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Bulletin bimestriel édité par l’Association du Corps Médical Privé de la wilaya de Chlef N°14 mars - avril 2001 Un 14 mars Le nombre d’handicapés en Algérie risque fort de connaître une évolution crescendo ; l’économie nationale en ressentira sûrement les conséquences. Actuellement, on en compte un million et demi dont 227 000 handicapés moteurs et 148 000 non-voyants. La prise en charge de l’handicapé demeure insuffisante, voire inexistante. Le système actuel d’aide et de soutien est en deçà du minimum vital des besoins de l’individu. Les efforts consentis par l’État et les budgets alloués aux différents plans d’action sont impressionnants mais mal- heureusement mal orientés ou mal gérés. Les accidents de la voie publique restent chez nous les plus grands pourvoyeurs d’handicapés. Réseau routier défectueux, parc automobile énorme, in- formation et formation des conducteurs archaïques… Ajouter à cela un grand nombre de chauffeurs mal- voyants, une répression pénale timide et circonstancielle. A l’état où vont les choses, l’hécatombe sur nos routes ne sera que plus grande. Les malvoyants ! Savez-vous que la cataracte (opacification du cristallin), affection chirurgicalement curable fait des milliers d’aveugles chez nous ; beaucoup de personnes atteintes ne peuvent se payer l’intervention au moment où la santé publique vit à l’ère des conven- tions à sens unique. Et dire que nos retraités cotisent plus de 30 ans pour se voir un jour refuser le droit à la vue et même parfois la mastication (dentier). La rétinopathie diabétique - autre commanditaire d’han- dicaps sensoriels - doit être recherchée et prévenue pré- cocement chez nos diabétiques souvent longtemps mal équilibrés et qui le seront plus dans les mois à venir. Comment serait-il autrement, sachant que les décideurs ont décrété le passage de l’insuline en flacon de 40 à 100 UI/ml sans disposer ni des moyens ni du temps suffi- sants pour informés les concernés ? Connaissant le niveau socioculturel de nos patients, cela ne se fera pas sans dommages. On précipite les choses et une partie de la population vers la cécité, la mort. 140 000 handicapés mentaux, sans compter ceux tolé- rés par leur entourage ni même ceux qui ont pu grimper dans la hiérarchie ! C’est effarant. La dernière décennie, très violente, a marqué des mil- lions parmi la population dont certains garderont des sé- quelles graves. Une thérapie de groupe, voire de masse serait la bienvenue mais ne perdons pas de temps. D’ailleurs, l’ACMPC - qui essaie de venir à l’aide chaque fois que cela est possible aux différentes franges de la population qui requièrent une assistance - prend l’initiati- Sortie de volontariat médical des bénévoles de l’ACMPC : Harchoune, L’appel du coeur Les médecins bénévoles de l’ACMPC préparent une campagne de volontariat dans la région de Tindouf du 18 au 28 avril prochain : Le vent du Sud Lire le sujet en page 3 Dossier : OUYOUNE EL DJAZAÏR L’opération « lunettes pour tous » initiée par l’ACMPC touche plus de 1600 élèves Pour une scolarité réussie La campagne « lunettes pour tous » parrainée par monsieur Ouadhah H. Wali de Chlef se déroule dans de bonnes conditions. Les opticiens de Chlef sont à pied d’œuvre. Ces derniers sortent vers les élèves, jusque dans les zones les plus reculées du territoire de la wilaya, selon un programme établi par la direction de l’éducation. Plus de 1600 élèves bénéficient de lunettes de qualité. Les enfants de l’école des malvoyants dont un grand nombre nécessitent des verres d’aphakes (opérés de cataractes congénitales). Six élèves de cette école et quatre autres d’une école primaire de Chettia présentant une cataracte congénitale vont être opérés prochainement dans une clinique privée à Alger avec

Pour une scolarité réussie · Le nombre d’handicapés en Algérie risque fort de connaître une évolution crescendo ; l’économie nationale en ressentira sûrement les conséquences

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Bulletin bimestriel édité par l’Association du Corps Médical Privé de la wilaya de Chlef N°14 mars - avril 2001

Un 14 mars Le nombre d’handicapés en Algérie risque fort de connaître une évolution crescendo ; l’économie nationale en ressentira sûrement les conséquences. Actuellement, on en compte un million et demi dont 227 000 handicapés moteurs et 148 000 non-voyants. La prise en charge de l’handicapé demeure insuffisante, voire inexistante. Le système actuel d’aide et de soutien est en deçà du minimum vital des besoins de l’individu. Les efforts consentis par l’État et les budgets alloués aux différents plans d’action sont impressionnants mais mal-heureusement mal orientés ou mal gérés. Les accidents de la voie publique restent chez nous les plus grands pourvoyeurs d’handicapés. Réseau routier défectueux, parc automobile énorme, in-formation et formation des conducteurs archaïques…Ajouter à cela un grand nombre de chauffeurs mal-voyants, une répression pénale timide et circonstancielle. A l’état où vont les choses, l’hécatombe sur nos routes ne sera que plus grande. Les malvoyants ! Savez-vous que la cataracte (opacification du cristallin), affection chirurgicalement curable fait des milliers d’aveugles chez nous ; beaucoup de personnes atteintes ne peuvent se payer l’intervention au moment où la santé publique vit à l’ère des conven-tions à sens unique. Et dire que nos retraités cotisent plus de 30 ans pour se voir un jour refuser le droit à la vue et même parfois la mastication (dentier). La rétinopathie diabétique - autre commanditaire d’han-dicaps sensoriels - doit être recherchée et prévenue pré-cocement chez nos diabétiques souvent longtemps mal équilibrés et qui le seront plus dans les mois à venir. Comment serait-il autrement, sachant que les décideurs ont décrété le passage de l’insuline en flacon de 40 à 100 UI/ml sans disposer ni des moyens ni du temps suffi-sants pour informés les concernés ? Connaissant le niveau socioculturel de nos patients, cela ne se fera pas sans dommages. On précipite les choses et une partie de la population vers la cécité, la mort. 140 000 handicapés mentaux, sans compter ceux tolé-rés par leur entourage ni même ceux qui ont pu grimper dans la hiérarchie ! C’est effarant. La dernière décennie, très violente, a marqué des mil-lions parmi la population dont certains garderont des sé-quelles graves. Une thérapie de groupe, voire de masse serait la bienvenue mais ne perdons pas de temps. D’ailleurs, l’ACMPC - qui essaie de venir à l’aide chaque fois que cela est possible aux différentes franges de la population qui requièrent une assistance - prend l’initiati-

Sortie de volontariat médical des bénévoles de l’ACMPC :

Harchoune, L’appel du cœur

Les médecins bénévoles de l’ACMPC préparent une campagne de volontariat dans la région de Tindouf du 18 au

28 avril prochain :

Le vent du Sud Lire le sujet en page 3

Dossier :

OUYOUNE EL DJAZAÏR

L’opération « lunettes pour tous » initiée par l’ACMPC

touche plus de 1600 élèves

Pour une scolarité réussie

La campagne « lunettes pour tous » parrainée par monsieur Ouadhah H. Wali de Chlef se déroule dans de bonnes conditions. Les opticiens de Chlef sont à pied d’œuvre. Ces derniers sortent vers les élèves, jusque dans les zones les plus reculées du territoire de la wilaya, selon un programme établi par la direction de l’éducation. Plus de 1600 élèves bénéficient de lunettes de qualité. Les enfants de l’école des malvoyants dont un grand nombre nécessitent des verres d’aphakes (opérés de cataractes congénitales). Six élèves de cette école et quatre autres d’une école primaire de Chettia présentant une cataracte congénitale vont être opérés prochainement dans une clinique privée à Alger avec

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Bulletin bimestriel édité par l’Association du Corps Médical Privé de la wilaya de Chlef

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Dr Ahmed BENKHALED COMITE DE REDACTION

Dr A. ARAÏBI Dr T. DEHABA Dr A. BENBOUALI Dr M. KOUADRI Dr A. BENKHALED Dr M. ESSALHI Dr B. BOUGHARI Dr N. ZIDANE Dr A. BOUZANA

Adresse : CHLEF MEDICAL CLUB Haï Zeboudj - Route de Radar 02.000 - CHLEF Tel : (027) 77.17.72 Fax : (027) 77.40.27

Population mondiale : 6 milliards d’habitants Malvoyants : 180 millions Aveugles : 45 millions – 40 millions dans les pays sous-développés dont 30 en Afrique noire, Chine et Inde. Cécité évitable : 75% des cas pourraient être évités car dus à des affections qui auraient pu être prévenues ou qui peuvent être traitées avec rétablissement de la vue. Cataracte : 46% des cas de cécité dans le monde ; maladie associée au vieillissement et qui touche toutes les populations. Trachome : 12,5% Onchocercose : 0,6% Cécité de l’enfant : 3,3% Autres : 37,5% (glaucome, rétinopathie diabétique…) Cataracte :

Taux d’opérations de la cataracte : (nombre d’opérations de la cataracte par million d’habitants et par an) USA : 5000 Afrique : 200 Nombre prévu d’opérations de la cataracte en 2000 : 10 millions En 2010 : 20 millions En 2030 : 30 millions Trachome :

- 150 millions de cas de trachome évolutif dans 49 pays (Afrique, Méditerranée orientale, Asie). - 5,6 millions d’aveugles. Le trachome demeure la principale cause de cécité évitable dans le monde ; il est répandu dans les régions défavorisées sur le plan socioéconomique (logement, santé, eau, assainissement…) Une stratégie baptisée « CHANCE » ( CHirurgie, Antibiothérapie, Nettoyage du visage et Changement de l’Environnement) mis au point et appliquée dans les zones touchées devrait permettre d’éliminer le trachome en tant que maladie cécitante d’ici 2020. - Prévision d’ici 2010 : 5 millions d’opérations du trichiasis 60 millions de cas de trachome évolutif traités. Onchocercose ou cécité des rivières :

30 pays d’Afrique + 6 pays d’Amérique latine + 1 pays arabe (Yémen). 120 millions de personnes exposées. 18 millions de personnes atteintes dont 300.000 sont déjà devenues aveugles. La lutte antivectorielle et la distribution d’ivermectine ont permis des succès considérables. Cécité de l’enfant :

1,5 millions d’enfants aveugles (1 million en Asie et 300.000 en Afrique). Elle est due principalement à la carence en vitamine A, à la rougeole, à la conjonctivite du nouveau-né, à la cataracte congénitale, à la rétinopathie de la prématurité. Baisse de la vision :

35 millions de personnes nécessitent une prise en charge. Vices de réfraction :

L’ampleur n’est pas connue avec précision.

LA CÉCITÉ EN CHIFFRES (source : OMS)

Mourir sous le ciel de ses vingt ans Partir sans jamais revoir son étoile Haïr sans avoir le temps d'aimer Souffrir sans pouvoir pleurer Une vie s'est éteinte sans avoir exister Au premier cri du réveil On trépasse sous silence J'aimerais mourir pour vivre Aimer sans haïr Pleurer sans souffrir Dire je t'aime sans mentir Rester ou partir Sans jamais regretter Jeter mes pierres, et guérir mes plaies Vivre mes souvenirs dans mon espoir Sortir de la nuit sans autre retour A vingt ans la vie se veut jour ! Point de jour à Ghaza On y meurt toujours à vingt ans. Dr Tewfik Dehaba

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COMMENT TRAITER ET PRÉVENIR LES DOULEURS DENTAIRES ?

Les anti-douleurs :

Aspirine et ibubrofè-ne :

Ils agissent en réduisant l’inflammation et la transmission des signaux douloureux. Leur action est très efficace lorsque les doses sont prises de façon très régu-lière, toutes les 4 heures par exemple et suivant une posologie précise définie avec le pharmacien. Il faut toujours les prendre pendant les repas pour éviter les douleurs gastriques.

Paracétamol seul ou associé : Il agit directement sur la douleur. Le paracétamol seul ou associé à la codéine* et de la caféine est un antalgi-que efficace et bien toléré lorsque la po-sologie est bien respectée, toutes les 4 à 6 heures.

Les antiseptiques :

Ils permettent d’éviter une surinfection locale, mais aussi d’agir spécifiquement sur une atteinte superficielle des genci-ves. Ils se présentent sous différentes formes : ► Solution (bain de bouche, gargarisme) ► Gel buccal ► Pastilles à sucer ► Collutoire Un bain de bouche doit durer entre 30 secondes et une minute. Pour une action bactéricide de longue durée, il ne doit être ni avalé, ni rincé. Pour une meilleure efficacité, il doit être utilisé après chaque repas, mais pas plus d’une dizaine de jours car un traitement prolongé peut provoquer un déséquilibre de la flore microbienne de la bouche.

Conseils anti-caries :

► Le calcium, la vitamine D et le fluor sont déterminants dans la prévention des caries.

► Un brossage 3 fois par jour après les repas permet de garder une bouche saine.

► L’absorption de jus de fruits, de so-das, de fruits acides ou de sucreries ne peut être proscrite. Il suffit de bien s e l a v e r les d e n t s

Les produits d’hygiène et de prévention :

L’objectif pour avoir une bouche saine est d’empêcher la formation de la plaque dentaire et du tartre, à l’origine des inflammations et des caries. Il faut donc bien choisir son dentifrice et sa brosse à dents. Penser que nettoyer entre les dents avec du fil dentaire n’est pas un luxe et que se brosser les dents, ça ne se fait pas n’importe comment !

Les dentifrices :

On peut les classer en deux catégories : hygiène et prévention (rôle de nettoyage et de polissage, rôle anti-carie, rôle anti-plaque et anti-tartre) et thérapeutique (action anti-inflammatoire, désensibilisante et blanchis-sante).

Les solutions fluorées après brossa-ge :

Prises en complément d’un brossage normal, elles peuvent avoir un rôle non négligeable dans la prévention de la carie dentaire et sont tout particulière-ment indiquées chez les enfants, les adolescents porteurs d’appareillages orthodontiques et dans la prévention post-radiothérapique…

Les matériels d’hygiène

bucco-dentaire

Les brosses à dents (manuelles ou électriques) :

La tête de la brosse à dents doit être suffisamment petite pour pouvoir atteindre tous les endroits de la bouche. Le bout des poils doit être arrondi afin de ne pas blesser.

Les fils dentaires :

Ils servent au nettoyage entre les dents. Pour les personnes porteuses de bridges, l’hygiène peut être assurée dans sa partie centrale par un fil plus épais. Tandis que pour nettoyer entre les implants, on utilisera plutôt un fil torsadé.

Les jets dentaires :

Ils permettent le nettoyage des zones non accessibles au fil dentaire.

Hygiène des prothèses amovibles :

Comme sur les dents naturelles, un film salivaire se dépo-se sur la prothèse. Les bactéries présentes dans cavité buccale la colonisent, formant la plaque dentaire et, par calcification, le tartre. La prothèse devient alors irritante pour la muqueuse et moins adaptée. Elle acquiert un aspect et une odeur dé-sagréables. Il faut la rincer après chaque repas à l’eau courante pour éliminer les débris alimentaires et brosser l’appareil avec une brosse à prothèse et un agent de nettoyage peu abrasif.

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L ’ictère, dénominateur commun de toutes les affections hépato-

biliaires, est facilement reconnu à l’ins-pection, lorsque le taux de la bilirubine plasmatique dépasse 30mg/l, soit 50µmol/l. Son intensité est variable d’un cas à

l’autre mais dans tous les cas, il est gé-néralisé aux téguments et aux muqueu-ses : il n’existe pas d’ictère localisé. Le diagnostic positif n’offre de diffi-

cultés que dans quelques circonstances précises :

- Ictère chez un noir ou un asiatique. - Ictère (même foncé) à la lumière

électrique. - Subictère discret de certaines hé-

molyses. Ces difficultés sont facilement surmon-

tées si l’on prend pour règle d’inspecter, dès le premier contact avec le patient, non seulement ses téguments et ses muqueuses, mais aussi ses urines et ses selles : la teinte bilieuse des urines et la décoloration plus ou moins com-plète des selles sont des signes non ambigus. L’inspection complète et systématique

permet très rapidement de dépister les ictères à bilirubine non conjuguée (la BNC ne passe pas dans les urines). Ainsi, la coexistence :

– d’une jaunisse fruste, – de matières normalement colorées, – d’urines non bilieuses,

oriente immédiatement vers un ictère à BNC, c’est à dire en pratique soit une maladie hémolytique, soit une maladie de Gilbert. L’examen systématique d’un malade

ictérique, base indispensable d’un dia-gnostic étiologique précis, comporte différentes étapes : Clinique, biologique, instrumentale, et chirurgicale. I- L’étape clinique : C’est la plus importante de toutes les

étapes puisqu’elle permet à elle seule, un diagnostic correct dans la majorité des cas. Elle comporte un interrogatoire précis

et un examen physique rigoureux. A)–L’interrogatoire : Il doit s’attacher à faire préciser tous

les symptômes ayant précédé à court terme, à moyen terme et à long terme, le début de la jaunisse. 1°/ Les symptômes ayant précédé à

court terme le début de l’ictère. Par «court terme », il faut entendre la

période s’étendant entre huit jours et quelques heures avant le début de l’ic-tère. Dans ce cadre limité, on s’atta-chera donc à rechercher :

♦ Soit un épisode pseudo-grippal avec arthralgies, remontant à une huitaine de jours, et constituant la période pré-ictérique si caractéristi-ques des ictères viraux. ♦ Soit, à beaucoup plus court terme

encore, c’est à dire dans les vingt-quatre heures précédant la jaunisse, la survenue d’une crise douloureuse de type biliaire, suivie de frissons puis de fièvre élevée : la chronologie ri-goureuse de cet ensemble –Douleur, Fièvre, Ictère.—à court terme permet d’affirmer une obstruction post-hépatique avec angiocholite, généra-lement d’origine lithiasique. ♦ A l’inverse, l’absence de tout

symptôme anormal à court terme, c’est à dire un début insidieux, indo-lent, apyrétique de la jaunisse, est un puissant argument en faveur de l’étio-logie néoplasique de l’obstruction post-hépatique.

2°/ Les symptômes à moyen terme : C’est à dire ayant précédé de un à

trois mois le début de l’ictère, bien que de valeur moindre, doivent être soi-gneusement analysés : A.E.G, troubles digestifs, anorexie, amaigrissement, prurit pré-ictérique, etc. Leur regroupe-ment est généralement suggestif de la nature néoplasique de l’ictère observé. Insistons, parmi ces signes, sur la va-leur et l’importance du prurit pré-ictérique pour évoquer une obstruction néoplasique. Ce prurit pré-ictérique, symptôme à moyen terme, peut être aussi un symptôme à court terme. 3°/ Les symptômes ayant précédé à

long terme (plusieurs mois ou années) le début de l’ictère seront également recherchés : jaunisse franche ou fruste, crises douloureuses biliaires typiques ou atypiques, etc. Le praticien retiendra que ces symptômes à long terme sont bien souvent trompeurs pour interpréter la jaunisse actuelle. 4° Hormis tous ces symptômes , le mé-

decin n’omettra pas de rechercher, par l’interrogatoire, des conditions étiologi-ques particulières qui peuvent avoir un intérêt certain :

1– perfusion de sang, de plasma ou de l’un de ses dérivés ou simplement une injection parentérale faite dans

les trois mois précédents l’ictère. 2– séjour dans une communauté ou eût

lieu une épidémie d’ictère ; fréquentation d’un ictérique. 3– contact accidentel ou professionnel,

aigu ou chronique, avec un poison hépatotoxique ou bien administration orale ou parentérale d’un médicament quelconque, qu’il soit réputé ictérigène ou non. 4- conditions de vie sexuelle de l’indivi-

du 5- l’interrogatoire enfin ne serait pas

complet s’il ne faisait préciser les anté-cédents familiaux du malade : c’est ainsi que la survenue anormalement fréquen-te de jaunisse, même fruste, chez les ascendants, dans la fratrie ou chez les descendants, peut amener à faire sus-pecter la nature hémolytique d’un ic-tère ou à faire évoquer une anomalie congénitale du métabolisme de la biliru-bine.

B) L’examen physique : Il doit être également méthodique. La

palpation : précisera soigneusement l’état physique

du foie, de la vésicule et de la rate. 1°- Pour le foie : il faut rechercher s’il y a

proportionnalité entre sa taille et l’intensité et l’ancienneté de la rétention biliaire : Ainsi, par exemple, la coexistence d’un ictère intense installé depuis plus de dix jours et d’un foie de volume normal per-met d’évoquer le diagnostic d’hépatite et d’éliminer une obstruction biliaire post-hépatique. 2°- En ce qui concerne la vésicule : le

médecin devra connaître les difficultés et les limites de son exploration clinique : même très grosse, elle pourra être difficile à percevoir si coexiste un gros foie de cholestase, c’est dire l’intérêt de l’écho-graphie hépato-biliaire. 3°- La palpation de la région splénique

ne sera jamais omise dès le premier exa-men : C’est ainsi que la découverte d’une splénomégalie franche chez un jeune ic-térique, ne présentant par ailleurs aucun signe clinique d’HTP, permettra d’évoquer le diagnostic de maladie hémolytique. 4°- D’autres symptômes physiques

seront cités en étudiant les différentes étiologies. II- L’étape biologique : Moins importante que l’étape clinique,

elle ne devra pourtant jamais être négli-gée, même lorsque le diagnostic paraît d’emblée fermement établi. Son principal mérite est de préciser avec rigueur les caractères mêmes du syndrome biologi-que de rétention biliaire qui est à la ba-se de l’ictère considéré. Ces caractères sont tirés de l’analyse simultanée du sang, des urines et des matières.

L’EXAMEN D’UN Dr Abdelkader BOUZANA

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A)-Dans le sang : 1°Dosage quantitatif et surtout quali-

tatif de la bilirubine (totale, conjuguée, et non conjuguée). Le dosage isolé de la bilirubine totale doit être proscrit. 2°- Dosage des autres éléments nor-

malement formés par l’hépatocyte et excrétés dans la bile : Sels biliaires, cho-lestérol, phospholipides, phosphatases alcalines. N.B. : L’élévation isolée des phosphata-

ses alcalines peut être liée à une ano-malie osseuse. B)- Dans les urines : Recherche de la

bilirubine, des sels biliaires, et de l’urobi-line. C)- Dans les matières : Dosage éven-

tuel du stercobilinogène fécal. Ainsi, comme on le verra par la suite, la

formule biologique de la rétention biliaire est toute différente qu’il s’agit d’une hémolyse, d’une hépatite ou d’une obstruction post-hépatique. C’est préci-sément cette formule qui permet de dis-tinguer logiquement les différents types d’ictères et de les classer en ictères pré-hépatiques, hépatiques, et post-hépatiques. L’étape biologique doit comporter égale-

ment l’exploration fonctionnelle hépa-tique de routine . Celle-ci a pour but de détecter la présence et d’évaluer l’inten-sité des grands syndromes biologiques habituels de la pathologie hépatique : - syndrome de cytolyse. - syndrome inflammatoire. - syndrome d’insuffisance hépato-

cellulaire. Rappelons que divers examens biologi-

ques d’ordre général (examen hématolo-gique, vitesse de sédimentation globulai-re) sont toujours nécessaires au même titre que l’examen clinique complet. Enfin, des examens humoraux et immu-

no-hématologiques spécialisés pourront être indiqués dans certains cas : Ils se-ront demandés en fonction d’une suspi-cion étiologique précise comme on le verra ultérieurement. Par ailleurs, certains examens humo-

raux ont acquis une telle importance qu’ils doivent être systématiquement demandés : C’est le cas pour l’antigène Hbs (ex-antigène australien) et pour les alpha-fœtoprotéïnes. III- L’étape «instrumentale» : Les principaux éléments de cette étape

instrumentale évoluent en fonction des progrès techniques : certains tendent à être délaissés tel que le tubage duodé-nal ; d’autres, au contraire, occupent une place prépondérante telles l’échographie et la C.P.R.E. A)- Le tubage duodénal n’est pas sans

intérêt : il apporte facilement la preuve

formelle du caractère complet ou in-complet de la rétention biliaire. B)- Les techniques radiologiques

classiques sont d’un intérêt restreint pour le diagnostic des ictères. 1°/ La cholécystographie orale n’a

aucune utilité dans le diagnostic étiolo-gique des ictères. Elle est pratique-ment abandonnée. 2°/ la cholangiographie intraveineu-

se, visualisant la VBP, est inapplicable chez un ictérique. -Ces deux examens sont deve-

nus obsolètes. 3°/ La radiographie de l’A.S.P. per-

met de détecter des calculs spontané-ment visibles de la région du lit vésicu-laire et des calcifications dans l’aire pancréatique. 4°/ La duodénographie hypotoni-

que permettait de déceler le classique élargissement du cadre duodénal, symptomatique d’une affection pan-créatique. C)- En fait, les progrès considérables

et foudroyants de ces vingt dernières années ont permis la mise au point de nouvelles techniques. 1°/ L’échotomographie : Méthode

simple, économique, apragmatique, elle est l’examen de choix et de pre-mière intention. Il s’agit d’une explora-tion par les ultrasons qui différencie les structures échogènes des structu-res non échogènes. Elle étudie les VBIH et les VBEH, leur

diamètre, l’homogénéité et la structure des parenchymes hépatiques, pan-créatiques et spléniques. -Sa fiabilité est supérieure à 90°/o

pour mettre en évidence la dilatation des voies biliaires. -Nous y reviendrons à chaque étape

du diagnostic étiologique des différen-tes affections. 2°/ La cholangiopancréatographie

rétrograde endoscopique : (= C.P.R.E.) est l’examen de seconde intention après l’échographie, sup-pléant cette dernière si l’orientation diagnostique est claire. Elle peut être dans le même temps à visée diagnos-tique et thérapeutique. -Nous y reviendrons à chaque étape

du diagnostique étiologique. 3°/ L’échoendoscopie : en cas d’o-

rientation seulement diagnostique chez des patients opérables, ce qui évite une opacification et des risques infectieux. Le couplage de l’endoscopie et de

l’échographie permet de résoudre deux problèmes de l’échographie conventionnelle percutanée : Elle est plus proche des structures bilio-

pancréatiques et elle n’est pas gênée par l’obésité et les gaz digestifs. -Cette technique est plus performante

que l’échographie et le scanner, au moins aussi précise et moins invasive que la C.P.R.E.. Ses limites d’utilisation sont un appareillage coûteux et un long et bon apprentissage. 4°/ Le scanner : permet de visualiser

une extension loco-régionale et des mé-tastases hépatiques. 5°/ L’artériographie sélective est rare-

ment utilisée pour apprécier l’envahisse-ment vasculaire. Elle est supplantée par l’écho-Doppler et l’échoendoscopie. 6°/ La cholangio-IRM , très prometteuse,

est en cours d’évaluation. 7°/ La cholangiographie transpariétale

(la CTP) ou ex-T.C.T.H. (transcutanée transhépatique). On utilise une aiguille de Chiba dont le

diamètre est égal à 0,7mm. Le produit de contraste est injecté dans les canaux bi-liaires intra-hépatiques par voie transcuta-née transhépatique. Cet examen doit se pratiquer en milieu hospitalier car un acte chirurgical peut s’imposer dans les heures qui suivent. Elle est supplantée par la C.P.R.E. et ne

reste qu’une méthode préopératoire. 8°/ La laparoscopie : est un procédé

sans danger entre de bonnes mains si l’on a pris soin de contrôler auparavant la crasse sanguine. C’est un examen très utile dans certains cas. 9°/ Enfin, la ponction biopsie hépati-

que (PBH), faite auparavant, soit à l’aveu-gle, soit sous contrôle laparoscopique, se pratiquant actuellement sous contrôle de la vue(PBH échoguidée ou scannogui-dée), est d’un certain secours en mon-trant des lésions anatomiques. L’indica-tion doit être posée avec rigueur. Elle est totalement déconseillée lorsqu’on suspec-te un ictère par obstruction post-hépatique. IV- L’étape chirurgicale : Elle doit être une décision opératoire

logique prise en connaissance de cause, après analyse des don-nées clinico-biologiques et «instrumentales». Rappelons que cette étape ne devrait

jamais se priver de la cholangiographie avec manométrie per-opératoire ni du prélèvement biopsique d’un fragment de tissu hépatique aux fins d’une étude histo-pathologique. Signalons que la choledoscopie per-

opératoire peut être utilisée. Nous envisagerons dans notre prochain

numéro les ictères post-hépatiques, c’est-à-dire les ictères par obstruction bi-liaire extra-hépatique et qui correspon-dent aux ictères chirurgicaux.

MALADE ICTÉRIQUE Chirurgien à Chlef

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Au niveau de la polyclinique d’El Karimia, le service de maternité assure des prestations de qualité à toute une région. Cependant, le service a besoin d’un groupe électro-gène et d’une ambulance pour les évacuations d’urgence. Nous faisons remarquer qu’une ambulance neuve et un

groupe électrogène sont disponibles à El Karimia (Daïra-APC) ; les autorités concernées doivent réfléchir à leur utilisation. Le 15 mars 2001, l’équipe médicale bénévole de l’ACMPC a

assuré des prestations sanitaires spécialisées à la population démunie de Harchoune. Dès le matin, les patients inscrits auparavant sur les listes

se sont présentés à la polyclinique où une parfaite organisa-tion a régné grâce à l’aide du personnel paramédical, des

SORTIE DE VOLONTARIAT MÉDICAL

À HARCHOUNE

élus locaux et du docteur Abi Iyad, responsable du centre. Pour la première fois, des psychologues se sont joints à

l’équipe et ont effectué une sélection en vue d’une théra-pie qui aura lieu au siège de l’ACMPC «Chlef Médical Club» tous les lundis. Par ailleurs, beaucoup de patients orientés seront pris en

charge gracieusement au niveau des cabinets médicaux des praticiens de l’ACMPC ou au niveau de l’hôpital pour des affections diverses. L’équipe médicale bénévole s’envolera pour Tindouf le 18

avril prochain pour une dizaine de jours dans le cadre du volontariat sanitaire en collaboration avec l’association des «Enfants du Sud». Souhaitons-leur bonne chance !

Dr Ali ARFI

M ouhadhab Ed-Dine Abu Mohammed Abderrahim Ibn Ali Ibn Hamed Ad-Dakhouar est né à Damas

où il a été élevé. Son père était un ophtalmologiste très connu, de même que son frère.

Ad-Dakhouar eu pour maître Radhi Ed-Dine Ar-Rahbi, puis Muwaffaq Ed-Dine Ibn Mutrane , sous le règne du sultan El Adel. Il fut également directeur de l'hôpital.

Lorsque le roi tomba malade en Égypte, ce dernier l’appela à son chevet ; une fois guéri, il nomma Ad-Dakhouar médecin chef d'Égypte et de Syrie.

Quelque temps après, il rentra à Damas pour se consacrer à enseignement de la médecine. C'était un admirateur fervent de Galien, un bon professeur, sérieux et travailleur. Ibn Nafis et Ibn Usaibia furent ses élèves. Célèbre par son école privée de médecine (la première dans l'histoire) dite

Ad-Dakhwarya (dérivé à partir de son nom). A Damas, elle était mitoyenne à l'hôpital An-Nuri édifié par le sultan Nur Ed-Dine. Il lui consacra tout son temps et son argent. Cette école est restée pendant environ un siècle un foyer réputé d'enseignement médical.

Ad-Dakhouar a vécu célibataire toute sa vie. Décédé en 1230, il a été enterré à Damas.

Il a écrit de nombreux ouvrages dont « Le jardin de la médecine », des traités et de nombreuses lettres.

Références : Figures de médecins arabes

Médecins illustres : AD-DAKHOUAR

Par Dr Tewfik DEHABA

FORMATION MÉDICALE CONTINUE L’ACMPC organisera dans le cadre de la formation médicale continue des ateliers pratiques de :

♦ Chirurgie dentaire

♦ Radiologie

♦ Pédiatrie : les infections respiratoires chez l’enfant

♦ Cardiologie : la prise en charge de l’HTA chez l’adulte

Les confrères désireux de participer à ces ateliers doivent s’inscrire préalablement auprès du :

s Dr Rezki - Tel : 027.77.72.60

s Dr Benkhaled - Tel : 027.77.70.44

s Dr Arfi - Tel : 027.77.36.37

Frais de participation (déjeuner inclus) : 600 DA

Nombre de places limité

le 26 avril 2001

le 10 mai 2001

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DOSSIER : LES ANÉMIES Présenté par Dr Benyoucef boughari

L ’anémie est un syndrome auquel peut être confronté tout médecin. L’anémie est le plus souvent témoin d’une affection non hématologique.

Devant toute anémie, il faut rechercher de façon très précise l’étiologie qui seule permettra d’orienter le traitement. Certains types d’anémie posent des problèmes très complexes qui ne peuvent

être résolus qu’après une observation en milieu hospitalier. Le retentissement clinique dépend essentiellement de son mode d’installation

réalisant soit un tableau d’anémie aiguë dont la correction doit être assurée dans le cadre de l’urgence ; soit un tableau d’anémie chronique dont la toléran-ce dépend de la profondeur et de l’âge du malade et dont le traitement sera choisi en fonction de son mécanisme. La recherche de l’étiologie d’une anémie nécessite la compréhension de son

mécanisme périphérique ou central reposant sur un examen simple : le taux de réticulocytes. Ce n’est pas le nombre des globules rouges qui définit l’anémie, mais l’abaisse-

ment du taux d’hémoglobine (Hb) circulante. Après le taux d’Hb, le paramètre le plus important que le praticien doive

examiner dans l’hémogramme est le volume globulaire moyen (VGM). Il permet de distinguer trois grandes sortes d’anémies dont les mécanismes, les étiologies et les traitements sont très différents : les anémies microcytaires, les anémies macrocytaires et les anémies normochromes normocytaires. On parle d’anémie au-dessous d’un taux d’Hb de : * 13 gr / dl chez l’homme adulte; * 12 gr / dl chez la femme adulte et l’enfant;

* 10,5 gr /dl chez la femme enceinte. Le choix du taux d’Hb comme paramètre de définition de l’anémie repose non sur l’importance du nombre de GR présents dans l’organisme mais sur la quan-tité d’oxygène qu’ils transportent et par conséquent le taux d’Hb par unité de volume. Si le taux d’Hb ne peut être obtenu, le choix se portera sur le taux d’hématocri-

te dont les variations sont parallèles à celles du taux d’Hb. Lorsqu’une diminution du taux d’Hb est constatée,

l’anémie peut être affirmée, sauf dans certaines circonstances (hémodilution ) que sont : *La grossesse à partir de la 8ième semaine. *Les splénomégalies volumineuses. *Les dysglobulinémies malignes. *L’insuffisance cardiaque congestive. D’autres éléments sont intéressants dans l’hémogramme, ce sont le chiffre des GB et des plaquettes.

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Les anémies microcytaires les plus fréquentes, le V.G.M est < à 80. Dans ce cas, on demande d’emblée un dosage du fer sérique et une capacité totale de fixation de

la siderophiline qui permettent de distinguer les deux causes les plus fréquentes : * Les carences martiales vraies : fer bas et capacité totale de fixation de la sidérophiline augmen-

tée. * Les anémies inflammatoires : fer bas et capacité de fixation de la sidérophiline basse. - Devant une carence martiale vraie, le praticien peut lui-même en rechercher la cause, traiter l’ané-

mie et prendre en charge (ou confier à un spécialiste) le traitement de la cause. - Les anémies inflammatoires posent souvent des problèmes beaucoup plus complexes qui peuvent

Les carences martiales vraies Les carences martiales vraies correspondent le plus

souvent à des fuites sanguines répétées (camouflées ou banales ) pour ne pas avoir inquiéter le malade. Plus rarement, il s’agira d’une carence d’apport ou de troubles d’absorption.

La recherche d’une fuite doit être effectuée par le médecin et concernera surtout

les sphères gynécologiques et digestives. Il existe de peti-tes lésions malignes dont l’anémie est la seule traduction.

On recherchera en gynécologie : l’existence de ménorra-gies, de métrorragies, des règles abondantes.

En gastro-entérologie : selles noires, antécédents chirurgi-caux, traitements anti-inflammatoires, néoplasie, ulcère, etc.

Une anémie d’installation récente est toujours inquiétante. Si le taux d’Hb est très bas (<6gr/dl), si l’anémie est mal

tolérée ou bien si le sujet est âgé ou présente des risques cardio-vasculaires, il faut transfuser le patient en début de traitement avec des culots globulaires et ce, parallèlement à la recherche étiologique.

Dans tous les cas, le malade doit prendre des sels ferreux per os (200 à 300mg/j ).

L’anémie se traduit par une pâleur des téguments et des muqueuses (conjonctivale surtout).

L’administration des sels ferreux peut être à l’origine de troubles digestifs, de diarrhées, de constipation et de selles noires. Le traitement doit être poursuivi 3 mois au moins, pour recharger les réserves de fer de l’organisme, même si le taux d’Hb se normalise vite.

Si l’anémie est très ancienne, on peut associer en début de traitement des folates (foldine).

Les anémies inflammatoires Elles peuvent accompagner une affection infectieuse,

inflammatoire ou cancéreuse. L’anémie microcytaire hypochrome peut n’être qu’un des

éléments du syndrome inflammatoire biologique asso-ciant : accélération de la VS, hyperfibrinémie, élévation des alpha et/ou des gamma-globulines.

Elles nécessitent un bilan hospitalier en raison de l’im-portance des examens biologiques et de la multiplicité des investigations utiles pour parvenir au diagnostic. Il peut s’agir d’une endocardite infectieuse, d’un foyer infectieux, d’un cancer viscéral, d’un sarcome ganglionnaire, d’une angéite inflammatoire, etc.

Elles ne sont pas modifiées par le traitement martial qui n’a aucune justification.

LES ANÉMIES MICROCYTAIRES

Autres causes d’anémies microcytaires

On peut voir des anémies microcytaires hypersidéremi-que et dans ces cas-là, une électrophorèse de l’Hb et un examen hématologique des ascendants et descendants sont demandés à la recherche d’une thalassémie. Penser aussi au saturnisme, carence en vitamine B6 et aux anémies iatrogènes (isoniazide).

LES ANÉMIES MACROCYTAIRES On peut distinguer les anémies vitaminoprives (facilement prises en charge par le généraliste) et les anémies réfractaires,

Les anémies vitaminoprives Chez le sujet âgé, penser surtout à l’anémie de Biermer :

l’anémie est intense, la ligne blanche et les plaquettes sont également atteintes ; le VGM est très élevé >110 ; le taux de réticulocytes est effondré ; le test de schilling montre un défaut d’absorption de la vitamine B12.

Ce déficit est à l‘origine d’une glossite atrophique, d’une atrophie gastrique, une achylie gastrique.

Le traitement consiste en une injection I.M tous les deux jours de 1000µcg de vitamine B12 jusqu’à normalisation de l’anémie, puis les patients reçoivent à vie

une injection de 1000µcg de vitamine B12 tous les 15jours ou tous les mois.

Il serait illogique de prescrire de la vitamine B12 per os dans cette affection.

Les anémies réfractaires D’autres étiologies tel que l’alcoolisme chronique ou un

déficit endocrinien (myxœdème) sont à l’origine d’anémies macrocytaires.

Lorsque la cause ne peut être connue, le myélogramme et une biopsie médullaire sont indispensables pour «classer» ces anémies, dites réfractaires.

Elles peuvent évoluer vers une leucémie aiguë.

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LES ANÉMIES NORMOCHROMES NORMOCYTAIRES La numération des réticulocytes est ici essentielle. Ce sont des anémies dites régénératives. L’hémorragie et l’hyperhémolyse sont les mécanismes de ces anémies. Elles résultent d’une disparition accélérée des

hématies circulantes.

Les anémies hémorragiques aiguës Toute hémorragie abondante et survenant dans un délai court (quelques

jours) provoque une perte de GR suffisante pour entraîner une anémie. L’hémorragie peut être externe, intra-cavitaire ou interstitielles. Cette anémie

est caractérisée par la normalité de la bilirubine non-conjuguée et de l’haptoglobine.

Cependant, une hémorragie intracavitaire ou interstitielle abondante peut entraîner dans les jours qui suivent une élévation du taux de la bilirubine non-conjuguée et une baisse de l’haptoglobine.

L’hyper-réticulocytose apparaît en règle de manière retardée (2–3 jours) après le déclenchement de l’anémie.

Anémie centrale par insuffisance médullaire Si le taux de réticulocytoses est bas, il

faut savoir penser à une insuffisance médullaire et dans ce cas, les lignées blanches et plaquettaire sont générale-ment atteintes.

Il faut faire un myélogramme et une biopsie médullaire. L’insuffisance mé-dullaire est une affection grave qui nécessite un bilan hospitalier.

* Elle peut être due à un toxique comme les solvants benzéniques ou à divers médicaments tels que le chloramphénicol, les sels d’or, la D.penicillamine.

* Elle peut être infectieuse post-hépatitique.

* Enfin, l’insuffisance médullaire peut être provoquée par l’envahis-sement de la moelle par des cellu-les cancéreuses ou une fibrose.

Ne pas traiter avant d’avoir déterminé au mieux possible la cause.

DIAGNOSTIQUER UNE ANÉMIE

Anémie

Taux de réticulocytes ≥≥≥≥ 2% régénérative

Bilirubine libre > 0,01g/l

Bilirubine libre ≤ 0,01g/l

Hémolyse : -Corpusculaire acquise -Extra-corpusculaire congénitale

Non-hémolytique : -Hémorragie récente -Convalescence -Prolifération médullaire

Myélogramme envahi

Cellules malignes : • leucémie • métastases • sarcome

Myélogramme pauvre

Cellules normales: -pauvre en lignée rouge: érythroblastopénie -pauvre dans les trois lignées :

- aplasie médullaire - myélofibrose

(périphérique)

(centrale)

Myélogramme normal

- carence en vitamine B12, fer et acide folique - incompétence vis-à-vis du * fer * Hb

Taux de réticulocytes < 2% arégénérative

Les anémies hémolytiques L’hyperhémolyse est le raccourcissement de la durée de vie des GR dans

l’organisme au-dessous de 120jours. Cette hyperhémolyse pathologique peut être mise en évidence directement par

la mesure de la durée de vie des GR marqués au chrome 51. Ces hyperhémolyses peuvent être liées à des anomalies constitutionnelles ou

acquises. Le G.R peut être détruit par l’une des raisons suivantes : - Anomalies de forme :

* constitutionnelle : sphérocytose, elliptocytose, drépanocytose. * acquises : schizocytose

- Anomalies de membrane : * Hémolyses auto-immunes * Corps de Heintz des Hb instables * Déficits enzymatiques * Intoxication

- Fixation du complément sur le GR - Diminution de la résistance des G.R par anomalie métabolique. - Rupture de la membrane du G.R Ces anémies hémolytiques peuvent revêtir différents aspects :

* Parfois celui de choc aigu, tableau clinique d’une infection sévère. Dans ces cas, l’hospitalisation s’impose en urgence. * Parfois, l’anémie peut paraître banale et trompeuse.

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La carence martiale est un problème majeur de santé publique. A part les insuffisances d’apport chez le nourrisson et l’enfant, la cause en est presque toujours un saignement.

Le médecin généraliste est aux premières loges pour détecter la carence martiale, à condition de pouvoir s’appuyer sur un laboratoire compétent. Le traitement d’une anémie a pour but selon les cas, soit de ramener le taux d’Hb à sa valeur normale, soit d’élever

le taux d’Hb à une valeur suffisante pour améliorer le confort du malade et permet chez l’enfant une croissance, la plus harmonieuse.

Les armes thérapeutiques sont essentiellement de deux types : * la transfusion sanguine * les médicaments anti-anémiques. Ces derniers sont de deux ordres : 1°) les matériaux nécessaires à l’érythropoïèse : f er, foldine, vitamine B12 qui ne sont efficaces que lorsqu’ils sont défi-

citaires. 2°) les facteurs de croissance hématopoïétique : an drogènes et érythropoïétine dans certaines indications particulières.

La transfusion sanguine Sang total : Elle doit être limitée à certaines situations : Anémie aiguë post-hémorragique à hématocrite non

encore diminué. Exsanguino-transfusion du nouveau-né présentant une

maladie hémolytique périnatale par incompatibilité fœto-maternelle (utiliser du sang frais prélevé depuis moins de 48H). Le concentré globulaire CG : Un CG est une suspension de GR dont la concentration

en Hb est de 22gr/100ml dans un volume moyen de 250 ml Ses indications sont : - Les anémies par hémorragie aiguë. - Les anémies chroniques - Taux d’Hb <6gr/dl. Il existe des CG particuliers dont les indications sont : * C.G phénotypé : - Allo-immunisation érythrocytaire - Prévention de l’allo-immmunisation chez les polytransfu-

sés. * C.G déleucocyté : - Immunisation anti-HLA et/ou sa présomption chez les

polytransfusés. - Prévention de la transmission du CMV. - Les malades devant subir une greffe de moelle. * C.G anti-CMV négatif : - Femme enceinte séronégative. - Prématuré et nouveau-né de mère séronégative. - Transplantation d’organe. - Immuno-dépression sévère.

Les médicaments anti-anémiques

Le fer : Administré pour réparer l’anémie et reconstituer les réser-

ves. Durée du traitement : 6 mois (2 mois pour corriger l’anémie, 4 mois pour reconstituer les réserves).

Le traitement martial préventif sera utilisé chez la femme enceinte pendant le dernier trimestre de la grossesse et chez le nourrisson à partir de 1 mois (les aliments riches en fer : viande rouge, le foie, les épinards, les lentilles, chocolats…)

Les facteurs anti-pernicieux : Les folates et la vitamine B12 sont assurés par les apports

alimentaires, protéines animales pour la vitamine B12 et légumes verts pour les folates.

* Vitamine B12 : foie, huître, lait entier, fromage, poisson…

* Acide Folique : abricot, amande, ananas, anchois, asperge, arachide, aubergine, banane, betterave, blanc de poulet, blanc d’œuf, bœuf, cantaloup, carotte, céleri, chou-fleur, cerise, champignon, chocolat au lait, chou, citrouille, citron, concombre, datte, dinde, épinards.

Les carences en vitamine B12 sont presque toujours dues à une malabsorption.

Les carences en acide folique sont presque toujours des carences d’apports.

Lu pour vous: L’acide folique réduit les risques de malformations congénitales. L’administration d’acide folique pendant les 3 premiers mois de la grossesse diminue le risque d’avoir des enfants souffrants de malformations cardiaques, de fentes labiales et de malformations du tractus urinaire. Extrait de MAGHREB MEDICAL dec 2000

Les facteurs de croissance hématopoïétique : * Les androgènes : Ils ont une action stimulante sur

l’érythropoïèse. Indications : aplasies médullaires modérées congénitales

ou acquises. * L’érythropoiétine : C’est l’hormone de croissance

hématopoiétique. Elle est obtenue par génie génétique. Indications : anémies de l’insuffisance rénale chronique,

anémies observées au cours des carences, anémies des syndromes myelodysplasiques, l’autotransfusion.

Références : Abrégé d’hématologie J.Bernard - Ed Masson 1980 Les Anémies «Collection santé» Pr R.M. Hamladji & Coll. Pédiatrie pratique Perecman Revues Médicales : - Maghreb médical

- Médecine praticienne - Tempo médical

TRAITEMENT DES ANÉMIES

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FER ET

ALIMENTATION

DU NOURRISSON

Le lait maternel : Le fer contenu dans le lait maternel a

été longtemps considéré insuffisant et négligeable. On sait maintenant qu’il est très bien utilisé par le bébé grâce à la forte présence de lactose et de la vitamine C et à la faible dose de phosphore et de protéi-nes dans le lait humain. On remarque par ailleurs que les bébés

nourris au sein souffrent rarement d’ané-mie comparativement aux nourrissons élevés au lait de vache ou aux formules de lait modifié pour bébé. Le fer contenu dans le lait maternel

possède une importante action et répond entièrement aux besoins du bébé né à terme, de poids normal, jusqu’à l’âge de 6 mois ou jusqu’à l’introduction d’une ali-mentation solide. Le fer du lait maternel est : - 5 fois mieux absorbé que le lait de

vache ; - présent en quantité suffisante ; - lutte efficacement contre les bactéries.

Le lait maternisé : Ce lait «non enri-

chi», donne peu de fer mais suffit à répondre aux be-soins du bébé de poids normal né à terme jusqu’à l’âge de 4 mois. Lorsque le lait ma-

ternisé est « enrichi en fer » il satisfait tous les besoins en fer du nourrisson. Le lait concentré entier :

Dilué et sucré, il renferme peu de fer mais peut répondre aux besoins du bébé de poids normal né à terme jusqu’à l’âge de 4 mois. En évitant de donner du lait de vache or-

dinaire au bébé avant l’âge de 6 mois et en n’introduisant les aliments solides qu’a-près l’âge de 4 mois, on réduit grandement les problèmes d’anémie et de déshydrata-tion chez le bébé. Référence : Comment nourrir son enfant

de la naissance à six ans - Mme Louise Lambert-Lagale (diététiste)

Toutes les formes d’anémie peuvent être observées chez la femme encein-te. Le plus souvent antérieures à la grossesse, parfois contemporaines à l’état gravidique.

La grossesse aggrave l’anémie. Pour chaque type d’anémie, les

indications thérapeutiques sont les mêmes qu’en dehors de la grossesse.

On observe les : - les anémies ferriprives ; - les anémies par carence en acide folique ; - les anémies nutritionnelles ; - une anémie par carence en pyridoxi-ne peut apparaître durant la grosses-se. Le traitement dans ce cas serait la prescription de vitamine B6 à la do-se de 100mg/j ; - les anémies par spoliation sanguine :

* il peut s’agir d’hémorragies abon-

dantes et brutales (placenta praevia et hémorragie de la délivrance) suscepti-bles d’entraîner un état de choc.

* ou hémorragies m odérées m ais continues et répé-tées (hémorragies du début de la grosses-se par menace d’a-vortement, placenta praevia…).

Le traitement dans ces cas tiendra compte du déficit (fer, ac.folique, vita-mine B12 et protéines) ainsi que du mode d’installation et de la gravité de l’hémorragie. Référence : Précis d’obstétrique - Ed.Masson 5ème édition

ANÉMIE ET GROSSESSE

FER ET ACIDE FOLIQUE

DANS L’ALIMENTATION Beaucoup de fruits et légumes ont une teneur plus ou moins importante en fer et en acide folique et de ce fait, leur consommation est préconisée même en quantité importante, chaque fois qu’une anémie est constatée, seuls ou en complément du traitement adéquat.

Nature de l’aliment

Concentration en fer /100g

Présence d’ac. folique

Propriétés

Aubergine 0,4mg • anti-anémique • stimule le foie et le

pancréas

Carotte 3mg + • favorise la produc-tion de GR

• anti-anémique • stimule le foie

Cerise 0,4mg + anti-anémique

Cresson 2,5mg + anti-anémique

Épinards 2,7mg + anti-anémique

Persil 10mg + anti-anémique

Lentilles 6mg + anti-anémique

Amandes 3,6mg +

Dattes 1mg +

Figue 2,1mg + anti-anémique

Haricot sec 5-10mg + anti-anémique

Laitue 1,5mg +

Olive 1,5mg +

pois 2mg + pois cassés:7mg/100g pois chiche:2,5mg/100g

Références : - Les fruits et légumes au service de votre santé - Votre santé par les aliments - Ed. Dar Houma

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Introduction : Le syndrome post-cholécystectomie

(SPC) est un terme qui regroupait autre-fois toutes les manifestations doulou-reuses et les troubles, fonctionnelles ou non, digestifs ou extra digestifs qui peu-vent persister ou survenir après l'abla-tion de la vésicule biliaire. Cette défini-tion trop large et non restrictive au dé-but (Mallet Guy) représentait toutes les maladies associées, biliaires ( mais non vésiculaires) ou extra-biliaires tel que : hernie hiatale, ulcère gastro-duodénal, les affections coliques, les migraines, les troubles neuro-végétatifs, les lésions de la voie biliaire (oddite). Actuellement avec Debray on ne retient plus dans cette définition de syndrome post-cholécystectomie (SPC) que les mani-festations cliniques en rapport avec les adhérences post-opératoires, la patho-logie du moignon cystique, et les trou-bles du transit de la bile liés à la sup-pression d'une vésicule fonctionnelle.

Physiopathologie : La bile est une substance verdâtre

sécrétée par le foie par l'intermédiaire de l'hépatocyte et qui rentre dans le mécanisme de digestion des graisses( émulsion des graisses). Elle est stoc-kée au niveau de la vésicule biliaire.

Au cours de la digestion et lors du passage du bol alimentaire au niveau du duodénum il se produit un phénomè-ne réflexe neuro-hormonal qui aboutit à la contraction de la vésicule biliaire qui déverse la bile dans le duodénum par l'intermédiaire du canal cystique, le cho-lédoque et de l'ampoule de Vater. Après la cholécystectomie toute cette chaîne physiologique de la digestion se trouve perturbé par le manque de réservoir, mais ses troubles s'amenuisent avec le temps par des phénomènes d'adapta-tions du système digestif.

Étude clinique : La question essentielle qui se pose

devant un malade cholécystectomisé qui se plaint de troubles résiduels est de savoir poser d'abord le diagnostic de SPC. Il faudra d'abord éliminer une li-thiase résiduelle de la VBP, une oddite, une sténose post-opératoire de la VBP, d'où l'intérêt des explorations radio-manométriques et endoscopiques. Après quoi, il faut procéder de la façon suivante :

* Interrogatoire :

Il doit être minutieux remontant à la période préopératoire en consultant si possible le dossier du malade, recher-cher s'il n'existait pas déjà une sympto-matologie extra-biliaire ou biliaire asso-ciée à la lithiase vésiculaire et que les plaintes actuelles du patient préexis-taient à l'intervention chirurgicale. On peut démembrer, les migraines post opératoires, une dyspepsie biliaire etc.

c'est en fait l'indication opératoire bien posée qui permettra à coup sûr de ré-duire au maximum la fréquence du SPC.

* L'examen psychosomatique: Il est indéniable que l'examen du futur

opéré sera complété par une analyse psychosomatique sommaire, car l'arbre biliaire représente une aire particulière-ment sensible qui peut servir d'expres-sion à des déviations psychique, et l'on sait avec certitude l'impact de certains facteurs nerveux centraux et périphéri-ques sur le tonus du sphincter d'Oddi.

La connaissance d'un état neuropsy-chique qui permettra de prévoir la réac-tion d'un opéré dans l'immédiat post-opératoire ou à distance de l'interven-tion n'est pas sans intérêt.

* L'appréciation du temps de laten-ce symptôme-intervention:

On sait aujourd'hui que le temps qui s'écoule entre les premières manifesta-tions de la lithiase et le moment ou le patient accepte de se faire opérer, joue un rôle indispensable. Plus l'intervalle qui sépare la première manifestation clinique du moment ou le malade est opéré est grand plus le résultat post-opératoire est grevé de séquelles fonc-tionnelles. Il se produit une inscription psychique des symptômes qui accom-pagnent la lithiase vésiculaire avec le temps d'où l'intérêt de faire opérer le malade le plus rapidement possible après l'apparition des premiers symptô-mes de colique hépatique ou de cholé-cystite aiguë.

Traitement : Bodval estime que 40% des cholécys-

tectomisés présentent à un moment ou à un autre des symptômes séquellaires. Le traitement du SPC proprement dit découle des études physiopathologi-ques et réside surtout dans la préven-tion de la survenue de ce dernier par une indication opératoire bien posée, une étude psychosomatique des pa-tients candidats à la cholécystectomie, une technique opératoire parfaite, des règles hygiéno-diététiques et parfois

une médication symptomatique. 1/ la diététique: Elle comportera un régime d'épargne

digestif qui très souvent soulagera le malade; on supprimera l'usage des ali-ments gras ( jaune d'œufs, mayonnaise, beurre, etc.)l'usage des laxatifs qui sont irritants pour le tube digestif et qui sont souvent utilisés par les lithiasiques.

2/ les médicaments : La dyspepsie est souvent améliorée

par la prise de sels biliaires(Questran®), d'extraits pancréatiques (Pancreflash®).

La colopathie est améliorée par les absorbant et pansements intestinaux (Smecta®, Duphalac®, Bedelix®) et les antispasmodiques.

La migraine est soulagée par les anti-migraineux:Gynergene®caféïné,Seglor®.

La composante neurotonique est trai-tée au mieux par les sédatifs tel que Sulpiride, Calcibronat® et une prise en charge psychologique.

3/ les cures thermales : Elles sont bénéfiques dans la mesure

ou elles permettent une diététique et un repos bien suivi.

Conclusion : La SPC est une entité nosologique qui

couvrait au départ une grande panoplie d'affections organiques et non organi-ques en rapport en rapport et parfois sans rapport avec la lithiase vésiculaire grâce à un diagnostic précoce, une éva-luation psychologique du patient, une indication opératoire bien posée, une intervention chirurgicale bien conduite sans négliger ici l'intérêt de la coelio-chirurgie, la fréquence de ces troubles post-cholecystectomie SPC devrait di-minuer considérablement.

Bibliographie : Artz Curtis P. & Hardy James D.: Les compli-cations en chirurgie et leurs traitements (Glenn), -Maloine édit. Paris, 1968,545-576 Bodval B & Overgaard B.: Computer analysis of post-cholecystectomy biliary tract system. -Surg.Gyn.obs,1967 124-523-732 Hepp J. : Les lendemains de la chirurgie bi-liaire.-Concours médical 1976,98,14,2041-2053 Larmi T.K., Mokka R Kemppainen P. & Sepa-la A. A. : Critical analysis of the cystic duct rumanent-sur. -Gyn.obs 1975,141,48-52 Malley Guy P, Gignoux M Kestens P J & Murat J.: Syndrome post-cholecystectomie. -Masson et Cie ,édit Paris 1970, 1 Vol. Simler. M. Weill J P & Monath C. : A propos des "séquelles médicales" de la cholécystec-tomie. -J.Med. Strasbourg.1973,4,N.

LE SYNDROME

POST-CHOLÉCYSTECTOMIE

Mise au point Dr Aba Yahia - Chirurgien à Douéra

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Appels de l’association des malades diabétiques de la wilaya de Chlef À l’intention des malades diabétiques :

L’association des malades diabétiques de la wilaya de Chlef lance une campa-gne de recensement des patients atteints de diabète à travers la wilaya. À cet effet, l’association appelle tous les malades concernés à se rapprocher de son bureau, sis au niveau de l’ex.siège de la wilaya (en préfabriqué).

À l’intention des bienfaiteurs: De nombreux malades diabétiques se trouvent dans l’incapacité d’acheter leurs médicaments. Pour leur venir en aide, l’association des patients diabéti-ques fait appel à la solidarité et à la générosité de tous les citoyens. Compte de l’association des diabétiques : BEA - CHLEF 168 418 076 97 4 00

Dieu récompensera les bienfaiteurs!

A propos d’un cas : CARCINOME DE L’ESTOMAC

Dr Benyoucef BOUGHARI

Dans cette observation, nous rapportons le cas d’un carcinome de l’estomac diagnostiqué et opéré en 1991 et qui 10 ans après, semble guéri.

Mr N. M’hamed, âgé de 52 ans, nous a consultés au mois d’avril 1991 pour douleurs épigastriques atypiques et dyspep-sie. A l’examen somatique, l’état général est conservé, les conjonctives bien colorées ; l’examen de l’abdomen ne relève rien de particulier mis à part une légère douleur épigastrique.

Un traitement symptomatique lui a été prescrit (antispasmodique et antiacide). Après 3 semaines, le patient est reve-nu nous voir signalant que le traitement ne lui a pas apporté le soulagement espéré. Une endoscopie digestive lui a été deman-dée. Le lendemain, il revient avec le compte rendu du confrère endoscopiste : à la fibros-copie, on retrouve une tumeur végétante, d’aspect irrégulier, congestive et hémorragi-que au niveau de la grande courbure gastri-que. Une biopsie a été pratiquée).

Le 30/06/1991, nous recevons le résultat de l’anapath : il s’agit d’un carcinome à cellules en bagues à chaton de l’estomac. Un bilan d’extension est alors réalisé avant de confier ce malade au chirurgien (écho A.P, T.T )

Le 17/07/1991, le malade est opéré et la cure chirurgicale a consistée en une : gas-trectomie totale, spleno-pancréatectomie caudale, avec anastomose œso-jéjunale. Les suites furent simples, en dehors d’une hyperglycémie à 2gr/l (diabète pancréatopri-ve) et nous a été readressé pour suivi et prise en charge. Depuis, le malade est ré-gulièrement contrôlé avec exploration (écho + fibro + glycémie) et équilibre de son dia-bète par les hypoglycémiants oraux. En de-hors d’un pyrosis, d’une sensation de pe-santeur postprandiale (gastrectomie totale) durant la 1ère et 2ème année, ce qui a justifié un traitement symptomatique (Primperan® Gaviscan®), ce patient se trouve en bon état physique et psychique. Après 3 années de convalescence, à 55 ans, il a obtenu sa retraite.

Il y a 8 mois, le contrôle de son diabète par les antidiabétiques oraux est devenu impossible malgré l’augmentation des do-ses, le recours à des schémas thérapeuti-ques différents et l’observance du régime hypocalorique hypoglucidique, ce qui nous a laissé penser à un déficit total en insuline endogène (pancréatectomie caudale). La prescription de 12 UI d’insuline intermé-diaire en association avec un antidiabétique oral (dose biquotidienne) a permis de réta-blir l’équilibre de la glycémie.

A ce jour, notre patient mène une vie de retraité sans gros problèmes de santé en relation avec son néo. Nous pouvons même conclure à une guérison. Il a atteint en 2001

Urgences en urologie CAT DEVANT UNE COLIQUE NÉPHRÉTIQUE

Phosphocalcique Acide urique Oxalique Cystinique

Supprimer Légumes secs Abats (sauf la langue) Céréales complètes Noix, noisettes, amandes Fromage sauf brie Camembert, coulommiers

Réduire Abats Poissons gras Gibier Légumes secs Cacao Alcool Épices Épinards, oseille, rhubarbe

Supprimer Cacao Oseille, épinards Rhubarbe Bettes, céleris Salsifis Betteraves Asperges

Réduire Aliments sucrés Sucre viande

Réduire Poissons Œufs viande

Boire 2L/24H Boire 1L/jour Doser oxalurie des 24H Alcaliniser

Pas de boisson alca-line

Boire 2L/24H

Bibliographie :médecine d'urgence - Objectif médical Dr T. DEHABA

En premier lieu : il faut affir-mer la colique néphrétique sur la ba-se de :

La clinique : Douleurs aiguës, avec paroxysme unilatéral, violentes, trajet urétéral (lombes, flanc, aine, scrotum), ac-compagnées parfois d’un état d’agitation, d’anxiété, de nausées, vomissements, de troubles urinaires: dysurie, brûlu-res mictionnelles.

Labstix urinaire : Hématurie : microscopique Leucocyturie : + ou - nitrite si infection associée Rechercher une complication :

•fièvre •anurie •hématurie macroscopique.

En second lieu : la traiter Les produits à utiliser sont : Profenid® 100mg 1 amp. Il est contre-indiqué en cas d'antécédent d'ulcère gastrique et d'allergie à l'aspirine. Spasfon® amp. Injectable, à utiliser en intraveineuse lente (le Spasfon® servant de solvant au Profenid®). Ne pas utiliser le solvant du Profenid en intraveineux.

Ordonner : ♦Repos ♦Restriction hydrique ≼ 0,5 l/4 H tant

que les douleurs persistent. ♦Tamiser les urines à travers une compresse. ♦ECBU ♦FNS; urée ; créatinine ; ac. urique ; p h o s p h o r é m i e , i o n o g r a m -me ;calcémie.

Traitement :

- Per os en relais ou IV : Visceralgine® forte : 1 ampoule X 2/j ou Spasfon® Lyocs 6cps/j ou 1amp. X2/j. et bi-Profenid® 100mg 1cp matin et soir ou 1amp. IM X2/j. - Pratiquer une échographie rénale +/- UIV. En cas de sédation : faire un bilan étiologique, analyse du calcul. Si sédation partielle ou reprise dou-loureuse : poursuite du traitement. Si échec du traitement : hospitalisation. - Suite à donner : Hospitaliser si * colique néphrétique fébrile * colique néphrétique anurique * colique néphrétique + hématurie macroscopique * doute avec pathologie chirurgicale.

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L e milieu scolaire constitue un espace où nos enfants passent,

selon les saisons, la plus grande partie de leur temps de veille. D’où l’intérêt considérable qu’on doit accorder à sa salubrité et à son hygiène.

L’hygiène en milieu scolaire doit un s o u c i p e r m a n e n t c h e z l e s r e s p o n s a b l e s , e n c a d r e m e n t administratif et personnel enseignant. En sus de leurs efforts constants en vue de réunir les meilleures conditions d ’ h y g i è n e a u s e i n d e l e u r établissement, ils seront assidûment amenés à inculquer à leurs élèves des notions de civisme où l’hygiène figurerait en tête des préceptes enseignés « L’hygiène n’est pas une science contemplative, c’est une science d’action. » (Léon Bernard)

Tout doit être mis à contribution pour assurer une observance permanente des règles d’hygiène de la part des élèves. A force d’en parler, ces derniers parviendront au bout d’un c e r t a i n t e m p s à u n é t a t d’accoutumance, à acquérir des réflexes conditionnés qui les feront embrasser tout ce qui est propre et hygiénique et à abhorrer tout ce qui est sale et malsain.

Tous les aspects de la question doivent être considérer avec la rigueur qui permet de prévenir tout risque pour la santé de tous les élèves : hygiène individuelle et hygiène générale ou collective, hygiène corporelle et hygiène du vêtement, …etc.

Nous essayerons dans ce qui suit d’apporter des informations d’ordre médical utiles dans ce domaine, des notions simples mais précises qui permettront au corps enseignant de s’acquitter de sa mission d’éducateur en toute sérénité.

Hygiène générale La salubrité des lieux (classes, cour,

toilettes et cantine) constitue le premier impératif d’une hygiène correcte du milieu scolaire.

En outre, Dans la classe

Il faut veiller à la bonne aération de la salle, à une luminosité convenable, à un chauffage adéquat en période hivernale. Il faut prévoir des rideaux opaques pour faire de l’ombre dans la classe en cas de fort ensoleillement, notamment à l’approche de l’été. Les poêles à mazout seront vérifiées et nettoyées avant la rentrée des classes. Il serait préférable d’effacer le tableau à l’aide d’un chiffon humide qui retient la poussière de craie qu’avec la brosse habituelle qui efface peut être mieux mais qui disperse beaucoup de particules en l’air.

Dans la cour L’aire de rassemblement et de jeu

des élèves doit être nivelée et bitumée, ne comportant ni flaques d’eau, ni pierres, ni piquets ni d’objets tranchants. Prévoir un préau pour protéger les élèves en récréation de la pluie et du grand soleil. Aucun engin de travaux ne sera autorisé à y stationner (du moins durant les jours de classe). La présence d’un maître dans la cour est indispensable pour surveiller les élèves et éventuellement porter les premiers secours en cas de chute d’un enfant ou de survenue d’un malaise.

Dans les toilettes On ne peut entretenir une bonne

hygiène en ce lieu sans eau courante. Vu les conditions de distribution d’eau chez nous, marquées essentiellement par le rationnement, il faut prévoir une réserve d’eau.

Dans la cantine L’hygiène à ce niveau doit être

impeccable car la moindre faille peut avoir des conséquences dramatiques ; l a m a n i p u l a t i o n d e d e n r é e s alimentaires par un cuisinier négligeant un panaris du doigt a été souvent à l ’or igine de cas d’ intoxicat ion alimentaire collective. D’où la nécessité de procéder à des contrôles sanitaires réguliers et fréquents prenant pour objet les employés, le bâtis, le mobilier, les ustensiles et la réserve d’aliments et d’engager par ailleurs des actions de sensibilisation du personnel à ce propos.

Les aliments utilisés dans la préparation des repas doivent être de qualité irréprochable. Le souci d’économie ne doit pas primer sur la qualité des denrées achetées. Faire attention aux dates de péremption des produits manufacturés.

La désinfection du sol, des tables de préparation et du frigo à l’eau de javel éliminera beaucoup de risque de contamination bactérienne.

I l f au t é ga lem en t p roc éd er régulièrement à des opérations de dératisation et lutter contre l’infestation des dépôts par les cafards.

Hygiène individuelle Ce chapitre se subdivise globalement

en deux parties : hygiène corporelle et hygiène vestimentaire.

Hygiène vestimentaire A ce propos, il faut simplement

rappeler le corollaire qui existe entre propreté et hygiène.

Il faut mettre à ce propos l’accent sur une pathologie parasitaire dont la transmission inter-humaine est assurée

très souvent par l’intermédiaire d’effets vestimentaires ou de la literie : la gale.

Elle est due à un acarien microscopique (Sarcoptes scabiei) dont activité est surtout nocturne d’où l’exacerbation des démangeaisons dermiques le soir.

L’examen soigneux du patient permet de retrouver en sus des lésions de grattage des sillons caractéristiques. Ces derniers sont particulièrement recherchés entre les doigts, aux paumes, aux poignets, aux coudes, aux fesses, sur la poitrine ou à la taille.

Traitement: utilisation de lotion scabicide (benzoate de benzyle et DDT).

Hygiène corporelle Para l lè lement à l ’ac t ion de

sensibilisation des élèves à ce sujet, l’éducateur doit s’enquérir de l’hygiène corporelle de ces derniers par :

* une observation quasi permanente de l’aspect extérieur et du comportement de ceux-ci : un larmoiement anormal, une rougeur des yeux, un grattage incessant à différentes parties du corps…etc.

* des contrôles inopinés et réguliers de la propreté physique et de l’absence de lésions dermiques particulièrement.

Le maître de classe n’est pas sensé faire de diagnostic différentiel de ces lésions. Il doit tout juste exiger des parents de l’élève un avis médical concernant la symptomatologie observée chez leur enfant. Mais, toujours est-il utile que tout enseignant sache rattacher approximativement un maître-symptôme à une pathologie dominante dans le contexte de vie collective et dans la tranche d’âge de ses élèves. Ainsi, par rapport à :

Hygiène des mains Il faut savoir que celles-ci participent

indiscutablement dans la transmission de maladies infectieuses et parasi-taires : par le frottement des yeux, par les mouvements de grattage, en portant la main à la bouche…etc. La propreté des

L’HYGIÈNE EN

Le tabac est nocif pour la santé

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mains est primordiale pour garder une bonne santé et il faut en parler avec insistance aux élèves. Le nettoyage des mains au savon, notamment avant les repas évitera la souillure des aliments. La taille des ongles à ras de la pulpe du doigt évitera leur encrassement susceptible de retenir toute sorte de germes et d’œufs de parasites. L’auto infestation (par l’entremise de mains souillées par le grattage de l’anus puis portées à la bouche) est le principal mode de pérennisation de nombreuses parasitoses intestinales.

Parmi celles-ci, il faut connaître la plus fréquente : l’oxyurose.

C’est une parasitose extrêmement répandue dans le monde, surtout chez les enfants du fait des particularités de la biologie du ver.

Les oxyures vivent dans l’intestin grêle, puis migrent dans le gros intestin, le cæcum et l’appendice.

Les femelles fécondées gagnent le rectum et viennent déposer leur ponte au niveau de l’orifice anal. Ces œufs sont directement contaminant car contenant une larve dès la ponte.

La contamination peut donc être assurée par auto-infestation lorsque l’individu déjà parasité (surtout l’enfant) porte à sa bouche ses doigts souillés lors du grattage provoqué par des démangeaisons anales ou par voie exogène (mains sales contaminées par d’autres mains, des aliments ou des objets divers).

Les œufs éclosent dans l’estomac et les larves passent dans l’intestin grêle où elles deviennent après plusieurs mues des vers adultes en 15 à 30 jours.

L ’ o x y u r o s e s e m a n i f e s t e principalement par un prurit anal vespéral et la constatation de petits vers blancs à la surface des selles ou au niveau de la marge de l'anus.

La prophylaxie de cette parasitose est impérative et découle de ce qui a été dit précédemment si l’on veut éviter les infes tat ions ou ré- infes tat ions pratiquement de règle.

Il faut insister auprès des élèves sur une hygiène corporelle stricte : couper les ongles et les brosser régulièrement pour éviter qu’ils ne constituent des réceptacles permanents d’œufs.

Hygiène buccale Celle-ci est appréciée essentiellement

selon l’état de la dentition. Le problème des caries dentaires domine la pathologie bucco-dentaire des enfants en âge scolaire.

Carie dentaire : C’est la destruction des structures de

la dent sous l’action de bactéries. Les sucres alimentaires déposés sur l' émail forment un résidu blanc appelé communément plaque dentaire. Si ce résidu n'est pas éliminé par le brossage, les bactéries qu’il contient vont dégrader les sucres en acides, corrosifs pour l'émail.

Les caries peuvent toucher toutes les dents avec une prédilection pour les prémolaires et les molaires.

Les facteurs aggravants : mauvaise hygiène, en particulier le soir suite à la stagnation de dépôts alimentaires entre ou sur les dents durant la nuit.

Une bonne hygiène bucco-dentaire suppose un brossage des dents après les principaux repas (3fois/jours) en utilisant une pâte dentifrice au fluor (celui-ci à la propriété de rendre l’émail de la dent plus résistante aux attaques acides évoquées plus haut).

Hygiène des cheveux * Les cheveux sont susceptibles

d’abriter des parasites qui se développent en nombre provoquant alors une véritable saignée car ces derniers se nourrissent du sang de l’individu infesté. Il s’agit le plus souvent de pédiculose du cuir chevelu causée par les poux.

L’alarme est donnée par un prurit localisé au niveau du cuir chevelu et qui semble se déplacer d’un endroit à l’autre. A l’examen du cuir chevelu, on retrouve des lésions de grattage et les poux sous forme de lentes (qui craquent entre deux doigts) et de larves.

Le traitement est aisé : lavage des cheveux à l ’a ide d’une lotion parasiticide ou carrément rasage du crâne.

* Par ailleurs, les cheveux peuvent être affectés par une prolifération de colonies de champignons pathogènes. On parle alors de teigne du cuir chevelu .

C’est une maladie contagieuse de l'âge scolaire, souvent transmises d'enfant à enfant lors de jeux.

Les p lages te igneuses sont croûteuses, arrondies, plus ou moins grandes et nombreuses, recouvertes de cheveux cassés courts près de leur émergence et tous au même niveau.

La certitude du diagnostic de teigne est apportée par la positivité des examens mycologiques avec cultures sur milieux spéciaux.

Les teignes répondent généralement bien aux traitements antifongiques actuels et n’imposent pas l'éviction scolaire qui était prescrite jadis en

pareil cas. Il faut donc être très attentif à la

propreté des cheveux des élèves. Il ne faut pas hésiter à examiner soigneusement le crâne de tout enfant qui se frotte avec insistance la tête ou qui présente une ou plusieurs plaques tondues. Au moindre doute, exiger un avis médical.

Hygiène des yeux Tout élève qui présente un écoulement

oculaire purulent ou une rougeur des conjonctives (c’est-à-dire qui développe une conjonctivite), uni ou bilatéralement, ne doit être admis en classe sans avoir subi auparavant une consultation médicale. Dans la tranche d’âge considérée, ces affections oculaires surviennent généralement dans le contexte d’épidémie circonscrite à la famille. Donc attention à l’extension dans le milieu scolaire.

Dans un autre contexte, le maître de classe peut constater chez ses élèves des troubles de l’acuité visuelle ou auditive. Il ne doit pas omettre d’en faire part aux parents.

Conclusion Le système éducatif a un rôle

essentiel à jouer en matière de promotion de l’hygiène et de la santé dans la société. Un enfant qui grandit dans un environnement salubre et discipliné sera fort probablement plus tard un adulte sain et d’un civisme aiguisé.

CHLEF MEDICAL

CLUB Inauguration officielle

Le nouveau siège de l’ACMPC, sis à

Haï Zeboudj - Route de Radar à Chlef sera inauguré officiellement le 16 avril prochain à l’occasion de la célébration de Youm El Ilm commémorant l’anniver-saire du décès de Cheikh Abdelhamid Ben Badis. Cette structure servira également de

foyer scientifique et culturel pour les membres du corps médical. Il est prévu la mise sur place d’un espace Internet et de moyens de distraction. Un pro-gramme d’activités allant dans ce sens sera établi prochainement. À la demande de psychologues béné-

voles, ce siège abritera des séances de thérapie de groupe dans le cadre de la prise en charge de cas de psycho-traumatisme, essentiellement des enfants victimes de terrorisme.

MILIEU SCOLAIRE Dr Ahmed BENKHALED

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Comportement sexuel et maladies prostatiques : pas de lien automatique

Pratiquement tous les hommes ont des problèmes avec leur prostate à un moment ou un autre. Toutefois, aucune étude n'a montré de liens entre le comportement sexuel et la survenue d'une affection de la prostate, hypertrophie bénigne ou cancer. Située sous la vessie, la prostate sécrète le liquide nourricier du sperme. Mais elle n'as-sure aucune fonction sexuelle à proprement parler.

«Avoir la prostate», c'est pour un homme vers les 50-60 ans avoir une prostate qui grossit parce qu'il se produit à l'intérieur mê-me de la glande une multiplication non can-céreuse des cellules. On parle dans ce cas d'un adénome ou hypertrophie bénigne de

a lu pour vous

News

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Health

Faut-il se méfier des couches-culottes ?

Depuis une cinquantaine d'années déjà, de nombreuses études révèlent une chute inquiétante (de près de 50% ! ) du nombre de spermatozoïdes chez l'homme. La raison de cette chute de sperma-tozoïdes ? On incrimine générale-ment le stress, le tabac, la pollution,

et même le bruit et la luminosité. Des chercheurs allemands sont sur une autre piste..

Après avoir effectué une étude, ces chercheurs alle-mands avancent une nouvelle hypothèse expliquant la chute du nombre de spermatozoïdes chez l'homme. Le coupable ? Les couches-culottes ! En effet, les couches culottes en plastique augmenteraient la température du scrotum et donc des testicules des petits garçons. Or, on sait que pour l'homme, une variation de température même minime au niveau des testicules peut perturber la production de spermatozoïdes... Reste à cette équipe de chercheurs allemands à valider cette thèse chez le nourrisson...

En attendant, rien ne prouve qu'utiliser des couches culottes remet en question la future fertilité de votre bambin ! Mars 2001 - Csanté Presse

la prostate (HBP). Le Pr. Thierry Flam, de la Clinique urologique Co-chin à Paris, estime pour sa part que « les études épidémiologiques n'ont jamais montré de différences d'inci-dence en fonction des comporte-ments individuels.» Ni l'âge des pre-miers rapports, ni leur fréquence ni le statut marital ou le niveau socio-économique ne paraissent constituer des facteurs de risque connus.

Il souligne également que, « contrairement à certaines formes familiales du cancer prostatique, il ne semble pas qu'il existe une héré-

dité de l'HBP ». A 60 ans la moitié des hommes présente des zones d'hyperplasie à l'intérieur de la prostate ; à 80 ans le phénomène concerne pratiquement tous les hommes. Mais le retentissement sur le fonctionnement urinaire varie de l'un à l'autre. Il faut soigner dès que les symptômes sont gênants, et c'est une décision d'autant plus importante à prendre qu'on dispose aujourd'hui de traitements efficaces et bien évalués. Mars 2001– Csanté.com

Bientôt un vaccin anti-cancéreux ? Une équipe de chercheurs de l'Institut Pasteur a obtenu d'excellents résultats sur

des souris cancéreuses avec un vaccin entièrement synthétique. Ceci relance la piste de l'immunothérapie dans la prise en charge des cancers. Les résultats obtenus par l'équipe d'immunologistes et de chimistes de l'Institut

Pasteur sont remarquables. Ils ont mis au point un vaccin entièrement synthétique, ce qui signifie que la totalité de sa structure chimique est connue, ce qui facilite sa fabrication à l'échelle industrielle. Ce vaccin « vise » un sucre situé sur la surface des cellules cancéreuses dans plusieurs cancers ( poumons, sein, colon, prosta-te ) : après la vaccination, l'organisme fabrique des anti-corps dirigés contre ce su-cre et donc contre les cellules cancéreuses. Les études ont été réalisées sur des souris. Elles ont reçu une greffe tumorale très agressive, entraînant habituellement le décès en trente jours. La vaccination a permis à environ 80 % des souris de re-jeter leur greffe et de survivre à leur maladie, résultat remarquable. Dans un cadre prophylactique ou préventif, des souris ont été vaccinées avant de recevoir la gref-fe tumorale : là aussi, les résultats sont très encourageants puisque 70 à 90 %

d'entre elles ont été protégées contre le développe-ment de cette tumeur. Des essais complémentaires sont en cours pour confirmer les premiers résultats. Ils sont réalisés sur des souris transgéniques, génétiquement modifiées pour exprimer un gène humain (un HLA-DR). L'étape suivante pourrait être la réalisation d'essais cliniques sur l'homme. L'immunothérapie dans la prise en char-ge des pathologies cancéreuses est enfin envi-sageable. Mars 2001 - Csanté.com

Dépistage du cancer colorectal : un nouveau test

Une équipe de chercheur du Minne-sota vient de mettre au point une technique de détection des polypes précancéreux et des cancers colo-rectaux par simple analyse d'ADN dans les selles. Ce test se révélerait apparemment très précis puisque la fiabilité aurait été de 91% pour le cancer colo-rectal et de 82% pour les polypes pré-cancéreux. Il pourrait devenir dans les proches années à venir une alternative à l ' h é m o c c u l t (dépistage de sang dans les selles).

N é a n m o i n s , ces résultats né-cessitent d'être extrapolés à un plus grand nom-bre de sujets pour être signifi-catifs.

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Nouvel espoir dans la mise au point d'un vaccin contre le virus du sida: des sin-ges vaccinés sont restés en bonne santé après l'injection d'une dose massive de VIH, selon une nouvelle étude américai-ne publiée vendredi par le journal ''Science''. Des essais sont prévus chez l'homme dans moins d'un an. «Bien que le vaccin ne prévienne pas l'infection, il rend le virus indétectable pendant plusieurs mois» a déclaré le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut na-tional d'allergologie et de maladies infec-tieuses (NIAID). Les chercheurs notent que, chez le sin-ge, la réponse du système immunitaire a pu être obtenue grâce à trois injections. «Les deux premières injections du vac-cin facilitent l'amorce de la réponse im-munitaire, alors que la troisième la sti-mule» a expliqué Harriet Robinson, premier auteur de l'étude. Les deux premières injections de vaccin

contenaient de l'ADN codant pour trois protéines identiques à celles retrou-vées dans le virus. Une fois fabriquées, les protéines sont enregistrées par le système immunitaire, qui les recon-naît et attaque les «vraies protéi-nes» (celles du virus), lorsqu'elles se présentent» a ajouté le Dr Robinson, professeur au centre du vaccin de l'Université Emory à Atlanta. L'injection stimulante utilise un vaccin modifié contenant les trois protéines qui intensifie la réponse du système immunitaire contre les protéines du VIH «Nos résultats montrent qu'il est possi-ble de protéger des singes contre un virus semblable au VIH en utilisant un protocole qui peut être utilisé chez l'homme» a-t-elle indiqué. 24 singes se sont vu administrer des doses variables de ce nouveau vaccin par voie rectale. Quatre autres ont reçu un placebo. Sept mois plus tard, les 28

singes étaient exposés à des doses léta-les d'une copie du virus semblable au VIH. Cette copie est fabriquée à partir du HIV humain et du SIV, son équivalent chez le singe. Les primates sont en effet insensi-bles à des doses même létales de virus humain. Les 4 singes sous placebo sont morts au cours des 28 semaines qui ont suivi la contamination. Seul un singe vacciné a développé la maladie. Tous les autres étaient infectés par le virus, mais leur sys-tème immunitaire, stimulé par le vaccin, leur avait évité de tomber malade. «Ils se portent très, très bien» a assuré le Dr Ro-binson. La quantité de virus injecté était des cen-taines de fois plus élevée que celle à la-quelle un être humain est en général ex-posé. Ce qui prouve à quel point ce vaccin est efficace, ont souligné les auteurs. Mars 2001 - AFP

Eaux minérales et santé : un intérêt nutritionnel majeur

Une communication extraite du forum Aqua-Expo (qui se tenait du 1er au 4 mars 2001 à Paris) revient sur l'intérêt nutritionnel des eaux minérales. Mais qu'est ce qu'une eau minérale et quels sont les bienfaits qui découlent de sa consommation ?

Une eau minérale naturelle est une eau bac-tériologiquement saine, d'origine souterraine ; elle se distingue de l'eau de boisson ordinaire par sa pureté originelle, sa composition cons-tante en sels minéraux et oligo-éléments. L'eau minérale est la seule eau à pouvoir re-vendiquer des propriétés favorables à la san-té. C'est en percolant très lentement à travers les différentes couches géologiques que l'eau s'enrichit en minéraux qui vont lui conférer son caractère unique, sa spécificité d'eau minérale. Elle pourra être classée en fonction de sa teneur globale en minéraux ou de sa richesse en un élément spéci-fique. Une eau peut être dite " calcique" si sa teneur en cal-cium est supérieure à 150mg/l, et "magnésienne" si sa te-neur en magnésium est supérieure à 50mg/l. L'extrême va-riété des eaux minérales permet à chacun de les choisir se-lon ses besoins. La richesse en minéraux de certaines d'en-tre elles leur confère un intérêt nutritionnel dont on découvre de plus en plus aujourd'hui la valeur en matière de santé.

D'après diverses études, l'eau minérale calcique, en contribuant à l'augmentation des apports calciques totaux, peut être considérée comme une supplémentation calcique intéressante d'autant plus qu'il faut souligner que cette consommation d'eau minérale calcique ne se fait pas au détriment des produits laitiers. De plus, d'après un travail publié en 1997 dans Osteoporis International, la consom-mation d'une eau minérale calcique exerce à court terme une action inhibitrice sur la résorption osseuse. Ainsi, ce ty-pe d'eaux minérales est recommandée aux personnes âgées pour son effet positif sur l'os.

Pour ce qui est du magnésium, dont l'apport dans notre alimentation est trop faible, des études ont montré que le magnésium hydrique ( contenu dans l'eau ) est mieux absorbé et retenu par l'organisme que le magnésium contenu dans les aliments ; l'absorption et la rétention du magnésium hydrique sont supérieures quand repas et eau

Mortalité réduite par une alimentation riche en vitamine C

On entend constamment parler des bienfaits supposés pour la santé de tel ou tel nutriment : de plus en plus de personnes sont soucieuses de leur santé et ne réservent plus le fait de s'alimenter à un besoin ou à un plaisir. Manger devient aussi un acte de prévention médicale. L'étude publiée dans le "Lancet" devrait les intéresser...

Tout le monde connaît la vitamine C, appelée aussi acide as-corbique. Les études déjà menées sur ses répercussions sur la santé laissent croire à un effet plutôt favorable, mais les ré-sultats n'étaient pas formels. Une nouvelle étude vient d'être réalisée par une équipe britannique. Un peu moins de 20 000 sujets sont inclus dans cette étude : 8 860 hommes et 10 636 femmes, âgés de 45 à 79 ans. Leur suivi s'est étalé sur 2 à 6 ans. Les auteurs ont analysé leur taux sanguin en acide ascor-bique. Ils ont retrouvé une relation inverse avec la mortalité : c'est à dire que plus le taux plasmatique en acide ascorbique est élevé, plus la mortalité est faible, et ce, quelles que soient les causes de mortalité. Il existe cependant des différences entres hommes et femmes. Chez les hommes, la baisse de mortalité est retrouvée pour les maladies cardio-vasculaires ainsi que pour les cancers. Chez les femmes, cette relation est retrouvée en ce qui concerne la mortalité due aux maladies cardio-vasculaires mais pas pour celle due aux cancers.

Pour autant, il ne faut pas se précipiter sur les supplémenta-tions vitaminiques. Le bénéfice semble lié à l'apport de vitami-ne C contenu dans l'alimentation. Il est vrai que l'alimentation assure aussi un apport en d'autres nutriments ( folates, cal-cium, magnésium, etc...) qui pourraient jouer un rôle dans le bénéfice attribué à la vitamine C. Une augmentation de la consommation quotidienne de fruits et de légumes entraîne celle du taux plas-matique d'acide ascorbique : à vous de modifier vos habitudes alimentaires. Mars 2001– Csanté.com

minérale magnésienne sont pris ensemble : ce qui amène à conseiller aux personnes présentant un risque de déficit magnésique de privilégier la consommation d'eaux minérales magnésiennes au cours des repas plutôt qu'entre les repas.

Mars 2001- Csanté Presse

Vaccin contre le sida : la maladie contrôlée chez le singe

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LANCEMENT AU KENYA DES ESSAIS

CLINIQUES D'UN VACCIN ANTI-SIDA Une jeune chirurgienne de Nairobi, Pamela Mandela, est deve-

nue mardi l'une des premières volontaires kenyanes à recevoir un vaccin contre le sida développé à partir d'observations de prostituées résistantes au VIH et actuellement testé en Grande-Bretagne et au Kenya.

Le Dr Mandela, 31 ans, a reçu une injection de ce vaccin devant une foule d'officiels et une meute de journalistes, dans les locaux du département de microbiologie de l'université de Nairobi.

Deux autres volontaires qui ont souhaité rester anonymes ont déjà été vaccinés depuis le début des essais cliniques au Kenya, il y a deux semaines, a indiqué le Dr Omu Anzala, l'un des chercheurs kenyans.

« Je me sens bien, je me sens comme avant » a déclaré la jeu-ne femme, tout sourire, après avoir reçu sa piqûre.

Le Dr Mandela, qui n'est pas mariée et n'a pas d'enfants, a té-moigné, en tant que médecin, de sa « frustration à voir un patient souffrir, se détériorer et finalement mourir, sachant qu'il n'y a que très peu à faire ». « En devenant l'une des premières volontaires, je me bats contre le sida au lieu de ne faire que le craindre » a-t-elle ajouté.

Cette première phase d'essais sur l'être humain, destinée à vé-rifier l'innocuité du vaccin, durera deux ans. Elle sera suivie par une seconde phase de deux ans destinée à vérifier si le vaccin produit la réaction attendue du système immunitaire et d'une troi-sième phase de trois à quatre ans vérifiant son efficacité sur une population à « très haut risque » a précisé le Dr Anzala. « Au mieux, a-t-il ajouté, le vaccin pourrait être prêt dans huit ans. »

Le but de ce vaccin, qui s'adresse spécifiquement à la souche A du VIH, la plus répandue en Afrique, est de stimuler le déve-loppement de "cellules tueuses" qui empêchent le virus du sida de s'installer dans l'organisme.

Il a été développé artificiellement à partir d'observations sur cer-taines prostituées d'un quartier déshérité de la capitale kenyane, le bidonville de Majengo, suivies depuis 1983 et qui paraissaient immunisées contre le VIH malgré des expositions régulières.

Sur 3.000 femmes suivies, 30 n'ont jamais contracté le VIH et quelque 60 autres, porteuses du virus pendant au moins 12 ans, n'ont jamais développé les symptômes du sida.

Le vaccin, développé par des scientifiques kenyans et britanni-ques, est déjà à l'essai depuis l'été dernier à l'université d'Oxford.

Une polémique avait opposé à l'automne les chercheurs ke-nyans et britanniques, concernant la propriété intellectuelle du futur vaccin et les droits de patente. Selon le ministre de la Santé Sam Ongeri, cette querelle est à présent « réglée ».

La conclusion d'un protocole d'accord entre l'université de Nai-robi, le centre de recherche médicale d'Oxford et l'initiative inter-nationale pour un vaccin contre le sida (IAVI) qui finance le pro-jet, est « dans sa phase finale » a précisé le vice-président de l'université kenyane, le professeur Francis Gichaga.

Selon lui, les trois parties sont d'accord pour être « les proprié-taires conjoints de toute patente » émanant des recherches me-nées en commun, pour « déposer ensemble toute demande de patente » et « partager également tous les revenus générés par la commercialisation du vaccin ».

« Les parties ont déjà déposé ensemble une demande de pa-tente en Grande-Bretagne, le 12 décembre, pour l'Immunogène HIV A » a précisé le Pr Gichaga.

Les patients du sida occupent 70 % des lits d'hôpitaux du Ke-nya, où 600 personnes meurent chaque jour de la maladie, selon les statistiques officielles.

« Considérant le coût prohibitif des médicaments anti-rétroviraux et le fait qu'ils ne permettent pas de guérir du sida, un vaccin est une nécessité urgente » a déclaré Mr Ongeri.

Une vingtaine de vaccins anti-sida sont actuellement testés sur l'être humain dans le monde. Mars 2001 - AFP

MÉDICAMENTS ET

PAYS PAUVRES : trois questions à un expert

Stuart Schweitzer, professeur au département de la santé de l'université de Californie à Los Angeles, propo-se la création d'une société chargée de l'achat de médi-caments à destination des pays pauvres, financée par les pays riches, et placé sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

1ère question : Pourquoi les groupes de pharmacie rechignent-ils à abaisser le prix des médicaments anti-sida pour les pays en voie de développement ?

Réponse : Les groupes pharmaceutiques ne sont pas stupides. Ils réalisent qu'ils ne vont pas vendre n'importe quel médicament même avec un rabais substantiel aux pays pauvres.

Pour des questions politiques, ça les ennuie d'accor-der un rabais de 90% à un pays en voie de développe-ment. Ce n'est pas qu'ils ne peuvent se permettre éven-tuellement de donner des médicaments mais ce dont ils ont peur, c'est d'affaiblir leurs autres marchés. Les servi-ces de protection sociale ou les gouvernements vont dire aux fabricants «si vous avez donné un rabais à l'Ougan-da, alors nous exigeons le même traitement». C'est donc plus un problème politique qu'économique.

2ème question : Quelles seraient les conséquences

d'une demande systématique de rabais ? Réponse : Cette pression va réduire l'intérêt pour les

groupes de pharmacie de développer des médicaments clés et importants dans les pays pauvres. Les industriels vont se dire « dépensons notre argent dans les médica-ments pour le cœur ou le diabète ». Je crains que cette pression ne provoque un mouvement de protection né-faste sur le long terme de la part de fabricants de médi-caments. Nous devons donc regarder plus avant. Est-ce que quelqu'un va développer un médicament contre la malaria ? La réponse est non et pourquoi devrait-il le faire ?

3ème question : Quelle est alors la solution? Réponse : Nous devons avoir une agence d'achat de

médicaments, un peu comme l'Unicef qui achète des vaccins. L'Organisation mondiale de la santé devrait créer une division chargée d'acheter des médicaments, à partir de financement de pays les plus riches. Le prix des médicaments serait négocié en fonction du pouvoir d'achat de chaque pays, ce qui mettrait à l'abri les grou-pes pharmaceutiques de faire des rabais aux pays ri-ches. Un groupe pourrait dire « nous avons donné une réduction de 80% au Kenya» puis se tourner vers la France et dire «ne demandez même pas, il y a une règle maintenant et nous n'allons pas vous faire ce genre de rabais ». Mars 2001 - AFP

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GÉRER LE STRESS Par définition, le stress désigne tout agent ou processus physique, chimique ou émo-tionnel qui s’exerce sur l’organisme et pro-voque une agression ou une tension pou-vant devenir pathologique. Cette définition,

qui va au-delà du syndrome d’adaptation de Selye – physiopathologiste canadien qui a inventé le mot «stress» – englobe aussi bien l’agent que la réaction de l’orga-nisme à l’agent stressant.

Devant une situation stressante, un organisme qui réagit normalement peut arrêter la cascade des perturbations biologiques secondaires au stress à la seconde phase d’adaptation décrite plus haut. Cependant, cette réaction peut, dans certains cas, être totalement inadaptée parce que excessive ou insuffi-sante. En fait, cette réaction dépend des perceptions du sujet, de ses représenta-tions mentales et de ses attitudes. En bref, de la possibilité qu’a le sujet de la modifier par son comportement ; possibi-

lité qui dépend de la capacité de prévi-sion et de la configuration de l’environ-nement social. D’une manière générale, la réaction physiologique induite par le stress est d’autant plus faible que la prévision et le contrôle comportemental sont meilleurs et que le sujet bénéficie d’une attitude positive de la part de son entourage. Globalement, le profil réactionnel d’un individu face au stress va détermi-ner le type de maladie prévisible à développer :

♦Le risque de maladies cardio-vasculaires serait plus important chez les sujets voulant à tout prix contrôler leur environnement que chez les sujets davantage enclins à rester passifs.

♦Les sujets passifs seraient plus sensibles aux maladies liées à un dys-fonctionnement du système immunitai-re, qu’il s’agisse des processus tu-moraux ou de la résistance aux ger-mes infectieux.

Réaction de stress et ses implications pour la pathologie :

Médication : prescription d’anxiolytiques pour traiter les conséquences immédia-tes du stress (anxiété, insomnie, mani-festations somatiques…) pendant quel-ques jours seulement. En fait, une meilleure gestion du stress

repose sur une bonne hygiène de vie reposant principalement sur : ∗ Une alimentation saine et équilibrée,

limitation de la consommation d’exci-tants (café), de tabac et d’alcool

∗ Un emploi du temps organisé et aéré.

∗ Éviter les attitudes sources de conflit. ∗ Ne pas oublier «qu’un plaisir par jour

éloigne le stress »

Les moyens de lutter contre le stress :

Sources : Info Santé n° janvier 2001 CD Encyclopédie universalis

Les voies du stress :

Hypothalamus

Hypophyse

Glandes surrénales

Réaction immédiate : nerveuse

Système cardio-vasculaire : ►Tachycardie (le cœur s’accélère) ►La tension artérielle monte ►Migraine

Appareil respiratoire : ►Accélération du rythme respiratoire ►Broncho-dilatation

Appareil digestif : ►Ulcère gastro-duodénal «ulcère de stress» ►Vidange intestinale

Système endocrinien : ►Hyperglycémie ►Aménorrhée

Peau : ►Urticaire ►Pelade ►Eczéma

Système immunitaire : ►Effet immuno-suppresseur : flambée

d’herpes

Réaction secondaire au stress : humorale

Adrénaline (libérée par la

médullo-surrénale)

Noradrénaline (libérée par les terminaisons

nerveuse)

Cortisol (libéré un peu plus tard par la cortico-

surrénale)

Au cours du temps, le stress évolue en trois phases : ►une première phase dite «d’alarme»:réaction immédiate caractérisée par la classique «décharge d’adrénaline». ►une seconde phase «d’adaptation»:mobilisation des réserves d’énergie pour résister. ►une troisième phase «d’épuisement».

Sujet préparé par Dr Ahmed BENKHALED

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ÉTIOLOGIE : Classification de l'agent causal : virus de la famille des Picornaviridés, du genre Aphthovirus. Il existe 7 sérotypes immunologiques distincts

EPIDÉMIOLOGIE : • L'une des maladies animales les

plus contagieuses, entraînant des pertes économiques importantes.

• Mortalité faible chez les adultes mais souvent élevée chez les jeu-nes par suite d'une myocardite.

Hôtes : • Bovins, ovins, caprins, porcins,

tous les ruminants sauvages et les suidés. Les camélidés (chameaux, dromadaires) sont peu sensibles.

Transmission : • Contact d i rec t ou ind irec t

(gouttelettes). • Vecteurs vivants (personnes, etc.). • Vecteurs inanimés (véhicules, ou-

tils). • Virus véhiculés par l'air, notam-

ment dans les zones tempérées (jusqu'à 60 km sur la terre et 300 km en mer).

Sources de virus : • Animaux en période d'incubation

ou cliniquement atteints. • Air expiré, salive, fèces et urine ;

lait et semence (jusqu'à 4 jours avant les signes cliniques).

• Viande et produits dérivés si le pH est resté supérieur à 6,0.

•••• Porteurs : bovins et buffles domes-tiques notamment ; animaux convalescents et vaccinés exposés (le virus persiste dans l'oropharynx jusqu'à 30 mois chez les bovins, davantage chez les buffles, et 9 mois chez les ovins).

Répartition géographique : La fièvre aphteuse est endémique dans certaines parties de l'Asie, de l'Afrique,

du Moyen-Orient et de l'Amérique du Sud (foyers sporadiques dans les zones indemnes).

DIAGNOSTIC : La période d'incubation varie entre 2 et 14 jours. Diagnostic clinique : Bovins : * Hyperthermie, anorexie, tremble-

ments et diminution de la production de lait pendant 2 à 3 jours, puis :

• mouvement des lèvres, grincement de dents, ptyalisme, boiterie, piéti-nement ou coups de sabot, provo-qués par les vésicules (aphtes) qui se développent sur la muqueuse buccale et nasale et/ou dans les espaces interdigités et sur le bour-relet podal ;

• rupture des vésicules au bout de 24 heures, laissant la place à des éro-sions ;

• les vésicules peuvent aussi appa-raître sur les mamelles.

* La guérison survient généralement en 8 à 15 jours.

* Complications : érosions de la lan-gue, surinfection des lésions, défor-mation des sabots, mammite et dimi-nution permanente de la production laitière, myocardite, avortement, mort des jeunes animaux, perte de poids persistante, défaut de la régulation thermique (halètement).

Ovins et caprins : * Lésions moins prononcées. Les lé-

sions podales peuvent passer inaper-çues. Lésions du bourrelet gingival chez les ovins. L'agalaxie est typique chez les brebis et les chèvres allaitan-tes. Mortalité chez les jeunes.

Lésions : * Vésicules ou ampoules sur la langue,

le bourrelet gingival, les gencives, les joues, le palais, le voile du palais les

lèvres, les narines, le museau, le bourrelet podal, les trayons, le pis, le groin chez les porcs, le derme des onglons postérieurs et les espaces interdigités.

* Lésions post-mortem sur les piliers du rumen et sur le myocarde, notam-ment chez les jeunes animaux «cœur tigré ».

Diagnostic biologique : Identification de l'agent :

* ELISA * Test de fixation du complément * Isolement du virus

PRÉVENTION ET TRAITEMENT : Prophylaxie sanitaire :

• Protection des zones indemnes par contrôle et surveillance des déplace-ments d'animaux se trouvant en limite de ces zones.

• Abattage des animaux infectés ainsi que des animaux sensibles ayant été en contact avec des sujets infec-tés.

• Désinfection des locaux et de tout le matériel infecté (outils, voitures, vêtements, etc.).

• Destruction des cadavres, des litiè-res et des produits issus d'animaux sensibles dans la zone infectée.

• Mesures de quarantaine (Chapitre 2.1.1. du Code zoosanitaire interna-tional).

Prophylaxie médicale : Vaccin préparé avec un virus inactivé, contenant un adjuvant. Immunité : 6 mois après les 2 premières vaccina-tions pratiquées à un mois d'intervalle (variable selon la relation antigénique qui existe entre la souche vaccinale et la souche responsable du foyer). Source : Office international des épizooties - Organisation mondiale de la santé animale

LA FIÈVRE APHTEUSE

Deux questions sont fréquemment posées : 1- l’homme peut-il contracter la fièvre aphteuse ?

Cette maladie atteint surtout les bovidés, mais peut se transmettre à la chèvre, au mouton et même à l'homme. L'homme, l'enfant, contaminés par le lait, présentent des vésicules aphteuses à la bouche et au pharynx; les individus qui

traient ou soignent les animaux, aux mains. En effet, le virus est éliminé par le lait, l'urine et la salive des sujets malades. La consommation de viande d’animaux infestés peut constituer un risque si le pH de viande en question serait supérieure à 6 (ce qui n’est pas le cas habituellement puisque celle-ci n’est utilisée que lorsque le carcasse de l’animal soit arrivée au stade de rigidité cadavérique (pH bas). Chez l'homme, la fièvre aphteuse, bien que pénible et douloureuse à cause des aphtes des gencives et de la bouche, res-

te une maladie rare et bénigne. Aussi ne pratique-t-on pas la vaccination humaine et se borne-t-on à des soins locaux anal-gésiques et désinfectants.

2- Puisque cette maladie ne pose pas de problème de santé publique, pourquoi donc tout ce bruit fait à ce sujet ?

Ce sont surtout les retombées économiques d’une extension éventuelle de l’épizootie qui inquiètent les pouvoirs publics. Depuis l’apparition des premiers foyers de l’actuelle endémie qui sévit en Europe et plus particulièrement en Grande Breta-gne, ce sont des centaines de milliers de cas suspects qui sont abattus puis incinérées, rien que par mesure de sécurité et de prévention pour limiter le mal. Imaginez un instant le lourd préjudice économique et la faillite certaine de milliers d’éleveurs, voire plus, qui se répercuteront douloureusement sur nombre de secteurs d’activités économiques et sociales, en amont et en aval du maillon pastoral s’il ne se produit pas une mobilisation générale pour faire face aux conséquences désastreuses d’une expansion incontrôlée du fléau.

Sujet préparé par Dr Ahmed BENKHALED