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Culture socio/psycho Sciences Robotique Planification de tragéctoire p.14 musique Turn blue review p.65 école Stage Stage chez SHLUMBERGER p.53 Poursuivre ses études à l’étranger ... À quelles portes frapper ? ➲ p.30 Mastère spécialisé à l’Ecole centrale Paris ➲ p.31 Les grandes Ecoles de commerce françaises ➲ p.34 Doctorat en France ➲ p.39 PHD au Royaume uni ➲ p.41 Supelec : est-ce un bon choix ? ➲ p.43 Football Football Agérien p.59 polymag.capenp.com

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magazine de l'école polytechnique D"ALGER n°2

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Page 1: Polymag_n_2

C u lt u r e

s o c i o / p s y c h o

S c i e n c e s

RobotiquePlanification de tragéctoire p.14

musique Turn blue review p.65

é c o l e

StageStage chez SHLUMBERGER p.53

Poursuivre ses études à l’étranger ... À quelles portes frapper ?➲ p.30Mastère spécialisé à l’Ecole centrale Paris➲ p.31Les grandes Ecoles de commerce françaises➲ p.34 Doctorat en France➲ p.39 PHD au Royaume uni➲ p.41 Supelec : est-ce un bon choix ?➲ p.43

Football Football Agérien p.59

polymag.capenp.com

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2e d i t o r i a l

Edi tor ia l polymag - Le magazine des polytechniciens

Édité par le Club d’Activités Polyvalentes

RÉDACTEUR EN CHEFNabila Iken

RÉDACTEURS SCIENCES

Nabila Iken

Sabah Hana Saidj

Sadek Amrouche

Ali Badsi

Brahim Aissi

COMMENT ÇA MARCHE? Fawzi Briedj

MÉDIA Salym Guerroudj

DOSSIER Lyes Bouchene

Othmane Outayeb

Ikram Boukhedimi

Rayana Boubezari

Tahar Alalouche

ÉCOLE Nabila Iken

Pr.Ahmed Bubakeur

SOCIO/PSYCHO Nour EL Houda Gabour

Houssem Belaib

CULTURE Hanane Hannane

KADER

POLYTECH A DU TALENT Karim Lagha

Abdelhak Mekahlia

ENVIRONNEMENT Amine Lefkir

Hanane Hannane

Zahia Makkeb

SPORT Mekki N. I. Leghreib

DIVERTISSEMENT Sabah Hana Saïdj

INFOGRAPHIE Merouane Abadli - responsable Design

Mouadh Sami Kellal

COMMUNICATION Zahia Mekkab

Voici donc venue la seconde édition du Polymag, lourde tâche d’en écrire l’édito, difficile de ne pas tomber dans le discours bateau, vous aurez été prévenus.

Symbolisant la forte volonté de partage et d’enrichissement mutuel qui anime l’ensemble des rédacteurs, ce projet à part entière a pour but d’informer, d’inspirer, de faire cogiter ou tout simplement de divertir.

Reflétant le talent, l’ingéniosité, la fougue et l’audace d’une nouvelle génération de polytechniciens qui se construit et qui cherche sans pré-tention, à bousculer les lignes pour changer la donne au niveau de son environnement immédiat, pas à pas, étape par étape.

Ceci s’inscrit pleinement dans la logique et les valeurs fondatrices du CAP qui se veut être une plateforme permettant à chacun de partager et de participer activement à la vie de

l’Ecole, cette nouvelle génération fait des merveilles, étonne et détonne.

Notre passage à l’ENP nous ayant marqué et forgé (amitiés nouées, enseignements reçus, trajets de cous interminables pour certains, une phobie de l’algèbre pour une partie, une maitrise de l’art de la coinche pour d’autres . . .), chacun de nous y laisse aussi une trace à sa manière, un héritage d’une certaine façon, cer-tains par leurs mots d’autres par leurs actes.De belles paroles direz-vous, mais que serait une école sans l’envie de la voir s’améliorer et rayonner qu’ont ses élèves, ses employés et ses anciens, si ce n’est qu’une coquille vide.

Le meilleur restant à venir, je ne pense pas être le seul à le penser. . .

Bonne lecture.

P O LY M A Gpolymag est un magazine ouvert sur le monde de la science et de la culture, témoignant de la diversité des centres d’intérêt des étudiants et des ensei-gnants de l’École Nationale Polytechnique. Une ligne rédactionnelle souple et polyvalente fait de ce projet une œuvre enrichissante à laquelle chaque membre de la communauté polytechnicienne peut participer. polymag est créé par les étudiants pour un lectorat qui dépasse les frontières de l’École.

Retrouvez-nous sur :[email protected]

fb.com/cap.polymag @CAP_PolyMag

C A PLe CAP - Club d’Activités Polyvalentes est un club d’étudiants de l’École Nationale Polytechnique d’Alger visant à animer la vie estudiantine à travers diverses activités culturelles, scientifiques et caritatives.

polymag | Févr ier 2015

Moncef Razine Rahalfondateur du CAP

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05. Et si ça ne tournait plus rond chez la terre? 09. L’évolution des espèces 14. Planification de trajectoire pour les robots mobiles 19. La guitare : instrument de musique et système physique 22. Le Boson de Higgs

24. Qu’est-ce que le feu ?

31. Mastère spécialisé à l’Ecole Centrale Paris34. Les Grandes Ecoles de Commerce françaises39. PHD au Royaume Uni 41. Doctorat en France43. Supelec : est-ce un bon choix?

45. Les notes à l’école : ce qu’elles reflètent vraiment47. Sciences sociales et humaines dans la formation en

technologie53. Mon stage chez Schlumberger

3 s o m m a i r e

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s c i e n c e s

c o m m e n t ç a m a r c h e ?

d o s s i e r

é c o l e

» p.22

» p.5

» p.30

» p.47

Sommaire

26. Les tutos de Salym : LATEX

m e d i a

s o c i o / p s y c h o

55. Le pouvoir inconscient du langage corporel59. Football Algérien, entre fantasme et réalité

Page 4: Polymag_n_2

4s o m m a i r e

polymag | Fevr ier 2015

c u l t u r e

63. Warpaint de Warpaint 65. Turnblue review

s a n t é

74. Le rôle du sport dans la prévention des maladies

d i v e r t i s s e m e n t

78. Qui a dit ?

79. Quiz astronomie 80. Illusion d’optique81. Sudoku

» p.70

» p.74

» p.34 » p.39

Sommaire

» p.77

» p.63

e n v i r o n n e m e n t

67. Le développement durable : un frein à l’économie irresponsable

69. Le champignon dévoreur de plastique: Solution au prob-lème de recyclage ?

70. Gaz de schiste : la loi interdisant la fracturation hydrau-lique validée

P o l y t e c h a d u t a l e n t

76. Hichem Daoud, handballer professionnel et polytechnicien

77. Le mystère du partage

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L’idée d’un arrêt brusque de notre planète Terre vous ait-elle déjà traversé l’esprit? Je vous parle bel et bien d’un scénario où la Terre s’arrêterait de tourner.Avez-vous déjà imaginé ce qu’il adviendrait des mers et océans, des satellites et objets volants, de nous : ses habitants ?

Adeptes du septième art et de la science-fiction lassés des scé-narios de fin du monde amor-cées par des guerres mondia-les nucléaires, des attaques de zombies ou d’extraterrestres, ou autres robots exterminateurs d’êtres humains,voici pour vous un tout autre scénario apocalyp-tique qui résulterait d’un coup de tête de notre chère planète Terre. D’ailleurs, quelle est la probabil-ité que cet incident se produise ?

UNE CHORÉGRAPHIE BIEN ORCHESTRÉE AUTOUR DU

SOLEIL

Le mouvement de la Terre est composé principalement de deux mouvements élémentaires dis-tincts : une rotation autour d’elle-même, et une révolution autour du Soleil.Cette dernière peut être approximée à une translation elliptique de la Terre autour du Soleil. En fait, l’étoile exerce une force qui attire irrémédiablement

la Terre vers elle. C’est le champ gravitationnel du Soleil. En effet, l’astre attire la planète, mais celle-ci, en tournant, résiste à cette force. Cette résistance contrari-ant l’attraction du soleil, la Terre continue sa course selon une tra-jectoire régulière dite « orbite ».

Depuis sa formation, la rota-tion de la Terre est due au mou-vement spiral de la masse gazeuse originelle dont le refroid-issement a engendré la forma-tion du corps céleste tournant.

Selon les planétologues, très tôt dans l’Histoire du système solaire lorsque la Terre était encore

nouvellement née, une autre proto-planète de la taille de Mars baptisée Théia entra en collision avec elle. Fonçant sur elle à plus de 11 km/s, ce choc aurait entrainé l’éjection d’une énorme quantité de matière d’où la naissance de notre satel-lite : La lune. En effet, la Lune a été formée par un agrégat de roches et de débris qui se seraient agglo-mérés. Mais laissez-moi vous dire, amoureux de la pleine Lune, qu’on en a raté de plus belles puisqu’à cette époque-là, la Lune été 15 fois plus proche de nous et donc para-issait incroyablement grande dans le ciel. Après ce choc terrible, le sol terrestre resta en fusion pendant plusieurs millions d’années.

5 s c i e n c e s

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E T S I Ç A N E T O U R N A I T P L U S R O N D C H E Z L A T E R R E ?

ASTRONOMIE

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Cette collision serait aussi à l’origine des quatre saisons dues à l’inclinaison de 23°26’ de l’axe de rotation de la terre.

Cette rotation, plus complexe que la révolution de la Terre autour du Soleil, s’effectue autour de l’axe des pôles géographiques reliant le Nord au Sud. Venons-en aux détails à présent. Cette rotation est en fait la combi-naison de plusieurs mouvements élémentaires, à savoir : la rotation propre de la Terre, la précession et la nutation.

Le premier, étant le mouvement cir-culaire autour de l’axe, le second désigne le mouvement conique

que décrit l’axe autour de sa posi-tion moyenne, et enfin, la nutation qui n’est autre que l’oscillation de l’axe. Cette dernière peut aussi être définie comme étant une combinaison de plusieurs nuta-tions dont la principale est d’une amplitude de 9,2 secondes d’arc et d’une période de 18,6 ans, dite nutation de Bradley.La vitesse de rotation oscille de manière irrégulière. Dans la période de rotation (longueur du jour), on observe principale-ment une variation saisonnière d’environ un millième de seconde (ms) et des changements décen-naux (entre 10 et 70 ans) de l’ordre de cinq millisecondes. De plus, les actions du soleil et de la Lune sur le soulèvement de la marée produisent un couple retardateur qui induit une augmentation sécu-laire de la durée du jour d’environ deux millisecondes par siècle, et un éloignement de la Lune de 3,84 centimètres par an. Mais ces vari-ations engendreront-elles un arrêt brusque de la Terre ?

6s c i e n c e s

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Silence… ça ne tourne plus !

Nous savons tous que la Terre boucle son tour en 24 heures, mais ce que beaucoup d’entre

nous ignorent encore,c’est qu’elle le fait à une vitesse de 1.674,38 km/h soit 465 mètres par seconde à l’équateur.

L’arrêt soudain d’un véhicule qui roulerait à cette même vitesse engendrerait une projection des passagers vers l’avant à la vitesse qu’avait l’engin avant son arrêt ! De même, lors d’un brusque arrêt de la Terre, nous : êtres vivants et objets inertes serions propul-sés vers l’Est, sens de rotation de la Terre à l’énorme et même vitesse de 368 à 465 m/s (pour Le Tropique du Cancer et l’Équateur respect ivement).Cependant, comme dans tous scénarios il doit y avoir quelques chanceux qui pourraient s’en sortir indemnes, on ne voudrait pas que l’histoire

s’achève ici ! Ce qui nous amène au deuxième acte.

En effet, aux pôles, la vitesse de rotation étant moindre, on pour-rait espérer quelques miraculés. Ajoutés à ceux qui seront au bord

des navettes spatiales (Nous y reviendrons lors du troisième acte), et des avions dont la survie ne durerait hélas que quelques

instants : Un vent terrible souffle-rait à une vitesse dépassant celle d’une bombe atomique, provo-quant ainsi des orages, des incen-dies aux quatre coins du globe ter-restre ainsi qu’une érosion des sols.

Au retour des passagers des navettes spatiales sur Terre, celle-ci ne serait plus habitable : les terres seraient englouties sous les mers, les océans se déplaceraient vers les pôles,sans parler des tsu-namis qui les accompagneraient.

Aussi, et comme si tout ceci n’était pas encore suffisant, la Terre par son arrêt baisserait sa garde ! En effet, le champ magnétique ter-restre : notre bouclier, est induit par les mouvements du noyau métallique liquide des couches profondes de la Terre. Par con-séquent, si le noyau venait à s’arrêter, le champ magnétique terrestre jouant un rôle essentiel dans le développement de la vie sur Terre en déviant les particules mortelles du vent solaire, formant ainsi les aurores boréales et aus-trales, nous laisserait vulnérables faces aux radiations du Soleil.

7 s c i e n c e s

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Finalement, La terre ne serait plus que feu et glace : un côté brulant constamment exposé au Soleil et un autre, noyé dans l’obscurité au point d’en geler de froid.

Un échec et mat en cinq coups…Affronter les zombies serait beau-coup plus marrant, n’est-ce pas ?

FATALITÉ OU SCIENCE-FIC-TION ?

Cet arrêt n’est heureusement pas pour demain, mais la Terre, comme une toupie, finira un jour ou l’autre par s’arrêter… Ceci est une réalité scientifique !

C’est l ’astronome Edmond Halley qui s’aperçut le premier,au XVII e siècle, que la Terre tournait de moins en moins vite. En effet, celle-ci boucle son tour aujourd’hui en 24 h, mais il ne lui en fallait que 22 il y a 400 millions d’années, et c’est la lune qui en est la cause.

La belle cruelle déforme notre planète Terre et ce à chaque fois qu’elle passe devant une région faisant monter les eaux (marées hautes). De même, la croûte et le manteau sont aussi touchés par des marées dites « terrestres ».

De par le fait que la Lune n’ait pas encore atteint une rotation syn-chrone avec la Terre, elle tourne moins vite que celle-ci. Le bour-relet des marées est emporté par son élan et devance la Lune, l’obligeant ainsi à ralentir, tirer en arrière les eaux de la planète bleue et par conséquent freiner tout le globe. Ce ralentissement est de l’ordre de deux millisecondes par siècle, ce qui nous laisse envi-rons cinq milliards d’années pour trouver une autre maison…et Dieu seul sait à quel point ceci s’avère difficile, voire impossible…

Par Saidj Sabah Hana

LE SAVIEZ VOUS?LA ROTATION SYNCHRONE:

C’est une caractéristique du mouvement d’un satel-lite naturel orbitant autour de sa planète qui se man-ifeste lorsque la période de rotation du satellite est synchrone avec sa période de révolution : le satellite présente alors toujours la même face vue de la pla-nète. C’est le cas pour la Lune en orbite autour de la Terre. On parle alors de verrouillage gravitationnel (tidal locking en anglais).

QUELQUES CHIFFRES :

La Terre accomplit un tour sur elle-même, d’ouest en est (sens direct), par rapport au système de référence céleste (jour stellaire ou jour sidéral) en un petit peu moins de 86 164,1 secondes, soit 23 h

56 min 4,1 s.

Le temps de faire une révolution autour du Soleil (soit 31 556 925 s), la Terre fait un petit peu plus de 366,24 de ces tours (jours sidéraux) sur elle-même, soit une année sidérale. La combinaison des deux mouvements fait que le Soleil semble tourner 366,24 - 1 = 365,24 fois autour de la Terre (jours solaires de 86 400 s en moyenne) en une année.

8s c i e n c e s

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Souvent associée à un courant antireligieux, étique-tée d’une doctrine provoca-trice, ou un modèle exces-sivement simplificateur, la théorie de l’évolution des espèces n’a laissé personne indifférent : ni ses défenseurs, ni ses détracteurs, pas même les plus sceptiques d’entre les scientifiques. Sujets à la vulgarisation scientifique qu’exige la médiatisation, les fondements de la théorie restent pourtant méconnus du grand public. A l’heure où le clash entre créationnistes et évolutionnistes se trans-forme en compromis au fur et à mesure des consensus (exemple de l’intervention du Pape Jean-Paul II devant l’Académie Pontificale des Sciences le 22 octobre 1996, où il a reconnu que la théorie pouvait être admissible), une révision des rouages du mécanisme « évolution », ses racines, ses prouesses et ses limites s’imposent.

HISTOIRE ET ORIGINES

L’idée que la faune et la flore puissent évoluer au cours du temps date de l’antiquité, et trouve racine chez certains philosophes grecs et romains tels que Démocrite, Lucrèce, Epicure … et musulmans à l’instar d’Ibn Kheldoune. Ce dernier décrit dans son livre Al-Muquaddima le continuum des êtres vivants. « Le règne animal (’âlam al hayawân) se développe alors, ses espèces augmentent et, dans le progrès graduel de la Création (tadarrujat-takwin), il se termine par l’Homme doué de pensée et de réflex-ion.» Ibn Khaldoun, (Discours sur l’histoire universelle – Al-Muqaddima, traduit de l’arabe par Vincent Monteil, Sindbad-Actes Sud, 1997, pp. 146-147). Sans réel fondement scientifique, les théories évolutionnistes antiques sont oubliées jusqu’à l’époque médiévale, où le débat a été remis au goût du jour en occident, mais aussi en orient par El Jahiz dont les travaux ont eu un grand impact sur les évolutionnistes qui le suivirent.

9 s c i e n c e s

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L’ É V O L U T I O N D E S E S P È C E S

BIOLOGIE

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Selon le penseur musulman, la volonté d’Allah pourrait trans-former une espèce en une autre, plus adaptée. Il explique que ces créatures plus performantes vivaient pour se reproduire et trans-mettre leur capacité d’adaptation supérieure à leur progéniture.El Jahiz pensait également que l’environnement provoquait des changements sur les êtres vivants, en donnant l’exemple des gens du Maroc qui semblaient différents des autres. Ses idées ont été reprises par d’autres penseurs musulmans comme Nasir ad-Din At-Tusi (1201, 1274), qui constru-isit sa théorie de l’évolution à partir de l’univers, composé selon

lui des mêmes particules élémen-taires, identiques au commence-ment.« Regardez le monde des animaux et des oiseaux. Ils ont tout ce qui est nécessaire pour la défense, protection et vie quo-tidienne, y compris les forces, courage ainsi que des outils appro-priés – [organes] – […] certains de ces organes sont de vraies armes, […] par exemple, le bec-lance, dents et griffe-couteau et aiguille, … Les épines et les aiguilles de quelques animaux sont sem-blables aux flèches. Les animaux […] qui n’ont aucun autre moyen de défense (comme les gazelles et les renards) se protègent à l’aide du vol et de l’adresse. […] Certains

d’entre eux, comme par exemple, les abeilles, fourmis et quelques espèces d’oiseaux, sont unis dans des communautés afin de se pro-téger et de s’entraider. ». L’évolutionnisme fut anticipé par quelques courants philos-ophiques tels que le matérial-isme et le mécanisme, à l’époque de la renaissance. Mais ce n’est qu’entre le XXIIIe et le XIXe siècle que ces notions ont été modéli-sées, essentiellement par les nat-uralistes Jean-Baptiste Lamarck et Charles Darwin.

DU MALTHUSIANISME AU DARWINISME

L’idée qu’un économiste ait pu inspirer une théorie traitant de la biodiversité et de la survie des espèces à un naturaliste semble farfelue, mais découle pourtant d’une certaine rationalité, basée sur l’analogie entre populations animales et populations humaines industrialisées. Selon Thomas Malthus, pasteur britannique et enseignant à Cambridge, la pop-ulation augmente de façon expo-nentielle ou géométrique, tandis que les ressources ne croissent que linéairement.

Premier schéma d’un arbre phylogénétique de Darwin tiré de son First Notebook on Transmutation of Species(1837)

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Thomas Robert Malthus, [1766-1834]

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Une telle évolution menant vite à une fatale insuffisance alimen-taire, il en déduit la nécessité de limiter la croissance de la popula-tion, ainsi que l’arrêt de toute aide aux nécessiteux. Bien que la com-munauté scientifique ait reproché à Malthus son manque de rigueur mathématique, ses prédictions se sont réalisées dans certains pays surpeuplés tels que l’Asie, l’Inde, la Chine et le Vietnam qui ont offi-ciellement adopté des politiques malthusiennes quant à la limita-tion des naissances. L’idée est là. Les ressources finies ne peuvent couvrir les besoins de toute une population à fécondité maximale, d’où la nécessité d’une sélectivité, et d’une lutte pour la survie.

LA ZOOLOGIE DE LAMARCK

Les travaux du naturaliste fran-çais Jean-Baptiste de Lamarck, créateur du terme « biologie », et son fondateur en tant que science (bien distincte de la physique des objets inertes et de la chimie), fut l’un des premiers à avoir proposé une interprétation transformiste du règne animal et végétal. Il insiste sur la particularité de la matière vivante qui réside en sa dynamique interne, et son incessante évolu-tion : naissance, développement,

mort. Sa théorie stipule que l’auto-organisation des êtres vivants se fait sous des contraintes extéri-eures. Ainsi, le changement du milieu d’une espèce changerait, son comportement et ses organes de sorte à s’adapter à cette con-trainte.« Tout ce que la nature a fait acquérir ou perdre aux indi-vidus par l’influence des circon-stances dans lesquelles leur race se trouve depuis longtemps exposée, et, par conséquent, par l’influence de l’emploi prédom-inant de tel organe, ou par celle d’un défaut constant d’usage de telle partie, elle le conserve, par la génération, aux nouveaux indi-vidus qui en proviennent, pourvu que les changements acquis soient communs aux deux sexes, ou à ceux qui ont produit ces nou-veaux individus. » , explique J-B Lamarck dans Histoire naturelle des animaux sans vertèbres (vol. I, p. 62). Le biologiste sché-matise l’évolution des espèces comme une complexification de l’organisation des êtres vivants due à leur spéciation, elle-même provoquée par leur adaptation aux diverses conditions auxquelles ils auraient étés soumis, les change-ments internes étant transmissi-bles de génération en génération (hypothèse tirée de l’observation, bien avant l’avènement de la géné-tique). Bien que l’idée d’adaptation du vivant au milieu extérieur ait été un postulat commun aux travaux de Lamarck et Darwin, leurs per-ceptions des organismes vivants et le but de leurs recherches diver-geaient totalement. Lamarck ambi-tionnait de trouver une définition physique de l’être vivant, tandis que Darwin a tenté d’expliquer la biodiversité de la nature, et ses mécanismes d’adaptation par l’action de la sélection naturelle.

LA PERSISTANCE DU PLUS APTE, OU LA SÉLECTION

NATURELLE

C’est en observant le processus de sélection artificielle (croise-ment volontaire d’organismes qui disposent de caractères que l’on désire perpétuer) qu’adoptaient les éleveurs de chevaux de l’époque, que l’idée d’une éven-tuelle sélection naturelle est née dans l’esprit de Charles Darwin. En sélectionnant systématique-ment des couples de chevaux rapides comme candidats à la reproduction, les éleveurs favoris-ent la multiplication du caractère « rapidité », en accouplant les indi-vidus porteurs, et en écartant les autres. S’il existait réellement une analogie entre compétition hip-pique et lutte pour la survie, quels auraient été les critères de sélec-tivité de la nature sauvage? Pour quelles raisons cette sélection aurait-elle lieu ? C’est là que l’idée Malthusienne selon laquelle tout le monde ne peut survivre quand les ressources finissent forcé-ment par être limitées intervient. Selon Charles Darwin, un proces-sus de sélection spontané s’opère

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Robert Darwin [1809-1882]

Jean-Baptiste Lamarck [1744- 1829]

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naturellement, dans le mesure où chaque individu de chaque espèce possède des caractères qui peuvent soit le favoriser, soit le handicaper sur le marché de la survie. La sélection naturelle serait alors, à grande échelle, le fruit du hasard qui aurait fait que telle espèce rencontre tel milieu durant telles centaines de millénaires, et trouve donc intérêt à développer telle aptitude, et à délaisser tel caractère pour mieux survivre. Un autre mode de sélection figure dans les travaux de Darwin : la sélection sexuelle. Ses critères sont non pas liés à la capacité d’adaptation des individus, mais à de simples pré-férences dans le choix des parte-naires sexuels, favorisant la prop-agation des caractères attractifs selon les deux sexes. Le pouvoir de la sélection sexuelle serait tel qu’elle pourrait devancer la sélec-tion naturelle, comme en témoign-erait l’exemple du paon. La queue de plume aux couleurs criardes et à la taille disproportionnée est un véritable handicape pour les mâles

de l’espèce, qui perdent en discré-tion et en rapidité face aux préda-teurs, à mesure qu’ils gagnent en succès auprès des femelles. La sélection sexuelle ne fut cependant que peu acceptée au moment où elle fut établie.

LA THÉORIE SYNTHÉTIQUE DE L’ÉVOLUTION, OU

NÉODARWINISMEL’extension des théories darwin-iennes par les principes de la génétique a engendré la nais-sance d’une nouvelle théorie dite «théorie synthétique de l’évolution »(1942). Cette synthèse est notam-ment basée sur les disciplines fraichement émergées que sont la génétique appliquée à l’individu (génétique Mendélienne) et aux populations (génétique des pop-ulations). Ces travaux complé-mentaires ont apporté une nou-velle définition de l’évolutionnisme, comme étant la transformation de groupements d’individus d’une même espèce, guidée par la sélec-tion naturelle. Les mécanismes d’hérédité sont tels qu’à travers les générations, la fréquence d’apparition de chaque gène (prin-cipal objet d’étude de la géné-tique des populations), devrait à l’échelle des populations être con-stante, étant donné la largeur de l’échantillon considéré. Mais il se peut qu’un sensible changement

Illustration des étapes d’évolution d’une race d’oiseau

12S c i e n c e

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de cette fréquence, voire une mutation génétique se produise, déséquilibrant le processus et avan-tageant une partie de la population en la fournis-sant en gènes, nouveaux ou hérités des généra-tions précédentes, favorables à la survie. Le groupe d’individus porteurs de ces gènes se répand alors plus vite, jusqu’à occuper tout (ou presque) l’espace de l’espèce. Il se peut également qu’une population se scinde en plusieurs groupements isolés qui, à force de mutations et d’évolution de caractères diver-gents (dus à des environnements différents) qui ne peuvent se croiser, deviennent stériles les uns par rapport aux autres, et forment des espèces distinctes.

LES CHAINONS MANQUANTS ET LES ZONES D’OMBRE

Bien que l’idée d’unification du vivant en une même théorie ait séduit plus d’un scientifique, les détracteurs de la théorie de l’évolution n’en sont pas moins nombreux. Ceux-ci r e p r o c h e n t à l’hypothèse cer-tains faits inex-pliqués, tels que la d i scon t inu -ité de l’Histoire des espèces retra-cée grâce aux fos-siles déterrés par les paléontologues, en l’occurrence, l’absence de preuves concrètes quant à l’existence sys-tématique d’espèces inter-médiaires entre deux espèces connues. Ceci est dû au fait que la fossilisation ne peut se produire que dans des conditions bien spécifiques, et uniquement sur les espèces vertébrées, dont les squelettes doivent survivre à l’épreuve de l’érosion. L’extrême complexité de certains organes, dont l’œil du homard est un célèbre exemple ne semble pas pouvoir être étayée par la théorie de l’évolution selon certains biologistes. Tel que l’a souligné le philos-ophe français Henri Bergson, le fonctionnement du mécanisme oculaire exige une telle minutie, qu’une

étape antérieure sur l’échelle de l’évolution former-ait un organe (même à peine différent) inapte à la vision telle que nous la connaissons. Selon lui, entre la cellule photosensible et la machine ultra sophisti-quée de l’œil, il y a un gouffre que l’évolution ne pour-rait combler. L’existence d’espèces panchroniques dites « fossiles vivants » ( à l’instar du Nautile ci-dessous) qui ont cessé d’évoluer malgré de grands changements environnementaux représente égale-ment un grand poids en défaveur du Néodarwinisme.

Une théorie parfaitement établie pour certains, une conspiration douteuse pour d’autres, la théorie de

l’évolution engendra plus de questionnements que de réponses de part et d’autre du débat. Chez les

évolutionnistes, elle dépoussière des vérités qui relèguent l’Homme au rang d’espèce

lambda, et résout l’équation qui régit le Vivant. Du côté des antiévolution-

nistes, un scepticisme scientifique alimenté par des contre-exem-

ples concrets, s’appuyant sur les imprécisions et les lacunes de

leurs adversaires. Sommes-nous capables de nous figurer un

enchainement d’évènements qui s’étale sur des mil-

lions d’années et d’y insérer une logique ?

L’Homme moderne dispose-t-il des

outils néces-saires

afin de dompter la nature

et d’en expliquer

les ten-dances latentes

et patentes ? L’être vivant jusqu’ici

imprévisible sur le plan sci-entifique, peut-il être soumis à des

lois universelles que l’Homme pourra un jour contrôler totalement ? La seule certitude est la

nécessité de manier l’Histoire du vivant avec une extrême précaution, aussi grande que son irrévoca-

ble imprévisibilité.

Par Iken Nabila

13 s c i e n c e s

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Des explorations du rover Curiosity sur Mars à l’inauguration de la première ligne d’assemblage 100 % robotisée par l’industriel Fanucau Japon en 2013, de l’essor des opérations chirur-gicales assistées par ordina-teur (sur la prostate en partic-ulier) à la diffusion planétaire des drones et des robots aspi-rateurs vendus à plusieurs millions d’exemplaires… Chaque jour, la liste des appli-cations issues de la robot-ique s’allonge, tandis qu’elles s’ancrent un peu plus dans notre quotidien. Les robots vont-ils bientôt envahir notre quotidien, pour nous assister à la maison comme au travail ? Le marché économique semble immense mais de nombreuses ques-tions, notamment d’ordre technique se posent. Cet article traitera de l’une de ces questions : la planification de trajectoire.

LA ROBOTIQUE MOBILE ET LA PLANIFICATION DE

TRAJECTOIRE

La conception des robots mobiles autonomes (appelés aussi véhi-cules autonomes) est un domaine de recherche en pleine expansion.

En effet, d’après l’International Federation of Robotics, le nombre

de robots mobiles recensés dans le monde a dépassé le million d’unités, fin 2010. Ces véhicules sont largement utilisés dans les environnements industriels, notamment pour le transport de produits. Le plus souvent, ces tâches sont répétitives et suivent un chemin bien défini, parfois même bien matérialisé comme des lignes sur le sol.

Actuellement, les milieux occupés par les robots ont fortement ten-dance à s’extrapoler à des envi-ronnements de bureaux ou à des environnements domestiques (robots de service). Les types d’applications possibles devien-nent alors innombrables. Cela peut

être des tâches de nettoyage et d’entretien, une assistance à une personne handicapée dans des tâches d’exploration et de préhen-sion, le guidage lors d’une visite de musée… etc. On parle alors, de façon générale, de « robotique d’intérieur ».

Un tel cadre d’utilisation requiert un niveau minimum d’autonomie et de facilité de navigation pour le système robotisé. Pour ce faire, le robot est doté de capacités de perception et d’information sur son environnement qui lui permettent de se mouvoir en autonomie, sans se perdre, tout en évitant les obsta-cles. Un véhicule mobile autonome doit pouvoir accomplir trois taches

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P L A N I F I C AT I O N D E T R A J E C T O I R E P O U R L E S R O B O T S M O B I L E S A U T O N O M E S ROBOTIQUE

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de base : la localisation dans son environnement, la planification de sa trajectoire, et la navigation.

Un système robotique mobile agit par le mouvement dans un monde physique. Sa capacité de planification de trajectoire appa-raît ainsi comme la composante la plus essentielle dans l’autonomie du robot. Dans sa version la plus simple, la planification de trajec-toire s’intéresse au calcul automa-tique de chemins sans collisions pour un système mécanique (robot mobile, bras manipulateur, … Etc.) évoluant dans un environnement encombré d’obstacles. La solu-tion de ce problème, appelée « trajectoire », se présente comme une suite continue de situations géométriques successivement occupées par le robot durant son déplacement de sa position initiale vers sa position finale.

L’ESPACE DES CONFIGURATIONS

Pour un robot à « n » degrés de lib-ertés, une configuration est défini par un vecteur : Q={q1,q2,…,qn } composé de l’ensemble des « n » valeurs des degrés de liberté du robot. L’espace de configuration « C » est alors défini par l’ensemble des valeurs possibles des « n » variables de Q (ou degrés de liberté).

En langage s imple, une

configuration est un ensemble de paramètres qui fixent de façon unique la position d’un robot dans l’espace. On peut donc dire que l’espace des configurations est défini comme le produit cartésien des espaces correspondant à chacun de ces paramètres.

Il est alors possible de diviser l’espace des configurations C en deux sous-ensembles complé-mentaires : Clibre et Cobs, le premier étant l’ensemble des configura-tions dites « libres » (i.e. en dehors des obstacles sans contact), et le second l’ensemble des configura-tions en collision (i.e. en collision ou en contact) avec les obstacles.

FORMULATION DU PROB-LÈME DE PLANIFICATION DE

TRAJECTOIRE

Avant d’aborder le problème de la planification du chemin, il faut d’abord le définir. Un chemin pour le robot entre deux configurations Qinit et Qfinale est une fonction con-tinue τ telle que :

où« C » est l’espace des configu-rations du mobile.

Si toute configuration définie par le chemin τ entre l’intervalle [0, 1] se trouve dans l’espace Clibre, il s’agit alors d’un chemin libre d’obstacles.

Comme cité plus haut, l’espace des configurations C peut être décomposé en deux sous espaces complémentaires : Clibre et Cobs. Puisque nous voulons que notre robot mobile n’entre pas en colli-sion avec des obstacles, la recher-che de chemin doit donc se faire dans l’espace Clibre. Le prob-lème de planification de chemin peut donc se ramener à définir

le sous-espace Clibre puis de rechercher une suite de configu-rations continues qui formerons le chemin reliant la position initiale à la position finale tout en respectant les contraintes cinématiques du mobile.

Comme solution à ce problème, de très nombreux algorithmes et méthodes ont été développés à travers le temps, certaines de ces méthodes s’étant fait remarquer plus que d’autres. Nous essay-erons donc dans cet article de présenter les plus pertinentes d’entre elles.

ENVIRONNEMENT CONNU VS ENVIRONNEMENT INCONNU

La planification de trajectoire repose essentiellement sur l’interprétation de l’ensemble des informations disponibles afin de spécifier une série d’actions à imposer au robot tout en respectant un certain nombre de contraintes et de critères. Ces actions peuvent être exprimées sous plusieurs formes : elles peuvent être un ensemble de points de passage lui permettant de se déplacer entre deux configurations données, ou une série de vitesses que le robot doit prendre à chaque instant. Ceux-ci découlent de plusieurs facteurs de natures diverses et dépendent généralement des car-actéristiques du robot et de son environnement.

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Les informations dont le robot a besoin pour planifier une trajec-toire dépendent donc directement de l’environnement. La connais-sance de l’environnement signifie la connaissance de l’emplacement et de la forme des obstacles. On distingue donc naturellement deux cas :

• Lorsque l’environnement du robot est entièrement connu, on lui communique avant qu’il ne commence à se mouvoir les données concernant les limites de l’environnement, la position des obstacles ainsi que leurs formes … etc.

• Lorsque l’environnement n’est pas connu à l’avance, partiel-lement connu ou incertain, il n’est pas possible de séparer la génération de trajectoire du suivi de trajectoire : cette dernière est générée au fur et à mesure que le robot évolue dans l’environnement en se basant sur l’information donnée par les capteurs. Le robot se crée alors lui-même une base de données pour garder des traces de la tra-jectoire accomplie et des obsta-cles localisés.

Pour faire simple, on peut dire que la problématique de la plan-ification de trajectoire se scinde majoritairement en deux prob-lèmes : exprimer les obstacles dans l’espace des configurations, et trouver un chemin dans l’espace libre.

UN PROBLÈME, PLUSIEURS MÉTHODES

Il existe plusieurs méthodes de planification de trajectoire pour les véhicules mobiles qui

peuvent être classées de différ-entes façons,en se basant sur dif-férents critères. L’une d’entre-elles se fait en distinguant deux sortes de méthodes de planification de trajectoire : les méthodes exactes (ou déterministes) et les méthodes probabilistes.

Les méthodes de planifica-tion exactes (ou méthodes com-plètes) garantissent la résolu-tion du problème si cela est pos-sible, et indiquent quand cela ne l’est pas. C’est la première famille de méthodes développées pour résoudre les problèmes de plan-ification de chemin.

Les méthodes de planification non-déterministes sont dites à com-plétude probabiliste. La spécificité des méthodes probabilistes peut se résumer en un parcours alé-atoire de l’espace de recherche, réduisant ainsi la complexité de la résolution. La solution trouvée n’est pas unique et est souvent sous-optimale.

MÉTHODES DÉTERMIN-ISTES DE PLANIFICATION DE

TRAJECTOIRE

Les méthodes complètes en réso-lution ou méthodes exactes sont basées sur la discrétisation de l’espace des configurations. Elles garantissent une solution si elle existe, mais uniquement à une résolution donnée.

Dans la littérature, trois principales approches pour la résolution du problème de planification de tra-jectoires apparaissent :

• La méthode de champ de poten-tiel artificiel.

• Les méthodes de recherche de chemin.

• La décomposition en cellules.

Nous allons illustrer le principe des méthodes de planification déter-ministe avec la première famille de méthodes ; soit la méthode de champs de potentiel.

Figure 1 : Méthode des potentielles

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L’idée de cette méthode est de considérer le robot comme une particule sous l’influence des forces d’attraction et de répul-sion engendrées respectivement par l’objectif et les obstacles. La somme de ces deux forces peut être représentée par un champ de courbes équipotentielles.

La particule (le robot dans notre cas) est munie alors d’une énergie potentielle en se trou-vant dans un point plus haut que l’objectif. L’énergie potentielle obligera la particule à descen-dre par un chemin qui ne touche pas d’obstacles car la force répul-sive est infinie en chaque point qui forme ces deniers. La fonc-tion potentielle prend un minimum local correspondant à la configu-ration finale. De cette manière la trajectoire atteindra la configura-tion finale.

En comparaison avec les autres méthodes, cette technique est très efficace, elle peut même être implémentée dans le cas d’obstacles dynamiques.

MÉTHODE PROBABILISTE DE PLANIFICATION DE

TRAJECTOIRE

Les méthodes exactes étaient les premières utilisées pour la plan-ification de trajectoires, mais vu leurs limitations (temps important

de résolution du problème de planification, connaissance pré-alable de l’espace de configura-tion requise, utilisation limitée dans le cas d’obstacles dynamiques…etc.), une deuxième catégorie de méthodes basées sur des algo-rithmes probabilistes a vu le jour.

Les méthodes probabilistes ont été introduites par Kavraki et Latombe sous le nom de PRM (Probabilistic Road map Planner) et Svestka et Overmars sous le nom de PPP (ProbabilisticPathPlanner). Depuis, plusieurs variantes de ces méthodes ont été proposées dans la littérature mais toutes se basent sur le même concept.

Nous n’allons traiter dans cet article que la technique PRM appelée aussi « méthode de construction de réseaux probabilistes » (de ProbabilisticRoadmapPlanner), les autres méthodes se basant généralement sur le même principe.

La technique développée se décompose en trois phases : phase d’apprentissage, phase de recher-che et une phase de lissage des chemins. La figure ci-dessous illus-tre les trois étapes d’une méthode probabiliste classique permettant

la résolution d’un problème de planification de mouvement.

La première phase consiste à cap-turer la connectivité de l’espace libre par un graphe appelé : « Roadmap », construit à partir de points choisis aléatoirement (suivant un algorithme) dans l’espace des configurations. Les points tirés doivent appartenir à l’espace libre. Les configurations tirées sont alors reliées entre-elles au moyen d’arêtes libres qui cor-respondent à des chemins locaux faisables pour le robot.On obtient alors un graphe G = (N, A), où N est l’ensemble des nœuds du graphe et A l’ensemble de ses arêtes, capturant la topolo-gie de l’espace libre.Lorsque le graphe construit reflète la connectivité de l’espace des configurations libres, il peut être utilisé pour la résolution des dif-férentes requêtes de planification. La phase de recherche consiste à relier dans un premier temps la configuration de départ et d’arrivée aux nœuds du graphe. En cas de succès, une recherche de chemin dans le graphe est effectuée. Ce chemin, quand il existe, est une séquence de chemins locaux pré-alablement calculés dans la pre-mière phase.

Figure 2 : les trois étapes de PRM : a) Phase d’apprentissage. b) Phase de recherche. C) Phase de lissage.

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En raison du caractère probabiliste du planificateur, le chemin solu-tion n’est généralement pas lissé. Il peut donc être long et irrégulier. Une phase d’optimisation locale ou plutôt de lissage s’avère donc nécessaire.

L’une des plus simples parmi les nombreuses méthodes de lissage consiste à découper aléatoirement le chemin à lisser en trois parties, et à essayer de remplacer chacune d’elles par le chemin reliant leurs extrémités. Dans le cas où l’une des portions calculées est plus courte que la séquence initiale des chemins locaux, elle remplace la séquence initiale. Cette opération est répétée jusqu’à ce que le gain du lissage devienne négligeable ou que la durée fixée à la phase

d’optimisation soit écoulée.

Comme expliqué plus haut, plus-ieurs variantes de ces méthodes ont été proposées dans la littéra-ture même si toutes se basent sur le même principe.Ces variantes viennent généralement modifier une (ou plusieurs) phase(s) de la méthode de base afin qu’elle soit plus performante dans certains cas spéciaux. Par exemple, dans le cas où l’environnement présente des passages très étroits, ou pour permettre une meilleure détection des collisions.

AUTRES APPLICATIONS DES MÉTHODES DE PLANIFICA-

TION DE TRAJECTOIRE

En plus de la planification de tra-jectoire pour les véhicules mobiles, d’autres applications ont accompa-gné le succès de ces méthodes. L’application la plus simple étant la planification du mouvement d’un objet « free-flying » à 6 degrés de liberté dans un environnement 3D. Plusieurs exemples de références ou « étalons » ont été présentés dans la littérature afin d’évaluer les performances des différents algorithmes de planification développés.

Les techniques de planification peuvent également être appliquées pour automatiser la production

d’animations d’artefacts virtuels dans des logiciels d’animation graphique. Ce domaine de recher-che a été propulsé par l’industrie du cinéma et du divertissement. On retrouve également de nom-breuses applications dans le domaine des jeux vidéo, où beau-coup de moteurs graphiques sont basés sur ces techniques.

Un autre champ d’applications moins prévisible est apparu très récemment suite au progrès des techniques de modélisation moléculaire. En effet, la géomét-rie joue un rôle important dans la compréhension des mécanismes mettant en jeu des protéines, en particulier pour la prédiction de leur structure. Les structures pro-téiniques sont modélisées par des chaines cinématiques pouvant atteindre plusieurs milliers de degrés de liberté. La complexité de telles structures impose l’utilisation des méthodes probabilistes pour la planification de mouvement.

Par Amrouche Sadek

Figure 5 : Optimisation de trajectoire

Figure3 : Génération de positions alé-atoires sans collision dans l’espace

de travail

Figure 4 : Construction du réseau

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PRINCIPE PHYSIQUE

La guitare possède six cordes de longueur L=64,2 cm, et conver-tit l’énergie de vibration selon le type de l’instrument. En effet, cer-taines guitares sont dites « acous-tiques » parce qu’elles convertis-sent l’énergie vibratoire des cordes en son mécaniquement, notam-ment via la table d’harmonie et la caisse de résonance qui y sont intégrées, ou par un système dit à résonateur. Par opposition, les guitares électrique transforment la vibration des cordes en son à l’extérieur de l’instrument avec un apport d’énergie électrique (amplif-icateur). C’est en appuyant sur les cases situées sur le manche de la guitare qu’on réalise un rac-courcissement de la longueur du fil, ce qui a pour effet de changer la fréquence de vibration de celui-ci et donc, de tonalité.

Les fréquences des notes émises par chaque corde à vide, sont indi-quées sur la figure ci-contre. Par exemple, la corde de Mi qui vibre

à 82,4 Hz est la plus épaisse, donc celle qui est placée le plus haut quand la guitare est tenue par un droitier, et le plus bas quand celle-ci est tenue par un gaucher.

Une guitare acoustique utilise le même principe que tous les autres instruments à cordes pour générer du son : la projection de vibrations.

Le phénomène est assez simple : en pinçant une corde, celle-ci vibre. Les vibrations de la corde se propagent autour d’elle en pertur-bant les ondes environnantes. Les cordes étant reliées au corps de la guitare, leurs vibrations se propa-gent dans celui-ci et sont ampli-fiées dans la caisse de résonance de ce dernier.

Considérons une corde souple tendue entre deux points d’attache distants de L, et faisons-la vibrer.

Un petit retour en prépa s’impose pour revenir à l’équation d’onde, et se rappeler que, premièrement, plus la corde est tendue, plus le son perçu sera aigu, et deuxième-ment, qu’à tensions égales, les cordes les plus minces produisent un son plus aigu. Les paramètres physiques qui interviennent sont donc la tension de la corde et sa masse linéique.

L : longueur de la corde(m)f : fréquence (Hz)

λ : longueur d’onde (m)T : Tension (N)

μ : est la densité linéique de masse de la corde (kg/m)

Histoire de jeter un petit coup d’œil de polytech-nicien sur cet instrument mythique, nous aborderons le thème de la guitare non pas dans le cadre de la musique mais dans celui de la phy-sique, à commencer par sa constitution.

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L A G U I TA R E : I N S T R U M E N T D E M U S I Q U E E T S Y S T È M E P H Y S I Q U E VIBRATIONS

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Considérons un segment de la corde, et faisons le bilan des forces qu’elle subit en appli-quant le deuxième principe de la dynamique (La somme des forces extérieures appliquées au système vaut la masse que multi-plie l’accélération).

À tout instant, la position latérale d’un point de la corde est donnée par la coordonnée y (x,t).

A la vitesse d’un point de la corde est donnée par :

Et donc l’accélération d’un point de la corde est donnée par :

En considérant seulement des petits déplacements selon y, l’égalité suivante est établie :

En faisant tendre dx vers zéro, on voit apparaître la dérivée de Fy (x)par rapport à x :

Sur la figure 2, il apparait que pour de petits déplacements selon y :

Ce qui représente la pente de la tangente au point y(x,t) et qui devient :

C’est à dire :

En remplaçant cette expression dans le bilan des forces on obtient :

L’équation d’onde de la corde tendue :

Et en comparant avec la forme générale

la célérité des ondes prend la forme :

Puisque pour les ondes sinusoï-dales, la vitesse vaut λ/t (longueur d’onde que divise le temps), alors :

Ce qui prouve que la fréquence croît avec la tension et décroît avec la masse, comme attendu.

Les clefs à la fin du manche per-mettent de jouer sur la tension T, donc de modifier la hauteur du son émis. Elle entre en résonance lorsque les fréquences excitatrices sont multiples de la fréquence f1 à laquelle la corde présente un seul fuseau. Les fréquences qui sont multiples de f1 sont appelées harmoniques. Lorsque la corde vibrante est sur le nième mode,

Fig 2

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Fig 1

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elle présente n fuseaux. Son timbre dépend de la composition des harmoniques et permet de distinguer deux notes de même hauteur jouées par deux instru-ments différents.

L’INITIATION À LA GUITARE:

PAR OÙ COMMENCER ?

Pour la petite Histoire, la guitare a été introduite en Europe via l’Espagne, enrichie par les spécificités folk-loriques et culturelles qu’ont apportées les peuples arabes et berbères qui ont traversé la méditerranée.

Pour commencer la guitare en autodidacte, il faut beaucoup de volonté, et pas mal de temps. Mais la plus grande barrière à surmonter reste l’accordage de l’instrument, en plus de la maitrise de certains accords barrés qui sont des combinaisons de plusieurs notes.

Heureusement, il existe certaines astuces afin de parer à ces difficultés, car même la meilleure des gui-tares sonne faux si celle-ci est mal accordée.

Sur le web il y a un site qui dispose d’un accordeur en ligne (www.TicTone.com) qui est un accordeur chro-matique utilisant le microphone de votre PC.

Vous pouvez aussi télécharger cette application sur Smartphone en allant sur UltimateGuitar Tools.

Sur la quasi-totalité des accordeurs électroniques la convention adoptée est la suivante :

La plupart des guitaristes utilisent quasi systéma-tiquement la corde LA comme référence, c’est à dire la 2ème plus grosse corde. (Nb : la tonalité du télé-phone fixe est un “LA”).

Si vous avez du mal à accorder correctement votre guitare, ou que vous êtes tout simplement un(e) grand(e) flemmard(e), pensez à utiliser les accor-deurs de guitare électroniques. Celui de TicTone est en ligne et gratuit.

Par Badsi Ali

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En mécanique quantique le boson est une classe de particules d’interaction obéissant à la statis-tique de Bose-Einstein, où la distri-bution de l’ensemble des particules d’un système thermodynamique-ment équilibré sur les niveaux d’énergies se fait sans restric-tion de nombre de ces particules par état quantique, tout en con-sidérant ces dernières indiscern-ables vu leur propriété de symé-trie commune. Quant au boson de Higgs, il s’agit d’une particule élémentaire qui a la propriété de conférer leurs masses aux autres particules.

Théoriquement, nous savons que toute la matière est faite de parti-cules qui interagissent. Le modèle standard de la physique des par-ticules nous explique comment la matière est faite, mais non la dif-férence des masses entre les élé-ments. En effet les scientifiques se sont toujours posé la question sui-vante: pourquoi certains éléments et particules sont plus lourds que d’autres? A titre d’exemple : la

masse du quark étant le plus petit composant à l’intérieur des protons et des neutrons d’un noyau, est 175 milliards de fois plus grande que celle d’un neutrino. De plus, les physiciens ont toujours cherché l’existence et étudié le comporte-ment des bosons associés aux quatre forces fondamentales (force nucléaire forte, la force faible, la force électromagnétique, et la force gravitationnelle) et ont compris l’existence d’un lien entre deux de ces forces : la force faible qui est responsable des intégra-tions radioactives et la force élec-tromagnétique qui agit sur les par-ticules chargées.

Le modèle standard est basé sur la « théorie de l’unification » indi-quant que la force électrofaible est manifestée à la fois par l’électricité,

la lumière, le magnétisme ainsi que certains types de radioactiv-ité. Le hic dans ce modèle n’était pas dans la description de cette force, mais dans ses bosons asso-ciés connus par les bosons W et Z qui paraissaient dépourvus de masse alors qu’en réalité, ils ont une masse équivalente à 100 fois celle du proton. Le modèle stan-dard était donc incomplet.

C’est ainsi qu’en 1964, un mécanisme mathématique a été proposé par le Britannique Peter Higgs et les Belges François Englert et Robert Brout. Dans leurs publications, ils expliquent la génération de la masse connue par la grandeur qui nous donne une inertie, et font intervenir le boson de Higgs.

« The God Particule: If the Universe Is the Answer, What Is the Question? » était l’ouvrage du scientifique Leon Lederman où le terme : « particule de Dieu » faisant référence au boson de Higgs a fait son apparition.Où est le rapport avec Dieu ? Cette particule est-t-elle aussi importante que son nom l’indique ?

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L E B O S O N D E H I G G S PHYSIQUE

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Le calcul des deux physiciens a pu conférer leurs masses respec-tives aux bosons W et Z, ainsi qu’une masse nulle au photon. Théoriquement, c’était correct, mais il fallait le prouver par l’expérience.

Selon la théorie de Brout-Englert-Higgs, nous baignons tous dans un champ scalaire appelé « le champ de Higgs». Une propriété de l’espace qui confère sa masse à la matière, par interaction de ses particules avec ce dernier. En effet, plus l’interaction est importante, plus la masse l’est.

Difficile à imaginer, mais on peut comparer ce champ à une piste enneigée. Un photon survolant la

couche de neige la traverserait à la vitesse de la lumière puisqu’il ne serait pas en contact avec celle-ci, en résulterait sa masse nulle. Par contre, un homme équipé d’une motoneige avancerait assez rap-idement, mais pas avec la même vitesse que le photon, car la moto-neige serait en faible interaction avec la couche de neige.

Si cet homme abandonnait sa motoneige pour marcher pieds nus, l’interaction serait beaucoup

plus importante. La résistance au mouvement le serait donc aussi, et il aurait beaucoup plus de diffi-culté à avancer.

En 2012, fruit d’un travail acharné des scientifiques, ce fameux boson a été observé au CERN à Genève, grâce au plus puissant accéléra-teur de particules, le «LHC» (Large Hadron Collider) de 27km de cir-conférence, et dont la construc-tion et l’exploitation ont nécessité plus de neuf milliards d’euros ainsi qu’environ 7000 chercheurs dans le monde entier.

Dans cet accélérateur, des protons sont envoyés les uns contre les autres à des vitesses proches de celle de la lumière.

L’interaction cause un choc impor-tant qui engendre des énergies si élevées, que les particules qui interagissent passent assez de temps dans notre dimension pour qu’on puisse les observer, sachant que dans l’univers prim-itif, les concentrations d’énergies étaient telles que ces particules étaient omniprésentes. C’est ainsi que le boson de Higgs a fait son apparition pour la première fois sur l’écran de l’accélérateur. le résul-tat fut confirmé par les principaux détecteurs Atlas et CMS.

Le 14 juillet 2012 une nouvelle par-ticule a été découverte, fort prob-ablement, cette particule était le boson de Higgs dont l’existence fut prédite plus de 40 ans auparavant.

Cependant, l’identification n’est pas confirmée à 100%, car en modèle théorique, l’une des pro-priétés quantiques qui corre-spond à la rotation de la particule sur elle-même (le spin) doit être nulle pour ce boson (c’est-à-dire qu’il ne présente jamais deux fois

la même configuration en tour-nant, ce qui n’a toujours pas été mesuré d’après le physicien fran-çais Etienne Klein (directeur de recherche au CEA et professeur en philosophie des sciences).

Quant à l’attribution d’un nom comme « Particule de Dieu», ce n’est rien d’autre qu’une méta-phore illustrant l’importance d’une telle particule qui explique le fonc-tionnement de l’univers et l’origine de la masse, et qui donne ainsi

une réponse à tant de questions posées par les physiciens qui se sont aventurés dans la recher-che, en commençant par des pré-dictions théoriques sur papiers, et aboutissant à des résultats expéri-mentaux à l’aide d’un immense accélérateur. La confirmation expérimentale de cette dernière découverte a conduit à l’attribution d’un prix Nobel de physique à François Englert et Peter Higgs en 2013, mais malheureusement pas à R.Brout après son décès.

NB: Le boson porte le nom de Higgs et non des autres physiciens car il était le seul dans sa publication à ajouter que cette particule-là est un boson, en plus des équations mathématiques proposées et validées.

par Aïssi Brahim

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Photo d’une partie du LHC/ CERN

Peter Higgs (Nobelprize.org)

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C’est ainsi que décrivit Empédocle (vers 460 av. J.-C.) la nature de toute chose comme étant con-stituée d’un ou plusieurs de ces quatre éléments :

Le feu désigné par Zeus, l’air par son épouse Héra, la terre par Aidônéus (ou Hadès) dieu

des enfers, et enfin l’eau par Nestis (ou Poséidon) dieu des océans.

Le feu, symbole du courage, de l’amour, de la guerre et de la passion, a occupé une place particulière chez plusieurs civil-isations. Les perses le consi-déraient comme leur protecteur et entretenaient des feux sacrés qui ne devaient jamais s’éteindre.Chez les grecs,c’était l’arme qui a été donnée aux hommes par Prométhée et pour laquelle il fût enchaîné à un rocher dans les montagnes du Caucase par

Héphaïstos. Enfin, dans les reli-gions monothéistes les plus influ-entes, le feu symbolise la punition divine.

Cet article cependant traitera du feu en tant que phénomène physique, faisant intervenir divers concepts aussi importants qu’intéressants, notamment celui du « corps noir ».

Commençons par le commence-ment : supposons que vous voyez l’image d’un objet devant vous. Pour ce faire, une lumière blanche est réfléchie par l’objet jusqu’à atteindre instantanément vos yeux (en réalité, la lumière est réfléchie dans toutes les direc-tions dont celle de nos yeux). Cette lumière est composée de plus-ieurs couleurs correspondant à des fréquences d’ondes électro-magnétiques différentes.

Un objet est rouge si toute la

lumière incidente (c’est-à-dire, qui se dirige vers l’objet) est absorbée par celui-ci, exceptée la lumière rouge qui elle sera réfléchie vers l’œil de l’observateur.

Qu’en est-il d’un objet blanc ? Un objet est blanc si toute la lumière incidente est réfléchie ! C’est-à-dire qu’aucune onde lumineuse n‘est absorbée.

Un objet noir, quant à lui, apparait comme tel si toute la lumière inci-dente est absorbée, aucun rayon lumineux n’est donc réfléchi vers nos yeux !

Un « corps noir » c’est à peu près pareil. Il absorberait toute la lumière incidente sans rien en réfléchir, mais bien plus encore, il ne réfléchit pas non plus tout autre rayonnement électromagnétique, tel que les rayons X, Infrarouges ou Ultraviolets…

« Connais premièrement la quadruple racine de toute chose :

Zeus aux feux lumineux,Héra mère de vie, puis Aidônéus, et Nestis enfin, aux pleurs dont les mortels s’abreuvent. »

24 c o m m e n t ç a m a r c h e ?

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Q U ’ E S T- C E Q U E L E F E U ?

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Un corps noir est un objet théorique idéal à l’instar des gaz parfaits, qui n’existe pas réellement. Les objets physiques qui s’en rapprochent le plus sont appelés « corps gris ». Ces derniers ne réfléchissent qua-siment pas les ondes électromag-nétiques qu’ils reçoivent.

Un corps noir n’est pas forcé-ment noir. Bien qu’il ne réfléchisse aucun rayon lumineux, il peut lui-même en être une source. En effet, tout objet ayant une température supérieure au zéro absolu émet une onde électromagnétique d’une fréquence proportionnelle à sa température. Ce phénomène est connu sous le nom de « ray-onnement du corps noir ».

Les basses fréquences corre-spondent aux ondes radio, suivis des ondes Infrarouges, puis de la lumière visible !

Nous-même agissons comme des corps noirs, mais notre tempéra-ture est trop faible pour rayonner de la lumière visible. Nous rayon-nons par contre dans le domaine

infrarouge, et c’est sur ce principe que se basent les lunettes à vision infrarouge.

La lumière que nous recevons du soleil et des étoiles n’est en fait que l’effet du rayonnement du corps noir ! Le soleil étant très chaud, il émet des ondes à fréquences assez élevées pour être visibles, et là, nous nous rapprochons de notre objectif…

La lumière émise par le feu provient de deux phénomènes, l’échange d’électrons entre le combustible et le comburant, et le rayonnement du corps noir.

Le feu résulte de la combustion d’un combustible comme le bois, le papier ou l’essence, en présence d’un comburant (qui est souvent de l’air) et d’une énergie d’activation, une étincelle par exemple ! Ces trois conditions sont souvent appelées « triangle du feu » auquel s’ajoute la présence nécessaire de radicaux libres.

La combustion étant une réac-tion d’oxydo-réduction, l’échange d’électrons libère de l’énergie, qui va elle aussi être émise sous forme de lumière.

Le gaz chaud agit comme un corps noir, il émet une lumière de couleur variable, bleue quand c’est très chaud (aux environs de 2000°C) ou rouge quand ça l’est moins (envi-rons 1000°C).

Notre périple pour comprendre le feu touche à sa fin ! Nous avons vu que la lumière émise par le feu était provoquée par deux phénomènes, le rayonnement du corps noir, et l’échange d’électrons. Par ail-leurs, la chaleur libérée par le feu résulte elle du phénomène de com-bustion. À présent, j’espère que vous comprenez mieux ce qu’est le feu, que vous voyez les phé-nomènes microscopiques et mac-roscopiques qui l’engendrent, et qu’au travers de cette compréhen-sion, vous apprécierez la réelle beauté du feu…

par Briedj Fawzi

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Vous avez sûrement dû entendre ce terme quelque part, dans différents contextes. LaTeX, qui se pro-nonce “lateK” revient assez souvent. Mais, concrète-ment, qu’est-ce-que c’est? Pour moi, c’est un chef d’œuvre fait des mains (ou plutôt des doigts) de Leslie Lamport.

Tout ça c’est bien beau … Mais on ne sait toujours pas ce que c’est !

Si vous faites un tour sur le net, vous y trouverez beaucoup de définitions.Voici la mienne. Latex est un éditeur de texte en lignes de commande,ou par interface graphique « Open Source » d’une efficacité remarquable.

J’ai Microsoft office, libre office… Pourquoi me casser la tête à l’adopter ?

Personnellement, quand je rédige des documents sous Word ou bien Writer, je galère toujours pour faire une bonne mise en page, que ce soit pour aligner les images ou bien, encore plus galère, les tableaux. C’est en discutant avec un ami que j’ai découvert Latex. J’en avais déjà entendu parler avant, mais ce fut le déclic qui m’a poussé à m’y mettre. La vielle des examens, j’installe ce fameux LaTeX sur mon ordinateur, et là … Ce fût le coup de foudre total. Cet éditeur de texte est d’une simplicité frappante ! J’ai donc décidé de partager ce que j’ai appris jusqu’ici avec vous, et de faire ce tutoriel qui sera complété au fur et à mesure des apparitions de Polymag. Dans cette première partie, je vais aborder la création d’un document sous Latex et les instructions qui revien-nent le plus souvent.

Pour un adepte de la programmation, les termes « Instructions » et « Compilation » vont de pairs, et ce

n’est pas faux ! Pour utiliser Latex vous avez besoin d’un éditeur de texte basique (notpad, bloc-notes) et d’un compilateur pour interpréter les instructions et faire la mise en forme du document final.

Personnellement, j’utiliseTeXstudio que je vous con-seille vivement si vous êtes sous Windows. Pour les télécharger, vous n’avez qu’à cliquer ici https://www.tug.org/protext/. Protex est un fichier assez volumineux, mais il présente l’avantage d’avoir plus-ieurs bibliothèques qui nous seront nécessaires par la suite.

Voici les étapes à suivre :

Une fois le fichier téléchargé, vous devez le décom-presser dans un dossier de votre choix pour pouvoir lancer l’installation. En double-cliquant sur le fichier téléchargé, vous afficherez ça :

Cliquez ensuite sur « Extract ».NB : L’extraction peut prendre un bon bout de temps, soyez patient !

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, . . .

Q U ’ E S T C E Q U E ? TUTO

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Une fois l’extraction faite, cherchez le dossier « MiKTeX», dans le dossier préalablement extrait, et lancez l’installation (l’opération est cette fois-ci rapide !)

Une fois l’installation de MiKTex finie, vous êtes prêts à écrire votre propre document ! Mais les fainéants chroniques que nous sommes ne refuseraient pas un peu d’aide, c’est pourquoi nous allons installer TexStudio.

Toujours dans le dossier d’extraction, vous trouverez un dossier nommé « TexStudio » (Captain Obvious !). Lancez l’installation.

Les amoureux de Linux pourront aussi être comblés en utilisant VIM ou bien NANO pour l’édition, et en passant sous ligne de commande pour faire la com-pilation. Je vous conseille d’utiliser « texlive » que vous pouvez chercher et installer en ouvrant votre terminal et en y écrivant :

Vous pouvez bien évidemment ajouter des pack-ages de la même manière. Si vous êtes sous Ubuntu ou bien une distribution Debian et que vous voulez un éditeur de texte moins archaïque que VIM, vous pouvez utiliser Gedit, avec un plugin de Latex. Il vous suffira alors d’écrire :

et le tour est joué !

Pour les « terminalophobes », Ubuntu a pensé à vous et vous procure la Logitech Ubuntu, une petite recher-che comblera tous vos besoins.

Maintenant qu’on a tous les outils en main, on peut créer notre premier document avec Latex.

Etant donné que je travaille sous Windows, je vais utiliser Texstudio, mais j’accompagnerai aussi les util-isateurs de Linux.

And GO !Ouvrez votre TeXstudio et tapez «Ctrl + N » pour ouvrir un nouveau document vierge.

Voilà ce qui devrait apparaitre: (fig1)

La partie supérieure (1) est notre espace de travail. C’est là où on va insérer notre texte ainsi que les dif-férentes instructions.

La partie inférieure (2) est la partie « messages » et fichier « log ». Pour faire simple, si vous commettez une erreur de syntaxe, et si une erreur se produit lors de la compilation, des messages d’erreurs vont s’afficher et vous pourrez y remédier.

Maintenant,on va passer aux choses sérieuses et y ajouter quelques lignes, histoires de remplir les vides.

Ci-dessous une structure typique expliquée plus en détails.

sudo apt-get INSTALLtexlive-full

sudo apt-get install gedit-latex-plugin

\documentclass[a4paper]{report}

\usepackage[utf8]{inputenc}\usepackage[T1]{fontenc}\usepackage[french]{babel}

\begin{document}\title{LoremIpsum}

\author{Flan BEN FLAN}\date{xx mai20XX }

\maketitle

\end{document}

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\documentclass[a4paper]{report}

\usepackage[utf8]{inputenc}\usepackage[T1]{fontenc}

28 m e d i a

La première chose à faire est de spécifier quel type de document vous rédigez. Pour ce faire, vous devez aller dans l’espace de travail et y mettre :

Examinons cette ligne :

Petite précision : il ne s’agit pas d’un slash mais d’un anti-slash (back slash) au début de la commande. Si vous ne le rajoutez pas, votre compilateur va vous signaler une erreur.

• « documentclass » : Pour définir quel type (classe) de document vous allez rédiger.

• [a4paper] : Pour dire que c’est un document A4 (plusieurs autre format peuvent être utilisés).

• {report} : Pour préciser que le document est un rapport (d’autre type de document existent, ils seront cités dans l’annexe).

Ces deux lignes jouent approximativement le même rôle : éviter les problèmes d’accents.

\usepackage[french]{babel}

Pour celle-là, je vous laisse deviner comme des grands. Si vous rédigez en anglais, vousn’aurez qu’à supprimer cette ligne.

\begin{document}

Cette ligne veut dire que vous allez (enfin) com-mencer à rédigez votre rapport.

\title{Loremlpsum}

C’est la première ligne écrite bien grand, bien beau, au tout début.

\author{Flan BEN FLAN}\date{xx mai 20xx}

Juste en dessous de la première ligne, vous trouverez l’auteur du document ainsi que la date.

Pour la date, vous pouvez laisser Latex la gérer, ou mettre celle que vous voulez.

\maketitle

Remarquez que plus haut, j’ai souligné le mot « ligne », car si vous ne rajoutez pas le maketitle tout ce qui suivrait serait en dessous de la ligne. Vous l’aurez compris, le maketitle sert à créer la page de garde.

\end{document}

Et oui, notre document (ou plutôt notre page de garde) est déjà terminé et bien vide.Une fois le tout compilé vous aurez le résultat présenté dans la figure2.La partie 3 de la figure2 représente un aperçu que le logiciel lance une fois la compilation faite et réussie.Quant au fichier PDF, il sera créé là où vous aurez enregistré le fichier.

Voilà pour ce numéro ! Maintenant, vous savez créer un document et vous connaissez les éléments de bases. Voici quelques liens qui vous seront très utiles. N’hésitez pas à y jeter un coup d’œil !

Tuteurs

Openclassrooms

Latex-project

NB : dans le dossier où vous avez fait l’extraction de « protex » il y a un dossier nommé « doc » vous trouverez des documents qui vous aiderons, juste BEAUCOUP !

par Guerroudj Salym

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Figures

Figure N°: 1

Figure N°: 2

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Dossier réalisé par :

• Lyes Bouchene

• Ikram Boukhedimi

• Rayana Boubezari

• Tahar Allalouche

• Otmhane Outayeb

P O U R S U I V R E S E S É T U D E S À L’ É T R A N G E R . . .

À Q U E L L E S P O R T E S F R A P P E R ?

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Q. Bonjour Othmane, pouvez-vous nous décrire votre par-cours ?

Bonjour,

Après avoir décroché mon bacca-lauréat en 2007, j’ai rejoint l’École Polytechnique d’Alger pour un tronc commun de 2 ans, je me suis alors orienté vers la spéci-alité Génie des Procédés/Génie Chimique car je voulais être dans une filière qui donnait la possibilité d’acquérir des connaissances sur les process de production dans les différentes industries (énergétique, agroalimentaire, pharmaceutique, etc.). C’est durant cette spécialité et particulièrement en deuxième année que ma passion pour le domaine de l’énergie s’est accen-tuée, je savais donc dans quel secteur je voulais faire ma carrière.

Par la suite, j’ai rejoint l’École Centrale Paris en 2012 pour un Mastère Spécial isé en Management de l’Innovation.

Q. Qu’est-ce que la formation de l’ECP (École Centrale Paris) vous a apporté de plus ?

A la fin de mon cursus à l’ENP, je sentais qu’il manquait une composante importante à mon profil : ayant l’ambition d’occuper un poste rassemblant la composante technique mais aussi gestion de projet avec une approche « busi-ness », il me semblait nécessaire de compléter ma formation par ce deuxième aspect.

Au-delà des études, cette forma-tion a contribué à mon développe-ment personnel et professionnel à travers deux aspects importants :

D’un point de vue profession-nel, j’ai pu évoluer dans un envi-ronnement compétitif et orienté « entreprise ». En effet, la plupart des intervenants de l’ECP travail-lent dans le monde de l’industrie ou possèdent leurs propres cabi-nets de conseil, ils nous donnaient donc une vision réelle de ce qui se passait sur le terrain. En plus de cela, nous étions constamment challengés sur des problématiques liées à l’entreprise avec des études de cas ou des projets d’innovation que nous devions effectuer en entreprise tout au long de notre cursus d’études, à raison de deux jours par semaine.

D’un point de vue personnel, j’ai beaucoup aimé l’aspect « travail en équipe » qui était omniprésent dans la formation, notamment sur les projets d’innovation. Nous

étions aussi constamment amenés à faire des présentations, ce qui m’a permis de prendre de l’assurance pour la prise de parole en public. Mais l’expérience la plus enrichis-sante fut le voyage d’études que nous avons effectué à la fin de la période de formation et juste avant le stage, pendant lequel nous sommes partis en Chine à la découverte de l’univers des entre-prises chinoises mais aussi des entreprises occidentales instal-lées en Chine telles que Safran et Schlumberger. Ce voyage nous a aussi permis de découvrir le campus de l’École Centrale Pékin, où des étudiants chinois suivent le même programme d’études qu’à l’École Centrale Paris.

Q. Aujourd’hui, les étudiants de l’ENP qui souhaitent poursuivre leurs études à l’étranger (notam-ment en France) ont beaucoup

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M A S T È R E S P É C I A L I S É À L’ É C O L E C E N T R A L E P A R I STémoignage : Interview d’Othmane Outayeb, diplômé de l’École Polytechnique d’Alger suivi d’un Mastère Spécialisé à l’École Centrale Paris.

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de choix de parcours à la fin de leur cursus : universités, écoles de commerce, Mastères Spécialisés… Quel serait votre conseil par rapport à ces choix ?

Pour moi, il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, tout dépend de ce que l’on veut faire. Il est vrai qu’aujourd’hui, avec la crise économique, les gens issus de formations universitaires ont de plus en plus de mal à s’insérer dans le monde de l’entreprise. Il n’empêche que je connais des per-sonnes ayant suivi ce parcours qui s’en sont très bien sorties par la suite. Toujours est-il que sortir d’une bonne école d’ingénieur ou de commerce a un certain poids sur le CV.

En ce qui concerne les forma-tions en école de commerce, je les conseillerais plutôt aux per-sonnes qui, à la fin de leur cursus, ne sont pas sûres du domaine dans lequel elles veulent tra-vailler et souhaitent s’ouvrir à de nouveaux horizons. Dans ce cas, reprendre un parcours de 3 ans d’études représente une opportu-nité de tester plusieurs casquettes en entreprise, notamment lors de l’année de césure, sans compter le bagage en connaissances que ces formations peuvent apporter.

Pour ma part, je savais exacte-ment dans quel domaine je voulais travailler : les énergies renouvel-ables. Je n’éprouvais donc pas le besoin de tester autre chose ou de chercher ma voie. Et de mon point de vue, une formation d’un an et demi (stage compris) était ample-ment suffisante pour m’apporter les bagages complémentaires dont j’avais besoin. Les Mastères Spécialisés peuvent être, comme

leur nom l’indique, des forma-tions « spécialisantes » dans un domaine technique précis, ou, comme dans mon cas, un apport de connaissances complémen-taires en gestion de projets, d’une manière assez généraliste.

Q. Après une formation comme l’ENP, n’y a-t-il pas un risque de « déjà-vu » lorsqu’on s’oriente vers un Mastère Spécialisé « Technique » ?

C’est assez rare d’avoir une impres-sion de répétition. Les Mastères Spécialisés ont une spécificité : ce sont des formations de profes-sionnalisation qui ont pour but de faciliter l’insertion dans le marché du travail (ou parfois donner un coup de pousse à sa carrière puisqu’il est assez fréquent de voir des personnes faire un Mastère Spécialisé après quelques années d’expérience). Il en va de soi que vous verrez une grande différence dans la pédagogie d’un Mastère Spécialisé, même s’il s’agit d’une continuité avec la spécialité de l’ENP. Le programme est souvent équilibré entre les modules tech-niques et les modules de gestion de projet avec une dimension économique afin de former des profils polyvalents. Pendant la partie « cursus en école », les étu-diants sont amenés à travailler sur des projets et des problématiques concrètes d’entreprise à dimension technique, les intervenants sont également souvent actifs dans le

monde du travail et permettent aux étudiants d’avoir des mises en situ-ations réelles en partageant leurs expériences. Par la suite, le stage en entreprise de 6 mois à temps complet permet de mettre en pra-tique les connaissances acquises dans un milieu professionnel avec de réelles responsabilités, chose qui manquait également à la for-mation de l’ENP.

Q. Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de cette forma-tion ?

Pour moi et malgré moi, il y a eu beaucoup de remise en question, principalement du fait que la for-mation était très transverse et ne touchait pas forcément au secteur qui m’intéressait : l’énergie.

Je me retrouvais donc avec des ingénieurs issus de diverses spé-cialités mais aussi avec des gens issus d’écoles de commerce ou sciences politiques : c’était une richesse de travailler avec des per-sonnes ayant des parcours aussi diversifiés et en même temps une frustration de ne pas être avec des gens qui partagent ma passion pour le domaine de l’énergie, ni d’avoir des cours orientés vers ce domaine.

Il y avait aussi le fait que la for-mation étant assez généraliste, j’avais l’impression qu’en sortant, je pouvais travailler dans n’importe quel domaine. Je me suis donc parfois demandé si je ne devrais pas m’orienter vers un premier poste généraliste, comme consul-tant, pour avoir l’occasion de voir autre chose, ce qui était assez déroutant quand on sait que j’étais arrivé à la base avec un projet pro-fessionnel bien précis.

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Q. La formation que vous avez suivie à l’École Centrale Paris vous a-t-elle permis d’atteindre vos objectifs professionnels ?

Malgré des moments de doute, la réponse aujourd’hui est incontest-ablement un grand oui ! Au-delà de l’aspect professionnalisant de la formation dont j’ai parlé précédem-ment, le parcours que j’ai suivi m’a permis de travailler sur des projets très intéressants : lors du Projet Innovation durant la période de cours, j’ai pu contribuer au dével-oppement sur le marché d’une start-up évoluant dans l’incubateur de l’École Centrale Paris, avec une solution visant l’économie d’énergie dans les villes.Lors de mon stage de fin d’études,

j’ai eu la chance de rejoindre le groupe Total dans la branche Energies Nouvelles, au sein duquel j’ai pu travailler sur le dével-oppement de projets photovolta-ïques sur la zone Afrique du Nord et Moyen-Orient.Aujourd’hui, je travaille au sein d’un groupe anglais (Wind Prospect) sur le développement de projets éoliens et solaires en France, Allemagne et Afrique de l’Est, tout en étant basé à Paris. Ce poste regroupe les com-posantes techniques du secteur des énergies renouvelables sur lesquelles je voulais travailler, mais aussi l’aspect Business Développement et gestion de projets que je souhaitais intégrer à mon profil. Le bilan est donc, au

jour d’aujourd’hui, très positif.

Q. Quels conseils d’orientation donneriez-vous à quelqu’un qui se trouve aujourd’hui en fin de cursus ?

A ce stade-là, j’aurais deux con-seils principaux :

Le premier étant de faire un bilan sur soi-même, son parcours, les choses qu’on a bien aimées, qu’on a moins aimées et se demander si, aujourd’hui, il y a un domaine ou un métier qui vous fait vibrer. Dans ce cas et sans hésitation, je conseille-rais de poursuivre avec une forma-tion permettant de se spécialiser dans ce domaine ou d’apporter des connaissances complémen-taires afin d’y travailler. Dans le cas contraire, s’orienter plutôt vers une formation généraliste ou un par-cours en école de commerce afin d’avoir l’occasion de tester de nou-velles expériences.

Mon deuxième conseil (et qui m’a beaucoup aidé il y a deux ans), c’est d’échanger au maximum avec les personnes ayant des parcours similaires et ayant suivi différentes voies après l’ENP, en l’occurrence avoir un retour d’expérience et faire un bilan sur ce qui pourrait vous correspondre le mieux.

Enfin, je finirai par dire qu’il n’y pas de parcours type à suivre, tout dépend de son ambition, des moyens qu’on se donne pour réussir et parfois, des coups de chance. Le plus important est de se tracer un chemin et de ne pas perdre ses objectifs de vue. Et comme dirait un célèbre proverbe thaïlandais sur la réussite : « It is hard work, not magic».

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Mais d’abord, de quelles Ecoles parle-t-on?

Il s’agit des Grandes Ecoles de commerce post-bac françaises. Plus particulièrement, l’article con-cernera celles dont l’accès se fait à travers du concours SAI (dont les modalités seront expliquées plus bas). Le périmètre a été délibéré-ment restreint pour deux raisons : Ce sont les meilleures Ecoles de par leur excellence académique et la visibilité de leurs diplômes auprès des entreprises (Ces masters en management sont d’ailleurs régulièrement classés

parmi les meilleurs au monde par le Financial Times) et il est possi-ble de passer le concours entière-ment en Algérie.

Les Ecoles concernées sont les suivantes :

• HEC Paris• ESCP Europe• EM Lyon• Audencia Nantes• SKEMA (pour le master

en management) Grande Ecole, qui est leur « flagship program ».

En plus des élèves issus des classes préparatoires commercia-les françaises, ces Ecoles recrutent énormément à partir d’autres fil-ières en France (Doubles diplômes avec des Ecoles d’ingénieur et uni-versités), ce qui en fait de véritables foyers de la diversité où les étudi-ants apprennent le management.

On peut dire que l’intérêt de ces Ecoles se résume principalement en 3 points :

• La proximité avec les entre-prises, que ce soit au niveau des cours, des forums, des conférences… : Cela donne un aspect beaucoup plus pra-tique à la formation.

• L’acquisition d’une forte expéri-ence internationale : Vous ren-contrerez des étudiants qui viennent de dizaines de pays différents. C’est aussi intéres-sant pour apprendre à travailler dans un environnement inter-national, qu’instructif et enrich-issant pendant votre cursus.

• La flexibilité des programmes qui vous permet, dès que vous avez validé vos cours fonda-mentaux (Finance, Marketing,

L E S G R A N D E S E C O L E S D E C O M M E R C E F R A N Ç A I S E SVous abordez votre dernière année à Polytech, vous voulez poursuivre vos études, mais les masters techniques ne vous donnent pas plus envie que ça ?

Vous voulez développer une double compétence pour vous engager dans une car-rière internationale ?

Les Grandes Ecoles de com-merce françaises sont peut-être le bon choix pour vous !

Cet article n’a pas pour but la promotion de ce type de formations, mais plutôt de donner un aperçu objec-tif de ce qu’elles proposent comme contenu pédagogique et débouchés professionnels.

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Economie,…) de choisir les cours électifs qui vous intéressent afin de construire un parcours personnalisé.

La formation proposée en master Grande Ecole est très générale, même s’il y est possible (voire obligatoire) de se spécialiser.

Autre étape importante de ces masters : les stages. Contrairement à ce que l’on fait en général à Polytech, ces Ecoles exigent des expériences longues (Environ un an). D’ailleurs, la majorité des étu-diants optent pour une année de césure entre leurs deux années de master où ils peuvent se consacrer à leurs stages.

COMMENT Y ACCÉDER ? CONCOURS SAI :

Pour accéder à ces masters, un seul concours : Le Service des Admissions Internationales (SAI).

Ce concours est organisé par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris (CCIP) et est ouvert aux titulaires d’un diplôme de type licence ou supérieur. Avec la préparation requise, ce con-cours est à la portée de tous les diplômés de l’ENP.

Il existe quatre sessions par an (Automne, Hiver, Printemps, Eté) pour vous permettre de postuler au moment où vous êtes prêts. A partir de cette année, il est possi-ble de postuler à toutes les ses-sions à Alger. L’avantage de pos-tuler dès l’automne est que les meilleurs candidats sont présen-tés par leurs futures Ecoles à la bourse Eiffel. Il sera trop tard pour le faire aux autres sessions.

Le concours SAI se déroule sur trois étapes :

LE DOSSIER EN LIGNE

C’est un dossier à uploader

directement sur le site du con-cours. En plus de votre état civil et du paiement des frais du con-cours (180€), on vous demandera :

• Diplôme ou attestation de sco-larité si vous n’êtes pas encore diplômé.

• Relevés de notes universitaires.

• Attestation de niveau d’anglais pour les candidats passant le TAGE MAGE.

• Curriculum Vitae.

• 2 lettres de recommandation académiques

On vous demandera aussi de rédiger des réponses à quelques questions (Essais) qui portent sur votre motivation et votre parcours. Il faudra y consacrer beaucoup de temps pour être le plus percutant possible et tendre des perches au jury le jour de l’entretien. Il aura en effet lu vos essais et il sera donc possible d’anticiper les questions qui en découleront.

L’EPREUVE ECRITE (TAGE-MAGE, GMAT)

Elle prend la forme de tests de logique et de langue dont les deux principaux sont le TAGE-MAGE(Francophone) et le GMAT(Anglophone).

Les deux tests sont dans le même esprit mais nous aborderons le TAGE-MAGE plus en détail pour deux raisons : C’est le seul que l’on peut passer en Algérie (Pas de centres d’examen GMAT en Algérie), et il s’adresse à un public plus large car francophone.

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A Alger, le TAGE-MAGE a lieu au sein de l’ESAA (Ecole Supérieure Algérienne des Affaires). Les dates sont disponibles sur le site inter-net de l’Ecole. Il suffit de mention-ner votre numéro de candidat SAI le jour de l’épreuve pour que votre score soit directement communi-qué à la CCIP.

C’est une épreuve particulière composée de 6 sous-tests de 20mn chacun. Ce n’est pas une épreuve difficile en soi, mais le temps imparti est très court et l’enjeu est d’être le plus efficace possible dans le choix des ques-tions auxquelles on va répon-dre. De plus, il faut être bon dans chacun des sous-tests car on n’a plus le droit d’y retourner une fois les 20mn écoulées, même si l’on gagne du temps sur la partie suivante.

Concrètement, ces sous-tests sont regroupés en trois parties :

Résolution de problèmes : On y fait appel à des notions très basiques de maths (Niveau collège) mais on demande une capacité de calcul mental très rapide et la capacité d’interpréter des énoncés délibéré-ment ambigus. Les épreuves sont aussi très longues et le véritable défi pour les ingénieurs sera de les terminer à temps, la difficulté n’étant pas un problème.

Le raisonnement : Elle se compose d’une partie raisonnement verbal

qui évalue la capacité de juge-ment par rapport à des situations de la vie quotidienne ou des opin-ions. La principale difficulté se trouve dans les questions dans lesquelles on fait appel au juge-ment du candidat. Malgré la diffi-culté de cette épreuve très partic-ulière, il y a pas mal de questions « classiques » qui permettent de gagner des points.

La deuxième partie est compo-sée de suites logiques spatiales (formes géométriques) et alpha-numériques à compléter. C’est une épreuve déroutante au départ mais sur laquelle on progresse très vite une fois qu’on a acquis quelques techniques.

Les compétences verbales :Une épreuve de compréhension de textes (2 ou 3 selon le sujet) avec des questions très précises. Elle fait appel à diverses compétences comme la capacité de synthèse, regroupement d’informations, éval-uation de l’opinion de l’auteur…Etc.

L’expression : Des connaissances linguistiques pointues sont requi-ses pour la réussir (Grammaire, conjugaison) et un vocabulaire très riche. C’est une épreuve qu’il est difficile de préparer dans un temps limité si l’on n’a pas les

prérequis. La meilleure manière de la réussir est d’y consacrer un peu de temps quotidiennement dès que vous avez décidé de passer le TAGE-MAGE.

L’ENTRETIEN

Félicitations ! Après avoir soumis votre dossier et vu votre excellent score au TAGE MAGE, vous êtes admissible ! Il ne vous reste qu’une épreuve : l’entretien.

C’est un entretien classique, mais il faut le réussir à tout prix. Il sert bien sûr à évaluer la motivation du candidat et l’adéquation de son projet professionnel avec son choix, son intérêt pour l’actualité et sa capacité à défendre des opin-ions, mais il est surtout l’occasion pour vous de montrer ce qui vous distingue et pourquoi vous êtes un élève que les Ecoles que vous visez doivent absolument avoir !

Une préparation très sérieuse vous permettra de le réussir. Pour cela, l’association ATLAS aide gra-tuitement les candidats admissi-bles à préparer leurs entretiens avec l’appui d’excellents coachs. Les candidats coachés réussis-sent l’épreuve depuis plusieurs années. Vous pourrez les con-tacter le moment venu.

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FINANCEMENT DES ÉTUDES

Maintenant que vous êtes admis et que vous avez choisi votre Ecole, il vous faut financer vos études qui sont de l’ordre de 33000€ (Avec une petite variation selon les Ecoles) pour les deux années de master. En plus des res-sources personnelles que chacun peut avoir, il existe deux voies de financement principales :

• Le prêt bancaire : Un garant est exigé pour avoir accès au prêt bancaire. Une fois cette

condition remplie il est très simple de l’avoir lorsqu’on est en Grande Ecole. Ce statut permet également de bénéfi-cier de taux très bas.

• L’apprentissage : Existe dans certaines Ecoles (ESCP Europe et EM Lyon notam-ment). Il permet de financer ses études en travaillant en paral-lèle. Un programme aménagé est prévu par l’Ecole et les avantages financiers sont très importants : Frais de scolarité de la période de l’apprentissage pris en charge par l’entreprise (entre un an et un an et demi)

en plus d’un salaire. C’est une voie qui est cependant très exigeante, car l’étudiant doit remplir les mêmes obligations que tous les autres pour ses études en même temps qu’il assume ses responsabilités professionnelles.

PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES

Les perspectives professionnelles qui s’ouvrent à vous après cette formation sont très diverses, tant du point de vue des métiers que des secteurs. La double com-pétence que vous aurez en tant qu’ingénieur polytechnicien sera par ailleurs très appréciée dans les métiers de la finance ou dans les secteurs industriels.

Si vous savez juste que vous voulez vous orienter vers les métiers du management sans plus de préci-sion, les stages de césure sont une excellente occasion de connaitre les nouveaux métiers qui s’offrent à vous. On y effectue en général deux stages de 6 mois pendant lesquels on assume des missions identiques à celle qu’on confie à de nouveaux diplômés. C’est donc le meilleur moyen de « tester » les métiers et/ou industries avant de fixer son projet professionnel.

par Bouchene Lyes

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Considéré comme le diplôme de référence à l’échelle internationale, le doctorat représente le troisième cycle d’études universitaires et est le plus haut grade universitaire qu’on puisse attribuer.

Le diplôme de docteur est attribué à la suite d’un projet de recherche sur 3 années mené par l’étudiant d’ores et déjà titulaire du diplôme de Master, et la rédaction de son manuscrit de thèse et la présenta-tion de celui-ci lors d’une souten-ance publique évaluée par un jury d’experts.

Si l’on veut prétendre à une thèse de doctorat, ou même des post-docs, la première étape à suivre est de s’inscrire à un master « recherche ». En effet, en général,

il existe trois types de master : « master professionnel » si l’étudiant désire de se diriger vers le monde professionnel, le « master recherche » pour percer principalement dans le domaine de la recherche. Certaines univer-sités offrent parfois des masters « indifférenciés » qui permettent d’entreprendre par la suite ou bien une carrière professionnelle ou bien dans la Recherche. Ce qui définit la nature du master est le stage effectué par l’étudiant, en entreprise ou en laboratoire.

Dans cet article, nous allons traiter des différentes questions que les étudiants rencontrent lors de la recherche d’une thèse de doc-torat. Nous citerons les sites per-tinents, et essayerons de donner des conseils concernant la façon de se présenter, même lors d’un premier contact avec des

éventuels encadrants et directeurs de thèses.

Comme nous l’avons susmen-tionné, la première étape vers une carrière en recherche est de s’inscrire à un master recherche. Les étudiants de l’Ecole Nationale Polytechnique (d’Alger) sont admis directement en master II, et ainsi, effectuent une seule année. Cependant, l’étudiant peut se voir réorienté en master I, car certaines universités,très sélectives, exigent de bonnes notes.

L’année d’un master II se compose de deux semestres : Le premier consiste en des cours approfon-dis relatifs au domaine choisi. Il faut faire ses preuves pendant ce semestre et obtenir de bonnes notes, car mieux on est classés, plus on a de chances de recevoir une offre de thèse.

D O C T O R A T E N F R A N C E Polytechniciens, polytech-niciennes. . .Le diplôme d’ingénieur d’état de l’Ecole Nationale Polytechnique offre l’accès à toutes les univer-sités du monde. La France étant la destination de pré-dilection d’un grand nombre d’étudiants algériens, les polytechniciens n’en font pas l’exception. Les questions auxquelles nous tentons de répondre dans cet article sont :

• Comment faire pour accéder au doctorat en France ?

• Quels sont les débou-chés après un doctorat en France ?

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La fin du premier semestre est dif-férente d’une université à l’autre, mais quelque soit la date, il faut commencer à chercher des thèses dès le mois de Février-Mars. En cette période, les écoles doctorales commencent à publier les sujets de thèses pour l’année universi-taire qui suit. Il faut savoir choisir les sujets de thèses par rapport à ses aspirations de recherche, bien sûr, mais aussi par rapport à ses atouts ; à savoir les modules où l’on a les meilleures notes ou où l’on a acquis le plus de pratique. L’objectif est d’avoir les bons argu-ments pour pouvoir défendre sa candidature lors des entretiens, le cas échéant.

Le site « ABG »

Sur ce site, les écoles doctora-les, principalement, françaises, mettent chaque année des offres de thèses. Cependant, on peut également tomber sur des offres d’autres pays tel que l’Allemagne, le Canada, le Royaume Uni…etc.

Une fois inscrit sur le site, on choisit sur les menus déroulants :

Type d’offre : « Offre de thèse »

Spécialité : « Sciences pour l’ingénieur »

COMMENT DÉTECTER LES BONS SUJETS DE THÈSES ?

La première chose à voir est la branche appropriée: génie

électrique, génie chimique…etc. Ensuite, juger si le titre est suf-fisamment inspirant, car ce dernier peut parfois être plutôt compli-qué, auquel cas ceci ne devrait pas constituer un critère de choix très important. Cependant, il est essentiel de faire attention aux « mots clés ». Pour chaque offre, on remarque un ruban intitulé : « Mots clés associés ». Ces mots sont très importants car ils per-mettent de donner une première idée sur le contenu du projet en question. Afin de ne pas perdre de temps, il faut passer par les préreq-uis et le profil de l’étudiant recher-ché. A moins que l’étudiant n’ait aucun et pas un seul des préreq-uis exigés, il ne faut pas négliger le sujet. En effet, la formation de l’Ecole Nationale Polytechnique étant vraiment diversifiée, on trouve parfois des thèses qui se basent sur un ou deux modules enseignés pendant la formation d’ingénieur, des modules dont certains étudiants pouvaient sous-estimer la valeur.

Il faut lire les sujets de thèses pro-posés d’une manière très appro-fondie, voire même effectuer des recherches sur certains termes. Les directeurs de thèses joignent toujours des articles bib-liographiques pour plus de détails sur le sujet en question.

Mis à part l’ABG, les écoles docto-rales postent les offres de thèses sur les sites officiels de leurs lab-oratoires ou universités. Certains laboratoires commencent dès le mois de Février tel que l’INRIA ou jusqu’au mois de Mai tel que « SUPELEC ».

Il ne faut pas hésiter à postuler pour plusieurs thèses dans dif-férents laboratoires et universités

afin d’avoir plus de chance d’être choisi et, pourquoi pas, le choix entre plusieurs offres, le cas échéant.

Une fois la liste des sujets poten-tiels établie, il faut préparer une lettre de motivation pour chaque sujet de thèse. Une seule lettre commune pour toutes les thèses peut être faite mais c’est fortement déconseillé. Il ne faut pas oublier que la lettre de motivation est la première image qu’un directeur de thèse aura de l’étudiant. En effet, il est préférable de mettre à chaque fois les acquis et qualifi-cations relatifs au sujet de thèse pour inciter l’encadrant à vous con-tacter. Une lettre trop « générale » peut être significative de « démo-tivation ». Il faut que le directeur de thèse voie que l’étudiant a bien cerné la problématique traitée par le sujet et qu’il a les qualifications pour. Ainsi, il faut savoir vendre ses acquis ; chose qui ne peut être faite qu’avec des arguments spécifiques au sujet choisi. On peut garder la forme, l’introduction et certaines parties pour toutes les lettres mais le corps de la lettre doit être transformé pour correspondre au sujet traité. Il est conseillé aussi de joindre le numéro de téléphone sur la lettre et sur le CV pour que les professeurs puissent vous con-tacter s’ils jugent nécessaire.

Si un directeur juge votre candida-ture intéressante, il vous contacte par email ou par téléphone. Pour cela, il faut être prêt à répondre à tout instant. Certains laboratoires font des entretiens téléphoniques et d’autre via vidéoconférence, le plus souvent sur « Skype ». Ainsi, du moins pour cette période, il faut penser à mettre un pseudonyme professionnel et correct, de pré-férence type « nom-prénom ».

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Lors du premier entretien, l’encadrant ou le directeur de thèse, ou les deux, se présentent, présentent le laboratoire puis le sujet de thèse. Il faut prendre des notes concernant le sujet pour bien comprendre ce qu’ils disent. Ensuite, ils interrogent l’étudiant concernant son CV, ses stages, et surtout sa motivation vis-à-vis de la thèse. Il faut donner des réponses bien réfléchies, et il est impératif de donner des arguments pertinents car cet entretien sera« LE » critère de sélection des trois candidatures finales. Il est recom-mandé à l’étudiant de poser des questions également pour con-crétiser son intérêt. Par exemple, sur le matériel utilisé, le lieu de la thèse, des possibilités de for-mations prévues pour le futur doc-torant …etc. Ce genre de ques-tions met en évidence l’intérêt de l’étudiant et surtout, le fait que ce dernier a aussi le choix. Après cette étape, l’étudiant n’a plus qu’à attendre la réponse du directeur de thèse pour savoir si sa candidature a été retenue ou non. Comme susmentionné, les directeurs de thèses doivent choisir trois candidats et les clas-sent par ordre de préférence. Ensuite, l’école doctorale, suivant la qualité et le profil de l’étudiant classé premier, décidera de l’attribution ou non d’un finance-ment. Généralement, les écoles doctorales décident selon la lettre de motivation de l’étudiant, son CV, la motivation du directeur de

thèse mais aussi la « lettre de recommandation de l’encadrant du stage ». Il faut noter que pour chaque offre de thèse on demande cette lettre. L’objectif est de déter-miner si l’étudiant est capable de prendre en charge un projet et de s’approprier la problématique. De plus, l’encadrant du stage men-tionne si l’étudiant a l’éthique pro-fessionnelle et l’esprit de travail en équipe. Cette lettre joue un rôle majeur dans le dossier de l’étudiant.

Toute la procédure que nous avons décrite concerne les thèses de doctorat en France. La procé-dure change d’un pays à un autre. Par exemple, pour l’Allemagne ou le Canada, on ne pose générale-ment pas d’offres de thèse. Il faut contacter directement des profes-seurs et discuter de leurs travaux ainsi que les projets sur lesquels ils travaillent.

En résumé, pour obtenir un sujet de thèse dans un bon labora-toire il faut faire ses preuves lors du premier semestre du master, montrer ses compétences durant son stage, et surtout, savoir vendre ses acquis et qualités lors des entretiens.

DÉBOUCHÉS

L’un des principaux débouchés d’un doctorant est la voie de l’enseignement et de la recherche dans le secteur public. En effet, après l’obtention du diplôme, la majeure partie des doctorants intègre des laboratoires de recher-che pour y mener les activités qui y sont liées.

Tout en s’investissant dans ses travaux de recherche personnels, le chercheur publiera les résul-tats de ses analyses et de ses

travaux, participera à la formation des futurs docteurs, encadrera des étudiants en stage, en projet ou en cours. Les laboratoires de recher-ches étant très souvent sollicités par les entreprises, le chercheur participera aussi aux projets pro-posés par celles-ci. Ce large panel d’activités montre le dynamisme et l’évolution permanente auxquels est soumis le chercheur.

Cependant la voie du secteur public est loin d’être la seule. Effectivement, bon nombre de diplômés se dirigent vers de grands groupes industriels et cabinets de conseils privés, qui recrutent des experts dans leurs domaines d’activités afin d’y exercer des travaux de R&D (recherche et développement) ou de consultants techniques. L’avantage principal du docteur comparativement à l’ingénieur en industrie est la pos-sibilité de diriger des travaux de recherche. Il y a aussi un certain nombre de docteurs occupant des postes hors R&D (gestion, admin-istration, finance, management, activités juridiques…). Cette évo-lution est visible chez les docteurs diplômés depuis plus de 10 ans.

Les polytechniciens ont un label de « bons bosseurs ». Pour cela, il faut faire honneur à soi-même, son Ecole et surtout son pays.

par Boukhedimi Ikram

BIBLIOGRAPHIE :Ecole doctorale SUPELEC : http://ed-stits.fr/

theses/sujet-de-theseINRIA : h t tp : / /www. in r ia . f r / ins t i tu t /

recrutement-metiers/offresPour l’Angleterre : http://www.findaphd.com/

Universités de la Sorbonne :https://edite-de-paris.fr/spip/

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Ce pays en fait rêver plus d’un ! Pas surprenant quand on connait le niveau d’enseignement élevé qu’offrent ses universités, qui sont en tête des classements mondiaux. Elles sont aussi, pour la plupart, dotées de toutes les infrastructures nécessaires pour le bon dével-oppement et l’épanouissement de leurs étudiants telles que les labo-ratoires de recherches équipés de matériel de pointe et les centres sportifs. Les campus britanniques sont extrêmement bien étudiés afin d’optimiser le temps libre des étudiants.

De plus, parler Anglais couram-ment demande un petit peu plus que regarder des films en version originale une fois de temps en temps. Rien de mieux que con-naitre et vivre avec des milliers d’étudiants venus des quatre coins du monde.

Aussi, avoir un PhD en poche au Royaume uni ouvre tout de même beaucoup plus de portes que dans d’autres pays tels que la France. En effet, en Grande Bretagne, beaucoup de compag-nies recrutent des docteurs dans

leurs départements de recherche et développement. Ceci signifie qu’une carrière académique n’est pas la seule option après 3 années de doctorat.

Et pour ceux qui veulent y con-tinuer leurs études, cela n’est pas sorcier.

La première étape lorsque vous voulez postuler pour une forma-tion en Angleterre, est évidem-ment le test d’anglais ! Si vos études antérieures ont été faites dans une autre langue, cela n’est pas un problème. Il faut toutefois prouver ses compétences dans la langue de Shakespeare.

Il est préférable de passer l’examen IELTS, il s’agit de l’équivalent British du TOEFL. Il existe un seul centre officiel qui propose

cet examen en Algérie: Language Solutions Algeria, qui se trouve à Chéraga.

L’IELTS est un test de 3 ou 4 heures, comprenant des sections orales et écrites. Cet examen ne nécessite pas un excellent niveau en anglais. En revanche, une préparation rigoureuse s’impose. Savoir gérer son temps est primor-dial afin d’optimiser son score.

L’examen est note sur 9 points. Les universités exigent un score entre 6 et 7 en général.

Une fois l’examen d’anglais en poche, le plus dur est derrière vous! Il faut toutefois aller s’inscrire en début d’année, c’est à dire entre Octobre et Novembre afin de pouvoir passer l’examen lors des sessions Janvier ou Février.

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P H D A U R O YA U M E - U N I Le Royaume-Uni, ce pays plu-vieux, dont la gastronomie n’est pas la spécialité, qui a révolutionné la musique et où le foot est le sport national. Ça ne serait pas juste de les juger sur les One Direction ou sur la dernière coupe du monde !

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Il suffit de sélectionner les établissements que vous voulez intégrer. Il n’existe pas encore d’équivalent Campus France pour faire ses démarches au Royaume Uni, il est donc nécessaire de con-tacter les universités directement. Les offres sont généralement dis-ponibles sur le site internet.

Certaines candidatures deman-dent des frais de traitement de dossier, mais il existe quand même un certain nombre d’offres où la candidature est gratuite et se fait en ligne. Les deadlines tournent autour de Avril ou Mai en général. Mais cela dépend fortement des établissements.

Si vous souhaitez postuler pour un PhD, vous avez le choix entre suivre la procédure ci-dessus ou alors de directement contacter les professeurs avec lesquels vous souhaitez travailler. La deux-ième option peut se faire durant toute l’année. Cependant, les

candidatures pour des bourses de doctorat se font en général aux alentours du mois d’Avril.

Après une première sélection, les candidats retenus passent un entretien. Ce dernier se fait généralement via Skype.). D’autres documents peuvent être exigés à partir de là. Inutile d’insister sur le fait que tous les documents doivent être traduits en anglais !

Les études coutent cher en Angleterre. La majorité des étu-diants sont amenés à travailler en parallèle afin de pouvoir joindre les deux bouts. Ceci n’est pas impos-sible étant donné que la plupart des formations ont un emploi du temps assez léger. Toutefois, financer soi-même son PhD reste quasi impossible puisque les étu-diants sont tenus de travailler 35h par semaine. Dans ce cas-là, les bourses sont nombreuses.

par Boubezari Rayana

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Q. Pouvez-vous décrire le che-minement de votre carrière jusqu’à aujourd’hui ?

Après avoir décroché mon diplôme à l’ENP en 2003, j’ai été en France où j’ai suivi un DEA (Diplôme d’études approfondie) à Supélec. Ce choix s’est effec-tué en me basant sur les retours d’expériences des Polytechniciens issus des promotions 2002 et 2001, avec lesquels j’étais en contact. En effet, à cette époque-là, la majorité des Polytechniciens qui allaient en France optaient pour une carrière dans la recherche (DEA, Thèse…).

Cependant, durant mes études de DEA, j’ai eu la chance de côtoyer des élèves-ingénieurs à Supélec, et je ne vous cache pas combien j’ai été impressionné par leur taux d’embauche à la sortie d’Ecole (en effet, 65% des jeunes diplô-més étaient embauchés avant l’obtention de leurs diplômes) ainsi que par la diversité des car-rières qui se présentaient à eux (Ingénierie, Conseils, Energie, Télécom, automobile, aéronau-tique, Informatique, Banques et assurances, entreprenariat, international…).

Après quelques mois de réflex-ion, j’ai fini par être convaincu que la voie de la recherche ne correspondait pas à des ingé-nieurs comme moi (trop théorique, débouchés majoritairement dans l’enseignement…) et que pour percer en France, il fallait « obliga-toirement » devenir Ingénieur d’une Grande école française. La voie la plus simple étant de pos-tuler pour une admission sur titre en 2ème année. Cette admission se fait sur dossier et sur entretien à la suite desquels ma candidature fut acceptée.

S U P E L E C   :  E S T - C E U N B O N C H O I X   ?Tahar Alalouche, ingénieur diplômé de l’Ecole Nationale Polytechnique en 2003, et de la Grande Ecole Supélec en 2006, est actuellement chef d’entreprise dans les TIC. Egalement vice-président de l’AD-ENP (association des diplômés de l’ENP) ainsi que président de la commission de l’information et de la com-munication, le jeune poly-technicien Alumni a accepté de répondre à nos questions afin de nous faire part de son expérience et de sa réussite, et de partager avec nous son avis sur tout ce qui se relate aux études en France après le diplôme de polytechnique.

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Deux ans après, mon retour d’expérience sur Supélec est très positif. En effet, les cours étaient intéressants, la vie associative sur le campus de Gif-sur-Yvette était d’une richesse exceptionnelle, ce qui m’a permis de développer mon réseau et, cerise sur le gâteau, je fus parmi les ingénieurs à être embauché AVANT l’obtention de leurs diplômes (et ceci malgré le fait que je sois étranger et avant même que je n’obtienne mon permis de travail).

Après avoir travaillé dans des cab-inets de conseils en management, j’ai rapidement opté pour la cré-ation d’entreprise, qui répondait beaucoup plus à mes aspirations de liberté.

Q. Quels sont les facteurs qui vous ont poussé à choisir la voie de Supélec ? Quels étaient vos projets de carrière quand vous avez fait ce choix ?

Pour nous, ingénieurs automatici-ens, électroniciens, électrotech-niciens et informaticiens, Supélec est la Grande Ecole de référence. Cette Ecole forme des ingénieurs reconnus sur le marché français et européen pour leur adaptabil-ité et expertise dans les nouvelles technologies.

De plus, Supélec et l’Ecole Centrale de Paris se sont lancées dans un processus de fusion qui

vient de déboucher sur la création de « CentraleSupélec » (Décret n° 2014-1679 du 30 décembre 2014) qui ambitionne d’être la 1ère Grande Ecole d’Ingénieurs Française.

En choisissant Supélec, j’avais pour idée de suivre une carrière dans la D&D mais finalement, après deux ans d’études et de stages, j’ai opté pour une carri-ère dans l’entreprenariat qui me permet de toucher à toutes les fonctions d’une entreprise et de développer mes compétences continuellement.

Q. Le background que vous a fourni l’ENP était-il suffisant pour tenir le cap à Supélec ?

Je suis persuadé que pour réussir, il faut développer sa curiosité et, surtout, se débrouiller pour l’assouvir. Je pense que les années passées sur les bancs de Polytech ont largement participé aux dével-oppements de ces qualités.

Q. Que conseillez-vous aux polytechniciens qui souhait-ent poursuivre leurs études en France ?

Là, je vous répondrai d’une manière très précise :

Aller à Paris (ou en région parisienne).

Pour les personnes portées sur la technique : Décrocher un diplôme d’ingénieur dans une Grande Ecole d’Ingénieurs (admission sur titre en 2ème année).

Pour les personnes portées sur le management / le marketing, elles peuvent opter pour une voie qui offre des évolutions de carri-ères intéressantes, car bénéficiant d’une double compétence « tech-nique » (ingénieur ENP) et « busi-ness ». Pour cela, il faut décro-cher un diplôme dans une Grande Ecole de commerce (admission sur titre en 2ème année).

Après, il y’a d’autres questions auxquelles il faudra apporter des réponses : financement des études, logement… Je pense qu’il faudra tout un article (ou plusieurs) pour traiter ces points de manière efficace et exhaustive.

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La récompense d’un dur labeur pour certains, un cauchemar récurent pour d’autres. Que ce soit à l’école ou à l’université, les notes ne font pas l’unanimité. A la base d’un système d’évaluation qui se veut rigoureux et objectif, elles ambitionnent de mesurer l’aptitude d’un élève/étudiant à traiter un problème donné à un instant précis, dans un temps limité, et de jauger son mérite et sa motivation. A quel point peut-on se fier à une évalu-ation dont les vecteurs prin-cipaux sont sujets à la sub-jectivité? Les notes exis-tent-elles pour encourager les meilleurs ou pour inhiber les médiocres ? Faut-il opter pour un système de nota-tion moins exhaustif et plus souple afin d’améliorer les performances ?

LA NAISSANCE D’UN SYSTÈME ÉLITISTE

Aux questions que l’on peut se poser à propos des liens qu’ont les anciennes méthodes d’évaluation scolaire avec le système de notation actuel, l’Histoire répond par des pages blanches, mais semble affirmer que l’école est antérieure à la note. « Au Moyen Age (...), l’étude représentait, pour ceux

qui s’y livraient, autant un mode de vie qu’une préparation à la vie. Les élèves se préoccu-paient d’étudier - ou de vivre ensemble - plus que de réussir, les maîtres plus d’enseigner que d’évaluer. (...) A l’élève et à sa famille revenait la responsabil-ité de décider s’il y avait quelque intérêt spirituel ou quelque profit matériel à suivre un enseigne-ment, et à quel moment il conve-nait de l’abandonner, peut-être pour chercher un autre maître. L’auto-évaluation l’emportait sur l’évaluation. » Philippe Perrenoud, 1984. Une fois le savoir devenu accessible et gratuit que ce soit pour les nobles ou les roturiers, une organisa-tion scolaire élitiste est née de

la nécessité de créer une sélec-tion d’individus aptes à assumer d’importantes responsabilités, et de les juger sur la base de leurs performances et non de leur naissance. Pour ce faire, un système d’évaluation basé sur des concours, des récitations, des débats et autres épreuves fut créé au 16e siècle et mu par une forte concurrence. Il permit de classer les élèves dans des groupes de différents niveaux. Ce n’est qu’un peu plus tard que sont apparues les appréciations chiffrées, provoquant la nais-sance du « piston » : redoublait qui n’avait pas la note requise, sauf si d’importants person-nages plaidaient en sa faveur.

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En France, ce n’est qu’en 1890 que l’échelle de notation des composi-tions de 0 à 20 sera officialisée.

EVALUER POUR DIFFÉRENCIER

Bien que les notes aient été créées dans une optique de méritocra-tie et de justice, aujourd’hui elles n’échappent pas au favoritisme et sont sujettes à une incertitude plus ou moins grande. Nombreux sont les paramètres qui biaisent les appréciations des correcteurs sur un étudiant ou d’un élève. Au niveau des institutions sco-laires, les sociologues affirment que l’origine sociale influence les attentes des professeurs quant à leurs élèves, favorisant les plus aisés qui investiraient plus de moyens pour réussir dans leurs études. Cela peut aussi s’expliquer par un comportement plus correct en classe. En vérité, la stigmati-sation et le stéréotypage incon-scient (positif ou négatif) semblent être des nécessités qui permettent aux enseignants de juger, avec un nombre limité d’informations. Cette tendance les poussent à élargir l’écart entre les « bons » et les « mauvais » élèves, en suresti-mant les premiers et sous-estimant les seconds. Ainsi, à performances égales, dans les petites classes,

les notes sont généralement plus à l’avantage des filles, des élèves dont l’apparence est la plus flat-teuse, ou de ceux qui sont étique-tés de « bons éléments ». Ceci illustre la tendance de la machine scolaire à reproduire les inégali-tés sociales, concept introduit par l’imminent philosophe et socio-logue français Pierre Bourdieu. Dans son livre « Les héritiers, les étudiants, et la culture », le pro-fesseur décrit que les examens, devoirs, et autres tests auxquels sont soumis les étudiants privilé-gient inexorablement les « héri-tiers », soit les individus issus d’un milieu culturel et social favor-able, leur conférant le vocabu-laire nécessaire à l’acquisition d’une plus large culture. Selon lui, l’évaluation des compétences techniques-accessibles à tous de façon homogène- est toujours accompagnée d’une évaluation des compétences socioculturel-les. Une autre étude menée par-Rosenthal & Jacobson (1968) a mis en évidence la puissance des attentes des enseignants quant à leurs élèves sur les résultats sco-laires de ces derniers. Les cherch-eurs ont déclaré que le comporte-ment encourageant (ou décour-ageant) des enseignants agissait

sur certains élèves comme une prophétie autoréalisatrice*. Une bonne (ou une mauvaise) appré-ciation sur un élève modifierait dans une certaine mesure le com-portement de ce dernier, de sorte à confirmer l’hypothèse de départ. C’est ce que les psychologues ont appelé «effet Pygmalion»**, qui ne se manifesterait à chaque fois que des attentes précèdent des évalu-ations (même hors contexte sco-laire), et ce même par la détection d’indices non verbaux.

Il existe aussi des paramètres qui ne dépendent non pas du rapport correcteur-corrigé, mais du con-texte de la correction. Il a en effet été constaté qu’une copie placée dans le premier tiers d’une pile serait plus largement notée que les suivantes. Cela serait dû à l’hésitation du correcteur qui le pousserait à être indulgent. Aussi, la correction d’une excellente copie ferait que l’enseignant aurait tendance à marquer le contraste avec la copie qui suit en la notant plus sévèrement. Inversement, les notes dans l’ensemble se verraient modifiées à la hausse si une copie catastrophique se trouvait en haut de la pile.

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UNE NOUVELLE ÈRE POUR LA CORRECTION

Nombreux sont les pays-dont la Finlande est le plus représen-tatif-qui ont jugé les systèmes d’évaluations classiques obsolètes. Selon eux, la sélection par la sanc-tion n’apprendrait non seulement pas aux élèves dans leur ensem-ble à réfléchir en termes d’affinité professionnelle, mais serait un frein pour les élèves les plus frag-iles. Ils ont alors adopté une évalu-ation basée sur la recherche de la performance, et non le fétichisme des notes et la hiérarchisation. Au bout de 30 ans de profonde réforme de son système éducatif, la Finlande affiche des résultats prodigieux. Parmi les clefs de ce succès inéluctable, ses méthodes d’évaluation innovantes qui font confiance à la curiosité et la récep-tivité innée des enfants. En effet, jusqu’à l’âge de 9 ans, les élèves ne sont strictement pas notés. Ils sont évalués pour la première fois à cet âge de façon non chiffrée et poursuivent leur scolarité sans notes jusqu’à l’âge de 11 ans. Au collège (à partir de 13 ans), les notes données aux élèves varient entre 4 à 10, excluant le trauma-tisant 0. Ce n’est qu’au lycée que la note chiffrée prend une réelle

importance (en conservant la même échelle) dans l’orientation future. Lors de l’examen final, les élèves ont la possibilité de repasser jusqu’à deux fois les épreuves ratées en l’espace d’un an. Le système éducatif finland-ais se distingue par son souci de l’équilibre de l’individu, plus que celui du savoir. « Chaque élève est important », est le mot d’ordre des institutions scolaires finlandaises où il est permis à chacun d’afficher sa personnalité,et d’apprendre à son rythme. Cela passe par des classes peu chargées, des aires de décision qui laissent les élèves grandir et s’affirmer, un encadre-ment souple mais solide, et un pro-gramme d’enseignement scienti-fique axé sur les travaux pratiques.

ET L’UNIVERSITÉ ?

L’évaluation des étudiants suscite moins de débats du côté de l’enseignement supérieur, mais n’a pas échappé à quelques critiques et interrogations. Certains ensei-gnants se sont même engagés à défier la dictature de la notation sur les bancs des universités, tels que le professeur David F.Noble, historien à la York University de Toronto, qui a gagné un bras de fer forcené contre l’administration de l’université et a fini par obtenir la désignation « non notés » à ses cours. Selon lui, les notes détourn-ent les universités de leur mission première : l’éducation. « Lorsque des collègues sceptiques pro-testent et disent qu’il n’est pas juste que j’accorde la même note à ceux qui travaillent dur et à ceux qui ne participent pas au cours, je leur oppose l’argument que ceux qui travaillent dur bénéficient en fait d’une récompense supplé-mentaire : celle d’avoir appris. » Pr. David F.Noble. Cette nouvelle

approche a permis à ses ensei-gnements d’évaluer au rythme de l’excitation intellectuelle, de libérer les étudiants de l’anxiété, et de développer leur pensée. Aptitudes qui font cruellement défaut aux produits du système de notation classique, rigide et infantilisant.

Si les notes ont aujourd’hui un goût de tradition désuète dans certains pays, elles sont pourtant le pilier de nombreux systèmes éducatifs qui voient en l’évaluation chiffrée une garantie de fiabilité, de con-trôle, et de rigueur. Bien que la suppression des notes à l’école ne soit pas à l’ordre du jour en Algérie, une prise de conscience du côté des enseignants pourrait rétablir une certaine justice, en attendant une réforme qui privilé-gierait l’éducation à l’évaluation, et où la performance précèderait la récompense.

par Iken Nabila

*Prophétie autoréalisatrice : C’est une prophé-tie qui modifie les comportements de sorte à réaliser ce qu’elle annonce.

**Pygmalion : Sculpteur Chypriote de l’antiquité.

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A l’indépendance, l’Algérie était dépourvue de tissu industriel moderne. En effet, en dehors des grandes villes où la vie était rela-tivement moderne, le reste du pays ne bénéficiait ni d’infrastructures industrielles, ni d’électricité, ni d’aménagements importants et

vivait en phase industrielle et tech-nique médiévale. En effet, les prin-cipales sources d’énergie dans les douars étaient le bois et l’eau, et l’homme utilisait la traction animale. A quelques kilomètres de ce monde médiéval, émergeait une autre civil-isation vivant en phase industrielle assez avancée ou même moderne dans les capitales régionales. Dans tous ces milieux, l’Algérien était marginalisé et n’y était utilisé que pour l’effort physique. Il était très peu présent dans le monde moderne et très exceptionnelle-ment appelé à penser, concevoir et réaliser le progrès technique.

Exclu durant la colonisa-tion, l’Algérien est confronté depuis 1962, à une course contre le temps pour rattraper

un retard de quelques siècles.

Ainsi l’industrialisation ne pouvait pas se réaliser sans choc psy-chologique. En effet, les change-ments entraînent d’autres modes de vie et de nouvelles traditions.

Avant les années quatre-vingt-dix, les entreprises fonctionnaient avec une technologie importée et protégée à l’échelle industrielle, et l’ingénieur algérien vivait comme un émigré sur son propre territoire, diri-geant des techniques sous la sur-veillance vigilante d’un patron rési-dent à l’Etranger.

Actuellement avec la législation concernant la propriété intellec-tuelle qui lui permet l’obtention du brevet d’invention, le citoyen

Les Sciences Sociales et Humaines constituent des outils auxquels doit faire appel l’Ingénieur pour par-venir à prendre des déci-sions dans son activité professionnelle.

Depuis l’indépendance de l’Algérie, la formation en Technologie, plus particu-lièrement à travers les pro-grammes pédagogiques de l ’Eco le Na t iona le Polytechnique, a rarement tenu compte de la préparation de l’Elève-Ingénieur à la vie professionnelle en général et de l’interaction de ses activ-ités avec l’environnement dans sa dimension globale.

Dans ce modeste rapport, nous présentons la place accordée aux Sciences Humaines et Sociales dans les programmes de forma-tion et faisons certaines recommandations permet-tant une meilleure adapta-tion de l’Ingénieur dans le nouveau milieu économique de travail.

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S C I E N C E S H U M A I N E S E T S O C I A L E S D A N S L A F O R M AT I O N E N T E C H N O L O G I E

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algérien peut protéger sa propriété pour l’exploiter commercialement à travers la création d’entreprises innovantes et devenir lui-même cré-ateur d’emplois.

Afin que le développement puisse se dérouler en harmonie avec l’environnement social et naturel,il est primordial de ren-forcer l’enseignement des Sciences Humaines et Sociales dans les cursus de formation en Technologie en général et de l’Ingénieur en particulier.

Les Sciences Sociales et Humaines recèlent des connaissances et des idées que l’Ingénieur ne peut pas ignorer, car elles lui permettent de situer ses activités dans leur con-texte social et humain. En effet, si l’Ingénieur n’a pas conscience des conséquences sociales de son travail, son activité risque de se transformer en facteur de destruc-tion sociale.

Les nombreuses activités industri-elles ont pour effets secondaires la destruction de l’environnement par des pollutions de différentes natures. Leur influence physique, psychologique et morale sur les individus, passe souvent inaper-çue, plus particulièrement dans les pays sous développés ou en voie de développement.

Ainsi l’Ingénieur doit prendre con-science de l’influence de l’évolution technologique à long terme, directe ou indirecte, sur le milieu, la société et la culture. Il faut qu’il prenne en considération la dégénérescence culturelle, résultat de la désinté-gration sociale qui accompagne le processus d’industrialisation et de « modernisation ».

A l’ère des regroupements région-aux et de la mondialisation, la

volonté de participer au dével-oppement de l’Afrique (NEPAD), d’accéder à l’OMC et au partenar-iat avec l’Europe, il devient primor-dial aux entreprises algériennes d’atteindre des niveaux de perfor-mance et de modernisation appré-ciables afin qu’elles puissent être compétitives et efficientes. Pour aboutir à de hauts niveaux de perfor-mance, il faudra réunir les aspects scientifiques et techniques avec les aspects sociaux et humains, dans les activités en entreprise et dans les prises de décision stratégiques. Ainsi, l’Homme deviendra la prin-cipale richesse de l’entreprise, car c’est lui qui générera la richesse

grâce aux connaissances, ainsi qu’aux compétences acquises tout au long de sa carrière.

HISTORIQUE SUR LA FORMATION D’INGÉNIEUR

Juste après l’indépendance de l’Algérie, il n’y avait que l’Institut National Agronomique et l’Ecole Nationale Polytechnique qui forma-ient des ingénieurs.

A partir des années soixante-dix, des Universités des Sciences et de la Technologie ont été ouvertes et ont commencé à assurer aussi une telle formation. Elles ont été suivies par la suite, durant les années quatre-vingt par les Centres Universitaires et les Inst i tuts Nat ionaux

d’Enseignement Supérieur. Des Instituts de Formation sous d’autres tutelles que le Ministère Chargé de l’Enseignement Supérieur ont été aussi convertis pour former des ingénieurs. En 2008, l’enseignement supérieur est généralisé et dével-oppé dans pratiquement toutes les Wilaya du pays et la formation en technologie ainsi que dans les fil-ières scientifiques et littéraires a été réorganisée selon le système LMD (ou ECTS).

L’enseignement des matières rel-evant des Sciences Humaines et Sociales n’était pas le même d’un établissement à l’autre et d’un Institut à l’autre dans un même établissement. A cet effet, et ignorant la prise en charge de ces matières à l’échelle du pays, nous nous limitons au cas de l’Ecole Nationale Polytechnique et à quelques cas rares dont nous avons connaissance.

Avant les années soixante-dix, les élèves ingénieurs suivaient, en plus des matières fondamen-tales et techniques, un cours de langue et un cours de Psychologie Sociale du Travail. Un cours de probabilité et statistique était aussi assuré indépendamment de l’enseignement des Mathématiques.

Après cette première période, et jusqu’à l’année universitaire 1972/73, date de mise en place du système modulaire, les pro-grammes de formation établis par l’UNESCO, renfermaient les cours suivants:

- Techniques d’Expression Ecrite et Orale: TEEO- Langues (Anglais, Russe ou Allemand)- Psychologie Sociale du Travail: PST- Economie Générale et Industrielle.

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Après la réforme de 1973, les cours de TEEO et de PST ont été suppri-més et très peu d’importance a été accordée au cours d’Economie. Un cours sur la Gestion des Entreprises a été introduit, mais n’avait pas pour objectif l’étude de la gestion dans un système capitaliste (économie de marché). La PST a été rem-placée par un cours de Sciences Sociales sans rapport direct avec les Sciences de l’Ingénieur, et l’expression écrite et orale des Elèves-Ingénieurs se dégradait de plus en plus.

Ainsi, avec le système modulaire, et jusqu’en 1984, les enseignements à l’E.N.P. ont changé et nous pouvons citer les cours assurés suivants:

- Economie.- Langue arabe.- Organisation et gestion des entreprises.

Etant donné aussi, que l’Industrie algérienne était en majeure partie importée clef en main et que la Propriété Industrielle appartenait à l’Etat, un inventeur algérien n’avait droit qu’au Certificat d’Inventeur, ce qui ne l’autorisait nullement à exploiter librement ses inventions. A cet effet, aucune formation par-ticulière n’a été assurée dans le domaine de la Propriété Industrielle avant la fin des années quatre-vingt. Il en est de même en ce qui concerne la Normalisation qui n’avait aucun sens dans un envi-ronnement où le technologue agis-sait comme un actionneur vis à vis

des normes imposées dans les con-trats de savoir-faire importé.

Ce n’est qu’à partir de la fin des années quatre-vingt qu’un cours sur la Propriété Industrielle et la Normalisation a été inclus dans les programmes de l’ENP. L’importance de ce cours s’est faite encore beau-coup plus ressentir, depuis la pub-lication des derniers textes officiels dans le domaine (décret de 1993 puis textes de 2003) offrant au citoyen algérien le droit d’exploiter commercialement ces inventions. En effet, l’Ingénieur est beaucoup plus stimulé à inventer et innover, vu qu’il a maintenant droit à la pro-tection par Brevet.

Sachant inventer et innover, con-cevoir et dimensionner un projet, et légalement exploiter ses propres idées, tout en respectant l’Environnement, l’Ingénieur serait en mesure de créer sa propre Entreprise, ou à défaut assurer un meilleur développement des Entreprises où il serait amené à exploiter son savoir-faire et dével-opper ses compétences.

A partir de 1984, l’Ecole a obtenu son autonomie et a installé sa spécificité pédagogique. De nouveaux ensei-gnements de Sciences Humaines et Sociales ont été introduits pro-gressivement dans le cursus de formation. Nous pouvons citer les matières enseignées suivantes:

- Economie.- Sciences Sociales.

- Terminologie Arabe.- Terminologie Anglaise.- Organisation et Gestion des Entreprises.

- Droit de Propriété Industrielle, devenue depuis au milieu des années quatre-vingt-dix Propriété Industrielle et Normalisation,

- Hygiène et Sécurité, pour cer-taines filières,- Fiabilité (Qualité et Maintenance), pour certaines filières.

Le département de Génie Industriel a un programme particulier orienté en grande partie vers l’économie, le management, la recherche opérationnelle, les statistiques..., et renferme certaines matières techniques. Ce programme pour-rait être pris comme source de matières à enseigner dans les autres spécialités.

3ÈME ANNÉE

• Fiabilité.• Programmation Linéaire.• Graphes et Réseaux.• Analyse Numérique Approfondie.• Contrôle Statistique de la Qualité.• Génie Chimique.• Génie Mécanique.• Cons t ruc t ions C iv i l es e t

Industrielles.• Génie Electrique.• Sociologie.• Anglais.

4ÈME ANNÉE

• Macro et Micro Economie.• Econométrie.• Processus Stochastiques et Files

d’Attente.• Modèles et Méthodes pour la

Gestion de Production.• Programmation Mathématique.• Comptabilité Nationale et des

Entreprises.

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• Ergonomie et Psychologie en Milieu Industriel.

• Séminaires.• Anglais.

5ÈME ANNÉE

• Gestion de la Production.• Diagnostic et Planif icat ion

Stratégique.• Evaluation Technico-économique

des Projets.• Informatique Industrielle.• Organisation et Gestion des

Entreprises.• Normalisation et Propriété

Industrielle• Hygiène et Sécurité.• Anglais.• Projet de Fin d’Etudes.

Lors de la dernière actualisation des programmes faite en l’an 2000, les matières suivantes sont ensei-gnées à tous les étudiants:

Cycle Préparatoire:

Techniques d’Expressions Ecrite et Orale – Communication Sociologie IndustrielleEconomie GénéraleAnglais scientifique

En Spécialité (enseignements communs) :

Organisation et Gestion d’EntrepriseProp r i é té I ndus t r i e l l e e t NormalisationHygiène et Sécurité en Milieu IndustrielAnglais technique.

Dans le cadre de la nouvelle réforme, et à partir de la rentrée universitaire 2008-2009, les pro-grammes des enseignements communs dits « transversaux » sont les suivants :

Classes Préparatoires Intégrées :

1ÈRE ANNÉE : • Techniques d’Expressions Ecrite

et Orale• Sociologie et Psychologie

Industrielles

2ÈME ANNÉE :• Economie Générale• Economie Industrielle

Spécialités

3ÈME ANNÉE :

• Propriété Intellectuelle• Normalisation

4ème Année :

• Métrologie Légale• Hygiène et Sécurité en Milieu

Industriel

5ÈME ANNÉE :

• Gestion des Entreprises et Développement Durable

Quelques recommandations

Depuis l’introduction du système CTS (inspiré de l’ECTS), l’Ecole est en phase de mutation péda-gogique. En effet dans le cadre de son statut actuel, les programmes d’enseignement doivent être actu-alisés, non seulement du point de vue scientifique et technique, tenant compte du développement des sciences de l’ingénieur dans le monde, mais aussi en prenant en considération le nouveau type de politique sociale et économique du pays.

Dans le nouvel environnement économique, l’Ingénieur a beaucoup plus besoin de maîtriser certains outils qui l’aideront à décider. Si par le passé, aussi bien les ouvriers que les ingénieurs n’assumaient, dans le secteur public, aucun effort dans

l’innovation et n’avaient aucun gros problème d’adaptation, c’est l’effet inverse qui s’établit aujourd’hui.

En effet, l’Industrie moderne se heurte en permanence à l’obligation de découvrir des solutions nou-velles dans tous les domaines de la vie de l’Entreprise (gestion, com-merce, administration, marketing, recyclage de personnel, innova-tion, recherche & développement, etc.). A cet effet, l’Ingénieur doit aussi posséder des connaissances et un savoir lui offrant une aide suf-fisante pour devenir un innovateur et un découvreur. Ainsi au lieu de se limiter à rechercher l’identique l’Ingénieur ira vers le différent et deviendra un générateur perpétuel de développement.

L’ingénieur aura aussi de plus en plus besoin de notions de psychol-ogie sociale de l’Industrie, de con-naissances en management de la qualité et en ergonomie. En effet il sera confronté continuellement à la recherche de techniques et méthodes d’organisation du travail permettant d’aboutir à une meil-leure efficience et à un rendement relativement bon des collaborateurs travaillant sous sa responsabilité.

L’Ingénieur devrait aussi savoir vivre dans son milieu social et développer l’entreprise, sans engendrer de pollution quelque nature que ce soit. A cet effet, des notions d’anthropologie sociale et culturelle (particulièrement en Algérie), d’hygiène et sécurité, et de management environnemental,

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et depuis 2010 de responsabil-ité sociétale (ISO-26000) lui sont nécessaires.

Il est difficile de s’arrêter sur ces quelques remarques car la liste des matières est trop longue et nous sommes confrontés à un choix tenant compte du temps pédagogique réservé aux matières scientifiques fondamentales et techniques, et du volume horaire global de la formation qui ne doit pas dépasser un certain plafond d’environ 5000 heures y compris les cycles préparatoires aux études d’Ingénieur.

Les principales matières pouvant être recommandées seraient:

- Techniques d’Expressions Ecrite et Orale.- Psychologie Industrielle.- Economie Industrielle. - Ergonomie. - Normalisation.- Métrologie Légale. - Innovat ion et Propr iété Intellectuelle.- Hygiène et Sécurité. - Anthropologie Sociale et culturelle en Algérie.- Fiabilité et Maintenance - Anglais: général, scientifique, technique. - Gestion des Entreprises et Développement Durable

(Managemen t , Ma rke t i ng , Eco-Management...).

L’éducation physique et les activi-tés culturelles peuvent aussi faire l’objet de matières faisant partie du cursus.

Ceci nous mènera vers un taux horaire d’environ 25% réservé aux Sciences Sociales et Humaines, devant faire partie des Sciences de l’Ingénieur.

Le contenu des matières doit être discuté par tous les concernés: Technologues (formateurs, util-isateurs publics et privés) et sociologues.

Aussi une cellule, pour ne pas dire un département, d’enseignement des Sciences Humaines et Sociales devrait être ouverte dans chaque Etablissement d’Enseignement Supérieur par grande famille de filières.

Cette structure rassemblera tous les enseignants concernés qui définiront et développeront, suite à des enquêtes et sondages, sur le terrain, les matières les plus utiles pour l’ingénieur, en particu-lier, et pour tous les futurs cadres en général.

Cette contribution, très limitée aussi bien en qualité qu’en quantité, fait suite à la constatation d’une adap-tation difficile des Ingénieurs dans le milieu industriel, dès leur sortie de l’Ecole, et de la marginalisation de la Société dans le processus de développement industriel.

Afin d’aboutir à une harmonie entre la Société, l’Industrie et l’Environnement, il est néces-saire d’introduire dans la forma-tion de l’Ingénieur, des matières de Sciences Humaines et Sociales. Les

recommandations exhaustivement citées dans ce rapport sont offertes beaucoup plus pour prendre con-science des problèmes auxquels serait confronté l’Ingénieur, et tout cadre en général, dans sa vie pro-fessionnelle, dans les domaines des relations humaines, du progrès technique et de la gestion.

Nous n’avons pas cité les dével-oppements en cours pour tendre vers la formation d’ingénieurs futur entrepreneurs. A ce sujet, un espace pour l’innovation et la création d’entreprises a été aménagé à l’ENP en partenar-iat avec des entreprises, et il est question d’y assurer des ensei-gnements limités à un nombre réduits d’élèves, futurs créateurs d’entreprises innovantes, tels que l’Entrepreneuriat, la Comptabilité, la Gestion des Ressources Humaines, le Marketing, l’Economie, etc., sous forme de séminaires et d’ateliers. Nous pouvons citer des faits réels fruits d’une telle démarche. Depuis que le Polytechnic Innovation Cluster organise des formations en Entrepreneuriat, avec à l’issue un concours du jeune innovateur entre-preneur, les entreprises des élèves de l’Ecole sont classées parmi les meilleures en Algérie, dans le programme GIST (Smellnat), au Maghreb et dans le Monde Arabe (ALGreenIA, Assurair) et tout dernièrement au concours t’Start-2013 d’Ooredoo avec l’ANDPME (Aquasafe).

Il suffirait que les investissements à risques soient bien développés et que le parcours bureaucratique de création d’entreprise soit simpli-fié, pour que les jeunes algériens créent de la richesse chez eux au lieu de le faire sous d’autres cieux.

Par Pr. Boubakeur Ahmed

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QUE FAIT LA COMPAGNIE SCHLUMBERGER ?

Schlumberger est une multinationale fournissant des services dans le domaine pétrolier à l’étape explora-tion et production.

QUEL TYPE DE STAGES OFFRE SCHLUMBERGER ?

Schlumberger offre des stages d’été d’une durée d’un mois aux deux bases de Hassi Messaoud, ou dans un pays étranger.

COMMENT OBTENIR UN STAGE CHEZ SCHLUMBERGER ?

La multinationale entretient un lien direct avec les uni-versités, notamment l’ENP, offrant ainsi diverses oppor-tunités pour les étudiants. Parmi ces opportunités, les stages d’été.

De ce fait, le responsable des ressources humaines et recruteur de cette entreprise se déplace à l’Ecole et fait passer des tests de logiques et des entretiens (en Français et en Anglais) aux candidats, afin de sélec-tionner le groupe bénéficiaire du stage.

EN QUOI CONSISTE UN STAGE CHEZ SCHLUMBERGER ?

Apres une formation de 3 jours en HSE (Hygiène, Sécurité et Environnement) les étudiants sont affec-tés à leurs segments (départements) respectifs où ils seront dirigés vers les managers qui les guideront dans leurs stages.

Les activités des stagiaires varient selon le segment, mais consistent généralement à comprendre et appren-dre l’activité de base et le rôle du segment, participer à certaines tâches simples sous surveillance des ingé-nieurs sur base, bénéficier de certaines formations (si disponible) et aller sur chantier pour observer le travail sur terrain.

Fiche de notation du stage :

AMBIANCE DE TRAVAIL

INSERTION SOCIALE

QUALITÉ ET SÉRIEUX DE LA FORMATION

CONFORT

MOYENNE GÉNÉRALE

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S TA G E C H E Z

STAGE

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Les stagiaires se voient aussi attribuer des thèmes à étudier qui peuvent être des problématiques à résou-dre, des opérations à décrire, des logiciels à expli-quer ou des outils technologiques à étudier. A la fin du stage, ce travail sera présenté en Anglais devant les managers et les ingénieurs du segment qui jugent la présentation et posent des questions afin d’évaluer les aptitudes d’assimilation, de compréhension et d’adaptation des étudiants.

QUELS SONT LES AVANTAGES DE CE STAGE ?

• Accueil chaleureux et bonnes conditions de vie.

• Apprendre beaucoup sur le HSE, le domaine pétrolier, le fonctionnement d’une multinationale.

• Etre en contact direct avec le milieu du travail et bénéficier des conseils et de l’expérience des ingénieurs et managers.

• Apprendre sur soi-même, ses capacités à s’adapter à des univers inconnus et à s’intégrer à une équipe de travail.

• Se faire connaitre par la compagnie et, si le profil correspond, se voir offrir des opportunités de car-rière très intéressantes avant même d’avoir fini ses études.

QUELS SONT LES INCONVÉNIENTS DE CE STAGE ?

• Conditions climatiques parfois difficiles.

• Rythme de travail rude.

• Les ingénieurs ne sont pas toujours disponibles à cause de la surcharge de travail.

QUELLES SONT MES IMPRESSIONS APRÈS AVOIR EFFECTUÉ CE STAGE ?

Un stage d’une durée d’un mois loin de chez soi et dans des conditions particulières peut provoquer des appréhensions ; certaines personnes tenteront de vous dissuader de le faire, sous prétexte que ce soit trop difficile, mais pour moi tout cela n’a pas eu d’importance. J’ai exécuté la plus grande partie du stage pendant le mois de Ramadhan en plein été, ce qui veut dire les conditions les moins bonnes de l’année, mais contrairement à ce qu’on pourrait penser cela s’est très bien passé.

Il est vrai qu’il y’a eu des moments un peu difficiles, de la fatigue, de l’appréhension, mais en finalité ce fut l’une des expériences les plus enrichissantes : l’accueil était chaleureux, on ne manquait de rien, mais surtout, on a appris énormément de choses, et on a vécu une expérience humaine exceptionnelle.

En conclusion, si une chance d’effectuer un stage de ce genre se présente à vous, n’hésitez pas ! Votre vision des choses et votre vie n’en seront que meil-leures, quelques soient les résultats.

Par Naili Nawel

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Le stress. Cet ennemi uni-versel qui masque votre vraie personnalité lorsque vous avez le plus besoin d’assurer et de comparaitre sous votre plus beau jour devant une audience, qui est quant à elle on ne peut plusat-tentive àvos gestes et à votre comportement.

Le stress a été défini comme une réponse physiologique de l’organisme à une situation épuisante, dangereuse ou ango-issante. Le corps produit alors des hormones spécifiques, notam-ment le cortisol et l’adrénaline, qui causent une réaction hormo-nale en chaine. Cette notion a été ultérieurement étendue à tout état de perturbation provoqué par la confrontation avec un danger, une menace physique ou psy-chique, un environnement difficile. On parle du stress d’un examen, d’une rupture sentimentale, d’une compétition, d’un accident, du bruit ou de la pollution. A priori, cet état n’a rien de pathologique.

QUE DEVRIONS-NOUS FAIRE POUR VAINCRE CET ÉTAT QUI PEUT COMPROMETTRE NOS

CHANCES DE RÉUSSITE ?

Cette question a fait l’objet des études et des recherches du pro-fesseur Amy Cuddy qui a fini par aboutir à des résultats très prometteurs.

Amy Cuddy est une psychologue sociale, professeure et cherche-use à l’université de Harvard, elle a animé une conférence au TED (ideas worth spreading), en octobre 2012, qui avait pour sujet « Le langage de votre corps définit qui vous êtes », et qui lui a valu de décrocher la 37eme place dans le classement des « 50 femmes qui sont en train de changer le monde ».

« Le langage corporel » qu’étudie le professeur Cuddy; ou le langage « non-verbal » telque le désignent les scientifiques, en dit long sur la personne. C’est une manière d’interagir avec son envi-ronnement et donc de communi-quer avec autrui. Ce comporte-ment est analysé, pour permettre à l’auteur d’être évalué et c’est en se basant énormément sur ce juge-ment qu’on choisit, par exemple: ’ qui doit-on embaucher ?’,’ à qui allons-nous offrir une promotion ?’ Ou encore ‘à qui demande-t-on un rendez-vous galant ?’… Mais ce qu’on oublie souvent, c’est qu’il y a un autre auditoire affecté par notre langage corporel : il s’agit de nous-mêmes. Nous sommes beau-coup influencés par notre appré-ciation et nos sentiments envers nous-mêmes.

Le comportement non-verbal peut nous renseigner sur presque tout ce qui se passe durant une conversation.

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L E P O U V O I R I N C O N S C I E N T D U L A N G A G E C O R P O R E L

SOCIO/PSYCHO

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Mais de quel genre de langage corporel ou « non- verbal » par-lons-nous ? Le professeur Cuddy a orienté sa recherche vers « les poses de pouvoir » et plus par-ticulièrement, les expressions non verbales de pouvoir et de domination, qui elles peuvent changer l’alchimie de notre corps et par conséquent influencer notre comportement.

QUE VEUT EXACTEMENT DIRE LE PROFESSEUR CUDDY PAR

« POSES DE POUVOIR » ?

Dans le règne animal, il s’agit de s’étendre, d’occuper le plus d’espace possible, de s’ouvrir. Toutes les espèces animales le font, et le genre humain aussi. C’est une manière d’exprimer sa force, sa dominance par rapport aux autres dans un moment de puissance et de gloire, ou tout aussi bien de manière chronique.

Cependant, dans les situations de faiblesse, le professeur Cuddy dit que nous faisons le contraire, nous avons tendance à vouloir nous faire tous petits, nous nous recroquevillons sur nous-mêmes; particulièrement quand une per-sonne affiche un profil de puis-sance. L’interlocuteur, dans la plupart des situations ne va pas miroiter et réfléchir son com-portement, bien au contraire, il va afficher un profil de faiblesse.

Le professeur Cuddy remarque ces

comportements dans sa classe. En effet, les étudiants forment un échantillon très représentatif de son objet d’étude. En l’occurrence, il existe certains étudiants qui de par leur assurance, veulent se faire remarquer dès qu’ils rent-rent en classe. Ils occupent les premiers rangs ou bien les rangs médians, et ils participent à haute voix et très régulièrement.

En outre, elle identifie une autre catégorie d’étudiants qui eux, ne veulent pas se faire remarquer ; ils rentrent discrètement, se blottis-sent dans leur place, participent à voix basse et très rarement.

Au final, elle a récapitulé ses observations en quelques points. En premier lieu, ce comportement est particulièrement relié au genre ; les femmes sont plus susceptibles d’avoir des « poses de faiblesse » que les hommes. Elles se sentent systématiquement faibles et ne manquent pas de le montrer.

En second lieu, le comportement d’un étudiant est lié à sa qualité de participation ; le taux de partic-ipation est d’autant plus élevé que les réponses de ce dernier sont justes, par conséquent l’étudiant ne manque pas de se démarquer car : « il se sent confiant ».

Le professeur Cuddy arrive donc à se poser cette question : « Notre cerveau influence notre

comportement, certes, mais est-ce que réciproquement, notre com-portement peut influencer notre cerveau ? ».

Pour répondre à cette question la chercheuse a orienté son étude vers les hormones. Quelles sont les hormones prédominantes chez une personne qui adopte une « pose de pouvoir » contre celles présentes chez celle qui prend une « pose de faiblesse » ?

A priori, une personne puissante, se sent psychiquement confi-ante, optimiste et se sent assez en veine pour gagner à un jeu de hasard. Physiologiquement, on lui trouve un taux élevé de testosté-rone qui est l’hormone de la dom-inance, et un taux bas de cortisol qui est l’hormone du stress. Chez une personne faible c’est le con-traire ; Pessimiste, peu confiante, on lui trouve un taux bas de testos-térone et un taux élevé de cortisol.

Par ailleurs, lors d’une étude sur les primates ; lorsqu’un mâle prend le pouvoir soudainement dans la hiérarchie du troupeau, durant quelques jours, des tests prou-vent que son taux de testostérone augmente alors que celui de cor-tisol baisse.

Le professeur Cuddy arrive à une conclusion : le changement de rôle a affecté le comportement et donc l’esprit.

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C’est sur cette trouvaille que la chercheuse va baser son étude ; elle mène une série d’expériences qui consistent en ce qui suit : elle dispose de deux groupes de per-sonnes desquelles elle prélève des échantillions de salive, puis soumet pendant deux minutes le premier groupe à des « poses de pouvoir » et le second à des « poses de faiblesse ».

Apres ce laps de temps, elle leur pose des questions concernant leur sentiment de puissance après cet exercice, et leur offre la possi-bilité de jouer à un jeu de hasard pour finalement prendre un second échantillon de salive.

Résultats de l’expérience :

1. Le groupe de personnes qui ont adopté les « poses de pouvoir» sont plus enclins à participer au jeu de hasard comparé au groupe de personnes qui ont

affiché le profil de faiblesse.

2. Les échantillons de salive ont montré que le taux de testos-térone a augmenté et que le taux de cortisol a baissé chez les personnes puissantes, et vraisemblablement, le con-traire est constaté chez les per-sonnes faibles.

En conclusion, seulement deux minutes d’exercices peuvent con-duire à ces changements hor-monaux qui conditionnent votre cerveau soit à être confiant, opti-miste et affirmé ; soit à être stressé et abattu.

C’est ainsi que l’affirmation du professeur Cuddy voit le jour : nos « non-verbaux » influencent notre jugement sur nous-mêmes, et d’autre part notre comportement peut effectivement influencer notre cerveau.

La prochaine étape du travail de la chercheuse consiste à apporter une contribution effective au quoti-dien de la société. En réfléchissant à des situations dans lesquelles les résultats de sa recherche seraient les plus profitables. Elle estime que « l’entretien d’embauche », par exemple, est le problème ad hoc, puisque c’est une épreuve difficile qui touche une bonne partie de la société.

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Le professeur met en évidence les faits suivants : avant un entretien d’embauche, pratiquement tous les concernés sont assis à atten-dre leur tour. Pendant ce temps, ils se recroquevillent sur eux-mêmes, se font tous petits, sont stressés, et adoptent des « poses de faiblesse » ! Alors qu’ils devraient s’étirer, et occuper pleinement l’espace envi-ronnant. En d’autres termes : avoir une « pose de pouvoir ». C’est ce qu’a testé la chercheuse. Encore une fois, elle met en épreuve deux groupes de personnes, dont le premier adopte des poses de pouvoir et le second des poses de faiblesse et les confrontent à des entretiens stressants ; Durant 5 minutes, ces personnes sont filmées pendant qu’elles répon-dent aux questions et ont devant elles des juges impassibles qui n’affichent aucun sentiment, ni approbation ni reniement. Les juges n’ont aucune connaissance des conditions de l’expérience et

doivent en conséquent embaucher en se basant exclusivement sur la qualité de l’entretien.

Et là arrive le résultat tant attendu : les juges choisissent indubitablement les personnes qui ont adopté les « poses de pouvoir ». Ce qui a le plus séduit le jury, c’est l’enthousiasme de ces candi-dats, leur confiance, leur présence, le fait qu’ils se sentent à l’aise se répercute sur la structure de leur discours ; ces personnes se sont montrées telles qu’elles sont, ont affiché leurs vraies personnalités.

Résultat final : « notre corps influ-ence notre esprit qui modifie notre comportement, et ce dernier change nos résultats »

Cependant ces résultats ne font pas l’unanimité. Certaines per-sonnes refusent de « faire sem-blant » d’être puissantes, de se mentir à elles-mêmes et aux

autres. Ces personnes préfèrent l’être vraiment ; et c’est là le fin mot de l’étude. Le professeur Cuddy ne veut pas que nous fassions sem-blant en apparence –entre autres lors d’entretiens d’embauche-, mais que nous fassions sem-blant en premier lieu afin de sur-passer cet état de stress jusqu’à ce qu’éventuellement nous le deve-nions, le but étant de s’en con-vaincre pour devenir réellement confiant.

Et c’est ainsi que de simples posi-tions peuvent provoquer de grands changements. Il s’agit de deux minutes, dans un endroit calme, un bureau vide, dans l’ascenseur, ou chez vous, où adopter une pose de pouvoir vous permet de config-urer votre cerveau, de faire monter votre testostérone et baisser votre cortisol avant de vous confronter à une situation évaluative, de laisser le meilleur de vous-même faire surface et impressionner votre auditoire par la réalité de votre personnalité.

par Gabour Nour el Houda

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A moins que vous ayez un mode de vie proche de celui de Christopher Johnson Mc Candlessdans into the wild (excellent film de Sean Penn que je vous conseille d’ailleurs), il y’a bien un évènement que vous n’avez pas pu rater cet été: La coupe du monde de football

La coupe du monde de football, un évènement médiatiquement mon-strueux qui a lieu chaque 4 ans. Celui de 2014 avait un goût partic-ulier pour tous les amateurs de foot car ayant lieu dans le pays 5 fois champion du monde, référence ultime du foot, mais également pour nous algériens, fous de notre Equipe Nationale qui se qualifie pour la 4eme fois de son histoire à une phase de poule de coupe du monde (Après les éditions de 1982, 1986, 2010 et 2014).

Et c’est justement un parcours historique qu’a réalisé l’Equipe Nationale : une qualification au 8eme de finale, ce qui est en soi une première, et une défaite face à l’Allemagne qui avait tout d’une victoire car (l’Allemagne, futur vainqueur de l’édition), un match durant lequel on est allé au bout du bout après des prolongations super poussives qui ont conduit à un score de 2 à 1 !

La suite : On la connait ! Une sortie par la grande porte du mondial : sous les honneurs de tous :Twitter,

Facebook et les téloches du monde s’affolent. Sportifs et spé-cialistes, stars mondiales et fans sont unanimes : la prestation de l’EN a impressionné ! Les joueurs rentrent en Algérie en mode « Like a boss » reçus en fanfare par les politiques, mais surtout par d’énormes liesses lors de leur passage à bord de leur bus ETUSA (expressément tuné pour l’occasion) qui les a conduit de l’aéroport internationale HB aux principales artères d’Alger ! De véritables héros !

Un accueil hors norme, de la récu-pération politique bien évidem-ment, mais cet exploit a surtout montré une nouvelle fois l’étendue de la passion délirante qu’ont les algériens pour leur Equipe qui nous amène justement à ce ques-tionnement :

POURQUOI LES ALGÉRIENS SONT AUSSI GAGA DE LEUR EQUIPE NATIONALE DE FOOT-

BALL ?

Engouement et déchainement pas-sionnels sont de faibles expres-sions devant ce qui se passe en Algérie, et ailleurs dans le monde où se concentre une forte com-munauté Algérienne. Après un match de l’Equipe Nationale de football, ce sont les « défilés » des supporteurs qui investissent les rues. Les nuits blanches se succèdent au rythme de chants dédiés à l’EN, illuminées par d’innombrables fumigènes. Les drapeaux sont fièrement brandis, le maillot de l’Equipe fièrement porté à tel point qu’un véritable commerce fructueux s’est dével-oppé autour de produits dérivés d’EL Khadra. Une véritable com-munion donc, une réel hystérie collective caractérisée également

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F O O T B A L L A L G É R I E N , E N T R E F A N TA S M E E T R É A L I T É

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par les débordements qu’on connait (d’énormes embouteil-lages, morts sur les routes, caill-assage d’arrêts de bus et échauf-fourées, notamment en France, sans citer d’autres gènes occasi-onnés ...),qui peuvent s’expliquer par le fait que le foot soit un :

- Un sport fédérateur :des milliers d’algériens dans la rue ici et ail-leurs, une magie opérée par des matchs d’un sport extraordinaire-ment universel et connu. Le sport roi devient créateur de lien social par excellence et ce entre toutes les couches de la société.

- Un moyen d’identification et d’affirmation à l’internationale : Dans un pays ou l’on se cherche encore « identitairement » parlant : tantôt Arabe, tantotAmazigh, Africain, Maghrébin, Musulman, il est vrai que l’algérien ne sait plus à quel saint se vouer ! Le football est justement là pour lui rappeler qu’il est juste algérien, ce qui est mafois suffisant !

Cette coupe du monde est aussi un moyen pour les Algériens de crier haut et fort au vu et au su du monde qu’ils existent, car le pays qui reste hostile aux touristes et aux étrangersn’est pas toujours

vu d’un très bon œil. Aussi, il n’est pas toujours représenté par la mei-lleure des façons, cette qualifica-tion est donc un moyen de redorer le blason « Algérie ».

- Historique :et peut être bien que là, on arrive à un point très impor-tant car l’Algérie, nation indépen-dante depuis un peu plus d’un demi siècle a du ruser afin de lutter contre le colonialisme. En effet, devant la suprématie mili-taire de son adversaire l’Algérie a du compter tout en continu-ant le combat armé sur ses dip-lomates, mais également sur ses footballeurs à l’instar de Rachid Makhloufi. On parle là de la glo-rieuse équipe du FLN de 1958 qui a d’une façon certaine une contribution dans l’arrachage de l’indépendance.

On sautera forcément des péri-odes de l’histoire de l’EN mais comment ne pas parler de l’équipe de 1982 qui avait fait sensation lors du mondial espagnole après qu’elle ait battu l’équipe de la RFA (finaliste de l’édition). Cette dernière avait magouillé avec l’équipe autrichienne autour d’un non-match surnommé d’ailleurs « le match de la honte » : après que la RFA ait marqué un but au bout

de 10 minutes, score qui disqualifi-erait l’Algérie, les deux équipes se passaient la baballe durant les 80 minutes restantes, le public choqué scandait « Algeria, Algeria, ... »

C’est après ce scandale qu’il a été décidé que tous les derniers matchs du premier tour se déroul-eraient le même jour et à la même heure, afin d’endiguer magouilles et calculs stratégiques.

Viendra bien des années plus tard, en 2009 le fameux incident survenu au Caire lors du caill-assage du bus transportant les joueurs de l’EN lors du match retour Algérie-Egypte, un match comptant pour les qualificatifs au Mondial Sud-Africain de 2010. Des joueurs ont été blessés , pourtant une incroyable compagne politico-médiatique a été lancée par les égyptiens tentant de minimiser cet incident et de jeter du discrédit sur l’Equipe Nationale. Heureusement que les images parlaient d’elles mêmes…

Il s’en suit la magnifique épopée d’Oum Dourmane au Soudan, un match barrage qui a vu la qualifica-tion de l’EN au dépend de l’Egypte.

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Ce sont là les quelques éléments et évènements qui ont à jamais marqué le football algérien et con-tribué de façon certaine à rendre les algériens fiers de leur Equipe et de leur pays, mais surtout com-plètement MABOUL !

AU FOND, Y’A-T-IL RÉELLE-MENT DE QUOI ÊTRE FIER DE

CETTE EN 2014 ?

Ok, ca fait toujours plaisir de voir le drapeau algérien dans un clip de Shakira ou de Pitbull &JLo, mais contrairement à ce que beaucoup pensent, cette « réussite » de l’EN n’est absolument pas le reflet de l’état du football en Algérie.

Soyons bien clairs :

- Le niveau du championnat algérien n’arrive pas à la cheville des championnats de nos voisins Tunisiens et Marocains (Quoi ? Vous pensiez que j’allais le com-parer à l’English Premier League ?!).

- L’état des infrastructures et des stades : Je pense que ce point ne nécessite pas plus de détails tellement c’est flagrant ! Un club mythique comme le MCA (Mouloudia Club d’Alger, doyen des clubs Algériens) n’a pas de stade attitré. D’ailleurs, pour combler ce manque des clubs

Algériens se mettent à suivre leurs stages de préparation chez nos voisins, Maghrébins justement...

- Pire encore, l’EN joue ses matchs au stade Tchaker de Blida, trop petit, car le stade du 5 Juillet est en travaux pour la nième fois (après l’éboulement d’une partie des gradins blessant mortellement deux supporteurs).

- La majeure partie des joueurs algériens sont nés en France, ce qui ne pose pas problème (après tout, ils peuvent bien aimer l’Algérie, leurs parents y sont originaires…) et sont formés en France : Ce qui pose problème !

Car tout le mérite de ce beau par-cours, de cette Equipe Nationale revient aux écoles, aux clubs et aux centres de formations Français, et c’est là que le bat blesse.

Eh puis, disons le franchement, pourquoi ces joueurs ont-ils choisi l’Algérie ? Avaient-ils réel-lement le choix ? Sinon, Pourquoi Benzema ou Nasri ne joueraient pas en Algérie ? On le sait tous, aucun de ces joueurs n’a été sollic-ité pat Déchamps, pire encore cer-tains de nos joueurs avaient refusé de jouer pour l’Algérie en 2010, et l’ont accepté 4 ans plus tard, un amour soudain pour leur « patrie » d’origine, sans doute ...

Et là, c’est un problème de représentativité qui est posé !

Ces joueurs ont été attirés à coup de milliards qui auraient pu être investis en Algérie, car les algéri-ens adorent le foot. Qui n’a jamais vu d’excellents joueurs dans son quartier ? On a une jeunesse qui a énormément de potentiels, de talents. Que sont devenus les jeunes du Paradou (Club de Hydra – Alger) ? Ces jeunes joueurs qui jouaient pieds nus et sans gardien de but et qui arrivaient quand même à battre des équipes com-posées de joueurs beaucoup plus âgés ... Pourquoi ne pas investir dans cette fourmilière de talents ?

Comment pouvait-on en 1982 et en 1986 rivaliser avec les équipes du monde et ne plus le faire plus de 30 ans plus tard ?

Je pense qu’on croyait en nous-même, tout en ayant beau-coup moins de moyens. La res-source humaine était valorisée, on a eu depuis une fâcheuse ten-dance à la maltraiter dans notre pays … Actuellement, on a vrai-ment l’impression d’assister à un énorme gâchis.

La récente et brillante qualification de l’équipe nationale de football à la CAN 2015 qui a finalement lieu en guinée équatoriale (l’EN a été la première nation à se qualifier, il faut bien le dire) et l’excellent rang atteint au classement FIFA (15eme) ne doivent en aucun cas faire office de l’énorme arbre qui cache la forêt « football Algérien » !

(Ne parlons pas de l’élimination prématurée en quart de finale de cette édition, la plaie est encore ouverte !)

Par Belaib Houssem

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Suite à l’admirable succès de leur premier EP « Exquisite Corpse » mixé par l’ex-guitariste des Red Hot’ John Frusciante et d’un premier album « The Fool » très prometteur, Warpaint permettent à l’année 2014 de débuter sous les meilleures auspices grâce à leur album éponyme Warpaint.

La sortie du single « Love is To Die » prépare le terrain, retour massif du quatuor avec un son puis-sant, plus travaillé, plus soigné. On reconnait très vite la touche magique du producteur Nigel Godrich, connu des fans de Radiohead.

Warpaint est beau, d’abord visuellement. Il est sans exagérer le plus bel artwork de ces dernières années, un graphique élégant, superposition de silhouettes et visages féminins, ceux des membres du groupe en l’occurrence. Un choix de couleurs pastel judicieux élaboré par Chris Cunnigham, réalisateur, époux de la bassiste et inspiration du titre « CC » dont on reparlera quelques lignes plus bas.

Tout se confirme dès les premières minutes de l’album. Un enchaînement harmonieux avec un Keep It Healthy et son Intro qui sont de loin un énorme coup de cœur annonçant le début d’un long voyage et la découverte de nouvelles merveilles sonores. La seconde guitare laisse place à des claviers et des beats, ce qui ne représente en rien un mauvais changement. Ce qui fait Warpaint est toujours là : la superposition des voix, le rythme déstructuré et décalé, leur douceur et la présence d’une certaine force à la fois.

Warpaint,groupe tout droit venu d’L.A., composé des quatre Californian Girls et pro-tégées des Red Hot Chili Peppers– de droite à gauche : Emily Kokal (chant, guitare), Theresa Wayman (chant, guitare), Jenny Lee Lindberg (basse, chant) et Stella Mozgawa (batterie) – représente actuellement le rock féminin par excellence (une touche féminine dans ce monde de brutes ne nous ferait pas de mal).

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W A R P A I N T D E ‘ W A R P A I N T ’

MUSIQUE

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L’approche de leurs composi-tions reste inchangée, mais elles explorent en profondeur ce qui a forgé leur son. L’hypnotisante basse de Jenny Lee ne représente plus un son de fond mais plutôt la mélodie en elle-même, la sensu-alité monte d’un cran. La batte-rie de Stella se montre plus riche et plus imposante. A elles deux, elles créent de nouvelles ambi-ances très différentes à chaque morceau. Elles donnent une nou-velle dimension et font basculer le groupe dans de nouveaux genres, une empreinte groovy et des sons trip-hop à la Massive Attack se font sentir, tout en confirmant leurs influences Shoegaze/Dream Pop très ancrées.

La douceur de la voix d’Emily et la fragilité de celle de Theresa s’emboitent et forment une seule et même structure cristalline qui sait s’adapter à chaque ambiance. Les jeux de chœurs et de secondes voix donnent une dimension fééri-que (ou ensorcelante, chacun son truc).

En écoutant l’album, il ne faudra absolument pas passer à côté de « Hi » et « Teese », avec leurs chants en apesanteur et à l’unisson, des voix angéliques « I’m in heaven …», voire fantoma-tiques par moments, une basse très dense et une petite influence Radiohead dans les refrains. Leur douceur offre un moment de pléni-tude, particulièrement dans Teese, puis se transforme et monte en puissance, une puissance inat-tendue mais entrainante et un final plein d’émotions.

« Drive » reste selon moi LE morceau à conseiller, parfait pour une fin d’album et qu’on aurait espéré avoir en tout dernier. Ce morceau très léger à priori et qui

fait voler en altitude, monte tim-idement et bascule au milieu. Un moment de pur bonheur, absolu-ment enivrant. A ajouter directe-ment aux favoris (enfin ... tout dépend des humeurs aussi, hein !).

L’audacieux Disco//Very et le mys-tique CC que j’ai évoqué un peu plus haut sortent également assez vite du lot, avec des sons sombres et dépravés, intrigants voire inquié-tants. Les Warpaint se montrent sauvages et menaçantes dans ces morceaux « She’ll eat you alive… », « Give me more, I haven’t had this before. » mais nous font rap-peler les folies des toutes pre-mières compositions et de leur esprit enfantin. Ces chansons transpirent la scène et le groove, on sent qu’elles ont été construites lors d’une improvisation live.

Mais rien n’est parfait, pas même cet album, on aurait pu nous dis-penser d’un « Go In » sourd et étourdissant, et d’un « Son » un peu décevant, peut être effacés par les morceaux qui les précédent, peut-être pas appréciés à leur juste

valeur, quoi qu’il en soit, ces titres ennuient et on n’accroche pas.

Toutefois, même dans les moments les plus calmes de l’album, les L.A. women montrent les différentes complexités qu’elles explorent et auxquelles elles s’essayent.

Même si Warpaint ne fait pas encore l’unanimité (le groupe, pas l’album), il est indéniable qu’elles ont consolidé leur public grâce à cet éponyme et que l’on arrive désormais à déceler une réelle identité sonore. Pas de solos imposants, pas de lead-singer étalant son égo. Warpaint est unique, Warpaint est un tout ! C’est une matière solide qui demande-rait probablement du temps à cer-tains pour l’apprécier comme il se doit. Chacun aura sa propre per-ception de l’album, pourra écrire sa propre histoire mais pour cela il faudra laisser l’album grandir en sois en l’écoutant plusieurs fois et dans son intégralité.

par Hannane Hanane

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Cet album des Black Keys est un tournant majeur pour le groupe. Premier point, comme le décrivent Dan Auerbach et Patrick Carneylors dans leur inter-view avec « les inrocks », les Black Keys n’ont jamais été aussi classic rock. Dan s’est beaucoup amélioré sur les solos de guitare, et les deux gars ont aussi tra-vaillé les refrains. Les mélodies sont moins rugueuses et les chansons plus structurées, ou comme je le disais, plus classic rock. Deuxième point, le divorce de Dan qui a grandement influencé les paroles des chansons, et la tournure des mélodies, comme Fever, The Weigth of Love en témoignent.Mais cela n’enlève rien à la complexité des chansons, leur élaboration façon Black Keys. A défaut de stagner dans un même style, Dan et Patrick évoluent vers d’autres genres, peut-être plus pop, mais tout autant imprégnés de leur patte : du blues, de la soul, même un peu de groove. Quiconque ayant déjà écouté El Camino ou Attack and Release saurait les reconnaitre sur du Turn Blue.

1 The Weightof Love : Rock planant, progres-sif, les deux musiciens font durer le plaisir. Tout

de suite, on sent que c’est largement plus lent, plus complexe que El Camino. Ça monte doucement, le refrain est excellent et le jeu de basse brillant. Bref, on s’emballe directement pour la mélodie, jusqu’au finish monstrueux, où Dan pète les plombs, balance tous ce qu’il a, libère son doigté et nous envoie dans la tronche l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur solo des Black Keys, technique et fou. Les paroles sont très imprégnées du désastre amoureux qu’a vécu Dan lors de son divorce. Son ex-femme, n’ayant pas

supporté la célébrité fulgurante des deux gars, aurait tous mis sur le dos de son ex-mari, l’encombrant d’une culpabilité qui sera la muse de certaines de ses chansons. Vous l’aurez compris, c’est mon coup de coeur !

2 In Time : mi blues mi rock, lyrics qui embal-lent au premier round façon soul, le refrain est

encore une fois super entrainant, et c’est là que l’on perçoit la portée du travail accompli par les Black Keys, comment ils se sont améliorés dans la struc-ture, les changements de rythme ou les fins de chan-sons … ces deux gars ont taffé c’est trois dernières années !

3 Turn Blue : toujours dans leur style, on est incontestablement en présence des Black Keys,

pas ceux rock & rythmés d’El Camino, ceux d’avant,

« Le rock n’est pas mort, il n’est plus le même. Inutile de le nier, il n’est plus rock’n’roll. Il n’y a pratiquement plus de lives endiablés, plus de solos en furie, plus de riffs immortels, ou de refrains naturels, sauf bien sûr quand les Black Keys s’en mêlent ».

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T U R N B L U E R E V I E W

MUSIQUE

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dont on était tombés raide dingues ! Guitare rythmique et batterie, un soupçon de batterie ! L’indéniable talent de deux ricains est presque palpable, on sent le “blues écorché” et on adore inconditionnellement !

4 Fever : mené par un jeu de basse toujours aussi éclairé, le clavier de Patrick ajoute de la

complexité au track, une autre dimension. Puis vient une transition brutale, le mouvement devient plus naturel, plus emballant, et la guitare de Dan a plus de poids. Dans Fever, Dan renvoie toute sa (fausse) culpabilité à son ex-femme, violemment. On ressent la souffrance qu’il a endurée. La fin en apothéose, on se surprend à fredonner la mélodie dès la première écoute!

5 Year in Review : la basse et la batterie sont encore les moteurs de cette chanson, la guitare

et le clavier ne sont que des compléments. Les tran-sitions sont assez élaborées, on passe de la basse/percussion à un chat planant et au clavier, encore une preuve du gros travail effectué par les deux bonhom-mes. Les paroles sont pleines de reproches envers la gente féminine, les mauvais choix qu’elles font en relations amoureuses, Dan en a plein le cœur !

6 Bullet in the Brain : commence en acous-tique et en choeur, première pour l’album. Lent

planant, le refrain est instrumental et mené par le clavier de Patrick, avant que Dan ne joigne sa voix. La batterie se greffe au tout parfaitement. Les paroles sont toujours aussi « dark », Dan évoque les multiples tentatives de suicide de son ex-femme, comment il a choisi d’ignorer la vérité et ses regrets …

7 It’s up to you now : sur les chapeaux de roues, les percussions nous transcendent, “It’s up to

you now It’s up to you now” avant de s’arrêter pour laisser place à la guitare élégante de Dan, sacrés progrès !

8 Waiting on Words : démarrage acoustique, chant soul, et léger accompagnement en guitare

chorus. Cette chanson est assez complexe, le refrain est un mélange d’accords majeurs (joyeux) et de paroles qui se réjouissent du départ de l’être aimé. Déroutant.

9 10 Lovers : probablement la chanson la plus pop, menée par le clavier. Le refrain est naturel

et catchy, le solo à la fin reprend parfaitement le refrain, sans singularité particulière. Mais les paroles sont presque poétiques, parlant d’amour mais d’une façon moins agressive, se détachant des autres titres.

10 In our Prime : Grand piano et guitare, « that’s the 70’s all over again ». Des mélodies

changeantes, peut-être même un peu trop d’ailleurs. Mais Patrick finit par nous réconcilier avec la chanson avec un clavier en furie. Dan se charge d’élever le tempo avec un amour de solo, « so freaking rock’n’roll !! » qui me rappelle « Maggot Brain » des Funkadelic. Dan finalement pleure une perte, celle de sa femme, celle qu’il a vraiment aimée, celle dont il est tombé amoureux. Ce n’est pas du lyrisme, mais une furieuse complainte, un cri de souffrance retentissant dans la nuit, magique.

11 Gotta Get Away : Un riffe de malade, infection instantanée ! j’ai l’impression que

ce sont les sixties, et qu’est-ce que c’est bon ! C’est différent, c’est énergétique, ça parle de liberté et de quête d’amour, le tout teinté d’un tantinet d’idéalisme. C’est pour ça d’ailleurs que cette chanson est joyeuse. Le genre de musique qu’on met sur une vielle R5, lorsqu’on trace la route pour la première fois, en répondant à l’appel de la liberté façon « into the wild ».

Comment conclure ? Cet album des Black Keys est une tuerie, et on adore ! Thickfreakness, Attack and Release et El Camino … L’évolution constante des deux talentueux musiciens n’enlève rien à la beauté de leurs œuvres. On reconnait toujours leur empreinte musicale, violente, excessive, passionnée, écorchée et transcendante, et ce, pour le meilleur !

par KADER

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Quelles-sont les raisons qui poussent certaines entre-prises à ne pas adopter une démarche de développe-ment durable ?

Tout d’abord, l’entreprise est une entité économique. Autrement dit, c’est un agent qui se trouve en interaction avec d’autres agents tels que les institutions finan-cières, les institutions publiques, les ménages et l’environnement dans lequel elle évolue et d’où elle puise ses matières premières, pour créer de la valeur ajoutée et de la richesse. Ceci nous amène à ce qui rend certaines entre-prises retissantes à l’adoption d’une démarche durable dans leurs stratégies. En effet, parce que ces dernières déterminent peu, mal voire pas du tout l’impact qu’elles peuvent avoir sur leur environnement extérieur, celles-ci ignorent leur part de respon-sabilité dans la dégradation de ce dernier. Pourtant, une simple étude d’impact environnemental ronde-ment menée révélerait tellement d’éléments pesant dans la balance du développement durable !

La première raison d’être d’une entreprise est sans conteste le profit sur le court et moyen terme, précisément pour les petites et moyennes entreprises. Il est

important de noter que leur préoc-cupation principale est de faire un retour sur investissement rapide, afin de trouver le bon équilibre pour leur fonction de production.

De nos jours, pour les nouvelles entreprises qui viennent s’implanter dans les marchés, il serait plus facile d’adopter une démarche de développement durable dès leur lancement, mais il faudrait toutefois que les entrepreneurs ou une des parties prenantes du

projet insufflent l’idée et la rendent visible à l’un des niveaux du projet d’entreprise. Ce qui nous amène à exposer l’une des raisons pour lesquelles la majorité des entre-prises n’adoptent pas forcément des démarches de développe-ment durable. Effectivement, la plupart des entreprises n’ont pas conscience de cela, et ne sont pas amenées à réfléchir naturellement à l’établissement d’une démarche entrepreneuriale basée sur le développement durable.

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LE DÉVELOPPEMENT DURABLE : UN FREIN À L’ÉCONOMIE IRRESPONSABLE

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D’autre part, pour les entreprises dites grandes qui ont une cer-taine assise sur l’économie locale et mondiale, et qui dans cer-taines régions du monde sont le poumon du système économique et politique, il est plus difficile de basculer vers un développement dit durable, car la diversité des secteurs d’activités et la nature des technologies ou procédés utili-sés, imposeraient un changement radical qui n’est pas forcément dans l’intérêt des propriétaires ou actionnaires. Le fait que tel ou tel

site industriel fonctionne ou est conçu pour fonctionner avec telle quantité d’énergie provenant de telle ressource, par exemple, pour-rait ne pas s’aligner avec la poli-tique du développement durable.

Les raisons d’un tel désintérêt sont le manque de motivation-palpable et de volonté politique. L’intérêt pour le développement durable est inexistant, que ce soit au niveau des décisions influentes, des grandes puissances dominant l’économie mondiale, ou à des

niveaux plus bas dans les pays émergeants et en voie de dével-oppement, et ce pour des raisons de productivité, et de bénéfices. L’exemple le plus parlant reste la Chine qui a présenté un taux de croissance à deux chiffres de 2003 à 2007, taux qui s’élevait à 14% en 2007 (Bureau national des statis-tiques français, 18-01-2013). Ce pays est celui qui produit et con-somme le plus de charbon dans le monde, ce qui le place au sommet du palmarès des producteurs de gaz à effet de serre.

Finalement, tant qu’il n’y aura pas de prise de conscience collective porteuse de changement allant vers le durable, nous serons con-traints à faire face à des détériora-tions climatiques et environnemen-tales dont la conséquence directe serait une industrie qui s’essouffle exponentiellement d’année en année, accompagnée de la dété-rioration de la qualité de vie, et sur le long terme, un environnement invivable pour l’Homme, voire sa disparition … Car n’oublions pas que la terre a existé sans nous, et continuera d’exister après nous !

Par Lefkir Amine

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la production de plastiques et de s’assurer de leur dégradation après usage.

Néanmoins, les écologistes main-tiennent que les champignons et les bactéries n’ont pas encore développé un arsenal d’enzymes capables de dégrader les longues chaines carbonées des polymères. C’est pourquoi, pour nous sauver de cette pollution plastique, il ne faut pas espérer un miracle dans un futur proche en claquant des doigts, mais penser sérieusement à réduire nos déchets plastiques et à changer radicalement de mode de consommation en consommant responsable.

par Hannane Hanane

BIBLIOGRAPHIE : • Franceinfo• Futura-sciences

Un champignon réussirait à casser des chaines de poly-uréthane sans oxygène. Soit dans des conditions simi-laires à celle des décharges sanitaires.

En été 2011, lors d’un voyage d’études en forêt amazonienne, dans la jungle d’Equateur, des étu-diants en biochimie de l’université de Yale découvrent un champignon capable de casser des chaînes de polyuréthane, polymère connu dans l’industrie des mousses iso-lantes, peintures, adhésifs et dans la fabrication des roues des patins à roulettes !

Considéré comme chimique-ment inerte, le polyuréthane encore appelé PU, représente une masse de déchets consi-dérable ne pouvant être recyclée et qui est souvent responsable de l’apparition des continents de déchets au large des océans.

Lors de cette étude, deux souches du Pestalotiopsis micros porade son nom scientifique, ont révélé un énorme potentiel de dégradation du PU. L’étudiant Jonathan Russell a identifié l’enzyme responsable de l’affaiblissement des liens chimiques du polymère. Cette enzyme est en plus efficace dans les milieux privés d’oxygène, ce qui est parfait pour les décharges san-itaires, les lieux enfouis sous terre et où le plastique s’accumule trou-vant une difficulté à se décomposer en vue du manque d’oxygénation.

Leur étude publiée dans la revue Applied Environmental Microbiologie pourrait apporter une réelle solution car la décou-verte d’organismes capables de dégrader le plastique dans les décharges aiderait à réduire les temps de décomposition.

Bien que l’application de ces recherches puisse prendre encore une vingtaine d’années, les cher-cheurs restent optimistes. Pour Bernard Henrissat, directeur de recherche au CNRS, au labora-toire AFMB à l’université d’Aix-Marseille, « c’est une découverte à première vue extraordinaire ». Il explique que ce champignon est « autonome » car des décou-vertes avaient déjà été faites dans la destruction polymères par des champignons. Pour le chercheur,

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LE CHAMPIGNON DÉVOREUR DE PLASTIQUE:

SOLUTION AU PROBLÈME DE RECYCLAGE ?

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COMMENT A-T-ON INTERDIT LA FRACTURATION

HYDRAULIQUE ?

11 octobre 2013 : Le Conseil con-stitutionnel a confirmé la légalité de l’interdiction de la fractura-tion hydraulique. Il avait été saisi par le Conseil d’État d’une ques-tion prioritaire de constitutionnal-ité posée par la société de forage Schuepbach.

Le recours de l’entreprise améri-caine concernait des permis délivrés en 2010 puis abrogés en application de la loi Jacob de 2011 qui interdit l’utilisation de cette technique d’exploration et d’exploitation. Le Conseil consti-tutionnel a rejeté l’ensemble des griefs de la société de forage qui contestait notamment que la frac-turation hydraulique était autorisée pour la géothermie. Les Sages de la rue de Montpensier ont notam-ment écarté ce grief de la mécon-naissance du principe d’égalité en jugeant que « le principe d’égalité ne s’oppose ni à ce que le législa-teur règle de façon différente des

situations différentes, ni à ce qu’il déroge à l’égalité pour des raisons d’intérêt général, pourvu que, dans l’un et l’autre cas, la différence de traitement qui en résulte soit en rapport direct avec l’objet de la loi qui l’établit». Ils ont également écarté le grief tiré de la méconnais-sance de la liberté d’entreprendre du fait que « la restriction appor-tée tant à la recherche qu’à l’exploitation des hydrocarbures, ne revêt pas, en l’état des connais-sances et des techniques, un car-actère disproportionné au regard de l’objectif poursuivi ».

GAZ DE SCHISTE :LA LOI INTERDISANT LA FRACTURATION HYDRAULIQUE VALIDÉE

La fracturation hydraulique, qui consiste a créer des fis-sures dans les roches riches en hydrocarbures en injec-tant à haute pression un mélange d’eau, de sable et d’adjuvants chimiques, est décriée en raison de son impact environnemental et des risques de pollution et d’activité sismique.

L’Algérie est classée au 3ème rang mondial, juste après la Chine et l’Argentine, en termes de réserves de gaz de schistes récupérables, selon le dernier rapport du département américain de l’Énergie (DoE) sur les réserves des hydrocarbures non conventionnels.

Le gaz de schiste provoque-t-il une polémique sur les ques-tions d’environnement ?

Extraction du gaz de schiste le 27 avril 2011 à Grzebowilk en Pologne.

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Concernant l’atteinte à la propriété, ils ont considéré qu’un permis de

recherche ne saurait être assimilé à un bien faisant l’objet d’un droit de propriété. « Nous sommes con-fortés par cette décision majeure », a souligné le ministre de l’Écologie, Philippe Martin. Unanimement, les ONG qu’il s’agisse de FNE ou de WWF se sont réjouies de cette décision et demandent mainte-nant que la réforme du Code minier, entamée il y a presque un an, soit enfin débattue par les parlementaires.

ALGÉRIEFEU VERT POUR LE GAZ DE

SCHISTE

Le 21 mai, le gouvernement algérien a décidé de se lancer dans l’exploitation des hydro-carbures non conventionnels. L’économie agit-elle au détri-ment de l’environnement ?

Le dernier feu vert accordé le 21 mai par le Conseil des ministres présidé par Abdelaziz Bouteflika

pour lancer l’exploitation du gaz de schiste dans notre pays

prouve, une nouvelle fois, que l’environnement passe au second plan devant le profit économique à court terme. Détruire le sol plutôt que recourir à des alternatives pérennes pour développer un pays riche en potentialités humaines est-il une solution?

Le gaz de schiste est un grand danger pour l’environnement. Tous les spécialistes du monde le disent et l’affirment avec preuves à l’appui. Son efficacité économique n’a guère été encore prouvée. Les pays qui se sont lancés dans son exploration comme les États-Unis subissent d’ores et déjà une tragique pollution. De nombreuses puissances mondiales qui maîtris-ent la technologie nécessaire pour l’exploitation du gaz de schiste ont fait marche arrière à l’image de la France dont la législation interdit de lancer des travaux de prospec-tion (même si, selon Algérie Focus , les entreprises françaises pour-raient être les premières à pros-pecter en Algérie).

GAZ DE SCHISTE : L’ALGÉRIE, TERRAIN

D’EXPÉRIMENTATION POUR LA FRANCE ?

Le président Abdelaziz Bouteflika donne son feu vert à la ruée vers le nouvel or noir. L’occasion pour la France de tester des alternatives à la fracturation hydraulique ?

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Les expérimentations pourraient être menées en Algérie. Des groupes français seraient en effet en mesure de réaliser très pro-chainement des recherches sur le territoire algérien concernant les méthodes d’exploitation du fameux gaz. Avec pour objectif de trouver des alternatives “propres” à la technique de la fractura-tion hydraulique, cette injection d’eau et de solvants sous très haute pression accusée de détru-ire l’environnement et de vider les nappes phréatiques.

Laurent Fabius, qui avait affirmé (avant Ségolène Royal) ne pas fermer totalement la porte à cette ressource énergétique, avait révélé la signature imminente d’un partenariat fin 2012. Or, le prési-dent algérien Abdelaziz Bouteflika a accordé le mercredi 21 mai 2014, son feu vert à l’exploitation des gaz et huile de schiste dans le pays, le Conseil des ministres donnant son accord “pour le lancement des procédures requises en direction des partenaires étrangers”. Le tout sans consultation du Parlement algérien ni débat public.

L’ E N V I R O N N E M E N T E N DANGER ?

Abdelaziz Bouteflika a demandé au gouvernement de veiller à “pro-téger l’environnement” lors de la prospection et de l’exploitation, affirment les autorités.

Mais les opposants aux gaz de schiste craignent une catastro-phe écologique. D’après le site d’information Maghreb Émergent, le ministère de l’Énergie algérien aurait dans l’idée de produire 60 milliards de m3 par an, soit 12.000 puits à forer sur une durée de 50 ans.

Aucune alternative à la fractura-tion hydraulique n’existant pour le moment, il faudra forcément passer par cette technique. Or elle nécessite d’énormes quanti-tés d’eau, 10.000 à 15.000 m3 par puits, alors que la ressource est plus que précieuse dans le Sahara algérien - au point d’en devenir un enjeu de conflits locaux. Les nappes phréatiques qui irriguent les plantations agricoles et constit-uent les plus grandes réserves en eau du pays seront-elles correcte-ment protégées des produits chi-miques employés ? Quelle forme prendra enfin le paysage à la surface des puits ?

ALGÉRIE : UNE EXPLOITATION “VERTE” DU GAZ DE SCHISTE ?

Le ministère de l’Environnement s’engage à utiliser des technolo-gies “propres” dans son exploi-tation des ressources en gaz de schiste du pays. Objectif : calmer le

jeu avec les militants écologiques.

L’Algérie est bien déterminée à exploiter ses ressources en gaz de schiste.

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L’opération a même déjà été amorcée début juillet 2014 dans les bassins d’Ahnet, dans le sud d’Aïn Salah, là où le premier gise-ment avait été exploité en 2012, et le forage de quatre nouveaux puits par les techniciens de Sonatrach était prévu avant fin 2014.

Face à ce coup d’accélérateur des autorités algériennes, qui, dans un premier temps, avaient annoncé le début de l’exploitation des gise-ments de gaz de schiste en 2020, la gronde citoyenne continue de se faire entendre. Des manifes-tations continuent à être organ-isées régulièrement dans le pays, notamment dans le Sud, la région la plus directement concernée.

Alors, pour calmer la contes-tation sociale, le ministère de l’Environnement s’engage pour la préservation de l’écosystème des zones forées. L’exploitation du gaz de schiste en Algérie uti-lisera un procédé basé sur de

nouvelles technologies moins pol-luantes, a tenté de rassurer la min-istre de l’Aménagement du terri-toire et de l’Environnement, Dalila Boudjemaa. Une méthode et des produits moins polluants seront employés pour extraire le gaz de schiste de la roche sans con-taminer l’environnement, a promis la ministre lors d’un point presse à Tizi-Ouzou. “L’utilisation de tubes en acier cimentés à travers lesquels le mélange d’eau, de sable et des produits chimiques sera injecté dans la poche de gaz, évitera la contamination du site”, a ainsi précisé Dalila Boudjemaa. Selon elle, l’Algérie est à l’abri de la pollution engendrée par l’exploitation des ressources en gaz de schiste. ”L’Algérie dispose des moyens nécessaires à mettre en place pour se prémunir contre toutes ces formes de pollution”, a-t-elle ainsi souligné.

Autre promesse formulée par la ministre de l’Environnement : la

réutilisation de l’eau usée pour fissurer la roche contenant le gaz de schiste. Lors d’un point presse à Tizi Ouzou, la ministre a ainsi déclaré que son cabinet a “exigé et obtenu des différentes parties con-cernées, que cette eau qui remonte à la surface soit traitée et réinjec-tée dans le sol pour l’exploitation de nouveaux forages”.

Pas sûr que ces arguments réus-sissent à convaincre les militants hostiles à l’exploitation des gise-ments de gaz de schiste, qui mettent en garde contre une catas-trophe écologique et humaine. Ces derniers craignent effectivement qu’en fissurant le sous-sol rocheux contenant du gaz de schiste, des éléments radioactifs, combinés aux produits chimiques utilisés pour l’extraction, viennent con-taminer la nappe albienne.

Le sud de l’Algérie est un lieu d’ermitage et de paix de par la spiritualité qu’il inspire, mais cela s’avère insuffisant pour certains. Dès les années soixantes, les essais nucléaires ont d’ores-et-déjà commencé, et leurs effets se font ressentir jusqu’à présent. Hélas, impossible d’y remédier. L’actualité dénonce le fait qu’on veuille faire d’un territoire, deux fois plus grand que la France un vaste laboratoire pour tous genres d’expériences et de techniques dont les résultats sont incertains, et sur la flore, et sur la faune, mais pas seulement, car l’Homme n’y échappe pas. Ces techniques : Fluoropropane, stimulation élec-trique, hélium… aussi nuisi-bles que la fracturation hydrau-lique, portant atteinte aux nappes phréatiques d’un pays en stress hydrique.

par Makkeb Zahia

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Le rôle du sport dans la prévention

des maladies

Par : Mekki Nour el islaM leghrrib

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Même si la médecine moderne a réussi à vaincre et gérer la majorité des maladies, elle reste souvent impuissante face aux pathologies dues au passage d’un rythme de vie soutenu à la sédentarité, qui rendent les tâches quotidiennes les plus simples difficiles à exécuter.

Le remède le plus efficace qui permet d’acquérir et de dével-opper une santé de fer est bel et bien l’activité physique, ou le sport sous ses différentes formes.

De nombreuses études ont montré que les personnes pratiquant une activité sportive régulière ont non seulement de meilleures apti-tudes physiques, mais aussi :

• Une meilleure capacité à faire face aux maladies (renforce-ment du système immunitaire) :

Et cela en favorisant entre autre la circulation sanguine. Plus de 76% des adeptes des disciplines d’endurance se déclarent moins vulnérables que les sédentaires

face aux maladies infectieuses. Il a été admis dernièrement que le fait de pratiquer un effort quo-tidien, même modéré, était associé à une réduction des infec-tions respiratoires supérieures.

• Une apparition tardive des signes de fatigue :

La pratique régulière d’une activité physique réduirait la fatigue et influ-erait positivement sur la fréquence cardiaque au repos, au même titre que la pression artérielle systolique.

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• Une meilleure synergie entre les muscles et les nerfs :

En améliorant notamment les connections neuronales en direc-tion des fibres musculaires.

• Une augmentation du nombre de globules sanguins :

L’exercice modéré stimule consi-dérablement l’activité des lympho-cytes (un type de globules blancs),

ce qui permet d’augmenter les chances de repérer et d’éliminer efficacement les agents patho-gène, voire de réduire le risque d’apparition de cancers. En effet, grâce au surcroît des monocytes, on arriverait mieux à neutraliser la prolifération des cellules tumorales.

La pratique d’une activité sport-ive régulière demeure de toute évidence bienfaitrice sur tous les plans, voire primordiale pour

la prévention des maladies chro-niques telles que l’hypertension, le diabète ainsi que les maladies cardiovasculaires et osseuses comme l’ostéoporose, ou autres paralysies musculaires.

Par Leghreib Mekki Nour el Islam

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Si il y a bien un sujet sur lequel tous les étudiants de l’ENP(1), anciens comme nouveaux, sont unanimes, c’est la diffi-culté d’avoir du temps libre pour leurs loisirs et la pratique d’une activité physique régulière. Pourtant, certains étudiants ont pris la décision de relever ce défi. Hichem Daoud, à ce jour étudiant en 3ème année QHSE(2)

et joueur de l’Equipe Nationale de Handball en est le parfait exemple.

Né en Janvier 1992, cet originaire de la wilaya de tissemsilt s’est d’abord essayé au karaté, puis au football. Mais c’est à l’âge de 11 ans qu’il découvrit sa vraie voca-tion et rejoint son premier club de handball : le HMT (Horizon Madinet Tissemsilt) dans lequel le sportif en herbe se démarqua très vite grâce aux tournois scolaires qui l’ont mené droit au tournoi national. Ses talents alors confir-més y sont récompensés des prix du meilleur joueur, et du meilleur buteur du tournoi.

Ce n’est qu’à l’âge de 14 ans qu’il fit son entrée dans l’Equipe Nationale des cadets en tant que minime, pour disputer son premier tournoi international au champi-onnat Méditerranéen de Chypre. Il rejoint par la suite le HBCEB (HANDBALL CLUB EL BIAR) dans l’optique de poursuivre ses études au sain du lycée sportif de

Draria, où il décrocha une année plus tard son baccalauréat avec mention.

Comment arrive t-il à allier sport de haut niveau et études ? Hichem nous confie qu’il n’y a pas de secret, si ce n’est un rythme auquel il s’est habitué, et une apti-tude à s’adapter qui lui permet de passer d’un entrainement régu-lier cinq fois par semaine à un arrêt total en période d’examens. C’est aussi sans doute, grâce au soutien inconditionnel de ses amis

qu’il en est là aujourd’hui.

Quant à l’avenir où il se pro-jette, Hichem espère décrocher son diplôme d’ingénieur et pour-suivre ses études et sa carrière de Handballeur professionnelle à l’étranger . . . Et c’est tout le mal qu’on lui souhaite.

Propos recueillis par Lagha Karim

(1) Ecole Nationale Polytechnique(2) Qualité,Hygiène, Sécurité et environnement

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Z O O M S U R H I C H E M D A O U DP O LY T E C H N I C I E N E T H A N D B A L L E U R P R O F E S S I O N E L JJJJJJ

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Un instant d’inspiration qui vient pour divulguer des secrets abyssaux basés non seulement sur les expériences et les acquis, mais également sur les sentiments gisant dans le cœur ! Ce n’est qu’un moment très court, qui vient et part à une vitesse franchissant les lois fixes, qui nous apporte une telle étincelle qui fait exploser notre gisement interne, à un point où toutes ses particules fondamentales, étroitement liées, jaillissent au même instant sans que l’on puisse les orienter.

A ce moment-là nos doigts dansent sur les touches du piano qui produit des notes se succédant pour former une mélodie évasive, qui, parfois échappe même à la com-préhension du chef d’orchestre.

C’est une mystérieuse énergie qui anime les différentes parties de ce système, un système formé par le cœur, le cerveau et les doigts, qui l’emportent sur la bouche. Cette énergie n’obéit pas aux lois de la physique, elle ne peut pas être modélisée ni même imag-inée, son ampleur est faramin-euse et elle semble parfois être à l’origine de toutes nos pensées.

Cependant, tout ce spectacle dont la cohérence est parfaite, ne pourrait jamais être aléatoire-ment fait, c’est pour une belle et

unique raison que ses fonde-ments sont parfaitement noués.

Une raison pour laquelle nous vivons et pour laquelle nous avons été créés et munis de tels sys-tèmes prodigieux, c’est la clef de voûte de la vie, sans laquelle nous n’aurions jamais connu ce que l’on a et ce que l’on est, après cri-tiques et approbations. C’est avec

ce moyen que toutes les créatures se connaissent et se reconnais-sent, que le savoir se transmet, que les idées s’échangent, que les personnes se regroupent et que les communautés se forment.

Le partage, une raison de vivre qui devient un moyen d’existence !

par Mekahlia Abdelhak

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LE MYSTÈRE DU PARTAGE JJJJJJ

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Q U I A D I T… ? 78 d i v e r t i s s e m e n t

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« EUREKA ! »

Né à Syracuse en 287 avant notre ère.

Il découvre sa fameuse loi : « tout

corps plongé dans un fluide subit une

poussée verticale, dirigée de bas

en haut, égale au poids du fluide

déplacé »

C’est dans son bain qu’il aurait fait

cette découverte et crié ‘EUREKA’,

vous l’avez bien évidemment

reconnu, c’est Archimède qui fut donc

celui qui a dit EUREKA en découvrant

la poussée d’Archimède.

« RIEN NE SE GAGNE, RIEN NE SE CRÉE, TOUT SE TRANSFORME »

500 ans avant notre ère, l’auteur de cette phrase voulait exprimer qu’il n’y a ni création ni destruction mais con-servation de la matière. Il fut condamné à mort par ses ennemis qui le considéraient comme un athée.Deux mille ans après, Lavoisier reprend cette idée et sera guillotiné. Vous l’avez donc compris, ce n’était pas lui le premier à l’avoir dit mais Anaxagore. Ce fut cet homme qui a dit ‘ rien ne se gagne, rien ne se crée, tout se transforme ‘

« SCIENCE SANS CONSCIENCE N’EST QUE RUINE DE L’ÂME »Il a voulu réconcilier la pensée païenne

avec la pensée chrétienne, constru-isant ainsi l’humanisme chrétien.Il subit les foudres de l’Eglise et de la Sorbonne après la parution de

Pantagruel et Gargantua. Il fut fin-alement absous par Clément VII,

c’est Rabelais. Ce fut alors, François Rabelais qui a dit ‘ science sans con-

science n’est que ruine de l’âme’

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Q U I Z Z A S T R O N O M I E79d i v e r t i s s e m e n t

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1Quelle étoile est la plus proche de la Terre :

• Le Soleil• Vega• Proxima du centaure

2Où va le Soleil ?

• Vers le Sagittaire• Vers la constellation d’Hercule• Vers un trou noir

3A quelle vitesse la Terre tourne-t-elle sur elle-même

en un point de l’équateur ?

• Environ 17km/h• Environ 170km/h• Environ 1700km/h

4Quand a-t-on mesuré pour la première fois la circon-

férence de la Terre ?

• 200 ans avant notre ère• Au XVIIIème siècle• Vers l’an 1000

5Qu’est-ce qu’un trou noir ?

• Une galaxie noire• Une étoile extrêmement grosse• Un objet extrêmement massif

6Que voit-on quand on regarde les étoiles ?

• Le passé• Le présent• Le futur

7Qu’est-ce que l’étoile du Berger ?

• Une étoile • Une planète• Une comète

8Pourquoi les étoiles scin-tillent-elles ?

• A cause des turbulences de l’atmosphère qui déforment

la lumière provenant des étoiles

• Parce qu’elles s’allument et s’éteignent

• A cause de l’alternance des dif-férentes températures de l’air

9Pourquoi la Lune parait-elle plus grosse quand elle se

lève ou se couche que lorsqu’elle est très haute dans le ciel ?

• C’est une illusion optique• Parce qu’elle est proche de la

Terre• C’est un effet réfractant de l’air

10Y-a-t-il du bruit dans l’espace ?

• Oui un fond sonore• Oui il est amplifié

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R É P O N S E S Q U I Z Z A S T R O N O M I E

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1 Le Soleil

Il est une étoile comme nous en voyons des milliers chaque nuit. Il est situé à 150 millions de kilomètres de la Terre.

2 Vers la constellation d’Hercule.

Le Soleil est animé d’un mouvement hélicoïdal et parcourt plus de 610 mil-lions de km par an. Il entraîne avec lui des planètes dont la notre : Terre, et part vers la constellation d’Hercule.

3 1700km/h.

A l’équateur la circonférence de la terre est d’environ 40.000 km.La Terre tourne sur elle-même en 24 heures, par conséquent ceci donne une vitesse d’un peu moins que 1700km/h.

4 200 ans avant notre ère

Vers 205 avant notre ère, Eratosthène mesure la circonférence de la Terre et son rayon. Pour cela, il observe la différence d’ombre portée par des objets verticaux au même instant à Alexandrie et Syène (Assouan).

5 Un objet extrêmement massif.

Quand une étoile meurt, elle s’effondre sur elle-même. Si elle est extrême-ment massive, elle devient très dense et attire tout (environ 30 km de diamètre). Plus rien n’en échappe, même pas la lumière d’où le trou

« NOIR ».

6 Le passé.

La lumière a une vitesse de 300.000 km/s. Elle met une seconde pour par-venir de la Lune, cependant, met 8 minutes pour arriver du Soleil et plus une étoile est éloignée plus la lumière met de temps à nous parvenir.Ainsi, nous pouvons voir dans le ciel les suites d’une explosion qui a eu lieu il y a quelques milliers d’années comme la nébuleuse du Crabe.

7 Une planète.

L’étoile du Berger est belle et bien la planète Vénus, située entre Mercure et la Terre.Elle est très proche du Soleil (environ 100 millions de km) et donc très brillante.

8 A cause de l’alternance des différentes tempéra

-tures de l’air.Ce qui déforme vraiment la lumière, ce sont les variations de tempéra-tures de l’atmosphère et non pas les turbulences de l’air. La réfraction de la lumière dépend de la tempéra-ture du milieu qu’elle traverse. L’air chaud courbe moins la lumière que l’air froid. Les étoiles sont si éloignées qu’elles semblent envoyer qu’un seul rayon de lumière. Lorsque ce rayon est dévié hors de nos yeux, par de l’air chaud, l’étoile semble disparaî-tre pour un instant.Le Soleil qui est si proche et si gros,

envoie autant de rayons dispersés que non dispersés et donc ne clignote pas !

9 C’est une illusion optique.

Lorsqu’un objet est lointain, il nous parait plus petit. Ainsi, lorsque la Lune est basse sur l’horizon, nous l’imaginons inconsciemment plus proche de la Terre que lorsqu’elle est en haut dans le ciel où nous n’avons pas de repère. Par conséquent, pour la même taille observée, nous l’imaginons donc plus grosse.D’ailleurs nous pouvons le confirmer avec une prise de photos avec le même zoom, on trouvera la même taille sur toutes les photos, qu’elle soit haute ou basse. On peut également la mesurer avec une règle, à bout de bras et on trouvera toujours environ douze millimètres.

10 Non. Aucun bruit.

Le son, étant une onde acoustique, est produit par une vibration dans un milieu solide ou fluide. Dans le vide interstellaire, les ondes acoustiques ne peuvent donc circuler faute de matière, d’où l’absence du son.

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I L L U S I O N D ’ O P T I Q U E :L A TA C H E AV E U G L E D E M A R I O T T E

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Voici une toute autre expérience sympathique, facile à réaliser et qui vous permettra d’apercevoir votre zone aveugle. Comment ? Rien de plus simple que suivre ces deux petites étapes :

• Fermez votre œil droit et fixez le (+) avec votre œil gauche ;

• Avancez ou reculez-vous de l’image lentement tout en continuant de fixer le +.

Le point noir devrait disparaître lorsqu’il passe sur votre point aveugle. Le principe est le même pour le cercle en utilisant l’autre œil.

Ceci est le phénomène de la tache aveugle de Mariotte, une zone de la rétine où naît le nerf optique et donc, dépourvue de cellules visuelles. Chaque œil possède une “tache aveugle”, c’est cette petite région du champ visuel où les objets ne sont pas vus. Cette appella-tion revient à la première observation du phénomène

qui date des années 1660 par le physicien Français Edme Mariotte.

La question qui se pose maintenant est la suivante : Avec une telle lacune, comment arrivons-nous à tout percevoir ? Etonnant n’est ce pas ? Et bien c’est là où réside la magie, ou plutôt la surpuissance de notre cerveau lorsqu’il remplit ce vide par la couleur ou la texture qui est autour. La preuve en image !

• Fermez votre œil droit et fixez le (+) avec votre œil gauche.

• Avancez ou reculez-vous de l’image lentement tout en continuant à fixer le (+).

Vous devrez normalement voir qu’une ligne continue.

Impressionnant à quel point notre cerveau tantôt nous trompe et tantôt nous éblouit par sa capacité d’analyse !

Qui d’entre nous n’a-t-il pas déjà réalisé une expérience avec ses yeux ? Fixer un objet avec un œil et ensuite changer d’œil pour obtenir une perspective différente ? Regarder des images qui semblent se mouvoir et pourtant sont fixes à l’instar de la figure suivante ?

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