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LE DOSSIER DU MOIS LA REVUE DES ASSOCIATIONS FAMILIALES CATHOLIQUES 5 Quelle reconnaissance de la famille ? POLITIQUE FAMILIALE EN FRANCE L’année 2017 a enregistré une nouvelle baisse du taux de natalité en France qui s’explique notamment par la remise en cause de la politique familiale. Est-elle suffisamment valorisée, suffisamment attractive pour inciter les couples à agrandir leur famille ? Le travail domestique est-il suffisamment reconnu pour permettre aux parents de renoncer à leur vie professionnelle lors des premières années de l’en- fant ? Autant de points à explorer avant d’évoluer vers une politique familiale plus juste. On entend par politique familiale toutes les mesures venant de l’État, des collectivités territoriales et de la Sécurité sociale pour aider les familles à élever leurs enfants, notamment devant les charges que peuvent engendrer leur naissance et leur éducation. 767 000 naissances en France en 2017, soit 17 000 de moins par rapport à 2016 (insee – 2018) 60 milliards d’heures de travail domes- tique en France en 2010 (insee – 2012) 2,39 : nombre idéal d’enfants souhaité en France (UNAF, Désir d’enfants 2014) L’indice de fécondité s’est établi à 1,88 en 2017, contre 1,99 en 2014 (insee – 2018) en 2015 une femme a en moyenne 28,5 ans lors de l’arrivée de son premier enfant (insee – 2016) Qu'entend-on par politique familiale ? Magazine_AFC176.indd 5 02/03/2018 11:00

PoLitiQUe FaMiLiaLe eN FRaNce · 2018-03-09 · SMIC. C’était sans compter les allocations familiales, les ré-ductions nombreuses en maga-sin et surtout la reconnaissance en tant

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L e d o s s i e R d U M o i s

L A R E v U E d E s A s s O c I A T I O N s f A M I L I A L E s c A T H O L I Q U E s • 5

Quelle reconnaissance de la famille ?

PoLitiQUe FaMiLiaLeeN FRaNce

L’année 2017 a enregistré une nouvelle baisse du taux

de natalité en France qui s’explique notamment par

la remise en cause de la politique familiale. Est-elle

su� samment valorisée, su� samment attractive pour

inciter les couplesà agrandir leur famille ?

Le travail domestique est-il su� samment reconnu pour

permettre aux parents de renoncer à leur vie

professionnelle lors des premières années de l’en-

fant ? Autant de points à explorer avant d’évoluer

vers une politique familiale plus juste.

On entend par politique familiale toutes les mesures venant de l’État, des collectivités territoriales et de la sécurité sociale pour aider les familles à élever leurs enfants, notamment devant les charges que peuvent engendrer leur naissance et leur éducation.

767 000 naissances en France en 2017, soit 17 000 de moins

par rapport à 2016

(insee – 2018)

60 milliards d’heures de travail

domes-tique

en france en 2010

(insee – 2012)

2,39 : nombre

idéal d’enfants

souhaité en france

(UNAf, désir d’enfants

2014)

L’indice de fécondité

s’est établi à 1,88

en 2017, contre 1,99

en 2014 (insee – 2018)

en 2015 une femme

a en moyenne 28,5 ans

lors de l’arrivée de son premier

enfant (insee – 2016)

Qu'entend-on par politique familiale ?

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ReNcoNtRe

6 • L A v I E d E s A f c

R e N c o N t R e s , t É M o i g N a g e s , e N t R e t i e N s

Rencontre avec Mériadec Rivière, responsable national du secteur

Politique familiale, et Brigitte Jacquelin, coresponsable du colloque « Femmes

actives au foyer » et auteur.

Se dirige-t-on vers une amélioration de la poli-tique familiale en France ? Le Gouvernement veut-il procéder à certains ajuste-ments ou à une refonda-tion totale ? Des projets de réforme sont en tout cas en train d’être mûris. En témoigne la commission parlementaire composée des députés Guillaume Chiche (LREM) et Gilles Lurton (Les Républicains), qui a auditionné de nom-breuses associations fami-liales dont la CNAFC le 10 janvier dernier. Un rap-port de synthèse devrait être publié début mars.

Une nette dégradation en trente ans

« Il y a eu de la part des par-lementaires une grande écoute, ils ont été très attentifs », té-moigne Mériadec Rivière, responsable de la politique familiale à la CNAFC et administrateur de l’UNAF. Mais cela ne prédit pas forcément une évolution positive. Depuis une tren-taine d’années, la politique familiale s’est nettement dégradée, notamment sous la présidence de François Hollande. « Dans les années 80 et 90, nous étions très aidés par l’État », se souvient Bri-gitte Jacquelin, ancienne présidente de femmes ac-tives au foyer et auteur du

Petit Manuel de la femme au foyer (voir ci-contre). « En 1985, je me rappelle que, lors de mon troisième enfant, le congé parental d’éducation s’élevait alors au deux tiers du SMIC. C’était sans compter les allocations familiales, les ré-ductions nombreuses en maga-sin et surtout la reconnaissance en tant que mère au foyer ».

conjuguer vie familiale et professionnelle

Cette mère de sept enfants a travaillé avant de se ma-rier et de se consacrer à sa famille, une autre forme d’activité qu’elle reven-dique : éducatrice, infi r-mière, cuisinière, psycho-logue, manager et chef de projet des mille activités des uns et des autres, tout en veillant à la bonne cohé-sion d’équipe ! Les tâches sont très prenantes et ce travail domestique contri-bue tout autant à l’effort collectif (voir article en page 8). Baisse des alloca-tions familiales, absence de retraite, la « femme au foyer » semble cotiser pour tout le monde sauf pour elle. Les couples sont obli-gés de conjuguer vie fami-liale et vie professionnelle avec plus de restrictions fi nancières et forcément moins de temps. Pourtant, des solutions pourraient permettre

d’accroître leur reconnais-sance : « On pourrait par exemple augmenter le taux de réversion de la rente viagère du conjoint décédé sur le conjoint survivant, envisage person-nellement Mériadec Ri-vière. On sortirait ainsi de la vaine opposition entre politique familiale et politique sociale ». En attendant, la femme à la maison a besoin de temps pour soi, recommande Bri-gitte Jacquelin dans son livre, au moins une journée par semaine.

Une femme à la maison plus populaire

Pour Brigitte Jacquelin, une meilleure politique familiale pourrait venir d’un regain de popularité de la femme au foyer : « En créant sur le réseau social Gens de confi ance le groupe ‘Femmes au foyer, une nouvelle mode’, j’ai été sidérée du nombre rapide d’adhésions sur ces vo-cables-là, soit plus de 2550. Le colloque de Femmes actives au foyer intitulé : "Femmes et foyer, le bon choix au bon moment", qui s’est déroulé le 14 octobre 2017 à Paris a fait salle comble. Il y a même eu une liste d’attente. »

Les propositions de la cNaFc

Lors de son entretien avec la commission, la

QUELLE PLAcE POUR LA FaMiLLe EN fRANcE ?

Une profonde remise en cause de la politique familiale

et de ses principes en France est en discussion. La CNAFC

a pu défendre récemment ses positions lors d’une

commission parlementaire et faire toute une série de

propositions.

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L e d o s s i e R d U M o i s

L A R E v U E d E s A s s O c I A T I O N s f A M I L I A L E s c A T H O L I Q U E s • 7

R e N c o N t R e s , t É M o i g N a g e s , e N t R e t i e N s

CNAFC a donné ses ob-jectifs en matière de poli-tique familiale. Il s’agit tout d’abord de permettre aux familles d’avoir le nombre d’enfants qu’elles désirent et assurer ainsi le renouvellement des géné-rations. La CNAFC a aus-si demandé à l’État de : • prendre en compte l’ef-

fort national qu’effec-tuent les familles qui assument la charge de l’éducation d’enfants,

• enfi n, d’aider urgem-ment les familles à concilier vie familiale et professionnelle.

Pour cela, les attentes sont nombreuses : la CNAFC entend que soit réaffi rmé le principe d’universa-lité des allocations et que

l’on prenne en compte les charges familiales et pas seulement le niveau de revenus pour attribuer des allocations et calculer la fi scalité. Elle souhaite aussi que l’on garantisse la disponibilité de dispo-sitifs de garde et leur di-versité (garde collective, garde à domicile ou chez une assistante maternelle) pour respecter les choix des parents, enfi n que soit mise en place une réelle fl exibilité du travail, notamment au moment du congé parental dont la rigidité a même conduit de nombreuses femmes soit à renoncer à leur acti-vité professionnelle, soit à différer une grossesse.S’ajoutent les inquiétudes

de la Confédération quant à une imposition sur le revenu séparée pour les couples qui le souhaitent, poussée par les milieux féministes, annoncée par Emmanuel Macron lors de la campagne présiden-tielle, et qui conduirait à une « défamilialisa-tion » supplémentaire. Cette forme d’imposition pourrait intervenir d’ici à 2019-2020. « Au-delà de la proposition, la question est plus profonde, d’ordre philosophique », conclut Mériadec Rivière. « Nous risquons d’assister à une individualisation de la fa-mille, tout le contraire de sa vocation collective. »

Brigitte Jacquelin donne aux femmes des pistes concrètes pour vivre au quotidien leur rôle de mère sans être à la fois surmenée et victime de la solitude, depuis la naissance des enfants jusqu’à la fi n de leur adolescence. Un ouvrage plébiscité.

Brigitte Jacquelin, ed. Le centurion, 2017

Le petit manuel de la femme au foyer

Livre

Un livre à mettre entre les mains de toutes les femmes actives… à l’édification du bonheur de leur famille !

Les défis d’une mère au foyer sont nombreux. Comment surmonter avec énergie et amour les épreuves du quotidien ? Comment rester pleinement épouse tout en exerçant efficacement ses responsabilités de mère ? Comment éduquer au mieux ses enfants dans leur singularité, des premières semaines à la période de l’adolescence et au départ du foyer ?

Maison, repas, école, loisirs, argent, travail, vie conjugale... Le Petit manuel de la femme au foyer donne tous les conseils concrets pour faire grandir la joie et l’amour en famille !

Brigitte Jacquelin est mère de sept enfants. Après avoir travaillé dans un cabinet d’avocats puis une banque, elle décide avec son mari de se consacrer à leur famille. Elle est présidente de l’Union Nationale des Femmes Actives et Foyer (faef.blogspot.fr).

Brigitte Jacquelin

Petit manuel de la femme au foyer

9,90 € — ISBN 9791092801446

www.editions-lecenturion.fr

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8 • L A v I E d E s A f c

Q uelle serait notre économie si nous y incluions tout le

travail domesti-que ? Voilà la question à la-quelle Marie-Andrée Blanc, présidente de l’Union Nationale des Associations Familiales (UNAF) tente de répondre dans son article publié le 10 décembre 2017 dans la revue Projet (1).

Le travail domestique, une valeur méconnue

Pour cela, elle s’appuie sur le cumul statistique des parents et des aidants fami-liaux (2) (Insee 2012) pour affi rmer que « la qualité de vie d’environ un tiers de la population dépend aujourd’hui du travail domestique d’un autre tiers de la population ». Aujourd'hui, 15 millions de parents d’enfants à charge et 8 millions d’ai-dants familiaux participent au bien-être de 15 millions d’enfants et de 5 millions d’adultes. Ce travail recon-nu, l’augmentation du PIB (Produit intérieur brut) serait d’un tiers. Surtout, pour Marie-Andrée Blanc, le seul fait que l’on veuille quantifi er le travail domes-tique équivaut déjà à recon-naître toute sa valeur.Pourtant, dans les faits, cette reconnaissance est loin d’être acquise pour les aidants familiaux : peu

d’indemnisation des congés, seulement trois à cinq jours d’absence accordés en cas de maladie d’un enfant, congé parental raccourci, presta-tions familiales rognées, « la charge de famille, déjà igno-rée par la CSG (contribution sociale généralisée) et alourdie par la TVA (taxe sur la valeur ajoutée), n’est que faiblement prise en compte par la fi scalité. »

L’enjeu d’une égale réparti-tion femmes/hommes

Pour Marie-Andrée Blanc, l’une des raisons de cette non-reconnaissance du tra-vail domestique réside dans son inégale répartition entre l’homme et la femme. Il faut rentrer dans un cercle vertueux : « Nous pouvons prendre le pari que mieux le travail domestique sera par-tagé, mieux il sera reconnu

et mieux il sera traité comme enjeu politique, économique et social ». Alors que le coût d’un berceau en crèche pour la collectivité s’élève à 1300 euros par mois, seulement un tiers de cette somme est versé aux parents qui s’en occupent eux-mêmes. Ceci expliquerait cela : les pays où l’indemnisation du congé parental est élevée, comme la Suède, voient les hommes se mettre en disponibilité pour leurs enfants, malgré des obligations de partage moins élevées qu'en France (3 mois contre 12 mois de-puis 2014).Dans ce débat, conclut Marie-Andrée Blanc, « l’en-jeu est dès lors de faire de la valorisation du temps domes-tique et familial un élément non pas de passéisme, mais de progrès social ».

Marie-Andrée Blanc est présidente de l’UNAF.

Dans un article récent de la revue Projet, elle appelle

à une reconnaissance dans les faits du travail domestique en France.

La légitimation du travail domestique, un progrès

(1) http://www.revue-projet.com/articles/2017-unaf-blanc-reconnaitre-le-travail-domestique/(2) Un aidant familial est quelqu'un de non professionnel qui s'occupe quotidiennement

d'un proche dépendant, handicapé ou malade quel que soit son âge.

Champ : FranceSource : Insee, Enquête emploi du temps, 2010

Cuisine - 217h

Lessive, repassage - 69h

ménage - 199h

Vaisselle - 67h

s'occuper des enfants- 148h

Jardinage- 63h

Courses - 129h

gestion du ménage - 30h

Bricolage - 74h

Autres activités domestiques - 125h

Répartition du temps de travail domestique annuel moyen par acti-

vité (périmètre intermédiaire)

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L A R E v U E d E s A s s O c I A T I O N s f A M I L I A L E s c A T H O L I Q U E s • 9

cONcRÈTEMENT...

F aire valoir le travail des femmes sans assurer la garde de leurs enfants,

c’est l’une des contradictions françaises depuis quelques années. Le Mouvement Mondial des Mères (Make Mothers Matter France) a en effet évoqué lors de son audition par la commission des Af-faires sociales de l’Assemblée nationale, le 10 janvier dernier, la forte dégrada-tion de l’offre de garde en France. Baisse du nombre d’assistantes maternelles, baisse du plafond du quotient fami-lial, réduction dans les faits de la durée du congé parental d’éducation pour la garde d’enfants par les parents, explo-sion du coût d’un berceau en crèche à cause de la multiplication des « normes kafkaïennes », comme l’explique Méria-dec Rivière, représentant de l’Unaf au Haut Conseil de la famille. La réforme

de Najat Vallaut-Belkacem qui exige la répartition du congé parental entre les deux parents est un échec. « On enre-gistre un recul de l’insertion professionnelle des mères d’un et deux enfants », affi rme Ilhame Boirie, présidente de Make Mothers Matter France. À cause de ces problématiques de mode de garde, les mères sont contraintes de rester à la maison.

L a politique familiale regroupe l’en-semble des politiques publiques

qui favorisent les conditions de vie matérielle des familles, reconnais-sant ainsi leur rôle essentiel pour la société.Elle repose sur quatre piliers : l’uni-

versalité, la spécifi cité des fa-milles, le libre-choix des familles, la solidarité horizontale.Il faut distinguer la politique so-ciale, qui opère une redistribution verticale des ménages aisés vers les ménages aux revenus modestes, de la politique familiale, qui opère une redistribution horizontale des ménages sans enfants vers les mé-nages chargés de famille, à égalité de revenus.

La branche famille de la Sécurité so-ciale est fi nancée principalement par les cotisations patronales versées par les employeurs pour chaque salarié (60%), et par la CSG (20%).

Quelles solutions pour les modes de garde ?

Les principaux points à retenir de la politique familiale

Quelles solutions pour les modes de garde ?Témoignage du Dr Bernard Nemitz, médecin médiateur au CHU d’Amiens, président de l’Association française des médecins médiateurs.

« dis-moi, joues-tu avec tes enfants ? »

« […] il s’agit de chercher à concilier les temps du travail avec les temps de la famille. Mais je vais vous dire une chose : quand je vais au confessionnal et que je confesse — à présent pas autant que je ne le faisais dans l’autre diocèse —, quand vient une maman ou un jeune papa, je demande : « Com-bien d’enfants as-tu ? » et il me répond. Et je pose une autre question : « Dis-moi, joues-tu avec tes enfants ? » La ma-jorité répond : « Comment dites-vous mon père ? » — « Oui, oui, est-ce que tu joues  ? Tu perds du temps avec tes enfants ? ». Nous sommes en train de perdre cette capacité, cette sagesse de jouer avec nos enfants. La situa-tion économique nous pousse à cela, à perdre cela. s’il vous plaît, perdons du temps avec nos enfants ! […] cela est un point « critique », un point qui nous permet de discerner, d’évaluer la qualité humaine du système éco-nomique dans lequel nous nous trou-vons. et c’est dans ce contexte que s’inscrit aussi la question du dimanche travaillé, qui n’intéresse pas seule-ment les croyants, mais intéresse tout le monde, comme un choix éthique. C’est cet espace de la gratuité que nous sommes en train de perdre. La question est : à quoi voulons-nous donner la priorité ? Le dimanche libéré du travail — à l’exception des services nécessaires — c’est affirmer que la priorité ne va pas à l’économique, mais à l’humain, au gratuit, aux rela-tions non commerciales mais fami-liales, amicales, pour les croyants à la relation avec dieu et avec la commu-nauté. Peut-être le moment est-il venu de nous demander si travailler le di-manche est réellement une liberté. »

discours du pape François à l’université du Molise (campobasso), le 5 juillet 2014.

Le billet spirituel

© R

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1 0 • L A v I E d E s A f c

Pourquoi avoir renou-velé entièrement le bureau de l’aFc ?

L’an dernier, l’ancienne présidente avait atteint la limite d’âge, mais elle avait de grosses diffi cultés pour trouver un successeur. Quand j’ai compris qu’il n’y aurait plus d’association s’il n’y avait pas de succession, j’ai accepté la proposition qui m’était faite de prendre la présidence.Le bureau était là depuis longtemps. La plupart at-teignaient leur limite d’âge. Ils étaient très volontaires, mais avaient besoin d’aide. En 2017, nous avons renou-velé entièrement le bureau, avec une moyenne d’âge de 40 ans. L’ancien bureau est toujours présent au Conseil d’administration : notre objectif est d’agir dans la continuité de nos prédéces-

seurs et d’avoir un réseau plus étendu.

Quels sont vos objectifs ?

Notre objectif en 2018 est de faire connaître l’AFC auprès des curés, des pa-roissiens et des élus. Il faut savoir que l’an dernier, nous sommes passés de 20 à 67 familles adhérentes. Au total, nous souhai-tons atteindre le nombre de 85 familles d’ici la fi n de l’année, le nombre que nous avions il y a encore quelques années. C’est tou-jours diffi cile de fi déliser les adhérents, car Saumur rassemble une population de militaires rarement présents plus de quelques années. À partir de 2019, nous souhaitons capter des familles éloignées de la sphère catholique, démon-

trer que nous pouvons aussi leur être utiles.

Quels moyens utilisez-vous pour vous rendre disponibles ?

Nous gardons les mêmes moyens qu’auparavant. Nous avons envoyé récem-ment à tous les adhérents et anciens adhérents une lettre du président rappelant les enjeux locaux et nationaux des AFC. Nous possédons une page Facebook que nous alimentons régulièrement. L’an dernier, nous avons orga-nisé des conférences et nous renouvelons l’expérience en septembre prochain sur le thème de l’alimentation et de la santé. Nous organisons aussi en mars prochain une session sur l’ennéagramme grâce à l’initiative d’une famille adhérente.

ReNoUveLLeMeNt  Reprendre une AFC : pas si compliqué !De nouveaux adhérents ont pris la relève du bureau de l’AFC du Saumurois depuis 2017 permettant à celle-ci de gagner de nou-veau en visibilité. Entretien avec son président Gérald Lequette.

Quoi?• Un nouveau bureau

L’aFc de saUMUR � (49)

aFc de saumur44, rue du Pont-Fouchard49400 saumur

Oùu?

saumur

Combien?

67familles adhérentes

Nouveau bureau, de gauche à droite : vincent Jaulin (trésorier), Anne-sophie

Jaulin (trésorier adjoint), valérie vergnaud (secrétaire), gérald lequette (président)

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