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Posters Posters Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com T01-P001 Pertinence des indicateurs biologiques d’exposition au plomb en pre ´vention et re ´paration P. Salignac * , D. Leclerc ASIST57, Metz, France * Auteur correspondant. En s’appuyant sur le suivi me ´dical prolonge ´ d’une population de 200 ouvriers fortement expose ´s au plomb, la communication met en e ´vidence les e ´volutions et les enjeux actuels du de ´pistage du saturnisme professionnel. Elle comporte deux parties : – pre ´sentation des re ´sultats d’une enque ˆte re ´gionale sur les valeurs de PPZ constate ´es chez les personnes tre `s expose ´es au Plomb : l’e ´tude permet de faire le point sur cet indicateur biologique d’exposition, notamment en regard de la modification du tableau des maladies professionnelles dont la dernie `re re ´vision a fixe ´ des valeurs de re ´fe ´rence qui ne correspondent pas a ` celles rencontre ´es en pratique courante. Une analyse de la litte ´rature montre aussi que les valeurs de PPZ habituellement mentionne ´es sont nettement plus basses que celles fixe ´es par le tableau de 2008. L’e ´tude permet aussi de situer l’inte ´re ˆt de l’utilisation des PPZ dans le suivi des expositions. – actualite ´ des proble `mes rencontre ´s dans le suivi des personnes expose ´es : l’enrichissement des connaissances sur les diffe ´rents me ´canismes de la toxicite ´ du plomb ont profonde ´ment change ´ la manie `re d’aborder la proble ´matique des maladies qu’il engendre. La nocivite ´ maintenant reconnue des faibles doses de plomb et la possibilite ´ d’un relargage osseux a ` l’origine d’une intoxication d’ori- gine endoge `ne longtemps apre `s l’arre ˆt des expositions ame `ne a ` reconside ´rer l’image classique du saturnisme professionnel. Avec l’ame ´lioration des conditions de travail et la diminution des exposi- tions, les enjeux actuels de la surveillance ne re ´sident plus dans le de ´pistage d’une maladie professionnelle spe ´cifique mais dans la possibilite ´ d’une pathologie diffe ´re ´e plus banale qu’il convient d’empe ˆcher longtemps avant sa survenue e ´ventuelle. L’e ´tude des publications re ´centes met en e ´vidence l’inte ´re ˆt de l’e ´valuation la plus pre ´cise possible du stockage osseux du plomb, lui-me ˆme directement de ´pendant de la dose totale de produit me ´tabolise ´ durant la carrie `re professionnelle. La surveillance le ´gale par des plombe ´mies isole ´es qui n’inte `grent ni la plombe ´mie moyenne ni la dure ´e d’exposition est donc nettement insuffisante a ` rendre compte de l’approche actuelle qui tend a ` conside ´rer de plus en plus le plomb comme un facteur de risque dans l’apparition ulte ´rieure de pathologies courantes. Si on rajoute que le plomb, de ´ja ` classe ´ CMR, est maintenant reconnu comme produit cance ´roge `ne 2A par le CIRC, il est clair qu’il convient de mettre en place les moyens d’un suivi plus performant. Dans cette perspective, une pre ´vention plus efficace re ´side dans l’utilisation d’un indicateur de plombe ´mie cumule ´e avec mise en place d’un suivi par dosime ´trie plus a ` me ˆme d’anticiper toute pathologie diffe ´re ´e. T01-P002 Exemple d’un document adjoint au dossier me ´dical en sante ´ au travail retrac ¸ant les expositions et les informations lie ´es aux CMR dans une entreprise S. Le Boisselier * , M. Weber AST67, Bischwiller, France * Auteur correspondant. Objectif.Rassembler dans le dossier me ´dical en sante ´ au travail (DMST) les principaux e ´le ´ments lie ´s aux CMR dans une fonderie ou ` les salarie ´s sont ou ont e ´te ´ expose ´s a ` de nombreux cance ´roge `nes. Me ´thode.E ´ valuation du risque : recensement des CMR : recherche bibliographique sur les cance ´roge `nes retrouve ´s dans une fonderie (matie `res premie `res et ge ´ne ´re ´s par le process). Analyse des fiches de donne ´es de se ´curite ´ (FDS) des produits utilise ´s dans l’entreprise. E ´ va- luation de l’exposition : e ´tude des postes expose ´s ; de ´finition d’une me ´trologie de pre ´le `vements atmosphe ´riques. Re ´daction du document : indication par atelier ou unite ´ de travail des re ´sultats de l’e ´valuation par CMR. Lors de la visite me ´dicale estimation du temps passe ´ par le salarie ´ par atelier (carrie `re dans l’entreprise et anne ´e e ´coule ´e). Indication des informations transmises au salarie ´ ainsi que les EPI utilise ´s. Re ´sultats.– Les principaux cance ´roge `nes retrouve ´s sont les fibres ce ´ramiques re ´fractaires (FCR), la nitrosodime ´thylamine (NDMA), le formalde ´hyde, la silice et l’amiante dans le passe ´. Les principaux toxiques pour la reproduction sont le monoxyde de carbone (CO) et le dime ´thylformamide (DMF). Les re ´sultats des pre ´le `vements atmos- phe ´riques sont infe ´rieurs aux valeurs re ´glementaires ou recomman- de ´es pour la silice, les FCR, le formalde ´hyde, la NDMA, le DMF et le CO. Il n’existe aucun pre ´le `vement atmosphe ´rique concernant l’amiante. En un an tous les salarie ´s expose ´s aux cance ´roge `nes ont les re ´sultats des me ´trologies et des conseils donne ´s dans leur DMST. Conclusion.– L’expe ´rience de l’absence totale d’information sur l’expo- sition passe ´e a ` l’amiante dans l’entreprise nous a incite ´a ` centraliser dans le DMST les nombreux e ´le ´ments dont nous disposons sur les CMR. Nous connaissons les limites de l’e ´valuation (non-exhaustivite ´ des produits notamment ge ´ne ´re ´s par le process, difficulte ´s de l’e ´va- luation de l’exposition, difficulte ´ d’estimer l’efficacite ´ des EPI...) ainsi que les limites de la me ´moire pour reconstituer les dure ´es d’exposi- tion chez des salarie ´s polyvalents. Ne ´anmoins, l’anciennete ´ impor- tante des salarie ´s dans l’entreprise, l’absence de modification majeure du process depuis 25 ans rend ce document pertinent. T01-P003 Appre ´ciation de l’exposition aux produits phytosanitaires des salarie ´s en production de tomates sous serres dans le Finiste `re Me ´thodes d’e ´valuations et de quantification des risques a ` effets diffe ´re ´s (CMR) 261 1775-8785X/$ - see front matter 10.1016/j.admp.2010.03.065 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2010;71:261-274

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Methodes d’evaluations et de quantificationdes risques a effets differes (CMR)

T01-P001Pertinence des indicateurs biologiques d’exposition auplomb en prevention et reparationP. Salignac*, D. LeclercASIST57, Metz, France* Auteur correspondant.

En s’appuyant sur le suivi medical prolonge d’une population de200 ouvriers fortement exposes au plomb, la communication meten evidence les evolutions et les enjeux actuels du depistage dusaturnisme professionnel. Elle comporte deux parties :– presentation des resultats d’une enquete regionale sur les valeurs dePPZ constatees chez les personnes tres exposees au Plomb : l’etudepermet de faire le point sur cet indicateur biologique d’exposition,notamment en regard de la modification du tableau des maladiesprofessionnelles dont la derniere revision a fixe des valeurs dereference qui ne correspondent pas a celles rencontrees en pratiquecourante. Une analyse de la litterature montre aussi que les valeurs dePPZ habituellement mentionnees sont nettement plus basses quecelles fixees par le tableau de 2008. L’etude permet aussi de situerl’interet de l’utilisation des PPZ dans le suivi des expositions.– actualite des problemes rencontres dans le suivi des personnesexposees : l’enrichissement des connaissances sur les differentsmecanismes de la toxicite du plomb ont profondement change lamaniere d’aborder la problematique des maladies qu’il engendre. Lanocivite maintenant reconnue des faibles doses de plomb et lapossibilite d’un relargage osseux a l’origine d’une intoxication d’ori-gine endogene longtemps apres l’arret des expositions amene areconsiderer l’image classique du saturnisme professionnel. Avecl’amelioration des conditions de travail et la diminution des exposi-tions, les enjeux actuels de la surveillance ne resident plus dans ledepistage d’une maladie professionnelle specifique mais dans lapossibilite d’une pathologie differee plus banale qu’il convientd’empecher longtemps avant sa survenue eventuelle. L’etude despublications recentes met en evidence l’interet de l’evaluation la plusprecise possible du stockage osseux du plomb, lui-meme directementdependant de la dose totale de produit metabolise durant la carriereprofessionnelle. La surveillance legale par des plombemies isolees quin’integrent ni la plombemie moyenne ni la duree d’exposition estdonc nettement insuffisante a rendre compte de l’approche actuellequi tend a considerer de plus en plus le plomb comme un facteur derisque dans l’apparition ulterieure de pathologies courantes. Si onrajoute que le plomb, deja classe CMR, est maintenant reconnucomme produit cancerogene 2A par le CIRC, il est clair qu’il convientde mettre en place les moyens d’un suivi plus performant. Dans cetteperspective, une prevention plus efficace reside dans l’utilisation d’unindicateur de plombemie cumulee avec mise en place d’un suivi pardosimetrie plus a meme d’anticiper toute pathologie differee.

1775-8785X/$ - see front matter10.1016/j.admp.2010.03.065 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2010

T01-P002Exemple d’un document adjoint au dossier medical ensante au travail retracant les expositions et lesinformations liees aux CMR dans une entrepriseS. Le Boisselier*, M. WeberAST67, Bischwiller, France* Auteur correspondant.

Objectif.– Rassembler dans le dossier medical en sante au travail(DMST) les principaux elements lies aux CMR dans une fonderie oules salaries sont ou ont ete exposes a de nombreux cancerogenes.Methode.– Evaluation du risque : recensement des CMR : recherchebibliographique sur les cancerogenes retrouves dans une fonderie(matieres premieres et generes par le process). Analyse des fiches dedonnees de securite (FDS) des produits utilises dans l’entreprise. Eva-luation de l’exposition : etude des postes exposes ; definition d’unemetrologie de prelevements atmospheriques. Redaction du document :indication par atelier ou unite de travail des resultats de l’evaluation parCMR. Lors de la visite medicale estimation du temps passe par le salariepar atelier (carriere dans l’entreprise et annee ecoulee). Indication desinformations transmises au salarie ainsi que les EPI utilises.Resultats.– Les principaux cancerogenes retrouves sont les fibresceramiques refractaires (FCR), la nitrosodimethylamine (NDMA), leformaldehyde, la silice et l’amiante dans le passe. Les principauxtoxiques pour la reproduction sont le monoxyde de carbone (CO) et ledimethylformamide (DMF). Les resultats des prelevements atmos-pheriques sont inferieurs aux valeurs reglementaires ou recomman-dees pour la silice, les FCR, le formaldehyde, la NDMA, le DMF et le CO.Il n’existe aucun prelevement atmospherique concernant l’amiante.En un an tous les salaries exposes aux cancerogenes ont les resultatsdes metrologies et des conseils donnes dans leur DMST.Conclusion.– L’experience de l’absence totale d’information sur l’expo-sition passee a l’amiante dans l’entreprise nous a incite a centraliserdans le DMST les nombreux elements dont nous disposons sur lesCMR. Nous connaissons les limites de l’evaluation (non-exhaustivitedes produits notamment generes par le process, difficultes de l’eva-luation de l’exposition, difficulte d’estimer l’efficacite des EPI. . .) ainsique les limites de la memoire pour reconstituer les durees d’exposi-tion chez des salaries polyvalents. Neanmoins, l’anciennete impor-tante des salaries dans l’entreprise, l’absence de modification majeuredu process depuis 25 ans rend ce document pertinent.

T01-P003Appreciation de l’exposition aux produitsphytosanitaires des salaries en production de tomatessous serres dans le Finistere

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P. Resche-Rigona*, M.-T. L’azoua, J. Gaudonb

a Federation MSA d’armorique, 29412 Landerneau cedex, France ;b federation MSA d’armorique, 22025 Saint-Brieuc cedex, France* Auteur correspondant.

Une etude a ete realisee dans le Finistere aupres d’un groupementcooperatif de producteurs de tomates sous serres pour apprecierl’exposition reelle aux produits phytosanitaires des salaries. Cetteetude a ete initialisee devant l’impossibilite du medecin du travail apouvoir repondre de facon objective a l’interrogation des employessur le risque sante encouru par leur travail.Une telle etude etait necessaire car le Finistere est au 4e rang nationalde la production de tomates.La serriculture ne s’est imposee en Bretagne que grace a la genera-lisation des serres et des techniques de cultures hors-sol.Une atmosphere chaude et humide favorise l’attaque de ravageurs etde maladies, contre lesquels l’exploitant lutte avec des produitsphytosanitaires et des auxiliaires.En l’absence de releves recents sur les traitements et methodesutilises, le medecin du travail ne peut repondre de facon objectiveau questionnement des salaries, notamment feminin, sur le risquesante encouru par leur travail en serres.L’interet de ce travail d’appreciation de l’exposition aux produitsphytosanitaires, sans equivalent dans le Finistere, est de permettrede faire le point sur un sujet sensible dont l’information semble peuaccessible aux salaries.La methode employee consiste a evaluer avec certitude le risquechimique. A l’initiative du chef d’etablissement deux objectifs sontrecherches, la reglementation sur les produits chimiques dangereuxet le respect du referentiel EUREPGAP sur les bonnes pratiquesagricoles. Une aide de la MSA est apportee dans la recherche d’unemethodologie.L’etude est realisee au niveau du Groupement et chez trois exploi-tants, sur l’annee de production 2007.La mise en œuvre du logiciel classeur d’aide a l’evaluation du risquechimique en entreprise (CLARICE) est choisie car le travail se situe enserre et peut s’apparenter a un travail en entreprise.L’etude permet de recenser 64 produits au niveau du Groupement,dont 10 sont sans classement et 11 classes CMR.La discussion aborde le devenir des produits distribues, les differencesretrouvees chez les producteurs dans leur utilisation, les propositionsenvisagees pour repondre a l’inquietude legitime des salaries.En conclusion, il resulte que des produits CMR sont proposes, mais peusont utilises. Leur utilisation peut resulter d’une meconnaissancereelle des produits selectionnes. Des efforts sont realises par lesexploitants mais l’absence d’un argumentaire solide entraıne desdifficultes a l’origine de l’ecart entre discours tenus et croyancesreelles.Cette etude meticuleuse illustre la rencontre entre le monde del’entreprise et la sante au travail, mais surtout initie une dynamiquepositive au sein d’une entreprise sur un sujet sensible.

T01-P004SOLEX : demarche d’evaluation des risquesprofessionnels des salaries du BTP intervenant sur lessols polluesC. Tourancheta, A. Touboulb*, C. Thomassinc, R. Thierryc, P. Rouxd,M. Rabachee, D. Payenf, A. Mathieug, M. Loizeauh, D. Leuxeh, C. Bionh

a Brezillon, Paris, France ; b SMTE, Santeny, France ; c DRTE, Paris, France ;d signaux forts, Paris, France ; e ATC, Paris, France ; f OPPBTP, Paris,France ; g INVS, Paris, France ; h APST-BTP, Paris, France* Auteur correspondant.

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De nombreux chantiers de construction sont entrepris sur des sitescontamines. Les medecins du travail sont souvent questionnes sur lesmoyens de proteger les salaries qui interviennent sur ces sites. Iln’existe pas aujourd’hui de referentiel pour guider la demarche dumedecin face a la diversite de ces situations.La Societe de medecine du travail et d’ergonomie du sud de l’Ile-de-France, a mis en place un groupe de travail (GT) reunissant desmedecins, des ingenieurs de prevention, toxicologues, epidemiologis-tes, pour developper une demarche et des outils de prevention de lasante des salaries du BTP intervenants en sols pollues.Creation d’une cartographie des situations.–Le GT a identifie les situations pour lesquelles le medecin est sollicite.Trois variables ont ete retenues :– le moment ou l’avis est demande : en anticipation, avant le chantierou a posteriori, apres le demarrage du chantier ;– l’existence d’etudes de sol, quelles qu’elles soient ;– la nature et la qualite des etudes disponibles.On identifie ainsi deux extremes : d’un cote les chantiers pour lesquelsexistent des etudes, ou un avis est demande en amont du demarrage ;de l’autre les situations d’urgence ou un avis immediat est solliciteface a la decouverte inopinee d’un element suspect pour lequel on nedispose d’aucune information.Les outils proposes.–Le GT a identifie les besoins suivants, qu’il s’attachera a developper :– grille d’analyse des etudes de sols : savoir reconnaıtre les documents,en evaluer la qualite, les interpreter pour l’estimation des risquesprofessionnels et, si necessaire, demander des etudes complementai-res. Cette grille est inspiree de travaux de l’InVS ;– guide d’utilisation de la base BASIAS : dans le cadre de l’estimationdes risques professionnels ;– tableau des contaminants les plus souvent rencontres : leur dange-rosite, leurs capacites de mobilisation, les voies de transfert, les modesde protection elementaires a adopter ;– grille pratique d’analyse des risques : en fonction de la nature descontaminants du sol, de leur toxicite, de leur quantite, de leur capacitede mobilisation et des voies d’expositions, comment prescrire desrecommandations adaptees et ou chercher des complementsd’informations ;– typologie des chantiers et des outils ;– typologie des sols ;– typologie des documents et des resultats de mesure disponibles ;– repertoire des textes reglementaires.Ces elements seront regroupes dans un Guide de pratique, qui seradisponible via Internet sur les sites des partenaires du groupe, desstages de formation seront proposes pour apprendre a l’utiliser.

T01-P005Impact des facteurs environnementaux professionnelssur la survie et profil genetique des adenocarcinomesde l’ethmoıdeD. Tripodia*, C. Ferrona, C. Beauvillaina, O. Malarda, K. Renaudina,C. Vergerb, C. Gerauta, C. Gratas Rabbia-Rea

a CHU de Nantes, Nantes, France ; b CHU de Rennes, Rennes, France* Auteur correspondant.

Objectifs de l’etude.– Classiquement la survie, en cas de cancer, estreliee au degre d’extension et au type histologique. Nous avonsd’abord voulu evaluer si les facteurs environnementaux et profes-sionnels pouvaient avoir un impact et avons pris comme modelel’adenocarcinome de l’ethmoıde. Nous avons ensuite analyse le profilgenetique de ces tumeurs afin de rechercher un lien eventuel avec lesexpositions.

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Materiel et methode.– Les patients hospitalises au CHU de Nantesentre 1988 et 2004 pour adenocarcinome de l’ethmoıde ont ete inclus.Ils ont tous ete contactes avec 5 ans de recul apres interventionchirurgicale. Toutes les donnees d’exposition professionnelle ou per-sonnelle ont ete recueillies a l’aide d’un questionnaire inspire del’etude ICARE. Les patients ont ete inclus dans un PHRC, autorisantl’analyse du profil genetique des tumeurs. Pour identifier ces genes,nous avons utilise des puces a ADN dediees (cancerochips), lesresultats ont ete confirmes par PCR et immunohistochimie.Resultats.– (Publies dans BMC Medical Genomics en 2009) :98 patients ont ete inclus, 86 % ont ete exposes aux poussieres debois. La survie globale a 5 ans est de 62 %. L’analyse en regressionlogistique multivariee a fait apparaıtre quatre facteurs independantsinfluencant la survie : la diplopie, l’extension locale a l’orbite, lecaractere bilateral et le stade TNM (p < 0,001). La duree d’expositionau tabac intervient dans la survie a 5 ans (p = 0,0004). La survie n’estpas liee a la duree d’exposition au bois, aux solvants mais nous avonstrouve un lien avec l’exposition aux metaux (p = 0,037). Nous avonsmis en evidence dans notre cohorte une proportion importante (21 %)de sujets porteurs d’un deuxieme cancer et en particulier des cancerscoliques (4 cas).L’analyse du profil genetique des tumeurs a porte sur 26 patients.Parmi 6864 genes testes, 186 genes sont differentiellement exprimesdans les tumeurs. Par RT-QPCR et immunohistochimie nous avonsconfirme la surexpression significative de la galectine 4 et la perted’expression de la clusterine, proteines de surface cellulaire. Nousn’avons pas trouve de lien entre l’expression de ces genes et le niveaud’exposition aux cancerogenes chez nos patients.Conclusion et perspectives.– Nous avons montre l’impact de l’exposi-tion a des cancerogenes apres cessation de l’exposition chez dessujets atteints d’adenocarcinome de l’ethmoıde. La forte prevalencedu cancer du colon chez des salaries exposes aux poussieres de boisdevrait, si elle est confirmee, faire proposer a l’avenir un depistage ducancer du colon dans cette population. Les deux marqueurs geneti-ques individualises pourraient etre ulterieurement utilises pour deve-lopper un test de depistage precoce par frottis nasal.

T01-P006Mise en application et impact de la loi d’applicationcontre l’interdiction de fumer dans les etablissementspublics du canton de Vaud sur la sante des travailleursC.K. Huynha*, A. Durhamb, M. Xavierb, V. Rozatb, M. Guimaraesb,A. Doschb, J.P. Zellwegerb, J. Cornuzb

a Institut universitaire Romand de sante au travail, Lausanne, Suisse ;b polyclinique medicale universitaire (PMU), Lausanne, Suisse* Auteur correspondant.

L’exposition a la fumee environnementale du tabac (ETS) est un sujetmaintenant reconnu de sante publique. De nombreuses maladiesrespiratoires et cardiovasculaires sont liees a l’exposition a la fumeepassive. En Suisse, les reglementations d’exception dans la loi federaleactuelle empechent une veritable protection des travailleurs de larestauration. Les lois cantonales sont discordantes et non homogenes.Le peuple vaudois a accepte le 30 novembre 2008 le contre-projetvisant a introduire dans la Constitution du canton de Vaud uneinterdiction de fumer dans les lieux publics avec possibilite de fumoirssans service dans les cafes-restaurants et l’entree en vigueur de la loiest prevue pour le 1er septembre 2009. Cette evolution juridique,politique et sanitaire nous incite a evaluer de maniere objective lamise en application de cette mesure de sante publique. Plusieursetudes ont ete menees jusqu’a present en Suisse et a l’etranger,basant l’appreciation de l’exposition a la fumee passive sur desquestionnaires des non-fumeurs, ce qui est subjectif car les notions

de gene, d’odeur et de risque ne sont pas percues de maniereidentique par tout le monde. De plus, pour les personnes sensibleset/ou allergiques ainsi que pour les personnes agees ou les enfants, laquestion relative a la dose estimee par la personne elle-meme ou lerisque relatif est encore plus problematique. Les grands programmesnationaux sur la sante de la population suisse comme SAPALDIA ontdemontre un effet sur la sante en relation avec la pollution de l’airexterieur. Malheureusement, ces etudes se focalisent sur la pollutionexterieure et les quelques donnees sur l’exposition a la fumee passivesont obtenues par questionnaire uniquement. La pollution interieure,essentiellement due a la fumee passive, n’est pas reellement etudiee,et pourtant, leur niveau selon nos donnees depasse de 10 a 50 foiscelle de l’air exterieur. Dans cette etude, nous effectuons des mesurescomparatives sur le terrain pour evaluer l’exposition des travailleursde la restauration dans le canton de Vaud avant et apres l’interdictionet l’impact de l’interdiction sur leur sante. L’exposition des non-fumeurs est quantifiee individuellement en equivalent du nombrede cigarettes « fumees passivement » de maniere precise, par le badgeMoNIC, developpe au sein de l’IST. L’etat de sante des travailleurs estevalue par la spirometrie, les teneurs de nicotine/cotinine salivairepour les indicateurs biologiques et le CO d’air expire.

T01-P007Action pluridisciplinaire de reperage et de preventiondes expositions aux agents CMR dans les secteursd’activite de la proprete et des hotels et restaurantsdans un service de sante au travail interentreprises d’Ilede FranceM.-T. MbidaCentre medical interentreprises europe (CMIE), Paris, France

Introduction.– Le risque d’exposition professionnelle aux agents clas-ses cancerogenes, mutagenes et reprotoxiques (CMR) concerne plu-sieurs secteurs d’activite preponderants parmi nos adherents. Cessecteurs d’activite sont structures differemment, avec notamment :250 entreprises du secteur de la proprete pour 34 000 salaries ;970 entreprises du secteur des hotels et restaurants pour 14 000 sala-ries. Dans la continuite de notre projet, demarre depuis 2007, nousdeveloppons parallelement un second volet dont l’objectif est demettre en place des actions de sensibilisation sur le terrain.Methodes.–– Collecte des fiches de donnees de securite (FDS) des produits, parsecteur ;– analyse des FDS, avec recherche de substances classees CMR.Creation d’une base de donnees permettant une identification rapidede la presence de CMR ;– communication des resultats, aux medecins du travail et auxentreprises adherentes concernees ;– aide aux entreprises concernees par les agents CMR afin de trouverun compromis entre securite et efficacite dans le choix des produits ;– developpement de modules de sensibilisation generiques mais aussispecifiques tenant compte des acteurs de terrain et des famillesd’utilisation des produits ;– animation des sessions de sensibilisation des 4 types de publicidentifies (employeurs/CHSCT ; bureaux d’etudes/acheteurs ; enca-drants de terrain ; agents de proprete) ;– evaluation des actions.Resultats.– A ce jour nous avons collecte 5000 FDS concernant34 000 salaries sur les 48 000 des secteurs concernes par le projet.L’analyse de 2300 FDS revele la presence de 150 produits classes CMR.La restitution des resultats touche a sa fin pour le secteur de laproprete. L’action interessant le secteur des hotels et restaurants a

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quant a elle connu un demarrage plus difficile puisqu’au depart seuls64 adherents (6,3 % du total des adherents mais 24 % en termes desalaries) avaient repondu. Une relance nous a permis d’avoir uneparticipation de 34 % du total des adherents (330 adherents avec 50 %en termes de salaries). Le resultat est dependant de la predominancede TPE dans ce secteur. La creation et la mise en place des modules desensibilisation sont prevues pour 2009.Conclusion.– La demarche nous a deja permis de creer une base dedonnees facilement accessible par nos preventeurs permettant uneidentification rapide du risque CMR.Cette base s’inscrit et contribue a la creation de la base de donneesnumerique de reperage des CMR actuellement pilotee par la DRTEFP-IDF. Bien que la seule communication des resultats constitue deja ensoi une action majeure de sensibilisation et declenche des actionsrapides de substitution, une action complementaire de terrain noussemble indispensable.

T01-P008Amener l’entreprise a une evaluation et a uneprevention des risques CMR en priorisant le risquereprotoxiqueC. Mangea*, M. Sellinb

a ASMT, Tarbes, France ; b ASTI, Toulouse, France* Auteur correspondant.

La prevention des risques professionnels a ete marquee ces dernieresannees par un tournant reglementaire avec obligation, pourl’employeur, d’evaluation et de prevention des risques professionnels.Le decret 2001-97 applique cette exigence reglementaire d’evaluationet de prevention aux agents cancerogenes, mutagenes et reprotoxi-ques (CMR), l’objectif principal etant une suppression progressive deces agents. Cependant, en pratique quotidienne, est souvent observeeune application insuffisante de ces dispositions, le caractere differedes effets des CMR faisant remettre a plus tard la mise en œuvre de lareglementation. Cette latence d’apparition des manifestations parrapport a l’exposition est plus ou moins grande selon l’agent chimiqueconsidere. Ainsi, choisir de travailler de facon approfondie sur lesagents reprotoxiques se revele etre une option pertinente en raisondes arguments suivants : gravite des effets sur l’embryon, latenced’apparition des manifestations courte (manifestations decouvertes ala naissance ou dans les suites immediates rendant le risque pluspalpable que le risque de developper un cancer a l’age de la retraite),feminisation importante de la population active.L’ASMT, en collaboration avec l’ASTI, mene donc actuellement unplan d’activite collectif transversal avec trois objectifs : un premierobjectif, en direction des entreprises, d’accompagnement dans lagestion du risque « grossesse et risque chimique », un deuxiemeobjectif en direction du service de sante au travail avec le projet decreer un guide de suivi sante/travail, consensuel, des femmesenceintes laissees au poste ou reclassees et un dernier objectifde communication en direction des futures meres. La methodologieutilisee est basee sur l’evaluation du risque CMR realisee parl’entreprise et sur des matrices emploi – exposition dans le butde developper des outils permettant de tracer les expositionsactuelles et anciennes des futures meres (calendrier professionnel,fiche de suivi des postes occupes lors de la grossesse, etudes deposte, fiche de suivi des expositions aux agents chimiques, suivibiometrologique). Ces outils integrent produits chimiques et pro-cedes de travail, CMR 1, 2, 3 et les agents non classes CMR maissuspects en termes de reprotoxicite.Le choix d’aborder la prevention du risque chimique par les agentsreprotoxiques peut constituer une porte d’entree pour amenerl’entreprise a une evaluation des situations reelles de travail exposees

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aux CMR, a une tracabilite des expositions anciennes et actuelles auxagents CMR de l’ensemble des salaries puis a une prevention efficace.

T01-P009Formation-action en entreprise sur l’evaluation durisque solvant et tracabilite des expositions en serviceinterentreprisesG. Mignot*, M. Trimbach, J. Alcouffe, M. Dupery, P. Guinel, F. Dreux,P.-Y. MonteleonACMS, Suresnes, France* Auteur correspondant.

Objectif.– Experimenter en entreprise, des outils methodologiques etpratiques dedies a l’evaluation et a la tracabilite du risque chimiqueavec pour theme limitatif les solvants.Methode.– Formation–action au printemps–ete 2009 qui comportaitdes reunions de sensibilisation des medecins au risque solvants avecpresentation de documents et logiciels d’aide a l’evaluation. Actionsur le milieu de travail conduite a l’aide d’une enquete epidemiolo-gique d’intervention sur des entreprises tirees au sort. Reunions derestitution avec echanges sur les pratiques et capitalisation desexperiences.Resultats.– Des medecins du travail (80) ont participe a cette forma-tion–action. Ils ont tire au sort 190 entreprises. Autant etaient esti-mees sans solvants qu’avec solvants (45,8 %) et 8,4 % utilisaient dessolvants CMR. Plus de la moitie des entreprises employaient moins de10 salaries. L’effectif moyen etait de 26,39. Les entreprises etaient54,2 % a declarer avoir des solvants stockes, utilises ou en transit.Apres consultation d’une liste preetablie de solvants, elles etaient62,1 % (119) a admettre la presence de solvants.Les solvants etaient identifies dans des ateliers (47), des commerces(13), des prestataires de services (12), des bureaux (11), en usine (7), surdes chantiers (6), en entrepot (5), dans des laboratoires (5), en eta-blissements de soins (4) et dans d’autres situations (9).Des differences sont retrouvees en fonction de la taille de l’entreprise(p < 0,01) : demarche d’evaluation du risque solvant (17 % des entre-prises de moins de 10 salaries, 41 % des entreprises de 10 a 49 salarieset 53 % des entreprises de 50 salaries et plus) ; mention dans ledocument unique (respectivement : 32 %, 64 % et 87 %) ; consultationdu medecin du travail (19 %, 33 % et 87 %) ; liste des salariesutilisateurs (50 %, 32 % et 75 %).Des mesures de prevention collective existaient dans 54,8 % desentreprises ainsi que des equipements de protection individuelle dans78,3 % d’entre elles.Dix-neuf entreprises avaient repere des CMR et 8 avaient fait un essaide substitution.Les medecins du travail ont transmis aux entreprises concernees desdocuments ACMS, utilise le logiciel EVARIST, demande l’interventiond’AST, d’IPRP, des prelevements atmospheriques et des biometrolo-gies.Conclusion.– Cette action a permis de mieux identifier les entreprisesutilisant des solvants afin de les sensibiliser a la demarche d’evalua-tion, de prevention et de tracabilite des risques. L’interet de la mise adisposition d’outils pour les medecins et les entreprises a pu etrevalide. L’action du medecin sur le milieu de travail a ete particulie-rement utile dans les TPE.

T01-P010Banque de donnees de la surveillance biologique del’exposition au tetrachloroethylene : tracabilite etvaleur biologique de reference

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Y. Goujon*, Groupe de 19 medecins du travail.AHI33, Bordeaux, France* Auteur correspondant.

Objectif.– Le dosage de tetrachloroethylene sanguin constitue unbiomarqueur bien correle a l’exposition professionnelle. Il existeneanmoins de nombreux facteurs de variabilite des resultats pourune meme exposition. C’est la raison pour laquelle on prefere reflechirsur des groupes de salaries exposes de facon homogene. Pour lespressings c’est irrealisable vu le faible effectif de chacun. Afin depallier cette difficulte nous avons pris pour objectif de rassembler leplus grand nombre possible de resultats de tetrachloroethylenesanguin dans cette profession. L’alimentation de cette banque dedonnees est retrospective puis sera annuelle. Ainsi, nous pourronscomparer un resultat individuel a l’ensemble de ceux de ses collegues.La tracabilite des expositions individuelles dans le temps sera integreedans celle des expositions de la branche professionnelle.Methode.– L’AHI33 developpe depuis fin 2004 un departement detoxicologie professionnelle dont un des objectifs majeurs est lasurveillance biologique des expositions aux substances chimiques.Les medecins peuvent disposer de la logistique necessaire au bonderoulement de ces interventions. Un pack pour les pressings est aleur disposition. Il comprend un cadre expliquant l’intervention, unefiche individuelle de description de l’activite, une plaquette expli-quant la surveillance biologique de l’exposition, des consignes pourrealiser la prise de sang, un tube special en verre, une lettre pour lelaboratoire de ville. Pour chaque pressing, cette intervention concernetous les employes exposes. En 2009, l’AHI33 a pris le cout de cesdosages en charge.Resultats.– De janvier 2005 a decembre 2008, 86 dosages de tetra-chloroethylene sanguin ont ete realises. Soixante et onze pour cent deces resultats sont inferieurs a 300 mg/l, 21 % compris entre 300 et1000 mg/l et 8 % superieurs a 1 mg/l.Le retour des resultats de 2009 est partiel. Seuls 21 resultats sontrevenus sur 44 prescriptions. Pour ces premiers resultats, 90 % sontinferieurs a 300 mg/l et 10 % compris entre 300 et 1000 mg/l.On observe en comparant ces deux series de resultats une tendance ala diminution des concentrations sanguines en tetrachloroethylene.Cette information doit cependant etre verifiee sur des effectifs plusimportants. C’est l’ambition de ce travail par la creation d’une banquede donnees.Conclusion.– La repartition des resultats est interessante. Elle permetde proposer une valeur guide biologique a 300 mg/l plus satisfaisanteque celle existante en France de 1 mg/l. Afin de rendre cette initiativeplus pertinente, une collaboration au niveau regional et national avecd’autres services de sante au travail est envisagee. D’autres indica-teurs biologiques d’exposition pourraient etre exploites de faconsimilaire.

T01-P011Recensement, evaluation, tracabilite des agentschimiques dangereux (ACD) dont CMR, necessite d’unoutil informatique souple mais adapteM. Petit*, E. Benesy, H. HerveAPSMT, Blois, France* Auteur correspondant.

Recensement massif. Le logiciel est divise en 2 parties distinctes : unebase referentielle (BR) et une base entreprise (BE) dupliquee etpretable pour autant d’etablissements etudies. La BR extensible atoutes les fiches de la CEE, inclue actuellement les ACD, les cancersprofessionnels tabules equivalents « C1 », des tables de risques etpreventions, certaines caracteristiques physicochimiques, des seuils

reglementaires/conseilles, des courbes validees par points exposi-tions/impregnations, le thesaurus toxicologique exporte du logicielmedical (LM). La BE contient les melanges chimiques avec/sans leurscompositions, un decoupage sur 3 niveaux facultatifs d’activites (exem-ple zones, taches, actions), une liste documentee des salaries exporteedu LM. Tout compose chimique et tout operateur sont affectes a ungroupe d’activites avec des systemes de ponderations respectifs. Lesprotections collectives, les conditions d’expositions et les protectionsindividuelles jusqu’aux normes sont eventuellement saisies. Evalua-tion, souplesse, fiabilite des informations. L’utilisateur expert moduleson utilisation en mode superficiel, approfondi ou disjoint (exemples :zonage ateliers sauf ici une chaıne de production et la une actionparticuliere). Chaque BE est synchronisee sur la BR : la toxicite descomposants d’un melange est ainsi toujours a jour. Habituellement cetype d’outil integre les masses utilisees. Ce « point de vue entreprise »bute en general sur la transmission de ces informations. Pour nous, lepoint de vue choisi est deliberement celui de l’operateur, de sonexposition et de l’avis de l’expert car les masses peuvent sur/sous/paradoxalement evaluer un probleme. Le produit le plus utilise n’est pastoujours le plus toxique ; la ponderation temporelle est inadaptee aurisque CMR ou letal a exposition unique ; un melange est CMR pour desconcentrations CMR etendues de 0,1 a 100 %. Tracabilite. L’evaluationrepose ensuite sur une compilation en aides orientees : CMR avec/sansles composants et leurs concentrations, « document unique », « fiched’entreprise », « fiche individuelle d’exposition ». Chaque BE datee estexportable dans un « tableur mort » importable dans le fichier del’entreprise du LM grace a « la gestion electronique des documents ».Souple, ce systeme de complexite apparente a fait l’objet de quelquespresentations de resultats en entreprise par des medecins/IPRP diffe-rents sur une quinzaine d’etudes en cours conduites par une dizaine demedecins. La BR dispose aussi d’un utilitaire synthetisant les bilans CMRcomplets de plusieurs BE pour etudes sectorielles. Il manque unefonction permettant l’import des donnees de ces etudes vers les profilsde poste que permettent deja les LM.

T01-P012Evaluation du risque chimique dans une entreprise defabrication de materiel pour handicapesB. Beghdadli*, O. Ghomari, O. Chebab, K. Rahni, B.A. KandouciUniversite Djilali Liabes, Sidi Bel-Abbes, Algerie* Auteur correspondant.

Objectif.– Le but de cette enquete etait de caracteriser le risquechimique auquel sont exposes les salaries d’une petite entreprisede fabrication de materiel pour handicapes (fabrication de protheseset ortheses, chaussures orthopediques, corsets, entretien des appa-reils et renovation, montage de fauteuils roulants), tout au long de lachaıne de fabrication.Methodes.– Nous avons procede a une evaluation qualitative durisque chimique, comprenant l’inventaire exhaustif des produitschimiques utilises, la hierarchisation des risques potentiels qui per-met de fixer les priorites d’evaluation et enfin une evaluation durisque reel en analysant les conditions du travail par la methodesimplifiee du risque sante de l’INRS.Resultats.– La plupart des produits sont manipules dans les ateliers denickelage, de plastique et de peinture. Seize produits chimiques ontete identifies. Dans l’atelier de nickelage electrolytique, trois produitsCMR ont ete identifies et presentant un risque tres eleve par contactcutane. Il s’agit du sulfate et du chlorure de nickel et de l’acideborique. Dans l’atelier peinture, trois produits presentaient un risquetres eleve par contact cutane (mastic et son durcisseur, ainsi que lediluant cellulosique) et un par inhalation. Concernant l’atelier plas-tique, un produit presente un risque tres eleve par contact cutane.

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L’etiquette etait absente dans la colle et l’encre noir utilises dans lacordonnerie. Trois autres produits contenant des substances CMR(styrene, MDI et toluene) ont ete reperes.Conclusion.– Des mesures correctives dans les ateliers de nickelageelectrolytique et de peinture et une evaluation approfondie du risque(metrologie) doivent etre entreprises.

T01-P013SUBTOX BTP : un logiciel de sensibilisation et desubstitution de produits dangereuxJ. MessinaBTP sante prevention, Centre Est, Villeurbanne, France

Le risque chimique dans le BTP est aujourd’hui reconnu. Mais, c’est unrisque technique que les dirigeants des entreprises artisanales ont dumal a maıtriser. Une etude recente realisee par le ministere du travaila montre que seule une entreprise sur deux qui utilisait des CMR enconnaissait la toxicite. D’autre part, dans les entreprises artisanales,ce risque est souvent sous estime. En consequence, les protectionssont mises en œuvre de maniere aleatoire. C’est sur ce constat quenous avons concu SUBTOX BTP. Ce logiciel permet d’appliquer lepremier des principes generaux de prevention, a savoir la substitution,afin de supprimer l’exposition du salarie a la source. Pour cela, nousavons mis en commun, tout en respectant la confidentialite desprocedes de travail, les produits utilises par dix entreprises pilotes.Ainsi, lorsqu’une entreprise souhaite savoir quels sont les produitsmoins dangereux qu’elle pourrait utiliser pour une tache de travail, illui suffit de rentrer le nom commercial du produit, de verifier qu’il estbien utilise pour une tache precise, et SUBTOX BTP lui propose desnoms commerciaux d’autres produits moins dangereux utilises pard’autres confreres. Aujourd’hui, notre experience montre que l’utili-sation de SUBTOX BTP permet de proposer des produits moinsdangereux dans 71 % des cas. Le logiciel est mis a la dispositiondes medecins du travail et des intervenants en prevention des risquesprofessionnels et cette prestation est accessible gratuitement atoutes les entreprises du BTP.SUBTOX BTP a ete recompense par de nombreuses distinctions :selectionne par la France pour le concours des meilleurs pratiqueseuropeennes en sante securite, prix de l’innovation au salon Preven-tica 2009, et a ete en page d’accueil du site du ministere du travailfrancais – www.travaillermieux.gouv – SUBTOX BTP a ete concu parBTP sante prevention, association qui est le regroupement de 12 ser-vices de sante au travail en Rhone-Alpes et Saone et Loire (France).

T01-P014Aider a l’evaluation du risque chimique dans lesgaragesI. Bidegain*, G. Salva, N. BorquetSST, Tarbes, France* Auteur correspondant.

L’ASMT se heurte a la difficulte d’aider les employeurs dans l’applica-tion de l’obligation reglementaire qui leur est faite en matiered’evaluation du risque chimique et prevention CMR (decret 2001).La branche professionnelle des garages qui represente 150 entreprisesadherentes, a ete choisie pour developper une demarche de preven-tion du risque chimique en entreprise, prevue comme objectif dans leplan sante travail.La difficulte de mise en œuvre de cette action en milieu de travail tienta la fois a la diversite des activites (mecanique, echange standard,carrosserie, peinture, PL, VL, agricole, deux-roues. . .) et au type degarages suivis (generaliste, specialiste, concession, TPE. . .).

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L’evaluation du risque chimique a partir des Fiches de Securitenecessite des moyens humains et techniques rarement retrouvesdans les entreprises suivies. D’ou la recherche d’un outil plus adapteet la realisation d’une grille d’evaluation du risque chimique a partirdes activites, evaluant les risques, les moyens de prevention et desurveillance (IBE).Cette grille d’evaluation, validee par un toxicologue sert de support desensibilisation lors de l’evaluation avec l’employeur, et reste a sadisposition sous format informatique pour permettre la mise a jour del’evaluation.Cet outil a ete realise par un groupe pluridisciplinaire (medecins dutravail, preventeurs et toxicologues), il a ete evalue au cours d’unephase test, apres contact avec les organisations professionnelles et laCRAM, aupres de quelques garages avant realisation de l’evaluationdu risque chimique aupres de l’ensemble des garages adherents auservice, action menee en 2009.La poursuite de ce travail de sensibilisation se fait en direction desfilieres de formation mecanique carrosserie du departement (appren-tissage et lycee).

T01-P015Rayonnements ionisantsC. Grand*, N. BorquetSST, Tarbes, France* Auteur correspondant.

En 2009, dans le cadre d’une activite pluridisciplinaire au sein deservice ASMT de Tarbes, nous avons constitue un groupe de travail surle risque rayonnements ionisants. Cela a permis de developper uneaction commune a l’ensemble des medecins dans les entreprisesadherentes et soumises a ce risque, ceci dans le cadre d’une actionsur l’evaluation des CMR et du suivi post exposition des salaries.Ce groupe constitue de 6 medecins, 1 IPRP et 1 assistante medicale amene differentes actions :– recensement des entreprises concernees : 34 entreprises (cabinetdentaire, cabinet veterinaire, radiographie industrielle), 90 salariesessentiellement du personnel en categorie B ;– mise en place des cartes professionnelles individuelles de suivimedical et enregistrement aupres de l’IRSN SISERI ;– saisie systematique des dosimetries dans les dossiers medicaux ;– uniformisation des pratiques medicales en matiere de surveillance(modele de suivi medical, modele d’entretien medicoprofessionnel) ;– definition d’un guide de visite de l’entreprise ;– realisation d’un kit pour l’employeur comprenant :- un modele d’attestation d’exposition,- un modele de fiche individuelle d’exposition,- un rappel sur les obligations de l’employeur,- une information sur SISERI avec protocole d’acces aux donnees,- une documentation INRS fiche radio protection ED4232 ;Ce kit est a remettre a l’employeur lors de la visite en entreprise.– redaction d’une ordonnance de prevention donnee au salarie lors dela visite annuelle. Differents outils crees par ce groupe de travailpeuvent etre presentes :- guide de visite de l’entreprise,- fiche entretien medicoprofessionnel,- rappel sur les obligations de l’employeur,- ordonnance de prevention.

T01-P016Appliquer la reglementation sur la tracabilite desexpositions ; premier bilan d’une demarche pratiqueB. Bouard*, F. Michiels, S. Danet

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Service de medecine de prevention au ministere de la defense, Brest,France* Auteur correspondant.

La reglementation recente sur la maıtrise des risques professionnels aplace en tete des priorites la lutte contre les risques cancerogenes,mutagenes et reprotoxiques (CMR). Les principes paraissent de primeabord simples : identifier les substances et procedes CMR, les sub-stituer, a defaut reduire l’exposition en privilegiant la protectioncollective par rapport a la protection individuelle, assurer enfin latracabilite des expositions, un suivi medical approprie et une infor-mation eclairee des travailleurs. Plusieurs documents reglementairesservent de support a ces actions et en assurent la tracabilite :document unique, fiche individuelle d’exposition, liste des personnelssoumis a surveillance medicale renforcee, puis attestation d’exposi-tion.Chaque medecin du travail a cependant pu constater que les entre-prises ont de grandes difficultes a mettre ces principes en applicationsur le terrain : que ce soit pour des problemes de temps ou decompetence, il est rare que les documents prevus parviennent spon-tanement au service de sante au travail (SST). L’action du medecin estpourtant dependante en partie des informations que lui transmetl’employeur quant aux expositions de ses salaries.Nous presentons ici une demarche structuree testee sur le terrainaupres des organismes du Ministere de la defense rattaches au centrede medecine de prevention de Brest. Elle repond a une triplepreoccupation :– appliquer la reglementation, en termes de maıtrise des risques et deproduction documentaire, tout en materialisant le perimetre deresponsabilite des differents acteurs de prevention ;– repartir les taches en fonction de ces perimetres afin d’exploiter aumieux les ressources et competences de chaque partenaire ;– coller a la realite du terrain, en faisant deboucher la demarche surdes ameliorations concretes tant pour les travailleurs et le chefd’organisme que pour la pratique du medecin du travail.Fondee sur un enchaınement d’echanges entre l’employeur et le SST,cette demarche, formalisee en une procedure accompagnee de lettrestypes, deroule de maniere pragmatique ce que prevoit lareglementation : inventaire des produits, realisation d’une interfaceproduits/substances, identification des postes et personnels exposespar substance, etudes de postes, l’ensemble permettant finalement laredaction des documents reglementaires. Sur la base d’indicateurssimples, nous montrerons les progres que cette demarche a permisd’obtenir sur la maıtrise et la connaissance des expositions. Nouspointerons egalement les progres qu’il reste a accomplir et lesdifficultes rencontrees, tant en cours de cheminement que pourassurer la perennite des actions menees.

T01-P017Troubles de la fonction reproductrice des soudeurs : uneffet differe multifactorielF. Michielsa*, J.-F. Ferrandb, P. Vianceb

a Service de medecine de prevention au ministere de la defense, Brest,France ; b service de medecine de prevention au ministere de la defense,Paris, France* Auteur correspondant.

La multiplicite des expositions auxquelles sont soumis les travailleurseffectuant des travaux d’assemblage a chaud des metaux rendcomplexe la determination des organes cibles qu’il convient de sur-veiller dans cette population. L’accent mis ces dernieres annees sur lamaıtrise des risques de cancerogenese, de mutagenese et de toxicitepour la reproduction a propulse au devant de la scene l’evaluation des

risques a effets differes. Dans le cas des activites de soudage, le risquede survenue d’un cancer des poumons a focalise l’attention depuis denombreuses annees. Mais malgre de nombreuses etudes epidemio-logiques, la realite d’un exces de risque de cancer bronchopulmonairedemeure a ce jour tres discutee.Les donnees sont a l’inverse beaucoup plus concordantes en ce quiconcerne les anomalies de la fonction de reproduction. Une revuedocumentaire fournit a ce sujet des informations convergentes,comme le prouvent deux meta-analyses de 2006. Sur la base desdonnees epidemiologiques disponibles, on observe ainsi chez lescouples dont l’homme effectuent des travaux de soudage un allon-gement significatif du delai de conception, c’est-a-dire du tempsnecessaire pour obtenir une grossesse au sein du couple.Sur le plan etiologique, l’exposition des organes genitaux externesmales au rayonnement thermique a longtemps ete considereecomme le principal, voire le seul, facteur en cause. Au traversd’une analyse toxicologique detaillee des composants susceptiblesd’etre presents lors des operations de brasage ou de soudage, nousmontrerons pourtant que d’autres agents peuvent jouer un role danscette toxicite. Outre le cadmium, perturbateur endocrinien reproto-xique bien identifie, auquel les brasseurs peuvent encore etre expo-ses, le bore et ses derives, particulierement repandus dans les flux desoudage, sont clairement toxiques pour la reproduction. Des doutesexistent aussi quant a la toxicite de l’antimoine, present a faible tauxdans certains alliages.Plus qu’une simple curiosite scientifique, ces notions ouvrent denouvelles perspectives en termes de prevention. Lors de la visiteperiodique, un interrogatoire comportant la recherche de difficulteseventuelles de procreation est indispensable. Mais c’est avant toutdans ses activites en milieu de travail que le medecin pourra etreefficace vis-a-vis de ce risque. Dans le cas des risques a effets differes,la prevention primaire est en effet fondamentale. Celle-ci repose enpriorite sur une analyse minutieuse des composants presents dans lesproduits et metaux mis en œuvre, fondement incontournable detoute demarche de substitution et, a defaut, de reduction du risque.

T01-P018Opportunites pour la prevention primaire etcontraintes de mise en œuvre d’un systeme detracabilite des expositions professionnelles aux CMRL. Baeldea*, C. Boustb

a Service de sante au travail, Lille, France ; b Cram Nord Picardie,Villeneuve-D’ascq, France* Auteur correspondant.

Les partenaires sociaux ont developpe l’idee d’une tracabilite desexpositions professionnelles aux agents CMR lors des conferencestripartites sur les conditions de travail d’octobre 2007. L’inspectiongenerale des affaires sociales a, ensuite, ete saisi de ce sujet et, sous laresponsabilite de M. Daniel Lejeune, a remis un rapport proposant undispositif de tracabilite, base sur une declaration des employeurs.Notre etude est axee sur l’interet et les contraintes d’un systeme detracabilite dans le cadre exclusif de la prevention primaire.Ces besoins peuvent se resumer en deux points essentiels :Un reperage precis des dangers et des risques CMR et une capitalisa-tion des bonnes pratiques.L’ORST Nord-Pas de Calais a ete charge d’evaluer la faisabilite tech-nique et l’acceptabilite sociale de la tracabilite des expositions CMR.Les objectifs de l’experimentation sont les suivants :– faisabilite technique :- quels sont les outils existants dans l’entreprise permettant derepondre a la demande ?

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- quelle est la capacite de l’entreprise a mobiliser les informationsrequises ?- quelles sont les ressources humaines disponibles et mobilisables ?- quels sont les contraintes et obstacles lies a cette mobilisation ?–acceptabilite sociale :- quelles sont les reactions des differents partenaires : employeurs,institutions representatives du personnel, medecin du travail ?- quel est le temps passe par chaque partenaire a la demarche ?- quelle est l’estimation du cout financier associe ?L’experimentation prevue dans 30 etablissements volontaires preala-blement sollicites par le service prevention de la Caisse regionaled’assurance maladie de Nord-Picardie comme utilisant des agentschimiques CMR debute en janvier 2010. Les elements suivants serontdemandes aux entreprises :– la liste des travailleurs exposes dans l’annee ecoulee ;– le dossier CMR ;– la fiche d’exposition pour chaque travailleur ;– la nature de son travail ;– les caracteristiques de produits ;– les periodes d’exposition et les autres risques d’origine chimique,physique ou biologique du poste de travail ;– les dates et resultats des controles de l’exposition au poste detravail ;– la duree et l’importance des expositions accidentelles.La transmission a la CRAM d’un fichier dematerialise appele « declara-tion annuelle obligatoire amenagee » qui serait une evolution de ladeclaration prevue a l’article L. 461-4 du code de la securite sociale. Cefichier regrouperait la liste des travailleurs exposes (art R. 4412-40 ducode du travail) et le dossier CMR (art R. 4412-86 du Code du travail).La fiche d’exposition prevue a l’article t R. 4412-41 du Code du travailserait aussi testee.Nous venons donc vous presenter les premiers resultats de cetteexperimentation qui s’est deroulee au cours du premier trimestre2010.

T01-P019Le cercle vertueux de la prevention CMRL. Baelde*, G. Renom, S. Paquet, C. LemelleService de sante au travail, Lille, France* Auteur correspondant.

La presence d’un CMR au sein d’une entreprise justifie avant tout larecherche de substitution. Au-dela de ce principe fondamental il restedes cas ou le produit CMR est au cœur du process de fabrication et lesconnaissances scientifiques actuelles ne permettent pas une substi-tution aisee : Le plomb utilise pour la fabrication des batteries est unexemple privilegie. La necessite de reduction des gaz a effets de serrepasse aujourd’hui par le developpement des voitures propres dontl’energie de fonctionnement est basee sur des batteries au plomb. Ace jour un cercle vertueux base sur un ensemble contraignant etevolutif :– un toxique CMR : le plomb ;– une possibilite de dosage atmospherique : les poussieres de plomb ;– un biomarqueur precis : la plombemie avec une valeur biologiquelimite a ne pas depasser ;– une legislation contraignante basee sur :- un tableau de maladie professionnelle : le saturnisme,- une valeur limite d’exposition contraignante : 100 mg/M3.Et une reglementation contraignante qui impose des equipementsspecifiques (vestiaires, douches), des regles d’hygiene (interdiction defumer, boire ou manger en tenue de travail) et des EPI adaptes.Depuis le 23 decembre 2003 decret 2003-1254 les taux a respectersont :

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– pour l’homme 400 mg/L ;– pour la femme 300 mg/L ;– pour la femme en age de procreer 100 mg/L.L’experience dans cette usine de batterie cree a la fin du xixe sieclenous montre que l’industrie a bien su s’adapter aux contraintesnouvelles.Dans les annees 1980 il etait « normal » d’avoir un taux de plombemieau-dela de 600 mg/L.Actuellement le suivi du taux de plomb atmospherique des postes detravail est regulier avec une centaines de points de mesures et lafrequence du suivi individuel depend du niveau de plombemie. Laperiodicite des prises de sang est adaptee au niveau de plombemiesselon des criteres definis variables selon le sexe et l’age pour lesfemmes.Apres accord avec le CHSCT les depassements des seuils sont signalesau service hygiene et securite. C’est la notion de depassement du seuilqui est signalee par le medecin du travail, pas le taux de plombemie.Les seuils d’intervention ont ete definis a 50 mg/L en dessous du tauxlegal d’eviction.En cas de depassement du seuil de 350 pour les hommes et 250 pourles femmes une procedure particuliere est mise en place avec leservice hygiene et securite qui analyse les conditions de travail etrecherche les origines de la contamination.Le taux de plombemie moyen actuel en 2009 est de 180 mg/L pour280 mg/L en 2003.Cet expose nous montre que meme dans le cas ou un CMR ne peut pasetre substitue il existe un cercle vertueux qui permet une preventionefficace basee sur la reglementation, les efforts de l’entreprise etl’action du medecin du travail.

T01-P020Coexposition au rayonnement ionisant et auformaldehyde du personnel des blocs operatoires :s’agit-il d’un effet genotoxique cumulatif ?N. Chaaria*, A. Saklyb, A. Suissib, C. Amria, I. Merchaouia, M. Akrouta,H. Bencheickb

a Hopital universitaire de Monastir, Monastir, Tunisie ; b laboratoire decytogenetique, faculte de medecine de monastir, Monastir, Tunisie* Auteur correspondant.

Objectif.– Cette etude s’inscrit dans le cadre d’une demarche deprevention des effets a long terme des agents cancerigenes sur lasante du personnel hospitalier. L’objectif est d’evaluer la genotoxicitedu formaldehyde et des rayonnements ionisants chez le personnelexpose a l’hopital de Monastir.Methode.– Trente personnels travaillant aux blocs operatoires etexposes simultanement aux deux agents cancerigenes precites ontete compares a 27 temoins (agents administratifs du meme secteurhospitalier et n’etaient pas exposes a des agents genotoxiques). Lesdeux groupes etaient apparies selon l’age, le sexe, et le tabagisme. Lesantecedents medicochirurgicaux, personnels et familiaux, les carac-teristiques sociodemographiques, la consommation d’alcool et medi-camenteuses, les examens radiologiques recents ont ete precises parune entrevue. La methode d’analyse des effets genotoxiques acomporte le test des aberrations chromosomiques sur des lympho-cytes circulants. Une observation des conditions du travail dans lesblocs concernes a ete realisee grace a une description objective desconditions d’exposition aux agents toxiques, les moyens de radio-protection preconises et les mesures d’hygiene. La concentrationatmospherique du formaldehyde a ete analysee par chromatographieen phase liquide.Resultats.– L’age moyen des exposes de 39,8 � 9,2 ans et celui destemoins de 39,1 � 8,9 ans avec une difference non significative. Le

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sex-ratio est de 0,82. Le groupe des temoins etait apparie a celui desexposes. Un quart du personnel expose au rayonnement declarentporter le tablier plombe en permanence et 37 % n’ont jamais porte dedosimetre. Un respect non strict des consignes d’utilisation desbiocides est note dans ces blocs avec une application partielle desregles de securite et d’hygiene. La concentration de formaldehydedans l’air a depasse la norme de 370 mg/m3 uniquement dans la salled’endoscopie au bloc operatoire d’urologie.Le taux moyen des aberrations chromosomiques chez les exposes etles temoins etaient respectivement de 35, 4 � 5,1 et de 14,7 � 3,4(p < 0,001). Il n’y avait pas de difference sur les taux moyens desaberrations en fonction de l’age, le tabagisme et la qualificationprofessionnelle. Une augmentation moderee des aberrations a etenotee chez les femmes par rapport aux hommes (p = 0,03). La varia-tion des alterations chromosomiques a ete significativement influen-cee par la duree d’exposition.Conclusion.– La coexposition au rayonnement ionisant et au formal-dehyde semble augmenter le risque genotoxique en milieu hospi-talier. Ce constat qui ne peut en l’etat actuel traduire unaccroissement du risque de survenue de cancer, a permis de sensi-biliser le personnel expose quant a l’amelioration des moyens deprevention.

T01-P021Exposition au trichloroethylene et mutationssomatiques du gene VHL chez des patients atteints d’uncarcinome a cellules renalesB. Charbotela*, S. Gadb, D. Caiolab, C. Beroudc, J. Fevottea, A. Bergereta,S. Ferlicotd, S. Richardb

a Universite Lyon-1, Lyon, France ; b institut de cancerologie Gustave-Roussy, Villejuif, France ; c universite Montpellier-1, Montpellier, France ;d CHU de Bicetre, Le Kremlin-Bicetre, France* Auteur correspondant.

Introduction.– L’exposition au trichloroethylene (TCE) a ete decritedans la litterature comme augmentant le risque de cancer du rein. Cesolvant chlore est actuellement classe groupe 2A par le Centre inter-national de recherche sur le cancer et categorie 2 par la Communauteeuropeenne. Cependant, les mecanismes d’action ne sont actuelle-ment pas identifies. Un effet mutagene sur le gene von Hippel-Lindau(VHL) au codon 81 (p.Pro81Ser) a ete decrit par une equipe allemandechez des patients atteints d’un carcinome renal a cellules claires. Uneetude epidemiologique realisee dans une region ou la prevalence del’exposition au TCE est elevee, la vallee de l’Arve en Haute-Savoie, amis en evidence un risque significativement accru de cancer du reinparmi les sujets fortement exposes. L’objectif de l’etude presenteeetait d’investiguer l’association entre l’exposition au TCE et les muta-tions du gene VHL.Methode.– Soixante-neuf des 87 cas de cancer du rein recrutes pourl’etude epidemiologique ont ete inclus. Tous les echantillons ont eteanalyses par un anatomopathologiste afin de confirmer les diagnos-tics et de classer les tumeurs en sous-types histologiques pour ciblerl’etude genetique sur les carcinomes renaux a cellules claires. Laplupart des pieces anatomiques disponibles etaient fixees dans duformol (17) ou dans du liquide de Bouin (26). Des pieces congeleesetaient disponibles pour 5 patients. Quarante-huit des tumeurs ana-lysees etaient des carcinomes renaux a cellules claires. Un screeningdes mutations presentes sur les trois codons du gene VHL a ete realisepermettant de comparer la prevalence des mutations en fonction del’exposition au TCE ou a d’autres nuisances professionnelles suscepti-bles d’augmenter le risque de cancer du rein.Resultats.– Le sequencage du gene VHL a atteint 100 % pour26 tumeurs (21 fixees et 5 congelees, c’est-a-dire 54 % de l’ensemble

des echantillons). Cependant, le codon 81 a ete vu pour 25 (80 %) descas exposes au TCE et 11 (70 %) des cas non exposes. Parmi les 48 cas decarcinome renal a cellules claires, quatre mutations ont ete detectees :sur l’exon 1 (c.332G > A, p.Ser111Asn), sur l’exon 2 au site d’epissage(c.463 + 1G > C et c.463 + 2T > C) et sur l’exon 3 (c.506T > C, p.Leu169-Pro).Aucune difference n’a pu etre mise en evidence en termes de fre-quence des mutations en lien avec l’exposition. Ainsi, parmi lespatients atteints d’un carcinome a cellules claires, 25 avaient eteexposes au TCE et 23 n’avaient aucune histoire d’exposition profes-sionnelle a ce solvant. Parmi les patients chez qui une mutation a eteidentifiee, 2 avaient ete exposes au TCE.Conclusion.– Cette etude ne confirme pas l’association precedemmentdecrite entre une exposition au TCE et le nombre ou le type demutations du gene VHL.

T01-P022Les cancers professionnels en Algerie. Sous declarationou defaut de diagnostic ?Y. Ghezini*, N. Sidi-Ikhlef, W. Benzian, S. Sedjai, A. FyadEtablissement hospitalo-universitaire, Oran, Algerie* Auteur correspondant.

Objectifs.– Recenser les principaux agents etiologiques et les facteursde risque professionnels connus comme susceptibles d’etre a l’origined’un cancer bronchopulmonaire (CBP) et declarer ces cancers enmaladie professionnelle lorsque cela est possible.Materiels et methode.– L’etude s’est deroulee dans deux serviceshospitaliers d’oncologie de la wilaya d’Oran durant la periode denovembre 2008 a aout 2009. Les patients concernes par l’etude sontceux ayant un age superieur a 40 ans, une tumeur bronchopulmo-naire primitive et dont le diagnostic est confirme par l’examenhistologique.L’interrogatoire professionnel est conduit au lit du maladepar le medecin enqueteur du service de medecine du travail.Le questionnaire comporte un inventaire des expositions profes-sionnelles, des donnees medicales (date de diagnostic, type histo-logique), le statut tabagique et les eventuelles suitesmedicolegales.Le questionnaire utilise a ete elabore par un groupe de travail de lasociete de pneumologie de langue francaise et de la Societe francaisede medecine du travail. Il comporte trois parties.Resultats.– Au total 112 cas de CBP sont enregistres durant 10 mois.L’etude a concerne uniquement le sexe masculin du fait de la faibleincidence de ce type de cancer chez le sexe feminin (1,5/100 000 chez les femmes contre 6,8/100 000 chez les hommesselon les donnees du registre du cancer de la region). L’age desurvenue du CBP est de 60,2 � 8,9 ce qui represente 43,8 % deretraites. Le tabagisme est present dans 92,8 % des cas. Trente-trois cas etaient exposes aux cancerogenes professionnels, dont12 cas a l’amiante. Cependant, aucune proposition de declarationen maladies professionnelles n’a ete faite avant notre passage.Les constatations en maladies professionnelles que nous avonsdelivrees aux interesses ne sont pas parvenues aux caisses d’assu-rance maladie. Les raisons sont multiples : dissolution d’entrepri-ses, non-adhesion a la caisse d’assurance maladie, reticence decelle-ci.Conclusion.– Les medecins traitants pensent rarement a l’origineprofessionnelle du CBP soit par manque de sensibilisation ou parnegligence. Outre cela, la presence d’un tabagisme fait occulter lecaractere professionnel de cette pathologie d’ou l’interet de la crea-tion de reseaux faisant intervenir le medecin du travail et le medecintraitant.

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T01-P023Prevention des risques professionnels lies aux metiersdu Bois, de l’apprentissage a l’entrepriseC. Abrahama*, V. Bineaub, V. Verschelleb, A. Maillardc

a Pole sante travail, Lille, France ; b STFA, Caestre, France ; c CISST, Lille,France* Auteur correspondant.

Dans le cadre de l’appel a projets sante travail du Conseil regionalNord-Pas de Calais, un dispositif global de prevention des risquesprofessionnels (notamment chimiques et CMR) dans les metiers duBois a ete mis en place par 2 services de sante au travail.Cette demarche au niveau d’une branche professionnelle a un doubleobjectif : d’une part, aider les acteurs de l’entreprise (employeurs,salaries, mais aussi equipes sante travail et autres preventeurs) aidentifier, connaıtre, evaluer et prevenir les risques professionnels liesau travail du bois ; et d’autre part, donner les moyens aux enseignantset professeurs d’informer et sensibiliser les jeunes en formation dansla filiere Bois quant aux risques de leur futur metier, afin d’integrer lanotion de prevention le plus en amont du parcours professionnel.Une equipe projet pluridisciplinaire a ete constituee pour creer etvaloriser differents supports :– a destination des preventeurs : fiche de surveillance pour tracabilitedu suivi medical des salaries exposes aux poussieres de bois ; modelede fiche d’entreprise ; document d’information sur les risques chimi-ques (produits utilises, dangers pour la sante, preconisations) ; 3 lexi-ques pour ameliorer les connaissances des equipes (machines fixes,outils portatifs, types de bois) ;– a destination des employeurs et salaries : guide d’aide a l’evalua-tion des risques (demarche par unite de travail, avec dangers,dommages et conseils de prevention) ; document sur les risqueschimiques et restitution des resultats de l’analyse toxicologique enentreprise ; plaquette synthetique d’information (approchemetier) ;– a destination des formateurs et apprentis-eleves : kit sante travailavec informations et supports pedagogiques ludiques, interactifs,pour diffuser aux jeunes les messages de prevention prioritairesidentifies par risque ou thematique.2010–2011 seront consacrees a la diffusion et valorisation de ces outils,qui ont tous ete crees en etroite collaboration avec les publics cibles ;les partenaires professionnels sont fortement impliques, aussi bien auniveau de l’entreprise (CMA, CAPEB, OPPBTP. . .) que de l’enseigne-ment (rectorat, inspecteur de filiere, enseignants et professeurs. . .),pour des supports qui soient adaptes aux besoins, aux demandes, auxpratiques et a la realite de terrain.L’approche globale de ce projet, qui concerne donc l’ensembledu parcours professionnel d’un travailleur du bois, permetainsi d’ameliorer la connaissance de ce secteur d’activites, defaciliter la tracabilite et l’evaluation des risques (en particulierchimiques et CMR), et d’ameliorer la prevention, notammentaupres des jeunes.

T01-P024Carcinomes spinocellulaires et activite professionnelle.A propos d’une enquete cas–temoins dans la region ducentre tunisienS. Chattia*, E. Allania, C. Belajouzab, O. El Maalela, R. Houssemb,F. Debbabia, R. Nouirab, N. Mrizaka

a Unite de recherche 02/UR/08-23, faculte de medecine de Sousse,Sousse, Tunisie ; b service de dermatologie, CHU Farhat Hached, Sousse,Tunisie* Auteur correspondant.

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Introduction.– Les carcinomes cutanes representent un veritable pro-bleme de sante publique du fait de leur frequence, de leur morbiditeet, pour les carcinomes spinocellulaires (CSC), de leur mortalite. LesCSC admettent des facteurs multiples, environnementaux et profes-sionnels.Objectifs.– Le but de la presente enquete est d’etudier les caracte-ristiques cliniques et d’identifier les facteurs de risque professionnelsdes CSC.Materiel et methode.– Notre etude est une enquete epidemiologiquede type cas–temoins ayant porte sur 99 cas de CSC colliges sur 17 ans(1991–2007) apparies selon le genre l’age et l’origine a un groupe de120 temoins. Le recueil des donnees medicales des cas a ete realise surune fiche synoptique a partir des dossiers medicaux d’hospitalisation.Quant aux donnees socioprofessionnelles, ces dernieres ont eterecueillies en interrogeant les cas et les temoins. Cette enquete aete realisee a l’aide d’une matrice emploi-exposition.Resultats.– Une predominance masculine dans les deux populations aete relevee avec un sex-ratio de 1,75 pour les cas et de 1,66 pour lestemoins. L’age moyen des cas etait de 63,9 � 15,9 ans versus62,8 � 16,04 pour les temoins. Une predominance de la localisationdes CSC au niveau de la tete et du cou (62,6 %) a ete notee dont presde deux tiers (66,13 % soit 41 cas) etaient de localisation labiale et14,51 % (9 cas) au niveau du cuir chevelu. Les tumeurs bien differen-ciees etaient les plus representees sur le plan histologique (34,34 %),suivies par les tumeurs moyennement differenciees (21,21 %). L’evolu-tion vers le deces a ete observee chez 13 cas (soit un taux de mortalitede 13,13 %). Une predominance de la categorie des ouvriers a ete noteedans les deux groupes (73,73 % pour les cas et 65,83 % pour lestemoins). La proportion des cas exercant dans le secteur agricole(49,5 %) etait plus elevee que chez les temoins (37,5 %). Un excesd’exposition aux pesticides et aux engrais a ete observe chez les casmais sans difference significative. En revanche, la prevalence des casexposes aux rayonnements solaires ainsi que la moyenne et l’indexd’expositions etaient significativement plus eleves. De meme, lesantecedents de brulures cutanes etaient significativement associesa la survenue du CSC. Par ailleurs, la consommation tabagique a eteassociee a la survenue du CSC labial.Conclusion.– La poursuite de l’enquete sur un echantillon plus impor-tant permettra de preciser encore mieux le role de certaines sub-stances dans la genese des CSC.

T01-P025Evaluation des risques CMR dans les secteurs dedistribution des hydrocarbures et de mecaniqueautomobileI. Allagui-Merchaouia*, N. Chaaria, F. Bellaghaa, C. Amria, A. Kraiemb,N. Bchira, T. Khalfallahb

a Service de medecine de travail et de pathologie professionnelle-CHUMonastir, Monastir, Tunisie ; b service de medecine de travail et depathologie professionnelle, CHU Mahdia, Mahdia, Tunisie* Auteur correspondant.

Objectif.– Outre les hydrocarbures benzeniques, de multiples produitsde nettoyage, de peinture et de vernissage semblent majorer l’expo-sition professionnelle des mecaniciens automobiles et des pompistesaux agents CMR. Le but de l’etude est d’evaluer les conditionsd’utilisation et d’exposition des agents CMR dans le secteur de ladistribution des hydrocarbures et mecanique automobile.Materiel et methode.– Les entreprises de mecanique automobile et dedistribution des hydrocarbures ont ete choisies de maniere aleatoiredans le secteur professionnel a risque chimique du gouvernorat deMonastir. L’etude a comporte une observation avec analyse desconditions reelles d’exposition dans chaque poste de travail et un

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inventaire des produits chimiques et leurs phrases de risque. L’expo-sition au risque CMR a ete evaluee par une estimation de la quantiteet de la frequence d’utilisation de chaque produit et du type du dangeren se basant sur la methode d’evaluation du risque chimique elaboreepar l’INRS et le COSHH Essentials elabore par le Health and SafetyExecutive (HSE).Resultats.– L’estimation de l’exposition selon les classes de danger amontre l’usage de 3 produits irritants, 10 produits nocifs, 6 produitstoxiques et 26 produits CMR (13 carcinogenes et 13 reprotoxiques).Parmi les produits CMR utilises, quatre seulement possedaient desfiches de donnees de securite. La frequence d’utilisation de ces agentsetait journaliere (89 % dans le secteur de distribution des hydrocar-bures et 66 % dans le secteur de mecanique automobile). Les produitsconsommes en quantite importante etaient essentiellement deshydrocarbures petroliers avec plus de 5000 l par mois. La reconstitu-tion de la composition a mis en evidence que les solvants aromatiquesen particulier le toluene est un solvant majoritaire des vernis et despeintures automobiles a cote des solvants chlores.L’observation sur terrain des differentes phases de travail a montreune predominance des procedes manuels ainsi qu’une defaillance dela protection collective et des modalites de stockage dans ces petitesentreprises.Conclusion.– L’exposition aux produits CMR dans les secteurs de lamecanique automobile et de la distribution des hydrocarbures estbien reelle, malgre des efforts de leur substitution par des produitsmoins nocifs tels le benzene par le toluene et les derives chlores, eux-memes desormais CMR. L’approche de situation des aspects d’exposi-tion aux agents CMR envisagee avec un niveau minimal d’expertiseparaıt interessante puisqu’elle a permis de definir des criteres d’inter-ventions prioritaires tels la formation des futurs artisans a la gestionde ce risque.

T01-P026Base de donnees sur l’evaluation des expositionsprofessionnelles aux fibres : le programme EvalutilS. Audignona*, P. Rollandb, E. Orlowskic, S. Ducampb, G. Palmerd,M. Goldbergc, P. Brocharda, E. Imbernonc

a UB2, Isped, LSTE, Essat, Bordeaux, France ; b InVS, DST, Essat, Bordeaux,France ; c InVS, DST, Saint-Maurice, France ; d UB2, Isped, Credim,Bordeaux, France* Auteur correspondant.

Objectif.– Le programme Evalutil repose sur une base de donneesvisant a identifier et a caracteriser les expositions professionnellesaux fibres d’amiante et aux fibres minerales artificielles (FMA). Enacces libre sur Internet (www.invs.sante.fr, www.isped.u, bor-deaux2.fr), Evalutil apporte une aide precieuse aux acteurs de laprevention et de la sante publique sur l’evaluation des expositionsprofessionnelles a ces fibres. L’institut de veille sanitaire assure lacoordination du programme et partage la responsabilite scientifiqueavec l’universite de Bordeaux.Methode.– Evalutil est constitue de deux bases documentaires, uneconcernant l’amiante, et l’autre les FMA, et d’une matrice emplois-exposition a l’amiante uniquement. Les bases documentaires regrou-pent des donnees descriptives et metrologiques issues de la littera-ture scientifique internationale, de rapports techniques etd’observations de terrain realisees par des laboratoires specialises.La matrice emplois-exposition fournit pour un emploi donne desindices d’exposition evalues par des experts selon differentes perio-des historiques, un emploi est ainsi appele « emploi-periode ».Resultats.– Depuis 1992, la base de donnees Evalutil a connu uneevolution permanente. En 2009, chaque base documentaire contientplus de 2300 metrologies associees a la description des circonstances

d’exposition et des methodes de prelevement et de comptage. Lamatrice amiante decrit l’exposition de plus de 10 000 emplois-perio-des selon la probabilite, l’intensite et la frequence d’exposition. SurInternet, la consultation des bases peut etre realisee en francais et enanglais selon trois modes d’interrogation : recherche libre (saisie demots-cles), avancee (renseignement de criteres de recherche) etexperte (combinaison libre des criteres). Les resultats trouves peuventetre imprimes.Conclusion.– Consultee environ 400 fois par mois, principalement pardes medecins du travail et des hygienistes industriels, la base dedonnees Evalutil represente un outil performant d’aide a l’evaluationdes expositions ciblees. Elle doit etre augmentee de deux matricesemplois-expositions relatives aux laines minerales et aux fibres cera-miques refractaires et la matrice amiante sera revue. L’acces inter-national d’Evalutil sera elargi avec la traduction en anglais d’unepartie des donnees. L’ensemble de ces perspectives renforce la placed’Evalutil dans la prevention en milieu du travail et dans la surveil-lance medicale des travailleurs ayant ete exposes. En outre, Evalutilcontinue de contribuer a l’amelioration des connaissances epidemio-logiques dans les etudes de recherche et de surveillance sur lesexpositions aux fibres et leurs effets sur la sante.

T01-P027Cancers colorectaux et activite professionnelleO. El Maalel*, K. N’daye, F. Hamila, M. Maoua, H. Rhif, S. Chatti,F. Debbabi, N. MrizekUnite de recherche medecine du travail 02/UR/08-23, faculte demedecine de Sousse, Sousse, Tunisie* Auteur correspondant.

Introduction.– L’homme est expose a plus de 60 000 substanceschimiques du fait de l’activite industrielle. Le role joue par certainsfacteurs professionnels, dans la carcinogenese, est actuellementconfirme. Cependant, peu d’etudes ne se sont interessees a la relationentre risque professionnel et cancer colorectal.Objectif.– Etudier les facteurs de risques professionnels auxquels sontexposes des malades atteints de cancers colorectaux (cas) et destemoins non malades.Materiel et methode.– Il s’agit d’une etude cas temoins retrospective.Les cas et les temoins sont des patients admis au service de chirurgiegenerale CHU F. Hached entre 2002 et 2007. Les donnees ont eterecueillies par fiche synoptique et analysees par le logiciel Epi Info 6.Resultats.– Nous avons trouve 40 cas de cancers colorectaux, dont28 sont des hommes et 12 sont des femmes. L’age moyen etait de61 � 13,3 ans. Nous avons constitue un groupe temoin de memeeffectif et repartition selon le genre. L’age moyen du groupe temoinetait 60 � 12,8 ans.Dix-sept cancers concernaient le colon, 15 cancers le rectum et8 cancers la jonction rectosigmoıdienne. L’adenocarcinome luberkuh-nien etait le plus frequent (23 patients soit 57,5 %).Cinquante-cinq pour cent (22 malades) etaient au stade de metasta-ses, 35 cas (87,5 %) etaient traites radicalement tandis que 5 maladesont eu un traitement palliatif. La guerison etait obtenue dans 57,5 %des cas (23 malades).L’etude n’a pas montre de difference significative entre les groupescas et temoins en ce qui concerne le niveau socioeconomique, le modede vie (tabac, alcool, regime alimentaire) et les loisirs.Le secteur agricole est le plus represente avec 13 patients (32,5 %) suivipar le secteur du batiment (4 cas), de l’industrie metallurgique (3 cas)et de l’industrie automobile (3 cas) ; les autres patients (17 cas)appartenaient a d’autres secteurs.Concernant la manipulation des produits etudies, il existe une diffe-rence significative entre les deux groupes avec une manipulation

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accrue de ces produits par les cas (p = 0,007). Le secteur agricole a etesurrepresente. Les pesticides etaient manipules par 11 malades (27,5 %)contre un seul temoin.Seulement 4 cas (10 %) utilisaient des moyens de protection au coursdu travail contre 17,5 % pour le groupe temoin (7 personnes).Dix malades ont repris leur meme poste de travail (25 %), 13 sont partisa la retraite (32,5 %), 6 mois en invalidite (15 %), et 10 en conge longueduree (25 %).Conclusion.– Les facteurs de risque professionnels pourraient jouer unrole dans l’etiopathogenie des cancers colorectaux et notamment lespesticides. Ces donnees incitent a multiplier les etudes afin d’explorerd’avantage cette relation et d’en tirer les mesures preventives ade-quates.

T01-P028La demarche de prevention des risques professionnelsau sein de l’universite Victor-Segalen : prise en chargedu risque CMRC. Manchona*, Q. Lacombesa, C. Toussaintb, Y. Dubreuilb, P. Boudinb,P. Brocharda

a CHU de Bordeaux, Bordeaux, France ; b universite Bordeaux-2,Bordeaux, France* Auteur correspondant.

L’universite bordeaux-2 « sciences de la vie, science de la sante etsciences de l’homme » a mis en place courant 2003, deux structuresqui travaillent en concertation sur la demarche de prevention desrisques professionnels et plus particulierement sur l’evaluation desrisques professionnels a savoir le service de sante au travail compre-nant un medecin qui travaille en etroite collaboration avec un IPRP etles services techniques.Sur moins d’une centaine de laboratoires, nous avons recense par unquestionnaire envoye courant 2004 aupres des directeurs de labora-toire, les risques specifiques suivants :– 71 % des laboratoires manipulent des produits chimiques (50 % deces laboratoires utilisent des CMR) ;– 68 % des laboratoires manipulent des agents biologiques ;– 37 % des laboratoires manipulent des radionucleides (sourcesscellees et non scellees).Dans le meme temps, une enquete sur l’evaluation du risque repro-toxique dans les laboratoires a ete realisee en 2004. Cinquante-neuflaboratoires ont repondu a ce questionnaire et 38 manipulent desreprotoxiques chimiques.Une enquete sur les risques radiologiques a ete menee de juin 2005 ajanvier 2006, en collaboration etroite avec les personnes competentesen radioprotection et a permis d’identifier que 24 laboratoires utili-sent des sources radioactives.Une enquete sur l’evaluation du risque cancerogene C1 et C2 a eterealisee courant 2006, 34 laboratoires ont repondu a ce questionnaireet ce qui a permis d’identifier que 27 laboratoires manipulent descancerogenes C1 et C2.Depuis septembre 2007 jusqu’a ce jour 37 laboratoires et 15 servicesont fait l’objet d’une evaluation approfondie des risques profession-nels par le service medical, grace a un travail de recensement tele-phonique et de visites sur site avec le correspondant hygiene-securiteet/ou le directeur du laboratoire.Le service de sante au travail realise apres chaque visite, un rapportd’evaluation des risques mentionnant une description des locaux,ainsi que l’etude de chaque poste de travail pour les personnespresentes lors de la visite. Un listing exhaustif des produits utilisesest realise avec une attention particulierement pour les produits CMR.Pour chaque risque identifie, il est propose des actions de preventionafin de supprimer voir diminuer le risque dans le but d’ameliorer la

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securite et la sante au travail. A la fin de ce rapport, un tableau desynthese est realise avec une hierarchisation des risques. Ce docu-ment peut faire office de document unique d’evaluation des risquesprofessionnels pour les laboratoires et les services de l’universite.Des strategies de suivi de ces personnels ont ete mises en place avectous ces acteurs de prevention.

T01-P029Identification des risques d’exposition professionnelleet tracabilite : elaboration d’un Curriculum Laboris pourdes salaries suivis par un centre du CMIE, service desante au travail francilienC. Matalon*, I. GrimaudCentre medical interentreprises rurope (CMIE), Paris, France* Auteur correspondant.

Introduction.– Notre mission de medecin du travail est notammentd’identifier les risques professionnels auxquels sont soumis les sala-ries, d’en assurer la tracabilite et d’en informer les salaries. Confrontesa une mobilite professionnelle croissante des salaries, a des consul-tations plus complexes et a un manque de temps chronique, il nousest donc paru indispensable de disposer d’un outil de recueil desexpositions a des risques tant passes qu’actuels pour faciliter l’eta-blissement d’un lien entre une exposition meme partielle et unealteration meme differee de l’etat de sante tant physique que men-tale d’un salarie.Methode.– Nous avons construit cet outil a partir de questionnairesreconnus, utilises dans de grandes enquetes nationales (Sumer,Evrest), confrontes puis adaptes a nos propres experiences. Ce ques-tionnaire permet de lister les postes occupes durant le parcoursprofessionnel et les expositions aux risques connues regroupees en4 grandes categories : organisationnels, physiques, biologiques etchimiques en lien avec les emplois occupes. Les durees d’exposition etl’existence de protections collectives et/ou individuelles sont aussinotees. Les assistantes proposent ce questionnaire a tous les salariesavant leur consultation, puis il est commente avec le medecin. Apresune phase de test de 3 mois introduisant quelques modifications, il aete decide au sein du CMIE d’integrer ce questionnaire au dossiermedical sante travail du salarie pour tenter de repondre au mieux auxrecommandations de l’HAS, avec la collaboration des assistantes pourla realisation pratique.Les difficultes rencontrees ont ete pour certains salaries, un problemede comprehension (alphabetisation en francais) qui nous a conduit aenvisager des traductions pour les salaries d’origine etrangere et detemps lies a la surcharge de travail. En vue de renseigner cetteinformation, la question de la limite inferieure d’intensite et/ou deduree d’exposition a retenir se pose.Conclusion.– Notre prochaine etape est l’informatisation des donneesrecueillies pour assurer une meilleure tracabilite des expositionsprofessionnelles du salarie et une utilisation plus simple des resultats,et ainsi, faciliter la mise en place de plans d’action et d’etudesepidemiologiques sur des populations ciblees.

T01-P030Exposition aux CMR dans les laboratoires de rechercheen chimieI. Youssefa*, N. Ladharia, A. Amria, H. Kamouna, A. Mhamdib, A. BenAmorb, F. Ben Salahb, R. Gharbiaa Hopital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie ; b faculte de medecine, Tunis,Tunisie* Auteur correspondant.

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But.– Les chercheurs travaillant dans les laboratoires de recherche enchimie sont exposes a un risque chimique non negligeable du faitnotamment de la variete des produits manipules. Les produits can-cerogenes, mutagenes et/ou teratogenes (CMR) amplifient particu-lierement ce risque. Dans ce travail, on se propose de d’evaluer lerisque CMR au sein du departement de chimie de la faculte dessciences de Tunis a travers une etude descriptive des conditions demanipulation et d’utilisation des agents CMR.Materiels et methode.– Il s’agit d’une etude descriptive menee en deuxtemps :– etude des postes de travail ;– recensement et etude bibliographique de la toxicite des differentessubstances chimiques manipulees.L’identification des agents CMR s’est appuyee sur les donnees de2 classifications internationales : celles du Centre international derecherche pour le cancer (CIRC) et de l’Union europeenne (UE).Resultats.– L’etude des postes de travail a permis de recenser 500 pro-duits chimiques dans tout le departement. Selon la classification del’UE, 31 agents etaient des CMR (soit environ 6 %). D’apres la classi-fication du CIRC, 41 produits (soit 8 %) etaient des cancerogenes. Parmieux, 17 agents (soit 41,5 %) appartenaient au groupe 1, 7 agents (soit17 %) au groupe 2A et 17 agents (soit 41,5 %) au groupe 2B. D’autre part,il s’avere que le risque CMR est souvent meconnu voir neglige par lamajorite des chercheurs. Le manque de sensibilisation des chercheurssur le risque CMR et le non-respect des regles de bonne pratiquerelatives a la manipulation de ces produits ont ete les principalesanomalies relevees lors de cette evaluation.Conclusion.– Ce travail constitue un premier diagnostic de situationconcernant le travail des chercheurs dans les laboratoires de chimieavec manipulation d’agents CMR. Au vu des insuffisances constatees,des recommandations orientees ont ete proposees pour un usagerationnel et securisant de ces produits et ce conformement auxmesures de precautions admises.

T01-P031Faisabilite juridique de la tracabilite des expositionsprofessionnelles aux CMRC. Letheux, F. Vaubourdolle*

Cisme, Paris, France* Auteur correspondant.

Introduction.– La mise en œuvre d’un dispositif de tracabilite desexpositions professionnelles necessite d’etudier la faisabilite juri-dique du dispositif de tracabilite individuelle et collective des expo-sitions professionnelles aux agents CMR, parmi d’autres contraintestechniques.La faisabilite juridique du circuit d’information, en particulier, doitetre analysee en considerant : la(es) finalite(s) de l’utilisation desdonnees ; la nature des donnees dont le recueil est envisage ; lespersonnes habilitees a acceder a chaque type de donnees.Methode.– Il est d’ores et deja possible d’identifier les principauxfreins juridiques a la mise en œuvre d’une telle experimentation, dansl’hypothese ou celle-ci serait realisee a droit constant.Il convient donc d’identifier les « contraintes juridiques » qui s’impo-sent aujourd’hui a tous les contributeurs potentiels de ce dispositif detracabilite, afin d’en connaıtre la faisabilite. Cela permettra, dans unsecond temps, de faciliter sa mise en œuvre et de determiner lesmodifications legislatives et reglementaires pouvant etre engageespour lever les freins eventuels.Resultats.– Dans cette optique, il est utile de synthetiser le « circuit »des donnees et supports existants, pouvant comporter des informa-tions relatives a l’exposition des salaries aux substances CMR. Lesdifferents acteurs et institutions, les donnees et leurs supports seront

presentes dans un tableau synoptique commente ou figureront lesflux autorises d’information et les zones de blocage. Il est egalementnecessaire de rappeler les textes dont l’objet est de garantir laconfidentialite de certaines informations relatives au patient (enl’occurrence au salarie), qui en limitent de facto la transmission voirela collecte. En l’etat du droit, le salarie, a l’instar de tout patient, se voitgarantir la confidentialite des informations medicales le concernant.Correlativement, les professionnels de sante intervenant dans la priseen charge sont astreints a une obligation de secret. Les sourcesjuridiques de ces droits et obligations sont diverses, et leur analyseamene a depasser le concept classique et restrictif de « secretmedical ».Conclusion.– Comme le champs des informations couvertes par lesecret est extremement large, et que le patient se voit reconnaıtre unrole central dans sa prise en charge, mais que des derogations legalessont toujours possibles, il convient que chaque acteur de preventions’entoure des precautions reglementaires et deontologiques de saprofession.

T01-P032Validation d’un autoquestionnaire de reperage desexpositions professionnelles chez des patients atteintsde carcinomes urotheliauxC. Doutrellot-Philippona*, B.-C. Gianga, N. Delattreb, O. Ganryc, J. Petitd,F. Saintd

a Consultation de pathologie professionnelle, CHU d’Amiens, Amiens,France ; b CRAM Nord-Picardie, Villeneuve-D’asq, France ; c serviced’epidemiologie, CHU d’Amiens, Amiens, France ; d service d’urologie etde transplantation, CHU d’Amiens, Amiens, France* Auteur correspondant.

La sous-evaluation de l’origine professionnelle des tumeurs de vessiepeut etre expliquee en partie par l’absence de recherche systematiqued’une origine professionnelle par les urologues, le tabac etant souventincrimine. S’y ajoute la complexite de l’evaluation retrospective desexpositions professionnelles pour les urologues.Objectif.– Valider un autoquestionnaire de reperage des expositionsprofessionnelles chez des patients atteints de carcinomes urothe-liaux, en vue d’avoir un outil utilisable en routine par les urologues.Methodologie.– Notre travail a consiste en une etude de validationd’un autoquestionnaire compose de 34 items, elabore par la consulta-tion de pathologie professionnelle (CPP) et le service d’urologie duCHU d’Amiens. Ont ete inclus par les urologues de 7 centres enPicardie, les carcinomes urotheliaux, incidents ou prevalents, vusen consultation du 1er juillet 2008 au 31 juillet 2009. Les avis donnespar l’urologue referent (CHU d’Amiens) au vu de l’autoquestionnaireont ete compares a ceux d’une equipe pluridisciplinaire composee dumedecin de la CPP, du medecin et de deux ingenieurs du serviceprevention de la CRAM Nord-Picardie. Un avis sur la probabilited’exposition a un cancerogene vesical a ete donne pour chaquedossier anonymise, apres analyse separee des informations fourniespar l’autoquestionnaire et celles fournies par le curriculum laboris.Resultats.– Cent patients ont ete inclus. L’age moyen etait de 68 ans(� 11), 75 % avaient plus de 60 ans et le sex-ratio etait de 9 ; 16 %etaient non-fumeurs. Cent soixante dix neuf items ont eterenseignes ; 71 % des patients ont ete consideres exposes a partirdes donnees de l’autoquestionnaire, aux hydrocarbures aromatiquespolycycliques pour 64 % d’entre eux et aux amines aromatiques pour36 %. L’equipe pluridisciplinaire a retenu l’existence d’une expositionprofessionnelle a risque dans 48 % des cas. Par comparaison a l’avis del’equipe pluridisciplinaire, la sensibilite de l’autoquestionnaire estestimee a 0,98, la specificite a 0,54. Le coefficient kappa est a 0,51,le rapport de vraisemblance negatif a 0,04.

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Conclusion.– Le carcinome urothelial est diagnostique le plus souventalors que le patient est a la retraite. Sa prise en charge est essen-tiellement effectuee par les urologues. L’utilisation de cet autoques-tionnaire en routine par les urologues devrait permettre une meilleureidentification de l’origine professionnelle des carcinomes urotheliaux,en reperant les patients susceptibles d’avoir ete exposes a un cance-rogene vesical. Une consultation de pathologie professionnelle appa-raıt necessaire dans un second temps afin de preciser le lien entre lecarcinome urothelial et les expositions professionnelles.

T01-P032bisQuand la SMR s’impose chez les echafaudeurs pour unrisque CMRV. ChipierBTP sante au travail, Givors, France

Les dangers professionnels des echafaudeurs sont bien connus :– ils sont lies a la hauteur des echafaudages, au travail en desequilibreet en postures contraignantes, aux lourdes manutentions manuelles,au bruit, etc. ;– ils entraınent des risques de chute, des lesions chroniques du rachis,des affections peri articulaires (epaules. . .), des traumatismes desmains, des pieds et craniens. . . mais nulle part n’apparaıt le danger liea des « produits CMR » et leurs risques pour la sante.Lors du montage et demontage des tubes, planchers, echelles, garde-corps, plinthes, verins, amarres. . ., l’echafaudeur est en contact per-manent et direct (cutane, digestif, respiratoire) avec les poussieres quistagnent sur le materiel d’echafaudage.Parfois l’echafaudage est installe sur des chantiers comportant unrisque CMR (presence de plomb, amiante, silice, solvants, rayonne-ments ionisants. . .). Le cahier des charges prescrit alors un nettoyage

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soigneux de l’echafaudage avant son demontage le rendant propre, etle demontage est donc considere comme « propre » de CMR.Or, surprise, c’est une pluie opaque de poussiere qui se deversesouvent sur les echafaudeurs lors du demontage en fin de chantier.Le prescrit est alors bien loin du reel. C’est ce que demontre cetteetude de terrain.Les chantiers etudies sont des dessous de ponts qui viennent d’etredecapes par sablage pour eliminer une vieille peinture au plomb, puisapplication d’un nouveau revetement.Apres de brefs rappels sur la toxicite du plomb, les differentesreglementations, les recommandations et valeurs limites le concer-nant, le present expose detaille la methodologie des prelevementseffectues sur les echafaudeurs et sur l’echafaudage, d’apparenceimpeccable. Nouvelle surprise : le depouillement des resultats desprelevements met en evidence des doses toxiques tres elevees deplomb.Les concentrations de surface sont 10 a 200 fois superieures a ladose reglementaire, les dosages de plomb depose sur les mainssont 38 a 48 fois superieurs a la recommandation, certainesplombemies necessitent de declencher une SMR voir meme sontau-dela des VLE.L’analyse des resultats de cette etude a rendu necessaire la mise enplace d’actions correctives de terrain : negociations pour obtenir lamodification des methodes de nettoyage de l’echafaudage, en ade-quation avec les realites materielles et economiques, information etformation des salaries, mise en place d’une surveillance medicaleSMR. . .Ainsi cette etude doit nous amener a une reflexion plus large surl’evaluation des risques professionnels des echafaudeurs et sensibi-liser une population certes tres heteroclite mais a l’ecoute de nosconseils pour une stricte hygiene de vie sur les lieux de travail pastoujours facile a mettre en œuvre.