en congé maternité)
et 4 hommes soit 15 % de présence chez les CTR
masculins…
u 1 Directeur des Equipes de France (DESCENTE /
KAYAK POLO) et 2 Entraîneurs Nationaux (SLALOM)
et 1 Entraîneur National (Course en Ligne),
u Des présidentes (ts) de club, des arbitres, des
mamans de compétitrice,
u Des cadres de club, des entraîneures (rs) de club
et ou comité,
u Des formatrices, des dirigeantes (ts) : Présidente
de région (Poitou Charente), Président de région
(Réunion), Présidente de commission nationale
(mer), Membre du conseil fédéral,
u Des pratiquantes de loisir mais aussi des
compétitrices de loisir (CEL et Ocean Racing)
u Des anciennes sportives de Haut Niveau (SLALOM,
DESCENTE, CEL) et des Sportif de Haut Niveau en
activité (SLALOM, WAVESKI SURFING, SPRINT
PARACANOË),
u M. Vincent HOHLER, Président fédéral (le samedi)
et Nathalie LATIMIER représentant le BEX et elle-
même,
u Des organisateurs, organisatrices d’évènementiels
exclusivement féminin : la Femina Cup et la Roxy
Cup.
“Un grand MERCI à l’ensemble
des participantes (ts) qui ont
contribuées(és) à la réussite
et à l’excellence de ce colloque.
Merci également aux anima-
trices (teurs) et rapporteurs
des groupes de travail ”
1
RAPPORT CANOË KAYAK AU FEMININ Réalisé par Marie Françoise Prigent
Sur la base des travaux du Groupe de Travail
Fédéral Décembre 2009 - Septembre 2011
2
Remerciements :
En septembre 2009, le Directeur Technique National me sollicite pour piloter un groupe de travail chargé d’élaborer un état des lieux sur la place des femmes au sein de notre fédération et d’émettre des propositions
pour améliorer et développer la pratique du Canoë-Kayak au féminin à la Fédération Française de Canoë kayak
En décembre 2009, le BEX valide une note de cadrage qui identifie les attendus et les objectifs à poursuivre par
le groupe de travail.
En décembre 2010, suite à de nombreux échanges et réunions en continuité avec la démarche déjà entreprise
en 1999, suite aux heures de réflexions et de travail, le 1er colloque Canoë kayak au féminin s’est déroulé avec
succès.
Les rencontres et échanges fructueux de ce colloque ainsi que l’apport indéniable des intervenantes expertes sur ce sujet, ont permis d’alimenter avec efficience les travaux engagés et d’enrichir le rapport qui va suivre.
Je tiens tout d’abord à remercier les personnes qui ont contribuées aux recueils des données et à leur analyse
ainsi qu’à l’élaboration des outils d’analyses (questionnaires et enquêtes, statistiques et chiffres clefs et ou
indicateurs).
Merci à Marianne, Nathalie, Sylvaine, Sandrine, Sabine, membres du groupe de travail et responsables des
différentes thématiques auxquelles j’associerais Cyril, Cadre Technique Fédéral National (CTFN) pour les
publics cibles, et Jean Christophe, responsable de la cellule Information Performance et Recherche de la
fédération (IPR), pour l’énergie et les compétences mises en œuvre pour mener à bien la mission confiée.
Merci aux 50 participantes et participants du 1er colloque Canoë Kayak au féminin de la FFCK, pour leur
contribution efficace.
Merci à Doriane Gomet et Anne Le Coniat pour leurs remarquables présentations qui ont permis d’éclairer les
participantes et participants du colloque sur « la place des femmes dans la sphère sportive », « la construction
et la notion de genre » ou encore « les spécificités de l’encadrement et l’entraînement des publics féminins ».
Merci aux Clubs, Comités Régionaux, Départementaux, pratiquantes (ts), sportives (ifs) de haut niveau,
entraîneurs (eures), dirigeants (tes), bénévoles, élus (es), techniciens (ciennes)… qui ont donnés de leur temps pour répondre aux différentes enquêtes et questionnaires qui ont circulés dans nos structures.
Je ne doute pas que ce rapport destiné au Directeur Technique National, aux membres du BEX, puis aux
membres du Conseil Fédéral, permettra aux réflexions menées, d’aboutir à des décisions politiques majeures
fondamentales pour le développement de la pratique de notre activité auprès de l’ensemble des publics
féminins (tous âges, tous niveaux et tous milieux) dans un esprit d’équité et d’égalité des chances, femmes/
hommes, principe fédérateur fondamental dans notre pays.
3
RAPPORT CANOË KAYAK AU FEMININ - Septembre 2011
Sommaire
I OBJECTIFS ET DEMARCHES
1. Rappels des objectifs et attendus
2. Méthodologie
3. Les valeurs du projet
- Accessibilité tous milieux et tous niveaux
- Parité dans la représentativité
- Spécificité et complémentarité des publics - Equité et Egalité des chances
II ETAT DES LIEUX
1 Aspects ou Eléments positifs
2 Identification des freins majeurs
3 Attentes des publics féminins
III PLAN D ACTION ET STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT - Sensibilisation, Information et Communication
- Identification des porteurs de projet
- Structuration et Formation
- Mise en œuvre
- Indicateurs et Evaluation
IV IDENTIFICATION DE 6 GRANDES ORIENTATIONS TRANSVERSALES a. La Formation des cadres, bénévoles et professionnels (elles)
b. La représentativité féminine au sein des structures fédérales et la féminisation du
secteur professionnel
c. La reconnaissance et la valorisation d’un référentiel féminin de la pratique sportive et
de loisir en Canoë kayak
d. La mise en œuvre d’une équité sportive F/H du club à l’excellence
e. La structuration des locaux et des conditions d’accueil des féminines f. La communication pour le développement d’une image du CANOË KAYAK au féminin
V PRECONISATIONS OPERATIONNELLES PAR THEMATIQUES 1. Infrastructures et accueil dans les clubs
2. Formation des cadres
3. Animation sportive et de loisir 4. Accès PES et Haut Niveau
5. Communication et Image
VI STRUCTURATION GENERALE 1 La mise en place d’une commission Canoë kayak au féminin
2 Maintien et renforcement d’un poste de cadre technique national sur le Canoë kayak
féminin 3 Avenir du groupe de travail
VII BUDGET
VIII CONCLUSIONS
4
I OBJECTIFS ET DEMARCHES
1. Rappel des objectifs et attendus
La pratique du Canoë-Kayak hors champ fédéral touche de façon comparable les hommes et les femmes
(Etude SOFRES et statistiques INSEE 2000 à 2009).
Le Canoë-Kayak est une activité de plein air, un mode de déplacement doux, permettant une approche
originale de la nature et qui, sous la forme d’un loisir, peut facilement être pratiquée de façon similaire par les
hommes et les femmes.
Selon des études réalisées en 2003 et 2007, en collaboration avec TNS SOFRES pour Horizons experts, intitulées « Synthèse du Nautisme en France, et profils pratiquants Canoë-Kayak », le Canoë-Kayak est la
seconde activité nautique pratiquée par les femmes (et les hommes) derrière la pratique du bateau moteur.
Par ailleurs, les femmes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer des activités physiques et sportives (48%)
et le nombre de femme ne cesse d’augmenter dans notre société, et représente à ce jour 51,4% de la
population française.
Pourtant, la place des femmes au sein de la FFCK ne correspond pas à cette réalité. Malgré une augmentation
régulière depuis plusieurs années, le nombre de femmes atteint seulement 27,5 % du nombre de licenciés soit
moins de 1/3 de celle des hommes. Les femmes sont sous représentées que ce soit aux postes de dirigeants fédéraux, 4 femmes sur 30 Présidents de Comités Régionaux (12%) où dans les clubs avec 94 femmes
Présidentes sur 682 clubs (14%), comme dans la fonction de Conseiller Technique Sportif (10 femmes sur 67
CTS soit 14%), valeurs 2010.
Pourquoi la pratique au sein de la FFCK ne correspond-elle pas à la réalité de la pratique libre ?
La fédération et ses clubs peuvent-ils devenir plus attractifs ? Comment ?
Nos jeunes féminines ont-elles les mêmes chances d’accès que les garçons aux podiums internationaux ?
Quelles attentes des publics féminins qui n’adhèrent pas pour l’instant à notre fédération malgré une pratique
de notre activité en loisir ?
Quelles compétences d’accueil et d’accompagnement de nos cadres pour tous les publics féminins ?
Afin d’aborder ces problématiques en profondeur, il a été décidé de constituer un groupe de travail chargé de mener un regard critique sur les attentes de ce public, sur les services de notre fédération et de formuler des propositions à court, moyen et long terme, dans tous les domaines jugés utiles. Les objectifs visés sont d’augmenter le nombre de pratiquantes femmes à la FFCK, d’accompagner les jeunes sportives vers la réussite au plus haut niveau et de tendre vers une parité dans les représentations.
5
2. Méthodologie
Notre choix s’est porté sur la mise en œuvre de 5 groupes sur 5 thématiques de travail identifiées dans la note
de cadrage, chaque groupe étant encadré par une experte. Chaque groupe a recueilli, chiffres clefs et
indicateurs pertinents et s’est appuyé sur son expertise et son expérience de terrain pour établir une
photographie et un état des lieux le plus objectif possible.
Ce recueil de données s’est appuyé sur d’anciennes réflexions déjà menées à la FFCK rapport en date de 1999
sur la place des femmes au sein de notre fédération, mais aussi sur les réponses des nouveaux questionnaires
envoyés à tous les Comités Régionaux, ainsi que le retour d’enquêtes plus spécifiques à chaque secteur (accueil dans les structures, formation, animation sportive et de loisir, Excellence et communication).
Les réflexions et les travaux engagés ont été enrichis par l’organisation du 1er colloque Canoë Kayak au féminin
et les apports théoriques et opérationnels de deux expertes reconnues dans le monde du sport et de
l’éducation.
A l’issue de ce colloque, un compte rendu détaillé a été réalisé et mis en ligne avec la collaboration des
services vidéo de l’Insep. A partir de ces éléments, le groupe de travail s’est réuni à nouveau pour finaliser un
bilan général, finaliser de grandes orientations mais aussi définir des préconisations plus concrètes à prioriser
et à mettre en œuvre sur le terrain par les différents acteurs de notre fédération, du club aux équipes de
France, du sportif (ve), à l’entraîneur (re) en passant par les dirigeants (tes) et ou les officiels (les).
3. Valeurs du Projet
Le développement qualitatif et quantitatif de notre fédération passe, entre autres, par une présence plus importante des publics féminins dans tous les secteurs de la vie fédérale.
Le projet de développement de la pratique au féminin s’appuie sur des valeurs, pour lesquelles il est important d’être en accord ainsi que sur le sens des mots utilisés
1. Accessibilité tous milieux et tous niveaux : c’est favoriser et permettre aux publics féminins (tous
âges), l’accès à tous les milieux (eau calme, eau vive, mer) et à tous les niveaux (débutant au plus haut
niveau) et dans tous les types d’embarcation (kayaks, canoës, pirogues, C9, dragon Boat…) avec une pédagogie différenciée ou différenciable et surtout adaptée et/ou en adéquation avec les attentes du public féminin
2. Parité dans la représentativité : cela suppose, au delà de l’obligation statutaire, de faire évoluer les
mentalités pour une représentativité paritaire au sein des clubs, des structures, des équipes sportives,
des équipes d’encadrement (bénévoles et professionnelles), des équipes dirigeantes
3. Spécificité et complémentarité des publics : il s’agit de mettre en valeur les spécificités et
compétences des publics féminins pour un enrichissement par le partage de ces différences au sein des
structures et ou équipes
4. Equité et Egalité des chances : elle s’entend au plan de l’offre d’encadrement en permettant aux clubs
et aux structures de proposer les deux présences, féminines et masculines, à leurs adhérentes, adhérents,
sportives et sportifs, et également de faire évoluer les mentalités pour proposer aux femmes les mêmes cursus de formation que les hommes
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II ETAT DES LIEUX
1. Aspects ou éléments positifs
- Unanimité et prise de conscience d’un grand nombre d’acteurs du Canoë-Kayak français, club, Comités
Régionaux, cadres, entraîneurs (res) et dirigeants (tes), de la faiblesse de politique spécifique d’accueil et d’accompagnement de la pratique féminine, tous niveaux, tous âges et tous milieux au sein des structures de
notre fédération
- Bonnes intentions pour faire évoluer cette situation au sein de notre fédération
- Création d’un groupe de travail sur la thématique du développement du Canoë kayak au féminin qui offre des perspectives d’avenir de changement
- Quelques exceptions notables qui démontrent la pertinence des bonnes pratiques quand elles existent, avec
des hommes et des femmes soucieux de la prise en compte des publics féminins au quotidien dans les structures
- Essai de féminisation de l’encadrement national avec la présence de 3 femmes entraîneures au sein du
collectif des entraineurs nationaux - Réactivité positive des Comités Régionaux à la première enquête menée en décembre 2010 sur le sujet, puis
à l’invitation au 1er colloque Canoë kayak au féminin novembre 2011 - Lors du colloque de décembre 2010, la présence de féminines (80%) représentant tous les milieux de pratique
avec la participation de féminines bénévoles représentant la pratique de loisir et la présence de bénévoles, conseillers techniques et ou entraineurs nationaux de genre masculin
- Mixité culturelle des lieux de compétition, des temps de pratique et des formats de course
2. Identification des freins majeurs
- Faiblesse de la politique spécifique d’accueil et d’accompagnement de la pratique féminine, sur l’ensemble
des structures de la FFCK
- Inadaptation de la majorité de nos locaux (club) pour l’accueil des féminines
- « Invisibilité » des femmes au sein de notre fédération
- Inexistence d’une politique spécifique d’intégration et d’accompagnement des femmes aux différentes
fonctions à tous les niveaux de notre fédération
- Peu ou pas de valorisation de la pratique féminine (du niveau club aux Equipes de France)
- Peu ou pas de prise en compte de l’identité de la sportive
- Peu ou pas de cadres formés à l’encadrement des publics féminins
- Un seul référentiel de pratique, de sécurité et de performance : le modèle masculin
- Une vision incomplète et méconnue de la pratique du Canoë kayak par le genre féminin induisant un
discours inadapté des cadres et des dirigeants
- L’image majoritaire développée par notre fédération « Canoë et kayak eau vive de compétition », sport
nautique « viril »
- Peu de sensibilisation de nos pratiquants et cadres au développement de la pratique féminine
- Fédération olympique connotée « masculine » : pas de parité au plan international dans les épreuves
proposées aux hommes et aux femmes, ce qui engendre une répercussion sur nos règlements nationaux
- Certains règlements sportifs sont un frein au développement des catégories féminines et de leur
investissement dans les prises de responsabilité
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3. Attentes des publics féminins
Pour les pratiquantes déjà licenciées à la FFCK et les pratiquantes hors champ fédéral, potentielles licenciées de notre fédération pour l’avenir
- Pouvoir bénéficier d’une infrastructure adaptée à la pratique féminine
- Avoir un accueil spécifique en club, sur les animations et les compétitions
- Etre prises en compte au quotidien et à tous niveaux et bénéficier d’une valorisation de l’identité
féminine
- Etre encadrées dans les structures par des cadres formés (ées) et réceptifs (ves) aux attentes des
femmes
- Etre accompagnées dans le parcours au sein du club, du comité, des équipes de France, quelque soit le projet personnel sportif et/ou de dirigeante
- Etre accompagnée dans l’activité choisie par et pour elle-même
- Etre représentée au sein des structures et des équipes
- Avoir accès à des animations différenciées des compétitions de référence (modèle olympique)
- Naviguer dans du matériel adapté à la morphologie et au niveau de pratique avec en bonus la prise en
compte de l’aspect esthétique et hygiénique
- Faire connaitre et promouvoir les lieux et sites de pratique accessibles (tous milieux)
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III PROPOSITION D’UN PLAN D ACTION ET D’UNE STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT
A l’issue d’une année de recueil des données, d’analyse de documents pour la période 1999-2009
(Rapport Femmes et Sport, Rapport Deydier, Rapport FFCK 1999…), d’échanges et de réflexions des membres
du groupe de travail, de participation à différentes actions et colloques organisées par d’autres acteurs du
sport au féminin (Femix, les DRJSCS, …),
A l’issue de l’organisation, de la tenue du 1er colloque Canoë kayak au féminin et de la finalisation des
actes du colloque qui est venue enrichir les réflexions engagées par le groupe,
Enfin, à partir de l’expérience des membres du groupe de travail au contact des experts et expertes
ayant travaillé longuement sur les publics féminins,
Nous souhaitons proposer au Directeur Technique National et aux membres du bureau exécutif, un
plan d’action à valider avant de démarrer une phase opérationnelle d’actions et de promotion visant le
développement de la pratique au féminin au sein de notre fédération.
Plan d’action :
� Sensibilisation, Information et Communication
� Identification des porteurs de projet
Niveau des actions à partir de l’évaluation réalisée
(Club, CR, Commission, EQF, Siège fédéral….)
� Structuration et Formation
Choix en amont des actions structurantes
� Mise en œuvre
Actions et Généralisation au plus grand nombre
� Indicateurs et Evaluation
Evaluations des actions et chiffres clés
Stratégie proposée pour la mise en œuvre des préconisations générales et thématiques :
- Démarrage des actions en simultané,
- Répartition des actions en fonction des besoins identifiés dans les différentes thématiques (accueil
dans les structures, formation, animation sportive et de loisir, excellence et communication),
- Différenciation des actions en fonction des niveaux de structures (local à national, du club à la
fédération),
- Intégration de la dimension féminine lors des temps forts de la fédération (AG, palmarès, colloque CT,
évènementiel,…) et sur l’ensemble des secteurs d’intervention, - Mobilisation générale et dans la durée, de l’ensemble des acteurs de la fédération, sur cet enjeu
majeur qui touche les représentations et la culture de notre activité,
- Déclinaison éventuelle de la démarche nationale (groupe de travail et séminaire) au niveau des
comités régionaux,
- Mutualisation de nos actions avec d’autres fédérations, structures et/ou partenaires publics et privés,
- Evaluation du développement Canoë Kayak au féminin tous les ans au travers d’indicateurs
quantitatifs et qualitatifs.
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IV IDENTIFICATION DE 6 GRANDES ORIENTATIONS TRANSVERSALES Le groupe d’experts (tes) a identifié 6 orientations prioritaires à organiser dans le temps et sur les territoires afin de mettre en adéquation les valeurs, le développement de la pratique féminine, avec les prises de décisions et les actions au quotidien.
a. La formation des cadres, bénévoles et professionnels (elles) La formation des cadres, tous niveaux, tous publics, tous milieux, pour l’accueil et l’accompagnement des
publics féminins (tous âges) doit permettre de s’engager dans une phase d’optimisation des connaissances sur ces publics et engendrer de fait une évolution des mentalités indispensable au développement de cette pratique.
b. La représentativité féminine au sein des structures fédérales et la féminisation du secteur professionnel A minima, le genre féminin doit être représenté sur l’ensemble des secteurs de notre fédération et aux différents niveaux de décision à hauteur du pourcentage des licenciées féminines soit 30%.
Pour certains secteurs d’intervention (médical, excellence, communication, formation, corps arbitral….) la
parité de représentation devra être recherchée pour être progressivement intégrée.
c. La reconnaissance et la valorisation d’un référentiel féminin de la pratique sportive et de
loisir en canoë kayak
La reconnaissance et la valorisation d’un référentiel et ou modèle féminin de la pratique sportive et de loisir
en Canoë-Kayak, de l’animation locale à l’excellence internationale de nos féminines est un passage obligé qui
a été naturel pour certaines disciplines (gymnastique sportive, GR, …) ou construit pour d’autres (tennis,
escrime, badminton, …) et qui reste à construire à la FFCANOË KAYAK.
d. L’équité sportive du club à l’excellence Une étude précise des règlements fédéraux montre des discriminations notoires à l’encontre des féminines
dans certaines disciplines, il faut prévoir des propositions concrètes pour une évolution de tous les points ou
articles identifiés comme étant un frein au développement tant qualitatif que quantitatif des catégories
féminines.
On attend de la FFCK qu’elle soit un exemple et une force de proposition au plan international pour atteindre
la parité exigée du CIO
e. La structuration des locaux et des conditions d’accueil des féminines
Pour être effectif, le développement de la pratique féminine passe par la structuration des locaux et des offres de services de nos clubs, sur toutes nos animations.
f. La communication pour le développement d’une image du canoë kayak au féminin Il est indispensable de mettre en place une politique de communication spécifique aux publics féminins. Cette
communication devra être mise en œuvre en interne et aussi en externe. Il faut aussi penser à valoriser les
activités mixtes.
10
V PREMIERES PRECONISATIONS OPERATIONNELLES PAR THEMATIQUES
Nous pensons qu’il faudra mettre en œuvre une série de préconisations qui touchent toutes
les structures et tous les niveaux de notre fédération
Une nécessité pour faire changer les représentations de toutes et tous !
Infrastructures et accueil dans les clubs
Niveau d’actions
Actions
Indicateurs
Echéancier
Niveau national
Intégrer la dimension des féminines dans l’attribution
du nouveau label (locaux, offres de services et de
formation adaptée au public féminin)
Critère « canoë kayak
féminin » intégré au
nouveau label
2012
Lancer une opération « 500 clubs pour nos féminines » :
avec un cahier des charges spécifique à accueil féminin
(local, matériel, transport bateaux,…)
Lancement effectif de
cette opération
2012/2020
Créer un guide "l’accueil des féminines dans les clubs"
(discours, activités à proposer, matériels,
infrastructures, encadrement formé...)
Réalisation de ce guide et
impact territorial
2011/2012
Décliner ce guide sous forme de clip vidéo illustrant une
série de recommandations
Réalisation de ce guide et
impact territorial
2012
Niveau local et régional
Systématiser des sanitaires et vestiaires spécifiques
pour les féminines (sèche cheveux et miroir ; prévoir un
espace séchoir tel que définis dans le label et
l’opération « 500 clubs pour nos féminines »
Nombre de clubs inscrits
dans cette dynamique
Dès à présent et
dans la durée
Prévoir un espace affichage dédié aux féminines
Identifier du matériel et des tenues féminines
Progression du nombre de licenciées dans
les clubs
Dès à présent et
dans la durée
Proposer des offres de services et de formation adaptée
au public féminin (équipage, fitness, regroupement
spécifique…)
Progression du nombre de
licenciées dans les clubs
Dès à présent et
dans la durée
11
Formation des cadres
Niveau d’actions
Actions
Indicateurs
Echéancier
Niveau national
Proposer aux cadres techniques de notre fédération CT/EN,
une formation sur les publics féminins. Action à mettre en
place avec l’IPR
Nombre de cadres formés
Automne hiver 2012
Proposer aux cadres du PES de notre fédération, une
formation sur les publics féminins. Action à mettre en place avec l’IPR
Nombre de cadres formés
nov 2011
Proposer aux cadres et dirigeants bénévoles de notre fédération une formation sur les publics féminins
Nombre de cadres formés
nov 2012
Définir un module et des contenus de formation et
d'évaluation relatifs au public féminin (matériel, pédagogique,
physio, psycho, sécurité, technique, éthique…). Action à
mettre en œuvre avec la commission enseignement
formation
Nombre de cadres formés
2012
Rédiger des contenus de formation sur le sujet pouvant
nourrir les interventions des cadres à tous les niveaux
d’intervention (Pagaie couleur, AMFPC, MFPC, entraîneur…)
Créer des "antisèches" et vidéos spécifiques dans Pagaies
Couleurs
Contenus rédigés et diffusés
à partir de 2012 et
échéancier 2014
Accompagner la sortie DVD Bonus Canoë féminin 2011/2012
Faire intégrer dans la lettre de mission des CT la dimension
féminine et l’accompagnement du développement de ce
public spécifique
2012
Appliquer une parité de représentativité des arbitres, juges et
officiels sur les évènementiels internationaux
2012
Rendre possible la qualification d'encadrement fédéral dans
tous les milieux, et notamment pour la mer, sans exigences de compétences spécifiques eau vive
nouveaux textes et augmentation
du nombre de MFPC
2012
Faire évoluer l’annexe 2 de nos règlements fédéraux quant à
la composition des commissions
% de femmes dans les bureaux des commissions
Validation prochains
règlements
Niveau local et régional
Encourager et accompagner les féminines à entrer en
formation et ou en responsabilité ; organiser des
préformations pour inciter et donner confiance
% de femmes MFPC et
dirigeantes
Dès à présent et
dans la durée
Etaler des formations dans le temps, prévoir les formations
dans les moments favorables d'un point de vue météo
% de femmes AMFPC et MFPC
2012 avec nouvelle
saisonnalité
Plus grande anticipation des calendriers, limiter et rendre
efficace les temps de réunion, valoriser les réunions
téléphoniques ou visio conférences
% de femmes dirigeantes
à partir de 2012 et dans
la durée
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Animation Sportive et de Loisir
Niveau d’actions
Actions
Indicateurs
Echéancier
Niveau
national
Revoir les règlements sportifs et leurs quotas (annexes)
pour une meilleure prise en compte des féminines sur
les premiers niveaux de compétition
Augmentation du nombre de
féminines
2012 et 2014
Organiser un évènementiel féminin par milieu en
menant une politique d’identification et de valorisation
Mise en œuvre de ces
évènements
2012 et dans la durée
Multiplier les bateaux d’équipage et des épreuves basées sur
l’équipe et le collectif A partir de
2012
Rendre possible la mixité des équipes et équipages de
tout âge
Changement dans les
règlements
2012 /2014
Appliquer une équité de traitement dans les horaires de
courses
2012
Adapter les parcours en fonction des compétences des
pratiquants (tes) et des caractéristiques de navigation
des embarcations utilisées
Différenciation de certains
parcours
2012 en test et dans
la durée
Respecter la dimension féminine dans un cahier des
charges propres aux animations et compétitions de
CANOË KAYAK : accueil, sanitaires, horaires, avec
représentation de genre (PC organisation, jury de
course ….)
Réalisation et application de ce cahier des
charges
2012
Niveau local et régional
Dans les animations, rendre possible la mixité des
équipes et équipages de tous âges
Nombre de bateaux mixtes
2012
Organiser un évènementiel féminin par région en
menant une politique d’identification et de valorisation
Nombre de régions ayant mis en place
un tel évènement
A partir de 2012
Mettre en place des formats d'animation différenciés
pour les femmes (biathlon, raid…) ; valoriser les activités
de mer ou d’eau calme en équipage
Evolution du % de licenciées
2012 et dans la durée
Respecter la dimension féminine dans un cahier des
charges propres aux animations et compétitions de
Canoë kayak : accueil sanitaires, horaires,
Application de ce cahier des
charges
2012 et dans la durée
Adapter les parcours en fonction des compétences des
pratiquants (tes) et des caractéristiques de navigation
des embarcations utilisées
Différenciation de certains
parcours
2012 en test et dans
la durée
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Parcours de l’Excellence Sportive Niveau
d’actions Actions Indicateurs Echéancier
Niveau National et Régional : PES Niveau 2 et 3
Suite aux formations, prévoir un accompagnement
« professionnel » dans la durée sur le projet de vie de la
sportive féminine (projets sportif, scolaire, professionnel et
familial).
Pourcentage de féminines
poursuivant une carrière sportive
2012 et dans la durée
Renforcer la dimension féminine dans l’encadrement : - Rendre incontournable la présence d'un entraîneur formé spécifiquement à l'encadrement des féminines,
- Présence souhaitée d’un cadre féminin - Mener une alternance d’actions mixtes et ou féminines
pour développer et partager certains besoins et spécificités
Pourcentage de cadres féminins Type d’actions
menées
période post Olympique = saison 2013
Revoir l’offre de services : - Présence d'au moins une féminine dans le staff médical et
dans l'équipe d'encadrement.
- Respect d'un cahier des charges des PES avec espaces
vestiaires/sanitaires séparés sportifs-sportives et cadres H-F ;
existence d'un local médical,
- Conception de matériel féminin pour la performance (recherche), Rechercher et diffuser une forme de gilet, des
lignes de vêtement et de matériel de navigation adaptés aux
femmes
- Identifier du matériel et des tenues féminines
Pourcentage de femmes dans le
staff médical
Evolution des matériels et des
équipements
période post Olympique = saison 2013
Identifier un modèle de performance féminin puis de
préparation, de formation technique et psychologique en phase avec les formations des cadres
rédiger cette modélisation en
canoë kayak
à partir de 2011 et dans
la durée
Faire évoluer les règlements sportifs et leurs annexes pour
une (meilleure) prise en compte de la spécificité féminine
(densité faible et référentiel de performance féminin à
valoriser) en termes de formation puis en termes de pratique
vers l’excellence sportive
Evolution des règlements
2012/2014
Rendre possible le surclassement différencié en monoplace
et en équipage pour toutes les disciplines de notre
fédération
Evolution des règlements
2012 / 2014
Etre actif à l’international auprès de la FIC pour augmenter la
représentativité féminine dans les épreuves
Modification des quotas
Board et FIC 2012
Mettre en œuvre sans restriction des évolutions réglementaires internationales en direction des féminines
Introduction des épreuves canoë dame aux JO à partir de 2016
A partir de 2012
Mettre en place une politique prenant en compte la
dimension féminine dans les modalités de sélection
Définir, faire connaître et partager une stratégie pour les
catégories féminines (kayak et canoë)
Guide du Haut niveau
sept 2011
Définir une politique d’accueil spécifique des féminines du
niveau 1 (club, section sportive) au niveau 3 (PF) afin que les
structures du PES puissent répondre aux indicateurs de
labellisation (une femme sur 3 jeunes)
premiers bilans du PES canoë
kayak, chiffres clefs % féminin
2012
14
Communication et Image
Niveau d’actions
Actions
Indicateurs
Echéancier
Niveau
national
Créer un support visuel accueil des féminines dans les
clubs pour communication interne et externe Réalisation du support et état de la diffusion
2012
Communiquer plus et mieux sur les féminines en les
valorisant avec les outils de communication existants à
la FFCK (Pagaies D’or, Echo des Pôles, CKI…)
Bilan sur outils mis en œuvre
A partir de 2011 et dans la durée
Respecter la parité de présence sur les productions
fédérales (posters, documents écrits)
Etablir une veille sur la communication féminine sur
l'ensemble des outils de communication
Etudes des documents
2011 et dans la durée
Créer une « rubrique » Projet Femmes et Canoë kayak
au sein du challenge du Crédit Coopératif ou avec un
autre partenaire connoté féminin
Création et prise en
compte des projets
A partir de 2012
Valoriser les réalisations auprès et pour ces publics :
poncho, poster, animation, évènementiel
Etat des réalisations
A partir de 2011
Créer et utiliser un support visuel spécifique femmes
(fitness, sécuritaire, …)
Etat des Réalisations et
diffusion
2012
Créer et avoir accès à une photothèque couvrant
l'ensemble des activités féminines
Nombre de photos et
variété des publics
Courant 2011 et
2012
Actualiser et entretenir les pages internet Canoë kayak
au féminin de la FFCK et réseaux sociaux (Facebook)
Etat des pages dédiées
spécifiquement et nombre de
connexions
2011 et dans la durée
Identifier des tenues et du matériel pour les femmes
sans oublier les juges, arbitres, dirigeantes
Prise en compte des spécificités féminines dans
les dotations
2012
Valoriser des images de référence de la femme
sportive, dirigeante ou cadre en illustrant des
parcours de vie
.
Recensement des actions et évolution des chiffres clefs
2012
Récompenser les femmes qui s’engagent dans l’action
bénévole ou l’encadrement
Recensement et Evolution du Nombre de
bénévoles et de cadres
2012
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VI STRUCTURATION GENERALE
� Proposition de la création d’une commission canoë kayak au féminin dont les missions principales seraient :
o assurer la continuité des réflexions et garantir la mise en œuvre des préconisations du
groupe de travail
o participer aux travaux engagés ou à engager en relation avec les comités, les
commissions, le Bureau Exécutif et le Conseil Fédéral
o animer un réseau de référents régionaux
o participer et être actif au sein des réseaux existants (Femix, Insep, CAPA….)
o créer et animer un observatoire des pratiques féminines selon des indicateurs
prioritaires
o veiller à l’équité et à l’égalité des chances F/H
� Composition de cette commission : elle pourrait être composée d’élus (lues), du Conseil
Fédéral, des représentants de la commission sportive et du corps arbitral, de la commission
d’enseignement et de la commission Jeune, des structures fédérales (des clubs aux Comités
Régionaux) avec parité H/F accompagnés de techniciens (nes).
� Maintien et renforcement, ou création, d’un poste de cadre technique (national) sur le canoë kayak au féminin, avec pour mission l’accompagnement de la future commission et en
relation avec tous les secteurs de la FFCANOË KAYAK (formation, communication,
développement, animation sportive, excellence…) pour assurer la prise en compte de la dimension féminine dans tous les secteurs.
� Avenir du groupe de travail :
Dans la période de transition, qui correspond à la fin de l’olympiade en cours, 2011/2012, et ou
le temps de la mise en place de la commission canoë kayak au féminin, nous proposons que le
groupe de travail :
- poursuive les réflexions engagées et accompagne la mise en œuvre des préconisations
validées et retenues par le BEX - mette en place les actions ciblées et validées, par et avec le siège fédéral - accompagne la cellule Information Performance et Recherche pour la mise en œuvre des
formations - contribue à la construction des contenus de formations spécifiques aux publics féminins - développe et anime le réseau de référents régionaux canoë kayak au féminin - définisse et optimise les indicateurs d’évaluation du développement du canoë kayak au
féminin au sein de la FFCK et de ses structures - optimise la mise en réseau avec d’autres organismes type Femix, le Pôle Ressources
National "Sport, Famille et Pratiques Féminines" ou Insep qui œuvrent pour le développement de la pratique féminine
De plus sur cette période transitoire, nous proposons que le groupe de travail soit évolutif dans
sa composition.
A terme, quand la commission sera opérationnelle, le groupe de travail n’aura plus de raison
d’être ou pourra ponctuellement reprendre des travaux spécifiques sur commande de la
commission
16
VII BUDGET
BUDGET REALISE EN 2010 Saison 2010 20 000 euros
Fonctionnement de la commission 3500 euros
Echo des pôles spécial canoë kayak au féminin 4500 euros
Colloque de décembre 12000 euros
EN COURS POUR 2011 Saison 2011 15 000 euros
Fonctionnement de la commission 4000 euros
Photothèque spécifique canoë kayak au féminin 2000 euros
Bonus DVD Canoë au féminin 2000 euros
Réalisation d’un guide d’accueil des féminines
dans les clubs et communication 5000 euros
Formation des entraineurs (collectif des CT et EN) 2000 euros
participation IPR (10000 euros)
PROPOSITION DE BUDGET PREVISIONNEL Saison 2012 20 000 euros
Fonctionnement de la commission 5000 euros
Communication Projet clip vidéo spécifique féminines 5000 euros
Formation des dirigeantes, dirigeantes / corps arbitral 5000 euros
Création de l’observatoire du canoë kayak au féminin 5000 euros
Après 2012 : idéalement La FFCK doit intégrer la dimension féminine dans toutes ses actions et
doit pouvoir évaluer un budget pour le canoë kayak au féminin qui pourra abonder les budgets des commissions sportives et/ou des secteurs pour réaliser des actions spécifiques visant le développement du canoë kayak au féminin.
Deux possibilités : - la commission canoë kayak au féminin est adoptée et elle gère un budget (à définir) qui lui permet
d’une part de fonctionner et d’autre part d’accompagner chaque commission d’activité et ou secteur
et de financer les actions spécifiques au développement féminin. Les différents secteurs et
commissions ayant à leur charge la réflexion et la planification sur les 2 prochaines olympiades des
actions spécifiques à leur domaine en faveurs des publics féminins.
- c’est le groupe de travail qui perdure le suivi et gère un budget alloué pour la mise en œuvre des
actions définies dans la stratégie de développement du canoë kayak au féminin sur les prochaines
olympiades (2012/2016/2020)
17
VIII CONCLUSIONS : Merci à toute l’équipe du Bureau exécutif et au Directeur Technique National de nous avoir
donné les moyens et surtout laissé du temps au groupe de travail pour organiser cette première phase
de bilan et de réflexions assorties de propositions pour l’avenir.
Au vu de l’état des lieux, des attendus des publics féminins et de la réelle volonté de
l’ensemble des acteurs de notre fédération à faire évoluer les mentalités dans ce domaine, nous
pensons que les réflexions engagées et les premières propositions si elles sont validées et reprises par
le plus grand nombre vont enfin nous permettre de nous engager avec efficience dans une phase de reconnaissance et de développement de la pratique du Canoë kayak Féminin au sein de notre fédération.
Que cela soit : - au plus haut niveau, à l’image du K4 féminin français qui vient d’obtenir le quota
olympique pour Londres 2012,
- ou tout simplement dans les clubs quand ceux-ci créent des sections féminines ou
un accueil spécifique est organisé aux heures de la journée qui conviennent aux
femmes
- ou encore avec le succès grandissant de la « Femina Va’a Cup » et ou de la "Roxy Va'a Cup", 2 évènementiels féminins parmi d’autres,
- et enfin avec le développement de la pratique du canoë dame qui a toujours
existé en loisir mais qui fait une apparition remarquée en compétition et qui a de
fortes chances d’intégrer prochainement le programme olympique, parité
souhaitée par le CIO auprès de la FIC,
Le Canoë kayak au Féminin ne demande qu’à exister, être reconnu et pris en compte à sa juste valeur par notre milieu fédéral et surtout accompagné dans son développement qui représente un immense potentiel tant au plan quantitatif qu’au plan qualitatif pour notre fédération.
L’ensemble des chiffres clefs, statistiques, et retours des questionnaires par les comités
régionaux est à votre disposition en version informatique et ou version papier ainsi que les actes
complets du premier colloque canoë kayak au féminin organisé en décembre 2011 (mis en ligne sur le
site fédéral rubrique information, pratique féminine, infos)
L’ensemble du groupe de travail et moi-même nous tenons à votre disposition, pour toutes
informations complémentaires sur les travaux engagés, leurs conclusions et les propositions
formulées.
Echo des Pôles n° 11 - Février 2010 - p 1
La revue technique des structures du Parcoursd’Excellence Sportive de la F.F.C.K. à destination des dirigeants, des entraîneurs, des athlètes et des moniteurs.
n°11 Canoë-kayak
au féminin
Février 2010
SOMMAIRE Edito
2 Performer en Equipe Jade VASSALLO
16
1ère partie : le cadre organisationnel Présentation de Sylvaine DELTOUR
3 Haut niveau et maternité Marie DELATTRE
17
Evolutions du programme international féminin Marie-Françoise PRIGENT
4 Une carrière dans le sport de haut niveau Myriam JERUSALMI-FOX
19
Préparer la performance des équipes féminines de Kayak Polo Laurent BROSSAT
7 3ème partie : Paroles d’entraîneursPrésentation de Sabine OLLA
22
Pratique féminine et matériel Patrick SURANYI
9 UNSS : Former des pagayeuses dans une AS canoë-kayak Brigitte GUIBAL
23
2ème partie : Paroles d’athlètes Présentation de Jean-Michel PRONO
10 DELATTRE /VIARD, la construction d’une médaille olympique Jean-Pascal CROCHET
26
Histoire d’une trajectoire de haut niveau Nathalie GASTINEAU
11 Entraîner au quotidien Nicolas LALY
29
Polyvalence et performance Nouria NEWMAN
14 Entraîneur«e»de Pôle Julie LABARELLE
30
Echo des Pôles n° 11 - Février 2010 - p 2
Tout d’abord l’ensemble des rédacteurs et rédactrices de l’Echo des Pôles vous souhaite une excellente Année 2010, pleine de rencontres, de réussites et de joie avec votre famille, vos ami(e)s, vos collègues, et dans vos clubs…
C’est avec un grand plaisir que je vous présente ce numéro spécial consacré à la pratique du Canoë Kayak au féminin. Pourquoi cette thématique ? Pour parler d’un « public cible » ou se donner bonne conscience une fois par an ? Résolument : Non ! C’est pour vous faire découvrir ou mieux connaître nos féminines, ceux et celles qui les encadrent au quotidien, mettre en avant l’un des enjeux politiques et sportifs majeurs des prochaines olympiades : la reconnaissance à parité du canoë kayak féminin au plan international et national au sein de notre fédération.
Cet Echo des Pôles spécial n’a pas la prétention de vous faire tout découvrir. Nous souhaitons vous donner l’envie d’en savoir plus sur ce public spécifique que sont les féminines, d’aiguiser votre curiosité, de vous interroger sur vos pratiques actuelles et à venir, de vous inciter à lire et à apprendre sur la complémentarité des genres et la différenciation pédagogique souvent bénéfique à tous.
A la lecture de ce numéro, vous partagerez des évolutions à venir qui seront majeures pour le développement de notre discipline auprès des féminines (introduction d’épreuves canoë féminin aux mondiaux 2010) mais aussi et surtout vous partagerez le quotidien de nos sportives et entraîneures, des témoignages, des histoires marquantes, les trucs et astuces des cadres, des palmarès…
Afin de mieux vous guider dans la
lecture d’interventions ou témoignages parfois très personnels, nous avons fait appel à trois grands témoins qui vous proposeront des pistes d’analyse et de réflexion.
Aujourd’hui les femmes représentent 51% de la population française, en 2007 ellesreprésentaient près de 48% des licenciés desfédérations sportives contre 9% en 1968. En2009 elles représentent plus de 50% deslicenciés à la fédération de natation et plus de 40% à l’aviron. Au sein de notre fédération elles représentent encore seulement 27%.
Sous l’impulsion conjointe du Président et du Directeur Technique National, la Fédération Française de Canoë-kayak a la volonté de faire preuve de modernisme et de clairvoyance en se questionnant sur la place des femmes dans ses clubs, ses équipes de France, ses instances dirigeantes. Des groupes de réflexion et de travail, porteurs de projets d’actions dans la durée (2010 – 2016) sont en route. N’hésitez pas à les intégrer et ainsi aider au projet de développement de la pratique féminine et de son accompagnement au plus haut niveau au sein de notre fédération. Nous comptons sur vous et Bonne Lecture. Marie-Françoise PRIGENT
Directrice du Pôle France Espoir Cesson Sévigné, coordinatrice de l’inter-région Ouest du Parcours d’Excellence Sportive, Chef de projet « CK au Féminin » à la FFCK
Echo des Pôles n° 11 – Février 2010 - p 3
Le canoë-kayak au féminin
1ème partie : le cadre organisationnel
Les articles de cette première partie ont été rédigés par des cadres de la FFCK. Ceux-ci ont pris en compte depuis quelques années déjà les enjeux institutionnels de notre époque : « reconnaître, à parité, la place du canoë kayak féminin au plan international et national ». Quelques idées fortes développées dans certaines disciplines du canoë kayak ou à divers niveaux de pratiques peuvent, peut-être, devenir des fils conducteurs pour d’autres disciplines ou d’autres niveaux d’expression sportive des filles…. Ce ne sont que des hypothèses qu’il s’agira de vérifier par des mises en œuvre concrètes et surtout par un état d’esprit misant sur la nouvelle place des femmes dans notre sport ! 1) La prise en compte de la parité des femmes dans le sport est un enjeu et une valeur maintenant
« mondialisés » ; l’impulsion institutionnelle est cependant décisive. La place des femmes dans le canoë kayak est essentielle pour pérenniser la discipline dans les
évènements majeurs comme les Jeux Olympiques, Les capacités de rigueur, d’adaptation et d’engagement des filles dans le sport sont
reconnues ; elles apportent une plus value à tous les niveaux de l’organisation sportive, La décision de la FIC a été déterminante pour lancer de nouveaux programmes de courses
tant au niveau international que national. La mise en place de catégories « intermédiaires » (exemple : moins de 21 ans) ou de programmes spécifiques favorisent l’éclosion progressive des talents.
2) Les politiques concertées à long terme entre les structures de décisions et de formation, sont
indispensables. Les convergences de vue et les synergies entre les différents niveaux de structures
décisionnelles sont indispensables, Les politiques des commissions nationales centrées sur la détection et la formation des jeunes
filles sont déterminantes, Il est nécessaire d’établir des projets à long terme, de prendre du temps et de respecter la
progression personnelle des jeunes filles, sans vouloir « brûler » les étapes, Les actions de formation spécifique pour les filles, notamment sur les aspects techniques,
peuvent être déclencheuses de progrès et de prise de confiance. 3) Les angles d’attaque pour favoriser la pratique féminine jusqu’au plus haut niveau sont multiples.
Les objectifs et actions peuvent être très concrets mais toucher également aux représentations et à la communication….
Les regroupements spécifiques par des stages féminins sont utiles. Toutefois, l’importance de la mixité dans le canoë-kayak reste une valeur spécifique à préserver,
Des progrès sont à faire dans notre prise en compte des besoins spécifiques de tous les pratiquants, dont les femmes, dans le matériel, l’équipement, les formes de rencontres,
L’image de la femme sportive qui réussit au plus haut niveau est encore peu utilisée dans la communication fédérale.
Sylvaine DELTOUR Membre du Conseil Fédéral de la FFCK Présidente du conseil fédéral de 2001 à 2009. Vice Présidente de la FFCK de 1990 à 2000
Echo des Pôles n° 11 – Février 2010 - p 4
Evolutions du programme international féminin Marie-Françoise PRIGENT Changements dans le programme Olympique En août 2009, la Fédération Internationale de Canoë (FIC) et le CIO ont proposé des changements importants au programme des épreuves olympiques de Course en Ligne pour Londres 2012. En décembre, le conseil d'administration de la FIC a voté la disparition de l’épreuve de 500m en C2 hommes du programme olympique pour faire place au K1 dames sur 200m. Ces changements sont effectués pour avoir plus d'athlètes féminines dans les épreuves de canoë-kayak aux Jeux Olympiques de Londres 2012. Cette mesure permet de passer directement de 29% à 35% de participantes. A noter qu’en matière de changement d’épreuves aux JO, la règle à respecter absolument pour le CIO est de ne pas augmenter le nombre d’athlètes participant(e)s. Ainsi, quand on choisit de rajouter des épreuves pour les femmes, on doit diminuer le nombre d’épreuves pour les hommes. L’ensemble des modifications apportées au programme des JO en Course en Ligne se traduira par 3 jours de finales au lieu des 2 précédemment utilisés. Cela doit permettre aussi aux athlètes de concourir dans plusieurs évènements si elles (ils) le souhaitent. Evolution du programme des Championnats du Monde Course en Ligne Dans la continuité des changements opérés pour les JO, la FIC a fait évoluer le programme des Championnats du Monde. En Course en Ligne, la volonté est de maintenir les épreuves des Jeux Olympiques de 2008 tout en intégrant les nouvelles épreuves de 2012. De plus, en raison du succès des épreuves de Canoë féminin, de relais et paracanoeing (handikayak) aux derniers mondiaux, ces événements ont été ajoutés. Enfin les événements de longue distance (5000 m) ont été ajoutés conformément à la décision du Congrès 2008 de a FIC.
Slalom
Dès 2010, le canoë monoplace dame (individuel et par équipe) sera intégré au programme officiel des prochains mondiaux qui se dérouleront à Foix pour les Juniors en juillet et à Tacen (SLO) pour les seniors en septembre prochain.
Stage international d’entraînement C1 dames Slalom La Seu d’Urgell (ESP), 25 au 31 août 2009
À l'initiative de la Fédération Internationale de Canoe, un camp d'entraînement pour promouvoir la discipline du canoë féminin a été organisé en préambule au Championnat du Monde 2009 de Slalom. La Fédération Internationale, suivant ainsi les orientations du Comité International Olympique, table sur la parité dans ses disciplines et à partir de l'année prochaine, le canoë monoplace féminin apparaîtra comme discipline officielle dans les Championnats du Monde.
Echo des Pôles n° 11 – Février 2010 - p 5
Afin d'encourager les différentes nations à parier sur cette nouvelle discipline, l'ICF avec le Comité d’Organisation du Championnat du Monde de Slalom 2009, ont décidé d’organiser un stage d'entraînement d’une durée de sept jours pour lequel la FIC apportait des techniciens de réputation internationale, ainsi que la possibilité de prêter du matériel spécifique Canoë Slalom.
Le programme de travail a été structuré de la manière suivante : - Sept jours de travail technique au cours
d’un stage organisé préalablement aux entraînements officiels.
- Mise à disposition d’une assistance technique auprès des athlètes pendant les entraînements officiels.
- Participation au Championnat du Monde, comme épreuve de démonstration.
Malgré l’organisation tardive de cette opération, la réponse a été spectaculaire, les organisateurs devant même réadapter les plans initiaux vu la quantité de candidatures reçues ! Nous avons pu compter sur la présence de 20 athlètes de 11 nations différentes. Un travail par groupes, selon le niveau des participantes, a été effectué avec deux séances par jour sur le parcours Olympique de la Seu de Urgell. Une fois le stage préparatoire terminé, la FIC a laissé un technicien à la disposition des athlètes pour les accompagner durant les entraînements et les compétitions jusqu'à la fin du Championnat du Monde. Il faut souligner qu'une de nos canoéistes a terminé en quatrième position, ce qui nous fait rêver à de futurs succès pour les prochaines saisons quand la catégorie sera inscrite officiellement au programme des Championnats du Monde.
Cette expérience a été spectaculaire ; voir de jeunes athlètes se lancer dans ce challenge et dans un si bref laps de temps, être capables de s'adapter à un parcours de compétition de niveau mondial et cela en négociant pour la plupart des athlètes participantes toutes les trajectoires proposées. Deux entraîneurs français aux stages internationaux 2009 de canoë féminin Laurent BARBEY pour la Course en Ligne et Jean SENNELIER pour le Slalom, anciens membres des équipes de France, ont participé en tant qu’entraîneurs aux camps internationaux canoë dames organisés par la FIC au Canada pour la Course en Ligne et en Espagne pour le Slalom. Ces stages se sont déroulés avant les premières participations aux mondiaux Course en Ligne et Slalom (en démonstration) des féminines dans les épreuves canoës.
Combien de jeunes filles et combien de nations ont participé à ce camp d’entrainement ? Laurent : 13 athlètes étaient présentes au training camp, et elles représentaient 7 nations (BRA, CAN, ECU, FIN, FRA, GBR, USA) Jean : 20 jeunes filles représentant 11 nations (AND, AUS, CAN, ESP, FRA, GBR, JPN, NZL, POR, SVK, USA). Quels objectifs ont été donnés par la FIC à cette action ? Laurent : Recenser le nombre de nations ayant développé la pratique féminine du canoë de Course en Ligne, ainsi qu’évaluer le niveau technique des filles.
Echo des Pôles n° 11 – Février 2010 - p 6
Jean : Avant tout, il s’agissait de permettre aux athlètes d’acquérir les habiletés de base en Canoë Slalom, de répondre à leurs attentes en matière de mise au point de leur matériel et de favoriser la rencontrer de l’ensemble des pratiquantes au balbutiement de cette catégorie.
Quel programme sportif ont-elles suivi et quel niveau de navigation avaient les filles ? Laurent : Un entraînement bi-quotidien était programmé, avec le matin une orientation physiologique et l’après midi plutôt sur l’équipage et la technique. Dans l’ensemble, le niveau observé a dépassé mes attentes. Elles ont toutes utilisé des bateaux nouvelles formes NELO et PLASTEX, ce qui montre déjà une bonne expérience. Je ne m’attendais pas à cela.
Jean : Travail sur les quart de parcours, demi-parcours comprenant des figures de base (stops, décalés, …).
Le niveau était très hétérogène. Le type de bassin ne correspondait pas à un tel stage. Il était déjà très sélectif et trop axé sur la préparation de course. La majorité des pagayeuses auraient gagné à faire des descentes slalomées ou naviguer dans des portes tracées sur un bassin plus facile. Pour ces raisons, l’objectif du stage (travail des fondamentaux) n’a pas été totalement atteint.
Quelle progression pendant le stage ? Laurent : Cela varie en fonction du niveau de départ de chacune d’elles, mais globalement elles ont progressé sur leur façon d’appréhender l’activité. Elles ne l’ont plus vue comme une activité demandant uniquement des qualités physiques mais plutôt comme une activité « gymnique ». Les différentes interventions de cette semaineont définitivement convaincu les filles que leurtechnique actuelle était un frein à leurprogression.Jean : Peu de portes au départ avec des stops et des descentes faciles dans la mesure du possible, des séances en eau plate au début du stage, puis la progression s’est faite dans le choix de stops de plus en plus difficiles. La même progression a été suivie pour les décalés. Qu’est-ce qui t’a le plus étonné chez cesfilles ? Laurent : Leur sérieux, leur rigueur, leur abnégation face à la contrainte (parfois la douleur) physique, leur curiosité et leur gentillesse. Jean : Leur volonté, leur capacité d’adaptation. Leur capacité à travailler longtemps et à rester dans le bateau.
Qu’est ce qui tu as le plus apprécié dans ce groupe féminin ? Laurent : Qu’elles défendent corps et âmes leur discipline, et aussi qu’elles aient osé s’aligner sur le bassin du Championnat du Monde sachant que tous les yeux étaient rivés sur elles. Un grand nombre de nations ne jouent pas le jeu de la pratique du canoë féminin, cesnations ne mesurent pas l’enjeu de conservercette discipline aux Jeux Olympiques. Si ellereste réservée exclusivement aux hommes, elle disparaîtra des programmes olympiques.
Jean : Leur enthousiasme !
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Préparer la performance des équipes féminines de Kayak Polo Laurent BROSSAT Directeur des Equipes de France de Kayak Polo
La saison sportive 2009 s’est clôturée pour l’équipe féminine de Kayak Polo par un titre de championnes d’Europe. Outre la performance sportive du collectif et la réussite du projet individuel des filles nécessaires à l’obtention
de ce titre, cette médaille souligne le travail réalisé et les projets engagés par la fédération dans le développement et la réussite de la pratique féminine. Un travail de détection et de formation à l’initiative de la commission nationale Un petit retour en arrière nous ramènera à la genèse de cette équipe et au travail accompli ces dernières années (2004-2009). Cette équipe féminine s’est constituée sur la base du travail de la Commission Nationale Kayak Polo, pointant la nécessité d’assurer la formation des féminines afin d’élever le niveau initial de la pratique et d’étoffer l’animation nationale jeune. Il s’agissait aussi à terme d’alimenter les équipes seniors. La situation du kayak polo féminin montrait un niveau de performance international permettant d’accéder au podium senior (2nd en 2002, 3ème en 2004), mais reposant sur un vivier de recrutement limité, et faisant appel à de très jeunes joueuses pour assurer le renouvellement de l’équipe senior. En parallèle à cette situation, la mise en place d’un circuit moins de 21 ans international féminin était à son balbutiement. Après une tentative aux mondiaux d’Essen en 2002, seuls les championnats d’Europe ont accueilli la catégorie une saison sur deux depuis 2001. Cet état de la pratique internationale féminine des catégories moins de 21 ans, ne plaçait pas l’international comme un objectif prioritaire. Il est néanmoins apparu nécessaire d’assurer une évaluation, une détection, et une formation de jeunes athlètes. La première perspective était celle d’augmenter le niveau de jeu féminin et de permettre à terme l’émergence d’une équipe moins de 21.
Une détection et un programme à la mesure du niveau du collectif La démarche initiale a conduit la commission à identifier des cadres dédiés à la catégorie féminine. Ces actions se sont limitées au départ au stage de catégorie et à la participation à des tournois internationaux (Charleroi-BEL, Acigné-FRA). Le recensement de 66 filles issues de l’animation nationale soit en cadettes soit en division nationale, réparties sur 8 années de naissance, a permis de retenir et d’évaluer en stage 31 athlètes construisant ainsi la base d’un collectif. C’est sur cette base que se sont constituées les deux équipes moins de 21 ans des championnats d’Europe 2007 et 2009, assurant le roulement en équipe nationale de 18 filles dont 7 ont pu à ce jour évoluer jusqu’en équipe seniors.
Un championnat d’Europe en France : Thury-Harcourt 2007 2007 représente une année charnière. Accueillant les championnats d’Europe à Thury-Harcourt, la présence d’une équipe féminine moins de 21 ans française semblait incontournable. De ce fait le collectif féminin initialement constitué et préparé pour l’accession vers un haut niveau basculait dans
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la dynamique équipe de France en vue de préparer ces championnats d’Europe. Depuis le début de la présence féminine de 2001, ce collectif trouvait ainsi la première occasion d’affirmer son niveau et de valider le travail réalisé en amont dans un projet conçu sur du long terme. Le résultat produit par cette équipe, une seconde place face aux Allemandes, confirmait la validité du projet.
Néanmoins 2008 restait une année sanséchéance pour ces moins de 21 ans. Lapossibilité de maintenir une dynamique féminine restait limitée au passage directement en seniors, ou à évoluer au sein d’un collectif sur des tournois internationaux, avec en perspective la préparation des Europe 2009. C’est dans cette double option qu’a fonctionné le collectif, incluant les athlètes qui seraient trop âgées en 2009 dans le collectif senior, et travaillant avec les plus jeunes à la préparation d’une équipe pour la saison suivante. Ce projet trouvait alors sa place dans un projet de développement de la pratique féminine en kayak polo dans le cadre institutionnel de la fédération. 2009 : un pari sur le travail réalisé depuis 5 ans ! 2009 concrétise ce travail avec l’objectif revendiqué d’aller chercher le titre européen. A cette occasion, le collectif moins de 21 ans reste formé avec l’ensemble des meilleurs éléments. Contrairement aux échéances précédentes, il n’alimente pas l’équipe senior qui sera donc constituée uniquement d’athlètes de plus de 21 ans. Cette décision repose sur deux arguments :
1/ La volonté que les athlètes de moins de 21ans aillent au bout d’un projet de performancecorrespondant à leur catégorie, leur permettant d’apprendre à gagner, et pas seulement d’attendre qu’il leur soit laissé une place dans un système. 2/ Arrêter une fuite en avant des effectifs moins de 21 ans servant à alimenter prématurément une équipe senior et créant de ce fait un appel d’air permanent, vidant de sa substance le collectif moins de 21 ans encore en apprentissage du haut niveau.
C’est sur cette base que l’équipe a pu travailler à la préparation des Europe 2009. Non favorite à l’issue des premiers tournois de sélection, elle a su trouver la cohésion nécessaire à la réussite en sport collectif, et confirmer la confiance qui lui avait été faite par les différents acteurs de sa mise en place. Cette équipe constituée met en avant lessynergies possibles entre les différents acteursde la pratique sportive au sein de la fédération(commission, haut niveau, DTN), et souligneles étapes nécessaires à la constitution d’un haut niveau. Si par moment certains ont voulu griller les étapes, une réalité s’est imposée montrant la nécessité de réaliser un travail de fond et à la mesure du niveau du collectif recruté. Les actions de détection et la confrontation de ces jeunes athlètes se sont construites dans une progression permettant de passer d’un stade de projet d’animation nationale à celle de la réalisation de performance de haut niveau. Ce projet s’est aussi appuyé sur les différents moyens mis à disposition par les acteurs du sport au sein de la fédération : moyens humains non négligeables, initialement issus de la commission sportive, mais aussi le financement du haut niveau, le financement de la pratique sportive féminine, avec comme récompense un premier titre européen dans la catégorie.
Echo des Pôles n° 11 – Février 2010 - p 9
Pratique féminine et matériel Patrick SURANYI Patrick SURANYI est un homme à plusieurs casquettes qui connait bien la problématique du matériel dans le canoë-kayak. Une histoire de famille aussi en quelques sortes. En tant que constructeur ou revendeur, Patrick travaille pour toutes les disciplines du canoë-kayak. Son engagement en tant que président du Sport Nautique Bisontin lui permet également de voir l’autre côté du miroir et de se placer du côté des utilisateurs. Propos recueillis et mis en forme par Jean-Christophe GONNEAUD Quel bilan général fais-tu du matériel disponible pour les femmes ? Pour être pragmatique, je dirai qu’à l’heure actuelle, les produits qui sont sur le marché répondent généralement bien, en termes de qualité ou de conception, aux besoins des femmes. Il reste encore des progrès à faire essentiellement du côté des sièges de slalom, souvent conçus pour des hommes et de l’habillement technique qui prennent mal en compte la morphologie féminine. En ce qui concerne les bateaux, les pagaies, le matériel est léger, on peut trouver diverses formes de pales et les gammes de bateaux de Course en Ligne sont déclinées en 4 tailles. Cela permet de bien répondre aux besoins techniques des femmes et des jeunes filles. L’évolution est arrivée par les bateaux NELO, il y a une dizaine d’années. Je pense que ce sont les premiers à avoir pensé leur gamme en renforçant la prise en compte des poids pluslégers (donc en général des femmes).
Pour les pagaies, il est étonnant d’entendre en France autour des bassins le vocabulaire « pale homme, pale femme » alors qu’il est beaucoup moins utilisé à l’étranger. En Hongrie, on parle de surface. Lorsque l’on veut évoluer vers des pales plus grosses, on vient avec l’ancienne pale et on compare, mètre en main ! C’est la même chose pour choisir la pagaie d’une athlète féminine : cela dépend de son niveau de maturité, de sa taille, de sa force. On doit choisir une pagaie en fonction des caractéristiques de l’individu, de sa technique, de ses préférences mais pas en fonction du sexe !
J’ai pu noter que l’on propose statistiquement de plus petites pagaies pour les jeunes filles en France qu’à l’étranger. Ce point est certainement à mettre en rapport avec un développement sportif plus tardif des adolescentes en France. En Hongrie, en Allemagne, l’entraînement commence plus tôt et à âge égal, les jeunes athlètes sont en mesure de travailler correctement avec de plusgros leviers. Ces différences disparaissent auplus haut niveau bien sûr. La bonne pagaie,c’est donc celle que l’on est capabled’emmener, que l’on soit un homme ou une femme. L’attitude française conduit souvent à imiter les champions et la Brasca IV a connu un immense succès après le titre de Bâbak. Si on regarde les statistiques internationales, il était hors norme mais c’est devenu une référence en France. La référence « technique » est encore l’homme. ..
La pratique féminine représente-t-elle une niche marketing en devenir ? Pour l’instant, les références techniques, les aspects marketing et communication s’appuient peu sur la femme. Sait-on dans tous les clubs avec quelle pagaie ont été médaillées Marie DELATTRE et Anne-Laure VIARD ? Avec quelle pagaie Nathalie GASTINEAU a-t-elle été championne du Monde ? A l’heure actuelle, il n’existe pas réellement de matériel de navigation « marketé » pour les femmes. Peu de constructeurs prennent le risque de bâtir une gamme basée sur les femmes. La tendance actuelle, pour être rentable, consiste plutôt à créer un modèle avec un champion puis à le décliner en différentes tailles pour la vente en série. Cela permet au pagayeur de s’identifier au champion sans pourtant avoir le même bateau. Cette démarche n’existe pas encore à ma connaissance pour les femmes. J’aimerais en tout cas que l’on pense plus aux filles, surtout pour le confort et l’esthétique de nos tenues sportives …
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Le canoë-kayak au féminin
2ème partie : Paroles d’athlètes
Les témoignages qui suivent proviennent d’athlètes ayant à la fois des trajectoires différentes mais aussi ayant vécu des situations comparables, des temps forts de leur construction qui doivent nous interroger. Il me semble qu’ils présentent une adaptation des femmes à l’organisation actuelle de notre sport. A travers la diversité de ces déclarations, je vous invite à être attentif à quelques idées forces qui rapprochent ces athlètes dans la même quête de performance. 1) Les valeurs « masculines » qui composent l’activité haut niveau sont difficilement assumées,
consciemment ou non, et demandent un travail d’appropriation par l’athlète féminine. Par exemple la concurrence, la confrontation au sein d’un groupe d’athlètes féminines peut
affecter les relations au quotidien et les rendre insoutenables, La confrontation est pourtant un facteur clé d’émulation, de progrès quand elle est
assumée, C’est plus dur à vivre quand le niveau de concurrence porte sur les médailles et titres, La référence au plaisir (qui est récurrente) est affichée (presque revendiquée) est opposée
à la douleur, souffrance que génère l’entraînement, l’approche des échéances, l’échec quand il survient.
2) L’importance cruciale de la relation à l’entraîneur et/ou au tiers privilégié. Il est le formateur et déclencheur (accélérateur) de carrière, Il entretient la motivation ou fait évoluer les supports de celle-ci, Avec la maturité, il est souvent le compagnon, conseiller, soutient expert et compréhensif, Les notions de soutien et de partage sont indispensables à la réalisation de l’athlète
féminine que ce soit pour ses objectifs sportifs comme de sa vie. 3) Il y a chez l’athlète féminine un besoin de « balancer », de s’équilibrer dans un double projet.
Etudes ou projet professionnel et projet sportif, Vie affective, familiale et préparation de haut niveau (objectif de haut niveau), Cela permet de donner de la perspective par rapport à son activité quotidienne, répétitive,
douloureuse parfois, Relativiser les enjeux, Enrichir les outils mais également les compétences par des apports des autres domaines
qui sont vécus (expérimentés).
Jean-Michel PRONO Conseiller Technique National de la FFCK, Entraîneur National de l’Equipe de France Slalom Kayak Dames, 1976/1980 puis 1993/2000, Président de la Commission internationale Slalom de la FIC.
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Histoire d’une trajectoire de haut niveau Nathalie GASTINEAU Nathalie GASTINEAU est sportive de haut niveau Descente et CTR en région Centre. Formée enPoitou-Charentes et actuellement licenciée au clubde Jarnac, son parcours débute à Cognac, son 1er
club, pour passer ensuite par Angoulême et Poitiersau Pôle Espoir puis au Pôle France de Poitiers, Rennes et Paris. Elle intègre l’Equipe de France de Descente en 2002 et décroche en 2008 un titre de championne du Monde de Sprint, son master 2 de psychologie et le concours de professeur de sport ! Une construction progressive Ma carrière de sportive de haut niveau est le fruit d’un parcours qui s’est dessiné avec le temps et la volonté. J’ai eu l’avantage de commencer très tôt, mais de faire des résultats relativement tard (rien en Junior, première coupe du Monde à 21 ans, première médaille internationale à 22 ans).
Je pense maintenant que ça peut être un avantage car c’est grâce à la persévérance que j’ai réussi et non grâce à un physique prédisposé. Beaucoup de filles plus douées que moi intrinsèquement ont arrêté en Senior lorsqu’elle elles ont essuyé leurs premiers échecs et qu’elles ont eu du mal à s’entraîner davantage. Selon moi, c’est l’obstination et le travail qui permettent de faire des médailles internationales en Senior. Même pour les personnes « douées », il faut accepter de s’entraîner énormément, d’avoir des courbatures, d’être fatigué, de perdre, d’avoir tellement de stress avant une grosse échéance qu’on ne veut plus y aller.
La force du mental
Pour certaines de ces filles (et il en va de même pour les garçons) le soutien de la préparation
mentale pourrait aider à fixer des objectifs, à mieux comprendre les motivations qui les poussent et donc se renforcer grâce à un mental solide. Lorsqu’on arrive à 18-20 ans et que la pression des amours, des études et de la fête se fait sentir, chaque individu fait des calculs de probabilité de réussite par rapport à l‘investissement à fournir. La qualité de la relation avec l’entraîneur et le groupe d’entraînement va aussi peser dans labalance lorsqu’il faudra choisir entre :- s’investir encore plus pour faire du très hautniveau,- s’investir autant et rester à un bon niveau national, - choisir d’arrêter. Dans ces moments, l’intervention d’une personne extérieure permet de mieux poser les choses, de décoder les croyances comme « je n’y arriverai jamais » ou « c’est impossible de réussir dans plusieurs domaines en même temps ». Des croyances qui peuvent être alimentées par l’environnement familial qui finance les études. Moi c’est par le travail et la motivation que j’ai pu franchir des étapes. Je n’oublierai pas non plus que j’ai eu la possibilité de faire de nombreux stages en eaux vives avec ma région dès mes premiers coups de pagaie, de pouvoir entrer en Pôle Espoir en Cadette à proximité de chez moi. J’ai eu une progression régulière, jamais trop loin des meilleures de ma catégorie, ce qui m’a permis de continuer à avoir envie de m’entraîner. Ce qui a été un élément essentiel dans ma progression vers le haut niveau, c’est la prise de conscience que le mental est ma principale force. Alors que plus jeune mon mental m’avait empêchée de réaliser des courses à mon niveau, grâce à la préparation mentale, j’ai transformé mon point faible en point fort et j’ai réussi à réaliser des courses d’un niveau supérieur à ce que je produisais à l’entraînement.
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L’apprentissage en Equipe de France Contrairement à Guillaume ALZINGRE, quand j’étais jeune, je ne me disais pas que, plus tard je serais Championne du Monde. J’ai posé la question à Sabine EICHENBERGER, Sabine OLLA et Anne-Blandine CROCHET. Comme moi, c’est lorsqu’elles ont fait leur première course internationale qu’elles se sont dit qu’elles pouvaient être un jour Championne du Monde. Plus je m’entraînais, plus je progressais, plus j’ai pris conscience du fait qu’entrer en Equipe de France était possible. Ensuite tout s'est enchaîné.
Lors de mes premiers Championnats d’Europe j’ai obtenu une médaille sans me poser de questions. J’ai fait ma course. Je n’avais rien à perdre. Deux manches à fond sur le plat de Karlovy-Vary et je finis 2ème. Je pense que le niveau des féminines françaises en Descente est élevé et dense. Pour cette première sélection aux Championnats d’Europe je me souviens des paroles de Jean-Pascal CROCHET. Il nous avait dit que si on avait obtenu notre sélection, c’est que l’on pouvait toutes faire un podium. Et ce fut vrai pour moi alors que j’étais la dernière à me sélectionner en Equipe. L’année suivante, ce n’était pas le même type de rivière à Garmish, même si je savais que je pouvais faire un podium, il fallait que je le prouve. Je finis 3ème.C’est par la suite que cela a été plus difficile. Apartir du moment où l’on passe du rôle d’outsiderqui n’a rien à perdre au statut de favorite. Et c’est ce qui s’est passé sur le Chalaux aux Championnats d’Europe. En France devant mes parents, sur une rivière que nous avions beaucoup préparée j’ai craqué ! A mi course lors de la deuxième manche, j’ai entendu le commentateur qui annonçait que j’avais de l’avance et un virage plus loin j’ai « oublié » de tourner. Je finis 4eme. C’était horrible ! S’en sont suivies beaucoup de questions. Sur mes envies, sur le temps et les sacrifices que j’étais prête à faire si je n’étais pas récompensée.
Le rôle de l’entourage pour aller décrocher le titre Heureusement, je travaillais avec une préparatrice mentale qui est aussi psychothérapeute. Tout le travail que j’ai pu faire à partir de cette défaite est ce qui m’a permis de revenir encore plus déterminée. De mieux me comprendre. Le haut niveau, c’est un apprentissage sur soi en accéléré ! On va tellement chercher ses limites que l’on se découvre soi-même dans ses bons et mauvais côtés. Le jour des Mondiaux à Ivréa, je pense que j’étais dans le « Flow » ! Ce terme de psychologie du sport décrit vraiment ce que j’ai vécu. Alors que je n’y voyais qu’à moitié, que j’avais vraiment peur avant le départ, une fois que je suis partie, j’étais comme dans une bulle. J’ai navigué sur la rivière sans avoir « conscience » de le faire. Une fois que le résultat est tombé j’étais comme dans un rêve : ça y est j’avais réussi ! Je ne remercierai jamais assez Steph (NDLR Stéphane SANTAMARIA), Nico (NDLR Nicolas LALY) et Jocelyne (NDLR : sa psy) sans qui tout cela n’aurait pu arriver. Heureusement que j’ai pu bénéficier du soutien de mon compagnon, de mon entraîneur et de ma psy. En effet, la saison avait été pleine de doutes comme : avais-je raison de m’entraîner alors que je passais le professorat ? J’ai souvent pleuré à l’entraînement à Champigny car j’avais l’impression que je n’y arriverais jamais. Puis ma psy m’a aidée à prendre conscience que le concours et l’entraînement étaient compatibles. Lorsque je m’entraînais, j’apprenais des choses sur moi et sur l’entraînement que je pourrai donner en exemple dans les épreuves du concours. En cours, je prenais du recul sur l’entraînement, afin de comprendre pourquoi faire ça ou ça. Ainsi mes deux objectifs ne se nuisaient pas, ils s’alimentaient. Globalement, c’est bien d’avoir quelque chose d’autre à côté du bateau pour que sa vie ne repose pas uniquement sur la réussite du projet sportif.
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La relation aux autres C’est important de pouvoir s’entraîner avec d’autres filles afin de créer une émulation, de pouvoir échanger sur les traces sur la rivière. Mais il est aussi important de garder de l’échange avec les autres catégories afin de ne pas se fermer de possibilités sur la rivière. Moins il y a de concurrence entre les individus du groupe, plus les échanges sont facilités. La communication dans un groupe d’entraînement qui comprend différentes catégories reste, la plus simple et la plus enrichissante. La cohésion et la communication dans les groupes de filles ne sont pas toujours des plus évidentes. Selon mon expérience personnelle et pour avoir échangé et observé avec d’autres femmes, dans d’autres disciplines, j’ai l’impression que plus la concurrence est importante entre les filles, plus l’affectif entre en jeu. Chez les hommes, la concurrence se limite davantage à ce qui se passe sur l’eau, alors que chez les femmes elle se poursuit plus souvent après. Cela peut se traduire par des refus d’être dans la même chambre, de manger ensemble. Ceci est d’autant plus problématique lorsque ces filles forment un équipage ou doiventéchanger sur des stratégies d’équipe.L’amitié et l’entente semblent plus faciles lorsqueles filles ne sont pas dans la même catégorie et/ou tant que la hiérarchie est respectée, c’est-à-dire que c’est toujours la même qui conserve le leadership. Bien sûr la personnalité des filles et ce qu’elles apportent au groupe, entrent aussi en ligne de compte. Concernant la relation avec l’entraîneur, c'est difficile de généraliser ce type de relation. Dans d’autres sports ce sont plutôt les femmes qui s’occupent des femmes. En kayak et, surtout pour le haut niveau, ce sont plus généralement des hommes. Je n’ai jamais eu d’entraîneur femme. Mais lorsque j’étais un peu plus jeune, je me rappelle avoir navigué derrière des filles de ma région comme Stéphanie LHOMME, Christelle MACAIRE,
Frédérique MERLE, qui me montraient les passes sur les rivières et j’étais trop fière ! Pour moi c’était des « stars » car elles avaient des résultats en Senior et cela donnait d’autant plus de poids à ce qu’elles pouvaient me dire. Quoiqu’il en soit les femmes sont généralement plus sensibles et sont peut être davantage touchées par les remarques négatives que peuvent leur faire leur entraîneur.Mon impression est qu’il y a sans doute plusd’affectif dans la relation entraîneur/entraînéehomme/femme, qui peut parfois être de l’ordre dela séduction ? Peut-être est-ce cette relation particulière qui favorise le fait que certaines sportives peuvent avoir une liaison avec leur entraîneur ? Il existe une hypothèse selon laquelle les femmes réussissent mieux lorsqu’elles sont proches de leur compagnon au moment de l’échéance. C’est vrai que pour Sabine, Anne Blandine et moi cela se vérifie pour les titres de Championne du Monde. Une majorité des filles qui font des médailles internationales en France, en Course en Ligne, Slalom ou Descente ont soit un compagnon qui fait du haut niveau (comme Mathilde ou moi) ou étaient en couple avec leur entraîneur. Dans mon cas, mon compagnon a eu une part énorme dans l’explication de mes performances. Il est non seulement mon partenaire d’entraînement et mon batelier, mais c’est aussi lui qui m’a soutenue dans les moments difficiles (baisse de motivation, fatigue). Il m’a aidé sur des choix de trajectoires pour les courses, il représentait une échappatoire au stress et à l’ambiance parfois tendue dans le groupe de filles. Mes résultats se sont améliorés à partir du moment où j’ai été en couple avec lui et n'ont cessé de s’améliorer aussi grâce à la stabilisation de notre relation. Pour une femme qui s’investit beaucoup dans le sport, il est facilitant d’avoir un compagnon qui fait la même chose. Ne serait-ce que pour se sentir moins complexée d’avoir des bras plus gros que ceux de son compagnon
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Nouria NEWMAN : Polyvalence et performance A 18 ans, Nouria NEWMAN a déjà exploré de nombreuses facettes de l’activité canoë-kayak. Elle se nourrit de ses expériences multiples pour aller toujours plus loin… Adepte de la haute rivière, championne du Monde Junior de Freestyle, elle est devenue cette année Championne d’Europe de Slalom par équipe en catégorie Junior. Elle répond aux questions de Marie-Françoise PRIGENT (Papia) sur la construction de sa jeune carrière.
Papia : Pourquoi la pratique du Slalom ? Je n'habite pas très loin du bassin de Bourg-Saint-Maurice et de ce fait, j'ai plus ou moins commencé le kayak dans un bateau de Slalom. C'est la discipline qui nous est proposée dans les clubs de Tarentaise.
Papia : As-tu le sentiment d’être un cas à part ? Non. Enfin sauf si l'on compte le nombre de fois où je me "boite" en une séance. Parfois j'ai l'impression d'être plus souvent sous l'eau que sur l'eau ! Papia : Qu’est-ce qui t’a plu dans cette activité ? L'eau vive, jouer avec la rivière. Petite j'avais un peu peur mais j’aimais bien cette adrénaline. Maintenant c'est différent. Je n'ai plus peur mais c'est toujours un plaisir. Il y a toujours une sorte de challenge à surmonter. Un parcours n'est jamais parfait. Il y a toujours des points à améliorer, les mouvements d'eau ne sont jamais vraiment les mêmes et c'est difficile d'être bien placée. Papia : Qu’est-ce qui aurait pu changer ton choix et te faire abandonner la pratique ? J'ai failli arrêter le kayak quand j'étais petite. On ne faisait plus que du Slalom sur le plat et je ne m'entendais pas avec mon entraîneur. Maintenant ça va mieux avec le nouvel entraîneur au club de La Plagne et avec les entraîneurs nationaux. Nous faisons beaucoup de plat à Toulouse mais c'est parce qu'on n'a pas le choix. Le kayak est un sport de nature alors on est bien obligé de s'adapter en attendant avec impatience les sorties en eaux vives de l’hiver et du printemps.
Papia : Quel rôle ta famille a-t-elle joué dans ton choix sportif ? Mon choix sportif s'est fait de manière peu commune. Comme tout enfant savoyard, j'ai commencé par le ski vers l'âge de 2-3ans. Mon père lui s'est mis au kayak et j'avais très envie de faire "comme Papa". Alors après avoir ramené mon certificat de natation à la maison, j'ai commencé le kayak quand j'avais 6 ans.J'ai continué conjointement le ski et le kayakmais à l'âge de 9 ans, les entraîneurs de skim'ont obligé à choisir entre les deux. Allez savoir pourquoi, j'ai choisi le kayak. Mes parents m'ont toujours soutenue quels que soient mes choix sportifs ou scolaires. Papia : As-tu des ami (es) en dehors du kayak ? Aucun de mes amis d'enfance, du collège ou du lycée n’est kayakiste. C'est génial de les voir, ça me permet de déconnecter avec le bateau. En fait j'ai vraiment besoin d'eux comme j'ai besoin de mes amis du kayak. C'est comme si tout était complémentaire. Papia : Où as-tu démarré le kayak ? Même si j’ai pratiqué plus jeune, j'ai vraiment commencé à 12 ans, en 2003 au club de la Plagne avec Anthony COLLIN, mon entraîneur et Brigitte GELLOZ la présidente du club, toujours présente pour soutenir ses athlètes. Papia : Et ton palmarès Slalom et autre ?? Championne de France UNSS de Cross en 2005 et 2006. Championne de France Cadette de Slalom en 2006 et 2007. Championne de France Junior de Slalom en 2008 et 2009. 1ère K1D Junior aux Coupes du Monde de Freestyle à Ottawa (2006), Watertown (2006) et Thun (2008). 3ème K1D Junior aux Championnats du
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Monde de freestyle (2007). Vice Championne du Monde Junior par équipe en Slalom (2008). Championne du Monde Junior de Freestyle (2009). Championne d'Europe Junior par équipe en Slalom (2009). Vice Championne d'Europe Junior de Slalom (2009)3ème au Slovenian open à Tacen (2009).
Papia : Tu aurais un message à fairepasser aux pagayeuses, aux pagayeurs, aux coachs… ?
Se faire plaisir sur l'eau c'est certainement l'essentiel. Cependant on ne peut pas toujours être content sur l'eau. Parfois, on en a marre, on stresse, on est fatigué… et on a le droit de s'énerver, de pleurer (ça c'est plus un truc de filles, et alors ?!)… ça arrive. C'est embêtant pour le groupe comme pour soi alors il faut éviter de tomber dans l'excès. Peut-être faire des pauses pour être le moins souventpossible, voire jamais dans cet état ? Uneautre solution est de pratiquer aussi le kayaken dehors de toute activité de compétition enrivière, en eau calme ou en mer, tout simplement.
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Performer en Equipe Jade VASSALLO Jade joue au Kayak Polo au CK Montpellier Université Club. Elle occupait le poste d’arrière offensif dans l’Equipe des moins de 21 ans qui a emporté le premier titre européen d’une équipe française dans cette catégorie. Elle partage avec nous quelques éléments forts de la vie d’une équipe féminine. Propos recueillis et mis en forme par Jean-Christophe GONNEAUD Qu’est ce qui caractérise une Equipe féminine ? Pour moi, le kayak polo est complètement différent des disciplines individuelles. On constitue une équipe en s’appuyant sur les valeurs physiques individuelles mais cela ne fait pas tout. Il y a des profils très contrastés car il faut tenir compte des postes. Dans l’équipe, les filles doivent être complémentaires et apprendre à se connaître car toute l’année elles sont dans des clubsdifférents.Avant la sélection, on est toutes concurrenteset après on devient super solidaires. Sur l’eau, il n’y a plus de place pour la concurrence entre nous, on doit avoir le même objectif. Même les filles qui ont eu le moins de temps de jeu nous disaient qu’elles partageaient la victoire avec le même plaisir. L’élément déclencheur de la dynamique de l’équipe a été le tournoi de début août à VEURNE. Après nous sommes restées en contact et nous avons décidé de décorer tous nos bateaux de la même manière. On a voulu faire la même chose pour les pagaies. Comme les garçons l’avaient déjà fait, on leur a demandé s’ils étaient d’accord. Ils nous ont dit oui et on a aussi peint nos pagaies. Ces éléments d’identité visuelle étaient super importants. Une fois que l’équipe est constituée, on est tout le temps ensemble ! On a nos hymnes, nos habitudes, on s’habille de la même manière, on se déplace ensemble… Bien sûr ce n’est pas toujours facile. Il y a des caractères forts et il faut aussi des personnes capables de rester sereines, de garder l’objectif de l’équipe. Parfois les filles ne disent pas directement ce qui ne va pas mais elles le montrent par un comportement « inadapté » : bouderie, agressivité, exubérance... Si tout le monde rentre dans le jeu, c’est mort. Le capitaine et le coach ont un rôle essentiel pour tempérer toute cette énergie et la transformer en positif.
Un autre point qui me semble important est que l’on a toute une amie dans l’équipe. C’est une personne qui a un rôle particulier, avec qui on peut échanger sur tout, discuter de ce qui s’est passé, analyser. Cela aide à faire passer beaucoup de choses.
Comment as-tu vécu la préparation finale et la victoire ? On a vraiment vécu toute cette période ensemble, avec le « groupe filles » et c’est encore plus fort. Avant nous avions reçu des planifications d’entraînement et nous avions des contacts presque chaque semaine pour savoir comment s’était passé l’entraînement des autres. On se stimulait à distance, mais cela ne concernait pas toute l’équipe. Une fois sur place, le rôle du coach a été fondamental. Sans lui, l’équipe aurait été différente et n’aurait jamais eu le même résultat. P’tit rock nous a aidées à décoder le jeu de nos adversaires directes. Le groupe avait une totale confiance en lui. Comme cela on a pu changer notre tactique de jeu en fonction des adversaires. On avait une réputation de nation forte mais les anglaises semblaient invincibles. C’est ce que l’on pensait au début en tout cas. Le coach nous a permis de prendre confiance en nous et aller jusqu’au bout du projet en gagnant la finale dans les derniers temps de jeu. Il nous a aidées à rester motivées même quand on prenait un but. Dans ce cas-là, nous ne devions pas culpabiliser, tête baissée en regardant la jupe mais on devait se regarder dans les yeux. Nous avions aussi des consignes tactiques simples : neutraliser la shooteuse et la meneuse pour faire douter l’équipe anglaise et des éléments mentaux sur la concentration : ne pas subir mais toujours être présentes dans l’action. Après la victoire, c’est la grosse fête. Enorme. C’est encore gravé dans nos mémoires mais je sais aussi que cette équipe n’existera plus. Une partie de l’effectif change de catégorie. L’un des enjeux pour moi est que cette victoire nous donne envie d’aller encore plus loin. Maintenant, l’objectif, c’est de gagner les mondiaux !!
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Haut niveau et maternité Marie DELATTRE A l’âge de 28 ans, Marie DELATTRE, médaillée de Bronze en K2 avec Anne-Laure VIARD à Pékin, a souhaité consacrer une année pour mettre au monde un petit garçon. Actuellement elle reprend la compétition avecl’objectif d’atteindre à nouveau le plus hautniveau.Propos recueillis et mis en forme par Jean-Christophe GONNEAUD Comment est venue l’envie d’avoir un enfant durant ta carrière d’athlète de haut niveau ? Tout d’abord je savais que d’autres athlètes avaient déjà vécu cela, comme Josefa IDEM en kayak que l’on a vu performer avec ses enfants sur les bords de bassin. J’ai aussi eu le temps de discuter longuement avec Lise LEGRAND, lutteuse médaillée aux Jeux d’Athènes. Elle m’a expliqué comment elle s’organisait. Elle m’a fait partager des éléments de sa vie de tous les jours, les joies, les difficultés à surmonter aussi et je me suis dit que c’était possible pour moi de faire la même chose. Cela aide à construire l’idée. On se projette plus facilement avec des exemples !
Ensuite, cela a fait l’objet de discussions avec mon entourage et en premier lieu mon mari. Qu’il s’agisse de sport de haut niveau ou de n’importe quel projet important, j’avais envie de partager le projet à deux. Nous avons pris la décision ensemble vers mars/avril 2008 (soit quelques mois avant les Jeux). Le fait d’avoir discuté de cela et de savoir qu’après les Jeux, la priorité serait donnée à la maternité m’a beaucoup libérée. Je n’étais plus préoccupée, je savais que cela viendrait après les Jeux et que je n’avais alors qu’à me consacrer à la performance sans arrière-pensée. A la veille des Jeux, je ne me suis jamais sentie aussi forte, ni au plan individuel, ni au plan du bateau (le K2 avec Anne-Laure). Je sentais aussi qu’il me restait des portes à
ouvrir pour conquérir de nouveaux espaces de performance.
Au début pensais-tu arrêter ta carrière avec la maternité ou bien poursuivre le haut niveau ? La priorité était clairement le projet de maternité. Si nous avions rencontré des difficultés, il était clair que j’envisageais d’arrêter la pratique sportive de haut niveau. Comme tout s’est passé très vite, j’ai vécu ma maternité dans l’esprit que j’allais reprendre ensuite la compétition. Quand j’ai su que j’étais enceinte, après mon mari et ma mère, j’ai aussitôt informé les responsables du club avec lesquels je partage beaucoup de choses, ma coéquipière des jeux (sous la tour Eiffel) et aussi les coachs du K2 aux Jeux. Je pense qu’après le mariage de septembre, ils n’ont pas été très étonnés… peut être un peu surpris de la rapidité simplement ! En tout cas ma coéquipière était super contente et je n’ai eu aucun retour négatif. Tout le monde m’a dit que c’était le moment si je voulais le faire et a respecté ce choix. Je me souviens aussi que le directeur des Equipes de France m’a soutenu dans le projet mais en m’avertissant que si je souhaitais revenir en Equipe, il fallait que je sois prête à laisser le bébé à la maison durant les stages et les compétitions. Comment as-tu vécu la période où tu étais enceinte ? Je t’ai vue en bateau au club en plein hiver … Finalement cette période a été très riche. Après les premiers mois où je faisais super attention pour être certaine de ne pas perdre le bébé, j’ai continué à m’entraîner : bateau, footing, musculation. Je me sentais bien, les hormones peut-être ? En tout cas j’explorais plein de choses avec mon corps qui se transformait et j’étais pleine d’énergie. Je me souviens aussi que j’ai assisté à beaucoup de compétitions, dont les piges. J’ai appris beaucoup en regardant tout en étant extérieure à la compétition : les visages
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pendant l’effort, la manière de s’échauffer, le mode d’intervention des entraîneurs. Tout cela a pris une résonnance particulière pour moi. J’étais plus réceptive à tous ces éléments que quand je m’entraînais « à fond ». Toujours, j’ai voulu garder le contact avec le milieu du kayak, avec le bateau, avec l’eau. J’ai navigué jusqu’à 4 jours d’accoucher et quand je suis sortie de cette séance, je savais qu’ilfallait que j’arrête…
As-tu été suivie particulièrement au plan médical ? Je n’ai pas fait l’objet d’un suivi par des « spécialistes » du sport de haut niveau mais je pense avoir été très bien suivie. Les médecins m’ont accompagnée tout en respectant mon projet sportif. Je posais beaucoup de questions mais ils ont toujours pris le temps de m’écouter, de répondre en comprenant ma situation particulière. Le dialogue a été permanent durant ma phase de grossesse et il l’est encore actuellement. Il est certain qu’au moment de l’accouchement, une athlète de haut niveau est souvent hyper tonique et il faut savoir le prendre en compte. Et maintenant ??? Comment concilies-tu ta nouvelle vie de famille et la reprise de l’entraînement ? Maintenant, tout est différent. Je ne vois plus les choses de la même manière, je suis amenée à plus relativiser mais je pense que ce n’est pas propre au haut niveau. Comme toutes les mères de famille, je dois mieux planifier mon temps… prendre du temps pour l’entraînement, pour le bébé et pour notre couple aussi. Ca laisse moins de place à l’improvisation ! Pour m’entraîner sereinement, je dois savoir que le bébé est bien, qu’il est en sécurité et que je ne lui manque pas trop … Si Elias avait vraiment besoin de la présence de sa maman pour des raisons graves, je sais que le choix serait facile.
Concernant la partie navigation, je dois retrouver progressivement mes acquis et j’aperçois qu’il faut du temps. Je dois être particulièrement vigilante à mes placements, à bien gérer mon rythme de vie car j’ai vu que mon corps avait été fatigué et éprouvé par la naissance. Il faut du temps. Je dois retrouver mes repères techniques maisj’ai aussi envie d’ouvrir les nouvelles portesque j’avais entrevues avant les Jeux. Le faitd’avoir fait une coupure m’a fait sortir de laroutine et je crois que je vais pouvoir les ouvrir progressivement. Au plan physiologique, je suis repartie de très bas. Du coup je naviguais avec les Cadets du club qui étaient tout contents. Mentalement, je vois aussi les choses différemment. Pour moi, c’est plaisir avant tout ! Je me dis que les moments que je choisis de passer sur l’eau sans mon fils doivent obligatoirement être super… sinon ça ne vaut pas le coup. Alors maintenant, je profite à fond de chaque séance. Quand je sors de bateau, je sais déjà que j’attends la séance suivante avec plaisir.
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Une carrière dans le sport de haut niveau Myriam JERUSALMI FOX Myriam JERUSALMI FOX fut l’une des figures emblématiques du canoë-kayak féminin français en eau vive durant les années 90. Après avoir été une athlète reconnue au plan mondial, elle poursuit sa carrière dans le haut niveau en tant qu’entraîneure de l’Equipe d’Australie. Lors des derniers Masters, Papia a pris le temps de partager avec elle sa vision de femme totalement engagée dans le sport de haut niveau Entretien réalisé et mis en forme par Marie-Françoise PRIGENT Carte d’identité et palmarès Myriam est née en 1961 à Marseille. Elle a commencé le bateau en 1973 dans le club de Marseille-Mazargues. Elle découvre les Equipes de France en 1977 lors d’un stage et participe à sa 1ère compétition internationale en 1978. Myriam participe à ses premiers mondiaux à 18 ans au Canada, puis participera à 8 autres Championnats du Monde de Slalom en K1 (de 1981 à 1995 sans interruption, tous les 2 ans) et aux JO de 1992 et 1996. Elle obtient : -2 titres de Championne du Monde en individuel en 1989 et 1993, -5 titres mondiaux par équipe en 1983, 1985, 1989, 1993, 1995, -3 fois vainqueur de la coupe du Monde en 1988, 1989,1990, - Une médaille de bronze au JO d’Atlanta, - Une médaille d’or aux masters 2009 ! Elle se marie avec Richard FOX en 1990 et aura deux filles nées en 1994 et 1997.Myriam a suivi des études de professeur d’EPS au CREPS de DIJON. Elle a un peu enseigné, puis a choisi sportivement et professionnellement de suivre et de travailler avec Richard FOX à travers le Monde (développement du CK au plan international). Elle s’installe en Australie en 1999. Elle est depuis 2003 à plein temps, entraîneure nationale de l’équipe australienne
Peux-tu nous présenter les phases clefs de la construction de ta carrière d’athlète, les points forts et les points faibles de ta pratique (féminine) au plus haut niveau ?
Les points forts : - Une structure de club qui grâce à son dirigeant, Albert TOBELEM, m’a permis de faire du Slalom, de la Descente, et parallèlement à la compétition d’avoir un coté découverte, contact avec la nature. Le club a aussi favorisé la pratique de groupe, la compétitivité, le respect d’autrui, le partage et les grandes rigolades ! Je suis rentrée très tôt en Equipe de France et cela m’a donné la possibilité de faire des stages et des compétitions avec des athlètesplus âgées et meilleures.
- La rencontre d’Eric KOECHKIN qui a pris en main la catégorie des kayaks dames. Nous avons gagné le 1er titre de Championnes du Monde par équipe en 1983 et j’ai gagné mon 1er titre en individuel à ses cotes. Eric a été un mentor qui m’a aidée dans mon ascension au plus haut niveau. Il a su créer une dynamique de groupe au sein des kayaks dames et a construit un groupe fort et respecté au niveau mondial pendant une décennie. - La rencontre de Richard FOX. Ça a été un partenaire d ‘entraînement, un modèle, un gourou. Sans lui je n’aurais certainement pas raflé autant de médailles. - Le soutien de la Fédération Française dans mon parcours avec notamment Herve MADORE. Il m'a permis de m’entraîner à plein temps grâce aux conventions Jeunesse et Sports mais d’un autre côté il ne m’a jamais traitée comme une star (sélections obligatoires après un titre par exemple !).
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Il fallait toujours prouver par des résultats au niveau national. Avec du recul, ça m’a rendue plus forte, toujours plus déterminée et plus motivée pour montrer de quoi j’étais capable. - Le soutien de Christophe PRIGENT, qui après la naissance de ma fille m’a donné la possibilité de réintégrer l’Equipe de France et de gagner une médaille Olympique.
- Le contrat avec la ville de Marseille dans lapréparation des JO qui a permis lefinancement de toutes les initiatives personnelles. - Le soutien des parents/de la famille à tous les niveaux tout au long de ma carrière. Les points faibles : Points faibles de la pratique purement féminine ? je n’en vois pas… En revanche les JO de Barcelone restent la plus grande déception de ma carrière. Je visais l’or … Pour toi, le club a-t-il une place particulière dans la construction de la performance de haut niveau ? À mon avis le club est primordial. Beaucoup de jeunes pratiquent une activité sportive uniquement parce que l’ambiance du club est sympa et qu’ils sont bien intégrés au sein du groupe. Le club offre une structure d ‘encadrement indispensable pour commencer et certains clubs permettent aux jeunes de progresser vers le haut niveau.
Quelle importance accordais-tu à la confrontation entre filles, avec les garçons, pour la construction de la performance ? Lorsque j ‘ai commencé, il y avait peu de filles, mais la compétition existait entre les garçons et les filles au sein du club, dans la ligue. Plus
tard, au niveau national et international, la confrontation est une réalité. Il faut donc apprendre à s’adapter et à jouer le jeu. La confrontation mixte est enrichissante. C’est arriver à faire les figures techniques aussi bien que les garçons et avec du style ! Pour toi, y a-t-il un rapport à l’eau vive spécifique aux femmes compétitrices ?
Je ne suis pas sûre de comprendre taquestion ?Je crois que les femmes doivent développer une technique qui leur permettra de réaliser les mêmes figures que les hommes, choisir un matériel de navigation approprié et ne pas avoir d’apriori négatifs sur la navigation. Exemple : bassin trop gros, tracé trop difficile…. Il y a des jeunes filles comme Nouria NEWMAN qui descendent des rivières que beaucoup d’hommes n’oseraient pas faire. Quelle vision as-tu du canoë-kayak féminin en Australie ? Depuis quelques années le niveau des kayaks dames monte. Mais ça prend du temps et c’est fragile. On n’a pas de grand réservoir et de bonnes Juniors arrêtent parfois trop tôt pour toutes sortes de raisons.
On se bat ici pour l’équité entre homme et femme et le fait d’être Entraîneure Nationale me permet de défendre le canoë kayak féminin. J’ai la chance de faire partie d’une équipe de cadres qui est en faveur du changement et pour l’inclusion d’un plus grand nombre de femmes dans notre sport. Même si le ratio 3 femmes (K1) pour 12 hommes va changer officiellement de 6 à 12 avec l’inclusion des C1 Dames. Il n’y a pas encore l’équité au JO. L’Australie a joué un rôle de leader avec les C1 Dames sur le plan international.
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Sans avoir la casquette de féministe, je pense qu’il faut agir fort et vite pour obtenir un changement et avoir le même nombre de femmes que d’hommes dans notre sport. Quelle analyse ferais-tu du système français actuel pour le coaching des féminines ?
Je n’ai pas assez de retour sur les dernierschangements qui ont eu lieu récemment pourme prononcer. Je pense qu’il y a des systèmes de fonctionnement différents qui rapportent des résultats. Les slovaques, tchèques, autrichiennes ont des coachs personnels et s’entraînent séparément. Les Allemandes et les Anglaises évoluent à nouveau dans une structure de groupe. Le fait de n’avoir qu’un bateau aux JO par catégorie peut remettre en cause les structures des équipes. En Australie avec uniquement 3 entraîneurs pour l’ensemble des équipes, nous avons de la souplesse dans l’organisation. J’ai pour ma part la charge de 3 Kayaks Dames (sur 4) et de 1 Kayak Homme. Comment as-tu démarré ta carrière d’entraîneure en Australie ? En arrivant en Australie, il n’y avait pas de système en place, pas assez d’entraîneurs qualifiés. J’ai donc eu un rôle d’entraîneur -bénévole au début - avec l’opportunité de monter une équipe de K1 dame. Par la suite j’ai été employée à mi-temps puis à plein temps par le New South Wales Institute of Sport. En 2006, j’ai été nommée Head Coach du Slalom pour préparer les JO 2008. Je suis à présent un entraîneur de haut niveau employée par l’Australien Institute of Sport avec un contrat jusqu’en 2012. Y a-t-il déjà eu des coachs féminines ? Non et ce n’est pas la foule dans d’autres sports. . Et quel accueil as tu reçu ? Un accueil plutôt enthousiaste probablement lié à mon nom et mon palmarès. Le fait d’être une entraineure femme rassure aussi d’une certaine manière les parents qui ont des filles pour tout ce qui concerne le suivi au quotidien mais aussi les déplacements et les stages.
Quelles difficultés rencontres-tu ? La vie familiale est souvent perturbée avec les nombreux déplacements surtout à l’autre bout de la planète. Il faut être très organisée et avoir un bon réseau de soutien.
Aujourd’hui, dans ma nouvelle fonction, je n’ai pas de difficultés particulières liées au fait que je sois un entraîneur femme. Une équipe est souvent composée de personnes très différentes qui cohabitent, partagent ou non les mêmes opinions. Il faut faire avec, homme ou femme. Il faut essayer de trouver sa place pour pouvoir faire ce qu’on veut afin d’atteindre ses objectifs.
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Le canoë-kayak au féminin
3ème partie : Paroles d’entraîneurs
Quel honneur mais aussi quel plaisir d’apporter une contribution aux articles rédigés par des entraîneurs reconnus pour leur action au quotidien auprès d’athlètes féminines.
Au regard de mon histoire de sportive et de femme, j’ai trouvé des éléments forts dans les témoignages qui vous sont proposés et que j’ai ressentis, de manière plus ou moins consciente durant les différentes phases de ma carrière. En tant que nageuse en République Fédérale d’Allemagne, j’ai vécu avec l’encadrement une approche saine de la compétition et du sport, source de plaisir, de progrès et de longévité. Après une carrière d’athlète bien remplie en France, mes activités de formatrice, d’animatrice d’un projet sportif féminin m’ont permis d’affiner et rendre plus consciente ma perception de la construction de la performance de haut niveau, particulièrement féminine.
Il ne s’agit pas pour moi de rentrer dans une opposition de sexe mais plutôt prendre conscience d’une certaine spécificité féminine, souvent oubliée dans notre système sportif actuel, principalement conçu par les hommes pour les hommes.
A la lecture de ce chapitre, les différents témoignages mettent particulièrement bien enlumière quelques éléments forts qui conduisent l’entraîneur à s’intéresser à l’individu dans sa globalité, et pas uniquement en fonction d’un genre social, d’une catégorie. Cette prise en compte sera observée à travers des attitudes remarquables de l’entraîneur :
Savoir gérer l’importance du groupe dans la construction de l’individu, La nécessité de créer une ambiance positive, d’éviter des discours blessants qui pourront
parfois prendre une résonance particulière chez les jeunes athlètes, La nécessité de créer des temps de dialogue individualisé pour un public qui se sent parfois
moins légitime pour exprimer ses besoins, Comme pour tous les athlètes, le respect de la confidentialité lorsque les discussions
s’adressent à des sphères plus personnelles.
Je vous invite à découvrir ces témoignages diversifiés parfois originaux, qui je l’espère, vous
permettront d’enrichir votre action de tous les jours. Laissez-vous bercer par les flots en restant attentif aux éventuels obstacles.
Bonne lecture.
Sabine OLLA Professeur de sport au CREPS de Vallon Pont d’Arc Championne d’Allemagne Junior de Natation Sportive, Championne du Monde de Descente classique, Finaliste des JO de 1992 et 1996
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UNSS : Former des pagayeuses dans une AS canoë-kayak* Brigitte GUIBAL Brigitte GUIBAL, ancienne athlète de haut-niveau en kayak Slalom (vice championne olympique à Sydney en 2000 et Championne du Monde 1997), est enseignante d’EPS au Collège Bétance à Muret. Elle anime l’activité canoë-kayak dans le cadre de l’UNSS, participe également à de nombreuses animations avec son comité régional à destination des jeunes pratiquants et pratiquantes. * Union Nationale du Sport Scolaire * Association Sportive Peux-tu nous faire partager les grandeslignes de ton parcours sportif ? J’ai commencé le kayak en Lozère à 11 ans, avec au début une pratique multi-activité APPN (kayak, ski de fond, spéléo). La diversité des pratiques, la qualité et la proximité de l’encadrement (essentiellement masculin) ainsi qu’un groupe de jeunes motivés et une ambiance très sympathique ont contribué très largement à me faire adhérer, avant même l’attrait de l’activité kayak en elle-même. J’ai débuté avec Isabelle GUERIN et étant les 2 seules filles du groupe, nous avons toujours eu la sensation d’être protégées, « chouchoutées ». En kayak, l’activité principale était les descentes slalomées où le jeu avec l’eau vive dominait. C’est toujours le côté ludique, challenge qui a prédominé y compris lors des premières compétitions : on n’allait pas faire une compétition mais essayer un parcours, un Slalom ou bien découvrir une nouvelle rivière en Descente. Le résultat n’a jamais était la finalité recherchée au début. J’ai eu de la chance de rencontrer des cadres ou entraîneurs à la fois proches, exigeants et charismatiques qui ont toujours privilégié la qualité de navigation à la recherche de résultats. Que ce soit Paul AMOUROUX à mes débuts, puis Jean-Pierre LEYMARIE, François BONNET et Eric BIAU jusqu’à mes années Juniors, ils ont toujours accordé plus d’importance à ma formation de navigatrice qu’à la recherche de titres. Sans parler de mes parents pour lesquels le kayak était ma passion et qui sont toujours restés très détachés des résultats. Ma volonté plus affirmée de m’investir en compétition m’est apparue naturelle et
évidente vers les années Juniors : ce fut un engagement personnel sans pression de mon entourage. Je me suis toujours sentie en décalage dès que l’on évoque le clivage homme-femme dans le sport, car c’est quelque chose que je n’ai jamais ressenti tout au long de ma carrière. J’ai toujours eu le sentiment d’adhérer à ungroupe mixte ou chacun avait des qualités oupoints forts différents, capable d’échanger etde fonctionner ensemble. Ces divers groupes (Club de Florac, Club du Montpellier Université, Pôle France de Toulouse, Equipe de France féminine et enfin l’équipe de Sydney) ont été une réelle force pour moi, source d’échanges techniques, de motivation et d’entraide. Et mes différents entraîneurs ont toujours mis en avant la cohésion du groupe au service des individualités.
Tu animes une AS canoë-kayak à l’UNSS. Peux-tu nous présenter ton action, l’esprit que tu as envie de faire passer ? Depuis 8 ans, j’anime chaque mercredi après-midi l’activité canoë-kayak dans le cadre de l’UNSS. Cette année, j’ai 34 élèves du collège et 10 du lycée (18 filles et 26 garçons), en 2 groupes. Vu le nombre important de jeunes, une fois la logistique du matériel et transport assurés, je privilégie la solidarité, l’entraide et « l’autonomie » sur l’eau ainsi que dans la gestion du matériel. Je réprouve tout comportement individualiste ou égocentré et mets en avant des élèves volontaires, autonomes, altruistes qui sont bien souvent au début des … filles.C’est seulement après avoir créé cette ambiance dans le groupe que je commence à m’intéresser aux apprentissages plus poussés en kayak. Mes jeunes ne seront probablement jamais de grands champions, mais de bons pagayeurs en classe 2 ou 3 et peut-être de bons bénévoles
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en club, capables de gérer à leur tour d’autres jeunes. D’ailleurs, dans le groupe des lycéens, il y a des anciens du collège toujours prêts sur l’eau à aider des jeunes du collège.
Est-ce que la manière de présenter l’activité favorise la pratique par les adolescentes ? Il me semble que les jeunes collégiennes ou lycéennes adhérent d’abord à un groupe et à un cadre. Le kayak n’est pour moi qu’un support pour favoriser le développement de valeurs fondamentales comme la volonté, l’entraide, le goût de l’effort, la gestion de la sécurité… Quand je propose à mes jeunes de venir participer à un cross, ils viennent tous en groupe sans savoir s’ils vont souffrir en courant ou non. Comment abordes-tu la compétition ? Les filles de l’UNSS ne sont pas «frileuses » lorsque je leur propose une compétition, quelle que soit la forme (raid APPN, coupe jeune à Muret, compétitions CK UNSS, …). Elles aiment avoir des challenges et font preuve de beaucoup de volonté. Le système de compétition à l’UNSS repose sur la notion d’équipe d’établissement, avec en collège une mixité imposée (1 fille au minimum pour une équipe de 4, et des « bonus » s’il y a 2 ou 3 filles). La présence des filles est donc acceptée et demandée de la part des garçons, d’autant plus que la différence de niveau est moindre pour les jeunes de l’UNSS. D’autre part, dans mon groupe, je ne fais pas de hiérarchie sur le niveau de navigation et mets plus en avant les élèves ayant une attitude déterminée et positive. C’est rare que je sorte un chrono ou que je regarde des résultats, préférant faire un retour sur la manière et les moyens utilisés. Les filles me semblent plus demandeuses et plus centrées sur ces moyens, tandis que les garçons
recherchent plus la confrontation directe et accordent une place primordiale au résultat, sans toute fois en faire une généralité. Mais encore une fois, je ne cherche pas ni ne forme des futures championnes. Est-ce que tu as des contacts particuliersavec les parents des adolescentes que tuaccueilles ?
Je connais la plupart des parents, d’autant plus que je les sollicite pour le transport des élèves. Je ne pourrais pas fonctionner sans eux. Les parents des filles, surtout les mamans, me semblent plus soucieuses de l’attitude de leurs enfants dans cette activité exigeante qu’est le kayak. Qu’apporte la pratique du canoë-kayak aux jeunes filles ? Pratiquer le kayak pour un jeune demande un engagement fort et total : les conditions sont parfois rudes, le matériel est lourd, la sanction d’une erreur de navigation est éprouvante (dessalage)…. Des jeunes filles ont cet état d’esprit là : elles s’impliquent avec volonté, sont attentives et responsables concernant la sécurité et s’entraident naturellement. Elles sont ainsi mises en avant dans un groupe mixte, et pas par les qualités sportives comme dans d’autres nombreuses activités.
Dès que l’on aborde la rivière avec plus de prise de risque, les filles vont fonctionner essentiellement à l’affectif : elles ont besoin d’être à la fois encouragées et rassurées. C’est une relation de confiance qui s’instaure avec le cadre. Une fois cette relation établie, elles vont se lancer jusqu’à réussir. Certains garçons ont cette sensibilité et fonctionnent de la même manière. D’autres sont plus cartésiens, plus indépendants par rapport au cadre.
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Proposes-tu le canoë aux filles ? Recherchant la polyvalence dans l’activité et m’’inspirant de la progression Pagaies Couleurs, je propose le canoë à mes élèves. Les garçons l’essayent volontiers puis zappent sur une autre situation. Les filles sont souvent plus curieuses et ne débarquent que quand elles réussissent à aller droit !!
Crois-tu qu’être une femme facilitel’approche vis-à-vis des filles… ? Je ne pense pas qu’être cadre au féminin privilégie mon approche vis-à-vis des filles. A partir du moment où un cadre s’intéresse à un jeune dans sa globalité et non pas uniquement au travers du filtre résultats sportifs, ce jeune se sent valorisé et en confiance : il s’engagera
et se surpassera inconsciemment. Je pense être un cadre proche de mes jeunes mais aussi exigeante. En fonction de ton expérience, dirais-tu qu’il faut faire des groupes exclusivement féminins pour développer la pratique du canoë-kayak chez lesjeunes à l’UNSS ?
Je pense qu’évoluer dans un groupe mixte estplus performant pour un jeune, de par la diversité et donc la complémentarité des échanges. Les garçons apportent leur enthousiasme, leur besoin de confrontation et les filles la détermination, le travail et l’engagement.
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DELATTRE /VIARD, la construction d’une médaille olympique Jean-Pascal CROCHET A l’occasion de l’Echo des Pôles spécial CK au Féminin, comment ne pas s’intéresser à la conquête de la médaille olympique historique de Marie DELATTRE et Anne-Laure VIARD aux Jeux de Pékin ! Jean-Pascal CROCHET, entraîneur référent de
ce bateau, a accepté de nous livrer son analyse des temps forts de la construction de cette performance. S’agit-il d’une histoire différente par ce que ce sont des athlètes féminines ou tout simplement parce que ce sont des athlètes
de haut niveau ? La réponse passe par l’analyse d’un contexte toujours singulier. 1/ Une équipe d’encadrement solidaire Pour mieux comprendre le contexte de l’évolution de l’équipage Marie/Anne-Laure, il est important d’évoquer l’entourage de ces deux athlètes durant l’olympiade. Pour une très grande majorité d’actions, le staff technique était composé d’une équipe comprenant les entraîneurs - Olivier BOIVIN et François DURING-, l’équipe médicale, l’équipe de soutien, avec pour objectif que chacun soit utile à la performance et utilisé au maximum de ce qu’il peut faire personnellement sur l’action. La volonté de travailler en équipe des entraîneurs était forte. Les différentes situations vécues tout au long de l’olympiade ont démontré que ce n’était pas un simple mot ni une simple idée en l’air. Ainsi, en juin 2007, dans l’intérêt du bateau identifié à très fort potentiel, dans une situation difficile et contre l’avis général, le staff technique propose de maintenir le même entraîneur. Le travail en équipe des entraîneurs est aussi stimulé régulièrement par un système de fonctionnement qui perdurera jusqu’aux jeux olympiques. (coaching des bateaux inter
catégoriel, élaboration du programme en commun…).
2/ Le rôle déterminant de la tierce personne L’évolution de Marie et Anne-Laure tout au long de cette olympiade s’effectue également dans un cadre beaucoup plus vaste. Il est important de souligner le rôle du club, du Comité Régional, mais aussi d’une tierce personne fondamentale pour chaque athlète. Cet entourage et notamment cette tierce personne furent déterminants dans les moments difficiles, pour aider les athlètes à prendre les bonnes décisions. Pour définir brièvement ce que j’appelle la tierce personne et dont j’ai entendu parler concrètement en 1999 avec Pierre SALAME (entraîneur Slalom jusqu’à Sydney), je dirais qu’elle doit être proche de l’athlète, apporter du recul à l’athlète et vouloir plus que tout le bien de l’athlète. Elle peut donc l’aider à faire des choix pour que le projet personnel de l’athlète aboutisse et ceci plus que la performance à tout prix ou… le propre intérêt d’une structure ou bien d’une personne autre que l’athlète. Cette personne peut être un entraîneur, un conjoint, un ancien cadre… 3/ Une construction à long terme
Mais revenons sur le parcours de Marie etAnne-Laure. Dans un premier temps, il fallait créer une relation entre un nouvel entraîneur et elles. Ces deux filles ont accepté de travailler sans aucun à priori notamment négatif, ce qui me semble une qualité importante surtout pour un bateau qui a déjà participé aux Jeux Olympiques. Une certaine confiance entre l’entraîneur et ces deux athlètes s’est construite dès les premiers mois en travaillant principalement sur la technique du départ. La confiance entre elles et l’équipe d’encadrement se développera fortement après l’obtention de la médaille de bronze à Zagreb en 2005. Ce sera à mon avis la base qui permettra d’affronter les différentes crises tout au long de l’olympiade. Il était important de
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considérer cette médaille seulement comme une étape à cette époque. Elle a été obtenue dans des conditions spéciales où la pression était faible du fait d’un investissement plus modéré de Marie et Anne-Laure en année post Olympique. Le travail restait à poursuivre sachant que les deux filles bénéficiaient à cette époque de leurs acquis de l’olympiade précédente pour obtenir cette médaille.
Depuis le début de l’olympiade, nous essayonsde réduire le stress lors des échéances ensystématisant le programme de la semaine de course. Les filles ont également à leur disposition différents outils pour les aider à être centrées sur l’action en période de compétition. A partir de 2006, le but de toute l’Equipe de France est de s’entraîner mieux pour s’entraîner plus avec deux objectifs : augmenter les capacités physiologiques des athlètes mais aussi augmenter la confiance de chaque athlète en lui-même. Nous proposons souvent en stage des activités différentes de ce qu’elles ont l’habitude de faire pour qu’elles développent ou utilisent des capacités d’adaptation, qu’elles apprennent à se connaître dans des situations nouvelles. En d’autres termes durant ces activités partagées (marathon de l’Ardèche, escalade, via ferrata, etc …) elles dévoilent l’une à l’autre une plus grande partie de leur personnalité, mais aussi elles apprennent à mieux se connaître individuellement. En 2007 une crise apparaît au grand jour. Il n’y a cependant rien de vraiment différent des autres années. Marie et Anne-Laure manquent chacune de confiance en elles et mutuellement l’une envers l’autre. Ceci est dû à mon avis, à une grande différence de niveau lors des étapes de la préparation au cours d’une saison, accentuées par la différence de leur profil physiologique. De plus, depuis 2005, beaucoup de pression s’exerce sur elles. Les résultats de l’équipe de France sont essentiellement dûs à leurs performances. Cette pression est difficilement perceptible. Il est cependant évident qu’elles sont au centre des préoccupations de nombreuses personnes qui en cas d’échec comme lors des Championnats d’Europe 2006, 2007, 2008 critiquent le management et le travail de l’équipe de France. Toutes ces différences et cette pression extérieure augmentent le questionnement sur elles-mêmes, individuellement, mais aussi sur l’équipière. Cette situation est encore plus flagrante en période de doute, ce qui ne participe pas à améliorer la confiance entre elles, ni en elles-mêmes.
En ce qui concerne le management de ce bateau, je distinguerai trois étapes : - La première entre mai et août 2005, mes interventions sont assez directives malgré mon arrivée récente dans la discipline et la découverte de ces deux athlètes. Ceci est contraire à ma conception de la performance en équipage mais le manque de temps avant l’échéance me pousse à faire ce choix. Cettepériode nous permet d’apprendre à mieuxnous connaître.
- La deuxième période se situe entre la médaille de 2005 et la recomposition du bateau en juin 2007. J’expose ma conception de la performance à Marie et Anne-Laure, notamment qu’il est inconcevable pour moi de continuer à progresser s’il n’y a pas plus d’échange entre elles pour régler le bateau et faire des choix tactiques. - La troisième période de juin 2007 aux Jeux Olympiques consistera pour moi à prendre les informations de ces deux championnes séparément pour construire ensuite un projet performant pour l’équipage. De l’extérieur, mon style de management devient directif pour l’équipage tout en m’appuyant sur une importante prise d’informations auprès de chacune de ces deux athlètes d’expériences. Mon but sera de poursuivre une amélioration de leur compréhension mutuelle pour que mon discours envers le bateau ne soit pas parasité par l’une des deux équipières comme ce fut le cas avant les mondiaux de 2006. C’est également dans ce cadre que le travail sur les profils (Myers Briggs Type Indicator) avec Ralph HYPPOLITE est primordial et sera accentué à l’approche des Jeux. Tout au long de l’olympiade, nous avons en revanche cherché à ce qu’elles s’entraînent ensemble en monoplace qu’elles se mesurent entre elles, toujours dans l’objectif qu’Anne-Laure et Marie connaissent mieux leurs propres qualités en relation avec les qualités de l’autre. « J’augmente ma complexité par la rencontre avec l’autre. » A. JACQUARD
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Cela n’a pas été facile, pas toujours été accepté, mais avec du recul, la confrontation individuelle de ces deux filles fut la base de la performance du bateau. Ainsi, en période de compétition quand ces deux championnes étaient préparées, que leurs projets individuels étaient « on va chercher une médaille et pourquoi pas l’or », la confiance revenait et le projet à deux redevenait une évidence avant lacourse.
4/ En guise de conclusion Avec ce bref résumé de l’olympiade de Marie et Anne-Laure et la réalisation d’une très belle performance aux Jeux Olympiques de Pékin, nous mettons en évidence le travail en équipe entre les entraîneurs et l’importance de l’entourage de l’athlète. Nous pouvons aussi constater une évolution dans le management de l’entraîneur pour s’adapter au mieux aux situations rencontrées. « Ceux qui prétendent détenir la vérité sont ceux qui ont abandonnés la poursuite du chemin vers elle ». Albert Jacquard Force est de constater également que ces deux championnes ont mobilisé beaucoup d’énergie autour d’elles durant cette Olympiade, mais n’est-ce pas le prix à payer pour un tel résultat ? On peut aussi remarquer ce qui est sous-
tendu, à savoir qu’elles ont su garder la tête froide malgré leurs médailles mondiales, faire confiance à l’encadrement pour accepter les contraintes qui leur étaient imposées, ainsi qu’un management directif à l’approche des Jeux Olympiques pour se concentrer pleinement sur la réalisation de leur course. Course que personne ne pouvait faire à leur place et qui a suscité une grande émotion dansle monde du canoë-kayak en France par ladétermination et l’engagement dont elles ontfait preuve. En tant qu’entraîneur de ces filles (mais aussi d’autres garçons), en collaboration avec mes collègues entraîneurs, François et Olivier entraîneurs aux Jeux Olympique de garçons, je n’ai pas l’impression d’avoir vécu des choses spécifiques aux filles avec Marie et Anne-Laure. Il s’agit plutôt de situations spécifiques, complexes, liées à deux athlètes de très haut niveau qui ont réalisé une performance de haut niveau dans le sens où F. BIGREL la définit*. Cette grande expérience féminine fut très enrichissante. Elle aurait pu ou pourrait être utile à des équipages masculins qui accepteraient de s’en servir. * La performance est un phénomène complexe en devenir.
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Entraîner au quotidien Nicolas LALY Nicolas LALY exerce d’abord des missions d’entraîneur bénévole avant de s’engager professionnellement au Pôle France Espoir de Cesson-Sévigné. Il fait également partie du collectif d’encadrement de l’équipe Descente etest maintenant référent des catégories KayakDames et Canoë mono.Pour Nicolas, la compétence de l’entraîneurpasse par la connaissance du haut niveau international, de la technique, la capacité à planifier. Elle passe aussi par la gestion de la communication quotidienne dans laquelle les « actions » et le langage ont une importance particulière. A travers le filtre de « je dis-je ne dit pas, je fais-je ne fais pas », il nous fait partager quelques éléments qui caractérisent sa manière d’être auprès des athlètes féminines.
Je ne fais pas / Je fais
Dans une première phase que j’identifie comme « l’accroche au haut niveau ou la construction sportive », veiller à ce qu’il y ait une ambiance positive au sein du groupe des féminines. C’est à mon sens ce qui les aide à trouver leur place au sein d’un réel collectif d’entraînement.
Dans un second temps, être attentif à ce qu’elles ne se contentent pas d’être un groupe
de filles, mais qu’elles deviennent des athlètes avec une démarche personnelle qui s’appuie sur le groupe, mais qui savent aussi se détacher du groupe.
Considérer les féminines lorsqu’elles arrivent à haut niveau comme des athlètes et non pas seulement comme des ‘’filles’’. Veiller à ce qu’elles aient et qu’elles gardent une place à part entière dans le groupe (hommes/femmes). Pas de marginalisation.
A niveau égal, avoir la même exigence avec les athlètes féminines qu’avec les athlètes masculins.
Rester très vigilant à l’état de forme, la gestion des ressources physiques. Ne pas hésiter à s’appuyer sur des bilans physiologiques (sanguins) réguliers…
Je les invite souvent à se projeter sur la réalité du haut niveau international pour qu’elles comprennent bien qu’elles ont besoin de coopérer pour réussir à atteindre les sommets. Elles ne doivent pas se contenter d’être « simplement » la meilleure française à l’échéance de référence.
Je ne dis pas / Je dis
Dans mon discours d’entraîneur, je suis plus direct (directif parfois) avec les filles. Quand je leur demande leur avis sur l’entraînement ou sur des contenus d’entraînement, elles m’ont fait remarquer, que, à l’inverse des hommes, cela instaurait plus de doute chez elles que de confiance.
Je ne tiens pas de discours blessants, insultants ou pouvant être mal interprétés.
Je les encourage souvent. Elles ont à mon sens besoin d’une relation de confiance plus importante avec l’entraîneur que les hommes.
Je suis attentif à ce qu’elles verbalisent régulièrement leurs sensations àl’entraînement et lors des entretiensindividuels. De même, je les interpelle régulièrement sur leurs besoins car elles les manifestent moins spontanément que les athlètes hommes.
J’échange régulièrement avec elles pour instaurer une confiance importante. Nous dialoguons souvent sur divers sujets, même d’ordre privé. En revanche je suis très vigilant quant à la confidentialité de nos échanges.
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Entraîneur«e»de Pôle Julie LABARELLE Julie pratique le canoë-kayak depuis 17 années. Elle a couru au niveau national 1 Slalom durant 5 ans et participé aux Championnats du Monde Juniors. Depuis 4 ans, elle est l’entraîneure du Pôle Espoir de Marseille. Elle nous fait partager son expérience. Quand as-tu décidé d’être entraîneure ? J’ai décidé de travailler suite à mes études (Master STAPS), et l’on m’a proposé de travailler au Pôle et au club de kayak de Marseille. Etant donné que j’étais athlète au club, la transition athlète entraîneure a été plutôt difficile, puisqu’il a fallu que j’installe une relation nouvelle entraîneure-entraîné. Quelles ont été les réactions de ton entourage ? Elles ont été tout à fait normales. Ce métier ne leur était pas inconnu puisqu’une partie de ma famille pratique ce sport. Tu travailles dans un environnement plutôt masculin, quelle place penses-tu avoir ? Ma relation avec les autres entraîneurs est correcte, chacun a sa place, il n’y a pas de rivalité entre nous. Quelles attitudes professionnelles penses-tu avoir vis-à-vis des athlètes garçons et filles ?
Mes objectifs seront les mêmes pour tout lemonde. Le but est que chacun atteigneson/ses objectifs, tout en essayant de m’adapter à chaque athlète. Quelles perceptions ont les athlètes d’une entraîneure ? Garçons : Que rien n’est différent d’un entraîneur. Filles : C’est plus facile pour elles, dans certains cas, elles se sentent mieux comprises. Penses-tu qu’il y ait des difficultés particulières pour que les jeunes athlètes féminines s’intègrent dans un Pôle Espoir ?
Du moment qu’elles savent réellement pourquoi elles sont en Pôle, il n’y a pas de problème. Est-il difficile pour une femme d’encadrer des garçons ? Des filles ? Il ne me semble pas. Pour ma part, je n’ai pasde difficultés particulières à encadrer desgarçons ou des filles.
Comment analyses-tu tes relations avec les parents ? Qu’est-ce qu’ils attendent ? Ma relation avec les parents est cordiale et professionnelle. Il est important d’être à leur écoute, et savoir répondre à leurs attentes (dans la mesure du possible), puisqu’ils nous confient leurs enfants. Il me semble que c’est ce qui est important en tant qu’entraîneur, que l’on soit une femme ou un homme. Pour conclure, en ce qui me concerne, il ne me semble pas qu’il y ait des difficultés à être entraîneure pour une femme. Par contre, je pense qu’il est nécessaire de s’adapter et de s’imposer dans l’environnement dans lequel on évolue. Sans oublier l’importance de faire ce métier avec enthousiasme et plaisir.
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« Quelques lectures que je vous recommande pour commencer… » Marie-Françoise PRIGENT
« Psychologie des femmes »
Auteur : Margaret W. MATLIN Editeur : De Boeck Collection : Ouvertures Psychologiques Parution : 19/02/2007 Nombre de pages : 673
« Le sport, elles en parlent » : Auteur : Annick DAVISSE Edition : Lunes
« Le sport au féminin »
Auteur : Caroline PAYOT-PODEVIN Edition : Chiron (2009)
« Corps et âmes, La passion du sport au féminin » Auteurs : Sandrine RETAILLEAUD, Muriel FRANCESCHETTI Editeur : De la Martinière (2007)
Les cahiers de l’INSEP n° 32 : « Sport de Haut Niveau Féminin » - Parution 2002. « Des femmes à la tête du sport les freins à l'investissement des dirigeantes locales » Auteur : Gilles VIEILLE-MARCHISE Editeur : Presses universitaires de Franche-Comté (2003) Site internet : Pôle ressource national Sport Education Mixités Cytoyenneté News letter : www.semc.fr/newsletter/janv10/news_semc_2.pdf www.femixsports.fr http://www.caaws.ca : site de l'association canadienne pour l'avancement des femmes, du sport et de l'activité physique
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