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Pouls et langue : ces « scanners » révèlent vos maladies cachées Si la médecine chinoise intrigue par ses méthodes de traitement comme l’acupuncture ou les épices, plus étranges encore sont ses méthodes de diagnostic. Étude du pouls ou de la langue : qu’y voit-on vraiment ? Véritables miroirs de votre santé, ils seraient un livre ouvert sur votre santé énergétique, physique et émotionnelle. Confirmation. L a médecine chinoise utilise quatre outils pour diagnostiquer les désé- quilibres de l’organisme (sì zhěn hé cān 四诊合参) : L’interrogatoire : historique des symptômes principaux, sensation de froid ou de chaleur, qualité du sommeil, de la digestion, état émotionnel… L’observation : corps, langue, attitude, posture… L’olfaction et l’audition : les odeurs et bruits du corps… La palpation : pouls, peau, canaux énergétiques, abdomen… Toutes ces méthodes permettent de renseigner sur l’état de l’équilibre du yin et du yang, de l’énergie (le qi), du sang, des liquides organiques, de la capa- cité fonctionnelle des organes (foie, cœur et péricarde, rate, poumons, reins) et l’état du transit dans les entrailles (vésicule biliaire, intestin grêle et triple réchauffeur ou enveloppes/fascias, estomac, gros intestin, vessie). Si la plupart des informations recueillies au travers de ces méthodes de diagnostic ne sont pas significatives pour la médecine conventionnelle, elles sont fondamentales pour dégager un diagnostic détaillé en médecine chinoise. En interrogeant l’extérieur du corps, la médecine chinoise découvre l’intérieur. Elle permet de réaliser un diagnostic énergétique précis grâce à toutes les informations reçues, et notamment grâce aux informations données par le pouls et par la langue. Pouls et langue : ces « scanners » révèlent vos maladies cachées ........... 1 Les abeilles en compétition avec Big Pharma ? ................................. 6 Lactoferrine : une arme anti‑Covid dans le lait maternel ? ........................... 7 Trop de viande ou pas assez ? Voici la dose à ne pas dépasser...... 9 80 mg de cette épice pour « rajeunir » votre cerveau .............. 9 Microbiote : prenez-en de la graine .. 9 La sexualité, miroir de votre santé : n’y renoncez pas .... 10 Cette fève oxygène votre cerveau .. 15 Détox des métaux lourds : faux espoir ou urgence sanitaire ? ........................... 16 Les sardines anti-AVC ?............... 20 Diabète : ils mangent cétogène et arrêtent leurs médicaments ...... 20 Café : un cadeau pour votre foie ? .. 21 Cette pilule diminuerait le tour de taille (pas de miracle) ............. 21 Alerte : ce médicament très courant nuit à votre mémoire ....... 21 Vous en avez plein le dos ? Secrets d’aroma contre les lombalgies ..................... 22 Trop vieux pour faire du sport ? C’est scientifiquement faux ! ..... 26 L’hormone mâle : cause et solution du diabète de type 2 ? .................. 30 Cure multivitamines : risquée, vraiment ? .................................... 30 Retardez Parkinson en mangeant méditerranéen ! ............................ 30 SOMMAIRE n°59 - Mai 2021

Pouls et langue : n°59 - Mai 2021 Pouls et langue : ces

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Page 1: Pouls et langue : n°59 - Mai 2021 Pouls et langue : ces

Pouls et langue : ces « scanners » révèlent vos maladies cachéesSi la médecine chinoise intrigue par ses méthodes de traitement comme l’acupuncture ou les épices, plus étranges encore sont ses méthodes de diagnostic. Étude du pouls ou de la langue : qu’y voit-on vraiment ? Véritables miroirs de votre santé, ils seraient un livre ouvert sur votre santé énergétique, physique et émotionnelle. Confirmation.

L a médecine chinoise utilise quatre outils pour diagnostiquer les désé-quilibres de l’organisme (sì zhěn hé cān 四诊合参) :

● L’interrogatoire : historique des symptômes principaux, sensation de froid ou de chaleur, qualité du sommeil, de la digestion, état émotionnel…

● L’observation : corps, langue, attitude, posture… ● L’olfaction et l’audition : les odeurs et bruits du corps… ● La palpation : pouls, peau, canaux énergétiques, abdomen…

Toutes ces méthodes permettent de renseigner sur l’état de l’équilibre du yin et du yang, de l’énergie (le qi), du sang, des liquides organiques, de la capa-cité fonctionnelle des organes (foie, cœur et péricarde, rate, poumons, reins) et l’état du transit dans les entrailles (vésicule biliaire, intestin grêle et triple réchauffeur ou enveloppes/fascias, estomac, gros intestin, vessie).

Si la plupart des informations recueillies au travers de ces méthodes de diagnostic ne sont pas significatives pour la médecine conventionnelle, elles sont fondamentales pour dégager un diagnostic détaillé en médecine chinoise.

En interrogeant l’extérieur du corps, la médecine chinoise découvre l’intérieur. Elle permet de réaliser un diagnostic

énergétique précis grâce à toutes les informations reçues, et notamment grâce aux informations données par le pouls et par la langue.

Pouls et langue : ces « scanners » révèlent vos maladies cachées

Pouls et langue : ces « scanners » révèlent vos maladies cachées ........... 1Les abeilles en compétition avec Big Pharma ? ................................. 6

Lactoferrine : une arme anti‑Covid dans le lait maternel ? ........................... 7Trop de viande ou pas assez ? Voici la dose à ne pas dépasser ...... 980 mg de cette épice pour « rajeunir » votre cerveau .............. 9Microbiote : prenez-en de la graine .. 9

La sexualité, miroir de votre santé : n’y renoncez pas .... 10Cette fève oxygène votre cerveau .. 15

Détox des métaux lourds : faux espoir ou urgence sanitaire ? ........................... 16Les sardines anti-AVC ? ............... 20Diabète : ils mangent cétogène et arrêtent leurs médicaments ...... 20Café : un cadeau pour votre foie ? .. 21Cette pilule diminuerait le tour de taille (pas de miracle) ............. 21Alerte : ce médicament très courant nuit à votre mémoire ....... 21

Vous en avez plein le dos ? Secrets d’aroma contre les lombalgies .....................22

Trop vieux pour faire du sport ? C’est scientifiquement faux ! ..... 26L’hormone mâle : cause et solution du diabète de type 2 ? .................. 30Cure multivitamines : risquée, vraiment ? .................................... 30Retardez Parkinson en mangeant méditerranéen ! ............................ 30

SOMMAIRE

n°59 - Mai 2021

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Pouls et langue : ces « scanners » révèlent vos maladies cachées

Le médecin peut ainsi comprendre ce qui se trame dans les profon-deurs de l’organisme, les carences, les blocages, les accumulations qui sous-tendent une maladie, un mal-être physique, voire psycho-logique.

La langue : un outil de lecture fondamentalPour une évaluation énergétique complète et précise, le thérapeute de médecine chinoise s’intéressera dans un premier temps à l’apparence de votre langue.

Cet outil traditionnel permet d’éva-luer l’état de santé et d’entrevoir le fonctionnement de l’intérieur du corps. Il ne s’agit cependant pas d’une exclusivité de la médecine chinoise puisque les médecins ayur-védiques, tibétains et de plusieurs autres médecines traditionnelles et populaires y recourent ; en Occi-dent, même dans la médecine de campagne il y a quelques dizaines d’années encore.

Aux origines lointaines de la méde-cine chinoise, l’observation de la langue n’a pas tout de suite été inté-grée comme procédure diagnostique à part entière, ou du moins pas autant qu’elle l’est de nos jours.

Bien que de nombreux aspects importants de la théorie de la langue ont été décrits dans les classiques médicaux tels que le Huang Di Nei Jing et le Shang Han Za Bing Lun, le contenu théorique complet concer-nant l’obser vation de la langue comme outil de diagnostic central

apparaît au cours de la dynastie Jin (1115–1234), puis Yuan (1271-1368) dans le Ao Shi Shang Han Jin Jing Lu, Classique du miroir doré.

Votre langue, miroir de votre santéDans la culture taoïste qui sous-tend la tradition médicale chinoise, chaque petite partie de l’univers peut refléter la totalité. Comme le microcosme reflète le macrocosme, le pouls et la langue reflètent la tota-lité du corps.Or, la langue est très sensible aux changements dans le corps et son apparence évolue fortement avec les changements physiques et émotion-nels qui se produisent en son sein. C’est ainsi un poste d’observation privilégié de l’état de tout l’orga-nisme, de l’énergie, du sang, des organes et des pathogènes qui perturbent éventuellement leurs fonctions respectives, de l’évolu-tion de la maladie.

On s’intéresse à sa couleur, sa forme, son hydratation, mais aussi à la présence de fissures qui se forment au centre, aux marques dentaires qui peuvent apparaître sur les bords, à la présence ou non d’une couche sur la langue, la couleur de cette couche.On retiendra les aspects suivants au moment de l’observation que l’on comparera avec l’aspect d’une langue dite normale (corps de taille normale, souple, hydratation légère, couleur rosée…) :

● L’esprit de la langue (shen) : c’est-à-dire son aspect ou non de bonne santé, sa luminosité reflétera l’état général, la situation émotion-nelle, très liée à l’état énergétique de l’estomac et du cœur.

● La couleur de la langue nous donnera des indications sur l’état du yin (langue déshydratée, sèche avec des fissures en cas de vide de yin) et du yang (langue gonflée, humide et pâle en cas de vide de yang), du sang (langue fine, pâle en cas de vide), de la circulation fluide ou non de l’éner-gie (langue violacée, congestionnée en cas de blocage), de la présence de chaleur (langue rouge) ou de froid (langue pâle, violacée, pourpre).

● La forme de la langue nous indi-quera l’état de l’énergie, du sang, de l’énergie yang. Elle pourrait être fine (dénutrition), gonflée (vide d’énergie

Ces médicaments qui laissent des traces…Certains médicaments laissent des traces sur la langue et il est important d’en tenir compte pour bien interpréter leurs effets secon-daires sur l’organisme.

y Antibiotiques : gonflement de la langue, recouvrement blanc sale au centre et à la racine.

y Corticostéroïdes : gonflement important de la langue, aspect pâle.

y Bronchodilatateurs : langue géographique avec des zones rouges pelées alternant avec des

zones qui présentent un recouvre-ment blanchâtre dense.

y Anti-inflammatoires : dépôt caractéristique jaunâtre au centre qui apparaît recroquevillé, sale et fissuré.

y Diurétiques : dessèchement de la langue, disparition de la fine couche normale.

y Antinéoplasiques : dessèche-ment de la langue, gonflement de la langue, disparition de tout signe, langue dénutrie et neutre.

Thomas Richard Thérapeute et conférencier, il est un des principaux experts de la médecine chinoise en Espagne où il exerce depuis quinze ans. Il est spécialiste en pharmacopée chinoise, acupuncture, massage tui na

et qi gong notamment.

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Pouls et langue : ces « scanners » révèlent vos maladies cachées

ou de yang, blocage), présenter des marques dentaires latérales (vide de la rate, blocage du foie…) ou très gonflée en cas de vide de yang.

● La mobilité de la langue nous renseigne sur l’état de l’énergie (molle en cas de vide) et du sang (rigide et sèche ou courte en cas de vide) ou des liquides organiques (yin) et de la présence de vent (rigide et déviée en cas de vent interne ou externe).

● Le dépôt organique sur la langue ou une couche sale nous indiquera la présence d’accumula-tions pathogènes (mucosité, humi-dité, chaleur, froid…) d’origine interne ou externe (énergies clima-tiques perverses, xie qi), un mauvais fonctionnement de l’estomac et de l’état du métabolisme central (rate, estomac, reins). L’évolution de ce dépôt, vers le centre (aggravation) ou vers les bords (amélioration), nous indique l’évolution de la maladie.

● Finalement, les zones de la langue nous guideront comme une carte du corps.

La carte précise de vos organesChaque partie de la langue corres-pond à une zone ou un système orga-nique particulier, révélant l’état de vide ou d’excès des organes (foie, cœur, rate, poumons, reins), mais aussi des situations par zone (thorax, abdomen, bas abdomen, côtés). Voyons plus en détail cette lecture topographique de la langue :

● Le bout de la langue : la pointe représente l’élément Feu et donc le Cœur et le haut du corps.

● La zone située juste derrière le bout de la langue reflète l’élé-ment Métal et donc les Poumons et le Thorax.

● Les côtés de la langue reflètent l’état énergétique de l’élément Bois et ainsi le Foie et la Vésicule biliaire.

● Le centre de la langue reflète l’élément Terre et ainsi la Rate et l’Estomac.

● La partie postérieure ou la racine de la langue reflète l’élément Eau et donc les Reins et la Vessie.

Comment est votre langue ?En partant de cette carte du corps en miniature sur la langue, nous pouvons déduire une série de conclu-sions dès qu’un changement est observé, par exemple :

● Pointe de la langue, c’est le Feu (Cœur, esprit, sommeil, tranquil-lité) : par exemple, si cette zone est plus rouge ou avec des points rouges, cela peut refléter une certaine agitation mentale, une hyperactivité mentale, une insomnie de concilia-tion…

● Derrière la pointe de la langue, c’est le Métal (Poumons, voies respi-ratoires, immunité, mucosités) : si cette zone est plus rouge, cela peut indiquer un foyer d’infection dans les voies respiratoires. En revanche, une plus grande pâleur ou un creux ou une fissure peut indiquer une certaine faiblesse du système des poumons (immunité, respiration).

Une couche sale dans cette zone reflète souvent l’accumulation thora-cique de mucosités.

● Les bords de la langue, c’est le Bois (Foie, gestion du stress, circula-tion fluide, gynécologie, blocages) : des marques dentaires importantes sur les bords de la langue ou une congestion dans cette zone peuvent indiquer une stagnation de l’énergie du foie, un paramètre présent dans différentes altérations digestives, mais aussi des altérations gynéco-logiques (menstruation, fertilité) ou encore un blocage émotionnel, du stress, une dépression, des réveils nocturnes.

● Le centre de la langue, c’est la Terre (Rate, estomac, digestion, production d’énergie) : une couleur plus rouge, pelée, des fissures dans la partie centrale de la langue peuvent indiquer un degré de chaleur et de lésions des liquides organiques (yin) de l’estomac et accompagner des situations comme l’acidité, la hernie hiatale, l’anxiété de manger, la gastrite, l’insomnie… En revanche, si cette zone est sale, elle dénote

Foie

Estomac

Poumon Poumon

Cœur

Reins

La langue reflète l’état de santé de l’ensemble des organes-clés.

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Pouls et langue : ces « scanners » révèlent vos maladies cachées

normalement un mauvais fonc-tionnement de l’estomac (humidité trouble, mauvaise digestion, hali-tose…).

● La racine de la langue, c’est l’Eau (Reins, système urinaire, reproduction, prostate, évacuation) : une couche épaisse et jaune à l’ar-rière de la langue peut indiquer une chaleur excessive ou une infection dans le système urinaire ou encore une accumulation dans le système génital, reproducteur ou prostatique. En plus de refléter l’état énergétique des reins et de la vessie, les accu-mulations à la racine de la langue indiquent aussi souvent une accu-mulation intestinale : constipation ou maladie dans le gros intestin.

La prise du pouls : un puissant révélateurLa prise du pouls (脈診 mài zhěn) est très puissante, mais plus complexe. Elle figure dans les textes classiques de la médecine chinoise depuis plus de 2000 ans. Le Classique des diffi-cultés (Nan Jing) attribué à Bian Que, recompilé avant le début de notre ère, est l’une des références les plus anciennes sur la science du pouls ; il reprend et clarifie les ensei-gnements du Traité de médecine interne de l’Empereur Jaune.

Aujourd’hui, la prise de pouls se concentre essentiellement sur l’avant-bras (pouls radial) même si le Traité de médecine interne de l’Em-pereur Jaune fait aussi état d’une

prise de pouls au niveau du cou, sur l’artère carotide, et de pouls périphé-riques répartis sur les canaux éner-gétiques.

D’autres textes anciens postérieurs seront déterminants au fil des siècles dans le perfectionnement de la tech-nique et l’interprétation de la prise du pouls.

Trois zones du poignet : onze organes examinésLa prise du pouls radial consiste à palper le poignet. Plus exactement, la portion antérieure de l’avant-bras au pli du poignet, du côté du pouce, de part et d’autre de l’apophyse styloïde, là où circule justement l’ar-tère radiale.On distingue les trois zones du pouls radial :1. La zone du pouce (cun), la plus distale (désigne la zone la plus éloi-gnée du centre du corps).2. La zone de la barrière (guan), sur l’apophyse styloïde.

3. La zone pied ou racine (chi), la plus proximale (désigne la zone la plus proche du centre du corps).De façon très schématique, on obtient au final six zones, car les trois zones de palpation seront évaluées en surface et puis en profondeur.L’état des organes pleins ou yin (foie, cœur et péricarde, rate, poumons, reins) sera évalué par une palpation en profondeur. À l’inverse, l’état des entrailles de transit ou yang (vési-cule biliaire, intestin grêle et triple réchauffeur ou enveloppes/fascias, estomac, gros intestin, vessie) sera étudié en surface.Ainsi les pouls des organes thora-ciques (cœur, poumons) sont en général évalués plus en surface, les organes de la digestion (rate, estomac) au niveau médian et les organes de la zone plus basse du tronc (foie, reins) à un niveau plus profond, c’est en tout cas leur posi-tion théorique normale dans la prise

Poignet gauche Poignet droit

Surface Profondeur Surface Profondeur

Zone pied ou racine Intestin grêle Cœur Gros intestin Poumons

Zone barrière Vésicule biliaire Foie Estomac Rate Pancréas

Zone pouce Vessie Reins Énergie originelle de la porte de la vie

La prise de pouls est un diagnostic ancien et capital en médecine chinoise.

Chaque zone de votre poignet correspond à l’état d’un de vos organes.

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Pouls et langue : ces « scanners » révèlent vos maladies cachées

du pouls dans leurs zones respectives à l’avant-bras.

Voici comment évaluer votre poulsPour l’évaluation du pouls, on place d’abord les trois doigts (index, majeur, annulaire) sur chacun des avant-bras du patient. On perçoit alors la circulation de l’artère sous les doigts.On procède d’abord à une évalua-tion générale des caractéristiques du pouls en le comparant aux conditions du pouls normal (ping mai).Le pouls doit présenter les caracté-ristiques suivantes :

● L’esprit du pouls (shen) , c’est-à-dire de la vigueur, de la force, de la vitalité.

● La présence de l’estomac (wei) dans le pouls, c’est-à-dire un pouls harmonieux, fluide, flexible.

● La racine du pouls (ben) confirme le bon état de l’énergie originelle (yuan qi).

● Le calibre du pouls, ni trop fin ni trop ample, renseigne sur le bon état des liquides organiques de nutrition (yin et sang).

● La force ressentie (li) du pouls sous les doigts indique l’état de l’énergie vitale (yang, qi).

● La vitesse du pouls et la régula-rité de son rythme renseignent sur

la présence d’une accélération, de chaleur, ou d’un ralentissement, de froid, d’une circulation fluide ou bien entravée. Le pouls normal oscille en général entre 60 et 70 pulsations par minute sans irrégularité de rythme.Lors de la prise du pouls, on pren-dra en compte certains paramètres physiologiques qui peuvent altérer la perception pour éviter une interpréta-tion erronée. Par exemple : le pouls des grands sportifs peut être plus lent, celui des femmes enceintes apparaî-tra rapide et glissant, chez les enfants le pouls est toujours plus rapide…Et puis il faudra prendre en compte le climat et la saison de l’année, car cela influence l’état du pouls. Il s’agit même d’indicateurs importants de la bonne synchronisation de l’orga-nisme avec les rythmes naturels. Au printemps, le pouls est naturellement plus fin et tendu. Il est plus rapide, ample et glissant en été ; plus fin,

rugueux et superficiel en automne ; plus profond, pierreux en hiver.Après une évaluation globale du pouls, on procède à l’appréciation des caractéristiques éventuellement pathologiques de façon générale et puis dans chacune des positions.On obtiendra donc une information précise de l’état de chacune des struc-tures organiques et de leurs fonc-tions respectives, leurs carences : faiblesse, lenteur, insuffisance… ou leurs excès : blocage, accumulations, présence de facteurs pathogènes du type chaleur, froid, humidité, séche-resse, vent…

28 pouls pathologiquesTraditionnellement, on considère 24 à 28 pouls, dits pathologiques, qui peuvent se combiner.Leurs caractéristiques sont claire-ment décrites dans la littérature médi-cale classique. À chacun correspond un déséquilibre donné qui renseigne sur les problèmes que peut rencon-trer tel ou tel organe. On observe par exemple : un pouls superficiel signe d’attaque externe, un pouls rapide signe de chaleur, un pouls glissant signe d’humidité…Très souvent on trouvera donc des pouls complexes qui comportent plusieurs de ces caractéristiques pathologiques : lent et profond, rapide et superficiel, superficiel et faible. Cette lecture permettra une interprétation précise de la situation.Grâce au pouls, on arrive à déter-miner la présence d’un problème Une lombalgie pourra être « lue » dans un pouls tendu au niveau du pied.

Le poignet gauche représente le côté gauche du corps

Le poignet droit représente le côté droit

du corps

Zone pied ou racine

Zone basse du corps, du nombril vers le bas, lombaires, jambes.

Zone barrière Zone située entre le diaphragme et le nombril.

Zone pouce Zone haute, du thorax à la tête.

Le pouls permet d’identifier la présence d’une pathologie physique ou énergétique très localisée.

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Pouls et langue : ces « scanners » révèlent vos maladies cachées

localisé, non plus seulement énergé-tique, mais aussi physique (se réfé-rer au tableau de la page 5). Tout ceci guidera bien sûr précisément le diagnostic et les axes thérapeutiques à mettre en œuvre au travers de l’acu-puncture, la pharmacopée, la diété-tique énergétique…

Mieux qu’un scanner ou une radio !Le diagnostic de la médecine chinoise par le pouls et la langue requiert une longue pratique, mais une fois maîtrisé, c’est un véritable scanner énergétique.

Par ailleurs, il permet d’anticiper l’apparition d’une maladie avant même que se manifestent extérieure-ment les déséquilibres. Il donne ainsi la possibilité de rectifier le tir à temps en harmonisant le corps et l’esprit, en reconduisant les habitudes de vie pour s’aligner avec les circons-tances, les saisons, les exigences du moment. C’est bien en détec-tant précocement ces changements subtils par le pouls et la langue et en

favorisant ensuite l’adaptabilité de l’organisme dans toutes ces facettes que nous nous rapprochons de l’équi-libre et de la pleine santé ! Et quand on sait « ce qui cloche », on peut plus facilement rétablir l’équilibre. C’est ce que proposent les techniques et

multiples méthodes de la médecine chinoise à travers l’acupuncture, la pharmacopée, la diététique énergé-tique, le massage tui na ou encore le qi gong thérapeutique.

Thomas Richard

Dites-moi comment est votre pouls, je vous dirai où votre corps a malGrâce au pouls, on peut même déter-miner la présence d’un problème très localisé. Par exemple :

y Dans le cas d’une lombalgie prédominante du côté droit et due au froid, on pourra trouver un pouls tendu dans la zone pied à droite.

y Chez des patients souffrant de gastrite, reflux, douleur ou pres-sion au niveau du plexus solaire, on trouve souvent une tension, un pouls en corde (un pouls tendu comme une corde de guitare) dans la zone barrière droite corres-pondant à la zone de l’estomac. Cela indique souvent que le stress perturbe l’estomac, le foie est alors

très tendu, on dit que le Bois (le foie) attaque la Terre (l’estomac, la rate).

y On trouve fréquemment, ces dernières années, dans la zone arrière gauche, un pouls glis-sant en corde compatible avec la présence d’un excès de graisse au niveau du foie (stéatose), une accumulation due au stress et à une mauvaise alimentation.

y Chez des patients avec asthme, allergies, bronchite, on trouvera une sensation glissante, comme une bille qui roule sous les doigts au niveau de la position pouce droite, indiquant la présence de mucosités dans la zone thoracique.

ɕ Contre le diabète, l’ostéoporose ou l’hypertension, les abeilles en compétition avec Big Pharma ?Reconnues depuis plus de 9 000 ans, les nombreuses vertus des produits de la ruche en font aujourd’hui encore un remède exceptionnel pour notre santé. Une récente recherche1 vient de démontrer le pouvoir du miel sur le syndrome métabolique et l’ostéoporose – les dernières preuves scientifiques lient ces deux pathologies.Précisons toutefois qu’on parle de syndrome méta-bolique lorsqu’on a simultanément de l’hyperten-sion et une hyperglycémie, voire une obésité viscérale, qui prédisposent alors à des maladies cardiovasculaires et au diabète. En compilant différentes études, les chercheurs sont parvenus à la conclusion qu’une supplémen-tation en miel serait fortement recommandée pour

prévenir le syndrome métabolique, tout comme la perte osseuse induite par ce syndrome. Les polyphénols du miel agissent en synergie pour l’atténuer en prévenant les dommages oxydatifs et l’inflammation. Contrairement aux croyances et bien que le miel soit une substance sucrée, sa consommation rédui-rait la glycémie et préviendrait une prise de poids excessive. Il améliore également le métabolisme des lipides en réduisant le cholestérol total et les triglycérides. De plus, le miel prévient la perte osseuse en rédui-sant les effets néfastes du syndrome métabolique sur l’homéostasie osseuse, en dehors de son action directe sur le système squelettique.

Actualités

1. Mohd Ramli ES, Sukalingam K, Kamaruzzaman MA, Soelaiman IN, Pang KL, Chin KY, « Direct and Indirect Effect of Honey as a Functional Food Against Metabolic Syndrome and Its Skeletal Complications. », Diabetes Metab Syndr Obes. 2021;14:241-256. Published 2021 Jan 18. doi:10.2147/DMSO.S291828

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Lactoferrine : une arme anti‑Covid dans le lait maternel ?

Recherche scientifique

I dentifiée pour la première fois en 1960 dans le lait de vache, la lactoferrine est une protéine

majeure de la première ligne de défense immunitaire de l’organisme (immunité innée). On la trouve natu-rellement dans les muqueuses en contact avec le monde extérieur (le non-soi), notamment les muqueuses oculaires, respiratoires et digestives.

Un puissant protecteur tout au long de la vieElle est surtout présente dans le lait maternel, en particulier dans le colostrum, premier lait sécrété après l’accouchement et qui contient jusqu’à sept à dix fois plus de

1. Chang R et al., « Lactoferrin as potential preventative and adjunct treatment for Covid-19. », International Journal of Antimicrobials Agents, 2020

lactoferrine que le lait maternel produit par la suite. Une marque incontestable du rôle-clé de cette protéine dans le soutien au système immunitaire encore immature du nourrisson. Elle constituerait même « la composante la plus impor - tante de l’arsenal anti -infectieux du nour risson », selon le Dr Hugues Piloquet, du CHU de Nantes.

Un anti-infectieux à large spectreLa lactoferrine se distingue par une action anti -infectieuse à large spectre puisqu’elle est à la fois antibacté-rienne, antivirale, antifongique et antiparasitaire. Excusez du peu ! À ce fort potentiel anti-infectieux s’ajoute une capacité à moduler la réponse immuno - inflammatoire

quand celle-ci devient excessive, comme lors du fameux « orage cytokinique » à l’origine d’une dégradation rapide de l’état des patients atteints d’une Covid-19 sévère.

Plus de vingt virus détestent la lactoferrinePour ce qui est du potentiel anti - viral de la lactoferrine, il est mani-festement très élevé. Des expé-riences de laboratoire conduites sur des lignées cellulaires attestent de la faculté de la lactoferrine à terras-ser une bonne vingtaine de virus, parmi lesquels le virus de la grippe aviaire (H5N1), le virus influenza A (H1N1) le virus parainfluenza de type 2, le virus hCoV-NL63 (l’un des quatre coro navirus saisonniers responsables à eux tous de 30 % des rhumes annuels) et le SARS-CoV pseudotypé (une créature de labora-toire très proche du SARS-CoV-2)1.Restait à démontrer formellement l’activité antivirale de la lactoferrine sur le SARS-Cov-2. C’est désormais

Lactoferrine : une arme anti-Covid dans le lait maternel ?Une équipe scientifique italienne vient de jeter un nouveau pavé dans la mare : une protéine essentielle du lait maternel dispose des atouts nécessaires pour intégrer le club fermé des nutriments anti-Covid de premier plan (vitamines D et C, zinc, mélatonine…). Le nom de cette protéine ? La lactoferrine.

Didier Le Bail est naturopathe, journaliste santé et auteur de plusieurs ouvrages, dont un de référence sur la vitamine D. Son site : www.naturopathe-vincennes.sitew.com

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Lactoferrine : une arme anti‑Covid dans le lait maternel ?

chose faite grâce aux travaux d’une équipe italienne publiés dans la revue Nutrients en janvier dernier2.

La lactoferrine viendra-t-elle à bout de la Covid ?Comment cette protéine fonctionne-t-elle exactement dans le cas du SARS-CoV-2 ? Pour faire simple, la lactoferrine présente l’intérêt d’en-traver le processus complexe d’en-trée du SARS-CoV-2 dans la cellule hôte. Elle est en effet capable de bloquer l’accès du virus aux sites de liaison disposés à la surface de la cellule. Concrètement, elle occupe le terrain en se liant aux récepteurs HSPG et ACE2. Bref, elle se pose en concurrente directe du virus quand ce dernier pénètre l’organisme pour se lier d’abord au récepteur HSPG puis au récepteur ACE2.

2. Salaris C et al., « Protective effects of lactoferrin against SARS-CoV-2 infection in vitro. », Nutrients, 2021

Toutefois les prouesses de la lacto-ferrine ne s’arrêtent pas là : elle inhibe aussi la cathepsine L, une enzyme cruciale dont le virus a nécessairement besoin pour passer de la surface à l’intérieur de la cellule. Il est d’ailleurs à noter que l’une des actions bien connues de la chloroquine est de favoriser l’inhi-bition de la cathepsine L en modi-fiant le pH endosomal.

Du labo à l’hôpitalUne chose est de valider le mode d’action de la lactoferrine par le biais de tests réalisés in vitro dans l’ambiance feutrée d’un laboratoire, une autre est de transposer ces tests chez l’homme à travers la réalisa-tion d’études cliniques longues et coûteuses. Le fossé a toutefois déjà été franchi avec succès, la lacto-ferrine confirmant notamment sa capacité à diminuer l’incidence des refroidissements et autres syndromes grippaux. Des résultats très positifs

ont également été obtenus dans la gastro-entérite causée par un rota-virus (réduction de la prévalence et de la sévérité de l’affection chez les enfants).

Enfin des études cliniques !Quid de l’infection au SARS-CoV-2 ? La bonne nouvelle est qu’on devrait en savoir plus d’ici quelque temps, car des essais cliniques rando- misés, visant à évaluer l’efficacité de la lactoferrine dans la préven-tion ou le traitement adjuvant de l’infection au SARS-CoV-2, ont été lancés… en Égypte et au Pérou ! Et en Occident ? Rien pour l’instant, à part un projet d’étude clinique en Espagne dont on ne trouve pas trace, à ce jour, sur le site du plus grand registre d’essais cliniques au monde. Il faut dire que la lactofer-rine, comme d’autres nutriments de grand intérêt dans la lutte contre la Covid-19, a pour handicap rédhibi-toire d’être une substance naturelle non brevetable…

Didier Le Bail

C’est la dose qui fait le remède !Un remède ne se montre efficace qu’à condition d’être pris à la dose adéquate. Dans les essais cliniques conduits jusqu’à présent, la lacto-ferrine a été administrée à des doses allant jusqu’à 1 000 mg par jour. La posologie moyenne habituellement conseillée se situe entre 400 et 800 mg par jour. Ci-contre, un tableau précisant les posologies retenues dans le cadre des essais cliniques lancés en Égypte et au Pérou.

Études Objectif et posologies

Étude égyptienne sponsorisée par l’université du Caire

(150 participants).

Évaluation de la lactoferrine comme traitement adjuvant de la Covid-19.

Posologies testées : 400 et 600 mg/j.

Étude égyptienne sponsorisée par le Centre national de la recherche

(516 participants)

Évaluation de la lactoferrine comme traitement adjuvant de la Covid-19.

Posologie retenue : 1 200 mg/j.

Étude péruvienne sponsorisée par l’université Cayetano Heredia

(336 participants).

Évaluation de la lactoferrine dans la prévention de l’infection à

la Covid-19 au sein du personnel soignant hospitalier.

Posologie retenue : 600 mg/j pendant 12 semaines.

La lactoferrine est disponible sous forme de complément alimentaire. Un produit de haute qualité : Lactoferrine 400 (Nutrixéal) – gélule dosée à 400 mg.

Le lait maternel pourrait-il être le remède tant recherché contre la Covid ?

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Actualités

1. Matina Kouvari and al., « Meat consumption, depressive symptomatology and cardiovascular disease incidence in apparently healthy men and women: highlights from the ATTICA cohort study (2002–2012). », Nutritional Neuroscience, DOI: 10.1080/1028415X.2020.1750169

2. Current Developments in Nutrition, Volume 3, Issue Supplement_1, June 2019, nzz052.OR32-05-19, https://doi.org/10.1093/cdn/nzz052.OR32-05-193. Carboni, J. et al., « Alterations in the Intestinal Morphology, Gut Microbiota, and Trace Mineral Status Following Intra-Amniotic Administration (Gallus gallus) of

Teff (Eragrostis tef) Seed Extracts. », Nutrients 2020, 12, 3020. https://doi.org/10.3390/nu12103020

ɕ Trop de viande ou pas assez ? Voici la dose à ne pas dépasser

On dit que la viande rend plus fort… Mais rien n’est moins sûr ! L’étude Attica1 s’est intéressée à l’impact de la consommation de viande sur la dépression et les risques cardiovasculaires. Elle a été menée de 2001 à 2012 auprès de 1 514 hommes et 1 528 femmes de la région d’Athènes, en Grèce. Des questionnaires semi-quantitatifs ont été proposés pour évaluer leurs symptômes face à la dépression, ainsi que leur consommation de viande (blanche, rouge). Les résul-tats montrent que les partici-pants déclarant consommer de la viande avec modération présentaient 20 % de risques en moins de développer des symptômes dépressifs. Parmi ces groupes, les participants consommant seulement 1 à 3 portions de viande rouge par semaine présentaient le plus faible score de dépres-sion et d’accidents cardiovas-culaires. Cette étude révèle également que les femmes étaient les plus à risque à cet égard. Si la consommation de viande rouge n’est pas nocive pour votre santé, cette étude nous rappelle qu’elle doit être consommée avec modération.

ɕ 80 mg de cette épice pour « rajeunir » votre cerveau

Les compléments alimentaires de curcuma ont le vent en poupe ! Protecteur gastro-intestinal et puissant anti-inflammatoire, cette belle épice dorée révèle bien d’autres vertus. En effet, elle pourrait s’avé-rer très efficace dans l’amélioration de la mémoire et de l’humeur des seniors. C’est ce que des chercheurs australiens de l’université de Swinsburne ont démontré.Dans une étude2 menée en double aveugle, ils ont administré durant 12 semaines un supplément de 80 mg de curcumine (la molécule active du curcuma) et un placebo à deux groupes d’adultes âgés de 50 à 80 ans. Mais la curcumine prise par voie orale est mal absorbée dans le sang et n’atteint pas les tissus. Les scientifiques ont donc mis en place une technologie brevetée qui permet une meilleure absorp-tion de la curcumine par les tissus sanguins. En améliorant la biodis-ponibilité de la curcumine, les effets sont directs et immédiats sur le cerveau. Les résultats de l’étude révèlent que le supplément en curcumine hautement biodisponible améliore significativement la mémoire, réduit le stress et la fatigue des seniors. Pour bénéficier de ces bienfaits, faites donc attention à bien choisir un complément alimentaire de curcumine à biodisponibilité augmentée.

ɕ Microbiote : prenez-en de la graine (de teff)

Très prisée en Éthiopie pour ses remarquables apports en fibres, la graine de teff deviendra-t-elle notre nouveau super-aliment ? Une hypothèse fort probable puisqu’une récente équipe de nutritionnistes3 de l’université Cornell , dans l’État de New York, vient de confirmer ses effets positifs sur le microbiote intestinal. Mieux : cette petite graine, qui ressemble au blé, mais est dépourvue de gluten, aide-rait l’estomac à mieux assimiler le fer et le zinc, prévenant ainsi les carences. Les chercheurs ont pour cela injecté de l’extrait de teff à des embryons de poulet. Leur développement gastro-intestinal s’en est trouvé largement amélioré. Un point de plus pour la plus petite graine du monde qui arbore déjà un faible index glycémique (idéale donc pour les diabétiques), une teneur en fibres insolubles exceptionnelle (3 pour 100 g) et une polyvalence intéressante en cuisine (elle peut être consommée crue ou cuite). Pensez donc à en glisser dans votre panier lors de vos prochaines courses !

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La sexualité, miroir de votre santé : n’y renoncez pas (mes solutions naturelles)

Dossier

I l y a deux grandes raisons pour lesquelles l’âge peut nous « empê-cher ».

La première : les troubles liés à la baisse de l’activité hormonale. Ces troubles-ci peuvent être traités et le sont de plus en plus efficacement, comme nous le verrons en fin de dossier.

La seconde raison de baisse de la libido, avec l’âge, les médecins l’ap-pellent « facteurs psychosociaux ». Plus simplement, c’est un problème d’estime de soi. On ne se sent plus aussi bien, plus aussi attirant, plus aussi désirable. C’est surtout que

l’estime de soi vient avec le désir et qu’il n’y a rien de tel que de donner du plaisir pour faire grandir le désir de l’autre. Voilà pourquoi il est important, avant tout, de se sentir « capable ».

Ce n’est pas une question d’impuis-sance uniquement masculine. Se sentir capable de sexualité, pour une femme comme pour un homme, c’est d’abord une question de moyens – une question presque mécanique, finalement. Or il existe des traite-ments naturels aujourd’hui qui, asso-ciés à une bonne hygiène de vie, peuvent allonger la santé sexuelle aussi longtemps que la vie.

La sexualité, miroir de notre santéSi nous parlons ici de santé sexuelle, c’est que notre capacité sexuelle est le miroir de notre santé. Voilà pourquoi le dépistage d’une carence hormonale doit être systématique.

Composante essentielle de l’hygiène de vieLa sexualité des personnes âgées fait toujours l’objet d’un tabou dans notre société. Il n’y a pourtant aucune raison valable d’en avoir honte. Les médecins pensent que le déclin du désir avec l’âge est inéluctable et même normal, alors que ce n’est pas le cas.Au contraire, la sexualité des person-nes âgées est très importante pour leur santé et comme dans le reste de la population adulte, l’absence de désir ou l’abstinence forcée prélu-dent souvent à des problèmes de santé

Dr Thierry Schmitz Médecin généraliste diplômé de l’université de Louvain, conférencier, directeur pédagogique d’une école de naturopathie en Belgique, il se passionne pour les différentes approches alternatives

de la santé depuis plus de 25 ans.

La sexualité, miroir de votre santé : n’y renoncez pas (mes solutions naturelles)Comme le reste du corps, les organes sexuels fonctionnent naturellement moins bien avec le temps. Mais si avec l’âge, la prostate ou les troubles hormonaux peuvent entraîner une baisse de la sexualité, ce n’est pas du tout fini passé 55 ans ! Plantes ou aliments aphrodisiaques, huiles essentielles ou encore compléments peuvent aider à conserver une sexualité épanouie, gage aussi de bonne santé.

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La sexualité, miroir de votre santé : n’y renoncez pas (mes solutions naturelles)

physique et mentale plus graves. Ce qui nous pousse à répondre à une question fondamentale : quand devient-on « vieux » ? À 50, à 60, à 70 ans ?La vieillesse réelle, c’est-à-dire les vraies difficultés physiques, arrive aujourd’hui vers 80 ans. Cela veut dire que l’on peut avoir une sexualité jusqu’à cet âge-là au moins.Toutefois, toutes les difficultés, les « pannes » masculines ou les gênes et les blocages féminins, qu’ils soient passagers ou chroniques, peuvent se produire dès la trentaine : c’est une question psychologique et aussi d’hygiène de vie.Chez la femme, la ménopause n’est pas directement liée à une baisse de la sexualité. C’est surtout une ques-tion psychologique. Une femme ménopausée peut se sentir moins à

1. https://presse.inserm.fr/le-sur-traitement-du-cancer-de-la-prostate-en-france-est-reel/8801/2. https://www.arcinfo.ch/articles/lifestyle/sortir/the-vert-contre-cancer-de-la-prostate-74551

l’aise dans son corps, de même que l’homme moins actif peut se sentir diminué. L’essentiel est de remé-dier aux difficultés habituelles et de pratiquer autant que l’on en a envie.

Quand les troubles sexuels apparaissentChez les hommes, il y a d’un côté les dysfonctions érectiles et de l’autre les troubles du désir. Pour les femmes, la préservation du désir passe par la préservation de sa vie sexuelle. Si celle de son partenaire est en berne, généralement, la sienne baissera encore plus.1‑2

Chez les personnes âgées actives, la moitié présente un trouble sexuel qui correspond à un sérieux problème de santé. Au contraire, les personnes actives et en bonne santé sont plus

satisfaites par leur sexualité à l’âge mûr qu’auparavant.

Les hommes qui viennent en consul-tation ne parlent que rarement de leurs problèmes sexuels, en particu-lier érectiles. En Suisse, par exemple, moins de 10 % des hommes ayant des problèmes érectiles viennent spécifi-quement en consultation à cette fin. Les femmes ont les mêmes difficul-tés à parler des troubles sexuels qui sont issus de la ménopause.

Les symptômes sexuels peuvent être des symptômes d’autres mala-dies et il est donc normal de consi-dérer la sexualité pour évaluer la santé des adultes, particulièrement s’ils sont âgés.

Toutefois, il faut considérer la question du couple, qui est souvent épineuse, surtout dans des relations qui ont été très longues. Trahisons,

Pour votre prostate : buvez du thé vert !La prostate est une glande qui permet de fabriquer le liquide séminal (l’un des constituants du sperme) et de le garder en réserve. 10 à 30 % de ce liquide sont produits par la prostate.Peu développée pendant l’enfance, la prostate double de taille à la puberté et commence à prendre un volume encore plus important à partir de 50 ans. On dit qu’elle s’hypertrophie.Elle commence alors à bloquer l’urètre, le conduit de l’urine et du sperme, ce qui complique la miction et l’éjaculation. D’où l’envie régulière d’uriner chez les personnes qui en souffrent, sans que le liquide ne parvienne vrai-ment à sortir.Or plus les troubles urinaires sont importants, plus les troubles érec-tiles et éjaculatoires sont marqués. Suivant leur importance, ces troubles peuvent altérer la qualité

de vie et la sexualité. Passé 50 ans, trois types de pathologies peuvent affecter la prostate : la prostatite qui est une inflammation, la tumeur bénigne ou HBP (pour hypertro-phie bénigne de la prostate) et le cancer de la prostate.Les premiers cas d’HBP sont détec-tés chez les hommes âgés de 45 ans et augmentent avec l’âge. À 80 ans, un quart des hommes au moins (24 %) en souffrent. Elle serait plus fréquente dans les cas d’obésité.Les cancers de la prostate sont aussi très fréquents, mais ils sont le plus souvent asymptomatiques. Ce cancer peut être mortel s’il se déclare tôt, mais il n’est pas une cause fréquente de mortalité tard dans la vie. La moitié des hommes en sont atteints au-delà de 80 ans.En 2013, l’Inserm a publié un arti-cle sur le surtraitement du cancer de la prostate : elle avait été retirée à des patients qui n’en seraient pas

morts, ou bien les patients avaient subi un traitement lourd (chimio et radiothérapie), pour une mala-die qui n’aurait vraisemblablement pas causé leur décès.Ces chiffres montrent qu’en 2001, entre 7,7 % et 24,4 % des patients auxquels on a enlevé la prostate n’auraient pas dû subir cette opéra-tion.Plus grave encore, entre 30 et 60 % de ceux qui ont subi une radiothé-rapie n’auraient pas dû la subir1. Un scandale national !Finalement, la meilleure solution contre les grossissements de la prostate resterait le thé vert.En effet, une étude japonaise a prouvé que boire 5 à 6 tasses de thé vert par jour réduisait de moitié le risque de cancer de la prostate. Toutefois, ces chiffres ne valent qu’en prévention et non pour le traitement de la tumeur2.

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La sexualité, miroir de votre santé : n’y renoncez pas (mes solutions naturelles)

conflits et rancœurs sont fréquents, de même que des changements radi-caux de mode de vie avec l’arrivée de la retraite.

Cela change la donne des couples et peut entraîner des interruptions de la sexualité, ou encore sa cessation pure et simple.

Homme ou femme : chacun sa sexualité !Il semble que le fonctionnement de la sexualité soit très différent chez la femme et chez l’homme.

La sexualité féminine revêt deux aspects : l’un lié à la reproduction et l’autre lié au plaisir. Voilà pourquoi la sexualité d’une femme ne s’ar-rête pas au fait de trouver un père pour ses enfants. D’autres critères déterminent ensuite le désir qu’une femme peut ressentir.

Chez les hommes, même si l’on observe le même type de dichoto-mie entre pulsion et désir, la sexua-lité mûre est conditionnée par la capacité érectile. Le vieillissement, les maladies cardiovasculaires et les autres pathologies peuvent affecter la libido. Dans ce cas-là, il est impor-tant que l’homme continue à s’entre-tenir physiquement et à conserver un épanouissement sexuel.

La dysfonction sexuelle féminine est très liée au plan hormonal. Le déficit

en œstrogènes crée des bouffées de chaleur, des problèmes de sommeil et des palpitations. Les déficits en hormones androgènes sont pour leur part directement liés à la fatigue, aux sautes d’humeur et à la baisse de libido.

Quand une personne n’a plus d’acti-vité sexuelle, quel que soit son âge, il est important de se demander pour-quoi et quel problème de santé peut être sous-jacent.

Le plus important, pour une sexua-lité épanouie avec l’âge, consiste à continuer à s’aimer, malgré les chan-gements morphologiques qui s’im-posent.

Pour les hommes, le principal obsta-cle reste la baisse de la testostérone, dont l’émission dans le corps dimi-nue de 1 % par an à partir de 30 ans. Pour les femmes, le problème essen-tiel est celui de la sécheresse vagi-nale, qui n’est pas corrélée avec la baisse du désir pour autant et dont il faut soulager les effets avec un trai-tement approprié.

Après la ménopause, la sexualité changePour beaucoup de femmes, la sexua-lité après la ménopause participe à un équilibre physiologique normal et peut donner beaucoup de plai-sir. C’est surtout avant et pendant la ménopause proprement dite que les troubles physiologiques compliquent

la sexualité. Des traitements spéci-fiques existent à ce titre, notamment à base de crème d’igname.D’un point de vue purement physio-logique, la sexualité post-ménopause demande quelques préparatifs. En effet, s’il faut 30 secondes à une femme de 20 ans pour lubrifier son vagin, il faut au moins deux minutes pour une femme ménopausée. Une lubrification artificielle est généra-lement nécessaire. Les contractions orgasmiques sont moins intenses et l’excitation redescend plus vite. Toutefois, certaines femmes prennent plus de plaisir après la ménopause qu’avant et il est avéré que certaines d’entre elles connaissent leurs premiers orgasmes durant cette période de leur vie.Là aussi, cela dépend du compor-tement du partenaire. Le sentiment qu’il désire sa compagne et qu’il a assez de santé pour la contenter est important pour préserver la sexua-lité du couple. Si le compagnon a lui-même des difficultés érectiles, de moral ou de santé (tels que des problèmes prostatiques, de cœur ou de diabète), il est possible que la sexualité et même la tendresse dispa-raissent du couple. Or il est notable que les traitements des difficultés érectiles masculines relancent la sexualité des femmes ménopausées.

Épicez vos plats pour épicer vos nuits (attention de ne pas les brûler à la cuisson pour conserver leurs propriétés aphrodisiaques).

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La sexualité, miroir de votre santé : n’y renoncez pas (mes solutions naturelles)

Mon programme vigueur et fougue1/ On fuit les aliments anti-libidoL’alimentation est la base de la santé et en particulier de la bonne santé. Pour les hommes, il va de soi que manger trop gras, et surtout trop sucré, n’est pas bon pour la circula-tion du sang et donc mauvais pour les érections. Adopter une alimen-tation équilibrée, faire de l’exercice, travailler son souffle est d’une grande importance pour la santé sexuelle, pour les hommes comme pour les femmes. L’obésité nuit gravement à la sexualité, même chez les femmes, quand bien même ce problème frappe davantage l’image de soi que la fonc-tion sexuelle proprement dite.À ce titre, certains aliments sont mauvais pour la libido, spécialement masculine. Pour l’acte en lui-même, il vaut mieux éviter de manger trop lourd, ce qui mobilise tout le système digestif et le foie. C’est la meilleure façon d’être fatigué avant même d’avoir commencé.Il en va de même pour l’alcool, nocif pour la sexualité sur le court terme comme sur le long terme. En effet, il sollicite le foie et le système diges-tif peut donner bien des difficultés d’érection. Sur le long terme, cela pose des problèmes de santé plus généraux, également nocifs pour la bonne santé sexuelle.Du point de vue des aliments, les hommes et les femmes qui veulent garder une bonne santé sexuelle doivent éviter la réglisse et le soja, ainsi que la quinine et la menthe, traditionnellement réputées pour être calmantes du point de vue sexuel. Cela signifie qu’il faut éviter d’en consommer trop régulièrement – une fois de temps en temps ne changera pas radicalement votre libido.Comme une alimentation trop sucrée doit être évitée pour une bonne santé sexuelle, évitez impérativement les

céréales du matin, les bonbons et les gâteaux. Consommer des aliments trop gras trop souvent (comme le fromage et la charcuterie par exemple), risque également de lester vos ardeurs.

2/ On intègre ces aphrodisiaques naturelsDans le cas d’une alimentation équi-librée, il existe des aliments aux propriétés aphrodisiaques réputées : ce sont les épices. Mais attention à ne pas en abuser ! Elles ne sont pas très digestes en trop grande quantité ou absorbées trop souvent. N’hésitez pas à en changer régulièrement, il y en a tellement (lire encadré) !Enfin, les huîtres sont l’aliment libido par excellence à cause de leur extraordinaire apport en zinc. En effet, le zinc est l’un des constituants minéraux les plus importants de la

prostate dont le rôle est central dans la fabrication du sperme, et donc de la génération de l’envie sexuelle.Toutefois, souvenez-vous bien que la saison des huîtres, ce sont les mois en « bre » : octobre, novembre, décembre. Il est possible de dépas-ser sur janvier et même février, mais au-delà, elles seront congelées, donc moins bonnes et moins riches nutri-tionnellement.

3/ On mise sur les racinesLes épices se marient avec un régime alimentaire sain. Il y a toutefois d’autres pistes, parmi les plantes, pour la libido. Leurs effets sur la santé sont plus sujets à caution à moyen terme et ce sont des remèdes qu’il est important de tester soi-même.

Le ginseng est une racine excellente pour la santé et particulièrement

Pimentez vos nuits avec les épices…Les épices sont réputées depuis des millénaires pour revigorer la libido. Mais sachant la diversité de leurs saveurs, c’est aux amou-reux qu’il convient de trouver les recettes qui leur plaisent. Un plai-sir partagé est certainement le meilleur moyen de commencer une soirée épicée.Les épices permettent de relever les plats et de révéler certaines de leurs saveurs. C’est une cuisine saine, au goût puissant, qui n’a rien à envier aux plats trop salés, sucrés et gras. Toutefois, une seule épice risque de trop colorer le plat. Il vaut mieux les mélanger ou se procurer des mélanges d’épices, dont certains sont traditionnels, comme le curry.Il faut aussi prendre grand soin à ne pas les brûler. Elles s’accom-modent également dans une soupe (à mi-cuisson), dans une marinade ou une grillade. Il est également possible d’en mettre dans les desserts – la vanille, par

exemple, est une épice. Certains desserts utilisent aussi le poivre et le piment, pour relever le choco-lat par exemple, autre aphrodi-siaque réputé.C’est en essayant diverses épices que l’on peut se procurer d’impor-tants assortiments d’épices excel-lentes pour la santé, de la même façon qu’on le fait pour les herbes. Il vaut mieux les acheter dans les magasins spécialisés et dans des pots clos conçus à cet effet. Une épice est saine si elle est fraîche, et celles des étals le sont rarement. Conservez les épices à l’abri de la lumière, dans un endroit sec, entre 15 et 20°.Voici celles qui ont une solide réputation aphrodisiaque : piment, gingembre, cardamome, cumin, curcuma, thym, safran, roma-rin, persil, aneth, estragon (en huile essentielle), clou de girofle, laurier, sauge (spécialement pour les femmes), poivre, anis étoilé, noix de muscade, cannelle.

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aphrodisiaque. Toutefois, il peut avoir de puissants effets, parfois gênants pour la concentration intel-lectuelle ainsi que sur la digestion. Il importe donc d’en prendre avec précaution et de savoir s’il convient à la personne en question. D’autant que le ginseng de première qualité est généralement coûteux.

Il existe également toutes sortes de racines africaines dont la réputation aphrodisiaque est tout aussi attestée que celle de nos épices. Toutefois, il est difficile de trouver des produits de la même qualité que celle des épices habituelles. La noix de cola est certainement la plus connue, mais il en existe bien d’autres.

Ainsi, la Carpolobia lutea, jusqu’ici assez méconnue, a déjà été étudiée par des médecins africains3. Il en va de même pour la Mondia whitei ou l’erioséma. Le seul problème est de trouver ces plantes dans des condi-tions de cueillette et de fraîcheur qui puissent assurer de leur efficacité, comme l’avait noté dans un article

3. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4557236/4. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4170225/

John Ojewole, chercheur en pharma-cie de l’université de Durban4.

4/ On s’apaise avec l’ylang-ylangLes huiles essentielles peuvent favo-riser légèrement la libido, notam-ment l’ylang-ylang. Avant de l’utili-ser, il est important de se rappeler que la fatigue sexuelle est d’abord une fatigue : se reposer est donc impor-tant. Parler avec son partenaire aussi. Certains événements sont des chocs pour le corps tout entier, comme les accidents ou les opérations chirurgi-cales, donc s’ils ont été vécus récem-ment, il faut laisser le temps au corps de retrouver ses repères et ça prend toujours plus longtemps qu’on ne le voudrait.L’huile essentielle d’ylang-ylang est apaisante, décontractante, bonne pour la peau et les cheveux. Ses capacités aphrodisiaques ne sont pas négligeables. Toutefois, il est impor-tant de prendre les précautions néces-saires, car l’huile essentielle n’est pas

un jouet, c’est un remède, et comme tout remède efficace, en surdose, peut devenir poison.C’est pourquoi l’huile essentielle d’ylang-ylang doit être utilisée de façon épisodique et toujours être mélangée avec des huiles végé-tales, au moins à moitié. La réac-tion sur la peau (en cas de massage par exemple), doit être observée scrupuleusement.

5/ On prend en main sa ménopause (avec cette plante spectaculaire)La ménopause complique la sexua-lité surtout quand elle se produit, mais nettement moins quand elle est passée. Cependant, pour certaines femmes, c’est un véritable enfer intime. Heureusement, il existe une plante capable de résorber la plupart des effets nocifs de ce moment compliqué.Cette plante, c’est l’igname sauvage, aussi appelée yam. Elle est pour ainsi dire faite pour porter secours aux femmes. Elle fait partie des plantes traditionnelles de Taïwan et elle régule les cycles féminins, ce qui explique son emploi systématique en cas de règles douloureuses. Toute-fois, ce pour quoi elle est désormais réputée mondialement est la méno-pause. En effet, elle atténue 80 % des troubles liés à ce moment char-nière, et souvent douloureux, de la vie d’une femme.Le yam se consomme sous forme de crème qui permet au corps fémi-nin de combler les manques et les épreuves de la ménopause. Assez rapidement, au bout d’un mois de traitement en moyenne, les effets se font sentir.D’un côté, la fatigue musculaire qui est souvent le fait de la méno-pause diminue tandis que l’énergie augmente. Le vague à l’âme fréquent durant cette période se dissipe. La

Et pour messieurs ? Des produits de la mer très raresLa plupart des hommes confrontés à des difficultés érectiles perdent confiance dans leur capacité de séduction. Cela met parfois même un terme à leur vie sexuelle et à la complicité qu’ils entretiennent avec leur moitié.C’est afin de parer à cela qu’a été conçu l’Androboost, un remède qui vise à ranimer la vie sexuelle masculine. Cette baisse de testos-térone, qui est aussi une baisse de la puissance sexuelle et de la force musculaire, est freinée. Avec lui, les hommes retrouvent une part de leur virilité oubliée.Pourtant, il n’y a aucun secret derrière ce remède : il est simple-ment fabriqué avec des ingrédients

et des procédés extrêmement stricts. Il est composé de produits de la mer, certes rares, mais dont l’efficacité sur la libido masculine est connue depuis fort longtemps.Ses deux ingrédients principaux sont un crabe et une algue parti-culiers, capables, plus qu’aucune autre chair ou plante, de réveil-ler les ardeurs masculines. Il s’y trouve également du zinc, indis-pensable à la fabrication des sper-matozoïdes, dont l’importance pour la libido est gravée dans le marbre des encyclopédies de physiologie. C’est lui, l’ingrédient secret qui fait des huîtres l’un des aliments les plus aphrodisiaques qui soient.

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La sexualité, miroir de votre santé : n’y renoncez pas (mes solutions naturelles)

concentration vient plus facilement, de même que le sommeil.Surtout, le yam atténue radicalement tous ces désagréments de la méno-pause qui peuvent devenir un véri-table enfer :

● La baisse de la libido, ● Les bouffées de chaleur, ● La prise de poids, ● La sécheresse intime.

La ménopause est aussi un moment où les os commencent à devenir plus fragiles, à perdre du calcium. L’irri-gation et l’oxygénation des tissus déclinent, de même que les défenses naturelles, et le vieillissement de la peau s’accentue. Tous ces effets sont atténués par le yam. Certains aspects sont toutefois impossibles à gommer complètement. La séche-resse intime et les bouffées de chaleur sont presque inévitables.Voilà pourquoi il est souvent néces-saire de compléter une cure de yam par un traitement aux plantes lui aussi très efficace pour les problèmes de la ménopause, à base d’angélique, d’actée à grappes et de vitamine B6. C’est le Menoboost que vous retrou-verez ci-contre, dans le carnet d’adresses.

La ménopause n’est pas une fatalité : le yam atténue 80 % des troubles liés à la ménopause.

Dr Thierry Schmitz

Carnet d’adressesVous retrouverez les produits suivants sur le site perfecthealthsolutions.eu :

● Crème Yam, qui résorbe 80 % des problèmes féminins dus à la ménopause.

● Menoboost, dont les effets simi-laires permettent de vous prémunir

au mieux contre ce moment de transformation du corps féminin.

● Androboost, préparation natu-relle pour traiter les problèmes d’érection.

ɕ Cette fève oxygène votre cerveau (et c’est délicieux)

Ce n’est un secret pour personne : le cacao, c’est bon pour la santé. Aliment-plaisir et anti-déprime (grâce à sa richesse en théobromine), il apporte aussi du magnésium pour lutter contre la fatigue et une bonne dose d’antioxydants qui retardent le vieillissement cellulaire. Toutefois la litanie de ses bienfaits ne s’arrête pas là : il oxygénerait aussi mieux le cerveau et améliorerait les performances cognitives, notamment lors de tâches complexes. Ce sont en tout cas les conclusions d’une étude1 publiées dans les Scientific Reports. La raison ? Le cacao est riche en flavanols, de petites molé-cules qui participent à la bonne santé vasculaire.

Pour s’en convaincre, les chercheurs ont donné, en double aveugle, du cacao riche en flavanols à 18 personnes en parfaite santé et leur ont fait respi-rer de l’air saturé en dioxyde de carbone (100 fois la concentration normale). Le but ? Solliciter le système vasculaire cérébral et connaître sa réponse. Invités ensuite à résoudre des tâches complexes, les participants ont obtenu un taux de réussite trois fois supérieur après un petit carré de cacao à haute teneur en flavanols et ont même été 11 % plus rapides ! Bref, mieux que le Guronsan : le cacao !

Actualités

1. Gratton, G., Weaver, S.R., Burley, C.V. et al., « Dietary flavanols improve cerebral cortical oxygenation and cognition in healthy adults. », Sci Rep 10, 19409 (2020). https://doi.org/10.1038/s41598-020-76160-9

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Détox des métaux lourds : faux espoir ou urgence sanitaire ?

Dans le cabinet du naturopathe

P our bien comprendre com-ment les métaux lourds empoisonnent nos organes,

il faut d’abord savoir d’où ils proviennent et leur impact sur notre santé psychique, mentale et physique. C’est le foie qui va jouer un rôle fondamental dans le processus d’élimination. À travers un système enzymatique hépatique complexe et spécialisé, il va tenter de réduire la toxicité, la grosseur et permettre l’élimination de ces éléments pertur-bateurs. Ce qui est surprenant, c’est que la présence et la nocivité des métaux lourds sont encore remises en question. Et pour éviter de regar-der le problème en face, on en arrive même à leur donner de nouveaux noms : certains parlent d’« éléments traces métalliques » (ETM). On nie parfois jusqu’à leur présence dans le corps ou l’on affirme, malgré les

recherches scientifiques, qu’ils sont naturellement éliminés… Comme souvent, la vérité est beaucoup plus complexe.

Trop gros pour être évacuésJe me souviens avoir participé à une émission de télévision sur France 3 avec une personne qui avait écrit un ouvrage sur « l’antibiologie ». Il considérait que c’était une folie de croire que les engrais chimiques utilisés notamment en agricul-ture moderne étaient stockés dans notre organisme. Il pensait que ces éléments chimiques étaient évacués par nos quatre organes émonctoires : la peau, les reins, l’intestin-foie-vésicule biliaire et la voie respi-ratoire. Le problème est que ces

molécules chimiques sont malheu-reusement trop grosses pour être véhiculées par notre liquide plasma-tique (le liquide sanguin dans lequel baignent les différents éléments du sang : globules rouges, globules blancs, plaquettes, la lymphe inters-titielle et canalisée). Ces molécules restent donc nécessairement dans notre organisme, notamment dans les tissus adipeux dont notre cerveau. Rappelons que 60 à 70 % de la frac-tion solide de cet organe sont faits de « graisses ».

Métaux simples ou métaux lourds ?Il ne faut pas confondre métaux et métaux lourds. Certains métaux sont en effet essentiels à l’orga-nisme : ce sont les oligo-éléments. Ils ne deviennent toxiques qu’à dose importante. À l’inverse, les métaux lourds ne possèdent aucune fonc-tion positive pour l’organisme et sont immédiatement toxiques, même à faible dose. Il n’est pas simple de définir ce que sont les métaux

Détox des métaux lourds : faux espoir ou urgence sanitaire ?La présence de métaux lourds dans l’organisme est un sujet polémique. S’il ne fait plus de doute qu’ils sont nocifs pour la santé, peut-on réellement les éliminer à l’aide d’une simple « chélation » ? À ce jour, la question divise. Découvrez la vérité sur ces métaux qui polluent nos organismes et les clés pour préserver vos organes.

Christian Brun Naturopathe, il enseigne la naturo-pathie dans la plus prestigieuse école de formation en France : le Cenatho-Paris.

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Détox des métaux lourds : faux espoir ou urgence sanitaire ?

lourds. Selon la définition classique, il n’existe que trois métaux lourds toxiques : le plomb, le cadmium et le mercure, mais il faudrait y ajou-ter d’autres éléments tels que l’alu-minium, l’arsenic, l’étain, le nickel, le chrome, etc. N’omettons pas les métaux lourds comme le plomb, jadis incorporé dans les peintures et aussi dans l’essence, aujourd’hui devenue « sans plomb ».

Concernant les peintures, mon père, qui a été peintre en bâtiment durant toute sa vie professionnelle, a présenté à maintes reprises diffé-rents symptômes faisant penser à une leucémie. Il s’agissait d’une aplasie médullaire qui consiste en l’arrêt du développement de la moelle osseuse responsable de la fabrication des éléments du sang (globules rouges, globules blancs et plaquettes) et qui entraîne des anémies ainsi que des chutes du système immunitaire. Il a ainsi « subi » des ponctions sternales pour analyser la qualité de sa moelle alors qu’il était en réalité pollué par les métaux lourds contenus dans les peintures, dont les « laques » utili-sées pour rendre les cuisines aussi

lustrées que des miroirs et qui néces-sitaient de surcroît, lors de l’applica-tion, de fermer les fenêtres et portes pour éviter les poussières.

On peut également retrouver ces métaux sur les jouets « vintage » ou dans l’atmosphère que nous respi-rons à chaque seconde (effet de serre, combustion des carburants, etc.) même si certaines améliorations ont eu lieu. Comme on peut le consta-ter, les sources de contamination par les métaux lourds sont multiples dans notre société moderne : inhalés, absorbés par notre bouche dans l’ali-mentation, également par notre peau au contact de différents éléments (crèmes, vêtements, etc.).

Ils se cachent même dans vos dents…Parmi les polluants les plus dange-reux se trouvent d’une part les fameux métaux lourds – à savoir l’alu-minium, le mercure, le cadmium, le plomb, l’arsenic et le nickel – et d’autre part les xénobiotiques. Ce sont des molécules chimiques,

polluantes et toxiques, présentes dans le corps, mais ni produites par l’organisme lui-même, ni par l’ali-mentation naturelle. On peut citer, par exemple, les pesticides et les médicaments, en particulier les anti-biotiques. Qui se pose la question de savoir pourquoi certaines personnes, chaque hiver, engendrent des patholo-gies respiratoires et pourquoi d’autres, dans les mêmes conditions, ne déve-loppent aucune pathologie ? Ne serait-ce pas parce que nous avons détruit ou perturbé notre système de défense par une surconsommation de métaux lourds contenus dans nos aliments, nos médicaments, nos vaccins, notre atmosphère, notre eau ? Nous connaissons presque tous une source d’empoisonnement à un métal lourd.

On peut citer, par exemple, le mercure que l’on rencontre dans les amalga-mes dentaires (qui explique sûre-ment les précautions extrêmes que prennent certains dentistes lors de leur application), mais aussi dans certains aliments pollués comme les crustacés et les autres produits de la mer.

Le deuxième métal lourd bien connu est l’aluminium : on le trouve dans les eaux du robinet (il est utilisé pour créer une cohésion des déchets et rendre l’eau plus claire), égale-ment dans certains médicaments comme les antiacides stomacaux ou encore dans les antitranspirants et les vaccins.

Et le plomb, donc. Pour l’anecdote, la grandeur et la décadence de la Rome antique auraient été causées par la présence de ce métal lourd. En effet, les canalisations des eaux dans les villes, les assiettes et autres usten-siles de cuisine étaient en plomb ! Ce métal affecte le système nerveux, garant de notre force vitale auto-guérisseuse, ainsi que notre système endocrinien. Enfin le cadmium. Notez qu’un fumeur absorbe deux fois plus de cadmium qu’un non -fumeur.

Pesticides, médicaments, métaux lourds… : des toxiques similaires ?Comme dans bien des domaines, certains éléments ne deviennent toxiques qu’au-delà d’un certain dosage : « Tout est poison, rien n’est poison, seule la dose compte », disait Paracelse. Il convient de distinguer les toxines endogènes et les toxines exogènes :

y Les toxines endogènes : ce sont des éléments toxiques engen-drés naturellement par le méta-bolisme cellulaire. Il s’agit ainsi des radicaux libres (molécules instables qui proviennent d’une réaction d’oxydation de l’orga-nisme), mais aussi des bacté-ries intestinales devenues patho-gènes par dys microbisme (la flore

sous-dominante devient domi-nante et potentiellement patho-gène, créant ainsi un dysfonc-tionnement).

y Les toxines exogènes : il s’agit des toxines provenant de l’exté-rieur, telles que les métaux lourds, les médicaments comme les anti-biotiques en excès, mais aussi les hormones notamment contenues dans la pilule contraceptive. Parmi eux aussi, les pesticides, herbicides, fongicides, les additifs chimiques, les conservateurs, etc. Enfin, on y retrouve les gaz d’échappement, la fumée des barbecues et des ciga-rettes et même celle des cigarettes électroniques !

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Détox des métaux lourds : faux espoir ou urgence sanitaire ?

Ils empoisonnent le corps et l’espritQuels sont les effets d’une intoxica-tion aux métaux lourds sur la santé physique, psychique, mentale, voire immunitaire ? Bien entendu, cela va dépendre de leur nature, de leur concentration, mais aussi de notre capacité à les évacuer. Ces subs-tances toxiques sont de véritables poisons qui peuvent avoir des consé-quences néfastes sur notre orga-nisme. À moyen ou long terme, ils vont bloquer des enzymes ou dévier certaines protéines de leur fonc-tion, entraînant ainsi de nombreuses anomalies hépatiques (le foie) et sur les anticorps de notre système immu-nitaire.

De nombreuses maladies du méta-bolisme (dites fonctionnelles), de maladies auto-immunes ainsi que de pathologies infectieuses (comme la Covid-19) sont de plus en plus présentes aujourd’hui. En cause ? L’altération de notre système hépa-tique par des toxiques et par consé-quence de notre système immuni-taire. Le foie est en effet essentiel pour l’immunité. Il fait partie des organes qui transforment certains globules blancs en macrophages, responsables de la phagocytose (digestion des éléments étrangers). Ce système comprenant la rate et les ganglions lymphatiques s’appelle le

système réticulo-endothélial (SRE) et les cellules hépatiques respon-sables sont les cellules de Küppfer.

Or ces maladies sont malheureu-sement et inévitablement liées à notre mode de vie et causées par des facteurs environnementaux tels que les stress, les perturbateurs endocriniens, les fréquences élec-tromagnétiques, la surconsomma-tion de médicaments chimiques et anti-symptomatiques, les onze vaccins obligatoires chez les enfants, les engrais chimiques, etc.

Enfin, que penser des perturbations sur notre psychisme ? Dépression, instabilité émotionnelle, irritabilité ou encore l’autisme sont en augmen-tation chaque année.

La cause des hypothyroïdies, d’Alzheimer et de certains cancers ?Selon l’OMS, 80 % des maladies chroniques peuvent être causées, directement ou indirectement, par la pollution environnementale.Pour rappel, notre force vitale et autoguérisseuse siège dans notre système nerveux et notre système endocrinien. C’est ainsi qu’une intoxication aux métaux lourds comme le plomb ou l’aluminium pourrait avoir une répercussion sur notre système nerveux, également

sur notre système hépatique, rénal (insuffisance rénale), voire respira-toire (cancers du poumon).Les métaux lourds pourraient être responsables de certaines patho-logies dites de civilisation comme la fibromyalgie, la maladie de Crohn, le syndrome de l’intestin poreux, la rectocolite hémorra-gique, le diabète insulinodépendant, les maladies neurodégénératives comme Alzheimer et Parkinson, les maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques ou la thyroï-dite de Hashimoto. Et les différents cancers ? Ne trouvent-ils pas aussi leur source dans ces métaux lourds ?

Peut-on les éliminer naturellement ?Rappelez-vous, ces métaux lourds toxiques présents dans tous nos aliments non biologiques et dans l’environnement sont stockés dans nos cellules adipeuses (cellules grais-seuses) et dans nos cellules encépha-liques (système nerveux et cérébral).

Il y a de nombreuses polémiques concernant la possibilité d’élimi-ner ou non les métaux lourds de l’organisme. Pour cela, la question à se poser est la suivante : a-t-on retrouvé des métaux lourds modi-fiés au niveau de nos excrétions

Comment savoir si je suis intoxiqué ?Voici différents symptômes qui peuvent laisser penser à une intoxi-cation aux métaux lourds. Ils sont très variés et vont du simple mal de tête aux douleurs chroniques.Mais vous pouvez noter, entre autres : une fatigue physique et psychique chronique, des cour-batures, des douleurs articulaires, des douleurs musculaires, des troubles psychiques, des mani-festations digestives telles que

diarrhées, vomissements, nausées. Des allergies alimentaires, mais aussi atmosphériques comme l’al-lergie aux pollens, des intolé-rances alimentaires qui sont elles aussi en augmentation (gluten, lactose, etc.), les colopathies fonc-tionnelles et bien d’autres. Tous ces maux sont la manifesta-tion de notre force vitale qui s’ex-prime pour rejeter ces éléments nocifs.

La chlorella est une algue anti-métaux lourds.

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émonctorielles ? Certes, la chélation a bien lieu grâce à certaines plantes par nos émonctoires, mais existe-t-il des études scientifiques avec preuves à l’appui qui démontreraient cette élimination ?

À ce jour, je ne connais aucune étude sérieuse montrant l’élimination de ces métaux lourds transformés au niveau de nos émonctoires. Cepen-dant, cela ne signifie pas que les compléments alimentaires et les plantes ne soient pas une aide très importante. Il est important de mettre toutes les chances de votre côté, mais la naturopathie nous demande sans cesse des expériences et des résultats.

J’invite ainsi les différents labora-toires à se regrouper pour effectuer des analyses sur les données récupé-rées depuis de nombreuses années afin d’obtenir une référence scienti-fique concrète. Il serait ainsi admi-rable de pouvoir, après la prise de certains complémentaires réputés, retrouver et analyser les traces de l’élimination de ces métaux lourds.

Le foie : votre filtre santé !Nous pouvons cependant déjà re - connaître que, grâce au foie, véri-table pierre angulaire de la santé et de la vitalité, certains métaux lourds peuvent sûrement être plus ou moins éliminés par la bile.

Le foie a un système enzymatique très spécial grâce aux cytochromes P450 qui permettent une détoxifica-tion en trois étapes : casser les trop grosses molécules, réduire leur toxi-cité, puis enfin faciliter leur élimi-nation.

Plus de 2 400 litres de sang passent environ toutes les 24 heures dans le foie pour se faire filtrer. Les éléments toxiques sont filtrés et deviennent un déchet : de la bile qui est stockée dans la vésicule biliaire dans l’intervalle des repas. Cette bile (un déchet, mais

un déchet utile) est déversée dans le duodénum, la première partie de l’in-testin grêle, pour :

● Émulsifier les graisses et réduire ainsi des grosses molécules d’acides gras.

● Aider à la synthèse de la vita-mine K : la vitamine de la coagu-lation.

● Lubrifier le bol fécal pour faci-liter l’évacuation journalière des matières fécales.

● Alcaliniser le duodénum pour permettre ainsi aux sucs pancréa-tiques d’être actifs, car ceux-ci ne peuvent être actifs qu’en milieu alcalinisant. Notez en effet que les aliments issus de l’estomac viennent d’un milieu acide.

Votre cure « anti-métaux lourds »La détox des métaux lourds est aussi appelée « chélation ». Pour déloger les métaux lourds des cellules, un drainage classique est insuffisant. Il faut passer par une véritable détoxifi-cation hépatique. Comment se passe cette détoxification du foie ? Par des

enzymes détoxifiantes : les cyto-chromes P450 ainsi que par certaines plantes qui peuvent enclencher la chélation.

Cela permet notamment de : ● Transformer des éléments nocifs

en phase intermédiaire en réduisant leur toxicité et de les inactiver.

● Réduire la grosseur de ces déchets pour les rendre solubles et ainsi pouvoir les éliminer plus facilement.

● Favoriser l’élimination de ces toxines inactivées et réduites par la bile et les intestins, mais aussi, pour les substances cristalloïdales, par les reins.

Voici quelques compléments alimen-taires qui pourront aider votre orga-nisme à se détoxifier de ses métaux lourds :

● Chlorella synergisée (labora‑toire Copmed)Il contribue à l’élimination des métaux lourds et notamment du mercure que l’on trouve dans les amalgames dentaires. Il contient de la chlorella, des semences de coriandre, de l’ail des ours. Je vous conseille 1 à 3 gélules par jour, de

Traquez les métaux dans votre assietteAvant toute chose, le premier réflexe est cependant d’adopter une alimentation saine.

y Consommez des fruits et légumes issus de l’alimentation biologique ou raisonnée le plus crus possible ou « al dente ».

y Ne consommez pas plus de une à deux fois par semaine des poissons en privilégiant les petits poissons.

y Attention à votre consomma-tion d’eau du robinet, privilégiez les eaux de source ou faites instal-ler un système filtrant.

y Consultez un dentiste énergéti-cien pour la dépose de vos amal-games dentaires.

y Consommez des aliments dits « chélateurs ». Ce sont des kidnappeurs de métaux lourds. Parmi eux on peut nommer certaines algues comme la chlo-rella, mais aussi l’ail des ours ou encore certains antioxydants comme l’acide alpha-lipoïque ou la zéolithe, etc.Ces conseils sont utiles pour toute personne souhaitant faire une cure anti-métaux lourds, mais je vous conseille de continuer à les appli-quer quotidiennement après la cure. Il s’agit d’un mode de vie à adopter pour éviter que votre organisme ne s’encrasse.

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Détox des métaux lourds : faux espoir ou urgence sanitaire ?

préférence au moment des repas, avec un grand verre d’eau.

● Détoxik (laboratoire Copmed)Ce complément a des propriétés purifiantes et détoxifiantes. Il aide à éliminer les substances toxiques et les métaux lourds. Il contient notam-ment de la chlorella, des graines de brocoli, de l’acide alpha-lipoïque, du chardon-Marie et du bouleau. Diluez 1 sachet par jour dans un peu d’eau à température ambiante.

● Détoxinat (laboratoire Copmed)contient de l’acide R-alpha- lipoïque, du N-acétyl-cystéine, du brocoli, de la taurine, du chardon-Marie, du pissenlit. Prenez 2 à 4 gélules par jour avec un grand verre d’eau.

● Chlorella algue (La Royale)Ce complément contient une algue unicellulaire d’eau douce compre-nant plusieurs principes actifs, notamment des acides aminés,

vitamines et minéraux permettant la détoxification de l’organisme. Prendre 6 gélules par jour (2 matin, midi et soir ), de préférence avant les repas, avec un grand verre d’eau.

● Blue Vital (laboratoire Sofinnov)Riche en phycocyanine active, protéine extraite de la spiruline, ce complément a des propriétés anti-oxydantes, antiradicalaires, immu-nostimulantes, hépatoprotectrices et détoxifiantes. Prendre 1 unicadose par jour.

● Klamath® Bio (Algotonic)Ce complément est riche en chlo-rophylle (permettant une meilleure oxygénation et une meilleure puri-fication cellulaire) et en oméga-3 (pour contribuer au confort émotion-nel et cardiovasculaire). La klamath est sept fois plus riche en chloro-phylle que la spiruline et possède un pouvoir de détoxification géné-rale. Prendre 2 gélules matin et soir.

Christian Brun

Pour aller plus loinLa naturopathie. De A à Z, les remèdes naturels à vos maux quotidiens Christian Brun, Éditions Eyrolles, avril 2021

Nettoyer et drainer son foie naturellement. Les réponses naturopathiques, Christian Brun, Guy Trédaniel Éditeur, août 2012

1. JoAnn E. Manson et al., « Vitamin D, Marine n-3 Fatty Acids, and Primary Prevention of Cardiovascular Disease Current Evidence. », Janvier 2020, Circulation Research https://doi.org/10.1161/CIRCRESAHA.119.314541

2. « Effects of the Ketogenic Diet on Glycemic Control in Diabetic Patients: Meta-Analysis of Clinical Trials. », Cureus. 2020 Oct; 12(10): e10796. doi: 10.7759/cureus.10796 https://www.lanutrition.fr/de-nouvelles-preuves-de-lefficacite-du-regime-cetogene-contre-le-diabete-de-type-2?utm_source=LN&utm_medium=e-mail&utm_campaign=NewsMcdi-18112020

ɕ Les sardines anti-AVC ?

On le sait : tous les petits poissons, comme les sardines ou les maquereaux, et les fruits de mer sont excellents pour la santé. La raison ? Leur richesse en oméga-3 notamment. Une qualité qui permet de réduire les risques de crise cardiaque et d’AVC. C’est ce que confirme une récente recherche1 publiée dans le célèbre journal Circu-lations Research. Des résultats de méta-analyse solides puisque celle-ci regroupe les données de plus de 120 000 adultes. Les chercheurs de Harvard ont aussi découvert que la dose idéale pour obtenir les meilleurs effets protecteurs était de 840 mg/jour (soit environ 100 g par jour de sardines).Au-delà de leurs vertus cardiovasculaires, les oméga-3 sont aussi utiles pour optimiser la santé des yeux, réduire l’inflammation, préserver le foie, la peau, prévenir la dépression ou l’hype-ractivité chez les enfants. Pensez-y au moins une fois par semaine, vos artères vous remercie-ront… longtemps !

Actualités

ɕ Diabète : ils mangent cétogène… et arrêtent leurs médicaments

Rétropédalage en règle. Pendant des années, le régime recommandé aux personnes diabé-tiques de type 2 se devait d’être pauvre en graisses et riche en glucides. Les temps ont changé… puisque plusieurs études2 viennent confirmer qu’un régime cétogène, pauvre en glucides et riche en graisses, était au contraire très efficace pour contrôler la glycémie et perdre du poids. Les résultats d’une nouvelle méta -analyse, parue dans Cureus, enfoncent le clou : ce régime a un impact significatif sur le taux d’hémo globine glyquée, la glycémie à jeun et le profil lipidique par rapport au groupe contrôle. Deux autres études, toutefois non contrôlées, ont abondé dans ce sens, indiquant que certains patients diabétiques avaient même pu arrêter leurs médicaments. Si l’on pensait hier que le diabète de type 2 était incurable, aujourd’hui, heureusement, on sait qu’il est possible de l’inverser grâce à l’alimentation…

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Actualités

1. Chung HK, Nam JS, Lee MY, Kim YB, Won YS, Song WJ, Kim YH, Ahn CW, Sung KC. The increased amount of coffee consumption lowers the incidence of fatty liver disease in Korean men. Nutr Metab Cardiovasc Dis. 2020 Sep 24;30(10):1653-1661. doi: 10.1016/j.numecd.2020.05.026. Epub 2020 Jun 2. PMID: 32631703

2. Gerd Bobe et al., « A Randomized Controlled Trial of Long-Term (R)-α-Lipoic Acid Supplementation Promotes Weight Loss in Overweight or Obese Adults without Altering Baseline Elevated Plasma Triglyceride Concentrations. », The Journal of Nutrition, September 2020, https://doi.org/10.1093/jn/nxaa203

3. Weigand AJ and. al. Alzheimer's Disease Neuroimaging Initiative. Association of anticholinergic medications and AD biomarkers with incidence of MCI among cognitively normal older adults. Neurology. 2020 Oct 20 . doi: 10.1212/WNL.0000000000010643

ɕ Café : un cadeau pour votre foie ?

Souvent sous-estimé, le foie est vital pour notre orga-nisme. Eh bien qu’il soit l’or-gane le plus gros du corps humain, nous percevons rare-ment ses dysfonctionnements. Les maladies du foie comme la stéatose hépatique ou mala-die du foie gras sont souvent silencieuses et font de plus en plus de ravages. Des cher-cheurs coréens ont eu l’idée d’observer les effets du café sur cette maladie dans une vaste étude1. Pendant près de trois ans, c’est presque 100 000 hommes et femmes qui ont été suivis.Si la quantité de consomma-tion de café au départ n’a pas eu d’influence sur l’apparition de la maladie, un changement dans la quantité de consomma-tion de café a montré un impact significatif. Mieux encore, l’augmentation de la quantité de café a révélé un risque plus faible de développer une stéa-tose hépatique, particulière-ment chez les hommes. L’aug-mentation de la consommation de café aurait ainsi un effet protecteur sur la stéatose hépa-tique.Une raison de plus pour ne pas supprimer complè tement le café de votre alimenta-tion : parfois considéré à tort comme un « aliment poison » ; une consommation raison-nable pourrait même être bénéfique pour votre foie.

ɕ Cette pilule diminuerait le tour de taille (pas de miracle)

En matière de perte de poids, aucun complément ne fera jamais des miracles, mais les chercheurs restent à l’affût des substances naturelles qui pourraient participer activement à aider les personnes en surpoids. La dernière en date : l’acide lipoïque, un antioxydant naturel qui agit sur les mitochondries, les usines à énergie des cellules. En supplémen-tation, il pourrait stimuler le métabolisme du glucose, réguler le rythme circadien et même réduire le stress oxydatif. Des études ont d’ailleurs déjà montré ces effets bénéfiques. Un nouvel essai clinique2, mené par l’université d’État de l’Oregon, a mesuré l’impact d’une supplé-mentation de 600 mg d’acide lipoïque sur 64 personnes en surpoids (33 avaient reçu un placebo). Les trigly cérides du groupe supplémenté n’ont pas bougé. En revanche, pour une personne sur quatre, l’indice de masse corporelle (IMC) a fondu de 5 %. En prime, les marqueurs de l’inflammation et du stress oxydatif avaient baissé. Conclusion des chercheurs : si l’acide lipoïque ne constitue évidem-ment pas la panacée, il pourrait toutefois s’avérer un coup de pouce intéressant pour certaines personnes, en particulier celles dont l’IMC est supérieur à 35 (obésité sévère), plus réceptives à cet acide gras.

ɕ Alerte : ce médicament très courant nuit à votre mémoire

Plus de 30 millions de personnes sont atteintes d’Alzheimer dans le monde et ce chiffre pourrait tripler à l’horizon 2050. Aucun médi-cament efficace n’a encore été trouvé, si bien que la seule stratégie valable actuellement reste la prévention. Or, sans le savoir, certains médicaments pourraient bien accélérer la perte des facultés cognitives. C’est le cas des anticholinergiques ! Ces médicaments sont prescrits dans différentes affections : problèmes pulmonaires, hyperactivité de la vessie, dépression, maladie de Parkinson ou encore épilepsie. S’ils soulagent d’un côté, ils font des ravages de l’autre. Une nouvelle étude3 publiée par la revue Neurology décrypte le double effet indésirable des anticholinergiques sur le cerveau (deux zones de la mémoire sont affectées par ces médicaments). Les cher-cheurs ont suivi pendant 10 ans 688 participants âgés de 74 ans en moyenne, en bonne santé cognitive et prenant au moins un médi-cament anticholinergique. Les résultats montrent qu’ils ont 47 % plus de risques de développer une déficience cognitive légère par rapport aux participants qui ne prennent pas ces médicaments. Cette étude suggère aussi que réduire tout simplement les dosages pourrait permettre de retarder quelque peu le déclin cognitif, prévenir égale-ment les effets négatifs sur la mémoire et les capacités de réflexion, en particulier chez les personnes à risque d’Alzheimer.

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Vous en avez plein le dos ? Secrets d’aroma contre les lombalgies

Huiles essentielles

L a colonne vertébrale est une chaîne composée d’os de taille moyenne. Elle est responsable

de notre position et protège la moelle épinière qui passe dans le canal vertébral, formé par l’ensemble des trous de chaque vertèbre. Elle est caractérisée par une extrême résis-tance et une grande mobilité.

Des maillons pas si faiblesLa chaîne vertébrale se compose de 24 os mobiles, dits libres, puis d’une colonne de vertèbres soudées séparée en deux parties que sont le sacrum et le coccyx. On distingue quatre zones anatomiques liées aux caractéristiques des vertèbres.

● Tout en haut, on va trouver la colonne cervicale, formée de 7 os nommés de C1 à C7. Cette zone présente une courbure appelée lordose.

● En dessous, se trouve la colonne dorsale (ou thoracique), composée de 12 vertèbres allant de T1 à T12. Cette zone présente une courbure appelée cyphose, inverse à la précédente.

● La zone lombaire, juste en des-sous, se compose quant à elle de 5 vertèbres nommées de L1 à L5. C’est la zone la plus robuste et présentant les vertèbres de plus grosse taille, car c’est à cet endroit que le poids à supporter va être le plus important.

● Enfin, après L5, on retrouve la zone sacro-coccygienne composée des dernières vertèbres soudées.

L’ensemble des courbures de notre rachis forme une sorte de S à l’en-vers, permettant de répartir aussi harmonieusement que possible le poids de notre corps tout en assu-rant la mobilité nécessaire.

Les vertèbres qui composent notre rachis ont des particularités struc-turales en fonction des zones dans lesquelles on les trouve, mais elles présentent aussi des similitudes. À l’exception des deux premières vertèbres cervicales, on va trou-ver un corps vertébral dans la partie antérieure, puis trois parties osseuses plus allongées appelées processus et formant l’arc vertébral autour du foramen, l’espace dans lequel passera la moelle épinière.

Les vertèbres sont ensuite dispo-sées les unes sur les autres et sépa-rées par le disque intervertébral. Ces disques se composent d’une partie centrale, le nucléus, entouré d’une partie fibreuse présentant une multitude de lamelles dans diffé-rents plans.

Alexandra Ochando Docteur en pharmacie et rédactrice web santé, elle est spécialisée en phyto-thérapie et nutrition.

Vous en avez plein le dos ? Secrets d’aroma contre les lombalgiesAu-delà des organes essentiels du cerveau ou du cœur, le dos tient une place centrale, tant par sa position que par ses fonctions. « Faire le dos rond », « En avoir plein le dos », les expressions populaires sont nombreuses et soulignent à quel point notre environnement a un retentissement sur la santé de notre dos. Voici comment le soulager enfin naturellement.

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Vous en avez plein le dos ? Secrets d’aroma contre les lombalgies

Vous en avez plein le dos ? Secrets d’aroma contre les lombalgiesAu-delà des organes essentiels du cerveau ou du cœur, le dos tient une place centrale, tant par sa position que par ses fonctions. « Faire le dos rond », « En avoir plein le dos », les expressions populaires sont nombreuses et soulignent à quel point notre environnement a un retentissement sur la santé de notre dos. Voici comment le soulager enfin naturellement.

Ces disques jouent le rôle de cous-sin amortisseur à chacun de nos pas.

Cependant, il arrive parfois que les chocs qu’on leur fait subir soient trop importants et qu’ils ne puissent plus remplir leur fonction correctement.

Il en résulte un certain nombre de troubles et maux de dos qui peuvent avoir de lourdes répercussions sur notre bien-être quotidien.

Quand vous en avez « plein le dos » : la lombalgieLa lombalgie est une pathologie très fréquente, en France et à travers le monde. Aussi communément appe-lée « tour de rein » ou « lumbago », elle est une des dix causes de plaintes les plus fréquentes. Sa prévalence reste cependant difficile à évaluer, car toutes les lombalgies ne font pas systématiquement l’objet d’une consultation. On sait toutefois que 75 % des gens entre 20 et 90 ans en souffriront au moins une fois dans leur vie.

Une douleur brutale et parfois diffuseLa lombalgie est une douleur d’appa-rition brutale dans la région lombaire ou le bas du dos. Très douloureuse, mais le plus souvent bénigne, elle va s’accompagner d’une limitation de la mobilité de la colonne vertébrale.Dans plus de 80 % des cas, les lombal-gies guérissent d’elles-mêmes, sans besoin d’avoir recours à un médecin. Ce sont généralement des lombalgies simples ou non spécifiques. Parfois, la douleur dorsale s’accompagne d’irradiation dans les membres infé-rieurs ; on parle alors de lombos-ciatalgie (douleur du pli de la fesse jusqu’au genou).On observe aussi, dans certains cas, des syndromes radiculaires avec des localisations différentes ; à la zone vertébrale touchée va correspondre

une douleur au niveau du dermatome (zone de peau associée).La lombosciatique associe la douleur lombaire à un syndrome radicu-laire en L5 ou S1 et la lombocru-ralgie est une lombalgie associée à un syndrome radiculaire en L2, L3 ou L4. Enfin, certaines lombal-gies spécifiques font référence à des atteintes particulières du rachis lombaire.En fonction de la persistance des douleurs, on distingue les lombalgies aiguës qui évolueront favorablement dans les six semaines suivant l’ap-parition des symptômes, des lombal-gies subaiguës qui peuvent durer jusqu’à environ douze semaines. Dans le cadre de douleurs persis-tantes au-delà de trois mois, on parlera de lombalgies chroniques.

Causes variables, conséquences invalidantesUn certain nombre de facteurs de risque ont été identifiés comme étant à l’origine du lumbago, notam-ment un mauvais positionnement ou certaines tâches répétitives, souvent au travail, ou encore des chocs ; il peut en résulter un écrasement plus ou moins important d’un ou plusieurs disques intervertébraux avec parfois une extrusion du nucleus pulposus. C’est ce que l’on appelle une hernie discale.

Les douleurs aiguës, voire la perte de mobilité, peuvent aussi résulter de l’écrasement de racines nerveuses consécutif à la perte d’une partie de l’espace vertébral. En plus de la douleur intense, on va trouver au niveau local une inflammation d’in-tensité variable et, bien souvent, des contractures musculaires locali-sées. Bien que courantes, les lombal-gies ne doivent pas être ignorées ou sous-estimées, car leur impact sur la vie de tous les jours est réel. De l’ar-rêt de travail à l’incapacité de réali-ser des actes de la vie courante en passant par des troubles du sommeil, de l’humeur, voire une dépression, il convient d’avoir une approche multidisciplinaire et de ne négliger aucun aspect.

Protocole aroma antilumbagoUne approche naturelle consistera à utiliser les huiles essentielles en massage pour soulager l’inflam-mation locale, réduire la douleur et décontracter les muscles. Cette approche peut s’envisager de manière isolée.

Une attention particulière doit toute-fois être portée sur les massages. Des massages légers seront suffi-sants pour faire pénétrer les huiles essentielles. Un massage appuyé

L’approche classique : des antalgiques et de la kinéQuand la lombalgie donne lieu à une consultation médicale, le traitement habituel repose sur la prise d’antalgiques et d’anti-inflammatoires. Elle est parfois associée à des myorelaxants. Les traitements alternatifs vont reposer sur l’application de chaleur sur la zone concernée et des mas-sages. Des manipulations appro-priées chez un kinésithérapeute ou

un ostéopathe sont envisageables, mais nécessiteront une imagerie préalable pour vérifier l’état des vertèbres et l’intégrité des disques intervertébraux. Les huiles essentielles ont toute leur place dans le cas de lombal-gies bénignes ou en supplémenta-tion d’un accompagnement médi-cal, pour renforcer son efficacité.

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n’aura pas une plus grande effica-cité et pourra, au contraire, aggraver les douleurs dans le cadre de hernies discales par exemple.

Reine anti-inflammatoire : la gaulthérieCette huile essentielle est l’anti-inflammatoire naturel par excel-lence. Alors que les huiles essentiel-les sont en général composées d’un très grand nombre de molécules différentes, la gaulthérie (Gaulthe-ria procumbens L.) contient du sali-cylate de méthyle quasi pur, à 99 % !Cette plante, originaire des montagnes de l’Ouest américain, présente des feuilles vertes persistantes, d’où son nom anglais de Wintergreen. Ses fruits sont de fausses baies rouges qui durent tout l’hiver.Bien que sa principale propriété soit son action anti-inflammatoire, on lui reconnaît aussi une action anticoagu-lante et anti-agrégante plaquettaire. Elle est idéale dans tous les cas de traumatismes avec ou sans héma-tomes. Idéale aussi sur des rhuma-tismes, des crampes, des tendinites.La gaulthérie agit surtout dans le cadre de pathologies aiguës. Elle sera donc particulièrement indiquée dans le traitement d’une lombalgie, en massages légers et répétés plusieurs fois par jour pendant quelques jours.

Il convient cependant d’être prudent en évitant l’application sur des zones étendues et en testant une éventuelle allergie au niveau du pli du coude ou de l’intérieur du poignet avant de l’utiliser pour des massages. Elle est contre-indiquée si vous êtes aller-gique à l’aspirine dont la molécule est presque structurellement iden-tique.

Duo antidouleur de choc : lavande et laurierLa lavande aspic, en application localeCette huile essentielle (Lavan-dula latifolia) est polyvalente. Elle présente une liste d’indications très variées. Celles qui nous inté-ressent ici vont être son effet antal-gique important et un léger effet anti-inflammatoire. Elle est parfaite pour une application locale cutanée.D’autre part, n’hésitez pas à la respirer en plus de l’appliquer, vous bénéficierez ainsi de ses propriétés relaxantes.

Le laurier noble pour les articulationsÀ ne surtout pas confondre avec ses cousins le laurier-cerise et laurier-rose, le laurier noble (Laurus nobi-lis L.) est aussi connu en cuisine sous le nom de laurier sauce.

Il est antalgique et sera intéressant dans les cas d’arthrose, d’arthrite ou de rhumatismes. Il peut avoir toute sa place ici pour soulager les douleurs au niveau des articulations vertébrales.

Ces deux huiles décontractent vos musclesL’eucalyptus citronné pour calmer aussi la têteGrand arbre à l’écorce blanche, il est le seul des eucalyptus dont l’huile essentielle (Eucalyptus citriodora) ne contient pas d’eucalyptol. Sa spécificité biochimique, c’est-à-dire la molécule qui le caractérise, est le citronnal. Elle lui confère une odeur citronnée.L’huile essentielle d’eucalyptus citronné est anti-inflammatoire et antalgique. Elle va être indiquée dans les douleurs articulaires et muscu-laires notamment.

On lui reconnaît aussi une action myorelaxante, ce qui fait d’elle une huile essentielle de choix dans la lombalgie.

Pour finir, ses actions calmantes et relaxantes sur le système nerveux central seront les bienvenues dans le cadre de douleurs aiguës.

Le romarin à camphre très efficaceLe romarin à camphre (Rosma-rinus officinalis camphoriferum) est un arbrisseau que l’on retrouve sur le pourtour méditerranéen. Ses spécificités biochimiques sont le 1,8 cinéole, l’alpha-pinène ainsi que le camphre qui lui confère une odeur très caractéristique.Le camphre est une cétone, une molécule neurotoxique à forte dose. L’huile essentielle de romarin à camphre est donc contre-indiquée chez les enfants de moins de 30 mois ainsi que pour les femmes enceintes ou allaitantes.Puissant antidouleur, la gaulthérie soulage toutes les tensions musculaires.

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Utilisée dans le respect des doses usuelles, elle sera efficace et sans risque particulier.L’huile essentielle de romarin à camphre est un puissant décontrac-tant et relaxant neuromusculaire. Elle présente aussi des propriétés antalgiques et anti-inflammatoires à moindre échelle, d’où sa place dans cette synergie.

Pour parfaire cette synergie : deux excipients antalgiques

● L’huile végétale de calophylle est une huile de couleur verte qui sera intéressante ici pour ses propriétés anti-inflammatoires sur le système ostéo-articulaire. Associée à l’extrait lipidique de millepertuis, elle aura aussi une action antalgique.

● L’extrait lipidique de milleper‑tuis (Hypericum perforatum) est obtenu par macération de la plante entière fleurie dans de l’huile de noisette ou de tournesol. Ce n’est donc pas à proprement parler une huile végétale.Le millepertuis présente une action antalgique particulièrement inté-ressante dans le cadre des douleurs neurologiques ainsi qu’un effet anti-inflammatoire, d’où son choix dans cette synergie.Ces excipients ne sont pas choisis au hasard, mais au contraire dans le but de renforcer l’action de cette syner-gie. Cependant, si vous rencontrez des difficultés pour vous les procurer, ou afin d’optimiser vos stocks, vous pouvez les remplacer par de l’ex-trait lipidique d’arnica ou toute autre huile végétale ; le principal de l’acti-vité antalgique, anti-inflammatoire et myorelaxante provient des huiles essentielles elles-mêmes.Pour renforcer l’action des huiles essentielles, après application vous pouvez recouvrir la zone d’un cous-sin ou d’une serviette tiède pendant environ dix minutes. Attention toute-fois au risque de brûlures avec de vieilles bouillottes remplies d’eau

bouillante. Une ceinture lombaire peut aussi être d’un grand secours en voiture ou au cas où vous devriez exécuter des gestes qui risquent d’ag-graver vos douleurs. Pensez dans tous les cas à vous baisser sur vos jambes plutôt que de vous pencher en avant.

Et n’oubliez pas… de bouger !Malgré les douleurs, il est fortement conseillé de ne pas rester en posi-tion assise ou allongée trop long-temps. La marche et le mouvement sont vos meilleurs amis dans le cadre des lombalgies.

Enfin, une fois la crise passée, et surtout s’il s’agit d’un problème récurrent pour vous, pratiquez une activité physique du type Pilates, yoga, fitness ou natation, si possible encadrée si vous n’êtes pas spor-tif, afin de renforcer vos muscles abdominaux, transverses et dorsaux. Ensemble, ils assureront un meil-leur soutien de toute la zone dorso-lombaire, tel que le ferait une cein-ture lombaire. Ce type d’exercice peut aussi être pratiqué chez un kiné-sithérapeute.

Alexandra Ochando

La puissance de la synergie anti-lombalgieVous le savez certainement, les huiles essentielles donnent toute leur puissance quand elles sont utilisées en synergie plutôt que seules. L’avantage d’une synergie est qu’elle va permettre d’agir sur plusieurs aspects de la douleur ou plusieurs origines.Ici, on cherche non seulement à diminuer la douleur mais aussi et surtout à réduire l’inflammation et à décontracter les muscles de la zone concernée.Pensez à toujours tester les nouvelles huiles essentielles sur une petite zone de peau (généra-lement l’intérieur du poignet ou le pli du coude) avant d’appliquer sur de plus larges zones.Votre synergie anti‑lombalgie

y Huile essentielle de lavande aspic : 2 ml ;

y Huile essentielle de gaulthérie : 2,5 ml ;

y Huile essentielle de romarin à camphre : 1,5 ml ;

y Huile essentielle d’eucalyptus citronné : 1,5 ml ;

y Huile essentielle de laurier noble : 1,5 ml ;

y Huile végétale de calophylle : 21 ml ;

y Huile végétale de milleper-tuis : 20 ml.Mélangez avant chaque usage et appliquez sur le bas du dos en massage doux 2 à 3 fois par jour pendant la durée des symptômes.Au-delà de 10 jours, respectez une fenêtre thérapeutique de 3 jours avant de renouveler l’application si nécessaire.

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Trop vieux pour faire du sport ? C’est scientifiquement faux !

O n n’est jamais trop vieux pour faire du sport : les bénéfices sont nombreux

et les risques faibles. Bien entendu, on ne fait pas du sport à 70 ans comme on en fait à 20 ! D’ailleurs on ne fait pas, non plus, du sport à 70 ans comme à 50. Tenir compte de son état de santé et de son état physique est impératif afin d’adap-ter son programme et ses séances d’entraînement.

N’est-il pas trop tard pour que la pratique du sport soit bénéfique ? Les seniors peuvent-ils tirer un réel bénéfice de la pratique sportive ? N’y a-t-il pas trop de risques à faire du sport ? Mon cœur va-t-il le suppor-ter ? Mes articulations vont-elles me

faire souffrir ? Comment faire du sport le plus judicieusement possible quand on est senior ? Même avec une maladie chronique, peut-on conti-nuer à s’exercer ? Voici les réponses à toutes vos questions.

Trop tard pour des bénéfices ? (La réponse est non !)Si vous choisissez un sport qui vous plaît, que vous le pratiquez dans de bonnes conditions (environnement adapté, avec des amis…) et à votre niveau, le plaisir ne vous manquera jamais. Mais qu’en est-il des bien-faits santé pour votre corps ?

Cœur : des bénéfices même à 70 ans !Le cœur peut-il profiter des efforts d’endurance à 70 ans comme à 20 ans ? Oui ! La rééducation cardiaque a démontré que les seniors profitent réellement des bienfaits de l’effort, peut-être même plus que les jeunes. Une des explications est que l’état cardiaque des seniors est souvent moins bon que celui des jeunes. La marge de progression est donc plus grande. Quoi qu’il en soit, le cœur montre une adaptabilité qui lui permet de bénéficier des effets du sport même à un âge avancé.Le sport a donc un réel effet « cure de jouvence » sur le cœur sédentaire. Il a été prouvé que le cœur gagne en souplesse, en volume de remplissage et en force grâce à un entraînement simple, mais bien mené. Il gagne en efficacité. Et les non-sportifs auront la bonne surprise de progres-ser plus et plus vite que les spor-tifs. Un programme d’entraînement

Dr Fabrice Kuhn Médecin généraliste, diplômé en biologie et en médecine du sport. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la nutrition et l’activité physique.

Activité physique

Trop vieux pour faire du sport ? C’est scientifiquement faux !Vous pensez être trop vieux pour faire du sport ? Quelle erreur ! Quel que soit votre âge, le sport est bénéfique. Récemment, les chercheurs ont même découvert qu’il est 39 % plus efficace d’entraîner son cœur à l’effort à 75 ans qu’à 60 ans. Surprenant, n’est-ce pas ? Mais pas autant que ses bienfaits pour éloigner les pires maladies modernes… Voici le programme (sportif) pour ceux qui veulent vieillir en bonne santé !

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serait donc plus bénéfique chez une personne de plus de 75 ans que chez un moins de 60 ans. La tolérance à l’effort s’améliore même de 39 % et la capacité fonctionnelle de 27 %.

Cette adaptabilité cardiaque à un âge avancé dépasserait également ce que l’on imaginait il y a encore quelques années. L’explication biologique de cette adaptabilité cardiaque, même chez le senior, tient en la formation de nouveaux cardiomyocytes (cellules cardiaques). Le sport permet d’ac-tiver la formation de ces nouvelles cellules cardiaques même après un accident cardiaque de type infarctus.

Six mois de sport : vos artères rajeunissent de quatre ansIl n’y a pas que le cœur du senior qui sait s’adapter en réponse à l’ef-fort, c’est tout le système cardiovas-culaire qui s’en trouve ragaillardi.

Une étude a même montré que six mois d’entraînement pour un premier marathon permettent d’améliorer la qualité de l’aorte et de diminuer de la rigidité liée à l’âge. En fait, il s’agit là encore d’une vraie cure de jouvence : l’aorte a bénéficié de quatre ans de rajeunissement par ces six mois d’entraînement. Si cette étude a été effectuée sur des athlètes (ils couraient 3 fois par semaine de 10 à 20 km), elle montre que même le petit effort aura un effet sur votre système cardiovasculaire. Cet effet était plus net chez les plus anciens (dès 50 ans). Notez également que, dans cette étude, ce sont les sportifs les moins rapides qui tiraient le plus de bénéfice de cet entraînement. Cela confirme ce qui avait déjà été évoqué plus tôt : votre niveau sportif n’est pas une excuse.

Risque de cancer : moins 17 % après 55 ansUn autre domaine où le sport a démontré être plus efficace chez les seniors que chez les plus jeunes : la prévention des cancers. Un effort sportif pratiqué après 55 ans serait plus bénéfique pour prévenir les cancers qu’un effort pratiqué plus tôt dans la vie. C’est ce que suggère une méta-analyse. La pratique sportive après 55 ans diminuerait le risque de cancer du sein de 17 %, tandis que pour les sportives entre 25 et 50 ans ce ne serait que de 11 % et

de 10 % pour les sportives de moins de 25 ans. D’ailleurs, dans certains cancers, la pratique sportive est le meilleur moyen d’agir en préven-tion des récidives.

Il préserve votre masse musculaireLes muscles sont-ils capables de bénéficier de la musculation à plus de 70 ans ? L’âge est dévastateur pour les muscles. Ils fondent au fur et à mesure que l’âge avance. On parle de sarcopénie (étymologiquement « sarx » fait référence au muscle). Mais il existe un remède d’une effi-cacité remarquable pour s’en prému-nir et limiter les dégâts : le sport ! La fonte musculaire liée à l’âge serait plus une réponse à la baisse des efforts sportifs que réellement liée à l’âge seulement. Et les études le confirment : faire de la muscula-tion, même chez les seniors, est le meilleur moyen de lutter contre la sarcopénie.

Et encore plus…Et il y a d’autres bénéfices atten-dus d’une pratique sportive chez le senior. Les études mettent constam-ment en évidence un impact posi-tif sur les capacités cognitives des seniors s’exerçant régulièrement. La mémoire s’améliore au fur et à mesure des séances d’entraînement.S’exercer est aussi un formidable outil pour arrêter certains médicaments

Ces vénérables vétérans encore en selle, vous inspirentCertains sportifs sont capables d’exploits même à un âge avancé ! Citons le Canadien Ed Whitlock, capable de courir le marathon en moins de 4 h à plus de 85 ans ; le Français Robert Marchand, cycliste assidu à plus de 100 ans ; l’Américaine Harriette Thomp-son, détentrice du record du monde du marathon à 92 ans, en 7 h 24 ; l’Indien Fauja Singh athlète le

plus âgé à avoir couru un mara-thon qu’il a bouclé en 8 h 25 à plus de 100 ans ; ou encore le Japo-nais Hiromu Inada qui, à 85 ans, a terminé l’Ironman d’Hawaii en 2018 en 16 h 53 (3 800 m de nata-tion suivis de 180 km de vélo et d’un marathon). Ce sont des personnes exceptionnelles capables de perfor-mances inaccessibles à la plupart d’entre nous. En revanche, presque

tout le monde peut faire du sport à son niveau. Nul besoin de faire des exploits, il vous suffit juste de vous exercer pour en tirer des bénéfices à votre niveau. La balance bénéfices-risques penche fortement en faveur des bénéfices. Et ce, même chez les seniors ! Vous verrez même que ce sont peut-être ceux qui profitent le plus de la pratique sportive.

Non, le sport n’est pas dangereux pour votre cœur (au contraire).

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et réduire les ordonnances. La poly-médication fait tant de ravages sur la santé des seniors que trouver un moyen de limiter la prise de médi-caments est toujours une excellente chose.En conclusion, vous l’aurez compris : il n’est jamais trop tard pour commen-cer à faire du sport, car les bénéfices sont immédiats.

Senior et sport : des liaisons trop dangereuses ?Peu importe l’âge, on peut toujours tirer des bénéfices de la pratique spor-tive. Mais si les risques surpassent les bénéfices, est-ce vraiment judi-cieux ?

Pas si dangereux pour le cœur !Le risque d’arrêt cardiaque à l’ef-fort existe, mais il est faible (autour de 1 cas pour 100 000 par an). En revanche, les bénéfices de la pratique sportive compensent ce risque. De plus, le risque d’arrêt cardiaque est moindre chez le sportif que chez le non-sportif.Chez les patients suivant un pro - gramme de rééducation cardiaque, ce risque n’est d’ailleurs pas majoré, même en cas d’efforts à haute inten-sité. Pourtant, il s’agit de patients

ayant une pathologie cardiaque et ayant pour la plupart dépassé la cinquantaine. Notez que ces patients ont eu un bilan cardiaque avant le programme d’entraînement et suivent un programme bien construit et progressif sous surveillance médi-cale. Ils réalisent même des séances à haute intensité, mais recalibrées pour eux : entre 85 et 95 % de leur fréquence cardiaque maximale.Même avec une maladie cardiaque chronique, peut-on continuer à s’exercer ? Oui, mais à condition que ces maladies chroniques soient équilibrées auparavant. Notre corps possède d’incroyables facultés d’adaptation. S’exercer est même un excellent moyen de supprimer certains médicaments.

Pas plus d’arthroseConcernant l’arthrose, tordons le cou aux idées reçues : la plupart des sports ne favorisent pas l’arthrose. La course à pied ne favorise ni l’arthrose du genou ni celle de la hanche. Bien au contraire, la pratique de la course stimule et épaissit le cartilage et le renforce, à condition d’être régulier et raisonnable.À l’inverse, les sports avec chocs et changements de direction brutaux (football, rugby, tennis…), eux, peuvent agresser excessivement le cartilage articulaire et, à terme, engen-drer de l’arthrose. Bien entendu, dans

certains cas les crises d’arthrose peuvent rendre le sport douloureux et difficile à pratiquer. Quand cela se présente, tournez-vous temporaire-ment vers une activité moins agres-sive (vélo, natation, yoga…).Les risques d’arthrose suite à une pratique sportive sont faibles. Cepen-dant, il est judicieux de pratiquer tous les ans un examen médical avant la pratique sportive, même s’il n’existe que très peu de vraies contre-indica-tions au sport.

Le sport ne fait pas mal au dos !Évacuons une dernière idée reçue à laquelle j’ai encore été confronté cette semaine. Et qui reste tenace ! Non, le sport ne fait pas mal au dos et ne favorise pas les lombal-gies. Bien au contraire, le sport les prévient. Bien sûr, commencer un programme intense peut réveiller des douleurs lombaires, mais commen-cer un programme progressivement va construire une barrière antilom-balgie. Il faut savoir être patient. Si vous avez mal au dos et ne faites aucun sport pour cette raison, lorsque vous allez reprendre le sport, vous risquez de souffrir si vous n’êtes pas patient et ne respectez une progres-sivité très douce ! Ne brûlez pas les étapes.

Convaincu ? Voici par quoi commencer !Avant de commencer tout program - me d’entraînement, voici quelques points à vérifier.

Faites le bilan avec votre médecinUn entretien et des examens simples (auscultation cardiaque, prise de tension artérielle, ECG) peuvent guider et aider à prévenir les risques. Tout malaise, douleur thoracique, essoufflement anormal, vertige appa-rus à l’effort, et même en dehors,

La musculation est idéale pour lutter contre la sarcopénie, elle renforce les lombaires et lutte contre l’arthrose.

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doivent faire l’objet d’un bilan et doivent être signalés.Avant de commencer un programme d’entraînement, assurez-vous que les pathologies chroniques (notam-ment cardiaques) ont été équilibrées même si, souvent, le sport fait partie du moyen d’équilibre. Le début d’un programme est souvent le moment le plus à risques. L’organisme n’est pas encore habitué à ce genre d’ef-fort. Il est encore fragile. Soyez donc à l’écoute. Une fois que cette fron-tière entre l’inactivité et la mise au sport est franchie, tout deviendra plus simple, plus facile et moins risqué.

Orientez-vous vers les sports les plus adaptésChacun doit pouvoir trouver le ou les sports qui lui sont adaptés en termes de plaisir, d’intensité et de bénéfice. Une excellente alternative est d’as-socier endurance, musculation et vitesse. La vitesse n’est introduite qu’une fois les efforts plus doux maîtrisés et bien tolérés. Vélo, course à pied, marche, randonnée, muscula-tion, natation permettent d’atteindre ces objectifs. Mais d’autres activités sportives sont tout aussi efficaces. Taï chi, yoga, gymnastique douce sont de bonnes alternatives. Ceux qui ont des pathologies articulaires éviteront les sports de contact, les sports à forte contrainte articulaire (amplitude extrême, chocs ou chan-gements de direction brutaux).

Restez à votre niveau mais progressezNous avons vu ensemble que ce ne sont pas obligatoirement les meil-leurs qui tirent le plus de bénéfices de l’effort. Inutile de vous comparer aux autres. Cherchez plutôt à vous comparer à vous-même et à progres-ser, car c’est cela qui pousse votre organisme à s’adapter pour devenir

meilleur et pour être en meilleure santé. Il n’est pas nécessaire d’aller aussi vite que votre voisin pour que la santé en bénéficie, mais il est impor-tant d’élever occasionnellement votre intensité d’effort. La vitesse, c’est se comparer aux autres ; l’inten-sité, c’est se comparer à soi-même.La progressivité est un leitmotiv à respecter. C’est la condition sine qua non pour progresser et éloi-gner les risques de la pratique spor-tive. Commencez par des efforts qui

paraissent anodins, voire ridicules, puis augmentez de façon quasi imper -ceptible (une minute par-ci, une minute par-là). Pour la musculation, la progressivité, c’est commencer par des efforts assez légers et de monter la charge ou la difficulté progressive-ment. C’est cela qui préservera votre santé et vous guidera vers la santé.

Dr Fabrice Kuhn

Sources et référencesconsultables en ligne sur https://staticmail.editionsbiosante.fr/2021/04/sce59/sources.pdf

Le programme des seniors qui veulent vieillir en bonne santé

De l’endurance y 30 à 60 min d’endurance douce

5 fois par semaine. L’intensité se trouve autour de 70 à 80 % de la fréquence cardiaque maximale. L’effort devrait être facile : l’inten - sité perçue entre 4 et 6 sur une échelle de 10. Vous devez être capable de discuter durant l’effort, mais vous devez transpirer.

y Ou bien 20 à 30 min à haute intensité 3 fois par semaine. L’inten sité se trouve autour de 85 à 95 % de la fréquence cardiaque maximale sur des temps d’effort de moins d’une minute, entre-coupés de temps de récupéra-tion équivalents au temps d’ef-fort. L’effort est alors difficile et l’inten sité perçue entre 7 et 8 sur une échelle de 10. Vous n’êtes plus capable de discuter durant l’effort sauf par mots uniques. Un exemple : 10 min d’échauffement, puis alterner 6 fois 1 min rapide et 1 min lente. Ces efforts rapides ne doivent être introduits que lorsque l’endurance est maîtrisée depuis plusieurs mois et que les patholo-gies chroniques sont équilibrées.

Une épreuve d’effort sous contrôle médical sera judicieusement réali-sée auparavant.

y Ou bien, et c’est probablement le plus efficace et c’est ce que je recommande, une association des deux : 30 à 60 min d’endurance douce 3 fois par semaine et 20 à 30 min à haute intensité 1 fois par semaine.

De la musculationDeux ou trois séances par semaine, si possible lors de jours non consé-cutifs. Chaque séance comprend plusieurs séries de plusieurs exer-cices (pompes, flexions, fentes…). Chaque exercice est répété 10 à 12 fois lors de 8 à 10 séries avec 2 min de récupération entre chaque série. On doit insister sur les membres inférieurs qui sont plus sensibles à la sarcopénie.

Un autre sportChoisissez le sport qui vous plaît, mais faites attention aux sports de confrontation (tennis, badminton, football, squash…) où l’inten sité peut s’élever brutalement, aux sports de contact plus délicats pour les articulations.

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Actualités

1. Prof Gary Wittert, MD, « Testosterone treatment to prevent or revert type 2 diabetes in men enrolled in a lifestyle programme (T4DM): a randomised, double-blind, placebo-controlled, 2-year, phase 3b trial. », The Lancet, January, 2021 DOI:https://doi.org/10.1016/S2213-8587(20)30367-3

2. « The Effect of a Multivitamin and Mineral Supplement on Immune Function in Healthy Older Adults: A Double-Blind, Randomized, Controlled Trial. », https://doi.org/10.3390/nu12082447

3. « MIND and Mediterranean Diets Associated with Later Onset of Parkinson’s Disease. », Movement Disorders 06 January 2021 DOI: 10.1002/mds.28464

ɕ L’hormone mâle : cause et solution du diabète de type 2 ?

Les chercheurs ont découvert il y a quelques années que la testostérone permet à l’orga-nisme de réguler les taux de glucose sanguin. Un déficit de cette hormone augmente ainsi le risque de diabète de type 2, ce qu’on observe particulière-ment chez les hommes plus âgés ou en surpoids.Les chercheurs1 se sont demandé si un traitement à la testostérone pourrait empêcher la progression de diabète ou inverser un diabète de type 2 précoce. Pour cela, ils ont suivi près de 20 000 hommes : 5 % ont reçu un placebo, les autres, un traitement à base de testostérone pendant deux ans. Le traitement a montré des effets positifs significatifs sur leur diabète.Si les bienfaits sur le long terme doivent encore être confirmés, cette nouvelle voie préventive et thérapeutique, combinée à un programme d’hygiène de vie, pourrait faire des miracles sur cette pathologie métabo-lique qui se développe dans le monde entier. Rappelons que cette maladie chronique et silencieuse peut entraîner de graves complications. En France, on estime que de 20 à 30 % des adultes diabétiques ne sont pas diagnostiqués.

ɕ Cure multivitamines : risquée, vraiment ?

Vitamine C, D ou zinc : dans le monde, 1 senior sur 4 au moins serait carencé d’un de ces nutriments pourtant essentiels. Or, on sait qu’ils jouent un rôle déterminant dans le maintien d’un système immuni-taire efficace et participent à réduire les niveaux d’inflammation dans l’organisme. Pour prouver l’intérêt des complexes multivita-mines parfois décriés (à tort), des chercheurs2 américains ont séparé un groupe d’adultes en deux : les premiers ont reçu une supplémenta-tion en multivitamines (A, B6, B12, C, D E, folates, fer, cuivre, zinc et sélénium) pendant 12 semaines, les autres, des placebos. Les résultats sont sans appel : les premiers ont vu leur taux de vita-mine C augmenter de 126 % et le taux de zinc, de 43 %. Des données particulièrement intéressantes puisqu’elles ont été associées à une baisse significative des maladies déclarées dans le premier groupe, dans la durée (3 fois moins longue) et leur gravité (ratio de 3 à 6), par rapport aux personnes sous placebo. Toutefois, l’étude précise que le choix d’un multivitamines de haute qualité reste indispensable pour constater de tels effets, sans édulco-rant, ni additif. Un geste de prévention sans risque auquel chacun de nous devrait penser. En cas de doute, parlez-en avec votre médecin.

ɕ Retardez Parkinson en mangeant… méditerranéen !

Gagner dix-sept ans avant l’apparition de Parkinson pour les femmes et huit années pour les hommes, cela paraît trop beau pour être vrai… Et pourtant ! Des chercheurs canadiens3 viennent de confirmer la corrélation : manger méditerranéen ou adopter le régime MIND (qui combine un régime méditerranéen avec un régime DASH, en suppri-mant les produits transformés et l’excès de sel) aide à prévenir les maladies neurodégénératives comme Parkinson. Une demi-surprise puisque de nombreuses études avaient déjà mis en lumière le rôle protecteur de ces régimes sur Alzheimer et la démence. Caractérisés par un apport élevé en fruits, légumes, grains entiers et bonnes graisses, ces régimes pourraient toutefois avoir un impact différent selon le sexe, le MIND étant plus favorable à la santé cognitive des femmes. Quoi qu’il en soit, bien nourrir son intestin pour bien nourrir son cerveau reste un des meilleurs axes de prévention de ces maladies neurodégénératives.

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LIVRES

Yoga et ayurvéda : le grand livreRicarda Langevin et Nathalie Ferron Éditions Leduc, mars 2021 272 pages – 18 €

Yoga et ayurvéda sont intimement liés et permettent de prendre soin autant du corps physique que de l’esprit. Au fil des pages, vous découvrirez l’anatomie et le fonc-tionnement de l’organisme selon les prin-cipes de l’ayurvéda. Les pratiques de yoga sont adaptées à chaque constitution, tenant compte des forces et faiblesses de chacun. Essayez-vous aux routines quotidiennes et saisonnières pour en finir enfin avec le stress ! Grâce à des conseils simples en alimentation ayurvédique. Vous appren-drez comment et quand faire une détox en fonction de votre Dosha. Un guide complet pour vous accompagner dans une démarche de santé saine et naturelle.

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Prévenir des maladies neurodégénératives grâce aux huiles essentiellesRémy Le Jeune Éditions Quintessence, octobre 2020 316 pages – 25 €En s’appuyant sur des études scientifiques, l’auteur aborde l’origine des principales maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson ou sclérose en plaques) dont l’exposition à certains polluants environ-nementaux ou le lien avec certaines affec-tions gastro-intestinales. Les huiles essen-tielles sont présentées comme une solution pour contrecarrer les causes de ces mala-dies souvent peu connues du grand public. Grâce à des tableaux de synthèse, des formules d’aromathérapie et un répertoire de 60 huiles essentielles, vous serez à même d’approfondir vos connaissances pour prati-quer de manière rigoureuse l’aromathérapie et vous attaquer aux causes de ces maladies.

Quand le ventre se prend (pour) la têteChristian Boniteau Naturalia publications, décembre 2020 184 pages – 25 €

« Chacun de nous détient les clés de sa vitalité » : voici le message de Christian Boniteau. Dans ce livre, il nous explique comment notre cerveau, nos attitudes mentales et nos comportements sont diri-gés par notre microbiote intestinal et nos hormones. En comprenant le fonctionne-ment de notre organisme, il est possible de mettre en place des solutions adaptées pour une meilleure santé globale. L’im-portance du rôle de nos intestins nous démontre que l’aliment n’est que peu de chose comparée au comportement alimen-taire. En appliquant des principes de natu-ropathie simples, l’auteur nous prouve que notre santé nous appartient.

Revue mensuelle Numéro 59 - Mai 2021Directrice de la publication et rédactrice en chef : Clémence BaudenRédactrice : Anne-Charlotte GrossiSanté Corps Esprit – BioSanté ÉditionsAdresse du siège social : Rue du Lion d’Or 1, 1 003 LausanneRegistre journalier N° 2043 du 3 février 2016CHE-208.932.960 - Abonnement annuel : 74 eurosAbonnements : Pour toute question concernant votre abonnement, contacter le +33 3 59 55 36 42, rendez-vous sur https://www.sante-corps-esprit.com/vos-questions ou adresser un courrier à BioSanté Éditions – service courrier 679 avenue de la République 59 800 Lille - FranceISSN 2504-0472

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« La seule chose qu’on est sûr de ne pas réussir est celle qu’on ne tente pas. » Paul-Émile Victor

Alignez votre triangle pour pointer vers le hautAlignement, ouverture, étirement… cet équilibre du corps et de l’esprit peut parfois se révéler au travers d’une simple posture. Grâce à Utthita Trikonasana, vous trouverez la force nécessaire et l’énergie pour atteindre cette harmonie.

En sanskrit « utthita » signifie étiré, « tri » trois et « kona » désigne l’angle, Utthita Trikonasana est ainsi la posture du triangle étiré. Elle est considérée comme la reine des postures debout et s’adapte facilement à l’anatomie de chacun en travaillant l’ouverture des hanches de manière douce.Si on prend le temps d’observer le corps, on peut alors distinguer trois triangles pointant vers des directions différentes. C’est ainsi que de manière symbolique, cette posture fait réfé-rence aux trois gunas, trois qualités qui sont présentes en toute chose : tamas la lourdeur, rajas l’impulsion et sattva l’équilibre. Dans Utthita Trikonasana, on cherche à faire cohabiter ces trois tendances de manière harmonieuse. Dans la stabi-lité des appuis, on amorce un mouve-ment en tournant le regard vers le ciel et on peut ainsi fonder une base solide et trouver l’équilibre. Alors se dessine le trait d’union entre le Ciel et la Terre.

Équilibre, concentration et ouvertureUtthita Trikonasana renforce et étire les jambes en consolidant les chevilles, les genoux et les cuisses. Cette posture soulage les douleurs du dos, assou-plit la colonne vertébrale, réduit les tensions sur les épaules et le cou et ralentit l’arthrose cervicale. Elle favo-rise une bonne posture en renforçant la musculature profonde. Le sens de l’équilibre s’améliore et la concentra-tion s’accroît.La digestion est améliorée (cas de constipation) de même que la respi-ration et les problèmes de gorge. La posture du triangle aide à éliminer la cellulite au niveau des hanches. L’en-semble du système nerveux est tonifié. Elle favorise l’ouverture des épaules et du thorax.En faisant circuler l’énergie dans l’en-semble du corps, Utthita Trikona-sana apporte ancrage, puissance et

stabilité émotionnelle. Les triangles nous permettent de vivre les pieds sur terre, le cœur ouvert et la tête dans les étoiles.

Utthita Trikonasana en pratique • Placez-vous en Tadasana (posture

de la montagne) à l’avant de votre tapis. • Faites un grand pas vers l’arrière

avec votre pied gauche que vous place-rez à 45°, les orteils légèrement vers l’avant du tapis. Prenez soin que votre talon droit soit aligné avec le centre de votre pied gauche. • En ouvrant les hanches, placez vos

bras parallèles au sol, dans le prolon-gement des épaules, paumes de mains tournées vers le sol. • Sur une inspiration, allongez le

buste comme si quelqu’un vous tirait la main vers l’avant. • À l’expiration, pivotez le torse et

le bassin vers le sol en approchant votre main droite de votre cheville droite. Si ce n’est pas possible, dépo-sez votre main sur le tibia ou la cuisse. Vous pouvez également utiliser une brique de yoga. Si vous êtes suffisam-ment souple, placez la main à plat sur le tapis.

• Inspirez, allongez le bras gauche vers le ciel et tournez la tête dans la même direction en allongeant la nuque. • Gardez les deux jambes bien tendues

et restez 3 à 5 respirations en cherchant à étirer le flanc gauche. • Pour sortir de la posture, dirigez la

tête vers le sol, relâchez les bras et redressez le buste en poussant dans vos pieds. Ramenez le pied gauche à côté du pied droit en posture de la montagne. • Reprenez depuis le début en dépla-

çant le pied droit vers l’arrière. • Une fois le cycle droite/gauche

terminé, prenez quelques respirations en Tadasana.

ConseilsVous pouvez réaliser cette posture avec le dos contre le mur pour plus de stabi-lité et éviter de basculer vers l’avant. Cela vous permettra aussi de ressen-tir les ajustements au niveau du bassin, les fesses devant rester contre le mur.Si vous avez des problèmes cardiaques, gardez la main du bras supérieur sur la hanche. En cas de douleurs au niveau de la nuque, regardez droit devant pour garder les côtés du cou allongés.

Contre-indicationsIl est déconseillé de pratiquer Utthita Trikonasana en cas de : • Maux de tête ; • Problèmes de hanches ; • Problèmes de colonne vertébrale ; • Grossesse à partir du 5e mois.

Stéphanie Delaleuf Professeure de yoga, lithothérapeute

et praticienne en aromathérapie

SANTÉ‑CORPS‑ESPRIT MAI 2021

Utthita Trikonasana ou pose du triangle allongé