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Pour l'avenir des communautés nouvelles dans l'Église by Marie-Aleth TRAPETReview by: Danièle Hervieu-LégerArchives de sciences sociales des religions, 34e Année, No. 67.2 (avril-juin 1989), pp. 329-330Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/41623382 .

Accessed: 18/06/2014 21:35

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BULLETIN DES OUVRAGES

vement la première tentative de reconstituer, dans toute sa complexité, l'évolution historique du concept de théocratie et ses multiples signi- fications religieuses, politiques, culturelles et philosophiques.

Michaël Löwy.

67.457 TORELL (Jean-Pierre), BOUTHILLIER (Denis).

Pierre le Vénérable, abbé de Cluny. Le courage et la mesure. Chambray-Les-Tours, C.L.D., 1988, 175 p. (Coll. « Veilleurs de la Foi »).

Les auteurs mettent ici à la disposition d'un plus large public les résultats de leurs recher- ches publiées par ailleurs sur le grand abbé clunisien du XIIe siècle. Il s'agit d'une utile présentation de cette forte personnalité, de son action réformatrice et de son œuvre écrite, qui est aussi considérable que diverse. Je persiste à penser que le Liber miraculorum n'est pas un recueil de « merveilles », mais bien de « mira- cles », même si les AA. répugnent à élargir le sens, aujourd'hui plus restreint, de cette der- nière notion. Les jugements de valeur des AA. sur la « crédulité excessive » de leur héros ne sont pas de mise dans un livre d'histoire (p. 121). La bibliographie ignore les travaux récents sur la culture folklorique, le culte et les apparitions des morts.

Jean-Claude Schmitt

67.458 TRAMONTIN (Silvio), éd. Le Radici venete di San Pio X. Brescia, Morcelliana, 1987, 229 p.

En mai 1986, s'est tenu à Castelfranco Veneto à l'occasion du 150e anniversaire de Giuseppe Sarto, un très intéressant colloque consacré au pape Pie X. Les organisateurs ont voulu rechercher dans son parcours en Véné- tie, les origines de ses principales décisions pontificales : à Riese où il naquit en 1835, à Padoue où il suivit les cours du séminaire, à Castelfranco où il fut ordonné, à Tombolo où il occupa son premier poste de chapelain, à Salzano où ii fut curé, dans le diocèse de Trévise dont il fut le Chancelier, avant d'être évêque de Mantoue (une incursion en Lom- bardie) et patriarche de Venise (on regrette l'absence d'une carte permettant de mieux

suivre le futur pape, elle serait certainement utile, même pour le lecteur italien).

Les auteurs des différentes communications soulignent tous l'influence de sa formation en Vénétie (A. Gambasin retrace ses années de séminaire, « les huit plus belles années de ma vie » disait-il), et de la vitalité du mouvement catholique dans cette «Vendée italienne». C'est ainsi que S.T. montre la continuité « du catéchiste de Tombolo au pape catéchiste » ; les réformes de Pie X sur la liturgie et la mu- sique sacrée ont été réfléchies longtemps avant par le curé et l'évêque : B. Bertoli montre que le Motu proprio Tra le sollecitudini du 22 mars 1903, reproduit souvent mot à mot la lettre pastorale du patriarche Sarto de 1895. Des réflexions semblables peuvent être faites à propos de la communion fréquente et de la communion des enfants. De son observation de l'activité des laïcs, est venue sa volonté de la réorganiser...

Les actes de ce colloque permettent de mieux cerner la personnalité et l'œuvre de PieX, pape encore mal connu, sur lequel l'historiographie est partagée. Le pape de Pascendi qui apparut à ses contemporains et à certains de ses biographes aussi peu moderne que conservateur (Sturzo parlait de sa « conception quasi paroissiale de la vie poli- tique ») fut sans doute l'un des grands papes réformateurs de la vie interne de l'Église. Ses préoccupations rigoureusement religieuses traduites dans la lutte contre le modernisme, se sont exprimées aussi dans la rénovation de la catéchèse, de la liturgie, dans la promotion de la piété eucharistique. Là se trouve l'unité de son projet, dans l'action du pasteur qui s'était développée dans le contexte ecclésial vénitien. On note ainsi combien est lourd le poids des origines, qu'il s'agisse de la forma- tion initiale, des expériences pastorales ou des spécificités religieuses régionales : Pie X fut bien un pape vénitien, comme Pie XI fut un pape lombard et Pie XII un pape romain.

Jean-Dominique Durand.

67.459 TRAPET (Marie-Aleth). Pour l'avenir des communautés nouvelles dans l'Église. Paris, Desclée de Brouwer, 1987, 223 p.

Le titre, passablement vague, donné à ce livre pourrait faire illusion : il s'agit en fait d'une étude hautement technique, conduite

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

avec beaucoup de rigueur par une spécialiste de droit canon, par ailleurs avocat au barreau de Dijon. Elle concerne en particulier l'inter- prétation et l'application du canon 605 du nouveau code de droit canon qui, tout en réservant au Siège apostolique l'approbation de formes nouvelles de vie consacrée, remet aux évêques le soin de « discerner les nouveaux dons de vie consacrée confiés par l'Esprit Saint à l'Église ». Confrontant l'analyse de la règle de droit proprement dite et la pratique concrète à laquelle elle donne lieu selon les diocèses, l'auteur montre que la « nouveauté » à laquelle le canon 605 offre la possibilité d'une reconnaissance de droit ne sera vraiment telle que si elle s'étend à la conception même de la vie consacrée. Dans l'hypothèse contrai- re, c'est-à-dire dans le cas où l'on fait de la profession publique ou privée au for externe des trois conseils évangéliques le critère exclu- sif de la vie consacrée (telle donc qu'elle est définie au canon 207 du nouveau code de 1983), on ne voit pas quel intérêt pratique peut présenter le canon 605. Pour dire les choses plus simplement, il n'y a de « nouveauté » véritable des nouvelles formes de vie consacrée que pour autant qu'elles sortent du modèle traditionnel de la vie religieusé, faute de quoi elles entrent dans un dispositif de droit entiè- rement verrouillé .et dont on voit mal quelle place il peut faire à l'innovation. Or le paradoxe majeur de la situation présente est que loin d'exploiter les possibilités d'ouverture offertes par l'ambiguïté même du canon 605 (en utili- sant les ressources du droit associatif), les communautés nouvelles sont au contraire •avides d'une «approbation» par le Siège Apostolique, approbation qui ne peut que les conduire à devoir s'aligner sur le droit de la vie religieuse traditionnelle, et donc à renoncer à ce qui fait précisément leur « nouveauté » (en particulier le partage de la vie fraternelle par des couples et des célibataires dans une même communauté)... Soumis d'un côté à la pression du législateur, qui tend à développer une conception restrictive de la notion de «vie consacrée » confondue avec la vie religieuse, et de l'autre côté, à l'impatience des nouvelles communautés désireuses de conquérir leur visibilité institutionnelle, les évêques ont un rôle charnière à jouer : ils le peuvent en s'appuyant sur la conception élargie de la consécration de tous les baptisés mise en avant par le Concile Vatican II, et en remettant en question par ce biais le poids exorbitant qui reste accordé à la notion de conseil évangé- lique dans le droit canon et la pratique du

Saint-Siège, dès lors qu'il s'agit de définir la vie consacrée. A défaut, la capacité de « discer- nement » que leur reconnaît le canon 605 n'a rigoureusement aucun contenu.

Qu'il s'agisse du problème extrêmement complexe de la reconnaissance des commu- nautés nouvelles, de celui de la consécration des vierges ou de celui du statut des ermites, le livre de M.-AT. met remarquablement en évidence les enjeux sociaux et culturels, autant qu'ecclésiologiques et théologiques, qui affleu- rent derrière le débat juridique. Il intéresse à ce titre non seulement la sociologie des nou- veaux mouvements religieux dans le champ catholique, mais la sociologie du catholicisme comme tel.

Danièle Hervieu-Léger.

67.460 Trieste religiosa, nel 25e di sacerdozio di Pietro Zovatto. Trieste, Centro Studi Storico- religiosi Friuli-Venezia-Giulia, 1987, 278 p.

Le « Centro Studi Storico-religiosi » de Trieste est un exemple de ces nombreux centres de recherches en histoire religieuse si floris- sants en Italie : il témoigne de la vitalité de la vie culturelle régionale et de la recherche universitaire italienne. Fondé en 1970, il a publié une vingtaine d'ouvrages de qualité.

Trieste religiosa est un livre de mélanges réunis pour les 25 ans de sacerdoce du fonda- teur et directeur du Centre, Pietro Zovatto ; prêtre et universitaire, il est spécialiste du quiétisme français et italien du XVIIe siècle, et de l'histoire religieuse de la Vénétie, du milieu du XIXe siècle à Vatican II ; il collabore au Dictionnaire de spiritualité et au Dictionnaire d'histoire et géographie ecclésiastiques.

L'ouvrage présente 17 études dont le point commun est «une passion pour Trieste», selon l'expression de l'un des auteurs, Grazia Bravar. Cette cité a toujours été très sensible pour les Italiens, comme le montrent bien les études sur la question nationale (importante est celle de F. Czeicke de Hallburg sur l'évêque Antonio Santin et le problème de la Vénétie Julienne en 1946) ; cette passion se relève aussi dans l'histoire du mouvement catholique (il faut relever la mise au point de T. Simčič sur Mgr. Ukmar, une grande figure du catholi- cisme local et celle de G. Cuscito sur « l'asso- ciationnisme catholique ») ; elle se relève enfin

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